NANTES PRIVILEGE 2011

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NANTES PRIVILÈGE •

Hermès, le retour un palace à Nantes bd, musique, l’école nantaise



« il y a une vraie joie, à rester un homme libre »

édito

Michel David-Weill (« L’esprit en fête »)

« c’est un privilège... d’aimer nantes ! » nantes mérite bien un magazine qui parle d’elle autrement. non pas au quotidien, dans la pression des heures et des jours, mais une fois dans l’année, à la saison des fêtes, quand l’ancienne cité des ducs de Bretagne se pare de ses habits de lumière. et avec elle, tout le commerce nantais, désireux de se présenter sous son meilleur jour ! Car la capitale du Grand Ouest, selon la formule inspirée de julien Gracq, qui fut l’élève de l’un de ses lycées, possède une forme particulière, physique et morale, qui lui donne une âme. Si attachante. ligérienne et atlantique, la ville-port se transforme avec les ans en cherchant à se faire une place parmi les grandes métropoles européennes qui comptent dans le monde. Bordeaux, sa lointaine voisine, s’y essaie avec succès. et nantes qui ne manque pas d’atouts entend bien les magnifier également. a commencer par une certaine « qualité de vie », à deux heures de TGv de Paris, qui lui procure une aura singulière... Puisque c’est un privilège, selon nous, d’aimer nantes, ne boudons pas notre plaisir. Ce magazine porte des témoignages concrets de cet engouement. avec des visages et des sujets qui sont autant de preuves de notre irréductible attachement. a sa mémoire, comme à son présent et à son devenir. Parler d’une ville, c’est faire des choix: alchimie particulière de bonheurs partagés et d’idées forcément nouvelles. Bon noël et belle année! Hervé lOuBOuTIn

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sommaire

­ ANTES METROPOLE PRIVILEGE N Revue annuelle Directeur de la publication HERVÉ LOUBOUTIN Editeur : LES ÉDITIONS DU PRIVILÈGE 33 Bd Guist’hau BP 81408 44014 Nantes Cedex 1 T: 02 40 73 3131 - F: 02 40 73 88 40 SAS Les éditions du Privilège CODE APE : 7312Z Siret 523 585 974 00018

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UN PALACE NANTAIS

16

DES BIJOUX À CROQUER

23

ITINÉRAIRES D’HIVER

31

LE PASSÉ CUBAIN

35

MES VIGNERONS

41

LE LONG DES Golfs clairs

48

maisons en ville

54

art de lumière

58

la BD Nantaise

64

la Scène Nantaise

68

20 ans sans Jacques Demy

72

un nantais à l’élysée

74

Éric Pessan

76

hommage Julien Gracq

77

hommage Robert De Goulaine

78

hommage Armel De Wismes

82

La Belle Mauve

86

L’Officier NANTAIS DE LA Jeanne

90

ESCAPADE DANS LES MARAIS

92

Carnet d’AdresseS

Régie Publicitaire LES ÉDITIONS DU PRIVILÈGE 1, AVENUE PIERRE PERCÉE 44500 La Baule T: 02 4060 42 19 F: 02 40 60 45 71 Françoise Pasiot-Proust TEl : 06 08 34 29 88 francoise.acanthe44@wanadoo.fr rédaction HERVÉ LOUBOUTIN STÉPHANE HOFFMANN CONSTANTIN PARVULESCU Stéphane ROUZEAU VÉRONIQUE COUZINOU OLIVIER D’ARGOL Alain Danjou Nicolas Boileau Céline Joussemet Grégoire Auber

Photos PATRICK GERARD PASCAL KYRIAZIS CHRISTIAN ZACHARIASEN ALTAREA COGEDIM CÉLINE JOUSSEMET Editions Albin Michel Maurice Rougemont / Opale François FontainE DAVID IGNASZEWSKI Aéroport Nantes-Atlantique PHOTOS DR CONCEPTION GRAPHIQUE DIRECTION ARTISTIQUE THOMAS PROUST www.thomasproust.com





design

passion élégance

convivialité

HÔTEL RESTAURANT

raffinement

Macaron Michelin 2010

Une villa contemporaine en bord de mer Port de la gravette . 44770 La Plaine sur Mer . Tél : 02 40 21 54 72 . Fax : 02 40 21 02 33 bienvenue@annedebretagne.com - www.annedebretagne.com ANNE de BRETAGNE **** une grande villa balnéaire posée sur une dune, face au petit port de la Gravette. Regardant La Baule, les chambres et juniors suites s’emplissent de clarté chaleureuse avec leur parquet en wenge et leur mobilier d’art moderne. Très belles terrasses avec vue sur mer, parc et piscine. Un rendez-vous à ne pas manquer... Philippe et Michèle Vételé, la complicité mets & vins. Un moment de plaisir et d’émotions avec une cuisine inventive, des plats de pleine mer subtilement accompagnés par des flacons rares. Philippe Vételé vient d’obtenir, en 2010, un deuxième macaron Michelin. Le Guide Rouge salue « la grande adresse dont il fait preuve en s’appropriant recettes classiques et meilleurs produits ; accords mets-vins remarquables. »



palace nantais cœur de la ville

un au

Le vieux palais de justice XIXe abandonné laissera bientôt la place à un « palace » au style singulier. Le « Radisson » (groupe Rezidor) transformera le cœur de Nantes pour longtemps. Enfin un bel hôtel digne de la métropole du Grand Ouest condamnée depuis des décennies à choisir La Baule comme lieu de villégiature pour ses hôtes d’exception. Doté de 142 chambres (dont 20 suites), d’un espace culturel, d’un spa et de nombreuses salles de séminaire, ce « monument » ouvrira ses portes fin 2012 pour conquérir ses nouveaux clients. PHOTOGRAPHIES CHRISTIAN ZACHARIASEN / ALTAREA COGEDIM

Du palais de la justice au temple du confort

Quand renaît un grand monument nantais Avant de devenir un hôtel de prestige, l’ancien palais de justice de Nantes était tombé dans les oubliettes des manuels d’architecture. Jusque dans les ouvrages sur l’histoire de Nantes, il faisait pâle figure. Le bâtiment néo classique de la place Aristide-Briand est pourtant un lieu éminemment symbolique de la cité des Ducs et de la justice en sa solennité.

mutation ? En 1843, la majorité élue au conseil général de LoireInférieure privilégie l’option sécuritaire au détriment de la centralité. Au grand dam de ceux qui auraient préféré qu’on ajoutât un monument prestigieux au bel ordonnancement de la cité classique, le choix se porte sur une ancienne tenue maraîchère en marge du cœur de ville, dans l’axe de la rue Lafayette.

Il y eut Ceineray et Crucy, les architectes de la Nantes opulente du XVIIIe siècle, les pères des cours Saint-Pierre et Saint-André, de la place Royale et du quartier Graslin. Puis il y eut l’époque contemporaine, Jean Nouvel et son palais glaçant de l’Ile de Nantes. Entre les deux ? L’histoire se fait prier pour laisser place à Saint-Félix Seheult et Joseph-Fleury Chenantais, les architectes du bâtiment édifié en 1851 sur ce qui n’est pas encore la place Aristide-Briand. Nantes a alors tourné la page sur les grands chantiers de son âge d’or. Parmi les édifices publics, il manque pourtant le palais de justice qui remplacera le vétuste édifice du quartier Bouffay. Où le construire dans une ville qui achève une nouvelle phase de sa

Auguste et solennel

Il faut en effet de l’espace ! Car c’est un vrai complexe judiciaire que le Département entend bâtir. À côté de la maison d’arrêt et de la caserne de gendarmerie, le nouveau palais de justice formera le fond d’une place dédiée à l’ordre public et au triomphe du droit. Saint-Félix Seheult et son jeune confrère Joseph-Fleury Chenantais sont donc désignés pour en dessiner les plans. Le bâtiment doit en imposer. Les deux architectes lui donnent une grande hauteur et optent pour une façade néo classique inspirée de l’austère architecture romaine. Parfaitement symétrique, elle s’organise de part et

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d’autre d’une partie centrale en saillie, dont le fronton majestueux est orné du groupe de sculptures allégoriques d’Étienne-Édouard Suc représentant « la Justice protégeant l’Innocence contre le Crime ». À l’intérieur, la salle des pas perdus et son impressionnante colonnade forment une sorte d’agora ouvrant sur une série des salles d’audience strictement rectangulaires, que relient entre elles galeries et corridors. Il n’y a aucune prise de jour sur l’extérieur : rien ne doit distraire la justice. L’éclairage se fait par une grande verrière centrale et les fenêtres ouvrent sur des cours intérieures. L’ensemble est fonctionnel comme l’ont voulu les magistrats : « On doit n’entendre que la voix du juge qui interroge, du prévenu qui répond, du témoin qui dépose, de l’avocat qui plaide »… Et s’il fallait convaincre encore de sa conception symbolique, un escalier monumental puis des volées de marches successives donnent accès, depuis l’espace public, jusqu’au saint des saints : l’estrade où siège le président de la cour d’assises.

Vous avez dit « monument historique » ? Les travaux de construction s’échelonneront de 1845 à 1853. Pendant un siècle et demi, le palais témoignera de la grandeur de la justice et d’une certaine idée de Nantes où Seheult et Crucy signeront bien d’autres monuments [lire par ailleurs]. Les transformations seront peu nombreuses. En 1927, deux salles d’audience sont créées au niveau du soubassement ; elles seront ensuite affectées au tribunal de police et au tribunal d’instance. Plus tard, en 1991, les deux lions monumentaux du sculpteur Mourad Hoche sont placés de part et d’autre du grand escalier 1. Pour le reste, l’ancien palais de justice semblait figé dans son éternité. Dans l’indifférence des pouvoirs publics – il n’a jamais été protégé au titre des monuments historiques –, il est désaffecté en 2000 et continue à se dégrader. Il faudra attendre 2004 et sa restitution au conseil général de Loire-Atlantique pour voir revenir « l’ancien palais » sur le devant de la scène, sous la forme d’un complexe hôtelier et d’une galerie d’art : quand le droit laisse place au plaisir et l’austérité au confort… Un signe des temps ?

.

1. Ils ont été déplacés récemment dans le square Faustin-Hélie. L’essentiel des informations contenues dans cet article provient des travaux de Gilles Bienvenu. Ceux-ci ont fait l’objet d’une synthèse parue dans la revue 303 (année 2000, n°66) sous le titre: « L’ancien palais de justice de Nantes : la dialectique de l’axe ». • Pour la façade du palais de justice, les architectes Saint-Félix Seheult Joseph-Fleury Chenantais ont puisé leur inspiration à la source de Rome, patrie du Droit. • Au fronton du palais de justice, le groupe de sculptures d’Étienne-Édouard Suc représente « la Justice défendant l’Innocence contre le Crime ». • Les lions du sculpteur Mourad Hoche, installés en 1991.

Seheut et Chenantais

Ce que Nantes leur doit

Le buste de Joseph-Fleury Chenantais, qui surmonte sa tombe du cimetière Miséricorde, a été récemment rénové dans le cadre d’un plan d’action en faveur du patrimoine nantais

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Quand ils reçoivent commande des plans du nouveau palais de justice de Nantes, Saint-Félix Seheult et son jeune confrère JosephFleury Chenantais sont loin d’être des inconnus. Le premier n’est autre que le neveu de François-Léonard Seheut dit « Le Romain », auteur de nombreux hôtels particuliers de style néo classique, à Nantes et dans ses environs. Saint-Félix Seheut (17931858) suit la même voie : on lui doit notamment l’hôtel des Cariatides (derrière le cours Cambronne) et le château de Hallay, route de Clisson. Nommé architecte du département de Loire-Inférieure, Saint-Félix Seheut travaille au projet de rénovation et d’extension de la cathédrale, sans pouvoir le mener à son terme : il est limogé en 1849. Le nom de Seheut restera attaché à la construction du palais de justice, pour laquelle il est associé à Joseph-Fleury Chenantais (1809-1868), son cadet. Chenantais sera l’un des grands architectes de sa ville natale où il cumulera les commandes publiques et privées, dans une diversité d’inspirations qui va du baroque (l’église Notre-Dame de Bon-Port, de nouveau avec le concours de Seheut) au néo-Renaissance (il participe au musée Dobrée) et de l’architecture industrielle (la manufacture des tabacs) au style néo classique qu’incarne magnifiquement le palais de justice. Un buste de Joseph-Fleury Chenantais surmonte sa tombe du cimetière Miséricorde. Œuvre d’Amédée Ménard, fondue par Voruz, elle ne distingue pas l’architecte… mais le commandant des sapeurspompiers nantais qu’il fut également !


Il y a 25 ans, la prise d’otages du palais de justice

De la réalité à la légende Par son audace et sa médiatisation, elle reste l’une des prises d’otages les plus fameuses de ces dernières décennies. En 1985, l’affaire Courtois a donné lieu à un incroyable suspens vécu en direct par les journalistes et les caméras de télévision. Personne à Nantes n’a oublié ces images incroyables. Moustache noire, visage émacié, cigare à la bouche, brandissant son magnum 357, Georges Courtois dénonce la mascarade judiciaire devant les magistrats et le public de la cour d’assises devenus ses otages. Le tout sous l’œil des caméras de France 3 dont il a exigé la présence ! Nous sommes le 19 décembre 1985. Courtois, Thiollet et deux femmes considérées comme leurs complices sont jugés pour avoir braqué la banque de Sucé-sur-Erdre, sans violence ni résultat. Les deux principaux inculpés ne sont pas des inconnus : figure du milieu nantais, Georges Courtois, 38 ans, a déjà passé près de vingt ans derrière les barreaux pour des braquages et des affaires de proxénétisme. Il a mis son incarcération à profit pour étudier les lettres et le droit. Thiollet a passé une bonne partie de ses jeunes années en prison. À 10h30 tout bascule. Abdelkarim Khalki franchit les portes de l’enceinte judiciaire. Ce Marocain installé en France, déjà condamné pour vols à main armée, a fait la connaissance de Courtois en prison. Brandissant une grenade et un revolver, il pénètre dans la salle d’assises, tire deux coups de feu, tend des armes à ses complices. La prise d’otages du palais de justice vient de commencer. Elle durera 36 heures.

« Vous savez ce que ça fait une balle de 357 dans la tête ? »

Courtois fait sortir les gardiens de la paix et ses amies co-accusées ; il libère une partie du public, gardant une trentaine de personnes : les juges, les jurés, la greffière, ainsi que des étudiants en droit et les journalistes présents. Il obtient la présence dans la salle d’une équipe de FR3-Nantes qui retransmettra les images. Les téléspectateurs médusés l’entendront disserter sur le théâtre judiciaire et la condition carcérale sans cesser de menacer ses otages : « Vous savez ce que ça fait une balle de 357 dans la tête ? » C’est entendu, l’affaire sera politique, d’autant que Khalki se réclame pour sa part de la cause palestinienne. Courtois demande un car pour s’enfuir. Le pourtour du palais de justice est bouclé. Les policiers du GIPN de Rennes sont rejoints par les tireurs d’élite et les hommes du RAID nouvellement créé, avec à sa tête le tandem formé par le commissaire Mancini et le préfet Broussard. Les négociations peuvent s’engager.

Courtois rebrousse chemin avant de revenir, précédé cette fois de Khalki et Thiollet qui tirent pour protéger sa fuite. Le commando s’engouffre dans le véhicule qui démarre en trombe, suivi par une escouade de voitures de police. Le convoi traverse le centre-ville, jusqu’à la gare où Courtois extrait d’un casier des consignes un sac lesté d’un pistolet mitrailleur. Puis l’Espace prend la direction de l’aéroport de Château-Bougon. Le véhicule s’immobilise devant les grilles d’accès à l’aérogare. Broussard se dirige vers Courtois. Un dernier marchandage s’amorce. Contre l’ouverture des grilles, le préfet obtient la libération de deux nouveaux otages. Enfin l’Espace se dirige jusqu’en bout de piste où il est encerclé par les véhicules de police. L’aventure est finie. Courtois a perdu. La légende peut naître.

Broussard vs Courtois

Le premier flic de France contre le bandit devenu le plus célèbre de l’Hexagone. Les deux hommes vont dialoguer pendant des heures dans un climat de tension extrême. Broussard joue la montre. Les malfrats ont les nerfs à vif. À 4h30 du matin, les accusés enchaînés à leurs otages tentent une sortie. Broussard fait couper le courant. Le groupe doit regagner la salle d’audiences. Des médiateurs sont convoqués : l’épouse de Courtois, le consul du Maroc et même une religieuse qui a connu Khalki lors de ses séjours en prison. Au cours de la matinée, Courtois va accepter de libérer peu à peu les otages, n’en gardant que quatre, les magistrats de la cour d’assises. Pour les policiers, il est temps d’agir. À 15h, Courtois est prévenu qu’un Espace Renault l’attend à la sortie. Il apparaît une première fois sur le perron, enchaîné au président Bailhache, une grenade dégoupillée dans une main et dans l’autre son 357 Magnum. La cigarette aux lèvres, il tire au hasard, atteignant la caméra d’un journaliste britannique. Les images feront le tour du monde.

Une histoire agitée

Construit dans le centre-ville, à deux pas de la maison d’arrêt, le palais de justice a été le témoin muet de bien des événements. Si les transferts de prisonniers ont souvent occasionné des troubles, c’est au début du XXe siècle que la place Aristide-Briand (alors place Lafayette) connaîtra ses rassemblements les plus houleux. Après la dissolution des ordres religieux en 1903, le procès des Pères Prémontrés donnera lieu à d’immenses manifestations où s’affrontent catholiques et laïcs nantais.

Les statues du palais de justice contempleront également la dernière exécution publique de Nantes : le 12 juillet 1920, la tête d’Henri Laval tombe sous la lame de la guillotine du bourreau Anatole Deibler. Connu dans le milieu sous le nom de « Bébert », le malfrat a été reconnu coupable du meurtre d’un agent de police lors du braquage d’une bijouterie. Sans quitter vraiment le registre dramatique, mais pour le plaisir cette fois, la salle des pas perdus du palais de justice a servi récemment de cadre aux dernières scènes du film d’Abdellatif Kechiche, Vénus noire.

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Entretien avec Jérôme Beauvois - Directeur général adjoint

Cogedim Atlantique

Cogedim a la charge de réaliser le futur « Palace » nantais. Est-ce un challenge difficile ? La réhabilitation d’un monument ancien est toujours un travail complexe. Engager la renaissance d’un bâtiment d’État en un lieu d’accueil et de prestige renforce naturellement cette complexité. C’est donc un défi à la fois délicat et passionnant, car riche de nombreuses subtilités : histoire des lieux, portée architecturale, mise en œuvre technique, coordination humaine de compétences très pointues... L’héritage symbolique du bâtiment – plus de 150 ans d’histoire judiciaire – a fortement influencé notre posture dans la conception de l’hôtel. Nous avons dû conjuguer pendant près de trois ans à la fois la mesure et l’ambition. Enfin techniquement, il s’agit bien entendu d’un sujet « sophistiqué » avec, entre autres, la création d’un mur en verre au cœur du fronton sur la place ou la reprise en fondation de certaines colonnes. Mais avant la technique, je pense que la différence se fait d’abord sur la réussite d’une aventure humaine. Pouvez-nous nous décrire en quelques mots l’importance de ce chantier ? En quelques chiffres, l’hôtel comprendra 142 chambres dont 10 suites, un restaurant gastronomique de 80 couverts situé dans l’ancienne Salle d’assises, un espace culturel de 350 m² accessible depuis le Parvis, un lounge bar, un spa, des salles de commissions... La conception de ce projet de plus de 10 000 m² a monopolisé pendant trois ans près de 6 personnes à plein temps, 50 personnes en temps partagé, 8 bureaux d’études. 26 entreprises ont été choisies pour réaliser ce projet, représentant 130 compagnons ouvriers en période de pointe sur les deux années que durera le chantier. Enfin, les contraintes importantes du site ont conduit à une concentration de l’activité des entreprises sur une zone très restreinte, octroyée par les usagers de la place Aristide-Briand que nous tenons d’ailleurs à remercier.

Le groupe Radisson aura la charge de sa gestion. Êtes-vous en contact avec lui régulièrement ? Naturellement. En tant que promoteurs de ce projet, notre rôle consiste à concevoir avec l’architecte (Jacques Cholet), le décorateur (Jean-Philippe Nuel) et les différents bureaux d’études un « objet » strictement conforme au cahier des charges de Radisson, prestations identiques sur l’ensemble des établissements 4**** du groupe. L’esprit du futur hôtel s’appuyant sur un contraste raffiné et contemporain entre le monument et la décoration, nos échanges sont nombreux et argumentés, car pour un changement, nous devons opérer près de 10 mises à jour... Cet hôtel « unique » est-il important pour la vie de votre entreprise ? Altarea Cogedim est devenu le spécialiste français de la construction hôtelière haut de gamme en France. À titre d’exemple, nous avons construit l’hôtel 5***** Renaissance Marriot sur l’avenue de Wagram à Paris, et nous transformons actuellement l’ancien Hôtel Dieu de Marseille en Hôtel Intercontinental 5*****. Il s’agit donc d’une activité récurrente dans notre entreprise, et chaque projet est bien sûr unique. Dans le cas de l’ancien palais de justice de Nantes, nous considérons en effet sa trace comme unique en ce sens qu’elle s’appuie sur l’histoire et le dynamisme économique du territoire, auxquels tout Nantais est fortement attaché. Enfin, il est aussi unique car l’investissement de beaucoup de compétences nantaises marquera, je le pense et je l’espère, l’aboutissement réussi de ce projet. Visitez notre site www.cogedim.com

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le retour

Après quelques années de silence, la prestigieuse marque parisienne et mondiale revient au cœur de Nantes, à l’entrée du célèbre Passage Pommeraye, avec une nouvelle boutique auréolée d’un prestige réhaussé. Par Olivier d’Argol.

Céline (la propriétaire), à droite, et Séverine (la directrice), à gauche, devant l’entrée de la boutique : beaucoup de professionnalisme et autant d’élégance !

