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Meilleure enquĂŞte de la presse professionnelle 2010
www.acteurspublics.com
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Acteurs publics www.acteurspublics.com 26, rue Marceau 92130 Issy-les-Moulineaux Tél. : 01 46 29 29 29 Directeur de la rédaction Pierre-Marie Vidal (pmvidal@acteurspublics.com – 29 01) Rédacteur en chef Bruno Botella (bbotella@acteurspublics.com – 29 20) Rédacteur en chef adjoint Laurent Fargues (lfargues@acteurspublics.com – 29 09) Rédaction : Anne-Laëtitia Béraud (alberaud@professionpolitique.info – 29 26) Xavier Gillet (xgillet@acteurspublics.com – 29 05) Sylvain Henry (shenry@acteurspublics.com – 29 27) Antoine Laurent (alaurent@wegf.org – 29 53) Isabelle Nuk (inuk@professionpolitique.info – 29 15) Xavier Sidaner (xsidaner@professionpolitique.info – 29 21) Ont également collaboré à ce numéro : Célia Sampol (En Europe) Rédacteur en chef technique Marc Bouder (mbouder@acteurspublics.com – 29 03) Secrétaires de rédaction : Cécile Prévost et Laure Berthier Première rédactrice graphiste : Maud Picquenot Abonnements : Tél. : 01 46 29 29 19 - Fax : 01 47 36 20 52 abonnement@acteurspublics.com Prix de ce numéro 6,5€ TTC 10 numéros d’Acteurs publics - 65€ TTC/an
Le prix de la “meilleure enquête” pour Acteurs publics Le mensuel Acteurs publics s’est vu remettre le prix 2010 de la meilleure enquête pour un dossier, paru en mars, sur la réforme des services déconcentrés de l’État. Le 12e palmarès de l’Association pour la promotion de la presse professionnelle a été dévoilé lundi 4 octobre lors d’une cérémonie à la salle Wagram à Paris. Acteurs publics a été nominé dans deux autres catégories, celle de la “meilleure photo” et celle de la “meilleure initiative éditoriale”. Ce palmarès annuel récompense les titres qui se sont montrés particulièrement pertinents, efficaces et créatifs. En 2010, 158 dossiers ont été déposés, 60 dossiers présélectionnés et 19 dossiers primés. L’Association pour la promotion de la presse professionnelle regroupe plus de 200 publications.
Partenariats et publicité Pierre-Alexandre Vidal (29 02) pavidal@acteurspublics.com Directeur de la publication Pierre-Marie Vidal Acteurs publics est édité par la Société d’Édition Publique SAS au capital de 200 000 € Actionnaires : CFSS - Pierre-Marie Vidal Secrétaire générale Margareth Régnier Tél. : 01 46 29 29 13 - Fax : 01 46 29 29 39 mregnier@acteurspublics.com Impression Imprimerie SIEP - Z.A. Les Marchais 77590 Bois-le-Roi CPPAP 0211 T 84324 - ISSN 1765-2022 Dépôt légal à parution Crédits couverture : Fotolia - Alexandre Gelebart/RÉA - Vincent Baillais
© L’autorisation d’effectuer des reproductions, par reprographie ou dans le cadre d’un panorama de presse diffusé sur intranet, doit être obtenue auprès du Centre français du droit de copie (CFC) 20, rue des Grands Augustins-75006 Paris Tél. : 01 44 07 47 70 - Fax : 01 46 34 67 19 Membre adhérent de la
et du
Les lauréats de la “meilleure enquête” dans les deux catégories (diffusion de publications de moins de 15 000 exemplaires et de plus de 15 000 exemplaires).
Le palmarès présenté par Tanguy Leclerc, rédacteur en chef de CB News.
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Nathalie KosciuskoMorizet, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique, a mis à l’honneur les réalisations numériques primées cette année.
Les trophées ont été remis à 19 titres de la presse professionnelle.
Bruno Botella, rédacteur en chef d’Acteurs publics, explique la place prépondérante qu’occupe l’enquête dans notre publication.
