CONSTRUCTION
en
PARTICIPATIVE
COMMUNAUTÉ
#2
Les nouvelles frontières
du métier d’architecte
Parcours Recherche L’autoconstruction, une pratique hétérogène Une vision politique de l’autoconstruction
ÉTUD. MEJIA RIOS Adrien UNIT UE101A - PROJET 10 PFE - MEM (My Ethique Maïeutique)
PROJ
DE.PFE DE.MEM
VASSAL William MORLE Estelle
MARCH ARCH
S10 DEM ALT 17-18 Promo
© ENSAL
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Autoconstruction participative en communauté rurale: Les nouvelles frontières du métier d’architecte. Parcours Recherche L’autoconstruction une pratique hétérogène Une vision politique de l’autoconstruction Notioce Mention Recherche écrit par: Adrien MEJIA RIOS, ou plutôt Adriæn MEJÍA MEJÍA RIOS NARANJO*. Soutenance le vendredi 26 Juin 2018 À l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon.
*nom complet colombien
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PRÉFACE
Cette notice mention recherche a pour but de montrer la cohérence de mon parcours ainsi que différentes réflexions que j’ai pu avoir sur l’autoconstruction après la soutenance des mastériales d’automne. Elle n’a pas l’ambition d’être une recherche finie, mais plutôt la démonstration que ma réflexion s’est poursuivie depuis, grâce à différentes lectures et prises de recul sur le sujet. J’ai choisi de l’écrire de manière introspective, en me permettant d’écrire à la première personne, car j’y écris plus sur mes reflexion personnelles en tant «qu’apprenti chercheur» , qui en cinq mois, n’ont pas eu le temps d’apporter des résultats concrets.
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P A R C O U R S
Juillet/Août 2013 Stage de L2 dans le laboratoire d’urbanisme et d’environnement URBAM à Medellin
Année 2014/2015 Rapport d’Étude de L3 sur l’urbanisme social/inclusif de Medellin
Mon premier contact avec le monde de la recherche a eu lieu lors de mon stage de deuxième année de licence, en Colombie. Urbam est un centre de recherche sur les pratiques urbaines de l’université EAFIT. J’ai pu participer à des séminaire et à des propositions de projets qui mettait en priorité, les notions d’inclusion sociale et d’environnement. Notions qui ont vu Medellin, ma ville d’origine, devenir un exemple latinoaméricain sur les questions urbaines des «barrios» (favelas au Brésil). C’est assez logiquement que j’ai fait mon rapport d’étude, (premier exercice de recherche) sur l’urbanisme social de Medellin. Bien que aujourd’hui je porte un regard plus critique sur cet urbanisme (nottament sur l’aspect marketing) ces expériences ont été une introduction de qualité à la recherche.
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R E C H E R C H E ? Année 2015/2016 Participation aux activités du laboratoire NAPLAC lors ‘dun échange universitaire à São Paulo
Année 2017/2018 Stage Mention Recherche sur l’autoconstruction au laboratoire du LAURE
Thèse doctorale ?
Lors de mon année universitaire au Brésil, j’ai pu participer aux activités du laboratoire du NAPLAC, spécilaisé dans les questions de «re-urbanisation» des favelas. Différents séminaires, ainsi que des visites dans ces quartiers ont marqué mon envie de chercher à mieux comprendre les phénomène politiques et urbains qui faisaient naître ces quartiers autoconstruits. Aujourd’hui, c’est via un stage au LAURE que je peaufine ma posture de recherche en procédant à un état de l’art sur l’autoconstruction. J’y ai appris à faire des fiches de lectures avec une méthodologies claires, utilisé des outils comme Zotero et suis actuellement en train d’écrire un rapport de recherche pour le labex IMU. Cette recherche me permet nottament de former une bibliographie solide pour prépaper mon futur projet de thèse doctorale.