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À l’origine de ce come-back : deux jeunes Rennais, Céline et Sébastien Meslin, commerçants, qui aiment cette maison et qui veulent en faire profiter les autres... En septembre 2005, Hermès quittait Nantes. Cinq ans plus tard, la célèbre marque revient, en fanfare, avec une boutique trois fois plus grande placée à l’entrée du passage Pommeraye qui jouxte la rue Crébillon. Deux Rennais, spécialistes de la mode, avaient acquis un immeuble dans le passage et cherchaient à le mettre en valeur. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas mieux tomber. Céline et Sébastien Meslin ont donc conclu vite pour transformer les 130 m2 disponibles. Six mois de travaux. Ouverte mi-novembre, la nouvelle boutique Hermès de Nantes est dirigée par Séverine Jardin, qui travaillait dans le prêt-à-porter enfant. Céline et Sébastien sont donc devenus « concessionnaires » d’Hermès dans la capitale des Pays de la Loire pour combler un grand vide. La boutique de Rennes qui est gérée en propre par la célèbre Maison ne désemplit pas. Avec sept personnes pour l’ouverture, la boutique nantaise a organisé deux journées portes ouvertes ces dernières semaines pour se faire mieux connaître de la clientèle locale. « Je suis heureuse de représenter Hermès à Nantes... C’est une maison d’artisans et je suis très optimiste sur son avenir... », confie Céline Meslin avec beaucoup de charme et de naturel. « On a l’impression que la boutique a toujours été là! », note une passante, pressée d’ouvrir la porte...

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b& ijoux des

à croquer

LES FÊTES QUI APPROCHENT NOUS ONT DONNÉ L’IDÉE DE VOUS PRÉSENTER DES BIJOUX DANS LEURS ÉCRINS DE BRILLANCE ET DE DOUCEUR COLORÉES. LES MAISONS LANDREAU ET PRIEUR NOUS ONT CONFIÉ QUELQUES JOLIES PIÈCES POUR RÉALISER NOS « ALLIANCES » SAVOUREUSES PRÊTES À DÉGUSTER... PHOTOGRAPHIES PASCAL KYRIAZIS

bague

« admira »

or gris, diamant central 1,50 carat, monture diamants baguettes 1,80 carat, création Atelier Prieur


montre

« ma première »

bracelet perles de culture, Poiray - Joaillerie Prieur


pendentif

ÂŤ butterfly Âť

diamants sur or gris, Messika et rivière de diamants sur or gris, Messika Joaillerie Prieur


collier

« mer du sud » perles naturelles - Joaillerie Prieur

bague

« bahia »

améthystes et tsavorites, or rose, Pomellato Joaillerie Prieur

pendentif

« étoile » diamant Joaillerie Prieur

bague

« macaron »

or gris et tsavorites, Boucheron - Joaillerie Prieur


le dernier salon où l’on cause...

MONUMENT CLASSÉ DE LA FIN DU XIXE SIÈCLE, «LA CIGALE», À NANTES, EST L’UNE DES INSTITUTIONS LES PLUS VISITÉES DE LA MÉTROPOLE DU GRAND OUEST. REPRISE IL Y AURA BIENTÔT 30 ANS (EN 2012) PAR YANNICK CURTY, LA CÉLÈBRE BRASSERIE N’EN FINIT PAS D’ÉVOLUER AVEC LE TEMPS. AUJOURD’HUI, ELLE SE REFAIT UNE BEAUTÉ (SES BELLES FAÇADES) POUR MIEUX SÉDUIRE LES ARRIVANTS. DE 7H30 À MINUIT, TOUS LES JOURS DE L’ANNÉE, ELLE EST MÊME DEVENUE LE DERNIER SALON OÙ L’ON CAUSE... PAR NICOLAS BOILEAU

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Tôt le matin, «La Cigale» se prépare à la fête. Elle qui ne ferme jamais, sauf la nuit profonde, prolonge en permanence les éclats de ses feux singuliers. Il faut dire qu’elle est unique dans son genre, dans tout le Grand Ouest et au-delà. Ecrin colorée de peintures et de céramiques, cette vieille maison qui fait de l’oeil au théâtre voisin, inauguré sous Louis XVI, constitue le point de ralliement idéal. Celui de la mémoire, du partage et de la connivence. En fait, le dernier salon où l’on cause entre amis, entre chefs d’entreprise, entre clients, en famille ou en amoureux...

Un lieu mythique

Un nouveau chef

Le matin, dès l’ouverture, il n’est pas rare d’y croiser d’éminents patrons nantais et vendéens attablés pour une séance de reporting ou d’analyse avec leurs conseils ou leurs actionnaires. Des «cafés» qui fleurent bon les conseils d’administration ou du moins qui les préparent. Dans un décor de rêve pour oublier la rigueur des chiffres et des courbes. Magie suprême d’un lieu mythique accroché à son quotidien.

Leader de la restauration nantaise, (elle emploie une cinquantaine de collaborateurs), «La Cigale» vient même de changer de chef (promotion interne) pour progresser de nouveau. Laurent Savin, 30 ans, est aux fourneaux pour travailler des produits frais en toutes saisons. Car elle transforme elle-même tout ce qu’elle propose à ses clients du banc d’écailler aux profiterolles en passant par son fameux tartare de boeuf coupé au couteau. Ces dernières années, elle a même choisi d’investir dans une autre «maison», sur les quais de la Loire, à côté du nouveau Palais de justice dessiné par Jean Nouvel, et qui porte le nom de « Le 1 « en association avec le chef inspiré de l’Atlantide, Jean-Yves Guého. Une croissance externe destinée à présenter ses deux visages. D’hier et d’aujourd’hui. Une complémentarité intelligente et efficace.

Petits-déjeuners, déjeuners, goûters, thés, dîners: toute la palette multicolore de la Cigale qui se déploie dans un ballet de serveurs (et serveuses) en grande tenue noire et blanche. Avec le souci de l’accueil (toujours un petit mot sympa) et de la qualité du service... Nombre d’étrangers, à toute heure, s’essaient au Français pour tenter de s’expliquer. Et «La Cigale» qui est bonne fille retrouve elle-même quelques accents d’ailleurs pour se faire mieux comprendre. L’alchimie d’une bonne maison et d’une clientèle sous le charme.

Pour Yannick Curty qui fêtera en 2012, le 30e anniversaire de la reprise en mains du noble établissement, dans un quartier Graslin, sans doute réaménagé (la place pourrait devenir semi-piétonne), avec une terrasse, en dur, ouverte toute l’année, l’horizon semble plutôt souriant. Ouverte le dimanche quand la ville se vide quasi totalement, «La Cigale» ne se repose que quelques heures au coeur de la nuit noire. Pour mieux enchanter nos belles journées de sa petite musique si doucement colorée...

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hiver

d’

itinéraires

DEUX HEURES, HUIT HEURES, ONZE HEURES… PEU IMPORTE LA LONGUEUR DU VOYAGE, LE DÉPAYSEMENT EST À PORTÉE D’AILES AU DÉPART DE L’AÉROPORT DE NANTES DONT LA CARTE DES DESTINATIONS S’ÉTOFFE CET HIVER. FARNIENTE OU DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE, SPA OU SPORTS DIVERS, VIRÉE URBAINE OU MERS AZURÉENNES : À CHACUN SA FAÇON DE CHANGER D’AIR ! DOSSIER : VÉRONIQUE COUZINOU

Plage de sable noir sur l’une des îles capverdiennes. Crédit: © Aéroport Nantes-Atlantique.

F

erez-vous un saut à Londres pour votre shopping de Noël ? Et pourquoi pas à Manchester ! C’est l’une des nouvelles destinations directes et régulières au départ de Nantes, proposée par FlyBe, à partir du 7 décembre. On dit d’ailleurs de la 4e ville d’Angleterre qu’elle est une rivale de Londres en matière de lèchevitrines, et particulièrement pour la mode. Ce n’est pas pour rien qu’on y trouve l’un des plus vieux grands magasins du monde, House of Fraser Kendals, qui fête ses 175 ans cette année. Savez-vous que les créateurs adorent Manchester, métropole cosmopolite et inspirante ? Il suffit d’aller faire un tour du côté d’Exchange Square et au Fashion Market chaque samedi pour en être convaincu. Pour les fêtes, Manchester en met aussi plein la vue avec ses marchés de Noël un peu partout dans la ville, et son bar d’hiver éphémère et festif dans Cathedral Gardens (le North Pole Bar). Jusqu’en avril, on peut s’envoler vers une quinzaine de pays au départ de Nantes, et très souvent vers plusieurs destinations dans chaque pays. Certains pencheront plutôt pour un site de vacances où l’hiver rime avec crème solaire, comme dans les Caraïbes, l’océan Indien, sur la Méditerranée… Et là aussi, il y a quelques surprises de taille à découvrir cette saison. Alors, vos valises sont-elles prêtes ?

L’aéroport de Nantes-Atlantique, c’est… • 2,6 millions de passagers. • le 6e aéroport de province pour le trafic passagers. • le 2e aéroport de province pour les vols vacances . • 40 destinations régulières directes, desservies par 13 compagnies. • 70 destinations vacances directes. • 6 300 places de parking dont 900 couvertes. • Ouvert de 5h30 à 22h. • www.voyages.nantes.aeroport.fr

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s n o i t a n i t s e les dau départ de Nantes

Égypte

Espagne

France (vols secs)

Avec Lotus Air Vol vers Hurgada (jusqu’au 26/03/2011). Vol vers Louxor et retour Le Caire (le dimanche jusqu’au 27/03/2011). Avec Air Méditerranée Vol vers Hurgada (jusqu’au 26/03/2011). Avec AMC Aviation ou Air Méditerranée Vol vers Le Caire/Louxor (formule 4 nuits ou 11 nuits : départ le 05/02/2011 - retour le 09/02 ou le 16/02. Ou bien départ le 26/03/2011 - retour le 30/03 ou le 09/04. Formule 10 nuits : départ le 16/02 - retour le 26/02/2011). Vol vers Taba (escale aller à Hurghada. Jusqu’au 26/03/2011). Avec Lotus Air : vol direct vers Taba (le vendredi, jusqu’au 1er/04/2011). Vol vers Louxor (le 18/12, le 25/12, et du 05/02 au 26/03/2011).

Avec Iberia Vol régulier vers Barcelone (lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche. Jusqu’au 31/03/2011). Avec Travel Service Airlines Vol vers Fuerteventura (le samedi, du 18/12 au 02/04/2011). Avec Iberia Vol régulier vers Madrid (jusqu’au 31/03/2011), avec connexions vers les destinations du réseau Iberia, dont l’Amérique Latine. Avec Air Méditerranée Vol vers Tenerife Reina Sofia (le samedi, jusqu’au 26/03/2011). Avec Europe Airpost : vol vers Tenerife Reina Sofia (le samedi, du 18/12 au 26/03/2011).

Avec Air France Vol vers Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, ParisCharles de Gaulle, Strasbourg et Toulouse. Avec EasyJet Vol vers Lyon (quotidien jusqu’au 10/01/2011 et du 07/02 au 31/03/2011. Cinq fois/semaine du 10/01 au 06/02/2011). Avec Ryanair Vol vers Marseille (jusqu’au 16/01/2011). Avec Corsairfly Vol vers Fort-de-France (le mardi, du 04/01 au 15/03/2011). Vol vers Pointe-à-Pître (le mardi, du 04/01 au 15/03/2011). Vol vers Saint-Denis de La Réunion (via Toulouse, le dimanche jusqu’au 23/01/2011).

24 I Nantes Privilège 2011


les nouveautés Irlande

Royaume-Uni

Cap-Vert

Avec Ryanair Vol vers Dublin (le mercredi, vendredi et dimanche, jusqu’ au 31/03).

Avec Ryainair : vol vers East Midlands (le mercredi et le dimanche, jusqu’au 31/03/2011). Avec Air France : vol régulier vers LondonCity (jusqu’au 31/03).

Avec XL Airways Vol vers Boavista (le 26/12 et le 13/03/2011) et Sal (le 20/12 et 24/01). Avec TACV : vol vers Sal (le 17/02/2011 et le 03/03/2011).

Suisse Avec EasyJet Vol régulier vers Genève (jusqu’au 31/03).

Avec AMC Aviation ou Air Méditerranée Vol vers Marsa Alam (le 18 et 25/12, et chaque samedi du 12/02 au 26/03).

Sénégal

Espagne

Avec Air Méditerranée Vol vers Dakar (le vendredi et le dimanche, jusqu’au 01/04/2011). Avec Europe Airpost (le vendredi, jusqu’au 29/04/2011).

Avec XL Airways Vol vers Malaga (chaque dimanche du 06/02 au 27/03/2011).

Tunisie

Avec Easyjet Vol régulier le lundi, samedi et dimanche vers Bâle-Mulhouse (jusqu’au 31/03/2011). Avec Air France Vol quotidien régulier vers Paris-Orly (jusqu’au 31/03/2011). Avec Air Austral : vol régulier via Bordeaux vers Saint-Denis (La Réunion) le mercredi et vendredi (du 11/02 au 31/03/2011).

Italie Avec Air France Vol vers Milan (jusqu’au 31/03/2011). Avec XL Airways Vol vers Venise (via Toulouse. Le jeudi et dimanche, du 27/02 au 31/03/2011).

Jordanie avec Air Méditerranée Vol vers Amman (avec escale. Retour par Aqaba, ou inversement : Aqaba-Amman. Du 22/03 au 05/04/2011).

Maroc Avec Air Méditerranée Vol vers Agadir (le dimanche jusqu’au 17/02/2011, et le jeudi du 24/02 au 31/03/2011). Vol vers Marrakech (le samedi du 18/12 au 26/03/2011. Le dimanche jusqu’au 27/03/2011). Avec Royal Air Maroc Vol vers Casablanca (lundi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche. Jusqu’au 31/03/2011). Connexions vers les destinations de réseau Royal Air Maroc (Fes, Marrakech, Ouarzazate, Agadir…). Avec Atlas Blue, Jet4You ou Transavia Vols réguliers vers Marrakech (jusqu’au 31/03/2011).

Pays-Bas Avec Air France Vol régulier vers Amsterdam (jusqu’au 31/03).

Portugal Avec Strategic Airlaines Vol vers Funchal (le dimanche, du 27/02 au 27/03/2011).

République Dominicaine Avec XL Airways Vol vers Punta Cana (le vendredi, du 17/12 au 1er/04/2011).

Avec Nouvelair Vol vers Djerba (le jeudi, du 24/02 au 31/03/2011, le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Vol vers Monastir (le jeudi, du 24/02 au 31/03/2011, le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Vol vers Tunis (le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Avec Tunisair Vol vers Djerba (le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Vol vers Monastir (le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Vol régulier vers Tunis (le lundi, jeudi, vendredi et dimanche jusqu’au 31/03/2011. Connexions vers Tozeur, Sfax, Djerba…). Avec Transavia Vol régulier vers Djerba (le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Avec Sévenair Vol vers Djerba et Monastir (le samedi, jusqu’au 02/04/2011). Avec Air Méditerranée Vol régulier vers Djerba (le dimanche, jusqu’au 27/03/2011). Vol régulier vers Tunis (le dimanche, jusqu’au 27/03/2011).

Turquie Avec Onur Air Tasimacilick Vol vers Antalya (le dimanche, du 27/02 au 27/03/2011).

Égypte

France (vols secs)

Jordanie Avec Air Strategic Airlines ou Europe Airpost Vol (non direct) vers Amman, avec retour Aqaba, ou inversement (du 10/03/2011 au 29/03/2011). Avec Air Méditerranée Vol (non direct) vers Amman (du 15/03 au 29/03/2011).

Maroc avec Royal Air Maroc Vol régulier vers Agadir (le mardi, jeudi et samedi, jusqu’au 31/03/2011).

Royaume-Uni Avec Flybe Vol régulier vers Londres-Gatwick (le lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche, jusqu’au 31/03/2011). Vol régulier vers Manchester (le mardi, jeudi, vendredi et dimanche, du 07/12/2010 au 31/03/2011).

(*) De décembre 2010 à début avril 2011, hors nouveautés.

Nantes Privilège 2011 I 25


s n o i t a n i t s e les dau départ de Nantes Effervescente Marrakech Marrakech, la ville rouge, met les cinq sens en éveil et émerveille. Ville impériale, c’est un bijou architectural mais également un site privilégié pour le shopping, entre tradition et modernité. On y trouve de nombreux trésors à dénicher chez les artisans qui sont près de 4 000 dans la médina ! Quoi d’autre ? Les golfeurs adorent la destination, avec ses cinq parcours de 18 trous – dont le magnifique golf de La Palmeraie. En un mot, Marrakech se découvre le nez au vent, selon son humeur et ses envies, en famille comme en amoureux.

la koutoubia

On déguste… couscous et tajines odorants (au poulet, mouton, poissons…), pastillas (feuilletés salés ou sucrés), gâteaux au miel, aux amandes ou pistaches, thé à la menthe marocaine… On rapporte… du safran et des épices au marché du Mellah, de l’huile d’argan, du savon noir et du henné, de l’artisanat dans les souks de la médina où le marchandage est de mise. Pour le shopping de luxe, direction le quartier de Guéliz et pour les lanternes en ferronnerie, rendez-vous place des Ferblantiers (ou Qzadria).

Crédit : ©ONMT-Xavier Richer.

On visite…la médina et son dédale de rues

26 I Nantes Privilège 2011

et ruelles, entourée de 19 km de remparts historiques, et la célèbre place Jemaa el Fna, particulièrement animée le soir avec ses conteurs, danseurs, musiciens… Le jardin Majorelle et le somptueux atelier bleu du peintre, propriétés depuis les années 1980 de Pierre Bergé et d’Yves Saint-Laurent qui y ont créé un Musée d’art islamique. Le Musée de Marrakech dans l’ancien palais Mnebhi. Le palais el-Badi (XVIe siècle) l’incroyable palais Bahia et ses 160 chambres (XIXe siècle), la médersa Ben-Youssef (école coranique), la Menara (de l’autre côté des remparts, dans l’Hivernage), les tombeaux saadiens.

On fait la fête… dans les quartiers de Guéliz, l’Hivernage et La Palmeraie, où se trouvent de nombreux bars, discothèques et restos branchés.


Dépaysant Cap-Vert

Luxuriante Réunion

Cet archipel de 10 îles dont une seulement n’est pas habitée a été découvert par les Portugais au XVe siècle. Le « petit pays » si cher à Cesaria Evora (originaire de l’île de Sao Vicente) est l’une des nouvelles destinations hivernales au départ de Nantes. Mais attention, seuls quelques départs sont assurés cette saison, avec des formules au choix selon les vacances désirées : tout inclus, visite de plusieurs îles formule randonnée, avec un circuit à travers les sentiers des îles capverdiennes pour s’immerger dans ses paysages foisonnants. À vous les plages de sable blanc… ou noir, les eaux chaudes et turquoises où pratiquer les sports de glisse comme le surf ou le kitesurf, les paysages authentiques, les balades en montagne dans ces îles volcaniques qui offrent un magnifique panorama, l’accueil chaleureux des Capverdiens… et bien sûr l’ambiance musicale qui fait vibrer l’archipel !

En février, Air Austral débarque à Nantes et vous emmène à Saint-Denis de La Réunion, prenant le relais de Corsairfly qui arrête ses vols le 23 janvier. Île métissée par excellence, La Réunion séduit par sa culture multiple, ses trésors culinaires, ou encore son patrimoine naturel époustouflant, dont ses fameux pitons : le Maïdo, le piton des Neiges qui culmine à 3070 m, et le Piton de la Fournaise à 2631 m. La flore indigène est particulièrement importante sur l’ancienne île Bourbon où l’on recense quelque 237 espèces endémiques, propres à ce petit coin de paradis. Atout majeur de l’île : on peut aisément passer de la randonnée dans les impressionnants cirques naturels aux plages paradisiaques baignées par l’eau chaude et turquoise de l’océan Indien. Escalade, VTT, randonnée pédestre ou équestre, canyoning, parapente ou parachute, ULM, plongée sous-marine, surf… La Réunion se découvre de mille et une façons.

On déguste…

le cari, délicieux plat mijoté (poulet, langouste…) à base d’herbes, épices et condiments, et ses variantes (rougaille de saucisses ou morue, massalé…).

On se laisse guider… Dans les offices de tourisme de l’île, on peut s’inscrire pour faire une foule de visites et d’animations variées, comme apprendre les bases de la langue créole, partir à la rencontre du tuit-tuit (oiseau emblématique), participer à un atelier de tressage ou encore sillonner avec masque et tuba le sentier sous-marin du lagon de l’Ermitage. La société Guid’A Nou (www.guid-a-nou.com) propose par ailleurs des balades culturelles attractives : circuit des cases créoles, découverte de la flore tropicale et de la pêche traditionnelle du côté de Salazie, balade dans Saint-Denis autour des personnages qui ont marqué son histoire. Une jolie façon de s’immerger dans la culture locale.

randonnée Crédit : ©IRT/E.Virin.

sur le piton de la fournaise

On déguste… des plats à base de pois-

On rapporte… des gousses de vanille Bourbon – la meilleure au monde avec celle de Tahiti – du rhum, de la dentelle traditionnelle de Cilaos.

sons et crustacés, peu onéreux, le cachupa capverdien (ragoût à base de maïs et de haricots, servi généralement avec du porc), des gâteaux aux fruits exotiques (goyaves, bananes, papayes, noix de coco…).

On écoute… les artistes réunionnais, tels René Lacaille ou Danyèl Waro, élu « World Music Artist 2010 ». Ce dernier, musicien et poète respecté qui a renoué avec les racines du maloya (l’une des musiques traditionnelles de La Réunion), sera programmé pour les 20 ans du festival Les Escales, à Saint-Nazaire, en août 2011.