JURY 2010 PALMARÈS PRESSE PRO Patrick Bartement OJD - Pierre Biar Agence Yuzu - Christian Coquart Universal MC Cann Fabrice Deschamps Presse pro - Carole Giroud Dufresne Corrigan Scarlett - Stève Hedouin Volvo Trucks France - Yasmine Jourdan Wolters Kluwer France - Charles de Larochefoucauld Publicis Consultants France - Romuald Lassagne Placoplâtre - Bénédicte Le Chatelier Stratégies durables - Tanguy Leclerc CB News - Jacques Louvet FNPS - Claire Maly Faena Communication Anne-Sophie Marlot Kubota Europe SAS - Delphine Martin Groupe Dehon/Climalife - José Perez Psion Teklogix - Bernard Petitjean Seprem - Franck Pouzet Butagaz - Jean-Christophe Raveau PYC Édition - Albert Roudaut Crédit mutuel - Aurélie Soly Arjo Wiggins
De gauche à droite, Bernard Petitjean, directeur associé de Seprem, membre du jury, Bruno Botella, rédacteur en chef d’Acteurs publics et Xavier Sidaner, journaliste à Acteurs publics et auteur de l’enquête primée.
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MODERNISATION DE L’ÉTAT
à la une
> ADMINISTRATION TERRITORIALE
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L’État local sort
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à la une
MODERNISATION DE L’ÉTAT
des cartons Les services déconcentrés de l’État n’avaient pas été retouchés depuis vingt-cinq ans. Voilà pourquoi la réorganisation du 1er janvier 2010 fera date. Fini les DDEA, les DDASS ou les Drire… Place aux Dreal, Direccte et autres DRJSCS. Depuis deux mois, à quelques exceptions près, les nouvelles directions régionales et départementales ont une existence juridique. Mais, sur le terrain, tout n’est pas réglé…
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MODERNISATION DE L’ÉTAT
C
ela ne pouvait plus durer”, juge Fabienne Buccio, avec du recul, après vingt ans passés dans la préfectorale, avant de s’asseoir dans le siège de préfète de l’Eure l’an dernier. Après deux vagues de décentralisation, le gouvernement s’est enfin décidé à revoir de fond en comble sa présence sur le territoire, jusque-là calquée sur son administration centrale, de manière uniforme. De la Creuse au Nord-Pas-de-Calais. Par vagues successives, entre fin novembre et début décembre, la plus grande partie des nouvelles directions interministérielles départementales et des directions régionales a été juridiquement créée. Dans la droite ligne des trois circulaires de Matignon publiées en 2008, le pôle régional s’articule désormais autour de neuf grandes directions (voir schéma). Il faudra attendre 2011 avec la mise en place des dernières directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) pour disposer de l’ensemble des services sous l’autorité du préfet de région. Entre-temps, les nouvelles directions régionales des entreprises, de la consommation, de la concurrence, du travail et de l’emploi
à la une
(Direccte), synthèses de cinq ministères, en place dans seulement cinq régions au 1er janvier, seront généralisées. Tous les regroupements doivent être bouclés cette année. Les directions régionales des finances publiques (DRFIP), à la main des trésoriers-payeurs généraux, suivront le pas. Les autres directions sont grosso modo la reconduction à l’identique des services préexistants, comme les directions régionales des affaires culturelles (Drac) ou de l’Agriculture (DRAAF), et ont été créées sans difficulté.
Le casse-tête de l’immobilier À l’échelon départemental, l’organisation est plus avancée. Les deux, ou trois grandes directions interministérielles (DDI), selon que les départements comptent plus ou moins 400 000 habitants, ont été arrêtées le 3 décembre dernier (voir schéma). Dans la foulée, à l’exception d’une dizaine d’agents, les directeurs ont été nommés le 3 janvier avant d’être secondés par leurs adjoints fin janvier. En tout, près de deux ans auront été nécessaires pour arrêter cette nouvelle organisation, de la conception à la “préfiguration” et au détail des organigrammes.
