architectes.ch revue d’architecture suisse I numéro 6 I automne / hiver 2015 I CHF 22.--
A R C H I T E CT U R E
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A R T
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D E S I G N
MAGAZINE
Architram Japan Tobacco International Genève Aéroport
Portfolio Expo Milano 2015 Adrien Barakat
FRANÇAIS ANGLAIS
ENSEMBLE PRENONS DE L’AVANCE steiner..ch
Les immeubles font partie intégran nte de notre vie quotidienne. Ils sont témoins d’une culture. Et la vision d’un avenir. Un avenir où l’être humain et son lieu de vie occupent la place centrale. Concevoir des bâtiments nécessite un réel savoir. De l’homme qui les développe. Et de l’homme, utilisateur final. Une mission à laquelle nous nous consacrons avec passion. Et que nous vivons dans chaque projet. Tous les jours.
IMPRESSUM Le magazine suisse bilingue français-anglais d’architecture, d’art et de design. The Swiss French-English bilingual magazine on architecture, art and design. N° 6 automne/hiver 2015 / N° 6 autum/winter 2015 Tirage / Print run 12’000 exemplaires Parutions / Issues 2 numéros par an (printemps/été et automne/hiver) 2 issues per year (printemps/été et automne/hiver) Editeur / Publisher Edition suisse, CRP Sàrl Rue du Bugnon 42, 1020 Renens T +41 21 635 16 82, F +41 21 634 30 09 contact@architectes.ch, www.architectes.ch Editeur délégué / Directeur général Executive publisher / Managing director Laurent Guillemin
Directrice de la publication / Rédactrice en chef Publishing director / Editor-in-chief Laura Carro Directeur des annonces / Advertising director Cédric Martin Rédaction / Editorial staff Mary-Luce Boand Colombini, André Jaunin, Ignaz Miller, Nathalie Montes, Renzo Stroscio Relecture et correction / Proofreading and correction Marina Kimmeier Jaunin Traductions / Translations AVK TRAD, Saint-Maurice Renzo Stroscio, Jérôme Ferry Photographies / Photography Adrien Barakat, Joseph Di Pasquale, Rainer Sohlbank Maquette / Artwork Zebra3Design, Echandens Sabrina Tarchini Impression / Printing Vogt-Schild Druck AG, Derendingen Ont participé à ce numéro Contributors to the present issue GB-Marketing d’espaces publicitaires Gabrielle Burnand Sàrl, INCITO Communication Abonnements pour la Suisse Subscriptions in Switzerland 3 numéros : 50.- CHF (frais de port inclus) au lieu de 66.- CHF (vente au numéro) 6 numéros : 92.- CHF (frais de port inclus) au lieu de 132.- CHF (vente au numéro) 3 issues: 50.– CHF (including shipment) instead of 66.– CHF (sales copy) 6 numéros : 92.- CHF (frais de port inclus) au lieu de 132.- CHF (vente au numéro)
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Laura Carro, Rédactrice en chef et Nicolas Brunner, directeur et associé de Batiplus SA.
Janus et l’architecture Le dieu Janus, père du mois de janvier, avait deux visages. L’ architecture d’aujourd’hui en a beaucoup plus. Dans ce numéro d’Architectes.ch, nous avons réuni une palette de projets tous différents, tous marquants. Jugez plutôt !
ÉDITO
Dans le genre hyper technique, le nouveau siège de Japan Tobacco International, à Genève, laisse pantois avec ses porte-à-faux de 60 et 80 mètres. Signé SOM, les constructeurs de la tour Burj Khalifa, à Dubaï, et de la Freedom Tower, à New York, le bâtiment affiche une statique qui tient tout autant de l’ingénierie des constructeurs de ponts que de celle des bâtisseurs d’immeubles. (PAGE 62). Dans le genre maison de rêve, une villa des rives lémaniques se passe de murs en dur. Sous la dalle « flottante » dotée de tout ce qui est nécessaire pour assurer une indépendance énergétique, les parois coulissantes en verre garantissent luminosité, transparence et vue panoramique sur le Léman. (PAGE 34). Dans le genre gigantesque, la future Aile Est de l’aéroport de Cointrin : un parallélépipède de 520 mètres de longueur, 20 de largeur et 19 de hauteur. Il permettra de recevoir six gros porteurs au contact et sera capable d’accueillir 2400 personnes simultanément et en toute quiétude. (PAGE 13). Dans le genre perfection du cercle, le Guangzhou Circle de l’ex-Canton. En forme de cercle de 50 mètres de diamètre, l’édifice de 33 étages et haut de 138 mètres présente en son centre un trou circulaire parfait. On imagine le défi posé aux constructeurs pour faire en sorte que les deux côtés en arc de cercle se rejoignent au centimètre près pour boucler l’arrondi ! (PAGE 90). Moins impressionnant parce qu’à l’horizontale, le nouveau Centre romand de l’automobile de seconde main, le long de l’autoroute à Noville, exploite aussi la forme arrondie pour ses trois niveaux d’exposition. Le groupe Leuba assure ainsi une large mise en évidence des véhicules proposés dans ce qui est le plus grand centre de Suisse romande. (PAGE 18). Enfin, dans le genre provisoire, un retour, la larme à l’œil, sur l’Expo de Milan, ses débuts bredouillants, ses pavillons concurrents, ses coups de cœur, son thème alimentaire fédérateur, ses « Apfel Schnitz » à la suisse. Et pour finir le pavillon italien et « l’Albero della Vita » de Marco Balich qui, eux, ne sont pas provisoires. (PAGE 51). Tous ces bâtiments, il faut les habiller intérieurement. Une balade dans le nouveau Centre de design de Batiplus, à Puidoux, répondra aux besoins tant des particuliers qu’à ceux des collectivités en joignant l’utile à l’agréable. Un coup de chapeau à la beauté des formes. (PAGE 45).
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Edito
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ARCHITECTURE
SOM MAIRE
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Portrait architectes
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ARCHITRAM architecture et urbanisme Souplesse et réactivité
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Genève Aéroport L’Aile Est se prépare à accueillir six gros porteurs
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Groupe Leuba, nouveau Centre romand de l’occasion
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Un vaisseau de béton et de lumière
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JTI, un chef-d’œuvre d’équilibrisme
ARCHINEWS
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SUVA, « Vision 250 vies »
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Batiplus, un Centre de design de premier plan
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UPIAV Quel avenir pour les bureaux d’architectes et d’ingénieurs vaudois ?
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AGA
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« Ces prochains temps, nous allons devoir nous adapter, nous réinventer. »
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Architecture d’ailleurs Yves Béhar, design humain et branché Chine, nouveaux territoires
PORTFOLIO
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Expo Milano 2015, Adrien Barakat
ART Eran Shamgar, compositions urbaines
DESIGN MIDO, quand l’architecture investit les montres
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Portrait design
SUPERLIFE, un design pour sauver le monde
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ARCHItime L’ attractivité réinventée Chopard, Interview de Karl Friedrich Scheufele, co-président
En couverture « L'Albero della Vita », symbole du pavillon Italie de l’Expo Milano 2015. Photo © Adrien Barakat architectes.chI IN.0 N.0 II mai mai2012 2012 architectes.ch
Portrait architecte architecte Portrait
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POR TRAIT
Voyage d’étude à Istanbul fin septembre dernier pour l’ensemble des collaborateurs d’Architram SA et quelques invités.
architectes
Texte : Mary-Luce Boand Colombini l Photos : © Architram l Traduction : AVK TRAD
Souplesse et réactivité Architram SA se caractérise par son adaptabilité à l’égard de chaque projet qu’il traite individuellement, révélant un travail de grande qualité. Diversité, flexibilité et excellence définissent le mieux Architram, architecture et urbanisme SA, qui se dit également société de services, à même de réagir de manière spécifique aux exigences de chaque mandant. « Toute intervention dans le paysage urbain ou non bâti constitue la matérialisation d'un programme particulier, actuel, dans un contexte global, à la fois évolutif et intemporel », précise l’associé Ezio Ongari. Pour le bureau, créé il y a dix-huit ans, sa filiation lui confère une belle et longue expérience, réunissant les ateliers H. Schaffner & Cie, fondés en 1956, et Architram fondé, lui, en 1987. Son principal objectif est de pouvoir offrir des solutions individuelles conjuguant la prise en compte de tous les éléments, qu’ils soient environnementaux, sociaux ou financiers. Et l’associé Vincent Mavilia de commenter : « Tous nos projets bénéficient d’une lec-
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Portrait architectes
ture sans cesse renouvelée, sans piège de formules toutes faites. » Si la renommée du bureau renanais est internationale, il a collaboré avec l’agence japonaise Sanaa pour la réalisation du Rolex Learning Center, il participe à de nombreux concours. Mise en lumière sur quelques projets manifestes actuels, principalement sur sol romand.
Un large répertoire d’activités
Avec l’extension de l’école secondaire de Marens à Nyon, Architram SA confirme, parmi ses larges prestations, sa maîtrise pour des activités d’aménagement local du territoire, de construction et d’équipements d'intérêt public. « Ce type de mandat reflète bien notre philosophie de travail. Nous tenons compte de la préservation de l’existant, des contraintes, ici les nuisances de proximité, de la fonction, les différents bâtiments
génèrent une expression architecturale de dialogues entre eux», explique l’associé Dominik Buxtorf. Sous l’angle patrimonial, le bâtiment emblématique abritant un magasin de la société coopérative Migros Vaud répertorié à l’inventaire des Monuments historiques et Sites en classe 2 à l’avenue d’Ouchy, sera prochainement réhabilité pour le plus grand plaisir des Lausannois. Le principal défi d’une telle rénovation constituait la réalisation du centre adapté aux nouvelles exigences commerciales et la conservation des profils des reliefs de l’édifice après rénovation ; un bel exemple de réalisation dans le secteur public, tout comme le projet de La Poste de GrandLancy/GE, pour lequel Architram SA a travaillé à quatre mains avec le bureau jbmn architectes. Pour développer les possibilités constructives de cette parcelle sous-exploitée sur laquelle se profile un imposant bâtiment de logements de seize niveaux et créer un édifice moins conséquent, une des difficultés résidait dans l’harmonisation de l’ensemble et la préservation des dégagements visuels importants pour les deux immeubles. Pari réussi, avec un volume de forme pentagonale qui s’écarte suffisamment du second et qui accueille des activités commerciales et trente-cinq appartements.
Construction du bâtiment commercial et de logements La Poste, Grand-Lancy, concours 2015 lauréat, en cours.
Extension de l’école et du théâtre de Marens à Nyon, en cours.
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Portrait architectes
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Réaménagement intérieur d’une partie du British American Tobacco à Lausanne, concours 2014 lauréat, réalisé.
Les démarches prospectives d’Architram SA sont effectuées par la quarantaine de professionnels, architectes, dessinateurs, chefs de chantier et gestionnaires. « Nos collaborateurs maîtrisent les outils informatiques actuels nous permettant d'offrir des services dans la formulation de plans financiers et la réalisation d’images de synthèse telles les maquettes numériques. A cet effet, nous travaillons avec la conception intégrée et cycle de vie du bâtiment et des infrastructures, BIM », commente le trio. Parmi quelques références liées à l’architecture d’intérieur et le design, le réaménagement des espaces de travail du British American Tobacco Switzerland, BAT, à Lausanne, réalisé en 2014, a fait l’objet d’une étude minutieuse aussi bien pour les espaces de travail et de sport que pour l’atmosphère à créer, à l’image de l’univers particulier du tabac.
Construction du siège de l’ECA à la Blécherette Lausanne, concours 2015 lauréat.
Forts de réalisations d’infrastructures routières et ferroviaires, trois des stations lausannoises du M2 ont été créées en 2008 ainsi que l’architecture de ligne TL du tramway RenensLausanne. Le bureau, en association avec l’agence parisienne AZC, a remporté un appel d’offres de la RATP pour le projet de quatre stations profondes de métro à Paris, en prolongement de la ligne no 14, dont la matérialisation est prévue en 2017. « L’usager doit pouvoir se déplacer facilement et rapidement, aussi nous avons mis l’accent sur le repérage et l’orientation en sous-sol, avec des espaces clairs aux articulations lisibles », poursuit Vincent Mavilia. Les stations présentent des logiques différentes liées aux contraintes géotechniques, structurelles, urbaines, fonctionnelles et architecturales. Chacune exprime la géométrie, l’organisation des volumes, le traitement noble de ses surfaces.
Construction de quatre stations profondes de la ligne no14 à Paris, en cours.
Des démarches durables
Par sa participation active à des programmes et événements, Architram SA mène des démarches énergétiques et durables depuis plus de vingt ans. Il en va de même pour des projets et réalisations de bâtiments tel le collège lausannois de Villamont rénové et agrandi en 2012 et certifié Minergie-Eco. La surélévation d’un étage du bâtiment administratif et du corps intermédiaire du Centre technique communal (CTC) à Renens, est revêtu de façades et d’une toiture en tôle d’aluminium noire. Des matériaux durables et recyclables, une construction rapide avec des caissons préfabriqués en bois. « Cette démarche permet de limiter les nuisances pour les usagers, le temps de mise en œuvre sur place et permet de mettre le bâtiment hors d’eau en moins de quinze jours », détaille Dominik Buxtorf . Par ailleurs, la cour d’entrée est aussi une place d’accueil, végétalisée et arborisée. Celle-ci encourage la mobilité douce et la modération du trafic.
Surélévation et aménagements extérieurs du Centre technique communal (CTC) à Renens, concours 2014 lauréat, en cours.
Etude de l’extension de l’Hôpital de Lavaux à Cully, concours 2012 lauréat, en cours.
«Nous travaillons de manière collective réunissant les spécificités de chaque collaborateur pour ensemble générer le meilleur de nos compétences dans une atmosphère familiale et pérenne », précise encore Ezio Ongari présent depuis 1980. Avec une perspective de durabilité à l’échelle humaine, des sorties et voyages « d’étude » emmènent régulièrement le team à la rencontre de cultures de tous horizons, notamment architecturales et urbanistiques. n >>> Pour plus d’informations www.architram.ch
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Portrait architectes
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Transformation de la Migros Closelet à Lausanne, en cours.
Flexibility and responsiveness The hallmark of Architram SA4S is its ability to skillfully adapt to each individual project it undertakes. Diversity, flexibility and excellence are what best define Architram, architecture et urbanisme SA, which also offers services tailored to the needs of each client. «Every project in an urban landscape or on an undeveloped site is the materialisation of an ongoing and timeless plan that fits into an overall context», explains Ezio Ongari, one of the firm’s partners. The filiation of the firm, established 18 years ago and that brings together Ateliers H. Schaffner & Cie, founded in 1956, and Architram, founded in 1987, has enabled it to gain extensive experience and knowhow. Its main aim is to provide customised solutions that take into account environmental, social and financial factors and that draw on creative input. As Vincent Mavilia, another partner in the firm, comments: «all our projects are regularly re-assessed without being trapped in ready-made formulas ». The Renens based firm enjoys international acclaim: it has worked with Japanese agency Sanaa on the construction of the Rolex Learning Center and has taken part in numerous competitions. Below are some of its major current projects, mainly in French-speaking Switzerland. A broad range of activities With the extension of the Marens secondary school à Nyon, Architram SA confirms its expertise in large-scale local planning, construction and
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Portrait architectes
infrastructure projects conducted in the public interest. «This type of contract amply reflects our work ethos. We take into account existing infrastructures and local constraints, in this case noise pollution. The different buildings are the architectural expression of the dialogue between them», explains Dominik Buxtorf, another partner in the firm. The flagship building on the Avenue d’Ouchy, which includes a store belonging to the Migros Vaud cooperative, is a class 2 site listed in the Inventory of Historical Monuments and Sites and will soon be rehabilitated, to the delight of Lausanne’s inhabitants. The main challenge in this kind of renovation project was to build a centre that meets new commercial requirements while preserving the relief sections of the building following renovation. It is one example of a successful public sector project, just like the Grand-Lancy/GE postoffice project for which Architram SA worked in tandem with JBMN architectes. In order to leverage the construction potential of this under-utilized site on which stands a 16-story apartment block and to erect a smaller building, the difficulty lay in achieving overall architectural harmony while preserving the considerable visual clearances of both buildings. The difficulty was overcome by designing a pentagonal structure that is sufficiently separate from the second building and that comprises businesses and 35 apartments. Architram SA employs some forty professional architects, draughtsmen and project managers. «Our colleagues master current IT technology so we can offer services and computer-driven images such as digital mock-ups. To do this, we use BIM, the integrated design and building and infrastructure project life cycle software package», say the three partners.
Its interior architecture and design credentials include the refurbishment of the offices of the British American Tobacco building in Lausanne, completed in 2014. This project entailed a meticulous study of work areas, sports facilities and the atmosphere to be created in keeping with the world of tobacco. Drawing on its experience in road and rail infrastructure projects, it designed three stations on line M2 of the Lausanne metro in 2008 and the architecture of the Renens-Lausanne TL tramline. The firm, in partnership with Paris agency AZC, was awarded a contract by the RATP to build four deep metro stations in Paris, extending line 14, due to be completed in 2017. The user must be able to move easily and quickly so we emphasized visuals and orientation maps in the basement with clear areas and legible information», continues Vincent Mavilia. The stations follow different logics depending on the geotechnical, structural, urban, functional and architectural constraints. Each approach respects geometric parameters, spatial layout and surface treatments. A long-term approach Through its active participation in different programmes and events, Architram SA has pursued an active and long-term strategy for over 20 years in a number of building projects, such as the Villamont college in Lausanne that was renovated and extended in 2012 and that is Minergie-Eco certified.
The raising of one story of the administrative building and middle section of the Centre technique communal (CTC) in Renens, features facades and a roof in black aluminium sheet metal, sustainable and recyclable materials and prefabricated wooden cofferwork. «With this approach we were able to minimize inconvenience to users, facilitate execution and make the building water-proof in less than 15 days», explains Dominik Buxtorf. The entrance courtyard is also a reception centre with plants and trees. This encourages zero-emission mobility and limits traffic flows. «We work in a team in which each colleague contributes his or her know-how to leverage our skills in a family atmosphere and with a view to the long-term», explains Ezio Ongari who has been with the firm since 1980. The team regularly undertakes «study» trips and fact-finding missions to encounter different worlds of architecture, urban planning and culture. n
>>> Find out more on www.architram.ch
Construction de l’Habitat de la Prillaz, huit immeubles en secteurs à Estavayer-le-Lac, en cours.
