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EN VUE
from IC LE MAG #21
by 656 Editions
À mi-chemin entre la caverne d’Ali Baba et le laboratoire d’un Géo Trouvetou du print, l’atelier d’impression de WT-Art Design foisonne de supports personnalisés, divers et variés. Un éclectisme que l’on doit à la personnalité de son fondateur et dirigeant, Nils de Momigny, qui s’évertue à tirer le meilleur de ses machines pour répondre aux demandes les plus insolites de ses clients. Artistes, marques de luxe, événements sportifs... tous sollicitent son expertise pour sortir des sentiers battus. Rencontre. Par Cécile Jarry
Tous visuels © IC Le Mag
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LABORATOIRE DE CRÉATION(S)
Au départ, rien de prédestinait Nils de Momigny à faire carrière dans le secteur de l’impression. Est-ce l’alchimie des encres qui a finalement séduit ce chimiste de formation ? Peut-être. Ses débuts dans le métier ne sont, de fait, pas si loin de ses chères études. En 2014, quand il décide de se lancer dans l’impression, Nils de Momigny commence par l’impression hydrographique. Ce procédé fait appel à des films hydrosolubles que l’on transfère ensuite, via du solvant, sur un support. Un peu de chimie pour beaucoup d’effets : le principe fascine le jeune chef d’entreprise qui s’imagine déjà personnaliser des jéroboams de champagne pour les plus grandes marques. Le souci est que cette technique ne permet pas une parfaite répétabilité des pièces, ce qui rebute certains clients. Une première déconvenue qui n’arrête pas pour autant le jeune imprimeur qui décide de créer sa propre marque de champagne, Ilena De Sy, personnalisée par ses soins. Une sorte de " proof of concept " — à raison de 6000 bouteilles par an quand même — qui va porter ses fruits et permettre à WT-Art Design de signer ses premiers contrats dans l’événementiel. Alpine, Aston Martin, etc. vont commander des bouteilles personnalisées pour leurs événements. Le Grenoblois réussit également à convaincre La Chartreuse qui imprime une série de bouteilles avec un motif carbone. Fort de ces premiers succès, Nils de Momigny poursuit son développement. S’il reste distributeur de solutions d’impression hydrographique pour la France et imprimeur en hydro-dipping à l’occasion, il fait aussi entrer dans son atelier des machines Barudan pour faire de la broderie, et une HP Latex et deux tables à plat Mimaki pour l’impression.
DE L’IMPRESSION SUR BÉTON COULÉ, SUR BOIS ET SUR GRIP Ses clients viennent d’horizons très différents mais tous ont comme point commun cette volonté de repousser les limites de l’impression et de proposer de la personnalisation là où elle n’existe pas encore. WT-Art Design grandit avec eux. L’entreprise va broder des tee-shirts pour des écuries de course, fabriquer et personnaliser des poubelles de tri haut de gamme pour une grande marque horlogère suisse, réaliser la signalétique intérieure de Roland-Garros, imprimer des jantes de voiture en hydro-dipping ou encore imaginer un covering en série limitée pour Alpine, à l’occasion des 24h du Mans. Bref, là où d’autres vont tout faire pour éviter les « moutons à cinq pattes », Nils de Momigny va s’y intéresser et conforter son expertise. « Pour la grande marque de luxe suisse qui cherchait une solution pour rendre plus « sexy » ses poubelles de tri, nous avons imaginé des formats particuliers et réalisé des impressions uniques avec un visuel qui court sur tous les modules de façon à créer un vrai décor », précise Nils de Mominy. « Pour d’autres clients, en signalétique ou en communication visuelle, nous avons proposé des impressions sur bois ou sur des supports plus innovants encore comme du béton coulé sur une plaque de médium ».
L’IMAGINATION AU POUVOIR Touche-à-tout, WT-Art Design est aussi l’atelier d’impression de la marque de skateboards grenobloise NoK Boards. NoK Boards a été fondée par deux passionnés de glisse qui ont décidé de recycler les snowboards usagés pour en faire des skates. « Grâce à notre outil de découpe numérique, nous découpons leurs planches. Nous vernissons ensuite les chants puis imprimons les grips qui personnalisent chaque planche. Récemment, nous avons collaboré avec plusieurs artistes pour proposer des éditions limitées ».
