A la Mala (3) Erenati Aquilina - Maladrerik's Cube

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À LA MALA Théorie des casquettes



À LA MALA Maladrerik's Cube



Avant-propos Comme l’ont soulevé les deux plaquettes précédentes, La Théorie des Casquettes et La Mala Imaginaire, ce projet de fin d’étude se penche sur le rôle de l’architecte dans ses réponses aux commandes publiques en France ; notamment les opérations menées par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), qui en représentent aujourd’hui une large part. En point de départ de notre projet, nous nous penchons sur un quartier d’Aubervilliers inscrit au programme ANRU2 : la Maladrerie, conçue par l’architecte Renée Gailhoustet de 1975 à 1986 et labélisé « Patrimoine du XXème siècle ». Lieu d’expérimentation et utopie construite de logements atypiques, le quartier tombe depuis une dizaine d’années en désuétude. Comment faire renaître la Maladrerie ? La réhabilitation de cette construction extraordinaire n’est-elle pas l’occasion d’expérimenter au-delà de la simple rénovation technique ? Ou l’occasion de s’interroger sur la nouvelle place de l’habitant et le rôle de l’architecte dans le processus du projet ?


Projet de fin d’étude Mars - Juillet 2015 AQUILINA Clément ERENATI Abigail Enseignants : Patrick Leitner et David Fagart


SOMMAIRE Avant-propos 5

Un RÔLE pour L'’ARCHITECTE, scénario appliqué 9 Oui, mais quel rôle ?

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Les casquettes de l’architecte

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Vers un scénario de rénovation

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Manifeste de la Maladrerie

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L’essence du projet d’origine

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Maladrerik's cube 23 Temporalités de la rénovation

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Occuper l’espace public, reconstruire la convivialité

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Le Laboratoire, une permance in-situ de la rénovation 33 La coopérative et le parking des joyeux

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Opérations tiroirs, phasage des rotations

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Fiche logement type 39 Le chantier de l’ANRU 40 Auto-Réhabilitation Accompagnée 43 Quel processus pour l’Habitant ?

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Organigramme de gestion 51 Mot de la fin

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annexes 59 Glossaire appliqué 61



Un rôle pour l'architecte

scénario appliqué


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Un rôle pour l’architecte

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oui, mais Quel rôle ? Dans un contexte ou les métropoles sont mises en concurrence, les mécanismes de la production architecturale publique actuelle ainsi que les opérations ANRU attachées aux Grands Ensembles cinquantenaires nous questionnent sur le rôle de l’architecte dans notre société. Dans ce système bien huilé, l’architecte joue le rôle de maître d’œuvre : conception et construction. Il est cantonné à répondre à des commandes et des programmes décidés en amont. Mais le métier d’architecte aujourd’hui ne couvre qu’une portion limitée de ce à quoi il est formé. Celui qui pourrait construire littéralement la société se trouve réduit à produire des bâtiments tant normés que l’inventivité (formelle mais aussi sociale) y perd sa place. Il est entravé par une myriade de contrôles dictés par une rentabilité et des objectifs à court terme, issus des domaines administratifs et économiques, parfois dépendant d’une temporalité électorale ou inféodés à un groupe de pression, sans même parler des désastres de la promotion privée. Comment peut-on imaginer exercer autrement la profession d’architecte ? Dans un but social et citoyen, quels sont les mécanismes qui peuvent lier l’architecte avec l’habitant, et quel lien entretenir avec les administratifs et les décideurs politiques ? De plus en plus de jeunes professionnels remettent en question le rôle de l’architecte classique, cherchant un sens à leur profession, ils tentent de se rapprocher le plus possible de ceux pour lesquels

ils œuvrent : les habitants1. L’architecte est en recherche d’expérimentation à plusieurs niveaux. Il est enseignant d’un langage architectural avec Friedman, plongé dans un combat pour surprendre et détourner l’administratif chez Bouchain et sorti de ses plates-bandes par les collectifs. Ce tâtonnement vers une nouvelle définition de la profession doit être poussé en assumant aussi la casquette de l’architecte classique, celle du maître d’œuvre, intégrée aux projets d’aménagements complexes. C’est en ayant un périmètre d’intervention professionnel plus important que nous concevons ici une manière complète et engagée de pratiquer l’architecture. Cette réflexion est la base de notre travail de fin d’études. En faisant mûrir cette pensée par nos parcours personnels et académiques, nous remettons en question la pratique « traditionnelle » de la profession d’architecte. Nous questionnons également les pratiques alternatives et cherchons à leur donner une force d’aboutissement tangible afin d’œuvrer localement pour les usagers et habitants. En recroisant les auteurs et les démarches architecturales interrogeant le rôle de l’architecte, 1

Pour certains, c’est en passant par l’espace public que l’on va chercher à les toucher, comme dans l’œuvre des collectifs pluridisciplinaires ; et pour d’autres c’est souvent par le biais de la « participation » ou de la « coconstruction » exigée aujourd’hui par la commande publique que l’on est forcé à cette démarche.


Maladrerik’s Cube


Un rôle pour l’architecte

nous avons progressivement nourri notre pensée et recoupé les réponses théoriques et pratiques de chacun en y apportant notre grain de sel. Nous souhaitons nous engager, en futurs architectes, dans une pratique plus intégrative, plus sociale et inscrite dans le long terme. C’est dans ce travail que nous posons nos premières pistes de réflexion. Il s’agit à notre tour de refuser la fatalité d’un exercice - sans répondre seulement à la demande d’un « client » - où les valeurs ne sont que marchandes, pour au contraire proposer l’expérimentation d’un architecte multi-casquettes qui utilise pleinement les compétences de sa formation, au profit d’un processus citoyen.

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Les casquettes de l’'Architecte Les casquettes théorisées dans la première plaquette s’expérimentent dans le scénario de rénovation de la Maladrerie.

Encapaciteur Cette casquette exprime la nécessité de « réhabiliter » l’habitant dans la gestion et la mise en œuvre de son environnement. Elle donne un rôle nouveau à l’habitant, valorisant son « savoir d’usage », c’est lui qui (r)enseigne l’architecte sur la réalité spatiale. En se présentant avec des solutions d’aménagement flexibles, l’architecte donne les outils à l’habitant de (se) projeter, d’autoplannifier. C’est un processus d’appropriation,d’autonomisation et de responsabilisation qui se met en œuvre en amont du chantier et qui s’opère sur toute la phase de second œuvre. Nous imaginons cela comme un double apprentissage, un échange mutuel de savoirs, une mise en place d’un langage commun autour de “l’architecture habitée”. En redonnant une place d’acteur à l’habitant on l’extirpe d’une situation d’assistanat et on lui révèle son droit à l’action. C’est une revalorisation de l’individu par un acte construit, aussi petit soit-il.

Maître d'oeœuvre Cette casquette est à la fois technique et politique. Elle recouvre la relation entre la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage publique.Cette pratique de l’architecture est restreinte aux critères, aux normes et fait oublier à l’architecte la dimension humaine et sensible dans sa réponse à la commande. Cette réponse vise alors à répondre à un programme et à une suite de normes déconnectées des réalités sociales. Cet architecte est toutefois nécessaire. Il a une capacité à saisir les attentes de chaque acteur, c’est sa mission. Il comprend les enjeux des grands projets d’aménagement et les projets à petite échelle. Pour nous, cette pratique classique de l’architecture est cantonnée par les politiques publiques à un périmètre d’action qui ne suffit plus à répondre aux attentes de nos contemporains. C’est en se complétant avec d’autres rôles, d’autres casquettes, que l’architecte peut redéfinir sa profession.


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Révélateur, activateur et catalyseur Cette casquette est définie par les processus de recherche-action que l’on peut observer chez les collectifs d’artistes et d’architectes. C’est par la présence dans l’espace, allant parfois jusqu’à l’implantation directe sur le site, que l’on permet l’identification affinée des potentiels humains et spatiaux, dépassant la réponse technique parfois trop technocratique. Se traduisant majoritairement par la mise en réseau des dynamiques locales, par l’occupation spatiale et l’acte éphémère construit, il permet de catalyser les énergies et d’encourager la mise en œuvre d’un plus grand nombre d’initiatives habitantes. Ce rôle de l’architecte que nous revendiquons traduit les besoins premiers à l’échelle micro-locale. C’est un procédé qui exige de l’architecte une réponse qui transcende la commande, et qui réajuste l’échelle du bien-être commun - qui souvent, ne dépasse pas la géographie du quartier.