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Portrait architectes
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ARCHI tecture Atelier d’architecture Jacques Bugna SA
Genève Aéroport
L’ Aile Est se prépare à accueillir six gros porteurs
Six gros porteurs côte à côte, cela arrive parfois à Genève Aéroport avec 75 vols long-courriers hebdomadaires. Le flot de passagers est important. Il s’agit de leur offrir les conditions d’accueil optimales. Quand vous vous rendez à l’aéroport de Genève pour un vol intercontinental, dans un avion gros porteur, vous souhaitez les meilleures conditions d’accueil et d’embarquement avant huit ou dix heures d’immobilisation. Pareil au retour. Actuellement, l’aéroport peine à répondre à toutes les demandes. Il ne dispose que de trois positions gros porteur au contact dans un bâtiment qui date de 1975. Les trois autres positions nécessitent le recours à des bus, quatre ou cinq au vu du nombre de passagers qui montent à bord ou en descendent. Pour résoudre le problème, la direction de Genève Aéroport a décidé la construction d’une nouvelle Aile Est, nom officiel du projet, qui permettra l’accueil de six gros porteurs au contact. Le nouveau bâtiment permettra de mettre les infrastructures à niveau, d’offrir des accès non-Schengen et de
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Architecture
proposer aux voyageurs un environnement correspondant aux standards aéroportuaires pour ce type de vols. Conçu par le bureau londonien Rogers Stirk Harbour + Partners, le bureau d’ingénieurs français Ingérop en collaboration avec l’atelier suisse de Jacques Bugna et le bureau d’ingénieurs civils T-Ingéniérie, le nouveau bâtiment se présentera sous la forme d’un parallélépipède de 520 mètres de longueur, 20 de largeur et 19 de hauteur, aux façades inclinées, remarquable par sa transparence et l’abondante luminosité qui éclairera l’espace des voyageurs. L’ Aile Est se caractérisera aussi par la fluidité des circulations, des secteurs d’attente spacieux – en moyenne, on compte de 50 à 60% de places assises en fonction des zones d’embarquement –, des équipements d’information et des offres d’achat et de restauration. Selon des prévisions à dix ans, ce sont 2’400 personnes qui doivent pouvoir être accueillies simultanément et en toute quiétude. Souplesse oblige, quatre des six positions au contact permettront d’accueillir, à choix, un gros porteur ou deux avions moyen-courriers.
FIPOI Un bâtiment autonome Ecologiquement parlant, Genève Aéroport a mis en pratique sa philosophie de protection de l’environnement en recourant aux méthodes les plus pointues. Cinq mille mètres carrés de panneaux solaires assureront l’approvisionnement énergétique. Cent dix sondes utiliseront la chaleur du sol. Isolation thermique et phonique par des triples vitrages, récupération des eaux de pluie, tout est fait pour rendre le bâtiment le plus autonome possible mais aussi pour fournir écologiquement aux avions en attente l’énergie et l’air frais dont ils ont besoin. Le projet tel que nous l’ont décrit MM. Nicolas Gaspoz, directeur des infrastructures et de la planification et Dominique Blanc, chef de projet senior, ne répondra aux attentes des voyageurs qu’en 2020. Mais les travaux préparatoires ont déjà commencé depuis plusieurs mois. Jeu de chaises musicales Les éléments visibles aux yeux de tous sont l’enfouissement de la route douanière qui permet d’accéder au secteur France et la plateforme Tri-bagages, qui permettra de soulager la zone de tri des bagages. En cours de réalisation, la réfection des dalles du tarmac, l’extension et le renouvellement du réseau d’alimentation en kérosène des avions aux postes de stationnement, le déplacement de la zone qui accueille les requérants et les personnes non admises en Suisse en attente d’un prochain vol.
Mais le gros morceau de la planification est le maintien en service des capacités d’embarquement des gros porteurs pendant la période des travaux : en effet, le nouveau bâtiment prend partiellement la place de l’actuel. Pour ce faire, les responsables du projet sont en train de compléter la moitié ouest du bâtiment existant par une excroissance latérale qui permettra l’accueil provisoire des passagers en attente d’embarquement sur les vols long-courriers. Cela fait, l’autre moitié de ce bâtiment sera démolie pour permettre la construction du nouveau. Une fois ce dernier achevé, l’ancien bâtiment et son excroissance disparaîtront. Ce jeu de chaises musicales durera de 2016 à 2020 où obligation est faite de maintenir en permanence trois positions gros porteur face au chantier. Utile à la Genève internationale, à tout le bassin lémanique et bien au-delà, l’aéroport ne bénéficie pas d’aide publique pour ce projet. Bien que reconnu établissement d’intérêt public, Genève Aéroport est une entité autonome. C’est à ce titre que le projet sera financé en totalité par la société. En payant votre billet d’avion, donc la taxe d’aéroport qui y est incluse, vous contribuerez donc à faciliter la soif du voyage pour les millions de passagers (15 millions en 2014) pour qui aviation est synonyme de Cointrin. n >>> Pour plus d’informations www.gva.ch
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Architecture
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Geneva airport - Six parking bays to be built in the new «East Wing». It is not uncommon to see six jumbo jets parked side by side on the tarmac at Geneva Airport, which manages 75 long-haul flights a week. Geneva Airport’s East Wing will offer the airport’s numerous passengers optimal hospitality and welcome services. When you arrive at Geneva airport to catch a long-haul intercontinental flight, you would expect the best hospitality and boarding services before you are bottled up for eight or ten hours in an airplane. Similarly when you return. The airport is struggling to meet current demand. It operates only three large passenger aircraft parking bays joined to the air terminal. These parking bays date back to 1975. The other three parking bays can only be reached via four to five shuttle buses to handle the large number of passengers who embark or disembark.
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Architecture
To solve the problem, Geneva’s Airport’s management has decided to build a new East Wing, the official name of the project, to receive six jumbo jets joined to the air terminal. The new building will feature upgraded infrastructures, access to destinations outside the Schengen zone and an environment that meets international airport standards laid down or long-haul flights. The new building, designed by London firm Rogers Stirk Harbour + Partners, French firm of engineers Ingérop in partnership with the Swiss architecture studio of Jacques Bugna and civil engineering firm T-Ingéniérie, will take the form of parallelepiped 520 meters long, 20 meters wide and 19 meters high with inclined facades. Its remarkable transparency and abundant light will brighten the passenger areas. The East Wing will also include walkways that will ease congestion inside the terminal, spacious waiting lounges – on average 50 to 60% of seating capacity depending on the boarding zones – information displays, retail outlets and restaurants. According to forecasts over ten years, it will be possible to comfortably and simultaneously accommodate 2,400 passengers. Four of the six parking bays joined to the air terminal will be able to receive one large long-haul aircraft or two medium-haul aircraft.
An independent building Geneva’s international airport has chosen advanced technology in keeping with its commitment to environmental protection. 5,000 sq. m. of solar panels will supply energy. 110 detectors will draw heat from the floor. Heat and sound insulation by triple glazing and the collection of rainwater will make the building as independent as possible and enable energy and fresh air to be distributed to waiting aircraft. The project, as described to us by Nicolas Gaspoz, director of infrastructures and planning, and Dominique Blanc, senior project manager, will not meet passenger needs before 2020. Work began several months ago and is continuing. Musical chairs Land filling work on the customs road that leads to the France zone and luggage sorting platform will make it possible to relieve congestion in the luggage sorting zone. Work is underway to repair the tarmac slabs, extend and renew the aircraft fuelling system at the parking bays and to move the zone which welcomes applicants and persons not granted entry into Switzerland and who are waiting to board a later flight. The main task of the planners is to maintain the boarding capabilities of jumbo jets while the work is in progress: the new building will
partly replace the current building. To do this, the project managers will laterally extend the western half of the building to temporarily accommodate passengers who are waiting to board long-haul flights. Once this has been completed, the other half of the building will be demolished to erect the new building. On completion of the latter, the former building and its extension will disappear. This game of musical chairs will continue between 2016 and 2020. During this period, three jumbo jet parking bays will be maintained opposite the construction site. The airport, which serves the international conurbation of Geneva, the Lake Geneva Basin and beyond, has received no public financing for this project. Although it is recognized as an “institution in the public interest”, Geneva Airport is an independent entity that will fully finance the project. When you pay for your air ticket and the airport tax included in the fare, you will now contribute to improving the comfort and travel experience of millions of passengers (15 million in 2014) for whom aviation is synonymous with «Cointrin».
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ARCHI tecture YKo Architecture SA Renens
Texte : André Jaunin l Photos : Adrien Barakat l Traduction : AVK TRAD
Noville nouveau centre romand de l’occasion Cet été, le groupe Leuba a inauguré à Noville son centre de l’occasion. Etabli sur un terrain de 7'800 mètres carrés, le nouvel établissement présente un très grand intérêt tant sur le plan architectural et technique que sur celui du fonctionnement d’un lieu dédié uniquement à la voiture d’occasion sans prévalence d’une marque particulière. Du point de vue de l’implantation, il fallait d’abord trouver un site susceptible d’une large chalandise. Noville permet aux Vaudois, aux Valaisans et aux Fribourgeois un accès très rapide, à portée d’une sortie d’autoroute. De plus, sur la route principale donnant accès au centre de Villeneuve, les 25'000 automobilistes qui passent journellement à proximité immédiate n’ont qu’à lever les yeux pour découvrir les reflets des carrosseries exposées ! Quant à l’architecture, le défi était de proposer 300 places, un atelier, un tunnel de lavage et les bureaux nécessaires aux gestionnaires du centre. L’architecteYves Knobel, d’YKo
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Architecture
Architecture SA, à Renens, propose donc trois zones dont la principale de – forme arrondie – offre trois niveaux de 2200 mètres carrés – dont deux couverts – qui permettent une large mise en évidence des véhicules exposés. Un deuxième bâtiment réunit bureaux et atelier de préparation ou de réparation. Le tunnel de lavage, un peu au large, en plus de sa fonction première, rassemble une station de recyclage des eaux de lavage ainsi que les compresseurs nécessaires à la production d’air comprimé pour tout le site. L’aspiration des vapeurs de l’atelier est aussi externalisée pour libérer atelier et bureaux de tout bruit parasite. Le groupe Leuba est très à cheval sur les problèmes de protection de l’environnement et s’approvisionne exclusivement en énergie renouvelable. A Noville, le bâtiment est relié au chauffage à distance et l’éclairage est composé uniquement de leds.
Une gestion dynamique de l’occasion
M. Michel Santus, directeur technique et directeur marketing et communication, nous rappelle qu’au moment de la décision de construire à Noville le stock de voitures d’occasion dans le groupe était de 600 véhicules. Au premier coup de pioche, il s’était réduit à 150. De quoi douter de l’utilité de la nouvelle construction ou de se persuader du contraire puisque la diminution signifiait aussi la vente de 450 voitures de seconde main. D’où la politique proactive du groupe en matière d’occasion. Les neuf garages – hormis celui de Noville – poursuivent chacun leur politique de l’occasion basée sur les reprises que suscite l’achat du neuf. Le centre de Noville, quant à lui, importe des voitures de seconde main de l’étranger et complète son offre avec les véhicules que les autres garages, faute de place, ne peuvent présenter. De toute manière, où qu’il se trouve, un véhicule est entré dans la base de données de l’entreprise et son identité peut être consultée de toutes les agences du groupe. Cette organisation fait de Noville le plus grand centre de l’occasion en Suisse romande avec un stock de véhicules de toutes marques, âgés de deux ou trois ans, avec une moyenne de kilomètres se situant entre 30'000 et 50'000 et d’une valeur de 10'000 à 100’000 francs. Encouragée par les études de marché, la direction du groupe Leuba table sur un volume de ventes de l’ordre de 600 véhicules les deux premières années, susceptible de passer ultérieurement à 800 ou 900.
Le groupe Leuba Fondé en 1946 à Yverdon, le groupe Leuba, qui est installé actuellement à Renens, compte neuf garages en plus de celui de Renens : La Tour-de-Peilz, Lausanne, Yverdon-lesBains, Aigle, Chavannes-près-Renens, Morges, Cortaillod, Delémont et le dernier, inauguré cet été, à Noville. Le groupe est resté une entreprise familiale qui compte 360 collaborateurs et plus de 65 apprentis. Il représente sept marques : Mercedes, Smart et Mazda pratiquement dans tous les garages, Hyundai, Seat, Volvo et Jeep suivant les différentes zones de chalandise. En 2014, le groupe Leuba a vendu 2650 voitures neuves et 1530 voitures d’occasion. Sur le marché de l’occasion, le groupe Leuba pratique une politique volontariste en important d’Allemagne, d’Espagne et de Belgique des véhicules de seconde main choisis en fonction de l’attente du client romand, contrairement aux occasions reprises lors d’une vente de neuf où le garage doit reprendre le véhicule usagé pour assurer la vente d’une voiture neuve. n >>> Pour plus d’informations www.groupe-leuba.ch
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new second-hand car sales centre opens in French-speaking Switzerland This summer, the Leuba group opened its second-hand car sales centre in Noville in French-speaking Switzerland. The new centre, located on a 7,800 sq. m site, is of major interest not only architecturally and technically but also because it is solely devoted to second-hand vehicles without any preference to a given make. A site had to be found that could attract a broad and numerous clienteles. Noville was chosen because it is easily accessible to Vaudois, Valaisans and Fribourgeois and because it is within easy reach of a motorway exit. On the main road leading to the town centre of Villeneuve, the 25,000 motorists who each day drive in the immediately vicinity only have to raise their heads to see the bodies of vehicles in the parking lots. The challenge facing the centre’s operators was to offer 300 spaces, a vehicle repair shop, a carwash tunnel and offices. Architect Yves Knobel from YKo Architecture SA in Renens has planned three showroom zones of which the main round-shaped one is built on three evels covering 2,200 sq. m, two of which are covered. This layout gives the vehicles wide exposure. A second building comprises office space as well as a work and repair shop. The carwash tunnel, located a little away from the central forecourt, includes a washing water recycling station and compressors needed to produce compressed air for the entire site. The extraction of steam vapour from the work and repair shop is outsourced to eliminate all stray noise. The Leuba group is committed to environmental protection and consumes only renewable energy. The Noville building is connected to an off-site heating system while the lighting system is fitted exclusively with LEDs. Dynamic management of second-hand car sales Michel Santus, technical, marketing and communication director, points out when the decision to build the centre at Noville was taken; his group had a fleet of 600 vehicles. When the first pickaxe struck, its fleet was down to 150 vehicles. This could cast doubt as to the usefulness of the new facility but it is also confirmation of the contrary since the decrease meant the sale of 450 second-hand cars. The group pursues a proactive policy to sell second-hand vehicles.
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The nine garages, excluding the one at Noville, each buy back second-hand vehicles, which boosts new vehicle purchases. The Noville centre imports second-hand cars from abroad and supplements its offering with vehicles that other garages cannot keep for want of space. All vehicles, wherever they may be, are entered in the company’s database and all the group’s branches may consult their identity. This organisation makes Noville the largest second-hand vehicle sales centre in French-speaking Switzerland with a range of vehicles of all makes; the vehicles are two to three years old, have an average of 30,000 to 50,000 kilometres on the clock and sell for between 10,000 and 100,000 Swiss Francs. The group’s executives, encouraged by market research studies, have projected sales volume of 600 vehicles in the first two years of business, increasing to 800 to 900 vehicles in subsequent years. The Leuba group Founded in 1946 in Yverdon, the Leuba group, currently based in Renens, runs garages in addition to the one in Renens: La Tourde-Peilz, Lausanne, Yverdon-les-Bains, Aigle, Chavannes-prèsRenens, Morges, Cortaillod, Delémont and the latest, opened this summer, in Noville. The group has remained a family business with 360 employees and 65 apprentices. It sells seven makes of vehicles: Mercedes, Smart and Mazda, which are in almost all the garages, as well as Hyundai, Seat, Volvo and Jeep depending on the trading areas. In 2014, the group sold 2,650 new vehicles and 1,530 second-hand vehicles. The Leuba group imports second-hand vehicles from Germany, Spain and Belgium to meet the needs of customers in Swiss-speaking Switzerland, unlike second-hand vehicles which are traded in as part of the sale of a new vehicle whereby the garage must take back the used vehicle in order to sell a new car. n
>>> Find out more on www.groupe-leuba.ch
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Chacun doit contribuer à faire appliquer les règles vitales dans la construction.
Texte : Jean-Luc Alt I Photos : © SUVA I Traduction : AVK TRAD
ARCHI NEWS
SUVA
«Vision 250 vies» 60 % d’accidents mortels en moins! En 2010, la Suva lançait son programme de prévention contre les accidents professionnels « Vision 250 vies ». Le but de ce programme: diminuer de moitié le nombre d’accidents mortels et graves entre 2010 et 2020. A mi-chemin, un constat s’impose: le nombre général d’accidents professionnels est en baisse continuelle; une tendance nettement plus discrète pour les accidents mortels. Chaque année, 180 000 personnes (moyenne sur dix ans) assurées à la Suva sont victimes d'un accident professionnel et plus de 80 meurent des conséquences de leur accident (35 pour les ouvriers œuvrant dans la construction et le génie civil, tous métiers confondus).
Préserver des vies
Au-delà des chiffres, il y a des hommes et des comportements. Il y a des ouvriers, des collègues de travail, des patrons d’entreprise, des entrepreneurs, des maîtres d’ouvrage, des ingénieurs et des architectes, qui peuvent tous apporter une contribution en matière de sécurité au travail et permettre ainsi à chacun de rentrer en bonne santé à la fin d’une journée de labeur. Cette contribution, c’est la « Vision 250 vies » de la Suva. Ce programme de prévention a pour objectif de préserver 250 vies entre 2010 et 2020 en diminuant de moitié le nombre des accidents mortels avec le soutien de tous les intervenants professionnels.