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Le travail avec le monde de l’art est le dernier développement en date de WT-Art Design. L’imprimeur travaille aujourd’hui main dans la main avec plusieurs artistes – Bess, Tonton Tramb, Snek, Arepo, etc.— pour proposer des éditions originales de leurs œuvres. « Notre idée est d’aller au-delà de la simple reproduction. Nous sommes plutôt là pour leur faire découvrir de nouveaux moyens d’expression vont leur permettre de transcender leurs œuvres ». Et d’expliquer. « Grâce à l’encre blanche Led UV par exemple, on peut imprimer des supports colorés, des teintés masse, mais aussi des matières rigides comme le bois, le métal ou l’acrylique de couleur, en combinaison avec des effets de textures et de vernis. Cela ouvre un champ incroyable de possibilités pour les artistes ! L’impression en recto-verso sur des supports transparents est aussi devenue parfaitement réalisable, grâce à des machines à plateau fixe. Ce qui permet aux créatifs d’aller plus loin dans leur recherche esthétique ». ON THE ROAD AGAIN Pour présenter ces œuvres, l’imprimeur a pris des parts dans un concept-store grenoblois, Le Loft, dans lequel il propose des éditions limitées. Lors de notre visite, un énorme pick-up Chevrolet trône au milieu de l’espace « C’est celui d’Olivier Panis », confie Nils de Momigny. La voiture a été entièrement restaurée par ses soins. Passionné de sport automobile, il nous apprend à cette occasion qu’il vient de créer une nouvelle société pour importer et restaurer de belles voitures américaines, qu’il va ensuite proposer à la location. « Certaines seront disponibles en version personnalisée, ambiance paddock par exemple ». Nils de Momigny n’a pas fini de tracer sa route.
« ALLER AU-DELÀ DE LA SIMPLE REPRODUCTION »
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
En juillet 2021, la marque Petit Bateau a équipé son atelier historique de Troyes d’une unité d’impression numérique afin de pouvoir proposer de l’impression à la demande, ce qui lui a donné la flexibilité et la souplesse nécessaires pour gagner en rentabilité et pérenniser son outil de production en France.
Le succès grandissant de marques françaises comme Le Slip Français, 1083, Loom, Maison Izard, etc. donne à penser que l’idéal d’une souveraineté industrielle retrouvée pour le secteur du textile en France est aujourd’hui possible. De fait, la relocalisation gagne du terrain. À l’échelle de l’industrie textile, le Made in France ne remplacera pas le marché du “fabriqué plus loin”, mais l’évolution des prises de conscience fait indéniablement bouger le curseur et contribue à créer un nouveau marché, plus qualitatif. Des ateliers de fabrication rouvrent et se développent et maillent progressivement tout le territoire. Ces deux dernières années auront même fait date dans le milieu de la mode et de l’habillement, avec un nombre croissant de marques qui se sont essayées à la production sur demande, en France. Un domaine où l’impression numérique textile a toute sa pertinence. Ce phénomène devrait continuer à s’accélérer dans les années à venir et contribuer ainsi à la revalorisation de l’industrie textile française et à la création de nouveaux emplois. Cécile Jarry
La production à la demande est très vite devenue une évidence pour nous, car elle nous a permis de gagner en temps de développement et en temps de production : ce qui est un atout incontournable. Nous avons la chance d’être des industriels avec un site complétement intégré. On tricote, on teint, on confectionne, on coupe. Il nous manquait juste un maillon de la chaîne, l’impression. Avant d’internaliser cette partie en faisant l’acquisition d’une solution d’impression numérique, on imprimait au cadre, en traditionnel. En temps de développement, nous étions sur plus de dix semaines. Aujourd’hui, nous sommes largement en dessous des deux semaines. En production, on fait le circuit complet en une semaine, contre deux mois auparavant ». En juillet 2021, la marque Petit Bateau a équipé son atelier historique de Troyes d’une unité d’impression numérique, avec l’ambition d’accroître son niveau de réactivité par rapport aux demandes du marché. « Les consommateurs étant de plus en plus versatiles dans leurs comportements d’achat, mais aussi plus enclin à acheter des produits responsables, il était urgent de repenser notre business modèle. Il en allait de la survie de l’entreprise, qui accusait à l’époque 20 millions de perte, et de la pérennité des 600 emplois du site » confiait, à l’époque, le directeur des opérations de Petit Bateau, Jean-Marc Guillemet.
