Spécial Voyages d'affaires #14

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AVRIL / MAI 2014

NEWS AGENCES

N°14

SAN FRANCISCO UN VENT DE LIBERTÉ

INTERVIEW

AGENCES

AÉRIEN

Carole Poillerat, GBTA France

Les challengers en embuscade

La guerre des classes est relancée


Première classe. Cinq étoiles. Septième ciel. Vos désirs sont de premier ordre : Lufthansa First Class

Vivez l’expérience de Lufthansa First Class, la plus belle des premières classes : détendez-vous dans l’atmosphère unique de notre lounge, laissez-vous conduire jusqu’à votre avion en limousine, savourez une cuisine étoilée, la tête dans les nuages. Vous comprendrez pourquoi Lufthansa First Class a reçu cinq étoiles, la note maximale, au classement Skytrax.

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Étude

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DE L’IMPORTANCE D’OUTILS DE RÉSERVATIONS SIMPLES

Sommaire INTERVIEW Carole Poillerat, Présidente de GBTA France

P. 4

TRANSPORT La guerre des classes affaires est relancée

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HEBERGEMENT

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Les dépenses hôtelières sous contrôle

BUSINESS Agences d’affaires, les challengers en embuscade

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DESTINATIONS San Francisco, un vent de liberté • Londres, l’appel de la techno •

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Supplément de Voyages & Stratégie numéro 178 Avril / Mai, diffusé sur l’ensemble des abonnés. Réalisé par VOYAGES & STRATÉGIE : 136, rue Perronet - 92200 Neuilly-sur-Seine. Directeur de la publication : Hervé Josserand. Éditeur : Hervé Josserand. Rédacteur en chef : Thierry Beaurepère - tbeaurepere@gmail.com Rédactrice-Graphiste : Jennyfer Buzenac Coordination maquette et texte : Nadine Altmayer - nadine.altmayer@acta-media.com Rédaction : Adèle Dunois, Stéphane Jaladis, Jean-Baptiste Heguy, Nicolas Langis, Philippe Charollois Marketing et partenariats : Laurence Piquemal Kühn - laurence.piquemalkuhn@acta-media.com Publicité - Eric Montaufray, Directeur Publicité France - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 49 Nicolas Cangi, Chef de Publicité - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 28 Anthony Ogor, Chef de Publicité - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 15 Commission paritaire : 0611K698

Quel est l’impact de l’organisation interne des entreprises sur les comportements d’achats voyages ? C’est ce qu’a voulu mesurer l’agence de voyage d’affaires Egencia, à travers une enquête exclusive. Les résultats mettent en avant deux catégories de comportements dans l’organisation des achats voyages au sein de l’entreprise: les achats centralisés par une assistante ou un bureau de voyages, et les achats autonomes effectués par les voyageurs eux-mêmes. Si ce dernier modèle est le plus développé en Amérique du Nord, l’étude montre qu’en Europe, deux entreprises sur trois continuent de centraliser leurs réservations de voyages en confiant cette tâche à des intermédiaires. Cette solution permet certes de mieux anticiper les réservations, et donc de réaliser des économies pour l’entreprise ; mais elle oblige aussi à gérer deux fois plus d’annulations que dans le cas de réservations effectuées par les voyageurs autonomes. Le modèle « Décentralisé » rend en effet les voyageurs plus autonomes et responsables, dans la mesure où ils connaissent mieux leurs attentes. En revanche, il est indéniable que dans les deux cas, la réservation online est prédominante. D’où l’importance d’outils en ligne ergonomiques, simples et efficaces à utiliser constate l’étude. Aux agences de voyages de proposer des services et des solutions de voyages multiplateformes offrant rapidité, flexibilité et facilité d’accès. Les assistantes y gagneront en contrôle et transparence, alors que les voyageurs autonomes seront incités à rester dans le domaine contrôlé de la politique voyages de l’entreprise. A l’origine de cette étude, Egencia se félicite évidemment de son offre. «Nos solutions on line sont adoptées à plus de 80% dès les toutes premières réservations. Nos outils intuitifs, conçus sur les standards de rapidité et d’ergonomie des applications proposées au grand-public, apportent une expérience utilisateur unique dans l’industrie », conclut Jérôme Fouque, vice-président et directeur général d’Egencia France.

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INTERVIEW... CAROLE POILLERAT

CAROLE POILLERAT,

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PRÉSIDENTE DE GBTA FRANCE

«GBTA accompagne les acheteurs dans leur métier»

Un an après sa relance en France, l’association multiplie les actions, avec plusieurs objectifs : améliorer la relation entre acheteurs et fournisseurs ou encore faciliter la convergence entre voyages d’affaires et MICE. GBTA a été relancée en France en avril 2013. En quoi consiste cette structure ? GBTA, pour Global Business Travel Association, a été créée aux Etats-Unis il y a 48 ans, avec pour siège Washington. Elle est aujourd’hui présente sur tous les continents et regroupe plus de 6 000 membres, acheteurs dans les secteurs du voyage d’affaires et du MICE, travel managers mais aussi fournisseurs, qu’il s’agisse d’agences de voyages, de compagnies aériennes, chaînes hôtelières, loueurs de voitures ou sociétés technologiques. GBTA Europe a été créée il y a 6 ans, quand GBTA France a été relancée en 2013, sous la forme d’une association à but non lucratif animée par des bénévoles. Quel est le bilan 15 mois plus tard ? La France est un des grands pays du voyage d’affaires et se devait de réactiver cette structure. Les Etats-Unis m’ont demandé de le faire, ce que j’ai accepté avec plaisir. J’étais jusqu’à en4 | N°14 | Avril / Mai 2014

core récemment directrice des achats Meetings & Events pour le groupe pharmaceutique AstraZeneca et je connais parfaitement les rouages de ce métier, quels sont les attentes et les

« Depuis dix ans déjà aux EtatsUnis et deux ans en France, les acheteurs du voyage d’affaires récupèrent progressivement les achats dans le domaine du MICE ».

besoins des acheteurs. Un an après son redémarrage, GBTA France compte 125 membres, 45% d’acheteurs et 55% de fournisseurs. Ces derniers ne peuvent adhérer que s’ils sont accompagnés d’un acheteur, afin d’assurer un équilibre au sein de la structure. C’est une particularité française souhaitée par le comité consultatif; cette exigence n’existe pas dans d’autres pays. Nous espérons 150 membres à la fin 2014. Quelles sont les missions de GBTA France ? Nous avons pour mission première de développer la maturité achats voyages et réunions en France, en accompagnant la standardisation fournisseurs/ acheteurs, en analysant et partageant les meilleures pratiques en France et dans le monde, en facilitant le dialogue afin de préparer à la mutation rapide de notre industrie et aux nouvelles technologies. Nous disposons pour cela de différents outils: un annuaire et une mise


INTERVIEW... CAROLE POILLERAT en réseau des membres via notre site internet « le Hub », diverses publications comme une newsletter, des modèles d’appels d’offres ou notre Busines Travel Index qui fournit tous les six mois les tendances du voyage d’affaires… Nous diffusons aussi des sondages et études, fournissons l’actualité du secteur et organisons des événements pour échanger, comme des petits déjeuners et des dîners, ces derniers étant ouverts aussi aux acheteurs non-membres. Cette mission est beaucoup plus complexe à mettre en œuvre en France. Dans les pays anglo-saxons, les acheteurs et fournisseurs échangent beaucoup, dans une véritable relation de partenariat. Dans les pays latins, et en France en particulier, il existe toujours un certain culte du secret et une méfiance de l’acheteur vis-à-vis du fournisseur accusé de ne pas être suffisamment transparent. Nous souhaitons développer cette culture du partenariat constructif, profitable à chacune des parties. Les membres de GBTA ont déjà une certaine maturité sur ce sujet. Vous intégrez aussi les achats MICE dans vos missions. Pourquoi ? Il s’agit de coller à une évolution du marché qui voit converger les deux métiers. D’ailleurs, toutes les grosses agences de voyages intègrent aujourd’hui des départements dédiés au MICE. Depuis dix ans déjà aux Etats-Unis et deux ans en France, les acheteurs du voyage d’affaires récupèrent progressivement les achats dans le domaine des réunions. Jusqu’à présent, il n’existait pas réellement d’acheteurs MICE, sauf dans les groupes pharmaceutiques; ce rôle était confiée aux directions marketing. Plutôt que de créer un poste d’acheteur MICE, les entreprises tendent à confier désormais cette tâche aux acheteurs du voyage d’affaires, dans le but d’être plus efficace en mutualisant les processus et de réaliser des économies auprès de fournisseurs communs aux deux métiers, les compagnies aériennes, les hôtels, les agences de voyages… Pour autant, beaucoup d’acheteurs ne savent pas comment gérer cette nou-

velle activité, et on ne s’improvise pas acheteur dans le MICE. Nous sommes là pour les accompagner, par exemple à travers une formation que nous avons mise en place avec l’Escaet d’Aix-enProvence. Elle complète les autres formations que nous proposons via l’université GBTA. En quoi êtes-vous différent de l’Association Française des Travel Managers (AFTM) ? Au-delà de cette spécificité sur le MICE, nous avons une approche plus globale et internationale. Nous sommes par ailleurs beaucoup plus orientés sur les achats, quand l’AFTM s’adresse plutôt aux travel managers de manière opérationnelle. Cela dit, on peut tout à fait être membre de GBTA et de l’AFTM. De notre côté, nous proposons une vision stratégique, par exemple en organisant des débats sur l’innovation ou des

