SE RELIER AU VIVANT
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je passe à l’acte
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ACTES SUD
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Collection dirigée par Françoise Vernet.
Ouvrage réalisé en collaboration avec Anne Balaguier.
Conception graphique : Anne-Laure Exbrayat, studio graphique d’Actes Sud.
Mise en page : Anne Ambellan.
© Actes Sud, 2023
ISBN : 978-2-330-17590-0
www.actes-sud.fr
POURQUOI
17 mars 2020, la Covid-19 plonge le monde dans la tourmente. Tandis que les oies et les chevreuils investissent les villes, je m’enfuis à la campagne. Comme des millions de personnes sur cette planète, je perds mon travail.
Chaque matin, afin de ne pas sombrer, je m’octroie une marche de deux heures. C’est le printemps. J’observe les plantes avec une attention particulière, je m’accroche au moindre détail : le vivant s’anime sous mes yeux. Une sensation nouvelle s’éveille en moi. J’ai le sentiment d’être en lien avec toutes les formes de vie. De vibrer avec le cosmos. Comment ai-je pu vivre comme une “zombie” toutes ces années ?
Pourquoi me suis-je si longtemps coupée de mon identité profonde, le vivant ?
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En parcourant ma pile de livres, à la recherche de la définition la plus juste concernant “le vivant”, je ne sais laquelle choisir. Anthropologues, historiens, scientifiques, naturalistes, philosophes peinent à se mettre d’accord, le vivant n’étant pas un objet comme un autre. Alors de quoi parle-t-on ?
Jean-Philippe Pierron, philosophe
Sur le plan biologique, la définition la plus simple serait sans doute que “le vivant a des caractéristiques de la vie, par opposition à ce qui est inanimé, inerte2”. Cependant, lorsque j’observe une abeille fécondant les fleurs femelles d’aubépine grâce au pollen saisi sur les fleurs mâles, cette définition m’apparaît réductrice. Il y manque quelque chose pour approcher sa complexité. Intuitivement, je perçois que le vivant est ce qui me relie à un tout dont je fais pleinement partie. Je ne suis qu’une espèce animale parmi d’autres, une petite branche qui a poussé sur le même tronc de l’arbre qui représente les millions d’espèces autour de moi.
L’approche contemporaine du vivant le relie à la notion de biodiversité, un concept proposé pour la première fois en 1980 par le biologiste américain Thomas Lovejoy. Cette réflexion sur le vivant, plus englobante, nous invite à poser un regard neuf sur le monde.
1. “L’intelligence du vivant”, LSD, La Série documentaire, France Culture, 4 avril 2022.
2. Définition “vivant, vivante”, Larousse, www.larousse.fr.
“Le vivant, c’est un être qui ne peut continuer d’être que parce qu’il y a des relations qui le soutiennent1.”
Depuis près de 3,8 milliards d’années, le vivant se diversifie et se transforme. Aujourd’hui, les scientifiques admettent que cette évolution du vivant pourrait être représentée par un arbre, dit “arbre phylogénétique”. En partant d’un point central, le tronc commun, vieux de plusieurs milliards d’années, trois branches principales s’affranchissent : la branche des archées, celle des eucaryotes et celle des bactéries. Chacune se développe vers l’extérieur, se ramifie, puis s’étoffe : ainsi que l’explique Catherine Lenne, chercheuse en biologie végétale, “nous avons un tiers de nos gènes en commun avec ceux d’une jonquille ou d’un arbre4”. Certaines branches s’arrêtent : ce sont les espèces disparues.
L’ÊTRE HUMAIN, LE DERNIER ARRIVÉ DANS L’HISTOIRE DU VIVANT
L’astrophysicien américain Carl Sagan a imaginé un calendrier pour nous donner une notion des différents âges cosmiques, afin de ramener à l’échelle humaine l’histoire de l’apparition de
l’univers. Chaque jour représente 37,5 millions d’années. Le départ est marqué par le Big Bang, le 1er janvier. Les premières étoiles apparaissent entre le 2 et le 3 janvier avec l’arrivée des galaxies. Dans ce calendrier, l’être humain apparaît quelques secondes seulement avant minuit, la nuit du 31 décembre.
3. Nom donné à la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, organisée à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992.
4. “L’intelligence du vivant”, op. cit.
“La biodiversité […] comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.” Définition officielle donnée lors du Sommet de la Terre3 de Rio en 1992
Tous les rameaux aboutissant à la sphère externe correspondent aux millions d’espèces vivantes aujourd’hui. Dans ce vaste ensemble dans lequel aucun rameau n’est privilégié, nous ne représentons qu’un petit point au milieu des autres.
