J3e #820

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Pour la gestion active du bâtiment tertiaire, industriel et collectif

Filière électrique

Agir face à la contrefaçon INCLUS Cahier spécial Salons Batimat, Interclima+elec et Ideo bain DU 4 AU 8 NOVEMBRE 2013 PARIS NORD VILLEPINTE

• Interview : Alain Maugard, président de Qualibat • Sécurité : de la protection à la « v ide o as a ser v i ce » • Réseaux : l’essen t i e l de la te ch n olo g i e E n Ocea n LA REVUE DE L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

ISSN 0758-3826 / SEPTEMBRE 2013

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ÉDITO

Interclima+elec Home & Building, un évènement incontournable

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ous avons, à plusieurs reprises, attiré l’attention de nos lecteurs sur la tenue, du 4 au 8 novembre 2013, de trois grandes expositions (Batimat, Interclima+elec Home & Building et Idéo bain) dans un même lieu, aux mêmes dates. La dimension prise par cet évènement nous permet d’écrire aujourd’hui qu’il s’agit de la plus grande manifestation internationale concernant les secteurs résidentiel et tertiaire, dans le cadre d’une approche transversale intégrant l’ensemble des secteurs de la construction, de l’équipement et de la gestion rationnelle des bâtiments. Allant de la conception à la réalisation, les présentations des différents stands intégreront la contrainte permanente de l’efficacité énergétique, qu’elle soit active ou passive.

Jean-Claude KARPELÈS

La gestion active des bâtiments constitue une contrainte et une opportunité ; faisons en sorte que cet élément de la dynamique du marché se confirme lors du salon Interclima+elec Home & Building, en novembre 2013.

Vous trouverez, dans ce numéro, une présentation détaillée de cet évènement auquel va participer j3e, mais aussi electricien3e, sous différentes formes. La richesse des manifestations qui vont s’y dérouler, et le rôle actif des différentes professions et organisations de la filière électrique et du bâtiment permettent d’affirmer que ce sont plus de 400 000 visiteurs qui sont attendus – dont 20 % d’étrangers – au parc des expositions de Paris Nord Villepinte, pendant cette semaine de novembre. Les pages suivantes présentent les différents évènements prévus ; ils concernent aussi bien les architectes et bureaux d’étude que les installateurs et les différents corps de métier du bâtiment. La conjoncture du bâtiment est un indicateur de la santé de notre économie. Les mesures envisagées pour la relance de cette activité sont essentielles pour l’ensemble de la filière, que ce soit la rénovation ou le neuf. La gestion active des bâtiments constitue une contrainte et une opportunité ; faisons en sorte que cet élément de la dynamique du marché se confirme lors de cette semaine de novembre 2013.

En couverture : comme d’autres secteurs tels que le jouet, le luxe ou le médicament, la filière électrique n’échappe pas au fléau de la contrefaçon. Pénalisante commercialement, la contrefaçon est aussi source de dangers importants pour les personnes et les biens, tout particulièrement dans le domaine de l’électricité. La vigilance s’impose à tous les acteurs de ce secteur : fabricants, syndicats professionnels, distributeurs et installateurs. Comment la filière électrique réagit-elle face à ce trafic illicite, réponse dans ce dossier réalisé par Jean-François Moreau, page 32.

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SOMMAIRE j3e N° 820 SEPTEMBRE 2013

UNE PUBLICATION DU

© DR

© chrisberic

Alain Maugard Président de Qualibat GRAND ANGLE

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© Toshiba Ligthing

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Éclairage : Les LED séduisent les musées 10

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Impression : IPPAC / Imprimerie de Champagne 52500 Langres.

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Directeur de la publication : Jean-Claude Karpelès Rédaction SEPP : 23, rue Galilée, F-75116 Paris Tél. + 33 (0) 1 44 92 50 50 Fax + 33 (0) 1 44 92 50 51 Rédacteur en chef : Jean-Claude Karpelès Secrétariat de rédaction : Pascale Renou (50 46) Ont collaboré à ce numéro : Jean-Paul Beaudet, Jean-François Moreau

DatacenterDynamics Paris 2013 : DCIM et PUE pour mieux maîtriser l’énergie

- Coalition pour l’efficacité énergétique : Lancement de la CFEE

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Salon IBS : Les experts de l’intelligence du bâtiment vous attendent !

20 21 -

Salon APS : Le secteur de la sécurité en effervescence EnerCamps : 12 propositions pour la transition énergétique

22 -

Colloque Smart Home : Ignes fait le bilan de ses matinales

CAHIER SPÉCIAL SALONS

Diffusion Marketing-développement : David Le Souder (50 50) Relations abonnements : Solène Collat (50 41) Abonnement pour la France : voir page 5. Pour l’étranger : 105 € HT franco ; 125 € HT par avion Prix au numéro : 11 €

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ACTUALITÉ

BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC ET IDEO BAIN

1er rendez-vous mondial du bâtiment et de l’architecture 27 L’énergie au cœur de tous les enjeux 28 Quand tout le bâtiment se rassemble 30 Best of des conférences électricité/smart building/smart home 31 Les incontournables ! 26

Publicité ÉCHANGES MÉDIA 23, rue Galilée, F-75116 Paris Tél. + 33 (0) 1 44 92 50 50 Fax + 33 (0) 1 44 92 50 51 Attaché commercial : Thierry Meunier (50 56)

© FR

Conception graphique - Réalisation : Planète Graphique Studio - Paris 17e

INTERVIEW

© Philips Lighting

© SEPP, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Celle-ci pourra être obtenue auprès du Centre Français du Copyright, 20, rue des GrandsAugustins, 75006 Paris, auquel SEPP a donné mandat pour le représenter auprès des utilisateurs. Tél. : + 33 (0) 1 44 07 47 70. Dépôt légal : septembre 2013

- Fotolia.com

J3E est un périodique inscrit à la Commission paritaire des publications et agences de presse sous le no 0617 T 85793. Il est édité par la Société d’Éditions et de Publicités professionnelles SEPP, société anonyme au capital de 40 000 euros, durée de 99 ans ; siège social à 75116 Paris, 23, rue Galilée ; représentant légal Jean-Claude Karpelès, président.

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LISTE DES ANNONCEURS - N° 820 - SEPTEMBRE 2013 Pour joindre vos correspondants : Téléphone : composez le 01 44 92 suivi des 4 chiffres mentionnés (à côté du nom)

SOMFY FORUM LED HAGER

e-mail : @3egroup.fr précédé de l’initiale du prénom et du nom entier (en minuscule)

AE&T APS BATIMAT

2e de couv. 3e de couv. 4e de couv. 18 43 59

CAP TECHNOLOGIE CHAUVIN ARNOUX CNPP DISTECH CONTROLS EATON GE INDUSTRIAL SOLUTIONS

13 47 15 21 51 37

INTERCLIMA+ELEC KLAUKE METZ CONNECT PHOENIX CONTACT SOCOMEC WAGO

39 49 45 19 17 25

Avec ce magazine, une invitation au salon Intelligent Building System 4

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SOMMAIRE

Offre papier + numérique

DOSSIER

Filière électrique Agir face à la contrefaçon

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Une législation, des faits et des risques

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Un préjudice subi à plusieurs niveaux

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Protection et défense d’une filière mobilisée

n

n Règlement par chèque bancaire à l’ordre de SEPP

Offre tout numérique n

OUI, JE SOUHAITE ËM’ABONNER AU MULTIMÉDIA j3e

n Règlement en ligne sur www.3egroup.fr rubrique Abonnés

SÉCURITÉ SPÉCIAL SALON

Systèmes vidéo De la protection à la « video as a service »

Bulletin à découper ou à photocopier et à nous retourner dûment complété à l’adresse suivante : 3e Service Abonnement – 23, rue Galilée – 75116 Paris Cedex Pour tout renseignement sur votre abonnement, contactez Solène Collat. Tél. : 01 44 92 50 41 ou par e-mail : scollat@3egroup.fr

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Protocole de communication L’essentiel de la technologie EnOcean

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RÉSEAUX

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Abonnement 1 an : 72 € TTC 9 numéros du magazine en version électronique uniquement (diffusion par e-mail) + accès à l’ensemble du site Internet

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Abonnement 1 an : 100 € TTC 9 numéros du magazine papier + accès à l’ensemble du site Internet

© chrisberic - Fotolia.com

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RÉALISATION

Site hôtelier Réduire de 60 % la consommation d’électricité 54 Bâtiment intelligent Un pack domotique pour l’habitat social

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Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom. . . . . . . . . . . . . . . Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............................................. Code postal . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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À COMPLÉTER F

ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

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Contrôleurs ECL/ECB-PTU Une boucle de régulation sur mesure !

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PRODUITS

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Publication : Une offre compilée de caissons et centrales • Génie climatique : Pompe monobloc à variation électronique de vitesse • Datacenters : Écran tactile au format tablette • Application logicielle : Le re-cloisonnement en quelques clics • Appareillage : Nouvelles bornes de mesure pour le tertiaire et l’industrie

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3 QUESTIONS À

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Gaël de la Rochère, président de Comeca 62

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I INSTALLATION / MAINTENANCE IE n Electricien IC n Chauffagiste, climaticien FOURNISSEURS ENERGIE IA n Automaticien, informaticien, instruFP n Production mentiste FT n Transport IV n Installateurs Réseaux, VDI FD n Distribution U EXPLOITANTS CONSTRUCTION / FABRICATION UI n Utilisateurs industrie CE n Equipement Electrique UT n Utilisateurs tertiaire CL n Eclairage UF n Utilisateurs infrastructures CG n Génie climatique UC n Collectivités territoriales CM n Mesure, Contrôle G ENSEIGNEMENT / FORMATION CA n Automatismes GA n Enseignant CI n Micro informatique GB n Etudiant CV n VDI - Sécurité, communication GC n Stagiaire CO n Outils S SERVICES MAÎTRISE D’OUVRAGE SA n Direction générale OP n Promoteur, constructeur SC n Direction commerciale OT n Collectivités territoriales SK n Chargé d’affaires OE n Etat (Ministères, DDE, DDA) SL n Direction marketing PRESCRIPTION / MAÎTRISE D’ŒUVRE SM n Direction des travaux PA n Architecte SB n Direction des études PI n Architecte d’intérieur SN n Services techniques PE n BE, ingénierie, conseil SX n Autres PC n Bureau de contrôle E EFFECTIF DE L’ENTREPRISE PM n Métreur, économiste, géomètre E0 n 1 à 4 DISTRIBUTION E1 n 5 à 10 DI n Importateur E2 n 11 à 50 DG n Grossiste E3 n 51 à 300 DD n Détaillant E4 n 301 à 1000 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 E5 n +- www.3egroup.fr 1000


INTERVIEW

© DR

Le bâtiment est en train de devenir un secteur d’avenir.


INTERVIEW Propos recueillis par Pascale Renou

Alain Maugard Président de Qualibat. Polytechnicien et ingénieur général des Ponts-et-Chaussées, Alain Maugard voue une véritable passion pour le secteur du bâtiment dont il est un infatigable défenseur. Homme de conviction, avant-gardiste, confiant quant à la capacité de la filière française à réussir sa révolution du Bepos et du smart grid, il n’hésite pas à bousculer les a priori pour faire bouger les lignes et faire avancer ce qu’il considère être une « industrie moderne et d’avenir » : le bâtiment. j3e - Vous avez participé à la rédaction du rapport d’étape du groupe de travail Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 (1). Quel principal enseignement en tirez-vous ? Alain Maugard - Le secteur du bâtiment a cela de particulier qu’il n’a pas de limite dirimante à l’ambition de performance énergétique et environnementale. Parfois, dans un secteur, vous rencontrez des problèmes techniques, économiques, sociologiques ; vous savez qu’il va y avoir d’importantes barrières à franchir. En ce qui concerne le bâtiment responsable à horizon 2020, qu’on appelle le Bepos, plus on creuse le sujet plus on constate qu’il est réalisable. Nous projetons le bâtiment responsable à 2020-2050, mais en réalité nous savons déjà le faire ! Si l’on veut être ambitieux, comme je le pense, il faut faire vite et viser haut en termes de performances. Il est certain que sans ambition, il n’y a pas de difficultés. Les défis se posent dans l’hypothèse où l’on est très ambitieux, avec un bâtiment

sain, fortement à énergie positive, faiblement carboné, qui tienne compte de l’énergie grise, d’une politique de stockage pour pallier les problèmes d’intermittence… Atteindre cet objectif d’ici à 2020, c’est ça l’ambition ! Est-ce si compliqué ? Tout dépend de notre manière de voir les choses. Le secteur du bâtiment est longtemps resté dans un mode de fonctionnement traditionnel. Il apparaissait peu dynamique, avec un rythme d’innovation lent. La filière ne suscitait pas les vocations. Tout cela va changer. Le Bepos est un défi, mais je n’en tire pas la conclusion que, sous prétexte que cet objectif est ambitieux, il le serait trop. Il n’y a pas trop d’ambition dans le bâtiment. j3e - Deux labels tiennent une place importante dans cet objectif Bepos… A.M. - En effet, deux labels nationaux vont être mis en place, selon deux échéances : le label Bepos 2013-2014, lancé par Effinergie, constituera la 1re étape Bepos.

Le deuxième label, Bepos génération 2018, ajoutera la prise en compte d’autres aspects, dont l’énergie grise, l’empreinte carbone, l’autoconsommation, etc. Les niveaux d’exigence ne sont pas précisés à ce stade, mais il était important d’annoncer les paramètres visés pour que les industriels puissent chercher dès maintenant des solutions qui permettront d’y répondre. Avec ces labels, nous raisonnons bien en termes de résultats nets de production-consommation attendus. S’il veut s’en assurer, un maître d’ouvrage pourra ensuite faire appel à des organismes certificateurs pour valider cette performance, c’est tout à fait jouable. j3e - Le stockage d’énergie va s’inscrire dans le Bepos pour autoconsommer plus et mieux gérer l’intermittence des EnR. Quel est le schéma pour les grands immeubles ou les logements collectifs ? A.M. - Nous allons en effet découvrir que cet aspect stockage-autoconsommation se joue différemment en maison individuelle et dans un immeuble

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INTERVIEW

Alain Maugard

« Le Bepos est un défi, mais je n’en tire pas la conclusion que, sous prétexte que cet objectif est ambitieux, il le serait trop. Il n’y a pas trop d’ambition dans le bâtiment. » …

de bureaux ou de logements collectifs situés dans un tissu dense. Le rapport « Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 » offre des perspectives sur ce point, à travers l’idée d’éco-quartiers à énergie positive : trouver l’optimum sera plus pertinent au niveau d’un quartier que d’un seul immeuble neuf de logements collectifs ou de bureaux. Il s’agira de rechercher l’optimum d’un éco-quartier et pas d’un seul immeuble. Cela permettra d’inclure le parc existant, de louer par exemple des toitures pour installer des générateurs photovoltaïques. On peut imaginer récupérer la chaleur accumulée dans des bureaux pour chauffer des logements le soir, l’énergie produite par un immeuble de logements collectifs pourra alimenter un autre bâtiment en journée… Jouer collectif donnera de la latitude pour mieux gérer l’énergie. j3e - Et tirer profit des tarifs variables d’achat et de vente d’énergie… A.M. - Exactement. On peut s’en inquiéter, mais on peut aussi s’enthousiasmer pour ces perspectives d’organisation car elles portent une idée nouvelle très intéressante, celle de retrouver une autonomie énergétique, c’est-à-dire de prendre son destin énergétique en main et donc,

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trouver des espaces de liberté nouveaux. C’est très important. Et c’est là où le smart grid va intervenir. Dans ce schéma énergétique, on promet une rémunération si vous ne consommez pas dans les périodes de pointe, que vous soyez un particulier dans le cas d’une maison individuelle, ou une coopérative de consommateurs et de producteurs, dans le cas d’un éco-quartier. Nous savons qu’une politique de stockage et d’autoconsommation aidera à régler la question de l’intermittence des énergies renouvelables, que les tarifs variables sont absolument essentiels dans ce cadre-là. Soit vous allez consommer et produire sans réfléchir, soit vous allez gérer votre consommation et votre production à la manière d’une petite entreprise, pour acheter et vendre au meilleur prix et gagner économiquement. À nous de décider où se place notre ambition. j3e - Dans une de vos contributions au site XPair(2), vous évoquez l’idée que les constructeurs automobiles français, à l’image de Toyota au Japon, pourraient proposer des constructions « industrielles » de bâtiments. Une provocation ? A.M. - J’aime bien susciter des réactions ; si je nuance trop, on va dire

que je fais un devoir de Science Po ou de l’Ena. Plus sérieusement, je voulais poser la question de l’industrialisation du bâtiment. Il est tout à fait exact que Toyota a proposé des maisons industrialisées, même si cette orientation n’a pas pris d’énormes proportions. L’idée est la suivante : le bâtiment est aujourd’hui au même niveau de technicité que l’automobile. Ce qui me frappe est que la voiture, qui était un produit uniforme, a évolué et présente aujourd’hui, certes, des éléments invariants (châssis, éléments de suspension…) mais de plus en plus d’autres variants (motorisation, couleur, finition intérieure…). Je pose donc la question : pourquoi ne pas industrialiser partiellement le bâtiment comme le fait le secteur automobile avec la voiture ? Par rapport à d’autres secteurs industriels, la construction n’a pas fait les mêmes gains de productivité ; construire coûte de plus en plus cher. En électronique, la miniaturisation permet d’abaisser les coûts ; une évolution impossible dans le bâtiment et l’automobile où l’espace n’est pas miniaturisable. Pour réduire le coût, soit vous diminuez la quantité de matériaux, soit vous modifiez les process de production. Il y a eu des ten-


INTERVIEW

Alain Maugard

tatives d’industrialisation du gros œuvre de la construction, en France, mais elles n’ont pas pris. Je crois pourtant que le problème de la productivité du bâtiment se pose. Le modèle actuel, qui ne rémunère pas très bien ses entreprises et fonctionne sur un système insuffisamment organisé, est un modèle en bout de course. j3e - La professionnalisation du secteur est un autre virage annoncé, notamment du fait de la mesure sur l’éco-conditionnalité(3). Comment voyez-vous cela, vous qui présidez l’organisme de qualification Qualibat ? A.M. - Tout le monde attendait de voir si le gouvernement actuel allait maintenir la mesure annoncée par le précédent gouvernement sur l’écoconditionnalité. C’est chose faite et les demandes de qualification RGE (Reconnu Grenelle Environnement) devraient arriver en nombre. Il est certain que cette mesure va obliger la filière à s’organiser pour répondre à toutes les demandes de formation. Au-delà de la formation Feebat initiée par la Capeb et la FFB, des industriels sont prêts à faire de la formation sur un contenu identique pour éviter un goulot d’étranglement. Notre filiale Certibat vérifiera le sérieux de cette formation pour

déterminer si elle peut être prise en compte pour la qualification « Reconnu Grenelle Environnement ». Pour le moment ce n’est qu’un frémissement, mais nous sommes entrés dans l’éco-conditionnalité ; les acteurs de l’ingénierie comme ceux des entreprises de construction, qui n’avaient pas besoin de diplôme pour exercer dans le bâtiment, vont devoir prouver leur qualification. j3e - C’est une renaissance pour le bâtiment ? A.M. - Je pense en effet que tous ces changements ouvrent un vaste champ d’opportunités pour la filière. Et, pour revenir à votre première question, je dirais que manquer d’ambition serait impardonnable. Nous avons le devoir d’être compétents et à la hauteur des ambitions qui sont les nôtres. Je ne peux pas accepter l’idée que l’on freine l’ambition parce qu’on ne serait pas capables. Soyons au contraire le plus ambitieux possible. Élevons le niveau. Le problème de la France est là. Ce pays se bloque. Il se demande où est son avenir. Il faut retrouver des challenges, des lieux de progrès et d’innovation, et s’y engager avec gourmandise, pas en ayant peur. Le bâtiment est une chance. Il est en train de devenir un secteur d’avenir,

qui va attirer les meilleurs de nos ingénieurs, de nos techniciens et de nos scientifiques. Il n’est pas ridicule de parler de l’industrie du bâtiment comme d’une industrie moderne et d’avenir. En 2007, j’ai fait beaucoup de sceptiques en évoquant le bâtiment à énergie positive. Aujourd’hui, tout le monde parle du Bepos. C’est bon signe. C’est très bon signe. (1) Rapport d’étape « Embarquement immédiat pour un bâtiment sobre, robuste et désirable » réalisé par un groupe de travail indépendant, composé d’acteurs de l’immobilier et de la construction, et coprésidé par Bernard Boyer, président de SUN BBF, et Christian Cléret, DG de Poste Immo. Ce document se veut une contribution au grand débat sur la transition énergétique. Disponible sur le site Internet du Plan Bâtiment Durable où les lecteurs sont invités à donner leur avis. Un colloque permettra de partager l’ensemble des réflexions recueillies. (2) « Le Bepos, hâtons-nous ! », Alain Maugard, 8 juillet 2013. À lire sur http://conseils.xpair.com/lettres_expert/2/ le-bepos-hatons-nous.htm. (3) Proposition initiée par la Capeb, la FFB et le Plan Bâtiment Durable, l’éco-conditionnalité est un processus qui veut que les aides de l’État en matière de travaux de rénovation (l’éco-PTZ et le CIDD) soient obtenues à condition de recourir à des professionnels labellisés « Reconnu Grenelle Environnement ». Une annonce ministérielle, le 23 juin 2013, a confirmé l’entrée en vigueur de l’éco-conditionnalité au 1er juillet 2014.