Bien qu’existant dans les textes, les nouvelles directions ne commencent à prendre tournure que depuis décembre. Mois à partir duquel ont commencé les déménagements de bureaux en tout genre. Un passage obligé pour donner tout son sens à la fusion de plusieurs directions jusque-là éparpillées dans les régions et les départements. Ces changements, forcément dérangeants pour les agents, s’apparentent dans bien des cas à un jeu de chaises musicales. Le départ d’une direction pour un autre site permettant à un service de récupérer la place laissée vacante pour se rapprocher d’un autre service… Parfois simple occupant de locaux appartenant au conseil général, l’État est tenu de mener des négociations avec le département, négociations parfois sources de conflits ou de retard dans la résiliation des baux. À Évreux, l’installation de la nouvelle direction de la cohésion sociale était ainsi conditionnée au départ des services vétérinaires vers un autre site. Elle-même dépendante d’un accord avec le conseil général sur les locaux occupés par l’ex-DDASS (affaires sanitaires et sociales)… Dans la Drôme, le préfet François-Xavier Ceccaldi fait partie des chanceux. Les trois directions interministérielles seront installées sur deux sites uniquement : un pour la
UNE RÉGION, NEUF DIRECTIONS Rectorat
Ministres Agence régionale de santé (ARS)
Elle rassemble les DRE (équipement), Drire (industrie) et Diren (environnement)
Elle rassemble les anciennes ARH, une partie des DRASS (affaires sanitaires et sociales) et une partie des Cram (assurance-maladie)
Direction régionale des affaires culturelles (Drac)
Direction interrégionale de la mer (DIRM)
PRÉFET DE RÉGION
Illustrations : Fotolia
Elle inclut les services départementaux du patrimoine
Direction régionale des finances publiques (DRFIP) Elle rassemble la Trésorerie générale et les services des impôts
Direction régionale environnement, aménagement et logement (Dreal)
Direction régionale des entreprises, de la consommation, de la concurrence, du travail et de l’emploi (Direccte) Elle rassemble la DRTEFP (travail), la DGCCRF (concurrence), une partie des Drire (industrie), la direction régionale du commerce extérieur, la délégation au tourisme, le service au commerce et à l’artisanat et le chargé de mission régional à l’intelligence économique.
Elle rassemble la direction régionale des affaires maritimes, une partie des ex-DDE (équipement) et des Drire (industrie)
Direction régionale de l’agriculture et de l’alimentation et de la forêt (DRAAF) Elle rassemble la direction régionale de l’agriculture et les services vétérinaires
Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRSJCS) Elle rassemble la direction régionale de la jeunesse et des sports et le pôle social des DRASS (affaires sanitaires et sociales)
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Thomas Coex/AFP
François Fillon présente les contours de l’État territorial le 16 novembre 2009, à La Défense, devant une assemblée de hauts fonctionnaires.
P Mychele Daniau/AF
direction départementale des territoires (DDT) sur l’ancien site de la DDE (équipement) entièrement remis aux normes, et un autre pour la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) et la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Et non plus cinq sites pour la seule DDCS ! Au passage, l’ensemble des 130 agents occupera des bâtiments appartenant au domaine de l’État, permettant à celui-ci de faire des économies sur le paiement des loyers. Quand on connaît le prestige de certains immeubles, l’opération peut s’avérer très avantageuse pour les caisses de l’État. Mais tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. L’opération consistant à réunir les services de plusieurs directions est parfois compliquée. “Le marché locatif est difficile sur la région lilloise et trouver des points de chute n’est guère évident”, souligne François Coudon, le Sgar adjoint de la préfecture du Nord. Là, si la Dreal, présente sur trois sites, sera à terme réunie sur un seul, pour la Direccte, la situation est plus compliquée. Les 380 agents seront répartis sur pas moins de quatre sites ! “C’est un peu la cacophonie” déplore François
Guérard, secrétaire fédéral de FO Santé. À Marseille, les ex-DDASS et DRASS seront réunis dans des locaux vétustes. Dans de nombreux départements ruraux, il faudra carrément sortir la pioche et bâtir de nouveaux immeubles. “Au final, il y a une grande disparité d’un département à l’autre”, résume Damien Leroux, représentant syndical de
la fédération CFDT Finances. Cela étant, les opérations immobilières se passent globalement sans brouhaha. Une chance, car le regroupement des agents est primordial. Sans cela, le volet interministériel – au cœur de la réforme – perdrait en consistance. “Le risque est qu’un ministère ait la main sur un immeuble où se réunirait
DES LOYERS MUTUALISÉS Décrié pour être un mauvais propriétaire, l’État s’est astreint à une rationalisation de son patrimoine immobilier. Cette nouvelle politique de “bon père de famille” trouve au plan local une déclinaison à travers les schémas pluriannuels de stratégie immobilière pilotés par les préfets de régions. La philosophie est limpide : les acquisitions doivent être, sauf Préfectures de exceptions, couvertes par les cessions. Ces schémas détaillant régions et de le plan de restructurations immobilières ont été transférés en département fin d’année par les préfets de région à France Domaine, avec sont astreintes un droit de regard de la Mirate. Qui a validé à 75 % ces plans. à faire des Une fois que l’ensemble des schémas seront validés, les préfets économies sur recevront les moyens financiers pour payer les loyers à travers leurs baux. une enveloppe régionale (budget opérationnel de programme). Ce système de mutualisation des moyens satisfait les ministères, récalcitrants à l’idée de devoir payer des loyers pour des bâtiments, propriété des conseils généraux, qu’ils occupaient très souvent gracieusement.