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RETOUR CRITIQUE Cette mention recherche va de paire avec un stage recherche sur l’autoconstruction, dans le laboratoire du LAURE (Lyon Architecture Urbanisme & Recherche) qui prendra fin le 31 août 2018. Celui-ci consiste en une synthèse de connaissances sur différents aspects complémentaires liées aux pratiques d’autoconstruction proposé par le labex IMU. Les lectures de ce travail d’apprenti chercheur, me permettent de prendre un recul sur l’autoconstruction, recul que je n’avais pas lors de l’écriture du mémoire initiation recherche, en particulier sur les aspects négatifs d’une telle pratique, qu’il soient architecturaux ou politiques. Il est important, pour pouvoir se spécialiser dans un domaine, d’en connaître aussi les limites et dérives potentielles afin de justement, pouvoir les prévenir à l’avenir. Une détails qui montre une certaine évolution dans ma façon d’appréhender la recherche est sans doute la reformulation de ma problématique de recherche du mémoire initiation recherche. J’ai ressenti le besoin de la modifier, car elle ne me parraissait pas assez rigoureuse scientifiquement: écrire «comment» sous-entend déjà que ces architectes transforment le métier d’architecte, ce dont je n’étais pas sur à l’époque. «Dans quelle mesure» parrait donc plus approprié, car n’insinuant pas une réponse dans la question initiale. J’ai ensuite ajouter la notion d’émancipation qui me parait fondamentale aujourd’hui, après 5 mois de lectures sur le sujet en plus, car finalement l’autoconstruciton peut, d’un certain point de vue, être plus alliénante qu’autre chose. Nous reviendrons plus précisement sur cet aspect dans la suite ce rapport de mention recherche.
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Problématique initiation recherche :
Comment les professionnel·le·s travaillant avec le procédé d’autoconstruction participative en communauté rurale transforment-t-ils·elles la manière d’exercer le métier d’architecte ?
Problématique Mention Recherche :
Dans quelle mesure les architectes pratiquant l’autoconstruction assistée en zone rurale, transforment la profession et participent à l’émancipation des communautés paysannes ?
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Classification typologique des autoconstructions L’autoconstruction est une pratique aussi vieille que l’humanité, cependant elle a prit une forme totalement différente depuis la révolution industrielle car provenant d’une exode rurale de masse vers les périphéries urbaines. Les pays du Sud sont ceux qui en sont le plus témoin, avec un accroissement non-maîtrisé des villes, et une mondialisation qui joue en leur défaveur. La majorité de ces architectures auto-construites naissent donc principalement aujourd’hui dans les périphéries des villes du Sud qui ne cessent de croître, produites par d’anciens paysans pauvres ayant fuit la précarité rurale. Ces populations ne trouveront de quoi payer un loyer ni dans les bas salaires qui leur seront imposés, ni dans un plan de logement de l’État qui préfère investir ailleurs. Grâce à mon stage recherche au LAURE, j’ai commencé une classification typologique des autoconstructions afin de pouvoir cibler plus précisement les caractéristiques de chacunes. Ce qui suit en est un premier résultat, qui mérité d’être approfondi par la suite.
AUTOCONSTRUCTION
spontanée autonome
programmée autonome
programmée assiste
spontanée assisté
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Favela de Rocinha - Rio de Janeiro
Gratte-ciel occupé à Caracas
Projet de Elemental àTarapacá, Chile
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L’autoconstruction spontanée autonome Elle se construit à partir de l’invasion de terrains vagues en périphérie des villes, et est la plus répandue à travers le monde, en particulier dans les pays du Sud, elle peut prendre la forme de logements individuels, ou d’édifice pour la communauté. On les nomme différemment en fonction des pays: bidonvilles, favelas, slum... Elle peuvent aussi prendre la forme d’invasion de «squellette» abandonné en centre ville, nous choisisons alors de l’a nommer d’autoconstruction «de remplissage».
L’autoconstruction programmée autonome Cette typologie d’autoconstruction est constituée des mêmes types de populations que la précédente, à la différence que celle-ci est programmé par l’État ou un autre agent extérieur (entreprise, municipalité ou agence d’architecture). Il peut s’agir de parcelles provenant d’anciens terrains vagues «assainies» et mis à disposition via un prêt aux populations les plus démunis. Ici encore, il existe aussi une autoconstruction «de remplissage», comme la maison Domino du Corbusier ou plus récement le projet d’Elemental au Chili. Elle reste cependant autonome dans le sens où l’on laisse l’habitant construire lui même, selon ses propres moyens et plans.