On découvre… le carnaval de Mindelo, port de l’île de Sao Vicente, début mars, et le tout jeune Kriol Jazz Festival de Praia, la capitale (île de Santiago), à la mi-avril. Chaque île a ses particularités et des beautés à dévoiler. Parmi les sites à voir, citons les salines de Pedra de Lume sur l’île de Sal, la grande cascade de Ribeira de Pombas sur l’île de Santo Antao, l’épave de Ribeira de Mangue (et la route qui y mène, dans un paysage quasi désertique) sur l’île de Santiago.

Le « plus »… La destination plaît autant

On ramène… du rhum local qu’on appelle « grogue », et la musique des grands artistes capverdiens comme Celina Pereira, Bau ou encore Boy Gé Mendes.

dans les eaux turquoises

Le « plus »… Le Cap-Vert est une destination touristique relativement récente et les infrastructures n’y sont pas encore trop développées, ce qui ravira les visiteurs en quête d’authenticité.

windsurf

aux amoureux de nature et grands sportifs qu’aux amateurs de plage et farniente.

du cap-vert.

Crédit : © Aéroport Nantes-Atlantique.

Nantes Privilège 2011 I 27


Crédit : © Jordan Tourism Board.

le désert de lawrence d’arabie

Fascinante Jordanie Envie de dépaysement total ? Le royaume hachémite (Jordanie) pourrait bien vous surprendre. Cette destination moyen-orientale s’adresse aux curieux plutôt qu’aux vacanciers qui aiment se poser dans un hôtel et ne plus en bouger. Joyau le plus connu de Jordanie, la cité nabatéenne de Pétra, même très touristique, vaut le voyage à elle seule. Le site, dominé par d’impressionnantes falaises, ne se dévoile qu’après avoir cheminé dans la gorge étroite de Siq. Pour l’anecdote, c’est ici, au pied du trésor de Pétra (nommé Al-Khazneh) que fut tournée la dernière scène du film Indiana Jones et la dernière croisade. La Jordanie, c’est aussi une multitude d’autres trésors naturels : déserts, canyons, montagnes, forêts, réserves naturelles, récif corallien dans le golfe d’Aqaba, rivages prisés de la Mer Morte… Mais le plus précieux des trésors, c’est l’hospitalité et la gentillesse des Jordaniens qui n’hésiteront pas à vous renseigner et guider si vous êtes perdu. Et à vous offrir un thé bien serré pour entamer la conversation !

On déguste… du mansaf, délicieux plat d’agneau à la jordanienne accompagné généralement de riz, amandes et pignons de pin. Des mezze (assortiment de petites entrées), chiche kebabs, keftas (boulettes de viande), pâtisseries à base de miel, pistaches et amandes…

28 I Nantes Privilège 2011

On découvre… À Amman, les attraits

On rapporte… du bel artisanat (tapis,

culturels ne manquent pas : les amateurs d’art apprécieront la Jordan National Gallery of Fine Arts, mais il faut également aller débusquer les églises byzantines, admirer l’amphithéâtre romain, la citadelle et le temple d’Hercule, la mosquée du roi Hussein et celle du roi Abdallah, très imposante sous son magnifique dôme de mosaïque turquoise.

faïences, broderie, bijoux en argent…). Des cosmétiques à base de sel de la Mer Morte.

Le « plus »… Un voyage recommandé aux amoureux de vieilles pierres et de patrimoine qui recherchent des vacances entre nature et culture, teintées d’émotion.


Nantes Privilège 2011 I 29



cubain nantes

Le passé de

Au XVIIIe comme au XIXe SIÈCLE, les relations entre le port nantais et celui de La Havane furent nombreuses et variées. Le mobilier d’abord (le fameux acajou de Cuba), puis la canne à sucre et le rhum qui permirent à des Nantais de s’installer dans l’île pour y faire fortune comme ce « Redor » dont on parle encore dans le quartier MONSELET de Nantes... Détour par Cuba, le mois dernier, sur les traces de ce passé qui parle encore... TEXTE & PHOTOGRAPHIES Constantin Parvulesco et Nicolas Boileau

loire & havane Cuba-Nantes, difficile d’évoquer les liens qui unissent la grande île des Caraïbes et les bords de Loire sans évoquer le rôle tristement célèbre que le commerce triangulaire a joué dans l’enrichissement des grands ports bretons. Les révolutions françaises y ont cependant apporté les premiers souffles de liberté et c’est ce souvenir qui là-bas est resté. Dans le panthéon des héros cubains, Toussaint L’ Ouverture côtoie ainsi Victor Hugo. À Nantes, derrière les façades d’hôtels particuliers d’armateurs et de commerçants, c’est encore Cuba que l’on retrouve avec les meubles dits « de port » en acajou de cette île. Cuba, c’est aussi un vaste champ de cannes à sucre et l’un des meilleurs terroirs du tabac. Le rhum n’y sera cependant commercialisé de manière industrielle qu’assez tard dans l’histoire de l’île avec Bacardi, fondé en 1862, et Havana Club en 1878, le seul encore distillé sur place. La Havane c’est aussi et surtout Le Havane. Bien sûr, comme l’alcool, l’abus du tabac est nuisible pour la santé, cependant, le cigare n’est pas que du tabac c’est aussi une histoire et une vraie culture. En 1895, par exemple c’est roulé dans un cigare que parvient à Cuba la proclamation de José Marti qui donnera le signe du soulèvement pour l’indépendance. Plus tard, c’est le cigare aux lèvres que Fidel Castro et Che Guevara conduiront leur révolution. Le Che fumait des Montecristo, Fidel des Cohiba. Si parmi les Habanos, ce nom de Cohiba est aujourd’hui connu des amateurs du monde entier comme la marque emblématique des cigares cubains, leur production fut tout d’abord tenue secrète.

Nantes Privilège 2011 I 31


la fuma

d’el comandante en jefe L’histoire remonte à l’année 1963, quand Chicho, chauffeur et chef de la garde rapprochée de Fidel Castro, alors qu’il est au volant de son Oldsmobile, propose au Lider Maximo un des cigares de sa « fuma » qui datait du temps où il travaillait chez Por Larranaga. C’est un module fin, long, dont la tête s’achève sur la petite « perilla » caractéristique. Doux et aromatique, son secret réside dans une troisième fermentation des feuilles qui le composent. Les tabacs de sa tripe sont originaires des Vegas de la Perla de Llevada et de Santa Damiana à San Juan et de Cuchillas de Barbacoa, La Fé et El Corojo à San Luis. Cette dernière produit encore aujourd’hui les capes des Cohiba. Le cigare plaît et Chicho est bientôt chargé de l’approvisionnement personnel non seulement du Lider Maximo, mais aussi de son entourage. Ce seront ainsi les derniers cigares qui parviendront au Che en Bolivie juste avant sa mort. Quand en 1964 se répandent des rumeurs d’attentat avec des cigares empoisonnés commandité par la CIA, c’est en toute logique qu’est sécurisée la petite production des Lanceros. Cette vitole mystérieuse ne tardera à devenir un cadeau officiel du régime et le général de Gaulle en 1965 sera le premier chef d’État étranger à en recevoir. En 1969, la production déménage à El Laguito, une manufacture confidentielle installée dans une magnifique maison de style colonial, reconvertie en fabrique, tandis que Célia Sanchez, secrétaire particulière et confidente de Fidel Castro, baptise « Cohiba » la nouvelle marque de prestige. Celle-ci est alors exclusivement réservée au gouvernement cubain ou offerte en cadeau aux chefs d’État et délégations diplomatiques. Elle sera cependant bientôt commercialisée après un lancement mondial en 1982 dans une nouvelle gamme élaborée à partir des meilleures plantations de San Juan y Martinez et de San Luis dans la région de Vuelta Abajo, comportant le Lanceros, le Coronas Especiales et le Panetelas. Une deuxième série voit le jour en 1989 avec l’Esplendidos, l’Esquisito et un Robusto dont les feuilles qui les composent tout comme pour les premiers Lanceros sont les seules de la production cubaine à bénéficier d’une troisième fermentation. Dix ans plus tard, en 1992, la série 1492 est lancée avec les Siglo I, II, III, IV et V. Enfin, l’année 2002 assiste à la naissance du Siglo VI, l’une des vitoles les plus abouties de la marque. 2007, année magique, Cohiba s’enrichit d’une gamme « Maduro 5 » qui tient son nom de sa feuille de cape, à laquelle cinq ans de fermentation ont donné une couleur et un arôme incomparables. La même année, au festival d’El Habano, c’est au tour du Behike de voir le jour : c’est une vitole d’exception pour une édition unique très limitée. Ce cigare mythique, hors de prix, connaîtra cependant une postérité quelques années plus tard avec le lancement de la série éponyme déclinée en Behike 52, 54 et 56, trois modules spécifiques de gros diamètre. Nouveauté remarquée, leur Liga (l’assemblage des tabacs qui les composent) comporte une feuille supplémentaire de qualité particulière, une médio tempo de fortalezza 4, apportant sans nulle agressivité une puissance et une complexité aromatique remarquable, harmonieusement fondue dans des notes de terre et de cuir. Cette vitole exceptionnelle, d’un équilibre parfait, est le véritable fleuron de la production cubaine et du génie des « ligadores », responsables de la sélection des feuilles. Si vous avez aimé les Cohiba siglo VI, vous adorerez les Behike.

32 I Nantes Privilège 2011


un lobby tropical presque intime, une piscine sur le toit, du rhum et des cigares, le NH Parque Central de La Havane est devenu, depuis sa réhabilitation complète, l’une des meilleures adresses de la capitale cubaine. Exit le charme suranné du Sevilla ou la pompe néo-soviétique du Habana Libre, le Parque Central, à deux pas de la rue Obispo qui relie le Floridita à la Bodeguita del Medio, les deux incontournables lieux de pèlerinage touristiques, porte bien son nom. Surprenante Havane et son amoncellement de clichés : fresques révolutionnaires, voitures américaines, belles mulatas, musique lanscinante de Cumpay Secundo, mais aussi d’incroyables résurrections comme la boutique Cuervo & Sobrinos, une antique bijouterie entièrement restaurée, qui propose des montres de luxe en plein cœur de la vielle ville et… le meilleur mojito des tropiques. Si vous êtes lassé des cigares, du rhum et des cartes postales du Che, pourquoi ne pas ramener l’une de ces montres présentées dans un coffret de bois précieux qui vous permettra de rester à l’heure cubaine longtemps après votre retour. Pour l’aficionado, apéritif et premier cigare du jour à la Casa del Habano du Club Habana dans l’ancien Yacht and Country Club de la 5e avenue. Toujours à Miramar, dans le quartier des Ambassades, le Paladar Vistamar vous proposera de sublimes langoustes dans un décor des années soixante. Nous y dégustâmes, face à la mer déserte, un somptueux Behike accompagné d’un rhum Havana Club Maximo tandis que le chef sorti de sa cuisine astiquait frénétiquement une Moskvitch d’époque. Retour en ville, passage obligé au Floridita pour un frozzen daiquiri avant de dîner au Templete face au Castillo de la Real Fuerza à l’angle de la rue O’Reilly où, sur des nappes à carreaux bleu et blanc, nous fut servie la meilleure cuisine de la vieille ville. La France est bien présente à La Havane, du Festival du film français de Cuba à l’Alliance française et ses 90 professeurs, ses 7 500 élèves et sa médiathèque, en passant par le buste de Jules Supervielle au détour d’une rue, jusqu’à la Casa Victor Hugo avec un petit musée consacré au poète et une bibliothèque où se pressent des Cubains qui rêvent de Paris... À Nantes un cycle d’expositions et de conférences intitulé Corrales à Nantes, une histoire cubaine (et nantaise), organisé par l’association Cuba Si s’ouvrira à Cosmopolis en décembre.

© Philippe kaczorowski

la havane mode d’emploi

l’acajou de cuba... Les relations entre Nantes et Cuba au XVIIIe siècle se sont notamment exprimées à travers un mobilier particulier, appelé mobilier de port. Le XVIIIe siècle fut une époque de prospérité et d’aisance pour tous les grands ports marchands de notre façade atlantique tels que Nantes, Bordeaux, La Rochelle, ou encore Saint-Malo. Ces villes étaient un microcosme où le luxe, le confort et l’élégance se sont épanouis plus tôt qu’ailleurs. Pour meubler les véritables palais que ces Messieurs de Nantes se font construire sur les quais et leurs folies en dehors de la ville, les ébénistes exécutent un mobilier en bois des îles, l’appellation la plus flatteuse étant l’acajou de Cuba. L’importation de ce bois se développe dès le début du XVIIIe siècle et va être particulièrement importante vers 1750, parallèlement au commerce avec les îles. Elle constituait le fret de retour en morte saison de la canne à sucre. Ce bois, imputrescible, servit à l’origine à réparer et à lester les bateaux. Les ébénistes en découvrirent les nombreux atouts plus tard. Peu à peu, ils l’utilisèrent pour fabriquer commodes, trictracs, bureaux, armoires nantaises, tables cabaret, horloges de parquet, enfilades, buffets deux-corps, ou encore pour réaliser les lambris des pièces de réception des hôtels particuliers des armateurs. La mode était à l’exotisme et ce mobilier l’exprimait parfaitement... Nicolas Fournery

Nantes Privilège 2011 I 33



vételé « mes vignerons... » michèle

Élue meilleure sommelière de l’année 2009, Michèle Vételé (Anne de Bretagne), nous parle du muscadet et des vignerons qu’elle aime. Sans langue de bois, cette Œnologue hors pair, considère qu’il faut stopper les rendements pour revenir à des productions raisonnables. Pour que le muscadet retrouve enfin la notoriété qu’il mérite! PHOTOGRAPHIES PATRICK GÉRARD / PASCAL KYRIAZIS - TEXTE Alain Danjou. « Un grand muscadet, c’est toujours un muscadet de rendement normal naturel, à savoir entre 35 et 50 hectolitres. Au-delà, on est dans une dilution qui dessert le vin. Il faut impérativement réduire le rendement », explique, d’un regard vif et bleu, Michèle Vételé. Le deuxième impératif pour elle est de les vendre à leur vrai prix : « C’est à dire à un prix élevé sans les brader. C’est ce que demandent les clients. N’oublions pas que l’on a jamais parlé autant du vin qu’aujourd’hui. C’est un signe d’évolution qui nous impose la qualité. » Avec ses vignerons [voir nos portraits], Michèle Vételé a redécouvert le muscadet à travers

les millésimes, parce que cela donne au vin plus de complexité et des goûts plus appuyés : « Ce sont des vins adultes qui ne sont pas dans la cour des fruits de mer. Des vins de situations gastronomiques et non plus seulement des faire-valoirs. » La sommelière du Anne de Bretagne à La Plaine-sur-Mer (qui est aussi l’épouse du chef inspiré) va régulièrement à la rencontre du terroir, du climat et de l’environnement qui donnent les goûts forts. Des terroirs de forte humidité et très ventilés (là où les moulins battaient des ailes autrefois) pour sécher les grappes et éviter

les contagions. Ces vents bénéfiques sculpteront des vins différents, car l’exposition a aussi son importance pour fixer les maturités. L’environnement, enfin, c’est-à-dire la végétation alentour participe toujours pleinement à la complexité des vins, à leurs caractères ! Pour Michèle Vételé il faut penser le grand muscadet comme une appellation nouvelle : « C’est le vin nantais par excellence, qui doit retrouver, pour vivre encore longtemps, une véritable ambition ! » Découvrons ses (amis) vignerons...

Nantes Privilège 2011 I 35


Guy Bossard « C’est le précurseur de la culture en biodynamie sur l’appellation “Muscadet”. Il a la connaissance liée à sa grande expérience. Sa cuvée “Granite” est plus que remarquable dans la garde. C’est avec ce type de vin que l’on comprend la complexité des Muscadets de temps. Il est incontournable. » Domaine de l’Écu La Bretonnière 44430 Le Landreau Tél : 02 40 06 40 91 bossard.guy.muscadet@wanadoo.fr

bossard précurseur guy

le

36 I Nantes Privilège 2011


landron valeur montante joseph

une

Joseph Landron « Il possède le Grand Terroir du Fief du Breil. Il a développé cette cuvée appelée “Amphybolite” du nom du sol. Il est en biodynamie depuis environ cinq ans Les vins sont de plus en plus précis. C’est une valeur montante qui est aussi une référence pour les autres. » Domaine de la Louveterie Les Brandières 44 690 La Haye Fouassière Tél : 02 40 54 83 27 domaines.landron@wanadoo.fr

Nantes Privilège 2011 I 37


Michel Brégeon « Vigneron anti-conformiste, rebelle et attachant. Il œuvre aujourd’hui sur 7 ha à Gorges sur les Grands Terroirs de Gabbro qu’il partage avec quelques voisins et amis avec qui ils ont crée cette cuvée dite “Gorgeois” selon un cahier des charges bien précis afin d’obtenir une appellation communale qui a été validée en 2009. Comme pour les deux précédents vignerons, le premier pas vers la qualité, c’est de réduire les rendements. À rencontrer pour comprendre. » 5, Les Guisseaux 44190 Gorges Tél : 02 40 06 93 19

brégeon l’anti conformiste michel

38 I Nantes Privilège 2011


rineau discrétion damien

la

Damien Rineau « Homme très discret. J’aime ses vins sur certains millésimes anciens. À la dégustation, on comprend bien le potentiel des Muscadets Sèvres-etMaine, Gorges. Je ne suis pas encore allée chez lui, mais je connais ses terroirs qui sont à côté de chez Michel Brégeon. » La Tour Gallus La Maison Neuve 44190 Gorges Tél : 02 40 06 98 27

Nantes Privilège 2011 I 39


A La Cigale, Laurent Savin présente les « Finger Food au Curé Nantais & fruits secs »

les’invite curé nantais aux meilleures tables

Au 1, Jean-Yves Massonnet prépare des « Naans au Curé Nantais »

www.curenantais.com


golfs

le long des

clairs

La pratique du golf dans la région nantaise a beaucoup évolué ces trente dernières années. Longtemps solitaire, le golf de Vigneux-de-Bretagne, a vu naître autour de lui de nombreux autres golfs qui ont conquis un plus large public. Petit tour d’horizon de ces beaux espaces de verdure lissés comme des jardins anglais. TEXTE & PHOTOGRAPHIES PASCAL KYRIAZIS

nantes urbain erdre

Récemment repris par le groupe Formule golf, le parcours de Nantes Erdre va certainement entamer une nouvelle vie et voir son avenir un peu différemment. C’est le plus urbain des parcours nantais, desservi par le bus, il permet aux enfants de se rendre seuls à l’école de golf. Le dessin du parcours reste assez varié pour un golf de ville, ou chaque mètre carré compte. Les bons scores n’y sont pas si fréquents car les pièges sont nombreux. Il est souhaitable que l’entretien général du parcours puisse revenir à un meilleur niveau. Nantes Erdre sera alors l’un des parcours qui compte dans la région. Le très grand practice de 36 postes, couvert, en fait un lieu d’entraînement facile pour taper des balles entre midi et deux.

Golf de Nantes Erdre • avenue du bout des Landes - 44300 Nantes • Tél : 02 40 59 2121 • 5 876 mètres par 71 • Architecte : Yves Bureau • Pros : David Cesaro, Joël Piron, Cyril Duplessis • Abonnement annuel : 1 170 euros • Green fee : 49 euros • Seau de balles : 3.5 euros

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accessible

carquefou Construit sur les 67 hectares de la propriété du château de l’Épinay, le golf de Carquefou est un parcours très varié. Loin d être un « monstre », il reste très accessible (à l’exception du trou n°13…) et il permet à nombre de débutants de signer leurs premières cartes. C’est d’ailleurs une volonté affichée d’avoir un parcours accessible et agréable à jouer entre amis, avec une qualité constante d’entretien sur le parcours. Très axé sur l’enseignement et la formation de nouveaux golfeurs, les installations sont idéales pour cela, un practice bien orienté avec des postes couverts. La proximité de nombreuses entreprises dans les zones industrielles de Carquefou en font naturellement l’un des attraits majeurs pour les actifs du secteur.

Golf de Carquefou • Château de l’Épinay - Bd de l’Épinay - 44470 Carquefou • Tél : 02 40 52 73 74 - www.golfnantescarquefou.com • 5 765 mètres par 71 • Architecte : Hawtree • Pro : Paumes Guillaume • Abonnement annuel : 1 112 euros • Green fee : 47 euros • Seau de balles : 3 euros

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îleatypique d’or

Parcours unique en son genre, niché sur une île de la Loire, au pied du château de Clermont, dernière demeure de Louis de Funès, il ne pouvait être que l’œuvre d’un fou passionné. Le tracé est assez long, et plat, sans jamais être monotone, le parcours est exigeant et s’avère difficile les jours de grand vent. Véritables links comme les affectionnent les Britanniques avec ses buttes naturelles et des hors limites déterminés par le lit du fleuve. L’autre point fort de l’île d’or, outre son practice en herbe, c’est évidement un 9 trous compact de 1 217 mètres qui permet l’apprentissage des adultes mais également des enfants. Le club house, une ancienne bergerie est un havre de paix avec une superbe terrasse, qui surplombe le green du 18. Ce golf atypique par son emplacement est largement plébiscité par tous ceux qui ont tenté l’expérience de venir y passer une belle journée.

