AVRIL - MAI 2015
N°19
NEW YORK EN MOUVEMENT PERPÉTUEL
ENTRETIEN
HÉBERGEMENT
AÉRIEN
Thierry de Bailleul, Emirates
Hôtellerie, l’Asie conquérante
Les géants du ciel mènent la contre-offensive
EN CAS D’IMPRÉVU, TOUT EST PRÉVU UNE FLEXIBILITÉ MAXIMALE POUR VOS VOYAGES D’AFFAIRES MODIFIEZ OU FAITES REMBOURSER VOTRE BILLET SANS FRAIS�*.
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Étude LES FRANÇAIS CHAMPIONS DU « BLEISURE » © DR
Le bleisure, néologisme anglophone né de la contraction des mots business et leisure, décrivant la propension des voyageurs à associer le voyage d’affaires et de loisir, est à ajouter à la longue liste des spécialités françaises.
Sommaire ENTRETIEN
Thierry de Bailleul, directeur général France d’Emirates
NEWS
Transports, agences, services
P. 4
P. 6
TABLE RONDE
L’open booking bouscule le voyage d’affaires
P. 12
TRANSPORTS
Les géants du ciel mènent la contre-offensive
HÉBERGEMENT
Hôtellerie, l’Asie conquérante
BUSINESS
Carte virtuelle, une vision de l’avenir ?
DESTINATION
P. 18
P. 24
P. 30
New York en mouvement perpétuel
P. 34
Zurich, cœur vibrant de la Suisse
P. 42
EN DIRECT DE
Une récente étude de l’agence Egencia sur les comportements des voyageurs d’affaires a montré qu’une majorité de nos compatriotes en déplacement pour leur travail avait tendance à rajouter quelques jours au début ou à la fin de leurs séjours, pour profiter de moments de détente. 24% des Français étendent un voyage pour des raisons personnelles, contre 20% des Allemands et seulement 10% des Anglais.
Supplément de Voyages & Stratégie numéro 183 Avril / Mai, diffusé sur l’ensemble des abonnés. Réalisé par VOYAGES & STRATÉGIE : 136, rue Perronet - 92200 Neuilly-sur-Seine. Directeur de la publication : Hervé Josserand. Éditeur : Hervé Josserand. Rédacteur en chef : Thierry Beaurepère - tbeaurepere@gmail.com Rédactrice-Graphiste : Jennyfer Buzenac Coordination maquette et texte : Arnaud Cabanne - arnaud.cabanne@acta-media.com Rédaction : Thierry Beaurepère, Philippe Charollois, Jean-Baptiste Héguy, Viktoria Varecza, Arnaud Cabanne Couverture : ©DR Marketing & partenariats : Laurence Piquemal Kühn - laurence.piquemalkuhn@acta-media.com Publicité - Eric Montaufray, Directeur Publicité France - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 49 Nicolas Cangi, Chef de Publicité - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 28 Anthony Ogor, Chef de Publicité - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 15 Commission paritaire : 0611K698
S’il n’y a pas de raison particulière à trouver à ce phénomène, on peut penser que le fait de voyager beaucoup par rapport à leurs homologues européens (près d’un répondant français sur deux réalise entre 3 et 5 voyages d’affaires par an alors que seulement 36% des Anglais voyagent à une telle fréquence) est à prendre en compte dans l’équation. Mais ces nouvelles habitudes illustrent surtout l’évolution de la perception qu’a le voyageur français de ses déplacements professionnels, 73% des personnes interrogées l’associant à « la motivation », 47% étant même « ravis» de cette opportunité, reléguant « le stress » à la troisième position des émotions qu’il lui associe (tandis que les Anglais sont près d’un sur deux à ne penser qu’à ce dernier). Plus détendus, les Français sont 37% à voir dans le voyage d’affaires un bon prétexte pour découvrir de nouveaux endroits. Autre évolution qui colle à l’air du temps, la place toujours plus importante des nouvelles technologies. Pour maintenir le lien avec leurs proches, la connexion wi-fi haut débit est devenue un critère essentiel dans le choix de l’hôtel ou du vol pour 74% des Français interrogés. Ils utilisent leur temps libre pour se rendre sur les réseaux sociaux (78%) et parfois même partager leurs expériences en postant régulièrement des informations au cours de leur voyage d’affaires (42%) sur leurs comptes personnels. Ces comportements ne font que renforcer l’idée que, de nos jours, les frontières entre vie professionnelle et privée sont toujours plus ténues.
Avril / Mai 2015 | N°19 | 3
ENTRETIEN
THIERRY DE BAILLEUL,
DIRECTEUR GÉNÉRAL FRANCE D’EMIRATES
©DR
«
Emirates est muselée en France »
Avec 1,2 million de passagers en 2014, la compagnie de Dubaï est un acteur majeur du transport aérien en France. Elle dénonce les freins à son développement dans l’Hexagone, et réclame de nouveaux droits de trafic… Propos recueuillis par Thierry Beaurepère Quel est le bilan de l’année pour Emirates en France ? Emirates affiche une croissance de l’ordre de 11% pour l’exercice 2014/2015 achevé le 31 mars, avec environ 1,2 million de passagers depuis et vers l’Hexagone. 15% s’arrêtent à Dubaï, les autres volent en correspondance, plutôt vers le MoyenOrient, l’Asie et l’Australie, l’océan Indien et l’Afrique. En termes de recette unitaire, le marché général affiche une légère érosion, compensée en ce qui nous concerne par la croissance du trafic. Ce marché est de plus en plus concurrentiel, avec des transporteurs qui multiplient les promotions auxquelles nous ne répondons pas nécessairement. Nous visons en premier lieu l’excellence en termes de rapport qualité/prix. Quel est le poids des classes avant ? Les classes avant génèrent 30% de nos recettes. Les entreprises sont devenues extrêmement sensibles au prix mais sur 4 | N°19 | Avril / Mai 2015
« Pourquoi freiner Emirates dans son développement si cela permet à des entreprises d’aller chercher de nouveaux marchés ? » une offre long-courrier comme la notre, le basculement vers la classe économique est moins sensible ; encore plus avec les prix que nous pratiquons, en moyenne 30% moins cher qu’un vol direct. Au-delà, je constate une forte tendance depuis
quelques années pour le « vol utile » – c’est-à-dire la possibilité de travailler dans l’avion ou arriver en forme –, au détriment du vol direct, y compris dans les entreprises. Le vol indirect séduit de plus en plus, pour peu qu’il propose une offre qualitative ; comme le wi-fi gratuit que nous proposons à bord de nombreux avions et qui sera généralisé dans les prochains mois, ou le confort avec un écartement entre les fauteuils parmi les plus importants du marché. Nos passagers des classes avant apprécient également les services complémentaires tels que les transferts en limousine offerts ; et pour peu qu’ils voyagent en Première, ils peuvent prendre une douche à bord. De plus en plus de dirigeants de grandes entreprises préfèrent désormais voyager « utile » sur Emirates. On a longtemps dit d’Emirates qu’elle était subventionnée par Dubaï. Que répondez-vous ? Nos comptes sont validés par un audi-
ENTRETIEN teur externe… Emirates a transporté 44,5 millions de passagers et réalisé un chiffre d’affaires de 22,5 milliards de dollars l’an dernier (exercice clos fin mars 2014, ndlr), pour un bénéfice de 887 millions. Certes, les taxes d’aéroport sont moins élevées à l’aéroport de Dubaï, mais elles sont les mêmes pour toutes les compagnies ! Et nos personnels navigants volent 30 à 40% de plus qu’en Europe, tout en étant épanouis dans leur travail. Nos salariés étrangers sont hébergés par nos soins, nous leur fournissons une couverture médicale… D’ailleurs, nous recevons un demi-million de CV par an… Il faut replacer cela dans un contexte plus général. Une compagnie qui a son hub en France bénéficie naturellement d’un atout essentiel car c’est la première destination mondiale. Ce n’est pas le cas de Dubaï ! Vous dénoncez depuis longtemps les freins à votre développement dans l’Hexagone… Nous proposons 147 destinations, dans 84 pays. Nous assurons par exemple 112 vols par semaine depuis la Grande-Bretagne, 63 en Allemagne et 49 en Italie, mais seulement 32 au départ de France ! Je l’analyse clairement comme une volonté de protéger la compagnie nationale. C’est d’autant plus ridicule qu’en Grande-Bretagne ou en Allemagne, British Airways et Lufthansa se portent bien mieux qu’Air France… Les protectionnismes ne sont jamais bons ! Pourquoi freiner Emirates dans son développement si cela génère du trafic, permet à des entreprises d’aller chercher de nouveaux marchés, répond à une demande des clients ? C’est une erreur de nous museler alors que les élus régionaux réclament notre arrivée, en particulier pour développer leurs aéroports… Dans ce contexte, quelles sont vos attentes ? Nous espérons que les autorités françaises répondront à nos demandes de négociations mais à ce jour, nous n’avons pas de réponse. Paris et Lyon sont nos seules destinations en Europe où nous ne proposons pas une offre multiple de sept. Il s’agit là de notre priorité absolue. Nous
souhaitons passer de 20 à 21 vols par semaine au départ de Paris, et de 5 à 7 depuis Lyon. À défaut, nous mettons des avions plus gros quand nous le pouvons. À Paris, nous proposons uniquement des vols en A380 de 517 places (427 Eco, 76 Business et 14 Première, ndlr) depuis juin 2014. Ensuite, pourquoi ne pas développer de manière progressive une offre à Toulouse, Bordeaux ou Marseille, alors que nous proposons deux vols par jour depuis Hambourg ou Birmingham ? Quel est le bilan de votre ligne Lyon/Dubaï ? Ouverte en décembre 2012, elle a rapidement trouvé sa place, avec plus de 200 000 passagers en deux ans. Dès février 2014, nous avons d’ailleurs remplacé notre A340 par un Boeing 777 plus gros pour répondre à la demande. Nous avons certes pris des clients à nos concurrents, mais on a surtout contribué à développer le trafic. Les entreprises de Rhône-Alpes en profitent pour aller prospecter de nouveaux marchés. À l’inverse, cette ligne a permis de faire venir de nouveaux touristes à Lyon ; par exemple des Japonais qui ne venaient pas car ils ne sont pas à l’aise avec les transits dans les hubs européens, mais aussi des Chinois, Australiens… Au global, notre taux de remplissage sur Lyon, comme pour l’ensemble de nos vols au départ de France, dépasse les 80% ; et même 90% à Nice. Quelle est votre stratégie vis-à-vis des entreprises ? Des accords « corporate » sont possibles à partir de 70 à 80 000 € de budget annuel en province, 80 à 100 000 € à Paris. Au-delà, pour toutes les entreprises, nous proposons notre programme de fidélisation Business Rewards, qui leur permet de bénéficier de billets gratuits et s’ajoute au programme individuel pour les passagers. Concernant le MICE, nous travaillons en relation étroite avec les agences spécialisées, à travers un service dédié à Paris. Notre offre répond parfaitement à cette clientèle spécifique, y compris notre classe économique proche en termes de standard de qualité aux Eco Premium de certains concurrents.
DUBAÏ, UN HUB HORS NORME Six à sept milliards de passagers par an sont attendus à l’horizon 2030 dans le monde, contre trois milliards aujourd’hui. Emirates entend profiter pleinement de cette explosion du trafic. Au-delà de ses A380 (57 en service au 1er janvier pour une flotte de 231 avions, et 83 en commandes), la compagnie peut s’appuyer sur son terminal entièrement dédié au gros porteur à Dubaï. Tout comme les avions, dont le pont supérieur est réservé aux classes affaires et Première, ce terminal a été conçu sur deux étages. L’étage supérieur est ainsi réservé aux passagers Premium, avec salons, restaurants et boutiques duty free dédiés. Actuellement réservé aux vols cargos, le nouvel aéroport situé à 38 km de Dubaï accueillera quant à lui ses premiers passagers en 2020. Avec six pistes, ce sera l’un des plus grands aéroports du monde, dix fois plus grand que l’actuel. Certains de vos concurrents du Golfe intègrent des alliances, où se lancent dans la croissance externe. Quelle est votre stratégie ? Nous n’avons pas d’ambition de croissance externe, ni de souhait de développer une offre moyen-courrier, et nous ne voulons pas intégrer d’alliance ; ce ne serait pas cohérent avec notre stratégie, axée sur l’excellence du produit. Nous souhaitons offrir à nos passagers une solution de voyage cohérente et maîtrisée de bout en bout, dans le monde entier ; quitte à renoncer à un effet de taille de réseau. La seule exception est notre accord de code-share avec Qantas, vers l’Australie. D’ailleurs, nos clients ne nous le réclament pas, pas plus qu’ils ne réclament de facilités pour dépenser les miles acquis dans le cadre de notre programme de fidélité Skywards. Notre réseau est suffisamment large pour satisfaire la plupart des demandes et nous avons signé un accord avec Easyjet il y a deux ans, qui permet de dépenser ses miles en Europe. n Avril / Mai 2015 | N°19 | 5
NEWS
QUESTIONS À… Arnaldur Haukur Ólafsson , directeur des ventes France d’Icelandair « 39 DESTINATIONS AU DÉPART DE NOTRE HUB »
Nous affichons 15% de croissance par an depuis 5 ans et 2014 confirme cette progression. La compagnie a transporté 2,6 millions de passagers, nous en espérons 3 millions en 2015. Nous ne communiquons pas de chiffres pour les marchés spécifiques, mais le tourisme français vers l’Islande est en pleine forme, avec une hausse de 21% pour 58 000 pax. Bien entendu, nous en profitons. Nous profitons aussi pleinement de notre positionnement « mid-atlantic », puisque 54% des passagers au départ de Paris-CDG poursuivent leur voyage vers l’Amérique du Nord.
vík, notre compagnie dessert 39 destinations, avec Birmingham (GB) et Portland (USA) en nouveautés. Nous n’en proposions que 17 en l’an 2000.
La desserte depuis Paris va-t-elle évoluer ?
Quelles sont les autres évolutions prévues ?
Nous proposons 1 à 3 vols quotidiens toute l’année depuis CDG, avec une légère hausse prévue pour cet été, où nous passons de 18 à 19 vols hebdomadaires. On peut y ajouter les départs de Bruxelles (jusqu’à 5 vols/J) et de Genève (jusqu’à 2 vols/J). Au total, via le Hub de Kefla-
La flotte va passer à 24 appareils cette année, mais le grand déploiement est prévu pour la période 2018/2022, avec l’acquisition de 16 Boeing 737 Max 8 et Max 9. Par ailleurs, le wi-fi, déjà installé à bord sur quelques lignes, sera généralisé à tous nos avions avant l’été 2015.
