Voyages d'Affaires #15

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ÉTÉ 2014

NEWS AGENCES

N°15

ISTANBUL LE GRAND BOOM

INTERVIEW

BUSINESS

TRANSPORTS

Soline de Montrémy, Air France/KLM

Les VTC prennent de la vitesse

Le train sur la voie des services


CAP SUR ...AU RADISSON BLU HOTEL PARIS BOULOGNE GRÂCE À SES SALLES DE SÉMINAIRE À LA LUMIÈRE DU JOUR ET SON ENVIRONNEMENT VERDOYANT AVEC SA VIGNE ET SES TERRASSES PRIVÉES

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Étude

© Fotolia

REGAIN D’OPTIMISME POUR LES DIRECTEURS FINANCIERS

Sommaire INTERVIEW Soline de Montrémy, directrice des ventes entreprises et agences d’Air France-Klm P. 4

TRANSPORT Le train sur la voie des services Alliances aériennes, quels avantages pour les voyageurs ?

P. 6 P. 12

TABLE RONDE La bonne affaire du low cost

P. 16

HEBERGEMENT Les hôtels économiques draguent les entreprises

P. 22

BUSINESS Les VTC prennent de la vitesse

P. 28

DESTINATIONS Le grand boom d’Istanbul Budapest, l’audace de la tradition

Malgré les progrès en termes de solutions technologiques et les réunions virtuelles, la plupart des décideurs restent convaincus que rien ne vaut une rencontre en face-à-face quand il s’agit de faire des affaires. Telle est la conclusion du Baromètre American Express/CFO Global Business Spending Monitor 2014. Pour l’occasion, CFO Research Services a interrogé 507 hauts dirigeants financiers de grandes entreprises mondiales dont le chiffre d’affaires dépasse les 500 millions de dollars. « Même les cadres financiers, traditionnellement soucieux de diminuer les dépenses discrétionnaires, identifient le voyage d’affaires comme un levier de croissance» note le Baromètre. L’étude prévoit ainsi la plus importante augmentation des déplacements professionnels depuis 2008 et le début de la crise, les entreprises cherchant à mener à bien leurs plans de croissance, y compris dans l’Hexagone pourtant à la traîne en termes de reprise. 67% des répondants français indiquent ainsi qu’ils ont l’intention de dépenser autant voire plus cette année pour ce poste, alors que 86% partagent le sentiment que les dépenses de voyages sont importantes ou essentielles à la réussite de leur entreprise. Pour autant, l’heure reste à l’optimisation des dépenses, via le renforcement des contrôles, l’amélioration des process de remboursement et l’optimisation des primes voyages des programmes de fidélité. Sans surprise, l’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient/Afrique constituent les trois régions prioritaires en termes de conquête commerciale pour les sociétés françaises dans les prochaines années.

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Supplément de Voyages & Stratégie numéro 179 Été, diffusé sur l’ensemble des abonnés. Réalisé par VOYAGES & STRATÉGIE : 136, rue Perronet - 92200 Neuilly-sur-Seine. Directeur de la publication : Hervé Josserand. Éditeur : Hervé Josserand. Rédacteur en chef : Thierry Beaurepère - tbeaurepere@gmail.com Rédactrice-Graphiste : Jennyfer Buzenac Coordination maquette et texte : Nadine Altmayer - nadine.altmayer@acta-media.com Rédaction : Stéphane Jaladis, Jean-Baptiste Héguy, Thierry Beaurepère, Philippe Charollois, Viktoria Varecza, Pascale Mougenot Marketing & partenariats : Laurence Piquemal Kühn - laurence.piquemalkuhn@acta-media.com Publicité - Eric Montaufray, Directeur Publicité France - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 49 Nicolas Cangi, Chef de Publicité - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 28 Anthony Ogor, Chef de Publicité - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 15 Commission paritaire : 0611K698

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ENTRETIEN

SOLINE DE MONTRÉMY

DIRECTRICE DES VENTES ENTREPRISES ET AGENCES D’AIR FRANCE-KLM

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« Une relation privilégiée entre Air France et les entreprises » La compagnie compte sur ses nouvelles classes Affaires et Première et sur sa politique commerciale personnalisée pour séduire des entreprises toujours plus rigoureuses quant à leurs budgets voyages. Quel est le poids des classes « avant » chez Air France ? Les classes Affaires et Première représentent environ 8 % de notre offre long courrier. 52 000 clients volent en Première chaque année et représentent 2% du chiffre d’affaires long courrier ; alors que la classe Affaires séduit 1,6 million de passagers - sur les 15 millions qui voyagent annuellement en long courrier - mais génère 1/3 des revenus. En moyen courrier, Air France a fait le choix de conserver une classe Affaires. Elle répond à une réelle demande, en particulier pour les clients en correspondance dans le cadre de notre politique de hub, qui souhaitent une même qualité de services tout au long de leur voyage. Comment la crise a-t-elle impacté votre activité ? Elle a durablement modifié le comportement des entreprises qui épluchent désormais leurs budgets voyages à la loupe. Toutes les entreprises sont concer4 | N°15 | Été 2014

« Nous constatons un retour à un équilibre, les entreprises reprennent en compte le confort des voyageurs ». nées. Nous constatons cependant aujourd’hui un retour chez certaines entreprises à une meilleure prise en compte du confort des voyageurs autour de la réflexion sur le stress, la fatigue liée aux voyages et l’efficacité des collaborateurs. C’est particulièrement vrai dans des secteurs comme la finance ou l’automobile, où les budgets voyages repartent à la hausse. Les entreprises ont compris qu’au-delà d’une politique voyage stricte

orientée uniquement sur le prix, il était aussi nécessaire de mettre en place une politique du voyageur. La notion de rapport qualité/prix est réelle, ce qui n’existait pas le cas au pire de la crise. Ainsi, certaines sociétés qui n’autorisaient les voyages en classe affaires qu’au-delà de 10 heures de vol, le permettent à nouveau à partir de 7h. Comment Air France s’adapte à ces évolutions ? Nous avons une relation commerciale forte avec les entreprises. Notre politique s’adapte à chaque profil avec des services communs pour toutes, et un degré de personnalisation importante en fonction de leurs volumes et du degré de partenariat. Une équipe dédiée de plus de 65 personnes, basées pour l’essentiel à Paris et Amsterdam, s’occupe ainsi des contrats multinationaux (négociations, animation, servicing), c’est à dire concernant plus de trois pays. Elle commercialise l’offre d’Air France, KLM, Delta et Alitalia. Ce sont des


ENTRETIEN comptes qui dépassent généralement les 5 millions d’euros par an. Plus d’une centaine de comptes sont gérées par ce service, avec une personnalisation de plus en plus pointue. Bien sûr, la négociation tarifaire est un sujet important mais ce n’est pas le seul, loin de là. Nous proposons une véritable politique d’accompagnement, avec une démarche proactive. Ces entreprises sont de véritables partenaires d’Air France et ont accès à des services spécifiques. Les voyageurs sont prioritaires à l’aéroport, bénéficient d’un siège garanti dans l’avion… Tous les mois, nous effectuons une revue de portefeuille. Nous n’attendons pas le dernier moment pour faire des propositions, ajuster un tarif, améliorer notre offre en fonction du développement de l’entreprise dans tel ou tel pays, de l’ouverture de nouvelles lignes... Nous échangeons de manière qualitative et proactive. A ce titre, nous déployons actuellement un système de reporting quantitatif et qualitatif déjà proposé par Delta aux EtatsUnis, baptisé Sky Partner Report, afin de valoriser nos services. Quelle est votre politique pour les PME/PMI ? Elles sont traitées localement, dans chaque pays, avec une segmentation en fonction du volume et de la complexité du compte. Nous avons développé à leur intention un outil online qui permet d’accéder à un contrat standard baptisé BlueBiz qui donne accès aux tarifs publics, des points de fidélisation pour l’entreprise et à des services. A chaque réservation, la société cumule des miles en parallèle de ceux que peut obtenir le voyageur à titre individuel dans le cadre de Flying Blue. Ces points peuvent ensuite être convertis en billets gratuits, toujours au titre de l’entreprise qui optimise ainsi son budget voyages. Nous proposons aussi une carte d’abonnement sur le court courrier, désormais élargie à l’ensemble des lignes européennes. Une centaine de destinations sont concernées, y compris les vols de Hop. Au-delà de services particuliers (modification et remboursement du billet sans condition, accès prioritaire, comptoirs spécifiques, miles

REVUE DE NOUVELLES CLASSES Affaires : fauteuil-lit totalement plat et horizontal (la version actuelle est légèrement inclinée par rapport au sol), d’une longueur de 196 cm, accès direct à l’allée (4 sièges par rangée), prise électrique, écran de 41 cm, casque audio réducteur de bruit… Première : quatre suites individuelles par avion, d’une superficie de 3m2, habillées d’un rideau ajustable. Lit de 2,01 m de long et 77 cm de large, écran de 61 cm, menus confectionnés par de grands chefs (Joël Robuchon, etc… ).

supplémentaires…), cette carte permet de bénéficier de 25 % à 35 % de réduction sur le plein tarif et s’amortit en moyenne en quatre allers-retours. Quelle est la place des agences de voyages dans cette relation entre Air France et les entreprises ? Il existe différents cas de figure. En général, les agences n’interviennent pas dans la négociation de l’accord commercial. Elles sont uniquement chargées de le mettre en place et de l’appliquer dans le cadre de la politique voyages de l’entreprise. Il arrive parfois que la négociation se fasse via l’agence de voyage dans ce cas elle est mandatée par la société ; c’est le cas pour certains organismes publics. Cela dit, de plus en plus d’entreprises ont recours à des consultants pour les aider dans la définition de la politique, leur négociation et le suivi/reporting. Un certain nombre de ces consultants sont des départements de grandes agences. Cela peut parfois compliquer la négociation commerciale en ajoutant un interlocuteur mais ces consultants connaissent nos produits, notre politique. Nous parlons le même langage. Quel est le bilan de votre classe Premium Economy lancée en 2009 ? Lorsque cette nouvelle classe a été lancée, nous pensions qu’elle séduirait d’abord les clients de la classe économique souhaitant voyager dans un meilleur confort. Au final, on y croise dans des proportions à peu près identiques des passagers loisirs et des voyageurs d’affaires. Les entreprises ont trouvé en ce produit un moyen de répondre à la crise et d’éviter de déclasser leurs collaborateurs jusqu’en classe économique. Elle est tombée à pic pour

faire face à la crise et représente environ 10% du chiffre d’affaires long courrier. Il est important de la positionner comme une classe économique améliorée pour ne pas faire de déçus. Ce n’est pas une « Affaire moins » c’est bien une « Economique Plus ». Justement, quelle est votre stratégie sur les classes Affaires et Première ? Avec le programme Best and Beyond, Air France a engagé une montée en gamme de son offre. Elle concerne 44 Boeing B777, qui constituent le cœur de la flotte long-courrier et vont être totalement réaménagés dans toutes les classes, d’ici mi 2016. Notre objectif est de concentrer notre offre sur les routes où le potentiel est le plus important, de manière à répondre au plus juste à la demande. En Premium Economy, nous améliorons les 1132 sièges coques. En classe affaires, 2 102 nouveaux sièges-lits vont être installés. Le premier vol avec ce nouveau produit s’est déroulé le 20 juin dernier, entre Paris et New York. Enfin, en Première, le premier vol équipé aura lieu fin septembre. Les premières lignes desservies seront Singapour/Jakarta, puis New York d’ici fin 2014. Air France a choisi d’installer quatre «suites» Première, dans 19 Boeing 777. Cette Première offrira le meilleur service sur l’axe transatlantique, qui représente 51% de notre trafic long courrier. À elles seules, New York, Los Angeles et Washington réalisent le tiers du trafic en première classe. Parallèlement, nous améliorons l’accueil au sol, dans les salons et dans les avions. Enfin, la décision de réaménager nos dix A380 a été prise mais le calendrier n’a pas encore été annoncé. n Propos recueillis par T.Beaurepère

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TRANSPORTS

Le train prend la voie des services Par Stéphane Jaladis

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Alors que le train s’impose chaque jour un peu plus face à l’avion, pour voyager en France mais aussi en Europe, la nouvelle concurrence pousse les opérateurs ferroviaires à soigner leurs services, en particulier en 1ère classe.

L

es compagnies ferroviaires européennes multiplient depuis quelques années une gamme de produits et services destinés aux voyageurs d’affaires. L’objectif est évidemment de capter et fidéliser cette clientèle entreprises à haute contribu-

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tion et de prendre des parts de marché à d’autres modes de transport, l’aérien et la voiture. Alors que les réseaux à grande vitesse continuent de croître en Europe et de s’interconnecter, le train à grande vitesse garde l’avantage sur les trajets de moins de trois heures, en pro-

posant des liaisons de centre à centre, en permettant d’embarquer (presque) jusqu’à la dernière minute et en offrant à bord du temps utile, pour travailler ou se reposer. Mieux : la plupart des opérateurs ont ou vont rénover leurs rames afin d’apporter encore davan-


tage de confort pendant le trajet. Voilà qui devrait satisfaire les entreprises, sensibles au confort de voyage mais aussi à l’existence de tarifications adaptées aux voyageurs d’affaires. La recherche d’une flexibilité maximale Outre la rapidité du voyage en train à grande vitesse, le voyageur d’affaires recherche d’abord la flexibilité parmi tous les services affichés par les compagnies ferroviaires. Cet élément est particulièrement apprécié quand une réunion est annulée, plus courte ou au contraire traîne en longueur. Des opérateurs comme Thalys et Lyria proposent des offres Flex, qui accordent des facilités d’échange pour modifier un billet, voire de remboursement. Elles permettent surtout d’embarquer dans le train d’avant ou d’après ou encore celui de son choix dans la journée sans supplément, avec le même billet. La

SNCF ne déroge pas à la règle avec son produit Flexi facilitant l’échange. Il est intégré dans son offre Pro, qui comprend également des guichets réservés en gare, l’accès aux salons Grand Voyageur et les services à distance via le mobile. La compagnie française est allée encore plus loin avec la création de l’Espace Pro 1ère, aujourd’hui proposé entre Paris et Aix, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Rennes, Strasbourg... Les passagers voyageant au tarif Pro en semaine et aux heures de pointe bénéficient ainsi d’un wagon réservé pour travailler dans le calme, d’un embarquement personnalisé, de journaux gratuits, d’une boisson d’accueil et de la restauration à la place (cette dernière prestation optionnelle est payante). Plus ancien, l’abonnement Fréquence est l’autre produit dédié à la clientèle professionnelle. Amorti en 6 ou 8 allers-retours selon la SNCF, cet abonnement (3 mois, 6 mois ou 1 an) permet de bénéficier de 50% de réduction sur le tarif Pro, que cela soit en 1ère ou en 2ème, mais aussi des possibilités d’échange et surtout l’utilisation de l’Espace Pro 1ère pour ceux voyageant dans cette classe. Plus globalement, chaque opérateur dispose de son offre propre. Eurostar propose une gamme en trois classes :

Thalys a conçu pour les petits groupes de quatre passagers affaires voyageant ensemble «Le Salon», un espace de travail au calme spécialement aménagé (avec une véritable table de réunion !) situé à l’avant de chaque rame. Outre l’aspect confidentialité, ce business-lounge sur rails apporte aux voyageurs tous les services classiques proposés dans la classe Comfort 1 comme le wifi, les prises électriques, la presse multilingue, la réservation d’un taxi à l’arrivée, et bien sûr la restauration à la place. Filant à 300km/h, Le Salon séduit les entreprises qui souhaitent optimiser le temps de voyage de leurs collaborateurs entre Paris, Bruxelles, Amsterdam, Cologne... Fini la sieste dans le train !