« Un bon acheteur est un acheteur qui innove. Il doit amener de nouvelles idées, de nouveaux fournisseurs, dans son entreprise ». thèmes d’avenir comme la problématique des frais annexes ou le Big Data; ou en invitant des intervenants pas nécessairement issus des achats ou du monde du voyage d’affaires, qui permettent de prendre de la hauteur ; par exemple le directeur marketing d’Amazon France, prochainement le DRH de Dassault System ou le spationaute Patrick Baudry qui

viendra parler du stress et de la santé dans le voyage. Nous essayons d’innover dans la forme pour mieux rappeler à nos membres qu’un bon acheteur est un acheteur qui innove. Il doit amener de nouvelles idées, de nouveaux fournisseurs, dans son entreprise. S’il se contente de négocier des économies, il n’aura plus de travail dans deux ans… Quels sont les moyens financiers dont vous disposez pour assurer ces différentes missions ? Il y a tout d’abord les cotisations individuelles des adhérents. Elle est fixée à 250 € par an pour les acheteurs, travel managers et meeting managers, et 290 € pour les fournisseurs. Beaucoup d’entreprises prennent en charge cette cotisation, considérant qu’il s’agit d’un investissement qui nécessite de surcroît l’autorisation de la hiérarchie. Parallèlement, nous avons mis en place un contrat de partenariat, moyennant 3 000 € par an. Pour ce prix, le partenaire bénéficie d’une adhésion individuelle et de deux autres pour ses clients/prospects, une visibilité sur le site internet GBTA, les e-mailings, la newsletter, l’accès aux groupes de partage entre acheteurs et fournisseurs et à certains événements. Dix partenaires fondateurs ont permis la création de GBTA en France ; les partenaires sont aujourd’hui 18. Enfin, nous proposons deux forfaits de sponsoring pour nos dîners « Dine & Think ». Le premier s’adresse aux groupes hôteliers, lieux événementiels ou restaurants qui veulent accueillir un de ces dîners et prendre en charge le repas pour 40 personnes maximum ; le second vise les fournisseurs qui, pour 4 000 € par dîner, bénéficie de différents services : visibilité sur nos supports, discours avant le repas, 5 invitations au repas, 3 adhésions à GBTA France, etc… Propos recueillis par Thierry Beaurepère

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La guerre des classes affaires est relancée Jean-Baptiste Heguy

Face à des compagnies asiatiques et du Golfe dynamiques, les transporteurs européens et américains tentent de reprendre l’avantage avec des classes affaires toujours plus luxueuses. ©DR

Emirates mini suite

C

es dernières années, les compagnies aériennes avaient été plus enclines à limiter leurs investissements. Mais depuis un an, la guerre des « classes avant » a repris de plus belle. Relancée par les compagnies asiatiques et du Golfe qui prennent li-

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vraison de centaines d’avions neufs, elle touche aujourd’hui les transporteurs européens (Lufthansa, Air France…) mais aussi américains, qui rattrapent progressivement leurs retards. Ces investissements, qui se comptent en dizaines, voire centaines de millions d’euros, ne

sont pas le fruit du hasard ; car malgré la crise économique qui a poussé les entreprises à faire des économies massives sur leurs budgets voyages, en faisant voyager chaque fois que possible leurs salariés en classe économique, les voyageurs d’affaires restent une clientèle très


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Singapore Airlines vole en tête Comme souvent quand il s’agit des services à bord, une des premières compagnies à avoir dévoilé son nouveau siège est asiatique… Et elle s’appelle Singapore Airlines. Elle devrait encore une fois contribuer à l’amélioration des standards pour toute l’industrie aéronautique. C’est en juillet 2013, que le transporteur de Singapour a annoncé la refonte totale de ses trois cabines, avec à la clé un investissement de 550 millions de dollars, dont 150 pour les seuls fauteuils dans les avions. Le nouveau siège business, réalisé avec l’équipementier Jamco, est rabattable comme un canapé clic-clac et totalement plat (full flat) avec une configuration 1-2-1 qui permet aux passagers de bouger sans devoir déranger leur voisin (full access). Une fois déplié, le siège mesure 1,98 mètre de long, pour une largeur quasi inégalée de 80 cm (un peu moins large que sur

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Singapore Airlines

Singapore Airlines

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contributive. Ils ne représentent que 1,6 million des passagers d’Air France (sur un total de 15 millions de passagers longcourriers), ils génèrent un tiers des 8,5 milliards d’euros de son chiffre d’affaires long-courrier. Revue de détails des principales nouveautés qui vont agiter le marché dans les prochains mois…

l’A380, où l’écartement atteint 86 cm !). L’espace entre les rangées (« pitch ») est aussi accru, passant de 75 à 81 cm. La règle des « 3F » Cette nouvelle classe n’est autre qu’une déclinaison du produit qui avait été lancé en 2007 pour équiper les A380 de la compagnie. Les premiers avions à être reconfigurés de la

sorte ont été les Boeing 777 opérant la ligne Londres-Singapour, depuis septembre 2013. Progressivement toute la flotte long courrier sera réaménagée, et notamment les nouveaux Airbus A350 qui doivent être livrés à partir de 2015. Côté divertissement, la compagnie asiatique propose des écrans de 46 cm ( !) avec manette de commande tactile et inaugure le nouveau système informatique eX3 de Panasonic, proposant des ports USB, des prises électriques, un eXport et un port HDMI. A noter que le système eX3 propose à chaque passager (économique comme business) un total de 230 films, 340 programmes TV, 22 programmes radio, 80 jeux vidéo et plus de 300 CD. Dès le premier produit installé en 2007 sur les A380, Singapore Airlines a redéfini le standard des sièges de classe affaires selon la règle sacrosainte des « 3F » : « full flat » (siègelit totalement horizontal une fois déplié), « full access » (configuration des classes de manière à éviter d’être gêné par son voisin en cas de déplacement dans l’avion) et « full privacy » (intimité améliorée pour garantir le calme et un Avril / Mai 2014 | N°14 | 7


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KLM Business

QUESTIONS À… Eugénie Audebert, chef de produit business chez Air France « «CONCURRENCER LES MEILLEURS» »

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Quelle philosophie a dirigé la conception de votre nouvelle classe affaires ? Nous avons pour ambition de proposer plus de confort et de liberté selon le concept « 3F » (« full flat », « full access », « full privacy »). Notre nouveau siège est donc un fauteuil-lit complètement plat. Il y avait une très forte attente de la part de nos clients, alors que notre siège précédent avait subi quelques critiques. Avec l’équipementier français Zodiac, nous avons pris comme base le fauteuil de Cathay Pacific et nous l’avons totalement retravaillé. Nous avons choisi le concept de « cocon » qui offre suffisamment d’intimité, sans que le passager se sente enfermé. Pour le « full access », nous avons revu la configuration de notre flotte de Boeing 777. Nous sommes passés de sept à quatre sièges par rangée.

confort optimal). Pour ne pas être « has been », toutes les grandes compagnies aériennes qui ont une clientèle affaires importante ont dû se plier, tout ou partie, à cette règle. KLM revisite les standards européens Une fois n’est pas coutume, la première montée en gamme du côté des compagnies européennes est venue du transporteur néerlandais KLM, allié d’Air France. Depuis l’été 2013, les nouveaux sièges Diamond Seat, conçus par la firme B/E Aerospace, équipent les Boeing 747-400 de la flotte. La taille du siège-lit, totalement horizontal, est passée de 1,90 à 2,07 cm déplié. La compagnie a par ailleurs « desserré » la configuration de la classe affaires, faisant passer le nombre de sièges de 24 à 20 sur le pont supérieur, et de 18 à 15 sur

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Ibéria Business

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Quel montant a été investi dans cette nouvelle offre ? Nous avons travaillé sur ce projet pendant quatre ans, pour un investissement total de 200 millions d’euros. Le premier vol qui sera équipé de cette nouvelle classe sera le Paris-New York, dès juin 2014. Jusqu’à l’été 2016, un total de 2 102 sièges sera installé sur nos 44 Boeing 777, soit 40% de la flotte. Quel est l’objectif de cette refonte ? En plus du lancement du nouveau siège, c’est toute la relation avec le passager qui va être revue, avec plus de personnalisation et une multitude de services qui vont être adaptés. En alliant le « hard » (le siège) et le « soft » (le service à bord), nous avons pour objectif de nous différencier et de concurrencer les meilleures compagnies mondiales.

le pont inférieur. Confort amélioré aussi pour la taille des écrans individuels, qui passe de 26,4 cm à 43,2 cm. La reconfiguration des 22 Boeing 747-400 devait être achevée à la fin de ce mois d’avril. Iberia en embuscade Profitant de la livraison de nouveaux Airbus, Iberia a elle aussi entrepris de revoir de fond en comble sa classe affaires depuis l’an dernier, sur 8 avions A330 mais aussi 17 Airbus A340, principalement déployés sur les lignes long-courriers desservant l’Amérique, comme l’Argentine, le Chili ou le Mexique. L’atout principal de la nouvelle Business Plus réside dans les sièges-lits qui s’allongeront totalement à l’horizontale. Les passagers bénéficient également de plus d’intimité via un séparateur amovible entre les

sièges, et peuvent se détendre avec un un système de divertissement modernisé avec un écran tactile haute résolution permettant de visionner une centaine de films et d’écouter 2 500 CD. Enfin, chaque siège comprend des prises USB et électriques pour brancher son ordinateur ou ses terminaux portables. Des sièges à 100 000 € pour Lufthansa Lufthansa déploie elle aussi une nouvelle classe affaires, dont l’installation devrait s’achever à l’été 2015. Au total, ce sont 7 000 sièges-lits qui seront installés sur l’ensemble de la flotte longcourrier, soit 106 avions. Selon la compagnie allemande, ce nouveau modèle crée un tel écart qualitatif avec la classe économique qu’elle en a même profité


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Lufthansa Business Class

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AU SATELLITE 4, AIR FRANCE A POUSSÉ LES MURS POUR SON SALON AFFAIRES

pour lancer une classe intermédiaire, une Economique Premium qui a déjà fait son apparition chez d’autres transporteurs, de British Airways à Air France en passant par United aux Etats-Unis ou Japan Arlines. Développé avec l’équipementier B/E Aerospace, le siège affaires, qui coûte tout de même 100 000 euros l’unité ( !), mesure 1,98 cm une fois déplié et présente une configuration originale couplée deux par deux en « V » renversé, qui propose une plus grande intimité aux passagers quand ils sont en position allongée. Les écrans ont également été agrandis, passant de 26,4 cm à 38,1 cm. « Il faut toutefois noter que la classe affaires de Lufthansa, configurée en 2-2-2, ne respecte pas totalement le « full access », ce qui nous permet de nous différencier avec notre nouveau produit », rappelle Eugénie Audebert, chef de projet Business chez Air France, en compétition féroce avec Lufthansa. Remise à niveau nécessaire pour Air France La dernière refonte des classes d’Air France remonte à 2004, quand la compagnie française avait présenté ses « nouveaux espaces du Voyage ». Bien que transformable en lit, le siège de classe affaires avait alors subi de nombreuses critiques de la part de nombreux passagers qui se plaignaient de glisser, à cause de son inclinaison par rapport au sol une fois déplié ; un « défaut » encore accentué par un revêtement très lisse. Avec le nouveau produit actuellement en cours d’installation (voir encadré), Air France 10 | N°14 | Avril / Mai 2014