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
La production à la demande : un gage de rentabilité pour le made in France
Grâce à l’impression numérique, Petit Bateau est désormais en mesure de produire les bonnes quantités au bon moment, et donc de limiter ses invendus et ses pertes. En lui donnant la possibilité d’adapter sa production à la demande, son unité d’impression numérique lui a donné la flexibilité nécessaire pour gagner en rentabilité et pérenniser son outil de production en France. Elle lui apporte aussi davantage de souplesse, en lui laissant la possibilité d’adapter ses collections quasiment en temps réel, en fonction des tendances. Un gage de créativité supplémentaire pour la marque qui lui permet de limiter sa part de risque. « Nous sommes en pleine phase d’accélération. L’impression représente un investissement majeur, mais qui en appelle d’autres. L’idée est d’automatiser notre production et d’intégrer progressivement les outils qui vont nous permettre d’atteindre cet objectif, comme par exemple la découpe numérique », complète Jean-Marc Guillemet. Dans la foulée de la mobilisation exemplaire qui, pendant la crise du Covid-19, a vu les entreprises françaises unir leurs efforts pour produire des masques en urgence, la filière textile française a pris un nouvel élan : elle crée de nouveau plus d’emplois qu’elle n’en détruit. À l’instar de Petit Bateau, les marques installées commencent à se poser les bonnes questions, tandis que de nouvelles venues déboulent sur le marché, avec des stratégies de développement plus agiles et moins impactantes pour l’environnement. « Après une période de forte désindustrialisation, la France renoue avec la croissance en ce qui concerne sa filière textile. Une croissance soutenue par une prise de
En régions, tiers-lieux et réseaux d’ateliers se multiplient pour accompagner la transformation de l’industrie textile en France.
conscience conjointe des consommateurs et des industriels, et par une volonté commune de préserver les savoir-faire français », confirment les organisateurs du salon Made in France Première Vision, 20 ans cette année. « Dans les allées du salon, on constate que les profils de nos visiteurs ont largement évolué », précisent-ils. « Alors que seules les grandes marques de luxe venaient sur l’événement il y a encore quelques années, le salon accueille aujourd’hui de nombreux acteurs — (créateurs, Digital Native Vertical Brand DNVB), marques moyen-haut de gamme et de plus grande diffusion) qui s’intéressent de plus en plus à la fabrication française. Beaucoup sont à la recherche de partenaires pour intégrer le Made in France dans leurs collections ».
Un maillage de savoir-fair en construction : impression et confection
Pour répondre à ces nouvelles attentes, de nouvelles unités de production se montent, des réseaux se créent. Les ateliers de confection se multiplient, mais ont du mal à suivre la cadence. Le métier d’opérateur de confection, par exemple, est un métier en forte tension avec 5000 postes non pourvus en France actuellement. Signe sur le Made in France est aujourd’hui bien plus qu’un effet de mode, mais belle est bien une réalité économique à fort potentiel de création d’emplois. Dans les tiers-lieux qui se multiplient sur tout le territoire, on tente aussi de réunir et de mutualiser des compétences pour construire ce nouvel écosystème en devenir, en partenariat avec les industriels.