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MODERNISATION DE L’ÉTAT une grande part de ses services déconcentrés sous la direction d’un directeur issu lui-même du corps des agents qu’il dirige”, relève ce haut fonctionnaire de la préfectorale. Pour la préfète de l’Eure, l’affaire a vite été entendue. “J’avais conscience qu’il fallait que tout le monde soit regroupé pour que la fusion prenne forme.” Même si faire travailler des agents qui n’ont a priori que peu de missions en commun ne va pas forcément de soi pour des cadres qui cultivent avec force l’appartenance à leur corps d’origine. On ne mélange pas si facilement plus de 50 000 agents relevant de cinq ministères et d’environ 70 corps.
Choc des cultures Le profil des directeurs et de leurs adjoints donne une idée du poids qu’ont pu jouer les corps et de la nécessité de faire arbitrer les nominations non par les ministres mais par une mission rattachée à Matignon (la Mirate). Au quotidien, les vieux réflexes corporatistes sont bien vivaces. Dès le stade de la préfiguration, en amont de la fusion, “les agents issus des services vétérinaires s’asseyaient d’un côté de la salle, ceux de la répression des fraudes de l’autre”, témoigne ce préfet, qui a fait large place à la concertation. Ailleurs, les agents de la DGCCRF (concurrence) ont obligé un préfet
à la une
à faire changer les moquettes pour cause de supposées allergies. Ou menacé de demander des diagnostics “amiante” de leurs futurs locaux. Des locaux qu’ils doivent partager aujourd’hui avec leurs chers collègues “vétos” au sein de la direction de la population. Dur, dur… Au sein des Dreal, le climat est toujours difficile, même si les cadres, issus des anciennes DDE et DDA avaient l’habitude de se côtoyer. “L’équilibre n’est pas encore trouvé entre ceux qui avaient l’habitude de faire des routes et ceux qui traitaient des questions d’environnement”, relève un haut fonctionnaire, qui ajoute : “Au quotidien, ça se voit dans les documents de travail qui nous sont transmis”… Un autre enfonce le clou : “Les agents des services déconcentrés s’identifient beaucoup plus à leurs missions qu’en centrale.” Pour les directeurs, le défi en termes de management est immense. Car les cultures sont différentes et les statuts aussi. Désormais réunis au sein de directions communes, les agents découvrent ainsi que leur collègue direct ne gagne pas la même chose, ne touche pas les mêmes primes et finit à 16 heures tous les jours, sans faire d’astreintes… Or, sur tous ces points, l’harmonisation n’est pas pour demain. Les syndicats ont encore du grain à moudre.
UNE CHARTE DE GESTION Annoncée dans la circulaire du 27 février 2009, préparée par la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et la Mirate, les directeurs des services déconcentrés ont désormais à leur disposition une Charte pour la gestion des ressources humaines. La coexistence entre ce qui relève des ministères et du pouvoir de management des directeurs risque de complexifier la tâche de ces derniers. Pour leur éclairer, la charte fixe les grands principes de gestion des agents dans les nouvelles DDI. Elle identifie d’une part ce qui relève de la gestion de proximité, incombant aux directeurs et leur permettant d’exercer la direction quotidienne des agents et, d’autre part ce qui relève de la gestion par le ministère de rattachement, en fonction du corps auquel chaque agent continue d’appartenir. Les agents ont pu exprimer leurs interrogations sur un site dédié ouvert par la DGAFP.