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UN SALON PRIVÉ, À 300 KM/H !

Thalys

©Thalys

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TRANSPORTS

Standard, Standard Premier et Business Premier. Ce dernier niveau apporte la flexibilité la plus large aux voyageurs d’affaires, ainsi que l’accès aux salons du transporteur, l’embarquement garanti, le wifi gratuit à bord tout comme les journaux et magazines... Le voya ge dans les deux classes supérieures est, là aussi, accompli dans une voiture dédiée garantissant aux passagers l’environnement le plus propice au travail. Elle facilite aussi le déroulement du service, notamment pour la restauration qui est différenciée, plus légère en Standard Premier. Pour sa part, Thalys propose deux classes de voyage, Comfort 2 et Comfort 1. Cette dernière inclut le wifi, les journaux et la restauration. La compagnie propose également aux entreprises de souscrire à des offres spéciales (avec réductions automatiques, accès à tous les trains de la journée, échange et remboursement...) en fonction de leur consommation, via des paliers fixés à 15 000€ et 30 000€ de billets dans l’année. Enfin, aux voyageurs effectuant beaucoup de trajets entre Paris et Bruxelles notamment, Thalys dédie l’abonnement ThePass avec deux niveaux : Premium pour ceux qui ont une forte consommation hebdomadaire et Business pour ceux qui se déplacent sur un rythme mensuel. La révolution du ticketless Dans le sillage de l’aérien, toutes les compagnies ferroviaires ont investi dans la technologie, et notamment dans les outils connectés. Chacune Été 2014 | N°15 | 7


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TRANSPORTS

possède son application mobile qui donne accès à une gamme de services pour réserver, consulter son dossier à distance, être prévenu en cas de situation perturbée ou d’annulation de son train, connaître les horaires, disposer de justificatifs de voyage, consulter son solde de miles (par exemple pour le programme de fidélisation TheCard chez Eurostar). L’application de cette dernière, comme celle de Thalys et de la SNCF, permet surtout de voyager sans billet, le voyageur recevant sur son écran un «mobile ticket» (M-billet) ou e-billet sous forme d’un code barre, qu’il suffit de présenter au contrôleur. La SNCF propose cette innovation technologique sur les principaux axes empruntés par la clientèle affaires, entre Paris et Milan, Lyon, Marseille, Nevers, Avignon, Lille, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Nantes et Rennes... En Italie, Trenitalia et son concurrent Nuevo Trasporto Viaggiatori Lyria

Maps dans le cadre de l’application « Google Transit ». Le passager peut y afficher les horaires des trains puis basculer sur le site Internet de la compagnie pour réserver. L’opérateur franco-suisse Lyria est le dernier en date à avoir lancé son application, qui permet de gérer ses déplacements pro, le programme de fidélité Voyageurs et ses e-billets. Ces applications mobiles sont régulièrement enrichies de nouvelles options. Avant une possible généralisation, Thalys vient ainsi de tester en Comfort 1 auprès de ses clients Platinium et Platinium+ la réservation du menu et le téléchargement d’un journal, d’un magazine ou d’une BD, petit clin d’oeil à l’école belge de bande dessinée…

Thalys

©Thalys

(NTV dont la SNCF est actionnaire) permettent également de voyager « Ticketless ». Pour l’Allemagne, après les lignes internationales, le billet électronique est désormais disponible entre deux villes allemandes grâce à l’outil RailClient déployé par la Deutsche Bahn. Le système convient tout particulièrement aux voyageurs professionnels en provenance de Paris qui ont une correspondance en Allemagne. Ils peuvent voyager avec un unique billet dématérialisé, sous la forme d’un code barre imprimé sur un document Pdf ou d’un flashcode sur leur smartphone. Deutsche Bahn s’est aussi associée avec Google

Les petits plats dans les grands Voyager en 1ère classe (ou affaires) permet de bénéficier d’un service de restauration à la place gratuit (sauf pour l’Espace Pro de la SNCF), bien pratique pour les arrivées tardives dans une gare. La prestation est adaptée en fonction de l’heure de voyage dans la journée, Eurostar proposant même un Afternoon Tea ! Les menus sont multiples, afin de correspondre au goût des différentes nationalités à bord (avec toujours une offre végétarienne), mais aussi aux saisons. A l’instar des classes affaires des compagnies aériennes, ces menus sont parfois concoctés par de grands cuisiniers étoilés. Depuis 2012, Eurostar collabore ainsi avec le chef Raymond Blanc qui élabore une cuisine d’inspiration familiale mettant en valeur les produits de saison, disponibles en Business Premier et Standard Premier. Une façon agréable de passer le temps entre le Vieux Continent et la «perfide Albion». Le voyage connecté Avant de monter dans le train, la SNCF déploie gracieusement le wifi dans les 128 plus grandes gares de France d’ici fin 2015. Pour bénéficier de ce service, le voyageur doit visionner un spot publicitaire avant d’accéder au portail de connexion, identique dans l’ensemble des gares connectées. Une quarantaine de gares dont Lille-Flandres et Avignon TGV, qui ont été les premières à tester le système, doivent être équipées dès juin.

©Lyria

La SNCF déploie grâcieusement le wifi dans les 128 plus grandes gares de France d’ici 2015 8 | N°15 | Été 2014


COMMUNIQUÉ | LYRIA

NEWS AGENCES

TGV Lyria, plus qu’un voyage d’affaires Une nouvelle expérience de voyage entre la France et la Suisse 6h00. Charly, consultant en informatique, doit se rendre à Genève pour rencontrer un nouveau client. Levé à l’aube, le voilà parti pour une journée Business bien chargée.

presse offerte par le personnel de bord. Ordinateur branché, il optimise son temps de voyage et finalise la préparation de son rendez-vous.

6h40 : A son arrivée en Gare de Lyon, il constate qu’il dispose de quelques minutes avant le départ de son train. Il en profite pour se rendre au Lyriacorner du Montreux Jazz Café, où une hôtesse Lyria l’accueille et lui offre une collation dans une ambiance « lounge et funky ».

10h16 : Charly arrive en gare de Genève Cornavin, à quelques minutes à pied du centre d’affaires de la ville. Il se rend dans les locaux de son futur client, où il espère conclure son prochain contrat.

07h00 : Charly rejoint le quai où l’attend son TGV aux couleurs de Lyria à destination de Genève.

16h00 : Plus productive que prévue, la journée de travail de Charly à Genève touche à sa fin, avec un nouveau contrat en poche. Grâce à l’application mobile TGV Lyria, il consulte les horaires des prochains trains et modifie son e-billet Lyria Flex pour rentrer plus tôt à Paris.

07h02 : 5 minutes avant le départ de son TGV Lyria, il est accueilli en 1ère classe par un personnel dédié qui l’accompagnera tout au long de son voyage. Pas de check-in, pas d’attente, pas de stress : un luxe pour Charly !

© Philippe GROLLIER / Curius / Lyria SAS

Pendant ses 3 heures de voyage, Charly bénéficie du confort du service Lyriapremière. Pour son petit-déjeuner il choisit la formule salée avec jambon, reblochon, emmental et bœuf fumé. Il profite de cette pause pour lire la

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16h29 : C’est un TGV Euroduplex de dernière génération qui ramène Charly à Paris. Plus confortables, ces rames mises en place sur la ligne Paris-Genève en décembre 2013 proposent également plus de services aux passagers. Cette fois, Charly profite d’une collation sucrée avant de se reposer et lire quelques magazines distribués par le personnel. Au passage du chef de bord, il réserve un taxi pour faciliter son retour chez lui à Paris. 19h49 : Arrivé à Paris Gare de Lyon, Charly saute dans le taxi qui l’attendait. C’est détendu et satisfait de sa journée en Suisse qu’il rentre à la maison. Dans deux jours, il montera à nouveau à bord d’un TGV Lyria pour rencontrer un autre client. Direction Bâle cette fois.

Nouveautés TGV Lyria • L’offre Lyria FLEX : un billet 100 % échangeable et remboursable jusqu’à l’heure de départ du train et sans surcoût ; possibilité d’emprunter le TGV Lyria qui précède ou suit sa réservation initiale, sans formalité. • L’application mobile : disponible gratuitement en 3 langues (français, anglais et allemand) sur l’App Store et le Google Play Store. • Le Lyriacorner : un accueil dédié « lounge et funky » au cœur du tout premier Montreux Jazz Café français à Paris Gare de Lyon, pour les voyageurs de 1ère classe détenteurs d’un billet Lyria Flex, abonnement, ou tarif négocié daté du jour. Bientôt : • Nouvelle fréquence sur la relation Paris-Genève à partir du 25/08/14 : 1er départ de Paris à 6h11, pour une arrivée à Genève avant 9h30. En vente à partir du 25/05/14. Et toujours : Jusqu’à 22 A/R quotidiens entre la France et la Suisse, en direction de Genève, Bâle, Lausanne, Zurich… Informations : tgv-lyria.com/business Contact : business@lyria.com


TRANSPORTS

QUESTIONS À… Alain Barbey, DG de Lyria « LES VOYAGEURS D’AFFAIRES SONT L’UNE DE NOS PRIORITÉS »

Quelle place accordez-vous à la clientèle affaires ?

©DR

Pour les voyageurs qui souhaitent rester connecté pendant leur trajet en train, le wifi commence aussi à se faire une place dans les rames. Compte tenu du coût d’installation et d’exploitation, ce service n’est toutefois inclus dans le prix du billet qu’en Business Premier sur Eurostar et en Comfort 1 sur Thalys. Le wifi est payant en Comfort 2, sauf pour les passagers utilisant des tarifs Semi-Flex, B2B et Thalys ThePass. La SNCF n’a pour sa part équipé que son réseau TGV Est européen, où elle propose une offre payante à régler directement en ligne ou au bar de la rame.

C’est l’une de nos priorités en 2014 et, plus particulièrement, sur ParisGenève et Paris-Zurich qui sont les dessertes à dominante « affaires » de notre réseau. Nous proposons de nouveaux services, avec tout d’abord les salons comme le Lyriacorner aménagé dans les gares de Zurich, Genève-Cornavin et, depuis peu, à Paris-Lyon, au sein du Montreux Jazz Café. Les passagers de 1ère classe munis d’un billet Lyria Flex se voient offrir une collation et l’accès au wi-fi. La gare de Bâle sera équipée en 2015.

©Thalys

Qu’apporte votre nouvelle application mobile ?

Du lounge aux véritables bureaux en gare Les voyageurs professionnels titulaires de billet de 1ère classe ont la possibilité d’utiliser les salons dédiés, Grand Voyageur dans les principales gares SNCF, lounges Eurostar à Londres Saint-Pancras, Bruxelles-Midi et Paris-Nord, Thalys Lounges à Bruxelles et Cologne... Pour sa part, Lyria joue la convivialité en gare de Paris-Lyon, avec un Lyriacorner installé dans le Montreux Jazz Café situé du Train Bleu, le célèbre restaurant de la gare. La compagnie franco-suisse va plus loin avec la création de Businesspoint, véritable

Elle permet aux voyageurs professionnels de gérer et faciliter leurs déplacements, et leur apporte une véritable reconnaissance. Concernant ce dernier point, Lyria envisage d’ailleurs de créer son propre programme de fidélité, car nous utilisons actuellement celui de la SNCF, Voyageur. Cette application est aussi importante pour nous car elle nous apporte une meilleure connaissance de nos clients, et de leur façon de se déplacer.

Quels sont vos projets pour accroître le confort à bord ?