« Je crois que le problème de la productivité du bâtiment se pose. Le modèle actuel, qui ne rémunère pas très bien ses entreprises et fonctionne sur un système insuffisamment organisé, est un modèle en bout de course. » j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

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GRAND ANGLE

Éclairage

Les LED séduisent les musées

Rijksmuseum, Amsterdam Avec plus de 9 500 m² et 7 500 œuvres d’art éclairés, le musée constitue la plus grande galerie jamais mise en lumière par un éclairage LED. Les LED Philips éclairent également les espaces publics du musée (boutiques, atriums, restaurant, extérieurs et façade du bâtiment). L’éclairage est composé de 750 000 LED, 3 800 spots, plus de 1,8 km de LED pour les plafonds ainsi qu’un système de gestion de l’éclairage pilotable à distance, facilement utilisable par les employés. © Philips Lighting iscrètes, très économes en énergie, pilotables et dimmables, ne demandant guère de maintenance, d’une durée de vie exceptionnelle, les LED séduisent ! Elles séduisent d’autant

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plus que le rendu de leur lumière blanche s’est considérablement améliorée… si l’on veut bien choisir des produits de qualité ! Les musées les plus prestigieux du

monde, pourtant d’une stricte exigence en matière d’éclairage, succombent à leur tour, et pas seulement parce que les LED n’émettent pas de rayons ultraviolets, qui détérioreraient les


GRAND ANGLE

Musée du Louvre, Paris En décembre 2011, Toshiba illumine la Pyramide du Louvre, les Pyramidions et le Pavillon Colbert. En mai 2012, c’est au tour de la cour Napoléon. Au total, 3 200 lampes à LED extérieures ont été installées, pour une économie d’énergie de 73 %. Cette année, l’industriel a mis en lumière la Joconde et les œuvres exposées dans les salles rouges ; il prévoit de rénover l'éclairage de la cour Carrée avant la fin 2013, et le hall de la cour Napoléon (qui abrite la billetterie et le guichet d’information) au premier trimestre 2014. © Toshiba Ligthing

œuvres exposées, ou parce qu’elles permettent de réduire drastiquement les consommations d’énergie et les émissions de CO2, mais parce qu’elles offrent un indice de rendu des couleurs

(IRC) très proche de la lumière du jour. L’image de ces musées est telle que l’aspect économique ne justifie pas à lui seul le choix de la LED. La qualité de l’éclairage est un critère dé-

terminant dans le choix technologique. Exemples, ici, avec l’éclairage de Toshiba Lighting au musée du Louvre, et celui de Philips Lighting pour le Rijksmuseum.

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ACTUALITÉ

Paris 2013

DCIM et PUE pour mieux maîtriser l’énergie Le 11 juin dernier, les professionnels des datacenters se sont retrouvés au Palais des congrès de Paris pour l’étape française du cycle international de conférences et expositions DatacenterDynamics. Le temps d’une journée, ils ont partagé leurs expériences ou donné des avis qui pouvaient parfois se révéler à l’opposé du discours ambiant. Ce qu’il faut en retenir. e marché du datacenter connaît une évolution permanente, avec de nouveaux besoins : augmentation du stockage de données liée à la dématérialisation, explosion de l’usage des appareils mobiles et d’échange de données, croissance du trafic IP et du « cloud com-

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puting »... Dans le même temps, les contraintes des DSI (directeurs de services informatiques) et des exploitants restent importantes : ils doivent mieux maîtriser l’utilisation de l’énergie dans les centres de données et sont amenés à rénover ou remplacer des centres vieillissants ou inadaptés aux exigences des nouvelles applications. Ainsi, au cours des 23 conférences et 4 tables rondes qui se sont déroulées durant cette journée, les sujets suivants se sont imposés : - haute densité d’énergie dans les racks ; - gestion des infrastructures en temps réel ; - disponibilité et fiabilité des équipements informatiques et de leur environnement ;

- débits de plus en plus rapides (de 10 à 100 Gbits) ; - maîtrise de l’infrastructure et des changements ; - pression de la réglementation et des clients. Des sites en évolution permanente Ces 20 dernières années ont vu une forte évolution des matériels informatiques, des équipements de stockage, mais également de l’organisation informatique des sociétés. Certaines sont passées de plusieurs petites salles à quelques centres sécurisés plus performants, à l’exemple d’EDF qui a fait part de la ré-urbanisation de son datacenter de Pacy-sur-Eure (27). Ce centre de 4 500 m2 a vu sa puissance augmenter de 1 à 4 MW. Dans le même

Quelques tendances pour l’année 2013 Selon George Rockett, cofondateur de DatacenterDynamics : • la puissance installée des datacenters va croître de 8,7 % entre 2012 et 2013, en France (+ 21 % en Chine et + 16 % au Brésil) ; • depuis 2010, la puissance installée par rack a légèrement augmenté, passant de 5,1 à 5,3 kW ; • les moteurs de l’investissement en 2013 sont : la réduction des coûts opérationnels, l’amélioration de l’utilisation de l’espace et l’augmentation des capacités installées ;

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• 20 % des capacités sont externalisées en France (14 % en Allemagne) ; • les 3 principaux challenges de l’industrie des DC en 2012-2013 sont, selon l’étude annuelle de DCD Global Census : → 72,9 % : le coût de l’énergie ; → 72,8 % : la réduction des budgets opérationnels ; → 68,2 % : la réduction des investissements. Les coûts salariaux viennent bien après : 51,1 %. Source : DCD Global Census

temps, la surface occupée est passée de 45 % en 1991, à 85 % cette année, entraînant de multiples changements de contenu des salles mais aussi d’infrastructures (groupes électrogènes, onduleurs, climatisation, tableaux électriques, câblage…). « Les infrastructures vont continuer à être régulièrement mises à niveau pour tenir compte des obligations réglementaires, de l’obsolescence et des améliorations suite à incident, a expliqué Catherine Cornille, d’EDF. L’aménagement interne des salles va s’adapter aux nouvelles générations de matériel avec une densité énergétique en hausse. » L’évolution est au moins aussi importante pour le datacenter Amadeus, à Erding, en Allemagne. Ouvert en 1989, ce site est passé de 4 000 à 6 000 m2 avec d’importants bouleversements à la clé et quelques idées fortes : - mise en place d’une politique d’efficacité énergétique ; - stricte utilisation des allées chaudes/froides ; - retrait des matériels obsolètes ; - développement du freecooling ; - remplacement des tubes fluorescents par des LED ; - installation d’une solution DCIM (Datacenter Infrastructure Management).


ACTUALITÉ

Dans le cas de l’Observatoire de Paris (lire l’encadré), la restructuration de nombreuses petites salles a été très différente puisqu’elle a débouché sur la création d’une nouvelle salle en conteneurs. Cette solution a permis une installation en moins de 6 mois, mais n’a pas échappé à quelques aléas de chantier. Ces exemples montrent l’importance de la maîtrise du projet et de l’optimisation des infrastructures de puissance, à savoir : la prévision (si possible) de solutions modulaires, la mise en œuvre des meilleures pratiques pour le refroidissement, l’utilisation de précâblage et, surtout, l’anticipation des besoins futurs. Les intervenants ont été unanimes sur trois points : les demandes métier sont en hausse, le coût énergétique augmente rapidement et la réglementation évolue. D’où l’importance croissante des solutions DCIM, très présentes au salon. DCIM, pour une gestion intelligente du datacenter Selon une étude IDC citée par Ghyslaine Ferré Morel, de CA Technologies, « 84 % des responsables DC ont connu un problème grave au niveau de l’énergie, de l’espace, du refroidissement ou des disponibilités des équipements ». Ces problèmes proviennent souvent d’informations incohérentes ou de fragmentation des

Observatoire de Paris : le choix (délicat) d’une solution en conteneur L’Observatoire de Paris ce sont 5 départements de recherche, un institut et beaucoup d’équipes informatiques dispersées entre 2 salles informatiques, arrivées à saturation, et plus de 15 petits locaux informatiques : une situation difficile à gérer avec l’explosion du calcul scientifique. En 2011, l’arrivée d’un projet européen nécessite la réalisation d’un mésocentre en moins d’un an. Deux scénarios sont envisagés : construire une salle « en dur » ou en conteneur. La préférence des scientifiques va pour la salle en dur, plus pérenne et plus polyvalente. Mais c’est la solution en conteneurs, poussée par les ingénieurs, qui est finalement retenue : plus rapide à mettre en œuvre, avec le choix du free-cooling air direct sans circuit d’eau glacée : fin 2011, 4 conteneurs SGI sont installés. Les travaux commencent en mars 2012 pour une réception de l’installation fin juin avec quelques aléas de chantier (manutention des conteneurs, câbles électriques sous-estimés) mais un résultat qui répond aux attentes des exploitants et économise l’énergie avec un PUE record de 1,02. Il reste à régler le problème du bruit des machines, perceptible de l’extérieur, et voir le comportement de ce DC en période de canicule.

opérations entre DSI et services généraux. Or la réactivité est cruciale dans un datacenter. Pour Marc Masurel, d’Emerson, qui présentait sa nouvelle plate-forme Tellis en approche modulaire (une solution en cours de déploiement sur le site d’IBM Montpellier), seulement 10 % des sites disposent d’une solution DCIM aujourd’hui. « Ce sera 60 % en 2017 ; tous les nouveaux datacenters sont en train de s’équiper », a-t-il affirmé. « L’objectif est atteint quand la personne préfère regarder la situation avec l’outil DCIM plutôt que d’aller en salle, a conclu Jean-Pierre Le Treut, de Bull. Il faut comprendre les interactions entre les équipements et les éléments installés ; ajouter un câble peut faire tomber un réseau de 60 000 utilisateurs, et la maintenance d’un équipement de …

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ACTUALITÉ

puissance peut entraîner un arrêt. » Le PUE est-il un argument marketing ? Rares étaient les interventions d’experts qui n’évoquaient pas le PUE. L’efficacité énergétique optimale reste un des objectifs prioritaires des DC, l’énergie représentant 25 à 30 % des coûts d’exploitation d’un site. Mais le PUE n’est-il pas devenu un argument marketing ou commercial aux contours mal définis, au calcul pour le moins imprécis ? C’est l’avis du professeur Paetz, de l’université de Chemnitz, en Allemagne : « Green Grid note que beaucoup de valeurs de PUE publiées ne sont pas des mesures. Ce sont des estimations dans des conditions hypothétiques de DC en cours de construction, ou bien des charges IT qui ne sont pas les charges effectives. » Wilbert Ingels, de Racktivity, est allé plus loin, parlant de « la folie de l’efficacité énergétique dans les centres de données ». Pour

lui, la priorité d’un DC reste la disponibilité ; il faut un retour aux bases grâce aux procédures et aux connaissances de tout le fonctionnement des serveurs et des alimentations. Retour à la mesure

les limites pour les exploitants, et savoir quoi inclure dans le PUE. Les préoccupations environnementales ne s’arrêtent pas là : il faudra prendre en compte le cycle de vie du datacen-

« Les demandes métier sont en hausse, le coût énergétique augmente rapidement et la réglementation évolue. D’où l’importance croissante des solutions DCIM, très présentes au salon DatacenterDynamics, cette année. » pour savoir ce qu’il se passe et où. La table ronde de clôture sur les travaux normatifs allait dans le même sens : le PUE n’est pas suffisant ; sa valeur absolue n’a pas de sens entre un DC de Google et un petit datacenter. Pour mieux définir ce PUE au niveau européen, un groupe de travail du Cenelec prépare une normalisation des métriques du datacenter afin de définir, par exemple,

ter, réduire les émissions de CO2 et avoir plus souvent recours aux EnR. Les techniques de refroidissement restent d’actualité Peu de vraies nouveautés, même si le free-cooling a été souvent abordé. Dans ce domaine, les techniques se généralisent, comme le refroidissement indirect à air par évaporation, présenté par la société Munters. Cette technique utilise un

Rabobank (Pays-Bas) : Stockage d’eau chaude et froide dans la nappe phréatique Pour ce DC de 6 000 m2 (15 MW de puissance IT), la société Deerns a mis en œuvre une solution utilisant la nappe phréatique (jamais très éloignée aux Pays-Bas) pour stocker en hiver l’eau froide provenant de l’excès de capacité des tours de refroidissement, et réutilisant cette eau froide en été pour le refroidissement des baies. Ce

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système Ates (Aquifer Thermal Energy Storage), utilisé pour la première fois dans un DC, permet de travailler plus de 60 % de l’année en free-cooling avec un PUE moyen de 1,26. En hiver, les bureaux sont chauffés par l’eau chaude qui a été également réinjectée dans la nappe et qui est prélevée pour un chauffage à basse température.

échangeur tubulaire en polymère pour un coût d’investissement et de fonctionnement plus faible qu’une solution avec compresseur. À signaler, aussi, la présentation par la société Deerns d’un système de stockage d’eau froide et chaude dans 2 poches d’eau souterraines, le système Ates (lire l’encadré). Les réflexions sur l’évolution du refroidissement ont été évoquées lors d’une table ronde, et le manque d’outils pour mesurer les résultats des actions entreprises a été souligné. Seuls les hébergeurs investissent vraiment et de manière conséquente dans l’efficacité énergétique. Au bilan de cette journée : des présentations intéressantes et novatrices, mais d’autres qui reprenaient des messages déjà entendus. De quoi expliquer une désaffection des visiteurs et exposants pour cette édition 2013, même s’il faut rappeler que 3 salons sur les datacenters se sont tenus en France depuis le début de l’année. Un défi pour les organisateurs de DatacenterDynamics. Jean-Paul Beaudet


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Coalition pour l’efficacité énergétique

Lancement de la CFEE lles sont 8 organisations qui ont décidé de s’allier pour promouvoir l’efficacité énergétique : l’Arc, le Clerc, Effinergie, FNE, le Gimélec, Isolons la Terre contre le CO2, le Réseau Action Climat et UFC-Que Choisir ont lancé la CFEE (Coalition France pour l’efficacité énergétique). Cette plate-forme d’échanges et d’informations doit inciter les responsables à passer des paroles aux actes. En

E

clair, la CFEE entend être force de propositions pour faire évoluer le cadre législatif, réglementaire, administratif et économique en faveur de l’efficacité énergétique. Elle a déjà 5 propositions concrètes à son actif : 1. Rendre les mécanismes de financement (CEE, CIDD, Eco-PTZ) plus efficaces ; 2. Permettre l’essor des PME de l’efficacité énergétique par un cadre législatif et réglementaire adapté ;

3. Assurer l’indépendance entre chaque phase d’un projet d’efficacité énergétique pour garantir transparence, confiance et égalité de traitement ; 4. Territorialiser la mise en place de la politique d’efficacité énergétique pour l’adapter aux différentes échelles territoriales ; 5. Simplifier, anticiper et clarifier le cadre réglementaire. Pour en savoir plus, téléchargez le dossier de présentation grâce à ce flashcode.


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Salon IBS

Les experts de l’intelligence du bâtiment vous attendent ! Les 25 et 26 septembre prochains, au Cnit, à Paris La Défense, le salon IBS réunira plus d’une centaine d’exposants spécialisés dans le domaine du bâtiment intelligent. Près de 4 000 visiteurs sont attendus par les organisateurs, qui ont programmé 17 conférences et 9 ateliers sur ces 2 journées d’information très ciblée.

a morosité économique ambiante, pas plus que les autres grands évènements du trimestre à venir, ne perturbent IBS. Ce rendez-vous des experts de l’intelligence du bâtiment a trouvé son style et son public. « IBS est un salon extrêmement pointu avec un format très efficace, confirme Stéphan Saraf, directeur

L

du salon. Les visiteurs viennent pour une thématique ciblée ou pour de la veille technologique et leur temps est compté. En 2 jours, sans parcourir des kilomètres d’allées, ils peuvent faire un tour complet des exposants et avoir une vision quasi exhaustive des technologies destinées au smart building. »

+ 25 % d’exposants Après 3 éditions réussies, les chiffres montrent que le succès d’IBS ne se dément pas : « Bien que 2013 soit une année particulièrement tendue en termes de budget et d’engagement de société, nous aurons près de 110 exposants, contre 80 lors de la précédente édition, soit une croissance de

4 cycles de conférences : Programmées sur 2 jours de salon, 17 conférences seront déclinées en 4 cycles pour mieux s’adapter aux différents profils visiteurs. (durée des conférences : 1 heure) Rénovation, gestion patrimoniale et exploitation

Construction neuve & Bepos 11 h 30

Jeudi 26 sept.