Un rôle pour l’architecte

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Vers un scénario de rénovation Si l’utopie initiale de la Maladrerie s’endort et que le bâti tombe en désuétude, c’est en partie à cause du manque de possibilité d’appropriation par les habitants. La rénovation doit produire un acte de démocratie, de culture du quartier. Elle doit permettre, moins par le geste architectural que par le processus inclusif de tous les acteurs, de changer l’image que les habitants ont de leur propre quartier, le reflet d’eux-mêmes que peuvent leur renvoyer les voisins et chez les décideurs. Ne pas prendre en compte ces considérations ne ferait que repousser à moyen terme le problème. « Pourquoi le logement social n’est pas hospitalier ? Parce que c’est le seul bâtiment dans l’histoire de l’architecture qui interdit à l’usager de le transformer, puisqu’il doit être rendu dans l’état d’origine. C’est un négationnisme en architecture. Tout ce qui est la vie, l’apport des cultures à la vie courante, n’est pas pris en compte »3. Patrick Bouchain

Cette réhabilitation innovante qui encadre les habitants et leur appropriation est un essai, et nous sommes intimement convaincus que la Maladrerie est un substrat riche pour une nouvelle expérimentation. De fait, elle a la richesse d’être née d’une première utopie 3 BOUCHAIN

Patrick, interviewé dans le cadre de son opération de réhabilitation à Tourcoing par La voix du Nord, décembre 2008.

sociale il y a une trentaine d’années et riche d’acteurs qui détiennent un savoir d’usage de ce bâti fantasque. A travers ce scénario, nous tentons de relancer et de mettre à jour cette utopie.



Manifeste de la Maladrerie


Chaque habitant doit bénéficier d’une terrasse pleine terre à cultiver.

La convivialité et l’immunité au sein du quartier est encouragée par des cheminements exclusivement piétons.

Chaque logement est unique, valorisant ainsi la « multitude » des individus.

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Manifeste de la Maladrerie

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l'essence du projet d'origine La Maladrerie d’Aubervilliers est une opération mixte de logements sociaux conçus par l’architecte Renée Gailhoustet et réalisés entre 19751986. Issue de la pensée renaudienne, l’architecte dans sa pratique se base sur des engagements personnels, des idéaux sociaux, et rejetant la première vague de Grands Ensembles réalisés après guerre. Dans le cadre d’opérations de Résorption de l’Habitat Insalubre (RHI) dans les années 70, la politique du logement est menée prudemment dans cette nouvelle vague de construction de l’habitat social. Souvent dans les banlieues proches des grandes villes, les RHI des quartiers prolétaires sont portés par des villes communistes autorisant la mise en œuvre d’architectures plus expérimentales à la recherche de l’utopie sociale. Toutefois, le résultat extraordinaire et aujourd’hui symbolique qu’est la Maladrerie est confronté à la dégradation technique du bâti et au regard stigmatisé généralisé porté sur les grands ensembles. Depuis décembre 2014, le quartier de la Maladrerie est sélectionné pour un projet de Rénovation Urbaine dans le cadre de l’ANRU2, et est également candidat pour un classement patrimonial. Dans ce cadre, il faut poser comme incontournables les points qui font l’essence de la Maladrerie, et qui en constituent le manifeste. Ils viennent d’une pensée architecturale riche, expérimentale et portant un projet de vie, un projet de ville. Ces qualités ne peuvent pas être soustraites au quartier sous peine d’appauvrir une œuvre complète qui tend à un équilibre.

• L’îlot piétonnier : un îlot coupé de la voiture où les cheminements piétonniers se lient à la ville et offrent des niches aux commerces de proximité. Renée Gailhoustet parvient à rappeler à nous la ville ancienne, organisée de façon complexe. Le travail du sculpteur Gerard Chireix sur la scénographie des espaces et des niveaux de sols est une richesse supplémentaire à ce quartier. L’ambiance générale, labyrinthique et végétale est unique, jeux pour les enfants ou îlot de calme pour les adultes. • Le logement unique : mettre au service du logement social une richesse dans les formes, volumes, agencements architecturaux, apports en lumière et la diversité des logements proposés. Signifier à l’habitant qu’il est unique, même dans la masse. • Les terrasses plantées : une pièce supplémentaire qui permet de sortir et prendre du recul sur son propre logement, un autre rapport à l’extérieur, mais aussi la possibilité de transformer la façade en la végétalisant. “À la place du vide qui vous isole, c’est un lieu qui prolonge votre domaine.”2 • L’unicité du quartier : un site expérimental par sa taille, et représentatif d’un travail intellectuel par son unité architecturale au travers d’une expérimentation unique de trames. Lors d’une rénovation de la Maladrerie, le respect de ces points articulés avec les enjeux sociaux actuels, est le point de départ de tout futur projet.

2

CHALJUB Bénédicte, La Politesse des maisons, mai 2009, Actes Sud L’impensé, p.67



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Les temporalités de la rénovation L’idée de l’architecte multi-casquettes est un moyen d’articuler différentes temporalités de la rénovation. Celle-ci, si elle est traitée par un architecte « classique », ne tient que sur une durée très réduite, presque comme une opération coup de poing, ne prenant pas toujours le temps de répondre aux réels besoins du quartier. C’est le complément que viennent ajouter l’architecte encapaciteur et l’architecte révélateur. En travaillant longtemps en amont avec les acteurs locaux et les habitants, ceux-ci imbriquent plusieurs démarches et diagnostic - d’usage, de modes d’habiter, de recensement des besoins collectifs, etc. Les temporalités s’échelonnent dans le temps,

se superposent et on pour finalité d’avoir une traduction des diagnostics en un projet architectural et urbain au plus proche des préoccupations de chacun. Ci-contre, la temporalité de la rénovation telle que nous l’imaginons : à la fois dans les espaces publics, dans la sphère privée du logement, et sur l’aspect technique. Ce projet n’est pas une simple conquête de l’ANRU, mais une rencontre entre ce que l’on appelle aujourd’hui les dynamiques « bottom-up » et « topdown ». L’architecte tel que nous le définissons dans ce projet de fin d’étude est au croisement de ces deux


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Salle de quartier. Longtemps restée fermée, cette salle est aujourd’hui réclamée par les habitants afin d’organiser des rencontres ou projections culturelles.

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C’est ainsi que nous proposons dans un premier temps de s’associer avec la compagnie Légendes Urbaines, que nous avons rencontré alors qu’ils venaient par hasard dans le quartier. Cette Cie propose de prendre la ville comme théâtre, particulièrement dans les Grands Ensembles.

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Cet endroit de la Maladrerie semble destiné à la représentation théâtrale et peut accueillir tous type de spectacles : concerts, projections en plein air, cours de danse, etc.

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Occuper l’'espace public, Reconstruire la convivialité le bocal Avant toute action de l’ANRU, il faut parvenir à changer l’image du quartier de la Maladrerie. C’est par le biais de l’espace public, extérieur ou intérieur qu’il faut commencer à intervenir. La mise en place d’événements dans l’espace public à l’intérieur de l’îlot et la construction d’un commun collectif est primordial. En essaimant des actions co-construites par les habitants au sein du quartier, on participe à l’appropriation et à la responsabilisation envers les lieux partagés. En ayant repéré des zones de conflits lors de nos visites et en recueillant la parole des habitants, nous ciblons des espaces délaissés à reconquérir intelligemment et pacifiquement. C’est en les occupant et en leur définissant un usage qui contribue au développement de la vie de quartier qu’il faut requalifier ces lieux, résorber les tensions actuellement présentes dans l’espace public et recréer de la convivialité.

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Cette conquête doit être menée par les résidants du quartier, habitants, associations et artistes, assistés de l’aide de l’architecte dont le rôle est d’encourager les initiatives, catalyser les dynamiques et les métamorphoser en actions construites. Le quartier est un terrain de jeu, un spectacle à l’échelle de la ville, il doit être mis en scène par ceux qui l’habitent. Ces actions peuvent ainsi encadrer, canaliser et se mettre au profit de l’épanouissement individuel et collectif, notamment pour les enfants, très présents dans l’espace public et qui manquent de cadre. Les divers actes construits peuvent permettre de façonner une culture et un partage à l’échelle de ce quartier populaire.