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ARCHInews
60% fewer fatal accidents In 2010, Suva launched its «Vision 250 lives» programme to prevent occupational accidents. The programme aims to half the number of fatal and serious accidents at the workplace between 2010 and 2020. Half way through the programme, the total number of occupational accidents is in continuous decline although his trend is far less marked for fatal accidents. Each year, over an average period of ten years, 180,000 people insured with Suva suffer an occupational accident and over 80 die from the consequences (35 of which work in the construction and civil engineering industries). Preserving lives Beyond the figures are men and women and their attitudes. There are manual workers, work colleagues, CEOs, entrepreneurs, local authorities, engineers and architects all of whom can contribute to ensuring a safe work environment and to making sure that everyone can return home safely and in good health at the end of the working day. This is the contribution made by Suva’s «Vision 250 lives» accident prevention programme. Its aim is to preserve 250 lives between 2010 and 2020 by halving the number of fatal accidents at the workplace with the support all corporate and industrial stakeholders.
Cette vision repose sur deux éléments-clés indissociables: la charte de sécurité et les règles vitales édictées en fonction des différents métiers. Deux éléments qui s’appuient encore sur les bases légales et les obligations des intervenants en matière de sécurité et en fonction de leur responsabilité.
Une volonté publique
La charte de la sécurité est une déclaration de volonté publique de l'ensemble des parties prenantes qui s'engagent à observer et à faire appliquer systématiquement les «règles vitales» de la Suva. Elle rappelle à chaque intervenant la nécessité de stopper ou faire stopper les travaux en cas de risque et de non-respect des règles vitales, de sécuriser l’endroit, puis de faire reprendre le travail. A ce jour, la charte a été signée par plus de 1000 entreprises visionnaires et soucieuses de la santé de leurs collaborateurs.
Dix-neuf sets de règles vitales
La Suva a édicté, jusqu’au début 2015 et avec le soutien des branches concernées, dix-neuf sets de règles vitales s’adressant aux activités à haut risque. Elle doit maintenant pouvoir compter sur l’appui des différents corps de métiers, à tous les niveaux hiérarchiques, pour faire connaître, implanter et faire vivre ces règles vitales au sein des entreprises: une condition sine qua non pour éviter des drames humains et diminuer le nombre des accidents mortels.
Des accidents évitables
Les analyses des accidents professionnels mortels de ces cinq dernières années démontrent que dans 60 % des cas au moins, une règle vitale n’avait pas été suivie. Et si l’on ne tient pas compte des accidents de la route (toujours dans le cadre professionnel), ce chiffre monte à 72 %... Près de trois accidents sur quatre auraient été évités si les règles vitales avaient été suivies.
This vision is based on two key and inseparable pillars: the Charter on Safety at Work and key rules and procedures issued according to different trades and professions. These pillars in turn rest on legal principles and on obligations to be met by stakeholders with regard to safety at work and their liability. A mission statement The safety charter is a mission statement signed by the various stakeholders who commit to observing and to applying Suva’s «key rules» at all times. By signing the Charter, each signatory undertakes to stop work in the event of a hazard, to make the work site safe and to resume work. Hitherto, the Charter has been signed by over 1,000 companies who share Suva’s vision and concern for the health and well-being of their employees. 19 sets of key rules and procedures Until the beginning of 2015, Suva, supported by the different industrial sectors concerned, has issued 19 sets of key rules and procedures to follow in high-risk activities. It must now obtain the support of the different trades and professions at all levels of management so as to spread, establish and implement these key rules and procedures within companies: this is essential to prevent injuries and reduce the number of fatal accidents at the workplace. Accidents that can be avoided Studies of occupational accidents in the last five years reveal that in at least 60% of cases, a key safety procedure was not observed. If we disregard traffic accidents related to work activities, this figure increases to 72%. Nearly three accidents out of four could have been avoided if basic safety rules and procedures had been followed. Unfortunately, the causes of a serious or fatal accident at the workplace are numerous (stress, time pressure, negligence). These key rules and procedures remind us that the life of an employee cannot be compromised. Suva’s «Vision 250 lives» programme reminds us that people work to earn a living, not to lose their lives! n
Stress, pression de temps, manque de systématique: les raisons qui peuvent découler sur un accident grave ou mortel sont malheureusement nombreuses. Les règles vitales sont là pour nous rappeler que la vie d’un travailleur, père de famille peut-être, ne souffre d’aucun compromis. Avec sa « Vision 250 vies », la Suva tient à rappeler que les personnes travaillent pour gagner leur vie, pas pour la perdre! n Jean-Luc Alt Suva Communication d’entreprise
La sécurité au travail est également une affaire de planification.
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L’attractivité
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Texte: Ignaz Miller Traductions: Jérôme Ferry, AVK TRAD
réinventée…
Les effets de lumière étaient jusqu’ici l'apanage de l'architecture. Mais l’horlogerie se met, elle aussi, à exploiter tout le potentiel qu’ils recèlent en termes d’attractivité, sans pour autant négliger la couleur. Ces six modèles en sont l’illustration : Reinvented appeal Until now, lighting effects have been the preserve of architecture. Today, watch makers are exploiting their appeal without overlooking colours, as the following six models confirm
▼ Lady Fabergé
▼ TAG Heuer Carrera Clara Delevingne
Proposés dans un bleu, un vert et un rouge soutenus, ainsi que dans un rose plus discret, les modèles de la nouvelle collection Fabergé insufflent un nouvel élan à la montre dames classique. Or blanc ou rosé, avec lunette sertie et cadran émaillé mais aussi un mouvement mécanique d’aujourd’hui, avec remontage automatique. Une nouvelle collection éblouissante.
Jean-Claude Biver ne laisse rien au hasard. Pour cette Carrera édition spéciale dédiée au top modèle britannique Clara Delevingne, il employa les grands moyens : 72 diamants, un très chic cadran noir avec appliques or rosé. Sans oublier le revêtement Super-Luminova®. Le message est on ne peut plus clair. TAG Heuer Carrera Clara Delevingne: Jean-Claude Biver leaves nothing to chance. For this special edition Carrera watch which is dedicated to British top model Clara Delevingne, he has pulled out all the stops: 72 diamonds, an ultra chic black face with pink gold mountings and a Super-Luminova® cladding. The message is crystal clear.
Comes in vivid blue, green, red and more discrete pink colours. The offerings in the new Fabergé collection, which feature white and pink gold, an inlaid lens, an enamelled face, a contemporary mechanical movement and automatic winding, breathe new life into traditional women’s watches. This new collection is dazzling.
▲ De Grisogono Tondo by Night
Virtuose de la couleur et des effets spéciaux, Fawaz Gruosi n’hésite pas à se lancer dans les combinaisons insolites. La Tondo by Night en est un bel exemple. Perlée et réalisée dans un matériau photoluminescent à base de fibre de verre, cette spectaculaire création est la concrétisation d’une idée lumineuse du patron de la maison De Grisogono. Une idée donc déjà prise. Fawaz Gruosi, a virtuoso of colour and special effects, likes to experiment with unusual combinations. LaTondo by Night is a striking example.This spectacular creation, which is pearlised and executed in a photo-luminescent material based on fibreglass, is the culmination of a bright idea conceived by the head of De Grisogono.
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▼ Rolex Yacht Master Avec sa lunette tournante et la luminosité de ses appliques, ce n’est pas une « Regatta » mais bel et bien une montre de plongée. Le poli des chiffres de la lunette (satinée) et la métallique beauté du cadran font que même hors de l’eau, la Yacht Master attire les regards. Un grand classique. With its rotating lens and bright mountings, is not a «Regatta» but a diving watch. The polished digits on the smoothed lens and the metallic beauty of the dial are particularly eye-catching, even out of the water. A great classic.
▲ Panerai Luminor Marina 8 Days
▲ Breitling Superocean II
Fort de sa solide expérience en tant que manager du Groupe Richemont, Franco Cologni a le mérite d’avoir relancé une grande marque italienne de montres de plongée pour professionnels. Une marque qui n’était connue que de quelques initiés. Avec la Luminor Marina 8 Days, la compétence sous-marine Panerai apparaît au grand jour.
Nul ne contestera que hors de l’eau aussi, elle fait sensation, grâce surtout au blanc éclatant de son bracelet caoutchouc et de son cadran. Cette Superocean II est la version la plus aboutie d’un grand classique, créé en 1957. L’exemplaire attractivité de ce nouveau modèle tient notamment au poli des chiffres de la lunette (satiné). Son homologation comme montre-chronomètre la place sous les feux de la rampe.
Franco Cologni, non-executive director of the Richemont group, is merited with the relaunch of a leading Italian brand of diving watches for professionals. Hitherto, only a handful of initiates have been familiar with the brand. With the Luminor Marina 8 Days model, Panerai’s expertise in underwater watches has been leveraged with brilliant effect.
Without doubt, this watch is a sensation and not only out of the water, thanks to its sparkling white rubber bracelet and dial. This Superocean II watch is the most accomplished version of a major classic that was launched in 1957. The exemplary appeal of this new model lies in the polished digits on its smoothed lens. Its approval as a stopwatch propels it into the limelight!.
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INTER VIEW Interview réalisée par : Ignaz Miller I Traductions : Jérôme Ferry, AVK TRAD
Karl Friedrich Scheufele « Chacun de nos nouveaux modèles est appelé à devenir un grand classique. » Ce qu’entend Karl-Friedrich Scheufele (co-président de la maison Chopard) par indispensable congruence de la forme, du contenu, de l’apprentissage sur le long terme et du souci du moindre détail ; et comment il voit la haute horlogerie de demain.
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Comme nous avons pu le constater lors de notre visite du « Chopard Forum », rue duTemple, à Fleurier, vous avez le sens de la forme et des couleurs ! Je pense notamment à l’Engine One… Ce sens de l’esthétique, comment vous est-il venu ?
«Each of our new models is destined to become a great classic».
Je dois dire que j’ai un goût inné pour l’expression par l’image. Ce goût, j’ai pu le développer surtout grâce aux cours de dessin que m’a donné un ancien professeur de mon père. Des cours ponctués d’intermèdes pianistiques… Je revois encore le piano à queue noir dans l’atelier, et le cocker anglais, noir lui aussi. Cet ancien professeur m’a inculqué ce principe essentiel suivant : « Pour bien dessiner il faut savoir observer. » C’est à lui que je dois en grande partie mon sens de l’observation et ma capacité à cerner l’essentiel. Après ma formation à l’Ecole internationale de Genève, j’ai suivi une formation d’apprentissage accéléré en orfèvrerie où nous avions au moins une journée et demie de cours par semaine sur l’art sous toutes ses formes – de la sculpture à la joaillerie.
During our visit to the «Chopard Forum» on the rue du Temple in Fleurier, we noticed that you have a sense of form and of colours. I am especially thinking of the Engine One collection. How did you acquire your aesthetic sense ?
Comment s’est forgée votre représentation du monde quant à l’esthétique ? Elle s’est forgée sur la base de ces cours intensifs sur l’art. J’ai aussi beaucoup dessiné, quand j’en avais le temps… Aussi, lors de mes déplacements, je m’arrange toujours pour trouver le temps d’aller dans les musées. J’aime regarder chacune des œuvres exposées car, en matière d’art, je n’ai pas de préférences, toutes les époques m’intéressent.
Comment s’établit le lien entre cela et la maison Chopard ? Il s’établit via mon ressenti personnel, comme ce fut encore le cas aujourd’hui lors de notre réunion sur les prototypes des modèles prévus pour l’an prochain. Je suis extrêmement vigilant sur le design, y compris concernant le cadran, les aiguilles et la couronne. J’estime qu’un beau mouvement d’horlogerie mérite un beau boîtier et réciproquement.
De la collection Haute Joaillerie aux Happy Diamonds, et de la L.U.C Engine One/Triple Certification à la Mille Miglia : comment faites-vous, au niveau du design, pour insuffler à chacun de vos nouveaux modèles le style Chopard ? Chaque nouveau modèle part d’une idée répondant aux critères de l’esthétique classique. Cette idée de départ doit bien évidemment être la bonne. La qualité de finition est elle aussi primordiale. En effet, la personne qui, après avoir vu une montre Chopard dans un magazine, vient la découvrir en boutique, ne doit être déçue ni par l’esthétique ni par la sensation au toucher. Pour juger de la qualité d’un objet, le regarder ne suffit pas. Il faut aussi le toucher, tester les sensations qu’il procure. Cette règle vaut pour toutes nos collections. Acquis au fil des ans, notre sens du design fait que chacun de nos nouveaux modèles est appelé à devenir un grand classique. Ainsi, dans vingt ans, la L.U.C Engine One sera aussi attractive qu’elle ne l’est aujourd’hui. Lancée en 1976 – il y aura bientôt 40 ans – la Happy Diamonds est aujourd’hui un grand classique de la Maison. Le fait qu’elle ait fait l’objet de vives critiques lors de son lancement prouve que nous savons oser, sortir des sentiers battus…
Vous dirigez la maison Chopard en étroite collaboration avec votre sœur ? Comment vos discussions avec elle sur l’esthétique se déroulent-elles ? Avec ma sœur, et mon épouse, nous nous voyons régulièrement pour discuter de chaque projet. Nos discussions étant basées sur la libre expression et donc très ouvertes à la critique, il arrive que des idées initialement prometteuses soient finalement rejetées. Mais il arrive aussi que des propositions visant à les améliorer, permettent de les conserver. Cet esprit critique qui nous anime est très important car, notre objectif majeur étant l’attractivité, toute nouvelle idée de produit doit être examinée à la loupe et dans le cadre de discussions où la critique objective doit être la règle.
Quand vous songez à la nouvelle génération qui prendra la relève, avez-vous le sentiment qu’il y aura un changement radical dans la perception de l’esthétique, ou que les nouveaux changements s’inscriront dans la continuité ? L’approche adoptée par mon fils m’amène à vous répondre que nous allons plutôt vers une continuité dans le changement que vers une révolution au vrai sens du terme. Sa vision des choses est claire et précise, avec une préférence pour les formes classiques mais plus compactes que celles choisies jusqu’ici. Je ne vois par ailleurs aucun signe annonciateur de grandes mutations dans le monde de l‘horlogerie. Et l’i-watch, me direz-vous ? Elle vise selon moi plutôt un public qui, jusqu’ici, ne s’intéressait guère aux montres. De plus, contrôler tous les jours sa pression artérielle ou la quantité d’énergie dépensée : est-ce vraiment indispensable ? J’en doute… Bref, je ne vois pour l’instant aucun grand changement structurel dans le segment de la haute horlogerie se profiler à l’horizon. n
What does Chopard co-president Karl-Friedrich Scheufele mean by the essential congruence between design, content, long-term training and meticulous attention to detail ? How does he see the future of luxury watch-making ?
I admit to having an innate liking for expression through images. I developed this liking through the drawing lessons that one of my father’s former teachers gave me. The lessons were punctuated by interludes at the piano. I can still see the black upright piano in the studio and the English cocker spaniel that was also black. That teacher taught me a fundamental principle, namely that «To draw well you have to know how to observe». I largely owe my sense of observation and my ability to grasp the essential to him. After studying at the International School of Geneva, I did an intensive apprenticeship course in the silver and goldsmith’s trade during which we had at least one and a half days of lessons per week on all forms of art, from sculpture to jewellery.
How did your aesthetic perception of the world develop ? It developed from my intensive art courses. I did a lot of drawing when I had the time. During my travels I always made a point of finding the time to visit museums. I enjoy looking at each work exhibited because I have no preferences in art. All periods in the history of art interest me.
How did the link between that aesthetic perception and Chopard originate ? It originates from my personal feeling, as was the case today during our meeting on prototypes of models that are planned for next year. I am very attentive to form, including to the face, hands and crown of a watch. I believe that a beautiful watch movement deserves a beautiful case and vice versa.
How to you manage to instil the Chopard style of design in your collections from Luxury Jewelry to Happy Diamonds and from L.U.C. Engine One/Triple Certification to Mille Miglia ? Each new model starts with an idea that meets standard aesthetic criteria. This initial idea must naturally be sound. Finish quality is also essential. The person who after seeing a Chopard watch in a magazine then discovers it in a store must not be disappointed by the aesthetics or by the touch. It is not enough to look at an object to assess its quality. You also have to touch it, to test the sensations that it produces. This rule holds for all our collections. Our sense of design, acquired over many years, means that each of our new models are destined to become a great classic. Twenty years from now, the L.U.C Engine One collection will be as attractive as it is today. The Happy Diamonds collection, which will soon celebrate its fortieth anniversary since it was launched in 1976, is today a great Chopard classic. The fact that it was severely criticized during it was launched proves that we take risks, that we go off the beaten track.
You manage Chopard in close tandem with your sister. Can you comment on your discussions regarding aesthetics ? My sister, my wife and I meet regularly to discuss each project. Our discussions are frank and open! Sometimes ideas that first seemed promising are ultimately rejected, but ideas are also sometimes kept following suggestions to improve them. This critical approach is very important since our main aim is to create appeal: new product concepts must be carefully examined in discussions in which objective criticism must be the rule.