Mercredi 25 sept.

Mettre en œuvre une approche « Building as a service » pour un bâtiment plus efficace

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Expert

Utilisateurs & Marchés

10 h

11 h

Comment réussir l’intégration Bâtir l’intelligence énergétique fonctionnelle et technique des du bâtiment : l’exemple de Squaire, équipements et réseaux GTB/GTC bâtiment de 180 000 m2

10 h 30 Hypervision et convergence des systèmes de gestion technique

16 h 15

14 h 45

14 h 30

Exploiter efficacement les bâtiments du grand tertiaire

Les TIC au cœur du dimensionnement et du pilotage des installations techniques

Normes et réglementations : contraintes ou atouts ?

16 h 30

16 h

Compteurs intelligentset smart metering : ce qui nous attend

Obligation de performances : intégration des TIC, évolution des métiers

11 h

10 h 30

10 h

Les outils de l’intelligence au cœur des bâtiments

Rénovation d’une GTB

Comment réussir l’intégration fonctionnelle et technique des équipements et réseaux pour une gestion intelligente des bureaux

12 h

11 h 30

Gestion intégrée des équipements de confort

Nouvelles approches type SaaS, cloud, M2M, big data, open data…

14 h 45

14 h 30

16 h

Concevoir un « building smart grid ready » : de quoi parle-t-on ?

Unifier ses GTB/GTC pour maîtriser globalement la performance de son patrimoine immobilier

Appréhender et optimiser le rôle de l’occupant dans la performance énergétique

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© IBS

ACTUALITÉ

Un concentré d’intelligence ! 5 000 m2 d’exposition, 110 exposants, 17 conférences, 9 ateliers : 2 jours pour une vision exhaustive des nouvelles technologies du smart building. 25 % du nombre d’exposants, se félicite Stéphan Saraf. Presque tous ceux qui étaient présents l’année dernière ont reconduit leur contrat ; d’autres, qui avaient fait l’impasse en 2012 reviennent, comme Schneider Electric ; et nous avons des nouveaux venus, notamment Cofely, Bouygues Énergie & Services, Vinci Énergie, Johnson Controls, Hager, Nadotech, Efficap-Énergie, M2OCity, la Zigbee Alliance… » La bonne santé d’IBS trouve son explication avec la RT 2012, le Bepos, la transition énergétique, le prix de l’énergie, le smart grid… autant d’évolutions

qui font du bâtiment « smart grid ready » un objectif aujourd’hui concret, incontournable et donc un sujet et des technologies à maîtriser pour les différents acteurs du secteur : les maîtres d’œuvre (BE, architectes…), les maîtres d’ouvrage (promoteurs, clients finaux…) et les utilisateurs (exploitants, facility managers…). Pour mieux répondre aux attentes de ces différents visiteurs, les organisateurs du salon ont donc adapté et décliné le programme des conférences en 4 cycles (voir tableau). À quelques jours de l’ouverture, tout est fin prêt pour que cet évènement soit un nouveau succès. P.R.

Salon IBS, Build smart, for a smart future 25 et 26 septembre 2013, Cnit, Paris La Défense. Information sur www.ibs-event.com

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Bâtiments tertiaires Le concours Cube2020 est lancé ! vant d’engager des travaux pour améliorer leur performance énergétique, les bâtiments tertiaires peuvent réaliser plus de 20 % d’économies d’énergie en mobilisant les exploitants, mais aussi les usagers, sur des écogestes tels qu’éteindre les ordinateurs, la lumière, modérer le chauffage et la climatisation… Des gestes simples qui permettent un « challenge » entre étages d’un même bâtiment, ou entre plusieurs bâtiments pour allier le ludique et

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l’économique. C’est sur ce postulat que l’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb) et 3 partenaires (Bureau Veritas, EDF et Schneider Electric) ont mis en place une compétition nationale interentreprises : le concours Cube2020. Le principe de ce jeu est simple : les bâtiments qui feront les plus grandes économies d’énergie pendant 1 an, grâce à la mobilisation de leurs occupants, auront gagné ! Il y aura bien sûr plusieurs catégo-

ries et chacun sera récompensé individuellement pour ses progrès. Des concours similaires, en Europe, ont permis des économies moyennes de 12 % ! Au-delà, cette compétition est un moyen de sensibiliser les occupants à l’impact de leurs gestes sur les consommations des

immeubles qu’ils occupent. Le concours se déroulera du 1er janvier au 31 décembre 2014. Tous les utilisateurs de bâtiments tertiaires de bureaux et d’enseignement sont donc invités à inscrire leurs bâtiments candidats dès à présent sur le site dédié www.cube2020.fr

Gouvernance Gilles Schnepp, président de la Fieec ors de son assemblée générale du 11 juillet dernier, la Fieec a élu, à l’unanimité, Gilles Schnepp à la présidence de la fédération. Il succède à Pierre Gattaz, qui vient d’être élu président du Medef. Cette assemblée générale a également vu la mise en place d’une nouvelle gouvernance au sein de la fédération, qui s’organise autour de Gilles Schnepp de la manière suivante : • Guy Dufraisse (Gimélec / Schneider Electric), vice‐président branche Électrique • Gabrielle Gauthey (Gitep Tics / Alcatel‐Lucent), vice‐présidente Numérique • Gérard Matheron (Sitelesc / STMicroelectronics), vice‐président Europe • Joseph Puzo (Gixel / Axon’Cable), vice‐président Innovation • Gérard Salommez (Gifam / Groupe SEB France), vice‐président branche

L

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Biens de consommation durable • Laurent Tardif (Sycabel / Prysmian), vice‐président Finances • Jean Vaylet (Sitelesc / LFoundry), vice‐président branche Électronique Rappelons que Gilles Schnepp, diplômé d’HEC, a rejoint l’industrie et l’entreprise Legrand dès 1989. Il a gravi les échelons jusqu’à en devenir le P-DG, en 2006. Parallèlement, il s’est impliqué dans l’action collective au sein de la Fieec et des organisations professionnelles du secteur.

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Quartiers à énergie positive Lancement du programme « Cooperate » es quartiers à énergie positive permettront de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment grâce à un pilotage intelligent. Pour imaginer ce pilotage, 7 partenaires européens ont lancé le projet de recherche Cooperate (Contrôle et optimisation pour les quartiers à énergie positive) : l’université RWTH d'Aix-la-Chapelle (chef de file du projet), Bouygues Énergies & Services, Embix, le Cork Institute of Technology (CIT), Intel Labs, l’Université de Manchester et le centre United Technologies Research, en Irlande. Subventionné à hauteur de 3,5 M€ par la Commission européenne, dans le cadre du Septième programme de recherche de

L

l’Union européenne (1), ce projet doit durer 3 ans. Concrètement, il s’agit de développer une plateforme logicielle permettant le pilotage d’énergie. La gestion de la pointe, l’optimisation de l’énergie produite localement et un « business model » ad hoc seront étudiés. Deux sites permettront de valider le concept : le siège de Bouygues Construction (Challenger) et le campus du CIT à Bishopstown, en Irlande. (1) Doté d'un budget de 50 mds €, le Septième programme cadre de recherche de l’Union européenne se déroule sur 7 ans. Il s’agit d'un outil pour répondre aux besoins de l'Europe en termes d’emploi et de compétitivité, et pour lui permettre de maintenir sa position de leader mondial dans le domaine de l’économie des connaissances.

Site Internet Legrand lance mon-interrupteur.fr on-interrupteur.fr est le nouveau site d'appareillage mis en place par Legrand pour les professionnels comme pour les particuliers. Toutes les gammes déco du groupe y sont représentées : Art d'Arnould, Living Light et Axolute de Bticino, Céliane de Legrand. Plus de 2 500 combinaisons de fonctions et finitions proposées per-

M

mettent de composer un projet en quelques clics. Chaque solution retenue est répertoriée dans une liste, et le prix total matériel est estimé. Cette liste pourra être directement envoyée à l’électricien qui disposera ainsi des références pour réaliser son devis d'installation (Legrand propose, via le site, une liste de professionnels agréés).

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Salon APS

Le secteur de la sécurité en effervescence À la fois salon, conférences, ateliers exposants et rendez-vous d’affaires des acteurs de la sécurité/sûreté, la 16e édition d’APS (Alarme Protection Sécurité) va se tenir dans quelques jours, du 24 au 26 septembre, à Paris porte de Versailles, Pavillon 5.1. Pour Jean-François Sol Dourdin, directeur d’APS, au-delà des évolutions technologiques qui seront présentées sur les stands ou lors des ateliers par les quelque 130 exposants attendus, cette édition 2013 devrait mettre particulièrement en relief un sujet très suivi par tous les acteurs de la sécurité : la refonte de la loi du 12 juillet 1983 avec un encadrement plus strict des pratiques en matière de vidéoprotection pour responsabiliser les acteurs du secteur.

Jean-François Sol Dourdin, directeur du salon APS

j3e – À travers le salon APS, quelles tendances observez-vous dans le secteur de la vidéoprotection ? Jean-François Sol Dourdin – Le marché de la sécurité est extrêmement dynamique par nature ; il y a des évolutions technologiques en permanence et cela se traduit, au niveau du salon APS, par un mouvement continu d’entrants et de sortants. Nous voyons des développeurs ou des intégrateurs arriver sur ce marché pour proposer de nouveaux logiciels, pour développer une niche technique… Parallèlement, des entreprises disparaissent parce qu’elles n’ont pas su se positionner ou parce qu’il y a un phéno-

mène de concentration lié à la convergence des technologies vers une offre globale vidéoprotection/antiintrusion/contrôle d’accès. L’absence de barrière réglementaire à l’entrée favorise naturellement cette dynamique : n’importe qui aujourd’hui peut proposer ses services en matière de sécurité… j3e – Pour autant, le marché semble se professionnaliser… J.-F. S. D. – C’est vrai, sur le plan technologique comme au niveau des prestations. La convergence des technologies, l’intégration des systèmes et des réseaux exigent des professionnels du domaine une technicité accrue, tout particulièrement de la part des installateurs, qui doivent absolument maîtriser ces notions s’ils veulent se maintenir sur ce marché. D’autant plus qu’on ne peut plus considérer l’installation d’un système de vidéoprotection sans prendre en compte sa maintenance. Le zéro défaut n’existe pas, en outre, les installations nécessitent

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des mises à jour ; la question du contrat de maintenance ne devrait même pas se poser. Entre le professionnel qui se contente d’installer un système et celui qui offre un suivi de l’installation en plus, il est fort possible que ce dernier soit gagnant. La montée en compétence est donc indispensable, il y a d’ailleurs un développement important d’offres de formation, des labels ont été créés ; le besoin de se former est très marqué, c’est l’autre volet de cette professionnalisation. Il s’agit de garantir la qualité de la prestation dans son ensemble mais aussi la qualité de l’entreprise avec laquelle on contracte, celle des opérateurs et des agents de surveillance. La sécurité a longtemps souffert d’un modèle économique qui reposait sur le dumping et le moins-disant. Cela n’avait pas de sens. j3e – La refonte de la loi du 12 juillet 1983 va bientôt changer la donne. J.-F. S. D. – Cela va prendre du temps, mais en effet, c’est tout l’objectif. Cette

réforme est depuis des années le cheval de bataille du Snes, de l’IFP, ’Agora… qui défendent aujourd’hui ce changement sous la houlette du Cnaps. Cette refonte de la loi de 1983 est nécessaire, et elle va bouleverser les conditions d’exercice des métiers de la sécurité. Certains professionnels s’en inquiètent car, dans cette réflexion sur la refonte de loi, on parle de formation et de certification qui toucheraient les directeurs d’entreprises de sécurité et peut-être même la direction des achats ! Si ce changement est nécessaire pour moraliser le secteur, il faut faire attention à ne pas aller trop loin ; ce qui importe est de responsabiliser les donneurs d’ordre et les offreurs car c’est bien leur volonté conjointe qui a permis cette tendance vers le moins-disant. Propos recueillis par Pascale Renou 16e Salon APS, du 24 au 26 septembre 2013, Paris porte de Versailles


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EnerCamps 12 propositions pour la transition énergétique uite aux débats participatifs organisés dans le cadre de ses EnerCamps, Schneider Electric a remis au gouvernement le rapport « Consommer moins, consommer mieux : comment accélérer la transition énergétique ». Ce document offre une synthèse des discussions des débats, soulignant la place centrale de l’individu dans la transition énergétique, le besoin d’un cadre législatif volontariste et souple, la né-

S

cessité d’adapter la technologie aux utilisateurs et, enfin, le besoin d’exemplarité de l’État. Il traduit ensuite ces discussions sous forme de 12 propositions à l’adresse des acteurs privés et publics. Elles-mêmes se déclinent en 4 grands leviers à actionner : - simplifier l’accès aux économies d’énergie par les utilisateurs ; - faire monter en compétences les consommateurs et la filière ; - mettre en œuvre un

cadre réglementaire incitatif ; - impliquer l’acteur public. Rappelons que les EnerCamps organisés par Schneider Electric, entre mars et mai derniers, c’est un tour de France qui s’est déroulé sous la forme de débats participatifs entre collectivités, élus, institutionnels, acteurs de la filière éco-électrique, académiques, blogueurs, étudiants, etc. dans 6 villes de France. L’objectif de cette démarche était d’apporter une contribution active au futur projet de loi de programmation sur la transition énergétique, et de

défendre l’importance de l’efficacité énergétique. Le rapport est téléchargeable sur le site de Schneider Electric, à partir de ce flashcode.


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Colloque Smart Home

Ignes fait le bilan de ses matinales Pendant près d’un an et demi, chaque 4e jeudi du mois, Ignes a organisé des petits-déjeuners ateliers destinés à présenter les nouvelles technologies pour le bâtiment intelligent. Le 27 juin dernier, au cours d’un colloque, Xavier de Froment dressait le bilan de ce cycle de matinales et des actions du syndicat qu’il préside.

© IGNES

ont travaillé et les offres foisonnent sur le marché. Mais qu’en est-il de la réalité de cette offre sur le terrain ? La question était posée. Jean-Claude Migette, de Coda Stratégies, a donné des réponses à travers les résultats d’une étude de marché détaillée et riche d’enseignement, dont on trouvera les principales conclusions sur le site d’Ignes. Quatre experts du bâtiment et de la domotique, réunis en table ronde, ont également partagé leurs analyses. Le 27 juin dernier, le colloque d’Ignes, dans l’enceinte de la Fieec, a fait salle comble. Pour cette grand-messe du smart home, des professionnels de tout premier plan sont intervenus dans une ambiance à la fois studieuse et amicale.

e colloque Ignes du 27 juin a été une nouvelle occasion de le rappeler : le bâtiment communicant et intelligent est une opportunité à saisir pour tous les acteurs du bâtiment. « Vous êtes assis sur un tas d’or ! », s’est exclamé Xavier Dalloz en introduction de son étourdissante intervention. Cet expert en nouvelles technologies a déroulé les logiques qui vont, demain, révolutionner notre quotidien. Atawad, mobiquité, empowerment… autant de notions émergentes qu’il a décryptées et qui, toutes,

L

convergent vers l’idée qu’il faut, pour la filière bâtiment, « sortir de la logique de silo et collaborer ». Mais cette logique devra s’accompagner d’une sécurisation de la data,

prévient-il, car la confiance est indispensable pour construire avec succès ce monde ultraconnecté qui se profile. Le changement est amorcé ; les industriels

Un schéma ajustable à un coût abordable « Nos clients bénéficient déjà d’automatismes hors de leur domicile. En particulier dans leur voiture, a commenté Christian Grellier, de Bouygues Immobilier. On imagine

Évènements domotique Cette année, les Journées nationales de la domotique se dérouleront du 15 au 30 novembre. L’occasion de voir concrètement des réalisations et de mieux comprendre l’offre en allant à la rencontre des professionnels du domaine. Il y a eu un peu plus de 2 800 visiteurs et participants en 2012. Un résultat en deçà de ce que peut et doit faire la filière pour que le marché

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décolle, selon Patrick Bayle, le président de Promotelec, qui attend une mobilisation de tous les professionnels. Rappelons également que les 3es Assises Électricité & Habitat, le 7 octobre prochain, seront une autre occasion de parler concrètement de la domotique. Plus d’informations sur : http://www.promotelec.com.


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Définir la bonne échelle de la domotique « Personne ne vit de la même manière, il est donc difficile de projeter un système global de domotique, a confirmé l’architecte Raphaël Bouchemousse.

« Il faut dédramatiser la domotique, montrer ce qui fonctionne bien, ce qui adresse un vrai besoin ; alors, nous réussirons un développement de masse de nos produits et services. » Il faut savoir écouter le besoin, identifier les réponses possibles, trouver la bonne adéquation besoin/solution/investissement avec le client. Sans cela, on arrive à des échecs », affirme-t-il. Sa méthode ? Raisonner selon deux strates distinctes : la solution individuelle et la solution d’échelle. Par exemple, pour des logements collectifs (solution d’échelle), il préconise un système général auquel les locataires devront s’adapter : « On ne leur présente pas 450 possibilités, mais un choix restreint et un prix identique, quelles que soient les options choisies. » C’est la meilleure manière d’arriver à un système qui fonctionne vraiment et la meilleure approche pédagogique pour le grand public, selon cet architecte. Et cette démarche doit rester la même quelle que soit la strate : avoir une seule architecture qui puisse être modulée à volonté à partir d’un niveau de domotique médian. « Chacun vit différemment, ne pas définir ce curseur médian, c’est prendre le risque de se perdre à produire des systèmes trop complexes. »

Accompagnement et qualité de l’installation sont clés Philippe Liron, installateur domoticien chez IES, a pour sa part mentionné l’importance du ROI : « Les clients sont demandeurs mais ils veulent savoir ce que le système va leur apporter. » L’alarme, la télésurveillance, l’éclairage, les ouvertures sont plus demandés que la régulation thermique, selon ce pro-

fessionnel, mais le vrai point d’entrée de la domotique, et le plus fréquent, reste le multimédia : « Les clients en sont fous. Dans ce cas, nous pouvons proposer une gestion intelligente du chauffage à distance, une alarme avec un retour d’information sur leur smartphone… Et parce que ces systèmes peuvent s’imbriquer à la manière d’un Lego, une offre de services plus large peut alors être envisagée. » Pour démocratiser la domotique, ce domoticien préconise des évolutions qu’il juge clés : - faire du conseil, accompagner mais aussi anticiper les besoins du client, surtout lorsque le bâtiment n’est pas construit

© IGNES

mal aujourd’hui sortir de chez soi sans pouvoir éteindre l’éclairage d’un logement d’une pression sur un bouton, comme on verrouille toutes les portes de son véhicule. » Le modèle économique de la domotique n’est pas un schéma unique et théorique, a-t-il expliqué. Les dispositifs doivent être pensés pour s’adapter à chaque situation, d’où l’idée défendue par Bouygues d’imaginer des packs intégrant différents dispositifs ; à l’usager de choisir les options selon ses besoins. Le BTPiste mène des projets pilotes pour identifier les solutions qui seront pérennes. Mais Christian Grellier ne cache pas les problèmes rencontrés : la multiplicité des acteurs qui interviennent en domotique, le manque de lisibilité dans les protocoles de communication, la difficulté à marier le rythme de la construction à celui, bien plus rapide, des nouvelles technologies. « Il faut des solutions faciles à installer et à maintenir, des installations que l’on pourra faire évoluer parce que les locataires et les usages vont forcément changer. Le coût d’accès doit aussi être abaissé », a-t-il souligné.