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gradins Cet endroit de la Maladrerie semble destiné à la représentation théâtrale et peut accueillir tous type de spectacles : concerts, projections en plein air, cours de danse, etc.

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le bocal C’est ainsi que nous proposons dans un premier temps de s’associer avec la compagnie Légendes Urbaines, que nous avons rencontré alors qu’ils venaient par hasard dans le quartier. Cette Cie propose de prendre la ville comme théâtre, particulièrement dans les Grands Ensembles.


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Le bocal

le bocal Longtemps restée fermée, cette salle aux vitrages condamnés est aujourd’hui réclamée par les habitants afin d’organiser des rencontres ou projections culturelles.

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Les potagers de la mala : Cultiver un potager signifie solidarité, économies. En complément des formations des compagnons, certains espaces de la Maladrerie peuvent être mutualisés. Ils sont de trois types. - Les carrés et le compost de la coopérative - Le jardin partagé - Le verger de Sylvie, initiative commencée en 2014, qui a besoin d’être poursuivie.

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Coopérative finck Cantine solidaire auto-gérée du quartier. Cantine de chantier.


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Le Laboratoire, Une permanence in-situ de la rénovation Pour nous, la création d’un quartier général de la rénovation de la Maladrerie est nécessaire, ç’en est la première étape. C’est établir un campement, s’intégrer au site, être au plus près des habitants – devenir habitant – et comprendre les problématiques individuelles et collectives afin d’y répondre au mieux. Le Laboratoire est l’atelier des architectes, et vient se compléter avec l’arrivée des Compagnons Bâtisseurs. Il est également utilisé par l’association Jardin à tous les étages pour la mise en place d’une terrasse témoin, qui fait la démonstration des types d’usages possibles des espaces à planter. JTE est une association locale militant pour la conservation des terrasses plantées à la Maladrerie. Organisant régulièrement des ateliers et des bourses aux plantes à l’égard des habitants, leur action manque de visibilité. Les Compagnons bâtisseurs sont une association d’éducation populaire intervenant depuis plus de 50 ans pour l’amélioration de l’habitat au travers de chantiers d’auto-réhabilitation accompagnée (ARA) et d’auto-construction accompagnée destinés à aider des habitants en difficulté dans la résolution de leurs problèmes de logement ; l’insertion économique dans le secteur du bâtiment par des chantiers d’insertion et des chantiers formation, etc. Le laboratoire est un lieu de travail, l’incarnation du circuit court du fonctionnement de la Maladrerie et l’épicentre de l’expérience d’auto-rénovation / de co-construction avec les habitants. Comme un filtre, il s’occupe de la pédagogie et des problématiques sur le bâti, ne laissant que la gestion administrative d’attribution des logements à l’Office Public de l’Habitat.

L’Office, qui n’a jamais mis en place de gestion adapté à cette architecture singulière, se retrouve avec un héritage patrimonial qu’il a lui-même détraqué. Pour les architectes, le Laboratoire est un moyen idéal de s’ancrer dans le quartier et de conduire des ateliers d’initiation architecturale et urbaine. Notamment dans un premier temps, et comme nous avons pu l’expérimenter sur place le temps du diplôme, des ateliers maquettes privés chez l’habitant. Comme on peut le voir sur le diagramme de la « temporalité de la rénovation » au début de ce scénario, dans le processus d’initiation des habitants, la place de ces ateliers maquettes privés est primordiale. Durant le diplôme, nous avons eu la chance de rentrer dans plusieurs logements, mais c’est au travers des savoirs d’usage contés par les habitants que nous découvrons réellement les appartements. C’est sous la forme d’échanges informels que nous recevons les informations sur leur manière d’habiter ces logements insolites. Nous recréons avec eux la maquette au 1/50ème de leur habitat, montée rapidement à partir de pièces prédécoupées, calibrées pour les différentes trames. Nous décrivons notre méthode : se baser sur la trame de 5 mètres, au préalable préparée sur un patron schématique (qui permet de retracer les différentes trames) puis dessiner le plan, pour ensuite monter les murs. Les réactions sont diverses, jamais inintéressées.


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La Coopérative et le Parking des Joyeux, – Base de vie du chantier, nouvelle dynamique de quartier Cet endroit de la Maladrerie représente un des plus grands potentiels de l’espace commun dans l’îlot. Dans le prolongement des actions dans l’espace public, celle-ci est la plus importante. La salle Édouard Finck est jusqu’ici utilisée partiellement par un club sénior, est un espace de plus de 650m2. Après une rénovation et une mise au norme, sa cuisine accueille la cantine de quartier populaire et coopérative. Ouvert même dans la soirée, ce service collectif est une présence rassurante en cœur de parcelle. Le parking des Joyeux, dont l’accès est fermé aux voitures, est un espace non qualifié et lieu de conflits d’usage entre les générations – rodéos de scooter et autres nuisances sonores. Lors du chantier, l’occupation de cet endroit est le point de départ de nouvelles dynamiques par la requalification de ses usages et un lieu de vie visible à l’intérieur de l’îlot. Les activités pouvant se mettre en place au sein de ce lieu ne s’arrêtent pas à la cantine de quartier, mais cette dernière est le début d’une économie sociale et solidaire au sein du quartier. Certains habitants décrivent la Maladrerie comme étant la « Cité des enfants perdus ». Plus haut, nous avons mentionné le manque de cadre de cette jeunesse, que nous voyons se déplacer à toute heure dans le jardin intérieur par bande. Ils ont entre cinq et treize ans, puis à d’autres heures entre quatorze et dix-huit ans. Les parents se déplacent à l’autre bout de Paris pour vider des poubelles ou refaire les lits dans des chambres d’hôtel, avec des horaires impossibles.

Personne n’est là pour surveiller si les enfants vont ou non à l’école, s’ils ont mangé, etc. Le rôle de la cantine de quartier n’est pas seulement de créer de l’animation et de la rencontre, mais aussi de pallier l’absence des parents, et de créer de l’emploi local pour réduire cette faille républicaine.


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POUR CEUX QUI VEULENT RESTER

MALADRERIE TRANCHE 9 RÉNOVÉE EN 2014


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opérations tiroirs, phasage des rotations Le projet de rénovation de la Maladrerie doit permettre de conserver les populations en place qui expriment le souhait de rester, et de leur permettre de cohabiter avec le chantier. Au préalable de ces déplacements, un travail étroit avec les habitants est mené en amont du chantier de l’ANRU. Les ateliers privés dans les logements sont l’amorce d’un processus global.Au delà de la réalisation de la maquette, ce sont les informations que nous récoltons lors de l’échange qui sont au cœur de cette démarche. La synthèse de ces rencontres est faite au moyen de fiches logement. Elles nous permettent de savoir une vue d’ensemble sur le bien-être des habitants dans ce type d’architecture, de savoir s’ils veulent rester à la Maladrerie ou non, de faire un bilan de l’état technique du logement, et de projeter les réparations à venir. Ces fiches sont destinées aux autres acteurs de la rénovation implantés au sein du Laboratoire. Nous avons pu réaliser un échantillon de dix logement lors de notre démarche (voir la fiche logement type au dos).

Ces différentes synthèses nous ont permis d’imaginer un système de rotation des habitants lors de la rénovation, entre ceux qui veulent rester, ceux qui veulent rester mais changer d’appartement, ou ceux qui veulent partir. Les opération tiroirs sont donc une méthode permettant le début des travaux d’intervention sur le gros œuvre. Elles consistent à vider intégralement une première tranche à rénover de la Maladrerie (en commençant par la tranche 1 ou 3, composée respectivement de 141 et 207 logements, les plus grandes) et de mettre ensuite en place un système de rotation successif des habitants pour le chantier des tranches suivantes. Pour pouvoir fonctionner, cela nécessite la vacance de 30% de logements. Celle-ci peut-être organisée grâce à l’arrivée de grands projets urbains sur Aubervilliers, notamment l’aménagement de l’écoquartier du Fort.


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CHEZ HAWA , BINTOU, SELI, ALASAn et MOHAMED Nombre d’habitants : 6 Surface : 87 m2 Terrasse : 10 m2 Jardin : X Nombre de pièces : 4

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Est-ce que vous voulez rester à la Maladrerie ? C’est là que j’ai tous mes repères, toutes mes amies et mon association. Je n’ai pas envie de partir. Votre logement vous convient-il ? Pour l’intant les enfants sont petits, alors ça va. Mais dans deux ans il va falloir prendre plus grand.