Nous travaillons d’abord sur la restauration, qui est incluse dans le prix du billet en 1re classe, au travers d’améliorations régulières apportées aux trois menus proposés quotidiennement, qui sont modifiés chaque trimestre. Lyria doit coller aux goûts particuliers de ses deux clientèles principales, françaises et suisses, mais aussi à ceux de nos autres passagers internationaux. Surtout, nous avons lancé un vaste chantier avec la rénovation de nos 19 rames qui s’échelonnera jusqu’à fin 2015. Cela permettra de proposer des sièges plus confortables, des prises électriques en 1re et 2e classe et des espaces bagages agrandis. Chaque rame arborera nos propres couleurs, pour renforcer notre visibilité et notre notoriété. Le wifi à bord n’est en revanche pas prévu avant 2015. Tout dépendra des avancées de la SNCF, notre co-actionnaire, sur le sujet…

©Delphine Benôit - Roux

centre d’affaires avec espaces de travail et salles de réunion à louer par les entreprises pour quelques heures ou la journée (à Montreux et Berne). En France, c’est à Regus, le spécialiste de la location de bureaux équipés de courte durée, qu’est revenu le soin de créer ce type de centres d’affaires (de 300 à 1500m2), pour l’heure dans six gares hexagonales : Le Mans, Bordeaux, Amiens, Nancy, Lille Flandres et Paris Nord. 10 | N°15 | Été 2014

Ces offres et services étoffés sont certes un moyen de conserver la clientèle affaires en période de crise, avec la possibilité pour les voyageurs de travailler pendant leur voyage (ce que ne permet que partiellement les compagnies aériennes). Mais les transporteurs ferroviaires en font aussi des outils de fidélisation des passagers business, alors que la concurrence va s’accentuer dans les prochaines années avec l’arrivée de nouveaux opérateurs sur certains axes internationaux…n


La seule offre média complète sur le marché du MICE > Trois magazines diffusés ensemble pour proposer des contenus spécifiques et approfondis sur chaque métier du MICE 4 Voyage & Stratégie pour le Tourisme d’Affaires international 4 Voyage d’Affaires pour les déplacements d’affaires 4 Évènements & Conventions pour l’évènementiel en France Supplément

AVRIL / MAI 2014

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N°14

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AGENCES Les challengers en embuscade

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TRANSPORTS

Alliances aériennes Quels avantages pour les voyageurs ? Par Jean-Baptiste Héguy

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réées à l’origine pour contourner les réglementations nationales limitant les rachats de compagnies entres elles, les alliances ont pris leur essor quand il a été nécessaire pour les transporteurs de trouver des sources d’économies. Ces alliances insistent néanmoins sur les avantages qu’elles apportent aux passagers, notamment aux voyageurs d’affaires. Argument fondé ou simple stratégie marketing ? Star Alliance montre la voie Le 14 mai 1997, la toute première des alliances aériennes, Star Alliance, voyait le jour, réunie autour d’Air Canada, Lufthansa, United Airlines et Thaï Airways. La plus ancienne et la plus grande des trois alliances aériennes toujours en activité compte désormais pas moins de 26 membres ! Avec ses deux concurrentes, Skyteam (réunie autour d’Air France-KLM et Delta) et Oneworld (dont les pionniers sont British Airways, Iberia et American Airlines), ces trois groupements représentaient déjà en 12 | N°15 | Été 2014

2010, selon des chiffres de l’IATA (Association Internationale du Transport Aérien), près de 70% du trafic aérien mondial, et cette part ne fait qu’augmenter. Le premier avantage mis en avant par ces alliances est l’accroissement du réseau disponible, avec une démultiplication des destinations proposées aux voyageurs. Cette possibilité est offerte par le jeu des partages de codes. Les compagnies qui n’opèrent pas une liaison aérienne peuvent apposer leur code sur la ligne d’un transporteur partenaire et la commercialiser auprès de leurs clients ; ou, quand la liaison n’est pas directe, se partager l’exploitation des différents segments du voyage, tout en mettant leur code sur l’ensemble de la ligne ; comme par exemple pour un Paris/Sydney via Singapour. La fidélité en modèle… « La conséquence directe de cette organisation est la réciprocité des programmes de fidélisation » explique Patrick Malval, directeur général France de British Airways et porte-parole de l’alliance Oneworld.

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Depuis leur apparition il y a 17 ans, les alliances ont redessiné le ciel mondial. Certes dans l’intérêt des voyageurs, mais aussi dans le souci d’améliorer les performances économiques des compagnies.

C’est à dire qu’un voyageur adhérent à un programme de fidélisation de n’importe quelle compagnie membre d’une alliance pourra cumuler des miles sur ce programme à chaque fois qu’il voyagera sur une autre compagnie de l’alliance. C’est le véritable « nerf de la guerre » des alliances et de leurs principales compagnies membres, même si elles restent évidemment discrètes sur le nombre exact de leurs adhérents cumu-


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Portes ouvertes dans les salons Parallèlement à la réciprocité des programmes de fidélisation, un autre des avantages des alliances aériennes est de proposer un accès démultiplié aux salons dans les aéroports pour les passagers voyageant en classes affaires et Première. « Le salon Cathay Pacific à Roissy CDG, qui a ouvert ses portes en 2012 entre les terminaux 2A et 2C, est ainsi accessible à tous les passagers des compagnies Oneworld » précise Patrick Malval. Il en est de même pour le salon Air France du terminal 2E de Roissy CDG pour les compagnies de Skyteam, ou du salon Star Alliance situé au Terminal 1. Pour les compagnies, le fait de partager les salons permet de mutualiser les coûts et d’offrir un meilleur service aux passagers, tout en évitant les contraintes liées au manque d’espace dans les aéroports pour les construire. « Sur le réseau Star Alliance, nous offrons un voyage simplifié avec, notamment, l’enregistrement unique dès le premier aéroport de départ, l’accès à plus de 1 000 salons pour les passagers voyageant en Classe Affaires ou en Première Classe ainsi que les membres au statut Star Alliance Gold » se félicite Markus Ruediger, porte-parole de Star Alliance.

Voyages autour du monde Par le biais des accords interlignes conclus entre leurs membres, les alliances aériennes proposent aussi des « pass » intégrant des programmes de vols très élaborés, comme des tours du monde, ou des pass régionaux incluant telle ou telle partie du globe. « Nos clients, notamment les voyageurs d’affaires, ont des itinéraires de plus en plus complexes » explique Patrick Malval. Chez Oneworld, onze Visit Pass sont ainsi disponibles, en

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lés. Le seul programme Flying Blue d’Air France comptait plus de 19 millions de membres en octobre 2013. Pour une alliance de la taille de Oneworld, il y aurait au total près de 130 millions d’adhérents au programme de fidélité !!!

La course à la taille Au-delà de ces services équivalents, existe-t-il une différence de philosophie entre les trois grands groupements aériens mondiaux ? Le plus ancien et le plus important, Star Alliance, n’a jamais caché sa volonté de couvrir un réseau le plus universel possible, même si l’alliance déplore encore quelques « zones blanches ». Elle recherche des membres en Amérique du Sud et devrait, grâce à la finalisation de l’adhésion d’Air India en juillet (voir notre encadré) combler

Afrique, Asie, Moyen-Orient, Asie, Japon, etc. Chez Skyteam, même type de produits régionaux avec en plus un « Go Round the World » qu’il est possible de construire soi-même en intégrant de 3 à 15 escales. Star Alliance propose pour sa part un Tour du Monde et aussi un tour du Pacifique, avec un choix de plus de 85 destinations dans 25 pays ! « Au-delà de leur aspect simple et pratique, les pass régionaux ou mondiaux des alliances aériennes présentent aussi un avantage tarifaire important pour les passagers,

Le premier avantage des alliances est une démultiplication des destinations proposées aux voyageurs, notamment par le jeu des partages de codes.

un manque. Skyteam et Oneworld sont moins engagées dans une « course à l’universalité » et s’appuient sur une association de membres fondateurs constituant un premier cercle et de membres associés. « Nous avons toujours privilégié la qualité à la quantité » assure Patrick Malval. « La meilleure alliance n’est pas forcément la plus grosse. Ce qui est important, c’est notre capacité à travailler les uns avec les autres au bénéfice des passagers ». Néanmoins, Oneworld, qui a déjà dans son giron la compagnie de Hong Kong Cathay Pacific, reconnaît qu’elle est encore insuffisamment présente en Chine. Du côté de Skyteam, Été 2014 | N°15 | 13

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avec des économies de 25 à 30% comparées à des itinéraires équivalents qui seraient conçus en mettant bout à bout des vols de compagnies hors alliance» poursuit Patrick Malval.


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Trois alliances se partagent le ciel

STAR ALLIANCE Date de création : 14 mai 1997 Membres : 26 - Adria Airways, Aegean Airlines, Air Canada, Air China, Air New Zealand, ANA, Asiana Airlines, Austrian, Avianca, Brussels Airlines, Copa Airlines, Croatia Airlines, Egyptair, Ethiopian Airlines, Eva Air, LOT, Lufthansa, SAS, Shenzhen Airlines, Singapore Airlines, South African Airways, Swiss, TAP Portugal, THAI Airways, Turkish Airlines, United Airlines. Prochaine adhésion : Air India (en juillet), Garuda Indonesia Nombre de passagers par an : 637,6 millions Destinations : 1269 aéroports dans 193 pays Aéroports desservis : 1269 Nombre de salons : plus de 1000

c’est vers le Brésil et l’Inde que se portent les regards. « Des accords bilatéraux existent déjà entre plusieurs membres de l’alliance et la compagnie low-cost brésilienne GOL, donnant accès à 60 destinations au Brésil» explique Chris Karanja, porte-parole de l’alliance Skyteam. « Concernant l’Inde, nous travaillons sur des développements qui pourraient intervenir plus tard ».

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Des entorses à la règle… Si les membres des alliances tentent, par souci de cohérence, de privilégier les accords entre eux, certaines compagnies continuent néanmoins de conserver des accords de partage de codes avec d’autres transporteurs hors alliance. Comme le disait malicieusement il y a quelques années un dirigeant d’une grande compagnie américaine : « Ce n’est pas parce qu’on est marié, que l’on ne peut pas coucher à droite à gauche ! ». Le partage de codes historique entre Austrian Airlines (Star Alliance) et Air France (Skyteam) sur la 14 | N°15 | Été 2014

SKYTEAM Date de création : 22 juin 2000 Membres : 20 - Aeroflot, Aerolineas Argentinas, Aeromexico, Air Europa, Air France, Alitalia, China Airlines, China Eastern, China Southern, Czech Airlines (CSA), Delta Airlines, Garuda Indonesia, Kenya Airways, KLM, Korean Air, Middle East Airlines, Saudia, TAROM, Vietnam Airlines, Xiamen Airlines. Nombre de passagers par an : 588 millions Destinations : 1064 aéroports dans 178 pays Nombre de salons : 564

ONEWORLD Date de création : 1er février 1999. Membres : 16 - Air Berlin, American Airlines, British Airways, Cathay Pacific, Finnair, Iberia, Japan Airlines, LAN, Malaysia Airlines, Qantas, Qatar Airways, Royal Jordanian, SriLankan Airlines, S7 Airlines, TAM, US Airways - et 30 compagnies affiliées. Nombre de passagers par an : 500 millions Destinations : près de 1000 aéroports dans plus de 150 pays Nombre de salons : 600 ligne Paris-Vienne en est un excellent exemple et a fait longtemps tiquer Lufthansa, qui n’a plus l’air de vouloir le remettre en cause depuis qu’elle a racheté Austrian en 2009. Ou Au grès des rachats… quand la raison financière l’emporte ! De Des changements brutaux d’alliance son côté, Japan Airlines a poursuivi son peuvent aussi intervenir lors de rapartenariat avec Air France au départ de chats entre compagnies. C’est ce qui Paris, malgré son entrée dans l’alliance s’est passé lors de la fusion entre AmeOneworld. rican Airlines et US Airways le 14 féCes exceptions à la règle peuvent quelvrier 2013, alors même que cette derquefois générer des confusions. Sur nière était membre de Star Alliance certains forums internet de voyage, on depuis 2004. Elle a rejoint l’alliance peut ainsi lire : «Si je décide de prendre Oneworld d’American Airlines. Ces le vol Paris/Vienne, aurais-je des miles éventuels revirements, qui peuvent Flying Blue (ndlr : programme de fine pas être toujours très compréhendélisation d’Air France) ou Miles and sibles pour les passagers (même fréMore (ndlr : programme de fidélisation quents) rappellent que les alliances, d’Austrian et Lufthansa) ? ». Même si même si elles ont tendance à être de les compagnies affirment que leurs plus en plus intégrées, demeurent passagers, notamment les voyageurs des structures légères et ne pourront d’affaires, sont au fait de ces subtilités, il jamais primer sur l’intérêt des compasemble que cela ne soit pas si clair pour gnies aériennes elles mêmes. tout le monde. «Mais il ne faut pas croire que les


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Les compagnies du golfe en ordre dispersé Les compagnies du golfe, longtemps mises à l’index de ces alliances, n’ont eu de cesse de les critiquer jusqu’à récemment, en particulier Emirates. Stratégiquement positionnée dans une région du monde centrale, le transporteur de Dubaï a axé son développement sur la croissance de son hub, en travaillant sur les temps de correspondance et en commandant de plus en plus d’avions, sans vouloir intégrer d’alliance. A moins qu’aucune alliance n’ait voulu d’elle… Longtemps, ses voisines régionales immédiates, Etihad et Qatar Airways, ont suivi cette stratégie en faisant croître leurs hubs respectifs d’Abu Dhabi et Doha et en privilégiant les accords bilatéraux. Néanmoins, leur stratégie évolue. Etihad Airways et Air France-KLM ont ainsi signé en octobre 2012 un accord historique de partage de codes sur une partie de leurs deux réseaux ; accord renforcé à l’été 2013 sur les liaisons vers l’Afrique, l’Australie, l’Asie et l’Europe. De là à ce que la compagnie d’Abu Dhabi se décide à sauter le pas et intègre l’alliance Skyteam, il n’y a qu’un vol…. Un vol que Qatar Airways a franchi puisqu’elle a intégré Oneworld le 30 octobre 2013. « Nous n’avons jamais dit que nous étions anti-alliance. C’est simplement que nous sommes arrivés à un nouveau stade de notre développement », explique Eric Didier, directeur général France de Qatar Airways. « Jusqu’en 2010, nous dou-

TROIS QUESTIONS À… Markus Ruediger, porte-parole de Star Alliance « DES PRODUITS ADAPTÉS AUX ENTREPRISES »

Quels sont les principaux avantages d’une alliance pour un voyageur d’affaires ?

Dans notre cas, les voyageurs ont accès à un réseau mondial, avec 1 800 vols quotidiens vers 1 269 destinations dans 193 pays. Sur ce réseau, nous offrons un voyage simplifié avec l’enregistrement unique dès l’aéroport de départ, l’accès à plus de 1 000 salons pour les passagers voyageant en Classe Affaires ou en Première Classe ainsi que les passagers bénéficiant du statut Star Alliance Gold. Par ailleurs, les passagers cumulent des miles sur les 18 programmes de fidélisation de nos membres. Enfin, Star Alliance propose des produits adaptés aux entreprises avec le programme Corporate Plus et aux organisateurs de réunions et incentives, via Conventions Plus et Meetings Plus.

Quelle est votre attitude vis-à-vis des compagnies du Golfe ?