Xavier de Froment, président d’Ignes, en maître de cérémonie. En moins de 3 ans, sous sa présidence, Ignes aura su fusionner 4 syndicats pour mener le développement de la domotique et du smart home. Ce 27 juin, l’unité était plus que jamais la marque de fabrique de ce syndicat qui a fait fort en annonçant la création de Confluens (lire l’encadré page suivante). j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr 23


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Le président de l’Ademe, Bruno Lechevin, a ouvert ce colloque en faisant un point d’actualité sur la transition énergétique, la rénovation de l’habitat et les guichets uniques, le Programme d’investissement d’avenir et le compteur Linky. Il a dit regretter certains immobilismes et a salué le dynamisme des régions qui bougent, en souhaitant que le débat national sur la transition énergétique leur donne une vraie gouvernance.

et les attentes encore mal définies ; - que ces systèmes, qui représentent un coût significatif, soient pérennes et vraiment interopérables ; - que l’installation soit de qualité. Sur ce point, il a suggéré un pack « box et installation comprise par un professionnel qualifié ». S’il reconnaît que les installateurs sont des prescripteurs privilégiés, Philippe Liron est catégorique : la domotique ne peut pas se développer en s’appuyant uniquement sur eux. Générer l’envie pour que le marché décolle « Si nous voulons faire de la domotique un marché de masse, et passer d’un marché de l’offre à un marché

de la demande, nous avons quelques questions à nous poser, a reconnu Patrick Bayle, président de Promotelec. Notre filière sait concevoir des choses très bien ; pour effacer la pointe, par exemple.

Mais tant qu’il n’a pas connu le black-out, le client ne comprend pas l’intérêt de ces systèmes. Le maintien à domicile estil une demande ? Non, a-til affirmé sans détour. Il faut donc que la demande s’exprime et, pour cela, il faut dédramatiser la domotique, montrer ce qui fonctionne bien, ce qui adresse un vrai besoin ; alors, nous générerons l’envie et nous réussirons un développement de masse de nos produits et services. » Créer un marché de masse autour du logement connecté, coordonner cette filière morcelée entre une multitude d’acteurs, assurer l’interopérabilité des solutions, protéger la data, accompagner l’usager… et tout cela à un prix qui justifie l’investissement : le chantier est de taille. Raison pour laquelle Ignes a décidé de mettre en place le « Club du Smart Home » pour « capitaliser sur les échanges qui ont lieu durant les mati-

nales afin d’être plus proactif », a expliqué Xavier de Froment. L’ambition de ce nouveau club se résume en 4 axes : - créer un indicateur de pénétration de solutions domotiques pour mieux évaluer le marché ; - répertorier les professionnels de la domotique pour aider le grand public à trouver un installateur qualifié ; - intéresser les pouvoirs publics au marché de la domotique ; - mettre en place une start-up dédiée à l’interopérabilité (lire l’encadré). À travers ce colloque du 27 juin, plus qu’un bilan, c’est bien une nouvelle feuille de route qu’a présentée Ignes. Xavier de Froment a donné rendezvous aux professionnels le 26 septembre prochain, date de reprise des matinales. Elles devraient être plus suivies que jamais. Pascale Renou

L’initiative Confluens La surprise a été soigneusement préservée et l’annonce a fait de l’effet en fin de colloque : six équipementiers majeurs français, spécialisés dans la domotique, viennent de créer une SAS pour travailler ensemble à l’interopérabilité de leurs solutions pour le résidentiel. Ainsi, Confluens réunit CDVI, Delta Dore, Hager, Legrand, Somfy et Schneider Electric à parité de capital. Marcel Torrents, président du directoire de Delta Dore, présidera cette nouvelle entité, dont le bureau sera situé dans l’enceinte de la Fieec. « Nous allons créer une couche logicielle qui va permettre de communiquer dans des scé-

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narios simples, a-t-il expliqué. Il ne s’agit pas de mettre l’ensemble des datas de chacun à disposition, mais de créer un “métalangage” pour répondre au problème d’interopérabilité. » Ce protocole permettra de faire communiquer a minima tous les produits pour l’habitat de ces 6 industriels, en filaire et en radio. L’initiative n’est pas fermée, affirment les fondateurs de cette startup. Il s’agit de construire un cadre ouvert, public, accessible à tout industriel dès lors qu’il aura acquitté un ticket d’entrée. Reste à concrétiser ce modèle qui ne manquera pas d’intéresser tous les acteurs de la domotique.


ACTUALITÉ

Infrastructures électriques ponctuelles Une brochure pour les collectivités locales

vènements culturels, animations et spectacles riment avec installations temporaires, et éventuellement montage/ démontage chaque

É

semaine ou chaque jour. Il faut pour cela des équipements et des infrastructures électriques à la fois flexibles et sûrs. Pour répondre à ces contraintes, Marechal Electric vient de publier une nouvelle documentation dédiée aux collectivités locales. La brochure « Ville et Infrastructures » propose des connexions électriques dimensionnées pour toutes les activités éphémères d’une ville

Stratégie de marché ABB acquiert Newron System

A

BB vient d’acquérir Newron System SA, société dirigée par Serge Le Men et Daniel Zotti. Basée à Toulouse, cette entreprise française développe et vend aux distributeurs et aux installateurs des produits logiciels pour les solutions d’automatisation centralisées des bâtiments. Cette acquisition vient compléter

l’offre d’ABB, qui pourra désormais proposer des solutions d’automatisation flexibles à son réseau de partenaires (grossistes et intégrateurs de systèmes). Newron System SA sera intégrée à la division Produits Basse Tension d’ABB. Les parties ont convenu de ne pas divulguer les clauses de la transaction.

(marchés, fêtes foraines, manifestations culturelles, centres d’exposition...), et ce quelle que soient la puissance à fournir sur les installations.

La brochure est disponible sur le site de Marechal Electric, via ce flashcode.


BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC HOME&BUILDING ET IDEO BAIN

1er rendez-vous mondial du bâtiment et de l’architecture Le Grenelle de l’environnement a déclenché une prise de conscience nationale de l’impact des bâtiments sur l’environnement. Depuis 2012, tous les bâtiments construits en France répondent aux normes de basse consommation de la RT 2012 en intégrant systématiquement les énergies renouvelables les plus performantes et les instruments de mesure. Du 4 au 8 novembre 2013, les 3 salons phares du bâtiment, Batimat, Interclima+elec Home&Building et Ideo bain, regroupés à Paris Nord Villepinte pour constituer le 1er rendez-vous mondial du bâtiment et de l’architecture, vont réunir toute la profession.

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L’énergie au cœur de tous les enjeux

I

mpossible aujourd’hui de passer à côté des enjeux liés à l’énergie dans les bâtiments. Un bâtiment à énergie positive (Bepos) produit plus d’énergie qu'il n'en consomme. Concevoir un tel bâtiment suppose tout d’abord de réduire les besoins de chaleur, de froid et d’électricité, puis de subvenir aux besoins restants par des énergies renouvelables locales. Il s’agit de mettre de l’intelligence sur le réseau électrique des bâtiments (maisons, immeubles d’habitation ou de bureaux). Selon l’Ademe (juin 2012), le retour d’expérience disponible pour une centaine de réalisations à énergie

positive en France (65 % dans le tertiaire ; 29 % en maisons individuelles et 6 % en logements collectifs), montre que la consommation de ces bâtiments est d'environ 50 kWh/m2.an. Quatre grandes thématiques forment le fil rouge de cette édition 3 en 1 : - la performance énergétique et le bâtiment basse consommation ; - l’accessibilité et le confort d’usage des bâtiments, un enjeu qui devient prioritaire puisqu’en 2015 tous les bâtiments qui accueilleront du public devront prendre en compte les normes d’accessibilité ;

400 000 visiteurs attendus (20 % étrangers)

BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC et IDEO BAIN en chiffres La plus grande plate-forme au monde dédiée au bâtiment et à l’architecture

30 000 architectes 3 000 exposants 50 conférences 6 concours

- la ville de demain et l’architecture (avec Londres en invitée d’honneur à Batimat) ; - la dimension technologique du bâtiment (nouveaux outils numériques, technologies de l’information).

Un seul badge pour les 3 salons 50 % Entreprises et Installateurs 30 % Architectes, Bureaux d’étude, Maîtres d’ouvrage 13 % Négoce et Distribution 7 % Industriels

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Quand tout le bâtiment se rassemble Stéphanie Auxenfans, en charge de la division Construction, chez Reed Expositions, a pris la direction des opérations du rassemblement des salons Batimat, Interclima+elec Home&Building et Idéo bain. Elle nous explique ce que va y gagner la filière électrique et, plus globalement, celle de la construction. 2 700 exposants accueilleront près de 400 000 visiteurs, du 4 au 8 novembre prochains, à Paris Nord Villepinte, nouveau parc d’exposition pour les 3 salons. j3e - Pourquoi avoir rassemblé Batimat, Interclima+elec Home&Building et Idéo bain ? Quelle logique ? Stéphanie Auxenfans - Tout est parti du changement de lieu pour Batimat, qui était à saturation à la porte de Versailles. Avec la réduction du hall 1 pour construction de la tour Triangle, la situation aurait empiré. À l’annonce du déménagement de Batimat pour le parc de Paris Nord Villepinte, les industriels et grandes fédérations ont vu l’opportunité d’offrir, sous un même toit, aux professionnels du bâtiment, toutes les solutions de la filière réunie. En effet, la recherche de l’efficacité énergétique des bâtiments ainsi que l’amélioration de leurs accessibilités et confort mènent à une conception de plus en plus globale où tous les métiers collaborent entre eux. Les visiteurs de la prescription (architectes, ingénieurs, BE…) ont besoin d’avoir toute l’offre ensemble : de l’enveloppe du bâtiment à sa gestion intelligente. Les visiteurs « spécialisés » par métier, quant à eux, retrouveront leur 28 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

salon professionnel puisqu’il ne s’agit pas d’une fusion mais d’une tenue conjointe. j3e - N’y a-t-il pas eu de réticences à associer l’actif et le passif du bâtiment ? S. A. - Les quelques objections du début ont vite laissé place à la cohérence de l’évènement. Depuis la mise en application de la RT 2012 et ses bâtiments basse consommation et, surtout, avec l’arrivée de la RT 2020 et ses bâtiments à énergie positive, il est devenu impossible de fonctionner par lots techniques. Il est évident pour tous les acteurs économiques que le travail à réaliser sur l’enveloppe est réel. Mais sans associer les systèmes actifs électriques et électroniques, les objectifs réglementaires et environnementaux ne seront pas respectés. j3e - À quoi va ressembler cet évènement ? S. A. - Les 9 halls de Paris Nord Villepinte seront occupés. La semaine

sera animée par de nombreuses conférences, évènements et remises de prix. Pour la partie électrique, l’évènement phare sera les Smarthome Awards. Cette 5e édition voit l’envol de la domotique et le jury choisi pour délibérer en est le reflet. Jérôme Bonaldi, journaliste passionné, en est le président. La remise des prix aura lieu le mercredi 6 novembre sur le salon, à la suite du Forum des intégrateurs, conférences dédiées à la domotique. Sera remis aussi le 5e Energy Performance + Architecture Award, prix qui récompense un architecte pour son approche énergétique du bâtiment. C’est l’architecte allemand, Stefan Behnisch, qui a été distingué en 2013 et qui viendra présenter son travail. j3e - Quelle opportunité cela représente pour les bureaux d’étude, maîtres d’œuvre, installateurs électriques ? S. A. - Il faut avoir conscience que, pour la première fois, les architectes


qui venaient sur Batimat vont avoir accès à des domaines du bâtiment qu’ils doivent maintenant appréhender et comprendre. Un badge unique permettra de découvrir les nouveautés en matière de GTB, de smart home, de ventilation, de chauffage, d’isolation, de matériaux de construction, de fenêtres et façades et, dans la foulée, regarder l’intégration des salles de bain sur Idéo bain. C’est une chance pour toute la profession que de dépasser l’approche verticale des corps de métiers du bâti-

ment pour proposer aux installateurs, intégrateurs, maîtres d’ouvrage, architectes, bureaux d’étude et entreprises du bâtiment un salon où tous les sujets, sans exception, seront abordés. j3e - Quelles sont les grandes thématiques ? S. A. - Comment vivre ensemble aujourd’hui ? Quelle qualité d’usage de la ville durable ? La ville de demain est au cœur de l’évènement. Le thème central reste la RT 2012. En effet, la

performance énergétique est instituée comme norme et soutient le contenu des 3 salons. Le bâtiment intelligent, bien évidemment : un enjeu d’aujourd’hui et de demain. Smart building : le bâtiment à énergie positive. Smart home : la domotique, ou encore la qualité de l’air, le nouvel enjeu de tous. Toutes ces notions seront abordées dans des conférences et tables rondes disséminées au sein du salon et, surtout, au cœur des préoccupations sur tous les stands.

Hall 1 : Une partie électrique avec Smart Home et une partie de climatisation/qualité de l’air/ventilation Hall 2 : Suite de la climatisation/ qualité de l’air/ventilation. Pompes, robinetterie, traitement de l’eau, outillage, solutions installateurs et informatique Hall 3 : Systèmes de chauffage et eau chaude sanitaire. Radiateurs/sèche-serviettes Hall 4 : Idéo Bain : l’univers de la salle de bain Hall 5 : Gros œuvre (hall 5A). Espace Urban Design et espace dédié à l’informatique (hall 5B) Hall 6 : Menuiserie/fermeture Hall 7 & 8 : Matériel de chantier/outillage

Édition 2013 : le dynamisme est de retour Très forte augmentation du nombre d’exposants dans le domaine du chauffage/eau chaude/sanitaire par rapport à 2012. Avec une demande croissante de bois en tant qu’énergie, le secteur connaît un développement considérable (mais pas d’innovations). Côté électricité, les exposants ont répondu présent, avec une augmentation de 13 % par rapport à l’année dernière (essentiellement sur la partie smart home et GTB). Parmi les nouveaux exposants, Interclima+elec Home&Building accueille Somfy, géant de la domotique. Les grands acteurs traditionnellement présents comme Schneider Electric et ABB le sont encore cette année. On note également le retour de Crestron (2e plus puissant acteur du secteur de la domotique) ainsi que Delta Dore.

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Best of des conférences électricité/ smart building/smart home Lundi 4 novembre 14h30 - 15h15 RT 2012, grands principes et dispositifs d’application HALL 3

15h30 - 16h15 Prise en compte de la qualité de l’air intérieur, du projet à l’exploitation Retour d’expérience de la crèche Confetti de Saint-Herblain (44) HALL 4

16h30 - 17h15 Les infrastructures de réseaux de communication dans le bâtiment de demain HALL 4

Mardi 5 novembre 10h30 - 11h15 Les installations photovoltaïques, application des normes et réglementations en vigueur, illustration avec les premiers retours d’expérience HALL 4

d’appareillage basse tension - Exemples concrets dans les secteurs résidentiels, bâtiments tertiaires et industrie HALL 3

16h30 - 17h15 Promotion des labels d’efficacité énergétique de la régulation et GTB. Méthodologie à suivre HALL 3 Labels de performance énergétique : parmi les meilleures réponses, les performances des systèmes fioul domestique. La preuve, avec une construction neuve réussie HALL 4

Mercredi 6 novembre 09h30 - 10h15 Conférence du Forum des intégrateurs Salle 402

10h15 - 11h00 Conférence du forum des intégrateurs Salle 402

10h30 - 11h15 11h30 - 12h15 Smart building : de nouveaux enjeux pour de nouveaux services. Table ronde du Gimélec HALL 4

13h30 - 14h15 Présentation d'un projet lauréat des Smarthome Awards HALL 3 Systèmes d'information de la performance du bâtiment (SIAD) Gimélec HALL 4

14h30 - 15h15 RT 2012 et Régulation et GTB - Apports et solutions de la régulation et de la GTB face à la RT 2012 sur l’ensemble des bâtiments HALL 3

Améliorer l’efficacité énergétique d’un bâtiment existant - Retour d’expérience HALL 4

10h30 - 11h15 Les grandes tendances pour 2014 (Cloud, M2M, smart city, box domotiques, interfaces…) Salle 402

11h30 - 12h15 Le stockage de l’énergie - Table ronde exploratrice à travers le projet du syndicat départemental d’énergies du Morbihan et son siège à Vannes Gimélec HALL 3

12h15 - 13h00 Cérémonie des Smarthome Awards Salle 402

14h30 - 15h15 RT 2012 et Régulation et GTB - Apports et solutions de la régulation et de la GTB face à la RT 2012 sur l’ensemble des bâtiments HALL 3

12h30 - 13h15

15h30 - 16h15

15h30 - 16h15

Rendre le consommateur électrique consom’acteur - Quelle contribution de la part de l’industrie européenne

Présentation d’un projet lauréat des Smarthome Awards HALL 3

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La juste mesure ou à la mesure juste Gimélec HALL 4

16h30 - 17h15 Quel devenir pour le dispositif des CEE ? Prime directe aux clients, prêts bonifiés, taxes… HALL 3 Panorama Réglementation et Normalisation EU pour l’efficacité énergétique HALL 4

Jeudi 7 novembre 10h30 - 11h15 Performance énergétique : l’exemple gagnant de la mairie d’Embrun (05) HALL 4

12h30 - 13h15 Présentation d’un projet lauréat des Smarthome Awards HALL 3

13h30 - 14h15 Bilan et perspectives du dispositif des Certificats à économies d’énergie HALL 3 Photovoltaïque, nouveaux référentiels normatifs et perspectives d’avenir, Gimélec/Socomec HALL 4

15h30 - 16h15 Smart grid - point d’étape sur le démonstrateur IssyGrid HALL 4

16h30 - 17h15 Présentation d'un projet lauréat des Smarthome Awards HALL 3 Photovoltaïque, nouveaux référentiels normatifs et perspectives d’avenir, Gimélec/ Socomec HALL 4

Vendredi 8 novembre 10h30 - 11h15 RT 2012 et la domotique – comment la domotique répond-elle aux demandes de la RT 2012 ? HALL 3 FDES et PEP : où en sommes-nous en France et en Europe ? HALL 4

12h30 - 13h15 Lumiollis, une réponse à l’État exemplaire ? HALL 4


Les incontournables ! Concours Smarthome Awards

Organisé par le journal électricien 3e, édité par 3e Group (comme j3e) et Maison communicante, le concours Smarthome Awards a pour objectif de récompenser les installateurs, les domoticiens et les intégrateurs ayant proposé des réalisations domotique et multimédia innovantes dans le respect des besoins de sécurité, de confort et de communication des usagers.