Golf de l’île d’Or • Le Cellier - 49270 La Varennes • Tél : 02 40 98 58 00 - www.golfdenantesiledor.com • 6 292 mètres par 72 • Architecte : Michel Gayon • Pro : Olivier Mila • Abonnement annuel : 1 175 euros • Green fee : 47 euros • Seau de balle : 2.5 euros

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vigneux ancestral

Golf de Nantes-Vigneux • RD 81 - 44360 Vigneux-de-Bretagne • Tél : 02 40 63 25 82 - www.golfclubdenantes.com • 5 851 mètres par 72 • Architecte : Franck Pernins • Pros : Jean-Louis Lucas et Roman Lissowski • Abonnement annuel : 1 680 euros • Green fee : 64 euros • Seau de balle : 3 eurose balle : 2.5 euros

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Il est le parcours ancestral de la région nantaise. Le club vient d’ailleurs de fêter ses 40 ans. Idéalement situé aux portes de Nantes, le parcours regroupe aujourd’hui 500 membres. Le parcours de Nantes-Vigneux bénéficie d’un environnement exceptionnel sur un domaine de 56 hectares très boisé et vallonné. On ne compte plus les arbres centenaires qui jalonnent les 18 trous. Le parcours est assez sinueux (on ne compte pas moins de 13 dog legs), et l’étroitesse de certains fairways vous oblige à bien placer la balle. Le parcours assez varié permet aux joueurs de tous niveaux et de toutes ambitions d’assouvir leur passion du golf. Le restaurant du club house propose, le dernier vendredi du mois, un menu homard, qui contribue à la très bonne réputation du club.


Néo Golf est le chaînon manquant du golf dans l’agglomération nantaise, à deux pas du centre, sur un axe aisément accessible. Néo Golf est à la fois un espace dédié à l’enseignement pour tous les niveaux et un practice formidable et automatisé grâce à des machines qui vous amènent la balle directement jusqu’ à votre tee. Un petit parcours, Pitch and Putt, en plus, est très amusant. Le practice couvert permet de taper des balles 7 jours sur 7, dans un confort absolu, en ayant toujours dans son axe de tapis une cible facile à visualiser. La formule de découverte, sur un week-end, permet d’aller jouer le parcours dès la fin du stage.

néoludique golf Néo Golf • Parc de la Gournerie - Bd Jean-Monod • 44800 Saint-Herblain • Tél : 02 40 40 55 90 • 860 mètres par 27 • Pro : Antoine Migeon • Abonnement annuel : 417 euros • Green fee journee : 15 euros • Seau de balle : 2.5 euros

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pornic majestueux

Pornic est un parcours attachant, on se laisse prendre au jeu, en se disant qu’il n’est pas possible de rendre une si mauvaise carte, et que l’on va fatalement « dompter» le parcours. Mais pas si simple. Hormis les majestueux « anciens trous » du 2 au 6, le reste du parcours est typiquement un « target golf ». Et là, pas question de s’écarter des fairways, sinon le second coup, très exigeant et précis, sera impossible a envisager sur le green. D’allure assez simple, le dessin du parcours est un redoutable adversaire. Petit bémol sur des trous un peu monotones en aller-retour en fin de parcours, mais nous sommes ici à Pornic et trouver de nouveaux terrains pour élargir des « par 5 » n’est pas si facile...

Golf de Pornic • Avenue Scalby Newby - 44210 Pornic • Tél : 02 40 82 06 69 - www.formule-golf.com • 6 082metres par 72 • Architecte : Michel Gayon • Pros : Régis le Bon & Geoffrey Mar • Abonnement annuel : 1 150 euros • Green fee : 53 euros • Seau de balles : 2.75 euros

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savenay grand Long, vraiment long, à Savenay, on affûte le driver. Faire un score, ici, mérite d’encadrer sa carte. Si le début du parcours peut vous mettre en appétit de birdies, on arrive très vite au trou n°6 et là, vont s’enchainer les coups difficiles, jusqu’a la remontée du 9... Parfois un peu monotone sur des allers-retours comme les aime l’architecte, mais au

final Savenay reste un endroit très agréable à jouer. L’un de ses points forts, c’est son formidable 9 trous compact, très varié. Il permet aux joueurs qui débutent de venir mettre en pratique les leçons sans se décourager par la longueur d’un par 5 inaccessible. Ce 9 trous est un véritable parcours et permet de taper tous les coups du golf.

Golf de Savenay • 44260 Savenay • Tél : 02 40 56 88 05 - www.formule-golf .com • 6 250 mètres par 73 • Architecte : Michel Gayon • Pros : Cyril Daniel et Jimmy Rouxel • Abonnement annuel : 1 150 euros • Green fee : 53 euros • Seau de balles : 2.75 euros

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maisons ville en le temps des réhabilitations…

Architecte DPLG à Nantes, François Bureau (cabinet Bureau, d’Achon et associés) vient de réhabiliter deux maisons nantaises en jouant sur les couleurs et le mobilier contemporain. Petite visite, entre amis, de ces deux belles demeures relookées, sans ostentation, avec goût… TEXTE Fanchik Bureau - PHOTOGRAPHIES PATRICK GÉRARD

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changer pour rester... Située au milieu d’un vaste jardin, en centre- ville, cette maison a été complètement repensée et redistribuée. Le maître d’ouvrage souhaitant, tout en restant dans sa maison… « changer de maison » et créer une « ambiance contemporaine ». La cuisine a été déplacée, une enfilade a été créée entre le salon, la salle à manger et la cuisine. Les murs porteurs ont été ouverts sur plus de 3 mètres… de larges panneaux à galandage en produit verrier structurant les différents espaces. Les sols en carrelage existants ont laissé place à un parquet de chêne massif vieilli huilé, ciré. Les murs sont peints dans une palette qui va du ton ivoire au brun. Les plafonds ont été redessinés avec des caissons staff et éclairages pour tableaux. Quelques anciennes ouvertures dont il restait des briques ou des granits en jambage ont été remises en valeur et intégrées dans le projet.

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Au niveau 1, il y avait un couloir sombre qui distribuait chambres et salles de bain de façon conventionnelle. Les cloisons ont été supprimées et, dans l’espace, trois blocs d’opaline ont été créés, recevant les salles de bain. Ces blocs sont composés de grands panneaux coulissants qui laissent généreusement passer la lumière et font varier les espaces. L’accès à la chambre « parents » se fait par un mur coulissant qui dans la journée s’ouvre pour faire entrer la lumière du sud dans l’espace de circulation. Une fois le projet « bien avancé »se posait la question du mobilier existant… Le maître d’ouvrage a alors décidé de faire repeindre toutes les commodes, armoires, chaises, tables de chevet… pour leur donner une nouvelle vie ! Ces peintures ont été réalisées par Jean-David Genatio. L’ensemble des entreprises qui sont, là encore, intervenues sur ce chantier sont des entreprises locales. Un très gros travail de mise au point technique a été réalisé par l’entreprise d’agencement Jouneau de Redon, pour la mise en œuvre des murs coulissants en produit verrier.

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la nouvelle jeunesse d’un hôtel particulier

Situé dans un des nombreux passages du centre-ville, chers au Nantais, cet hôtel du XIXe siècle est maintenant habité par un jeune ménage avec plusieurs enfants. L’objectif du maître d’ouvrage était, tout en conservant les éléments d’architecture intéressants (parquets, corniches, cimaises, portes de distributions, etc.) de redonner une nouvelle jeunesse à l’ensemble et de faire entrer la lumière. Le parti retenu a été de passer en blanc monochrome l’ensemble des murs, boiseries, plafonds et corniches, en jouant sur les finitions mates ou satinées. Les portes de distribution entre le hall, le salon et la salle à manger on été modifiées : les panneaux de bois ont été remplacés par des vitrages phoniques de type 44/2. Cette option permet, tout en laissant passer la lumière, d’isoler les différentes pièces.

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Un mobilier, résolument contemporain, dans une palette de rouge et noir, accentue les contrastes avec cette architecture classique. Les canapés Flexus, fauteuils Anda, lampe sur pied, lampe chinoise Cinna, chaises Cordru, table de salle à manger Tavolo Pollicleto… Le mobilier complémentaire, meubles de salle à manger en chêne teinté noir, bibliothèque, meubles de rangement ont été dessinés spécialement, afin de s’intégrer à l’architecture existante. Les rideaux sont constitués de larges bandes de soie assemblées sur une déclinaison de bandes de couleur blanche et rouge, rouge et jaune, jaune et blanche. Ils sont fixés sur des barres carrées, acier, canon de fusil, par des œillets carrés assortis, et réalisés par les ateliers AFA. L’ensemble des entreprises qui sont intervenues sur ce chantier sont des entreprises locales.

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light graph

le

TEXTE &

PHOTOGRAPHIES PASCAL KYRIAZIS

Le light graph est la suite logique de ce qu’avait initié Picasso en 1949 en dessinant à la lampe de poche son Centaure. Man Ray avait également essayé cet art de lumière.

Passerelle face au palais de justice sur l’île de Nantes.

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calife nantais ! Nous avons rencontré, à Nantes, un artiste passionné qui arpente la ville de nuit armé de ses néons, leds et autres lampes secrètes. Hubert Loyen alias Calife, est en constante recherche de l’endroit suffisamment sombre pour y créer une œuvre éphémère, uniquement visible grâce à la photo et dont l’environnement lui permettra de créer une nouvelle inspiration. « J’ai découvert le light graph au travers d’un graffeur dont j admirais le travail et dont j’avais vu les premières essais de light Ce que je retrouve dans le light c est l’esprit du graffiti, l’esprit graphique proche de la calligraphie, déformation des mots et

des lettres par la lumière et la couleur, avec un faible particulier pour le style des lettres arabes. J’espère que l’on retrouve dans mes créations, cet équilibre recherché entre la forme et la couleur. Je suis en recherche constante de la perfection du rendu de mes light graphes, je suis assez exigeant avec la justesse de mes traits. » La principale difficulté consiste à trouver le geste juste et à bien se situer dans l’espace, sans jamais venir polluer un trait par un autre. Mais le light n’est jamais parfait, la lumière a ce côté magique, imprévisible et jamais maitrisable à 100%. C’est aussi ce qui en fait son charme. z http://www.flickr.com/photos/calife05

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Sur le toit du Pôle des Arts sur l’île de Nantes.

Saint-Sebastien, complexe cinéma.

Butte Sainte-Anne.

Passerelle sur la Loire face au stade Marcel-Saupin.

« l’ensemble des images réalisées sont des œuvres originales et n’ont subi aucune retouche numérique »

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De gauche à droite : Denis Esnault, Cyril Pedrosa, Julien Grataloup, Brunö, Yoann, Cecily, Benjamin Bachelier, Éric Sagot et Olivier Texier. Ils se voient tous les jeudis pour déjeuner. Le reste du temps, ils sont sur les planches. Les leurs : le premier édite la revue Irreverent (www.irreverent.fr) , les huit autres dessinent.

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bd nantaise la

TOUS LES JEUDIS, LES MEMBRES (TOUS PRÉSIDENTS) DU CABD SE RÉUNISSENT AU RESTAURANT LE KADRE, PRÈS DE L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS. LE CABD, C’EST LE CLUB DES AMIS DE LA BANDE DESSINÉE SELON LES AUTRES, LE CERCLE DES AMATEURS DE LA BANDE DESSINÉE SELON LES UNS. ILS NE SONT D’ACCORD SUR RIEN. D’AILLEURS, ILS SE DÉTESTENT. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE HOFFMANN - PHOTOGRAPHIES PATRICK GÉRARD

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Olivier Texier

Yoann

Denis Esnault Que regardez-vous en er 1 dans un dessin ? Son sens. Premier album ? C’était un livre de Rober t Crumb, il y a dix ans. Le dernier ? On m’a offert Manga Kamishibai, du théâtre de papier à la BD japonaise d’Eric P. Nash qui retrace l’hi stoire du manga japonais et l’histoire des « supers-héros » dont sont inspirés « B atman », etc. Qu’aimez-vous que l’on dise de vous ? Contrairement a mes cam arades du Cercle des amateurs de ban de dessinée, je ne dessine pas. J’ai une act ivité dans l’édition. Avec Irreverent, j’or ganise le déroulé de la revue, je choisis une partie des textes, l’iconographie. C’est le métier de directeur artistique, je dois donner l’envie au lecteur, en apprécian t visuellement les pages et plus encore l’ob jet. Bande-son ? J’écoute toujours de la musique en travaillant. Nantes, glop ? pas glo p ? Glop : le ciel, quand il n’est pas bouché, et puis la friche industrie lle d’Alstom sur l’île de Nantes où je travai lle. J’aime aussi la proximité de la ville ave c l’océan. Actu 2011 ? Début décembre 201 0 est sorti le 8e numéro de ma revue Irreverent. Le thème cette fois-ci est Dieu(X ). Pour ce numéro, j’ai été en relation avec un peintre américain, Llyn Foulke s, avec un graphiste autrichien Andreas Sch eiger qui signe la couverture. J’ai rencon tré aussi un de mes voisins de quartier, Mi chel Berjon, qui nous a écrit un papier très pointu sur les dieux dans le cinéma. Je m’aperçois, au bout de 8 numéros, que tout est possible. En 2011, la revue va changer. Elle sera désormais annuelle et fera une centaine de pages. Irreverent est un prétexte à la curiosité. Il faut tou jours avoir l’esprit éveillé, ce qui est le cas au Cercle des amateurs de bande des sinée

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Que regardez-vous en 1er dans un dessin ? S’il vit ! Qu’il ne soit pas trop figé, qu’il bouge ! Mais il faut aussi qu’il soit solidement construit, même s’il a été dessiné avec une apparente nonchalance… Premier album ? Une BD qui « n’était pas de mon âge »… sans doute un album issu de la revue Métal Hurlant. Grâce au dessin, un message transgressif peut passer de façon très élégante. Le dernier ? Ultimex de Gad (Vraoum). Jeune auteur, humour dévastateur, dessin simple mais solide. Transgressif, terrifiant et à hurler de rire ! Qu’aimez-vous que l’on dise de vous ? J’aime quand les lecteurs m’avouent qu’ils n’ont rien compris à tel ou tel passage, ça m’oblige à retravailler ! C’est important d’être bien compris, même lorsque l’on manie l’humour absurde. Bande-son ? France Culture toute la journée ! À la longue, je vais devenir astro physicien ! Héros préféré ? Nécron, un anti-héros (un mort-vivant !) issu d’une BD italienne éponyme. L’intégrale vient de sortir chez Cornélius. Héros zéro ? Les stéréotypés, qu’il s’agisse de la BD franco-belge, des comics ou du manga. Nantes, glop ? pas glop ? Glop : la vie nocturne, et le grand nombre de très bonnes libairies ! Pas glop : les rues manquent de mixité, les gens s’enferment par quartier… Qu’aimez-vous le mieux dessiner ? J’aime tout dessiner mais à main-levée, sans préparation ni modèle ! Dès qu’il s’agit de refaire un dessin, je m’ennuie… Quels progrès avez-vous à faire ? Trouver une manière de raconter les choses d’une grande simplicité et d’ une grande profondeur ! Progresser non pas tant dans le dessin que dans la narration. C’est l’essence de la BD… Actu 2011 ? J’espère la parution des 2, 3 BD sur lesquelles je travaille en ce moment. Rien n’est encore signé…

Que regardez-vous en 1 dans un dessin ? Les mains. Premier album ? Gaffes en grand, éditions Khani, en 1986 : Une édition de planches de Gaston Lagaffe choisies par Franquin lui-même, reproduites au format original. Une évidence pour un fan du maître… Le dernier ? Derniers jours d’un immortel, de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, pour découvrir deux jeunes talents. Qu’aimez-vous que l’on dise de vous ? Que mon travail est diversifié, que c’est de la peinture sur Toto l’ornithorynque. Bande-son ? Plutôt du rock, post punk, new wave… Héros préféré ? Spirou. Héros zéro? Sarkozy. Nantes, glop ? pas glop ? Glop : la vie culturelle. Pas glop : l’humidité. Qu’aimez-vous le mieux dessiner ? Mon chien. Quels progrès avez-vous à faire ? Apprendre à dessiner les chevaux. er

Actu 2011 ? Un nouvel album de Spirou et Fantasio, le n°52. À Bordeaux, le 26 et 27 mars, une expo lors du festival Bulles en Haut de Garonne.


Éric Sagot

Que regardez-vous en 1er dans un dessin ? L’équilibre, la composition. Premier album ? Un album de Spirou, Il y a un sorcier à Champignac, j’avais 10, 12 ans, le dessin de Franquin me séduisait déjà. Le dernier ? Ironie du sort, je viens d’achete r le tout dernier album de Spirou, Aler te aux Zorkons, pour l’offrir mes filles. Qu’aimez-vous que l’on dise de vous ? Du bien : je suis très susceptible ! Bande-son ? Parfois de la musique de film, Bash ung, Lou Reed… La plupart du temps, j’écoute à la radio ou sur internet des émis sions sur les sciences, la philosophie, l’his toire, la littérature, les arts, le ciné ma, la criminologie... Héros préféré ? Difficile de choisir entre Gil Jour dan, Tif et Tondu, Tintin, Philémon, Luck y Luke, Astérix ... J’ai un petit faible pou r Lucien dessiné par Margerin. Héros zéro ? Les Triplés, c’est pas mal dans le genre. Nantes, glop ? pas glop ? Glop : mon quartier, Chantenay. Il y a plein de vieilles maisons et des jardins. J’y ai plein de copains, c’est plut ôt facile d’organiser repas et apéros. J’aim e aussi les balades à pied dans le cent re-ville les jours où j’achète du matériel pour dessiner. Pas glop : le climat gris, froid et pluvieux. Il y a de plus en plus de banques, c’est moche. Qu’aimez-vous le mieux dessiner ? Des histoires se passant à l’autre bout du monde : aventuriers, marins, sold ats… Quels progrès avez-vous à faire ? Un peu plus de confiance me ferai t le plus grand bien. Actu 2011 ? Je travaille sur un scénario écrit par Vehlmann. Deux tomes de 54 pages chacun chez Dargaud courant 2011 , 2012. Une histoire de bagnards en Guy ane dans les années 1930.

Benjamin Bachelier

Julien Grataloup Que regardez-vous en 1er dans un dessin ? L’esthétique. Premier album ? La Vie des bêtes, de Reiser. J’avais 8 ans, je l’ai pris au restaurant macrobiotique à Paris, croyant qu’il était gratuit. Le dernier ? Buck Rogers de Philip Francis Nowlan et Lt. Richard Calkins, classique de la BD de SF américaine publiée dans le légendaire en 1928 ; et La Vierge froide et autres racontars de Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle, d’après les nouvelles de Jorn Riel. Les deux premiers sont des amis et de non moins talentueux auteurs. Qu’aimez-vous que l’on dise de vous ? J’aimerais qu’on remarque le côté surréaliste, les rencontres bizarres que j’y provoque et le fait qu’il y a plusieurs histoires en une image. Je travaille à la traditionnelle : découpage, collage, montage, colorisation. Travail d’artisan. En regardant les illustrations, on peut voir toutes les couches de figures découpées et collées. Bande-son ? Beaucoup la radio, programme de nuit, France Inter, France Culture, L’Afrique enchantée, Mr X, Daniel Mermet. En musique, La Boîte noire de Nova ; l’« album blanc » des Beatles ; les VO de films comme Reservoir Dogs, Tournée de Mathieu Amalric, Macadam Cowboy, Vincente Fernandez et Dean Martin, les Beach Boys. Héros préféré ? Corto Maltese, Little Nemo in Slumberland. Héros zéro ? Largo Winch. Nantes, glop ? pas glop ? Glop : les ciels, la lumière, la mer tout près, Le Floride, les gens, la vie… me promener à vélo… Nantes m’inspire. Pas glop : la pollution de la Loire. Qu’aimez-vous le mieux dessiner ? Les paysages idylliques, les nus féminins et les associations symboliques. Quels progrès avez-vous à faire ? J’aimerais passer à l’animation et à la 3D. Actu 2011 ? Exposition collective avec mes camarades présidents du CABD.

1er dans un dessin ? Que regardez-vous en mauvaise humeur ça dépend si je suis de ou pas. Premier album ? album de Ric HoJe crois que c’était un et j’avais pu avoir chet , vers 12, 13 ans… et. une dédicace de Tib Le dernier ? et Fraipont et Petit Poilu de Bailly t et Emmanuel van Ariol de Marc Bouta midable. for st c’e e Guibert. Parce qu e de vous ? dis l’on e qu s Qu’aimez-vou on se met à pleuRien. J’aime quand otion, et que les rer, submergé par l’ém vagement après sau nt ire femmes me dés me suffit. avoir lu mes livres. Ça ? on Bande-s es lus… par Eric Principalement des livr Jacques Gamore enc ou Herson Macarel and. blin ou François Berlé é ? fér pré Héros Corto Maltese. Héros zéro ? Il y en a beaucoup. p ? Nantes, glop ? pas glo dis midi du Cercle Glop : la Loire, les jeu , le resto le San BD la des amateurs de che, les Nantaises. Marco, l’océan tout pro montagnes un peu… Pas glop : ça manque de dessiner ? eux Qu’aimez-vous le mi Tout. s à faire ? Quels progrès avez-vou Tintin et reprendre Apprendre à dessiner la série. Actu 2011 ? avec Hubert (chez Un livre à paraître aucoup beaucoup Glénat-Mille feuilles). Be n jeunesse. Et itio l’éd d’illustrations pour s… age im des ore des images, enc

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Cecily

Cyril Pedrosa Que regardez-vous en 1er dans un Que regardez-vous en 1er dessin ? dans un dessin ? Sa composition est la première chos Rie n de précis, j’essaie e qui de m’en tenir à me saute aux yeux. l’émotion qu’il me pro cure. Premier album ? Premier album ? Le Schtroumpfissime, de Peyo et Delp Je crois que c’est un alb orte. um de Gotlib, un J’avais une dizaine d’années. Qua Ru brique-à-Brac. C’est le nt à dire premier album pourquoi… je me souviens seuleme que je me suis acheté nt que avec mes sous, je la couverture m’avait amusée ! devais avoir une dizain e d’années. J’avais Le dernier ? découvert Gotlib à la bibliothèque du colJe n’achète pas beaucoup d’alb lège, ça me faisait hurle ums, r de rire. le dernier qui soit rentré dans Le dernier ? ma bibliothèque est la version revis Opération mort, de Shi itée des geru Mizuki, auteur Désarmés de Mezzo et Pirus. de manga. J’avais bie n aimé Nonnonbâ. Qu’aimez-vous que l’on dise de Quand je suis tombé sur vous ? ce bouquin chez Ce que je préfère, c’est qu’on me un libraire de Belle-Ile, dise des je me suis dit que choses auxquelles je ne m’attend ça ferait de la bonne lec s pas. ture pour mes enBande-son ? fants en attendant qu e la tempête se terPrincipalement du rock, et mine. plus particulièrement des groupes des Qu ’aimez-vous que l’on dis 60’s : les e de vous ? Seeds, les « early » Stones, les Kink Je sui s déjà content quand on s, les me parle de Monks, les Buzzcocks… mon travail. J’aimerais bien qu’on en dise Héros préféré ? qu’il avance, qu’il progre sse. Petite, j’aimais beaucoup Placid Ba nde-son ? et Muzo, aujourd’hui j’avoue que je préf Non. Quand je dessin ère Hell e, je ne peux rien Boy. faire d’autre en même temps. Héros zéro ? Héros préféré ? Aucun vraiment, si je ne le supp Co rto Maltese. orte pas, alors je ne mets pas mon nez Héros zéro ? dans le bouquin. Pas un plus que les aut res. Même Tintin, Nantes, glop ? pas glop ? que je n’aime pas bea ucoup, je ne peux Glop : beaucoup de choses, son pas dire que je ne le sup côté porte pas. proche de tout, les gens ... Nantes, glop ? pas glo p ? Pas glop : rien en particulier, en fait… Glop : je peux y vivre la vie que je veux. Qu’aimez-vous le mieux dessiner Pas glop : je trouve la ville ? un peu sage. Ce qui me chante sur le moment, Qu’aimez-vous le mieux ça peut dessiner ? changer d’un jour à l’autre. Tout. Quels progrès avez-vous à faire Quels progrès avez-vou dans s à faire? votre travail ? Dans mon travail ? Me donner toujours Je pense que dans tous les dom aines le plus de liberté. progrès est essentiel... Actu 2011 ? Actu 2011 ? En ce moment, je finis un projet qui m’ocQuelques expos avec mes amis de Wild cupe depuis presque deux ans : une bande Inks (Mezzo, Pourquié, Jampur Fraize et dessinée intitulée Portugal, qui paraîtra Jurg) à Nantes et à Besançon… Le reste aux éditions Dupuis en septembre 2011. est en chantier ! C’est un long récit de 250 pages sur la migration et la transm ission familiale. Et puis, je vais participer avec des amis auteurs au lancement d’u n portail de bandes dessinées en ligne, gra tuites, qui va s’appeler 8COMIX. Le site internet sera mis en ligne fin janvier 2011.