Plan du logement

Suivi de la réhabilitation ÉTAT DU LOGEMENT : - Terrasse endommagée par le bailleur (bétonnage à la va-vite) ; - Salle de bain a refaire entièrement. Pas de moisissures ; - Disposition de la cuisine problématique dans l'espace du salon, conséquences sur la ventilation. Bon état général. TRAVAUX NÉCÉSSAIRES : - Peinture dans tout le logement ; - Remise à neuf des appareils sanitaires ; - Installation d’un ouvrant de fenêtre supplémentaire dans la cuisine ; - Pose d’un rideau entre le salon et la chambre d’appoint.

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( à suivre ... ) RETOUR SUR LES PROPOSITIONS FAITES AU LOCATAIRE LORS DE LA DEUXIÈME VISITE : OPÉRATION TIROIR : Logement temporaire pour la phase de gros œuvre et de réhabilitation accompagnée : -

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Le chantier de l’'ANRU, Une solution technique pour répondre aux exigences Dans ce scénario de rénovation, la rénovation de la Maladrerie débute grâce aux financements de l’ANRU, qui en plus du chantier de restauration technique, permettent ici de lancer et soutenir le logement Laboratoire et la Coopérative bien en amont. Enfin les différents protocoles et phasage de projet de rénovation techniques sont bouclés et validés par l’ANRU, les travaux peuvent commencer. L’idéologie initiale de la Maladrerie ainsi que les usages générés par la forme architecturale complexe représentent un patrimoine à conserver plus important que sa matérialité. Notre proposition répond aux nombreux critères de performances énergétiques émis par l’ANRU et la nécessité de respecter la dimension patrimoniale de cette opération. Le principe est donc de remplacer les panneaux de façade dans les parties en préfabriqué résorbant ainsi la précarité énergétique, et en permettant une remise en aspect du dessin d’origine des menuiseries de fenêtre, remplacées dans les années 90 par du PVC générique. Puis, afin de répondre à la demande générale des habitants, lassés du béton, la finition est travaillée principalement en rez-de-chaussée et sur les menuiseries pour perdre le côté « grisaille ». Cette solution serait idéale pour un tel patrimoine et pour répondre à toutes les exigences exprimées par le bailleur – signifiant aussi la remise à neuf des étanchéités après quarante ans d’utilisation et de non-entretien. Nous sommes bien conscients de son coût et de sa difficulté de mise en œuvre. Elle reste néanmoins la plus efficace à long terme et présente l’avantage d’être un chantier « sec » en milieu habité. Pour les tranches réalisées en béton banché, une

isolation par l’intérieur semble être la meilleure solution, ainsi que la reprise complète des étanchéités des toitures en pente ou plates et des terrasses. Cette étape du chantier s’articule en cinq phases sur un bâtiment vidé grâce aux opérations tiroir. Ces étapes vont du haut vers le bas, tranche après tranche.


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Recouvrir de terre

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Protection de la chappe d’étanchéïté par la remise en place de la pleine terre. Dépotage des plantes si nécessaire. Atelier pédagogiques avec JTE sur le bon usage des terrasses : quelles économies, quelles plantes ?

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étanchéification Remise à neuf de l’étanchéité après quarante ans d’utilisation

Changement des façaces

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DÉPOSE DES PANNEAUX COMPOSITES ANCIENS : Les déperditions thermiques des bâtiments sont dues à l’ancienneté des joints de dilatation, les menuiseries des blocs fenêtres de basse qualité et la faible isolation d’origine. Pour remédier à l’ensemble de ses disfonctionnement, le changement du panneau de façade est nécessaire. POSE DES PANNEAUX SANDWICH : Remplacement par une façade dont la finition sera choisie en concertation avec les habitants. La composition des modules ouvrants de façade se fait selon l’orientation générale de la facade. Reprennant le système d’origine, il reste possible de changer la disposition des ouvrants fonction des cloisons lors de la mise en oeuvre.

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Retirer la terre Empotage des plantes si besoin. Mise à nu de l’étanchéïté.

Porte d’entrée du projet


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1 . Logement actuel

2 . DĂŠcloisonnage

3 . pose des cloisons fixes


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Auto-réhabilitation accompagnée, Processus d'’accompagnement Une fois le gros œuvre terminé dans une tranche, le second œuvre se met en œuvre. Les ateliers maquette ont permis de discuter de l’habitabilité des logements et de trouver des solutions génériques et réversibles, adaptable à chaque appartement. Encore une fois la dimension patrimoniale nous amène à trouver des procédés qui ne dénaturent pas l’architecture de Renée Gailhoustet. Lors de nos visites chez les locataires, nous avons pu constater dans les logements : - De larges surfaces, des espaces ouverts, articulés entre eux mais pas cloisonnés (comme l’appartement de 95m2 qui n’a finalement qu’une chambre). Volonté initiale de Renée Gailhoustet, ce geste était probablement pour encourager l’habitant à aménager lui-même, de façonner le logement à son image. Or, le manque d’accompagnement à l’installation, ainsi que les moyens techniques et financiers dont disposent les habitants de la Maladrerie ont progressivement amené à une dégradation parfois irréversible des éléments séparateurs fixes installés sauvagement (manque de ventilation, moisissures, infiltrations, etc.). - Les volumes complexes à aménager, devant susciter l’ingéniosité du locataire, sont très contestés face à la facilité des meubles préfabriqués en kit ; - Le manque de réactivité de l’OPH, du au trop grand nombre de logement en sa possession sur Aubervilliers. Débordé par les sollicitations, le bailleur n’est pas en capacité de traiter les doléances dans des délais optimaux. Face à cela, la réhabilitation accompagnée est une réponse a ces constats : - Les Compagnons Bâtisseurs se décrivent

comme un « mouvement associatif d’éducation populaire ». Artisans bâtisseurs, ils se mettent au service des habitants pour des travaux de second œuvre dans les appartements. Ils forment les habitants, les accompagnants avec professionnels et bénévoles des métiers du bâtiment. La participation au chantier de rénovation depuis l’intérieur du logement permet la transmission des gestes de réparation. Le logement Laboratoire reste a posteriori un lieu où solliciter de l’aide et des outils pour toute rénovation future. Intégré à un processus plus large, le travail des Compagnons peut potentiellement décharger l’OPH d’une partie de la gestion du bâti. Leur intégration au chantier est un moyen de donner les outils à l’habitant de s’approprier son logement, tout en étant sous la supervision des architectes, afin de pouvoir assurer au bailleur une garantie (décennale) sur sa propriété.


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4 . pose des éléments mobiles

5 . installation du locataire


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Puis, le mobilier ne devant pas être un investissement-fardeau lors de l’emménagement, la mise à disposition de la Menuiserie solidaire a pour but de d’enseigner un savoir-faire à l’habitant. Cette pratique autorise l’individu – dans le sens d’être son propre auteur – et permet donc un autre niveau d’appropriation. Basée sur la solidarité et la récupération de matériaux, la menuiserie invite les habitants à venir avec les mesures de l’angle ou du coin à meubler et à réfléchir à des objets d’apparat pour les logements. De manière opérationnelle, nous proposons que les éléments soulevés par les habitants lors des ateliers maquette fassent l’objet d’un projet à l’échelle du logement afin que l’appropriation par l’habitant se fasse en respectant l’architecture labélisée. La présence des Compagnons sur le site est un atout pour la maintenance intérieure du bâti. Après le chantier de l’ANRU sur le premier œuvre, le travail avec les Compagnons porte sur le second œuvre et la méthode qu’ils nomment eux-mêmes la « ARA », l’auto-réhabilitation accompagnée. Dans le cas présent, il s’agit dans un premier temps de retirer les éléments dégradés ou insalubres, menant à un décloisonnage si nécessaire. Le tout est de respecter la composition des logements d’architecte dessinés par Renée Gailhoustet. L’appartement est alors recloisonné suivant cette logique. Vient ensuite la pose d’éléments mobiles, qui servent de séparateurs dans les espaces ouverts offerts par le logement. Ils permettent de respecter la composition tout en permettant des fonctionnalités diurnes et nocturnes au logement. L’habitant peut désormais terminer son installation dans l’appartement en ayant en main la clé de petites réparation, mais en ayant également un lien étroit avec les partenaires de quartier permettant de traiter au jour le jour les soucis de maintenance ponctuels.

