Mission 360˚Magazine - Mission adventiste - Vol 8 No 3

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DU SIÈGE DE MISSION ADVENTISTE VOLUME 8 NUMÉRO 3

6 Sous les projecteurs : le Cambodge 10 Un investissement qui vaut la peine 14 17 500 fois plus 28 Une traduction payante 30 L’hospitalité… juste à temps !

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ÉDITORIAL

A

ujourd’hui, notre mission est confrontée à un défi de taille – un défi caché de tous, un défi qui n’a cessé de croître depuis plus de 100 ans. Si l’on remonte à l’année 1900, on constate que l’Église adventiste comptait alors 75 000 membres. Malgré ce chiffre modeste, elle a été exhortée par une messagère fidèle du Seigneur à atteindre les grandes villes de son temps. En 1900, le monde comptait déjà 15 villes de plus de 1 million d’habitants chacune. La ville de New York comptait à elle seule une population de près de 3,5 millions d’habitants. Pour ce petit groupe d’adventistes, la tâche devait sembler impossible, mais au fil du temps, la messagère s’est faite entendre davantage. Pourquoi cette question était-elle aussi importante ? Imaginez un instant que l’Église adventiste de 1900 ait établi une carte des villes du monde de 1 million ou plus d’habitants et l’ait donnée à ses membres pour leur rappeler de prier. Cette carte aurait-elle pu ressembler quelque peu à la carte ci-dessus ? Or, à cette époque, les divisions de l’Église n’étaient pas encore représentées par les abréviations figurant sur cette carte. Cependant, elle nous donne une idée de la façon dont de nombreuses grandes villes étaient situées dans chacune de nos divisions actuelles. Maintenant, jetez un coup d’œil – si vous ne l’avez pas déjà fait – à la carte urbaine de prière 2020 insérée dans ce numéro. Vous constaterez surle-champ que le défi s’est considérablement accru ! Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, il y a plus de 580 villes de 1 million ou plus d’habitants. Trente-sept de ces villes comptent plus de 10 millions d’habitants chacune, et 5 autres plus de 30 millions chacune ! Évidemment, Dieu a vu le coup venir il y a plus de 100 ans, et par la plume de sa messagère, il nous a incités à avancer rapidement. Il nous a également donné la perspective suivante : « Quand les villes auront été évangélisées tel que Dieu le désire, il en résultera un mouvement d’une puissance telle qu’on n’en a jamais vu auparavant1. » N’aspirons-nous pas tous à ce puissant mouvement ? Allons-nous, ensemble, répondre à cet appel ? Vous joindrez-vous à nous en affichant la carte de prière des pages 16 et 17 et en priant pour une ville chaque jour ? En ces jours de pandémie, même si vous ne pouvez pas prendre l’avion, vous pouvez quand même dire « J’irai » et prier à votre guise dans le monde entier ! Affichez donc cette carte de prière chez vous et priez pour une ville chaque jour, en la cochant au fur et à mesure. Affichez-la aussi dans votre église ou votre école, et invitez les autres à prier avec 2

Villes de plus de 1 million d’habitants, vers 1900 Paris Chicago

EUD

NAD

TED

Manchester

London

Vienna

Moscow Berlin

Philadelphia

ESD

St.Petersburg

Tokyo

New York

NSD

SUD

EUD ESD CHUM NAD NSD SSD SUD TED

SSD

Inter-European Division Euro-Asia Division

Calcutta

Chinese Union Mission North American Division

Beijing

CHUM Aytthaya

Northern Asia-Pacific Division

Shanghai

Southern Asia-Pacific Division Southern Asia Division Trans-European Division

vous pour les villes du monde. En faisant équipe, en priant ville par ville, votre église ou votre école pourrait prier pour toutes les villes du monde en quelques mois seulement ! Les plus grandes victoires ici-bas ont commencé par la prière. Vos prières sont importantes ! Chercherez-vous Dieu avec nous ? Lui demanderez-vous de nous aider à atteindre les plus grandes villes du monde ?

Karen Suvankham est spécialiste des communications pour les centres de Mission globale et pour l’initiative « Opération métropoles ». SOURCES DES DONNÉES DE LA CARTE DE 1900 Chandler, Tertius, Four Thousand Years of Urban Growth: An Historical Census, Lewiston, NY, Edwin Mellen Press, 1987. Rosenberg, Matt., « Largest Cities Throughout History », ThoughtCo., mis à jour le 4 novembre 2019, https://www.thoughtco.com/ largest-cities-throughout-history-4068071. U.S. Bureau of the Census, « Table 13. Population of the 100 Largest Urban Places: 1900 », consulté le 10 mai 2020, https://www.census. gov/population/www/documentation/twps0027/tab13.txt. 1 Ellen G. White, Évangéliser les villes, p. 28.

