Amazing n°1

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Numéro 1 Avril / Mai / Juin 2008 15 euros



L’industrie musicale est piratée à tout va. Le meilleur exemple ? Le dernier album de Madonna a été disponible via quelques sites Internet peu scrupuleux près d’une semaine avant sa sortie officielle ! Les ventes de DVD sont en perte de vitesse elles aussi, toujours la faute au piratage sur la toile. Quant à la presse, là encore Internet fait des ravages : les ventes ont été divisées par dix en moins de cinq ans ! Alors pourquoi lancer un nouveau magazine sur Madonna aujourd’hui ? Peut-être parce que, comme nous, vous aimez cette sensation unique lorsque vous tournez les pages d’un magazine, celle de prendre le temps tout simplement. Celle aussi de pouvoir archiver les plus belles photos de votre star sur papier glacé pour les ressortir et les contempler de nouveau, quand bon vous semble… En tout cas, nous, ça nous fait rêver ! C’est pourquoi nous avons voulu nous lancer dans cette nouvelle aventure. Alors, embarquez avec nous…

Sommaire 4

14 le grand retour «4 minutes» (P.16), «Hard Candy» (P.21) ★ 28 remember music «Everybody ★ 34 Interview Maripol ★ 40 Madonnikea Madonna & la Suède ★ 46 MW Madonna on the web news ★

No.2 : SORTIE LE 15 JUILLET 2008



madonna news Tournée 2008/2009 Madonna est attendue sur les routes avant la fin de l’année. Pas d’informations clairement officielles lorsque nous bouclons ce magazine, mais on parle d’un lancement de la tournée en septembre prochain. De nombeux pays sont déjà susceptibles d’accueillir la star, y compris l’Argentine, le Brésil et même l’Australie qui n’ont plus vu Madonna en concert depuis le « Girlie Show » en 1993 ! Par ailleurs, LiveNation.com (nouveau détenteur des droits d’exploitation de la chanteuse) a proposé, via sa mailing-list, de répondre à un questionnaire concernant un projet de future tournée de la Madone. Merchandising, villes et salles visitées, attentes des fans par rapport au show et aux chansons éventuellement présentées : toutes les suggestions semblent bonnes à prendre en considération. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? L’avenir nous le dira… En tout cas, afin de satisfaire le plus grand nombre, on parle déjà d’une tournée des stades… En France, un Stade de France le 20 septembre est annoncé le 23 avril dans l’émission « 4 minutes Inside » sur TF1. Enfin, les dernières rumeurs rapportent que Madonna serait sur le point de signer le contrat le plus lucratif de sa carrière. Celuici s’élèverait à 12,5 millions de livres (soit 16,5 millions d’euros) et

comprendrait deux shows à Dubaï et une participation à une fête privée (la première de sa carrière). Tout ceci aurait lieu en novembre prochain. « Hard Candy » promo Tour Les 6 et 7 mars, à Los Angeles, se tenaient les auditions pour la tournée promo de Madonna, en présence de Jamie King. On peut aisément imaginer que les prétendants retenus, le duo de Japonais Hamutsun (déjà présent dans la vidéo « 4 minutes »), ainsi que certains danseurs connus par les fans de la Madone - Jason Young, Leroy «Hypnosis» Barbes Jr. et Williams «Norman» Charlemoine – pourraient participer à la tournée mondiale 2008/2009… Pour l’anecdote, sachez que Jamie est crédité en tant que Chorégraphe et Directeur de l’actuelle tournée de Kanye West. Ce dernier avoue avoir été scotché lorsqu’il a assisté à une des représentations du « Confessions Tour » ; il souhaitait absolument accéder à un tel degré de perfection ! A noter : Donna de Lory et Niki Harris sont toujours là. Les deux choristes sont fidèles au poste depuis plus de vingt ans (excepté sur le « Confessions Tour » où Niki était absente). PROMO AMÉRICAINE Dans un communiqué de presse, daté du 14 avril, Liz Rozenberg, agent de Madonna, confirme la

venue de la chanteuse à New York le 30 avril pour un showcase privé au Roseland Ballroom. Madonna y avait déjà donné un mini-concert pour la promo de « Music » en 2000 (c’est là qu’elle portait le fameux tee-shirt « Britney Spears »).

Les places pour le showcase « Hard Candy » étaient à gagner via l’un des trois sponsors américains de la chanteuse, Verizon Wireless (fournisseur de téléphonie mobile). Quelques billets ont également été offerts aux fans campant devant la salle. D’autres billets étaient à gagner un peu partout sur la planète. Les sponsors du show français à l’Olympia (Samsung et SFR) ont par exemple fait gagner quelques places pour le showcase américain. Quant à la Fnac portugaise, elle a proposé dans ses magasins de Lisbonne (le 27 avril, à partir de 23h) une rétrospective de la carrière de Madonna ; à partir de minuit, les deux cents premiers acheteurs du nouvel album ont reçu un tshirt promo exclusif et un ticket de tombola dont le premier prix était deux billets pour le showcase de New-York ! Control Room et MSN Music (sur www.msn.com) ont proposé la dif-

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Couvertures de presse De haut en bas et de gauche à droite : ELLE (France, USA, UK – version kiosque et abonnés), Dazed & Confuzed (UK, Japon), Vanity Fair (USA), iO Donna (Italie), Interview (USA), Q (UK), HX (USA), Dominical (Espagne), Modern Weekly Lifestyle (Chine), Gloss (USA), Veronica (Pays-Bas), Madame Figaro (France), Beau monde (Pays-Bas), Dr. Beauty (Taïwan), Nie Jienitie (Bulgarie), Mia (Italie), Kronen Zeitung (Allemagne), XL Semanal (Espagne), Somos (Pérou), DM Magazine (Belgique), Time Out (Israël), Aktuel (Turquie), TV Mania (Roumanie), Yo Dona (Espagne), You (Afrique du Sud)


fusion du concert en direct pour les Etats-Unis et en différé pour le reste du monde. Pour la France, il fut diffusé en direct via le site Live Concert de SFR. MSN Music le diffusa en différé le 3 Mai 2008. Enfin, l’after-party officielle a eu lieu dans le très fashion club new-yorkais Touch (240w – 52nd Street), en présence des DJ’s Peter Rauhofer et Offer Nissim. PROMO EUROPEENNE Paris Le showcase parisien, programmé pour le 6 mai, s’est tenu dans la mythique salle de l’Olympia qui a reçu plusieurs centaines de fans et de nombreuses personnalités du show-business. Les places étaient à gagner sur NRJ (radio et site Internet) et via le second partenaire privilégié de la Madone, Samsung. Fait exceptionnel : le concert était diffusé en live sur NRJ Paris (TNT) et sur www.nrjparis.tv Londres Le showcase anglais du 10 mai n’a finalement pas eu lieu dans la forme que l’on attendait, à savoir une petite salle avec seulement quelques centaines de fans. C’est finalement dans le cadre d’un festival que la Madone s’est produite, en l’occurrence le Radio 1’S Big Weekend (le festival Printanier de la BBC), au Mote Park de Maidstone, dans le Kent (à 60km au sud-est de Londres) devant près de 30.000 personnes ! SETLIST DES SHOWCASES Candy Shop Miles Away (avec Madonna à la guitare) Music (Fedde Le Grand Mix) Give It 2 Me 4 Minutes (avec Justin sur grand écran) Hung Up (Rock Mix) Petite précision : à l’heure où nous écrivons ces lignes, aucun des trois showcase n’a encore eu lieu. Il se peut donc qu’il y ait eu des modifications de dernière minute, notamment quant au tracklisting.

Madonna fait la Une Un nouvel album de Madonna est toujours un évènement planétaire. C’est donc tout logiquement que la star multiplie les une de presse un peu partout dans le monde ces derniers mois. Revenons ici sur les magazines qui ont décroché une interview et (le plus souvent) une séance photo exclusives. ELLE Tom Munro signe les clichés de la Madone pour le célèbre hebdomadaire féminin. C’est un photographe de mode newyorkais qui a déjà shooté, entre autres, Quentin Tarantino, Justin Timberlake, Charlotte Gainsbourg et Gwyneth Paltrow. Il a également réalisé de nombreuses couvertures pour des magazines de mode internationaux (Vogue, Elle, Details, Allure,…) et des publicités pour de grandes marques (L’oréal, Estée Lauder, Shiseido, Miss Sixty, Armani, Lacoste, Lancome,…). Les fans collectionneurs ont du pain sur la planche car ce magazine international a de nombreuses éditions dans le monde et les photos – couverture et pages intérieures – ne sont pas les mêmes selon les pays. Au Royaume-Uni, le magazine édite même une version réservée à ses abonnés, avec une couverture différente de celle vendue en kiosques ! Extrait Après vingt-cinq ans de carrière, Madonna est toujours accro aux régimes et à l’entraînement. « Idéalement, je m’entraîne trois heures par jour, révèle-t-elle. Je ne pourrais pas vivre sans sport. Ma méthode est simple : régime, sport et faire constamment attention. J’adore les soins du visage à l’oxygène, j’évite de me mettre au soleil, je ne bois presque pas et je ne prends jamais de drogues ». DAZED & CONFUSED Dans le numéro d’avril du magazine anglais, Madonna parle (évidemment) de sa collaboration avec Justin, Pharrell et Timbaland, mais aussi de ses contradictions en tant que maman et performeuse provocante à la scène, ou bien encore de son statut d’icône de

la mode et de son rôle de militante contre la pauvreté et la misère. Une fois de plus, c’est Steven Klein qui met en images la Madone. L’interview est, elle, réalisée par Jefferson Hack. A noter que le magazine contient soixante-dix pages mode et art inspirées par l’univers et les différentes métamorphoses de notre Madone. Egalement disponible en édition japonaise. VANITY FAIR Pour sa dixième (!) couverture du magazine américain, Madonna retrouve Steven Meisel ! La couverture de l’album « Like A Virgin » (ainsi que la pochette de certains des singles de cette époque), le portfolio Marilyn en 1991 et surtout le livre « SEX » sont leurs collaborations les plus retentissantes. Mais ils n’avaient plus rien fait ensemble depuis des années. Pour ce shooting, Madonna pose devant un immense globe terrestre blanc (d’environ 40kg !). Après la séance, la star l’a dédicacé (et a dessiné un cœur au centre de l’Afrique). L’objet a été mis aux enchères sur le site www.auctioncause.com et les fonds récoltés iront à l’association Raising Malawi (destinée à aider les orphelins du pays).

Extrait « Si votre bonheur dépend de ce que pense la société de vous, vous risquez d’être toujours déçu ! ». A propos de « Filth And Wisdom », son premier film en tant que réalisatrice : « Je pense que ce film est sérieusement influencé par Godard ». IO DONNA En Italie, une fois n’est pas coutume, c’est Io Donna, le supplément féminin du quotidien national Corriere Della Sera, qui publie une interview exclusive de la star (réalisée par Beppe Severgnini). Les photos qui illustrent l’article

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sont hélas sans intérêt (clichés de paparazzis), tout comme la couverture en forme de kaléidoscope (avec des photos de différents looks de la Madone). La bonne surprise vient de la couverture à rabat qui utilise une des photos promo du nouvel album. La version Espagnole de ce même magazine, Yo Dona, disponible avec le journal El Mundo, est sensiblement différente. Elle reprend certes le principe du kaléidoscope (avec des photos différentes de son homologue italien), mais l’interview est illustrée par des photos promo d’aujourd’hui. INTERVIEW Pour le numéro d’avril du magazine Interview, Madonna apparaît sur un ring, avec l’apparat complet du boxer… En plus sexy quand même ! La photo, signée du très talentueux Steven Klein, en dit long sur l’état d’esprit de la star… Toujours combattante, elle n’est pas prête à laisser sa place ! Maripol A l’occasion des vingtcinq ans de carrière de la Madone, la galerie Nuke, à Paris, met notre star à l’honneur, avec le magazine du même nom. En couverture : une photo inédite prise par Maripol. A l’intérieur : un article concernant la styliste incontournable du début des années 80. Un véritable collector, disponible uniquement chez Colette et WHSmith à Paris (pour la France). Cannes 2008 – part 1 Madonna sera présente au Festival de Cannes le 21 mai pour présenter le film « I Am Because We Are ». Il s’agit d’un documentaire sur le Malawi qu’elle a produit et auquel elle prête sa voix. « Je ne sais pas ce que fait notre gouvernement, à part nous enfoncer dans une dette de plus en plus grande et détruire les autres pays », a déclaré Madonna face au public du Festival du film Tribeca, après la diffusion de son documentaire le 24 avril dernier. Etaient alors présentes ses grandes amies Rosie 0’Donnell

