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GRAND ANGLE

GRAND ANGLE

Tous visuels © Photographies : Laure Lepage / Set design : Lola Martin

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GRAVURE LASER : DWS CREUSE SON SILLON DANS L’UNIVERS DU LUXE

Nouvel acteur de la gravure laser, l’entreprise DWS, basée à Orléans, se propose de créer pour ses clients, des expériences exclusives de personnalisation, en cohérence avec les codes et les cérémoniels de leur marque.

Créée en 2017 à Orléans, DWS est le fruit d’une rencontre, celle d’Aurélien Ricci et de Samuel Desprez, « un théoricien et un expérimentaliste », unis par la même passion du laser et de ses effets sur la matière. Ensemble, ils ont décidé de renouveler l’exercice du genre, sur un marché où gravitent déjà, avec succès, un certain nombre d’acteurs confirmés, tels que Gravotech, Trotec, Gamma Tech ou encore Roland DG.

DU SUR-MESURE

Pour faire la différence, DWS, qui cible exclusivement l’univers du luxe, multiplie les services et déploie, pour chacun de ses clients, des stratégies d’accompagnement personnalisées. Un important travail de design a été fait sur la machine pour qu’elle s’intègre parfaitement dans le point de vente, en harmonie avec ses codes merchandising. La prise en main de la solution a été pensée pour être volontairement simplissime. L'entreprise a également fait le choix d’accompagner les marques dans la création de leur interface de personnalisation et la mise en place de modules e-commerce. Elle souhaite enfin valoriser son expertise laser pour pousser ses clients à explorer les multiples possibilités créatives liées à l’interaction du laser et de la matière.

C’est l’impact de la solution de personnalisation DWS sur les ventes de ses clients. Avec des records à + 60 % pour certains, selon la marque.

Pour DWS, l’enjeu est désormais de convaincre les marques d’intégrer une stratégie de personnalisation dès la phase de conception d’un produit, pour aller au-delà de la classique apposition d’initiales au moment des fêtes de Noël. Dior, le groupe L’Oréal, Shiseido ont déjà sollicité ses services. L'entreprise présente à Orléans, Singapour et New York annonce un déploiement dans une vingtaine de pays.

© DWS Engraving

© DWS Engraving - Galeries Lafayette

© Noir Ivoire

NOIR IVOIRE :

L’ATELIER PARTAGÉ DU GROUPE PIGMENTS

Menuiserie, serrurerie, impression, pose : Noir Ivoire concrétise aujourd’hui les projets des différentes entités du groupe Pigments. Avec un objectif clairement affiché : cultiver l’intégration croissante du groupe de communication, pour en faire un « one stop shop » incontournable sur le marché. Par Bertrand Genevi

Un imposant bâtiment de 4500 m2 bardé de bois, installé au bord de l’autoroute A4. C’est ici, à Collégien (77), que Noir Ivoire, anciennement connue sous le nom de Jet Pub, s’est installé il y a près de deux ans. L’entreprise, qui fait partie du groupe de communication Pigments, est spécialisée dans l’architecture éphémère et la scénographie de l'expérience-client. Son cœur de métier : les espaces de vente du secteur de l'immobilier. Grâce à son vaste atelier, elle est en mesure de proposer des projets clef-enmain. Elle en maîtrise toutes les étapes : de la conception technique à la pose en passant par l’impression. Près de 30 personnes s’activent sur le site. Outre un pôle création et un service administratif, les collaborateurs de l’entreprise sont répartis au sein de quatre ateliers : menuiserie, serrurerie, imprimerie et assemblage.

RATIONNALISER LES PROCESSUS

À la tête de Noir Ivoire depuis mai 2021, Pierre-Vincent Pigot, un ingénieur chevronné ayant travaillé en Angleterre et aux États-Unis, s’est rapidement imposé comme le maître ès processus. L’organisation même du bâtiment et la déambulation en son sein ont été pensées pour faciliter l’avancée de chaque projet. Du service création aux ateliers de fabrication, la rationalisation règne, étape après étape, bureau après bureau. « En industrie, la méthode s’inscrit au cœur de la bonne marche de l’activité. La mise en place de processus précis permet de gommer les aléas techniques », confie le directeur des ateliers.