Une bonne année 2014 pour Choice Hotels France
Regus ouvre de nouveaux centres d’affaires
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a société Regus, qui propose des bureaux et des espaces de co-working partout dans le monde, annonce l’ouverture de 8 nouveaux centres d’affaires d’ici cet été. Situés dans les centre-villes, les quartiers d’affaires, et les zones à proximité des grandes infrastructures de transports, les prochains lieux se trouveront à Montrouge, Pantin, Vanves, Courbevoie, Issy-lesMoulineaux, Nancy et Rouen.
a branche française de la chaîne hôtelière Choice Hotels se porte bien malgré un contexte encore fragile. Elle a annoncé un chiffre d’affaires hébergement en progression de 2,13% par rapport à 2013. Le prix moyen des chambres est aussi en hausse (+0,3% à 72,46€), ainsi que le taux d’occupation (+0,9%). Ces bons chiffres sont notamment dus aux réservations affaires qui ont augmenté de 28%. Treize nouveaux établissements ont intégré le réseau de la marque sous les enseignes Comfort, Quality et Clarion à Lyon, Colmar, Clermon-Ferrand, Cannes, Chambéry… Et plusieurs ouvertures d’hôtels sont prévues pour 2015 dans des régions telles que le Nord-Pas-de-Calais, le Poitou-Cha-
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Le Stopover à Reykjavik est lui aussi en plein boom : nous avons enregistré une augmentation de 40% entre janvier et février 2015 par rapport à la même période de l’année dernière. La hausse est même de 50% au 4ème trimestre 2014 à la suite de la campagne de communication #MyStopover.
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Votre compagnie affiche d’excellents performances depuis plusieurs années. Quels sont les derniers résultats ?
rentes, l’Auvergne, le Midi-Pyrénées, l’Île-de-France, l’Aquitaine, la FrancheComté et la Picardie. Aujourd’hui, la marque compte 129 établissements et 8 059 chambres en France, Suisse et Portugal. L’objectif affiché de la marque pour les années à venir est de développer son maillage européen.
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NEWS
Hotel Corporate System a remporté l’appel d’offre lancé par l’Oréal et va ainsi s’occuper des déplacements professionnels du groupe. HCorpo est un portail de réservation d’hôtels spécialisé dans le voyage d’affaires qui propose des réservations en stand alone ou via les SBT, avec des solutions de paiement par carte de crédit, carte logée Airplus ou BTA American Express, et la dématérialisation de la facturation. ■ L’UNESCO se déplace avec Bleu Voyages
L’UNESCO France devient un client voyage d’affaires de Bleu Voyages pour l’ensemble de ses déplacements dans le monde entier. L’entreprise familiale, qui fait partie du réseau d’agences de voyage indépendantes Selectour Afat, existe depuis plus de 45 ans, et exerce son expertise sur le déplacement professionnel, le voyage des particuliers, le voyage de groupe et le voyage réceptif. ■ Egencia a lancé son application iPad
L
e groupe hôtelier créé par Jean-Philippe Cartier en 2014 vient de nommer Olivier Claret à la direction générale. Cet ancien banquier d’affaires va venir apporter son expertise dans la recherche et la négociation d’acquisitions ainsi que dans le montage de financements. H8 Collection a pour spécificité de chercher à revaloriser le patrimoine français en mettant en valeur des maisons de caractère. Management, décoration, communication, aménagement, concept, gastronomie, sont les différents domaines
dans lesquels la société intervient. Elle possède trois établissements : le Mas de la Fouque en Camargue qui propose depuis peu un spa Nuxe, le Domaine des Hauts de Loire à côté de Chambord qui ouvrira une école de cuisine en octobre 2015, et le Vieux Castillon proche du Pont du Gard aujourd’hui en travaux pour rénovation et qui ouvrira ses portes en juin 2015. Le groupe annonce aussi être sur le point d’acquérir deux nouveaux sites à la montagne et à Paris.
Selectour Afat intègre la solution KDS Neo Expense
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DS Neo Expense est un outil pour faciliter la gestion des notes de frais. Dématérialisé, le système est basé sur une interface dynamique grâce à laquelle l’utilisateur place sur un calendrier des icônes lui permettant de mieux visualiser les dépenses pour l’ensemble des événements
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76% des voyageurs d’affaires préparent leur déplacement professionnel grâce à leur tablette. Partant de ce constat, l’agence Egencia, vient de lancer son application Egencia TripNavigator. Cet outil propose plusieurs fonctions allant de la planification de l’itinéraire et des réservations jusqu’à la comparaison des prix et des hôtels, un service d’assistance, et de nombreuses autres options.
H8 Collection cherche des hôtels de caractère
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L’Oréal choisit HCorpo pour ses déplacements professionnels ■
de la mission. Il permet d’automatiser les processus de remboursement et gagner du temps dans le traitement des informations. Les managers peuvent ainsi rapprocher plus facilement déplacements et dépenses et calculer le retour sur investissement. La fonction « Auto-Expense » permet aussi d’obtenir des notes de frais pré-remplies. Disponible sur tous les smartphones, cette solution permet aussi l’importation des notes de frais grâce à une simple photo de ces dernières. Les justificatifs de paiement photographiés sont analysés par un procédé de reconnaissance optique de caractères. Selectour Afat est le premier réseau à intégrer KDS Neo Expense.
BofAML, une nouvelle solution de paiement voyage d’affaires
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ank of America Merrill Lynch lance un nouveau moyen de paiement spécialement pensé pour mieux optimiser les dépenses de voyage d’affaires. Lancé le 2 février dernier, BofAML Travel Pro est une
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carte virtuelle qui permet aux entreprises de mieux centraliser les dépenses de leurs voyageurs d’affaires et de récupérer des données plus détaillées.Cette nouveauté vient de remporter le prix de l’innovation
technologique dans la catégorie « meilleur moyen de paiement en carte bancaire », décerné par le magazine Treasury Management International et est disponible dans 27 pays dont la France.
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NEWS
Bilan positif pour TGV Lyria
QUESTIONS À… Guillaume Col , directeur général France
A
vec 5,5 millions de passagers transportés en 2014 et un chiffre d’affaires de 340 millions d’euros, TGV Lyria se porte bien. Si la ligne Paris – Genève a accusé une baisse de 10% à cause des travaux de modernisation, les axes Paris – Lausanne et Paris – Bâle ont respectivement connu une progression de trafic de 11% et de 9%, quant à la nouvelle desserte Lille – Genève, 16 000 passagers l’ont déjà emprunté. L’entreprise a lancé une campagne de rénovation de ses 19 rames qui se terminera fin 2015 en même temps que le raccourcissement du temps de trajet entre Paris et Genève qui va passer en dessous de 3 heures.
« NOTRE MÉTIER EST IMPACTÉ PAR DES TENDANCES LOURDES »
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L’industrie du voyage d’affaires est en pleine mutation. Pouvez-vous nous expliquer ses grandes évolutions ?
VoyagExpert et Concur main dans la main
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oyagExpert est une agence de voyage d’affaires française indépendante qui existe depuis une trentaine d’années et qui est présente en France au travers de huit agences spécialisées. Elle propose d’organiser des déplacements professionnels sur mesure. Elle est associée au réseau international Globalstar qui couvre plus de 70 pays et génère 13 milliards de dollars. Elle annonce aujourd’hui avoir conclu un partenariat avec la société Concur pour ses solutions de gestions de notes de frais, réservation de chambres d’hôtel, de billets d’avion, et l’ensemble de ses fonctionnalités. Concur permet, entre autres, de proposer la modification en ligne, sur ordinateur, téléphone ou tablette, des billets d’avion après émission ou l’intégration des notes de frais grâce à une simple photo de ces dernières.
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Belgique et Pays-Bas d’American Express Voyages d’Affaires
samment synthétique. Le baromètre 2014 d’American Express Voyages d’Affaires a mis en évidence les trois leviers préférés des entreprises : Le « Best buy », clef de contrôle des coûts. Toutefois, les entreprises semblent prendre conscience de ses limites ; il est cette année en recul.La réservation en ligne fait un bond en avant et passe à la deuxième place en 2014 (contre la cinquième en 2013). La réservation à l’avance arrive en troisième position en 2014 (quatrième en 2013). La sécurité est la priorité numéro 2 des entreprises. Pour nous, ça l’a toujours été et nous développons des outils appropriés comme AX CONNECT. Il fournit en temps quasi réel des informations sur les voyageurs, un système de cartographie dynamique, un outil d’assistance à l’évaluation de la situation et dispose d’une fonction interactive de messagerie.
Notre métier est impacté par des tendances lourdes auxquelles nous devons répondre. La consumérisation : les voyageurs d’affaires sont connectés en permanence et apprécient la technologie, qui leur permet de mieux gérer leur vie personnelle et professionnelle. Ces nouveaux comportements poussent le secteur à s’adapter. La digitalisation : elle change la manière dont nous accompagnons nos clients. Nous savons qu’un nombre croissant de voyageurs réservent leurs déplacements en ligne. Nous devons nous approprier pleinement ce marché online afin de leur offrir la meilleure expérience possible. La mondialisation : les entreprises cherchent des opportunités de croissance en voyageant vers de nouvelles Comment American Express destinations (parfois même isolées Voyages d’Affaires s’inscrit dans et à risque) ; notre métier doit rester l’évolution du téléphone mobile concentré sur la manière d’accom- du voyageur d’affaires ? pagner ces voyageurs et d’assurer Le téléphone mobile est un axe fondaleur sécurité lors d’un déplacement. mental : le Baromètre 2014 démontre que plus de la moitié des entreprises Le contrôle des coûts directs déclare l’avoir déjà intégré dans leurs programmes de déplacement. Les géet la sécurité du voyageur nérations Y et Millénaires représentent d’affaires sont une priorité la moitié de la population active, et pour les entreprises. Quelles les réseaux sociaux ont envahi toutes solutions proposez-vous ? Depuis plusieurs années, le contrôle les classes d’âge. Evan Konwiser, noudes coûts constitue la priorité pour les veau vice président Digital Traveler entreprises (87% des entreprises en à New York, sera responsable de la 2014). Notre principale recommanda- technologie proposée au voyageur à tion est de définir une politique voyage travers le mobile et l’expérience client appropriée, bien construite et suffi- des réservations en ligne.
LES FRAIS PROFESSIONNELS SONT VOTRE DEUXIÈME POSTE DE DÉPENSES. EXIGEZ PLUS DE VISIBILITÉ ! 42% des entreprises indiquent ne pas être en mesure de consolider les données relatives aux frais professionnels*. Sans visibilité, difficile de contrôler. La solution Concur de gestion des voyages et notes de frais vous permet de maîtriser toutes les dépenses. Découvrez comment. *Étude « The Real-Time Insight » réalisée par le cabinet Forrester pour Concur.
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TABLE RONDE
L’open booking bouscule le voyage d’affaires Les voyageurs d’affaires sont de plus en plus nombreux à réserver leurs déplacements en dehors des canaux imposés par leurs entreprises ; soit pour dénicher un meilleur tarif, soit pour réserver un produit non disponible. Plutôt que d’interdire l’open booking, le défi de demain est de l’encadrer… Table ronde animée par Thierry Beaurepère Les participants à la table ronde :
AVEXIA Julien Chambert
QUICKSILVER EUROPE Xavier Quesnel
CONCUR Emmanuel Vergé
© Photos Cyril Etien
SELECTOUR AFAT Patricia Morosini
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TRAVELPORT Anita Bryant
CARLSON WAGONLIT TRAVEL Géraldine Valenti
TABLE RONDE
Qu’est ce que l’open booking ? Julien Chambert La définition sera différente selon que l’on se place du point de vue du voyageur, de l’agence ou encore du fournisseur technologique… Pour moi, l’open booking, c’est quand un voyageur réserve en dehors d’un canal autorisé et que l’entreprise ne récupère pas l’info. En tant qu’agence, l’open booking n’est pas qu’un problème, c’est aussi une opportunité formidable. C’est la possibilité de faire enfin autre chose que de la billetterie, de montrer au voyageur que l’on tient compte de ses attentes et besoins. Grâce à la technologie, on peut désormais centraliser diverses offres, sans sacrifier à la nécessaire productivité.
de l’agence, c’est effectivement une formidable opportunité de consolider des offres diverses sur une seule plateforme, et de démontrer de nouveaux savoir-faire.