Inauguré à l’été 2012, le salon affaires du satellite 4 du terminal 2E de Roissy Charles de Gaulle est à ce jour le plus étendu de l’ensemble des 500 salons à travers le monde (dont 50 salons Air France) auxquels les passagers business ont accès. Cet espace couvre en effet une superficie totale de 3 000 m2 et s’inscrit en rupture avec l’environnement de l’aéroport, plaçant le passager dans une ambiance très « nature ». Dès l’arrivée, le passager peut se détendre en bénéficiant des attentions de l’institut Clarins qui propose des soins gratuits. Il peut ensuite se désaltérer et profiter d’une collation chaude ou froide, adaptée aux heures de la journée, à un buffet célébrant la gastronomie française. Il peut aussi travailler dans un espace éclairé à la lumière du jour avec un accès wi-fi gratuit. Il peut aussi travailler directement sur des ordinateurs à disposition avec accès internet gratuit, fax et imprimantes. S’il préfère se reposer, le passager business peut se diriger vers un espace détente à l’éclairage adapté et disposant de chaises longues très confortables. Pour se rafraîchir, il peut profiter des dix salles de douches à disposition qui sont toutes équipées en produits Clarins. Dans tous les cas de figures, le personnel d’Air France se tient prêt pour toutes les demandes des passagers : changement d’attribution de sièges, communication d’informations sur le compte Flying Blue, modification de réservation ou communication sur des éventuels changements d’horaires sur les vols. Rappelons que ce salon affaires s’inscrit dans un plan plus global pour le satellite 4, pour lequel 580 millions d’euros ont été investis par Aéroports de Paris, avec la possibilité de recevoir simultanément 7 Airbus A380. Rappelons aussi que le satellite 4 est exclusivement à Air France-KLM et ses partenaires de l’alliance Skyteam, qui représente à elle seule 60% des passagers de l’aéroport de Roissy CDG. veut clairement concurrencer les meilleures compagnies mondiales. « Nous ne voulions pas seulement nous remettre à niveau, mais bien reprendre l’avantage », affirmait ainsi en février Alexandre de Juniac, PDG d’Air FranceKLM, sur le site Internet du quotidien Les Echos. Une classe affaires tricolore… Une fois déplié, le nouveau fauteuillit (qui a coûté 50 000 euros pièce), mesure 1,96 cm, pour une largeur de 68 cm (72 cm avec les accoudoirs). Il est doté d’une technolo-

gie de dernière génération avec un écran tactile qui passe de 26,4 cm à 41 cm, une télécommande tactile, une prise électrique, un port USB, et un nouveau casque audio réducteur de bruits. Avec plus de 1 000 heures de programmes, l’offre de divertissement à la demande (cinéma, séries télé, jeux, musique…) est aussi considérablement enrichie, avec un renouvellement d’une centaine d’heures de programme chaque mois. Petit clin d’œil : Air France propose une classe affaires déclinant les couleurs du drapeau national avec un siège à domi-


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Quatar Business Class

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Etihad Business Class

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Etihad Business Class

nante bleue, une coque et un environnement blanc tandis que le petit réceptacle abritant le casque audio est de couleur rouge. Malgré toutes ces nouvelles innovations et cette volonté affichée de se mesurer aux meilleures compagnies mondiales, il est cependant à noter que le nouveau siège-lit d’Air France est toujours plus étroit de 12 cm que celui de Singa-

pore Airlines (version Boeing 777) et même de 18 cm par rapport au siège affaires qui équipe ses A380.

Emirates Business Class

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Emirates Business Class

Les compagnies du Golfe décrochent les étoiles D’autres compagnies concurrencent depuis déjà quelques années l’excellence des transporteurs asiatiques, avec l’ambition affichée de détourner toujours plus de trafic vers leurs hubs en proposant un niveau de confort qui justifie amplement de perdre 2 ou 3 heures en transit. Il s’agit évidemment des transporteurs du Golfe. À l’image d’Emirates qui n’a, à l’heure actuelle, pas de projet de lancer de nouvelles cabines en classe affaires ou en première. Mais la plus haute distinction qu’elle a encore obtenu en 2013 avec le classement Skytrax, montre qu’elle peut voir venir vis-à-vis de la concurrence tant elle a établi un véritable standard pour le service proposé aux voyageurs premium. Dans les classes affaires, les sièges se transforment en un lit de 2 mètres en appuyant sur un simple bouton. Une prise électrique est intégrée au fauteuil pour les ordinateurs portables, et une table extra large permet de travailler tranquillement. Chaque fauteuil dispose par ailleurs d’un minibar personnel et d’une cloison qui peut se rabattre et préserver l’intimité de

chacun. Ces sièges-lits sont disponibles sur toute la flotte des A380 d’Emirates et sur la plupart de Boeing 777. A noter qu’Emirates propose par ailleurs la plus impressionnante des premières classes avec des mini-suites uniques au monde équipées d’une porte coulissante. A noter que les A380 sont par ailleurs équipés d’un véritable salon de bord qui permet de déguster à toute heure une très grande variété d’en-cas, se désaltérer ou juste profiter d’un endroit très confortable pour discuter ou travailler. Pour tous les passagers affaires et première, le service ne s’arrête à bord. Ils ont la possibilité de bénéficier gratuitement d’un service de voiture avec chauffeur. Il est disponible vers plus de 55 villes, du domicile du passager ou de l’hôtel à l’aéroport, de l’aéroport à la destination finale, et de et vers l’aéroport en cas d’escale. Les passagers premiums peuvent aussi profiter du très grand confort des salons s’ils sont en correspondance. Là, ils peuvent déguster une cuisine gastronomique, déguster des vins millésimés ou alors opter pour des soins de bien-être. Il est ainsi possible de passer du temps au spa, ou alors de carrément profiter d’une séance de thalassothérapie, d’un massage ou d’un soin de beauté relaxant ! Enfin, les passagers de classe affaires et première, ainsi que les membres


TRANSPORT... AÉRIEN

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Etihad Business Class

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Américan Airlines Business Class

Américan Airlines Business Class

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Emirates Skywards Platinum et Gold reçoivent à l’enregistrement et avant l’arrivée des bons « Fast Track » gratuits. Ces derniers sont disponibles dans la plupart des aéroports du monde et permettent d’accélérer les formalités aéroportuaires. De même, Etihad Airways et Qatar Airways ont fait du service à bord un des fers de lance de leur stratégie. Même si elle a - à nouveau - été sacrée meilleure classe affaires au monde en 2013 (toujours selon le classement Skytrax), Qatar Airways ne s’endort pas sur ses lauriers. La compagnie de Doha va encore améliorer sa « business » d’ici le troisième trimestre 2014, sur ses sept A330-200 et ses neuf A320, avec des sièges lits inclinables à 180° d’une longueur de 2 mètres et d’une largeur de 76 cm. Ils disposeront d’appuie-têtes réglables (six positions), de supports lombaires avec option massage intégrée, et de nouveaux séparateurs, pour plus d’intimité. Par ailleurs, les sièges disposent d’un système de divertissement compatible avec la plateforme Panasonic eX2. Rappelons que Qatar Airways a été distinguée meilleure compagnie au monde en 2011 et 2012 et que son gigantesque terminal premium (réservé aux passagers des classes affaires et première) a reçu en 2013 - pour la troisième année consécutive - la distinction de « meilleur service premium d’aéroport » (classement Skytrax). A noter enfin que la compagnie recevra cette année le pre-

mier de ses treize A380, avant le premier de ses 80 Airbus A350, dont elle est la compagnie de lancement. American Airlines reprend de l’altitude Longtemps restées au régime sec après leur longue « traversée du désert » et de très lourdes restructurations/fusions (dont la dernière en date et celle d’American Airlines avec US Airways fin 2013), les compagnies américaines relèvent peu à peu la tête et reviennent elles aussi dans « la course au meilleur service à bord ». Cette montée en gamme est d’autant plus cruciale que l’axe transatlantique reste le plus important en termes de tra-

fic. C’est le cas d’American Airlines qui, depuis janvier 2013, a introduit un nouveau service premium à bord de ses appareils volant vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique Latine. Les Boeing 777-300ER disposent de sièges classe affaires transformables en lits, proposant tous un accès couloir. Un bar offrant snacks et rafraîchissements complètent l’offre. Les options de divertissement ont été également largement enrichies, avec 250 films, plus de 180 programmes télévisés, des jeux et plus de 350 sélections audio. American Airlines a surtout inauguré en septembre dernier un nouveau salon « Admirals Club » à l’aéroport de Roissy. Situé au deuxième étage de la liaison des terminaux 2A et 2C, il s’étire sur 612 m2 et peut accueillir 125 personnes. Il comprend des espaces de restauration, de repos et de détente, ainsi que deux cabines de douche accessibles aux personnes handicapées. Des fauteuils en titane Quelle sera l’étape suivante pour les compagnies leaders sur le service à bord ? Va t’on se diriger vers encore plus de luxe, plus de confort, plus de technologies, quitte à faire grossir des coûts de conception déjà très élevés ? La prochaine révolution pourrait en fait venir des matériaux composites, ou de l’utilisation de métaux rares. La start-up française Expliseat vient ainsi de mettre au point des sièges révolutionnaires ultra-légers en titane, d’un poids de seulement 4 kilos. Elle a déjà signé un contrat avec la compagnie française Air Méditerranée. Même si pour l’instant, il ne s’agit que de fauteuils de classe économique, il y a fort à parier que des ingénieurs planchent sur une version destinée aux classes avant Ces nouveaux sièges, outre qu’ils bénéficient des dernières technologies (notamment en terme de connectivité), permettent aux compagnies de réaliser des économies importantes sur le carburant nécessaire à un vol, en allégeant le poids global de l’avion ; une donnée devenue essentielle avec l’envolée du prix du pétrole. Voyager dans un siège en titane sera sans doute le luxe de demain…n Avril / Mai 2014 | N°14 | 13


HÉBERGEMENT

Les dépenses hôtelières sous contrôle Grâce aux outils de réservation et de paiement proposés par les « Hotel Booking Tools », les entreprises disposent de nouveaux moyens pour maîtriser la dépense de leur poste « hôtel ». Réservation rime enfin avec rationalisation. Par Philippe Charollois

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inq milliards d’euros en France, 35 milliards en Europe : c’est le montant de l’appétissant gâteau des dépenses d’hôtellerie dans le voyage d’affaires. Avec 20% du total, elles se classent en deuxième position, après l’aérien (40%), mais devant le train (15%) ou la location de voiture (15%), selon les données du cabinet de conseil Concomitance. Si les dépenses liées aux transports sont largement passées sous le contrôle des professionnels, c’est encore loin d’être le cas pour la gestion du budget hôtels : selon le cabinet EPSA, le taux de captation par les plateaux d’affaires et agences reste inférieur à 20%. La demande des entreprises se fait pourtant plus pressante. La grande majorité d’entres elles déclarent vouloir améliorer la performance achat de ce