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et Natalie Portman. Le film montre la pauvreté à laquelle sont confrontés les enfants, les ravages d’une épidémie de Sida et les conditions déplorables qui favorisent les maladies. Il incite les gens à faire don de leur temps et de leur argent pour redonner espoir à ce pays africain. Après la projection, Madonna et Nathan Rissman (le réalisateur) ont répondu aux questions du public. Un homme a demandé ce que pouvait faire le gouvernement. Madonna a répondu que le changement devait venir des gens et non du gouvernement : « Je crois que c’est une bêtise de compter sur le gouvernement pour changer les choses ». La chanteuse a également répondu à des questions sur la difficulté d’adopter des enfants du Malawi. L’adoption de David, qu’elle sou-

haite finaliser avec son mari Guy Ritchie, n’a pas encore été approuvée, bien que l’enfant vive avec sa nouvelle famille depuis fin 2006 : « C’est un nouveau concept, le concept d’adoption, et donc, ça prend du temps. Je crois que si quelqu’un veut vraiment le faire, il faut être prêt à marcher sur des charbons ardents ». Site du film : www.imbecauseweare.com Cannes 2008 – part 2 Par ailleurs, Madonna profitera de sa présence sur la Croisette pour présider le dîner annuel de charité « Le Cinéma contre le Sida 2008 », en compagnie de Sharon Stone. La soirée (réception, dîner, vente aux enchères) se déroulera à Cannes le 22 mai. Les riches convives (célèbres ou anonymes) seront invitées à y dépenser leur argent





gros tubes de la chanteuse… (quelques inédits ?).

pour la bonne cause. Le chanteur Seal assura un mini-concert en fin de soirée. Give It 2 Me Le second single issu de l’album « Hard Candy » sera « Give it 2 me » (produit par Pharrell Williams). La première diffusion radio a eu lieu le 23 avril sur BBC Radio 1 (RoyaumeUni). Quant au clip, il a été tourné la première quinzaine d’avril. Il est réalisé par Tom Munro. Madonna a tellement été impressionnée par son travail lors de la séance photo pour le magazine ELLE qu’elle lui a demandé de réaliser cette nouvelle vidéo. Dès le 17 avril, une mini-vidéo très drôle circule sur le Net. On y voit Madonna passer l’aspirateur sur le plateau du tournage ; elle se plaint du manque de moyens et du fait qu’elle est obligée de tout faire toute seule ! Cette petite vidéo mise en ligne sur Youtube suscite un véritable buzz. Dès le lendemain de sa mise en ligne, elle est la vidéo la plus regardée avec plus d’un million de visionnages ! F400 Madonna Samsung Electronics France s’associe à Warner Music France pour le lancement de son dernier Musicphone, le F400, en juin prochain. A cette occasion, le téléphone sera renommé F400 Madonna puisqu’il intègrera le dernier album de Madonna, ainsi que le clip du premier single « 4 minutes ». Tout au long

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de l’année, Samsung organisera des événements et des jeux concours autour de Madonna. Le fabricant de téléphones mobiles était également partenaire de la chanteuse lors du showcase qu’elle a donné le 6 mai à l’Olympia, à Paris. « Filth and Wisdom » Le premier film de Madonna, en tant que réalisatrice, a enfin trouvé un distributeur ! Il s’agit de IFC Entertainment qui distribuera le film dans les cinémas en Amérique du Nord. La sortie sera synchronisée avec sa mise en vente sur les plateformes de téléchargement. Nouveau Best Of Selon le site Musique.evous.fr, un nouveau best of de Madonna serait attendu dans les bacs pour le 25 novembre 2008. Au programme de cette compilation : tous les plus

Back catalogue Comme souvent lorsqu’une star est au cœur de l’actualité, sa maison de disques remet en avant ses précédentes productions à prix réduit. Ainsi, à l’occasion du retour de la Madone, Warner France remet en avant les anciens albums de la chanteuse (à 6,99 €) et le DVD du « Confessions Tour » (à 9,99 €). Et ça marche ! Le DVD revient à la troisième place des ventes de vidéos musicales, et la quasi intégralité de la discographie de Madonna prend d’assaut les charts français, en particulier « Confessions On A Dance Floor » qui, deux ans et demi après sa sortie, prend la première place du Top Back Catalogue (les albums de plus d’un an à prix réduit) et la soixante-quinzième du Top Albums (qui réunit tous les albums – midprice, nouveautés, compilations, …) ! Au pays du soleil levant, Warner Japon a ré-édité six DVD le 23 avril dernier : « Ciao Italia – Live From Italy » (WPBR90429) « Immaculate Collection » (WPBR90430) « Girlie Show : Live Down Under » (WPBR90431) « Video Collection 93-99 » (WPBR90432) « Drowned World Tour – Live In Detroit 2001 » (WPBR90433) « Ultimate Collection – 2 DVD set » (WPBR90434)

ALBUMS

Top Albums (250)

Back Catalogue (40)

Madonna

NC

18

Like A Virgin

229

11

True Blue

172

3

The Immaculate Collection

184

NC

Ray Of Light

202

6

Music

220

9

Remixed & Revisited

196

5

Confessions On A Dance Floor

75

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le livre événement

Madonna On Stage est un luxueux ouvrage de 288 pages, riche de 300 photos, qui revient en détail sur l’ensemble des grandes performances scéniques de la chanteuse, notamment ses sept tournées. Au programme : infos et anecdotes sur chaque série de concerts, interviews des collaborateurs de la star, témoignages des fans du monde entier… Un must à se procurer d’urgence !

Caractéristiques techniques de cet ouvrage : 288 pages, format 22 x 28,5 cm, impression sur papier glacé 135g, couverture vernis sur carton rigide, dos carré cousu, emballé individuellement. ISBN n° 978-2-916611-06-8

Disponible en librairie, 35 € également disponible sur www.editionswhynot.com et en page 50 de ce numéro


RETOUR



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minutes to save the world

C’est le single qui marque le grand retour de Madonna sous les projecteurs. Une surprise puisque c’est la première fois que la Queen of Pop choisit de revenir en duo. Reste à savoir si ce choix sera concluant…

C’

est donc accompagnée de Justin Timberlake que Madonna nous redonne de ses nouvelles musicales. Quoi de plus normal puisqu’il s’agit de son 69ème single (c’est toujours mieux à deux) – hors rééditions, et même si aucun pays au monde ne peut s’enorgueillir de les avoir tous sortis. Difficile de choisir le morceau qui va avoir la lourde tâche d’assurer le lancement mondial d’un nouvel album, qui plus est quand il s’agit de Madonna. Il faut à la fois être redoutablement efficace, représentatif du disque et porter la nouvelle image forte de la star. Est-ce que « 4 Minutes » est un bon choix ? L’avenir nous le dira. A l’heure où nous bouclons ce magazine, le démarrage est on ne peut plus positif (voir charts en page 19). Le Lancement Le lancement en radio de « 4 Minutes » est un peu chaotique... FG Radio (France) diffuse le titre en exclusivité mondiale le 27 février ! Puis, dans la foulée, c’est

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au tour de Radio 3 (Pays-Bas) et Radio 101 (Italie) de diffuser ‘illégalement’ le titre, récupéré sur les ondes de FG. Cette dernière sera obligée de présenter des excuses publiques à Warner pour ce qu’on peut appeler un faux pas, mais une vraie campagne de communication internationale ! C’est finalement le 17 mars 2008 à 12h précises (pour la France) qu’a lieu la première diffusion officielle du titre. Le clip Côté télé, la promo commence bien sûr par le clip. Contre toute attente, il est disponible en téléchargement et en exclusivité sur iTunes dès le 3 avril (les premières diffusions télévisées intervenant officiellement le 7 avril au matin). Une fois n’est pas coutume, après JeanBaptiste Mondino (« Open Your Heart », « Justify My Love », « Human Nature », « Don’t Tell Me », « Hollywood »), Stéphane Sednaoui (« Fever »), Luc Besson (« Love Profusion »), ou encore Fabien Baron (« Erotica »), Madonna fait de nouveau appel à des réalisateurs


français pour la mise en images de son nouveau titre : Jonas & François. Il s’agit d’un duo très prometteur qui s’est fait remarquer en mai 2007 grâce au clip du groupe Justice (le fameux « D.A.N.C.E »). Ils travaillent ensemble depuis plus de sept années. Hormis le fait qu’ils soient désormais signés sous le consortium ElNino/75 (société regroupant des réalisateurs dont font également partie Jonas Akerlund & Johan Renck qui ont travaillé avec Madonna – voir notre sujet sur la Suède page 40), ils n’ont probablement pas été choisis par hasard… Les deux gars ont réalisé le clip de Kanye West, « Good Life » en septembre 2007, ce qui est plutôt de bon augure pour une Madonna qui place son retour sous le si-

gne du R&B. En outre, leurs références restent des grands noms du cinéma comme Lynch, Fincher (« Express Yourself », « Vogue », « Bad Girl »), Melies ou Tati. Ce qu’ils aiment dans leur travail ? Donner l’impression que les choses sont simples à réaliser, à la portée de tout le monde, mais avec une touche d’improbabilité, voire de carrément balaise ! Le traitement de l’image dont a bénéficié ce clip est assez spectaculaire. Il fait appel à deux innovations techniques majeures : la ‘découpe’ des objets (baignoire, corps humains, …) et le ‘mur du néant’, en effet 3D, entité qui semble vouloir détruire notre planète. Répondant à la pression et à la confidentialité d’une sortie mondiale, Mikros Image (studio français) a dû réaliser les effets spéciaux du clip en moins de deux mois ! Le clip se veut un pamphlet écologique. Sur fond de compte à rebours, Madonna dénonce les problèmes que connaît aujourd’hui notre planète. A savoir : la raréfaction de l’eau douce liée au gaspillage (on voit la Madone se pencher sur une baignoire remplie), la pollution, avec plus particulièrement, un parc automobile aujourd’hui largement au-dessus du supportable pour nos grandes métropoles (Madonna et Justin dansent au milieux d’un cimetière de voitures) et la société de consommation avec l’utilisation à outrance des produits ménagers (les deux stars se poursuivent dans les rayons d’un supermarché débordant de produits d’entretien). L’entertainment reste cependant de mise, comme toujours avec Madonna ; les messages doivent passer, mais avec une touche de fun. On retrouve donc une Madone portant des tenues incroyablement sexy et exécutant une danse freestyle et provocante avec Justin qui partage sans peine la vedette. A l’occasion du passage en télé de Jonas et François au « Grand Journal » de Canal + le 16 avril, on apprend que Madonna donne beaucoup de directives sur la façon dont elle souhaite être filmée et que Justin s’assure de ne pas être qu’un simple figurant. Pour info, le budget du clip est estimé à environ 1,2 million d’euros.

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Les collaborations Si, pour ce grand retour de Madonna, on retient essentiellement la paire Timbaland / Timberlake, il ne faut pas pour autant oublier les autres collaborateurs, notamment Nate Hills (alias Danja) présent sur ce premier single. Danja est un jeune producteur Américain qui, à seulement vingt-cinq ans, est déjà le protégé de Timbaland. Il joue du piano et de la batterie depuis son plus jeune âge. Il rencontre Timbaland en 2001 et débute une collaboration fructueuse avec lui trois ans plus tard. Danja est à l’origine du son si particulier du dernier album de Justin Timberlake, « FutureSex / LoveSounds » et de la majeure partie des titres du troisième album de Nelly Furtado, « Loose ». Il a également travaillé (toujours en co-production avec Timbaland) pour des grands noms de la chanson, comme Jennifer Lopez (« He’ll Be Back »), les Black Eyed Peas (« My Style ») ou encore Björk (« Earth Intruders », « Innocence », « Hope »). En 2007, il produit pas moins de sept titres pour l’album « Shock Value » de Timbaland, notamment les deux premiers singles qui en sont extraits : « Give It To Me » et « The Way I Are ». Parallèlement, il décide de se lancer en solo pour produire six titres pour l’album du grand retour de Britney Spears, « Blackout » (sorti fin 2007), dont l’entêtant single qui a été choisi en premier extrait, « Gimme More ». En seulement quatre ans, Nate Hills compte déjà parmi les producteurs les plus influents de cette nouvelle génération hip-hop / pop / R’n’B qui font le son actuel.

Retrouvez tous les supports (promo et commerce) de « 4 minutes » dans le prochain numéro.