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alliances sont les fusions du pauvre. Elles ont permis aux compagnies de faire des économies en mutualisant certains coûts, tout en proposant un meilleur service aux passagers » assure Patrick Malval. « Les alliances permettent aussi aux transporteurs de mieux se connaître et d’apprendre à travailler ensemble. Les travaux communs dans Oneworld ont facilité le rapprochement entre British Airways et Iberia en 2010 ».

Nous ne voyons pas la nécessité d’intégrer une compagnie de cette région. Elle n’apporterait aucune valeur ajoutée à notre alliance et nos compagnies membres ne voient pas l’intérêt dans ce sens. Du point de vue du réseau, nous couvrons les principales destinations du MoyenOrient et nous profitons des hubs d’Egyptair et de Turkish Airlines dans la région.

Y a-t-il des zones où Star Alliance n’est pas assez présente ?

Il y a deux régions où nous recherchons de nouvelles compagnies membres, l’Inde et l’Amérique Latine. En Inde, le processus d’intégration d’Air India devrait être achevé dans le courant de l’été. En Amérique Latine, nous travaillons avec Avianca afin d’élargir leur adhésion, avec Avianca Brasil et AeroGal. Au-delà, nous suivons les évolutions du marché et réagirons si nous mesurons un potentiel.

blions de taille tous les deux ans. La croissance se poursuit mais il fallait trouver un nouveau levier de développement. Oneworld nous a semblé être la meilleure alliance pour s’accorder à notre réseau. Nous avons apporté vingt nouvelles destinations et de notre côté, nous bénéficions d’un réseau démultiplié, avec l’accès à 550 salons dans le monde et surtout, nous bénéficions de l’immense puissance du programme de fidélisation. L’entrée

dans Oneworld est l’événement le plus important depuis la création de la compagnie en 1994 », poursuit-il. Ces changements de stratégie rappellent que les alliances continuent à exercer un fort pouvoir d’attraction et que leur puissance va encore s’accroître. Attention toutefois qu’à terme, ce ne soit pas le passager qui paye les conséquences de ce nouveau Yalta du ciel. n Été 2014 | N°15 | 15


TABLE RONDE

En collaboration avec

La bonne affaire des low cost Accords commerciaux, mise en place d’offres spécifiques… Pour trouver de nouveaux relais de croissance, les compagnies à bas coûts draguent les voyageurs d’affaires. Les entreprises sont séduites, même si l’image «low cost» reste un frein. Table ronde animée par Thierry Beaurepère

AVEXIA VOYAGES Julien Chambert

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VOLOTEA Didier Legault Fraslin

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EASYJET Sébastien Calmejane

BCD TRAVEL Laurent Bensaid

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Les participants à la table ronde :

CAP GEMINI Jean-Yves Lamirault


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Le poids des voyageurs d’affaires Sébastien Calmejane Easyjet, c’est 1 400 vols par jour, avec un taux de remplissage de 82,6%. En France, les voyageurs d’affaires représentent 24% des passagers, et même 40% sur certains vols, comme Paris/ Toulouse. Nous sommes toujours une compagnie low cost, ce n’est pas un terme péjoratif pour nous ! Pour autant, nous sommes attachés à la qualité. Nous avons la flotte la plus jeune d’Europe, nous décollons d’aéroport principaux, nous avons la meilleure ponctualité… C’est ce que recherche le voyageur d’affaires en premier lieu. Il veut aussi une reconnaissance, des coupe-files à l’aéroport, la possibilité de monter en premier dans l’avion, de la flexibilité, tout en faisant faire des économies à son entreprise. On travaille à chaque niveau, avec l’entreprise, l’agence de voyages et le voyageur. ■

Didier Legault Fraslin Volotea a été créée il y a deux ans, par les fondateurs de Vueling. C’est une compagnie de droit espagnol, qui se focalise sur les lignes interrégionales en Europe. Nous avons identifié 500 ■

routes qui ne sont pas ou mal desservies, ou sont très chères. Aujourd’hui, nous opérons 125 routes, notamment depuis une douzaine d’aéroports français. Nous volons dans 8 pays, même si la France représente la moitié des ventes. Nous utilisons des Boeing 717 de 125 sièges, l’héritier du MD 90. 18% de notre clientèle déclare voyager pour motif professionnel. Ce qui nous a étonnés car notre réseau est encore pour l’heure plutôt concentré vers des destinations loisirs et nos fréquences ne sont pas toujours suffisantes. Nous prévoyons cette année 800 000 passagers en France. Les attentes des entreprises Jean-Yves Lamirault Air France détient encore 76% de parts de marché chez Cap Gemini, mais une compagnie à bas coûts orange est devenue notre troisième fournisseur aérien ! L’image des low cost a énormément évolué comparé à il y a quelques années, même s’il reste des préjugés. Certains voyageurs continuent à penser qu’ils vont devoir aller au bout de l’aéroport pour embarquer, que les files d’attente sont intermi■

nables, alors que c’est de moins en moins vrai. Des efforts notables ont été réalisés. Laurent Bensaid Chez BCD Travel, les low cost représentent 3% des ventes. Elles ne couvrent pas toutes les routes, notamment le long courrier, ce qui explique ce chiffre assez bas alors que nous avons beaucoup de multinationales parmi nos clients. On est à la croisée des chemins. Easyjet et d’autres ont développé leur offre vers un modèle plus flexible pour séduire les voyageurs d’affaires, alors que les compagnies traditionnelles migrent vers un modèle qui se rapproche parfois du low cost. Pour nos clients, les compagnies à bas coûts sont désormais ressenties comme une alternative pertinente avec une offre disponible, modifiable, sans mauvaise surprise. ■

Julien Chambert Sur notre seul canal de réservation online, nous sommes à 20% de parts de marché pour les low cost. C’est lié à la structure de nos entreprises en compte, des PME pour l’essentiel. Elles sont beaucoup plus sensibles au coût du trajet et à l’offre low cost. Il y a quelques ■

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Low cost ou pas low cost ? Didier Legault Fraslin Les deux ! Volotea est un transporteur hybride. C’est le terme qui va émerger dans l’avenir pour définir de plus en plus de transporteurs. Nous sommes low cost en termes de structure tarifaire, mais nous sommes membre du BSP, présent dans les GDS… Il est logique que les low cost, pour poursuivre leur croissance, montent en gamme et s’ouvrent aux voyageurs d’affaires; et que parallèlement, les transporteurs traditionnels qui perdent ■

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des parts de marché réagissent. Tout cela se retrouve aujourd’hui autour d’un concept hybride. La perception des clients évolue elle aussi. A Lille par exemple, un groupe aux enseignes de distribution réputées voyage désormais à bord de nos avions, y compris le PDG… Jean-Yves Lamirault L’image des low cost est effectivement en train d’évoluer. Nous ne sommes plus dans la compagnie à bas prix d’il y a vingt ans, avec la meute de clients qui se précipitait dans l’avion, la foire d’empoigne pour avoir un siège… L’offre est de mieux en mieux structurée, notamment pour la clientèle affaires. Les entreprises commencent à y trouver leur compte. Finalement, la seule véritable low cost qui me vient encore à l’esprit est aujourd’hui Ryanair, ce que l’on appelle de l’ultra low cost aux Etats-Unis. La compagnie n’a pas pour ambition de travailler avec nous, même si son positionnement semble évoluer depuis quelques mois. ■

Quelle offre pour le voyage d’affaires ? Sébastien Calmejane Nous ne sommes que quatre per■

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années, notre observatoire Avexia, qui interroge régulièrement les entreprises, dégageait trois types de transporteurs : la SNCF, les low cost et les compagnies traditionnelles. Aujourd’hui, il y a la SNCF et l’aérien, preuve de l’évolution du marché. A l’exception de Ryanair, on sait vendre des billets sur toutes les compagnies low cost et accompagner les clients en cas d’après vente. Ils se rendent compte que ce n’est pas plus compliqué que pour un transporteur traditionnel. On panache par exemple de plus en plus, avec l’aller sur une compagnie classique et le retour avec une low cost, en fonction de l’offre des unes et des autres.

sonnes chez Easyjet pour développer le marché BtoB. On n’a pas les moyens d’aller visiter toutes les entreprises de France ! Nous nous appuyons donc sur les agences pour capter la clientèle affaires. Nous avons lancé il y a trois ans notre offre Flexi dédiée aux voyageurs d’affaires. C’est un produit modifiable avec le choix du siège, un bagage en soute, les coupes files et l’embarquement prioritaire. Parallèlement, Easyjet répond désormais aux appels d’offres des entreprises et leur propose des tarifs négociés. Nous travaillons déjà avec plus de 40% des entreprises du CAC 40. Enfin, nous avons lancé en septembre dernier un produit packagé accessible uniquement aux agences de voyages via les GDS. Il est 10% moins cher que les mêmes prestations assemblées directement sur notre site. Il permet à l’agence d’avoir une véritable valeur ajoutée en proposant un produit simple et exclusif, de surcroît financièrement intéressant pour son client.

Didier Legault Les clients directs et les clients des agences correspondent à deux segments très différents, qui n’ont pas les mêmes attentes, qui ne rapportent pas la même chose. Un client agence coûte plus cher qu’un client direct, mais il rapporte plus, environ 20% de recettes supplémentaires. Nous avons signé des contrats de distribution avec ■


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produit similaire. Donc le prix reste un argument décisif, pour peu qu’il s’accompagne des services nécessaires au voyageur d’affaires. Il y a dix ans, le gap était plus important, mais le produit était différent, avec des produits flexibles chez les transporteurs traditionnels alors qu’Easyjet ne proposait pas de flexibilité. Aujourd’hui, on arrive à des produits qui peuvent être comparés. Julien Chambert Sur notre outil en ligne, nous présentons l’intégralité des vols sur le même affichage. L’entreprise qui fait un tri par le prix voit vite la différence ! De plus en plus de voyageurs nous disent qu’ils ont du mal à accepter de payer deux à trois fois plus cher pour un café et un sandwich. Même si dans leurs têtes, surtout par souci d’image, certains nous demandent encore de ne pas voyager sur low cost. Même l’attrait des miles, longtemps un atout pour les compagnies traditionnelles, s’amenuise.

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certains réseaux d’agences mais nous ne prévoyons pas de mettre en place de contrats corporate avec les entreprises. Plus que des tarifs négociés, elles nous demandent d’abord des vols directs entre les régions… Volotea innove surtout dans sa distribution. Un tiers de notre activité est réalisé par les agences de voyages, le reste en direct. La grille tarifaire n’est pas la même sur les deux canaux, car le contenu n’est pas exactement le même entre internet et les GDS. Sur le site, on trouve un tarif d’appel qui ne comprend que le vol. En GDS, on propose un tarif

qui est plus cher mais inclut la carte d’embarquement, le bagage en soute, un siège réservé à bord. Par ailleurs, nous avons créé un produit flex il y a quelques semaines. C’est une option que l’on greffe sur la réservation pour environ 16 € par vol et qui permet ensuite de modifier des éléments de vol sans pénalité. ■ Julien Chambert Le fait de savoir que des produits et tarifs sont réservés aux agences lève un frein pour les distributeurs qui pouvaient encore être réticents à proposer du low cost aux entreprises. Cela prouve qu’on est dans une relation qui s’inscrit dans la durée. L’agence a toujours un vrai rôle à jouer dans ce nouveau partage.

Quelles différences de prix ? Jean-Yves Lamirault Sur la première route de France, il y a un rapport de un à deux entre la low cost et la compagnie traditionnelle sur la moyenne des tarifs, avec un

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Laurent Bensaid Cela dit, sur un billet réservé avec anticipation, l’offre des compagnies traditionnelles reste compétitive. On constate surtout qu’il y a quelques années, les entreprises demandaient à leurs voyageurs d’aller vers de la non flexibilité pour faire des économies. Puis est arrivée l’offre Flexi d’Easyjet qui a modifié la donne. Aujourd’hui, ils achètent le tarif restrictif d’une grande compagnie ou le tarif flexible d’une low cost. Une vraie alternative s’est développée. ■

De nouveaux comportements Julien Chambert Les low cost ont induit de nouveaux comportements. Chez Avexia Voyages, nous vendons désormais 30% de vols à contraintes, que ce soit sur des low cost ou des compagnies traditionnelles, avec une assurance annulation ■

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d’optimiser les tarifs, l’agence a encore son intérêt. Demain, Une agence qui ne ferait que de la billetterie est morte à court terme. Demain, elle sera utile pour tous les à côtés et pour l’optimisation des budgets.

Laurent Bensaid L’offre est là. Elle peut certes être améliorée, par exemple avec une carte de fidélité « entreprises ». Et l’après-vente est de moins en moins un frein, elle s’est beaucoup améliorée. En tant qu’agence, on a désormais un contact chez les low cost, à l’exception d’une compagnie qui décolle de Beauvais ! En revanche, il reste un vrai travail sur l’image à faire dans les entreprises, car le low cost demeure trop réducteur en France.

Julien Chambert Attention, cela peut poser problèmes pour des raisons de sécurité car l’entreprise ne sait pas toujours où sont ses salariés s’ils n’ont pas réservé leur vol via l’agence. Certes, pour n’acheter que du low cost ou de la SNCF, une entreprise peut s’en passer. Mais si elle veut aussi de l’après-vente, du reporting, de la sécurité, la possibilité ■

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Jean-Yves Lamirault Autre phénomène: l’open booking, c’est-à-dire la possibilité pour un voyageur d’affaires de réserver un billet sans passer par l’agence. C’une tendance encore marginale en France, souvent interdite officiellement par les entreprises, mais qui se développe. Nous sommes à plus de 20 % d’open bookings chez Cap Gemini, contre 15% il y a trois ans. Certes, nous avons une forte population de consultants qui réserve son billet au dernier moment, le week-end pour le lundi. Mais une partie des voyageurs ne voient pas la valeur ajoutée d’une agence pour réserver un avion en point à point. La question se pose : a-t-on encore besoin d’une agence pour réserver un vol low cost ?