Pour des ressources supplémentaires, consultez le site MissiontotheCities.org :

• Fichiers de la carte – impression en différentes tailles • Fichiers imprimables du poster de citations d’Ellen White, lesquelles nous exhortent à atteindre les villes

• Copie téléchargeable gratuite du livre Évangéliser les villes • Histoires d’écoles dont les élèves ont prié en équipe pour les villes du monde

• Idées pratiques pour établir des contacts dans votre ville


TA B L E D E S M AT I È R E S DU SIÈGE DE MISSION ADVENTISTE

4 La flamme de la fidélité

Président du conseil : G. T. Ng Rédacteur en chef : Gary Krause

6 Sous les projecteurs : le Cambodge 10 Un investissement qui vaut la peine 12 Une mission transformatrice 14 17 500 fois plus

Rédacteur : Laurie Falvo Collaborateurs : Cheryl Doss, Kayla Ewert, Rick Kajiura, Elbert Kuhn, Andrew McChesney, Hensley Moorooven, Teen Nielsen, Ricky Oliveras, Karen J. Porter, Claude Richli, Jeff Scoggins, Gerson Santos, Karen Suvankham, David Trim Conseillers en rédaction : Petras Bahadur, Paolo Benini, Edison Choque, Jose Cortes Jr., Daniel Duda, Richard Elofer, Audrey Folkenberg, Kleber Gonçalves, Johnson Jacob, MinHo Joo, Zakari Kassoule, Wayne

18 Un faiseur de tentes sous la loupe

Krause, Silas Muabsa, Paul Muasya, Umesh Nag, Denis Sand, Clifmond Shameerudeen, Wesley Szamko, Samuel Telemaque, Doug

22 Les voies mystérieuses de Dieu

Venn, Gregory Whitsett, Dmitry Zubkov Concepteur-graphiste : 316 Creative Production et médias numériques :

24 Prions pour nos villes !

Donna Rodill Mission 360° est une revue trimestrielle

26 Le don de Lualinda 28 Une traduction payante 30 L’hospitalité… juste à temps !

produite et protégée par copyright ©2020 par la Conférence générale des adventistes du septième jour®. Tous droits réservés. Le contenu ne peut être reproduit en tout ou en partie sans autorisation écrite de l’éditeur. 12501 Old Columbia Pike Silver Spring, MD 20904-6601, USA Téléphone : (301) 680-6005 Questions ? Commentaires ? Envoyeznous un courriel à l’adresse suivante : Questions@adventistmission.org.

VOLUME 8, NUMÉRO 3

COUVERTURE

Adventist® et Seventh-day Adventist® sont

PHOTO : LAURIE FALVO

générale des adventistes du septième jour®.

Dès que j’ai vu cette petite fille, mon cœur a été gagné par ses yeux de velours bruns et son sourire timide ! Je l’ai rencontrée dans un centre urbain d’influence de Mission globale offrant un service de garderie. C’est l’un des nombreux projets voilés que vous soutenez, mais que nous ne pouvons identifier en raison de la sensibilité de l’œuvre missionnaire dans ce lieu. Veuillez prier pour tous nos projets voilés dans le monde entier, car c’est par eux que nous pouvons continuer d’accéder aux populations qui n’ont pas encore été atteintes.

Sauf mention contraire, toutes les citations

les marques déposées de la Conférence

des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.

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PAY S V O I L É

La FLAMME de la FIDÉLITÉ Mission 360° sur l'appli issuu – la façon idéale de passer un aprèsmidi de sabbat !

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Michael Ryan a été directeur de Mission globale et vice-président de la Conférence générale. Maintenant à la retraite, il est assistant du président de la Conférence générale.