When you think of the new generation that will take over, do you feel that there will be a radical change in the perception of aesthetics or that the new changes will be part of a continuous process ? The approach adopted by my son prompts me to reply that as far as change is concerned the trend is one of continuity rather than a revolution in the strict sense. He has a clear and precise vision with a preference for classical designs which are more compact than previously. I see no sign heralding major change in the watching-making industry. So what about the i-watch ? In my view, it targets an audience that has shown little interest in watches until now. I doubt whether it is really essential to check your blood pressure or the amount of energy you consume every day ? In short, I see no major structural change on the horizon in the luxury watch industry. n
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ARCHI design
Texte : Architectes.ch l Photos : MIDO l Traduction : AVK TRAD
Quand l’architecture investit les montres Le 30 septembre dernier, l’urne s’est refermée sur le concours de design horloger organisé par Mido, une marque installée au Locle et membre du groupe Swatch. Trois projets de montres ont été soumis au public pendant deux mois par le biais d’un site internet (http://contest.mido.ch). Ils ont été réalisés par trois designers sur le thème imposé de Big Ben. En votant, le public participait également au concours doté d’un voyage à Londres et de plusieurs exemplaires de la montre lauréate. Le résultat du concours – que nous ignorons au moment de mettre sous presse – sera dévoilé en octobre lors d’une cérémonie à Shanghai. Le designer gagnant verra sa montre mise en production par Mido. Quant aux participants, les gagnants seront tirés au sort parmi toutes les personnes qui auront contribué au choix final. Cette expérience de concours est un premier test pour Mido. Pour le réaliser, la marque a fait appel à des designers qui s’étaient déjà fait remarquer dans le monde de l’horlogerie. Le design des collections Mido rend ainsi hommage à certains des monuments les plus célèbres de la planète: la collection All Dial puise son inspiration dans le Colisée de Rome, la collection
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ARCHIdesign
Watch makers draw inspiration from the world of architecture Voting closed on 30th September in the watch design competition organised by the Mido brand based in Locle and a member of the Swatch group. The general public was asked to judge three watch design projects during two months on Internet website http://contest.mido.ch. The projects were developed by three designers on the given theme of Big Ben. By voting, the general public also participated in the competition, which offered a trip to London and several watches of the winning designer. The result of the competition, which is currently unknown as we go into press, will be announced in October during a ceremony in Shanghai. The watch of the successful designer will be produced by Mido. The prize- participants who contributed to the selection of the winner will be awarded prizes by drawing lots. This competition is an initial test for Mido. To organize it, the brand called on designers who have already gained prominence in the watchmaking industry.
Great Wall s’inspire, quant à elle, de la Grande Muraille de Chine, sans compter la collection Multifort qui fait écho au Pont du port de Sydney, ou encore la collection Baroncelli dont le design rend hommage à la célèbre Galerie Vittorio Emmanuele II de Milan ainsi qu’à l’Opéra de Rennes.
Mido’s watch designs pay tribute to some of the world’s most famous monuments: the All Dial collection draws inspiration from the Coliseum in Rome, the Great Wall collection from the Great Wall of China, the Multifort collection from the Sydney Bridge and the Baroncelli collection from the famous Vittorio Emmanuele II Gallery in Milan and Rennes Opera.
Mido et l’architecture
Mido and architecture
La création de montres inspirées de monuments marquants de l’architecture, tels que le Colisée, la Grande Muraille de Chine ou Big Ben n’est que la conséquence du très grand attrait de la marque pour cet art des formes et des volumes.
Watches inspired by architectural landmarks, such as the Coliseum, the Great Wall of China or Big Ben reflects the brand’s keen interest in the forms and volumes of architecture.
L’acmé de cet intérêt s’est située en janvier 2014 quand Mido a conclu un partenariat avec l’Union internationale des architectes (UIA), le principal réseau mondial des professionnels de l’architecture. Cet accord marque une communauté de valeurs partagées par la marque horlogère et par la principale fédération mondiale d’organisations nationales d’architectes. A l’occasion de cet accord, Franz Linder, président de Mido, insiste sur la cohérence dans la stratégie défendue par la marque depuis sa création. Il souligne la crédibilité de Mido dans le monde de l’architecture et réaffirme les valeurs essentielles qui ont fait la réputation de la marque: un design conçu pour durer au-delà des modes, fondé sur la qualité et l’innovation technique. Sous le slogan A mark of true design, Mido intensifie son dialogue avec l’architecture mondiale grâce à ce partenariat avec l’institution mondiale. La marque se voit ainsi étroitement associée aux activités de l’UIA, en particulier lors des grands événements internationaux qui rassemblent les principaux acteurs de l’architecture contemporaine. La marque honore les lauréats de l’Union internationale des architectes. En août 2014, c’est l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei qui se voit récompensé par la médaille d’or de l’UIA, la distinction la plus prestigieuse. Sa célébrité est due, en Europe, à la fameuse pyramide du Louvre (1989) mais il a aussi signé des œuvres majeures telles que le Musée national des arts de Washington (1978), le Johnson Museum of Art de New York (1973), ou encore le Musée d’art du Qatar à Doha (2008) pour ne citer que les plus importants.
This interest reached a climax in January 2014 when Mido signed a partnership agreement with the International Union of Architects (UIA), the world’s leading network of architecture professionals.This agreement lays down a set of values shared by the brand and by the world’s leading federation of national organisations of architects. On signing this agreement, Franz Linder, CEO of Mido, stressed the consistent strategy pursued by the brand since it was founded. He underscores Mido’s credibility in the world of architecture and reasserts the core values which have forged the brand’s reputation: a brand that outlives fads and fashions and that is based on quality and technical innovation. Under its «A mark of true design» slogan, Mido seeks to develop its dialogue with the world of architecture. The brand plans to work closely with the UIA, in particular during major international events which bring together key stakeholders in contemporary architecture. The brand honours UIA prizewinners. In August 2014, the UIA awarded Sino-American architect Ieoh Ming Pei the gold medal, its most prestigious distinction. His celebrity in Europe is due to the famous Louvre pyramid (1989) but he has also designed other major works such as the Washington National Museum of Arts (1978), the New York Johnson Museum of Art (1973) and the Qatar Museum of Art in Doha (2008). Joseph Rykwert, the British architect, historian and art critic, won the Jean Tschumi Prize in 2014. He is one of the most influential theorists of his generation. For over 60 years, his knowledge and innovative ideas have changed the way architects relate to the past and how they perceive and conceive space, buildings and towns. n
Joseph Rykwert, architecte, historien et critique britannique, est le lauréat du Prix JeanTschumi 2014. Il est l’un des théoriciens les plus influents de sa génération. Durant plus de soixante ans, son érudition et ses orientations novatrices ont radicalement changé la relation des architectes avec le passé, ainsi que leur perception et leur conception de l’espace, des édifices et de la ville. n
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ARCHIdesign
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ARCHI design
Eric Giroud « L’architecture m’aide énormément. J’ai complètement adopté la méthode de travail pour créer des montres sur la méthode de travail d’un architecte. » « Le projet est inspiré de la façade néo-gothique pour le cadran et le tracé géométrique de la boîte. L’utilisation du bronze pour certains éléments est un clin d’œil à la matière de la cloche. Le dessin de la rosace centrale du cadran de l’horloge est repris pour un décor sous la glace de fond. » Architecte, designer, collectionneur d’art contemporain, Eric Giroud a toujours vécu dans les milieux artistiques et culturels. Passionné de dessin et mélomane, il étudie la musique jusqu’à ses 20 ans, puis l’architecture dont il fait son métier jusqu’à la trentaine. Au retour d’un long voyage au Sénégal, installé, il expérimente le graphisme, le packaging et le design de produits auprès d’agences créatives en Suisse et dans le monde. Passion et travail fusionnent lorsqu’il fonde son agence de design à Genève en 1998. Le monde horloger devient alors son territoire d’expression favori. Il collabore avec de grands acteurs et de grands noms de l’horlogerie. Son travail a été récompensé par de nombreux prix.
Eric Giroud «Architecture has been instrumental to me. When I design my watches I fully apply the working methods of an architect». «The dial and geometric outline of the case was inspired by the neogothic facade. The use of bronze for some parts suggests the material of a church bell. The central rosette on the clock dial is repeated in the decor under the bottom glass cover». Eric Giroud, who is an architect, designer and collector of contemporary art, has always moved in artistic and cultural circles. A design aficionado and music lover, he studied music up to the age of 20 and then architecture that he made his profession until his mid thirties. On returning from a long trip to the Senegal, he experimented with graphic art, packaging and product design with design agencies in Switzerland and around the world. Passion and work merged when he founded his own design agency in Geneva in 1998. Watches then became his preferred mode of expression. He worked with leading manufacturers and names in the watch-making industry. His creations have received numerous awards.
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Sébastien Perret « Un élément-clé, c’est le rond dans le carré… Pour nous, le défi était de faire transparaître le carré mais dans une montre qui paraît ronde. » « Epurer sans dénaturer le style néo-gothique ! Serait-ce la quadrature du cercle ? (…) Pleins et déliés, ombres des orifices, lumière du cadran qui se dévoile dans une vision circulaire du temps s’inscrivant dans le carré. » Après diverses formations, toutes orientées vers le dessin, l’horlogerie et la bijouterie, Sébastien Perret rejoint son père dans le Jura suisse pour l’épauler dans une entreprise de terminaison horlogère haut de gamme. C’est là qu’il découvre tous les processus de la réalisation de prototypes à la production micromécanique industrielle. En 2002, sollicité par certaines des marques horlogères clientes de son père, il fonde Etude de Style et s’installe à Neuchâtel. Etude de Style, à l’encontre du designer souvent considéré comme un « architecte de l’objet», privilégie une approche qui consacre l’ensemble de ses compétences en amont des projets, dans une discrétion absolue, en mettant en avant le produit, son univers de présentation et la marque qui le propose.
Sébastien Perret «A key element is the circle in a square… Our challenge was to represent a square but in a watch that appears as round». «The aim is to simplify without betraying the neo-gothic style, to express the quadrature of the circle, the down strokes and the upstrokes, the shadows of orifices and the light of the dial which appears in a circular vision of time that is in the square». After training in design, watch making and jewellery, Sébastien Perret joined his father in the Swiss Jura to support him in a top range watch finishing business. There he discovered all the processes involved in the manufacture of a watch, from the production of prototypes to micromechanical production on an industrial scale. In 2002, at the request or his father’s clients, he founded Etude de Style and settled in Neuchâtel. Etude de Style, unlike the designer who often regarded as an «object architect», prioritizes the skills and competences upstream of watch production by emphasizing the product, its presentation and the brand.
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Lorenzo Vallone « Ce qui m’a "illuminé" en effet, ça a été l’intégration qu’il y a dans le tour du cercle de la "montre" (l’horloge) dans la structure très linéaire, très carrée. » « En équilibre entre le «corps» droit et imposant de la tour poussée vers le ciel et le «cœur» circulaire de l’horloge du Big Ben, mon concept réunit ces deux visions dans un projet qui fait vibrer l'harmonie des contrastes entre les lignes droites et les courbes. » Créateur, directeur artistique et professeur, le designer italien Lorenzo Vallone est persuadé que la compréhension du temps et de la société sont les facteurs essentiels pour générer l'inspiration juste qui permettra la conception d’un objet tangible et reconnaissable. Depuis 1998, Creative Design Studio, qu’il a fondé à Genève, travaille, avec de nombreuses manufactures horlogères spécialisées dans les segments de haut niveau, tant pour le design de montres, de bijoux ou d’accessoires de mode. La motivation du designer est un idéal de beauté formelle et fonctionnelle qui résiste au temps, aux excès et aux chaos de la vie. Qui permet aux objets créés d’acquérir presque une signification spirituelle.”
Lorenzo Vallone «What I find «illuminating» is the integration that exists in the circularity of a watch, in its very linear and right-angled structure». My concept, which strikes a balance between the right-angled and imposing «body» of the tower pointing towards the sky and the circular «heart» of the Big Ben clock, combines both these visions in a project which causes the harmony of contrasts to vibrate between the straight lines and the curves». Italian designer Lorenzo Vallone, who is a designer, artistic director and professor, is convinced that understanding time and society is essential to finding the inspiration needed to design a tangible and recognizable object. Since 1998, Ultravision Design, that he founded in Geneva, has worked with many upmarket watchmakers in the design of watches, jewellery or fashion accessories. The designer is driven by his ideal of a formal and functional beauty that withstands the passage of time and the excesses and chaos of modern life, enabling the objects he creates to take on an almost spiritual meaning”.
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LA NOUVELLE JAGUAR XE À PARTIR DE CHF 40’800.— RESSENTEZ LA FORCE DE L’INNOVATION. Jamais une JAGUAR n’avait été si compacte et si exaltante. L’architecture en aluminium, les moteurs Ingenium et le design affirmé imposent une nouvelle référence dans la catégorie moyenne premium. Découvrez la JAGUAR XE révolutionnaire dans le cadre d’une course d’essai chez nous.
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ARCHI tecture
DIZAG atelier d’architecture à Roanne - France
dgA Daniel Garcia ARCHITECTE à Gland - Suisse
Texte : André Jaunin I Photos : Adrien Barakat I Traduction : AVK TRAD
Sur les rives du Léman Un vaisseau de béton et de lumière Il est des villas dont la fonction première semble de faire rêver. Sur les rives du Léman, ce vaisseau de béton, tout de lumière et de transparence, assure à ses occupants une vue sur le lac telle qu’en rêve la majorité des riverains du Léman.
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ARCHITECTURE architectes.ch I N.6 I automne / hiver 2015
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Tout de légèreté et de lumière, le bâtiment est accessible de plain-pied aux deux niveaux.
Imaginez ! Vous entrez dans une cour rectangulaire arborisée, protégée par deux ailes de béton et agrémentées à gauche d’une lame d’eau qui peut servir de jacuzzi et, à droite, d’un jardin japonais. Vous garez votre voiture avec le choix d’entrer de plain-pied dans la zone à vivre ou – ascenseur à voiture oblige – de remiser votre véhicule dans le garage souterrain. Pénétrons maintenant au rez supérieur de l’immeuble tout de longueur, de lignes pures et de vitrages coulissants. La dalle « volante » qui sert de toit prend appui – hormis le noyau central – sur les quatre angles : au nord sur les éléments qui bordent la cour, au sud sur un élément en dur et une sculpture monumentale d’acier. La dalle déborde largement l’espace à vivre dont toutes les parois sont vitrées. Ce niveau regroupe salon, salle à manger, cuisine, coin télévision et bureau. Un patio intérieur permet la liaison entre les niveaux et joue le rôle de puits de lumière. Intérieur - extérieur Caractéristique de ce niveau, il n’y a pas de réelle limite entre les espaces intérieur et extérieur. En été, toutes les parois
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Un escalier métallique forgé d’une seule pièce: il amortit le pas de l’utilisateur.
ARCHITECTURE L’étage à vivre à la belle saison. On distingue les deux rails qui permettent de refermer le salon quand le thermomètre baisse. A droite, la sculpture en acier corten: belle et fonctionnelle.
sont coulissantes et autorisent une ouverture totale. En hiver, vitres refermées sur un espace plus restreint que celui que délimite le toit, la zone à vivre happe la lumière de partout et bénéficie, sur trois côtés, d’une gigantesque terrasse – près de 300 mètres carrés – dont une partie est protégée par le toit sur le devant et les côtés. A l’ouest de la terrasse, une œuvre d’art en acier corten filtre la vue. Ce bloc de vingt-cinq centimètres d’épaisseur fabriqué en France – fierté des ouvriers qui l’ont réalisé à Rive-de-Gier (Loire) – soutient le toit et joue avec le soleil couchant. Le patio intérieur permet de gagner le niveau inférieur où se situe la zone familiale plus intime. Profitant de la large terrasse, ce niveau décroche et offre une grande surface au sol. Toutes les chambres donnent au sud, avec vue sur le lac, une orientation qui assure leur tranquillité visuelle et sonore. Cinq chambres d’enfants, toutes identiques, sont contiguës. Elles sont séparées par des parois coulissantes qui, ouvertes, permettent de constituer un espace de jeu de grandes dimensions. L’espace parental, une salle de fitness, une chambre
d’amis avec accès privatif, un petit studio complètent ce niveau. Une cave à vin aménagée, le garage pour plusieurs véhicules et les locaux techniques sont situés dans la partie enterrée de ce niveau. Chaleureux béton La réussite du projet est le fruit d’une longue collaboration – près d’un an – entre le client et l’architecte. Le résultat est la démonstration que le béton, qui a la mauvaise réputation d’être un matériau triste et froid, peut aussi permettre de réaliser des espaces à vivre chaleureux. D’autant plus accueillants que tous les détails en ont été pensés avec un soin pointilleux. L’homogénéité des matériaux choisis : travertin et pitchpin – de récupération – pour les sols, béton brut traité et verre pour les murs, aluminium pour les encadrements, zebrano pour les parois et les meubles fixes. Les portes, de toute hauteur sans encadrement ni poignée, pivotent sur un axe et se fondent dans les parois de bois ou de béton. Tous les chanceux qui ont pu visiter ce bateau de béton s’accordent à souligner le confort et le bien-être que l’on ressent dans cette maison d’exception.
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Maison passive et domotique La volonté du propriétaire était de limiter l’impact environnemental de la construction. Il a décidé de jouer le grand jeu : une isolation de 25 centimètres, du verre triple partout, 250 mètres carrés de panneaux photovoltaïques, 60 mètres carrés de panneaux thermiques, un puits canadien de 36 mètres, une pompe à chaleur alimentée par trois forages, quatre cuves isolées d’accumulation d’eau chaude, une ventilation forcée avec récupération de chaleur. Le tout est contrôlé par informatique avec des règles subtiles qui assurent confort et économie de calories importées. Le propriétaire de cette villa a des idées bien arrêtées : il n’aime pas les interrupteurs. Il a donc fait installer un outil perfectionné de pilotage domotique qui contrôle l’entier de la maison à partir d’un smartphone ou de tablettes noyées dans les parois : portail, portes, lumières, ascenseur à voiture, chauffage et même le lissage de la production électrique des panneaux photovoltaïques.
La cour est cernée par la fontaine à gauche et un local de rangement à droite, éléments qui soutiennent la dalle «flottante» du toit. En médaillon, l’œuvre en acier corten a la même fonction dans l’angle sud-ouest.
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Architecture
Douceurs lémaniques Il serait réducteur de terminer la visite sur les éléments techniques, l’hospitalité de la maison et de son environnement vont bien au-delà des performances techniques. Descendons donc jusqu’au bord du lac par un engazonnement en pente douce. Le passage public et douanier est respecté. Une terrasse d’été vous y attend, équipée de tout ce qui est nécessaire pour un repas en plein air sans allers et retours jusqu’à la cuisine principale. Installé comme à l’arrière d’un bateau, vous bénéficiez d’une vue de carte postale, du Moléson au plateau d’Annecy en passant par le Mont-Blanc. A moins que vous ne préfériez ouvrir le nouveau hangar à bateau pour tâter, plus au large, des douceurs lémaniques… n
ARCHITECTURE Le rez inférieur se prolonge sous la terrasse. Les chambres à coucher ont accès directement au lac.