■
Patricia Morosini L’open booking, c’est d’abord donner la possibilité au voyageur d’utiliser n’importe quelle source de réservation plutôt que la seule source agence. Chez Selectour Afat, nos avons une forte proportion de PME parmi nos ■
Xavier Quesnel Pour moi, en tant que travel manager, c’est la possibilité donnée au voyageur de réserver lui-même ses prestations en direct, en sortant des canaux de réservation imposés par sa société ou son agence. On en parle beaucoup aujourd’hui, alors que ça existe depuis toujours ; en particulier dans l’hôtellerie ! ■
clients, où la liberté de choix a toujours existé. La nouveauté réside dans le fait que depuis quelques années, les voyageurs ont pris l’habitude de réserver eux-mêmes leurs vacances à travers une multitude de sites, quand leur agence ne leur propose qu’une source. De fait, ils se sentent bridés quand ils réservent un déplacement à titre professionnel. Du point de vue
Géraldine Valenti Que ce soit via une agence ou à travers d’autres sources de réservation sur Internet, on constate aussi que le voyageur est de plus en plus souvent libre de son choix. L’open booking inclut donc également des notions de politique voyage et de liberté accrue ; le fait que dans un budget défini, il puisse décider en relative indépendance. ■
Avril / Mai 2015 | N°19 | 13
TABLE RONDE
Anita Bryant Pour moi, l’open booking, c’est un voyage décomposé, des éléments parfois réservés via un SBT, parfois à travers d’autres sources, qui doivent être réunis. Tout le défi est de donner une liberté au salarié tout en réunissant ces éléments, afin de contrôler un budget mais aussi de savoir où voyagent les salariés. ■
Quelle situation ? Emmanuel Vergé Selon une étude réalisée par GBTA avec le soutien de Concur, 28% des billets d’avion seraient réservés hors ■
des canaux de l’entreprise, et 50% des hôtels. Il est indispensable pour les travel managers que leurs solutions de gestion des voyages prennent en compte ces réservations. Au final, on se rend compte qu’il existe beaucoup de dépenses invisibles qui se retrouvent dans la note de frais, a posteriori. Le défi est de rendre cette information visible en amont pour le travel manager. La meilleure solution n’est pas l’interdiction de l’open booking mais que les déplacements – quel que soit le mode de réservation choisi – soient conformes à la politiques voyage de l’entreprise et intégrés au système, pour que les voyageurs bénéficient des offres négociées par leur entreprise mais aussi pour renforcer le suivi des collaborateurs et assurer leur sécurité. Julien Chambert Chez Avexia, 80% des réservations hôtelières se font en dehors des canaux de réservation autorisés. Et même lorsque l’on met en place des process dans l’entreprise, nous n’en captons généralement pas plus de 60%. Le défi pour l’entreprise est énorme. La problématique est clairement dans la réservation, l’objectif est que le réservé soit quasi similaire au facturé. Il s’agit d’avoir une vision complète de sa dépense, afin de mettre en place de nouvelles actions préventives ou coercitives, ou une politique de ressources humaines mieux adaptée, plus souple et qui permet en même temps de générer des économies.
voyageurs avec les objectifs de maîtrise des budgets de voyage. ■ Xavier Quesnel On a aussi parfois l’impression qu’il y a une guerre de compétence entre les professionnels du voyage et les voyageurs. Il y a de l’éducation à faire des deux côtés car lorsque des travel managers imposent des règles figées et se plaignent ensuite de ne pas avoir de vision de 100% de la dépense, c’est qu’il y a un problème. Un travel manager doit savoir se remettre en question. Je suis arrivé chez Quickslver avec des process bien définis et je me suis rendu
■
compte que ça ne marchait pas car ce n’était pas dans la culture de l’entreprise. Plutôt que d’entrer en guerre, j’ai préféré échanger avec mes voyageurs, intégrer les sites et les fournisseurs qu’ils demandaient et me paraissaient pertinents. Il ne faut jamais oublier qu’ils ont l’expérience du voyage, bien plus que le travel manager. ■ Julien Chambert
Emmanuel Vergé Il est vrai que les travel managers sont généralement peu ou moyennement satisfaits de leur solution de gestion des déplacements professionnels. Les reproches sont souvent les mêmes : un manque d’informations sur les réservations hors entreprise, l’imprécision et le retard dans le reporting, la difficulté à suivre les voyageurs dans le cadre de la gestion des risques, ou encore l’incapacité à aligner les besoins des ■
14 | N°19 | Avril / Mai 2015
Le voyageur pense toujours pouvoir mieux faire que le travel manager… Souvent à tort ! Des start-ups très ouvertes dans leurs process de réservation ont récemment rejoint notre portefeuille de clients. On a été très challengé au départ. Pour évaluer la situation, nous avons comparé 103 prix dénichés par les voyageurs eux mêmes. Entre les frais bancaires cachés, les tarifs non disponibles, les frais de modification… Nous n’avons jamais
TABLE RONDE
été plus chers ! Cette étude a permis d’instaurer une confiance basée sur les faits ; il faut toujours discuter et échanger, être ouvert pour intégrer des offres nouvelles et répondre aux besoins des voyageurs liés à leur expérience dans le loisir ; sans oublier que nous restons dans un cadre professionnel ! À ce titre, il n’est pas possible d’ouvrir complètement les vannes. Avant tout, il convient toujours de tester les produits suggérés, regarder les problématiques juridiques et de sécurité. Et ce n’est qu’ensuite qu’on peut décider de proposer de nouvelles offres à la réservation dans l’entreprise. ■ Géraldine Valenti Les salariés sont responsabilisés, ils veulent ce qu’il y a de mieux pour leur entreprise. Au final, l’agence est rarement prise en défaut en termes de tarif. C’est donc plus un problème d’accès à une offre non disponible dans les canaux habituels de l’entreprise, que de prix. L’open booking, c’est aussi gérer cette frustration du voyageur, lui donner un espace de liberté, lui proposer autant de contenus que possible et faire du cousu main. Il n’est pas souhaitable d’ouvrir totalement les vannes mais il faut se poser les vraies questions sur les contenus que l’on rend disponible, quels que soit les moyens de réservation ; on ne peut pas être totalement décalé par rapport
aux besoins des voyageurs et de leurs expériences personnelles, c’est aussi une problématique RH. Patricia Morosini Ce besoin du voyageur d’aller voir sur différents canaux de réservation est aussi lié à des outils professionnels moins performants et moins conviviaux que les sites grands publics. Il est impératif de mieux former les voyageurs aux SBT et de rendre plus intuitif ces outils. Aux éditeurs de solution de se pencher sur le problème ! ■
loisir. Désormais, chacun souhaite pouvoir personnaliser son expérience. Si on ne s’adapte pas à l’évolution des usages, on va perdre des opportunités énormes. Il faut un canal de réservation par fournisseur ou par service, et non un portail unique, identique pour tous. Demain, c’est l’utilisateur qui va aller chercher ce dont il a besoin, sur le bon site ou la bonne application.
Quelles solutions ? Anita Bryant Il est indispensable d’améliorer le dialogue avec le voyageur. Avec la multiplication des possibilités, l’employé pense qu’il peut mieux faire que sa société. Quand on prend le temps de lui expliquer tous les détails des contrats, les points qu’il ne connaît pas, la négociation, il comprend la problématique de l’entreprise. Et s’il trouve quelque chose de mieux, il faut aussi que la société profite de l’expérience de ses salariés pour intégrer de nouvelles offres. S’il y a un refus de la part de l’entreprise, il ne faut pas s’étonner qu’ensuite, il y ait des fuites… ■
Emmanuel Vergé On en revient au ressenti du voyageur, à ses habitudes dans le domaine du ■
Patricia Morosini Il est essentiel d’élargir notre offre, de mettre à la disposition des voyageurs de nouveaux produits ; même s’ils ne sont pas tous dans un SBT ou concentrer au même endroit. Le challenge est aussi de faire remonter les données. Il faut recentrer toutes les réservations qui se font hors des canaux traditionnels et les regrouper sur une plate-forme pour gérer les problèmes de la sécurité, de validation du déplacement. C’est la seule solution pour avoir une vision ■
Avril / Mai 2015 | N°19 | 15
TABLE RONDE
Xavier Quesnel Chez Quicksilver, il y a sans doute eu, à un moment donné, un déficit de communication, ce qui a expliqué que chacun faisait parfois ce qu’il voulait. Comment contenter tout le monde, tout en ayant un visu et récupérer les flux et les montants dépensés hors des canaux ? Nous avons notre propre agence et je lui ai demandé d’être ouverte d’esprit. Lorsqu’un voyageur trouve un billet d’avion plus intéressant sur un site web ou une chambre moins chère sur Booking, pourquoi dirais-je non ? Nous avons par exemple une demande réelle pour une offre d’hébergement de type Airbnb. Pour la gérer, nous avons mis en place des règles très simples : le voyageur va sur Internet, sélectionne le produit qu’il veut dans le cadre d’un budget défini, et fait une copie d’écran qu’il envoie à l’agence. C’est cette dernière qui effectue la réservation. C’est ce que j’appelle de l’open booking maîtrisé. Je récupère ainsi 100% des données et je contente mes voyageurs, avec une restriction : on ne rembourse rien sur note de frais si les prestations sont réservables par notre agence. On ne ■
réelle sur les économies que l’entreprise peut réaliser, et déterminer sur quels acteurs elle doit se concentrer. Géraldine Valenti Il faut aussi prendre en compte la flexibilité et la souplesse du canal de réservation, notamment sur le mobile, et les services qui sortent du périmètre traditionnel de l’agence, comme les restaurants. Sans oublier que les entreprises se doivent de savoir où sont leurs cadres, pour des raisons juridiques. À nous de répondre aux besoins des voyageurs qu’on a parfois oublié à travers des politiques voyages trop drastiques, tout en répondant aux objectifs financiers et aux obligations légales des entreprises. ■
Patricia Morosini L’avenir de l’agence n’est pas d’émettre des billets mais d’accompagner ses clients. Pourquoi demain ne pas faire de l’après-vente, par exemple modifier des billets réservés par le voyageur en dehors du canal autorisé, du surmesure, du 24/24, du conseil et de l’accompagnement ? Au final, il très rare qu’un voyageur trouve moins cher qu’une agence à un instant T. Les rares cas sont par exemple lorsqu’Air France lance des promotions flash qui durent trois heures ! Mais la probabilité pour que le tarif réponde au besoin du voyageur d’affaires est très faible. ■
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Anita Bryant Dans ce contexte, l’avenir des GDS passe par trois points : étoffer l’offre avec notamment un choix d’hôtels plus large, mieux renseigner les agences sur l’offre des compagnies aériennes et permettre de comparer leurs produits dans un environnement convivial ; et enfin respecter la politique de l’entreprise et éviter les fuites, en intégrant un maximum de contenu. Je ne sais pas si ça a un sens d’accéder à des produits comme Airbnb ou Uber dans un GDS, c’est aux travel managers de le dire. Mais la technologie le permet… ■
Emmanuel Vergé Concur a récemment signé des contrats avec des prestataires tels qu’Airbnb ou Uber, d’une portée mondiale. La réservation Airbnb remonte dans Concur automatiquement, de sorte que l’entreprise a une visibilité sur la transaction ; puis il y a une intégration en aval, une sorte de preuve de paiement permettant au collaborateur de faire sa note de frais. Dans un premier temps, la finalité est de pouvoir remonter les informations sur les réservations à un instant T, et qu’elles soient visibles dans les systèmes, notamment pour les obligations de sécurité de l’entreprise. L’open booking est un phénomène aggravant sur ce point… ■
parle plus chez nous de politique voyage, mais de politique voyageur. Demain, le travel manager sera un vrai couteau suisse du voyage, qui devra prendre en compte l’aspect politique voyage et reporting, tout en développant une casquette RH. n
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TRANSPORTS
Les géants du ciel mènent la contre-offensive Face à l’inexorable montée en puissance des transporteurs à bas tarifs, les compagnies européennes sont obligées de se repositionner pour trouver une parade, s’il en est encore temps…
©Jens G’rlich - CGI: MO CGI GbR
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Par Jean-Baptiste Héguy
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TRANSPORTS
Une histoire ancienne L’apparition des compagnies « low cost » ou à bas tarifs remonte au milieu des années 70 aux États-Unis. C’est en effet à cette époque que la compagnie pionnière Southwest Airlines met en place le système qui va être appliqué par toutes les autres compagnies à bas tarifs : liaisons aériennes assurées exclusivement en point à point, vols au départ d’aéroports secondaires, rotations rapides des avions, densification des sièges, restauration payante à bord, puis un peu plus tard vente des billets exclusivement sur Internet. Au début des années 90, la compagnie irlandaise Ryanair est la première à appliquer ce principe en Europe et s’implante peu à peu en France, notamment au départ de l’aéroport de Beauvais. Elle est suivie de peu par Easyjet, compagnie créée par le britannique d’origine chypriote Stelios Haji-Ioannou. Cette dernière revient progressivement vers les aéroports principaux et entame un bras de fer frontal avec les principales compagnies européennes, dont Air France-KLM. Le low cost déjà bien implanté Les compagnies low cost font, maintenant, partie du paysage du transport aérien. Sur le Vieux Continent, elles représentent entre 40 et 45% du trafic, une part de marché qui est quasi équivalente
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E
n septembre 2014, une grève très suivie de pilotes a plongé pendant quinze jours Air France et ses passagers dans une nouvelle pagaille. Au total, elle aura coûté de 400 à 500 millions d’euros selon les derniers chiffres publiés par la compagnie. Et ce n’est pas du tout un hasard si, symboliquement, elle fait suite au projet « Transavia Europe » grâce auquel Air France-KLM souhaitait développer un réseau de bases européennes à la manière d’Easyjet, finalement abandonné au profit de la montée en puissance plus mesurée de Transavia France.
à celle qu’elle atteint aux États-Unis, avec en tête la pionnière, Southwest. En 2013, cette dernière a transporté 115,3 millions de personnes, soit une augmentation de 31% depuis 2005. La deuxième low cost mondiale est l’Irlandaise Ryanair qui a bouclé 2013 avec 81,4 millions de passagers soit un quasi triplement de son trafic depuis 2005 (33 millions de passagers). Easyjet complète le tiercé de tête avec un trafic de 61,3 millions de passagers en 2013, qui a presque doublé depuis 2005. Alors
« Le modèle des low cost change. Elles ne vont pas pouvoir continuer à croître au rythme qu’elles ont connu » Lionel Guérin, PDG de Hop !
que les grandes compagnies ont perdu et continuent de perdre beaucoup d’argent sur le court-moyen-courrier, les transporteurs low cost affichent des bénéfices insolents. Ainsi, Southwest vient d’enregistrer son 42e bénéfice annuel. De son côté, Easyjet a engrangé 564 millions d’euros de bénéfices pour son exercice 2014, en hausse de 13%. Ryanair a, elle, connu une érosion de son résultat net sur la même période (-8%), mais a quand même dégagé un résultat net de 523 millions d’euros. Des recettes éprouvées Il est donc bien loin le temps où l’ancien PDG d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta disait « ne pas avoir peur des low cost », insistant plus sur la concurrence venue de la SNCF et du TGV. Pour ce qui est de l’Europe, dont l’apparition des low cost est liée à la dérégulation aérienne intervenue en 1997 (comme c’est le cas pour toutes les régions du monde qui ont connu une dérégulation aérienne), les grandes compagnies classiques ont dû trouver des parades pour tenter de contrer les transporteurs low cost. Ils ont d’abord appliqué pour les vols court-moyen-courriers les mêmes méthodes que les compagnies à bas tarifs, avec plus ou moins de succès. Sur leurs vols exploités en propre, les compagnies ont ainsi tenté Avril / Mai 2015 | N°19 | 19
TRANSPORTS
QUESTIONS À…
©Vinh Nguyen
« LES COMPAGNIES TRADITIONNELLES ONT ENCORE DE NOMBREUX ATOUTS FACE AUX LOW COST ».
de mettre en place des process rappelant les recettes des compagnies à bas tarifs, comme le passage à la restauration payante à bord des avions. Cette tendance à « déshabiller » tout ce qui ne concerne pas le transport pur s’est depuis généralisée avec la mise en place d’une très grande variété de « ancillary revenues » ou « frais additionnels », y compris sur les vols long-courriers. Mais sur le court-moyen-courrier, cette copie est restée bien moins efficace que l’original et les compagnies à bas tarifs en Europe comme ailleurs ont continué à gagner des parts de marché. Les compagnies classiques ont ainsi dû changer leur fusil d’épaule. Une réaction qui est devenue d’autant plus urgente que les transporteurs low cost, longtemps axés sur la clientèle loisir, ont fait évolué leur modèle économique. Easyjet et Ryanair ont réintégré les GDS et, grâce aux fortes fréquences sur certaines liaisons, viennent séduire la clientèle business en leur proposant des tarifs adaptés et plus souples. Des filiales comme solution Selon le fameux adage de l’aérien « on nait low cost, on ne le devient pas », les transporteurs ont ainsi filialisé leur activité court-moyen-courrier en s’appuyant sur des compagnies créées ad hoc ou grâce à des prises de participation dans des transporteurs low cost déjà existants. « Les compagnies classiques ne peuvent en effet pas laisser 20 | N°19 | Avril / Mai 2015
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Didier Bréchémier, spécialiste du transport aérien et associé du cabinet Roland Berger Consulting.