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ous sommes à moins de 160 kilomètres de l’Équateur. Pour se rendre dans ce lieu, il faut rouler sur des chemins de terre et traverser des ponts délabrés. Un petit climatiseur surmené gémit et propulse un filet d’air frais dans la salle de réunion 1 étoile, faiblement éclairée, où s’entassent 22 pionniers de Mission globale. Je peux goûter, sentir et ressentir l’enthousiasme du groupe. Cette scène a le danger en toile de fond. Pour la toute première fois dans l’histoire de l’Église, 23 groupes de croyants ont été établis dans ce territoire strict de l’une des plus grandes religions non chrétiennes du monde. Des larmes de joie et de tristesse arrosent les rapports miraculeux de la providence divine. Des émotions fortes et d’humbles prières accentuent la conviction profondément enracinée des 22 ambassadeurs de la mission de Dieu. Puis, comme dans un cauchemar se déroulant au ralenti, le dirigeant de Mission globale révèle la raison pour laquelle 22 pionniers de Mission globale sont présents au lieu de 23. C’est exactement ce que tout le monde craignait. J’observe attentivement le groupe. Personne ne parle. Personne ne bouge. Personne ne détourne les yeux. Le dirigeant parle lentement, distinctement. Voici ce qu’il dit : « Grâce aux efforts de notre frère, 17 personnes étudient maintenant la Parole de Dieu et prient Jésus en tant que Sauveur personnel. La foi prospère maintenant dans cette grande ville du nord ! Malheureusement, les fondamentalistes radicaux ont découvert le responsable de ces conversions et l’ont cruellement battu. En cet instant même, notre frère se trouve dans une unité de soins intensifs. Il souffre d’une commotion cérébrale, de multiples fractures, et a des dizaines de points de suture. Je lui ai rendu visite il y a deux jours. Physiquement, il est faible, mais sa foi, elle, est forte. À plusieurs reprises, il a posé la même question : “Qui ira entretenir la flamme ?” » Alors, le groupe prie. « Seigneur, ne laisse pas le mal remporter la victoire. Nous te prions humblement pour la vie de ton fidèle serviteur et pour que la flamme puisse brûler. Qui ira poursuivre cette œuvre ? » J’ai rarement entendu des prières aussi ferventes. Le lendemain matin, après le culte, un jeune homme calme, vêtu d’une vieille chemise verte délavée, se lève, à la surprise de tous. Je me souviens de son rapport passionnant. Levant les yeux, il nous dit, dans un murmure : « Je vais y aller. » Dans la pièce, tous retiennent leur souffle. Personne ne pose la moindre question sur le risque encouru. Immédiatement, ils s’agenouillent autour du jeune homme. Comparées à ce moment de prière mémorable, mes prières me semblent bien peu profondes. La réunion se termine à midi. Adieux et au revoir remplissent l’atmosphère. Ces amis et

ambassadeurs du royaume de Dieu échangent gravement la paix, la puissance et la garde de Dieu. Plus tard, j’aperçois le jeune homme en vieille chemise verte décolorée. Il travaille seul, à l’ombre d’un petit arbre. Je l’observe attentivement. À l’aide de bandes de chambre à air coupées, il attache une boîte en carton usée sur son vieux vélo. Alors qu’il termine, je lui dis : « Je suppose que tu vas retourner chercher tes affaires avant de partir au nord ? » « Non, c’est tout ce que j’ai », répond-il aimablement. Sa réponse me donne quelque peu mauvaise conscience, si bien que je positionne mal la suite de la conversation. « Je veux que tu saches que je vais prier Dieu de te protéger et de t’accorder le succès. » En entendant ces paroles, il s’arrête, fixant un peu trop longtemps la dernière vieille bande de chambre à air qu’il vient de nouer. Puis, il se tourne lentement vers moi, s’éclaircit la gorge et, avec une gentillesse empreinte de douceur, prononce ces mots que je n’oublierai jamais. « Pasteur, je dois toujours garder à l’esprit que le Seigneur ne m’a pas demandé de réussir ; ce qu’il attend de moi, c’est que je sois fidèle. » Du coup, ma grande foi de docteur occupant un poste à la Conférence générale se dégonfle comme un ballon éclaté. Je me tiens là, regardant un jeune homme dont la vieille chemise verte décolorée et les vêtements mal assortis seraient mal vus dans la plupart des églises. Muni d’une Bible usée, bien marquée, et d’un petit tableau à feuilles mobiles, il a établi une église dans une fosse de lions. Et maintenant, chaussé de souliers troués aux deux gros orteils, il est sur le point de partir sur son vieux vélo usé, et de parcourir de nombreux kilomètres pour porter le nom du précieux Seigneur Jésus dans une autre fosse de lions. La flamme de la fidélité ! Puisse Dieu la trouver brûlant dans mon âme !