Julien Chambert Certaines entreprises interdisent encore de voyager sur une low cost ! Si on communiquait plus sur certains atouts, comme l’enregistrement prioritaire ou le coupe-file désormais proposés par les compagnies à bas coûts, le choix serait plus prononcé en leur faveur. Au final, on ne peut pas obliger le voyageur d’une entreprise à voyager sur une compagnie low cost, mais l’inciter à travers différents outils. Nous avons notamment quelques clients - souvent des grosses PME familiales - qui proposent à leurs salariés de toucher de l’argent sur une partie des économies réalisées. Une nuit en dehors de chez soi, c’est par exemple 150 € de budget. Si le voyageur fait économiser cette dépense à son entreprise, il est crédité de 80 € sur sa fiche de paie. Aux Etats-Unis, certaines sociétés raisonnent même désormais avec un budget défini à l’année. Si le voyageur réalise des économies sur un vol, il peut utiliser ce crédit et dépenser plus d’argent lors d’un autre voyage, par exemple avec un sur-classement. n ■

Quels produits et services pour doper les ventes ? ■

Il y a encore des sociétés qui doivent faire valider en comité d’entreprise la possibilité de voler sur une compagnie à bas prix dans le cadre de leur politique voyages !

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si le rendez-vous client est modifié. C’est un surcout d’environ 7 € sur un vol national. Au final, on constate que l’offre est de mieux en mieux maîtrisée par le client.


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Les hôtels économiques draguent les entreprises Hôtels rénovés, programmes de fidélité, innovations technologiques… Les chaînes hôtelières économiques bataillent pour séduire les voyageurs d’affaires. Par Viktoria Varecza

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Clarion SPA Choice Hôtel

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e constat est sans appel : depuis la crise financière de 2008, les entreprises mettent un bémol à leurs dépenses. Faire des économies sur les budgets de transport en optant pour la classe économique au lieu du confort de la classe affaires, réduire le nombre de nuitées en voyage professionnel ou encore optimiser les frais de restauration… les possibilités sont multiples quand il s’agit de minimiser les coûts. Les hôteliers, quant à eux, sont à la recherche du produit idéal dédié à la clientèle d’affaires qui répondrait à ses nouveaux critères de sélection : localisation parfaite, services personnalisés et surtout, tarifs abordables. Dans cette guerre aux clients, les chaînes économiques n’ont pas hésité

à rebondir sur la crise pour gagner des parts de marché sur le segment du voyage d’affaires; elles sont devenues, au fil des années, les nou-

veaux remèdes anti-crise des entreprises. Les stratégies commerciales et marketing varient d’une marque hôtelière à l’autre, mais elles se des-


HÉBERGEMENT

sinent toujours autour de quatre axes principaux : le design, la qualité des services proposés, l’innovation et les prix accessibles. B&B, retour en force du facteur prix Proposer un confort optimal à un tarif très abordable, telle est la devise de B&B Hôtels qui vient tout juste d’enrichir son parc hôtelier (plus de 200 établissements en France) d’une nouvelle adresse située dans le 19ème arrondissement de Paris, à proximité du parc Buttes Chaumont. Inauguré le 26 juin, cet hôtel 2* propose les mêmes avantages que les adresses 3* de la chaîne, comme un petit-déjeuner et une connexion Wifi gratuits, deux atouts auxquels les voyageurs d’affaires ne sont pas insensibles. Ils représentent actuellement environ 60-65% de la clientèle de B&B Hôtels. La chaîne, qui occupe la troisième place sur le marché français de l’hôtellerie économique, mise sérieusement sur cette cible et pour la séduire, elle s’appuie essentiellement sur l’argument prix dans sa stratégie : sa carte E-Club dédiée aux voyageurs professionnels offre une réduction de -10% sur le prix de la chambre et des avantages tarifaires chez son partenaire loueur de voiture mais aussi dans certains restaurants.

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Quality Hotel du Golf Montpellier

chaîne met en avant sa valeur ajoutée pour charmer les voyageurs d’affaires, qui représentent aujourd’hui 55% de sa clientèle : « Par rapport à d’autres acteurs hôteliers, nous avons la chance d’avoir un parc de franchisés, ce qui se traduit par un réel engagement de la part des propriétaires de nos établissements, car c’est leur image qui est en jeu » explique Guillaume Filly, directeur commercial France. « La standardisaÀ L’ÈRE DU DIGITAL…

Une « expérience différente » chez Choice Certes, le prix reste un critère de choix majeur lors d’un déplacement professionnel, mais un positionnement tarifaire modéré tout seul ne permet pas de grignoter des parts de marché. Une règle d’or que Choice Hotels respecte à la lettre dans sa stratégie marketing. La QH Dunkerque

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« Un tarif modéré ne suffit pas à lui seul pour grignoter des parts de marché. »

Repositionnement chez Balladins Les hôtels Balladins surfent également sur la tendance du confort accessible. La chaîne, avec ses 10 000 chambres qui accueillent plus de 2 millions de voyageurs par an en France, en Belgique et en Allemagne, a subi une transformation importante depuis 2010 ; avec l’objectif de correspondre le mieux possible aux besoins du marché. La marque a décidé de changer son image « super-économique » et de se concentrer sur ses établissements deux et trois étoiles, une gamme de produits particulièrement séduisante pour la clientèle d’affaires. Les nouvelles équipes marketing et commerciale misent sur un positionnement garantissant un très bon rapport qualité-prix : des chambres fonctionnelles de 15-16 m2 et des tarifs attractifs, autour de 50 euros. Avec ce repositionnement, les hôtels Balladins ont vu leur clientèle évoluer à une vitesse remarquable ; les voyageurs d’affaires, pourtant habitués aux établissements 3* voire 4*, se sont tournés progressivement vers ces hôtels économiques rénovés. Désormais, la marque séduit aussi bien les cadres supérieurs que les commerciaux, cible prioritaire des hôtels Balladins depuis quelques années.

Tout comme leurs consoeurs haut de gamme, les chaînes hôtelières économiques font du digital un axes majeur de leur politique marketing. Cette tendance se manifeste aussi bien dans la communication que dans les programmes de fidélisation. Ainsi, la chaîne Balladins a récemment développé une version mobile de sa carte dédiée aux clients réguliers. Elle fonctionne avec une application téléchargeable, un atout incontestable pour les voyageurs business. La Société Européenne d’Hôtellerie (SEH) qui gère la marque Inter-hotel, acteur majeur de l’hôtellerie économique en Europe, a également choisi de donner la priorité à sa stratégie digitale pour les deux années à venir. L’outil intitulé SEHbox, réservé aux 550 hôteliers de la coopérative, vise à révolutionner le système de réservation en ligne, optimiser la distribution, améliorer la commercialisation et surtout, faire évoluer la fidélisation et la relation client.

Été 2014 | N°15 | 23


HÉBERGEMENT

FA Mama

QUESTIONS À… Stéphane Botz, Directeur Real Estate & Hôtels de KPMG « VERS DES HÔTELS MOINS STANDARDISÉS »

tion a connu son heure de gloire il y a quelques années, aujourd’hui les clients veulent une expérience différente » ajoute t-il, en rappelant que si la personnalisation de l’offre représente un atout majeur pour les trois marques de Choice Hotels installées en Europe (Comfort, Quality et Clarion), elles répondent également à des critères plus classiques, néanmoins indispensables pour la clientèle business. « Dans nos enquêtes de satisfaction, la literie revient régulièrement comme facteur de choix décisif pour les voyageurs en déplacement professionnel ». Ainsi, selon une enquête réalisée récemment par Choice Hotels sur le territoire américain, après la localisation de l’hôtel (73% des personnes interrogées) c’est la qualité de la chambre (61%) et le Wifi offert (55%) qui font partie des critères ultimes de sélection. Du lit au restaurant avec Campanile Campanile le sait aussi. La chaîne économique de Louvre Hôtels (400 établissements en France et en Europe) a abandonné son ambiance « auberge » pour un look plus contemporain à l’occasion d’une rénovation presque totale de son parc. Désormais, plus de 80% des hôtels proposent le wifi gratuit, du bar de la réception au lit de la chambre et sont équipés d’une literie haut de gamme Simmons et d’une couette confortable. Un plateau de courtoisie avec bouilloire, thé ou café, complètent l’offre en chambre. Campanile met aussi en avant les salles de réunions qui équipent certains hôtels (trois formules de séminaires sont proposées) et surtout la qualité des restaurants 24 | N°15| Été 2014

En ce qui concerne Paris et les grandes capitales régionales, on constate un équilibre entre les clientèles loisirs et affaires. Dans les villes françaises secondaires, la clientèle affaires de passage représente 30 à 40%. Enfin, les voyageurs « loisirs » sont majoritaires en zone balnéaire ou montagne.

Comment peuvent-elles gagner des parts de marché ?

Les hôteliers doivent réfléchir à offrir davantage de services, notamment l’accès à Internet, tout en maintenant leurs tarifs. De plus, il y a aujourd’hui une réelle réflexion sur le développement de l’identité des marques et du service hôtelier proposé. La clientèle urbaine, qui représente un potentiel fort, s’intéresse à des concepts moins standardisés. Les chaînes économiques ont tout intérêt à s’inscrire dans une démarche d’évolution continue pour séduire les voyageurs d’affaires. Certaines marques développent ainsi des concepts plus personnalisés et offrent des produits non-standardisés, comme des boutique-hôtels aux lignes contemporaines…

pour se démarquer de ses concurrents et séduire les voyageurs d’affaires, commerciaux ou VRP mais aussi dirigeants de PME et cadres supérieurs. Wifi, personnalisation et développement durable Pour autant, alors que plus de la moitié des hommes d’affaires américains souhaitent profiter d’une connexion Wifi gratuite lors de leurs déplacements, ils ne seraient que 46% à exiger le même service en France, d’après le premier

tendances du voyage d’affaires : outre l’accès Internet, les clients recherchent un hôtel accueillant, éco-responsable et facile à réserver. Dans ce contexte, l’accueil personnalisé s’avère être de plus en plus souvent un critère décisif: un comptoir d’enregistrement dédié ou encore un libre choix des prestations proposées (repas, activités) augmentent considérablement les chances de l’établissement d’être choisi par un voyageur en déplacement professionnel. Quant à l’enga-

Outre l’accès à Internet, les clients recherchent un hôtel accueillant, éco-responsable et facile à réserver.L’accueil personnalisé s’avère également être un critère de plus en plus décisif. baromètre européen des voyageurs d’affaires réalisé par Accor fin 2012. Cette enquête, qui cherche à identifier les besoins de ce segment en pleine mutation, révèle les nouvelles

gement « durable » des hôteliers, les clients affaires montrent une réelle sensibilité à l’environnement (84% des personnes interrogées) et attendent des actions pragmatiques en termes

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Que représente la clientèle affaires pour les chaînes économiques ?


des réunions intelligentes et efficaces Maintenant disponible dans les Park Inn: Smart Meetings and Events. Des packages flexibles, combinant les dernières technologies, un accès gratuit à internet et une nourriture adaptée à vos besoins. Rendez vos réunions aussi fraîches et intéressantes que vos idées.

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d’économies d’énergies ou de traitement de déchets. Le développement durable devient donc un véritable enjeu pour les chaînes hôtelières, ainsi qu’un élément de différenciation. Ibis, de la théorie à la pratique

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Ibis Berlin

Les marques économiques du groupe Accor ont tiré les leçons de ces tendances. Ibis, la marque de référence sur le marché de l’hôtellerie économique, s’est profondément modernisé il y a deux ans et se montre beaucoup plus «trendy » aujourd’hui. Déjà très engagée dans les démarches environnementales depuis 2004, la marque a opté pour un design contemporain éco-friendly et une literie de haute qualité (Sweet BedTM by ibis) pour trouver un nouveau souffle. Le vent du renouveau souffle toujours en 2014, avec la modernisation de l’offre de restauration à travers la création du concept Ibis kitchen. Il entend répondre aux attentes des clients, à la recherche d’une offre variée, moderne et flexible. La marque prévoit le déploiement de plus de 400 restaurants

Ibis Genève

La résidence pour alternative ? Au delà, les hébergements alternatifs ont également le vent en poupe en répondant aux critères d’authenticité, d’originalité et de flexibilité dans l’air du temps. En particulier les résidences du tourisme avec leur esprit « maison ». Elles connaissent un succès grandissant parmi les clients affaires, tout comme les locations auprès de particuliers, par exemple via le site Airbnb. La clientèle d’affaires reste certes marginale pour la plateforme de réservation (2-5%) mais les valeurs qu’elle véhicule, comme le partage, l’expérience ou encore la diversité, risquent de séduire à l’avenir de plus en plus de jeunes voyageurs d’affaires… et leurs entreprises qui trouveront là un moyen supplémentaire de réduire leurs budgets voyages… n

Un nouvel acteur hôtelier a récemment bouleversé les codes existants. Surfant sur la tendance des courts séjours et du tourisme urbain, Mama Shelter a choisi un positionnement très osé : proposer un produit design à un tarif accessible et dans un quartier populaire. Décoré par Philippe Starck, le premier établissement de la chaîne situé dans le 20e arrondissement de Paris fut inauguré en 2008 et depuis, le concept ne cesse de séduire les clients affaires, qui représentent la moitié des réservations. « Mama Shelter est une chaîne économique mais elle n’est pas dévalorisante en termes d’image, ce qui explique son succès auprès des entreprises » explique avec beaucoup d’enthousiasme Serge Trigano, fondateur de la marque qui mise également sur l’envie de la clientèle d’affaires de mélanger le travail avec des moments ludiques et conviviaux. « La diversité des lieux est désormais plus importante que la localisation de l’établissement. Le client fait un arbitrage entre la proximité et l’ambiance chaleureuse, et privilégie l’expérience à la standardisation » ajoute Serge Trigano. Pas de carte de fidélité chez Mama Shelter, mais des attentions personnalisées dans les six établissements (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux…) de la chaîne, qui ouvrira une septième adresse à Los Angeles cette année. © DR

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LE DESIGN COMME CLÉ DU SUCCÈS CHEZ MAMA SHELTER

Ibis Lisbonne

26 | N°15| Été 2014

d’ici 2015. Parallèlement, les voyageurs d’affaires (60% de la clientèle Ibis) peuvent désormais profiter des avantages offerts par la nouvelle carte Ibis Business lancée en septembre 2013, qui compte déjà 38 000 abonnés. « Le nombre de porteurs a été multiplié par quatre par rapport à l’ancienne version» se félicite Frédéric Fontaine, directeur marketing global des marques économiques du groupe Accor. Et d’ajouter qu’en moyenne, un détenteur de la carte d’abonnement consomme deux fois plus de séjours qu’un client classique. Acceptée dans 60 pays, elle offre une réduction de 10% et garantit la disponibilité d’une chambre. Quant à la demande pour des produits de moins en moins standardisés, Ibis fournit également des réponses avec sa marque ibis Styles, aux chambres plus « tendance ». Initialement dédiée aux familles avec son concept « tout compris », elle correspond aussi aux attentes des voyageurs d’affaires.