A bright concrete ship on the banks of Lake Geneva Some villas are truly inspirational. This concrete, bright and transparent villa, built in the shape of a ship on the banks of Lake Geneva, offers its occupants a view of the lake that most residents who live on the lake dream about. You enter a rectangular courtyard planted with trees and protected by two concrete wings. It is decorated on the left with a pool that can be used as a Jacuzzi and on the right with a Japanese garden. You can either park your car in front of the living quarters or in the underground garage reached via an elevator for vehicles, no less! The upper level of this longitudinal building has a streamlined design and sliding windows. The «flying» slab, which acts as a roof, is supported, with the exception of its central core, on all four corners: to the north on sections bordering the courtyard, to the south on a hard section and a monumental steel sculpture. The slab extends beyond the living space whose walls are all glass-panelled. This level comprises the living room, dining room, kitchen, television corner and office. An interior patio links the levels and acts as a light well. Continuity between the interior and the exterior The distinctive feature of this level is the absence of any real limit between the interior and the exterior. In summer, all the walls slide fully open. In winter, when the windows are reclosed across a space smaller than the one which delimits the roof, the living zone catches the surrounding light and includes an almost 300 sq. m giant terrace on three sides of which one part is protected by the roof at the front and sides. To the west of the terrace, a work of art made of Corten steel filters the view. This 25-metre thick structure was produced by craftsmen at Rive-de-Gier (Loire) in France. It supports the roof and plays with the setting sun. The interior patio leads to the lower level which comprises the more intimate family living quarters. This level has a large terrace and large floor space. All the bedrooms face south and overlook the lake. This orientation ensures peace and quiet and tranquil views. The five adjoining children’s bedrooms are separated by sliding partition walls which, when opened, provide a large playing area. The parents’ living area, a fitness room, a guest room complete this level with its own private access and a small studio. A fitted wine cellar, a garage with space for several vehicles and the service rooms are located in the embedded part of this level.
Concrete that is warm and inviting The success of the project is due to many months – almost one year – of cooperation between the client and the architect. The outcome demonstrates that concrete, which has the reputation of being dreary and cold, can also be used to produce a warm and inviting living space. It is all the more inviting in this case since it has been designed with meticulous attention to detail. Homogenous materials have been chosen: recycled travertine and pitch pine for the floors, treated coarse concrete and glass for the walls, aluminium for the frames, zebrano for the walls and fixed furniture. The doors, which have neither frames nor handles, swivel on their axes and blend with the wooden and concrete walls. Visitors who have been lucky enough to visit this concrete ship all emphasize the sense of comfort and well being that is felt in this exceptional home. Home automation The villa’s owner was keen to minimise the environmental impact of the building and has pulled out all the stops to do so: 25-centimetre thick insulation, triple glazing throughout, 250 sq. m. of photovoltaic panels, 60 sq. m. of heating panels, a 36-metre Canadian well, a heat pump supplied by three boreholes, four insulated hot water accumulation tanks and a forced ventilation/heat recovery system. Subtle computer-operated controls ensure comfort and regulate the efficient heating system. The villa’s owner did not want ON/OFF switches and installed a sophisticated system of automatic controls operated from a smartphone or from tablets embedded in the walls. These controls operate the gate, doors, lights, vehicle elevator and heating system, while electricity is produced via photovoltaic panels. The tranquillity of Lake Geneva It would be a pity to end your visit with the technical features. The hospitality of the house and its environment go beyond technical performance. Walk down the gently sloping grass to the lake where the public and pedestrian path has been preserved and where you will find a summer terrace. The terrace has everything you need to eat outdoors without going back and forth to and from the main kitchen. From the rear, as though standing at the stern of a ship, you can enjoy a picture postcard view from Moléson to the Plateau of Annecy via Mont-Blanc, unless you prefer to take out the boat from the new boat shed and experience the tranquillity of Lake Geneva.
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Architecture
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Transparence et sobriété: l’aspect zen de la construction.
DIZAG atelier d’architecture
The Dizag architecture studio
Grégory Garcia Zagagnoni est installé comme architecte indépendant à Roanne (département de la Loire) depuis janvier 2014. Formé à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, il a terminé ses études en novembre 2003. Après un stage de dix mois dans le bureau de Fernando Blanco Guerra à La Corogne (Galice), il a travaillé dans diverses agences d’architecture à Bordeaux, Madrid et La Corogne.
Grégory Garcia Zagagnoni has worked as an independent architect in Roanne (French department of La Loire) since January 2014. He graduated from the Ecole Nationale Supérieure d’Architecture of Clermont-Ferrand in November 2003. After a ten-month traineeship with Fernando Blanco Guerra in La Coruna (Galicia), he worked in various architecture agencies in Bordeaux, Madrid La Coruna.
Depuis 2012, Grégory Garcia était en relation professionnelle avec Pepe Diego Durán pour participer à des concours. Cette collaboration a abouti à l’ouverture du bureau commun. Pepe Diego Durán est diplômé en architecture de l’Escuela técnica superior de aquitectura de La Corogne en janvier 2002. Avant son association, il a travaillé dans plusieurs agences d’architecture de cette ville.
Since 2012, Grégory Garcia has teamed up with Pepe Diego Durán to take part in architecture competitions. This association led to the opening of a joint studio: Dizag. Pepe Diego Durán graduated in architecture from the Escuela Técnica Superior de Aquitectura de La Coruna in January 2002. Before partnering up Grégory Garcia, he worked in several architecture firms in la Coruna, Spain.
www.dizagatelier.com
dgA Daniel Garcia ARCHITECTE Daniel Garcia est diplômé en architecture de l’école d’ingénieurs de Genève en 1999. Après dix ans d’expérience dans des bureaux réputés entre Genève et Lausanne, principalement spécialisés dans le management, constructions immobilières, commerciales, administratives et industrielles, Daniel Garcia a créé son propre bureau d’architecture à Gland en 2009.
www.dgaweb.ch C’est donc ensemble que DIZAG atelier d’architecture et dgA Daniel Garcia ARCHITECTE ont mis au point le projet de la villa.
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Architecture
www.dizagatelier.com
dgA Daniel Garcia ARCHITECTE Daniel Garcia graduated in architecture from the Geneva Engineering School in 1999. After 10 year’s experience with reputable firms between Geneva and Lausanne specialized in property management and in the construction of commercial, administrative and industrial buildings, Daniel Garcia set up his own firm in the town of Gland in 2009.
www.dgaweb.ch The villa was designed and built by Dizag atelier d’achitecture together with dgA Daniel Garcia Architecte.
L A VAP E U R E T L A F U M É E S ’ É VA P O R E N T I N S TA N TA N É M E N T EISINGER MIRACLE-LINE
www.eisinger-swiss.ch
THE FRANKE HIGH END BRAND
UPIAV
Philippe Vogel, secrétaire général de l’UPIAV.
Photo : © Rainer Sohlbank l Traduction : AVK TRAD
Quel avenir pour les bureaux d’architectes et d’ingénieurs vaudois?
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UPIAV
Cela étant, il convient de relever que nos bureaux d’architectes et d’ingénieurs occupent un important pourcentage de ressortissants qui proviennent de pays limitrophes, toutes catégories d’emplois confondues. Or, nous ne sommes toujours pas plus orientés sur les conséquences de la fameuse votation du 9 février 2014. La perspective d’élections diverses semble dans l’immédiat interdire toute possibilité de messages ou de mesures claires. En fonction des mesures prises, cette question peut devenir cruciale et il serait regrettable de restreindre les activités des bureaux alors que notre économie est d’ores et déjà confrontée à des difficultés en lien avec le niveau du franc suisse. Selon l’appréciation de l’UPIAV, ce qu’on a appelé les mesures d’accompagnement se concrétisent essentiellement par des conventions collectives avec force étendue qui garantissent des salaires corrects à tous les employés. Une telle mesure aurait été en place ne serait-ce qu’au Tessin qu’on n’aurait pas abouti à la situation actuelle. Et, en l’absence de telles mesures, il semble illusoire d’espérer un résultat différent dans une future votation. De notre côté, l’UPIAV a pris ses responsabilités et a engagé la démarche tendant à donner force exécutoire à sa convention collective, qui a été mise en place il y a une quarantaine d’années. Cette démarche est devenue incontournable si on veut équilibrer le marché du travail, éviter de limiter les arrivées étrangères qui sont indispensables à notre économie, et surtout garantir à nos bureaux la pérennité et un avenir profitable! n
Secrétaire général de l’UPIAV General secretary UPIAV
WHAT DOES THE FUTURE HOLD FOR FIRMS OF ARCHITECTS AND ENGINEERS IN THE CANTON OF VAUD? Continuity in the engagement of staff who work in firms of architects and engineers is an ongoing concern not only in the firms themselves but also in our management Union to which they are affiliated. This assumes regular investment in the recruitment and training of apprentices, further training of in-house staff and the recruitment of new executive grade architects and engineers. With this aim in mind, we attend the Trades and Professions Fair which is held each year in Lausanne and which targets future apprentices. We also work regularly with the EPFL and HES on further training programmes. We should not forget that our firms of architects and engineers include a large proportion of nationals from neighbouring countries in all job categories. However, we have still not taken full stock of the consequences of the landmark vote of 9 February 2014. The prospect of forthcoming elections seems to preclude the sending of a clear message or the adoption of effective measures in the immediate future. Depending on the measures taken, this may become a crucial issue and it would be regrettable to restrict the activities of firms of architects and engineers at a time when our regional economy is being hit by the value of the Swiss Franc. According to the UPIAV, the so-called supporting measures basically take the form of collective bargaining agreements that guarantee all employees fair and reasonable salaries. Had such measures been introduced in the sole canton of Ticino, we would not be in the situation that we face today. Short of such measures, it seems unrealistic to hope for a different outcome in a future vote. >>> Find out more on The UPIAV, for its part, has met its commitments and has acted to www.upiav.ch implement the collective bargaining agreement that was introduced some forty years ago. This approach has become vital in order to balance the labour market, to avoid limiting the influx of foreign labour that is essential to our local economy and, above all, to ensure that our firms of architects and engineers can enjoy a sustainable and profitable future. n
© Rainer Sohlbank
Un sujet de préoccupation permanent des bureaux d’architectes et d’ingénieurs, ainsi que de notre union patronale qui regroupe les bureaux vaudois, est évidemment d’assurer une continuité dans l’engagement du personnel qui assume toutes les fonctions prises en charge par lesdits bureaux. Cela suppose un investissement constant dans le recrutement et la formation des apprentis, la formation continue des collaborateurs en place et le renouvellement des cadres architectes et ingénieurs de nos bureaux. Dans ce cadre nous participons, notamment, au Salon des Métiers qui se déroule chaque année à Lausanne et qui est destiné aux futurs apprentis. Nous sommes en collaboration constante avec l’EPFL et les HES pour les stades ultérieurs de formation.
>>> www.upiav.ch
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UPIAV
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AU VE U O N
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ARCHI Pierre Jutzi, Urs Lüscher et Nicolas Brunner, directeurs et associés de Batiplus SA.
NEWS
Texte : Architectes.ch I Photos : Rainer Solhbank I Traduction : AVK TRAD
Batiplus
Un Centre de design de premier plan Le design, mot anglais dérivé du latin puis du français, signifie originellement marquer d’un signe, dessiner. Actuellement et par extension, on pourrait dire, sourire aux lèvres, que c’est le salut que le talent rend à l’utile pour le rendre agréable… à l’œil, donc beau !
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ARCHInews
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A Puidoux, étiré le long de l’autoroute, le bâtiment siglé Batiplus est un concentré de design, donc de talent, à l’extérieur et à l’intérieur. Au-dehors, la construction, signée Gabriele M. Rossi, exhibe fièrement sa double peau transparente soulignée d’horizontales métalliques. A l’intérieur, le Batiplus Design Center concentre tout ce qui contribue à embellir les espaces intérieurs, qu’ils soient privé ou professionnel. A l’étroit dans ses locaux de Lutry, Batiplus s’installe à Puidoux en mars 2014 et profite de ce déménagement pour se repositionner comme l’un des plus grands showrooms de Suisse en matière d’aménagement intérieur. Fort de plus de vingt-cinq ans d’expérience, de trente-deux collaborateurs, le Centre s’étale sur quatre niveaux – 3'500 mètres carrés – dont deux en sous-sol. Un grand puits de lumière, zébré d’escaliers en diagonale, fait la liaison entre les niveaux d’exposition dont les affectations diffèrent en fonction de la clientèle. Mais, globalement, le Centre du design propose une très large gamme de produits dans tous les secteurs de l’habitat : pour le particulier, les architectes, les entreprises, les collectivités publiques et l’habitat collectif.
Visite avec tablette
Pour les particuliers, le Centre offre tout d’abord de plain-pied une boutique riche de divers produits, de la babiole cadeau aux objets les plus exclusifs. Surtout, il présente tout ce qui est nécessaire à l’équipement de la maison : meubles, literie, cuisine, rideaux, tapis, luminaires, agencements pour l’extérieur. Deux niveaux sont réservés à ces offres avec la particularité que les clients, à l’entrée, se voient équipés d’une tablette qui repère leurs déplacements dans l’exposition par des capteurs dissimulés dans le plafond (beacons) et affiche objets et prix en fonction de la localisation spécifique.
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Batiplus a fait le choix d’exposer en permanence les produits d’une soixantaine de fournisseurs principaux – sur ses 150 fournisseurs – dont il présente les offres en respectant l’homogénéité de chaque partenaire. Il contribue ainsi à créer des ambiances différentes mais cohérentes qui facilitent les choix. Pour la Suisse romande, le Centre se situe en tête des expositions destinées à l’habitat tant par la dimension des surfaces – huit fois plus importantes que dans l’ancien emplacement de Lutry – que par la largeur et la diversité de l’offre – plus de 60'000 références.
Client-architecte : le lieu où l’on cause
Pour les propriétaires de leur logement ou ceux en devenir, le Centre constitue aussi un lieu de rendez-vous avec leur architecte pour le choix des matériaux, des meubles, des tissus, enfin de tous les accessoires nécessaires à une construction, une rénovation ou un aménagement intérieur. Pour les entreprises, un niveau de l’exposition est consacré à l’équipement des bureaux qui, bien au-delà du mobilier, répond également aux exigences d’acoustique, d’éclairage, de câblage technique. La palette est large, du meuble le plus simple au luxe le plus élitiste qu’exigent bureaux directoriaux ou salles de conseil d’administration. Au niveau des organisations publiques (communes, canton) et des collectivités, le Centre répond aux besoins administratifs, mais aussi, bien au-delà : il équipe des écoles, des logements d’étudiants, des établissements médicaux sociaux, des restaurants ou cafétérias, des salles de spectacles, des cinémas. A titre d’exemple, Batiplus a fourni en 2014 plus de mille chambres d’étudiants totalement aménagées par ses soins.
ARCHINEWS A leading-edge design centre Design, an English word derived from Latin and French, originally meant to mark with a sign, to draw. Today and by extension, talent has turned business into pleasure, visual pleasure, i.e. into beauty. The Batiplus branded building in Puidoux, which stretches along the motorway, concentrates design and talent both inside and outside. The outside of the building, designed by Gabriele M. Rossi, boasts a dual layer skin emphasized by horizontal steel beams. The interior combines features that contribute to embellishing private areas and workspaces.
Quel que soit le client, Batiplus Design Center met l’accent sur le conseil, la planification, la présentation des projets en trois dimensions, l’éventail de l’échantillonnage et toutes les étapes du processus de vente jusqu’au montage final. n Batiplus SA, route de Verney 7, 1070 Puidoux. Accessible depuis l’autoroute A9, sortie Chexbres. Le Centre est ouvert du lundi au samedi de 10 à 19 heures (17 heures le samedi).
In March 2014, Batiplus moved to Puidoux from its former cramped site at Lutry. Batiplus took advantage of the move to become one of the largest interior decoration showrooms in Switzerland. With its 25 years’ of experience and 32 employees, the Batiplus Design Center is spread over 3,500 sq. m. on four stories, two of which are below ground level. A light well, which is cross-crossed with diagonal staircases, links the different exhibition levels configured to meet customer needs and profiles. The Centre du Design offers a broad range of products for all home decoration users: non-professionals, architects, businesses, public authorities and social housing agencies.
>>> Pour plus d’informations www.batiplus.ch
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ARCHInews
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Tablet-aided shopping
On the street level, a boutique full of items ranging from knickknacks to exclusive items caters to the needs of non-professional customers. Departments on two levels are devoted to everything needed to equip the home: furniture, bedding, kitchenware, curtains and drapes, carpets, lighting and outdoor fixtures. On entering, customers are handed a tablet which identifies their location in the showroom via detectors hidden in the ceiling and which displays objects and prices depending on where the customer is in the store. Batiplus permanently showcases the product lines of some sixty main suppliers out of the total of its 150 suppliers. As a result, it contributes to creating different and consistent atmospheres, which facilitate the choices of its customers. By virtue of its surface area – eight times larger than that of the former Lutry site – and in terms of the range and diversity of the products offerings, the Centre is the leading home decoration showroom in French-speaking Switzerland with over 60,000 listings.
A dialogue between the customer and the architect
The Centre enables present or future homeowners to meet their architects to choose materials, furniture, fabrics and all accessories required for their construction, renovation or interior design projects. One exhibition area is devoted to office equipment for business customers. It includes office furniture but also acoustic systems, lighting and cabling. The products range from basic furniture to high-end luxury items for directors’ offices and boardrooms. For public authorities (districts, cantons) and local councils, the Centre not only meets the needs of public administrations: it also equips schools, students’ residences, hospital, social centres, restaurants, cafeterias, entertainment halls and cinemas. In 2014, Batiplus supplied and fitted over 1,000 student rooms. n Whoever the client may be, the Batiplus Design Center emphasizes advice to customers, planning, 3D presentations, examples of completed projects and all project stages right up to the final assembly.
>>> Find out more on www.batiplus.ch
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ARCHInews
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PORT FOLIO
Expo Milano 2015
Photographe Adrien Barakat
Pavillon ITALIE - « Pépinière Italie. »
Pavillon BRÉSIL - « Nourrir le monde avec des solutions. »
Pavillon VANKE - La multinationale est un des trois visages de la Chine Ă Expo Milano 2015.