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
Un autre modèle est possible
En mai dernier, quatre énormes machines textiles industrielles ont ainsi été livrées dans la cour de l’ancienne usine Roussel de Roubaix. Destination : le premier étage du bâtiment. C’est là que se trouve l’Atelier Agile. L’atelier de conception et de fabrication est une émanation de l’association Fashion Green Hub, qui rassemble aujourd’hui plus de 300 entreprises de mode engagées pour changer la mode, la rendre plus durable, innovante et locale. Constitué en SAS sociale, l’Atelier a le soutien de quatre grands acteurs locaux, Blancheporte, ID Group (ID Kids), Lemahieu et Les Tissages de Charlieu, qui seront ses premiers clients. Son rôle : montrer qu’un autre modèle est possible. « Le modèle actuel est mortifère : 60 milliards de m2 de tissus sont jetés chaque année et 1 vêtement confectionné sur 3 n’est jamais porté et est brûlé. Pour les enseignes aussi, le modèle arrive en bout de course puisque la moitié d’entre elles n’arrivent plus à avoir de résultats. De ce constat, est née, en 2019, l’idée de créer l’Atelier Agile pour faire en sorte que l’on cesse de fabriquer loin et en masse des produits qui seront ensuite massivement soldés, en démontrant qu’un autre modèle était possible », explique Guillaume Aelion, le directeur général d’Atelier Agile. Le tunnel de production livré dans l’atelier comprend une imprimante Monna Lisa de chez Epson, une unité de découpe laser, un sécheur et une unité de post-traitement. Budget : 600 000 euros. « Notre objectif est de produire des produits textiles uniquement à la demande, dans un délai de sept jours. Une fois imprimés, les tissus sont récupérés par les couturières de l’Atelier et assemblés pour devenir des habits, du linge de maison ou des accessoires textile ». Le responsable ambitionne ensuite de mailler le territoire d’unités identiques. « Une par département idéalement ».
Guillaume AELION, directeur général d'Atelier Agile
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
Un réseau de compétences au service des marques
Après avoir développé sa filière maroquinerie, APF Entreprises a décidé, il y a deux ans, de lancer sa filière textile. Au départ, ses prestations allaient du modélisme au façonnage en passant par la découpe. Pendant la pandémie, ses ateliers ont tourné à plein régime, ils fabriquaient des masques. « Pour pérenniser les emplois créés dans la confection et continuer à nous développer, nous avons décidé d’intégrer l’impression, avec un objectif : devenir le partenaire inclusif de la mode éthique et responsable en France d’ici 2024 », raconte Patrick Naturel, le responsable de production d’APF Entreprises. « Notre atelier est opérationnel depuis janvier 2021, et depuis nous imprimons et confectionnons des collections pour plusieurs marques françaises ». Une collection de bandanas que la créatrice Agnès B a dessiné pour le Slip Français, une collection-capsule pour Damart, les projets sont multiples et variés, APF ayant à cœur d’accompagner les marques dans leurs projets textiles responsables.
« Nous sommes désormais parfaitement à même de réaliser des collections complètes, mais on recherche en permanence des projets et de nouvelles idées à expérimenter pour continuer à évoluer ». Pour faire connaître sa filière, APF Entreprises a choisi de s’engager avec le label France Terre Textile. « En rejoignant les acteurs industriels français du textile, notre réseau s’inscrit dans l’offre Made in France, en y ajoutant une touche de Made Inclusif. En mai dernier, la convention de France Terre Textile a réuni une centaine d’entrepreneurs », confie Patrick Naturel. Signe que le message est déjà bien passé auprès de l’industrie, 220 personnes travaillent aujourd’hui dans la filière textile d’APF Entreprises. Ils étaient 120 il y a seulement un an. Sur le site de Noisy-Le-Sec où sont réalisées les impressions, de nouvelles machines ont été installées. Équipé dans un premier temps pour imprimer des matières naturelles, l’atelier a ajouté deux nouvelles cordes à son arc et propose désormais de l’impression par sublimation (pour le polyester) et de l’impression directe sur vêtement (DTG, direct-to-garment). Selon les experts, à l’échelle de l’industrie textile, le Made in France ne remplacera pas le marché du “fabriqué plus loin”, mais il est indéniable que l’évolution des consciences fait aujourd’hui bouger le curseur et contribue à créer un nouveau marché et plus responsable.
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
LES FRANÇAIS ET LE MADE IN FRANCE
L’une des conséquences de la crise sanitaire a conduit à une forte valorisation des circuits de production locaux. Dans ce contexte, les Français se déclarent de plus en plus attachés aux produits fabriqués en France.
61 %
des consommateurs déclarent intégrer ou avoir intégré des produits Made in France dans leurs achats mode au cours des 12 derniers mois.
