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Le Valais à la une

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Vercorin Tourisme

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Si vous ne l’avez pas encore fait, courez à Martigny pour visiter l’exposition Le Valais à la Une, qui se tient au Vieil Arsenal de la Fondation Gianadda jusqu’au 21 novembre 2021.

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Expo anniversaire Cette exposition a été mise sur pied pour marquer les cent ans de l’Association de la presse valaisanne (APVs). Elle est le fruit de la collaboration étroite de deux sections d’impressum : photojournalistes suisses et l’APVs. Elle rassemble une quantité phénoménale de documents (extraits de presse, photos, archives radiophoniques et télévisuelles) qui racontent le Valais, durant un siècle, par l’intermédiaire de reportages en tous genres, réalisés par des journalistes et des photographes. Des thèmes ont été choisis au travers desquels se dévoilent les transformations de la société valaisanne, les changements économiques, sociaux, technologiques et climatiques.

Plaisir de découvrir Cette exposition peut intéresser n’importe quel visiteur. Pleine de vie, attractive et bilingue, elle saura plaire à chacun. En effet, c’est partir en voyage que de déambuler dans les trois étages du Vieil Arsenal. Où que se posent vos yeux, ils sont accrochés soit par un grand titre, soit par une image. En quelques heures vous parcourez le canton dans l’ensemble de son territoire et (re) découvrez tant d’événements, heureux et malheureux, qui ont marqué les esprits de ses habitants. Pour sa plus grande joie, l’amateur se trouve face à un concentré d’histoire valaisanne, car, selon les mots mêmes d’une journaliste : « j’écris la grande Histoire avec plein de petites histoires. » Il est vrai que ce périple est aussi un voyage dans le temps. Si on s’intéresse au val d’Anniviers, par exemple, il y a de quoi faire. À l’entrée, on peut lire un article d’Aloys Theytaz sur le transport du vin à Chandolin, paru en 1936. Un peu plus loin est proposé un reportage du Cinéjournal suisse de février 1941, présentant le déménagement des gens de St-Luc pour la plaine avec leur bétail. À divers endroits, l’occasion est aussi donnée d’admirer de magnifiques photos, comme celles, d’Olivier Maire, du barrage de Moiry (2018) et des ouvriers travaillant à l’installation des filets de protection à l’entrée du tunnel des Pontis (2010). Et ce n’est que le début de la liste. L’exposition est si riche, qu’il est presque impossible de tout voir en une seule visite. D’abord, il est agréable de se perdre dans le dédale de l’expo et se laisser attirer par les documents qui nous interpellent. Ensuite, il peut être judicieux d’avoir une approche plus systémique en choisissant des pôles d’intérêt principaux.

Le travail des reporters Les gens des médias sont parmi les pre-

Une exposition haute en couleur

miers arrivés sur les lieux, lorsqu’un événement se passe. Leur tâche est de rendre compte des faits au plus juste et au plus vite. Les commissaires de l’exposition ont demandé à plusieurs d’entre eux de partager leur ressenti lors de moments douloureux ou joyeux, qu’ils ont rapportés au public. Derrière le professionnel se tient un humain qui ne peut laisser ses sentiments personnels prendre le dessus. Sur les grands tirages reproduisant un article ou un dessin publiés dans la presse locale est ajouté un encart coloré, dont le titre n’est autre que Récit du témoin. L’auteur y situe d’abord le cadre dans lequel

Rire c’est bon pour la santé

il a récolté ses informations, puis témoigne des émotions qui l’habitaient alors. Ainsi la journaliste Claudine Gaillard Torrent évoque ses larmes lors du tragique décès d’Estelle Balet. Pour sa part, le cameraman Camille Cottagnoud proclame son immense admiration pour les guides décédés sous l’avalanche de Zinal, en 2001. Des vidéos font entendre la voix et les mots d’une trentaine de journalistes et photographes. Léonard Gianadda, par exemple, raconte un après-midi passé en compagnie de Georges Simenon.

Et puis encore… Un incroyable objet, le bélinographe, inventé en 1907 par M. Belin, qui permet de transmettre une photo par téléphone. La chronologie des médias valaisans et l’histoire mouvementée de l’APVs. Sur le parvis, une trentaine de photos, qualifiées d’emblématiques, mêlant œuvres récentes et anciennes dans une juxtaposition des plus insolites. Au dernier étage du Vieil Arsenal, présentation d’un projet d’éducation aux médias destiné aux élèves valaisans et images de la pandémie.

Cette plongée dans le monde des médias valaisans est extrêmement enrichissante, à la fois par les connaissances qu’elle permet d’acquérir et par la réflexion qu’elle suscite face à l’évolution de notre monde. Un dernier conseil : prévoyez suffisamment de temps pour votre balade chez Gianadda. En effet, la Fondation présente une centaine d’œuvres de Gustave Caillebotte, dont l’originalité tient, entre autres, à une composition de style photographique. Ce serait dommage de ne pas y faire un tour.

L’extraordinaire invention d’Edouard Belin

texte & photos Janine Barmaz

Treize Etoiles, d’abord journal illustré puis revue mensuelle (1951-1996)

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