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Les remixes Comme toujours quand Madonna sort un nouveau single, les pointures du milieu des DJ / Remixeurs se penchent sur son berceau. Tout d’abord Junkie XL (de son vrai nom Tom Holkenborg), musicien néerlandais qui produit principalement de la Progressive House. Il a notamment

travaillé pour Deep Dish, Coldplay, Dave Gahan (Depeche Mode) et Robert Smith (The Cure). Il a également produit de nombreux remixes de Britney Spears (« Outrageous », « Gimme More », …), Justin Timberlake (« What Goes Around Comes Around »), Scissor Sisters (« Land Of A Thousand Words »), Mylène Farmer (« XXL » dans la compilation « Remixes » en 2003). Il est également réputé pour avoir composé la musique de plus d’une vingtaine de jeux vidéo (« Gran Turismo 3 », « FIFA 08 » ou encore « Les Sims 3 »). La reconnaissance, il l’obtient en 2002 lorsqu’il produit un remix du tube d’Elvis Presley, « A Little Less Conversation » (1968). Destiné à la publicité du principal sponsor de la coupe du monde de football (Nike), le morceau se classe N°1 des ventes dans plus de vingt pays ! Madonna a également fait appel à deux DJs stars qui l’ont déjà plusieurs fois remixée : Peter Rauhofer (« American Life », « Impressive Instant », « Mother And Father », « Nobody Knows Me », « Nothing Fails », « Nothing Really Matters », …) et Tracy Young (« Hung Up », « Easy Ride », « Don’t Tell Me », « GHV2 Mega Mix », « Music », « Nothing Fails », « What It Feels Like For A Girl », …). Enfin, un petit nouveau dans le milieu des remixeurs de Madonna : le DJ français Bob Sinclar. Remixeur / Producteur de talent, il éclate sur la scène internationale il y a dix ans avec le titre « Gym Tonic ». Depuis il a produit près d’une vingtaine de hits, dont le tube mondial « Love Generation », hymne de toute une génération… Dernière minute : Stuart Price aurait finalement remixé lui aussi le titre. L’excellent « Jacques Lu Cont’s Thin White Duke Mix » (4:05) circule sur le net… Les classements A l’évidence, il ne s’agit que d’un premier regard sur les classements puisqu’à l’heure où nous bouclons ce magazine, le titre commence à peine sa vie… « 4 minutes » est en premier lieu un succès digital puisqu’il se classe N°1 sur iTunes dans dix-neuf pays ! (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Irlande,


Les charts au 28 avril 2008 Europe : 23-14-14-2 Monde : 36-3-2-1 France (singles) : 2 France (téléchargements) : 8-1-4-2-1 Albanie* : 3 Allemagne : 1 Argentine* : 38 Australie : 3-3-1 Autriche : 8-6-2 Belgique (Flandre) : 3-1 Belgique (Wallonie) : 2-1 Brésil* : 22-9-6-3 Canada : 1-1-1-1 Costa Rica* : 34-39

Croatie* : 8-1-3-1 Danemark : 1-3-2-2-2 Espagne : 15-10 Estonie* : 37-14-8-6 Etats-Unis : 68-3-3-7-6 Finlande : 1-1-1-1 Grande-Bretagne : 7-5-8-4-1-1 Hong-Kong* : 1-1-2-8-3 Irlande : 33-9-8-6-4-2 Italie : 1-2 Japon : 18-31-31 Liban* : 1-6-7 Lituanie* : 5-4-1 Luxembourg* : 35-32-17-5-2 Macédoine* : 15-5-4-4 Norvège : 1-1-1-2-2

Nouvelle-Zélande : 14-15-7-7 Pays-Bas : 1-2-3-1 République Tchèque* : 24-21-17-15-15 Roumanie* : 95-41 Singapour* : 5-3-2 Slovénie* : 17-14-13 Suède : 5-5-2-3-2 Suisse : 1 Thaïlande* : 17-16-16 Ukraine* : 19-16-8 Venezuela* : 1 Tous ces classements correspondent aux ventes de singles physiques et / ou digitaux sauf (*) qui sont des classements Airplay (passages radios).

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Italie, Luxembourg, Norvège, NouvelleZélande, Pays-Bas, Portugal, RoyaumeUni, Suède, Suisse). Aux Etats-Unis, après une semaine de diffusion en radio, « 4 Minutes » débute à la 68ème place du Billboard Hot 100 (classement qui mélange depuis quelques années ventes et airplay) ; la chanson a été diffusée plus de 1.275 fois sur 108 stations ! Il est à noter que le titre atteint la 1ère place du classement d’une des radios les plus influentes du pays : Z100 (New York). Le morceau fait également une entrée très remarquée en 2ème position du classement des téléchargements, puis atteint la 1ère place en deuxième semaine avec plus de 200.000 ventes, représentant à ce jour le plus gros volume de ventes digitales en l’espace d’une semaine pour les Etats-Unis. Avec un total de près de 650.000 exemplaires vendus (en trois semaines), le single est d’ores et déjà le plus gros tube de la star sur le sol américain depuis huit ans ! En France, « 4 Minutes » réussit à se classer N°1 sur les trois principales plateformes de téléchargement – Fnacmusic, Virginmega et Itunes. Premier vrai baromètre pour l’avenir du titre. Dès sa sortie en single physique, il est N°2 des ventes derrière un autre duo, Enrique Iglesias / Nadiya. En Grande-Bretagne, le single arrive en 7ème position grâce aux seuls téléchargements (les charts anglais mélangeant ventes physiques et digitales). Il s’agit du soixantième top 10 de Madonna outre-Manche ! Fait rarissime : le titre atteint la tête du classement en quatrième semaine, alors que le single physique n’est toujours pas disponible, grâce à 40.633 téléchargements (soit 126.643 en un mois) ! Madonna est désormais la sixième artiste avec le plus de N°1 en Angleterre (13 au total) et de loin l’artiste féminine la mieux classée – Kylie Minogue, sa plus proche rivale, n’ayant atteint ‘que’ sept fois la pôle position. Pour rappel, voici les douze autres N° 1 de la star là-bas : « Into The Groove », « Papa Don’t Preach », « True Blue », « La Isla Bonita », « Who’s That Girl », « Like A Prayer », « Vogue », « Frozen », « American Pie », « Music », « Hung Up » et « Sorry ». « 4 Minutes » se classe également N°1 (et ce, dès la première semaine) en Allemagne (son 4ème #1 là-bas) et en Suisse (le 9ème #1 de sa carrière dans ce pays). Mais aussi dans d’autres pays (Australie, Belgique, Canada, Danemark, Finlande, Italie,

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Norvège, Pays-Bas, …), si bien que le titre décroche la première place mondiale (classement United World Chart, basé sur les chiffres de soixante pays). Elle devance de 4.000 points la chanteuse Leona Lewis et son tube « Bleeding Love ». Une performance d’autant plus remarquable qu’elle intervient avant la sortie physique du single ! Madonna devrait donc rester au top quelques semaines... Pour rappel, son dernier N°1 mondial était « Sorry » ! « 4 Minutes » est le neuvième N°1 mondial de Madonna depuis 1996 (début de l’ère Media Traffic) !


candy Il nous a semblé l’avoir attendu une éternité. Il n’aura pourtant fallu que deux ans et demi à Madonna pour offrir un successeur au gigantesque « Confessions On A Dance Floor ».

C

omme bien souvent, tout commence sur Internet. Tout y circule à une allure qui donne le vertige, des informations officielles aux plus fantaisistes. Dès janvier 2007, le site Madonnatribe.com annonce une entrée imminente de la star en studio pour son enregistrer son douzième album. Bien évidemment, l’information est relayée aussitôt par l’ensemble des sites dédiés à la Madone. Première info quant au contenu du futur disque : Pharrell Williams (« Hey You ») en serait le producteur. Les influences et le nouveau son de la chanteuse semblent donc résolument se tourner vers le hip-hop… Volonté inavouée de cette collaboration : Madonna viserait à reconquérir des parts de marché sur le territoire américain où le R&B et le rap règnent en maîtres et où « Confessions On A Dance Floor » est loin d’avoir connu la gloire rencontrée en Europe. Six mois passent sans réelle info, puis, en août, de nouvelles indiscrétions com-

mencent à filtrer. On parle désormais beaucoup des éventuels singles « Beat Goes On » et « Candy Shop » qui sont apparus sur le Net en version demo (?!). D’autres rumeurs apparaissent quant aux titres, qui pourraient être présents sur l’album – on parle de « Heartbeat », ainsi que d’une chanson d’inspiration espagnole. Le magazine Rolling Stone confirme bientôt six titres : « Beat Goes On », « 4 Minutes To Save The World », « Miles Away », « Dance Tonight », « Devil Wouldn’t Recognize You » et « Accross The Sky ». Il parle d’une collaboration majeure avec Timbaland et Justin Timberlake, bien qu’au final Pharrell produise sept titres sur douze ! Deux autres rumeurs de chansons circulent ensuite : « Give It To Me », une chanson classée up-tempo et produite par Pharrell, qui flirterait avec le son des premières années Madonesque (période Pre-Madonna), avec une intervention vocale de Pharrell vers la fin et « Ring My Bell ».

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Le 26 février 2008, le premier communiqué officiel est publié sur Madonna.com et sur le site de news EW.com. L’album est titré : « Hard Candy » et paraîtra le 30 avril au Japon, le 29 aux Etats-Unis, et le 28 avril dans le reste du monde. L’épilogue Le 28 février 2008, la journaliste australienne Sonia Kruger révèle la set-list de l’album par l’intermédiaire de son blog sur le site Internet www.mix1065.com. Selon ses propres termes : « Douze titres résolument brillants, avec une énergie fantastique… ». L’ensemble des chansons sont mixées les unes aux autres tout comme « Confessions On A Dance Floor » (ce qui s’est avéré faux au final) avec pour thème central, la relation amoureuse. Sonia révèle la date de sortie de l’album, et dans la foulée, Liz Rosenberg, agent de Madonna, y va de son communiqué officiel. De nombreux partenariats se mettent en place. L’un des plus importants est celui signé avec le fournisseur de téléphonie mobile Vodafone. Dès le 21 avril, les abonnés au réseau peuvent télécharger en avant-première sept des douze titres que compte l’album ! Et ce, à raison d’un nouveau titre toute les 24 heures. En détail : « Candy Shop » le 21, « Miles Away » le 22, « Give It 2 Me » le 23, « Heartbeat » le 24, « Beat Goes On » le 25, « Devil Wouldn’t Recognize You » le 26 et « She’s Not Me » le 27. Il est à noter que les clients français de l’opérateur de téléphonie mobile SFR (détenu à 44% par Vodafone) n’ont pas la chance de pouvoir télécharger ces sept titres en avant-première. Les seuls pays concernés sont le Royaume-Uni, la Grèce,

l’Italie, l’Afrique du Sud, l’Espagne, la Turquie, le Portugal, la Roumanie, la Hongrie et la Belgique. La communication via Internet est également omniprésente, avec notamment un mini site dédié (www.vh-m.com). Accessible dès le 17 avril pour une pré-écoute de trente secondes de chacun des douzes titres de l’album, il propose par ailleurs de regarder, en streaming, le clip vidéo de « 4 Minutes », ainsi qu’un extrait de son making of. Le packaging Madonna a une nouvelle fois fait appel à Steven Klein pour l’emballage de son nouvel album. Pour ceux qui l’ignorent, Steven Klein est photographe. On lui doit déjà, entre autres choses, les shootings de la Madone pour le magazine W (numéros d’avril 2004 et juin 2006), l’exposition et le livre « X-Static Pro=Cess », ainsi que l’ensemble des photos issues de la période « Confessions On A Dance Floor » (album et singles, promo).

Madonna, en boxeuse, montre qu’elle est toujours prête à se battre pour garder la première place

En novembre, alors que la star est au Record Plant Studios de Los Angeles afin d’apporter la touche finale à son nouvel album, elle rencontre de façon tout à fait fortuite le producteur (et rappeur) Kanye West. Depuis 2004 il a sorti trois albums et une quinzaine de singles. A l’époque, Kanye travaille pour le King Of Pop (Michael Jackson) dans un des studios proche de celui de la Queen Of Pop… Par une heureuse coïncidence, Pharrell, qui connaît bien Kanye pour avoir travailler avec lui sur la chanson « Number One » en 2006, lui présente Madonna. Aussitôt la Madone lui propose d’apporter sa contribution à son nouveau projet. Il accepte.