PAYS VOILÉ Ici, à Mission globale, notre priorité consiste à établir de nouveaux groupes de croyants parmi les populations non atteintes. Souvent, cela signifie que les pionniers de Mission globale, les faiseurs de tentes et les centres urbains d’influence opèrent dans des endroits difficiles. Lorsque nous partagerons une histoire provenant d’une zone sensible, vous la verrez porter une étiquette : « Pays voilé » ou « Ville voilée ». Nous comptons sur vos prières pour ces projets spéciaux. Pour les soutenir financièrement, consultez le site Global-Mission.org/giving et sélectionnez Veiled Projects, FUND GM5040.

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CAMBODGE

Sous les projecteurs : le Cambodge

E

n 1973, le pasteur Ng et sa femme, deux jeunes missionnaires frais émoulus des études supérieures, sont arrivés à Phnom Penh, au Cambodge. Ce pays serait leur champ missionnaire pour les cinq prochaines années – c’était, du moins, ce qu’ils pensaient. Mais alors que la guerre civile déchirait le pays, ce qui s’est passé ensuite a dépassé leurs pires cauchemars. Cependant, Dieu a toujours été à leurs côtés. L’année dernière, les Ng ont accepté une demande de Mission adventiste, à savoir, 1 filmer leur histoire sur place. « Depuis que nous avons quitté le Cambodge en 1975 – juste avant que cette ville ne tombe aux mains des Khmers rouges – c’était la première fois que je remettais les pieds à Phnom Penh, a dit Mme Ng. Mon mari y était retourné une fois pour des réunions, mais c’était la première fois que nous revisitions des lieux familiers. Les mots sont impuissants pour décrire mon enthousiasme ! Mais en même temps, cette visite nous a fait revivre des moments terrifiants de la guerre se rapprochant de la ville. »

Cette histoire a été rédigée d’après les vidéos « Cambodia Under Fire » et « Missionary Memories » de Rick Kajiura, directeur des communications de Mission adventiste. Pour les regarder, consultez les sites m360.tv/s1934 et m360.tv/s1935.

Originaires de Singapour, le pasteur Ng et sa femme ont été missionnaires au Cambodge, en Thaïlande, en Malaisie, aux Philippines, et aux États-Unis. Le pasteur Ng est secrétaire exécutif de la Conférence générale des adventistes du septième jour, et Mme Ng est coordinatrice des chaînes asiatiques de Hope Channel. 6

Tandis que le pasteur et sa femme se déplacent d’un site marquant à un autre, de nombreux souvenirs les submergent – en particulier alors qu’ils revisitent un vieux bâtiment, autrefois le Centre de langue anglaise SDA où ils travaillaient. Alors qu’ils en gravissent les escaliers, le pasteur Ng décrit chaque étage. « Au premier étage se trouvaient la plupart des salles de classe. Une petite église établie grâce au ministère du Centre de langue occupait le second étage. » Le pasteur Ng et sa femme étaient venus au Cambodge pour s’occuper de cette église. « À Phnom Penh, des tas de gens voulaient apprendre l’anglais, poursuit le pasteur Ng. Notre centre – l’un des plus grands de la ville – comptait plus de 450 étudiants. C’est ici, dit-il en s’arrêtant au troisième étage, qu’habitaient les cinq étudiants missionnaires américains qui enseignaient l’anglais. » Au quatrième et dernier étage, les Ng nous montrent un petit appartement où ils ont vécu. Il est entouré d’un grand espace clôturé. Au-dessus se trouve un petit balcon, auquel on peut accéder par un escalier.