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HÉBERGEMENT


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DIEPPE ROUEN/ A29 FRANQUEVILLE

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COMPIEGNE/THOUROTTE COMPIÈGNE/ REIMS LA NEUVILLETTE JAUX REIMS SUD

ROUEN/ VAL DE REUIL A

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SARREGUEMINES

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ÎLE-DE-FRANCE

HÔTELS

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CHERBOURG

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ST DIZIER A26

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BREST

TROYES/LA CHAPELLE ST-LUC

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LA FERTÉ-BERNARD

COLMAR

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ORLEANS/SARAN

MULHOUSE/BARTENHEIM

A71

A28

VENDÔME

A77

BLOIS BLOIS/ST-GERVAIS TOURS NORD TOURS SUD A85 NANTES/SAINT HERBLAIN NANTES/CARQUEFOU

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A11 ANGERS/ST-SYLVAIN

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DIJON A38

BOURGES/ST-DOULCHARD

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DIJON/MARSANNAY

VARENNES-VAUZELLES NEVERS A39

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AVERMES

POITIERS/JAUNAY-CLAN

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GENÈVE/ SAINT-GENIS-POUILLY

MOULINS

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BOURG-EN-BRESSE

LA ROCHELLE/AYTRE A83 7

ANNECY/CRAN GEVRIER

2

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ANGOULÊME

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CLERMONT/CHATEAUGAY CLERMONT-FERRAND CLERMONT-FERRAND CENTRE

LIMOGES

SAINTES

ROANNE LYON/ A89 VILLEFRANCHE SUR SAÔNE LYON/GIVORS

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LYON/DARDILLY A42 ALBERTVILLE A41 LYON/BRON A43 LYON-SAINT EXUPÉRY/ 1 SAINT-QUENTIN-FALLAVIER A4 3

80

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GRENOBLE LIBERATION A51

VALENCE/SUD

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BORDEAUX/EYSINES BORDEAUX MÉRIGNAC

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LYON/CHANAS

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MONTÉLIMAR BOLLÈNE A7

AIX EN PROVENCE/ ROYAL MIRABEAU

ARLES

CANNES/LE CANNET

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FOIX

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MARSEILLE GARE MARSEILLE AEROPORT A7

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TOULOUSE/PURPAN

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BUSINESS

Les VTC prennent de la vitesse

Par Philippe Charollois

Détestés par les taxis mais plébiscités par le grand public qui se déclare largement favorable à leur développement, les VTC prennent aussi de plus en plus de place dans la politique de déplacement des entreprises.

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Le législateur a récemment tenté de calmer le jeu, avec la suspension temporaire des immatriculations, à la suite du rapport du député Thévenoud. En attendant « un environnement juridique stabilisé », les compagnies poursuivent leur développement.

U

ber, Le Cab, Drive, Chauffeur Privé… ne vous avisez pas de prononcer ces noms devant un chauffeur de taxi, il pourrait vous en cuire ! Apparues après la loi du 22 juillet 2009 qui a substitué le terme de Grande Remise au profit de l’ap-

28 | N°15 | Été 2014

pellation de Voiture de Tourisme avec Chauffeur (VTC), de nouvelles compagnies sont venues chambouler le monde du transport urbain. Soumis à des contraintes moindres, les taxis les accusent de concurrence déloyale et leur mènent une guerre ouverte.

Des applis performantes Une dizaine de start-up se sont attaquées à ce marché du transport 2.0 qui s’annonce juteux. Si l’utilisation des VTC par le grand public est souvent mise en avant, c’est le marché des entreprises, « moins volatile que celui des particuliers » comme le souligne Yanis Kiansky fondateur d’Allocab, qui pourrait assurer à l’avenir les meilleurs profits. « Le BtoC est de plus en plus concurrentiel, confirme Pierre Cesarini, le dirigeant de Navendis, et la loi risque d’imposer des contraintes ». Quel que soit le public visé, la technologie joue chez tous les opérateurs un rôle de premier plan. Les applications


BUSINESS

ALLOCAB Création : 2013 par Yanis Kiansky Flotte : 400 chauffeurs dont 350 à Paris. Berlines et vans en catégories éco et luxe, scooters et mototaxis, à Paris et IDF, Lille, Lyon, Bordeaux, Montpelier, Nice, Cannes, Toulon, Nantes. ■

Commentaires : AlloCab s’est attaqué directement au voyage d’affaires, et s’efforce d’être présent dans les gares et les aéroports de province. L’entreprise souhaite se développer en 2015 dans les pays francophones proches et dans les villes desservies par Thalys et Eurostar. Les tarifs sont calqués sur ceux de l’aérien, en trois « classes » selon le véhicule. www.allocab.com sur téléphone permettant d’effectuer une réservation (systématiquement disponibles pour iPhone et Android, parfois pour BlackBerry et pour Windows Phone) sont plus ou moins performantes. « Il existe une vraie différence dans leurs qualités » souligne Yves Weisselberger de Snapcar, ce qui n’empêche pas chaque opérateur de prétendre proposer la meilleure ! D’autant qu’elles s’enrichissent sans cesse de nouvelles fonctions. Celle de Snapcar

BOOK MY LIMO Création : 2012 par Cédric Auroux et Thierry Laulom. Flotte : 20 000 véhicules proposés dans 75 pays. ■

Commentaires : Issu du monde de la Grande Remise, Bookmylimo vise un public plus proche de l’évènementiel que du transport quotidien, même s’il se développe en ce sens avec de nouveaux services aux entreprises. Sa force est son implantation internationale avec son service « On demand » proposé dans de nombreux pays. www.bookmylimo.com en matière de réservation professionnelle, avec des fonctions avancées qui répondent mieux aux demandes des entreprises. Des règles claires Quel que soit le mode de réservation, les caractéristiques de l’offre sont les mêmes : le véhicule est disponible dans un délai généralement court après sa réservation. La guerre du temps réel est ouverte, et c’est à qui affichera le temps d’attente le plus court, entre 5 et 10 minutes le plus souvent. Quelques opérateurs privilégient cependant la réservation anticipée. C’est le cas de

La guerre du temps réel est ouverte, et c’est à qui affichera le temps d’attente le plus court, entre 5 et 10 minutes le plus souvent. est par exemple interfacée avec Passbook, une fonction qui regroupe toute la billetterie (avion, train…) d’un utilisateur sur son téléphone. Celle d’Allocab permet de choisir son chauffeur ou sa voiture, moyennant un supplément de 3 euros. Malgré ces améliorations, les sites internet des opérateurs se révèlent souvent plus performants

Navendis, qui garanti la réservation réalisée 12 h à l’avance. C’est aussi le cas de Marcel qui, en attendant d’affiner sa technologie, privilégie la réservation anticipée de 48 h, avec une remise tarifaire de 15% à la clé. Cédric Auroux, l’un des fondateurs de Bookmylimo, est également partisan « des missions qui se préparent », sans s’interdire pour

CHAUFFEUR PRIVÉ Création : 2011 par Yan Hascoët, Othmane Bouhlal et Omar Benmoussa Flotte : 1 500 chauffeurs pour 3 gammes de véhicules (Eco, Berline et Van) à Paris et IDF, et Côte d’Azur. Autres villes en France et en Europe prochainement. ■

Commentaires : Chauffeur Privé vante l’ergonomie de son appli. Outre la commande au forfait, la compagnie propose une tarification au temps, pour un jour complet par exemple. Le VTC noue des partenariats avec de nombreuses soirées et évènements, comme les Estivales du Jardin de Bagatelle. www.chauffeur-prive.com autant la réservation dans l’heure, en fonction des disponibilités. En conformité avec la réglementation des transports, la grande majorité des entreprises de VTC communiquent à leurs clients un tarif fixé à l’avance, contrairement à celui des taxis qui sont autorisés à le faire varier en fonction de la distance de la course, mais aussi de sa durée. Seul Uber n’annonce qu’une fourchette indicative, mais sans garantir le prix de la course, ce qui a déjà provoqué quelques mécontentements largement médiatisés. Pour le paiement, l’argent liquide est exclu. Selon les cas, le règlement s’effectue par carte de crédit en fin de course, par prélèvement sur un compte privé ou sur un compte spécifiquement dédié à l’entreprise. La carte logée (type AirPlus ou American Express) commence elle aussi à faire à son apparition et devrait être disponible prochainement chez Snapcar. Appels d’offres en pagaille Si Paris et sa région (notamment les aéroports) restent le premier bastion à conquérir, tous les acteurs du marÉté 2014 | N°15 | 29


BUSINESS

CLUB CHAUFFEUR Création : NC, par Mohamed Toumi Flotte : 50% de véhicules électriques, 50% de véhicules thermiques. ■

Commentaires : Club Chauffeur joue la carte du transport écologique, avec son Club Zero (Mia Electric pour 2 p.) et son Club Electro (Nissan LEAF pour 4 p.) qui composent la moitié de sa flotte. Les Clubs Classic et Luxe font appel à des véhicules thermiques. www.clubchauffeur.com

NAVENDIS Création : 2010 par Pierre Cesarini Flotte : 100 Berlines et Mini-vans, en partenariat avec Volkswagen, à Paris et IDF. Ouvre Lyon en juillet et se développe sur Lille, Toulouse et Bordeaux.

DRIVE Création : 2013 par Maxime Bourdon et 5 cofondateurs Flotte : Une centaine de Mercedes de dernière génération dont une quarantaine en propriété, à Paris et IDF et Côte d’azur. Des villes européennes prochainement. ■

Commentaires : Drive a fait le choix d’une flotte mixte, en mêlant ses propres voitures à celles de chauffeurs indépendants. La possibilité de commander un Van est pour l’instant proposée sans surcoût, mais des options payantes sont prévues pour bientôt. www.drive.gt

Commentaires : Navendis a développé une approche exclusivement « pro », en intégrant toute la chaîne du transport avec sa propre flotte de véhicules. La réservation pour une tierce personne ou l’option d’un chauffeur anglophone sont adaptées aux besoins des entreprises. L’absence de réservation immédiate est un handicap. www.navendis.com

MARCEL Création : 2014 par Bertrand Altmayer et Benoit Richard Flotte : 80 chauffeurs (200 prévus en fin d’année) possesseurs de 508 et de C5 ou C6 gamme standard, à Paris et IDF. Vans et motos en projet. ■

Commentaires : Lancé en juin dernier, Marcel est le dernier arrivé. Il profite de l’extension en .cab désormais disponible. Pour l’heure, la compagnie privilégie la réservation anticipée (disponibilité garantie et remise de 15% si 48 h à l’avance). La réservation 2 h à l’avance est prévue pour bientôt, avant le temps réel. www.marcel.cab

SNAPCAR Création : 2012 par Yves Weisselberger et Dave Ashton Flotte : 250 chauffeurs, essentiellement des Mercedes Classe E, pour offrir une flotte homogène, à Paris et IDF. Nouvelles implantations en France et en Europe prochainement. Service mototaxi à l’étude. ■

Commentaires : Venu de KDS, le co-fondateur de Snapcar connaît le monde de l’entreprise et ses besoins. L’appli sort du lot de par sa simplicité d’utilisation, mais c’est le site internet qui offre le plus de fonctionnalités pour les professionnels. www.snapcar.com

30 | N°15 | Été 2014

LE CAB Création : 2012 par Benjamin Cardoso Flotte : 400 Peugeot 508 micro hybride (vise les 800 avant la fin de l’année), à Paris et IDF, Lyon et d’autres villes dans le monde, notamment celles qui sont déjà partenaires de la société anglaise de VTC Addison Lee pour 2014 et 2015. ■

Commentaires : Le Cab propose une flotte homogène de 508 grises anthracites. Le VTC utilise le logiciel Addison Lee, utilisé notamment à Londres, et profite de l’expérience acquise. Son service Take me there, avec une sélection de lieux pour « vivre le Paris qui bouge » et son association avec les jets de PrivateFly, sont des services complémentaires. www.lecab.fr UBER Création : 2009 par Travis Kalanick, dirigé en France par PierreDimitri Gore-Coty Flotte : les véhicules sont répartis en UberX, UberBerline et UberVan. UberPop fait appel à des chauffeurs amateurs. Dans 38 pays et plus de 120 villes dans le monde, dont 72 aux Etats-Unis. ■

Commentaires : La plus célèbre des compagnies de VTC dispose d’un incroyable trésor de guerre de 17 milliards de dollars, d’une présence internationale et d’une forte notoriété, malgré quelques couacs. Elle se targue d’assurer le temps d’attente le plus court (5 à 6 minutes) et de proposer la flotte de chauffeurs la plus importante à Paris. www.uber.com


ché envisagent d’étendre leurs aires d’implantations, que ce soit en France ou à l’étranger. Quelques entreprises, comme Uber ou Bookmylimo, ont d’ailleurs eu, dès leur création, l’ambition de proposer une offre largement internationale. Dans la même logique d’assurer une continuité du transport, les VTC cherchent à se rapprocher d’autres transporteurs, à commencer par la SNCF. En concurrence directe avec les taxis Navendis, Le Cab, Allocab et Snapcar ont remporté les appels d’offres lancés par le transporteur ferroviaire pour assurer son service « Porte à Porte », et se partage la desserte des gares parisiennes et de province. Les transporteurs aériens sont également un objectif de choix pour les VTC, qui ne manquent pas de répondre aux appels d’offres lancés par les compagnies. Les transporteurs ne sont pas les seuls à s’intéresser aux VTC. « Toutes les entreprises du CAC 40 font des appels d’offre en ce moment, pour mettre en concurrence taxis et VTC » confirme Yanis Kiansky, chez Allocab. En réponse, les sociétés de VTC affirment être capables de proposer aux entreprises « une meilleure prestation à un prix inférieur » que les taxis. Cela commence par la possibilité de créer des comptes spécifiquement destinés aux entreprises. Plus ou moins performante selon les opérateurs, la gestion unique de fac-

turation et le paiement en fin de mois sont en passe de se généraliser. Certains VTC promettent aussi « un reporting précis, automatisé et disponible par salarié ou par business unit » ajoutent Bertrand Altmayer et Benoit Richard, les co-fondateurs de Marcel. Au delà de ces prestations devenues indispensables pour séduire les pros, l’inventivité est de mise et chacun y va de son service supplémentaire: Drive propose de commander un VTC avec un paiement séparé du compte de l’entreprise, bien utile pour rendre service à un client sans pour autant payer sa course. Navendis offre pour sa part la possibilité de réserver un chauffeur anglophone… Services complémentaires… Côté pratique, l’ouverture d’un compte dédié aux entreprises est généralement gratuite, mais pour être choyé, il faut parfois payer un supplément. Ainsi, Chauffeur-Privé facture 8% ou 16% de plus pour obtenir une facturation différée et un service prioritaire. Le Cab propose lui aussi « une garantie de disponibilité plus rapide de 30 à 40%, détaille Benjamin Cardoso, même pour une réservation immédiate », mais le prix

Simples à utiliser, les «applis» font la différence.

s’en trouve majoré de 20%. Malgré ce surcoût éventuel, toutes les compagnies de VTC affirment proposer des tarifs plus compétitifs que ceux des taxis. Ces derniers n’ont cependant pas dit leur dernier mot et les grandes compagnies comme Taxis Bleus ou G7 réagissent, en améliorant la qualité de leur offre. Malgré tout, l’ensemble des opérateurs de VTC se montrent convaincus du fort potentiel de développement du marché : « On dénombre à peine quelques milliers de VTC, note Maxime Bourdon, fondateur de Drive, et ils couvrent à peine 1% de la demande ». Autant dire que l’avenir s’annonce florissant, pour peu que le législateur accompagne leur développement. n

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BUSINESS

Été 2014 | N°15 | 31


DESTINATION... ISTANBUL

Le grand boom

d’Istanbul

Par Pascale Mougenot

Urbanisme réinventé et agenda culturel chargé, la mégalopole du Bosphore révèle un nouveau visage, très loin des clichés orientalistes associés à son passé. Bienvenue dans une ville monde.