© Terres Rouges

Pour avaliser et certifier sa méthode de travail, Noir Ivoire se donne pour objectif d’obtenir le label ISO 9001 d’ici la fin de l’année. Pierre-Vincent Pigot se montre confiant : « 90 % de nos actions étaient déjà conformes aux attendus de la norme ISO. Le label demande un peu plus de rigueur et de documentation, mais il ne s’agit pas d’un bouleversement. La certification nous permettra de gagner du temps in fine, car elle fluidifie le système d’information ».

PRODUIRE MOINS, MAIS MIEUX

La vitesse de déploiement des productions constitue un facteur-clé de succès sur le marché de l’immobilier. L’atelier, grandement dépendant de la bonne santé du secteur, a souffert de la crise sanitaire. Et si la reprise des programmes est désormais vigoureuse, le segment des bulles de vente, ces espaces éphémères de commercialisation produits par centaines chaque année par Noir Ivoire, s’essouffle. Les budgets de communication des promoteurs immobiliers de premier plan, qu’il s’agisse de Nexity, Bouygues ou d’Altarea Cogedim, évoluent. Les bulles de vente sont progressivement évincées au profit d’actions digitales, jugées plus rentables. Pour tenter de contrer cette tendance, Noir Ivoire s’adapte, en proposant de nouvelles solutions de communication plus inventives. Parmi les dernières nouveautés, une bulle de vente mobile, facilement déployable sur de courtes durées et réutilisable de ville en ville. Une palissade de travaux proposant une trentaine de services intégrés relatifs à la mobilité, la citoyenneté et l’environnement, est aussi apparue. Des pompes à vélo, une boîte à livres, ou encore des poubelles de recyclage sont offertes en accès libre à tous les passants. Avec cette solution à la carte et personnalisable, qui intègre ou non un espace de vente, Noir Ivoire promeut une communication originale auprès de ses clients. « Les travaux immobiliers sont parfois source de nuisance pour le voisinage. Pour compenser, les promoteurs peuvent offrir des services de proximité bénéficiant à tous, plutôt que de réaliser une communication exclusivement centrée sur le programme », avance le responsable.

UN ATELIER PARTAGÉ

Pour rebondir, Noir Ivoire peut également compter sur l’activité des autres entités du groupe Pigments, dont elle est l’atelier de production. Les projets de With Up Com, spécialisée dans l’évènementiel, de Moteur Incentive, dédiée aux sujets mobilité, et de Terres Rouges, pour la communication extérieure et la scénographie urbaine, sont réalisés sur le site de Collégien. Avec un fort niveau d’équipement, l’atelier d’impression tourne à plein régime. Doté de deux solutions Canon, une imprimante UV Colorado 1640 et une table à plat Arizona 550 XT, et d’un modèle HP Latex 570, il est en mesure de répondre à tous les types de demandes. La découpe, via un plotter Summa 160, ainsi que les opérations de finition sont également réalisées dans l’atelier.

NOIR IVOIRE : L’ATELIER PARTAGÉ DU GROUPE PIGMENTS

© Terres Rouges

L’ensemble des étapes transitent entre les mains expertes d’un responsable en poste dans l’entreprise depuis plus de vingt ans. Pour les espaces de vente, l’intégralité ou presque des impressions est également réalisée en interne. En revanche, pour les productions très grand format, telles que les immenses toiles ornant les façades de bâtiments des grandes villes françaises, Noir Ivoire fait appel à de la sous-traitance. « Il est parfois complexe de tout réaliser, pour des raisons de surcharge de travail ou de manque de compétences. Nous déléguons notamment les impressions en cinq mètres de laize », précise Olivier Girardot, le directeur de Terres Rouges. Une réflexion est en cours pour procéder à un éventuel investissement et internaliser ce type d’impressions XXL. « Nous produisons 20 000 m2 par an, avec des niveaux erratiques selon les mois. Un investissement se justifiera quand nous aurons un flux plus constant et conséquent. Et il en appellera d’autres, car qui dit impression grand format, dit confection. Cela demande beaucoup de place au sol en atelier », souligne le dirigeant.