Pensez-vous que les compagnies traditionnelles ont encore leur carte à jouer face aux low cost ?
Oui. Les compagnies classiques disposent encore de nombreux atouts, avec notamment un réseau très dense qui leur permet de proposer de nombreuses possibilités à la clientèle business. Mais elles doivent aussi resserrer leurs coûts de production, ce qui nécessite des plans d’améliorations de performances qui peuvent avoir du mal à passer.
Est-il envisageable que les compagnies classiques « lâchent » les liaisons court-moyen-courriers ?
Cela me semble peu probable. En France et en Allemagne, les valeurs de marché sont encore importantes. Il y a beaucoup de liaisons à fort potentiel business. Sur les liaisons à clientèle touristique, le revenu au siège par kilomètre est de 4 à 5 centimes. Pour les liaisons « business », on est plus à des niveaux de 14 centimes, voire 16 pour les lignes les plus fréquentées. Par ailleurs, les compagnies pourraient se retrouver en péril, car elles perdraient le lien qu’elles entretiennent avec les entreprises notamment par les biais des contrats firmes.
Comment expliquez-vous que la France ait un peu tardé à se mettre en ordre de bataille face aux low cost ?
Le marché français est très particulier car Air France est non seulement attaquée par les transporteurs low cost mais aussi par le TGV, même si la concurrence ferroviaire effrénée d’il y a quelques années a un peu marqué le pas. L’équilibre est d’autant plus difficile à trouver pour Air France qu’elle est aussi fortement concurrencée sur le long-courrier, notamment par les compagnies du Golfe et asiatiques. Il ne faut pas aussi perdre de vue les spécificités du climat social français qui ne facilitent pas toujours les ajustements nécessaires. libre cours aux transporteurs low cost sur le court-courrier et moyen-courrier, car elles doivent alimenter leurs hubs pour les vols long-courriers. Elles doivent aussi trouver un moyen de résister à la compétition des low cost car, si elles ne le faisaient pas, le secteur long-courrier très contributif, pourrait à terme être exposé », explique Didier Bréchémier, spécialiste du transport aérien et associé du cabinet Roland Berger Consulting. Lufthansa a ainsi annoncé en décembre dernier que l’ensemble des
vols low cost du groupe seraient prochainement groupés sous la bannière Eurowings, comprenant les liaisons opérées par Eurowings et par Germanwings. Elles concernent une centaine d’appareils sur les 600 que compte le groupe Lufthansa dans son entier. « Cette nouvelle rationalisation est dans la continuité du transfert de toutes les liaisons secondaires de Lufthansa vers Eurowings. Ce programme englobe tous les vols court-moyen-courriers à l’exception de ceux opérés depuis ou
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TRANSPORTS n REPÈRES
vers Francfort et Munich, dont le transfert a commencé le 1er juillet 2013 », explique Xavier Bossaert, porte-parole de la compagnie Lufhansa. Rappelons que Germanwings, créée en 2002, a d’abord été une filiale de la compagnie Eurowings avant d’être cédée à Lufthansa en 2009, deux ans avant que Eurowings passe à son tour sous le contrôle de la principale compagnie allemande. De l’autre côté des Pyrénées, la compagnie espagnole Iberia a procédé de manière similaire puisqu’elle a créé en 2012 une filiale ad hoc, Iberia Express, pour opérer les vols point à point en Espagne et
Contrairement à ses consœurs, Air France-KLM a mis plus de temps à réagir. Ce retard s’explique par le fait que la compagnie doit se battre sur deux fronts, les transporteurs low cost d’un côté et le TGV de l’autre. 22 | N°19 | Avril / Mai 2015
Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris CDG, Paris Orly, Rennes, Toulouse) vers Barcelone et 23 autres villes principalement espagnoles et italiennes.
en Europe, et alimenter le hub de Madrid. Ainsi, Iberia lui a transféré les vols au départ de Madrid vers les Canaries, les Baléares, Saint-Jacques-deCompostelle, Vigo, Malaga, Séville, et en Europe, les vols au départ de Madrid vers Amsterdam, Berlin, Copenhague et Stockholm. Iberia Express a aussi ouvert de nouvelles liaisons sur lesquelles Iberia n’était pas présente comme Hanovre ou Stuttgart et lance cette année des vols vers Edimbourg et Manchester ainsi que des dessertes au départ de Londres Heathrow vers Gran Canaria, Tenerife et Majorque. Iberia Express va enfin compléter son offre vers la France avec plus de fréquences vers Nantes, Nice et Lyon, et proposera un vol quotidien entre Madrid et Paris CDG à partir du 7 septembre prochain. « Iberia Express a été profitable dès sa première année d’exploitation et est maintenant le quatrième transporteur opérant au départ de l’aéroport de Madrid », assure Consuelo Arias Fernandez, porte-parole d’Iberia. Cette « filialisation » s’est doublée d’un rachat de la low cost Vueling le 26 avril 2013 par le groupe IAG (International Airlines Group), holding né le 8 avril 2010 de Iberia et British Airways. Vueling dessert douze aéroports français (Bastia, Bordeaux, Brest,
Le modèle français Contrairement à ses consœurs, Air FranceKLM a mis un peu plus de temps à réagir à la pénétration constante des transporteurs low cost. Ce retard s’explique en partie par le fait que la compagnie doit se battre sur deux fronts, les transporteurs low cost d’un côté et le TGV de l’autre. Il fallait aussi de toute urgence réagir au fait qu’Easyjet, grâce à ses fréquences, attire de plus en plus la clientèle d’affaires, très contributive. « Suite à une étude commandée par le PDG Alexandre de Juniac datant de mars dernier, nous avons mis au point un plan d’action en trois axes », explique Lionel Guérin, PDG de la compagnie Hop ! (regroupant les anciennes compagnies Régional, Brit Air et Airlinair). « La première nécessité était de continuer à alimenter le hub de Roissy CDG. Le deuxième axe concerne le
©Eurowings
1971 : Southwest Airlines (USA) 1990 : Pegasus Airlines (Turquie), ne devient « low cost » qu’en 2005. 1991 : Ryanair (Irlande) 1992 : AirTran Airways (d’abord sous le nom de Valujet). Rachetée par Southwest le 28 décembre 2014 1995 : Easyjet (GB) 1996 : WestJet (Canada) 1999 : JetBlue (USA) 2001 : Gol (Brésil) 2002 : Germanwings (Allemagne) 2004 : AirAsia (Malaisie) 2004 : SmartWings (République tchèque) 2004 : Vueling (Espagne), rachetée par le groupe IAG (British Airways/Iberia) le 26 avril 2013. 2004 : Virgin Australia (d’abord sous le nom de Virgin Blue) 2005 : Transavia (en tant que compagnie low cost) 2012 : Volotea (Espagne)
©Air France
Date de création des principales compagnies à bas tarifs
TRANSPORTS UN TRAFIC EN CONSTANTE AUGMENTATION Trafic des principales compagnies à bas tarifs dans le monde (en millions de passagers) 88
Southwest Airlines (US)
115,3 33
Ryanair (Irl.)
30
Easyjet (GB)
13
Air Berlin (All.)
14
JetBlue (US)
14
AirAsia (Malaisie)
6,3
WestJet (Canada)
9
61,3 36,6
31,5 30 21,8
19,6
Virgin Australia (Aus.)
14 19,3
2005
AirTran Airways*
17 17,8
2013
*AirTran Airways a été rachetée et absorbée par Southwest Airlines, le 28 décembre 2014.
tiers du ciel » ne sont pas à court de nouvelles idées. La prochaine « frontière » pourrait bien être le lancement de vols low cost long-courrier. Au-delà des foucades de Michael O’Leary, qui a annoncé récemment son intention de lancer des vols long-courriers à partir de 10 euros, il faut rappeler qu’une première tentative a été faite par AirAsia X, la filiale du transporteur malais AirAsia devenue en à peine quinze ans leader du marché low cost en Asie et qui a transporté 50 millions de passagers en 2014. Sous la marque AirAsia X, des dessertes vers Londres ont été lancées en 2009 et deux ans plus
Source : Observatoir de l’Aviation Civile
développement de Transavia qui va nous permettre de recapturer des croissances que nous n’avons pas ailleurs. Le troisième axe a trait à la refonte de Hop Air France dont les nouveautés seront présentées en avril. En substance, nous allons continuer à développer les synergies sur la maintenance, les sièges, les escales, les équipages avec une direction unique pour les trois anciennes compagnies et une unification des systèmes d’information. Au total nous pouvons économiser 25 millions d’euros par an environ », poursuit-il. Et pour servir encore plus efficacement la clientèle business, nous allons proposer une grille tarifaire simplifiée avec un réseau très dense de 800 vols par jour et 150 destinations ». Stricto sensu, Hop Air France ne se présente donc pas comme une low cost mais pourra quand même proposer sur des heures creuses des tarifs bas. Avec ce plan, conjugué aux réductions de coûts, Air France-KLM estime qu’il est possible de redresser le secteur courtmoyen-courrier d’ici 2017. « Il faut aussi préciser que le modèle des compagnies low cost est en train de changer. En Europe, elles sont en butée et ne vont pas pouvoir continuer à croître au rythme qu’elles ont connu précédemment. Ryanair vient concurrencer directement Easyjet sur les aéroports principaux et cette dernière est donc obligée de travailler sur de nouvelles clientèles, comme les voyageurs d’affaires ».
Gol (Brésil)
81,4
tard vers Paris, avec des tarifs proposés à partir de 118 euros l’aller simple. Ils ont été finalement suspendus en 2012, notamment à cause des taxes d’aéroport et des prix du pétrole. Mais il n’est absolument pas dit que l’expérience ne sera pas retentée et que de nouveaux opérateurs y viennent. Lufthansa, avec son projet de « New Eurowings », a d’ores et déjà annoncé le lancement de vols low cost longcourriers pour la fin d’année 2015 vers la Floride, l’Afrique du Sud et l’océan Indien, qui seraient opérés grâce à trois Airbus A330-200. Un autre défi à relever donc pour les compagnies traditionnelles. n
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Du long-courrier low cost Cette situation pourrait peut être laisser un peu de répit aux compagnies traditionnelles. Malgré tout, les « flibusAvril / Mai 2015 | N°19 | 23
HÉBERGEMENT
Hôtellerie, l’Asie conquérante ©DR
Dans la course aux clients les plus prestigieux les chaînes hôtelières asiatiques repoussent les limites de la perfection. Élégance, personnalisation et technologie de pointe sont devenues leurs leitmotivs. Par Viktoria Varecza
24 | N°19 | Avril / Mai 2015
l’hôtellerie parisienne. Tour d’horizon d’un marché en plein essor et en plein mutation. Paris : prestige ou tactique ? Si l’Asie séduit les investisseurs étrangers notamment du secteur hôtelier, les acteurs chinois, hongkongais et singapouriens prennent la direction
du Vieux Continent afin de s’y offrir une vitrine symbolique auprès de la clientèle de luxe. En effet, la palette hôtelière de la capitale a connu une vague de bouleversements ces dernières années. En une décennie seulement, l’offre des palaces a augmenté d’environ 50% et le secteur de luxe a assisté à l’arrivée de nombreux acLe Shangri-La Hotel Paris
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lle était sans doute l’ouverture hôtelière la plus attendue en France en 2014. En effet, l’arrivée de la chaîne hongkongaise The Peninsula à Paris a marqué une nouvelle ère dans l’histoire de l’hôtellerie de luxe, car cet établissement avec une façade somptueuse sur l’avenue Kléber est également la première adresse de la chaîne asiatique en Europe. Et par conséquent, la marque n’a rien laissé au hasard : le dernier joyau de l’offre hôtelière parisienne brille de tous ses feux et reflète parfaitement l’image de la chaîne connue pour ses services de très haute qualité. La capitale française a donc accueilli en août dernier un nouvel acteur redoutable qui entre en guerre avec confiance contre ses confrères asiatiques déjà présents sur le marché européen, mais également contre les poids lourds de
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Le Banyan Tree Bangkok
teurs asiatiques qui ont redéfini les rapports de force dans l’industrie. Les groupes Raffles, Shangri-La, Mandarin Oriental et The Peninsula ont tous misé sur une présence à Paris : leur implantation en France est aussi bien due à l’ambition d’asseoir leur positionnement de luxe à l’international qu’au potentiel de servir au mieux la clientèle asiatique en quête de perfection. L’internationalisation du marché ouvre ainsi de nouvelles portes aux grandes marques de l’hôtellerie de luxe et invite les adresses emblématiques parisiennes à se réinventer. Le panorama de l’hôtellerie de la capitale publié par le cabinet Coach Omnium révèle en effet que la clientèle française ne pesait que 32,5% des nuitées enregistrées en 2013, et plus de trois quarts des nuitées provenaient des réservations de la clientèle étrangère en ce qui concerne l’hôtellerie trois à cinq étoiles. Cette tendance est valable pour toute la France, et notamment dans les établissements de luxe : « La clientèle étrangère repré-
sentait 66% des nuitées dans les hôtels 5 étoiles en 2013 » confirme Mark Watkins, président de Coach Omnium. Parmi ces visiteurs internationaux, les NordAméricains et les Britanniques arrivent en tête du classement, cependant, en termes de croissance les clients asiatiques risquent de détrôner d’ici quelques années les marchés émetteurs traditionnels. Si les voyageurs chinois ne représentent aujourd’hui que 2% des nuitées dans cette gamme
comme le précise le président du cabinet spécialisé dans le tourisme, ils sont désormais au cœur de la stratégie de développement de chaque chaîne de luxe. « Il s’agit d’une clientèle qui intéresse sérieusement les établissements 5 étoiles et les palaces », explique Didier Arnaud, coach en marketing hôtelier. Pari gagné, puisque la Chine devrait représenter 40% du marché mondial de luxe d’ici 2020, et si aujourd’hui le shopping reste une motivation ma-
LE POTENTIEL DU MARCHÉ CHINOIS Alors qu’en 2014, 90% des voyageurs chinois ont opté pour le continent asiatique comme destination, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir découvrir de nouvelles cultures, et l’Europe fait partie des priorités absolues. Le potentiel du marché est indiscutable : d’ici 2017, la Chine deviendra le premier marché émetteur de tourisme et pourra représenter 20% du marché mondial en 2023. Le nombre de touristes chinois progresse d’environ 20% chaque année en France. La tendance a pris un nouvel élan en 2014 avec le lancement de la procédure accélérée qui permet aux voyageurs chinois d’obtenir leur visa en seulement 48 heures.