Batimat In Situ / L’architecture placée au cœur du salon

Inédit. Batimat donne la parole aux architectes et dédie une série d’évènements d’envergure. Batimat In Situ est une immersion numérique totale dans les modes de conception des architectures les plus innovantes du territoire du Grand Paris. Le savoirconcevoir et le savoir-faire des architectes sont valorisés à travers une présentation de 50 bâtiments remarquables ayant été construits au sein du Grand Paris depuis fin 2011, ceux qui illustrent avec modernité les mutations urbaines de ce territoire, la transformation de la ville et du paysage. Les concepteurs des projets euxmêmes développeront, via une interview vidéo, les phases de réalisation, détaillant principalement le choix des matériaux et ce qu’ils ont apporté au bâtiment, qu’il s’agisse de matériaux extérieurs ou intérieurs. Une véritable visite en « backstage ».

Batimat Off / Miroir de Batimat In Situ

Dans le sillage de Batimat In Situ, et pendant toute la durée du salon, des visites guidées « en réel » d’une sélection des ouvrages présentés au sein de Batimat In Situ seront proposées aux visiteurs. Ces derniers pourront choisir parmi 6 parcours types, de 2 à 3 heures, guidés et expliqués par des architectes.

Concours de l’innovation Créé en 1981 à l’occasion de Batimat, le Concours de l’innovation a été entièrement repensé et intègre désormais les innovations des 3 salons. Ce rendez-vous très attendu récompense et promeut ainsi les marchés de la construction, du confort et de l’efficacité énergétique, ainsi que de la salle de bain. Création de 5 espaces Innovation aux entrées des halls exposant les nominés et lauréats du Concours de l’innovation : - 3 espaces pour Batimat : • Gros Œuvre/Zoom/Informatique • Menuiserie & Fermeture • Matériel & Outillage - 1 espace pour Interclima + elec, hall 2 - 1 espace pour Idéo bain, hall 4 L’espace des nominés interclima+elec sera à l’entrée du hall 2, et la remise des prix aura lieu le lundi 4 novembre, dans l’amphithéâtre JeanThèves, sur le parc, à partir de 17 h 30.

Zoom / L’Aménagement In & Out

Salon dans le salon, Zoom dévoile toutes les nouveautés de l’aménagement de l’intérieur et de l’extérieur. Lancé en 2011, cet espace est à nouveau proposé en 2013 et mettra sous les projecteurs les dernières innovations autour de 3 thèmes : la matière, la lumière et la couleur. Près de 300 exposants sont attendus (revêtements pour les sols, murs, plafonds, matériaux, éclairage…). Retrouvez l’édition spéciale du magazine Lumières, la révolution LED sur l’espace éclairage.

Energy Performance + Architecture Award 2013

Le salon Interclima+elec organise pour la 5e fois l’Energy Performance + Architecture Award. Destiné à récompenser un architecte pour son approche énergétique du bâtiment, ce grand prix a également pour objectif de sensibiliser les professionnels à la prise en compte de la performance énergétique dans la conception des bâtiments, à travers l’exemple de réalisations récentes d’architectes internationaux. Cette année, c’est l’architecte allemand, Stefan Behnisch, du cabinet d’architecture Behnisch Architekten, qui est le lauréat de cette grande édition 2013. j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

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DOSSIER

Filière électrique

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Agir face à la contrefaçon


DOSSIER

En février 2013, 122 000 câbles électriques contrefaits ont été saisis au cours de 3 contrôles effectués en France, lors d’une opération menée par la Direction des douanes. Comme d’autres secteurs, tels que le jouet, le luxe ou le médicament, la filière électrique n’échappe pas au fléau de la contrefaçon. Pénalisante commercialement, la contrefaçon est aussi très dangereuse pour les personnes et les biens, tout particulièrement dans le domaine de l’électricité. Pour autant, les utilisateurs n’ont souvent pas conscience des risques encourus avec des produits copiés. La communication et la vigilance s’imposent donc à tous les acteurs de la filière électrique pour contrer ce trafic illicite, plus encore avec Internet, qui rend les ventes de produits très difficiles à contrôler. Ce dossier le montre : agir n’est pas une option. /Dossier réalisé par JEAN-FRANÇOIS MOREAU

Une législation, des faits et des risques

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l y a le produit qui a été contrefait (le produit original), le produit contrefaisant, la copie ou encore la contrefaçon, énumère Michel Dell’Ova, directeur Marketing technique d’Ignes. La Fédération française du bâtiment, très active sur le sujet, insiste quant à elle sur le terme de « crime contrefaçon », qui englobe contrefaçon et non-conformité, le terme « crime » soulignant les risques majeurs pour l’ensemble des acteurs de tels produits. « Le terme juridique “crime contrefaçon” regroupe donc toutes les infractions relatives à la non-conformité des produits et répond pénalement à toutes les atteintes portées contre la sécurité des utilisateurs et consommateurs de ces produits », indique François Asselin, vice-président de la FFB, président de la commission marché et du CNSTB (Conseil national de la sous-traitance du bâtiment). L’arsenal juridique se décline à plusieurs niveaux ; le champ du simple droit de la propriété intellectuelle est élargi au champ pénal : mise en danger de la vie d’autrui, violation délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité, tromperie délibérée, etc. indique la FFB dans un communiqué, fin 2012.

Enfin, il faut insister sur la réglementation européenne (règlement CE 765/2008) applicable depuis 2010, qui stipule que, en cas de problème, le responsable de la première mise sur le marché (RPMM) sera en première ligne en termes de responsabilité : « Cela peut être l’importateur identifié ou bien l’installateur qui achète directement sur le Web », précise le représentant d’Ignes.

Un trafic difficile à évaluer Michel Dell’Ova le dit tout net : « Toutes les marques de prestige sont copiées ou contrefaites. » Dans quelle proportion ? Difficile d’évaluer le volume, selon lui, mais la tendance est plutôt à l’augmentation et à la diversification des moyens d’écouler la contrefaçon, les produits contrefaits étant essentiellement issus d’une production asiatique. En 2011, le volume de contrefaçon sur la filière bâtiment était estimé à plus de 1,5 md € par la Fédération française du bâtiment. François Asselin confirme qu’il n’est pas toujours facile d’obtenir des chiffres ou des volumes sur ce trafic car les statistiques sont limitées à ce qui est saisi ou repéré. Même constat au Sycabel, qui cite, pour les câbles, d’autres sources de contrefaçon, notamment certains pays d’Europe et le Maghreb.

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DOSSIER

L’écoulement des produits contrefaits des adhérents d’Ignes se fait généralement vers l’Asie, le MoyenOrient, l’Afrique, les pays de l’Est et l’Amérique du Sud. La France semble assez peu touchée par le fléau, même si l’augmentation des ventes sur Internet pourrait changer la donne. « C’est un fait caractéristique : de plus en plus de produits sont proposés sur Internet », admet Michel Dell’Ova.

Internet facilite l’écoulement de produits illicites De fait, depuis la fin 2010, les copies sont un peu moins visibles, notamment sur les salons professionnels ; le développement d’Internet a opacifié et démultiplié les lieux d’achat. Certains sites de vente en ligne n’hésitent pas à publier de faux avis techniques, quand d’autres essaient de créer leur charte anti-contrefaçon et mettent en place un suivi de leurs comptes vendeurs pour garantir au maximum la fiabilité et la qualité des produits qu’ils proposent. Une démarche malheureuse-

ment insuffisante, le plus souvent, mais preuve que les offres sur Internet doivent être considérées avec circonspection : - prix d’achat (une bonne affaire est souvent synonyme de copie) ; - vérification de la traçabilité et de l’origine des produits ; - contrôle des certificats et des normes respectées… Produit en main, des vérifications simples seront également très utiles : inspection visuelle, vérification du poids, sensation au toucher, qualité et exactitude des logos, vérification du style et de la qualité des documents d’accompagnement, conformité de l’emballage des documents d’expédition et des numéros de pièces, détection d’erreurs grammaticales ou d’usage inhabituel au niveau de la langue dans les documents… peuvent aider à identifier les produits contrefaisants. Ces garde-fous sont indispensables au niveau des services achats comme de l’installateur.

Les câbles sous haute surveillance Pour les câbles électriques et de télécommunication, la situation est sous haute surveillance au niveau du syndicat des fils et câbles (Sycabel) et des industriels qui sont adhérents : le premier cas rencontré concerne le câble d’alimentation type RO2V. « Déjà, à l’œil nu, on pouvait voir qu’il ne respectait pas les prescriptions constructives de conception de la norme française en vigueur, indique Régis Paumier, délégué général du Sycabel. Nous avons également le cas d’un câble de réseau dont le marquage laissait présumer qu’il satisfaisait à la norme NFC 33-210, mais, en réalité, il ne correspondait pas à toutes les exigences constructives de la norme. » Selon lui, un installateur qui reçoit des câbles contrefaits ne respectant 34 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

pas les normes exigées peut, le plus souvent, s’en rendre compte immédiatement (non-respect de section ou encore conducteur non massif). Mais il admet que, parfois, l’identification est plus délicate : « Nous avons rencontré le cas de câbles censés résister au feu et utilisés pour l’alimentation des organes de sécurité en ERP. Malgré leur estampille, ils ne remplissaient pas les critères de résistance au feu exigés. » Jean Christophe Monatlik, directeur Marketing de Nexans Interface, cite un autre exemple : « Nous avons récemment eu entre les mains des réglettes de raccordement cuivre qui étaient la copie conforme (couleur, forme, marquage) de nos produits. Sur ce type de produit, la problématique est

double, explique-t-il, car elle amène non seulement une perte de revenu pour notre société, mais surtout, des risques potentiels de sécurité pour les utilisateurs, la qualité des matériaux étant différente. Nous ne pouvons pas savoir si les pièces que nous avons eues étaient des prototypes ou des pièces définitives, mais les tests d’écoulement de fort courant (risque foudre sur une ligne télécom), réalisés dans notre laboratoire, ont mis en évidence des risques d’incendie. Dans ce cas particulier, nous essayons de nous défendre au motif d’une copie servile (solution technique strictement identique, avec l’intention de faire croire qu’il s’agit d’un produit de notre société), mais ce sont des dossiers complexes, qui prennent plusieurs années », reconnaît-il.


DOSSIER

Un préjudice subi à plusieurs niveaux

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ompte tenu de l’augmentation des volumes saisis et des conséquences possibles de l’usage de produits de contrefaçon, la FFB a décrété la mobilisation générale face à ce marché parallèle, comme l’explique François Asselin : « Dès 2011, nous avons créé l’Octime (l’Observatoire contre les trafics illicites des matériaux et équipements de la construction). Objectif principal : une veille stratégique, mais également l’élaboration de recommandations en matière de prévention et de détection des produits non conformes, dont les produits de contrefaçon. » De fait, la contrefaçon représente des risques considérables pour la sécurité des biens et des personnes, autant que des préjudices commerciaux, et ce à tous les niveaux.

Un risque pour le consommateur final et pour l’entrepreneur/installateur La copie d’une marque ne garantit en rien la qualité technique intrinsèque du produit, bien au contraire. « La dangerosité des produits contrefaits est le point fondamental, avec une mise en danger de la santé ou de la sécurité des utilisateurs », insiste François Asselin, mais cette dangerosité n’est pas toujours immédiate. Parmi les exemples récents en France : un détecteur de fumée dangereux du fait de sa non-conformité à la norme NF

EN 14 604 et un sèche-serviettes distribué en grande surface sous la marque DL Radiators qui pouvait potentiellement exploser en cas d’usage prolongé. Ces exemples doivent inciter à la prudence en permanence. Pour autant, les idées reçues perdurent : un récent sondage Ifop pour l’Unifab révèle que 53 % des personnes interrogées croient que certaines contrefaçons sont d’aussi bonne qualité que le produit original ! La situation est plus complexe pour l’entrepreneur/installateur car le risque d’usage de produits contrefaits intervient à deux niveaux : - celui des salariés de l’entreprise, avec une mise en danger directe via l’usage d’outils ou lors de tests ou d’essais sur site des produits électriques non conformes ; - celui de l’utilisateur final. Dans le cas de dysfonctionnement ou de danger pour lui, c’est d’abord à l’entrepreneur/installateur que les demandes de réparation seront adressées. Même s’il peut se retourner vers le distributeur ou l’importateur en arguant de sa bonne foi, la démarche est souvent longue et complexe.

Un risque pour les biens, mais aussi pour l’industrie Les contrefaçons peuvent entraîner des non-conformités multiples avec une possible mise en danger physique

Un coup porté à la compétitivité « Bien souvent, en ce qui concerne les composants optiques, nous ne pouvons pas demander de brevet, et ce même sur nos conceptions innovantes, note Jean Christophe Monatlik de Nexans. Les produits que nous mettons sur le marché sont le fruit d’efforts en R&D importants, longs, souvent en relation étroite avec nos donneurs d’ordre. Nous trouvons de nombreuses copies de ces produits réalisés dans des pays avec une main-d’œuvre à bas coût ; il nous arrive même de retrouver des photos ou des plans de nos produits dans des appels d’offres. »

Nexans se bat sur le terrain de l’offre de service, de la proximité avec son usine en France, mais cela devient extrêmement difficile d’être compétitif dans ces conditions, admet cet expert. « Nous nous retrouvons aujourd’hui dans une situation où nous développons des produits pour les opérateurs et où, lors des appels d’offres, soit nous nous alignons sur les prix très bas pratiqués par ces contrefacteurs, soit nous perdons le marché. » Une situation qui, dans tous les cas, ne sera pas sans impact sur les décisions d’investissement futur du câblier, conclut-il. j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr 35


DOSSIER

de l’habitat ou du bâtiment, y compris des problèmes de structure, des risques d’incendie et d’électrocution pour la partie gestion active, et globalement une pérennité réduite du bâtiment. Toute la chaîne de valeur de la filière électrique ainsi que du bâtiment est impactée par ce trafic illicite. Une

perte de confiance envers les produits disponibles et leur manque de qualité peut se révéler dramatique, avec des conséquences économiques et sociales significatives. Chacun a donc intérêt à être attentif dans son propre périmètre.

Protection et défense d’une filière mobilisée

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a majorité des contrefacteurs continuent, pour le moment, d’appâter les acheteurs avec des prix bas. Dans ce contexte, la FFB comme les syndicats professionnels interrogés soulignent l’importance d’exiger d’un fournisseur un engagement certifié sur la conformité technique ou d’origine du produit, et d’obtenir la traçabilité la plus complète possible des composants du produit acheté. « Le choix du moindre prix ou de la bonne affaire doit être banni sans critères techniques rigoureux de comparaison », conseille François Asselin. Il s’agit d’adapter les politiques achats pour contrecarrer la contrefaçon et d’être constamment vigilant. « Nous avons identifié quelques contrefaçons sur les télécommandes, avec des copies directes de la marque, en Chine, et quelques cas de moteurs, notamment au Moyen-Orient et en Chine, témoigne Philippe Geoffroy, directeur Propriété intellectuelle et innovation technologique, de Somfy. Nous sommes dans une situation d’extrême vigilance mais, en Europe, nous n’avons pas identifié de cas importants, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il n’y en aura jamais. La surveillance fonctionne. Nous n’avons pas de sentiment d’impuissance et avons toujours en tête que le risque zéro n’existe pas. »

Brevet et titres industriels pour se défendre face à la contrefaçon Pour le spécialiste de la motorisation des volets roulants, les titres de propriété intellectuelle sont clés, il faut non 36 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

seulement des brevets sur des fonctionnalités ou des éléments techniques, mais aussi des marques, des dessins et modèles associés aux produits. Ce que confirme les syndicats professionnels interrogés pour ce dossier, notamment la FFB : « Le dépôt de brevet et les titres industriels sont les éléments de base pour se défendre face à la contrefaçon. Cela doit s’appliquer à tous les acteurs, même les PME ; la contrefaçon ne concerne pas que les majors », rappelle François Asselin qui reconnaît que le brevet européen permet désormais de renforcer sa protection plus facilement, car il étend les droits aux États qui y participent. Les services des douanes sont au cœur du dispositif de lutte et sont également avertis des titres qui nécessitent une surveillance accrue : la collaboration avec leurs services est un élément important du dispositif anti-contrefaçon qui fonctionne plutôt bien, selon Philippe Geoffroy. Pour Somfy, les filières sont assez bien connues : « Nous scrutons évidemment les salons professionnels (...) mais aussi les sites de vente sur Internet (...). Grâce aux titres de propriété, nous pouvons réagir vite, saisir en référé la justice si nécessaire. » Toute l’entreprise est mobilisée en ce sens : depuis les commerciaux sur le terrain, qui peuvent remonter des informations, jusqu’au SAV, et l’éventuel retour en maintenance… de faux produits Somfy ! Avec les évolutions règlementaires et notamment la RT 2012, le marché de la gestion de la sécurité et des


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ouvrants en France est en croissance. Les opportunistes sont donc de plus en plus nombreux. « Mais il existe toujours des signes qui permettent d’identifier des faux sur nos gammes. On ne peut pas vraiment installer des contrefaçons Somfy sans le savoir », assure Philippe Geoffroy. Pour apporter une vérification plus fine, l’industriel a récemment mis en place, sur le marché chinois, un portail sur Internet permettant aux installateurs, à partir d’un numéro unique, d’interroger une base de données pour savoir si le numéro figurant sur le produit est authentique ou pas. D’autres sociétés comme Legrand et Hager ont également adopté ce principe.