S

Un Wall Street sur Bosphore à l’horizon 2016 Au nord-ouest de la ville, la première pierre d’un troisième aéroport a été posée début juin, avec l’ambition d’accueillir à terme 150 millions de passagers par an. Comme le réaménagement du parc Gezi de la place Taksim, ce chantier pharaonique se heurte à la vive opposition d’une partie de la société civile mais rien ne semble pouvoir stopper les ambitions du gouvernement turc, qui entend faire d’Istanbul un « hub » planétaire, effervescente vitrine du dynamisme économique du pays. 32 | N°15 | Été 2014

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eule ville au monde à s’étaler sur deux continents, la mégalopole du Bosphore s’est lancée dans une course folle à la modernité qui se traduit par une politique de grands travaux. Baptisés « projets fous » par le Premier ministre islamoconservateur Recep Tayyip Erdogan, ils rivalisent de gigantisme. La série a débuté avec l’inauguration à l’automne dernier d’un tunnel ferroviaire sous le Bosphore, une seconde voie réservée à la circulation automobile devant être mise en service l’année prochaine. La construction d’un troisième pont enjambant le détroit mythique a pour sa part débuté au printemps 2013 tandis que Kanal Istanbul devrait être creusé d’ici 2023, pour le centenaire de la République, entre la mer Noire et la mer de Marmara.

Partout, des quartiers futuristes hérissés de gratte-ciel et truffés de « malls » géants sortent de terre : tournant résolument le dos aux clichés orientalistes qui ont forgé sa légende, l’ancienne Constantinople s’invente un nouveau destin. Participant à ce dispositif, le très ambitieux Istanbul Finance Center, nouveau district financier en cours d’aménagement sur la rive asiatique, doit être livré à l’horizon 2016.

Une fréquentation touristique record « Istanbul a enregistré une fréquentation record en 2013 avec 10,5 millions d’arrivées, en progression de 11,7% par rapport à 2012, indique Serra Eytun, directrice de l’Office de Tourisme de la Turquie à Paris. Les indicatifs sont également au vert sur les premiers mois de 2014 avec plus de 4 millions d’arrivées, en hausse


DESTINATION... ISTANBUL

LES INCONTOURNABLES

QUOI DE NEUF ?

Sultanahmet Le Grand Bazar et le Bazar égyptien, Sainte-Sophie et le Mosquée Bleue, le Palais de Topkapi et la Citerne Basilique mais aussi la sublime église byzantine de Saint-Sauveur-in-Chora sont les étapes majeures du Stamboul historique, l’une des plus anciennes mégalopoles de la planète, fondée par les Grecs sous le nom de Byzance et devenue le siège de la Sublime Porte sous celui de Constantinople.

Marmaray Tunel : Longtemps retardé en raison des trésors archéologiques que le chantier a permis de découvrir, ce tunnel ferroviaire sous le Bosphore a été finalement été inauguré en octobre 2013, permettant de relier les deux rives du détroit en 4 minutes.

son nom l’indique, le 2° hôtel stambouliote du groupe suisse aura vue sur la Corne d’Or. Respectant les dernières normes en matière de développement durable, il disposera de 145 chambres et suite au design contemporain. Ouverture dans le courant de l’été.

Dolmabahçe Le palais de Dolmabahçe fut au XIXe siècle le principal centre administratif de l’Empire ottoman ; six Sultans y résidèrent avant qu’il ne devienne la propriété de la jeune République turque. Gigantesque, il présente un style néoclassique mâtiné d’éléments baroques et rococo : pour replonger dans l’ambiance fastueuse et un brin « fin de siècle » des dernières décennies d’un monde dont la chute allait recomposer le monde. ■

Istiklal Autrefois la Grand-Rue du Péra européen, la célèbre avenue piétonne du quartier animé de Boyöglu, surnommé le Soho stambouliote, est bordée de bâtisses de style baroque ou Belle Epoque. Elle est animée de jour comme de nuit et c’est ici que se prend le pouls de la ville. A parcourir à pied ou en tramway rétro en multipliant les pauses et les détours, notamment du côté des « pasaj » couverts. ■

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de 8% sur un an ». Et de souligner que la ville occupe la première place du classement Tripadvisor des 25 destinations préférées des voyageurs cette année. Le tourisme d’affaires est au diapason : en 2013, Istanbul s’est hissée au 8° rang du baromètre ICCA, avec 146 réunions internationales, soit une augmentation de 273% en l’espace de dix ans ! Comme le reste des infrastructures, l’offre hôtelière évolue à toute allure. Une dizaine d’établissements ont été inaugurés depuis un an, avec une prédilection pour les 5 étoiles, une quinzaine d’autres sont annoncées d’ici 2016 et Raffles, St Regis ou encore Soho House – pour ne citer que les enseignes les plus emblématiques – vont ouvrir leurs portes dans les prochains mois. Autant de nouvelles adresses chics et trendy susceptibles de séduire les participants à la foire d’art contemporain Contemporary Istanbul, dont la 9° édition se tiendra du 13 au 16 novembre prochains, en même temps que la Biennale du Design et l’Istanbul Art Week. L’occasion d’aller à la rencontre les talents dissidents d’une ville belle et rebelle dont la vitalité fait mieux que résister aux rêves de ville globale de ses édiles.

■ Mövenpick Golden Horn. Comme

■ Transavia. La compagnie vient de

lancer 4 rotations par semaine entre Paris Orly et Istanbul Sahiba Gökçen (sur la rive asiatique). Hilton Istanbul Bomonti Hotel & Conference. Avec 829 chambres et suites sur 34 étages, c’est le plus gros porteur de la ville qui a ouvert en janvier dernier dans le quartier d’affaires de Sisli. Il dispose de 12 000 m2 d’espaces événementiels et d’un immense Spa. ■

■ Karaköy Autrefois appelé Galata, le quartier du port aux ruelles pentues est « le » nouvel épicentre branché de la ville. Hôtels, restaurants et bars y fleurissent aux côtés de centres d’art, à l’instar d’Istanbul 74 ou de Salt (voir plus bas).

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■ Vault Karakoy. Une ancienne banque ottomane du quartier en vogue de Karaköy a été métamorphosée en hôtel trendy par le groupe The House Hotel, dont c’est le 4° établissement en ville : membre des Design Hotels, il compte 63 chambres.

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DESTINATION... ISTANBUL

Kiliç Ali Pasa Hamami/ Hürrem Sultan Hamami. Construit au XVIe siècle par Sinan, l’architecte de Soliman le Magnifique, le majestueux hammam Kiliç Ali Paça nous transporte dans une autre époque : marbres clairs, ambiance ouatée et masseuses énergiques, c’est une expérience à ne pas manquer. A deux pas de Sainte-Sophie, Ayasofia Hürrem Sultan Hamami est un autre espace magique, également construit par Sinan.

QUOI DE NEUF ?

littérature - et créé par l’auteur lui-même, ce musée émouvant inauguré en 2012 incarne à travers un bric-à-brac d’objets l’histoire d’amour des personnages et témoigne par la même occasion de la vie quotidienne des stambouliotes pendant les années 1970/80.

■ Raffles Istanbul. Le complexe Zorlu

Center, nouveau carrefour modeux et arty ouvert fin 2013 à Besiktas, s’apprête à accueillir l’hôtel Raffles. 184 chambres et suites et les services d’un « art concierge ». Rendez-vous le 1er septembre. ■ The St Regis Istanbul. Le quartier

huppé de Nisantasi se dote d’un nouvel écrin de luxe : 118 chambres et suites, service « majordome », Spa Iridium et fine gastronomie à découvrir à partir de mi-octobre 2014.

Nisantasi. Un quartier chic, considéré comme l’un des meilleurs pour le shopping. On y trouve la plupart des boutiques de créateurs et toutes les grandes enseignes du luxe. C’est aussi le fief de nombreux grands hôtels.

■ Surplus. A Eminonu, le tout nouveau Surplus propose une délicate cuisine ottomane revisitée et jouit d’une vue extraordinaire sur la Corne d’Or.

Bagdat Caddesi. Sur la rive asiatique, cette longue avenue surnommée les Champs Elysées turcs est bordée de boutiques élégantes, de restaurants, de bars … Un autre visage d’Istanbul, où les touristes cèdent le pas à la vie locale. ■

■ Istanbul Deniz Müzesi. A proximi-

té de la station de ferries de Besiktas, le très grand musée maritime retraçant l’histoire navale turque depuis l’époque ottomane vient de rouvrir après rénovation.

Croisière sur le Bosphore. Pour deux heures ou plus, avec ou sans escale, embarquer sur un bateau de croisière offre un point de vue inédit sur la ville, ses mosquées, ses palais et ses « yalis », demeures en bois datant de l’Empire ottoman et dont les prix ont tellement flambé que certaines adresses figurent parmi les plus chères au monde. Il est également possible de louer un bateau privé ou de se mêler à la foule laborieuse en empruntant l’un des ferries reliant les deux rives du détroit. ■

Istanbul Modern. Sur les docks de Karaköy, un ancien entrepôt naval abrite le premier musée d’art moderne de Turquie. Ouvert il y a dix ans tout juste, il réunit une collection permanente de peintures turques et accueille des expositions temporaires de grande qualité. Un café-restaurant design ouvrant en terrasse sur le Bosphore ajoute à l’attrait du lieu. ■

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Salt (et les autres). Dûment répertoriées sur un site doublé d’une carte, les galeries d’art d’Istanbul invitent à explorer la ville le nez au vent, à pousser des portes secrètes et à découvrir des créations pointues. Point de départ suggéré : Salt Galata, aménagé dans les locaux de l’ancienne banque centrale de l’Empire ottoman. (www.akbanksanat.com/en/ sanat-haritasi) ■

NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS Edison Istanbul. A Levent, où sont implantées la plupart des multinationales, The Istanbul Edition est une escale design et douillette inaugurée en mai 2011. 78 chambres au confort high-tech, restaurant Cipriani, Spa « by Espa » et nightculb Billionaire. ■

Mama Shelter. C’est sur l’emblématique avenue Istiklal que s’est installé le

Le « village » d’Ortaköy. Au pied du pont suspendu sur le Bosphore, ce quartier resté populaire accueille de nombreux restaurants de poissons : on dîne en Europe, les yeux rivés sur l’Asie. So chic ! C’est aussi à Ortaköy que l’on trouve les boîtes de nuit à ciel ouvert qui font la magie des nuits estivales d’Istanbul.

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Le Musée de l’Innocence. Dédié aux personnages du roman du même nom signé par Orhan Pamuk - prix Nobel de ■

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DESTINATION... ISTANBUL

Mama Shelter. Ouvert en mars 2013, il propose 81 chambres et suites au décor design teinté d’espièglerie, un grand bar, un restaurant et une immense terrasse avec vue sur le toit.

bleu turquoise de Pandeli plongent le voyageur dans l’ambiance surannée du vieux Stamboul … Délicieuse spécialités turques et service attentif.

dances en matière de mode, de bijoux et de graphisme … Autoban. Le meilleur du design made in Turquie. Le duo Seyhan Özdemir et Sefer Caglar a signé la plupart des boutiques, restaurants et cafés branchés d’Istanbul, dont les House Cafés et le très couru Münferit. On retrouve leurs créations dans leur show room de Besiktas. ■

Hamdi. A Eminonu, Hamdi est une institution locale : plusieurs immenses salles sur plusieurs étages, les meilleurs kebabs de la ville et une vue magique sur la Corne d’Or et la tour de Galata. ■

Shangri-La On The Bosphorus. En bordure du Bosphore, à proximité du palais de Dolmabahce, un ancien entrepôt de tabac a fait l’objet d’une spectaculaire rénovation. Inauguré en mai 2013, Shangri-La dispose de 181 chambres et suites et d’un Spa siglé Chi, le premier d’Europe. ■

Pera Palace. Ouvert en 1892 pour accueillir les passagers de l’Orient-Express, le légendaire Pera Palace est installé dans une bâtisse de style Art Nouveau orientalisant. Rénové avec soin, il concilie charme historique et glamour intemporel. 115 chambres et suites. ■

CENTRE DE CONGRÈS

Reina. Comme Ibiza et Barcelone, Istanbul est réputée pour ses nuits blanches. L’été, les boîtes à la mode s’installent sur la rive européenne du Bosphore, au pied du pont suspendu d’Ortaköy. On y dîne (tard), on y écoute des concerts live et on y danse jusqu’au matin dans une folle ambiance. ■

■ Istanbul Convention & Exhibition Centre (ICEC). A peu de distance de la place Taksim et d’une ribambelle d’hôtels 4 et 5 étoiles, ICEC regroupe une vingtaine de salles de réunion, plusieurs auditoriums, 5 halls d’exposition et d’immenses jardins et terrasses.