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Brüno

er dessin ? Que regardez-vous en 1 dans un Ses yeux. Premier album ? quin. Le Dictateur et le champignon, de Fran Spirou, série la rais J’ado -87. 1986 Vers découverte en bibliothèque.

Le dernier ? les trois Une édition spéciale regroupant aon, de d’An quis Mar du es tom iers prem me. hom Bon Fabien Vehlmann et Matthieu tion l’édi à t men Parce que, contraire c, donc classique, celle-ci est en noir et blan . belle plus s ? Qu’aimez-vous que l’on dise de vou Yves eu pas t avai n’y J’aime à croire que s’il eur inat dess d gran plus le is Chaland, je sera é. Herg is depu » e clair « ligne Bande-son ? Du jazz et de la soul. Héros préféré ? Alack Sinner. Héros zéro ? Largo Winch. Nantes, glop ? pas glop ? khaus Glop : le cinéma Le Concorde, le bloc DY10 et la grue Titan. e. Pas glop : le comblement de la Loir ? iner dess ux mie le us Qu’aimez-vo La forêt, je crois. dans Quels progrès avez-vous à faire votre travail ? fluidité Allier la dextérité de Giraud, la nniste essio expr force la et , Peyo de e class de Muñoz. Actu 2011 ? sur une Avec Fabien Nury, je travaille Sue, Atar gène d’Eu an rom d’un n tatio adap négrière Gull, qui a pour sujet la traite , chez 2011 fin ue prév (80 pages, sortie Dargaud).



01. Quel est votre disque culte ? 02. Pourquoi ? 03. Quel est votre disque français préféré ? 04. Pourquoi ? 05. Quel est votre disque étranger préféré ? 06. Pourquoi ? 07. Quelle est votre chanson préférée ? 08. Pourquoi ? 09. Quel est le premier disque que vous ayez acheté ? 10. Le dernier ?

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questions à la scènenantaise

NOUS POURSUIVONS NOTRE ENQUÊTE SUR LES GOÛTS MUSICAUX DE LA JEUNE SCÈNE NANTAISE. NOUS AVONS RENCONTRÉ DES TALENTS TRÈS DIFFÉRENTS, TOUS PASSIONNÉS ET OUVERTS À DIVERSES INFLUENCES MUSICALES. À CEUX D’ENTRE VOUS QUI VEULENT ENRICHIR LEUR DISCOTHÈQUE, VOICI LE PLUS SÛR ET LE PLUS ÉTONNANT DES GUIDES.

THÉRÈSE

SMOOTH

Née à Paris en 1980, Thérèse reçoit sa première guitare à l’âge de 14 ans et arrive à Nantes en 2002. Elle commence à chanter dans la rue, les bars et les campings. En 2005, elle sort un premier album, Libérez les marionnettes, et enchaîne les concerts. Après un disque en public, elle sort son deuxième album studio en 2009, intitulé Ça pourrait être pire. Le meilleur est devant elle. 01. Je n’en ai pas. 02. Il y a tellement de disques différents, avec des écritures et des styles musicaux différents, que je ne suis pas capable d’en mettre un au-dessus des autres. 03. Je n’en ai pas. 04. J’écoute essentiellement de la chanson française, j’aurais donc tendance à répondre la même chose que pour la question précédente. Cependant, j’aime écouter les groupes indépendants, dont la fraîcheur et la sincérité n’ont pas été abîmées par les pressions et impératifs de la commercialisation et de l’industrialisation. 05. J’écoute peu de musique étrangère car je ne comprends pas les textes. Sinon, j’aime bien Michael Jackson. 06. Parce qu’il a un talent étonnant et dégage beaucoup de sensibilité. 07. Il y en a trop… 08. Les chansons que j’aime écouter correspondent à des périodes de vie qui permettent d’être plus ou moins touché par l’énergie ou l’émotion qu’elles dégagent. 09. L’album de Jean-Jacques Goldman avec les Chœurs de l’armée rouge. 10. Le dernier disque de Grand Corps Malade.

01. David Strange Day des Doors 01. Nicolas Meddle de Pink Floyd, entre autres ! 02. David Pour le titre « When the Music’s Over » qui incarne le morceau parfait, de mon point de vue, tant sur la qualité du texte, du message que sur l’efficacité des mélodies, des arrangements et de l’énergie maîtrisée. Ce titre incarne pour moi cette magie des 60’s dans laquelle j’aurais aimé évoluer. 02. Nicolas Pour le morceau « Echoes », qui est un chef-d’œuvre du genre. 23 mn de bonheur. Enregistré en 1971, un des meilleurs morceaux de Pink Floyd à mon sens. 03. David Gainsbourg… la totale ! 03. Nicolas Gainsbourg aussi, Nougaro, Ferré… Les grands, quoi ! Plus récent, Alain Bashung, Fantaisie militaire. 04. David L’intelligence et le talent du personnage. Son interprétation et sa capacité à s’adapter aux époques et aux courants musicaux, le charisme des textes et des mélodies. 04. Nicolas Les textes sont fabuleux et je suis du même avis que David concernant les époques musicales.Pour Bashung, l’interprétation et sa voix très forte, les arrangements. 05. David J’en reviens toujours

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En écoutant la musique de Smooth, on a l’impression de retrouver un vieil ami, un camarade de route, car elle puise là où notre propre imaginaire se façonne chaque jour, chaque saison de pluie, de plaisir ou d’ivresse. Avec ce côté dandys du rock, élégance et retenue, David Darricarrère, Nicolas Berrivin et Christophe Declercq installent leurs chansons intemporelles comme autant de plans-séquences.

aux Doors ! 05. Nicolas Je reste très 50/60/70’s, la discographie des Beatles et Pink Floyd, Stevie Wonder, Miles Davis, Chet Baker, Led Zeppelin dans des registres différents, etc. Il y en a tellement que c’est impossible de tous les citer. 07. David Cela dépend des périodes et surtout de l’instant. 07. Nicolas Effectivement chaque instant a sa bande originale ! 08. David Chaque morceau de musique a le pouvoir, comme un parfum, de vous rappeler un moment précis. J’ai aimé toutes les musiques qui accompagnaient les instants les plus chers de ma vie. 08. Nicolas Rien à ajouter, c’est ça ! 09. David Le Testament du rock’n roll. J’avais 6 ans. Je venais d’avoir mon premier lecteur K7 et mes parents s’étaient déjà décidé à construire mon éducation musicale en commençant par les bases du rock’n roll (Gene Vincent, Louis Prima, etc.) 09. Nicolas Bad de Michael Jackson en K7 aussi forcément… 10. David This is Happening de LCD Sound system. Ma dernière claque musicale. 10. Nicolas Brothers des Black Keys, un vieux parfum de Led Zeppelin et de diverses influences, une tuerie !


RHUM FOR PAULINE

Rhum For Pauline est un groupe composé de Romain aka The Walkin Kid (chant, clavier), Émile aka New Kid Balnave (aussi batteur de Minitel Rose), Pol Tessier (guitare, chœurs) et de Thibaud ‘Dr Benway’ Vanhooland (basse, trompette, looper). Leur premier disque est sorti en septembre 2010.

01. Clap Your Hands Say Yeah, de Clap Your Hands Say Yeah. 02. Il correspond pour moi à la synthèse d’un album pop parfait. 03. L’Imprudence, d’Alain Bashung. 04.Pour le mariage entre la puissance des textes et l’exploration sonore. 05. Why Black Man Dey Suffer, de Fela Kuti. 06. Comme souvent chez Fela, l’arrivée de sa voix est incroyable. 07. En ce moment, « Happy Survival » d’Eddie Okwedy. 08. La mélodie me bouleverse à chaque écoute. 09. Greatest Hits, de Queen. 10. Len Parrot’s Memorial Lift, de Baxter Dury.

01. Les Bitches Brew Sessions, de Miles Davis. 02. Pour son côté novateur et envoûtant. 03. Champagne pour tout le monde, de Jacques Higelin. 04. Pour les textes, les mélodies. C’est parfois drôle, parfois triste. 05. Suicide, first album (1977). 06. Un album hypnotique, un peu flippant. 07. « In a sentimental mood » de Duke Ellington et John Coltrane. 08. Un des plus beaux thèmes de jazz. 09. Des visages des figures, de Noir Désir. 10. Shades of blue, de Madlib

Thibaut

Romain

01. Raw Power, par Iggy Pop and The Stooges. 02. Le disque rock culte par excellence! 03. Hôtel Robinson, de Rodolphe Burger. 04. Une superbe collaboration avec le poète Olivier Cadiot et un très bon travail sur le matériau sonore. 05. Bluesbreakers with Eric Clapton - John Mayall, and the Bluesbreakers. 06. Un très bon album de blues 60’s, et surtout Eric Clapton à la guitare. 07. « Synthetic Prince » et « Modern Thrills » de Tesla Boy. 08. Un morceau hyper 80’s très bien construit et abouti. 09. Bleach, de Nirvana. 10. Valley Sessions, de Jimi Hendrix.

Paul

Émile

PHILIPPE MÉNARD

MALTED MILK

Après s’être illustré avec Téquila, Philippe Ménard s’est converti dans le « One Man Band », remettant à l’honneur la tradition du blues dans laquelle un seul musicien joue à la fois de la guitare, de l’harmonica et de diverses percussions (grosse caisse, tambourin, caisse claire). Il sait rendre le blues intemporel et toujours aussi vivant.

01. Johnny Winter Live (Johnny Winter : guitare, chant. Rick Derringer : guitare. Randy Jo Hobbs : basse. Bobby Caldwell : batterie). 02. C’est en voyant le groupe sur scène lors d’un festival à coté d’Aix-en-Provence en 1970 que j’ai décidé que je serais guitariste ou rien. La claque de ma vie ! 03. N’importe lequel, du moment que Bernard Lavilliers n’y participe pas. 04. C’est une vieille histoire qui date des débuts du groupe Téquila… en 80… C’est vieux, mais ça ne s’efface pas… En fait, je n’écoute pas beaucoup de musique française, ou alors, je pourrais choisir Brel à l’Olympia 64, d’abord parce que j’y étais (j’avais 11 ans) et aussi parce que c’est du live, et que pour ce qui est de l’énergie et de l’émotion, Môssieur jacques en avait à revendre !!! 05. Tous les disques live de Rory Gallagher. 06.

01. The Clash, le premier album. 02. Pour l’urgence juvénile, pour l’importance qu’a pris ce disque lors de mon adolescence. Un manifeste punk ! 03. Première consultation, de Doc Gynéco. 04. Pour le côté variété totalement irrévérencieuse, et aussi le côté west coast en français. 05. Judge Dread Feat. Prince Buster, de Jammin Pride. 06. C’est quasiment l’origine du blue beat et du rocksteady, les débuts de la musique jamaïcaine, les influences soul et jazz américaines à l’état brut. 07. Disons « People Say », des Go-Betweens. 08. Pour l’esprit approximatif et bancale, qui cache un vrai diamant pop. 09. Les Princes de la Ville, de 113. 10. Memphis, des Magic Kids.

Ben, c’est mon héros, bien sûr !!! 07. « In the Upper Room », par Mahalia Jackson. 08. Parce que, lorsque j’étais gamin, Je pense que l’écoute presque quotidienne de ce morceau que mon père passait très très souvent m’a orienté inconsciemment et naturellement vers le blues. Et quand je le re écoute, ça me fait toujours de l’effet. 09. Un maxi 45 tours des Stones : Mother’s Little Helper / Lady Jane / Paint It Black / Long Long While. Je pense que « Lady Jane » a été le premier morceau que j’ai su jouer à peu près correctement à la gratte. 10. Je ne l’ai pas acheté, mais échangé contre le mien (Mémène part en Live) avec un groupe de blues berlinois rencontré lors de ma dernière tournée en Allemagne : The Crazy Hambones, en fait, un Allemand et deux Ricains : batterie, guitare, harmonica, tous chantent. Le cd s’appelle Hole in the Roll. J’aime bien parce que c’est sobre et efficace, et que le guitariste joue en open tuning. Mais bon, j’ai encore un peu de temps devant moi pour en acheter d’autres !

Malted Milk est un groupe créé à Nantes en 1998 par Arnaud Fradin qui s’inscrit dans le nouveau courant de la soul blues internationale. Après deux albums et un parcours scénique impressionnant entre des concerts aux États-Unis (Memphis, Jacksonville) et en Europe (Belgique, PaysBas, France ...), Malted Milk confirme par son troisième album son orientation Soul et Funk…

01. L’ album de Donny Hathaway, Live (1971). 02. Une des plus belles voix de la soul music accompa-

03. 04.

05. 06. 09. 10.

gné par le top des musiciens Afro-Américains de l’époque. C’est le disque incontournable de la soul musique ! Aux armes et cætera (1979) de Serge Gainsbourg. Un album qui prouve que le français peux être chanté sur le reggae. C’ est un album visionnaire tant par la production léchée que par les compositions. The Source d’Ali Farka Touré. Le blues malien dans toute sa splendeur qui prouve que le blues est bien originaire de l’Afrique. Bob Dylan, de Bob Dylan. Lay it down, d’Al Green ! La soul de Memphis magnifiée par le batteur des Roots qui est aussi producteur pour l’occasion.

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MOONGAÏ

ELEPHANZ

Moongaï est un groupe d’electro-pop crée par Grégoire « Krhonos » Vaillant, compositeur multi-instrumentiste, et Eva, auteur et chanteuse. Le couple sur scène comme dans la vie travaille depuis sept ans sur différents projets qui les ont amenés à jouer un peu partout en France et en Europe.

« Tout est là pour faire danser : rythmes nerveux, mélodies, ligne de basse groove suave et un clavier qui apporte la touche électronique qu’il faut. C’est inventif, énergique […]. Chatouillant formats pop classiques et arrangements érudits, ces Français dressent un pont entre l’Angleterre des Kinks et l’Amérique de Beck. » LES INROCKUPTIBLES

PHOTO MICHEL PLASSART

01. Greg Björk, Homogenic. 01. Eva Copieur… 02. Greg L’émotion, le modernisme, l’intemporalité et l’homogénéité de l’album. Certainement les souvenirs qui y sont liés également. 02. Eva Pas mieux dit… Avec, en plus, évidemment, la voix de Björk, magique… 03. Greg Gainsbourg, Melody Nelson. 03. Eva La prochaine fois, je réponds d’abord ! 04. Greg Un disque à thème, une histoire, des orchestrations magnifiques, et cette voix si particulière. 04. Eva La poésie des textes, la narration de Gainsbourg qui transcende les mots. 05. Greg Radiohead, KID A. 05. Eva Si pour définir « préféré », on se réfère au nombre de fois où l’on écoute le disque, je dirais The Cinematic Orchestra, Ma Fleur. Et je ne m’en lasse toujours pas. 06. Greg Le disque qui m’a fait découvrir le groupe. Une claque. 06. Eva La plénitude qui se dégage de la musique, une lumière que j’adore, à mi-chemin entre la mélancolie et la sérénité. Les featurings sont magnifiques : Patrick Watson, ses mots, son émotion, et Fontella Bass, sa voix grandiose. 07. Greg Un morceau d’Aphex Twin, « Vordhosbn » 07. Eva Oh ouais !!!!!!! 08. Greg Ça me rend dingue. 08. Eva Pareil, j’ai envie de tout péter à la hache quand j’entends ce morceau ! 09. Greg Un disque vierge… 09. Eva Aïe… À l’époque, un single et si mes souvenirs sont bons, c’était Alliance Ethnik, Simple & Funky. Eh oui... 10. Greg Achat groupé : Agnès Obel, Philharmonics, Arcade Fire, The Suburbs, Hans Zimmer, BO d’Inception et de The Dark Knight ; Bernard Herrmann, The Film Scores. 10. Eva Le problème c’est que Greg achète tellement de disques, que moi je n’ai même pas le temps d’imaginer aller chez le disquaire, c’est déjà dans la platine ! Bref, le dernier pour moi, c’est Sigur Ros, Ba ba ti ki di do.

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01. Maxime a flashé sur Ok Computer. Quant à moi, Jonathan, le Surfer Rosa des Pixies me plaît toujours autant. Mais malgré tout, s’il est question d’album culte, on se retrouvera obligé d’évoquer Abbey Road. 02. Mis à part le fait qu’on y retrouve des morceaux à tomber par terre, on a écouté les Beatles très tôt et je pense qu’ils imprègnent, d’une manière ou d’une autre, notre musique plus encore que tout autre artiste. 03. Boire de Miossec. (Mais la Pièce Montée de Thomas Fersen est délicieuse).

04. Miossec est le premier à avoir évoqué les tourments d’un homme de manière si crue, si réelle. Ses chansons deviennent organiques mais ce n’est pas repoussant, c’est envoûtant. 05. En dehors de ceux pré-cités, Oracular Spectacular des MGMT. 07. « Creep ». 08. Parce que son histoire de bonhomme mal dans sa peau qui s’est trompé de siècle est touchante. Et elle est servie sur une mélodie simple mais indémodable. 09. Le premier album des Spice Girls… 10. Le dernier Arctic Monkeys.

LEENDDER Nourri à la pop de New Order et à l’électro de Front 242, Gabriel B. aka Leendder commence sa carrière en 1996 comme DJ où il mixe house, deep et progressive. il signe son premier EP, Love Process, début 2010, sur le label américain Moonchild Records, entre racines dancefloor et sonorités résolument électroniques… 01. Blue Monday de New Order. 02. Romantisme + dancefloor : inégalé et culte. 03. La Ritournelle de Sébastien Tellier. 04. On en sort meilleur. 05. The Girl From Ipanema de Getz et Gilberto. 06. Cela me rappelle mon prof de piano qui avait joué avec Nougaro et qui avait de belles moustaches. 07. « La Chanson bleue » de Stephan Eicher. 08. Elle me parle de personnes auxquelles je tiens. 09. Hell’s Bells d’AC/DC… ou Thriller de Michael Jackson, je ne sais plus. 10. Remaster Of The Universe de Todd Terje.

FRENCH COWBOY Le groupe, formé en 2006, est composé d’anciens membres du groupe The Little Rabbits : Federico Pellegrini au chant et à la guitare, Stéphane Louvain à la guitare, Gaëtan Chataignier à la basse, et Èric Pifeteau à la batterie. C’est Federico qui s’y colle pour répondre à notre questionnaire. 01. Sandinista des Clash 2. 02. Parce qu’il y en a trois pour le prix d’un (du moins, à l’époque). 03. Trust, Antisocial. 04. Parce que j’ai 14 ans à ce moment et depuis lors, c’est Waterloo morne plaine. 05. Réponse 1. 06. Réponse 2 et aussi parce qu’il n’y a rien à jeter, un long voyage. 07. Je n’en ai pas, juste une fille préférée, parce que je n’en ai qu’une. 08. Parce que la chanson préférée, ça change

tous les mois, ça sert à ça les chansons. 09. Un 45 tours trois titres d’AC/DC avec « Touch too Much » sur la face A. 10. Gratuit, enfin, c’est le nom du groupe ou du chanteur devrais-je dire. En 33 tours, chez Méloman.