S’adapter aux méthodes employées par les contrefacteurs La FFB cite des cas de ventes directes de matériel sur tous types de chantiers, depuis les compresseurs, les équipements de sécurité, les matériaux… jusqu’aux disjoncteurs

et à la domotique. « Les volumes saisis sont en baisse parce que les contrefacteurs se sont adaptés, les lots de fabrication sont de plus en plus petits, la contrefaçon a modifié son canal de distribution pour être le moins repérable possible, analyse François Sarton, responsable Propriété intellectuelle chez Legrand (lire l’avis d’expert). Nous devons nous adapter en permanence, affiner nos modes de détection et d’action. Nous reprenons quelque part le leitmotiv du syndicat anglais Beama, “No action is not an option” (Ne pas agir n’est pas une option). » Car même si le manque à gagner est difficilement cernable, ne rien faire peut avoir des conséquences catastrophiques pour l’image de l’entreprise : « En n’agissant pas, une société du groupe a totalement perdu un marché d’interrupteurs au Nigéria, il y a quinze ans », relate l’expert de Legrand. Pour le groupe limogeais, le danger pour les biens et les personnes est le risque majeur (les dispositifs les plus copiés actuellement sont des dispositifs du tableau élec-


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AVIS D’EXPERT FRANÇOIS SARTON - responsable Propriété intellectuelle, Legrand

« Depuis 2006, nous avons fait fermer plus de 1 000 pages Internet proposant des produits contrefaits. » Qui dit contrefaçon dit dangerosité potentielle, car la qualité n’est jamais au rendez-vous, expose François Sarton. Chez Legrand, nous avons choisi d’agir à deux niveaux : - mise en place en interne de notre propre dispositif pour lutter contre la contrefaçon ; - participation active à des démarches de communication globale via les syndicats professionnels ou la filière métier (FFB, Ignes, Beama en Grande-

Bretagne...) pour renforcer l’alerte auprès de tous les acteurs, installateurs et distributeurs notamment. Les actions systématiques ont poussé la contrefaçon à être de plus en plus souterraine, à cacher de plus en plus les lieux de production. Les sites BtoB, par exemple, sont un des canaux d’offres de contrefaçons fabriquées à la demande. Nous surveillons activement le monde de l’Internet, et repérons, suivant certains critères (familles de

trique, assurant la sécurité des biens et des personnes). Et la perte de confiance dans les produits disponibles en marque originale ne sont pas sans conséquences. Il y a aussi un « risque à gagner » dans cette lutte, ajoutet-il : « Les clients se sentent rassurés par la politique d’actions contre la contrefaçon, c’est un gage de qualité pour leurs propres activités d’utiliser une marque originale, bien protégée. Ils se sentent encouragés à participer à cette lutte permanente », conclut-il.

Une palette de moyens et d’actions à mettre en place La collaboration entre les institutions et les titulaires de droit de propriété intellectuelle (et de façon transversale, au-delà de la filière électrique) est indispensable pour l’ensemble du secteur du bâtiment. « Il n’y a pas de recette miracle, mais une palette de moyens et d’actions à mettre en place à tous les niveaux », affirme Michel Dell’Ova. Il n’y a pas pour autant de sentiment d’impuissance face aux méthodes employées, mais la nécessité de faire un travail de fourmi permanent, en utilisant des leviers différents. C’est le sentiment partagé par l’ensemble de la filière électrique », ajoute-t-il. Des actions sont annoncées pour cet automne : 38 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

produits, notamment les disjoncteurs, origine du site, etc.), les sites suspects ou ceux, « exotiques », qui proposent des prix défiant toute concurrence. Nous faisons fermer les pages des sites frauduleux et engageons des actions plus conséquentes suivant le volume concerné. Depuis 2006, nous avons fait fermer plus de 1 000 pages proposant des produits contrefaits (disjoncteurs, interrupteurs et prises de courant).

- le lancement, en septembre, des travaux de la commission dédiée aux questions de contrefaçon au sein de la Fieec ; - des actions fortes de communication et sensibilisation, par la FFB, sur les dangers de la contrefaçon. « Nous allons mettre en place une conférence sur le sujet crime contrefaçon dans le cadre de Batimat, ainsi qu’une présentation sur notre stand des dangers et types de contrefaçon dans le bâtiment avec des exemples concrets de produits contrefaisants », annonce François Asselin en conclusion.

Documents de référence La norme NF ISO 12931, parue en septembre 2012, « Critères de performance des solutions d'authentification utilisées pour combattre la contrefaçon des biens matériels », peut aider à identifier les bonnes pratiques à mettre en place pour se défendre face à la contrefaçon. Par ailleurs, la brochure de la CEI, « Piratage des produits électriques et électroniques : stratégies et meilleures pratiques anti-contrefaçon », rappelle des principes et étapes utiles pour combattre la contrefaçon, et ce sur l’ensemble du cycle de vie du produit.



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SYSTÈMES VIDÉO

De la protection à la « video as a service » À l’instar du téléphone portable, l’usage d’un système vidéo s’ouvre à d’autres champs d’application sans rapport avec l’usage initial, en l’occurrence : la protection des biens et des personnes. Ces nouveaux usages de la vidéo étaient le thème d’une rencontre professionnelle organisée le 3 juillet dernier en avant-première du salon APS. Autour de la table, 6 experts du domaine, partenaires du salon ou exposants, ont évoqué ces nouvelles orientations et leurs incidences.

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nviron 700 000 caméras de vidéoprotection sont déployées en France, hors domicile des particuliers ; ce marché représente 1 md € de chiffre d’affaires par an. La vidéo explose. En volume comme en périmètre d’usage. La technologie évolue très vite, boostée par les possibilités du numérique et d’IP, et le

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contexte sécuritaire (augmentation des cambriolages) favorise le marché. Mais de nouveaux comportements sociétaux apparaissent aussi, en parallèle, qui changent à la fois l’image et l’usage que l’on avait des systèmes de vidéoprotection. Les caméras sont de plus en plus « intelligentes », a expliqué Patrick

Tennevin, d’Axis lors de la table ronde du 3 juillet : « Elles embarquent un processeur qui va gérer les accès réseaux et les données vidéo, mais pas seulement. Pour optimiser leurs fonctions, ces processeurs autorisent aujourd’hui l’ajout d’algorithmes pour des fonctions complémentaires. De plus, en informatique, la capacité des


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processeurs double tous les ans. Ce qui n’était pas possible il y a encore 2 ou 3 ans marche beaucoup mieux aujourd’hui et les constructeurs ne cessent d’améliorer la performance des équipements. »

En ce qui concerne l’analyse comportementale, les fabricants sont moins ambitieux, reconnaissent ces experts. Les caméras intelligentes facilitent et accélèrent le travail de l’opérateur, mais elles ne font pas tout ; surtout, elles ne le remplacent pas. Raison pour laquelle il faut rester vigilant : la finalité, et donc le besoin, doit guider le choix matériel et logiciel.

protection, comme l’a résumé Patrick Tennevin d’une formule : « Perdre moins. Gagner plus. » Une nouvelle polyvalence qui se traduit par une application pleine d’avenir : la vidéo analytique. Concrètement, il s’agit d’analyser Une intelligence à relativiser l’image avant son enregistrement (idéalement) pour alerter par anticiPour autant, le spécialiste d’Axis repation et déclencher des actions connaît que le discours des construcappropriées. Par exemple, si une perteurs sur l’intelligence des caméras La vidéo analytique sonne s’approche trop près d’un quai est aujourd’hui plus modéré. La réaprend de l’ampleur de gare, il sera possible de prévenir lité du terrain s’est imposée : « Surveiller un parking vide, le soir, et suivre Mais définir le besoin aujourd’hui une éventuelle chute sur la voie, ce un individu avec un dôme motorisé ne est parfois difficile face à la diversi- qu’un opérateur, depuis son poste et face à une trentaine d’écrans, pose pas de problème. Détecter aura du mal à anticiper. De un comportement anormal « La vidéo analytique n’est pas même, si une caméra capte un dans un parking bondé, en plein jour, est autre chose. » L’intelli- qu’une théorie, cette application individu qui s’approche d’une est mature et le commerce zone sécurisée, une action disgence a donc ses limites. est demandeur. » suasive pourra être déclenchée Reste que ces « options » essaiPatrick Tennevin, Axis avant qu’il ne franchisse effecment très vite : « Il y a un altivement la zone. gorithme de détection de visage qui vient de sortir ; je suis certain qu’il fication des usages de la vidéo. Un outil marketing sera proposé gratuitement dans toutes « Pour de plus en plus de clients fipour le commerce les caméras d’ici à la fin de l’année, a naux, filmer et enregistrer ne suffit illustré Laurent Scetbon, d’Aasset pas pour justifier l’investissement, Cette capacité à analyser certains comSecurity. Cela dit, il y a des fonctions souligne Laurent Scetbon. La vidéo portements pour agir par anticipation qui se vendent et d’autres pas. Détec- doit apporter d’autres services à va- a intéressé un domaine en particulier : ter un colis abandonné dans une gare leur ajoutée. » Nous entrons dans le commerce. Objectif ? Utiliser la n’a pas vraiment de sens étant donné l’ère de la VSaas, entendez « la vidéo- vidéo pour faire du marketing. le nombre de voyageurs qui peuvent surveillance as a service » : de même « La vidéo analytique n’est pas qu’une laisser leur bagage sans surveillance le que le smartphone permet d’écouter théorie, cette application est mature et temps d’aller acheter un magazine, de la musique, de faire des photos ou le commerce est demandeur, affirme par exemple. En revanche, cette fonc- de surfer sur Internet, la « smart Patrick Tennevin. Preuves à l’appui, tion de détection pourra intéresser une video » doit offrir davantage que la les centres commerciaux peuvent saambassade. » fonction initiale de dissuasion et de voir comment les clients se comportent,

… …

La 16e édition du salon APS (Alarme Protection Sécurité) se tiendra du 24 au 26 septembre 2013, à Paris, porte de Versailles, pavillon 5.1. Près de 120 exposants sur environ 2 200 m² et 6 300 visiteurs sont attendus, soit 4 % de plus qu’en 2011. Informations sur le site du salon, via ce flashcode. Lire aussi l’interview du directeur du salon, p. 20.

C’est le montant estimé des ventes de produits de vidéoprotection en France, en 2012. La vidéo sur IP, tant en valeur qu’en volume, atteint 50 % du marché. Les dernières caméras HD (haute définition) on ouvert la voie au développement de la vidéo « intelligente ». L’apport de ces produits tire le marché vers le haut et explique la croissance à 2 chiffres du secteur de la vidéoprotection. (Source : Ignes)

200 M€

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en déduire quelles sont les zones les plus Dans le domaine privé, le potentiel une offre foisonnante, difficile de safréquentées, et donc les plus chères en de développement de la vidéo est voir ce qui va convenir. Que la vidéo termes de bail. Un commerçant pourra réel et, de l’avis de tous les experts, sur IP soit simple à installer est un ims’interroger sur l’efficacité de sa mise en la demande est là. pératif, mais le plug & play ne suffit rayon selon l’attitude des clients pas. « Ce qui permettrait de faire Dans le domaine privé, devant les linéaires. Dans un madécoller ce marché, avance Marc le potentiel de développement Pichaud, serait de proposer des ofgasin de bricolage, si une perde la vidéo est réel et, de l’avis fres incluant un service avec le prosonne reste longtemps devant un article, la probabilité qu’elle de tous les experts, la demande duit ; un système en leasing, avec est là. Reste deux freins achète le produit étant forte, un un coût mensuel bien étudié. » vendeur sera envoyé pour la à l’investissement, dont le plus L’opérateur de télécom Orange conseiller. » Les exemples d’usage important est la protection s’est déjà lancé dans l’aventure, de la vidéo analytique sont léavec de piètres résultats. L’arride la vie privée. gion. Et cette pratique peut vite vée de Free a déplacé le curseur déranger lorsqu’elle commence à Reste deux freins à l’investissement, des priorités. Mais le sujet pourrait prendre en compte le sexe, l’âge, la dont le plus important est la protec- revenir en force : Free et Microsoft couleur de peau… Mais la demande tion de la vie privée : « Installer une devraient bientôt proposer des offres est là et, pour Axis, qui a mené des caméra chez soi n’est pas neutre dans ce domaine ; une nouvelle baétudes de terrain pendant 3 ans, no- quand on sait que n’importe qui peut taille commerciale s’annonce. tamment dans le secteur du com- se connecter sur votre ordinateur. Des professionnels formés merce et des banques, la vidéo Quelle sécurité des informations dans un secteur encadré analytique devrait même se banaliser. quand tout est hébergé dans le cloud ? », soulève Jérémy Marti, du Pour les installateurs et les opérateurs Un déploiement plus délicat Club des jeunes cadres en sûreté. analytiques (dont le secteur dans l’habitat « Le problème n’est pas le produit, ré- manque), ce marché offre de belles Les consommateurs finaux ne sont pond Marc Pichaud, de la société de perspectives. Encore faut-il être pas moins intéressés par les nou- formation Just do IP. Le problème formé. Un point sensible, abordé en veaux usages que permet la vidéo vient du manque de connaissances clôture de cette table ronde : « Le mésur IP : téléassistance pour les per- techniques, de la négligence en ma- tier du conseil en sûreté n’est pas cadré sonnes âgées dans le cadre du main- tière de procédures de protection des ni structuré, reconnaît Rémi Fargette, tien à domicile, surveillance des systèmes. » de l’AN2V. N’importe qui peut se poenfants à distance par des parents sitionner sur ce marché. Une réflexion qui veulent se rassurer, alerte sur son La connaissance et la capacité à utiliser est en cours pour savoir si ce métier smartphone pour être informé à dis- les systèmes est l’autre frein à l’inves- doit entrer dans le champ de la régletance et en direct d’une intrusion… tissement, selon ces experts. Face à mentation des activités de sécurité. Pour ce qui concerne les autres métiers, celui d’installateur par exemple, des efGuide pratique forts ont été réalisés grâce à la certifiL’Association nationale de la vidéoprotection (AN2V) édite chaque cation volontaire des installateurs. année le guide Pixel, qui rassemble : Mais il y a encore des disparités », re- des témoignages de personnalités politiques ; connaît le DG de l’AN2V. « Passer 3 - des retours d’expériences de collectivités ; - des informations juridiques, techniques, stratégiques, ou 4 jours en formation chez un etc. ; constructeur et retourner sur le terrain - un répertoire des entreprises adhérentes ; n’a pas de sens, il faut suivre des for- une présentation de l’AN2V et des services qu’elle propose. mations auprès de plusieurs fabricants Pour en recevoir gratuitement un exemplaire, et avoir beaucoup de recul pour poucontacter l’AN2V : rf@an2v.org. voir être objectif », pointe Marc Pi-

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chaud, qui relate qu’un profession- pour sensibiliser les acteurs à l’im- conformité par rapport à la réglenel, venu en formation chez Just do portance du coût global, de la main- mentation et, plus globalement, resIP, a compris un point technique ma- tenance et du coût d’exploitation, ponsabiliser les professionnels du jeur sur les caméras alors qu’il secteur. Pour les installateurs déployait de la vidéoprotecDe son côté, missionnée par le et les opérateurs analytiques tion dans sa ville depuis 2 ans. ministère de l’Intérieur qui (dont le secteur manque), « Quand un projet chiffre à un s’interroge sur une révision de le marché de la vidéoprotection l’arrêté du 3 août 2007 sur les ou plusieurs millions d’euros, il offre de belles perspectives. faut être formé et connaître le conditions de mise en œuvre métier, ajoute Jérémy Marti. et d’exploitation de la vidéoEncore faut-il être formé. Or, on constate qu’il y a parfois surveillance, l’AN2V travaille la capacité financière mais pas les aspects rarement pris en compte à la rédaction d’un livre blanc sur les connaissances techniques et l’appel dans un projet, de l’avis de tous. bonnes pratiques. L’ouvrage devrait d’offres est envoyé malgré tout. » In être publié en fin d’année. Le secteur Une révision des textes fine, le coût au point de surveillance de la sécurité se professionnalise et très attendue peut atteindre des chiffres impresla Cnil suit de près ces évolutions sionnants car l’erreur est trop sou- La refonte de la loi du 12 juillet 1983 pour que des contraintes juridiques vent de ne considérer que le coût de devrait apporter des réponses et ca- protègent la liberté fondamentale de la caméra et d’oublier tout ce qu’il y drer davantage ce domaine pour ga- chacun. a derrière. La formation serait utile rantir la qualité des prestations, leur Pascale Renou


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ÉQUIPEMENTS VIDÉO

IP fait exploser le marché des caméras numériques a vidéoprotection sera le domaine phare du prochain salon APS avec, notamment, de nouvelles caméras IP. « Tous les industriels se doivent aujourd’hui de proposer ce type d’équipement », affirme Jean-François Sol Dourdin, le directeur du salon (lire l’interview p. 20). Cette évolution technologique voit d’ailleurs certains fabricants comme Canon, qui avaient déjà une activité dans la sécurité à travers des contrats OEM, participer pour la première fois au salon APS. « Ils exposeront et présenteront pas moins de 4 nouvelles caméras IP. Cette démarche est emblématique de ce qu’il se passe sur le marché de la sécurité. » C’est l’effet IP. Selon le responsable d’un grand groupe, le marché explose : au niveau mondial, 50 % des installations sont déjà sur IP. Une progression forte, qui laisse encore un formidable potentiel de développement pour les acteurs qui se sont engouffrés dans ce marché. Voici, en avant-première, une sélection de quelques-uns des nouveaux produits à découvrir au salon.

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Les caméras thermiques de sécurité Flir série FC-S assurent une détection dans l'obscurité totale, même par mauvais temps. Deux versions possibles : en 320 x 240 pixels ou en haute résolution (640 x 480 pixels). Aucun câble supplémentaire n’est nécessaire, ces caméras s’intègrent à tout réseau TCP/IP existant et peuvent être commandées par ordinateur. Une configuration permet une surveillance par le réseau, même à des milliers de kilomètres de distance. La M3024-LVE est la première caméra Axis de la gamme dôme extérieur à intégrer la technologie LED infrarouge de longue durée. D’une résolution de 1 Mp/720p, ce dôme extérieur pourra convenir à une installation dans les commerces de détail, les hôtels, les écoles, les banques et les bureaux. Très discrète et abordable, elle répond à de nombreux besoins du marché.

Dédiée aux applications de surveillance et de sécurité de pointe, la caméra dôme fixe Full HD VB-H610D de Canon est dotée d'un champ visuel ultralarge de 112° et atteint des performances exceptionnelles en basse lumière. Elle convient à une utilisation en intérieur pour une surveillance et un enregistrement 24/24.

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Merit Lilin lance une nouvelle caméra IP Full HD 5 Mp jour/nuit dotée d’une compression vidéo en temps réel en H.264, d’un streaming vidéo multiprofil H.264 et du motion Jpeg, avec différentes interfaces de contrôle RS485, Half-duplex et prise en charge des protocoles MLP2, Pelco D/P, Onvif.


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Suite à une enquête utilisateurs, Samsung a équipé ses caméras WiseNet III de caractéristiques avancées. Capture d’images à 0,01 lux, vitesse d’acquisition jusqu’à 60 IPS en 1080 p, compression sélective de certaines zones de l’image, carte de teintes adaptable par région, optimisation de l’iris quand de multiples conditions d’éclairage coexistent dans le même champ de vision, netteté des images malgré les mauvaises conditions météo...