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Quartier autoconstruit de la Sugar Compagny au PĂŠrou
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L’autoconstruction programmé assistée Comme la précédente, elle est «programmé» par un agent extérieur, à la différence cette fois, que l’État ou l’entreprise emploi des professionnels (ingénieur/architecte/maçon...) pour assisté l’autoconstruction. Les plans sont déjà pre-dessiné par l’architecte, les techniques constructives et matériaux sont homogénéisées, le futur habitant ne donne alors que sa force de travail.
L’autoconstruction spotannée assistée Par des groupes autogérés qui vont réclamer leur droit à la ville et se faire aider par des professionnel·le·s organisés en “architectes d’autoconstruction assistée” (comme par exemple le cas de USINA au Brésil). Ces associations réclament à l’État le don ou l’achat de terre pour la construction de logement collectif et sont donc subventionné par l’État mais sont des organismes indépendants de celui-ci.
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Une vision politique de l’autoconstruction
Grâce aux différentes recherches que j’effectue pendant mon stage au LAURE, je me rend compte que parler d’autoconstruction, amène irrémédiablement à parler de politique. Cette pratique que je voyais auparavant, seulement comme un acte d’autodétermination, véhicule en fait des débat complexes. Je profite donc de cet espace offert par la mention recherche pour tenter une synthétisation des données récoltées, et donner une vision claire des débats fondamentaux liées à la pratique de l’autoconstruction. Il est important cependant, de ne pas tomber dans une vision manichéenne: l’autoconstruction n’est pas une pratique bonne ou mauvaise en soit Tout dépend du contexte dans lequel elle est appliquée, c’est à dire du typologie d’autoconstruction dont on parle (cf partie précédente), du programme, du lieu, des matériaux utilisés...
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L’autoconstruction a prit la forme et dans les pays du Sud, de bidonvilles depuis le début de la révolution industrielle. Dans les périphéries des grandes villes, naissaient alors des quartiers dits «informels» qui ont fini par prendre plus de place que la ville «formelle». Bien que ces quartiers autoconstruits ne faisaient pas bonne figure pour les autorités, certains intelectuels ont mis en exergue le fait que malgré tout, ces autoconstructions étaient finalement favorable au système capitaliste: «L’habitat résultant de cette opération, se produit par du travail nonpayé, ceci est du «sur-travail». Bien qu’apparement ce bien ne soit pas approprié par le secteur privé dans sa production, il contribue à augmenter le taux de d’exploitation de la force de travail, car son résultat, la maison, s’exprime dans une baisse du coût de reproduction de la force de travail parmis lesquels les dépenses liés à l’habitat en sont une composante importante, dans le but de baisser les salaires réels payés par l’entreprise. C’est ainsi qu’une opération qui est d’apparence une réminiscence de pratiques «d’économie naturel» dans les villes, se marie admirablement bien avec un processus d’expansion capitaliste, qui possède ses bases et son dynamisme dans l’intense exploitation de la force de travail» (Francisco de Oliveira, 1977) Lorsque Francisco de Oliveira parle de force de travail, il emploie un vocabulaire marxiste: c’est ce que vend le prolétaire, l’ouvrier, en échange d’un salaire, le coût de la reproduction de la force de travail est donc ce que paye l’entreprise au travailleur pour qu’il puisse revenir travailler le jour suivant. Ainsi, la thèse de Francisco de Oliveira est de dire que les patrons, voulant accumuler le plus de capital possible, baissaient le plus possible le salaire minimum (en partenariat avec l’État), sachant très bien que c’est sur le logement qu’allait être ressenti cette baisse. Les ouvriers, n’ayant pas de quoi payer un loyer, ni une entreprise de construction, et l’État ne fournissant pas suffisament de logement social pour tous, doivent alors auto-construire leur habitat avec leur propre moyen. L’investissement se faisant en temps, c’est à dire durant les week-ends et les fériés en travail non-salarié, et en argent, pour payer les matériaux. «...l’agent social qui produit et qui consomme le logement est le même: le consommateur final construit avec, comme base, I’investissement d’un temps de travail personnel qui correspond à I’extension de sa journée de travail. Il travaille ainsi plus qu’il ne faut pour obtenir ses moyens de subsistance. Quelquefois, il s’y ajoute un travail collectif gratuit ou de petites quantités de travail salarié ...» (Pradilla, 1974) 17