Le designer Giovanni Bianco est, lui, à l’origine de la mise en page des programmes des deux dernières tournées de la chanteuse (« Re-Invention Tour » et « Confessions Tour »). Il a aussi créé l’ensemble de la charte graphique de l’album « Confessions On A Dance Floor » et des singles qui en ont été extraits. Une fois de plus, la star reste donc fidèle à son entourage professionnel et n’hésite pas à confier la réalisation des photos et du design de « Hard Candy » à ce duo maintes fois éprouvé. Le shooting a lieu le 22 décembre 2007 dans un studio londonien. Il en ressort un visuel gangsta-pop dans lequel le bling-bling, tellement tendance en ce moment, est très présent (bijoux en or à profusion). ‘Mdolla’, comme s’est elle-même rebaptisée la chanteuse, veut en mettre plein la vue. Reste un esprit pop acidulé avec un fond rose bonbon qui contraste avec la pose résolument provocante d’une Madonna jambes écartées et bouche sensuellement entrouverte, prête à dévorer (une fois de plus) le monde. Madonna, en boxeuse, montre qu’elle est toujours prête à se battre pour garder la première place des charts mondiaux. A-t-elle réellement des adversaires à sa mesure de toute façon ?...

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Explication de textes par la Madone en personne !

Retrouvez tous les supports (commerce et promo) et les charts de « Hard Candy » dans le prochain numéro.

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Candy Store – 4 :15 (Madonna & W.Pharrell) « C’est le premier titre que j’ai écrit avec Pharrell et c’est une de mes chansons préférées. Elle personnifie parfaitement l’état d’esprit dans lequel j’étais pour faire cet album, à savoir tout en sous-entendus ; vous pouvez voir de nombreuses choses dans une confiserie ! » Selon la rumeur, Madonna aurait aimé sortir ce titre en premier single. C’est probablement pour cela qu’elle s’en est inspirée pour trouver le titre de l’album (« Hard Candy » / « Candy Store ») et qu’elle lui donne une place de choix dans le tracklisting (la première !). 4 Minutes – 4 :04 (Madonna, Timbaland, J.Timberlake & Nate Hills) « C’est une chanson sur les problèmes que rencontre aujourd’hui notre planète. Si vous prêtez attention à ce qui se passe dans le monde en ce moment – le Moyen Orient, les élections américaines, l’environnement – vous constatez que c’est le chaos ; alors, vous voulez faire partie du problème ou de la solution ? » C’est exactement la version jouée par Timbaland le 16 Décembre au Jingle Ball de Philadelphie (Etats-Unis). Pour info, le morceau s’appelait à l’origine « 4 Minutes To Save The World ». Give It 2 Me – 4 :47 (Madonna & W.Pharrell) « Ce sera une chanson géniale à jouer en live. Je vois déjà tout le monde sauter ! Une excellente chanson pour faire de l’exercice. » Officiellement, ce titre est déjà programmé comme le second single. Il est considéré comme LE tube de l’album. Heartbeat – 4 :03 (Madonna & W. Pharrell) Commence au son de battements de cœur (celui de Madonna ? L’histoire ne le dit pas). Ce titre pourrait être le troisième single… Miles Away – 4 :48 (Madonna, Timbaland, J.Timberlake & Nate Hills) « C’est le premier titre que j’ai écrit avec Justin. C’est vraiment une chanson à laquelle les gens s’identifient. Dans le studio ont était tous là : “Ouais je la capte…” ». Madonna évoque dans cette chanson sa relation d’amour à distance avec Guy R. : « You always seem to have the biggest heart when we’re 6.000 miles apart ». She’s Not Me – 6 :04 (Madonna & W. Pharrell) « C’est un croisement entre Debbie Harry et « I Will Survive » de Gloria Gaynor. Pharrell est venu avec la mélodie et on a concocté une histoire à propos du plaquage ultime ». Madonna, Justin et Pharrell se sont réunis autour d’une table pour avancer quelques idées. Selon leurs propres termes, tout est parti d’une phrase que Pharrell à avancé : « She’s not me, she doesn’t have my name ». Madonna a en-

suite écrit le reste. Il semblerait que ce soit une réponse au tube de Robbie William « She’s Madonna »… Incredible – 6 :19 (Madonna & W. Pharrell) « Il y a énormément d’angoisse et de désir dans cette chanson. On voulait recréer un sentiment de bonheur et d’épanouissement. Pour ce titre, Pharrell me jouait ses nouveaux sons de Baltimore ; il appelle ça le ‘Be More’ ». C’est la chanson la plus longue de l’album. Beat Goes On – 4 :26 (Madonna, W. Pharrell & Kanye West) « Par chance, Kanye West était en train d’enregistrer son album de l’autre côté du studio. On s’est principalement inspiré du travail de Marvin Gaye ». Exit la version parue sur le Net en août 2007 : e titre a été entièrement retravaillé. Résolument un futur tube en puissance ! Dance 2night – 5 :03 (Madonna, Timbaland, J. Timberlake & Hannon Lane) Ce second duo entre Madonna et Justin aborde un thème cher à la chanteuse : les dancefloors. Spanish Lesson – 3 :37 (Madonna & W. Pharrell) Après « La Isla Bonita », « Who’s That Girl », « Veras » (« You’ll See »), « Lo Que Siente La Mujer » (« What It Feels Like For A Girl ») la Madone prouve une fois de plus son attachement à la culture hispanique (qui, rappelons-le, reste en partie celle de sa fille, Lourdes). Devil Wouldn’t Recognize You – 5 :08 (Madonna, Timbaland, J.Timberlake, Nate Hills & Joe Henri) « ‘Devil’ et ‘Voices’ ont été créées pendant la première session d’écriture avec Justin. ‘Devil’ parle de quelqu’un que tout le monde a eu dans sa vie, une personne qui s’en va avec tout ». Tout comme « 4 Minutes », cette chanson a vu son titre amputé avant commercialisation. Le titre initial était « Even The Devil Wouldn’t Recognise You ». Pour la petite histoire, cette chanson est issue des sessions d’enregistrement de « Confessions On A Dance Floor ». Elle a été entièrement retravaillée. Voices – 3 :39 (Madonna, Timbaland, J.Timberlake, Nate Hills & Hannon Lane) « C’est une chanson à propos des gens qui partent dans des jeux d’esprit. La ligne ‘Are you walking the dog or is the dog walking you ?’… c’est comme : “qui contrôle qui maintenant ?” (...) Les deux dernières chansons font vraiment réfléchir et il y a quelque chose de très orchestral et luxuriant. On a donc commencé avec ‘Candy Shop’ et fini d’une façon plus réfléchie avec ‘Voices’. Je pense que c’était un voyage très intéressant à réaliser ». Le titre débute par une question posée par Justin : « Who is the master and who is the slave ? »,



allusion à notre servitude face à notre propre ego selon la Madone.

Bonus track : Ring My Bell (Madonna & W. Pharrell) Au départ, une treizième chanson était prévue dans le tracklisting de l’album. Finalement, elle n’est disponible qu’en bonus sur l’édition japonaise et pour les téléchargements sur iTunes. Il est à noter que ce titre n’est absolument pas une reprise du titre disco de 1979 chanté par Anita Ward, mais bien une chanson originale. Madonna y parle de la façon dont les gens doivent procéder pour l’aborder…

Chansons disparues : La paire Timbaland / Timberlake aurait produit dix autres chansons, dont : Across The Sky (Madonna, Nate Hills, Timbaland & J.Timberlake) Cette chanson acoustique, avec Justin dans les chœurs, est proche de « The Power Of Goodbye » dans sa structure. La la (Madonna, Nate Hills, Timbaland & J. Timberlake)

Celle-ci devrait finalement figurer sur l’album de Timbaland « Shock Value 2 ». CD qui réunira plus d’une dizaine de collaborations avec les plus grandes stars internationales (Christina Aguillera, Gwen Stefani, Sean Paul, Dr.Dre, Hilary Duff, Usher, …)

Les dates de sortie Album CD classique : le 24 avril en Israël, le 25 avril pour certains pays d’Europe (comme la France, l’Italie ou la Belgique,…), le 28 avril pour les autres pays d’Europe, le 26 avril en Australie, le 29 avril aux Etats-Unis, le 30 avril au Japon. Album CD Edition Spéciale : le 5 mai. Album Vinyl : le 12 mai. Tout comme le lancement radio, la mise en rayon du nouvel album a été quelque peu chaotique… D’abord annoncée le 28 avril, la sortie mondiale du disque s’est finalement éparpillée en fonction des pays. En France, elle a été avancée au 25, mais les magasins spécialisés n’ont pas joué le jeu d’un lancement national. Ainsi, dès le

single « Number One » (featuring Kanye West). En tant que producteur, il a participé à plus de quatre-vingts projets en dix ans (« Girlfriend » des NSYNC, « I’m Slave For You », « Sugarfall » et « Why Should I Be Sad » de Britney Spears, « Señorita », « Like I Love You » et « Rock Your Body » pour Justin Timberlake,

« Hollaback Girl » et « Wind It Up » pour Gwen Stefani). Il a été nominé une dizaine de fois aux Grammy Awards (les Victoires de la Musique américaines) et a remporté trois fois cette prestigieuse récompense de l’industrie musicale : Producteur de l’année et Meilleur Album Pop pour « Justified » de Justin en 2004, meilleure chanson rap pour « Money Maker » (feat. Ludacris) en 2007.

TIMBALAND Il est LE producteur créateur de génie de la New Soul, son qui cartonne actuellement. Il a su imposer un style entre hip-hop et R’n’B, très urbain, avec notamment des productions pour Destiny’s Child (« Get On The Bus »), Aaliyah (« Try Again »), … Il a fait des derniers opus de Justin Timberlake (« Future Sex / Love Sounds ») et Nelly Furtado (« Loose ») deux des meilleures ventes mondiales d’albums de

ces dernières années ! Aujourd’hui, les artistes du monde entier se l’arrachent : Missy Elliott, P.Diddy, 50 cent, Björk, Beyoncé et même M.Pokora pour « MP3 », son premier album en anglais. Pour l’anecdote, pour le clip de « Dangerous », premier extrait de son album, M.Pokora fait appel aux services d’une des danseuses découvertes par Jamie King, Sofia Boutella (qu’on retrouve dans les clips de Madonna de la période « Confes-

sions On A Dance Floor » et sur le « Confessions Tour »). Non content de produire la terre entière, Timothy (de son vrai nom) sort son second album « Shock Value » en 2007, avec de nombreux guests. Bien évidemment, on y retrouve ses protégés Justin Timberlake et Nelly Furtado, mais aussi des collaborations plus inattendues comme celle avec Elton John. Quatre singles ont été extraits de l’album – « Give It To Me », « The Way I Are », « Apologize » et « Scream » – et tous ont été d’immenses tubes mondiaux !

WHO’S WHO

Pharrell Williams Après avoir fait partie des groupes NERD et The Neptunes, Pharrell Williams se distingue en solo aux côtés de Snoop Dog avec qui il partage trois chansons en duo (dont le tube « Drop It Like It’s Hot »). En 2006, il sort un album en solo, « In My Mind », qui connait un succès d’estime en France (#29 des ventes) et un vrai succès commercial aux States (#3 des ventes) grâce notamment au