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segment, sans toujours disposer des moyens pour y parvenir, tant la réservation d’hôtels se révèle plus complexe que celle des transports. Un espace pour les HBT Les centrales de réservation grand public (booking.com, hotel.com…) s’octroient en effet une part du marché du voyage d’affaires, mais sans répondre aux exigences de rationalisation réclamées par les entreprises. Quant aux GDS utilisés par les agences de voyages, leurs contraintes conviennent aux grandes chaînes hôtelières, mais s’accordent mal aux établissements indépendants, qui s’en trouvent de fait souvent absents. « Ces manques nous ont laissé un espace » estime Moncef Khanfir, DG d’iAlbatros. Pour combler les insuffisances des outils disponibles, on a vu

apparaître ces dernières années une floraison de centrales spécialisées dans le voyage d’affaires, qui sont venues s’ajouter aux acteurs historiques


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Les nouveautés iAlbatros iAlbatros, éditeur de logiciels haut de gamme, est le seul fournisseur dans l’industrie de l’hébergement à proposer une véritable plateforme d’eProcurement plutôt qu’un simple outil de réservation. La plateforme iAlbatros est bâtie avec la toute dernière génération d’outils Microsoft où l’architecture technique intègre nativement les tendances les plus innovantes de l’informatique moderne telles que la gestion de la ‘Big data’, les solutions mobiles, le web 2.0 et l’intelligence artificielle pour proposer au marché une plateforme unique et innovante. A l’écoute de ses clients, iAlbatros propose deux nouveautés pour répondre aux défis posés par la gestion des voyages d’affaires en intégrant une fonctionnalité de paiement par mobile, ‘Pay on spot’ dans l’offre mobile iAlbatros Everywhere et en renforçant la sécurité des voyageurs via la solution iAlbatros Tracker.

utilisé n’importe où sur la planète, alors qu’un système cellulaire GSM/GPRS est limité par la couverture géographique du signal cellulaire.

LA SECURITE DE VOS VOYAGEURS ASSUREE PAR IALBATROS TRACKER La plateforme iAlbatros repère en temps réel les voyageurs munis d’un appareil de localisation GPS soit via un réseau cellulaire ou via un réseau satellite. Les positions du voyageur sont alors accessibles sur le site iAlbatrosCorp dans un système de cartographie du type Google map avec les informations du profil voyageur et des réservations. En cas d’alertes, les données reçues par iAlbatros sont dirigées vers le centre d’assistance de l’entreprise cliente. L’avantage de l’utilisation du réseau satellite est l’étendue de sa couverture puisqu’il peut être

SOLUTION DE PAIEMENT MOBILE PAY ON SPOT iAlbatros a mis en service une Gateway de paiement universelle qui combine tous les modes de paiement à l’état de l’art des leaders mondiaux tels que American Express (BTA et vPayment), Airplus (Carte logée) ou Mastercard (vNett), Visa (Carte corporate), PayZen et Paypal . Pour une même société, un ou plusieurs modes de paiement peuvent être combinés pour appliquer les choix de l’entreprise. Aujourd’hui, les entreprises souhaitent des solutions de paiement qui traitent tous les aspects de la dépense telle que : l’hôtel, les

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restaurants, les taxis et les frais annexes en tout genre par le biais d’un Smartphone. Pour répondre à cette attente du marché, iAlbatros a enrichi son application mobile par la fonctionnalité ‘Pay on spot’ pour répondre aux attentes de ses clients.

Moncef Khanfir CEO-Président et Co-fondateur d’iAlbatros. Pionnier des Online Booking Tools (OBT) en Europe, Co-fondateur et ex- Directeur Général de KDS

Nous contacter: office@ialbatros.com


HÉBERGEMENT

de CDS Groupe. « A nous de démontrer au travel manager, à la direction achat ou à la direction financière les avantages qu’ils trouveront en adoptant nos solutions».

DES MODES DE RÉMUNÉRATION VARIÉS Implantés le plus souvent gratuitement dans les entreprises, les HBT utilisent des modes de rémunération divers, qui varient d’une centrale à l’autre, et selon les accords passés avec leurs clients. HRS a fait le choix de vivre de la commission des hôteliers, avec un taux de 0% sur les tarifs déjà négociés par les entreprises, mais de 15% pour les hôtels négociés par ses soins. iAlbatros perçoit une commission appliquée à tous, variant de 5 à 10 %. A l’opposé, BSI a choisi la facturation des frais, ce qui évite « la tendance à privilégier les hôtels qui commissionnent le plus » estime Philippe Noyez. On trouve également des modèles mixtes, par exemple chez CDS Group ou chez B Travel, qui appliquent les deux modes de rémunération. de la réservation comme HRS. Souvent nommés HBT (Hotel Booking Tools), par analogie avec les SBT (Self Booking Tools), ces prestataires proposent d’accompagner les entreprises dans la maîtrise de leurs dépenses hôtelières en leur offrant les moyens de la rationaliser. Tous tiennent un discours commun, résumé par Stéphane de Laforcade, pré-

Une implantation gratuite Une fois cette démarche effectuée, l’outil informatique est paramétré selon les exigences du client/entreprise, et la réservation s’effectue en ligne, via le site internet de chaque HBT. On le trouve également intégré à l’agence de voyage qui gère le compte de l’entreprise, souvent disponible sur un ou plusieurs SBT (KDS, Traveldoo, Concur, GetThere…). L’implantation est généralement gratuite, et se fait le plus souvent en partant de l’existant. « Nous reprenons le programme de notre client, mais en ajoutant les tarifs négociés par nos soins », explique Moncef

sident de HCorpo : « Il faut apporter de la valeur ajoutée à tout le monde, l’entreprise comme l’hôtelier ». « Avec comme double objectif de réduire le coût du voyage, tout en s’efforçant de satisfaire le voyageur», complète Emmanuel Ebray, directeur France d’HRS. Pour convaincre les entreprises, il faut « faire comprendre la mécanique », ajoute Ziad Minkara, DG SIX HTB AU BANC D’ESSAI

Site internet www.cdsgroupe.com CDS Groupe

Date de création

2001

Effectif Total 41

Effectif Partenariats en France 41

KDS, Concur, American Express Carte, Airplus, Bnpp, Amadeus, Sabre

Principaux clients EDF, Veolia, Safran, SEH, AS Voyages, FFTP

iAlbatros1

www.ialbatros.com/fr 2011 650 (dont 50 (en France) pour iAlbatros)

10

Amex, AirPlus, Mas- CNRS, Générali, tercard, BNPP, KDS, Orange Pologne, Concur… CWT Pologne…

B Travel2

www.btravel.fr

12

Groupe Laser, CAP 5 Voyages, FRAM Affaires…

HCorpo

www.hcorpo.com 2010 www.bsi-france.fr 1986

90 bureaux à Maurice, Los Angeles et New York 900

70

Traveldoo, KDS, Expedia, Visa, 1001 Salles, Lafourchette. com… KDS, Traveldoo, Concur, AirPlus, Carte Amex, Dimo Gestion…

plus de 1 300

40 environ

Amadeus, Sabre, AirPlus, Amex Carte, KDS, Traveldoo, Concur, AeTM, IFAO (Cytric) , Onesto, GetThere…

40 000 clients dans le monde, dont 1/3 des sociétés du CAC 40 en France.

BSI France3

2012

15

HRS CORPORATE4 + Hotel.info

www.hrs.com + www.hotel.info

1972 en Allemagne

Thalès, Société Générale, SFR, Heineken, Pôle Emploi, Quicksilver, Aigle… Getthere, Traveldoo, Arianespace, KDS, Amex et AG2R La Mondiale, comptabilité avec MAIF,Inserm, Easy l’ensemble des Jet, SAS, SNC Lavamoyens de paielin, Ernst & Young, ment. Alten, PWC…

(1) - iAlbatros est la propriété du groupe polonais SMT Software. Lancé en France par Moncef Khanfir (créateur de KDS), iAlbatros vient d’annoncer son rapprochement avec B Travel. (2) - créé par Jean-Claude Tacnet, ex DG France de Carlson Wagonlit Travel/Protravel, B Travel vient d’annoncer son rapprochement avec iAlbatros. (3) - vendu par BSI il y a 2 ans, l’entreprise est entrée il y a quelques mois en Grande-Bretagne dans le giron de Capita Travel & Events. (4) - pour mieux marquer son identité business, HRS a été rebaptisé récemment HRS CORPORATE - The Hotel Solutions Provider.

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Khanfir. Comme toutes les centrales de réservation, les HBT spécialisées dans le voyage d’affaires se doivent de proposer un choix étoffé d’établissements, qui varie de 200 à 250 000 établissements. Un portefeuille impressionnant, mais finalement peu probant, puisque une politique voyage optimisée se concentre sur un stock hôtelier pertinent, ce qui implique souvent une concentration, et donc une réduction du nombre d’établissements proposés. Economies sur toute la chaîne La consolidation et l’optimisation des achats, comme la recherche de tarifs d’opportunité, permettent déjà de réaliser de substantielles économies. Le gain ne devient toutefois significatif qu’à partir d’un certain montant : difficile par exemple d’optimiser un budget limité à 80 € par nuitée dans la capitale ! Les HBT permettent aussi de réaliser des économies administratives sur le paiement et la gestion des notes de frais. Interfacées avec les solutions dématérialisées et centralisées que proposent les spécialistes des cartes de paiement (cartes VPayment d’American Express, AIDA d’AirPlus…) et autres comptes logés, le processus de paiement se trouve centralisé, évitant aux entreprises la lourde gestion des notes de frais. La plupart des HBT se déclarent donc chaudement partisans de l’adoption de ces solutions. Seul, Emmanuel Ebray, directeur

LE MICE EN LIGNE DE MIRE Après les déplacements individuels des voyageurs d’affaires, l’industrie du MICE est dans la ligne de mire des HBT. « Il y a une carte technologique à jouer pour bousculer les habitudes » estime Moncef Khanfir. Philippe Noyez confirme l’intérêt de ce marché : « Il est plus facile d’y faire des gains, mais plus compliqué encore de changer les habitudes ». Cette résistance ne décourage pas les vocations : HCorpo et iAlbatros ont notamment créé récemment une cellule dédiée au MICE. HRS dispose d’un département spécialisé doté d’outils spécifiques, comme le site event-on-line. Si ces outils s’imposent, « ce sera la fin des grosses marges et de l’opacité » prédisent les responsables des HBT. toute la chaîne, de la réservation au paiement, la précision des données récoltées autorise ensuite un reporting de qualité, ce qui « rend la data intelligente » souligne Emmanuel Ebray. « On ne peut mettre une dépense sous contrôle tant qu’on n’est pas capable de la mesurer » renchérit Stéphane de Laforcade. « Un bon reporting permet de mesurer les économies en temps réel » confirme Moncef Khanfir. Lorsqu’elles sont recueillies, ces données permettent de mesurer les économies réalisées, mais aussi de suivre la consommation, que ce soit par destination, par chaîne d’hôtel ou par voyageur. Les anomalies sont elles aussi détectées automatiquement. L’essayer, c’est l’adopter Lorsque les profils utilisateurs ont été intégrés dans le système, la prise en main par le voyageur d’affaires ne semble pas le principal souci : même si elles restent parfois « très corpo »,