QUÊTE ESTHÉTIQUE

Les dispositifs de communication extérieure grand format sont certainement le champ d’activité le plus spectaculaire de Noir Ivoire. Devenues un enjeu fondamental pour les grandes marques de luxe, les façades d’immeubles évènementielles exigent une scénographie innovante et une production minutieuse. Deux qualités rassemblées par les équipes de Terres Rouges et l’atelier de Noir Ivoire. Le quartier des Champs-Élysées est un de leurs terrains de jeu favoris. Qu’il s’agisse de la boutique Yves Saint Laurent avec sa façade miroir, du magasin Dior avec sa vague délicate, ou de la Galerie Élysées 26 avec ses élégantes créations de papier, les projets interpellent et rivalisent de beauté, parfois sur des surfaces de plus de 1000 m2 . Au-delà des opérations de communication, Olivier Girardot défend la prétention esthétique des projets portés par le groupe, et ce d’autant plus que Terres Rouges fait régulièrement appel à des artistes internationaux pour appuyer les idées de ses équipes : « Il s’agit d’apporter un supplément d’âme, pour créer une émotion auprès du public. » Fort de ce positionnement marqué, Pigments, par ailleurs mécène de la Fondation du patrimoine et adhérent au programme environnemental Global compact de l’ONU, affirme ne pas être inquiété par les pouvoirs publics, qui font de plus en plus la chasse à l’affichage grand format. « Notre positionnement est plus artistique qu’exclusivement publicitaire et nos communications ne sont pas agressives, donc nous bénéficions d’une bonne image », justifie Olivier Girardot.

SORTIR DE PARIS

À date, l’intégralité ou presque des campagnes de communication monumentales du groupe prennent corps dans les rues de la capitale. Le peu d’opérations vues ailleurs s’expliquerait en grande partie par la culture de notre pays,

selon Olivier Girardot : « La France est un pays encore très centralisé, contrairement à l’Italie par exemple, où des campagnes sont déployées sur des monuments historiques à Rome, Milan ou Florence. » Comment faire dès lors pour convaincre les grands annonceurs de sortir de Paris ? Le dirigeant de Terres Rouges, lucide sur la différence d’impact médiatique entre une opération sur les Champs-Élysées et en régions, avance une piste pour favoriser une plus large ouverture : imaginer des dispositifs exclusifs, adaptés à chaque environnement. A la manière d’Easyjet en 2019, dont la campagne d’affichage inversé à Bordeaux tirait parti du potentiel du Palais de la Bourse et de son Miroir d’Eau, il s’agit de proposer des expériences inédites. Faire appel à des interactions digitales, en réalité virtuelle par exemple, pourrait parfaitement trouver une résonance de taille à Nantes ou Marseille, grâce aux réseaux sociaux. Quel que soit le dispositif conçu, un prérequis demeure : l’appréhension de la scénographie grand format comme un médium à part dans le monde du print. « Notre activité ne correspond pas à l’agrandissement d’une affiche 4x3 ou d’une annonce presse. Les codes de lecture et les interactions diffèrent, donc il est fondamental de créer une autre expérience de communication », martèle Olivier Girardot.

OBJECTIF ONE STOP SHOP

Au sein du groupe Pigments, l’ambition avouée de la direction tient dans la création d’un groupe de communication intégré, car le concept de « one stop shop », proposant un

© Terres Rouges © Terres Rouges

ensemble complet de prestations via un guichet unique, de la phase de conseil à la pose, est de plus en plus demandé par des annonceurs en quête de réactivité et de simplicité. « Une intégration totale permet de gérer un budget communication global. Nous sommes aujourd’hui en mesure de piloter la dimension conseil en amont dans une de nos trois agences, et de produire ensuite chez Noir Ivoire. Cette centralisation, avec un seul interlocuteur pour le client, garantit une cohérence dans le message et, en bout de chaîne, des économies d’échelle », argumente Olivier Girardot. Du côté de l’atelier, Pierre-Vincent Pigot abonde dans le même sens. Il prend l’exemple d’une fleuriste : « Cette cliente nous avait initialement contactés pour l’agencement de sa boutique. Au final, nous avons réalisé la menuiserie de ses meubles, la vitrophanie de sa devanture et même le covering de son véhicule. Elle était ravie de confier l’intégralité de ses demandes à un prestataire unique. » À la faveur d’une multiplication des projets intégrés, de plus en plus de réseaux de franchise, du secteur de la restauration notamment, toquent à la porte du groupe Pigments. Des contrats concernant des dizaines de magasins se profilent. Entre les espaces de vente, les palissades, et même l’habitation durable depuis peu, nul doute que Noir Ivoire va devoir mettre le bleu de chauffe dans les mois à venir.