Xavier Sidaner
UN DÉPARTEMENT, HUIT SERVICES Inspection académique
Préfet de région
Elle regroupe la DDEA (équipement-agriculture) et les services urbanisme de la préfecture
Délégation de l’Agence régionale de santé
Direction départementale des finances publiques (DDFIP)
PRÉFET DE DÉPARTEMENT
Elle regroupe la Trésorerie générale et la direction des services fiscaux
Illustrations : Fotolia
Direction départementale des territoires (DDT)
Unité territoriale des Direccte Elle est composée des services de l’ancienne DDETFP (travail) et du chargé de mission développement industriel de la Drire (industrie)
Unité territoriale des DREAL Elle correspond aux ex-subdivisions des Drire (industrie) chargées des installations classées
Direction départementale de la protection de la population (DDPP) Elle regroupe les services vétérinaires et ceux de la concurrence et de la répression des fraudes
Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) Elle regroupe les services de la DDASS (affaires sanitaires et sociales), la partie logement des anciennes DDE (équipement) et les services jeunesse et sports
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MODERNISATION DE L’ÉTAT
à la une
> MOUVEMENTS
La guerre des chefs n’a (pres La désignation des directeurs des services déconcentrés a donné lieu à de longs mois de tractations. Un jeu de chaises musicales dans une ambiance de réduction des postes.
L
es places ont été chères. Depuis le 1er janvier 2010, le nombre de postes en haut de la pyramide des services déconcentrés de l’État s’est réduit comme une peau de chagrin. Des vingt et un directeurs départementaux ou régionaux qui existaient jusque-là en moyenne, il n’en reste aujourd’hui que sept ou huit. Du coup, la lutte pour prendre le commandement des nouvelles structures a donné lieu à un jeu de chaises musicales compliqué, impliquant les individus, les corps, les ministères et les préfets. Qui prendra la tête de la direction régionale de l’aménagement, de l’environnement et du logement (Dreal), le directeur régional de l’équipement, celui de l’industrie
ou bien celui de l’environnement ? Qui dirigera la direction départementale de la protection de la population (DDPP), le directeur de la concurrence ou l’ancien des services vétérinaire ? Sans compter que les remaniements ont donné lieu à quelques “parachutages” de hauts fonctionnaires centraux. Afin d’éviter la foire d’empoigne, les procédures ont été très cadrées. Première étape : la désignation des “préfigurateurs”. Pour les directeurs départementaux, des appels à candidatures ont été lancés au début de l’année 2009. Plusieurs conditions de corps et d’indices ont été posées, variables selon la démographie des départements. Le préfet a collecté les dossiers. Dans certains départements,
QUI SONT LES DIRECTEURS DÉPARTEMENTAUX ? TERRITOIRES
COHÉSION SOCIALE/ POPULATIONS
PART
INGÉNIEURS PONTS, EAUX ET FORÊTS
60
6
31,7 %
INSPECTEURS VÉTÉRINAIRES
1
32
15,9 %
ATTACHÉS D'ADMINISTRATION
7
15
10,6 %
INSPECTEURS SANITAIRE ET SOCIAL
22
10,6 %
DIRECTEURS DE LA CONCURRENCE
20
9,6 %
INSPECTEURS JEUNESSE ET SPORTS
16
7,7 %
Source : arrêté ministériel du 1er janvier 2010
INGÉNIEURS TRAVAUX PUBLICS
9
1
4,8 %
ADMINISTRATEURS CIVILS
2
2
1,9 %
CONSEILLERS PÉDAGOGIQUES
4
1,9 %
INSPECTEURS DU TRAVAIL
3
1,4 %
PHARMACIENS SANTÉ PUBLIQUE
2
1%
INGÉNIEURS AGRICULTURE
2
1%
INGÉNIEUR DES MINES
1
0,5 %
ARCHITECTE URBANISTE
1
0,5 %
ADMINISTRATEUR MARITIME
1
0,5 %
DIRECTEUR SERVICES PÉNITENTIAIRES
1
0,5 %
aucun candidat ne s’est fait connaître, notamment si les directeurs en place se sont portés volontaires ailleurs. Dans d’autres, le préfet comptait douze très bons profils pour un seul poste… Il est aussi arrivé qu’aucun dossier ne soit retenu ! Une fois toutes les candidatures connues, le préfet a sélectionné pour chaque poste trois noms, classés par ordre de préférence, et envoyé ses listes à Matignon. Plus précisément à la Mirate, la mission pour la réorganisation de l’administration territoriale. Au printemps, la mission a fait ses choix. Dans 90 % des cas, elle a suivi le dauphin du préfet, et le deuxième dans 6 %. Yves Colcombet, l’ancien directeur de la Mirate, assure que ce sont les compétences individuelles qui ont primé avant tout. “Il fallait des individus qui ne soient pas trop techniciens, capables de prendre de la distance, d’avoir un management adaptable à des cultures ministérielles différentes”, expose-t-il. Si beaucoup sont polytechniciens ou énarques, on compte quelques profils atypiques. C’est le cas de Jean-Michel Fedon, ex-directeur de services pénitentiaires, nommé directeur de la cohésion sociale et de la protection des populations dans le Tarn. Ou de Serge Barth, inspecteur des établissements pour sourds, qui occupe la même fonction en Haute-Marne.