Pavillon ROYAUME-UNI - « Cultivé en Grande-Bretagne, partagé avec le monde. »
Pavillon KOWEIT - « Le défi naturel. »
Pavillon JAPON - « L’harmonie dans la diversité. »
PORT FOLIO
Me ne ricorderò Me ne ricorderò, je m’en souviendrai de l’Expo de Milan ! De l’ouverture qui se célèbre au milieu des travaux de finition, du timing helvétique qu’affiche le pavillon suisse au milieu de l’improvisation transalpine, du miracle qui, à la fin, amène lièvre et tortue à se retrouver ensemble sur la ligne d’arrivée. Je me souviendrai de ces journées où la foule décourageait tout déplacement, où les files d’attente devant les pavillons tuaient toute vélléité de visite, où la meilleure solution était encore de se réconcilier avec ces gelati comme seule l’Italie sait les faire. Je me souviendrai de cette guéguerre des pavillons où chaque pays mandate le meilleur architecte pour se mettre en valeur. Au final, sur les cinquante-quatre pavillons nationaux, la paix est signée tant la qualité architecturale de la majorité des constructions impose le respect et l’admiration. J’oublierai très vite les quelques intrus qui ont confondu Milan avec un simple salon du tourisme pour mieux saluer la volonté de tous les participants de se rallier au thème choisi « Nourrir la Planète, Energie pour la Vie ». Et je salue encore le choix de fédérer ce genre de « machins » universels en une thématique, durable, technologique et centrée sur le visiteur. En bon épicurien, je me souviendrai de ces pavillons où votre appétit grandit au fur et à mesure de la visite. On en sort, à choix, bavant d’envie ou frustré, mais chantant les louanges de la gastronomie et du bon goût. Avec une mention toute spéciale pour les plaisirs gustatifs de la Botte : la moindre des choses, c’est d’être reconnaissant envers ses hôtes ! Et pour finir sur une note moins terre à terre, je me souviendrai de l’« Arbre de la Vie » que Marco Balich a monté proche du pavillon italien, ces leds multicolores clignotant doucement dans le ciel rougeoyant d’une soirée d’été. n
Photos: © Adrien Barakat www.dmk-photography.com
Me ne ricorderò I will remember Expo Milan 2015. I will remember the opening ceremony during the finishing work, the precision timing of the Swiss pavilion compared with the improvisation in the Italian pavilion, the miracle at the end of the exhibition which brought the hare and the tortoise together at the finishing line. I will remember the days when the crowd discouraged any form of travel, when the queues in front of the national pavilions banished any thought of a visit and when the best solution was to reconcile oneself with the ice creams that only Italy knows how to make. I will remember the squabbling between the pavilions to raise the prestige of their respective countries by commissioning the best architects. Peace finally prevailed between the 54 national pavilions the quality of whose architectural structures deserves respect and admiration. I will very quickly forget the handful of gate-crashers who confused Milan Expo 2015 with a trade fair on tourism and prefer to salute the wish of all the participants to address the theme of «Feeding the Planet, Energy or Life». I also salute the decision of the participants to give their exhibits under a sustainable, technology-oriented and visitor-friendly focus. As an epicurean, I will remember the national pavilions where your appetite grew the longer the duration of your visit. You came away either drooling with envy or frustrated but singing the praises of the cuisine. A very special mention for the tasting experience and pleasures enjoyed in the Italian pavilion: the least one can do is to be grateful towards one’s hosts. Finally, on a less down-to-earth note, I will remember the «Tree of life» that Marco Balich erected near the Italian pavilion with its multicoloured LEDs that twinkled in the reddening sky on a summer’s evening. n
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AGA
Association genevoise d’architectes
ChristianTripod, Président de l’ AGA.
« Ces prochains temps, nous allons devoir nous adapter, voire nous réinventer. » Je ne parle pas seulement de nous, architectes et patrons membres de l’AGA, mais aussi de l’ensemble des Genevois. En effet, ces derniers mois, nous avons assisté à deux changements importants qui vont impacter de manière fondamentale notre activité et le développement de notre canton. D’abord, sur le plan économique, il y a eu, bien sûr, l’abandon du taux plancher par la BNS et son incidence abrupte sur la compétitivité du coût des prestations suisses par rapport à celles étrangères. Si les conséquences sont variables selon les secteurs économiques – le nôtre n’étant pas épargné – les derniers indicateurs généraux et avis d’experts aujourd’hui concordent : au mieux une contraction de l'activité économique avec une
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AGA
«In future we will have to adapt and reinvent ourselves» I am speaking not just about us and about the architects and company leaders who are members of the AGA, but about all Geneva residents. In recent months we have witnessed two major changes that will profoundly impact our business and the development of our canton. Firstly, the abandonment of the ceiling rate by the BNS and the immediate impact that this has had on the price competitiveness of services offered by Swiss operators versus those offered by foreign operators. While the consequences vary from sector to sector, and our sector will not been spared, the latest economic indicators and opinions released
hausse légère du chômage, au pire un recul marqué de la première et une hausse prononcée du second. La récente enquête interne conjoncturelle et salariale de l’AGA le confirme : les trois quarts de nos membres envisagent une stagnation et restent prudents dans leurs perspectives d’engagement. A cela s’ajoute l’incertitude de l’application de l’initiative « Contre l’immigration de masse » du 9 février 2014 sur l’engagement de collaborateurs frontaliers ou étrangers, qui représentent en moyenne jusqu’à 25% de la main-d’œuvre de nos bureaux. En externe, nous devons rester compétitifs par rapport à nos confrères étrangers, en cultivant la recherche de qualité qui fait la force reconnue de l’architecture suisse. En interne, nous devons préserver nos conditions cadres, et c’est dans ce contexte que l’AGA a entrepris une révision de la convention collective des architectes genevois avec ses partenaires sociaux. L’autre changement, tout aussi important mais encore aujourd’hui sous-estimé car plus technique, a eu lieu sur le plan de l’aménagement de notre territoire : l’approbation très restrictive du Plan Directeur Cantonal 2030 par la Confédération. Pour rappel, ce plan est la base stratégique de notre canton pour faire face à ses besoins et à son développement en matière d’aménagement et de gestion de son territoire. Et pour permettre, notamment, la construction importante de logements qui nous font tant défaut. Dans ce but, ce plan prévoyait une extension mesurée et concertée des surfaces constructibles prises sur la zone agricole. Or, la Confédération en a refusé la moitié (!), en application de la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire votée par le peuple suisse, appelant Genève à utiliser pleinement son potentiel constructible existant, et donc à densifier. Densification : voilà le changement de paradigme fondamental qui attend les Genevois. Accepter de densifier dans les zones constructibles existantes, dont l’importante zone villas. Accepter de surélever. Accepter de voir construire juste à côté de chez soi. Tout en préservant la qualité et le consensus qui nous sont chers. C’est une condition sine qua non pour répondre à nos besoins existants et futurs en termes de logements et de surfaces d’activités, au risque de voir notre situation se péjorer encore plus, avec tous les corollaires liés : augmentation de la pénurie, et donc des prix et des loyers ; report sur nos voisins régionaux, y compris accroissement du trafic pendulaire, etc. Ce défi attend tous les Genevois, au premier rang desquels nos élus, tant au niveau législatif qu’exécutif. Il nécessite un changement rapide des mentalités, mais aussi une adaptation de nos lois et des processus administratifs pour tendre vers l’efficacité et la simplification.
by the experts all converge: at best business activity will contract and unemployment will increase slightly, the former will undergo a sharp decline and the latter will rise substantially. AGA’s recent internal survey on the economic climate and on salaries confirms that three quarters of our members expect the market to stagnate and remain cautious as to their future commitments. In addition, it is uncertain whether the «Combating mass immigration» initiative of 9 February 2014 on the engagement of border or foreign employees, which account for an average of 25% of our office staff, will be applied. In our external relations, we must remain competitive versus our foreign colleagues by developing quality research, which is the strength of Swiss architecture. Internally, we must preserve our framework terms and conditions; in this context, AGA has undertaken a review of the collective bargaining agreement between Geneva-based architects, management and labour organizations. The other change, that is just as important but which is today underestimated since it is more technical in nature, has been the approval by a very slim majority of the 2030 Canton Master Plan by the Confederation. This plan is central to the development, management and planning strategy of our canton and to the widespread construction of housing which we sorely lack. To this end, the Plan provides for a moderate and consulted extension of buildable land surface areas on agricultural land. However, the Confederation has rejected building on half of these areas under the regional planning law approved by the Swiss people and has called on Geneva to use and concentrate on existing buildable land. Geneva residents face a key change paradigm: concentration. This will require them to accept to concentrate construction in existing buildable areas, including in the city’s villa districts, to raise the height of buildings and to erect buildings immediately next to their homes while preserving quality and a consensus to which we closely adhere. This is essential if we are to meet our existing and future needs for housing and business parks, otherwise our market position may further deteriorate with all the resulting consequences, i.e. further scarcity in the supply of real estate and hence an increase in property prices and rents and the repercussions that this would have on our neighbours in the region, including an increase in commuter travel. This is the challenge facing all Geneva’s residents, first and foremost our local counsellors and decision-makers in legislative and executive government. It requires a rapid shift in mindsets but also the revamping of our laws and administrative procedures with a view to greater efficiency and simplification. In future we will have to adapt and reinvent ourselves. n Christian Tripod, AGA president >>> www.aga-ge.ch
Ces prochains temps, nous allons devoir nous adapter, voire nous réinventer. n Christian Tripod, président de l’AGA >>> www.aga-ge.ch
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AGA
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ARCHI tecture
Architecte : Skidmore, Owings & Merrill, Inc. (SOM)
Texte : André Jaunin l Photos : © JTI ; crédits : Adrien Barakat l Traduction : AVK TRAD
GENÈVE
Un chef-d’œuvre d’équilibrisme architectural Geneva: an architectural feat and balancing act
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Architecture
La ville s’enrichit d’un bâtiment emblématique de l’architecture contemporaine. En arrivant en train à Genève, il s’impose au niveau de la halte de Sécheron. Le siège mondial de JapanTobacco International (JTI), installé à Genève depuis près de cinquante ans, compte un millier de collaborateurs dispersés dans trois bâtiments. Quand la décision a été prise de les réunir en un seul endroit, les principes suivants ont été fixés : maintien à Genève, recherche d’harmonie, illustration de l’esprit JTI, choix d’un bâtiment qui enrichisse le patrimoine immobilier genevois. Restait à trouver l’architecte capable de concrétiser ces principes. Un concours sur invitation a permis de mandater
Kent Jackson, directeur du design du bureau de Londres de l’agence internationale Skidmore, Owings & Merrill (SOM). Des créateurs de réputation mondiale puisqu’on leur doit – dans les constructions les plus récentes – la Burj Khalifa, à Dubaï, la tour la plus haute du monde ou la FreedomTower sur Ground Zero, à NewYork. Un droit de superficie sur une friche industrielle le long des voies CFF, en face de la Maison de la Paix, a été à la base du projet. Ce terrain a une forme triangulaire, une géométrie qui a marqué toute la création. Le nouveau bâtiment – qui entre en service cet automne – se présente en effet comme un tube de section carré qui s’enroule sur lui-même en constituant un triangle. Particularité exceptionnelle de ce triangle, les deux grands côtés ne fusionnent pas au même niveau mais l’un sur l’autre en présentant des porte-à-faux impressionnants : 60 mètres pour le côté sud, 80 mètres pour le côté nord. architectes.ch I N.6 I automne / hiver 2015
Architecture
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Un panorama à 51 mètres de hauteur
Les neuf niveaux hors sol amènent le sommet à 51 mètres avec un panorama à couper le souffle sur le bassin genevois. Particularité due au décalage vertical des deux grands côtés du triangle, seuls les étages 4, 5 et 6 permettent une circumnavigation tout autour du bâtiment. Les premiers niveaux de l’aile sud et les derniers niveaux de l’aile nord vivent leur vie séparément, encore que reliés par une batterie d’ascenseurs. Après un concours d’architecture, un appel d’offres a été lancé, en 2012, pour le choix de l’entreprise de construction. C’est Implenia qui a remporté la mise et édifié l’immeuble en quelque trois années. Le chantier, sous la direction de l’architecte suisseYan Dysli, a permis à l’entreprise de se frotter aux technologies de pointe que requérait un chantier hors du commun.
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d’ouvrage mais gérée par le Service de la Petite Enfance de Genève. Elle accueille désormais les enfants des collaborateurs mais est également ouverte au public.
Un meccano en sustentation
Poser un bâtiment de onze niveaux – dont deux en sous-sol – sur deux seules zones d’ancrage, c’est l’assurance d’avoir à résoudre des problèmes techniques gigantesques. La collaboration entre le bureau spécialisé du responsable de l’ouvrage, SOM Structures, à Londres et Chicago, et la société d’ingénierie structurelle Ingeni SA, à Genève, a permis cette réalisation exceptionnelle. C’est d’ailleurs à l’art des constructeurs de ponts que les concepteurs ont dû recourir pour résoudre les problèmes très particuliers de sustentation que pose la géométrie du bâtiment.
La description détaillée du bâtiment demanderait un volume complet. Citons simplement qu’il offre 1200 postes de travail, la majorité en open space, des dizaines de salles de réunion, d’espaces collaboratifs, de points de rencontre équipés pour discuter autour d’un café, d’un auditorium, d’un fitness, de deux restaurants dont le principal s’ouvre sur une terrasse extérieure étagée sur trois niveaux avec vue sur le jet d’eau !
Ancrée de multiples pieux en profondeur, la structure se compose de 5’700 tonnes d’acier découpées en 12'000 poutrelles métalliques. La plus lourde pèse 52 tonnes : il a fallu fermer l’autoroute entre Martigny et Genève une nuit pendant deux heures pour en assurer l’acheminement. Les plus impressionnants des supports sont ceux qui, en oblique, assurent la sécurité des porte-à-faux. Partant du deuxième sous-sol, ils montent, pour certains, jusqu’à une hauteur de 51 mètres.
Le triangle que dessinent les deux ailes du bâtiment réserve une cour intérieure arborisée et équipée d’un miroir d’eau. Accessible de deux côtés et ouverte au public, elle permet de gagner les passerelles qui sautent les voies CFF. Le bâtiment principal est complété d’une crèche construite par le maître
Un tel concept suppose des déformations de la structure tout au long de sa construction. L’astuce a consisté à monter le meccano de métal dans une position déséquilibrée par rapport au niveau final attendu puis de le tendre par des câbles pour l’amener à la position désirée. Quand tout a été achevé, on a
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Architecture
Economie d’énergie
Le bâtiment JTI est labellisé Minergie, garantie d’économies d’énergie. Pour atteindre de telles exigences, deux éléments importants entrent en jeu. Le chauffage géothermique est assuré par 104 forages à plus de 250 mètres de profondeur. Une connexion d’appoint est assurée par le réseau GLN qui procède au pompage de l’eau du Léman pour en récupérer les calories. Le second élément déterminant est le vitrage des façades. Plus de 1200 panneaux de verre recouvrent 18'500 mètres carrés de façades. Chaque panneau – 1,5 tonne – se compose de cinq
ARCHITECTURE
coupé les filins en croisant les doigts. A quelques centimètres près – une variation naturelle pour un tel vaisseau – tout s’est stabilisé après un « affaissement » calculé de l’ordre de 20 centimètres.
couches, quatre de verre enfermant un store isolant. Les panneaux sont des modules indépendants qui filtrent la réverbération et s’adaptent automatiquement à l’ensoleillement. Ils peuvent cependant être activés manuellement si nécessaire. Seuls six bâtiments dans le monde sont actuellement équipés de ce type de façade high-tech. Devant chaque vitrage une plaque métallique strie la surface en oblique pour limiter le réchauffement solaire et éjecter l’eau pluviale. A l’intérieur, la transparence de l’immeuble, doublée de plafonds actifs et réfléchissants, assure une belle luminosité complétée par un éclairage intégralement confié à des leds. Enfin, pour éviter la centralisation des fonctions de chauffage et ventilation qui mobiliserait volume et tuyauterie, les neuf étages hors-sol sont équipés de leurs propres installations. n
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Architecture
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Architecture
The city of Geneva has been enriched by a building that is an icon of contemporary architecture. When you arrive in Geneva by train, the building stands out in the skyline over the Sécheron quarter. The world headquarters of Japan Tobacco International (JTI), located in Geneva for nearly 50 years, employs one thousand staff in three buildings. The decision to bring all employees under one roof was driven by a number of aims: maintain the company’s HQ in Geneva, achieve harmony, express the JTI spirit and chose a building which enriches Geneva’s urban landscape. An architect had to be found who could meet these aims. An architecture competition by invitation was held and was won by Kent Jackson, design director of the London office of international agency Skidmore, Owings & Merrill (SOM), a leading international firm of architecture and interior design. SOM’s portfolio includes the recently completed world’s tallest tower, the Burj Khalifa in Dubai, and the Freedom Tower on Ground Zero in New York City. The present project began on an industrial wasteland under lease, a triangular site that runs along the railway tracks of the CFF (Swiss National Railways) opposite the Maison de la Paix. The new building, which will open this autumn, is a square sectioned tube that rolls around itself in the shape of a triangle. The two large sides of the triangle - 60 meters long on the south side, 80 meters on the north side - do not converge at the same level but overhang instead, producing an impressive cantilever effect.
A panoramic view 51 meters above the ground
The building’s nine stories above ground rise to a height of 51 meters and offer a breathtaking panoramic view over the Geneva Basin. This is achieved thanks to the vertical protrusion of the two large sides of the triangle. Only the fourth, fifth and sixth stories fully circumvent the building. The lower stories in the south wing and the upper stories in the north wing exist as separate entities, although they are joined by a series of lifts. In 2012, a competitive tender process was organized to find the construction company. The competition was won by Implenia, which took three years to erect the building. The construction site, which is managed by Swiss architect Yan Dysli, relied on leading-edge technology that was needed for this exceptional project. Full use is made of the available surface area. The building features 1,200 workstations, most of them in an open plan layout, dozens of meeting rooms, collaborative work areas, meeting points equipped to enable staff to talk over a cup of coffee, an auditorium, a fitness room and two restaurants of which the main one opens on to an outside terrace on three levels with a view over the water fountain. The two triangular wings of the building include an inner courtyard planted with trees and a water mirror. The courtyard, which is reachable from two sides and which is open to the public, leads to walkways that cross the CFF railways tracks. The main building, beside which a daycare center was added, was built by the project manager but managed by the City of Geneva‘s Service de la Petite Enfance. It now welcomes the children of JTI employees as well as children from outside the company.