Mais bien que ce processus de production de l’habitat ouvrier soit favorable au l’économie capitaliste, pendant longtemps, la solution choisie par les autorités a été de raser ces quartiers. Les différentes raisons données étaient le manque d’hygiène pouvant entrainer des épidémies au reste de la ville, l’illégalité de ces quartiers souvent issus d’invasions de terrain privés ou gouvernementaux, et l’aspect «informel» qui pourrait se traduire par une esthétique urbaine non maitrisée. Cependant, raser ces quartiers, moyen paliatif violent, n’a jamais donné de bon résultat selon la même auteure: «Partout où l’on a essayé de raser les bidonvilles, l’échec est total. L’erreur universelle, selon Gilbert (1982 :101), est de construire selon des conceptions architecturales et des normes de construction qui n’ont rien à voir avec les besoins des pauvres. Les logements offerts dans le cadre des programmes gouvernementaux sont trop coûteux, les usages sont trop strictement définis et les cités trop mal situées par rapport à l’ensemble de la région urbaine. Par conséquent, les résidants sont confrontés à des coûts prohibitifs de transport, de logement et de services connexes. Par surcroît, très souvent ces projets détruisent les réseaux sociaux indispensables à la survie des résidants. La preuve ultime de cet échec est fournie par le recyclage social dont ces cités font l’objet. Les pauvres, incapables de supporter les coûts des nouveaux logements, désertent les lieux en faveur des couches plus aisées de la population. Or, lorsqu’on sait que dans beaucoup de pays ces logements sont subventionnés, force nous est de constater que ce ne sont pas les secteurs les plus désavantagés.» (Licia VALLADARES, 1987) Se pose alors la question des plans alternatifs de logement, qui se base sur les quartiers autoconstruits pour palier au déficit de logement, en les rehabilitant (apport d’eau, d’électricité, de mobilier urbain) ou en donnant des parcelles vierges aux populations nouvellement arrivées en périphérie des villes. Ces mesures, que j’ai classé comme d’autoconstruction «programmée» dans la partie précédente, n’éloigne pourtant pas le débat sur la sur-exploitation de la force de travail: «Selon ce point de vue, l’État ne devrait pas soutenir les initiatives d’autoconstruction parce qu’elles coûtent très cher aux couches les plus défavorisées de la population. Lorsque ce genre d’initiatives s’inscrit dans une logique de réduction des dépenses publiques de logement, on assiste à un déplacement des coûts de reproduction de la force de travail du surplus social au travailleur individuel. L’État se décharge ainsi d’une responsabilité qui lui revient (la satisfaction des besoins de logement) aux dépens des usagers.» (VALLADARES, 1987) 18
La question de la sur-exploitation de la force de travail est le coeur du débat autour de l’autoconstruction, qu’elle que soit la typologie d’autoconstruction étudiée, cet argument revient sans cesse.. C’est ici qu’il faut analyser une autre typologie que nous avons classé dans la partie précédente: l’autoconstruction spontannée assistée. Un cas particulièrement interéssant est le cas de USINA au Brésil, qui est un groupement de professionels en tout genre. Architectes, ingénieurs et constructeurs s’organise de manière à proposer une assistance de qualité à des associations revendicants le droit à un logement digne. Une des différences principales de ce type de projet est qu’ils sont administrés en auto-gestion par les habitants eux-mêmes. Dans la phase de construction, aidé par les professionnels, ils décidents ensemble de comment s’organisera le chantier et décident de manière démocratique sur des éléments importants de conceptions. Cette autoconstruction amène à réfléchir autrement les