Une politique voyage optimisée se concentre sur un stock hôtelier pertinent , ce qui implique souvent une concentration et donc une réduction du nombre d’hôtels proposés. d’HRS France, se montre moins catégorique. Il souligne la « responsabilisation » du voyageur qui paie avec une carte personnelle ou corporate ; ce qui permet d’éviter « l’explosion des no show ». Une fois maîtrisée sur 18 | N°14 | Avril / Mai 2014

l’ergonomie des sites ressemble de plus en plus à celle des centrales hôtelières loisirs, et se révèle presque aussi intuitive. Pourtant, dans un domaine où les habitudes de réservation sont souvent bien

ancrées, le risque est grand de voir le HBT s’ajouter aux autres canaux de réservation, sans les remplacer. Pour éviter cette situation, certaines entreprises jouent la sanction, en ne remboursant plus les notes de frais par exemple. D’autres préfèrent manier la carotte, et accordent des plafonds de réservation d’un montant supérieur pour les voyageurs qui jouent le jeu en utilisant le HBT. Dans les faits, les utilisateurs semblent rapidement conquis, comme en témoigne Fabien Voisin, responsable des achats à l’organisme public de recherche INRI : « Nous avons débuté par un essai sur 2 de nos 8 centres de recherche pendant 6 mois, avant de déployer la solution partout en septembre 2013. Je constate aujourd’hui un taux d’adoption impressionnant». Déjà performants dans leurs formes actuelles, les HBT devraient encore évoluer rapidement, dans un marché en plein essor. Ainsi, iAlbatros et BTravel viennent d’annoncer leur rapprochement. Au-delà des synergies techniques, cette fusion permettra aux deux entités «de passer du statut de centrale de réservation hôtelière à celui d’Hotel Management Company» explique Jean-Claude Tacnet, président de BTravel. Plus globalement, cette évolution de leur statut est l’avenir probable des HBT : ne pas se contenter d’apporter un outil de réservation, aussi performant soit-il, mais fournir un conseil global pour l’achat du poste hôtel… n


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Agences affaires

Les challengers en embuscade Face aux deux leaders mondiaux, de nouveaux acteurs ne cessent de grignoter des parts de marché. Ils mettent en avant leurs technologies de pointe, leur réactivité et leurs services de proximité pour faire la différence. Par Nicolas Langis

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ermetures de plateaux d’affaires, réduction d’effectifs sur fond de grève…. Les leaders de la gestion des déplacements professionnels, en particulier Carlson Wagonlit Travel (trois plans sociaux en 5 ans et 1 000 salariés en moins) et American Express (qui vient de créer une joint-venture avec des investisseurs du Qatar pour gérer son pôle voyages), doivent faire face à une tempête sans précédent depuis quelques années. Historiquement présents sur le marché du voyage d’affaires, ils sont empêtrés dans des structures surdimensionnées qui ne correspondent plus aux besoins du marché. Avec l’automatisation des réservations, un agent de voyage qui gérait encore il y a quelques années un million d’euros de volume d’affaires en gère désormais quatre ! S’y ajoutent une crise économique qui s’éternise avec des réservations en recul, et des challengers


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« Un nouveau

Valérie Sasset, directrice générale de BCD Travel France particulièrement dynamiques. Gros plan sur quatre de ces challengers qui ne cessent de grignoter des parts de marché, forts de leurs structures plus souples qui leur permettent de s’adapter à ces nouvelles exigences. BCD Travel, en route vers la maturité Il aura fallu attendre l’an dernier pour que BCD Travel dégage ses premiers bénéfices dans l’Hexagone. Née de la fusion en 2006 des agences TQ3, The Travel Company et World Travel BTI, la filiale française du spécialiste de la gestion des déplacements professionnels récolte les fruits de sa stratégie offensive. Si BCD Travel est implantée dans une centaine de pays et peut proposer un service global aux entreprises internationales, l’agence met en avant son expertise locale pour faire la différence, en ciblant les grandes entreprises et les multinationales. Avec une équipe de 280 personnes, elle est au plus près du marché pour répondre rapidement aux appels d’offre. Cette efficacité a séduit des géants tels que Société Générale, Saint-Gobain, Schneider Electric ou Nestlé et lui permet d’afficher un volume d’affaires de l’ordre de 300 M€, en progression de 8% par rapport à 2012.

plateau BCD Travel à Lille va servir de tête de pont pour conquérir d’autres clients ». S’y ajoutent des outils technologiques pointus et une politique d’accompagnement des entreprises qui permet à BCD Travel d’afficher un taux de réservation en ligne qui atteint les 60% et progresse chaque mois d’un point. Fort de cette dynamique, BCD Travel attaque 2014 sur tous les fronts. Le gain d’un nouveau client majeur, en l’occurrence Safran, se traduit par l’ouverture d’un nouveau plateau d’affaires à Lille. Il vient compléter le siège parisien d’où BCD Travel gère quelques comptes et qui héberge le service VIP, et le plateau d’affaires de Montpellier qui affiche complet avec 130 salariés. « Nous ne souhaitons pas développer des plateaux trop importants afin de préserver une qualité de services » explique Valérie Sasset, directrice générale. Ce nouveau plateau va servir de tête de pont dans la conquête de nouveaux clients, avec pour cible prioritaire les comptes nationaux et les marchés publics. Autre nouveauté majeure : le lancement d’une application pour mobile qui permet au voyage d’affaires de regrouper tous les itinéraires et caractéristiques de ses voyages dans un même « portefeuille », pour une efficacité accrue, notamment en cas d’incident, un vol retardé ou un surbooking

dans un hôtel… Pour autant, les PME/ PMI ne sont pas oubliées. En 2011, BCD Travel a lancé à l’intention des entreprises qui ont un budget voyages annuel inférieur à 500 000 € une solution baptisée « Book & Go », dont le fer de lance est un portail de réservations en ligne. « Nous mettons notre expertise, notre savoir-faire et notre capacité de négociations tarifaires à leurs services. Cela dit, nous ne sommes pas proactif sur cette cible, faute de ressources humaines suffisantes pour aller les démarcher. Aujourd’hui, les grandes entreprises représentent 90% de notre activité » complète Valérie Sasset, qui table sur une belle croissance de 20% en 2014. Avexia, les PME en ligne de mire Si BCD Travel s’intéresse aux grands comptes internationaux, Avexia Voyages préfère les PME (jusqu’à 3 500 personnes), non sans raison. L’agence est en effet née en 2008 de la cession par American Express Voyages de son activité comptes nationaux à plusieurs cadres, le géant préférant se concentrer sur les multinationales. Il aura toutefois fallu attendre plusieurs années avant que la structure capitalistique d’Avexia Voyages se stabilise. Dès la cession par American Express, le groupe familial italien Uvet Viaggi (qui pèse 2,2 milliards d’euros) avait pris 20% du capital, avant de monter à 60% en 2010. Il a finalement porté sa participation à 94% l’an dernier, le solde demeurant entre les mains du management. Cet apport d’argent frais a permis à Avexia Voyages d’investir en informatique et technologies de l’information et d’offrir des services innovants, tout en continuant à jouer la carte de la proximité, une nécessité sur ce marché des PME atomisé. Avexia doit en effet faire face tout autant à la concurrence de groupes internationaux comme Carlson Wagonlit Travel ou BCD Travel, que d’agences locales affiliées à des réseaux comme Selectour/Afat, Manor, Tourcom ou Havas Voyages. « Nous Avril / Mai 2014 | N°14 | 21


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Julien Chambert, directeur vente et conseil d’Avexia Voyages.

confiance à Avexia Voyages, qui s’appuie sur un portail de réservations performant ».

jouons la carte hybride, avec 110 collaborateurs répartis sur 9 agences pour un service de proximité et une relation clients de qualité. Nos plus gros plateaux ne dépassent pas une douzaine de personnes, à Montpellier, Lille, Poitiers ou à notre siège situé à Saint-Denis » explique Julien Chambert, directeur ventes & conseil. Et pour ses clients qui ont besoin d’une ouverture internationale, Avexia Voyages s’appuie sur le réseau d’agences partenaires d’American Express Voyages partout dans le monde. Cette stratégie a permis de séduire 1 800 entreprises, dont quelques grosses PME comme Euromaster ou Newrest et récemment l’UGAP (la centrale d’achat pour les collectivités), pour un volume d’affaires de 105 M€, stable depuis trois ans. Le coeur de l’offre d’Avexia Voyages demeure son portail en ligne. « Les réservations en ligne représentent 50% de l’activité, et même 80% pour le Top 100 de nos clients, avec une stratégie d’accompagnement des entreprises », ajoute Julien Chambert, qui insiste sur la continuité du service. « Toutes les questions sont traitées par la même équipe, y compris le service après-vente ». Des offres de services développées pour certaines avec des partenaires - complètent l’offre, sur des sujets aussi concrets que l’archivage électronique des factures, le reporting ou la gestion des notes de frais. Il faut y ajouter des solutions pour l’hôtellerie, 22 | N°14 | Avril / Mai 2014

les restaurants, les salles de réunion… « Nous avons été les premiers à proposer une solution pour réserver une voiture avec chauffeur (VTC) et nous travaillons sur le web conferencing, une offre de location de salles virtuelles qui sera disponible fin 2014 », se félicite Julien Chambert, qui n’oublie pas d’insister sur trois autres points qui font la spécificité d’Avexia Voyages: un cabinet de conseils intégré, une équipe dédiée aux loisirs qui organise les vacances

Egencia, la force des technologies A son lancement en 2000, Egencia faisait figure d’Ovni avec son portail de réservations en ligne innovant. Absorbée quatre ans plus tard par Expedia, la start-up française a donné son nom à l’activité voyage d’affaires du géant des voyages sur internet, déclinée aujourd’hui dans une soixantaine de pays. L’agence est peu diserte sur ses performances. « Nous sommes le troisième opérateur intégré sur le marché français et nous continuons à enregistrer une croissance à deux chiffres en nombre de transactions, en 2013 comme en ce début d’année », se contente de préciser Jérôme Fouque, vice-président et directeur général France. En revanche, Egencia affirme avoir convaincu 1 100 entreprises en France, aussi bien des PME que des groupes mondiaux comme PSA, Pepsi ou Unibail. Sans surprise, la technologie constitue un atout majeur, une technologie identique dans tous les pays qui répond aux besoins des multinationales, et de surcroît propre à Egencia. « Nous sommes

« Egencia bénéficie de sa maison mère Expédia pour développer des outils simples à utiliser ».