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23 avril, « Hard Candy » était disponible en import américain (pourtant censé sortir le 29 avril là-bas !) dans certaines FNAC (celle des Halles, à Paris, par exemple). Réponse immédiate du principal concurrent : mise en vente de l’édition française au Virgin Megastore le 24 avril au matin ! Résultat : le 25, à l’ouverture des échoppes, aucune précipitation digne des précédents albums de la chanteuse… C’est regrettable car depuis « Ray Of Light », chaque sortie Madonnesque est un réel événement. Cette fois ce ne fut absolument pas le cas, la fête a été gâchée par la précipitation. En pleine crise du disque, les magasins veulent être sûrs d’être les premiers à proposer un album attendu à ceux qui font encore la démarche d’aller en magasins. Dommage… Les critiques Le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouvel album de Madonna fait parler (il occupe tous les médias le jour de sa sortie) et qu’il ne laisse pas indifférent. Contrairement à son prédécesseur, « Confessions On A Dance Floor », « Hard Candy » ne bénéficie pas d’une efficacité immédiate et demande plusieurs écoutes pour en apprécier toutes les saveurs. A coup sûr, certains journalistes réviseraient leur jugement s’ils devaient réécrire leur critique dans quelques semaines. Petit florilège non partisan de ce qu’on a pu lire le jour de la sortie dans nos quotidiens… Madonna repasse à l’attaque (Le Parisien) (…) D’une esthétique laide à faire fuir, la pochette de cet « Hard Candy » fait mal aux yeux avec ses couleurs acidulées et une Madonna posant façon tenancière de maison close. (…) Le contenu réserve heureusement de bonnes surprises. A l’image du prochain extrait, « Give It 2 Me », qui devrait transformer l’essai avec ses aguichantes rondes de synthétiseurs. « She’s not Me » et « Beat Goes

on », produits par Pharell Williams des Neptunes, se détachent du tout-venant en faisant référence au funk du groupe Chic et au Michael Jackson de la fin des années 1970. A part ça, le reste de l’album ne fait que capitaliser sur des sons et des formules qui ont déjà fait plusieurs fois le tour du monde. Le bonbon de Madonna est amer (Métro) (…) Les titres les plus réussis rappellent son tout premier album du même nom, avec leurs tempos et leurs rythmes de synthés des années 80. D’ailleurs, ces titres-là sont ceux coécrits avec Pharrel Williams, des Neptunes. Mais le reste, cosigné avec Justin Timberlake et produits par le très prisé Timbaland, est le moins réussi, avec un arrière-goût de déjà entendu chez... Justin Timberlake. (…) Madonna, qui était autrefois précurseur en matière de musique, est aujourd’hui une victime de la mode. Madonna, succès et ennui garantis (20 Minutes) Même si la pochette est abominable. Même si les douze titres disco hip-hop seront vite piratés. Et même si « Hard Candy », qui sort aujourd’hui, n’est pas un très bon album, il va cartonner. C’est écrit. (…) Madonna ne se fatigue même plus à fouiner dans les tendances du moment pour savoir quel style elle va copier. Pour « Hard Candy », elle se paye les producteurs hip-hop qui cartonnent, Timbaland et Pharell Williams. Lesquels recyclent leurs formules à succès. Mis à part quelques titres efficaces, le son de « Hard Candy » ennuie terriblement. Madonna à croquer (Libération) (…) Dans un menu trop varié, donc dissonant, de douze morceaux, certains titres surprennent, et d’autres échappent à l’identification. Ainsi « Devil Wouldn’t Recognize You » et sa pop presque indolente, qui pourrait être un vieux single oublié de Kate Bush. La postérité des dancefloors retiendra sans doute « Dance 2 Night », qui tient bien son programme, et très certainement « Beat Goes On », peut-être le meilleur single avec « Candy Shop ». Plus inattendu musicalement, « Voices » est aussi plus conceptuel, détonnant et ambitieux, mais pas le plus réussi des morceaux. « Spanish Lesson » fait quant à lui tinter une guitare flamenca en lointaine réminiscence de « La Isla Bonita », où Madonna jouait aussi de cet accent spanyard typique de l’ex-gamine du Michigan.

De gauche à droite : mise en place à la Fnac et plan promo pour « Hard Candy »

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remember music

S'il fallait officiellement marquer par une date les débuts de Madonna en tant qu'artiste solo, ce serait sans aucun doute le 6 octobre 1982. C’est le jour où son premier single est sorti aux Etats-Unis. « Everybody » apparaît ensuite sur l'album « Madonna (The First Album) » en 1983, puis quelques années plus tard, sur l'album de remixes « You Can Dance » (en 1987).

À

l’origine, le titre figure sur une cassette démo de quatre chansons co-produite par Madonna et Stephen Bray (comprenant aussi « Burning Up », « Stay » et « Ain't No Big Deal ») que la chanteuse garde toujours avec elle, alors qu'elle arpente les clubs de la grosse pomme. A cette époque, elle tente de se faire un nom en demandant aux DJ's des boîtes new-yorkaises qu'elle fréquente (les boîtes, pas les DJ’s ! Encore que…) de jouer sa cassette. Selon la légende, « Everybody » aurait été diffusé pour la première fois au club Danceteria où Mark Kamins, considéré alors comme l’un des meilleurs DJ, officie. Il aurait saisi d'entrée le potentiel de ce qui va devenir le premier single de la future star. Mark fait d'ailleurs ses débuts dans la production, et vu les réactions du public dès la première écoute, il décide d’en parler avec Michael Rosenblatt, l’un des dirigeants du label Sire Records (filiale de Warner Bros). En moins de temps qu'il n’en faut pour le dire, la compagnie propose à Madonna

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de lui produire trois singles (pour la modique somme de 5.000 dollars). Selon la légende, la star en herbe aurait exigé de signer son contrat avec le président de Sire Records lui-même, Seymour Stein. Ce dernier suivant un traitement médical, le deal aurait été conclu sur son lit d’hôpital ! Deux des quatre chansons de la cassette demo sont choisies pour le premier single : « Ain't No Big Deal » et « Everybody ». Finalement, les gens de Sire rejettent le premier titre... Il restera dans les tiroirs pendant quelques années avant de devenir la face B du maxi single japonais de « Dress You Up », du single européen de « Papa Don’t Preach » et du single américain de « True Blue ». C'est donc le second titre, « Everybody », qui remporte tous les suffrages et qui, par conséquent, est commercialisé (en face A et B du single). Sire prend la décision d’en confier la production à Mark Kamins, plus expérimenté que Stephen Bray qui, rappelons-le, est pourtant à l'origine du titre ! Ce sera l'objet d'un conflit ouvert


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entre Madonna et ce dernier pendant de nombreuses années. La chanson, de style pop-disco, sort dans un contexte quelque peu difficile. En effet, en ce début des années 80, ce n’est plus trop le disco qui a le vent en poupe, mais le courant New Wave. Le titre est malgré tout un succès immédiat dans les clubs ; il se hisse à la troisième place du Billboard Hot Dance/Club Play Chart. C'est un vrai succès d'estime pour la toute jeune Madonna.

La chanson introduit des thèmes simples et récurrents chez Madonna, comme la danse et le chant qui sont régulièrement hissés au rang d'expression. L'optimisme est également un trait de caractère mis en avant dans ses chansons sur l'ensemble de sa carrière, et particulièrement dans ses premières années. Dans un premier temps, la chanson ne sort qu’aux Etats-Unis. La pochette représente un collage d'une scène de rue du Lower East Side (East Village) de New York réalisé par Lou Beach (et conçu par Christine Sauers). Cet habile montage permet de conserver le buzz créé autour de cette star naissante dont tout le monde parle, mais que personne ne connaît, sa photo n’apparaissant pas sur le disque. Ainsi, nombreux sont ceux qui croient que Madonna est une chanteuse disco black.

une pochette noire et blanche avec logo. Il n'en n'est rien ! Toutes les copies, sans exception, sont sorties avec une pochette comportant un dégradé dans les tons jaune-orangé et estampillé Sire. L’usure de la pochette d'origine, avec le temps, a simplement obligé son remplacement par la pochette générique WEA. Ces vinyls originaux remportent un franc succès auprès des collectionneurs. On peut ainsi trouver le single (7") autour de 250 euros et le maxi-single (12") autour de 150 euros.

En décembre 1982, le titre sort en Europe. Des singles sont pressés au Royaume-Uni, en France, en Belgique, en Italie et en Espagne. Chacun de ces supports est devenu depuis une pièce de collection très rare s’arrachant à plus de 150 euros.

Détails techniques Formats : 45 tours et Maxi 45 tours Face A : Everybody Face B : Everybody (instrumental) Sortie : 6 octobre 1982 aux Etats-Unis et en décembre au Royaume-Uni, puis en Europe. Enregistrement : New York (Etats-Unis) Label : Sire Records (division de Warner Bros Records) Genre : Pop Durée : 4:55 dans sa version originale (1ère édition de l’album), 5:57 dans sa version full-length (présente sur l’édition remasterisée de l’album en 2001)

Gros plan « collector » Le pressage anglais est radicalement différent du pressage américain puisque les deux formats vinyls (45 tours et maxi 45 tours) sortent avec une pochette sans visuel. Une fausse idée se propage d’ailleurs au fil des années concernant cette fameuse pochette. Elle serait, d'après certains, la pochette générique de WEA : c'est à dire

La production Ecrit par : Madonna Producteur : Mark Kamins Ingénieur : Butch Jones Synthétiseurs : Dean Gant, Fred Zarr et Ed Walsh Piano électrique et acoustique : Dean Gant et Fred Zarr Guitares : Reggie Lucas et Ira Siegal

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« Everybody, come on, dance and sing. Everybody, get up and do your thing. »

D'après la star, le single s’appelle « Everybody » car c'est un hymne destiné à pousser chacun d'entre nous sur le dancefloor : « Everybody, come on, dance and sing. Everybody, get up and do your thing. »


Programmeur batteries : Reggie Lucas et Leslie Ming Saxophone ténor : Bobby Malach Chœurs : Gwen Guthrie, Norma Jean Wright, Madonna, Brenda White et Chrissy Faith Mixage : Bruce Forest et Frank Heller pour la version présente sur l’album « You Can Dance » Clavier additionnel : David Cole pour l’album « You Can Dance » Le vidéo clip Malgré des ventes honorables pour un premier disque (80.000 singles écoulés en un mois), les responsables de Sire pensent que le titre est bien en dessous de son potentiel. Le fait est que leur première idée de ne pas faire apparaître Madonna sur la pochette laisse croire qu’elle pourrait être une chanteuse afro-américaine. Du coup, seules les radios spécialisées en R&B diffusent le titre. Décision est donc prise de produire un clip pour promouvoir davantage la chanson et son interprète, chose assez nouvelle au début des années 80. Le clip, assez simpliste, est réalisé par Ed Steinberg. On y voit Madonna chantant sur scène, probablement à la Danceteria (30 West - 21th Street – New York), accompagnée de deux danseurs, devant une audience plutôt clairsemée. La vidéo est produite avec un budget pour le moins serré : 1.500 Dollars ! Christopher, l’un des frères de la chanteuse, et complice des premiers instants, réalise la chorégraphie. Il est d'ailleurs régulièrement présent lors des différentes promo et passages télévisés qui suivent. Madonna est également entourée d'Erica Bell, designer de son état et amie indissociable de la star à cette époque. Tout comme Bags, qui apparaît régulièrement aux côtés des deux autres protagonistes et notamment le jour du tournage du clip.

Nombreux sont ceux qui croient à l’époque que Madonna est une chanteuse disco black…

Il est à noter que Christopher n’est pas présent le jour du tournage, et que la vidéo ne figure sur aucun support officiel (VHS ou DVD). Réalisateur, producteur, directeur photo : Ed Steinberg Montage : John Zieman Société de production : Rockamerica Inc.

Rééditions En 1985, « Everybody » apparaît en face B du maxi 45 tours « Into The Groove ». C’est une version de 4 :57. En 1986, on retrouve le morceau en version Dub et Extended, sur la mini compilation « True Blue Super Club Mix » sortie au Japon, et en face B du single « Papa Don't Preach » dans une version de 3 :58. En 1987, « Everybody » figure sur la compilation de remixes « You Can Dance ». En décembre 1989, sept des singles de Madonna sont réédités en trois CD Single pour l’Australie et l’Allemagne : « Holiday » / « Everybody », « Lucky Star » / « Borderline », et « Into The Groove » / « Who's That Girl » / « Causing A Commotion ». En 1995, le titre (ainsi que la majorité des autres singles de Madonna) est réédité en CD single pour l'Allemagne. Il est a noter que, malgré ce que mentionne la pochette, la version instrumentale n'est pas disponible ! Ce CD single s'exporte très vite vers les autres continents. Les performances Live Le premier single de Madonna a, à l’évidence, connu de nombreuses prestations live. On peut cependant aisément imaginer que plusieurs d'entre-elles n’ont pas été filmées et n'ont donc pas forcément été répertoriées. Une des toutes premières performances date de 1981. Madonna interprète le titre dans la fameuse discothèque Danceteria de New York. Stephen Bray nous fait découvrir cette version en 1998, grâce à la compilation « In The Begining » (baptisée « Pre-Madonna » aux Etats-Unis) qui, comme son nom l’indique, renferme les premiers efforts de Madonna en solo. Lors de sa première tournée promotionnelle, Madonna se produit dans divers clubs à la mode. Ainsi, le 24 septembre 1983, c'est dans la discothèque Uncle Sam’s qu'elle chante quatre de ses titres (« Everybody » est alors son morceau le plus connu). La même année, elle se produit dans un autre fameux club new-yorkais, le Roxy.

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Elle y interprète « Everybody », mais aussi « Physical Attraction ».

de tubes dancefloor pour Madonna (série ininterrompue à ce jour).

Côté télé, Madonna propose un « Everybody » ultra collector dans « Dance Party », une émission culte aux Etats-Unis dans les années 70-80. Ses débuts sur un plateau TV !

Depuis sa sortie, « Everybody » s’est vendu à plus de 450.000 copies.