Besoin de managers Dans les tractations, les logiques ministérielles ont également pesé lourd dans la balance. “Ce processus a été extrêmement politique. Beaucoup de nominations ont reflété des enjeux qui dépassaient les individus”, affirme Nicolas Fourrier, du syndicat national des ingénieurs des Mines. Si Yves Colcombet soutient qu’il n’y a pas eu de quotas, il reconnaît qu’il fallait assurer, au niveau national, une répartition à peu près équitable des postes entre les corps et les ministères. “À la
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à la une
MODERNISATION DE L’ÉTAT
que) pas eu lieu
Mainmise des polytechniciens Si, de l’avis de plusieurs observateurs, l’ensemble s’est plutôt bien déroulé, quelques tensions sont apparues. Notamment quand les préfigurateurs n’ont pas été nommés directeurs au 1er janvier 2010. Des cas (rares) sont à signaler dans l’Aude, le Nord, le Var et le Bas-Rhin. Certaines de ces défaillances sont liées à un problème technique : des conditions d’indices et de grades, qui n’avaient pas été affinées au moment des candidatures, empêchent des préfigurateurs issus des corps “intermédiaires” (ingénieurs des Mines, des tra-
LES PROFILS DES DIRECTEURS RÉGIONAUX Les directeurs régionaux de l’environnement, de l’aménagement et du logement*
11 ingénieurs des Ponts, eaux et forêts 6 ingénieurs des Mines 2 administratrices civiles (Équipement et Environnement)
1 inspecteur vétérinaire 1 ingénieur des Travaux publics *21 nommés sur 22 régions métropolitaines, JO du 9 janvier 2010
vaux publics) d’être confirmés dans leurs fonctions. Un barrage que Thierry Latger, du syndicat des ingénieurs des travaux publics d’État (FO), considère comme une mainmise des polytechniciens sur les postes de direction. “Du coup, nous nous retrouvons bloqués dans le déroulement de nos
Les directeurs régionaux des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi*
11 directeurs régionaux du travail 5 directeurs de la concurence 3 administratrices civiles (Bercy et ministère du Travail)
3 ingénieurs des Mines *déjà nommés ou préfigurateurs, nominations du 3 décembre 2009
carrières”, dénonce-t-il. Des changements inattendus de managers déstabilisants pour les équipes et les personnes concernées. “Le tri aurait dû être mieux fait en amont, afin d’assurer la continuité du management”, regrette Aldo Massa, vice-président de l’Association des ingénieurs des Ponts et chaussées. Dernière source de tension : au terme du processus, de nombreux directeurs se sont retrouvés adjoints d’individus qui étaient auparavant au même niveau qu’eux. “Humainement, ce n’est pas toujours facile”, reconnaît Aldo Massa. C’est pourquoi certains ont préféré, quitte à devenir adjoint, changer de département ou de région. Histoire de mieux faire passer la pilule. Jessica Gourdon
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tête des directions de la protection des populations (DDPP), on trouve davantage d’inspecteurs vétérinaires que de directeurs de la concurrence, car les deux tiers des effectifs sont issus du ministère de l’Agriculture et un tiers des Finances”, illustre Béatrice Rolland, directrice de la protection des populations de l’Eure. Au niveau des directions des territoires, les X-Ponts, qui régnaient en maîtres sur les anciennes directions de l’équipement, se taillent la part du lion. Quant aux directeurs de Dreal, ils sont issus à parts égales des corps des Mines, des Ponts et des eaux et forêts. L’équilibre général a aussi été recherché au travers des directeurs adjoints, très souvent issus d’un ministère différent.