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« 1 800 PME font

personnelles des collaborateurs ; et un service pour la gestion des événements (séminaire, incentive…). « C’est rare chez les acteurs de notre taille et c’est clairement un avantage concurrentiel, même si les besoins des entreprises sont encore balbutiants », conclut Julien Chambert.

Jérôme Fouque, Vice-Président et DG d’Egencia France


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« Les comptes

Rémi Bouysset, directeur de Hogg Robinson France

maîtres de notre destin technologique, c’est essentiel ; par exemple dans l’internet mobile qui va révolutionner les habitudes. Les réservations sur mobile devraient représenter 20% de notre activité en 2015. Les voyageurs y sont de plus en plus familiers à titre personnel et les entreprises demandent des outils plus rapides, plus simples et plus intuitifs. 300 développeurs travaillent sur ce sujet dans le groupe », se félicite Jérôme Fouque. Pour autant, le patron refuse d’assimiler Egencia à un pure-player et rappelle que c’est d’abord une travel management company à part entière, où le service tient une place essentielle. Certes, les clients de l’agence réalisent 87% de leurs réservations online ! Mais Egencia emploie 414 personnes en France pour accompagner les entreprises, dont environ 200 conseillers voyages qui sont basés au siège de Paris-La Défense, à Lyon et surtout à Marseille, principal plateau d’affaires où travaille environ 150 personnes. Il faut y ajouter le plateau de Tourcoing ouvert en 2013 qui emploie déjà 40 salariés. Cette attention sur le service se matérialise notamment dans le lancement prochain d’une « intelligent service platform », à savoir la possibilité pour un conseiller d’identifier un voyageur dès son appel et d’accéder immédiatement à son

internationaux demeurent la cible principale de Hogg Robinson ». historique de déplacements. « C’est un levier de personnalisation, donc d’efficacité; une manière d’améliorer le service mais aussi la productivité » précise Jérôme Fouque. Autre nouveauté : l’application mobile Trip Navigator qui bénéficie de l’expertise du groupe Expedia et de ses marques, notamment Hotels.com. Cette application permet au voyageur de suivre son itinéraire étape par étape, mais aussi de réserver un hôtel à un tarif mobile exclusif, avec des rabais jusqu’à 50%. Elle répond à l’attente des entreprises soucieuses de réaliser des économies sur le poste hôtelier, tout en offrant une souplesse aux voyageurs, notamment les commerciaux qui réservent parfois en dernière minute. Début 2015, cette application permettra aussi de réserver un vol. HRG, un anglais à la conquête de la France Quinze ans après son arrivée en France, Hogg Robinson Group (HRG) reste discrète, même si son activité est loin d’être anecdotique. La filiale française du numéro un du voyage d’affaires en Grande-Bretagne (qui est présent dans plus de 120 pays) emploie environ 160 personnes, pour un volume d’affaires de l’ordre de 190 millions d’euros. Son portefeuille

de clients compte environ 80 entreprises ; bien souvent de grands comptes internationaux, la cible principale de HRG. Et parmi eux des fleurons de l’économie mondiale, comme GDF Suez ou Mars en Europe, séduits par une agence à talle humaine et par les services proposés depuis le siège de La Défense, mais aussi depuis les deux autres plateaux d’affaires, à Bourgoin-Jallieu et Strasbourg. L’outil de self booking tools, et l’accompagnement proposé par HRG pour inciter ses clients à y recourir, permet aujourd’hui d’afficher un taux de réservation online qui dépasse les 55%, au-delà des performances globales du marché français. Pour rester dans la course alors même que la concurrence sur les grands comptes est féroce et les appels d’offre donnent lieu à des affrontements épiques, HRG compte sur des compétences internes comme sa filiale Spendvision, acteur mondial de solutions de gestion de notes de frais. Mais l’agence travaille aussi sur de nouvelles offres susceptibles de faire la différence. Après le lancement en 2012 d’un outil de reporting développé en interne qui permet tout à la fois aux travel managers d’avoir une photographie de l’activité des derniers mois et de localiser instantanément les voyageurs partout dans le monde, pour une sécurité accrue, HRG compte beaucoup sur sa nouvelle application pour mobile qui, à défaut de permettre des réservations, se présente comme un outil d’aide aux voyageurs. Convaincu des synergies entre les deux métiers, l’agence met aussi un avant un département MICE particulièrement développé pour une structure de sa taille. Une quinzaine de personnes travaillent pour le département HRG Meetings, Groups & Events. De quoi séduire les entreprises de plus en plus nombreuses à vouloir intégrer le voyage d’affaires et le MICE, avec l’objectif de réaliser de nouvelles économies…n Avril / Mai 2014 | N°14 | 23


DESTINATION... SAN FRANCISCO

San Francisco, un vent de liberté Haut lieu des mouvements alternatifs, la ville californienne a conservé son atmosphère bohème et son ouverture d’esprit. Voilà qui explique aussi son dynamisme économique, symbolisé par la Silicon Valley voisine. Par Nicolas Langis

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out commença en 1938. Davis Packard et William Hewlett inventaient, dans un garage de la Silicon Valley, leur premier audio-oscillateur électronique. 76 ans plus tard, Hewlett Packard a fait des émules. D’Apple à Google en passant par Facebook, la plupart des géants des nouvelles technologies sont concentrés dans cette « vallée de tous les possibles » qui s’étire sur 400 kilomètres carrés, au sud de San Francisco. Son PIB équivaut à celui de… l’Irlande ! Plus de 60 000 Français sont aussi installés dans la région, dont de nombreux jeunes patrons. Ils trouvent ici un terreau fertile à leur créativité. En février, François Hollande est d’ailleurs venu inaugurer l’ «US French Tech Hub», un lieu d’accueil pour les startup françaises. De quoi doper encore un peu plus le trafic affaires entre la France et la belle californienne.

Déjà, les «frenchies» sont le troisième marché international de la ville, avec plus de 250 000 visiteurs (affaires et touristes) chaque année ! Hippies et Beat Génération Avec 850 000 habitants, San Francisco est une petite cité à l’échelle des EtatsUnis. Mais elle tient une place à part dans le pays. Terre d’immigration (avec le plus grand Chinatown d’Amérique), elle n’a pris son essor qu’au milieu du 19ème siècle avec la ruée vers l’or, avant d’être rasée de la carte par un tremblement de terre en 1906. Elle risque à tout moment de subir à nouveau la colère de la terre. Est-ce cette épée de Damoclès qui rend ses habi-

tants si philosophes ? Toujours est-il que c’est à «Frisco» que naquirent le mouvement hippie et la Beat Génération, que la communauté gay fit son premier coming-out. Tous ont insufflé un message de tolérance qui perdure encore aujourd’hui, dans la création artistique, dans les rapports humains et dans la qualité de vie. Les habitants adorent d’ailleurs organiser des barbecues le week-end dans les parcs, en partageant un vin de la Nappa Valley voisine… Hommes d’affaires et touristes plébiscitent cet état d’esprit, mas aussi la beauté de la ville, avec ses formes rebondies et ses rues en montagne russe qui descendent jusqu’aux gratte-ciel


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DESTINATION... SAN FRANCISCO

de Financial District. Du sommet des collines de Twin Peaks, la vue sur la baie fermée par le Golden Gate Bridge (2,7 kms de long) permet d’appréhender la topographie ; avant de s’enfoncer dans les quartiers historiques aux maisons victoriennes pour pénétrer l’âme de la ville, là où rôdent les fantômes de Jack Kerouac et Jimi Hendrix : Pacific Height et ses demeures cossues, Mission District aux accents hispaniques ou South of Market, nouveau paradis des noctambules… Si les cable cars, ces tramways brinquebalants qui dévalent les collines, sont

pris d’assaut, prenez votre courage à… deux pieds ! Mais attention : la balade est sportive tant les dénivelés sont vertigineux, comme sur California Street immortalisée par Steve Mac Queen dans le film Bullit. Boutiques-hôtels à la pelle A coup sûr, cette beauté fatale et cette philosophie de vie rejaillissent sur le succès économique de San Francisco. Depuis Paris, XL Airways et United Airlines ont mis en place depuis deux ans des vols directs pour répondre à la demande et concurrencer Air France. Alors que sur place, le centre de conventions Moscone Center s’offre un lifting à 56 millions de dollars ! De nouveaux boutique-hôtels en phase avec les aspirations européennes - comme Clift Hotel redésigné par Philippe Starck, Vertigo Hotel, Diva Hotel ou Zetta - renouvellent le parc de 33 000 chambres. Alors que l’offre culturelle ne cesse de s’enrichir, à l’image du Musée d’Art Moderne (SFMoma) actuellement fermé pour agrandissement ; comme pour mieux aborder un avenir qui semble radieux. Il est vrai que dans le sillage du Net, d’autres industries prennent le relais, notamment dans le domaine des biotechnologies où les Français sont éga-

lement à la pointe. Voilà la promesse de futurs échanges fructueux… Cette effervescence a permis à « Frisco » de passer la crise sans trop de casse même si, ne l’oublions pas, la Californie demeure le plus endetté des Etats d’Amérique… QUOI DE NEUF ? ■ Air France en A380. Depuis le 30 mars et jusqu’à fin octobre, la compagnie dessert San Francisco en A380 de 516 sièges: Première (9 sièges), Business (80) Premium Economy (38) sièges et Economy (389). A bord, les passagers bénéficient de six bars pour se dégourdir les jambes pendant le voyage.

www.airfrance.fr

Une dose d’affaires pour Cali Fun. Le réceptif propose un service de conciergerie baptisé «On spot». Destiné aux voyageurs d’affaires, il offre assistance, informations, démarches administratives, réservations de spectacles et événements sportifs, visites à la carte, adresses… moyennant l’achat d’une carte pour 65 $.

www.cali-fun.com

Les sciences accessibles. L’Exploratorium, le musée des sciences et de la perception humaine, a rouvert ses portes sur les Piers 15 et 17 (Embarcadero). Il propose plus de 150 installations et activités interactives et un point de vue inédit depuis le Bay Observatory.