moyens de productions du logement populaire, lors d’une conférence donné à l’ensal, un des fondateurs de USINA Joao Marcos rappel tout de même «l’autoconstruction n’est pas un choix, c’est l’absence de choix». Et justement, face à cette absence de choix, il existe deux positions. La première, défendu par Francisco de Oliveira nottament est de ne rien faire architecturalement parlant, en s’investissant en politique et en dénonçant l’autoconstruction comme une injustice du système à empêcher. L’idée est d’obliger via l’action politique le capital à donner dans les salaires de quoi donner un logement digne pour tous, ou à l’État d’en faire de même. L’autre position, qui est celle défendu par USINA, est que face à la précarité que subissent les personnes livrés à elle-même pour construire, les architectes peuvent jouer un rôle politique en apportant une assistance permettant d’éviter les problèmes récurents liée à l’autoconstruction spontannée autonome. «La construction d’action de mouvement social en dehors de l’État, sans pour autant se dispenser de l’utilisation de fonds publique (ce qui comporte un paradoxe), est un espace important pour le renforcement des lutes et pratiques populaires - comme la construction d’un contre pouvoir» (Joao Marcos, 2016) La vision de Joao Marcos nous apporte une vision différente du débat, car il parle finalement, de l’autoconstruction comme moyen de subversion du pouvoir établit. Nous somme dans un rapport au pouvoir totalement différent de celui d’une autoconstruction incité par l’État, ce type d’autoconstruction décide elle de faire «malgré» l’État. Face à l’abandon dont sont victimes les classes sociales les moins pourvus économiquement parlant, il faut tout de même faire, et montrer que l’on peut faire autrement, même si cela ne règle pas le problème de la sur-exploitation de la force de travail. 19
Finalement, Sergio Ferro résume bien comment l’autoconstruction, bien qu’elle ne soit pas «parfaitement juste» apporte énormément d’aspect positif autant en terme politique qu’architectural: «En premier lieu, il faut rappeler que l’autoconstruction collective (qui, déjà par le fait qu’elle soit collective se distance des autres autoconstructions individuelles dominantes) peut remodeler les relations de production, comme le cas de Usina. Les projets sont débatus par tous les intéréssés, il y a constante interraction entre les équipes, dilution des hiérarchies, participation de professionnels qui gagnent en compétence, aténuation de la division du travail, de produits néfastes à la santé.» (Sergio Ferro, 2016)
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LIEN AVEC MON P.F.E
MARCHÉ COUVERT
centre communautaire
MAISON DU CAFÉ
maison paysanne
TEMPS NATURE COMMUNAUTÉ
«LA MAISON DE L’AUTOCONSTRUCTION» D’ARMENIA MANTEQUILLA
Ressources architecturales de la ruralité de mon village en Colombie, crédit: illustration personnelle.
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Énormément de nouvelles questions surgissent en écrivant ces lignes et font sens dans l’approfondissement de ce mémoire, certes, mais aussi dans l’optique de mon projet de fin d’étude, et plus largement dans celle de mon projet de vie. J’ai en effet choisi, de cibler mon mémoire et mon PFE sur le même thème, c’est comme ça que j’ai décidé d’aller en Octobre dernier, durant dix jours, dans mon village “adoptif” en Colombie, nommé “Armenia Mantequilla”. J’avais pour objectif de discuter avec le plus d’individus de la municipalité possible, afin de trouver grâce à ces discussions, un programme qui ferait sens dans l’idée d’émancipation de cette zone rurale isolée. Ainsi, je me suis rendu compte de nombre de carences de bâtiments qui pourrait aider l’économie locale du village, comme un marché couvert pour que les gens soient encouragés à produire des fruits et légumes locaux et de l’artisanat et aient un lieu où les vendre. Mais aussi une “maison du café” où l’on pourrait reconnecter le caféiculteur avec le produit fini, en y disposant une machine pour torréfier, moudre et préparer les excellents cafés produits dans la région. (l’ironie du sort, voulant, que les paysans de la région boit du café lyophilisé industriel…). J’ai aussi visité nombre de maisons en état grave