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de marque très soignée et une notoriété exemplaire en Asie, elles ont une réelle carte à jouer dans la séduction de cette clientèle.
jeure pour le voyage à l’étranger, d’ici quelques années la clientèle chinoise aisée s’initiera au luxe version hôtelière. « En ce qui concerne les voyageurs chinois aujourd’hui, leurs principales motivations pour visiter l’Europe sont la découverte du monde extérieur, le romantisme à la française et le luxe », précise Olivier Verot, fondateur de l’agence Marketing Chine. « Le luxe exprime en effet un statut social auquel les Chinois sont très attachés », commente Olivier Verot en ajoutant que la marque s’avère être le critère décisif pour cette cible. Si les marques européennes ont la cote auprès des visiteurs de l’Extrême Orient, la notoriété est incontestablement l’arme la plus puissante dans la conquête du marché puisqu’en Chine « tout repose sur la confiance ». Ainsi, dans la course aux clients si sensibles à la qualité des services proposés, les chaînes asiatiques ont pris une longueur d’avance. Avec une image
Au-delà de la perfection Les marques hôtelières asiatiques de luxe placent donc cette cible au cœur de leur stratégie de développement, sans abandonner d’autres marchés à fort potentiel. Les hôtels Mandarin Oriental en l’occurrence suivent une stratégie de développement multimarché et multi-cible. Certes, avec 6 adresses européennes parmi ses 28 établissements, le groupe compte renforcer son positionnement sur le Vieux Continent, mais il vise également à élargir son portefeuille en Asie et surtout à séduire avec les moyens les plus adaptés la clientèle chinoise. Son objectif, faire des clients de véritables ambassadeurs de la marque : une stratégie qui permet de se démarquer de la concurrence. Pour ce faire, il a lancé tout récemment une campagne de communication dans chaque destination de son réseau qui joue sur la notoriété de la marque Mandarin Oriental auprès des célébrités. L’opération baptisée « He’s fan » présente, à travers de ses clients prestigieux les valeurs ajoutées de la chaîne et soigne son image très sophistiquée ; une campagne qui vise clairement la
The Peninsula Hong Kong
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« Les palaces français ne maîtrisent pas encore toutes les nuances de ces nouveaux marchés » Didier Arnaud, coach en marketing hôtelier
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clientèle asiatique. « Les Chinois sont particulièrement difficile à fidéliser. Contrairement aux Européens, ils ne sont pas attachés aux marques, ils suivent tout simplement les tendances actuelles donc le meilleur moyen de les transformer en ambassadeur est de miser sur les célébrités. Les Chinois sont très influencés par les médias », explique le fondateur de l’agence Marketing Chine. Et pour renforcer son positionnement de luxe, le groupe ne parie pas que sur l’image mais aussi sur la palette des services additionnels proposés. Depuis début 2015 et tout au long de l’année la chaîne s’invite à bord des vols de la compagnie hongkongaise Cathay Pacific afin d’y présenter son savoir-faire culinaire aux passagers « première classe ». Cette idée de partenariat originale et créative vise à élargir hors les murs de ses établissements l’expérience Mandarin Oriental mais également à toucher de nouveaux clients. Selon le vice-président chargé de la communication du groupe, les voyageurs privilégiés entre Hong-Kong et les destinationsclé du réseau comme Paris, Londres, News York ou Tokyo pourront ainsi découvrir les services irréprochables de la marque et devenir par la suite clients de ses adresses de luxe.
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Élégance et technologie L’innovation technologique est également l’un des axes de développement majeurs identifiés par le groupe The Peninsula. La marque est le seul acteur hôtelier à avoir créé son propre département de recherche intitulé « The Peninsula Hotels’ Electronic Services Department » qui a pour objectif d’imaginer et de concevoir des services du futur tout en anticipant les besoins de ses clients. En effet, le réseau
a équipé son établissement légendaire Peninsula Hong-Kong d’une technologie d’intérieur révolutionnaire et a créé au sein de son vaisseau-amiral les chambres les plus personnalisées au monde grâce à une nouvelle approche intuitive entièrement dédiée aux voyageurs. « Progresser tout en misant sur l’élégance traditionnelle » telle était la devise de la marque exposée par son directeur marketing lors de la présentation de la stratégie du groupe en 2014. Sa recette, un business model unique dans le secteur en étant à la fois propriétaire et exploitant de ses
Cassia Lijiang de Banyan Tree
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En effet, l’élargissement des services grâce à des partenariats signés s’affiche parmi les stratégies-clés de la chaîne dont témoigne la dernière nouveauté technologique lancée en décembre dernier à l’établissement Mandarin Oriental Boston. Suite à la collaboration avec Flyte Systems, les clients ont désormais accès à une chaîne télévisée fournissant toutes les informations sur les vols à l’arrivée et au départ de l’aéroport de Boston. L’objectif, « rendre le voyage le moins fastidieux possible » et anticiper au mieux les besoins de sa clientèle, un argument qui séduira certainement la clientèle de luxe pour laquelle le confort absolu est un critère de choix décisif.
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adresses, ce qui lui permet de maîtriser l’ensemble des critères d’excellence au sein de la chaîne. Cette vision de l’hôtellerie qui correspond parfaitement à la clientèle de luxe d’aujourd’hui lui vaut une renommée mondiale et est un atout majeur dans la conquête de la clientèle chinoise. Alors que le groupe a toujours souligné son intérêt pour les marchés américains avec une forte présence aux États-Unis, désormais il met l’Asie au cœur de sa stratégie et l’ouverture récente de sa première adresse européenne vise indéniablement à accueillir les clients les plus riches de l’Extrême-Orient. « Au moment de la construction tout a été pensé pour garantir un confort absolu aux voyageurs chinois, à commencer par les deux lions protecteurs élégamment posés à l’entrée de l’adresse de luxe », commente Didier Arnaud, coach en marketing hôtelier. Segmentation diversifiée Si le groupe The Pensinsula mise sérieusement sur une clientèle chinoise de luxe, les hôtels Banyan Tree s’orientent vers une offre plus diversifiée qui vise à toucher une Avril / Mai 2015 | N°19 | 27
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QUESTIONS À… Mark Watkins , président de Coach Omnium
nouvelle clientèle à fort potentiel, la classe moyenne chinoise. Le réseau qui a fêté son vingtième anniversaire en 2014 se concentre désormais sur un développement multi-marque : avec le lancement du concept Cassia (troisième marque du groupe) en juin dernier, Banyan Tree a fait son entrée dans le segment des résidences hôtelières, une offre très appréciée par la classe moyenne. Cinq projets sont en cours de réalisation en Thaïlande, en Indonésie, au Sri Lanka, en Australie et en Chine qui répondront parfaitement aux nouvelles attentes de cette clientèle. L’éloignement du réseau du marché de luxe est une décision purement stratégique selon son co-fondateur Ho Kwon Ping, et la création d’une toute nouvelle marque du groupe prévue pour 2015 risque de confirmer sa volonté de s’ouvrir vers de nouveaux segments encore peu exploités par Banyan Tree. Comment s’adapter ? Concurrence renforcée oblige, les marques emblématiques de l’hôtellerie de luxe tout comme les palaces parisiens engagent des rénovations de taille afin de rester dans la course, ce qui donne un coup de pouce au secteur, souvent critiqué pour son manque de créativité et de modernisme. Le Bristol, le Plaza Athénée et le Meurice ont subi d’importants travaux de rénovation, le Ritz et le Crillon font peau neuve, et le Lutetia pour sa part se prépare à une métamorphose majeure suite à des travaux de titan engagés en 2014 qui dureront envi28 | N°19 | Avril / Mai 2015
Quels sont les chiffres-clés de l’hôtellerie de luxe en France ?
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Le Mandarin Oriental Paris
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« CHAQUE PALACE SE DONNE POUR ARME DE DÉVELOPPER UNE PERSONNALITÉ »
On parle d’hôtellerie de luxe en faisant mention du classement officiel 5 étoiles, le 4 étoiles étant cité comme étant le « haut de gamme ». À noter qu’il existe de petits hôtels de grand luxe qui ne sont pas classés sans que l’on sache combien ils sont. En 2013 − les données 2014 ne sont pas encore disponibles −, les 5 étoiles (au nombre de 311 en février 2015) ont réalisé 64,6% de taux d’occupation contre 59,6% pour l’ensemble du parc hôtelier français, soit 3,2% des nuitées totales en hôtellerie française.
Quelles sont les dernières tendances de ce secteur ?
Comme vous le voyez en continu, c’est la création de nouveaux hôtels de luxe surtout à Paris, à Courchevel et plus modestement sur la Côte d’Azur et quelques grandes villes françaises. Sans parler des grands chantiers de rénovation (Ritz, Crillon…). Les créations et rénovations se font désormais la plupart du temps avec des décorateurs et architectes d’intérieur très connus ou avec des designers de renom, y compris venant de la mode haute couture. L’art entre à nouveau dans ces hôtels avec de surcroît une surenchère dans la recherche d’originalité décorative, soit dans un domaine assez classique, soit dans un sens beaucoup plus contemporain et design. La « technologisation » discrète s’installe massivement, tant pour le confort des clients par des équipements dernier cris (domotique, salles de bains connectées, wi-fi très haut débit…), que pour la sécurité (biométrie).
Comment les adresses emblématiques s’arment-elles contre les nouveaux acteurs du secteur ?
Pour résister à l’arrivée de nouveaux concurrents, chaque grand hôtel et palace se donne pour arme de développer une personnalité et un style bien propres, destinés à attirer les différents types de clientèles, selon leurs origines et nationalités (Américains, Russes, Arabes du Golfe, Asiatiques…) et selon leurs motifs de séjours (artistes, hommes d’affaires, clientèle riche et people en visite, hommes politiques et diplomates, etc.).
ron trois ans. L’invasion des marques asiatiques a apporté donc une certaine fraîcheur au secteur hôtelier et a permis aux adresses traditionnelles de s’initier aux particularités des marchés de l’avenir : « aujourd’hui, les palaces français ne maîtrisent pas encore toutes les nuances de ces nouveaux marchés, mais ils commencent à comprendre qu’ils ne pourront plus
négliger cette clientèle », commente Didier Arnaud. Si l’on peut croire au coach en marketing hôtelier, en appliquant les règles de base de Feng Shui lors des rénovations à venir, ils pourront certainement grignoter des parts de marchés à leurs concurrents asiatiques qui maîtrisent à la perfection les principes de cette science chinoise… n
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Cartes virtuelles, une vision de l’avenir ? Afin de répondre aux attentes des entreprises en termes de rationalisation de dépenses et de mobilité, les éditeurs de carte élargissent leur offre qui se tourne de plus en plus vers les solutions dématérialisées.
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Par Viktoria Varecza
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Carte logée, au-delà du transport L’apparition des voyageurs business autonomes conduit à une perte de visibilité considérable pour l’entreprise, ce qui met en lumière la revalorisation des solutions garantissant une analyse détaillée. « Les attentes des entreprises se concentrent désormais sur la justification des dépenses et sur leur intégration automatique dans le processus de réservation», constate Étienne Pénaud. Deux critères auxquels la carte logée
« Les entreprises se concentrent sur la justification des dépenses et sur leur intégration automatique dans le processus de réservation » Étienne Pénaud, spécialiste travel management cabinet Atlans
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répond parfaitement puisqu’elle permet de synthétiser toutes les transactions effectuées et elle peut être facilement connectée aux outils technologiques de l’entreprise. « C’est une solution confortable aussi bien pour l’agence de voyage que pour l’entreprise », commente Julien Chambert, directeur ventes & développement chez Avexia Voyages en précisant que 60% de leurs clients favorisent ce moyen de paiement. Les émetteurs de carte logée assurent la gestion des transactions financières avec les fournisseurs et proposent un bilan détail-
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ujourd’hui, la gestion des déplacements professionnels est au cœur des réflexions stratégiques des entreprises. Mieux maîtriser leurs dépenses, faciliter les réservations ou encore analyser les données liées aux voyages ; les sociétés suivent attentivement le lancement des dernières innovations du secteur afin d’optimiser leur politique voyages. Leurs priorités en termes de gestion des déplacements s’articulent autour de plusieurs axes y compris la transparence, la mobilité mais aussi la réduction des coûts, un facteur désormais décisif pour les entreprises qui mettent un bémol sur leurs dépenses depuis quelques années. Et pour cause, la complexité du marché actuel donne naissance à de nouvelles solutions de paiement qui elles aussi offrent un excellent moyen d’optimisation et tentent de répondre aux besoins variés des entreprises. « On assiste à la fois à l’autonomisation du voyageur business et à un besoin de centralisation très prononcé », commente Étienne Pénaud, spécialiste en travel management au cabinet Atlans. La tendance de l’open booking qui donne une certaine indépendance au salarié en déplacement s’accompagne désormais d’une demande croissante pour les conseillers spécialisés en voyage, autant dire que les émetteurs de cartes de paiement poussent les limites de l’innovation basée sur l’analyse des données, la géolocalisation et les promesses virtuelles.