Elle chante également son single sur les télés européennes, notamment en Italie, dans l’émission « Di Gei ? », et sur Chanel 4, au Royaume-Uni, dans le cadre de l’émission « The Tube ». Bien évidemment, « Everybody » est aussi plusieurs fois repris sur scène. On retrouve la chanson dans son intégralité lors de deux des sept tournées de Madonna, le « Virgin Tour » (1985) et le « Girlie Show » (1993). Mais parfois ce ne sont que des références qui sont faites à ce titre, comme lors du « Blond Ambition Tour » (1990) où Madonna sample une phrase de la chanson qui lui permet d'introduire son titre « Express Yourself » : « Dance and sing, get up and do your thing ». Certains éléments musicaux du morceau se retrouvent aussi dans « Erotica » lors du « Confessions Tour » (2006). Probablement parce que la chanson était prévue dans la set-list originelle de cette tournée et devait être jouée juste après « Erotica »... Elle figurait d’ailleurs au programme du « Confessions Promo Tour » (2005), tournée des clubs visant à promouvoir l’album « Confessions On The Dance Floor ». Pour l’occasion, c’est tout logiquement que la star a repris le tube dance qui lui permit de se faire connaître. Malgré tout, c'est la seule chanson de cette tournée promo à ne pas figurer dans la set-list de la tournée mondiale qui suit. Chart performance « Everybody » ne réussit pas à se classer dans le fameux Billboard Hot 100 américain (classement des ventes de singles outre-Atlantique), mais il parvient tout de même à la septième position du Bubbling Under the Hot 100 Chart qui en est l'antichambre... Il y reste classé huit semaines. « Everybody » cartonne surtout dans le Billboard Hot Dance/Club Play Chart (le Hit des Clubs américain). Il atteint la troisième place et reste classé seize semaines. C’est le premier d’une très longue série

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Bien qu'il soit sorti dans certains pays d'Europe, il ne réussit pas à se classer dans les charts de l'époque. Il faut dire que Warner UK ou Warner Italie (pour ne citer qu'eux) ne croient alors pas vraiment au potentiel de ce titre créé, selon eux, pour un marché trop spécifique. versions officielles liste non exhaustive −− Stereo Edit 3:58 −− Mono Edit 3:58 −− Instrumental 4:15 −− Album Version 4:57 −− Extended Album Version 5:56 −− Dub Version / Instrumental 9:23 −− Italian 12" Dub Version / Instrumental 6:17 −− Italian Edit 6:08 −− UK 7" Version 3:13 −− UK 7" Remix 3:20 −− UK 7" Dub Version Remix Edit 4:40 −− UK 12" Dub Version 6:00 −− UK 12" Remix 6:18 −− U.S. 7" Edit 3:54 −− U.S. 7" Instrumental 4:15 −− U.S. 12" Version 6:13 −− Dub Edit (Brazilian 7") 3:00 −− CD Promo Single Edit (« You Can Dance ») 4:34 −− CD Album Extended Remix (« You Can Dance ») 6:43 −− 12" Promo Extended Remix (« You Can Dance ») 7:06 −− Vinyl Album Version (« You Can Dance ») 6:31 −− Full Length / Forrest & Heller Remix (« You Can Dance ») 7:07 −− Alternate Remix 4:15 −− '81 (« In The Beginning », « Pre-Madonna ») 4:51 −− '97 (« In The Beginning », « Pre-Madonna ») 4:52 −− Silk Disco Anthem Vocal 6:19 −− Silk Disco Anthem Dub 8:57

Supports Albums « Madonna » (1983) « The First Album » (1984) « You Can Dance » (1987) « In The Begining » (1998) « Madonna » remasterisé (2001) « Pre-Madonna » (2003)


supports belgique 12” n°92.9899-0

belgique 45t n°92.9841-7

brésil maxi 45t n°21.016 série luxo

corée maxi 45t n° OLW-424 (29899-0)

espagne 45t n°92 9841-7

espagne maxi 45T n° 92 9899-0

france 45 t n°929899-7

france maxi 45t n°929899-0

mexique maxi 45t n°SLW-3013-B

Nouvelle zélande 45t n°729841B

Angleterre MAXI 45T n°W9899T

anglETERRE 45T POCHETTE ORIGINALE

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interview maripol Maripol Fauque est une de ces personnes de l’ombre qui ont contribué au succès de Madonna à ses débuts. Styliste avant tout, elle est également designer et photographe avec ce sens inné de la mode que l’on peut qualifier de classe et innovant. Bracelets de caoutchouc, croix en joaillerie, tops en dentelle, c’est elle qui a créé le look Wannabe (premier look de la Madone). On peut dire qu’elle a influencé, de façon durable, le milieu de la mode. Elle a par ailleurs capturé dans un livre de polaroids l’essence même des eighties. En effet, elle a photographié les artistes new-yorkais du début des années 80 : Keith Haring, Andy Warhol, Fab Five Freddy, Debbie Harry, Jean-Michel Basquiat et évidemment notre toute jeune Madonna !

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Edo Bertoglio avait photographié ous connaissons l’histoire Madonna pour la pochette de son de Madonna qui arrive à premier album, non ? New York avec seuleEn effet, c’est un projet qui a finalement ment 35$ en poche pour été refusé. Debi Mazar s’était occupé du trouver gloire et fortune. maquillage… Votre histoire est-elle quelque peu similaire ? Votre carrière américaine a vraiment Oui, c’est vrai. Je suis arrivée à New York à commencé quand vous êtes devenue dix-neuf ans. C’était pour suivre mon petit la directrice artistique du magasin de copain de l’époque, le photographe Edo mode Fiorucci ? Bertoglio. J’étais vraiment amoureuse et Oui, c’était en 1977. J’ai fait beaucoup j’ai décidé de partir pour trois mois aux de choses pour eux. Je n’étais pas seuleEtats-Unis. J’ai donc dû quitter l’école des ment leur directrice artistique, je voyageais Beaux Arts de Paris… Mon amoureux était aussi à travers le monde pour m’inspirer arrivé six mois plus tôt aux States et je me et créer leurs collections. C’est à ce mosuis donc installée dans son appartement. C’était la condition qu’avaient exigé mes ment-là, en 1978, que j’ai eu l’idée de ma parents… Ils avaient besoin de savoir qui première ligne de joaillerie : des bijoux était cet homme, ce qu’il faisait dans la en caoutchouc… vie... Finalement, moi j’ai quand même dû traverser l’Atlantique alors que Pour Madonna, les croix c’était vraiment Madonna n’a eu qu’à traverser quelques états ! quelque chose de très spirituel

«Maripolrama» (Powerhouse books) regroupe des polaroids de nombreux artistes avec qui Maripol a collaboré.

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Qu’est-ce qui vous a inspiré et poussé à choisir cette voie ? C’était juste que je ne trouvais jamais ce que j’aimais quand je faisais des photos, alors je me suis décidée à créer ces objets moi-même. Il faut aussi dire que quand tu es une jeune fille, tu es très attirée par différentes choses. Ce que je préférais, c’était détourner un objet de son usage habituel. Je voyais quelque chose que j’aimais et je me disais : « Tiens ce truc-là serait génial en boucles d’oreilles, par exemple ». Comment avez-vous rencontré Madonna pour la première fois ? Il me semble que c’était grâce à un de vos amis commun, Martin Burgoyne... Oui, c’est bien ça. Je me souviens qu’elle est venue au loft parce qu’elle voulait que je travaille sur son look. Avant ça, je l’avais déjà rencontrée au Roxy. Lors d’une interview à Philadelphie, elle a dit : « J’ai rencontré Maripol au Roxy et comme je portais un joli soutien-gorge, elle m’a demandé si je comptais monter sur scène comme ça… ». Je me suis dit qu’elle racontait vraiment n’importe quoi ! Quelle a été votre première impression lorsque vous l’avez rencontrée ? Ma première impression ? En fait Fab 5 Freddy (artiste hip hop à l’origine du courant graffiti dans les années 70/80, NDLR) m’avait demandé de lui trouver quelques filles pour monter sur scène avec lui. Il était en train de se produire lorsque j’ai vu Madonna qui se tenait juste devant moi. Elle était si mignone, tellement naturelle ! Comment est venue l’idée d’utiliser des rosaires et des croix comme objets de joaillerie ? Si j’ai bien compris, c’est une idée antérieure au look de Madonna... Comme Madonna, j’ai aussi eu une éducation catholique. Le fait de porter une croix en boucle d’oreille ne faisait pas de nous de mauvaises catholiques, c’était juste notre rébellion… Ma mère n’a pas du tout apprécié ! Il faut savoir que pour Madonna c’était vraiment quelque chose de très spirituel. Pourriez-vous nous parler du phénomène Wannabe ? Nous avons organisé un concours chez Macy’s (grand magasin new-yorkais, NDLR). Andy Warhol et moi-même étions les jurés. Nous nous sommes beaucoup amusés

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avec ces centaines d’adolescentes, dont certaines étaient poussées par leur mère ! La gagnante était une copie conforme de Madonna. Par la suite, j’ai reçu beaucoup de lettres sur lesquelles était inscrit : « Pour la conceptrice des bijoux de Madonna »… Est-ce que vous vous souvenez de ce que pensait Andy Warhol de Madonna ? Oui, j’ai ce souvenir d’être allée au mariage de Madonna (avec Sean Penn, NDLR) avec Andy. Il voyait Madonna comme un phénomène, il l’adorait. Madonna a cette faculté de transformer quelque chose d’underground en mainstream (grand public). C’est notamment ce qui s’est passé avec vos bracelets de caoutchouc, portés avant elle par Grace Jones, mais qui, pour le grand public, restent associés à Madonna. Oui c’est vrai. Quand Madonna a tourné « Recherche Susan Désespérément », elle a eu la bonne idée de garder tous ses bijoux, c’était vraiment une bonne chose pour moi. Je me souviens de tout ce qu’elle portait, principalement des fripes qui ne lui plaisaient pas toujours. Je lui ai dit : « Sois juste toi-même ». Et à propos de son look dans le film « Vision Quest » ? Je n’ai pas travaillé sur ce film même si elle est habillée avec mes fringues. Elle y joue une très belle scène, et j’adore sa chanson « Crazy For You ». Vous avez passé beaucoup de temps avec Madonna. Auriez-vous un souvenir que vous pourriez raconter à nos lecteurs ? Je me souviens avoir invité Madonna à Paris en 1983 à l’occasion d’une soirée. Elle était triste que Jellybean ne puisse venir. Madonna a toujours était sincère avec moi sur sa tristesse. D’avoir perdu sa mère ou sur la difficulté de parvenir à être une chanteuse et une actrice reconnue, sur l’horreur de voir disparaître une partie de ses amis suite à différents excès. Je lui ai donné quelques conseils, dont celui de toujours rester clean (par rapport aux drogues). Je lui ai dit ça car j’ai vu tellement de personnes dépendantes de diverses drogues… Je ne l’ai jamais vue toucher à quoi que ce soit, c’est ce qui fait qu’elle est forte et cela explique aussi sa réussite.