An elevated metal frame structure
The major technical problems that the project posed were overcome by erecting an eleven story building, of which two stories are underground, on only two anchorings. The project took off thanks to cooperation between the designers, SOM Structures, in London and Chicago, and engineering company Ingeni SA in Geneva. The designers drew on bridge engineering expertise to resolve the problem of elevation posed by the geometry of the building.
The structure, which is anchored into the ground by numerous piles deeply embedded in the ground, comprises 5,700 tonnes of steels divided into 12,000 steel beams, the heaviest of which weighs 52 tonnes. To transport them to the site, the motorway between Martigny and Geneva had to be closed for two hours during the night. The most impressive supporting elements are those which obliquely form the cantilevers. Some of them rise to a height of 51 meters from the second basement. The designers assumed that structural deformations would occur throughout the construction phase. The trick was to assemble an elevated metal frame in a position that was out of alignment with the final level and to then tension it with cables to fix it in the required position. On completion of the work, the tie ropes were cut and fingers were crossed in the hope that all would go well. The building stabilized to within a few centimetres – a natural variation for this type of structure – after «sagging» some 30 centimetres.
An energy efficient building
The JTI building is Minergie certified. It earned its Minergie energy efficiency label thanks to its geothermal heating system, provided by 104 boreholes over 250 meters deep, and to its back-up connection to the GLN grid which pumps water from Lake Geneva to collect heat.
The second feature that warranted the Minergie certification is the glazed surfaces of the facades that comprise over 1,200 glass panels. Each panel, weighing 1.5 tonnes, comprises five layers, four of which are glass and contain an insulating blind. The panels are independent modules that filter the reverberation of light and automatic adapt to the existing sunlight. The panels may also be operated manually where necessary. Only six buildings in the world currently feature this type of advanced technology on their facade. A steel plate has been obliquely cut into the surface to limit the heat produced by the sun and to evacuate rainwater. The transparency of the buildingâ&#x20AC;&#x2122;s interior, which is lined with active and reflecting ceilings, provides bright light that is further enhanced by fully LED fitted lamps. Finally, to avoid having to centralize the heating and ventilation functions, which would require space and the laying of conduits, the nine stories above the ground are fitted with their own installations. n
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Architecture
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POR TRAIT design
Texte : Nathalie Montes I Photos : © Superlife I Traduction : AVK TRAD
SUPERLIFE Avec leur humour décalé et leur point de vue singulier, deux jeunes designers suisses se font remarquer d’Europe en Asie grâce à une collection qui alarme presque autant qu'elle amuse. architectes.ch I N.6 I automne / hiver 2015
Portrait design
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Pour se présenter au public du Milano Design Week 2015 après l'obtention de leur diplôme de l'ECAL, les deux amis Cyrille Verdon et Edrris Gaaloul ont poussé le concept du design utile à son paroxysme en proposant des objets à la fois déjantés et opérationnels en cas de catastrophe. Superlife joint donc l'utile au vital avec la collection Be ready composée, par exemple, d’un pot à crayon qui filtre les fumées d'incendie ou d’un tapis qui mute en bouée de sauvetage en cas d'inondation. Au quotidien, les créations nous rendent service, au pire, elles nous sauvent la vie. Du délire, oui, mais bien pensé puisque chaque prototype s'avère efficace en toute situation. A travers cette mise en scène tragi-comique de fin du monde, les deux artistes ouvrent une piste encore inexplorée et posent, entre autres, la question de l'importance interprétative de l'objet.
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architectes.ch I N.3 I printemps / été 2014
Projet réalisé
architectes.ch I N.6 I automne / hiver 2015
Portrait design
Sommes-nous lucides face à l'état d'urgence de la planète ? Avons-nous conscience de ce que nous faisons et achetons ? «Au moment de choisir une matière, nous constituons le premier maillon de la chaîne de fabrication », explique Cyrille Verdon, « allons-nous opter pour un cuir du Bangladesh ou pour un matériau qui respecte une éthique ?» La réflexion Superlife ne se résume pas à la seule conception esthétique de l'objet, ni même aux améliorations fonctionnelles à y apporter mais aussi à la durabilité ou à l'obsolescence d'une idée. « Nous évitons de nous ranger derrière les évidences ou les matériaux à la mode», assure Edrris Gaaloul.
SUPERLIFE SUPERLIFE Designs that save lives
type can be put to effective use in any situation. Through their tragic and comic end-of-the-world staging, the two artists open up unexplored avenues and raise the question of the importance of interpreting objects.
With their zany humour and peculiar perspective, two young Swiss designers are attracting attention from Europe to Asia with a collection, which is both alarming and amusing.
Do we realize the state of emergency that the planet is in? Are we aware of what we do and what we buy?
In order to introduce themselves to the public at the Milan Design Week 2015 after graduating from the ECAL Art and Design School, Cyrillic Verdon and Edrris Gaaloul, who are friends, have pushed functional design to its limits by proposing objects that are both zany and practical to use in an emergency. Superlife combines utilitarian and life-saving designs with the Be ready collection that includes a pencil box that filters fire fumes and a mat that mutates into a lifebelt in the event of a flood. Creative designs are useful in our daily lives; in the worst-case scenario they can save human lives. Their creations are perhaps zany but they are well thought out because each proto-
«When we choose a material we form the initial link in the manufacturing chain», Cyrille Verdon explains. «Will we choose leather from Bangladesh or a material that complies with a code of ethics?». The Superlife concept is not limited to the aesthetic design of an object, to its functional enhancements or even to the sustainability or obsolescence of an idea. «We do not align ourselves behind obvious or trendy materials», says Edrris Gaaloul.
architectes.ch I N.3 I printemps / été 2014
Projet réalisé
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Portrait design
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Design d’auteurs self-made men. Avec honnêteté, humour et esthétisme inédit pour principaux postulats, le studio a déjà engendré plusieurs succès comme les lampes Stamp vendues à 1500 exemplaires en Hollande, à Lausanne, à Paris et en Corée, des décapsuleurs colorés, ou encore des bouchons de valves de vélos. Un design d'auteur fabriqué maison, à des prix abordables qui traduisent l'envie de rester libre de « rester plus fou, plus cool, en éditant soi-même peut-être, à l'instar de Tom Dixon », propose Cyrille Verdon. Une évocation éloquente au génial designer britannique qui symbolise aujourd’hui l’avant-garde mondiale, et qui avait débuté en soudant des meubles en métal. Et justement, le studio Superlife est installé dans les anciens hangars industriels de Leclanché à Yverdon-les-Bains, dans une forge léguée par le père d’Edrris. Transformé en bureau-atelier, le lieu peuplé d'imposantes machines permet aux designers de concevoir et fabriquer leurs projets. Ils mettent en forme et testent des matériaux aussi divers que le métal, le bois, le plastique bio ou le plâtre. n
Proprietary and homemade designs. The Swiss design studio, whose founding principles are honesty, humour and original aestheticism, has already posted several successes such as its Stamp lamps of which 1,500 have been sold in Holland, Lausanne, Paris and Korea, its coloured bottle-openers or its bike valve caps. The studio’s proprietary, homemade, affordably priced creations reflect its intention to be free to «remain zany and cool by producing its own editions rather like those of Tom Dixon», to quote Cyrille Verdon. That is an eloquent reference to the ingenious British designer who today symbolises the international avantgarde and who began his career by welding metal furniture. Significantly, Superlife occupies the former Leclanché industrial warehouses in Yverdon-les-Bains in a foundry bequeathed by the father of Edrris. The site, which has been converted into an officeworkshop, is full of impressive machines that enable the designers to shape and experiment with materials as different as metal, wood, organic plastic and plaster. n Hybrid objects that can be adapted to daily activities as well as to extreme situations.
Des objets hybrides qui s’adaptent au quotidien comme aux situations les plus extrêmes.
Blackout est un lampadaire qui, en cas de coupure d'électricité, continue à fonctionner sur batterie. Sa partie supérieure se détache pour devenir lampe portative. Blackout is a lamp that continues to operate by switching to battery power in the event of electricity failure. Its upper section can be removed to become a portable lamp.
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Portrait design
Alive est un sifflet d'urgence accroché sous le bureau. Quand on l'utilise, sa base devient lumineuse et permet d'être repéré par les secours, même sous les décombres. Alive is a whistle that is attached under an office desk. When used, its base lights up so that it can be seen by emergency rescue teams, even under rubble.
Méduse: en cas de catastrophe naturelle liée à l'eau, le tapis se gonfle pour se transformer en bouée de sauvetage. Méduse: is a mat, which, in the event of flooding, inflates and converts into a lifebelt.
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Portrait design
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POR TRAIT design
Poumon: ce pot à crayon renferme un filtre qui permet de respirer en cas de fumée d'incendie ou de nuage de poussière. Poumon: is a pencil box fitted with a filter to allow breathing in the presence of fire fumes or in a cloud of dust.
> BIO EXPRESS Après des études dans l'informatique, Cyrille Verdon se dirige vers le monde artistique en effectuant un an dans l'école supérieure d'arts appliqués de Vevey (CEPV). Il obtient ensuite, après quatre années à l’ECAL, son bachelor en Design industriel avec une ''mention spéciale du jury'' en 2014. Edrris Gaaloul commence des études dans le cinéma avant de s'engager dans le design. Il obtient son bachelor en 2014 avec une ''mention spéciale du jury''. >>> Pour plus d’informations www.superlife.ch
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Portrait design
After studying computer science, Cyrille Verdon migrated to the art world by studying for one year at the Vevey Applied Arts College (CEPV). After studying for four years at ECAL, he obtained a degree in industrial design with a “special mention from the jury” in 2014. Edrris Gaaloul began studying cinema before venturing into design. He obtained his degree in design in 2014 with “a special mention from the jury”.
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Composition 1 (Clair de lune) Papier 55 cm x 42 cm Techniques diverses
Texte : Mary-Luce Boand Colombini I Photos : Rainer Sohlbank I Traduction : AVK TRAD
Eran Shamgar Compositions urbaines A coups de déchirures, de détourages, de collages, de coups de crayon et de pinceau, les visages et les corps qui s’imbriquent dans un environnement urbain se matérialisent à la manière du street art.
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ARTCHI
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Composition 3 (Profils) Papier 55 cm x 42 cm Techniques diverses
En rupture avec le graphisme destiné à la presse qu’il réalise à titre professionnel, Eran Shamgar crée des compositions artistiques. Il vit entre Lausanne etTel Aviv, photographie des individus et des lieux en flânant dans les villes, puis déconstruit ses images pour ensuite les reconstruire. Inspiré par le peintre graveur Francisco de Goya et par Nicolas de Staël, Eran Shamgar se laisse imprégner par l’inquiétude tragique du premier et le style «évolution continue» du second. Introspection, évasion, intuition, émergence caractérisent son travail et ses recherches, comme «Cités/Tel Aviv», un instantané urbain sur cette ville tumultueuse avec ses déchirures, ses fragments, ses passants. Les techniques s'agrègent jusqu'à former une épaisseur en contraste avec des transparences. De ses sujets originels, il ne reste parfois qu’une empreinte. «Mes tableaux se développent par eux-mêmes. Je laisse souvent évoluer la composition selon sa propre logique avant d’en reprendre le contrôle; ces pauses sont essentielles», explique le diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Bezalel, à Jérusalem. Le mur imaginé représente, lui, un espace bidimensionnel, dans lequel Eran Shamgar recherche la profondeur de la troisième dimension pour créer un passage vers l’imaginaire. Si l’artiste projette des images réelles, il en conserve uniquement une impression, un souvenir. Ce procédé lui permet d’évoquer à la
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ARTCHI
fois l’instant et l’espace avec une grande force narrative. Les promeneurs, issus d’une photographie réalisée dans les rues de Lausanne, déambulent entre ciel et terre. Les axes horizontaux, les mouvements verticaux, les claires-voies délimitant la surface et le monde souterrain, suscitent une vive curiosité. «J’aime placer mon tableau quelque part dans le temps et l’espace. Imaginons un son musical impossible à emprisonner dans un instant continu. Je cherche la note qui résonne, provocante, autour et à l’intérieur de l’être», explique l’ancien directeur artistique du groupe Edipresse. Il y a créé et redessiné de nombreuses publications en Suisse comme au Portugal, à Varsovie, Bucarest, Madrid ou Moscou durant quatorze ans, avant de fonder son bureau Mediagraph en 2003, où il poursuit aujourd’hui ses activités de graphiste pour les médias. Son univers artistique sans complaisance, empreint de douceur, de réalisme et d’intensité, sera à découvrir lors d’une prochaine exposition qui aura lieu du 3 au 10 novembre 2015 à l’Espace des Télégraphes au Flon, à Lausanne. Le vernissage aura lieu le 2 novembre dès 17h. >>> Pour plus d’informations www.mediagraph.com
Promeneurs urbains 2 Toile 80 cm x 100 cm Techniques diverses
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ARTCHI
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Internet, etcâ&#x20AC;Ś Toile 100 cm x 80 cm Techniques diverses
Les Promeneurs urbains 1 Toile 110 cm x 90 cm Techniques diverses
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ARTCHI
Regard en mouvement Toile 110 cm x 90 cm Techniques diverses
Le mur imaginĂŠ Toile 152 cm x 110 cm Techniques diverses
Le baiser Toile 100 cm x 100 cm Techniques diverses
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ARTCHI
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Laura Carro et Eran Shamgar.
Eran Shamgar produces artistic compositions that break from his professional graphic designs for the printed media. He lives between Lausanne and Tel Aviv, photographs individuals and places by wandering through towns and cities, deconstructs them and then reconstructs his images. Inspired by the painter-engraver Francisco de Goya and by Nicolas de Staël, Eran Shamgar is imbued with the tragic unease of the former and the «continuous evolution» style of the latter. Introspection, escapism, intuition and emergence are the hallmarks of his work and research. An example is Cities/Tel Aviv, an urban snapshot of the bustling city of Tel Aviv with its social rifts, fragments and passers-by. His techniques combine to form a layer that contrasts with transparencies. Sometimes only an imprint remains from his original subjects. «My canvases develop by themselves. I often let the composition evolve according to its own logic before I retain control; these pauses in time are essential», explains Eric Shagar who graduated from the Bezalel Fine Arts School in Jerusalem. The imagined wall depicts a two-dimensional space in which Eran Shamgar seeks a third dimensional depth in order to create a transition towards the world of imagination. The artist retains only an impression and a memory of the real images that he projects. This process enables him to evoke both the captured moment and space with great narrative potency. Les promeneurs (the strollers), derived from a photograph produced in the streets of Lausanne, stroll between the sky and the earth. The horizontal axes, vertical movements and open spaces delimit both the surface and the underworld and arouse keen curiosity. «I like to position my paintings somewhere in time and space. Let us imagine a musical sound that is impossible to capture in a continuous moment. I look for the resonant and provocative note around and inside being», explains the former artistic director of the Edipresse group. Within the Edipresse group Eran Shamgar has created and revamped many publications in Switzerland as well as in Portugal, Warsaw, Bucharest, Madrid and Moscow over a period of fourteen years before founding his own Mediagraph bureau in 2003 where he continues his graphic design work for the media. His non-complaisant artistic creations, which are imbued with gentleness, realism and intensity, can be discovered at a future exhibition that will be held from 3nd to 10th November 2015 at the Espace des Télégraphes in the Flon district of Lausanne. The varnishing will take place on November 2nd from 17 hours. L’homme au corbeau Toile 110 cm x 90 cm Techniques diverses
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Le thermostat à distance Hive Design Statement pour chauffage et chauffe-eau vient de sortir au Royaume-Uni.
Design humain et « branché » 86
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MADEINSUISSE
Living office by Hermann Miller, dix agencements de lieux de travail modulables, conçus en fonction des objectifs et des activités de ses occupants.
Texte : Mary-Luce Boand Colombini l Photos : ©Yves Béhar l Traduction : AVK TRAD
Fusions, projets, pluridisciplinarité, conscience écologique, objets composent le succès du VaudoisYves Béhar et de ses collaborateurs. En janvier dernier, les médias américains sacralisent la serrure de l’entreprise August, fonctionnant tout d’abord à l’aide d’une connexion bluetooth sous le nom d’August Smart Lock, désormais connectée au réseau privatif WiFi, permettant d’assurer le contrôle de l’accès à son domicile à distance et également des interactions avec d’autres objets domestiques connectés. Cofondateur de la start-up August,Yves Béhar planche actuellement sur API Publique pour aller encore plus loin. Enfant de Lausanne où il grandit, élève du Art Center College of Design, il émigre à Pasadena en Californie au sein de cette célèbre école, lorsque celle-ci ferme ses portes de laTour-de-Peilz. Yves Béhar fonde ensuite Fuseproject à San Francisco en 1999. Sa société compte aujourd’hui quelque septante-cinq collaborateurs qui s’interrogent sur l’être humain et son mode de vie, son état de santé, son mode de fonctionnement à l’ère d’internet, sur les technologies interactives, le développement durable et le design. «Nous associons volontairement entrepreneuriat, technologies, design et public. Par ailleurs, un de nos défis constitue le
monde de la santé, domaine le moins touché par le design mais paradoxalement qui nous affecte le plus, ceci en vue d’une meilleure qualité de vie», explique le Lausannois qui aime les objets discrets, répliques de toutes les modalités d’un téléphone appliquées sur le poignet ou à cliper, telle la famille Jawbone. Les capteurs en contact avec la peau offrent de multiples possibilités. Compter les pas, analyser l’alimentation et le sommeil sans vibrer, détecter la fréquence cardiaque, prendre la température et le niveau de stress, suivre les activités sportives ou encore régler un réveil intelligent, etc. De son laboratoire de recherches, de développement et d’expérimentation est né le design de l’OLPC, One Laptop Per Child, cet ordinateur miniature à moins de cent dollars, permettant aux enfants des pays émergents d’appréhender l’informatique. En créant en partenariat des objets fonctionnels, avant-gardistes, écologiques, issus de ses questionnements et de ses réponses, il est élu «Designer industriel le plus influent en 2014» par le magazine Forbes. n
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MADE IN SUISSE
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MADE
IN SUISSE
SodaStream, fontaine à eau gazeuse et soda pour la maison.