lé des dépenses effectuées. « Cette forme de paiement est essentiellement utilisée pour couvrir l’ensemble des dépenses auprès de nos partenaires aériens et hôteliers », précise Lionel Lepouder, directeur de CmsVacances. Désormais, les entreprises privilégient les plateformes qui acceptent le paiement par carte logée ainsi elles ont la garantie d’une visibilité détaillée sur les frais engagés. Chez CmsVacances, la carte virtuelle proposée par BNP Paribas est une option de paiement appréciée, car outre sa facilité d’utilisation, elle permet de fluidifier les réservations et d’élargir l’offre de prestations en sécurisant la gestion des paiements. « Il est vrai qu’aujourd’hui, nous portons une attention particulière aux solutions de paiement innovantes », commente Lionel Lepouder. Ces nouvelles offres de paiement accompagnent l’évolution des besoins des entreprises notamment en termes de qualité de service et de rationalisation de leur budget Travel. Chez American Express la tendance est également confirmée. « Nos clients nous ont en effet sollicités pour bénéficier des mêmes avantages sur les dépenses d’hôtellerie comme ils l’avaient déjà sur l’aérien et le rail », commente Solène Avril / Mai 2015 | N°19 | 31
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Carte Corporate pour les dépenses non-visibles ? Si les PME ont la possibilité de profiter des avantages offerts par la carte logée, elles se tournent souvent vers une solution de paiement très adaptée à leur activité, la carte corporate. « Nous préconisons à nos clients de mixer plusieurs modes de paiement, il n’existe pas une solution universelle pour toutes les dépenses liées aux voyages professionnels », explique Julien Chambert en précisant que la carte affaires est un choix indispensable pour les grands voyageurs. Utilisée essentiellement pour couvrir les frais en déplacement professionnel comme les déjeuners d’affaires, taxis ou encore le parking, cette option donne une certaine liberté aux voyageurs, un détail qui peut décourager les sociétés. « Parfois, les entreprises n’osent pas opter pour la carte affaires car elles ont peur de ne pas pouvoir maîtriser les dépenses de leurs salariés », explique Étienne Pénaud. Pourtant, celle solution propose de nombreux atouts : chez American Express, le client bénéficie d’un délai de paiement de 43 jours en moyenne, d’un service clientèle disponible 24/24, 7j/7, d’un outil de gestion en ligne et d’une couverture d’assurance. Mot-clé : mobilité Considérée comme l’une des priorités des travel managers pour 2015, l’efficacité du voyageur en déplacement grâce à des applications adaptées ouvre de nouveaux horizons de développement aux émetteurs de cartes. Environ 60% des 1 100 acheteurs de voyages 32 | N°19 | Avril / Mai 2015
QUESTIONS À… Regis Chambert, RC2 Conseil « APRÈS UNE RÉCESSION EN 2014 LES BAROMÈTRES PRÉVOIENT UN MARCHÉ EN LÉGÈRE CROISSANCE »
Quels sont les chiffres-clé du marché du voyage d’affaires aujourd’hui ?
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Genton, directrice Marketing American Express Cartes & Solutions Corporate. Il est clair que la relation avec les différentes plateformes hôtelières occupe une place importante dans la stratégie de tous les éditeurs de cartes. Il y a quelques mois, AirPlus a signé un partenariat exclusif avec la centrale HRS : la solution Global Payment est proposée à environ 40 000 sociétés clientes depuis l’été dernier.
Après une récession constatée en 2014 les baromètres prévoient un marché en stagnation ou en légère croissance (autour de 0,5/1%) pour 2015. Les entreprises font attention à tous les types de dépenses liées aux voyages : coûts du transport et de l’hôtellerie mais aussi les coûts du processus.
Quels sont les tendances majeures sur le marché en termes de solutions de paiement ?
L’arrivée des cartes virtuelles très adaptées notamment aux dépenses hôtelières a poussé les émetteurs de cartes à signer des partenariats avec des centrales de réservations pour que les frais d’hôtellerie puissent être couverts par carte logée. En effet, les entreprises ont réussi à optimiser les dépenses liées au transport grâce à cette solution de paiement et elles souhaiteraient avoir les mêmes avantages concernant la partie terrestre du voyage. Les partenariats signés récemment entre émetteurs de cartes et centrales de réservation (par exemple entre AirPlus et iAlbatros) permettront aux sociétés d’obtenir un reporting détaillé mais également de faciliter le processus de réservation dans certaines zones géographiques (notamment aux ÉtatsUnis et en Asie) où les établissements nécessitent une garantie et exigent un paiement en amont.
Quels sont les challenges que les émetteurs de cartes rencontrent aujourd’hui ?
Un des problèmes principaux que rencontrent les éditeurs de cartes est que leur réseau d’affiliés reste parfois assez réduit. C’est le cas d’American Express dont les cartes ne sont pas acceptées dans certains établissements, précisément en dehors des grandes zones urbaines. En ce qui concerne les cartes Visa ou Mastercard, elles bénéficient certes d’un réseau d’affiliés plus vaste, en revanche elles posent un problème en termes de reporting car les informations recueillies sur les dépenses sont peu détaillées.
interrogés par Carlson Wagonlit Travel miseraient sur des innovations mobiles et plus de 30% des répondants souhaiteraient mettre en place une solution de paiement virtuel cette année. American Express a lancé sa première offre virtuelle intitulée vPayment dès 2009 afin de répondre au mieux aux besoins des entreprises qui cherchaient à réconcilier leurs dépenses hôtelières mais aussi à gérer leur budget événe-
mentiel ou encore marketing nécessitant une certaine flexibilité. C’est bien ce besoin de flexibilité exprimé par ses clients qui a incité American Express à concevoir la plateforme de paiement en ligne BIP (Buyer Initiated Payment), présentée il y a quelques mois. « Le lancement de cette nouvelle solution démontre parfaitement la capacité d’American Express de répondre à la problématique des entreprises ayant
La carte de paiement virtuelle La solution de paiement virtuel à l’usage unique est désormais proposée par la plupart des banques (CIC, LCL, BNP Paribas). « Il s’agit d’une solution de paiement au cas par cas », précise Étienne Pénaud,
« Il est vrai qu’aujourd’hui, nous portons une attention particulière aux solutions de paiement en mobilité », commente Lionel Lepouder en ajoutant que l’offre anticipant tous les besoins des entreprises ne cesse de s’élargir. Et pour cause, BNP Paribas a présenté par la même occasion sa carte de procurement au niveau européen qui s’adapte parfaitement aux dépenses courantes en déplacement. Côté optimisation budgétaire à l’étranger, Pay Top a récemment an©Fotolia
des besoins en termes de cash et d’optimisation du besoin en fonds de roulement », a commenté Marc Clatot, VP directeur général Cartes et Solutions Corporates France.
Nous préconisons à nos clients de mixer plusieurs modes de paiement, il n’existe pas une solution universelle pour toutes les dépenses liées aux voyages professionnels.
portable du porteur de la carte, faciliter la validation des opérations bancaires. En effet, le téléphone mobile risque de jouer un rôle majeur dans l’évolution du marché : outre les applications innovantes c’est le paiement sans contact qui semble bouleverser la palette des services accessibles. Les émetteurs de cartes s’ouvrent progressivement à ce créneau à exploiter. AirPlus en partenariat avec Deutsche Telekom fait ses premiers pas dans le domaine et met la solution de paiement sans contact au cœur de ses préoccupations stratégiques.
Julien Chambert, directeur ventes & développement chez Avexia Voyages noncé le lancement d’une mastercard multidevise, prépayée et rechargeable qui éviterait de payer des frais supplémentaires liés à l’utilisation d’une carte dans un distributeur. Géolocalisation Qui dit mobilité, dit géolocalisation ; les opérateurs de solutions de paiement commencent tout juste à découvrir les avantages de cette technologie qui leur permettra d’offrir davantage de services sur-mesure aux entreprises. Néanmoins, ils se concentrent actuellement sur son potentiel en termes de suivi d’opérations : en février Visa a annoncé le lancement de son service « Mobile Location Confirmation » qui pourrait, en géolocalisant le téléphone
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spécialiste en travel management en ajoutant que sa mise en place nécessite de recourir à un code spécifique ce qui rend l’opération relativement lourde aux yeux des entreprises. Aujourd’hui, les banques parient donc sur la simplification de sa mise en place, dont témoigne l’évolution de l’offre virtuelle BNP Paribas. La banque a amélioré les fonctionnalités de sa plateforme de cartes virtuelles en début d’année et offre désormais la possibilité de modifier les paramètres de la carte sans en émettre une nouvelle. Chez LaSer, la carte virtuelle proposée par BNP Paribas est une option déjà utilisée et très appréciée, car outre sa facilité d’utilisation, elle permet de détailler le parcours client et de centraliser la réservation.
Tendances : MICE Outre l’optimisation du budget des voyages d’affaires et l’ouverture à des solutions mobiles, la tendance se tourne également vers l’élargissement des domaines où les émetteurs de cartes proposent leur accompagnement professionnel. Notamment dans le secteur MICE : « La partie voyage est bien maîtrisée par les acteurs du marché, désormais ils peuvent se concentrer sur le développement de nouveaux services dans la partie événementielle », explique Étienne Pénaud. Si les cartes virtuelles sont particulièrement adaptées à couvrir les dépenses liées au MICE, AirPlus propose depuis 2011 une carte logée intitulée AirPlus Meeting Card et garantit une économie de 20% sur le budget dédié de l’entreprise. n Avril / Mai 2015 | N°19 | 33
DESTINATION... NEW YORK
New York
en mouvement perpétuel Exaltante comme une star des podiums, énergisante comme une célèbre boisson… New York ne cesse de se réinventer. On y va pour le travail, on y retourne pour les loisirs, ou on combine les deux jusqu’à plus soif… Par Thierry Beaurepère
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170 langues différentes ! Difficile de trouver dans le monde une ville plus cosmopolite ; une métropole aussi bourdonnante qui donne l’impression unique qu’ici, tout est possible. Les vagues d’immigration ont façonné sa culture, ses quartiers. Sur les 8 millions d’habitants, près de 40% sont nés à l’étranger et l’on y parle 170 langues ! Certes, l’immigration est désormais moins massive qu’au 19ème siècle. Mais elle contribue toujours au dynamisme de la ville. Indiens, Mexicains ou Brésiliens ont simplement remplacé les Irlandais et les Italiens de la fin du 19ème siècle, et les Chinois d’il y a quelques décennies. Résultat : se promener à New York, c’est faire le tour du monde en quelques pâtés de maisons ! Il suffit de traverser une rue pour passer 34 | N°19 | Avril / Mai 2015
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’est un record ! 56,4 millions de visiteurs se sont précipités à New York l’an dernier (+23% depuis 2009), générant 61,3 milliards de retombées économiques. Parmi eux, 12,2 millions de visiteurs étrangers dont 712 000 Français, et beaucoup de voyageurs d’affaires qui ajoutent un week-end « touristique » à un déplacement professionnel. Résultat : le taux d’occupation des 102 000 chambres d’hôtels atteint 89% à l’année, et le prix moyen des chambres continue à flamber, à 295 dollars la nuit. Pas sûr que les 13 000 chambres supplémentaires attendues d’ici fin 2017 suffisent à enrayer cette inflation…
du quartier italien de Little Italy à Chinatown ; remonter une avenue pour tester toutes les cuisines du monde. De Meetpacking District à Brooklyn… Cette diversité entraîne New York dans un tourbillon perpétuel, bien agréable pour les voyageurs d’affaires qui s’y rendent plusieurs fois par an. Certes, les modes se font toujours sur la 5e Avenue ou Madison Avenue (paradis du shopping). Mais dans l’ouest de Manhattan, sur les bords de l’Hudson River, Meetpacking District est l’endroit « fashion » du moment. Les anciens abattoirs ont fait place aux showrooms de stylistes, au
look parfois déconcertant ! On les croise le week-end sur la voie ferrée (High Line) qui surplombe le quartier, réhabilitée en une promenade végétalisée très courue. À l’est, le quartier de Lower East Side (L.E.S pour les initiés !), ancien creuset de l’immigration new yorkaise, a lui aussi entamé sa mue. Comme en témoigne le New Museum dédié à l’art contemporain, dont l’architecture (un empilement de cubes blancs) fait encore polémique. Le quartier conserve néanmoins son cachet bohème, avec ses immeubles en brique zébrés d’escaliers de secours, ses lampadaires rétros et ses magasins de déco, vintage ou décalés. Le dimanche, Orchad Street accueille même un marché
DESTINATION... NEW YORK
d’affaires, à Wall Street ou Midtown. Il suffit de s’engouffrer dans le métro à 8 heures, ou flâner sur les trottoirs à l’heure du déjeuner pour s’apercevoir qu’en comparaison, Paris semble bien calme ! Mais si on travaille beaucoup à New York (et si l’on court énormément), on sait aussi s’y amuser. Sirènes de policiers hurlantes toute la nuit, circulation intense à 4 heures du mat’… la ville ne s’endort jamais. De ses musées à ses théâtres de Broadway en passant par ses concept- stores pointus et ses restaurants aux cuisines variés, pas un jour sans une nouveauté à découvrir ! Un tourbillon de vie qui vous happe irrésistiblement, malgré la fatigue d’une journée de travail…
LES INCONTOURNABLES La Statue de la Liberté Le ballet des bateaux qui font la navette entre Battery Park, à la pointe sud de Manhattan, et Liberty Island (à une quinzaine ■
Votre réceptif privilégié aux Etats-Unis
New York
de minutes), est incessant. Une fois sur place, vous pourrez faire le tour de la Statue de la Liberté, cadeau de la France en 1886. Au retour, le bateau fait un stop à l’île voisine d’Ellis Island, où 12 millions de personnes ont débarqué jusqu’en 1954. Les bâtiments qui « accueillaient » les migrants ont été transformés en un émouvant musée alors qu’à l’extérieur, les noms de tous ces « nouveaux » Américains ont été gravés sur un gigantesque mur. Les contrôles de sécurité pour rejoindre les deux îles sont draconiens, et la file d’attente parfois conséquente. À défaut, on peut emprunter le Staten Island Ferry (gratuit) qui permet de découvrir la Statue depuis le large et la skyline de Manhattan.