45 Par la suite, des ateliers de jardinage seront proposés pour faire vivre les terrasses et, selon les désirs de la pensée renaudienne, habiller les façades de végétation – le béton étant le cristal livré, et le travail de jardinage de l’habitant l’expression de son bien-être sur la façade.


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Quel processus pour l'’habitants ? – Les étapes de l’'auto-réhabilitation

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Tout au long du processus de rénovation, divers accompagnements sont proposés pour venir en aide à l’habitant dans son rapport avec le logement. Associations d’habitants, architectes en résidence et l’atelier permanent des compagnons bâtisseurs, sont les acteurs de proximité qui vont entretenir une relation privilégiée et suivre la co-construction avec les locataires. Les points de repère au sein du quartier, comme le logement Laboratoire et la coopérative, sont des points de convergence au service des habitants. L’objectif est de rendre les actions et acteurs visibles dans un schéma de projet cohérent et appréhendable par tous. Légende au dos


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processus pour l'habitant - —légende 1

MAQUETTE SPONTANÉE AVEC L’ARCHITECTE : Travail en maquette sur le logement : on raconte son ressenti, on exprime ses désirs. C’est un outils de prise de contact et d’aide à la communication.

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RÉFLEXION SUR L’AMÉNAGEMENT DES TERRASSES : Quelles sont les envies pour cet espace à planter ? Proposition de JTE en fonction du temps et des moyens dont dispose l’habitant.

3

VISITE DE L’ARCHITECTE POUR VALIDATION : - Proposition des hypothèses de changement dans les logements - Rencontre entre les habitants, les compagnons et les associations aidant à l’auto-réhabilitation

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CANTINE SOLIDAIRE : L’habitant est impliqué dans la vie de quartier à travers une action d’entre-aide entre les familles. C’est aussi un moyen de veiller sur les plus jeunes dans le quartier.

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DÉBUT DES OPÉRATIONS TIROIR : Déménagement de l’habitant soit vers un logement temporaire s’il souhaite revenir dans son logement, ou bien dans un autre logement de la Maladrerie ; ou encore, s’il souhaite partir définitivement, dans un autre quartier à Aubervilliers.

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ATELIERS DE PRÉPARATION À L’AUTO-RÉHABILITATION : Durant le temps d’attente que peut représenter le chantier pour l’habitant, plusieurs ateliers sont organisés pour encourager une appropriation du logement, les terrasses et l’ameublement.

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AUTO-RÉHABILITATION ACCOMPAGNÉE : Terme emprunté aux compagnons bâtisseurs. Il reflète la volonté de remettre l’habitant au cœur de la rénovation par la co-construction en amont du chantier aussi bien que dans sa phase opérationnelle. L’habitant est celui qui rénove lui-même son logement avec l’aide de professionnels bénévoles.

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JARDINER LES TERRASSES : Aménagement accompagné par JTE pour mettre en œuvre un usage des terrasses prolongeant l’utopie initiale de la présence de végétation sur le bâti et qui protège les étanchéités.

9 10

FIN DES OPÉRATIONS TIROIR : Retour dans le logement. MEUBLER SON LOGEMENT : Les formes complexes des logements la Maladrerie nécessitent un travail qui dépasse la sensibilisation au bâti. La conception de mobilier au sein de la Menuiserie permet d’encourager les jeux d’agencement et d’ingéniosité.


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LA FICHE LOGEMENT : Suivi concret de l’habitant et du logement par les différents acteurs de la rénovation. LE DESSIN DE L’ARCHITECTE : À la suite de la co-construction de la maquette, l’architecte, si besoin, spatialise les désirs des habitants au sein du logement. DANS L’ESPACE PUBLIC : La construction de l’espace public par les habitants du quartier participe à son appropriation et une responsabilisation vis-à-vis de son entretien. L’acte de co-construction collective est un moyen de créer de la convivialité au sein du quartier et de pacifier puis résorber les espaces de conflits. LE LOGEMENT LABORATOIRE : C’est un appartement accueillant la terrasse témoin, les ateliers des architectes et des compagnons bâtisseurs. Lieu de travail, il est le filtre entre la gestion administrative et l’expérience d’auto-rénovation/coconstruction des habitants. LA COOPÉRATIVE : Cantine de quartier. Repose sur un système de récupération de denrées jetées par les grandes surfaces et encore consommables. Au service des habitants, elle est aussi le lieu de la restauration du chantier et encourage la rencontre et l’entre-aide. OPÉRATIONS TIROIR : Méthode permettant le début l’intervention sur le gros œuvre du chantier de rénovation. Suivant un phasage, c’est un système de rotation des habitants au sein de l’îlot, ou vers d’autres opérations de logement, vers des appartements définitifs ou temporaires. LES COMPAGNONS BÂTISSEURS : Association d’éducation populaire dans des chantiers de réhabilitation. Ils sont invités à s’implanter à la Maladrerie afin d’y appliquer leur préceptes : l’amélioration de l’habitat, l’accompagnement pédagogique, l’insertion économique des habitants, la formation de bénévoles.

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LA MENUISERIE : Menuiserie collaborative. Basée sur un système de réemploi de meubles ou de matériaux bois, elle permet la réalisation assistée de mobilier sur-mesure par l’habitant.


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Les organigrammes de gestion Pour résumer, l’utilisation d’organigrammes des rôles de chacun dans le projet ont été réalisés. Ils retracent dans un premier temps la situation actuelle du quartier, où l’OPH est le décideur dominant sur le quartier. Cette position hégémonique, appuyée sur des critères « complexes » de gestion administrative et de responsabilité, ne laisse pas ou peu la place à la proposition alternative de gouvernance pour la Maladrerie. Les acteurs locaux ont du mal à survivre (Régie de quartier et diverses associations intervenant sur le bâti). Elles sont pour ainsi dire « coupées » du cercle décisionnaire sur le devenir du quartier. Lors de la dynamique que nous souhaitons insuffler par notre proposition de scénario de rénovation, les rôles de chaque acteur sont redéfinis. C’est une étape capitale pour le croisement des informations, la mise à plat des exigences et demandes de tous. C’est un processus transparent qui requestionne la prépondérance de la gestion administrative normée, inadaptée à ce patrimoine. Choisissant de mettre en place des outils pédagogiques à destination des habitants, on cherche à faire mettre en lumière ceux qui ne s’expriment jamais dans les projets urbains, qualifiés de « sans-voix » voire de « profanes ». C’est par cette démarche que nous voulons les amener à devenir de vrais acteurs dans la rénovation, de formuler des demandes, et d’agir sur leur cadre bâti. L’arrivée du Nouveau programme national de renouvellement urbain doit permettre le lancement de cette nouvelle dynamique entre acteurs.

Cette dernière doit permettre d’arriver à une gestion circulaire du quartier, comme le montre le dernier organigramme. Si le bailleur est dépassé par le nombre de logement à gérer, il ne s’agit pas de court-circuiter l’ensemble de sa gestion, mais de créer un circuit court ! Ne pas mettre les locataires face à un mur administratif et au contraire, leur mettre à disposition des outils opérationnel d’action, encadrés par des architectes qui eux, ont une responsabilité envers le bailleur. Celui-ci se retrouve déchargé d’une partie de l’intendance sur le bâti, ne conservant que l’attribution des logements et la supervision de son patrimoine. Les acteurs locaux : la Régie, les associations, et les Compagnons bâtisseurs (qui dans le scénario, ont installé un atelier de réparation au sein du quartier), s’occupent de l’entretien sur le bâti en créant des compétences appliquées à la Maladrerie, puis en proposant formations et des emplois locaux.


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les acteurs de la maladrerie

AGENCE NATIONALE DE LA RÉNOVATION URBAINE : Met en œuvre et le financement du Programme National de Rénovation Urbaine (NPRU). Valide le projet et verse les financements PLAINE COMMUNE : Établissement Public de Coopération Intercommunale d’Aubervilliers. Gère l’entretien des espaces publics (éclairage, déchets, aménagements paysagers). OFFICE PUBLIC DE L’HABITAT : Gestionnaire d’un quart des logements sur Aubervilliers dont la maladrerie. ARCHITECTE DES BÂTIMENTS DE FRANCE : Dértermine l’intérêt patrimonial des bâtiments dans le cadre d’un chantier de rénovation, décide quelles sont les éléments qui font patrimoine et qu’il faut préserver. HABITANTS : Population peu présente dans les processus décisionnels. Ils sont au cœur du processus de rénovation, occasion pour eux d’être intégrés en tant qu’acteurs.