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www.exploratorium.edu

Le Bay Bridge s’illumine. Moins célèbre que le Golden Gate, le Bay Bridge, « l’autre pont » de San Francisco scintille chaque soir de 25 000 LED, pour une sculpture de lumières conçue par l’artiste Leo Villareal. A découvrir depuis l’Embarcadero, au moins jusqu’en mars 2015.

www.thebaylights.org

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DESTINATION... SAN FRANCISCO

Alcatraz. Installé sur une île au cœur de la baie (20 mn de traversée), le plus célèbre pénitencier des Etats-Unis «accueillit» 1545 prisonniers de 1934 à 1963, dont Al Capone. On visite les sinistres cellules avec un excellent audio-guide bourré d’anecdotes ; et accompagné par le cri sinistre des mouettes qui ont colonisé l’île ! Réservation conseillée.

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www.alcatrazcruises.com

La Baie et le Golden Gate Bridge. Plutôt que la salle de sport de votre hôtel, louez un vélo (www.baycitybike. com) pour entretenir votre forme (environ 35 $ la journée). En une quinzaine de kilomètres, vous longerez la baie, traverserez le vertigineux Golden Gate avant de terminer votre course dans le village de Sausalito, fameux pour ses house-boats. Le retour à San Francisco peut se faire en ferry.

Fisherman’s Wharf. L’ancien quartier des pêcheurs (accessible par le cable-car depuis le centre) est devenu un parc de loisirs à ciel ouvert. On y va pour humer son ambiance maritime et déguster un sandwich au crabe, découvrir les bateaux historiques (navire à aube, goélette, trois-mâts…) le long de Hyde Street Pier et observer les otaries qui se dorent au soleil sur les pontons du Pier 39 !

www.waltdisney.org

Haight-Ashbury. C’est le quartier emblématique, celui des rues pentues et des hippies. Il en reste une ambiance décalée, notamment sur Haight Street bordée de boutiques underground qui attirent une jeunesse lookée. Les maisons victoriennes (les fameuses Painted Laides) bordant Alamo Square Park sont à deux pas. Idéal pour une pause, avec pour décor la plus célèbre vue de San Francisco…

■ Le Golden Gate Park. Ce parc urbain plus vaste que Central Park à New York vaut aussi pour ses musées : De Young Museum (arts primitifs, art contemporain américain) couvert d’une « peau de cuivre », conçu par les architectes Herzog et de Meuron; ou la California Academy of Sciences (www.calacademy.org), œuvre éco-durable de Renzo Piano, fameuse pour son planétarium et son exposition sur les tremblements de terre, avec simulation d’un séisme !

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Disney vaut le coup d’oeil. Aménagé dans un ancien bâtiment militaire du Parc Presidio, il raconte la success-story de l’inventeur de Mickey à coups de documents passionnants, de la création du personnage Oswald the Lucky Rabbit à la conception de Disneyworld.

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LES INCONTOURNABLES

Walt Disney Museum. Parmi les nombreux musées, celui consacré à Walt

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centre névralgique de la ville. Rénové il y a trois ans, l’hôtel propose 416 chambres à la décoration baroque où dominent les gris, rouges et mauves… On regrettera des salles de bain petites. Un restaurant italien (Scala), plusieurs salles de réunion, une jolie ballroom (300 p.) et un chatoyant roof top/bar (Starlight Room) complètent l’offre. Deux initiatives sympas : une dégustation de vins gratuite chaque soir, et le prêt de vélos… www.sirfrancisdrake.com ■ Nikko. Le groupe japonais propose 532 chambres dans ce gratte-ciel, près d’Union Square. Rénovées en 2012, les chambres de facture classique se déclinent en beige. On apprécie les salles de bain avec douche et baignoire, et les trois étages Imperial Club (internet gratuit, salon pour le petit déjeuner…). Salles de séminaires, club-lounge Feinstein’s (avec spectacles) parfait pour un cocktail, grand centre de fitness avec piscine mais à l’accès payant (20 $ par séjour). www.hotelnikkosf.com

Argonaut. Dans un entrepôt de 1907 de Fisherman’s Wharf, l’hôtel est excentré par rapport au Financial District (quelques minutes en taxi) mais permet de changer d’air. Parmi les 252 chambres, préférez celle offrant une vue sur la baie. Toutes jouent sur les clichés maritimes (boussoles, maquettes de bateau…) avec murs en brique et portes en acier pour certaines. Le Blue Mermaid Chowder House & Bar sert une cuisine à base de poissons et ■

L’ ESSENTIEL DE SAN FRANCISCO NOTRE SÉLÉCTION D’HÔTELS Sir Francis Drake Inaugurée en 1928, l’adresse cultive une ambiance «hauts plafonds, boiseries et moulures », à deux pas d’Union Square,


DESTINATION... SAN FRANCISCO

Zetta. Ouverte en février 2013 aux confins du quartier de South of Market, c’est l’adresse tendance. Cadres affairés et « hipsters » apprécient ses 116 chambres vastes et sobres déclinant une palette de gris et ses équipements : transfert de sa tablette sur la télé, wifi gratuit pour dix appareils… Restaurant Le Cavalier très fashion, avec banquettes en cuir et faux trophées empaillés aux murs. On aime aussi la salle de jeu avec billard, baby-foot, table de poing-pong…

www.johnsgrill.com

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John’s Grill. Au cœur du quartier animé d’Union Square, le restaurant séduira les amateurs de viandes, dans un cadre façon gangsters des années 30. Des images en noir et blanc de célébrités décorent les murs, comme un hommage au Faucon Maltais qui a pour toile de fond cette adresse mythique… ■

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crustacés dans un décor «vieux port ». Fitness center, plusieurs salles de réunions…. www.argonauthotel.com

CARNET PRATIQUE Où se renseigner ? www.onlyinsanfrancisco.fr. La ville est représentée en France par Aviareps : www.aviareps.com Accès : trois compagnies proposent des vols directs: Air France, United Airlines et XL Airways. Formalités : demande d’entrée aux Etats-Unis à remplir sur https://esta. cbp.dhs.gov avant le départ. Il faut également s’acquitter d’une taxe de 14 $, à régler sur internet. Décalage horaire : - 9 heures. Climat : doux toute l’année. Il pleut souvent en hiver et le brouillard n’est pas rare en été. Monnaie: le dollar américain vaut environ 0,75 €.

www.viceroyhotelgroup.com/en/zetta

www.morganshotelgroup.com

NOS BONNES ADRESSES Biscuit & Blues. Jazz et blues au programme de cette salle située près d’Union Square, idéale pour une soirée d’affaires (menus aux accents louisianais) ou une pause musicale autour d’un cocktail. www.biscuitsandblues.com

Capurro’s. Dans le quartier de Fisherman’s Wharf, un restaurant décontracté tenu par une famille italienne depuis 1946, qui propose une carte méditerranéenne où le poisson tient une place de choix. A privilégier pour le déjeuner.

POUR LE SHOPPING

www.capurros.com

■ Hayes Valley. Derrière le Civic Center, c’est le nouveau quartier à la mode. Les SDF qui squattaient ses rues arborées ont laissé place aux restaurants bios, aux boutiques de jeunes créateurs, aux

galeries d’art et aux magasins de déco, dans une ambiance «village». Comme Residents Apparel Gallery (541 Octavia Street), qui concentre designers spécialistes de la mode et de la déco. ■ Union Square et Market Street. Le quartier concentre les grands magasins (Macy’s, Bloomingdales…), les enseignes de luxe et les marques américaines dans le vent. Né à San Francisco, Levi’s a ouvert un flagship de 650 m2 sur Market Street (n° 815), où l’on peut même faire réaliser son jean sur mesure ! A deux pas, le centre commercial Westfield concentre plusieurs centaines d’enseignes, dont Abercrombie & Fitch et Superdry. www.westfield.com/sanfrancisco n

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■ Redwood Room. Ambiance glamour pour le bar Redwood Room du mythique Clift Hôtel, redesigné par Starck. On négocie un contrat autour d’un cocktail en s’extasiant devant le bar en bois, creusé dans un seul séquoia selon la légende !

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Four Seasons. Ambiance chic et raffinée pour l’hôtel installé sur Market Street, à deux pas du centre de conventions. 90 pièces d’art contemporain décorent les parties communes et les 277 chambres, à l’élégante sobre. Au-delà du service hors pair, on apprécie le restaurant MKT à l’ambiance urbaine chic (bois, cuir…) et le complexe sportif sous l’hôtel (fitness, piscine, spas…) accessible gratuitement. www.fourseasons.com

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EN DIRECT DE... LONDRES

Londres,

l’appel de la techno Mégalopole cosmopolite, palpitante capitale culturelle et centre financier mondial, Londres entend aussi s’imposer comme un hub digital d’envergure planétaire. De quoi rendre la ville encore plus attrayante… Par Adèle Dunois

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apitale et plus grande ville du Royaume-Uni, Londres s’étale sur une agglomération tentaculaire autour de laquelle gravitent, selon que l’on évoque le Grand Londres (Greater London) ou son aire urbaine (London Metropolitan Area), 8 à plus de 12 millions d’habitants. Historiquement, la ville s’est développée à partir de deux centres distincts : Westminster, cœur du pouvoir politique depuis le XIe siècle, et

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la City des marchands, tous deux sur la rive gauche de la Tamise. Aujourd’hui, elle présente une juxtaposition de quartiers aux caractères et aux ambiances contrastés, qu’arpentent inlassablement des visiteurs du monde entier, attirés par l’effervescence culturelle de la plus excentrique des capitales européennes mais aussi par un climat favorable aux affaires. Un lifting urbanistique La folle croissance économique des années 2000 s’est traduite par un lifting architectural spectaculaire. En témoignent les nouveaux gratte-ciel qui émaillent la City et The Shard, dont l’altière silhouette domine la rive sud de la Tamise du côté de Borough Market. Dans son sillage, c’est tout le quartier, autrefois populeux, qui se revitalise autour des industries créatives. En 2005, l’attribution des JO à Londres a aussi entraîné la transformation de la banlieue déshéritée de Stratford, où ont été construits la plupart des équipements sportifs. Londres est tournée vers les services, notamment financiers, et la capitale et sa zone urbaine élargie comptent pour un tiers du PIB du pays. Aux côtés de la vénérable City, où l’on peut encore apercevoir quelques chapeaux melon, un deuxième quartier d’affaires s’est développé à Canary Wharf tandis que des investisseurs chinois en

construisent un troisième, sur l’ancien Royal Albert Dock. Et malgré la crise de 2008, l’austérité et le durcissement de la politique d’immigration, la finance londonienne apparaît plus prospère que jamais. Pour l’avenir, la métropole mise aussi sur les nouvelles technologies et la recherche médicale. Une Tech City aux frontières mouvantes Fin 2010, le gouvernement britannique et la municipalité de Londres ont lancé le chantier de la Tech City dans le quartier des anciennes « tea houses » de l’East End, célèbre pour avoir abrité les aventures de Jack l’Eventreur. Les principales entreprises du numérique, de Facebook à Amazon en passant par Microsoft et Cisco, y ont pignon sur rue, des jeunes pousses réunies dans des incubateurs y phosphorent et Google y a créé son premier Google Campus. Signe de la révolution en marche, le rond-point d’Old Street a d’ailleurs été surnommé Silicon Roundabout ! Désormais, la Tech City s’étend jusqu’aux sites olympiques, reconvertis un à un, et pointe son nez à King’s Cross, au nord de St Pancras, où Google installera son nouveau siège pour le Royaume Uni à l’horizon 2016. C’est aussi dans ce coin encore populaire qu’ouvrira en 2015 le Creek Institute, dédié à la recherche médicale.