Haliç Congress Center. Sur les rives de la Corne d’Or, les anciens abattoirs de l’empire ottoman ont été aménagés en complexe évènementiel. Auditoriums, salles de conférences, espaces d’expositions et technologies high-tech. n ■

NOS BONNES ADRESSES Mikla. Au sommet de l’hôtel Marmara Pera, Mikla jouit d’un panorama inégalable sur la ville. Le chef turco-suédois élabore une cuisine fusion associant produits locaux et modes de cuisson scandinaves ; une étape gourmande à prolonger par un cocktail sur le bar terrasse animé par un DJ.

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POUR LE SHOPPING Le Grand Bazar. C’est l’un des plus grands bazars du monde : 58 rues, plus de 3600 boutiques réparties par métiers et une ambiance incomparable. On y trouve de tout, de la petite bricole touristique fabriquée en Chine aux antiquités, des verroteries aux tapis et bijoux de prix. ■

Changa & Müzechanga. Non loin de Taksim, Changa occupe les étages d’une bâtisse Art Nouveau; cadre inchangé depuis plus de 100 ans et fine cuisine turque réinterprétée. Changement de décor avec Müzechanga, installé dans un cube de verre au milieu des jardins Sakip Sabanci, en surplomb du Bosphore, mais même plaisir dans l’assiette. ■

X Restaurant & Bar. Au dernier étage de l’historique Deniz Palace, qui accueille aujourd’hui l’Istanbul Foundation for Culture and Arts (IKSV), ce très beau restaurant, véritable vitrine du design stambouliote, jouit d’une vue spectaculaire sur la ville. Cuisine méditerranéenne fusion. ■

Pandeli. A l’étage du Bazar égyptien, les salles voûtées décorées de céramiques ■

Kanyon. A Sisli, ce mall gigantesque regroupe près de 160 boutiques, cafés et restaurants. Son architecture avantgardiste mérite qu’on le cite parmi les centaines d’autres centres commerciaux à l’américaine qui ont poussé comme des champignons à Istanbul. ■

Midnight Express. Les Turcs ne manquent pas d’humour et le titre du film qui a fait tellement de mal à l’image du pays est devenu l’enseigne d’un concept store où l’on trouve les dernières ten■

CARNET PRATIQUE Où se renseigner ? Office de tourisme de Turquie www.infosturquie.com Y aller : Turkish Airlines propose 4 vols quotidiens entre Paris et Istanbul ainsi que des vols au départ de Lyon, Marseille, Nice, Toulouse et, depuis le 16 juin dernier, Bordeaux. Pegasus Airlines dessert Istanbul de Paris Orly, Lyon et Marseille. Air France vole 3 fois par jour vers Istanbul. Formalités : Carte d’identité ou passeport valable encore 90 jours après la date d’entrée. Décalage horaire : + 1 heure Monnaie : La livre turque. 100 TRY = 35 € environ. .

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Budapest,

Pour séduire les entreprises et distraire les voyageurs d’affaires, la capitale hongroise peut compter sur son excellent rapport qualité-prix, son patrimoine exceptionnel et sa créativité. Par Viktoria Varecza

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l’audace de la tradition

S

ous les parasols d’une terrasse de la place Franz Liszt, locaux et étrangers apprécient leur apéritif haut en couleurs. A l’abri des rayons du soleil, ils savourent la boisson nationale qui symbolise aux yeux des Budapestois, l’arrivée de la saison estivale : la limonade à la hongroise ! Jus de citron, sucre, glaçons, orange et menthe pimentent ce cocktail rafraichissant, accompagné de quelques gouttes de jus de sureau. Voilà de quoi mettre du baume au cœur des voyageurs d’affaires, qui peuvent ajouter à une longue journée de travail une découverte pleines de saveurs inattendues. 36 | N°15 | Été 2014

Des prix qui se font petits A seulement deux heures de vol de Paris, Budapest se montre à la fois festive et dépaysante, moderne et authentique, occidentale et orientale. Selon les derniers chiffres communiqués par l’ICCA (International Congress and Convention Association), la capitale hongroise occupe actuellement la 17ème place au classement mondial, après avoir grimpé de trois rangs par rapport à 2012. Et forte de sa situation, à mi-chemin entre l’Europe de l’ouest, orientale mais aussi des Balkans, elle ne cesse d’attirer des entreprises venues profiter de son boom économique (1,1% de

croissance en 2013 et 2% prévus cette année). Même si la Hongrie n’est pas à l’abri des soubresauts conjoncturels et de la montée d’un nationalisme radical, qui peut inquiéter les investisseurs. Le succès ne se résume pas à la diversité de son offre. La capitale hongroise mise aussi sur son rapport qualité-prix exceptionnel pour séduire la clientèle d’affaires. Pari gagné, car la rationalisation des dépenses fait toujours partie des priorités stratégiques des entreprises, qui souhaitent profiter des meilleurs services, à moindre coûts, tant pour organiser un séminaire que pour installer une filiale en Europe centrale. Budapest a une carte à jouer dans ce domaine : un taux de change favorable, une offre hôtelière moderne et variée et un accès facile depuis les capitales européennes. Par ailleurs, la perle du Danube n’hésite pas à mettre toutes les chances de son côté et lance constamment de nouveaux projets ambitieux afin de prouver aux voyageurs internationaux qu’elle offre tous les services et équipements dont ses voisins disposent, mais à des tarifs beaucoup plus attractifs. Un patrimoine revisité Le centre-ville de la capitale hongroise subit ainsi une métamorphose constante depuis quelques années, pour correspondre aux attentes euro-


LES INCONTOURNABLES Château royal Construit sur une colline de Buda, le château de Budapest veille élégamment sur la capitale hongroise. Il retrace plus de 600 ans d’histoire à travers son patrimoine architectural.

La Baleine prend ses aises Depuis novembre 2013, ce bâtiment ultramoderne est devenu le centre culturel, gastronomique et commercial de la capitale. Grâce à son architecture audacieuse, il est désormais considéré comme la tour Eiffel de Budapest. ■

■Eglise Matthias, ou Cathédrale Notre-Dame Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, l’église Matthias se dresse sur la colline de Buda, dans le quartier du château. Elle était pendant plusieurs siècles l’église de couronnement des rois de Hongrie. Après une rénovation complète terminée fin 2013, son toit de tuiles vernissées jaunes et vertes brille désormais de tous ses feux et de toutes ses couleurs.

Grande synagogue Située dans un quartier très animé de Pest, elle est la plus grande synagogue d’Europe et la deuxième plus grande au monde, après le Temple Emanu-El de New-York. ■

360 Bar, la tête dans les étoiles Une vue à couper le souffle et une ambiance très conviviale : le 360 Bar, le plus haut roof top de Budapest, vient tout juste d’ouvrir ses portes. Il accueille ses clients dès 10h du matin et se positionne comme un lieu de rencontre adapté à tout type de clientèle. ■

La culture au Tesla.rar Ce bâtiment de trois étages, situé dans le très tendance quartier juif, s’est mué début juin en un espace culturel et de divertissements qui devrait séduire touristes et voyageurs d’affaires. ■

Roulez en MOL Bubi ! A l’image d’autres capitales européennes, Budapest lance son propre système de vélibs cet été, baptisé MOL Bubi. Dès le mois de juillet, la ville met à disposition des utilisateurs plus de 1000 vélos. Une alternative au taxi ? ■

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péennes. Comme le 7ème arrondissement, autrefois le fief de la communauté juive, qui s’affiche désormais comme une attraction indéniable avec ses petites ruelles qui cachent les meilleurs bars de la ville, installés dans des bâtiments abandonnés pour une ambiance underground. Il y a notamment le Corvin, un pub insolite avec ses murs couverts de graffiti et sa musique électro, installé sur le toit du grand magasin Corvin, symbole des années socialistes. Ou encore (le Szimpla) qui a investit un immeuble en ruine avec une décoration façon marché aux puces, faîte d’objets hétéroclites des années 70 ! A quelques minutes à pied de la rue Dohány et de la grande synagogue, c’est la grande place de la basilique SaintEtienne qui devient un spot privilégié: cette place pavée cernée de terrasses se découvre même en Segway ! La balade à pied ou à deux roues se poursuit avec la découverte du troisième plus grand parlement du monde, dont les alentours ont été complétement réaménagés cette année. Les salons de thé traditionnels qui offrent une pause gourmande entre deux rendez vous d’affaires, se plient également au diktat de l’originalité. Sous le signe de la convivialité, ils organisent des cours de pâtisserie dont témoigne la boutique Szamos, marque de chocolat hongroise dont l’histoire remonte aux années 1930. Si la tradition et l’héritage culturel se réinventent à Budapest, l’innovation et l’audace sont aussi bien au rendez-vous dans les quartiers les plus prisés de la capitale. Dernière preuve de cet engagement soutenu en faveur d’une transformation moderne : l’installation de plus de 70 bornes d’accueil donnant accès à un système de location de vélos en libreservice, dès le mois de juillet.

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QUOI DE NEUF ? ■ Une nouvelle ligne de métro Depuis fin mars, quatre lignes de métro relient de nombreux lieux très fréquentés de Budapest. La nouvelle ligne dessert notamment la Gare de l’Est, mais aussi le bain Gellért, ou encore la place Kalvin, connue pour ses bars et restaurants en terrasse.

Parlement Avec son architecture éclectique, son immense dôme et ses façades hérissées de statues, le parlement est l’un des bâtiments les plus spectaculaires de la capitale. Derrière ses dentelles de pierre ■

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EN DIRECT DE... BUDAPEST

qui se mirent dans les eaux du Danube, il dissimule un escalier monumental, une assemblée flamboyante et… la couronne royale, paradoxalement exposée dans ce symbole de la démocratie ! Les bains Széchenyi Les bains Széchenyi font partie des plus grandes structures thermales d’Europe. Avec leur architecture néobaroque à couper le souffle, ils charment les visiteurs du monde entier. Comment ne pas sourire en observant les baigneurs qui jouent aux échecs dans les piscines extérieures chauffées à 38°, au milieu des volutes de vapeur. Une expérience qui ne manque pas de sel quand en hiver, la température flirte avec les -5° C ! ■

NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS Four Seasons Gresham Palace Chef d’œuvre de la sécession hongroise, le bâtiment construit en 1907 renferme 179 chambres et suites. Ses atouts: piscine à débordement, salle de réunion et une vue imprenable sur le Danube et sur le château de Buda. www.fourseasons.com ■

Palazzo Zichy C’est un monument historique datant du XIXème siècle qui accueille le boutique-hôtel Palazzo Zichy, aménagé dans un style contemporain. Situé au cœur de la ville, il propose une alternative authentique aux structures hôtelières traditionnelles. www.hotel-palazzo-zichy.hu ■

Continental Hotel Zara Un hôtel design en plein cœur du quartier juif. Cet établissement, installé dans le bâtiment des anciens bains thermaux Hungaria, a ouvert ses portes en 2010. Il offre un excellent rapport qualité-prix. www.continentalhotelbudapest.com

Sövény Aladár Pour un voyage imaginaire en Asie, direction ce salon de thé aménagé de meubles vietnamiens et décoré d’objets chinois. Son jardin tropical invite à la méditation, loin du bruit urbain.

■ Café Gerbeaud Avec ses tentures et ses stucs très « Belle Epoque », c’est l’adresse sucrée de la ville. Il faut s’attabler à sa terrasse pour déguster le fameux Dobos, terriblement calorifique: six couches de pâte, encore six de crème au beurre parfumée au chocolat, le tout nappé de caramel ! www.gerbeaud.hu

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Buddha Bar Hotel Au pied du pont Elisabeth, l’ancienne demeure de la famille Habsbourg abrite depuis 2012 un hôtel de luxe très branché. Ses 102 chambres et suites reflètent à merveille l’ambiance asiatique. www.buddhabarhotelbudapest.com

Basilique Saint-Etienne La principale basilique de Budapest est également un lieu de pèlerinage pour les Hongrois : elle renferme le bras droit momifié du roi fondateur de l’Etat hongrois, Saint-Etienne (1000-1038). ■

Quartier juif Outre sa synagogue, ce quartier de Pest est connu pour ses boutiques de créateurs, mais aussi pour ses restaurants authentiques et pour ses « bars de ruines », véritables symboles de la vie nocturne, dont la plupart sont installés dans des anciens immeubles abandonnés. ■

Le Grand Marché Sous une halle de fers et de briques, les grappes de saucisses dodues partagent les étals avec les guirlandes de paprika, utilisé à toutes….les sauces. A l’étage, on peut même déguster un véritable goulash. Et tant pis pour le régime !

NOS BONNES ADRESSES Szamos Gourmet Palace Salon de thé et chocolaterie à la fois, cette adresse authentique accueille ses clients dans un cadre charmant. Le Szamos Gourmet Palace propose des cours de pâtisserie et et de nombreux forfaits packagés aux entreprises. www.szamosmarcipan.hu

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Instant Emblème de la vie nocturne budapestoise, le bar de ruines Instant est une des adresses préférées des Hongrois depuis 2008. Un style complètement décalé et une programmation underground rendent ce lieu unique. www.instant.co.hu

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POUR LE SHOPPING ■ Avenue Andrassy Ce sont les Champs Elysées locaux ! L’avenue qui mène à la Place des Héros a effacé les stigmates de l’austérité communiste. Les bâtiments ont retrouvé leur lustre d’antan, les enseignes de luxe ont pris possession des vitrines. n

CARNET PRATIQUE Où se renseigner ? Office de tourisme de Hongrie : www.hongrietourisme.com Y aller : plusieurs compagnies desservent l’aéroport international de Budapest - Franz Liszt au départ d’Orly (Transavia) ou de Roissy (Air France, Easyjet). Formalités : carte d’identité (espace Schengen) Monnaie : le forint. 1 € = environ 300 forints. Décalage horaire : : aucun


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