Notre arrivée tardive sur Terre ne nous a pas empêchés de développer progressivement une vision anthropocentrée de la nature, assortie d’une approche dominatrice. Le progrès a éloigné l’être humain du vivant. À partir du moment où celui-ci a maîtrisé le feu, il n’a cessé d’exploiter et de transformer la nature à son avantage. La révolution néolithique est l’étape fondamentale de modification des écosystèmes avec l’apparition de l’agriculture et la pratique de l’élevage. À partir du xvie siècle s’ouvre la période mercantiliste. Les États les plus puissants cherchent à accaparer le maximum de richesses de la planète aux dépens des autres. La construction de chantiers navals introduit de nouveaux besoins en matières premières, les usages énergétiques croissent, les forêts et sols sont exploités. Le développement des connaissances scientifiques à partir du xviiie siècle se double d’une approche dominatrice de la nature, qu’il s’agit d’asservir et de domestiquer. Les révolutions industrielles aux xixe et xxe siècles renforcent considérablement ce mouvement d’exploitation des ressources naturelles. Les ressources renouvelables sont progressivement délaissées au profit des énergies fossiles. Les deux guerres mondiales constituent ensuite de graves atteintes à l’environnement. Les obus enfouis contiennent des résidus toxiques qui continuent de polluer nos sols aujourd’hui. Le développement de l’agriculture intensive à partir des années 1960 et l’utilisation massive d’intrants – engrais, pesticides… – conduisent ensuite à généraliser la pollution et l’épuisement des sols au profit de la rentabilité des exploitations. Sous l’effet de la modernisation, les campagnes se sont vidées et un nouveau paysage a émergé progressivement : lotissements, zones industrielles, centres commerciaux, villes amputées de la nature. Les humains se sont progressivement éloignés de leur rapport initial au vivant.
Le fruit de notre vision anthropocentrée – issue de la pensée de Descartes – ainsi que notre comportement envers la nature contribuent largement à nous positionner comme extérieurs à celle-ci. Philippe Descola, anthropologue français, remet en question la notion de “grand partage5”. Il entend dépasser le dualisme qui oppose la nature et la culture en montrant que l’idée de nature est elle-même une production sociale, qui a longtemps servi de modèle à la pensée occidentale, contrairement à l’approche qu’en avaient les peuples premiers. Ceux-ci n’ont jamais rompu leur alliance avec la nature. Ils s’en sont inspirés et y ont puisé leur sagesse dans un lien sacré.
Avec l’accélération des innovations et l’arrivée d’Internet, par rapport à la période de mon enfance où l’ennui était une vertu, mon mode de vie a changé. La Terre ne tourne pas plus vite et pourtant le monde a modifié sa vitesse. Derrière mon écran, je vis hors-sol, sans ancrage, dans un monde rétréci. Le réveil de la nature qui émerge doucement de sa léthargie au mois de mars, avec les vocalises à gorge déployée des mésanges, ne gagnera pas le chemin de mon cœur puisque j’entends le monde à travers mes écouteurs. Déconnectée du vivant, je ne sais plus comment s’articule le monde en dehors de moi, comment le décoder et l’appréhender, car je passe la majeure partie du temps enfermée sur moi-même.
5. Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, “Folio essais”, 2005. 6. Projet de loi portant engagement national pour l’environnement, à partir d’une étude de 2003 menée par l’OQAI, www.senat.fr/rap/l08-552-1/l08-552-1101.html#fn112.
Nous passons 80 à 90 % de notre temps de vie à l’intérieur, soit en moyenne 22 heures sur 246.
Ouvrage réalisé par l’atelier graphique d’Actes Sud. Achevé d’imprimer en janvier 2023 par Printer Portuguesa (Portugal) sur papier fabriqué à partir de fibres issues d’une sylviculture responsable pour le compte des éditions Actes Sud, Le Méjan, place Nina-Berberova, 13200 Arles.
Dépôt légal 1re édition : octobre 2023
En 2020, l’expérience d’un confinement en pleine nature fait prendre conscience à Géraldine Lemaître Renault qu’elle mène une vie “hors-sol”. Le vivant n’est alors pour elle que le décor d’une vie trop pressée, essentiellement vécue en intérieur. Combien d’entre nous ressentent cette déconnexion ?
Pourtant, le vivant est un tout dont nous faisons partie. Renouer ce lien, c’est se relier à notre identité profonde. Si la vie moderne et citadine est bien éloignée de la nature sauvage, le vivant reste présent tout autour de nous, prêt à être senti, entendu, touché, goûté, observé. Prenant appui sur son parcours, sur des témoignages variés et sur une multitude d’exemples concrets, l’autrice nous propose une exploration joyeuse des infinies possibilités de se relier au vivant et d’en ressentir les bienfaits. Tisser ces liens modifie notre rapport à nous-même, notre façon de nous nourrir, de consommer, d’interagir avec notre environnement. Car au-delà de l’ouverture à la nature, il s’agit de réapprendre à écouter ce qui vibre en nous et à être, tout simplement. Il suffit de se lancer !
Autrice et scénariste, Géraldine Lemaître Renault se forme à l’École des plantes de Paris en botanique et en phytothérapie. Elle transmet sa passion pour le vivant dans ses livres (Potions magiques, Gallimard, 2022), mais aussi au cours de sorties en forêt ou par sa marque d’infusions, Potions magiques.
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Formée à l’Ensaama puis à l’École Estienne, Evelyne Mary produit des a ches, des gravures, des albums, des livres. Sa technique de prédilection est la linogravure, qu’elle transmet au travers de stages en Sud-Ardèche.
Dép. lég. : octobre 2023
10,80 € TTC France www.actes-sud.fr
978-2-330-17590-0