BEAT TORRENT 01. Pfel Nirvana, NeverMind

01. Atom Jimi Hendrix Experience, Axis : Bold As Love.

02. Ce disque a marqué mon adolescence et je me rends compte qu’il

02. On peut trouver dans cet album tous les fondements de la musique

est loin d’être devenu obsolète. Cela reste une référence tant pour le fond que dans la forme. 03. Tous les Gainsbourg. 04. Parce qu’il a fait la musique la plus classe de France ! 05. En ce moment, mon disque étranger préféré est Sea Of Cowards des Dead Weather 06. C’est super bien produit, ça pue le blues, le rock et c’est super kiffant à écouter ! 07. Difficile d’en choisir une, mais je dirais « Starman » de David Bowie. 08. Pourquoi pas ! 09. Je ne m’en rappelle plus ! 10. Le EP de Cassius, The Rawkers… Pas mal !

d’aujourd’hui, le côté rock parfois heavy bien sûr, mais aussi une vision plus ouverte de la musique avec des éléments propres au jazz, au funk ou à la soul, des influences orientales et même un breakbeat utilisé maintes fois dans le hip-hop, sans parler de la veine expérimentale et presque bruitiste de cet extra-terrestre d’Hendrix ! 03. Serge Gainsbourg, toute le période fin 60’s et 70’s. 04. Pour la qualité des compositions, les arrangements, les textes et surtout la manière dont ça sonne ! 05. D’Angelo , Voodoo 06. Au-delà du côté lover qu’il avait à l’époque, si on se penche sur le cas de cet artiste, on se rend compte de la profondeur et de l’étendue de ses qualités de musicien, auteur, compositeur, arrangeur, interprète. 07. En ce moment, c’est « Intervention » d’Arcade Fire 08. Parce que cette chanson me fait hérisser les poils ! 09. Aucune idée. 10. Arcade Fire, Neon Bible.

Beat Torrent est un duo composé de deux DJs et VJs nantais, Atom et Pfel, qui font aussi partie du groupe de turntablism C2C (quadruple champion du monde DMC par équipe) aux côtés de 20Syl et Greem. Leur particularité est de mixer ou remixer des musiques hip-hop, électroniques ou rock, tout en scratchant des samples fédérateurs.

01. Quentin Dark Side Of The Moon, Pink Floyd. 01. Raphaël The Stooges, The Stooges. 01. Romain Third, Soft Machine. 02. Quentin Ça fait partie de ces disques que l’on peut réécouter mille fois et toujours y découvrir quelque chose. 02. Raphaël Je ne sais pas vraiment. J’aime quand on est fou de quelque chose sans pouvoir l’expliquer. 02. Romain C’est un des disques de mon père que j’écoutais en boucle tout en jouant au Lego quand j’étais gosse. Il y a dans ce disque autant de variations musicales que de couleurs de pièces de Lego, c’est sûrement pour ça. 03. Quentin J’aime beaucoup la scène progressive des années 70 françaises (Martin Circus, Triangle…). J’ai un disque assez rare d’un groupe qui s’appelle Subversion. C’est le disque français auquel je suis le plus attaché. 03. Raphaël Trip in the Head Center de Space Art. 03. Romain L’Homme à la tête de chou, Serge Gainsbourg. 04. Quentin C’est un des premiers vinyles que j’ai acheté à l’époque où avec les gars on achetait des disques pour sampler. J’ai écouté et mis en boucle presque toutes les mesures de ce disque, qui est plein d’imperfections qui font tout son charme. 04. Raphaël Je suis fasciné par la galaxie et on peut dire que ce disque français me fait voyager dans l’espace. même si ça a plus de trente ans, ça reste pour moi la musique du futur. 04. Romain Pour les sculptures de Claude Lalanne ! 05. Quentin Slum Village, Fantastic

Volume 2. 05. Raphaël Ghost Colours de Cut Copy. 05. Romain In a Silent Way de Miles Davis 06. Quentin Parce que c’est l’album qui nous unit avec les gars de Minitel Rose. C’est un peu le béton de notre relation. 06. Raphaël Sûrement, car je suis incapable de ne pas écouter ce disque en entier, du début jusqu’à la fin. Et je ne sais souvent pas quoi écouter après. 06. Romain C’est le disque que je mets quand je ne sais pas quoi écouter, c’est aussi celui que je mets quand j’ai envie de l’écouter. Donc ça me parait évident. 07. Quentin Dennis Wilson (le batteur des Beach Boys) a écrit une chanson, « Times » que j’apprécie tout particulièrement. 07. Raphaël : Peutêtre « Faust » de Paul Williams sur la bande originale du film Phantom Of The Paradise. 07. Romain « Memory Band » de The Rotary Connection. 08. Quentin À chaque fois que je l’écoute j’ai l’impression que c’est la première fois je pense que c’est à ça qu’on reconnaît une bonne chanson. 08. Raphaël J’aime autant les deux versions, celle de Swan et celle de Winslow, elles sont indissociables pour moi. 08. Romain Allez écouter et vous comprendrez… Je crois que l’on peut imaginer ce que l’on veut en fait, c’est très agréable. 09. Quentin Ça devait être le deuxième album des Fugees, qui est un classique et que je réécoute encore souvent. 09. Raphaël Je me souviens qu’à 11 ans, j’ai acheté The Score des Fugees avec mon argent de poche et que c’était un

MINITEL ROSE Composé de Quentin Gauvin, Romain Leme et Raphaël d’Hervez, Minitel Rose est influencé par toute la culture 80’s allant de SOS Fantômes à Flashdance mais aussi par l’enfance des membres du groupe, marquée par l’univers graphique et musical des films des années 80, les premières amours, une vision rétro-futuriste et le rock. jour heureux. 09 Romain Buckshot Lefonque, Music Evolution. Mon père m’avait offert le premier et il m’avait pas mal bouleversé ! Je crois que je jouais encore au Lego à ce moment-là. 10. Quentin Les premiers albums de Delorean et de The Bewitched On The Top Of Our Heads. 10. Raphaël The Suburbs d’Arcade Fire. 10. Romain Timeless / Suite for Ma Dukes de Miguel Atwood-Ferguson.

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demy

ans 20 sans

jacques TEXTE GRÉGOIRE AUBER

2010 A MARQUÉ À LA FOIS LE 50e ANNIVERSAIRE DU TOURNAGE DE LOLA À NANTES ET LE 20e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE JACQUES DEMY, LE 27 OCTOBRE 1990. À Nantes, c’est drôle, tout le monde a vu Lola, notait Éric Neuhoff en 1991. Il s’agit d’un phénomène assez rare, l’identification d’une ville avec 85 minutes de pellicule développée au laboratoire GTC. Les Parisiens ont la tour Eiffel (aucun film n’a réussi à se confondre vraiment avec la capitale). Les Nantais, c’est Lola. Les gens en parlent comme si vous connaissiez ça par cœur, vous aussi. Ils sont marrants. Comment faire ? Le film n’existe pas en vidéocassette 1. Il ne repasse jamais à la cinémathèque. Lola était un objet inaccessible, un mot de passe pour privilégiés. La première fois,

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je me souviens, c’était en 1973, au ciné-club de la Maison des jeunes et de la culture (on s’exprimait ainsi, en ce temps-là). J’habitais Cahors. C’était une ville qui ne ressemblait pas à Nantes. Évidemment, je trouvai aussitôt que Nantes avait l’air mieux : tout ce qui s’agitait sur un écran me semblait plus palpitant que la réalité. Mais, comme les héros du film, je n’avais qu’une idée en tête, m’en éloigner le plus vite possible… J’avais 16 ans, je ne comprenais pas que je voulais simplement vieillir. » « Le 10 mai 1960, racontent Yves Aumont et AlainPierre Daguin 2, les passants entrevoient le tournage des premiers extérieurs, rue du Calvaire. Quelques jours plus tard, le cinéaste dirige Marc


Michel et Anouk Aimée place de la Petite-Hollande et rue Kervégan. Puis, on tourne des séquences dans le passage Pommeraye. » Le film sort au Katorza le 22 février 1961. Le critique de Presse-Océan écrit : « Enfant de Nantes, amoureux de sa ville, de ses rues vieilles ou neuves dont il connaît tous les coins, Demy la fait revivre telle qu’elle est, belle, sereine, un peu mystérieuse pour tous ceux qui la connaissent mal, ne la comprennent pas. Ainsi, grâce au concours du chef opérateur Raoul Coutard, Nantes nous est rendue en de belles harmonies noires, blanches et grises. » Vingt ans plus tard, Yves Aumont et Alain-Pierre Daguin analysent Une chambre en ville. « Tragédie musicale, le film s’inspire de moments forts de l’histoire locale pour conter un récit où, comme dans Lola, le destin organise des rencontres. Mais la mort plane et elle scellera l’union des amants. À l’unisson de ce chant d’amour et de mort – de chaleur et d’amitié aussi – la ville, traversée par le chant des sirènes, offre un visage dur. À la détermination des cottes bleues répond l’altière ordonnance des beaux quartiers. Le passage Pommeraye, éclairé par la lumière glauque des postes de télévision, est devenu l’antre d’une passion convulsive et suicidaire. L’émotion, elle, est intacte. Elle sourd d’un dialogue chanté l’autre, au fil des séquences, d’un réalisme poétique inexorable, comme celui du Jour se lève. Nantes la bleue émerge de sa torpeur provinciale pour un hymne tragique et nourri d’espoir, d’aube nouvelle. »

lola

par Éric Neuhoff

Dans Lola, il y a tout. Nantes, bien sûr, mais en plus un proverbe chinois (« Pleure qui veut, rit qui peut »), des autos-tamponneuses, l’ombre de Max Ophüls, la Septième Symphonie de Beethoven, La Baule, une décapotable blanche de marque américaine (Thunderbird ?). Il y a un café sur les quais où de vieilles dames peignent des aquarelles dans l’arrière-salle, des Dauphine, une lycéenne qui étudie l’anglais, des chassés-croisés, un cargo La Duchesse Anne, des policiers. Au bout du compte, un chef-d’œuvre, c’est-à-dire trois fois rien. Nous sommes tous comme Frankie, l’Américain : « Is Lola here ? » Elle sort des coulisses. Elle a une guêpière noire en dentelle, un boa, un fume-cigarette. Elle répète sa chanson en tortillant des hanches, ne dort pas de la nuit, s’arrête à la blanchisserie du Thouet. Le mythe était en marche. Anouk Aimée ne doutait de rien et elle avait raison. « C’est moi, c’est Lola », le refrain n’a plus quitté nos mémoires.

Né à Pontchâteau en 1931, Jacques Demy passe son enfance et son adolescence à Nantes. En 1944, il achète sa première caméra et réalise quelques courtsmétrages : une animation simplifiée d’un raid aérien sur le pont de Mauves pendant la guerre 39-45, une petite fiction, intitulée Solange, inspirée d’un manuel de cinéma, et Attaque nocturne, animant des voleurs de sacs dans un décor de carton représentant un café et sous un porche, le port de Nantes. Il montre ses travaux à Christian-Jaque, qui l’encourage. En 1949, Jacques Demy part pour Paris. Assistant sur quelques films publicitaires et du réalisateur Paul Grimault, il réalise son premier documentaire en 1955, Le Sabotier du Val-de-Loire. En 1960, il tourne Lola, qui marque sa première collaboration avec Michel Legrand. En 1984, Les Parapluies de Cherbourg obtient la Palme d’or au Festival de Cannes. Après Les Demoiselles de Rochefort (1967) et Peau d’âne (1970) notamment, il revient à Nantes tourner en 1982, Une chambre en ville. La dernière année de sa vie, en 1990, Jacques Demy se consacre à la peinture, à la rédaction de ses souvenirs d’enfance qu’il communique à Agnès Varda, son épouse. Ils décident ensemble qu’elle en fasse un film. Ce sera Jacquot de Nantes, en 1991.

1. Le 22 septembre 2010, Ciné-Tamaris et Arte Éditions ont sorti Lola en DVD. À noter que l’Intégrale de Jacques Demy est sortie en 2008 en DVD. 2. Les Lumières de la ville, Nantes et le cinéma, éditions de L’Atalante, 1989.

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o

02. Cinq agences de la Banque Tarneaud en centre-ville, dont une, multiservices, au 27, rue du Calvaire, et une autre, consacrée à l’immobilier, 2, place Graslin. Les autres adresses : 4, rue du Général-Leclerc-deHautecloque, 1, place de la Petite-Hollande, et 82, route de Vannes. www.tarneaud.fr 03. Au 5, rue Jean-Jacques-Rousseau, le Comptoir d’achat d’or et argent rachète les monnaies or et argent anciennes et de toutes origines. Expertise et négoce de métaux précieux. Comptoir d’achat or et argent. www.comptoirdachatoretargent.fr 04. Sur quatre niveaux, superbement présentée, toute la griffe Flamant, 17, rue du Calvaire : mobilier, tapisserie, arts de la table, tapis, rideaux, luminaires, canapés, objets de décoration, liste de mariage, idées cadeaux et conseils décoration. Flamant, mobilier et décoration www.flamant.com

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coup de projecteur sur quelques-unes des meilleures adresses du centre-ville.

Nantes Privilège 2011 I 71


nantais

un

l’élysée

à

Né le 30 Mai 1968 à Nantes, ancien élève de l’Externat et de la Faculté de Droit, Franck Louvrier est le directeur de la communication de la présidence de la République. Élu conseiller régional des Pays de la Loire lors des dernières élections, il effectue, à 42 ans, un parcours sans faute. Retour sur une journée élyséenne passée à ses côtés... TEXTE & PHOTOGRAPHIES Olivier d’Argol

7h30

9h30

8h30

10h30

Franck Louvrier gare sa moto rue de l’Élysée et rejoint son petit bureau, au premier étage du Palais, qui lui permet d’observer les va-et-vient de la cour carrée. Revue de presse rapide préparée par ses services, mais lecture aussi des principaux quotidiens et magazines. Y compris la presse locale nantaise. Mandat de conseiller régional oblige. L’Élysée commence à ronronner. Le crissement des pneus sur le gravier, dans la cour d’honneur, ne dérange personne à cette heure…

Première réunion avec ses principaux collaborateurs dans son bureau. C’est mercredi. Le jour du Conseil des ministres. Analyse de l’agenda présidentiel du jour et de la semaine. Avec, aussi, les prochains voyages à l’étranger. Visite de Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la banque européenne. Réunion avec les architectes du Grand Paris dans la soirée. Rapide tour d’horizon sur les manifesfations du 11 novembre (le lendemain) avec la flamme au pied de l’Arc de Triomphe et le dévoilement d’une nouvelle plaque consacrée au 11 novembre 1940 et à la Résistance. On évoque aussi rapidement la visite de collaborateurs de l’Élysée en Corée du sud où le Président doit séjourner à l’occasion du G20. Celle du Président grec aussi. Le sommet de l’Otan à Lisbonne fait l’objet également d’un point précis. Le voyage d’État du Président en Inde début décembre est évoqué avec un programme à confirmer.

72 I Nantes Privilège 2011

Alexandra de la Brosse (famille d’origine nantaise également) présente à Franck Louvrier la plaquette qui doit être éditée après le discours de Nicolas Sarkozy à Colombey-les-Deux-Églises à l’occasion du 40e anniversaire de la mort du général de Gaulle. Tout est passé minutieusement en revue. Textes, titres et photos. Rapide tour d’horizon aussi avec le responsable du site internet de l’Élysée. Rien que pour la cérémonie de Colombey : 346 000 contacts. « Un très bon outil », note Franck Louvrier.

Le Conseil des ministres, comme tous les mercredis, va avoir lieu. « Certains ministres ne sont pas sûrs de revenir ! », note un conseiller qui attend le remaniement comme bon nombre de Français. Cette fois, le gravier crisse. Tous les ministres arrivent en voitures. (Beaucoup de Citroën.) Un ballet étonnant. Pendant ce temps-là, les médias s’installent. La sortie est toujours l’occasion de déclarations.


18h30

Visite du directeur général adjoint du SIG (Service d’information du gouvernement), Étienne Guépratte, ancien préfet. Au programme : les futures campagnes publicitaires nationales. Relecture des textes, découverte des visuels, examen des budgets. Avec l’arbitrage de Claude Guéant, le secrétaire général de l’Élysée en filigrane.

19h30 12h

La salle du conseil s’est vidée. Franck Louvrier et Luc Chatel, le porte-parole du Président, prépare la conférence de presse de l’après-conseil. Rue de l’Élysée. Dans des locaux modernes et fonctionnels.

13h

Déjeuner à l’Hôtel de Marigny, à deux pas de l’Élysée. C’est là que la présidence loge les délégations étrangères. Le président lybien y avait planté sa tente.

Réunion comme tous les jours chez le président de la République avec le secrétaire général de l’Élysée, le directeur de cabinet du Président et le conseiller aux affaires diplomatiques et quelques autres.

20h30

Rapide retour dans son bureau pour préparer la journée du lendemain. Franck Louvrier (hors cérémonies du soir) enfile son casque. Retour à la maison, dans le plus strict anonymat, pour embrasser son épouse et sa petite fille, Pia…

14h30

Retour au palais pour une série d’entretiens et de réunions internes. Franck Louvrier dirige une équipe de 52 personnes. Parmis elle, Alexandra de la Brosse, Carina AlfonsoMartin et Dimitri Lucas (presse) ; Nicolas Princen (internet) et Bernard Goldstein (audiovisuel). Évelyne Richard qui a commencé sous Pompidou et qui possède une maison à l’île d’Yeu est en repérage à l’étranger.

Nantes Privilège 2011 I 73



éricpessan ou les confessions d’un muet...

Venu par hasard à Nantes à 20 ans, il ne pensait pas y rester. « J’arrive en décembre 1990, au moment où se décollent les affiches des premières Allumées*. » Après avoir habité Beaulieu, Saint-Félix et Chantenay, il s’est installé à Saint-Fiacre avec sa femme et leur trois enfants. « Nous y sommes bien. J’achète mon muscadet chez Nelly Marzelleau, et c’est parfait pour écrire. » Texte STÉPHANE HOFFMANN - PHOTOGRAPHIE DAVID IGNASZEWSKI Son nouveau roman, Incident de personne [voir encadré], paraît chez Albin Michel. «Pour mes textes de théâtre, j’ai d’autres éditeurs dont Théâtre Ouvert, qui vient de publier Tout doit disparaître, texte joué en février 2010. » Ses précédents romans ont été publiés à La Différence, chez Robert Laffont et au Seuil, quel vagabondage ! « J’ai commencé à La Différence. Ensuite, l’éditeur qui m’a fait entrer chez Robert Laffont a quitté la maison avant que mon livre sorte. Au Seuil, je ne me suis pas très bien entendu avec mon éditeur. » Et le voici amené chez Albin Michel par une nouvelle éditrice, la romancière Véronique Ovaldé. « Et tout se passe à merveille, j’y suis très heureux. » En ce moment, Éric Pessan mène la vie d’un écrivain « en promo ». Il enchaîne les rencontres avec lecteurs et journalistes sans que cela semble lui peser. « Parfois c’est amical, parfois c’est tendu. » Il est de ces romanciers qui aiment présenter leur travail au public. « Surtout celui-ci, qui parle de l’empathie. Dans Incident de personne, je me suis demandé comment quelqu’un qui, dès son enfance, a surtout écouté les gens, peut vivre avec toutes ces histoires. » Dès l’enfance, son narrateur a été forcé d’écouter les confidences de sa mère. Puis, il a animé des ateliers d’écriture au cours desquels il a entendu des histoires effroyables. « Je ne demande jamais aux participants de livrer des récits de vie. Ils me les imposent. » Saturé de drames, incapable de mener sa propre vie, il va être à son tour invité, dans un train, par une voisine compatissante à vider son cœur. Et le muet va se mettre à parler. « Ce n’est pas un roman autobiographique. Mais, bien sûr, je me suis servi de ce que j’ai pu noter ça et là. » Animateur d’ateliers d’écriture lui-même, Éric Pessan témoigne de la grande vogue de l’écrit. « En France, les études de lettres sont décourageantes. Beaucoup de gens pensent que l’écriture n’est pas pour eux. J’essaie de dédramatiser. Je veux montrer le plaisir d’écrire, valoriser ce que font les gens sans pour autant leur faire croire qu’ils sont des écrivains. Il arrive que des gens profitent de ces ateliers pour raconter un drame qu’ils avaient enfoui en eux. D’autres le découvrent au moment où ils écrivent. » Écrivain fécond, Éric Pessan est aussi un grand lecteur. « Je lis de tout : théâtre, poésie, roman. Tous les genres et toutes les manières d’écrire. » Heureux dans sa maison de Saint-Fiacre, il profite du temps où ses enfants sont en classe pour se livrer à des travaux d’écriture qui lui permettent à la fois de s’évader et de mieux se retrouver. * Manifestations organisées de 1990 à 1995 par le Centre de recherche pour le développement culturel et dont le principe était de faire en six jours le tour d’une ville « invitée » à Nantes. Les six villes retenues ont été Barcelone, Saint-Pétersbourg, Buenos-Aires, Naples, Le Caire et La Havane. Voir notre reportage dans notre 13e édition.

en perm’ à nantes Il n’aime pas parler, encore moins se raconter. Il lui suffit pourtant d’être dans un train bloqué en pleine campagne par un « incident de personne » (appelons un chat, un chat : par un suicide) pour se confier à sa voisine. Tout y passe : la vie, la mort, la coiffure de la voisine, qui est blonde. Ça ne va pas très fort pour le narrateur. Animateur d’ateliers d’écriture, les drames qu’on lui raconte l’alourdissent au point de le faire couler. Seul au monde, détaché de tous, il se détache peu à peu de tout et des drames qui l’attendent à Nantes, où il rentre sans un sou après deux mois à Chypre, où il a tout claqué. C’est un roman très dense que propose Éric Pessan. 183 pages intenses et fortes, serrées comme un café. Ce huis-clos ferroviaire fait beaucoup voyager le lecteur, à Chypre, au Japon, et dans ces vies que l’on dit « ordinaires » mais qui, révélées par l’hypersensibilité d’un écrivain (très) talentueux, deviennent passionnantes. Éric Pessan, Incident de personne (Albin Michel, 183 pages, 15 euros)

Nantes Privilège 2011 I 75


julien

gracq hommage

un étrange silence

Il nous a quittés. Le 22 décembre 2007. À 97 ans. Avec lui, disparaissait une certaine idée de la littérature qui refusait toute concession à la facilité et à la médiocrité. Du Château d’Argol au Rivage des Syrtes et autres Lettrines, Julien Gracq avait bâti une œuvre essentielle qui faisait de lui l’un des plus grand écrivain français du xxe siècle. Et, pourtant, tout bien pesé, quel étrange silence… TEXTE Hervé Louboutin.