ARCHITECTES DE LA RÉNOVATION : Implanté dans le quartier grâce au logement laboratoire. Ils permettent l’aboutissement du projet selon ses divers volets : la rénovation technique, l’accompagnement de l’habitant à l’auto-réhabilitation accompagnée, et les actions de convivialité dans l’espace public. RENÉE GAILHOUSTET : Architecte à l’origine de la Maladrerie

COMPAGNONS BÂTISSEURS : Aident à l’insertion des habitants dans la phase opérationnelle de la rénovation et établissent une permanence. Après le chantier, ils restent pour accompagner les habitants dans l’entretien technique de leur logement


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RÉGIE DE QUARTIER : Procède à la maintenance et à l’entretien partiels des espaces communes. Propose un service d’aide au ménage aux particuliers. JARDIN À TOUS LES ÉTAGES : Se mobilise pour préserver l’essence du projet originel de Renée Gailhoustet. Propose un accompagnement à l’utilisation des terrasses. Milite pour la préservation intégrale du bâti. MALA 800 ZOO : Initiative d’habitant. Mise en place d’un potager et organisation d’activités ludiques avec les enfants.

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CENTRE D’ARTS PLASTIQUES D’AUBERVILLIERS

ASSOCIATION DES NOUVELLES GÉNÉRATIONS IMMIGRÉES

OFFICE MUNICIPAL DE LA JEUNESSE D’AUBERVILLIERS

ASSOCIATION DES VOLONTAIRES POUR L’INTÉGRATION ET LA SOLIDARITÉ D’AUBERVILLIERS

AMICALE DES LOCATAIRES


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Mot de la fin Ce scénario tel qu’il est est à prendre comme une méthodologie. C’est selon nous la manière qui peut garantir une rénovation réussie à la Maladrerie. Il ne touche pas uniquement aux problématiques thermiques et techniques qui sont dans toutes les bouches de la profession aujourd’hui, mais cherche à accompagner tous les acteurs et habitants du quartier vers une nouvelle manière de « coconstruire » la ville pérenne.

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annexes


Toutes les définitions, sauf mention contraire indiquée par une note, sont issues des définitions croisées du dictionnaire Larousse et du CNRTL en ligne. Il sont suivis, si nécessaire, par la redéfinition appliquée des termes à notre projet.


Annexes

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GLOSSAIRE APPLIQUÉ

ACTIVER Rendre quelque chose plus rapide, plus vif. Activer un espace, c’est identifier son potentiel et le mettre en œuvre afin qu’il participe à une dynamique urbaine. ANRU L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) est un établissement public créé afin d’assurer la mise en œuvre et le financement du programme national de rénovation urbaine (PNRU*). Elle est placée sous la tutelle du ministre chargé de la politique de la ville qui fixe les orientations générales de son action. APPROPRIATION Action de s’approprier quelque chose. Habiter, c’est s’approprier un peu. Pour nous, l’architecture prend vie au moment où elle commence à être utilisée, détournée par ses usagers. ARCHITECTURE ÉPHÉMÈRE On peut penser aux évènements comme les Exposition Universelles. Mais ici on entend les interventions et détournements d’usage sur un espace public, des installations ludiques qui requestionnent des espaces délaissés ou non qualifiés. Leur statut éphémère leur confère une adaptabilité aux usages de l’urbain, ne les figeant pas dans une ”fonction” immuable. BOTTOM-UP Pilotage participatif (ascendant) où le fil directeur de l’animation démarre des perceptions et initiatives de l’échelon le plus « bas » (au sens hiérarchique) ou le plus « terrain » (au sens opérationnel) pour être répercutées, déclinées et prises en compte par les échelons supérieurs.1 Réfère pour nous à une organisation horizontale où les habitants sont pris en compte dans leur savoir d’usage, et sont accompagnés (et non pas assistés) à l’appropriation. Opposé de Top-down*. 1 / Wikipédia, Approches ascendante et descendante, Consulté le 25/06/2015 https://fr.wikipedia.org/wiki/Approches_ascendante_et_descendante

CATALYSER Élément qui provoque une réaction par sa seule présence ou par son intervention. L’arrivée d’un acteur ou d’une action qui par son objectif peut réunir autour d’un projet et faire évoluer une situation ralentie voire figée sur un lieu donné. CDT Les Contrats de Développement Territoriaux (CDT) sont les piliers du développement du Grand Paris. Afin d’accompagner les transformations urbaines par une réflexion à l’échelle de la région Île-de-France. L’ampleur des chantiers de la métropole parisienne dépasse le potentiel de certaines communes, qui se regroupent dans des structures plus petites que les communautés d’agglomération grâce à ces contrats. Cela permet ainsi la mise en œuvre de nouveaux réseaux de transports et de la création de leurs gares. CO-CONSTRUCTION Construire en commun. Terme de plus en plus utilisé, il fait référence à la collaboration de plusieurs acteurs à la mise en œuvre d’un projet ou d’une action. Dans les politiques publiques, c’est une des échelles de la participation, qui n’aboutit pas forcément à l’implication opérationnelle de certains acteurs - les habitants. Idéalement, la co-construction est ce qui permet à l’habitant à la fois de contribuer au projet de lui même par un acte de concertation et de construction ; et d’être valorisé par la place sociale et économique qui lui est donnée à travers ce processus. COMPAGNONS BÂTISSEURS Le réseau Compagnons Bâtisseurs est un mouvement associatif d’éducation populaire qui intervient depuis plus de 50 ans pour : - l’amélioration de l’habitat au travers de chantiers d’autoréhabilitation accompagnée et d’auto-construction accompagnée destinés à aider des habitants en difficulté dans la résolution de leurs problèmes de logement, qu’ils soient locataires ou propriétaires. - l’insertion économique dans le secteur du bâtiment... par des chantiers d’insertion et des chantiers formation, supports à l’apprentissage technique, destinés à lever les freins à l’emploi de personnes en grandes difficultés.


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- l’accueil et l’accompagnement de bénévoles et de jeunes volontaires, à l’origine du mouvement des Compagnons Bâtisseurs2. CONCERTATION C’est un régime dans lequel les représentants de l’État (ou des collectivités secondaires) et ceux des entreprises (quel que soit le statut de celles-ci) se réunissent, de façon organisée, pour échanger leurs informations, pour confronter leurs prévisions et pour, ensemble, tantôt prendre des écuissons, tantôt formuler des avis à l’intention du gouvernement. C’est un régime dans lequel les options principales en matière d’investissement, de production et d’échanges ne dépendent entièrement dans leur sphères respectives ni des chefs d’entreprises, ni des administrations publiques mais procèdent d’une collaboration permanente3. Dans les faits, c’est selon nous une pratique de la participation qui ne peut pas être reconnue en tant que telle. Se résumant souvent à de simples réunions d’information, elle ne pose pas encore les conditions d’une vraie discussion autour des projets d’aménagement. Avec la conscience tranquille d’avoir approché les habitants avec une problématique, les avis de chacun ne sont pas toujours pris en compte. Répondant à leur vision politique, les décideurs gardent le dernier mot avec quelques pirouettes supplémentaires pour asseoir la légitimité des projets d’aménagement. Pour les habitants, ce n’est pas une constituante suffisante d’un « pouvoir d’agir », mais renforce un sentiment de « participation-bidon ». COOPÉRATIVE Groupement économique pratiquant la coopération. Qui se joint à l’effort d’autrui en vue d’un résultat commun. Par son fonctionnement interne démocratique, l’action coopérative solidaire implique généralement une application locale. Pour nous, la mise en place d’une coopérative de quartier passe par l’identification des besoins du plus grand nombre dans ce périmètre et s’apparente à un accompagnement. DISPOSITIF Manière dont sont disposées les pièces d’un appareil, d’une machine, en vue d’un but précis. Le dispositif mis en place pour entreprendre l’écriture d’un scénario passe par la mise en place d’un certain nombre d’outils de communication et de récolte d’informations envers les acteurs du territoire. L’espace public sert de support aux actions, et les outils sont spécifiques à un temps et lieu précis. 2 / Le réseau National Compagnons Bâtisseurs, compagnonsbatisseurs.org/index.php?lg=fr&id=2