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EN DIRECT DE... LONDRES

Au cœur du West End, Picadilly Circus et ses enseignes lumineuses restent un point névralgique de la capitale.

TECHNOLOGY WEEK Du 16 au 20 juin prochains, Londres accueillera sa première Technology Week afin de présenter les avantages concurrentiels que la capitale britannique réserve aux investisseurs, entre facilités d’obtention de visas pour les entrepreneurs innovants, incitations fiscales et soutien financier aux start-up. .

Soho. Pubs, théâtres, galeries d’art et boutiques vintage : l’ancien quartier chaud est devenu tendance. Après le spectacle, dîner à Chinatown est un must.

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LES INCONTOURNABLES ■ Westminster. En bordure de la Tamise, le Parlement néogothique, Big Ben et l’abbaye de Westminster incarnent l’image même de Londres.

British Museum. Ses collections figurent parmi les plus importantes au monde. Audace toute britannique, l’atrium du musée est coiffé d’un toit de verre et d’acier signé Norman Foster.

■ Picadilly Circus. Ce fut le centre symbolique de l’Empire britannique.

Saatchi Gallery. A Chelsea, la Saatchi Gallery est l’une des meilleures galeries d’art contemporain de Londres. Pour découvrir les stars de demain.

L’East End. L’East End est LE nouveau quartier dans le coup, aimé des artistes et des créatifs tout en restant populaire.

■ Tate Modern. Une ancienne centrale électrique reconvertie accueille les collections d’art contemporain de la Tate ainsi que des expositions temporaires.

The Shard. Signée Renzo Piano, The Shard domine la rive sud de la Tamise, non loin de l’historique Tower Bridge. Visible de partout, elle a bouleversé les perspectives de la capitale…

Covent Garden. L’ancien marché couvert est devenu un épicentre de la vie nocturne londonienne : spectacles de rues, pubs et théâtres.

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EN DIRECT DE... LONDRES

QUOI DE NEUF ? Shangri-La at The Shard. L’arrivée de Shangri-La au sein de l’emblématique Shard est un événement : 202 chambres au luxe high-tech réparties entre les 34° et 52° étages de la tour.

Mondrian by Morgans Group. Le bâtiment des Sea Containers House, sur la rive sud de la Tamise, abritera ce nouvel opus « hip » signé du designer Tom Dixon. 359 chambres et suites.

L’ESSENTIEL DE LONDRES NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS The Savoy. Le mythique hôtel Savoy fête son 125° anniversaire en 2014. Récemment rénové, il exhale les fastes d’une époque révolue.

One Aldwych. A Covent Garden, un immeuble édouardien sert d’écrin à cet hôtel chic et glamour. Les chambres et suites offrent un cadre épuré et le vaste lobby bar de style Art déco attire une très jolie clientèle.

■ Edison Hotel. IInstallé dans une demeure de style géorgien du quartier de Fitzrovia, cette adresse conçue par Ian Shrager avec Marriott joue la simplicité étudiée dans les chambres. Son restaurant est une table en vue.

CARNET PRATIQUE Où se renseigner ? London & Partners www.londonandpartners.com Accès : les trains à grande vitesse Eurostar mettent Londres à 2h15 de Paris ; plusieurs aéroports, dont Heathrow mais aussi Gatwick et Londres City. Formalités : Carte d’identité Monnaie : la Livre Décalage horaire : - 1 heure

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■ The Boundary. Aménagé dans une imprimerie de l’East End par Sir Terence Coran, cet hôtel boutique propose une plongée au cœur du design du XXe siècle. Restaurant sur le toit-terrasse.

Sunborn London. La partie sud du parc olympique a rouvert au public en avril : jardins, fontaines et cours d’eau, sculpture géante d’Anish Kappor, centre aquatique signé Zaha Hadid…

NOS BONNES ADRESSES

Parc Olympique Queen Elizabeth. La partie sud du parc olympique a rouvert au public en avril : jardins, fontaines et cours d’eau, sculpture géante d’Anish Kappor, centre aquatique signé Zaha Hadid…

■ ■ The Georges Inn. Construit en 1676, The George est le seul ancien relais de poste à galerie qui ait survécu à Londres. Dans le quartier du Shard, ce pub invite à un voyage dans le temps.

Shakespeare Globe. Pour le 450° anniversaire de naissance du dramaturge, le Théâtre du Globe s’est offert une nouvelle salle construite selon des dessins du XVIIe siècle.

Acqua Shard & Hutong. Les étages du Shard accueillent deux tables aux décors sophistiqués et aux vues renversantes : cuisine chinoise revisitée pour Hutong, britannique contemporaine pour Acqua.

■ Koya Bar. Le restaurant en vogue Koya a donné naissance à Koya Bar, une authentique cantine japonaise. A tenter : un fish & chips façon tempura. ■ Tea Time at The Claridge’s. Bijou Art déco du quartier chic de Mayfair, c’est l’un des hôtels les plus en vue de Londres. Le high tea, rituel victorien, y est servi dans les règles de l’art.

POUR LE SHOPPING Fortnum & Mason. A Mayfair, un véritable symbole de la culture britannique pour les produits alimentaires de luxe, fournisseur officiel de nombreuses cours royales.

Harrod’s. Le plus grand et le plus chic des grands magasins de Londres, célèbre pour ses petits sacs verts barrés de lettres en or.

Old Spittafield Market. Artisanat, mode, antiquités, design, bars et restaurants, c’est l’un des marchés les plus en vue des Londoniens dans le coup. Se transforme en marché aux puces le dimanche matin.

CENTRE DE CONGRÈS ExCel. 100.000 m2 d’espaces modulables et le plus grand centre de conventions de la capitale, équipé d’un auditorium de 5000 places et d’une salle de réception pour 3000 personnes. n


COMMUNIQUÉ | LYRIA

NEWS AGENCES

TGV Lyria, plus qu’un voyage d’affaires Une nouvelle expérience de voyage entre la France et la Suisse 6h00. Charly, consultant en informatique, doit se rendre à Genève pour rencontrer un nouveau client. Levé à l’aube, le voilà parti pour une journée Business bien chargée.

presse offerte par le personnel de bord. Ordinateur branché, il optimise son temps de voyage et finalise la préparation de son rendez-vous.

6h40 : A son arrivée en Gare de Lyon, il constate qu’il dispose de quelques minutes avant le départ de son train. Il en profite pour se rendre au Lyriacorner du Montreux Jazz Café, où une hôtesse Lyria l’accueille et lui offre une collation dans une ambiance « lounge et funky ».

10h16 : Charly arrive en gare de Genève Cornavin, à quelques minutes à pied du centre d’affaires de la ville. Il se rend dans les locaux de son futur client, où il espère conclure son prochain contrat.

07h00 : Charly rejoint le quai où l’attend son TGV aux couleurs de Lyria à destination de Genève.

16h00 : Plus productive que prévue, la journée de travail de Charly à Genève touche à sa fin, avec un nouveau contrat en poche. Grâce à l’application mobile TGV Lyria, il consulte les horaires des prochains trains et modifie son e-billet Lyria Flex pour rentrer plus tôt à Paris.

07h02 : 5 minutes avant le départ de son TGV Lyria, il est accueilli en 1ère classe par un personnel dédié qui l’accompagnera tout au long de son voyage. Pas de check-in, pas d’attente, pas de stress : un luxe pour Charly !

© Philippe GROLLIER / Curius / Lyria SAS

Pendant ses 3 heures de voyage, Charly bénéficie du confort du service Lyriapremière. Pour son petit-déjeuner il choisit la formule salée avec jambon, reblochon, emmental et bœuf fumé. Il profite de cette pause pour lire la

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16h29 : C’est un TGV Euroduplex de dernière génération qui ramène Charly à Paris. Plus confortables, ces rames mises en place sur la ligne Paris-Genève en décembre 2013 proposent également plus de services aux passagers. Cette fois, Charly profite d’une collation sucrée avant de se reposer et lire quelques magazines distribués par le personnel. Au passage du chef de bord, il réserve un taxi pour faciliter son retour chez lui à Paris. 19h49 : Arrivé à Paris Gare de Lyon, Charly saute dans le taxi qui l’attendait. C’est détendu et satisfait de sa journée en Suisse qu’il rentre à la maison. Dans deux jours, il montera à nouveau à bord d’un TGV Lyria pour rencontrer un autre client. Direction Bâle cette fois.

Nouveautés TGV Lyria • L’offre Lyria FLEX : un billet 100 % échangeable et remboursable jusqu’à l’heure de départ du train et sans surcoût ; possibilité d’emprunter le TGV Lyria qui précède ou suit sa réservation initiale, sans formalité. • L’application mobile : disponible gratuitement en 3 langues (français, anglais et allemand) sur l’App Store et le Google Play Store. • Le Lyriacorner : un accueil dédié « lounge et funky » au cœur du tout premier Montreux Jazz Café français à Paris Gare de Lyon, pour les voyageurs de 1ère classe détenteurs d’un billet Lyria Flex, abonnement, ou tarif négocié daté du jour. Bientôt : • Nouvelle fréquence sur la relation Paris-Genève à partir du 25/08/14 : 1er départ de Paris à 6h11, pour une arrivée à Genève avant 9h30. En vente à partir du 25/05/14. Et toujours : Jusqu’à 22 A/R quotidiens entre la France et la Suisse, en direction de Genève, Bâle, Lausanne, Zurich… Informations : tgv-lyria.com/business Contact : business@lyria.com


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