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L’année de la rédemption
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître qu’a réalisé Louis Delétraz, fraîchement couronné champion d’Europe d’endurance, avec ses équipiers Robert Kubica et Ye Yifei. Par Gérard Vallat
En marche depuis une petite dizaine d’années sur ce chemin, long et escarpé, menant vers l’objectif ultime de devenir pilote professionnel, Louis Delétraz a franchi cette année une étape qui pourrait être déterminante. Ce titre de champion d’Europe ponctue une saison marquée par trois victoires, mais il n’effacera pourtant pas la cruelle désillusion vécue aux 24 heures du Mans, lorsque l’Oreca N°41 du trio Delétraz/Kubica/Yifei roulait vers la victoire, avant de tomber en panne électrique à 2 minutes de l’arrivée. On se souviendra que Sébastien Buemi avait vécu pareille désillusion en 2016, avant de remporter par la suite trois éditions de la célèbre épreuve. Un exemple que rêve de suivre Louis Delétraz, en bonne position tout en haut de la short liste de quelques-uns des grands constructeurs travaillant actuellement sur leurs projets Hypercar et LMDH, en vue d’un retour en endurance à l’horizon 2023. Certes, il s’agit encore d’une musique d’avenir, mais la partition est entre les mains du jeune Genevois. Pour l’heure, le moment est au bilan d’une saison, mais aussi celui d’une carrière, avec l’intéressé qui a joué le jeu de commenter quelques photos choisies.
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Mes premières années en karting, premier titre en Vega Cup, avec mon numéro fétiche, le 22. Pas l’ombre d’un doute: avec ce grand sourire, ce doit être mon premier titre! Mon père qui me suit sur toutes les courses. Sans lui je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui.
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La parade des pilotes au Mans 2007, avec Iradj Alexander, Marcel Fässler et mon père. Je pense que ce jour-là, j’ai définitivement rêvé de faire cette course exceptionnelle.
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Encore le Mans, avec Marcel Fässler, André Lotterer et Benoît Tréluyer. Marcel représentait un héros depuis mon enfance, et ce trio avec Ben et André est certainement le meilleur exemple de ce que doit être un équipage en endurance. Formule BMW, la première monoplace que j’ai pilotée, ici à Oschersleben, dernière manche de la saison qui s’est terminée après avec un accrochage avec un autre pilote suisse, alors que la victoire était en vue. J’avais 15 ans, l’apprentissage était rude.
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Souvenir de mon enfance. Sébastien Buemi m’a donné de bons conseils à mes débuts et s’il m’en donnait encore aujourd’hui, je les prendrais avec attention et intérêt. Mes vrais débuts en monoplace, avec Josef Kaufmann, le patron du team de formule Renault 2.0 qui portait son nom. Avec cette équipe, j’ai beaucoup appris, tant sur le plan du pilotage que de la mise au point et la mécanique.
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Année incroyable avec le team Kaufmann et Kevin Jörg comme équipier. Sur les 34 courses de la saison j’ai enregistré 17 pole positions et une quinzaine de victoires. Inoubliable, avec mon premier titre en formule Renault NEC et un autre titre de vice-champion en formule Renault Europe l’année suivante. La découverte du pilotage d’une voiture fermée, en intégrant le BMW junior team, après mes débuts en formule BMW.
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World Série, avec les pneus Michelin, la meilleure monoplace que j’ai piloté à ce jour. J’étais rookie et je me suis battu pour le titre jusqu’à la dernière course. Je suis passé près, ce qui m’a permis d’obtenir la super licence, passer en GP2 et glisser le bout des doigts de pieds en F1. Les années durant lesquelles je faisais partie de l’académie Renault. Un constructeur qui m’a non seulement soutenu financièrement, mais aussi permis d’intégrer son activité F1. 2017, première saison en GP2/F2. Une mauvaise année, avec un changement de team en milieu d’exercice. Jusque-là, dans les autres disciplines, je me battais toujours pour les victoires et le titre. Suite page suivante
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Ralph Boschung et moi nous connaissons depuis le karting. Sur cette image, nous étions en F2. Une saine rivalité, mais très différente de ce qui se passe entre pilotes qui se partagent le même cockpit en endurance.
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Retour en GT avec la Porsche GT3 de mon partenaire GPX, qui m’a engagé sur quelques courses, dont les 24 heures de Spa. Une excellente expérience avec une voiture pas facile à piloter.
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Encore 2020, réalisation d’un rêve à 23 ans, avec une première participation aux 24 Heures du Mans, sur invitation d’Alexandre Pesci. Une belle opportunité que de piloter la Rebellion LMP1 et d’emmagasiner de l’expérience. Un bon souvenir avec Romain Dumas et Nathanaël Berton, avec lesquels je me suis classé 4e . Un rêve de gosse qui se réalise à Abu Dhabi en 2018. Journée rookie test avec la Haas. La découverte du niveau de l’environnement et du pilotage en F1. Entendre l’ingénieur à la radio qui t’avertit que tu as Kimi Raikkonen, Max Verstappen, Lewis Hamilton, et tous ces autres noms qui arrivent sur toi, c’était incroyable. Du pur bonheur.
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Juin 2020, le simulateur à la maison, ma plus grande activité durant le Covid, avec la victoire au Mans virtuel. Un événement énorme, avec des retombées incroyables dans le monde entier.
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Les dernières 24 Heures du Mans, à ce jour ma plus grande frustration en sport automobile. Nous avions de grandes ambitions justifiées. La victoire était à nous, jusqu’à ce qu’une panne idiote nous cloue sur le circuit à 2 minutes de l’arrivée. Je pense que je n’oublierai jamais ce moment. Heureusement, avec Robert Kubica et Ye Yfei, avons gagné la course suivante à Spa et décroché le titre européen.