DRIHL C’est la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Habitat et du Logement (DRIHL). Opérationnelle depuis juillet 2010, cette structure étatique fédère plus d’une dizaine de services en charge de l’hébergement, de la résorption de l’habitat insalubre, de la production et de l’accès au logement. Elle clame deux objectifs clairs : construire et rénover des logements pour tous ; mettre à l’abri, héberger et loger les plus démunis. PLAINE COMMUNE Plaine commune, est une communauté d’agglomérations. Dans la mise en place du Grand Paris et ses dix pôles, Plaine Commune est le territoire de la culture et de la création. Cet EPCI* regroupe neuf villes de Seine-Saint-Denis : Aubervilliers, Épinay-surSeine, L’Île-Saint-Denis, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Saint-Ouen, Stains et Villetaneuse. Les objectifs de Plane Commune sont très variés et vont de la dynamisation économique du territoire à l’amélioration de la qualité du cadre de vie. ÉCOLOGIE Science ayant pour objet les relations des êtres vivants avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants. C’est la définition première de l’écologie qui représente une prise en compte tout à la fois sociale, économique et environnementale du milieu habité. On est ici loin du “bâtiment écologique”, nid à technologies coûteuse et à la dimension sociale oubliée. ÉCOSYSTÈME Système formé par un environnement et par l’ensemble des espèces qui y vivent, s’y nourrissent et s’y reproduisent. La Maladrerie est un écosystème urbain, formé par l’ensemble des populations qui y habitent, y travaillent et y vivent, s’y promènent. Fonctionnant effectivement comme un système, les dysfonctionnements majeurs touchent l’ensemble des habitants et nécessitent un dénouement collectif. ENCAPACITATION Cette notion, traduction de “empowerment” importé depuis les États-Unis, désigne, « un processus d’affirmation de soi, individuelle et collective, permettant aux pauvres, […] aux minorités […] de s’auto-organiser pour faire valoir leur droits »4. Elle signifie la récupération de pouvoir face à une domination et vise à l’auto-gestion. Ce sont des mouvements participatifs forts visant à l’émancipation citoyenne. En revanche, ils sont souvent dans une remise en question brutale des administrations, ne leur permettant pas d’avoir un portage politique renforçant la durabilité de leurs actions.

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3 / BLOCH-LAINÉ François, À la recherche d’une économie concertée, Éditions de l’Épargne, 1959.

4 / BLANC Maurice, La rénovation des banlieues française à l’épreuve de l’empowerment et du « communautarisme civique ». Espace et Sociétés n°155. Avril 2013.


Annexes

ÉMANCIPATION Changement de tutelle de la tyrannie d’autrui au despotisme de soi-même5. Acte qui affranchi un individu de la tutelle d’autrui, le rendant indépendant. Dans notre cas, c’est un procédé qui replace l’habitant dans un rôle d’acteur de la réhabilitation de son logement et des fonctions d’usage de l’espace public. EPCI Établissement Public de Coopération Intercommunale. Voir à Plaine Commune*, l’EPCI d’Aubervilliers. EXPÉRIENCE Lucidité qui nous permet de reconnaître comme une fâcheuse vieille connaissance la folie que nous venons de commettre6. Peut se dire pour une accumulation de connaissances, individuelle ou collective. C’est aussi une notion de recherche, d’affirmation ou d’infirmation d’hypothèses. Pour nous, elle rassemble ces deux notions dans une conception plus large et en même temps plus intime : dans la mise en place d’une expérience de vie. FÉDÉRER Rassembler, regrouper autour d’un projet commun. Notion essentielle dans le cadre d’un projet urbain. L’assentiment des acteurs autour d’objectifs communs confère une meilleure acceptation et durabilité aux projets d’aménagement. GESTION D’ATTENTE Correspondant à la gestion de proximité* dans le cadre spécifique d’une phase pré-chantier. GESTION DE PROXIMITÉ C’est l’ensemble des actes qui contribuent au bon fonctionnement d’un quartier7. GRANDS ENSEMBLES Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont typiquement des ensembles de logements collectifs, souvent en nombre important (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urbanisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.8 Cette définition reprend les politiques de construction de logements de masse d’après-guerre. Elle est dissociée de la 5 / BIERCE Ambrose, Le dictionnaire du Diable, 1881-1906 6 / BIERCE Ambrose, Le dictionnaire du Diable, 1881-1906 7 / Définition de la note de cadrage de l’Etat du 2 juin 1999 8 / Wikipédia, Grand Ensemble en France, consulté le 25/06/2015

63 deuxième vague de construction de logements des années 1970 de “seconde génération”. En France, le renaudisme est l’incarnation la plus démonstrative de la contestation aux Grands Ensembles. HABITANT Personne qui habite ordinairement dans un lieu déterminé. L’acte d’habiter confère à l’individu une connaissance intime de son environnement. Par son utilisation quotidienne, il en connaît les qualités, les défauts. Il est détenteur d’un “savoir d’usage” qu’aucun bureaucrate planificateur ne peut appréhender. Aujourd’hui, l’habitant est réduit à l’acte d’habiter. La rationalité de l’aménagement des villes par les décideurs planificateurs ne lui permettent plus de se révéler par une position d’acteur. INCRÉMENTALISME Terme emprunté ici à Lucien Kroll. Cette notion désigne une approche graduelle des projets. C’est une méthode qui permet, par petites étapes, de vérifier que les objectifs de départ correspondent toujours aux attentes de chacun. Modèle développé en réaction aux théories sur la rationalité. INSALUBRE, INSALUBRITÉ Qui est malsain, nuisible à la santé : Logement insalubre. ITÉRATION Action de répéter, de faire de nouveau ; fait d’être répété. Processus qui permet, par la répétition et la modification progressive de la démarche en fonction des erreurs rencontrées, admettant que la solution adaptée finisse par se révéler. MAÎTRE D’ŒUVRE Responsable de l’organisation et de la réalisation d’un vaste ouvrage, d’une œuvre de longue haleine. L’architecte, dans le plus clair de son rôle, est maître d’œuvre. Cependant la profession de maître d’œuvre existe, elle correspond à l’accompagnement d’un chantier. MAÎTRE D’OUVRAGE Personne physique ou morale (propriétaire, promoteur, collectivité, etc.) pour le compte de laquelle une construction est réalisée. Initiateur de la commande, client de l’architecte. MALADRERIE Léproserie, hôpital pour lépreux. Lieu d’isolement des malades. Pour nous, d’abord un lieu fantasque à Aubervilliers, puis un travail de plusieurs mois, amené à se prolonger... NPNRU Voir à PNRU*.


Maladrerik’s Cube

OPH L’Office Public de l’habitat (OPH) est un établissement public compétent en matière de logement social. À l’échelle d’une ville, il est en charge de la construction, l’aménagement, l’attribution et la gestion des logements sociaux loués à des personnes défavorisées ou de condition modeste. PERMANENCE Service de garde, de renseignements, etc., assuré de façon continue pendant une durée déterminée. Une permanence peut aussi être celle d’un artiste ou d’un architecte : l’architecte de rue que nous tentons de définir s’appuie sur la pratique du territoire, les balades, la présence et la permanence en des lieux publics pour entrer en contact, aller à la rencontre d’interlocuteurs9. POTENTIEL Ensemble des ressources dont quelqu’un, une collectivité, un pays peut disposer. Désigne pour nous des espaces susceptibles d’accueillir des actions ou des personnes volontaires, atouts d’un quartier à mettre en contribution pour le bien-être commun. PROCESSUS Enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à quelque chose. PROTECTION DES MONUMENTS HISTORIQUES La protection au titre des monuments historiques n’est pas un label mais un dispositif législatif d’utilité publique basé sur des principes d’analyse scientifique. L’intérêt patrimonial d’un bien s’évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Les notions de rareté, d’exemplarité et d’intégrité des biens sont prises en compte10. Cela revient à figer un édifice en son état d’origine. RENAUDISME, RENAUDIEN (NE) Néologisme issu du nom de l’architecte tête de file du mouvement de construction d’habitat social post soixantehuitard Jean Renaudie. Désigne un édifice ou un architecte qui amène une remise en question des normes de la construction ou en tous cas de la normalité. Vient à l’encontre de la production de masse des Grands Ensembles* pour tendre à une liberté dans les formes urbaines et architecturales. Le but étant de se libérer de l’architecture toujours régulière et d’apporter une diversité de logement à chacun, chacun étant différent. « Il s’agissait de faire évoluer le rapport à soi et aux autres en