Je me souviens de ma première visite à Saint-Florent-le-Vieil en mai 1991. Ayant consacré une émission de radio (sur Alouette FM) à sa vie et à son œuvre (sous l’œil intéressé de sa sœur et d’une amie), Julien Gracq m’avait proposé de le rencontrer, chez lui, près de l’île batailleuse. Je savais les visites initiatiques. Quasi religieuses. Le témoignage de Jean-René Huguenin qui avait été son élève était encore bien présent dans mes souvenirs. Mais la réalité dépassait ce jour-là toute fiction. Pour préparer cette visite, j’avais relu quasi toute son œuvre, avec un coupe-papier à la main (José Corti oblige !), ne possédant pas encore les deux somptueux volumes de La Pléiade, édités de son vivant. Pour ne pas rater ce rendez-vous « historique », j’avais alors, comme beaucoup de ses invités, déjeuné seul à La Gabelle, en bord de Loire, au pied de sa maison. Avant de sonner à la lourde grille, le cœur serré, je savais que j’allais croiser une légende. Elle m’ouvrit la porte… Le choc fut brutal !

Érik Orsenna et PPDA Au-delà des époques, des vies et des œuvres, j’avais vraiment l’impression de vivre un moment unique, un véritable privilège. Je songeais à Combourg et à Chateaubriand. Je revoyais l’appartement d’Hugo, place des Vosges à Paris. Bref, je savais que je poussais la porte d’un immense écrivain…

76 I Nantes Privilège 2011

La visite fut extrêmement sympathique, Julien Gracq qui avait écouté l’émission, cherchant à savoir les raisons pour lesquelles on lui avait consacré deux heures entières, un dimanche, sur une radio « libre » qui émergeait encore à peine des ondes régionales enfin libérées… Le petit salon en entrant, à gauche, avec son fauteuil de cuir tanné par les ans, et le rituel gracquien (porto ou thé au caramel) servi par sa sœur toujours souriante et amicale. Cette rencontre printanière fut la première mais pas la dernière. À de nombreuses reprises, j’eus la chance merveilleuse de revenir à Saint-Florent, seul ou accompagné d’amis, avec lesquels nous déjeunions à La Gabelle en présence de l’auteur des Eaux étroites qui appréciait toujours ces rencontres aussi cadrées qu’une visite diplomatique. À ces rendez-vous des bords de Loire, souvent partagés avec Sacha Bauquin, Catherine Decours, Jean-Yves Paumier, Robert de Goulaine (mes amis de l’Académie de Bretagne) se greffèrent ceux d’écrivains de renom qui voulaient rencontrer le « grand écrivain » comme ce fut le cas avec Jean Bothorel, avec Patrick Poivre d’Arvor ou avec Érik Orsenna… Ce dernier qui choisit pour nom d’auteur, Orsenna, la capitale du Rivage des Syrtes rencontrait pour la première fois son auteur. Un moment inoubliable bordé par une ferveur littéraire d’altitude !

Ancien élève du lycée Clemenceau de Nantes, Julien Gracq a consacré à l’ancienne cité des Ducs de Bretagne un livre unique : La Forme d’une ville. Un ouvrage qui scelle un pacte éternel entre un grand écrivain et une ville qui ne l’est pas moins !

Deux visages... C’est pourquoi, Jean-Marc Ayrault, le député-maire de Nantes a eu raison de l’accompagner lors du dernier adieu ! Comme Hervé de Charette, le maire de Saint-Florent, qui le croisait souvent. Fidèle à la Loire, son grand voilier vernien, et à la Bretagne, son belvédère arthurien, Louis Poirier, compagnon de Julien Sorel et des Gracques de la Rome antique, vient d’appareiller. « J’espère mourir vite, écrivait-il dans Lettrines 2, dès que les chemins de la terre ne me seront plus ouverts »… Le grand chemin qui mène au bonheur n’avait pour lui aucune limite… Au-delà de l’homme qui avait deux visages (celui du professeur introverti et du poète lumineux), Julien Gracq aura imposé un style et une manière de vivre la littérature et la culture, à contre-courant de notre époque et de nos mœurs. Tant mieux si certains libraires redécouvrent aujourd’hui ses livres (en piles désormais à l’entrée !), la lecture de son œuvre est un enrichissement permanent. Commencez par Argol, superbe et envoûtant…


robert hommage

goulaine de

« à quoi sert un papillon ? »

Mort en février 2010, Robert de Goulaine laisse un vif souvenir à ceux qui l’ont approché. Viticulteur, collectionneur de papillons, il était homme d’esprit et de cœur et l’auteur d’une dizaine de livres remarqués. TEXTE Stéphane Hoffmann Robert de Goulaine (à gauche) reçoit son ami Julien Gracq dans la volière aux papillons qu’il avait inventée pour le château de Goulaine.

Il prétendait détester les collections. Pourtant, Robert de Goulaine a beaucoup collectionné : meubles, voitures anciennes, bronzes, objets 1925. Ayant tout dispersé au profit des toitures de son château (« À Goulaine, les ardoises sont des tuiles ! »), il s’était ensuite investi dans une collection d’objets qui se détruisent d’eux-mêmes au bout de dix jours : les papillons. « Les automobiles ont été une grande passion de ma vie. J’en ai eu jusqu’à quarante. Ma première voiture fut une Hispano que j’avais trouvée dans un garage de Saint-Ouen. C’était un “coupé-chauffeur” dont je ne pouvais sortir parce qu’on me fauchait mes bouchons de radiateur. Alors, j’avais tout un réseau de cafés et de restaurants où on me servait à bord. » Cette passion des automobiles l’a amené à faire des choses que son notaire trouvait folles, mais qui lui paraissaient tout à fait naturelles. Ainsi échangea-t-il, contre une Delahaye 12 cylindres qui avait gagné plusieurs grands prix mais ne pouvait plus rouler, sept hectares de landes et de terrains inconstructibles à Belle-Ile. « À l’époque, ces terrains ne coûtaient rien, mais ne pouvaient servir à rien. Moi, je les collectionnais. Je les ai échangés contre cette voiture. J’ai aussi beaucoup aimé une Cadillac 16 cylindres, qui appartenait à une vieille demoiselle ruinée par son maître d’hôtel, qui lui avait fait vendre son hôtel particulier et tous les tableaux qu’il contenait. Il ne lui restait plus que cette voiture, restée au garage parce qu’elle ne pouvait plus en payer les réparations et un poudrier d’argent où elle conservait la carte grise. Elle m’a vendu la Cadillac contre la promesse de lui faire faire une croisière sur le France, promesse que j’aurais tenue si la vieille demoiselle n’était morte entre-temps. » Comme l’Hispano, comme « cette petite Rolls bleu nuit et noire, avec un filet turquoise, que j’ai beaucoup aimée », la Cadillac et les trentesept autres voitures qu’il a possédées ont été vendues pour entretenir Goulaine, « un domaine où ma famille vit depuis mille ans, ce qui crée des devoirs. Aujourd’hui, ce sont des papillons vivant dix jours

qui sauvent un endroit vieux de mille ans, et une volière de 100 m2 qui sauve un toit de 10 000 m2. » En partageant la compagnie d’êtres n’ayant que dix jours d’existence, Robert de Goulaine disait avoir moins peur de la mort : « La plupart de mes visiteurs posent la même question, confiait-il : combien de temps vit un papillon ? Dix jours ! Comme c’est triste ! Moi, je trouve ça très gai. Qu’est-ce qui est le plus proche de l’éternité, sinon l’instant ? On sait très bien que le bonheur n’est supportable que parce qu’il doit cesser. » Même s’il reconnaissait avoir peu d’intimité avec les papillons (« Pas très expansifs ! »), il avouait que leur compagnie avait changé les rapports qu’il entretenait avec Dieu. « Nous ne savons pas grand-chose sur les papillons. Nous ne savons pas comment la chenille, ce gros ver gorgé d’eau, devient un papillon. D’ailleurs, le monde des insectes, qui nous a précédés et qui nous survivra, est très mystérieux. À quoi sert un papillon ? Impossible de répondre à la question. S’il ne sert à rien, c’est parfait. Mais Dieu a-t-il pu créer de l’inutile ? »

robert de goulaine par étienne de montety

Un esprit élégant et discret s’est retiré sur la pointe des pieds. Cet homme qui écrivait avec la grâce de Toulet et la fantaisie de Cocteau n’avait pas renoncé à enchanter le monde. Chacun de ses livres comblait un carré d’amateurs. Ils s’intitulaient Le Prince et le jardinier ou La Lune au fond de la mer. Son dernier titre, Tant et si peu, dit l’ironie un peu triste que recelait cet homme courtois et intrigant. Il parlait de vins ou de voyages comme personne, mais les titres d’écrivain voyageur ou d’œnologue ne suffisaient pas à définir un être pourvu de mille dons. Il affectionnait l’Hôtel du Quai Voltaire, là où fut tourné Le Feu follet. Robert de Goulaine s’est éclipsé avec la légèreté du papillon. Les papillons n’aiment pas le tintamarre.

Nantes Privilège 2011 I 77


armelde hommage

wismes un château dans le grenier

Peintre, historien, conteur, Armel de Wismes connaissait tout de l’histoire de Nantes et des aventures maritimes. Il avait notamment écrit Ainsi vivaient les Français, Les grandes heures de Nantes, Histoire de la Vendée, Corsaires et aventuriers bretons et Les Chevaliers de Malte. Personnalité singulière, il est mort l’an dernier. Nous lui rendons hommage. TEXTE Stéphane Hoffmann / PHOTOGRAPHIE Maurice Rougemont / Opale

Lorsqu’il était enfant, le baron Armel Marie Christian Valentin de Blocquel de Croix de Wismes s’embusquait, avec un ami anglais (« Il y a de bons Anglais », dira-t-il plus tard) dans les buissons du Jardin des Plantes, à Nantes. Au moindre prétexte, les deux gamins, poussant des cris sauvages, se ruaient sur les paisibles promeneurs en brandissant des épées de bois. Peu à peu, il s’est laissé aller aux charmes de manières moins rudes. Pendant les quelques soixante-dix ans où il a écrit et peint, Armel de Wismes est parti à l’abordage des siècles passés sans quitter, à l’ombre de la cathédrale Saint-Pierre, son logis de la rue du Roi-Albert où s’entassaient, dans une dizaine de malles, les archives de sa famille depuis les Croisades. Il ne semblait pourtant pas sentir le cours du temps. C’est ainsi que, en contemplation devant le tombeau de François II dans la cathédrale que visitait un groupe de touristes, il fut interpellé par leur guide : – Le car va partir, monsieur, vous faites partie du groupe ? – Non, répondit-il en désignant le tombeau du duc de Bretagne, je fais partie de la famille. Et, sans un regard pour le guide éberlué, il retomba en oraison. Outre l’art de déplaire et un certain détachement qui l’auraient fait figurer dans la famille des dandys s’il avait été soucieux de son image, Armel de Wismes cultivait cet art de la conversation selon Lucien Guitry, pour lequel un interlocuteur est un type fait pour être interloqué. À une dame lui disant qu’elle ne lisait pas ses livres et s’en excusant, il répondit, haussant les épaules : – Cela me ferait de la peine, madame, si vous me disiez que vous lisiez Chateaubriand, Balzac, Victor Hugo et Proust. Mais comme vous ne les lisez pas non plus… À un monsieur qui lui vantait le courage des militaires américains, il mesura son admiration :

78 I Nantes Privilège 2011

– Évidemment, ils n’ont pas peur de la poudre, mais ils ne l’auraient pas inventée. Apparenté à Rainier de Monaco par les Polignac, il restait discret sur cette alliance que d’autres trouvaient flatteuse : – Je n’en parle jamais. Lui non plus, d’ailleurs. Mais il restait chevalier de Malte, pourfendeur des méchants et défenseur des faibles. C’est ainsi que, fâché avec sa voisine du dessous pour une question de préséance d’escalier, il ne put manquer de lui porter secours une nuit qu’il l’entendit crier. Sautant de son lit, il enfila une robe de chambre, saisit un sabre d’abordage et un poignard de miséricorde, enfonça la porte de sa voisine en hurlant : « Montjoie ! Saint-Denis ! » et fut bien étonné de la trouver paisiblement endormie dans son lit. Ce n’était pas elle qui avait crié, mais un soldat aviné fêtant la quille. Ce haut fait lui avait coûté une porte et l’avait réconcilié avec sa voisine. Un autre jour, partant pour Rennes en taxi, il bavarda longuement avec le chauffeur et fut bien surpris, quelques mois plus tard, un soir d’hiver, de recevoir un coup de téléphone : – Allô, monsieur le baron, je suis la femme du chauffeur qui vous a conduit à Rennes. Voilà, je vous appelle parce qu’avec mon mari, on a pensé que vous deviez avoir beaucoup de chagrin ce soir. Et on pense bien à vous. C’était le 21 janvier, jour anniversaire de la mort de Louis XVI. Ce jourlà, le baron portait une cravate noire. Il était royaliste par fidélité et par idéal, tout en déclarant : « Si le Roi revenait, je m’empresserais de mourir de joie, de peur d’avoir à mourir de faim. » Fidèle à la devise des Wismes, « A soy qui peut », ne croyant qu’aux îles, aux jeunes filles et aux anges gardiens, il est resté jusqu’à 87 ans (« C’est pas mal, pour une première fois ») cet enfant qui gardait, dans son grenier, le château de carton que lui avait bâti son père, et qui se jetait, avec une épée de bois, sur les gens comme il faut.



patrick

INTERVIEW

guénet

Directeur du groupe Société Générale de la Loire-Atlantique, Patrick Guénet est aussi le nouveau consul de la République Tchèque à Nantes. Il a accepté de répondre aux questions de « Nantes-Privilège ».

«nous sommes la plus ancienne banque de Nantes!»

Votre passion pour Nantes n’est un secret pour personne. Sont-ce vos années d’études dans la capitale ligérienne qui ont créé cet « atavisme » ? Oui, tout à fait. Je suis né à Saumur le 4 mai 1949 mais j’ai effectué mes études supérieures (Sciences Éco.) à Nantes, de 1967 à 1971. Ma chambre d’étudiant donnait alors sur le Parc de Procé où s’entraînaient les « Canaris ». Nantes et son club de football ne font plus qu’un pour moi depuis cette époque. Je n’ai jamais loupé un match à Saupin car je m’étais offert un abonnement avec mon argent de poche. Pendant ces quatre années, j’avais la place 101, tribune Sud, 1ère division. C’est vrai que je suis tombé amoureux de Nantes même si ma carrière m’a toujours conduit ailleurs (Poitiers, Longwy et Brest, notamment), avant de revenir à Nantes comme directeur du Groupe Loire-Atlantique en novembre 2003. Je suis heureux d’avoir pu organiser le 140e anniversaire de notre présence à Nantes en 2006. En effet, nous avons ouvert notre première agence le 20 mars 1866 place du Commerce, seulement deux ans après la création de la Société Générale au niveau national, par décret impérial de Napoléon III. Nous sommes ainsi la plus ancienne banque à Nantes ! Présente à Nantes depuis 140 ans, la Société Générale a choisi en 1897 la place Royale, comme adresse de son siège social. Et, depuis, vous y êtes toujours ? À quoi tient cette longévité alors que beaucoup de banques s’expatrient parfois vers les périphéries ? Avant mon arrivée, la question s’est posée de quitter la place Royale pour des raisons logistiques. Considérant que cet emplacement marquait fortement notre identité auprès des Nantais, nous avons décidé d’y demeurer, ce qui n’empêche pas notre volonté de nous développer en périphérie. Vous annonciez à votre arrivée en 2003 l’ouverture de nouvelles agences à Nantes. Combien en avez-vous ouvert et à quel endroit ? Effectivement, nous avions un programme ambitieux d’ouvertures d’agences pour accompagner les flux migratoires et les infrastructures du département. À l’automne 2005, nous avons ouvert à Sainte-Lucesur-Loire, Nort-sur-Erdre et dans l’île de Nantes (quartier République). En 2006, nous avons étendu notre couverture par la création de Pornichet, Savenay, le Vignoble et le Pays de Retz ; sans oublier Nantes

bien entendu (quartiers Canclaux et Viarme) et Saint Nazaire. Pendant cette période, le groupe Loire-Atlantique a représenté environ 20 % des créations de guichets du réseau France ; c’est dire l’importance accordée à notre région par la Société Générale. Ces investissements se traduisent par des créations de postes. Nous avons recruté 10 % de notre effectif actuel pendant l’été et l’automne 2005. Avec le centre de gestion de titres basé à Carquefou et le centre d’archives nationales, nous sommes avec 1 500 collaborateurs, le premier employeur tertiaire privé de Nantes. Les immeubles de la Place Royale Nantes et de la rue du Général-deGaulle à Saint-Nazaire ont fait l’objet de rénovations importantes. Qu’avez-vous recherché ? J’avais deux objectifs : 1) la mise en valeur de la beauté et de la typologie architecturale des locaux, avec la réapparition de la verrière (style fin XIXe siècle) pour Nantes, et la restauration de la célèbre coupole de Saint-Nazaire qui est la réplique de celle des années 60 de notre implantation d’Abidjan. 2) la fonctionnalité des locaux pour un meilleur confort au travail du personnel et surtout l’optimisation de l’accueil des clients. Comment votre action s’est-elle traduite depuis votre arrivée à Nantes en termes de résultats ? Tout d’abord, avec le développement de 40 % de notre maillage en LoireAtlantique, nous observons annuellement une augmentation de 4 % de notre fonds de commerce. D’autre part, nos parts de marché ont très sensiblement augmenté (de 1 à 3 points selon les items considérés). Enfin le groupe de Loire-Atlantique se classe régulièrement dans le « top 5 » du Réseau France de la Société Générale en ce qui concerne l’augmentation de son chiffre d’affaires et de son résultat d’exploitation. Après la crise récente, pensez-vous que l’image de la Société Générale a été affectée ? L’image de l’ensemble des banques a bien sûr été égratignée, mais je pense, en tout état de cause, que nous mettons tout notre cœur à l’ouvrage en Loire-Atlantique, dans le Réseau France et dans le Monde (car n’oublions pas que 2/3 des collaborateurs de la maison œuvrent en dehors de l’hexagone) pour restaurer durablement l’image et surtout le service aux clients qui est notre préoccupation constante.

De gauche à droite : son Excellence Pavel Fischer, ambassadeur de la République Tchèque (qui a été remplacé récemment par madame l’ambassadeur Marie Chatardovà), œuvrant maintenant en République Tchèqu ; madame Jindra Daspremont, attachée consulaire de la République Tchèque des Pays de Loire et Bretagne ; madame le consul de la République Tchèque en France, Magda Kunclovà ; Patrick Guénet et Stéphane Lecointre, directeur commercial des particuliers et professionnels de la Société Générale en Loire-Atlantique.



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Après Les pages roses, roman paru en 2008, Teodoro Gilabert poursuit les aventures d’un héros bien particulier : il est amoureux, entre autres, d’une œuvre exposée au Musée des Beaux-Arts de Nantes, La belle Mauve, due au nouveau réaliste Martial Raysse.

TEXTE STÉPHANE HOFFMANN PHOTOGRAPHIES PATRICK GÉRARD

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ans Les Pages roses (qu’on ne saurait trop recommander : le livre est sorti chez Buchet-Chastel et doit entrer dans toute bonne bibliothèque), un jeune homme devient professeur parce qu’il aime les filles et les livres. Deux bonnes raisons. Ce sujet ancien, Teodoro Gilabert le traite sur un mode léger, qui a beaucoup de charme. Son narrateur est d’une nonchalance de feuille morte : il va où le vent le porte. Les citations latines des pages roses de son dictionnaire lui servent de vade-mecum. Au lycée, les filles les plus belles étudient le latin et le grec : il leur emboîte donc le pas jusqu’à l’agrégation. Il n’a pas spécialement la vocation de professeur, mais il apprend à ses dépens que l’étude des lettres conduit illico presto à leur enseignement. À Capri, où on le traîne avec un groupe d’étudiants, le souvenir de Tibère l’intéresse pourtant moins que celui de Bardot et du Mépris, un de ses films préférés. Il poursuit ensuite sa balade dans l’Éducation nationale, au fil de ses affectations, d’Henri-IV (Paris) à Clemenceau (Nantes) en passant par Pablo-Neruda (Aulnay-sous-Bois), où il a été nommé par erreur. Dans La Belle Mauve, paru chez Buchet-Chastel en mars 2010, nous retrouvons le narrateur à Nantes, au lycée Clemenceau, entouré de femmes mystérieuses, dont il tombe amoureux. Nous sommes en 1989. Alors qu’il répare une photocopieuse dans la salle des professeurs, une femme vêtue d’un pantalon de survêtement Adidas fait son entrée, lui parle et s’en va. Qui est-ce ? Il ne le sait pas : il était à genoux, les mains dans l’encre, il n’a vu, de cette apparition, que trois bandes blanches sur un pantalon. Cela lui suffit, pourtant, à tomber raide dingue et à mener pour la retrouver une enquête qui le conduira à Marseille, où se déroulera le troisième volume de la trilogie, que Teodoro Gilabert vient de terminer. 1989, c’est aussi la date de l’entrée, au musée des Beaux-Arts de Nantes, de La Belle Mauve, cette œuvre de Martial Raysse dont le

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narrateur tombe également amoureux. « Lorsque je visite un musée, confie-t-il, j’essaie toujours de trouver l’œuvre avec laquelle j’aimerais partir, celle que je volerais volontiers, que j’installerais chez moi pour en profiter sans limites. » À Nantes, il trouve tout de suite. « Je suis tombé raide dingue amoureux de La Belle Mauve, parfois appelée La France américaine. Une sorte de coup de foudre, rarement ressenti dans un musée. J’ai passé des heures à l’admirer, à tenter de déceler ses secrets, à la photographier en cachette des gardiens qui ne pourraient pas comprendre qu’un amour aussi puissant me contraigne à transgresser les règles élémentaires du savoir-vivre dans l’espace muséal. » Cette œuvre, La Belle Mauve, est une des représentations majeures du mouvement des Nouveaux Réalistes, dont ont fait notamment partie Yves Klein (sur lequel Gilabert prépare un livre) et Arman. Ces Nouveaux Réalistes tentent, explique-t-on au musée, de nouvelles approches du réel en développant des stratégies d’appropriation et de détournement des objets de la société de consommation.