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Un World Trade Center encore plus haut Cette même diversité est aussi à l’origine de la vivacité économique de New York, ponctuée de crises fulgurantes et de reprises économiques tout aussi vertigineuses. Ainsi, après le choc des attentats du 11 septembre et la crise de 2008, New York est à nouveau triomphante et son taux de chômage au plus bas. Symbole de cette bonne santé : le nouveau World Trade Center, encore plus haut que le précédent. Alors que partout, de nouveaux gratte-ciel inventés par les plus célèbres architectes de la planète poussent comme des champignons. Même la finance – pourtant montrée du doigt – ne s’est jamais aussi bien portée, comme l’atteste les niveaux records de la bourse. Golden boys et working girls se bousculent toujours plus nombreux dans les quartiers
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aux puces très couru. Alors que dans les bars d’Essex Street, de jeunes artistes dévoilent chaque soir leurs talents, à la manière du film « Fame »… Cette vague permanente déborde aussi audelà de Manhattan, jusque dans le Queens et surtout à Brooklyn, nouveau paradis des bobos. La communauté française en a fait son quartier de prédilection, notamment autour de Carroll Gardens désormais surnommé Little Paris ; et Hillary Clinton y a installé son QG de campagne pour les prochaines élections présidentielles, tout un symbole !
Pont de Brooklyn et Dumbo Comptez une demi-heure pour traverser à pied le fameux pont suspendu de Brooklyn, construit en 1883. D’un côté Manhattan et sa skyline. En face le quartier de Brooklyn, si attachant avec ses pe■
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tits immeubles de briques… Une fois sur l’autre rive de l’East River, Brooklyn Heights propose un délicieux voyage dans le temps. Il faut déambuler dans les rues ombragées, à la découverte de riches demeures du XIXe siècle, pour s’imprégner de l’atmosphère « so british ». À deux pas, le quartier de Dumbo (pour « Down Under the Manhattan Bridge Overpass ») a achevé sa mue. Les entrepôts de brique accueillent désormais boutiques et restaurants. Chaque week-end, les « bobos » viennent y flairer les nouvelles tendances, faire un jogging ou du roller. Et les familles plébiscitent le manège datant de 1922 installé aux pieds du pont, « encapsulé » dans un cube de verre par Jean Nouvel.
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Times Square Times Square a perdu son côté canaille. Qu’importe ! Jour et nuit, la foule se bouscule sur la plus célèbre place de New York. On s’extasie devant les gratte-ciel aux silhouettes effilées, on s’amuse des enseignes lumineuses géantes, on rêve devant les affiches des comédies musicales de Broadway. Le spectacle est aussi dans la rue. Des Américains déguisés
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en Batman ou Spiderman « pistent » les touristes pour une photo souvenir ! Les super héros se font pourtant voler la vedette par un cowboy uniquement vêtu d’un chapeau et d’un slip, qui traîne ses bottes été comme hiver sur Times Square. Il est devenu si célèbre qu’il est désormais sponsorisé par une marque de sous vêtements ! Les observatoires Trônant fièrement sur le 5e Avenue, et symbole absolu de Big Apple, l’Empire State Building est le roi de l’horizon new yorkais depuis 1931. Mais le colosse de style Art déco, haut de 449 mètres, se mérite. Il faut parfois plusieurs heures d’attente avant d’atteindre les ascenseurs qui mènent au 102e étage. Moins haut, l’observatoire Top of the Rock du Rockfeller Center tient la comparaison. Le ticket d’entrée donne un rendez-vous à horaire fixe, pour ne pas avoir à faire la queue. Ses
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Openskies
Openskies (filiale de British Airways), qui vole trois fois par jour entre Paris/Orly et New York (Newark et JFK), ouvre un salon à Orly, dans le terminal Ouest. Il est accessible aux passagers de la classe affaires et aux membres Gold et Silver du programme de fidélité de British Airways. ■
Ground Zero Construits sur le site du World Trade Center, deux immenses « bassins miroirs » symbolisent le drame du 11 septembre. De l’eau ruisselle le long des parois noires, avant de tomber dans un puits sans fond. Autour des bassins, les noms des victimes sont gravés sur des plaques de bronze. Tout à côté, le « National September 11 Memorial Museum » a ouvert ses portes le 21 mai 2014. Le musée permet de découvrir les fondations du World Trade Center, divers objets retrouvés dans les ruines, alors qu’une salle évoque les attentats. On en
American Airlines
American Airlines propose une nouvelle classe affaires sur son Paris/New York (2 vols par jour), opéré en B767 : configuration 1X2X1 pour un accès facilité au couloir, fauteuil se transformant en lit plat, tablette tactile Samsung...
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QUOI DE NEUF ?
Un Américain à Paris
Le spectacle « Un Américain à Paris » s’installe à Broadway, après une première mondiale à Paris en décembre dernier. Ce musical, qui raconte l’histoire d’amour entre un soldat américain et une Française dans l’après-guerre, est inspiré du film oscarisé de Vincente Minnelli. ■
XL Airways
XL Airways ajoute 70% de capacité sur sa ligne Paris/New York, avec jusqu’à 9 vols par semaine au départ de Roissy au plus fort de la saison effectués en A330, et un programme qui est prolongé jusqu’au 14 novembre. Les vols sont mono-classes.
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ressort bouleversé, avant de reprendre sa respiration en levant les yeux au ciel pour observer les gratte-ciel du nouveau Word Trade Center. Haute de 541 m (le plus haut building des États-Unis), la tour surnommée la « Freedom tower » séduit par ses lignes épurées.
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DESTINATION... NEW YORK
ascenseurs high-tech vous hissent en une poignée de secondes au 70e étage, pour un panorama inédit. Vers le nord, Central Park file à l’infini, immense. Vers le sud, la forêt de gratte-ciel est encore plus belle au coucher de soleil. Avec un avantage : on voit l’Empire State Building ! Central Park Oubliez l’idée d’explorer tout Central Park. Long de 4 kilomètres et large de 800 mètres, le poumon de New York aligne 340 hectares de pelouses, bois et plans d’eau. En revanche, rien ne vous empêche de vous mettre au rythme des New-yorkais, pour un jogging avant un rendez-vous professionnel, un hot dog à l’heure du déjeuner, une promenade en calèche en fin de journée ou un pique-nique dominical. On peut même louer une « City Bike », le Velib’ local, lancé en 2013, pour accéder à quelques lieux emblématiques : le jardin de Strawberry Fields qui rend hommage à John Lennon, les galeries couvertes et la fontaine de Bethesda Terrace, la réserve d’eau du Réservoir Jacqueline Kennedy Onassis, le mini château écossais Belvedere Castle ou encore le petit zoo...
tien, symbolisé par le véritable temple de Dendour offert par l’Égypte. Pas très loin, Le Guggenheim Museum vaut tout autant pour son architecture en spirale conçue par Frank Lloyd que pour sa collection du XXe siècle. Hébergée dans un luxueux hôtel particulier, la Frick Collection expose quant à elle des chefs-d’œuvre de Titien, Vermeer ou Goya. On combinera ces trois institutions avec le Museum of Modern Art (Moma), au cœur de Manhattan (53e rue). On se bouscule devant les Demoiselles d’Avignon de Picasso ou Gold Marylin Monroe d’Andy Warhol, en particulier les vendredis (de 16h à 20h), lorsque l’entrée est gratuite.
QUOI DE NEUF ? ■ One World Observatory
Installé entre les 100 et 102e étages du nouveau One World Trade Center (Freedom Tower), le One World Observatory ouvre ses portes le 29 mai. À 415 m d’altitude, il dévoilera une vue inédite sur New York, abritera une salle projetant un film sur la ville, un restaurant… Prix : 32 $. ■
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Museum Mile Dans sa partie qui longe Central Park, la 5e avenue abrite une dizaine de musées. Parmi eux le Metropolitan Museum of Art, l’équivalent de notre Louvre. Au menu, plus de deux millions d’œuvres, depuis les peintures européennes à l’art égyp-
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Harlem Au nord de Central Park, le quartier d’Harlem s’est métamorphosé ces dernières années, loin de l’image dangereuse et insalubre qu’il traînait dans les années 80. Pas de monuments majeurs, mais une balade urbaine pour humer l’atmosphère, à la découverte notamment de ses jolies maisons « Brownstones ». Elle vous conduira forcément à l’Apollo Theater (sur la 125e rue) où se produisirent toutes les stars noires, d’Aretha Franklin à James Brown. Pour rester dans le ton, on pourra assister à une messe le dimanche matin (gospel assuré !), où dîner dans un club de jazz... ■
Knickerbocker Hotel
Installé dans un bâtiment historique (1906) de Times Square depuis février, le Knickerboxer Hotel (330 chambres) renouvelle l’offre du quartier avec un établissement « lifestyle », quand la plupart des hôtels ont investi des gratte-ciel modernes. Il a intégré la chaîne Leading Hotels of the World.
High Line
Depuis le 21 septembre, la High Line a été prolongée d’une troisième et dernière section. Cette ancienne voie ferroviaire surélevée, transformée en jardin, file désormais jusqu’à la 34e rue et relie le quartier de Meatpacking District à West Chelsea, près du Javits Convention Center. ■
Whitney Museum
Le Whitney Museum of American Art consacré à l’art américain du xxe siècle, quitte les abords de Central Park pour s’installer dans un bâtiment flambant neuf imaginé par Renzo Piano, dans le Meatpacking District (près de l’hôtel The Standard).
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NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS Sofitel Au Sofitel, vous trouverez toujours quelqu’un pour parler la langue de Molière. Le groupe Accor a installé son enseigne
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DESTINATION... NEW YORK
Shoreham Située sur la 55e rue (à quelques mètres de la 5e Avenue), c’est l’une des adresses branchées. L’architecture privilégie une ambiance zen, voire épurée. Les 177 chambres déclinent les teintes gris/ marron et proposent un équipement de pointe : DVD, écran plat, lecteur CD Bose vidéo, et même console de jeux dans les chambres supérieures ! Le bar joue avec les lumières, idéal pour déguster le cocktail maison baptisé Shoreham Happy (liqueur de melon, ananas et vodka). La terrasse permet de reprendre son souffle après une journée de travail. www.shorehamhotel.com
dans un gratte-ciel de 33 étages, sur la 44e rue, à quelques minutes de marche de Times Square. Les 398 chambres sont classiques mais élégantes, avec des tableaux et photos évoquant Big Apple et Paris sur les murs. Un bon point pour la literie confortable, avec le fameux concept My Bed. Préférez les étages supérieurs, pour bénéficier de la vue sur Manhattan. Le restaurant Gaby propose une carte française dans un cadre Art déco. www.sofitel.com
Gansevoort Park Avenue Moins « fashion » que son frère aîné de Meetpacking District, Le Gansevoort Park Avenue joue la carte de l’élégance, sur Park Avenue. Ses 249 chambres déclinent les tons gris, rehaussés de touches de
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couleurs vives, turquoise ou fushia. On aime surtout les parties communes, notamment la piscine extérieure chauffée (avec vue sur l’Empire State Building) ou encore le bar Blue Room avec terrasse, qui se transforme en club festif chaque week-end. Un restaurant italien et un spa complètent les installations. www.gansevoorthotelgroup.com Park Hyatt Ouvert depuis septembre, le Park Hyatt s’est installé dans les 25 premiers étages ■
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DESTINATION... NEW YORK
NOS BONNES ADRESSES Tavern on the Green Ce restaurant emblématique de Central Park a rouvert il y a quelques mois, après deux ans de rénovation. Situé dans un bâtiment historique de 1870 utilisée comme bergerie, il est parfait pour un déjeuner d’affaires ou un dîner privé, dans un cadre champêtre. www.tavernonthegreen.com ■
River Café Au pied du Brooklyn Bridge, dans le quartier de Dumbo, le célèbre River Café installé sur une barge a bénéficié d’une rénovation complète et propose une cuisine américaine, avec un panorama unique sur les gratte-ciel de la pointe de Manhattan. http://therivercafe.com
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Estela Depuis que Barak Obama a poussé ses portes, le restaurant Estela ne désemplit pas. Ce bistrot chic aux murs décapés et aux lustres Art déco du quartier de Nolita propose une cuisine du monde accompagnée d’excellents vins. www.estelanyc.com ■
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Magnolia Bakery Les gourmands ne manqueront pas de faire un stop à Magnolia Bakery (vu dans la série Sex and the City), dans le quartier de Greenwich. La boutique à la décoration vintage propose d’excellents cupcakes. www.magnoliabakery.com ■
CARNET PRATIQUE Où se renseigner ? Office de tourisme : www.nycgo.com/fr Y aller : Air France, XL Airways, La Compagnie, Openskies, Delta, American Airlines, United Airlines proposent des vols directs entre la France (Paris, Nice) et New York.
Macy’s À l’angle de Broadway et de la 34e rue, c’est LE grand magasin de New York, avec plus de 100 000 m2 répartis sur 10 étages. Il propose un passe gratuit aux visiteurs permettant de bénéficier de 10% de réduction sur certains articles. Entre deux achats, on peut déjeuner dans son restaurant Stella 34. www1.macys.com ■
Formalités : demande d’entrée aux États-Unis à remplir sur https://esta. cbp.dhs.gov, au moins 48 heures avant le voyage. Il faut également s’acquitter d’une taxe de 14 $. Climat : les meilleures saisons sont le printemps et l’automne. L’hiver est très froid (neiges fréquentes), l’été étouffant. Monnaie : le dollar vaut environ 0,95 €. Langues : l’anglais. On parle français dans certains restaurants et magasins Décalage horaire : - 6 heures.