favorisant l’appropriation des logements et l’espace public » Serge Renaudie, fils de Jean Renaudie, à propos du Renaudisme. RÉNOVER La rénovation désigne les opérations par lesquelles un bâtiment ou l’un de ses éléments voit sa condition améliorée, par l’utilisation de matériaux neufs, modernes en remplacement des parties endommagées ou obsolètes. Le plus souvent il s’agit d’une construction neuve après démolition totale11. RÉHABILITER Rétablir dans son premier état, dans ses droits, dans ses prérogatives, etc., celui qui en a été déchu. Peut être définit comme une réutilisation de structures bâties en conservant les éléments constitutifs pour rendre ses capacités d’usage - ou changer sa destination. La Torre de David à Caracas est un exemple extrême de réhabilitation: la structure béton d’une tour inachevée est squattée en une résidence informelle. RÉSIDENTIALISER Elle est généralement vue comme une amélioration du cadre de vie des quartiers d’habitat social. [...] Cette perspective qui ambitionne de réduire des problèmes mal définis (les incivilités, la déqualification sociale) à des problèmes de forme urbaine, propose curieusement un programme d’intégration urbaine par la création d’entités spatiales repliées sur elles-mêmes12. Résidentialiser dans sa mise en action française actuelle, consiste à redéfinir clairement ce qui est de l’ordre du privé ou du public, par la mise en place de sas. L’îlot Daquin de la Maladrerie a vu terminer sa résidentialisation en 2014. Elle s’est caractérisée par une peinture extérieure et un clôturage des espace plantés publics en jardinets privés. PATRIMOINE Ce qui est considéré comme l’héritage commun d’un groupe. Le patrimoine fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui nous ont précédés, et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations futures, ainsi qu’à la nécessité de constituer un patrimoine pour demain. On dépasse donc largement la simple propriété personnelle (droit d’user « et d’abuser » selon le droit romain). Il relève du bien public et du bien commun.13 « L’héritage ne se transmet pas, il se conquiert. » André Malraux (1935) PATRIMONIALISATION Rendre quelque chose patrimonial, lui donner une valeur

9 / Éducateur de rue? ICI (Initiatives Construites Îlo-Dyonisiennes), Mettre en œuvre les petits rien du tout

11 / Wikipédia, Rénovation, consulté le 25/09/2015

10 / Ministère de la Culture et de la Communication

13 / Wikipédia, Patrimoine Culturel, consulté le 25/06/2015

12 / Wikipédia, Résidentialisation, consulté le 25/09/2015


Annexes

économique. La patrimonialisation peut être définie comme un processus visant à protéger de manière juridique des bâtiments ou des espaces remarquables. Si d’aucuns parlent de mise en mémoire collective, la patrimonialisation implique un aspect de rente financière qui l’éloigne du bien collectif. PNRU Programme National de Rénovation Urbaine Datant de 2003, suivi par le Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine de 2014 visent à restructurer, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, les quartiers classés en zone urbaine sensible. PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE Désigne l’état de précarité d’usagers n’ayant pas un accès normal et régulier dans leur logement aux sources d’énergie nécessaires, par exemple à cause de bâtiments mal isolés contre le froid ou la chaleur ou du prix des ressources énergétiques et du montant des charges. RÉVÉLER Faire connaître à quelqu’un ou rendre public ce qui était tenu secret. Manifester par des signes indubitables ce qui n’était pas immédiatement perceptible. Révéler ce qui était secret ou ce qui n’était simplement pas pensé, bien que sous nos yeux. La révélation des potentiels urbains passe par l’analyse de pratiques, d’objets, d’histoires. RHI La Résorption de l’Habitat Insalubre C’est une mesure lancée par l’État en 1970, elle est une série d’opérations urbanistiques d’aménagement du territoire dans l’intention de réduire l’insalubrité* de certains espaces urbanisés. Le territoire d’Aubervilliers sur lequel la Maladrerie s’est construite était avant 1975 un quartier de taudis sans accès au confort élémentaire. SUBSTRAT Ce qui existe dans un être, indépendamment de ses qualités, et en constitue la réalité profonde. Ce qui sert d’infrastructure à quelque chose, ce sur quoi s’exerce une action. C’est une base fertile sur laquelle développer un nouveau projet. À la Maladrerie, il est constitué par ce qui est déjà là : la base solide de l’utopie initiale, sa forme architecturale, ainsi que par les habitants et associations. TOP-DOWN Pilotage directif (descendant) où au contraire, le fil directeur de l’animation est actionné par la hiérarchie. Les échelons « subordonnés » ayant pour fonction de mettre en forme, d’exécuter,

65 de déduire, d’améliorer les consignes prescrites14. Réfère pour nous à une structure dont le pouvoir émane par le haut. Système récurent, il est illustré dans notre projet par la chaîne ANRU* - EPCI* Plaine Commune - ville d’Aubervilliers & OPH* - Habitant. Où l’habitant n’exécute ni ne déduit rien - il est mis dans une position d’assisté, de consommateur d’habitat. Opposé de Bottom-up*. URBANITÉ Ensemble des procédés de gestion de la relation, du respect, d’un code d’interaction à intention permettant de faire face à l’imprévu. Ces procédés sont destinés à maîtriser les tensions qui pourraient naître de l’hétérogénéité des relations mettant en jeu la diversité des rôles et la multiplicité des groupes sociaux15. UTOPIE CONSTRUITE Ce qui appartient au domaine du rêve, de l’irréalisable. Invention d’une société, la vision utopique de la société s’applique à construire des systèmes sociaux, politiques et urbains qui (re) posent la question du pouvoir. Tenter de construire l’utopie construite, malgré l’antinomie des termes, invite à mettre en œuvre un idéal social. ZAC Zone d’Aménagement Concertée C’est une opération publique d’aménagement urbain fonctionnant dans l’application du code de l’urbanisme. Elle vient se substituer aux Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) des années 60. ZUS Zone Urbaine Sensible C’est un territoire infra-urbain défini par les pouvoirs publics français pour être la cible prioritaire de la politique de la ville entre 1996 et 201416.

14 / Wikipédia, Approches ascendante et descendante, Consulté le 25/06/2015 https://fr.wikipedia.org/wiki/Approches_ascendante_et_descendante 15 / BOURDIN Alain, « Urbanité et spécificité de la ville », in Espaces et Sociétés, Privat, Toulouse, 1987. 16 / Wikipédia, Zone urbaine sensible, Consulté le 25/06/2015 https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_urbaine_sensible


Remerciements À nos parents, À Flavie & Mariusz, Jessica & Antoine, Raph, Alexia, Olavo, Danielle & Serge, Katherine & Gilles et Ronan, Aux habitants de la Maladrerie, Hawa & ses enfants, Bintou, Aurélie & Anaïs, Nicole, Khady & son fils Gora, À la ville d’Aubervilliers & Plaine Commune, Marion Alexandre, Mathilde Behhar - Service de démocratie locale, Florence Wallaert - Chef de projet rénovation urbaine, Caroline Métais - Adjointe chef de projet rénovation urbaine, À L’OPH, Barbara Bourgeois - Chef de Projets Renouvellement Urbain, Silvère Rosenberg - Directeur Aux compagnons bâtisseurs, Coline Bertaud, À Ingrid Amaro Au personnel de l’école, à Hélène, Boris, Sarah, Jérôme, Céline, Aladin, Léa, Geoffrey, À Olivier Lutz, Fabrice Saint-Lopez et Patrice pour l’aide à la confection du triporteur, À nos enseignants Patrick Leitner et David Fagart

Et à Renée Gailhoustet, qui nous a accueillis avec gentillesse dans son appartement renaudien...



« Nous souhaitons nous engager, en futurs architectes, dans une pratique plus intégrative, plus sociale et inscrite dans le long terme. C’est dans ce travail que nous posons nos premières pistes de réflexion. Il s’agit à notre tour de refuser la fatalité d’un exercice - sans répondre seulement à la demande d’un ‘client’- où les valeurs ne sont que marchandes, pour au contraire proposer l’expérimentation d’un architecte multi-casquettes qui utilise pleinement les compétences de sa formation, au profit d’un processus citoyen ».


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