SEMIOS :

UN PARTENARIAT ENTREPRISE-ÉCOLE DURABLE

Confier sa dynamique d’innovation à de jeunes ingénieurs fraîchement émoulus de l’école, c’est le pari qu’a fait Semios, il y a 5 ans. Un choix stratégique qui porte aujourd’hui ses fruits. L’enseigniste breton, qui fait partie des trois plus gros acteurs français du secteur, vient de lancer un nouveau système de solarisation pour les enseignes, qui ne consomme que de l’énergie solaire.

© IC Le Mag Sur le papier, Semios n’a rien d’une start-up. Il en a pourtant l’agilité et la fraîcheur d’esprit. L’enseigniste breton, qui fait partie des trois plus gros acteurs français du secteur, vient de lancer un nouveau système de solarisation pour les enseignes, qui ne consomme que de l’énergie solaire. Conçu pour s’adapter à tous types de structures, neuves ou existantes, ce nouveau procédé a vu le jour au sein du Sign’Lab, la plateforme collaborative mise en place par l’entreprise il y a cinq ans, dont l’objectif est d’imaginer et de développer de nouveaux produits, dans les domaines de l’enseigne, de la signalétique et de la décoration.

UNE BOUFFÉE D’AIR FRAIS

Le Sign’Lab est un service de R&D un peu particulier, ouvert sur les collaborations extérieures. Chez Semios, ce sont de jeunes élèves ingénieurs issus de l’Icam (Institut catholique d’arts et métiers) qui l’animent. « Une vraie bouffée d’air frais ! confie Patrick Floren, le président de Semios. Cette collaboration est très fructueuse pour nous. Cela nous

© Semios

© IC Le Mag © Semios

« Notre partenariat école-entreprise avec les jeunes ingénieurs de l'Icam structure notre démarche d’innovation »

permet de faire avancer nos projets et d’accélérer la concrétisation de nos idées. Elle structure notre démarche d’innovation ». Christian Bazerque est le directeur de la principale unité de production de Semios : 7000 m2 d’atelier situés dans la ville du Rheu (35), près de Rennes. C’est là aussi que se situe le siège social de l’entreprise, qui accueille le Sign’Lab. « Les étudiants travaillent en collaboration avec les salariés. On les invite à visiter nos ateliers, pour mieux appréhender la réalité de nos métiers », indique le responsable, qui pilote le projet.

FABRICATION ADDITIVE ET ÉCOCONCEPTION

L’équipe du Sign’Lab se renouvelle deux fois par an, à raison d’un nouveau binôme tous les 6 mois. Le 21 juin dernier, c’était « jour de restitution » pour Isaac et Antoine, les deux dernières recrues. Leur sujet d’étude et de réflexion portait sur la fabrication additive et l’écoconception dans le secteur de l’enseigne. Dans quelle mesure la fabrication additive peut-elle être pertinente dans une démarche d’écoconception ? Quels matériaux utiliser ? Quid des résines biosourcées ? Etc. Des questions au cœur de l’actualité et des préoccupations de l’entreprise et de ses clients, auxquelles les deux experts en herbes ont apporté des réponses concrètes, qu’ils ont choisi de restituer en réalisant eux-mêmes une enseigne Semios, 100 % écoconçue. Des lettres fabriquées en 3D aux derniers matériaux innovants comme la cosse de riz ou les filaments bioplastiques : les deux ingénieurs ont exploré et mis en pratique tout le champ des possibles, en s’appuyant sur l’ensemble des ressources et des compétences mises à leur disposition dans l’entreprise. Dans le cadre de leur mission, ils ont contribué à améliorer la matrice d’écoconception de Semios et proposé des pistes d’amélioration, concernant notamment la composition des résines utilisées dans ce type de projet.

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