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MODERNISATION DE L’ÉTAT
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> RÉORGANISATION
Les préfectures déménagent > PRÉFECTURE DE RÉGION
La Picardie en bute au calendrier La refonte des services s’est heurtée à certaines aberrations du calendrier de la réforme.
L
es jardins de la préfecture de Picardie ont accueilli début janvier l’ensemble des personnels de l’État aux vœux du préfet. À sa grande satisfaction, 800 d’entre eux se sont bousculés sous le chapiteau dressé pour l’occasion. Pressés sans doute de mettre un visage sur le nom de leur nouveau chef. Désormais, toutes les politiques régionales seront conduites sous l’autorité de ce haut fonctionnaire de 57 ans, qui aura la main sur une À l’automne 2010, la préfecture disposera de l’ensemble des nouvelles directions.
administration profondément renouvelée. Un tournant à 180° plutôt bien vécu sur le terrain. “Les fonctionnaires ne sont pas descendus dans la rue et nous n’avons pas eu de difficultés majeures”, pointe le préfet, Michel Delpuech. Quelques fumigènes et banderoles n’auraient d’ailleurs pas déstabilisé ce préfet, passé par la Corse et la préfecture de Police. Ferme, il a également fait montre d’une certaine ouverture quand il le fallait. “Les agents avaient des attentes légitimes sur leur statut et le maintien de leurs missions”, se souvient le préfet. Lorsqu’ils sont venus revendiquer, les “syndicats avaient mille fois raisons”, reconnaît-il. Certaines aberrations du calendrier, décidé au niveau central, étaient objectivement ingérables sur le terrain. Exemple : du fait du retard de la création de l’Agence régionale de santé (ARS) par rapport à la direction régionale de la cohésion sociale (DRJSCS), il subsiste à Amiens dans les murs de la nouvelle DRJSCS des agents en attente d’affectation pour la future ARS…
Photos : DR
Absurdités Autre cafouillage : celui causé par la mise en place de la direction régionale de l’environnement (Dreal), antérieurement à la direction régionale des entreprises (Direccte). “Vingt agents des exDrire, qui n’appartenaient plus à la Dreal, devaient rejoindre la Direccte, qui elle, n’était pas créée !” Les agents rejoignant tant bien que mal leurs nouveaux bureaux. La Direccte de Picardie, comme quinze autres de l’Hexagone, n’a en
effet officiellement vu le jour que le 15 février. “Le travail d’organisation va se poursuivre”, prévient Joël Hermant, sourire aux lèvres, le préfigurateur et futur patron de la Direccte. Beaucoup reste à faire pour celui qui partage son temps entre Amiens, la semaine, et Metz, le week-end, où il dirigeait, il y a encore quelques semaines, la direction régionale de la concurrence (DRCCRF). Il travaille main dans la main avec le secrétaire général des affaires régionales pour mettre la dernière touche à cette nouvelle direction, située à deux pas de la gare, dans les anciens bureaux de l’ex-direction régionale du travail, de l’emploi, et de la formation professionnelle (DRTEFP). L’enjeu ? Réussir le regroupement de la Direccte, qui traitera de tout ce qui a trait au développement économique. “Les vraies synergies sont là, entre le travail et le développement industriel”, souligne le préfet. Avant cela, il faut réaménager l’entresol et prévoir une salle d’archives pour faire tourner la boutique et accueillir convenablement les 160 agents. Et enlever la plaque de l’ex-DRTEFP, encore accrochée sur l’un des pignons du bâtiment. Xavier Sidaner
GAINS SUR LE PATRIMOINE Validé fin 2009, le schéma de programmation immobilière arrêté par la préfecture de région Picardie a permis de dégager de sérieuses économies :
19 sites au lieu de 37 33 000 m2 au lieu de 42 000 m2
950 000 euros de loyers au lieu de 1,6 million d’euros
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à la une
MODERNISATION DE L’ÉTAT
En plein déménagement, les locaux de la Mutualité sociale agricole, futur siège de la DDPP de l’Eure.