de dégradation, avec des murs et des toits sur le point de tomber, avec des familles qui demandaient depuis plusieurs mois déjà, des financements à la mairie pour réparer leurs foyers. Enfin, la plupart des treize hameaux de la municipalité n’avait pas de centre communautaire où se réunir pour leurs réunions et divers événements. J’ai aussi remarqué, que les anciennes maisons du village étaient faites en bambou et en terre, l’architecture vernaculaire du lieu utilisaient ces matériaux à bon escient, mais les habitants de la municipalité, pour la plupart ne savent plus comment les utiliser. J’ai donc eu l’idée, en discutant avec Arley (le vendeur de fruits et légumes du village), d’une “maison de l’autoconstruction” où les paysans pourraient se réapproprier les techniques ancestrales utilisant les matériaux de constructions locaux. J’ai parlé de l’idée au maire du village, elle lui a plu, et m’a donné un terrain situé en plein centre du village. “La maison de l’autoconstruction d’Armenia Mantequilla, sera un lieu de valorisation des matériaux locaux dont dispose le village en abondance : la terre & le bambou. Elle sera administré en auto-gestion, et sera principalement constituée d’un atelier de bambou, d’une salle de classe & d’un local de stockage d’outils en tout genre, qui serviront aux futurs paysans-autoconstructeurs. Le bâtiment, construit évidemment en autoconstruction, verra le coup de la main d’œuvre baissé de ce fait, mais aussi le coût des matériaux, principalement locaux. Le terrain idéalement placé au centre du village, lui même au centre de la commune servira aux habitants de tous les hameaux. Celui-ci étant donné par la mairie, et le futur architecte (étant encore étudiant), le coûts du chantier sera relativement faible, ce P.F.E tend donc à être construit dès que des financements seront trouvés.”
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Le terrain idéalement placé au centre du village, lui même au centre de la commune servira aux habitants de tous les hameaux. Celui-ci étant donné par la mairie, et le futur architecte (étant encore étudiant), le coûts du chantier sera relativement faible, ce P.F.E tend donc à être construit dès que des financements seront trouvés.” Ce projet se place dans mon projet de vie, car j’envisage de m’installer entre Medellin et Armenia Mantequilla pour exercer ma profession en tant qu’architecte-paysan. A partir de la maison de l’autoconstruction, j’espère alors pour développer d’autres projets en autoconstruction qui serviront à l’autonomie et au bienêtre de la communauté. Elle sera aussi un lieu d’expérimentation où j’espère pouvoir enseigner aux paysans l’autoplanification, car je crois au fait que l’architecture de l’habitat individuel, peut être pensé et réalisé par tout un chacun, avec les conseils d’un architecte, qui aiderait à éviter les erreurs structurelles graves par exemple. L’architecture est un langage, ainsi à la question que formule Pierre Frey “en architecture, de quelle langue avonsnous besoin et pour exprimer quoi?” j’aimerai faire répondre Yona Friedman: “Revenons donc au langage nécessaire à l’autoplanification: c’est un langage qui “se parle” mais le vocabulaire et la grammaire sont utilisées de façon empirique, ils n’ont pas encore été étudié méthodiquement [...] La première des nouvelles fonctions de l’architecte est à mon avis, d’écrire cette grammaire et de commencer à l’enseigner. L’autoplanification se fonde, nous l’avons vu, sur la connaissance d’un langage. [...] Ce langage permet au futur utilisateur du bâtiment de dégager les propriétés à la conception de son plan et, surtout, de mettre en évidence ces propriétés par rapport à son projet de vie, à la manière de vie qu’il envisage [...] “
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FICHES LECTURES MENTION RECHERCHE
Voici quelques une de mes premières fiches lectures que j’ai pu effectuer lors de mon stage au LAURE sur l’autoconstruction. J’ai pu prendre le temps d’améliorer ma méthodologie de prise de note grâce au temps que je consacre à la recherche lors de ce stage. Ces lectures et les fiches qui en découlent sont faites dans le but de me donner une base théorique pour ensuite préparer un projet de thèse dans un ou deux ans.