Aujourd’hui Maripol est-elle toujours la même qu’à ses débuts ? Je suis exactement la même. Je n’ai rien changé, je suis juste un peu plus bitchy peut être… (rire). C’est probablement parce que j’ai tout appris dans la ville la plus rude au monde. Sinon, je vis toujours dans mon loft que j’avais en 1979. La seule différence, c’est que j’ai un fils, Lino. Maintenant je vis à travers lui. J’ai du mal à le laisser vivre sa vie dans cette grande ville. Je connais si bien les dangers de New York ; je les ai vécus et j’ai tellement d’amis qui en sont morts ! Maintenant, je voudrais passer plus de temps dans notre bonne vieille Europe ! Qu’est-ce que votre fils connait de votre histoire ? Il ne comprend pas pourquoi je ne suis pas plus riche ! (rire) Il voit tous les gens avec qui j’ai travaillé qui sont au top… Je lui dis que c’est lui qui m’a fait grandir ; je crois en la valeur de la vie et pas seulement à la valeur de l’argent ! Il est allé dans une école française, il parle trois langues ! Il veut être acteur ou réalisateur. Il est ma plus belle réussite. J’ai une photo de mon fils avec Madonna, j’en suis très fière… Elle était là pour moi et pour lui quand j’en avais besoin. Il a toujours la bicyclette qu’elle lui a offerte pour ses sept ans ! Maintenant parlons, si vous le voulez bien, du fameux Virgin Look. Comment a t-il été créé ? C’est mon idée ! Je l’ai ensuite entièrement transposée sur Madonna. Ma collection de bracelets en caoutchouc et de croix existait déjà. Je me suis dit que c’était parfait pour elle. En ce qui concerne les vêtements, c’est Erika Bell qui en est à l’origine. C’est un mélange de différentes créations dont certaines provenaient du magasin où je travaillais. Lors de l’élaboration de la séance photo pour la couverture de l’album « Like A Virgin », j’ai été engagée comme styliste pour travailler avec Steven Meisel (photographe du projet). Quel souvenir gardez-vous de cette séance photo ? Cela se passait dans les quartiers chics de New York, au Saint Regis Hotel. Je me

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souviens de tout très précisémment. Je me souviens des draps de satin bleu qu’elle utilisait pour se couvrir (une de ces photos fut utilisée un peu plus tard pour la couverture du single « Material Girl »). Nous avons également shooté dans la salle de bain, il y a tellement de photos qui n’ont jamais été utilisées ! Est-ce qu’il s’est passé quelque chose de drôle pendant cette séance ? Oui, au tout début il y avait une directrice artistique, elle voulait à tout prix que Madonna soit habillée en noir, dans le genre Black Sabbath Madonna, gothique avant l’heure… Personnellement, je pensais que ça ne collait pas du tout. J’ai donc proposé d’utiliser l’aura que dégageait le titre « Like A Virgin »… C’était vraiment une idée rebelle de vouloir jouer avec sa virginité ! Madonna a approuvé et vous connaissez le résultat ! C’est vous qui avez dessiné la robe de mariée pour le vidéo-clip « Like A Virgin » ? Non, en fait le voile a été dessiné par une de mes amies (Katsuko) et la robe avait été achetée je ne sais plus où… Moi, j’étais au Japon pour préparer une nouvelle collection pour Fiorucci ; j’ai donc loupé le tournage… Mais elle portait quand même mes bijoux ! Et c’est de là qu’est partie l’idée pour la performance des MTV Video Music Awards ? L’idée de cette performance, c’est une sorte de vision que j’ai eue ! Nous avons utilisé la robe qui a servi au shooting pour la couverture de l’album. C’était incroyable car personne ne s’attendait à quelque chose d’aussi provocant. Cyndi Lauper était supposée être LA star de la soirée et Madonna l’a complètement éclipsée ! Pendant la performance, les caméramans qui filmaient en direct se sont arrangés pour montrer sous sa jupe ; je me souviens que Freddy De Mann (son manager de l’époque, NDLR) m’a dit : « Plus jamais je ne la laisserai se produire en live… ». Mais dès qu’elle est sortie de scène, tous les reporters et les photographes se sont précipités sur elle ! Avez-vous eu la chance de voir le remake avec Britney et Christina ?


chaîne en or. C’était un cadeau vraiment spécial, je ne l’ai faite qu’à un seul exemplaire, seulement pour elle et je ne l’ai plus jamais reproduite. Et quand, en 1986, avec l’album « True Blue » Madonna décide de changer son image, ce fut une véritable révolution ? Oui, je suppose que c’était suite à son mariage avec Sean. Il souhaitait probablement qu’elle soit sa Mrs Penn.

Oui, il y avait aussi Lourdes sur scène, habillée avec le même look que sa maman vingt ans plus tôt… Et la ceinture Boy Toy, c’est une de vos créations ? Non, tout le monde le pense mais moi je n’ai fait que celle que l’on peut voir sur la couverture de l’album « Like A Virgin ». Vous avez créé votre propre compagnie (Maripolitan Popular Object LTD) qui était en charge du merchandising du « Virgin Tour ». Avez-vous travaillé sur les costumes de la tournée ? Non, c’était Marlene Steward la styliste de la tournée. Je suis allée au concert de Los Angeles et Madonna m’a montré le concept retenu qui n’était pas sans rappeler Prince et son film « Purple Rain ». Je lui ai dit : « Tu es Prince ou Madonna ? ». Avez-vous une pièce favorite parmi toutes celles que vous avez créées pour Madonna durant toutes ces années ? Effectivement, pour son mariage (en 1985, NDLR), je lui ai fait une boucle d’oreille, on peut la voir sur certaines photos. C’est une petite étoile en perles au bout d’une

« A force d’être copiée, j’ai fait faillite ! »

Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai fait faillite l’année suivante ! Je me suis retrouvée mise à l’écart de mon propre business, à force d’être copiée de toutes parts… Comment peut-on survivre quand des milliers de gens à travers la planète font d’horribles copies de tes produits ? Les copies étaient de vulgaires bracelets de plastique… Alors que les miens étaient faits en authentique caoutchouc. J’avais mon usine à Hong-Kong avec ce doux rêve d’aider l’industrie du caoutchouc en Malaisie et de procurer du travail aux gens pauvres. Mais personne n’a ce rêve, tout n’est que pure avidité ! Parlons du présent. Etes-vous toujours en contact avec Madonna ? L’avez-vous revue au cours des années passées ? Oui, nous nous sommes croisées plusieurs fois. Notamment pendant l’élaboration du film « Truth Or Dare ». Malheureusement la scène fut coupée au montage. C’est dommage car le caméraman m’a dit que c’était l’un des moments les plus authentiques qu’il ait filmés sur l’ensemble de la tournée ! Sinon, elle m’invite toujours à venir la voir lorsqu’elle est en tournée. J’ai vu le « Re-Invention Tour » et le « Confessions Tour » (à Paris). C’était incroyable ! Maintenant qu’elle habite en Angleterre nous nous sommes un peu perdues de vue… Elle me manque. Souhaiteriez-vous de nouveau habiller Madonna ? Sur quoi travaillezvous actuellement ? Madonna a une vraie histoire, regardez tout ce qu’elle a déjà apporté à la mode. Personnellement, je ne suis plus styliste, aujourd’hui je suis productrice et ça prend vraiment beaucoup de temps ! J’ai également organisé des expositions de mes photos à Paris, Londres, Tokyo, Los Angeles et Hong-Kong. Et j’écris…

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Madonnikea

®

m a don na et l a su ede En vingt-cinq ans de carrière, Madonna a travaillé avec un grand nombre de personnes. Principalement des américains dans les dix premières années, mais depuis, ce sont les européens qui ont ses faveurs… Plusieurs pays du vieux continent sont particulièrement présents dans son entourage professionnel : la France et le Royaume‑Uni bien sûr, mais aussi, et c’est plus surprenant, la Suède !

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a Suède, petit pays de Scandinavie, a su s’implanter depuis longtemps au niveau mondial dans le prêt-à-porter (H&M), l’aménagement d’intérieur (Ikéa) ou l’automobile (Volvo). Mais depuis quelques années, c’est dans le domaine de la musique que les suèdois cartonnent. Ils se positionnent même au troisième rang des exportations mondiales de musique, aprés les Etats-Unis et l’Angleterre ! La Suède est donc désormais une plaque tournante de la musique pop. Comment y sont-il arrivés ? Quelle est leur recette ? Dissécation du phénomène scandinave. La musique Pour commencer, voici une petite liste non exhaustive d’artistes suédois mondialement reconnus et rapportant à coup sûr des royalties au royaume de la musique : ABBA, Europe, Roxette, The Cardigans, Eagle-Eye Cherry, Neneh Cherry, Ace of Base, A‑teens, Eskobar, Alcazar,...

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Voilà pour les plus connus. Mais d’autres travaillent dans l’ombre de grands noms de la scène pop internationale. Britney Spears, Westlife, Backstreet Boys, N’Sync, Céline Dion, Christina Aguilera, Jennifer Lopez : tous ont enregsitré des chansons à Stockholm, ou ses environs, devenues des hits mondiaux. Tout a commencé avec la victoire d’ABBA à l’Eurovision (avec « Waterloo » en 1974). Depuis, les quatre suédois ont vendu plus de 360 millions d’albums à travers le monde ! Et c’est un de leurs nombreux tubes, « Gimme ! Gimme ! Gimme ! (A Man After Midnight) », qui sert de base musicale au méga-tube « Hung Up » de Madonna en 2005. Aujourd’hui d’autres vikings ont le vent en poupe, et notamment le duo Bloodshy & Avant (société de production musi-

De ABBA à H&M, des clips aux remixes : c’est une grande histoire d’amour entre Madonna et la Suède



cale) composé de Christian Karlsson et Pontus Winnberg. Déjà reconnus pour avoir produit plusieurs titres pour Britney Spears (« Toxic », récompensé par un Grammy Award en 2005, « My Prerogative », « Do Somethin’ », …), ils composent deux titres pour l’album « Confessions On A Dance Floor » de Madonna : « How High » et « Like It Or Not ». En 2003, ils avaient déjà remixé « Me Against The Music », le duo Britney Spears / Madonna (le Bloodshy & Avant’s Dubbie Style Remix et le Bloodshy & Avant’s Chix Mix) . En 2007, ils produisent plusieurs titres pour les nouveaux albums de Britney, Kylie Minogue et Jennifer Lopez. Autre nom qui compte en ce moment : Axwell (de son vrai nom Axel Hedfors). DJ producteur, il a collaboré avec Steve Angello sous le pseudonyme Supermode (« Tell Me Why »), puis remixé « Promiscious Girl » pour Nelly Furtado, ou encore « Slipping Away (Crier La Vie) », le duo Moby / Mylène Farmer. Concernant Madonna, il a remixé le quatrième single issu de l’album « Confessions On A Dancefloor » : « Jump » (le Axwell remix, disponible sur le double maxi vynil). Les vidéo-clips Derrière beaucoup de vidéo-clips et autres images diffusées à travers le monde, on trouve aussi des Suèdois ! Parmi les clippeurs les plus sollicités ces dernières années, on trouve Jonas Akerlund et Johan Renck qui ont réalisé des vidéos pour Metallica, Prodigy, U2, Christina Aguilera, Suede, Kylie Minogue et bien sur… notre Madone ! Depuis le début des années 90, la Suède (tout comme la France, d’ailleurs) a connu une véritable nouvelle vague de réalisateurs de vidéo-clips et de spots publicitaires, et ce, en grande partie dans le sillage d’un homme qui voulait devenir le meilleur réalisateur/monteur au monde. Cet homme c’est Jonas Akerlund. Jonas Akerlund (né le 16 novembre 1966) fait partie, au début des années 80, d’un des groupes précurseurs du fameux son black metal (aussi appelé Viking Metal) nommé Bathory (il en était le batteur). Mais après seulement deux années, il préfère troquer les baguettes contre une caméra et une table de mixage, C’est fi-

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nalement en 1988 qu’il se lance dans la réalisation de clips vidéo. A cette époque il travaille principalement avec ses compatriotes: Candlemass, Whale, et le groupe Roxette. C’est la notoriété mondiale de ces derniers qui lui apporte une réelle visibilité (il a réalisé plus d’une dizaine de clips pour eux !). Dès lors, les stars lui font confiance. En 1997, Moby (« James Bond Theme ») et le groupe Prodigy (« Smack My Bitch Up »). Mais c’est en 1998, avec la mise en images du tube de Madonna « Ray Of Light », pour lequel il remporte un Grammy Award en 1999 , qu’il explose réellement. Les années qui suivent verront des groupes comme Metallica, Smashing Pumpkins, U2 (« Beautiful Day »), Scissors Sisters ainsi que des artistes tels que Paul McCartney, Lenny Kravitz, Christina Aguilera (« Beautiful »), et plus récemment Maroon 5 et James Blunt (« Same Mistake ») défiler devant son œil expert. En 2003, Jonas sort son premier long-métrage, « Spun », une histoire de dealers, de putes et de flics ripoux. Le film est présenté en avant-première au festival du film américain de Deauville. De Britanny Murphy à Debbie Harry, tout Hollywood a fait des pieds et des mains pour avoir un rôle dans ce qui apparaît comme la version américaine de « Trainspotting ». Après avoir raflé plusieurs MTV Video Music Awards, Jonas crée une association de cinéastes. Mais en 2002, craignant de perdre le contrôle de sa propre organisation, il vire vingt-sept metteurs en scène, avant d’ouvrir avec ceux qui restent un petit bureau de production à Stockholm (R.A.F.). Il y forme de jeunes talents. Une des régles d’or du grand patron : pour faire des clips, il faut avoir fait de la musique soi-même. Aujourd’hui, la plupart des commandes de Jonas viennent d’Hollywood. C’est d’ailleurs sur place, entre Sunset Boulevard et les bas-fonds de Los Angeles, qu’il puise l’inspiration pour ses clips… Aujourd’hui Jonas est l’un des collaborateurs préférés de Madonna. Depuis « Ray Of Light », il a en effet réalisé trois autres clips de la star - « Music », « American Life » et « Jump ». On lui doit en outre le documentaire sur le « Re-Invention Tour » baptisé « I’m Going To Tell You A Secret »,