> PRÉFECTURE DE DÉPARTEMENT
L’Eure dans les starting blocks La préfecture se félicite d’être la première à avoir réuni ses services selon la nouvelle organisation.
I
l y a quatre jours, les derniers revêtements ont été posés au sol . Ce 2 février, Béatrice Rolland, la toute nouvelle directrice de la protection des populations dans l’Eure, s’apprête à prendre possession de son bureau au troisième étage d’un bâtiment moderne, posé dans un écrin de verdure à cinq minutes du centre-ville d’Évreux. Le déménagement a été accompli le temps d’un week-end. Les soixante agents de la nouvelle direction ont depuis pris possession des lieux, abandonnant sans regret les anciens bâtiments du conseil général. Quelque 180 000 euros de travaux auront été nécessaires pour les accueillir. Sur le terrain, la réforme a un impact immobilier bien visible et un coût bien réel. Plus loin, dans le centre-ville, un immeuble récent abrite lui les locaux de la nouvelle direction départementale des territoires. Il s’agit du siège de l’ancienne direction départementale de l’équipement, dont il ne reste plus qu’une plaque à peine lisible. Début février, des montagnes de cartons jonchaient encore les couloirs et des photocopieuses attendaient d’être raccordées dans les bureaux occupés par les agents du service de l’architecture et du patrimoine au rez-de-chaussée. Enfin, l’installation des services de la direction
départementale de la cohésion sociale, au sein de la cité administrative existante, a été plus rapide. Mi-février, tout était bouclé.
la préfète avoue que tout n’a pas été simple. Elle a néanmoins bénéficié d’opportunités. Le conseil général, qui voulait récupérer les locaux occupés par la direction des services vétérinaires pour agrandir son laboratoire, a Dix postes en moins ainsi permis à la préfecture de faire d’une Au total, en deux mois à peine, l’ensemble pierre deux coups et de rendre aussi des des trois nouvelles directions départemen- bureaux occupés par les services de la directales interministérielles a été installé, même si tion des affaires sanitaires et sociales. tout n’est pas réglé dans les moindres détails. Le volet “ressources humaines” de la réorUn tour de force dont se félicite la préfète, ganisation fut, comme souvent en pareille Fabienne Buccio, qui a désormais la main situation, le plus compliqué à gérer. “Certains sur ces trois services : “Nous sommes le tout agents étaient plus rétifs que d’autres au chanpremier département à avoir réuni nos ser- gement, témoigne la préfète. Néanmoins, nous vices.” Après 18 mois de préparation et de n’avons eu à subir aucun boycott de syndicats multiples réunions avec les élus et les agents, lors des comités techniques paritaires prévoyant les affectations des agents.” Claude Valadier, le nouveau directeur départemental de la cohésion sociale, renchérit : “Les agents ont LES CHIFFRES DE LA globalement joué le jeu.” À l’image de ses RESTRUCTURATION deux collègues directeurs, c’est un peu le saut dans le vide qui l’attend. La préfète insiste : “On sait d’où l’on vient, mais on ne sait pas de préparation encore bien où l’on va.” Une certitude : dans l’Eure comme ailleurs, la préfecture sait qu’elle devra compter sur des effectifs en pour aménager les locaux baisse. Et “rendre” des postes. Estimation : en moins en 2010 une dizaine pour la préfecture, qui va passer sous le seuil des 200 agents. X. S.
18 mois 180 000 euros 10 postes