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FICHE DE LECTURE #01 AUTOCONSTRUÇÃO : A ARQUITETURA POSSÍVEL Texte écrit par : MARICATO Erminia, en 1976 et revu partiellement en 1978 Type de document : chapitre tiré d’un ouvrage scientifique Texte lu le 12/03/2018 par Adriæn Mejía Mejía A produção Capitalista da Casa (e da Cidade) no Brasil Industrial ( p.71-93) Organizadora : MARICATO Erminia Prefácio: Francisco De Oliveira Editora : ALFA-OMEGA - São Paulo - 1982 (2ª Edição)
Résumé de l’ouvrage: Esta coletânea de textos sobre habitação pode ser considerada uma obra pioneira no estudo da problemática habitacional brasileira, na medida em que pretende fazer um esforço “para pensar um campo teórico especificamente urbano, a partir do urbano mesmo”. Na verdade, se a base produtiva capitalista do Brasil já desde algum tempo e predominantemente urbana, é a partir do fenômeno urbano que se poderão encontrar as chaves que permitam não só o entendimento do presente, mas sobretudo do futuro da economia e da sociedade nacional. Nessa perspectiva, a Editora Alfa-Omega reuniu os trabalhos de Paul Singer, Gabriel Bolaffi, Erminia Maricato, Rodrigo Lefèvre, Raquel Rolnik e Nabil Bonduki, todos eles preocupados com o grave problema habitacional brasileiro, abordando o problema do uso do solo urbano, da autoconstrução, da habitação popular e da política habitacional do Estado e das relações sociais de produção ao nível da habitação. O texto é complementado por um ensaio fotográfico de G. Ferracini, onde são fornecidas informações sobre os processo de crescimento de novos bairros de chamada periferia.
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FICHE DE LECTURE #02 IV - ESPACE / A - Ch.1 : La production de l’espace - Un Chantier Texte écrit par : LAUREAU Vincent, entre 2011 2013 Type de document : chapitre tiré d’une Thèse doctorale Texte lu le 26/03/2018 par Adriæn Mejía Mejía La ville et la terre, apprendre de Bamako: L e cas de Bozobuguni, un quartier autoconstruit Directeurs de recherche : Philippe GERVAIS-LAMBONY / Philippe POTIÉ UNIVERSITÉ PARIS OUEST NANTERRE LA DÉFENSE Laboratoire Mosaïques LAVUE - Laboratoire Architecture Ville et Urbanisme Environnement
Résumé de l’ouvrage: La construction en terre devient un sujet d’actualité pour l’architecture contemporaine occidentale. En revanche, au Mali, le matériau terre est aujourd’hui délaissé. Ce paradoxe invite à porter notre attention sur le territoire malien, afin d’apprendre du terrain les implications du matériau terre, notamment à l’échelle urbaine. Au Mali, la ville en terre est aujourd’hui essentiellement synonyme de patrimoine figé. Il existe pourtant un secteur urbain bien vivant : l’urbanisation informelle, qui, stimulée par les énergies de survie, génère une dynamique spatiale spécifique. C’est à partir de cette réflexion générale que l’étude s’est resserrée sur un petit quartier informel essentiellement construit par des pêcheurs Bozo de la ville de Bamako, capitale du Mali. Le filtre employé pour analyser le terrain utilise la triade d’Henri Lefebvre : Temps, Espace, Énergie. La posture du narrateur consiste ici à profiter du regard décalé du voyageur pour dévoiler ce qui renvoie à des questions universelles. Le statut d’étranger permet, en effet, de voir la réalité du terrain informel sous un jour nouveau. L’écriture opère ici comme un révélateur du terrain, elle élabore un « point de vue » qui modifie en profondeur les représentations urbaines. L’essence de cette recherche porte sur la mise en lumière d’une logique urbaine enfouie et dissimulée dans l’espace informel. Ce travail consiste à monter en théorie des processus qui font émerger une culture constructive et urbaine particulière au contexte du quartier. L’enseignement ainsi issu du terrain suggère un potentiel d’exploitation sur le lieu lui-même (valorisation), et sur d’autres contextes (déterritorialisation).
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BIBLIOGRAPHIE MENTION RECHERCHE VIA L’OUTILS ZOTERO
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