Cela représente même un critère prioritaire dans leur acte d’achat pour 58 %
d’entre eux.
Les raisons qui les poussent à consommer français vont au-delà du facteur prix, qui reste tout de même, pour 52 %
d’entre eux, l’un des principaux points d’amélioration de la mode Made in France.
Source : Sondage OpinionWay pour Première Vision (2022)
TRIBUNE
« IL EST TEMPS DE RELOCALISER L’INDUSTRIE DU TEXTILE ET DE L’HABILLEMENT »
© Kornit
Chris GOVIER, Président de Kornit Digital, région EMEA
Un récent article paru dans le Vogue Business, « Could Digital Printing Ease Supply Chain Disruptions », analyse la tendance à la relocalisation des grandes activités manufacturières dans la région EMEA. Un temps envisagée comme solution temporaire aux complications économiques découlant de la pandémie, celle-ci semble désormais s’inscrire dans une stratégie à plus long terme, avec une visée de viabilité opérationnelle, de résilience, de qualité et de rapidité. Si le coût de la main-d’œuvre a longtemps servi de prétexte pour justifier la délocalisation, aujourd’hui, la volatilité des chaînes d’approvisionnement, la hausse des coûts du fret, les droits de douane, l’instabilité sociopolitique ressentie mais aussi d’autres facteurs, comme la multiplication des technologies d’automatisation qui permettent la réduction d’effectifs, rendent la relocalisation pratique, rentable et, au bout du compte, plus sûre. On apprend aussi dans cet article que « l’impression numérique peut rationaliser la production des marques d’habillement grâce à un processus de relocalisation permettant de fabriquer des vêtements et textiles à la demande. Autrefois, cette technologie servait d’alternative à la sérigraphie pour les tee-shirts. Aujourd’hui, le secteur de l’impression numérique s’engouffre dans la brèche pour présenter ses innovations au secteur de la mode, avide d’en finir avec les retards occasionnés par les chaînes d’approvisionnement ».
Ce bon sens économique, qui privilégie le circuit court et la proximité, est le socle de notre KornitX Global Fulfiller Network. Beaucoup de nos clients relocalisent leur production, y compris dans des régions où les réglementations sont parmi les plus strictes et les coûts très élevés. L’efficacité des technologies de production à la demande permettent aujourd’hui de rendre ces modèles très rentables.
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
« La relocalisation de l’industrie textile s’inscrit aujourd’hui dans une stratégie à long terme, avec une visée de viabilité opérationnelle, de résilience, de qualité et de rapidité »
L’un des plus grands atouts des modèles de production localisée et « à la demande », est qu’ils permettent de rester agile et de garantir la meilleure rentabilité possible, où que l’on se trouve.
Fashion-Enter, qui utilise nos systèmes d’impression directe sur vêtements (DTG) et sur tissu (DTF) est sans doute le partenaire qui illustre le mieux les avantages que représente notre technologie pour l’industrie textile. Située au cœur de Londres, sa Factory produit, pour les plus grandes marques, une mode éthique, durable, de qualité et rentable, qui donne tout son sens au slogan « Make it British ». Ce sont plus de 15 000 vêtements qui sortent ainsi chaque semaine des ateliers.
De tout temps, des technologies révolutionnaires ont permis de relever de nouveaux défis. Dans les années 1990, les fabricants ont fait leurs calculs et opté pour une délocalisation pure et simple, au bout du monde, là où la main-d’œuvre et l’espace étaient bon marché et abondants. Ils peuvent aujourd’hui, grâce à des entreprises actives dans la recherche de technologies de production durables, efficaces, hautement automatisées et polyvalentes, rapatrier leurs activités et être plus rentables que jamais. Les fluctuations imprévisibles du marché à l’échelle mondiale, ayant pour corollaires les risques et complications de ces dernières années, obligent les chefs d’entreprise à revoir leur copie et à opter pour la voie de la sagesse.