5e Avenue et Madison Avenue La 5e Avenue concentre les flagships des plus grandes marques. Plus haut dans Manhattan, dans le très chic Upper East Side, la taille des gratte-ciel diminue en même temps que le budget shopping grimpe ! En particulier le long de Madison Avenue, où les créateurs ont investi le Fashion District… ■
Meetpacking District Oubliez Soho ! Avec ses entrepôts réhabilités en boutiques chics et cafés trendy, Meatpacking District est LE quartier à la mode. Son cœur vibre au Chelsea Market, une usine de biscuits transformée en halle de 240 mètres, dans une ambiance industrielle. Bars à huîtres et restaurants de burgers au homard font le délice des gourmets. ■
Woodbury Common Premium Outlets Il faut prendre le bus (Port Authority Bus Terminal, sur la 9e Avenue) et rouler une heure pour rejoindre Woodbury Common, aux confins du New Jersey. Dans une ambiance de petite ville américaine, des maisons en bois hébergent 220 boutiques d’usine, de Nike à Gucci, avec des rabais qui ■
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du nouveau gratte-ciel One57 (qui en compte 90) dessiné par Christian de Portzamparc. Les 210 chambres (44 m2 pour les plus petites) jouent la carte de l’élégance discrète et raffinée, avec une décoration inspirée des chics appartements du quartier d’Upper East side ; les parties communes sont décorées de 350 œuvres d’art et parfumées d’une fragrance exclusive, le chef français Sébastien Archambault est aux fourneaux. Au 25e étage, un espace regroupe hammam, piscine intérieure et salle de sport, qui complète le Spa Nalai. www.parkhyattnewyork.com
dépassent parfois 50%. Prix du bus : 37 $ l’A/R. www.citysightsny.com Williamsburg C’est le quartier « hype » de Brooklyn, en particulier sur Bedford Avenue. Dans l’atmosphère d’une ville de province, boutiques de fripes décalées, designers audacieux et restaurants branchés se partagent les trottoirs. Parfait pour savourer une Brooklyn Lagger, la bière locale… n ■
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EN DIRECT DE... ZURICH
Zurich, cœur
vibrant de la Suisse La ville n’est pas que la capitale helvétique de l’économie et de la finance. C’est d’abord une jolie cité, riche en musées, débordante de créativité et d’énergie. Idéal pour prolonger un voyage d’affaires…
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Par Nicolas Langis
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uatre heures de train pour rejoindre Zurich au départ de Paris, c’est rapide ; mais suffisamment long pour se faire un film ! En chemin, on s’imagine donc une ville sans âme où se succèdent les banques et les compagnies d’assurances, désertée par les voyageurs d’affaires dès la nuit tombée ; une cité aux trottoirs propres comme un franc suisse neuf, aussi ennuyeuse qu’un coffre-fort. En débarquant dans la gare centrale, le choc n’en est que plus conséquent ! La capitale helvétique de la finance
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est d’abord une délicieuse ville plantée de jolis monuments, câlinée par une rivière tempétueuse (la Limmat) et un charmant lac de montagne… Et surtout une cité de 400 000 habitants débordante d’énergie qui attire créateurs, artistes et designers ; une ville à la «night life» électrisante ! Voilà qui justifie, après une journée de travail, d’y séjourner pour profiter de ses délices ; même si le coût de la vie élevé, et le franc suisse qui s’est envolé ces dernières semaines, incite souvent à rentrer au plus vite.
Des banques aux médias… Zurich est d’abord un pôle économique européen majeur, notamment pour la finance (UBS, Crédit Suisse) et l’assurance (Swiss Life, Swiss Re), mais aussi l’industrie pharmaceutique, des médias (Tamedia, Ringier) ou de l’horlogerie. Ainsi, sur la célèbre Bahnhofstrasse (les Champs-Élysées locaux), Rolex, Breitling, Longines, Tag Heuer ou Bucherer se partagent les trottoirs avec les enseignes internationales les plus prestigieuses de la mode. Près de la moitié des plus grandes entre-
prises du pays ont d’ailleurs installé leurs sièges sociaux dans la ville, et le nouveau quartier qui pousse sur les friches industrielles de Zürich West s’impose comme la nouvelle place financière du pays. Zurich est par ailleurs le siège de plusieurs organismes internationaux, comme la Fédération internationale de football (FIFA)… De quoi drainer un fort trafic de voyageurs d’affaires, qui plébiscitent l’aéroport. Avec 22 millions de passagers par an, il est l’un des hubs majeurs d’Europe, connecté à plus de 150 destinations. Il suffit ensuite de 10 minutes pour se rendre (en train) de l’aéroport à la gare centrale, située en plein centreville. C’est là qu’arrivent notamment les TGV Lyria en provenance de Paris. Toutes les cultures… Au-delà de cette économie en pleine forme, la ville peut mettre en avant ses lieux universitaires de tout premier plan ; comme l’École Polytechnique Fédérale de Zurich qui peut se prévaloir de liens étroits avec 21 lauréats du prix Nobel. Ils attirent une jeunesse dynamique et créative, qui bénéfice de surcroît d’un terreau artistique fertile. Car Zurich a toujours été un lieu de refuge pour les artistes et les diverses communautés (étrangers exilés, homosexuels…). Elle est ainsi le berceau du dadaïsme, ce mouvement intellectuel qui a vu le jour en 1916 dans le Cabaret Voltaire, transformé aujourd’hui en un lieu culturel
et un café alternatif. Il complète une offre culturelle large. La ville concentre plus de 50 musées et une centaine de galeries qui font de Zurich une place majeure de l’art en Europe. Mêmes les nuits se révèlent bien plus animées qu’on ne l’imagine ; d’autant qu’ici, il n’existe pas d’heure de fermeture légale pour les établissements de nuit ! Du quartier chaud d’Aussershil qui se transforme progressivement en un lieu arty, aux friches industrielles de Zürich West en pleine reconversion, de nouveaux lieux « fashion » contribuent à animer les rives paisibles du lac. À tel point que Zurich compte la plus forte densité de night clubs du pays… Qui a dit qu’on s’ennuyait en Suisse ?
QUOI DE NEUF ? Sheraton Zurich Hôtel Déjà présent à Zurich avec un hôtel Four Points by Sheraton et un Sheraton de 61 chambres à proximité du lac, le groupe Starwood a renforcé sa présence en 2014 avec un second établissement Sheraton (197 chambres), dans le quartier de Zürich West. www.sheratonzurichhotel.com ■
LES INCONTOURNABLES Le Niederdorf Sur la rive droite de la rivière Limmat, le Niederdorf est le cœur historique, un charmant quartier piétonnier planté d’immeubles baroques ou de style Biedermeier, aujourd’hui totalement réservé aux piétons ; là où trône la mairie du 17e siècle construite sur l’eau, où se dressent les onze maisons des corporations. Niederdorfstrasse en est l’artère principale, envahie par les restaurants pour touristes… On pourra lui préférer les ruelles tortueuses voisines, livrées aux antiquaires et boutiques trendy. ■
Grossmünster Partout les clochers, massifs ou effilés, coiffent les toits de tuiles de la ville. La Grossmünster (cathédrale) est le symbole du Zurich réformé. Ses deux tours néogothiques « casquées » furent surnommées la salière et la poivrière par Victor Hugo. Aujourd’hui, on en pousse les portes pour admirer les vitraux contemporains dessinés par l’Allemand Sigmar Polke. Juste de l’autre côté de la rivière, la Fraumünster est quant à elle célèbre pour ses cinq vitraux signés Chagall. ■
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EN DIRECT DE... ZURICH
Swiss Swiss ouvre 22 lignes au départ de son hub de Zurich cet été. Parmi les nouveautés, Naples, Bilbao, Porto, Dresde, Helsinki, Cracovie, Zagreb, Malte… et surtout, Toulouse, avec quatre vols par semaine. En France, la compagnie vole déjà au départ de Paris, Nice, Lyon. www.swiss.com ■
Le Musée national Dédié à l’histoire de la Suisse, le Musée national a entamé sa mue avec des travaux d’agrandissement démarrés en 2013. Le gros œuvre est terminé depuis quelques mois, les aménagements intérieurs se poursuivent jusqu’en 2016. www.nationalmuseum.ch ■
Alice Choo Cette nouvelle adresse fait les délices du quartier de Zürich West. Elle propose un restaurant servant une cuisine asiatique le jour, avant de se transformer le soir en un vibrant club électro et house animé par des magiciens et acrobates. http://alice-choo.ch ■
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EN DIRECT DE... ZURICH
Zürich West Haute de 126 mètres (le plus haut gratte-ciel de Suisse), la Prime Tower est le symbole du renouveau de l’ex quartier industriel de Zürich West. Les usines et entrepôts se sont mués en bureaux mais aussi cafés, théâtres, discothèques et lieux culturels. Comme l’ex brasserie Löwenbrau, reconnaissable à son énorme cheminée, qui accueille des galeries et le musée Migros dédié à l’art contemporain.
velée chaque jour, journal gratuit le matin…). Le restaurant Parkhuus, le bar Onyx et le salon cosy The Lounge (avec cheminée contemporaine) déclinent l’élégance sobre qui caractérise l’enseigne. Sans oublier le spa et 900 m2 de salles de réunion. http://zurich.park.hyatt.com
La Kunsthaus et le Musée national Passé la porte de bronze signée Rodin, on s’extasie devant les œuvres de Munch, Monet, Picasso, Giacometti, Bacon ou Chagall exposées au musée Kunsthaus. Autre incontournable : le Musée national (hébergé dans un château de conte de fées, à deux pas de la gare), qui raconte l’histoire de la Suisse en une scénographie inventive et dynamique. ■
Le Lindenhof Au cœur de la ville, le « Lindenhof » est un jardin public installé sur une colline. De là-haut, à l’ombre des tilleuls, le panorama sur les toits de tuile est exquis, les Alpes en toile de fond. En contrebas, au bord de la rivière Limmat, s’étire l’un des plus pittoresques quartiers : la « Schipfe », fameux pour ses ateliers historiques. Les coquettes boutiques d’Augustinergasse, délicieuse rue piétonne bordée de petits immeubles ornés d’oriels (fenêtres en saillie) complètent le décor.
25 Hours L’hôtel 25 Hours est installé dans Zürich West. Les 126 chambres (wi-fi gratuit, dock pour iPhone…) à la décoration contemporaine et colorée sont le reflet de la mouvance artistique du quartier. Côté parties communes, on notera le restaurant Neni aux lignes modernes, un sauna avec vue sur la ville et trois salles de séminaire. Si elle oblige à prendre le tram ou le taxi pour rejoindre le cœur de la ville (ou le vélo proposé gratuitement par l’hôtel), l’adresse séduira les urbains esthètes à la recherche d’une ambiance branchée. www.25hours-hotels.com/zuerich ■
NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS Park Hyatt Près du lac et de Bahnhofstrasse, le Park Hyatt se démarque par sa façade en verre. Lumineuses avec leurs baies vitrées, les 142 chambres sont équipées d’une technologie de pointe (télévision Bang & Olufsen, lecteur CD/DVD…) et bénéficient d’un service soigné (corbeille de fruit renou■
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Le lac de Zurich C’est un immense réservoir de 28 km. Des bateaux cabotent tout autour, pour une croisière apaisante ! On découvre un paysage de train électrique, avec ses douces montagnes moquettées de vert, ses villages de poupées aux clochers effilés et ses riches villas, rappelant que Zurich concentre une bonne partie des richesses de la Suisse. Tout autour, des plages sont prises d’assaut dès les premiers rayons de soleil. ■
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Steigenberger Bellerive Sur les rives du lac, cet hôtel classé monument historique dévoile une vue apaisante et 51 chambres décorées dans le style Art déco. On profitera du Bellerive Lounge & Bar pour boire un verre dans un cadre stylé ou
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Lyria SAS, capital de 80’000 €, RCS Paris B 428 678 627 - 25 rue Titon, 75011 PARIS - France © Jonathan Heyer
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EN DIRECT DE... ZURICH du restaurant Vivus, à la jolie terrasse, pour déguster des spécialités régionales. L’établissement accueille des séminaires de petite taille dans ses six salles et un espace bien-être, petit mais raffiné. Idéal pour se mettre « au vert » après une journée de travail, et même faire un jogging sur les sentiers qui longent la rive. http://fr.steigenberger.com
ont été conservées ; comme cette ancienne cheminée de four qui se dresse au milieu de la salle. On y sert une cuisine du marché et d’excellents tartares. www.gnuesserei.ch
comme Ida Gut ou Amok à qui l’on doit notamment des jupes longues pour hommes ! Viadukt Les 36 arches du viaduc ferroviaire qui fend le quartier de Zürich West abritent désormais des boutiques design, épiceries fines, ateliers d’artistes, un marché bio et le restaurant Markthalle, pour un brunch gourmand… À deux pas, 17 containers empilés accueillent le showroom de la marque de sacs Freitag. Dans cette « tour de fer », la griffe suisse expose ses modèles « fashion » fabriqués à partir de bâches de camion n
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Thermalbad & Spa Zürich Ce centre thermal/spa a pris possession de l’ancienne brasserie Hürlimann. On vient se prélasser sous ses voûtes de pierre dans d’étonnantes piscines installées dans des cuves en bois, ou y boire un verre. Sur le toit, une piscine à ciel ouvert permet de se baigner été comme hiver, avec une vue incroyable sur la ville. www.thermalbad-zuerich.ch ■
NOS BONNES ADRESSES Clouds Au 35e étage de la Prime Tower, le restaurant Clouds attire les Zurichois branchés. On peut se contenter d’y prendre un verre ou mieux, dîner au restaurant (réservation recommandée), en profitant d’une vue extraordinaire sur la ville, le lac et les sommets des environs. www.clouds.ch ■
CARNET PRATIQUE Où se renseigner ?
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Office de tourisme de Suisse : www.myswitzerland.com Office de tourisme de Zurich : www.zuerich.com
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POUR LE SHOPPING
Zunfthaus zur Waag Au cœur de la vieille ville, ce restaurant est installé dans une ancienne maison de corporation datant de 1315. C’est l’adresse idéale pour goûter les spécialités locales : l’émincé de veau à la zurichoise ou le filet de perche meunière. http://zunfthaus-zur-waag.ch ■
Gnüsserei Une adresse décalée et branchée de Zürich West, installée dans une ancienne fonderie dont les machines ■
Aussershil Derrière la gare, ce quartier multi ethnique, autrefois haut lieu de la prostitution et de la drogue, attire aujourd’hui une population à la recherche d’une ambiance festive dans ses bars et pubs – des plus sages aux plus coquins – notamment autour de Langstrasse. Cette effervescence attire aussi de jeunes créateurs et couturiers,
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Bahnhofstrasse C’est l’une des avenues les plus chères du monde ! Sur 1,4 km, Zurich aligne les clichés suisses : les banques prestigieuses montent la garde sur Paradeplatz, les Ferrari stationnent devant les boutiques de luxe, les vieilles dames se bousculent chez Sprüngli, le plus célèbre chocolatier de la ville. En quelques dizaines de mètres, 28 horlogers exposent avec ostentation leurs derniers modèles…
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Y aller : TGV Lyria relie jusqu’à six fois par jour Paris (gare de Lyon) à Zurich, en seulement 4 heures. À partir de 50 € l’A/R en 2ème classe, 118 € l’A/R en 1ère classe (repas inclus). www.tgv-lyria.fr Les compagnies Air France et Swiss relient Paris et plusieurs villes de province à Zurich. Se déplacer : La Zürich Card permet de se déplacer dans la ville en tram, funiculaire, bateau… et de bénéficier de gratuités dans les musées. En vente aux distributeurs automatiques du tram. Formalités : passeport ou carte d’identité. Monnaie : 1 franc suisse = 0,95 €. Langues : l’allemand principalement, l’anglais et parfois le français dans les sites touristiques. Climat : continental, avec des hivers froids et des étés chauds mais rafraîchis par le lac.
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