Human and «wired up» design The success of vaudois Yves Bear and his team is due to the fusion of their ideas, projects, multi-disciplinary approach, environmental awareness and objects. Last January, the American media raved about the August lock which works via a Bluetooth connection called August Smart Lock and which is today connected to the private Wi-Fi network, allowing you to control entry into your home remotely and to interact with other connected household objects. Yves Bear, who co-founded the startup company August, is currently developing a public API to go one step further. A native of Lausanne, where he grew up, and a student at the Art Centre College of Design in Tour-de-Peilz, he emigrated to Pasadena in California where he continued to study at this famous college when the Swiss campus was closed. In 1999, Yves Bear founded Fuseproject in San Francisco. His company today employs some 75 staff that question lifestyles, human health, human behaviour in the Internet age, interactive technologies, sustainable development and design. «We readily combine entrepreneurship, technology, design and the public. One of our challenges is healthcare, a field that is the least impacted by design but which paradoxically concerns us most, with the aim of improving the quality of life», explains Lausanne born Yves Bear who likes discrete objects, replicas of all the modalities of a telephone applied on the wrist or as a clip-on bracelet, such as the Jawbone products. Sensors in contact with the skin can be used to count the number of steps walked, to analyse food and sleep without vibrating, to monitor heart beat, to record temperatures and stress levels, to measure sporting performance or to set an intelligent wakeup call. The OLPC (One Laptop Per Child) was designed in his R&D and experimentation laboratory. This miniature computer, which retails at under one hundred dollars, allows children in emerging countries to learn to use a computer. The functional, avant-garde and environmental objects that he has created in partnership with other designers earned him the «Most influential industrial designer in 2014» accolade by Forbes magazine. n
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>>> www.fuseproject.com
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MADE IN SUISSE
> BIO EXPRESS Yves Béhar • Né à Lausanne en 1967,Yves Béhar affiche un intérêt pour les arts depuis son enfance. Il intègre tout naturellement les renommés cours de design auprès de l’Art Center College of Design à laTour-de-Peilz, puis à Pasadena en Californie. • Très vite, il fonde sa société Fuseproject à San Francisco proche de la Silicon Valley, pépinière où fleurit l’industrie. Nous sommes en 1999. Dès lors, le Vaudois, nommé «Designer industriel le plus influent en 2014», surfe sur la vague avec toujours une longueur d’avance. • Si le style et la déco sont primordiaux pour certains, lui, mise sur la santé, l’évolution technologique et le design créant, telle une évidence, une interaction entre l’entrepreneuriat, le design et l’utilisateur. • Parmi ses actifs, l’ordinateur One Laptop per Child, les bracelets connectés Jawbone, l’enceinte portable Jambox, une moto 100% électrique, le préservatif NYC distribué gratuitement dans la métropole, la serrure August Connect. Yves Béhar • Yves Bear, who was born in 1967 in Lausanne, has been interested in the arts since his childhood. He benefited from the acclaimed design courses taught at the Art Centre College of Design in Tour-de-Peilz and later in Pasadena California. • He very quickly founded his own company, Fuseproject, in San Francisco near Silicon Valley, the famous company breeding ground, in 1999. Since then, Yves Bear, a native of the canton of Vaud, who was elected «the most influential industrial designer in 2014», has gone from strength to strength. • While style and decoration are essential to some designers, Yves Bear focuses on health, technological progress and design by creating an interaction between entrepreneurship, design and the end user. • His creations include the One Laptop per Child computer, the Jawbone connected clip-on bracelets, the Jambox portable loudspeaker, a fully electric-powered motorbike, the NYC condom distributed free of charge in the city of New York and the August Connect lock.
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ARCHI tecture d’ailleurs
Texte et traduction: Renzo Stroscio l Photos: © J. di Pasquale / Milan Assosiates, KPF
CHINE : nouveaux territoires
A Guangzhou (Canton), une construction originale prend la forme d’un disque. Ce programme construit de 85 000 m² de surface brute de plancher comprend un centre commercial haut de gamme, des bureaux, un hôtel de luxe et la plus grande bourse de plastique au monde.
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Architecture d’ailleurs
CHINA: New Territories
In Guangzhou an original construction takes the shape of a disc. The construction, which comprises 85,000 square meters of gross floor area, includes an upscale shopping center, offices, a luxury hotel and the worldâ&#x20AC;&#x2122;s largest stock exchange of plastic.
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Architecture dâ&#x20AC;&#x2122;ailleurs
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© Courtesy of Diller Scofidio + Renfro MR ZHOU OFFICE E
HONG DA XIN YE E GROUP OFFICES S
INTERNAT TIONAL S ANDARD OFFICES ST TO RENT
CHIN NESE STANDARD OFFICES TO R RENT
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GDPE OFFICES
SHOPPING MALL
A deux mille kilomètres de Pékin, Guangzhou, avec près de douze millions d'habitants, est la troisième ville la plus peuplée de l’Empire du Milieu. Chef-lieu de la province du Guangdong, la métropole s’étend sur un territoire de 3 843 km2 et borde la rivière des Perles. Véritable pôle de compétitivité du sud de la Chine, l’agglomération a connu un développement économique exponentiel qui s’est manifesté, entre autres, par une révolution architecturale sans précédent. En effet, des projets colossaux se sont multipliés et, en moins de cinq ans, plus de dix nouvelles tours ont radicalement changé le visage urbain. Avec une moyenne de deux cents cinquante mètres de hauteur, ces buildings d’acier et de verre dominent aujourd’hui les toits de pagodes et autres édifications à la chinoise. Pour faire face à la demande croissante et aux besoins de professionnels confirmés, les maîtres d’ouvrage locaux ont rapidement fait appel à des architectes étrangers. C'est dans ce contexte hors du commun que l’architecte italien Joseph di Pasquale a mis tout en œuvre pour réussir une construction iconique. Entendu comme une mutation novatrice avec une forte référence symbolique son projet, un gratte-ciel en forme de roue géante, gagne en 2009 le concours international. Baptisé Guangzhou Circle, ce complexe multi-programmatique siège de la Guangdong Plastic Exchange (GDPE) est aujourd’hui le plus grand marché boursier de matières premières en plastique.
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Architecture d’ailleurs
Une réponse non conventionnelle Afin de répondre le plus adéquatement possible à cette commande exceptionnelle, le concepteur s’intéresse dès le départ aux questions ethniques, à la littérature et à l’histoire chinoises. « Objectivement, commente-t-il lors de la rencontre à Milan, j’ai choisi une architecture qui s’inspire de la tradition et de la numérologie du feng shui. » Convaincu de l’impact des identités culturelles dans la ville, Joseph di Pasquale s’inspire du disque de jade. Une pierre réputée pour ses hautes vertus, est aussi le symbole des dynasties impériales qui régnaient autrefois dans le pays. Ainsi pour ne pas limiter ce projet ambitieux au seul produit imaginatif, il a fallu défier les normes architecturales classiques. Il faut dire qu’une construction de cette ampleur constitue un défi. En laboratoire, diverses opérations de simulations ont été menées, en particulier le test du vent expérimenté à l’Ecole polytechnique de Milan sont venues compléter la viabilité de ce projet insolite. La quadrature du cercle En soi, la structure du bâtiment prend la forme d’un cercle de 50 mètres de diamètre. Dans les 85’000 mètres carrés de surface brute de plancher, l’édifice haut de 138 mètres et 33 étages offre un volume impressionnant. Au centre, un vide circulaire parfait est à ce jour une caractéristique unique en son genre. Les façades d’acier habillées de plaques de cuivre reproduisent un jeu recto verso. Sur les côtés de l’immeuble, deux rangées de blocs rectilignes sont structurellement en
suspension. Ces box sont empilés et subdivisés en niveaux et créent des espaces intérieurs habitables. En réalité, l’équilibre orthogonal qu’a voulu l’architecte est une référence claire à la géométrie de la « quadrature du cercle ». Plusieurs zones se distinguent à l’intérieur de la construction : un lobby, un centre commercial haut de gamme, des bureaux, un hôtel de luxe et un sky garden. Le dernier étage étant réservé au propriétaire. L’espace principal intérieur est occupé par la bourse. Dominé par la couleur rouge, ce noyau opérationnel, qui s’étend sur une surface d'environ 2 000 mètres carrés, est situé juste en dessous du grand vide central. Ce dernier, à plus de 25 mètres du sol, a été conçu comme un jardin suspendu. Il est accessible au public par des accès latéraux et offre une vue panoramique. Concept très innovant, l’architecte a convoqué la métaphore symbolique à tel point que la structure fait référence à toute une série de valeurs non matérielles. Et ce n’est pas le point final. Grâce à son implantation au bord de l’eau, le bâtiment se reflète dans la rivière et reproduit l’image d’un double disque. Il correspond au nombre 8 et à l’infini, un symbole sûrement un des plus puissants de la culture chinoise, puisqu’il porte bonheur. « Guangzhou Circle est clairement un « landmark urbain », c’est un point de repère autant pour la métropole comme pour ses habitants », conclut l’architecte.Tout bien considéré, l’histoire de la ville est ainsi devenue la source d'inspiration maximale et peut-être a été une des meilleures façons d’appréhender ce projet d’envergure. n
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Architecture d’ailleurs
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Architecture dâ&#x20AC;&#x2122;ailleurs
Two thousand kilometers away from Beijing, Guangzhou is the third most populous city in the Middle Empire with nearly 12 million people. Capital of Guangdong Province, the city covers an area of 3,843 square kilometers and borders the Pearl River. A true hub of competitiveness in southern China, the agglomeration has experienced tremendous economic growth which manifested, amongst other things, in an unprecedented architectural revolution. Indeed, colossal projects have multiplied and, within less than five years, more than 10 new towers have radically changed the urban face. With an average height of 250 meters, these steel and glass buildings now dominate the roofs of pagodas and other typical Chinese buildings. To meet the growing demand and the needs of experienced professionals, local clients have quickly called upon foreign architects. It is in this extraordinary context that the Italian architect, Joseph di Pasquale, did everything in his power to make the iconic building a success. The project, understood as a novel mutation with a strong symbolic reference, is a skyscraper shaped like a giant wheel which won him the international competition in 2009. Called Guangzhou Circle, this multi-programmatic headquarters of the Guangdong Plastic Exchange (GDPE) is now the largest stock market of plastic based materials.
An unconventional response In order to respond as adequately as possible to this exceptional request, from the outset the architect examined the ethnic issues, related literature and history of China. Commenting during a meeting in Milan he said, "I objectively chose an architecture which is inspired by the tradition of numerology and feng shui." Convinced of the impact of cultural identities in the city, Joseph di Pasquale is inspired by the jade disc. This ancient stone disc, renowned for its highest virtues, is also the symbol of the imperial dynasties that once ruled the country. So as not to limit this ambitious project to the only imaginative product, it had to challenge the traditional architectural standards. It must be said that a building of this scale constitutes a
challenge. In the laboratory various simulations were conducted, in particular the wind test experienced at the Polytechnic University of Milan, to complement the tests of viability of this unusual structure. Squaring the circle In itself the structure of the building takes the form of a circle which is 50 meters in diameter. In the 85,000 square meters of gross floor area, the construction of a height of 138 meters and 33 floors offers an impressive volume. In the center, a perfectly circular empty space is, to date, a unique feature of its kind. Steel facades plated with copper produce a two-sided effect. On the sides of the building two rows of straight blocks are structurally suspended. These boxes, stacked and divided into levels, create habitable inner spaces. In fact, the orthogonal balance that the architect wanted is a clear reference to the geometry of "squaring the circle”. Several areas can be distinguished inside the building: a lobby; an upscale shopping center; offices; a luxury hotel and a sky garden. The top floor is reserved for the owner. The main interior space is occupied by the stock exchange. Dominated by the color red, this operational core, which extends over an area of about 2,000 square meters, is located just below the large circular and centrally-located empty space. More than 25 meters high, this space was designed as a hanging garden. Side entries provide access to the public who can enjoy the panoramic view. An innovative concept, the architect has called on the symbolic metaphor to the extent that the structure refers to a series of nonmaterial values. And that’s not all. Thanks to its location at the edge of the water, the building’s reflection appears on the river and reproduces the image of a double disc. The reflected image corresponds to the number 8 and the infinite, surely one of the most powerful symbols of Chinese culture because it brings good luck. “Guangzhou Circle is clearly an urban landmark – it’s a landmark for the city and for its inhabitants," concludes the architect. All things considered, the history of the city has become the maximum source of inspiration and perhaps was one of the best ways to understand this major project. n
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Architecture d’ailleurs
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ARCHITECTURE D’AILLEURS
Joseph Di Pasquale.
> L’ARCHITECTE
JOSEPH DI PASQUALE (1968)
Diplômé de l’Ecole polytechnique de Milan, cet architecte-urbaniste enthousiaste s’est rapidement questionné sur la qualité architecturale et l'impact environnemental des usines de production. Au début de sa carrière il évolue surtout en Italie, mais à partir de 2005 il recentre les activités de son agence milanaise et réalise ses premiers bâtiments outre-frontière. Parallèlement, il poursuit des analyses sur la relation entre la densité urbaine et les identités culturelles. Les résultats de ses investigations, qui portent avant tout sur l’écodensité, ont été publiés dans un ouvrage La Città Densa (La Ville Dense), un livre dans lequel il exprime une série de théories inédites avec des visées écologiques. Son know-how reconnu a d’ailleurs été postérieurement transposé dans un concept architectural réel et d’envergure. En l’occurrence, l’extension de Jingwu une nouvelle écoville en Chine, une opération dont il gagne le concours international en 2008. A partir de cette même période, plus engagé que jamais depuis sa rencontre avec l’Empire du Milieu, il divulgue régulièrement ses postulats autour de « l’architecture globale versus la durabilité culturelle » lors de conférences et lectures en Europe, en Chine et au Brésil. Diplômé également de la New York Film Academy, en sus de son travail d’architecte il est professeur-adjoint à la Faculté d'architecture de l’Ecole polytechnique de Milan.
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architectes.ch I N.6 I automne / hiver 2015
Architecture d’ailleurs
> THE ARCHITECT - JOSEPH DI PASQUALE (1968) Graduate from the Polytechnic University of Milan, this enthusiastic architect-urbanist was quickly concerned about the architectural quality and the environmental impact of production plants. Early in his career he mainly worked in Italy, but from 2005 he refocused the activities of his Milan agency and achieved his first buildings outside Italy. Meanwhile, he continued his analysis of the relationship between urban density and cultural identities. The results of his investigations, which focused primarily on eco-density, were published in La Città Densa (The Dense City), a book in which he expressed a series of new theories with ecological aims. His recognized know-how was also subsequently transposed into a real and far-reaching architectural concept, namely the extension of a new eco-city, Jingwu, in China, a project for which he won the international competition in 2008. From this moment, more committed than ever since his encounter with the Middle Empire, he regularly discloses his assumptions about "global architecture versus cultural sustainability" at conferences and lectures in Europe, China and Brazil. Having graduated from the New York Film Academy, he not only works as an architect but he is also Assistant Professor on the Faculty of Architecture at the Polytechnic University of Milan.
COOLTEC
PUBLI reportage CoolTec La maîtrise du solaire Texte :Thierry Brandt
Photos : © CoolTech
CoolTec, fondée en 2007, est une entreprise qui conseille ses clients et ses revendeurs afin de trouver les solutions optimales dans l’utilisation des énergies renouvelables. Son fondateur et actuel directeur, M. Jean-Pierre Bloch, s’était donné pour mission de proposer au marché suisse un ensemble de produits et de technologies de pointe, capables de rivaliser avec le matériel existant non seulement en termes de prix mais aussi en termes de performances. CoolTec est spécialisée avant tout dans le marché du solaire thermique collectif et celui des systèmes combinés. L’entreprise s’adresse aussi, bien sûr, au marché des particuliers. Tous les systèmes solaires proposés fonctionnent selon le principe original du drainage gravitaire à circuit fermé qui offre de nombreux avantages de sécurité anti-surchauffe par rapport au système classique dit sous pression. En offrant une plus grande quantité de capteurs et donc un apport d’énergie solaire beaucoup plus important, tous les intervenants sont gagnants : le client, l’installateur/distributeur, le fabricant et bien entendu la planète. C’est notamment sur le segment des grandes installations que les technologies proposées apportent le plus d’avantages en profitant de l’expertise et des compétences de l’entreprise. En collaboration avec les bureaux d’ingénieurs de Sunoptimo, CoolTec est alors en mesure de proposer aux bureaux d’ingénieurs et architectes de Suisse des solutions innovantes à des prix extrêmement compétitifs. Et, c’est grâce à cette technologie que CoolTec a pu mettre en place la plus grande installation solaire thermique de Suisse à Vernier, avec ses 300 mètres carrés de capteurs.
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CoolTec
Bien entendu, les solutions pour le collectif peuvent aussi répondre aux besoins des particuliers et CoolTec propose aussi des petites installations solaires avec ou sans couplage, notamment avec des pompes à chaleur. L’entreprise propose un service personnalisé pour accompagner les projets solaires collectifs et individuels et réalise des études de dimensionnement poussées pour aider les chargés de projets, architectes et bureaux d'études à mieux appréhender les aspects solaires. Elle propose du coaching, des services de suivi d’installations solaires ainsi que des contrats de maintenance et de garanties de production solaire. Ces services permettent à l'utilisateur d'avoir les données de son installation en temps réel. Le maître d'ouvrage bénéficie ainsi des compétences de CoolTec en étant sûr qu'un professionnel suit le fonctionnement et la production de l’installation. n >>> Pour plus d’informations www.cooltec.ch
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