À DÉCOUVRIR ÉGALEMENT… La passerelle VisiMax de CASD gère des commutations vidéo à la demande en gestion uni/multicast en entrée et sortie. Cette passerelle vidéo permet de commuter jusqu’à 4 000 sources vidéo IP sur 64 sorties. Seuls les flux affichés sont transmis sur le réseau. Il est possible de faire une conversion multicast vers unicast (ou l’inverse). La télémétrie des dômes est également gérée. VisiMax permet de fédérer des flux provenant de différentes sources et de les diffuser au format Onvif sur des réseaux complexes (firewall, routage, ADSL, etc.). Ce caisson Videotec exploite la technologie PoE et Hi-PoE, en utilisant la puissance mise à disposition par le câble Ethernet comme seule source d’alimentation pour tous les dispositifs connectés. Dès la mise en réseau, le système détecte tous les équipements présents, puis effectue de façon autonome un équilibrage de la puissance et, donc, une distribution adéquate. Il assure ainsi un fonctionnement optimal de la caméra IP de – 30 à + 60 °C, avec thermorégulation en basses températures.

L’enregistreur numérique IKE-32N52 d’Ikonic est un NVR 32 voies permettant de gérer 8 caméras IP à 25 IPS (images par seconde) en résolution 1 080 p (1 920 x 1 080 pixels), 16 caméras IP à 25 IPS en résolution 720 p (1 280 x 720 pixels) ou 32 caméras IP à 25 IPS en résolution D1 (704 x 576 pixels). Il est compatible en Onvif 2.0 et supporte une dizaine de marques de caméra IP.

Un service d’aide juridique Le cadre légal de la vidéoprotection évolue sans cesse. Les questions juridiques deviennent une des préoccupations des revendeurs qui n’ont pas nécessairement la compétence pour maîtriser cette partie de leurs installations. Pour cette raison, à partir d’octobre 2013, Tra-

cor Europe mettra en place un service juridique spécialisé pour informer et assister si besoin, dans leurs démarches, l’ensemble des revendeurs et clients installateurs de la marque. Renseignements : nicolas.dalle@tracor-europe.fr ou tél. : 01 60 91 42 49.


RÉSEAUX

PROTOCOLE DE COMMUNICATION

L’essentiel de la technologie La radiofréquence peut être particulièrement intéressante pour assurer la communication entre équipements du bâtiment, notamment en rénovation où il se révèle parfois très compliqué et coûteux de faire passer de nouveaux câbles. Avec son concept « sans fil, sans pile », EnOcean a su imposer sa technologie RF autoalimentée, et même en faire une norme internationale. Décryptage.

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ntreprise allemande fondée en 2001, EnOcean conçoit et produit des puces électroniques et des microgénérateurs électriques magnéto-résistifs destinés à être incorporés dans des équipements du bâtiment (interrupteurs, capteurs…) afin qu’ils communiquent entre eux en radiofréquence (sur la fréquence 868 MHz, en Eu-

rope) et sans batterie, d’où le slogan « sans fil, sans pile ». Il faut noter d’ailleurs que le nom EnOcean désigne à la fois la société et le protocole de communication qui permet ce dialogue entre les équipements. Protégée par des brevets, cette technologie radio sans pile est basée sur l’usage de convertisseurs d’énergie miniaturisés et d’une électronique

ultra-basse consommation. L’idée révolutionnaire à l’origine du système est la récupération d’énergie (Energy harvesting) à partir d’un dispositif piézoélectrique capable de récupérer l’énergie fournie par une pression mécanique, la vibration d’une machine, une cellule photovoltaïque, une variation de température (Fig. 1)... L’électricité ainsi récupérée,

Fig. 1 – Trois dispositifs de collecte d’énergie De bas en haut : 1 - Énergie mécanique : pression sur un bouton, vibration d’une machine, rotation d’un commutateur… Énergie électrique produite : 150 μW par opération. De 300 000 à plus de 1 million de cycles sont possibles. 2 - Énergie solaire : la lumière est transformée en électricité dès 50 lux. Sur ce principe, jusqu’à 5 jours d’autonomie sans lumière sont possibles grâce à ce système qui permet le microstockage. 3 - Énergie thermoélectrique (effet Peltier inverse) récupérée lors d’une variation de

température de 2 kelvin seulement due à un contact (puissance de 100 μW pour un deltaT de 7 kelvins alors que la puissance moyenne nécessaire pour les communications EnOcean est de 5 μW). À noter enfin, que la puissance moyenne nécessaire pour 4 mouvements d’électrovanne par jour (pour un radiateur, par exemple) est de 50 μW. Ces modules s’intègrent dans tous types de produits finis (interrupteurs, capteurs, récepteurs, passerelles…). Ces équipements pourront alors être associés entre eux, très simplement.

Les produits EnOcean se répartissent entre 3 types de modules : - les modules pour la commande d’éclairage (interrupteurs, variateurs, détecteur de présence, minuterie, capteur de luminosité, carte clé en contrôle d’accès) ; - les modules pour des capteurs dédiés au CVC (capteurs de présence/mouvement, de température et d’hygrométrie, de CO2 ; poignées de porte ou de fenêtre pour détecter leur ouverture) ; - les modules pour des passerelles de communication vers LonWorks, BACnet, TCP/IP, KNX.

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RÉSEAUX

bien que très faible, suffit à alimenter un circuit radio capable d’émettre un message vers un récepteur ou un capteur, de manière bidirectionnelle (tous les modules EnOcean fonctionnent aujourd’hui en mode bidirectionnel et sont interrogeables à distance). Ces petits modules intégrés dans des équipements du bâtiment vont permettre la mise en œuvre d’automatismes pour piloter des applications de confort ou encore du comptage. Cette technologie vise également d’autres secteurs, tels que les réseaux électriques (smart grid), notamment par le biais du comptage intelligent (smart metering) : des micromodules intégrés dans des prises permettront

de remonter l’information de consommation d’énergie spécifique vers des contrôleurs ou des box embarquant la technologie EnOcean.

Quatre moyens physiques L’autonomie de fonctionnement Une des caractéristiques induites par la technologie EnOcean est sa très faible consommation. Non seulement parce qu’elle utilise l’énergie disponible localement (Fig. 1, p. 46), mais aussi parce que le signal radio n’est émis que lorsqu’il y a un évènement (pression sur un bouton ou contrôle de température, par exemple). La consommation n’est que de 26 mA en mode émission et 200 nA en mode veille. Cela signifie aussi qu’il n’y a pas d’ondes radio envoyées en continu.

En ce qui concerne les capteurs de présence, qui sont actifs en permanence contrairement à des capteurs de CO2 ou de température, c’est une cellule photovoltaïque (un peu plus grande) qui permettra de répondre au besoin d’énergie, 10 fois plus important dans ce cas. L’autonomie de fonctionnement des appareils intégrant des modules EnOcean est évidemment un des avantages majeurs de cette technologie. Pouvoir se passer des piles, qui contiennent des substances polluantes, est bien pour l’environnement, mais pas seulement : autoalimenté, le système ne nécessite pas de surveillance de l’alimentation, et donc aucune maintenance. Un aspect non négligeable lorsque l’on déploie des dizaines de


RÉSEAUX …

capteurs ou d’interrupteurs sans fil dans un bâtiment.

Plus de 1 200 produits interopérables Les atouts d’EnOcean amènent plusieurs industriels à créer l’Alliance EnOcean, en 2008, pour défendre et développer cette technologie. En avril 2012, ce mode de transmission RF devient une norme internationale (ISO/IEC 14543-3-10), de quoi assurer la pérennité de son développement. Aujourd’hui, l’alliance compte plus de 350 industriels et plus de 1 200 produits en catalogue. Tous sont interopérables, quelle que soit la marque du produit fini, ce qui n’est pas toujours le cas avec d’autres protocoles de communication pourtant standardisés (lire l’encadré). Par ailleurs, des passerelles ou des box de communication permettent à des équipements EnOcean de commu-

niquer vers les autres automatismes du marché résidentiel, tertiaire ou industriel. EnOcean autorise ainsi des solutions compatibles entre différents secteurs, et ce avec une grande flexibilité. Cette technologie n’est pas pour autant concurrente des bus de communication pour la GTB mais bien complémentaire de ces réseaux, justement parce qu’il existe des passerelles de communication qui permettent leur interaction (Fig. 2, p. 50).

Quid de la transmission ? En matière de radiofréquence, la pierre d’achoppement reste le doute sur la fiabilité de la transmission RF et le fait qu’il est difficile de savoir d’où vient la panne lorsqu’elle se produit. Pour pallier tout problème de transmission, EnOcean a adapté sa technologie grâce à : 1- l’usage de la bande de fréquence à

868 MHz (pour l’Europe), très réglementée, peu encombrée, avec une séparation de la bande RF par application ; 2- un mode de transfert d’information qui évite les risques de collision, à savoir : des « paquets » de données (ou « télégrammes ») très courts et répétés 3 fois de manière aléatoire ; 3- une adresse unique qui identifie chaque équipement, ce qui exclut tout risque de confusion entre eux. Et parce qu’elle utilise une bande de fréquence moins puissante que celle empruntée par les technologies Wi-Fi, Zigbee ou Bluetooth, EnOcean permet une portée plus longue : 30 m dans les bâtiments et de 300 m à l’extérieur (sans obstacle).

Les limites d’EnOcean Aucune technologie n’étant parfaite, EnOcean a aussi ses faiblesses : - certains modules ne pourront pas être interrogés par le serveur pour

Une interopérabilité garantie entre tous les produits EnOcean ++La norme ISO/IEC 14543-3-10 qui caractérise les protocoles RF, et donc EnOcean, ne concerne pas uniquement les deux premières couches OSI (Open Systems Interconnection), elle concerne aussi les couches 1 à 3 : physique, liaison de données et réseau. La couche réseau est intégrée à la norme, alors que cela n’est pas le cas pour les protocoles Wi-Fi, Bluetooth ou encore Zigbee pour lesquels la couche 3 est soumise à interprétation et donc pose un risque de non-interopérabilité entre deux équipements utilisant le même protocole. Pour la couche applicative, l’alliance EnOcean a établi des profils spécifiques et très précis (les profils EEP ; EnOcean Equipment Profiles) pour des applications métiers ; elle

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assure ainsi l’évolution des spécifications du standard de manière à assurer une totale interopérabilité entre les produits, quelle qu’en soit la marque. Néanmoins, il sera bon de s’assurer que le fabricant a bien respecté les procédures, comme l’explique Emmanuel François, Sales Manager Europe de l’Ouest pour EnOcean : « Il y a, pour chaque application (mesure de la luminosité et de la température, ordre On/Off, gradation, comptage électrique, etc.), un profil applicatif spécifique qui structure la codification du message. Chaque notice produit mentionne le profil utilisé (il y a environ une centaine de profils applicatifs). Quant aux récepteurs, ils doivent savoir interpréter les différents profils applicatifs en relation avec

leur fonction. C’est en général le cas. Aujourd’hui l’interopérabilité est autocertifiée, ajoute Emmanuel François, mais l’Alliance a mieux structuré la procédure d’autocertification afin d’éviter toute erreur par omission d’un fabricant. » À noter que tout constructeur membre de l’Alliance, qui a validé une nouvelle fonction non couverte par ces profils, peut faire une proposition de création. Cela pourrait être le cas, par exemple, pour la gestion du fil pilote. Enfin, la passerelle EnOcean Link intègre tous les profils applicatifs et permet très rapidement de les charger (par exemple dans un contrôleur ou une box) afin d’être totalement interopérable avec tous les systèmes du marché.



RÉSEAUX

Fig. 2 – Une communication est possible vers les autres automatismes du bâtiment via une passerelle… ou un contrôleur de pièce (Room controller).

connaître leur état puisqu’ils ne sont actifs que lorsqu’ils sont actionnés ; - les modules ne peuvent pas constituer un réseau maillé comme le permettent les technologies Zwave ou Zigbee. Ils communiquent directement avec le serveur ; des modules alimentés peuvent éventuellement faire office de répéteurs. Dans ce cas, jusqu’à deux sauts sont possibles, ce qui représente une portée d’environ 200 m dans le bâtiment ; - les modules photovoltaïques méritent une attention particulière, notamment dans le cas d’un détecteur d’ouverture

(montants de porte et de fenêtre équipés avec un module solaire). Si le dispositif reste dans l’obscurité (fermeture du bâtiment pour les vacances, par

RÉPONSES D’EXPERT ARNAUD GABEL, directeur commercial chez Vitec

Vitec est une société spécialisée dans les équipements EnOcean. Elle a développé des solutions types par applications pour « démocratiser » ce protocole. Y a-t-il du maillage avec EnOcean ? Il n’est pas nécessaire de créer un maillage pour gérer l’éclairage et/ou le chauffage. Des solutions en « stand alone » existent, qui simplifient l’installation. Que signifie « Le protocole EnOcean est sécurisé par Rolling Code & Encryption » ? C’est un protocole sécurisé par codage et encryptage : chaque composant électronique EnOcean possède son propre code et ne peut être perturbé par d’autres émetteurs ou récepteurs d’une autre installation. L’appairage est fonctionnel sur un simple clic et le module automatiquement reconnu…

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pour tous les produits ? Oui, pour l’ensemble des produits pour des fonctions simples. Il faut savoir que les scénarios sont multiples, et évolutifs en fonction du besoin du client. Un récepteur peut être piloté par plusieurs émetteurs ? En effet, un récepteur peut être commandé par 30 émetteurs, par exemple des interrupteurs radios et un même émetteur peut piloter « x » récepteurs. Comment vérifier que le réseau RF EnOcean fonctionne ? Il existe des testeurs de mesure de champ RF pour vérifier la portée du signal entre un émetteur et un récepteur. Utilisez le flahscode pour voir la vidéo de démonstration réalisée par Vitec.

exemple), le capteur d’ouverture n’aura qu’une autonomie de 3 semaines environ. Au-delà, il ne pourra plus remonter d’information, ce qui peut présenter un problème dans la configuration d’une alarme. Pour cette raison, des modules avec des piles sont conseillés. EnOcean va commercialiser, fin 2013, des modules alimentés par des piles capables de durer plus de 10 ans. Longtemps critiquée pour son coût excessif, la technologie EnOcean a vu le prix de ses modules baisser, parallèlement à l’augmentation en volume des produits estampillés par la marque. Cela dit, l’évolutivité de cette technologie permet de tester et d’investir progressivement dans des automatismes sans fil : il est ainsi possible d’installer 2 ou 3 actionneurs (pour éteindre l’éclairage, réguler le chauffage et sécuriser la porte, par exemple) et, plus tard, ajouter des capteurs, un compteur… Il sera toujours possible d’upgrader le système. Autant d’atouts qui ont fait d’EnOcean la technologie radio la plus utilisée en automatisation des bâtiments. P. R. Source : www.maison-et-domotique.com. Le site présente un test complet très intéressant : http://maison-etdomotique.com/product/test-enocean-par-lexemple/



Club Med Opio, en Provence. La difficulté du projet mené sur ce site ne résidait pas dans l’effacement des puissances mais dans la prise en compte, dans le même temps, de critères hôteliers. Il a fallu réfléchir aux habitudes de nos clients afin d’adapter l’appareillage. © Club Med

SITE HÔTELIER

Réduire de 60 % la consommation d’électricité Le Club Med a lancé un programme visant à gérer l’automatisation des équipements des chambres en fonction des usages et attentes de ses clients. Un premier projet, réalisé par Distech Controls, EnOcean et les équipes du Club Med, a permis de générer une économie de 60 % dans les deux chambres tests du site d’Opio, en Provence, et a été primé lors du concours « Énergie intelligente » organisé par EDF, fin 2012.

D

epuis longtemps, le Club Med a mis en place une politique de maîtrise et de réduction des consommations énergétiques : les Villages bénéficient d’un équipement régulièrement modernisé incluant des GTB, des systèmes de coupure automatique de chauffage et de climatisation, des « keytags » (lecteurs de carte), des lampes basse consommation, etc. Un outil de reporting environnemental permet

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un pilotage fin des consommations d’énergie par source et par usage, ainsi que le calcul des émissions de CO2. Claude Blondel, responsable Mission Énergie Club Med, agit de manière transversale, que cela soit pour la sélection de matériaux, les prescriptions pour les nouveaux sites, la formation des techniciens, la recherche, etc. Il a été moteur dans la mise en œuvre du projet d’automa-

tisation intelligente des chambres : « Nous devons passer d’un système de gestion de l’énergie basé sur les horaires, de type jour/nuit, à des automatismes qui tiennent compte des usages de nos clients. C’est là que se situe la marge de progression pour réduire les consommations, tout en maintenant le confort que notre clientèle est en droit d’attendre. Le key-tag n’apporte pas d’économies vraiment significatives. Le projet


RÉALISATION

Un cahier des charges exigeant pour maintenir le confort des vacanciers Selon Claude Blondel, la difficulté du projet ne résidait pas dans l’effacement des puissances mais dans la prise en compte, dans le même temps, de critères hôteliers : « Nous avons construit un scénario d’optimisation de la gestion de l’énergie dans les phases d’inoccupation, en déterminant les températures de consigne du chauffage et de la climatisation ainsi que la façon dont celles-ci devaient évoluer suite au départ et au retour des clients. Nous avons réfléchi aux habitudes de nos clients afin d’adapter au mieux l’appareillage », commente-t-il. Le cahier des charges du Club Med prévoyait, en plus des économies d’énergie et des exigences de confort, la possibilité de mettre en place le système sans travaux ainsi que la réduction du coût de maintenance. La technologie sans pile sans fil d’EnOcean répondait à cette exigence, et le protocole de communication pouvait interopérer avec les appareils existants.

Selon le scénario, une série d’actions se déclenche quand le client quitte sa chambre : extinction de l’éclairage, coupure des prises de courant, détection de l’ouverture des fenêtres, réduction du chauffage et de la climatisation, de la température du sèche-serviettes.

Réduction de la consommation de 60 % en 2 mois Un système d’automatisation intelligente, basé sur la technologie de communication sans fil d’EnOcean, a donc été installé dans 2 chambres du Club Med Opio, en Provence. Le système permet de piloter l’éclairage, le chauffage, la climatisation, les prises de courant, la télévision et le sèche-serviettes, en fonction de la présence ou de l’absence des occupants. Un récepteur EnOcean traite les données récoltées par des capteurs sans fil : détecteur de présence, thermostat, sonde de température extérieure, de luminosité, contacts de fermeture. Selon le scénario élaboré et testé, une série d’actions est déclenchée lorsque le client quitte sa chambre : extinction de l’éclairage, coupure des prises de courant, détection de l’ouverture des fenêtres, réduction du chauffage et de la climatisation ainsi que de la température du sèche-serviettes. Le retour au mode confort se fait automatiquement dès

que le client est de nouveau détecté par le capteur de présence. Sur une période de 2 mois, les chambres ont consommé 122 kWh d’électricité, à comparer aux 307 kWh d’une chambre dépourvue de ce système de contrôle. L’économie réalisée atteint 60 % sur le poste électrique, avec un ROI de 4 ans et demi.