La France américaine, Dite La Belle Mauve 1962 Plumeau collé sur photographie noir et blanc rehaussée de peinture et contrecollée sur isorel monté sur châssis. Photographie noir et blanc, peinture bois et objet. Fonds national d’art contemporain. Dépôt au Musée des Beaux-Arts de Nantes en 1989. Inv. : 88135 / D.989.1.3 Par Martial Raysse, né à Vallauris (Alpes-Maritimes), en 1936.


« Une Vénus commerciale, offerte au public, symbole de la société de consommation des Trente Glorieuses », dit de La Belle Mauve Teodoro Gilabert

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Martial Raysse (26 ans au moment des faits) exalte l’esthétique des Prisunic. La Belle Mauve fait partie de cette période de 1959 à 1968 où l’artiste crée « un monde lisse, artificiel et esthétisant qu’il nomme hygiène de la vision ». À partir de clichés développés et propagés par la presse féminine et la publicité, à partir de photos en noir et blanc « qu’il reporte dans des couleurs qui flashent, il propose une typologie des Vénus modernes dans des mises en scène qui empruntent à la communication visuelle : présentoirs, néons, enseignes lumineuses, accessoires de vitrines ». Ici, La Belle Mauve est sous plexiglas et elle a un (vrai) plumeau dans l’œil, ce qui la rend difficilement transportable, d’autant moins qu’elle doit faire 2 mètres de haut. « J’étais amoureux, conclut le narrateur, d’une femme-objet ou d’un objet-femme. Une relation manifestement sans issue, et difficile à assumer. »

Signe astrologique ? Cancer. Couleur ? Bleu. Parfum ? Cela dépend des saisons . Actuellement, c’est « Instant » de Guerlain. Sports ? Voile, planche à voile, surf… Tout ce qui va vite sur l’eau sans moteur. Passe-temps ? La lecture (beau temps) ou l’écriture (mauvais temps). Vacances. Où et quand ? À la recherche du soleil, loin l’hiver ou dans le Var l’été. Mais aussi chez moi, à Pornic, où finalement il fait toujours beau. Et puis les grandes villes, les musées, les expositions… Votre paradis terrestre ? Une plage sur une île tropicale, du soleil, de l’eau translucide et chaude, avec un bon livre. Une planche à voile à disposition si le vent se lève. Votre paradis artificiel ? La même chose avec un verre de rhum. Mais est-ce vraiment artificiel ? À table, quel plat ne faut-il jamais vous servir ? Du foie, des rognons, du cœur… Mes seuls mauvais souvenirs de l’internat du lycée. Trois personnes vivantes que vous n’accepteriez jamais à votre table ? Certains criminels et, dans tous les cas, les pédophiles. Par ailleurs, je suis d’une extrême tolérance sur le plan des opinions politiques, sauf avec les racistes et les xénophobes, avec qui je refuse de discuter. Quel genre d’enfant étiez-vous ? Plutôt sage et studieux, je crois. Qui est la femme de vos rêves ? La Belle Mauve, forcément ! Derrière le plumeau, je suis de ceux qui reconnaissent Brigitte Bardot, du temps où elle préférait les hommes aux animaux. Quel est votre personnage historique préféré ? Nelson Mandela. Un libérateur non violent, mais efficace. Votre occupation préférée ? Travailler, ne rien faire aussi, rêver, lire, écrire, le sport à dose modérée… Je parviens parfois à faire tout cela en même temps ! Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ? Les fautes de frappe. Pour l’orthographe, je suis incorruptible, mais pas infaillible. Je doute beaucoup.

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Si Woody Allen écrivait des romans français, il écrirait des romans de Teodoro Gilabert. Les deux artistes ont en commun cette douceur, cet humour désemparé qui fait éclater le lecteur de rire, et une douceur qui serre la gorge. Dans son livre, La Belle Mauve est un personnage agissant : il guide le narrateur dans le labyrinthe de ses amours. Tel est le pouvoir des tableaux. En refermant le roman de Gilabert, on n’a qu’une envie : se précipiter au musée des BeauxArts, qui ferme fin 2011 pour deux ans.

Une voix nouvelle, douce, tendre et drôle, dans la littérature d’aujourd’hui

Qui auriez-vous aimé être ? Je n’envie pas les autres. C’est une position très confortable. Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? La fiabilité. Qu’avez-vous à vous faire pardonner ? Rien ! J’essaye d’assumer mes erreurs… Le don de la nature que vous aimeriez avoir ? « La solidité du roc et la souplesse du bambou », cela me rappelle les leçons du vieux moine Shaolin aveugle à son jeune disciple Scarabée, dans la série Kung-Fu (avec David Carradine, dans les années 1970). Votre chanson préférée ? « Redemption Song » de Bob Marley Votre écrivain préféré ? Julien Gracq, pour Le Rivage des Syrtes. Votre film préféré ? Il y a 25 ou 30 ans, je disais sans hésiter, Alice dans les villes de Wim Wenders. Je ne l’ai pas vu depuis, mais je maintiens mon choix, faute d’autres certitudes. Qu’aimeriez-vous laisser de vous ? Quelques bons souvenirs et des livres qui résistent au temps, mais tout cela est très ambitieux. Si vous étiez invisible, vous feriez quoi ? Des blagues, mais aussi quelques vacheries à ceux qui les méritent. Que faut-il faire pour vous déplaire ? Mettre des chaussettes blanches dans des chaussures de ville, et quantité d’autres détails apparemment sans importance. Et pour vous plaire ? Je suis plus sensible à l’élégance qu’à la beauté et d’une manière générale plus facilement séduit par la culture que par la nature. Qu’aimeriez-vous changer en vous ? Je préfère ne pas y penser et vivre au mieux avec mes défauts et mes lacunes. De quoi êtes-vous le plus fier ? De ce que je ferai un jour, peut-être. Je suis encore trop jeune pour juger de mon passé ! Qu’aimez-vous à Nantes ? Le musée des Beaux-Arts, surtout depuis qu’il ose bousculer son public. L’audace dans le domaine culturel, même si elle reste encore trop limitée à mon goût. J’aime aussi la Loire et l’Erdre. Et l’idée de la mer. Et demain, vous faites quoi ? Cela dépend de la météo. Je navigue s’il fait beau, sinon, j’accumule du travail pour profiter des jours meilleurs.



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Le mythique porte-hélicoptères a effectué son dernier voyage. Un Nantais en quête de liberté y occupait un poste clé PAR Céline Joussemet / PHOTOGRAPHIES CÉLINE JOUSSEMET & FRANÇOIS FONTAINE

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« JE VOULAIS ÊTRE INDÉPENDANT. L’ENVIE DE PARTIR, DE TRAVERSER LES MERS, D’AVANCER À UN AUTRE RYTHME ME TENTAIT. »

uand je le rencontre, nous sommes en mai, il ne reste plus qu’une semaine de vie à la Jeanne d’Arc. l’officier nantais schricke est ému. Depuis six mois il s’est investi corps et âme pour le prestigieux navire de la marine nationale, au point d’y perdre un peu de lui-même. Grand et bel homme de 40 ans, il est devenu mince comme un fil et ses épaules carrées se sont affaissés sous le poids du travail et des nuits blanches. malgré sa fatigue, ses yeux bleus doux et rêveurs, restent pétillants. le feu sacré n’a pas vacillé. sa vivacité intellectuelle non plus. Cette semaine, c’est le Cadet training, l’entraînement final des 104 officiers-élèves venus clôturer leur formation à bord du porte-hélicoptères. l’exercice : simuler des attaques et des combats en conditions réelles. nous sommes donc au cœur d’une bataille navale géante en pleine mer du nord avec des navires allemands, belges, portugais et un sous-marin. l’organisateur de ce jeu grandeur nature, c’est le capitaine de frégate schricke. Durant cette campagne autour du monde, il a aussi coordonné les entraînements qui rythment chaque jour la vie des 600 marins du navire. son rôle officiel : commandant adjoint des opérations. sa mission : se porter garant d’un équipage performant auprès du commandant et faire monter en niveau les officiers-élèves. Autrement dit, un travail de titan. Assis dans son bureau au troisième niveau du bâtiment flottant, soufflant un peu entre deux exercices, le capitaine de frégate schricke entreprend de me raconter son parcours. un arrêt sur lui-même, enfin, lui qui ne cesse d’aller de l’avant pour les autres. sébastien schricke est né en 1970, à nantes. étrange hasard, il est arrivé sur terre un 27 mai, jour du retour à quai définitif de la Jeanne à Brest en 2010. son père était professeur d’anglais à l’école navale de Brest, son frère aîné, lui, s’était engagé dans la marine. majeur, sébastien schricke a dû choisir sa voie, vite. « Je voulais être indépendant. l’envie de partir, de traverser les mers, d’avancer à un autre rythme me tentait. » la liberté absolue n’a pas de cadre, il le sait. mais il faut un sacré courage pour naviguer sans filet. « Je rêvais d’être libre mais être dans la marine était rassurant, c’était une voie toute tracée. » il choisit donc une liberté encadrée et, après deux années de prépa, intègre l’école navale de Brest. Comme tous les officiers-élèves, il part ensuite six mois sur le porte-hélicoptères la Jeanne d’Arc et fait son premier tour du monde avec escales à Dakar, en Amérique du sud, sur l’ile de Pâques, à tahiti…

sa formation navale terminée, il part en mer quasiment non-stop. Dans un sous-marin d’attaque nucléaire puis dans une corvette Aviso et des frégates. il mène des missions en mer Adriatique (dans le cadre des conflits en ex-Yougoslavie), en méditerranée, dans le Golfe persique. l’officier schricke n’a pas la passion des armes, explique-t-il, loin de là. mais il met un point d’honneur à être le plus professionnel possible. Ce n’est qu’en escales qu’il laisse son esprit rêveur remonter à la surface. « Quand je travaille, je suis à fond. mais en escales, là, je laisse vagabonder mon regard », confie-t-il. la mer qui lui permet le plus d’équilibrer son activité et sa sensibilité, c’est la méditerranée. « Dans chaque pays qui la borde, on retrouve la même couleur de ciel et des odeurs de nourriture identiques. on y ressent le berceau de l’humanité. » la fin des années 90 est marquée par son premier divorce. sa femme ne supporte plus ses longues absences en mer. il accuse le choc, repart en tant que commandant d’un chasseur de mines dans le Golfe persique. l’expérience est salutaire. « C’était de superbes années. Je suis fait pour des équipages modestes car j’aime connaître tout le monde. » il rencontre alors sa seconde femme. Conscient de la contradiction entre son envie de romantisme et son métier « d’égoïste », il décide de rester à terre pour donner toutes ses chances à ce nouveau mariage. il intègre donc l’état major de la marine à Paris. « J’étais capitaine de frégate à terre ! », s’amuse-t-il. mais à terre, il n’est pas heureux. son mariage périclite. Fin des années 2000, c’est le deuxième divorce. Plus rien ne le retenant à quai, il demande à embarquer sur la Jeanne pour sa dernière campagne. « J’étais tellement heureux de retrouver la mer. un marin qui ne navigue plus dépérit. » les six mois de mission à bord du porte-hélicoptères, il les a vécus comme une renaissance. « la marine nationale m’apporte le plaisir de travailler pour un équipage. Je n’ai pas d’ambition de commandement, je veux juste fédérer autour de moi. C’est comme ça que je vis ma carrière. » l’avenir, il dit ne pas trop y songer. il confie néanmoins : « si j’avais eu le courage d’aller au bout de mon rêve de liberté, j’aurais été navigateur sur un petit voilier ou j’aurais aidé un archéologue à déblayer des vestiges dans le désert. » un voyageur qui explore l’humanité en quête de sa voie, voilà donc l’officier schricke. Je l’ai rencontré à nouveau le mois dernier, sur l’île Beaulieu, qu’il trouve de plus en plus « marine » depuis ses aménagements. Après le démantèlement de la Jeanne, il a été affecté à l’état major de toulon. il y est responsable en ressources humaines… À nouveau à terre mais heureux de voir souvent ses deux enfants. il me l’assure : « la vie est une question d’équilibre. »

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jeanne l’officier nantais

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LE MYTHIQUE PORTE-HÉLICOPTÈRES A EFFECTUÉ SON DERNIER VOYAGE. UN NANTAIS EN QUÊTE DE LIBERTÉ Y OCCUPAIT UN POSTE CLÉ.

le Cap Horn : « lieu magique. Chaque passage est un souvenir pour le marin. » « C’est toujours un spectacle pour le marin en passerelle ou en couronne de veille », explique-t-il.

une photo prise du sommet de l’île de Paques. un cratère éteint.

un ciel noir dans l’Atlantique sud. « le marin lit la météo dans le ciel. il est attentif aux contrastes ciel / mer. » sa dernière manœuvre à son arrivée à Brest , le 27 mai 2010.

un portrait de lui réalisé par un de ses amis.

le « flower power » de Prague (« le mur dédié à John lennon. Prague n’est pas une escale de marin… mais une destination de voyage ! »).

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le cheval vient de Valparaiso.

une rue de Valparaiso qui plonge vers la mer.


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À une heure de Nantes, le bassin de Guérande comprend près de 2 000 hectares de marais répartis en deux zones. L’une, située au-delà des coteaux de Guérande, couvre 350 hectares sur les communes de Mesquer, Saint-Molf et Assérac. L’autre de1 620 hectares, sur les communes de Batz, Guérande, La Turballe et Le Croisic.

marais escapade

dans les

TEXTE STÉPHANE HOFFMANN - PHOTOGRAPHIE PATRICK GÉRARD

On voit partout des œillets. Ce sont des bassins, ceinturés de petits murets d’argile. Par vent d’est surtout, des cristaux fins et légers flottent en larges plaques à la surface de l’eau : c’est la fleur de sel. Dans l’eau limpide de l’œillet, le paludier récolte le sel, naturellement blanc, avec une « lousse » qu’il passe délicatement sur la plaque de sel avant de le verser dans un panier. La cueillette restreinte de ce véritable caviar du sel suit les caprices de la météo. Cent fois plus productive est la récolte du « gros sel », cristaux de grosseurs variables, qui se forment au fond de l’œillet, sur la « mère du marais », où le paludier les récolte avec un « las », sorte de râteau en bois ou fibre de carbone, à manche souple de 5 mètres de long. Le maniement du las exige autant de force que d’habileté pour ne pas entraîner l’argile. Après le portage et le roulage, le sel est stocké dans des greniers à sel, les salorges. Dans les villages ou à leurs abords, on reconnaît ces anciennes constructions en pierre à leurs contreforts extérieurs qui permettent aux murs de résister aux pressions exercées par les tonnes de sel. De grands hangars de bois noir aux parois obliques renforcées leur ont succédé, parsemés dans le marais. Tout comme les jardiniers, les paludiers, qui ont d’ailleurs le statut d’agriculteurs, doivent préparer l’année durant le terrain de leur récolte. De novembre à février, c’est le rayage des vasières, qui consiste à enlever la vase non désirée et à dégager les végétaux du pourtour. De février-mars à la mi-mai, c’est l’habillage des salines : les fards sont consciencieusement nettoyés. En mai-juin, c’est le pontage des œillets. On redonne forme et hauteur aux ponts. On les graisse en colmatant leurs fissures. Puis, on boute les œillets, on les

« torche », disent les paludiers en parlant de ce pré-nettoyage. Entre mi-mai et mi-juillet, le déchargeage est spectaculaire. On vide l’œillet, qui doit avoir un fond d’argile immaculé avant sa remise en eau, quelques heures plus tard. 48 heures après, c’est le premier sel, le premier plaisir du paludier. La prise de sel ne dure guère plus de trois mois en été. Indispensable à la vie, le sel maintient l’équilibre des liquides dans le corps. Faute de sel, la déshydratation guette. L’instinct des animaux les en avertit, et l’on peut voir le bétail lécher les pierres des murs pour s’en procurer. Il faut remarquer que le sang humain contient à peu près la même proportion de sel que l’eau de mer (6 g/litre). Marées, vents et soleil sont les énergies douces de la métamorphose du sel, mais c’est l’art du paludier de savoir les maîtriser. Le soir, il doit anticiper le temps qu’il va faire la nuit. Il veille en permanence à la qualité du sel. Fait de vent, de mer et de soleil, cueilli avec soin par les paludiers, le sel de Guérande est le produit d’une symbiose exemplaire entre l’œuvre de la nature et le travail des hommes. À la fois générateurs et accumulateurs thermiques, les marais salants forment un véritable matelas de chaleur prolongeant la saison l’été, limitant les rigueurs hivernales et avançant le printemps. Voilà aussi pourquoi l’architecture savante de ces marais est un véritable laboratoire de la vie, un écosystème précieux pour tout un patrimoine vivant qui doit être respecté et préservé.



le carnet

d’adresses Le plaisir du centre-ville, c’est de pouvoir se promener au gré des rues, le nez en l’air, au hasard , de vitrine en vitrine. Un plaisir vif à Nantes, dont la tradition est ancienne et toujours renouvelée. Les commerçants ont du talent. Ils sauront vous recevoir et vous surprendre. Nous avons sélectionné pour vous quelques-unes des meilleures adresses.

La Vie de Château

Chaleur et Convivialité Nouveau. C’est un vrai plaisir de retrouver Georges Robin qui, après avoir notamment animé l’Océanide et le Chant de Mars, a ouvert cette adresse délicieuse et chaleureuse, au décor cramoisi, très réussi.

LA VIE DE CHÂTEAU 5, Place de la Duchesse-Anne /// 44000 NANTES Tél: 02 40 74 31 85

Aux fourneaux, le chef Philippe Gaignard décline les grandes créations de la cuisine française : terrines, harengs pommes à l’huile, saumon fumé et sa crème ciboulette, ragoût de saint-jacques, pavé de bœuf sauce poivre, gigot quatre épices, raie à la framboise, sandre beurre blanc. Chaque jour, selon le marché et la marée, une viande et un poisson nouveaux sont proposés à la carte.

Parmi les desserts, tiramisu, crêpes flambées au calvados ou l’omelette norvégienne maison. Ambiance très amicale et belle cuisine de tradition. Ce nouveau restaurant, servi par de grands professionnels, a tellement vite trouvé sa place qu’il semble déjà faire partie des adresses classiques de Nantes. La réalisation des tableaux du restaurant a été conçue par Monsieur Michel GUYON, peintre Nantais de renommée.


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Montures uniques, Spécialiste enfants et sportifs À l’affût de ce qui se fait de mieux, Damien Arnaud rapporte des salons de Paris, Munich et Milan des montures signées des plus grands stylistes du monde de l’optique. Chaque monture, optique ou solaire, est unique. Approche technique parfaite : Damien et Stéphanie sont deux opticiens diplômés.

Bien-être et détente

Espace consacré aux enfants. Studio de renouvellement d’ordonnances. Exclusif à Nantes : les sportifs trouveront ici des montures adaptées à la pratique de leur discipline À VUE D’OEIL 1, rue de la Fosse /// Tél. : 02 40 74 81 04 /// www.a-vue-doeil.fr Lundi de 14h à 19h et du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h

Piscines Caron

Le bonheur en toute confiance Récompensées par plusieurs Trophées pour leur design, leur innovation, leur technique optimisée et leur démarche de développement durable, les Piscines Christine CARON proposent de faire votre bonheur et celui de votre famille. Les piscines sont entièrement réalisées en béton, gage de résistance et de pérennité, associées à un système de filtration parmi les plus performants et les plus fins du marché pour un résultat limpide. Pour donner corps à vos envies de baignades, les piscines Christine CARON proposent des choix de gammes, aux formes et dimensions variées, pour vous immerger dans le bonheur en toute confiance. PISCINES CARON Rond point Belle Etoile /// Thouaré / Loire 44484 Carquefou Cedex Tél: 02 51 13 08 50 /// www.piscines-caron.com

Pour fuir stress et bruit, le sauna du centre ville, face au CHU, vous accueille, seul ou accompagné, pour un moment de sérénité et de détente. Cadre intimiste et cosy, entièrement climatisé, pour des moments entre hommes ou mixtes. Plaisirs du hammam, bienfaits du sauna, joies du jacuzzi, tout est mis en œuvre pour vous faire passer des instants inoubliables.

AQUA SAUNA CLUB 8, allée / Quai Turenne /// Ouvert 7/7 Tél: 02 40 74 67 62 /// www.aqua-sauna.com

Racine Carrée

A Nantes , vous pouvez aussi «cultiver votre différence»... Reconnue à La Baule pour la création de jardins vraiment différents, Racine Carrée est également sollicitée pour concevoir des jardins à Nantes et dans son agglomération ouest. Toute l’équipe de cette entreprise passionnée se pliera en quatre pour concevoir et créer votre jardin de façon inattendue mais toujours professionnelle. Si vous n’avez pas encore eu la chance de découvrir une de leurs réalisations contemporaines ou de style, n’attendez plus pour visiter le site internet de cette entreprise à votre écoute ; vous souhaiterez très certainement partager avec elle votre passion des jardins. RACINE CARRÉE Chemin des Chênes /// 44500 La Baule Tél. 02 40 60 27 63 /// www.racinecarree.eu



E D I T I O N E

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NANTES PRIVILÈGE •

Hermès, le retour un palace à Nantes bd, musique, l’école nantaise


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