et plus récemment, la mise en image de la tournée 2006, « The Confessions Tour : Live in London ». Au sein de sa société de production (R.A.F. - Renck Akerlund Film), Jonas s’associe avec un autre réalisateur suèdois connu par les fans de Madonna, Johan Renck. Johan Renck (né le 5 décembre 1966) est un homme aux multiples talents : photographe, peintre, réalisateur, il a également fait partie d’un groupe aux influences plutôt dance : Stakka Bo. L’un de leurs plus gros tubes date de 1994 : « Here We Go ». C’est également cette même année qu’il rejoint Jonas au sein de sa première société de production (Pettersson-Akerlund). Il réalise alors de nombreux spots publicitaires (Audi, Volvo, Peugeot, Ikea, Nike, H&M,…). Il trouve la reconnaissance en 1999 avec la réalisation d’un premier clip vidéo : le très esthétique « Nothing Really Matters » de notre Madone. Puis il tourne pour les All Saints (« Black Coffee »), New Order, Kylie Minogue (« Love At First Sight »), Beyoncé, Robbie Williams (« Tripping », « She’s Madonna ») et remplace même, au pied levé, le célébre réalisateur / photographe David LaChapelle pour le premier clip issu de l’album « Confessions On A Dance Floor » : « Hung Up ». Il s’apprête à sortir son premier long métrage, « Downloading Nancy », un thriller basé sur la rencontre d’une femme désespérée qui recrute son assasin sur Internet, mais dont elle va tomber amoureuse… Deux autres suédois ont récemment travaillé pour notre Madone : Johan Söderberg et Marcus Lindkvist. Ils ont réalisé le vidéo-clip du titre « Hey You » et en ont également assuré la direction et le montage (sous la houlette de Renck Akerlund Films bien sûr). Ce clip ne montre cependant aucune image de la chanteuse, laissant la place au seul message. On y voit les leaders mondiaux, ainsi que les différentes sources du réchauffement planétaire, le but premier : promouvoir l’idée du « Live Earth ». La vidéo fait sa première apparition sur le site liveearthviewing.com et sur les différentes chaînes mondiales du groupe MTV

le 15 juin 2007. Pour info, Johan Söderberg avait déjà dirigé la vidéo remixée de « Sorry » pour le « Confessions Tour » et fait le montage pour les clips de « Sorry », « Hung Up », et quelques séquences du documentaire « I’m Going To Tell you A Secret ». La Mode Depuis plusieurs années, H&M, l’un des leaders européens du prêt-à-porter, fait appel à des grands noms du show-business et de la mode. Karl Lagerfeld, le célèbre styliste de la maison Chanel, est le premier à répondre à l’invitation de la marque. Il signe en 2004 une collection de prêt-à-porter de trente modèles. Le succès est colossal : les créations de Karl Lagerfeld pour H&M s’arrachent. En 2005, c’est la styliste britannique Stella McCartney qui crée à son tour des vêtements pour H&M. L’année suivante, Viktor & Rolf créent une collection homme et femme pour l’Hiver 2006. En 2007, c’est Kylie Minogue qui crée l’événement en promotionnant une collection de maillots de bain pour l’enseigne scandinave. Comme souvent, la petite australienne passe après Madonna puisque dès 2005, la reine de la pop s’intéresse à H&M (et vice-versa). Elle commence par signer une collection de vêtements de sport, puis, en 2006, elle collabore à une ligne plus complète, « M by Madonna ». Le tout est accompagné d’une large campagne d’affichage mettant en scène la star et ses danseurs, alors en pleine tournée. Comme souvent chez H&M, le succès est fulgurant. La ligne de vêtements et d’accessoires conçue par la popstar pour le géant de l’habillement se vend en quelques minutes dans les magasins de Stockholm. Le groupe suédois annonce une progression de ses ventes de près de 8% (à magasins comparables) le mois de la mise en place. Vous l’aurez noté, à chaque fois que Madonna travaille avec des suédois, elle fait un carton. Alors pourquoi se priverait-elle ?…

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on the web Que serait la vie des fans sans l’actualité quasi quotidienne de leur star ? Aussi le Net est-il devenu incontournable. Je vous vois d’ici vous connecter sur votre site préféré, au moins une fois par jour pour connaître tout des faits et gestes de la Madone. Alors quoi de plus normal que d’aborder dans cette rubrique la crème de la crème en matière de site internet ? Pour cette première rencontre, nous avons interviewé les webmasters d’un des meilleurs sites consacrés à la star : Madonnatribe.com.

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ourriez-vous vous présenter ? Nous sommes Mario et Paolo, webmasters du site Madonna Tribe. Nous vivons à Rome, en Italie, mais très franchement s’occuper du site fait de nous des citoyens du monde car tous les jours nous parlons et échangeons des e-mails avec des fans et des artistes aux quatre coins du monde. Depuis quand êtes-vous fans de Madonna ? J’ai l’impression que c’est depuis toujours, qu’elle a été avec nous toute notre vie. Ce qui ne nous empêche pas d’avoir un sens critique à son égard. Quand et pourquoi avez-vous décidé de créer un site consacré à Madonna ? Nous avons un site en ligne depuis 1998. Bien qu’au départ il était plus focalisé sur sa musique, ce n’était pas vraiment un

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site de fan traditionnel. En fait, une des choses qui nous ont poussé à démarrer notre propre site c’est que nous avions trouvé un nom que nous aimions pour celui-ci. Après tout, le nom est sans doute la première chose que voit et retient le visiteur. Alors quand on a trouvé l’idée du mot « Tribe », ça nous a pris moins de deux semaines pour enregistrer le nom de domaine et démarrer le site. Pour le reste je pense que tu connais l’histoire… « Tribe » vient du fait que nous sommes tous une petite partie d’un grand tout. Que ce soit les gens qui ne font que passer sur le site, ou ceux qui lisent assidûment nos pages ou bien encore les artistes que nous interviewons, les fans du monde entier qui réagissent dans leurs propres langues sur le forum et finalement nous mêmes. L’idée est que nous faisons tous partie de la même tribu, et sommes tous ensorcelés par la même idole, par tout ce qu’elle a pu faire depuis toutes ces années dans le domaine du divertissement.


Combien de temps (par jour ou par semaine) passez-vous sur la remise à jour de votre site ? Bien sûr ça dépend en grande partie de l’actualité de Madonna. Ça peut nous prendre la journée complète lorsqu’elle est en tournée, ou si elle sort un nouvel album comme c’est le cas aujourd’hui. C’est beaucoup de travail d’éditer les images (officielles ou non) et les réactions des fans au jour le jour… Mais il y a aussi parfois des moments beaucoup plus calmes. Dans ces moments-là, Madonna semble disparaître et nous pouvons alors nous occuper des autres parties de notre site – le Mcafe, les galeries, les interviews, le forum. Ça nous semble alors beaucoup plus facile ! En parlant des news, quelles sont vos sources : autres sites, fans, amis, ... ? C’est une question difficile ! Ce que nous pouvons dire c’est que nous avons pas mal d’amis dans le business du divertissement…Ces personnes savent que la plupart d’entre nous respectent et admirent le travail de Madonna alors, dans la mesure du possible, ils essaient de fournir des informations aux fans que nous sommes, sans trahir leur contrat… Est-ce que vous avez un gros trafic sur votre site ? Nous avons plus de trafic que tout ce

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qu’on aurait pu espérer quand nous avons démarré notre site. Nous avons forcément ce que nous appelons les fans hardcore qui viennent tous les jours voir les news… Mais ce que je préfère c’est quand Madonna a une actualité et qu’elle se retrouve sous les feux des projecteurs. Dans ces cas-là, il y a parfois des gens qui découvrent pour la première fois notre site. C’est vraiment génial, je me sens alors vraiment fier… Quel genre d’événement provoque un trafic important ? L’annonce d’une tournée mondiale est définitivement l’événement le plus important, qui génère un flux maximum et de nombreux nouveaux visiteurs ! En 2005, le « Live 8 » était aussi un gros événement. L’annonce d’un nouvel album provoque un nombre de visites en constante croissance à l’approche de la date de sortie officielle. Vous prenez probablement des vacances parfois… Comment faites-vous pour continuer à faire vivre le site ? Je pense qu’il y a le Wi-Fi partout dans le monde maintenant (rire). Nous prenons systématiquement notre portable avec nous en nous assurant toujours qu’il y ait cette fameuse connexion Internet où qu’on se rende… Cela fait définitivement partie de nos vacances (et de notre budget). Et finalement je ne pense pas avoir passé plus de trois jours par an sans connexion ces cinq dernières années. Vous passez enormément de temps au maintien de votre site… Parfois les gens nous disent que nous sommes fous… Nous finançons absolument tout par nous-mêmes ! Nous avons cependant chacun un travail à plein temps en dehors du site, et c’est ce qui nous permet d’offrir gratuitement celui-ci aux fans. Je pense que pour nous, c’est la meilleure chose qui soit d’être libre de toutes publicités et de ne pas être obligés de réclamer une participation à nos visiteurs. C’est en fait une grande aventure que vous vivez… Cela provoque un grand nombre de rencontres et de souvenirs… En auriez-vous un en particulier à nous faire partager ? Il y en a tellement ! Avoir vu le « Re-Invention Tour » depuis les Pits (petite fosse réservée, NDLR) est probablement un des plus incroyables. C’était

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vraiment une expérience exceptionnelle et quand je regarde mes photos je me dis que c’était carrément géant ! Il y a aussi les rencontres vraiment cool et sympa que tu peux faire lorsque Madonna est en tournée, ça aussi c’est un fantastique souvenir. Regarder Donna (de Lory, choriste de Madonna, NDLR) embrasser les arbres dans un parc à Londres fut un moment mémorable. Et je ne peux pas m’empêcher de sourire en repensant à Niki (Harris, autre choriste, NDLR) prenant la pose pour nous à l’extérieur de son hôtel à Paris. Et puis comment ne pas être un peu gêné lorsque tu rentres dans un magasin qui diffuse le « Confessions Tour » sur grand écran et que tu t’aperçois que tu es au premier rang ! C’était probablement notre « Lucky Star » qui veillait sur nous le 16 août 2006… En effet, nos sièges avaient été déplacés pour faire place à l’équipe de Jonas Akerlund et finalement nous avons eu un premier rang au bout du catwalk en remplacement ! Est-ce que le fait de partager des e‑mails avec les fans du monde entier a provoqué des rencontres intéressantes pour vous ? Les gens que nous rencontrons et avec lesquels nous sommes en contact sont probablement le plus beau cadeau que nous pourrions retenir de cette expérience. C’est vraiment précieux et unique. Tu finis par avoir de réel amis à l’autre bout du monde et penser que « Music makes the people come together » est plus qu’une simple phrase dans une chanson ! Parfois je suis plus excité à l’idée de retrouver certains de mes amis lorsque Madonna repart en tournée, plutôt que de voir le show en lui-même… Pour finir avez-vous quelque chose à ajouter pour nos lecteurs ? Humm… Non je laisse cette tâche à Madonna. Ou peut-être juste une petite chose. Si vous avez déjà pensé à créer votre propre site, faites attention à la masse de travail que cela représente et surtout ne faites jamais confiance à des gens qui vous semblent étranges… Parfois ils ne voudront qu’une seule chose : causer votre perte ! Et par dessus tout, restez humble… Ne pensez jamais être le plus grand ou le meilleur. Gardez les pieds sur terre, les gens vous apprécieront d’autant plus, ou peut-être pas, mais en tout cas vous resterez intégre !

Adresse du site : Madonnatribe.com



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© 2008 Editions Why Not – Tous droits réservés. La rédaction n’est pas responsable des textes et photos publiées qui engagent la seule responsabilité des auteurs. Toute reproduction de texte, logo, photo ou dessins publiés dans ce magazine est rigoureusement interdite sans accord écrit de l’éditeur.

Directeur de la publication : Olivier Chalumeau – Rédacteur en chef : Frédéric Gillotteau – Ont participé à ce numéro : MadonnaTribe.com, Franck Besnier, Gil Faigt – Secrétaire de rédaction, iconographe : Sébastien Nilauj – Conception graphique : Adrien Bonnet / WhyNotStudio.com – Distribution : NMPP – Photographies : Warner Music France, ELLE UK, X/DR – Imprimé par Maulde et Renou (France) – Régie de fabrication : Angy Communication. N°1 – trimestriel – avril/mai/juin 2007. N° ISSN : en cours – Dépôt légal : avril 2008.


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