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GIMS, Salon 2022 annulé car non représentatif
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Annulation du Salon 2022, pénurie de semi-conducteurs, crise du Covid: les mauvaises nouvelles assombrissent le monde de l’automobile. La parole à François Launaz, président d’auto-suisse et vice-président du comité permanent du Salon. Par Pierre Thaulaz
AUTO ACS: Votre sentiment après l’annulation du Salon 2022 ?
François Launaz: Le Salon est un outil de promotion pour les marques. Si ces dernières ne s’inscrivent pas, on ne peut pas les forcer. Il y avait déjà un gros handicap d’entrée de jeu, à savoir que les marques asiatiques ont l’interdiction de voyager. Il y a aussi des motivations plus politiques. Certaines marques vont supporter plus intensément Munich, notamment les allemandes, d’autres vont supporter plus intensément Paris, qui aura lieu l’année prochaine. Ces deux manifestations sont différentes de celle de Genève, dans le sens que ce sont des foires de l’industrie automobile. L’éclairage n’y est pas porté uniquement sur la voiture, il y a aussi production, la sous-traitance, etc. Ces foires sont aussi soutenues par le monde politique, histoire de maintenir les places de travail. Il existe donc une forte pression pour que les constructeurs participent à ces manifestations, même si beaucoup de marques étaient absentes à Munich. Conclusion: ces foires résistent un peu mieux que nous qui sommes privés d’industrie automobile. Pendant longtemps, les importateurs supportaient le Salon de Genève, mais aujourd’hui ce sont les marques qui décident. On a constaté à la lumière des inscriptions que ce n’était pas représentatif d’un véritable Salon de Genève. On n’a pas voulu faire un salon miniature accueillant peut-être le tiers des marques habituellement présentes. Je le regrette car l’équipe de Genève a bossé comme des dingues. Maintenant, on espère sauver l’édition de 2023. Des marques se sont déjà engagées pour cette échéance, on verra...
L’accord avec le Qatar, une bonne chose ?
Le Qatar entend organiser un salon de ventes, plutôt orienté haut de gamme, qui n’a rien de commun avec celui de Genève. Le but est d’animer le pays, d’attirer des gens, de créer des événements. C’est d’ailleurs sous l’égide de l’Office du tourisme du Qatar qu’on a noué ce partenariat. On leur apporte notre know how, ils nous ont aidés mais il n’y a pas de prise de participation. Pour être plus simple, ils paient nos services, et ça nous a permis de relancer le Salon de l’automobile. On reste totalement indépendant du Qatar.
Après le Covid, le monde automobile est confronté à une pénurie de semi-conducteurs…
Certaines marques spécialisées dans les utilitaires légers annoncent des délais de livraison reportés à juin 2022. Mais le plus difficile pour le client, c’est lorsqu’on lui dit qu’on ignore lorsqu’il sera livré. Toutes les marques sont touchées et ça nous pénalise, mais c’est un problème qui ne touche pas seulement l’automobile.
Elles continuent malgré tout à faire de la publicité ?
Déjà, il faut bien que le vendeur puisse gagner sa vie. Il touche normalement un salaire fixe de 2500 francs, s’il ne vend rien il crève de faim. Ensuite, la publicité n’est pas destinée uniquement à conquérir le client, mais à ne pas se faire piquer la place par un concurrent. Si vous êtes présent sur le marché publicitaire ou marketing, on parle de vous, on vous connaît. C’est indispensable!