Un projet innovant récompensé par EDF Distech Controls, qui a participé, en partenariat avec EnOcean et le Club Med, à la première édition du concours « Énergie intelligente » organisé par EDF, fait partie des 9 lauréats récompensés fin 2012 sur les 55 projets présentés. Une excellente opération pour Claude Blondel : « Nous avions estimé que l’économie d’énergie électrique serait de 30 à 50 % ; elle a été de 60 %. Nous préparons désormais une extension du système à 46 chambres. Si cela fonctionne, nous pourrons envisager un déploiement plus large. Nous visons un ROI inférieur à 3 ans, ce qui semble tout à fait réaliste au rythme auquel augmente le coût de l'énergie. »

© Club Med

mené avec Distech Controls et EnOcean nous a permis de tester le pilotage de la chambre pendant la période d’inoccupation », explique ce spécialiste des questions thermiques et énergétiques.

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RÉALISATION

BÂTIMENT INTELLIGENT

Un pack domotique pour l’habitat social À Cachan (94), Bouygues et Hager ont travaillé en synergie pour un projet d’habitat social intermédiaire qui permettra aux futurs occupants de bénéficier d’une domotique de base. Un système grâce auquel ils pourront aussi suivre leurs consommations d’énergie.

A

près une première expérience concluante à Aubervilliers (93), en 2012, Sodearif, filiale de développement immobilier de Bouygues Bâtiment Ile-de-France, s’est de nouveau associée avec Hager dans le cadre d’un chantier de 56 logements collectifs, à Cachan (94). Objectif de cette synergie entre le BTPiste et l’équipementier : installer un pack domotique dans tous les logements pour que les futurs locataires puissent à la fois piloter certaines applications de confort et visualiser leurs consommations énergétiques. Le but est de sensibiliser les locataires à l’impact de leur comportement sur l’efficacité énergétique de ce bâtiment labélisé BBC-Effinergie, et de réduire les charges d’exploitation.

Le protocole KNX sans fil pour les commandes locales En plus de la commande centralisée des volets roulants, disponible sur le thermostat d’ambiance situé à l’entrée de l’appartement (1), les locataires ont la possibilité de piloter ces volets dans chaque pièce, à partir d’une commande locale, en technologie radio KNX (2). Cette dernière pourra être déplacée sans nécessiter 54 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

de travaux et sans intervenir sur l’installation électrique.

Un affichage des consommations en kWh et en euros Le système d’affichage RT 2012 Kallysta proposé par Hager (3) permet, en plus des 5 usages de consommation d’énergie demandés par la réglementation (prises électriques, eau

chaude sanitaire, chauffage, rafraîchissement et autres usages), un suivi de la consommation d’eau du logement ainsi que celui de la température intérieure. Des interfaces de mesure, reliées à des compteurs d’eau ou des calorimètres situés au niveau des gaines techniques, récupèrent les impulsions et les transforment en données numériques. Ces informations sont transmises

1 Thermostat d’ambiance

3 Système d’affichage local 2 Commande locale volet roulant


par un bus de communication KNX vers l’afficheur local ainsi que vers un concentrateur mutualisé au niveau de l’immeuble, situé dans un local technique. Les données peuvent ainsi être acheminées vers l’exploitant du bâtiment. L’affichage des consommations d’énergie est délivré en kWh et en euros, sur un pas de temps jour, semaine et mois, pour apporter une information simple et compréhensible aux usagers. L’utilisateur peut fixer différents taux de conversion permettant une meilleure sensibilisation aux coûts des consommations énergétiques. Le boîtier d’ambiance permet la saisie : • d’un coût en €/kWh pour l’électricité par tarif ; • d’un coût en €/kWh pour le gaz (chauffage et ECS) ; • d’un coût en €/m3 pour l’eau froide.

Une domotique minimale, mais évolutive À noter que ce bâtiment dispose d’une installation solaire thermique en toiture, qui permettra d’assurer 30 % des besoins en énergie pour

© Philippe Bauduin

Le pilotage centralisé de l’éclairage n’a pas été retenu et le chauffage se régule en global et pas par zone. L’offre domotique est volontairement minimale ; l’idée étant de proposer des packs étudiés, mais évolutifs, pour chaque projet, en fonction des attentes du maître d’ouvrage.

© Bouygues / Hager

l’ECS, et qu’un suivi des consommations est également effectué pour les parties communes (ascenseur, VMC, éclairage…). Parties communes de l’immeuble qui sont par ailleurs équipées de systèmes d’allumage automatique de l’éclairage par détection de présence.

Étonnamment, le pilotage centralisé de l’éclairage du logement n’a pas été retenu dans ce projet. Quant au chauffage central au gaz, le réglage au niveau du logement est de type global et non par zone ou pièce. Une domotique minimale, que Hager justifie par sa volonté de proposer

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RÉALISATION …

des packs domotiques étudiés pour chaque projet, en fonction des attentes du maître d’ouvrage. Cela dit, le système installé dans les logements

de cet immeuble de Cachan étant évolutif, des packs « détection d’incendie », « centralisation d’éclairage », « système d’alarme », voire un pack

Au cœur de l’installation domotique de chaque appartement, le tableau de distribution intègre une box Bouygues Telecom, qui assure, à travers des câbles réseaux performants au standard GigaEthernet, l’accès au multimédia dans toutes les pièces.

Coffret VDI avec 4 prises Ethernet au standard GigaEthernet permettant la distribution du multimédia ou du téléphone IP dans 4 pièces.

Emplacement pour une box. Ici, la Bbox de Bouygues Telecom donne accès à l’application Internet Bdomo. L’occupant peut ainsi piloter son habitat à distance, via son smartphone ou sa tablette. La communication vers les applications de confort, depuis la box, se fait en KNX filaire.

favorisant le maintien et la sécurité à domicile des seniors ou des personnes à mobilité réduite sont quelques exemples qui pourraient compléter le dispositif mis en œuvre. La livraison de cet immeuble connecté et « smart grid ready » est prévue dans les prochaines semaines. Ce projet représentera un investissement de 7,5 M€. Le montant du lot domotique, intégrant la RT 2012 et installation comprise, s’élève à 120 000 €, soit environ 2 000 €/logement. Pour Sophie Breton, DG de Hager France, cette opération, qui a bénéficié des retours d’expérience de celle menée à Aubervilliers il y a un an, montre que les solutions domotiques pour le bâtiment sont aujourd’hui passées du stade de pilote à celui de solutions industrialisées, avec des offres standardisées et reproductibles. P. R.

La plate-forme Bdomo. En synergie avec Hager, ce service Web de Bouygues Telecom permet de voir ses consommations à distance, depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette. En sélectionnant une des 6 applications (chauffage, niveau de CO2, affichage des consommations, volets roulants, notes, tâches à venir), l’utilisateur bascule dans l’univers technique correspondant, pour agir sur l’application et la piloter à distance.

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Bouygues Telecom travaille également en synergie avec des start-up comme Netatmo ou Ma-Residence.fr pour apporter, via sa box Bdomo, voire par des box d’autres opérateurs, des services en lien avec la vie quotidienne, notamment la vie de l’immeuble. Petites annonces, évènements, informations du Syndic, mais aussi un miniréseau social qui permet aux résidents de partager des informations, comme leur consommation d’énergie, pour mieux l’évaluer. La plate-forme Bdomo étant évolutive, elle peut agréger de nouveaux services et d’autres partenaires de Bouygues Telecom.


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ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

+ Télécommande

+ Multicapteur

+ Contrôleur CVC

+ Modules d’extensions Lumières et Stores

Sonde communicante

CONTRÔLEURS ECL/ECB-PTU

Une boucle de régulation sur mesure !

Les lignes ECL/ECB-PTU de Distech Controls sont des contrôleurs programmables sous protocoles LonWorks et BACnet pour applications terminales. Chaînables et entièrement programmables, elles permettent de composer une boucle de régulation sur mesure en apportant de sensibles économies d’énergie. Une solution multimétier ultraflexible Avec sa nouvelle gamme de contrôleurs programmables ECL/ECBPTU, Distech Controls propose une solution multimétier chaînable pour gérer les applications de confort. Selon les attentes du client, les contrôleurs de régulation CVC pourront être interfacés avec : - un module d’extension Lumières pour la gestion de l’éclairage (en tout-ou-rien ou gradation 1-10V) ; - un module d’extension Stores pour le pilotage des occultants (en 230 V ou 24 V) ; - un multicapteur communicant 4 en 1 (mouvement, température, luminosité, réception ordre infrarouge) ; - un boîtier de commande programmable qui permet d’afficher et de suivre la consommation d’énergie, par exemple (sonde communicante); - une télécommande.

Des contrôleurs 100 % programmables Là où des produits préprogrammés n’offrent pas une totale flexibilité, 58 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

les contrôleurs ECL/ECB-PTU sont 100 % programmables. Un logiciel gratuit permet une programmation intuitive, en niveau de base ou avancé, grâce à des applications prédéfinies pour faciliter l’intégration. Une simplicité qui réduit de 25 % le temps d’ingénierie, selon le fabricant.

veille, c’est entre 50 et 60 % de moins que beaucoup d’autres contrôleurs disponibles sur le marché. En prenant la solution complète (CVC, éclairage et stores), ce gain atteint 80 %. » Avec ses lignes ECL/ECB-PTU, Distech Controls apporte ainsi flexibilité et économies d’énergie pour un confort très personnalisé.

Des économies d’énergie substantielles La performance énergétique est l’autre atout majeur de ces nouveaux contrôleurs : certifiées LonMark pour la ligne ECL-PTU, et BACnet (WSPCert. et BTL) pour la ligne ECB-PTU, les 2 gammes sont également certifiées eu.bac A+, garantissant 15 % d’économies d’énergie sur les bâtiments RT 2000. La consommation de l’alimentation a par ailleurs été minimisée, comme l’explique Jérémy Delhomme, directeur Développement Produits chez Distech Controls : « Nous avons beaucoup travaillé sur ces produits pour que leur consommation soit la plus faible possible. Nos régulateurs consomment moins de 1 W en mode

Des économies aussi à l’installation Installés au plus près des équipements pour limiter le câblage, ces contrôleurs peuvent facilement être connectés les uns aux autres en RJ45. Ils sont compatibles avec une large gamme d’accessoires, d’interrupteurs et de capteurs sans fil sans pile EnOcean pour une adaptabilité maximale. Les modules d’extension ne requièrent pas de nœud supplémentaire Lonworks ou BACnet, limitant les coûts d’équipement réseaux.



PRODUITS

Publication

© Aldes

Une offre compilée de caissons et centrales Aldes lance la 1re édition de Compulsor Caissons & Centrales. Fonctionnel et complet, illustré de nombreux schémas, cet ouvrage de 256 pages compile l’ensemble des données techniques de l’offre caissons et centrales du fabricant. Les produits sont catalogués en 5 chapitres, chacun dédié à une gamme : les caissons C4 standard et micro-watt, les caissons d’extraction/soufflage, les ventilateurs hors caisson ou encore les centrales double flux et les accessoires électriques. Il est téléchargeable sur le site www.aldes.fr (espace professionnel), ou peut être envoyé sur simple demande auprès de l’agence commerciale Aldes la plus proche. Génie climatique

© Salmson

Pompe monobloc à variation électronique de vitesse La gamme de pompes PBE de Salmson complète la gamme des PBS, en ajoutant une offre à variation électronique de vitesse, qui adapte son fonctionnement aux besoins hydraulique, thermique ou frigorifique de l’installation. Certifiée ACS, elle comporte 55 références, avec une plage d’utilisation allant jusqu’à 360 m³/h ou 85 mCE. Un bouton et un écran LCD permettent de régler les paramètres de fonctionnement, une interface identique à celle des autres pompes In-Line des gammes SIE/DIE, LRE/JRE. N’excédant pas 83 dB en fonctionnement, d’un faible encombrement, la gamme PBE s’adapte à de nombreuses configurations d’installation. Datacenters

© Eaton

Écran tactile au format tablette

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L’écran tactile pour la mesure et la gestion d’énergie d’Eaton est destiné à la gamme d’onduleurs Power Xpert 9395 du fabricant. D’une taille de 10 pouces (plus de 25 cm de diagonale), c’est l’un des plus grands écrans tactiles du marché. L’utilisateur visualise, en temps réel, les données essentielles sur l’état du système, notamment le relevé détaillé en kWh pour identifier les consommations d’énergie, et un historique détaillé (évènements, données et maintenance). De plus, l’afficheur peut récupérer les informations d’un module onduleur particulier ou de l’ensemble du système d’une configuration en parallèle, fournissant alors toutes les indications sur l’état de la batterie.


PRODUITS

Application logicielle

Le re-cloisonnement en quelques clics

© B.tib

Pour simplifier le re-paramétrage des équipements lors d’un re-cloisonnement, B.tib a développé MSTool, une application graphique Web pour programmer dynamiquement les liens maître-esclaves de vos équipements, indépendamment du constructeur. Cette application multi-protocole fonctionne avec tous les équipements de confort (ventilo-convecteurs, lampes, stores…). Simple à mettre en œuvre, elle permet à l’intégrateur de gagner du temps dans la mise en service du système de manière autonome, et à l’exploitant de refaire luimême la configuration maître-esclaves de manière intuitive et automatique.

NOUVEAU 1281 Horloge crépusculaire pré-programmée Sans cellule donc insensible aux influences lumineuses parasites ou de l'enseigne connectée, sa programmation ultra simplifiée (introduction du pays et code postal uniquement) lui permet d'être utilisée comme un relais crépusculaire. Programmation ultra-simple par joystick. Appareil installé en armoire électrique pour une utilisation « crépusculaire » sans cellule extérieure : • gain de temps de pose et de câble • aucun risque de détérioration de la cellule • pas de problème de positionnement de la cellule par rapport à l'enseigne lumineuse. Cette horloge digitale astronomique sans cellule destinée à la gestion automatique de l'éclairage nocturne est idéale pour la mise en conformité au décret 2012-118 relatif à l'extinction des enseignes lumineuses de 1h à 6h, mesure permettant également de réaliser des économies d'énergie.

Flashez le code pour accéder à la vidéo

Appareillage

Dans sa gamme I/O System, Wago propose de nouvelles bornes de mesure de puissance et d’énergie à 3 phases, disposant de fonctionnalités avancées. Les bornes 750494 et 750-495 permettent respectivement une mesure directe de tensions jusqu’à 480 V et 690 V AC. La mesure des courants se fait directement au secondaire de transformateurs d’intensité 1 ou 5 A. À partir de ces mesures, ces bornes calculent les valeurs des puissances actives/réactives/apparentes, les cos φ, ainsi que des énergies consommées. Ces données peuvent être mises à disposition du bus de terrain, ou traitées localement dans un contrôleur programmable.

© Wago

Nouvelles bornes de mesure pour le tertiaire et l’industrie

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3 QUESTIONS À

Gaël de la Rochère, Depuis mai 2013, Comeca, leader français des équipements électriques basse tension (EBT), est détenu principalement par la famille PineauValencienne et le management(1). Actionnaire et associé à l’équipe de management, Gaël de la Rochère, ancien cadre dirigeant de Schneider Electric, préside désormais aux destinées du groupe. La récession économique n’entame pas la confiance du nouveau président, qui reste néanmoins prudent dans ses objectifs de croissance. j3e - Renforcer votre présence à l’international pour assurer la croissance de Comeca, dont vous êtes devenu président,serait au cœur de votre stratégie… Gaël de la Rochère - C’est l’axe fort de notre stratégie, en effet. Je voudrais rappeler que Comeca n’est pas, loin s’en faut, qu’un tableautier. Depuis près de 10 ans, le groupe s’est développé dans l’électronique de puissance, les automatismes industriels, le génie climatique et les équipements basse tension. Nos offres adressent aussi bien le marché français que les marchés internationaux, à l’exemple de Gemstart. Cette solution intelligente pour la gestion des installations et des tableaux de distribution électriques est aujourd’hui un standard dans l’industrie pétrolière et gazière. De la même manière, la marque Comeca EBT est devenue le nec plus ultraen matière d’équipements basse tension pour les secteurs industriels dont les exigences sont très élevées. Et nous avons Hazemeyer, notre autre fer de lance. Cette entreprise dispose de compétences et d’une renommée à l’international exceptionnelles, et nous entendons évidemment la maintenir parce qu’elle est un puissant vecteur de croissance. Notre groupe possède donc les armes et le potentiel pour réussir à l’export, qui sera de toute évidence l’investissement majeur de Comeca en 2013. j3e - Quels sont vos objectifs ? G. de la R. - Nous créons des filiales à Abu Dabi, pour couvrir la région du 62 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

Moyen-Orient, en Malaisie (qui s’ajoute à la filiale existante en Indonésie) pour l’Asie, et en Australie. Notre filiale au Maroc, qui intervient en sous-traitance, verra ses activités se renforcer et se diversifier. Deux cents de nos collaborateurs travaillent à l’international, dont 20 en management et technico-commercial. Nos équipes sont à pied d’œuvre et nous avons déjà de nombreuses commandes. Si l’on considère nos trois segments de marché cibles (pétrole et gaz, production d’énergie et secteur minier), qui comptent un nombre bien identifié et limité de clients, cette force de vente est significative et nous permet d’envisager un déploiement rapide. Nous tablons sur une augmentation de 20 % de nos ventes d’ici à 2016. L’international devrait alors représenter 50 % de notre chiffre d’affaires global ; l’objectif étant d’atteindre un CA global de 180 M€, ce que réalisait Comeca avant la crise. Nous restons dans une vue raisonnable, avec un objectif atteignable. j3e - L’international n’est pas votre seule arme pour y parvenir ? G. de la R. -En effet. Nous allons continuer à développer notre activité tertiaire en France, par exemple dans le génie climatique où nous venons en complet support des grands installateurs pour la régulation et le contrôle des installations du point de vue énergétique.

Nos équipes travaillent par ailleurs au renouvellement de nos offres constructeurs. Il est clair que l’électronique et l’intelligence embarquée exigent de faire évoluer nos produits. Comment intégrer ces nouvelles fonctionnalités, rationaliser l’architecture des tableaux, optimiser leur ergonomie… Ces projets sont une priorité pour les deux prochaines années. La troisième priorité est l’investissement significatif que nous allons faire dans le domaine de la moyenne tension. Siemens a souhaité s’associer, par le biais d’un accord de licence, au projet initié par notre site de Chalon-surSaône. Cet accord porte sur l’intégration de cellules MT dans nos tableaux à travers une offre « packagée ». Que Siemens, un des leaders dans le domaine de la MT, se soit montré aussi volontariste dans ce projet est évidemment une reconnaissance de nos compétences. Cette montée en gamme est stratégique et devrait accélérer notre développement sur certains segments de marché, en particulier industriels. Bien entendu, nous poursuivrons nos partenariats historiques avec Schneider Electric et Legrand en Basse Tension. Propos recueillis par Pascale Renou (1) Le capital du groupe est détenu à environ 45 % par Malovat (structure d’investissement de la famille Pineau-Valencienne), 30 % par Joseph Francis, fondateur de l’entreprise, et 25 % par Gaël de la Rochère et l’équipe de management à laquelle il est associé.

© DR

président de Comeca




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