Dans un récent article paru dans Bloomberg, le Pdg de GE Appliances, Kevin Nolan, résumait la situation en quelques mots : « Je l’ai toujours dit, c’est juste une question de calcul. Les entreprises vont se rendre compte que les économies qu’elles pensaient faire — en délocalisant — ne sont plus réelles, et qu’il sera désormais préférable et moins cher de fabriquer ici. »
RENOUVEAU DE L’INDUSTRIE TEXTILE EN FRANCE : ENTRE IMPRESSION & SAVOIR-FAIR
FAVORISÉE PAR LE PLAN FRANCE RELANCE
QUI VISE À AIDER LES INDUSTRIES À RESTER
COMPÉTITIVES ET À INVESTIR EN FRANCE,
LA RECONQUÊTE DE L’INDUSTRIE TEXTILE
EN FRANCE PASSE AUSSI PAR UN DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE LIN ET DE LA FILIÈRE LAINIÈRE.
La filière du lin, dont la France est le premier producteur mondial, voit le retour sur le territoire national du métier de filature à travers l’entreprise Safilin, spécialisée dans la fibre de lin, qui a décidé de se réinstaller dans le nord du pays. Une revalorisation des savoir-faire et des territoires que l’on retrouve également pour la filière lainière française avec le Collectif Tricolor : une association interprofessionnelle fondée en 2019 dont l’objectif est d'accompagner l'ensemble des acteurs de cette filière dans la valorisation de la laine, dans sa diversité régionale comme dans les multiples usages que cette matière première naturelle, aussi noble que biodégradable, offre à l’industrie de la mode. Enfin, d’autres entreprises déjà présentes sur le sol français mais aussi à l’étranger, comme le fabricant spécialisé dans la confection de manteaux, Lener-Cordier, ont fait le choix de réinvestir et de redévelopper leurs unités de production dans l’Hexagone.
En 2021, le filateur de fils de lin et de chanvre français SAFILIN a relancé sa production de fils en lin en France, en inaugurant un nouveau site industriel à Béthune, dans le Pas-de-Calais. Une étape importante pour le renouveau du textile-habillement hexagonal.
Tous visuels © Safilin
SUPPORTS & MÉDIAS CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES
Made in France, Make it Bristish… la relocalisation textile gagne du terrain partout en Europe, favorisée par une démocratisation des technologies d’impression numérique.
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RELOCALISATION ? UNE QUESTION DE CALCUL
Dans son étude State of Fashion Technology Report 2022, le cabinet d’études McKinsey annonce que 71 % des entreprises de mode envisagent aujourd’hui d'accroître le « nearshoring » d'ici 2025, ce qui signifie qu'elles vont rapprocher leurs sites de production de leurs marchés de consommation.
Est-il toujours aussi rentable de faire fabriquer ses collections à l’autre bout de Terre ? Pas forcément. Les aléas des livraisons durant la pandémie, l’augmentation faramineuse des coûts du fret, la chasse aux destructions d’invendus et l’aspiration croissante à une consommation plus raisonnée semblent en effet avoir eu raison de nombreuses stratégies de délocalisation. « Si le coût de la main-d’œuvre a longtemps servi de prétexte pour justifier la délocalisation, aujourd’hui, la volatilité des chaînes d’approvisionnement, la hausse des coûts du fret, les droits de douane, l’instabilité sociopolitique ressentie mais aussi d’autres facteurs, comme la multiplication des technologies d’automatisation qui diminuent le besoin d’effectifs, rendent la relocalisation pratique, rentable et, au bout du compte, plus sûre », analyse Chris Govier, le président de Kornit Digital pour la région EMEA, pour lequel « il est temps de relocaliser l’industrie du textile et de l’habillement » (lire sa tribune page 33).
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SUPPORTS & MÉDIAS CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES
Dans son étude State of Fashion Technology Report 2022, le cabinet d’études McKinsey identifie le phénomène et parle de nearshoring, par opposition à l'offshoring. En relocalisant une production dans une région plus proche, et plus contrôlable, le nearshoring est censé permettre des gains de productivité importants sans les aléas et les mauvaises surprises de l'offshoring. D’après McKinsey, 71 % des entreprises de mode envisagent aujourd’hui d'accroître le nearshoring d'ici 2025, ce qui signifie qu'elles rapprocheront leurs sites de production de leurs marchés de consommation.
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