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Laurent Loncke, Arval

Laurent Loncke Arval Belgium

« Le leasing et la voiture demeurent notre cœur de métier, mais… »

A la tête d’Arval Belgique depuis le 1er juillet dernier, Laurent Loncke dispose déjà d’une vue assez claire sur l’évolution du métier de la filiale de BNP Paribas Group. Il devra d’ailleurs s’atteler à inscrire l’entreprise dans un nouveau business model, présenté récemment. Premier entretien à bâtons rompus avec Laurent Loncke depuis son entrée en fonction.

Gregory Livis –gregory.livis@effectivmedia.be

Laurent Loncke, Algemeen Directeur van Arval België: “Ik geloof dat ik mijn visie op verandering kan gebruiken om het nieuwe bedrijfsmodel zo goed mogelijk tot stand te brengen.”

« Je pense que nous allons devoir réitérer l’équilibre extensions de contrats - retours en fin de contrat en 2021. »

Vous êtes à la direction générale d’Arval Belgique depuis quelques mois à peine. Quelle est votre impression globale ?

Ces dix dernières années, j’étais responsable du retail (clients particuliers) au sein de BNP Paribas Fortis. J’avais donc déjà construit quelques ponts avec Arval, notamment pour le lancement du private lease. J’étais également membre du conseil d’administration d’Arval.

Arval Belgique, c’est 400 personnes. Avec l’esprit d’une très grosse PME, mais très ancrée dans un environnement ‘groupe international’. Cette balance s’avère intéressante.

Au-delà de ça, je savais que je rejoignais une entreprise dont le business model allait devoir évoluer du leasing automobile vers la mobilité. C’est passionnant, car ce virage est très important.

Faut-il voir un choix stratégique à la nomination d’une personne de la banque à la tête d’Arval Belgium ?

Absolument pas : ce fut pour moi une bonne opportunité au bon moment, après une décennie à la direction commerciale du Retail Banking.

Que pensez-vous pouvoir apporter à Arval ?

Tout d’abord, mon expérience personnelle dans la plus grande institution bancaire du pays. J’y gérais un fonds de commerce de trois millions de clients. Au fil des ans, j’ai pu me familiariser avec l’évolution des consommateurs, surtout du côté des particuliers, avec l’ascension du digital. Je pense donc pouvoir apporter cette vision de changement pour challenger au mieux le nouveau business model à mettre en place, histoire de répondre au mieux aux besoins du client pour le futur.

Arval Belgique a un magnifique historique de connaissances sur le corporate. Mais nous souhaitons développer le canal des particuliers avec le private lease, le release, etc. Ce canal-là, je le connais quasiment par cœur.

Enfin, venant de la maison-mère, j’ai pu développer un grand réseau au sein de la banque. Je pense donc pouvoir accélérer l’offre des produits Arval via les agences de BNPPF, le call center, etc.

Arval vient de présenter son plan stratégique (international) 2020-2025, nommé « Arval Beyond ». Que peut-on attendre concrètement en Belgique ?

Pour le chapitre 360° Mobility, qui consiste à offrir une nouvelle palette de solutions mobiles à nos clients, nous disposons déjà d’Arval Bike Lease et d’Arval Car Sharing en Belgique. Ce que nous devons mettre à l’agenda pour 2021, c’est le développement du MaaS (Mobility as a Service) pour faciliter la multimodalité du personnel des entreprises. Aujourd’hui, nous regardons en interne comment nous pouvons définir la mobilité idéale pour nos propres collaborateurs. Ce test nous permettra de mieux cerner ensuite les attentes des clients.

En ce qui concerne la transition énergétique (Good for you, Good for all), Arval Belgique est déjà très actif dans le conseil – que l’on appelle SMART. Les clients sont de plus en plus demandeurs d’accompagnement dans la fixation d’objectifs et de la mise en œuvre de plans. Par contre, nous devons accélérer sur l’électrification des flottes, avec une offre globale quant à la recharge des véhicules.

Il reste deux piliers dans cette stratégie « Arval Beyond » : la voiture connectée et la flexibilité, d’une part, et les partenariats de l’autre…

Nous avons déjà un pied dans le troisième pilier (Connected & flexible), avec le service télématique Arval Active Link. On s’attend toutefois, en la matière, à de nouveaux apports technologiques émanant du groupe dans les mois à venir. En termes de flexibilité, nous allons devoir sortir encore davantage du cadre rigide des contrats classiques de location d’une voiture pendant des durées prédéfinies. Il y a un monde de flexibilité et de formules ‘à la carte’ à apporter aux entreprises, indépendants et particuliers, selon leurs besoins réels. C’est ce qu’on retrouvera notamment dans le release.

Le quatrième fondement, axé sur les partenariats (Arval Inside), existe déjà également en Belgique, ne fut-ce que de par notre collaboration avec BNP Paribas Fortis ou encore le partenariat avec Engie, pour la création de Numobi. On pourrait imaginer – mais cela doit faire l’objet de tests et de pilotes, aussi en interne – un partenariat externe pour le développement du MaaS.

Avec tout cela, Arval sera-t-elle toujours une société de leasing automobile ?

De pure société de leasing automobile, Arval devient un fournisseur de services en mobilité, services au sein desquels la voiture continue à jouer un rôle prépondérant. Le leasing et la voiture demeurent notre cœur de métier, mais sont désormais entourés de nouveaux éléments dans l’écosystème « mobilité ».

Rebondissons quelque peu sur des faits d’actualité récente. Quelle fut la réaction des clients pendant et juste après le confinement ?

La Covid-19 a engendré énormément de contacts avec les clients. Beaucoup d’entre eux ont décidé de prolonger les contrats de six ou de douze mois pour voir venir les choses. Quelques cas spécifiques ont nécessité des mesures spécifiques sur mesure, avec une grande flexibilité. Il est cependant important de préciser que nous n’avons jamais arrêté de reprendre des fins de contrats. Et le marché de l’occasion, qui était une grande inconnue en mars-avril, s’est avéré solide. Nous parvenons à écouler les voitures qui nous reviennent via les différents canaux développés par Arval. En réalité, nous avons connu une bonne balance entre les extensions de contrats et les retours de fins de contrats. Un exercice intéressant, car je pense que nous allons devoir réitérer cet équilibre en 2021.

Et que pensez-vous de l’accord gouvernemental et de 100% des nouvelles voitures de société électriques à partir de 2026 ?

Je le vois comme un grand défi, plutôt que comme un grand problème. La vision est bonne et n’est pas une surprise, mais les conditions sont nombreuses. Il faut qu’acteurs publics et privés se retroussent les manches pour faire évoluer drastiquement l’infrastructure. Il faut aussi une évolution des batteries et une solution pour chaque conducteur. Il y a beaucoup de pain sur la planche.

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