« Ce quatrième étage est celui qui nous rappelle le plus de souvenirs », explique le pasteur Ng en regardant la ville avec sa femme. « Nous avons passé beaucoup de temps à prier sur le balcon lors des fréquentes pannes d’électricité. » Sa voix est calme, démentant le chaos qui, autrefois, faisait rage autour d’eux alors que les avions de chasse F-111 et les B-52 larguaient bombes et roquettes sur la ville, fauchant des milliers de vies. « Nous aurions pu mourir mille fois, raconte le pasteur Ng, le regard lointain. Chaque jour, nous étions prêts à mourir. Sur le balcon, nous avons souvent demandé la protection de Dieu, et dans sa miséricorde, il a épargné notre vie. » Les Ng se souviennent d’une nuit particulièrement pénible où ils entendaient des dizaines de roquettes frapper la ville. « Nous nous sommes précipités vers le balcon et avons vu toute la périphérie de la ville dévorée par les flammes. Et alors, nous nous sommes dit : «C’est la fin ! C’est la fin !” Partout, peu importe la direction dans laquelle on regardait, il n’y avait que du feu. » Néanmoins, Dieu a protégé le petit groupe de missionnaires. « Je voyais la main puissante de Dieu de tous côtés, nous protégeant en ces moments dangereux, dit Mme Ng. Les précieuses promesses du Psaume 91 n’avaient jamais été aussi chères à mon cœur que lorsque nous nous sommes réclamés de la parole vivante 2 de Dieu tandis que des missiles et des roquettes tombaient autour de nous. » Les Ng ont été évacués au Vietnam, un pays voisin, comme ils le seraient deux autres fois encore. Cependant, chaque fois qu’ils échappaient au carnage de la guerre, ils revenaient pour continuer à partager l’amour de Dieu. Pendant leurs deux années de service, les Ng ont passé beaucoup de temps à étudier la Bible avec les étudiants en langue. Avant leur arrivée, il n’y avait pratiquement pas de croyants au Cambodge. Bientôt, 33 croyants célébraient le sabbat avec eux. Pendant leur séjour au Cambodge l’année dernière, les Ng ont également visité un grand hôtel qui leur rappelle de nombreux souvenirs. Pendant la guerre, cet hôtel avait servi de centre pour les réfugiés, et les Ng ont contribué à répondre aux besoins de ceux-ci. « Nous rendions souvent visite aux réfugiés dans leurs chambres, se souvient le pasteur Ng. Ces chambres étaient très sombres car il n’y avait pas d’électricité à 3

l’hôtel. Jusqu’à 17 femmes, hommes et enfants pouvaient s’entasser dans une seule chambre. » Dans la ville, la situation était désastreuse. Les Khmers rouges avaient coupé les approvisionnements du monde extérieur en bloquant le fleuve Mékong et les routes nationales. On manquait d’électricité, et le carburant était rationné. Les Ng faisaient de leur mieux pour fournir aux réfugiés des vêtements et du riz, mais la situation a continué de s’aggraver.

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À cette époque, deux étudiants missionnaires avaient quitté le pays, laissant un total de cinq personnes en service dans la ville assiégée. Tous les sabbats, après le coucher du soleil, l’un d’entre eux se rendait à vélo au bureau de poste central pour prendre leur courrier. Un samedi soir, l’un des profs est revenu avec un télégramme de Bangkok. Il y était écrit : « Vous cinq, fuyez au plus vite. » C’était Milton Thorman, directeur du Département de l’éducation de l’Union des missions de l’Asie du Sud-Est, qui avait envoyé ce télégramme. « À l’époque, le pasteur Thorman, en visite à Bangkok, s’était senti impressionné pendant tout le sabbat par le fait qu’il fallait faire quelque chose pour les missionnaires à Phnom Penh, explique le pasteur Ng. Il a donc envoyé un télégramme nous 8

ordonnant d’évacuer immédiatement. Il l’a fait de son propre chef, sans l’autorisation du comité. » Les missionnaires ont pris leurs effets personnels et se sont enfuis vers l’aéroport. « L’ennemi attaquait constamment l’aéroport pour couper la ville de son dernier lien avec le monde extérieur, raconte le pasteur Ng. Quand nous sommes arrivés, nous avons vu de la fumée noire s’échapper des tirs de roquettes. Nous entendions les hurlements des sirènes et sentions la secousse des énormes explosions. Alors que nous montions dans l’avion, nous savions que la ville était condamnée. » Deux semaines plus tard, les Khmers 4 rouges se sont emparés de Phnom Penh et du reste du Cambodge. « Presque tous les membres de notre église ont péri pendant le génocide cambodgien qui a suivi, poursuit le pasteur Ng. Certains ont marché jusqu’à la frontière thaïlandaise et ont survécu. On estime que deux millions de Cambodgiens ont perdu la vie sous ce régime brutal. » Plusieurs mois après la chute du Cambodge, les Ng ont reçu une lettre de l’un des membres de leur église qui avait réussi à s’échapper de Phnom Penh. Dans cette lettre, leur ami écrivait : « Je prie nuit et jour. Je ne demande pas à Dieu de m’accorder une requête égoïste, mais le supplie simplement de faire en sorte que tous les membres d’église au Cambodge puissent se réunir. » « Malheureusement, la prière de mon ami n’a pas été exaucée sur cette terre, soupire le pasteur Ng. Mais elle le 5 sera bientôt. Quel jour de réjouissance ce sera quand Jésus reviendra ! Nous reverrons les 33 membres que nous avons baptisés et qui sont restés fidèles au Seigneur jusqu’à la fin. » Après la guerre, un vaste programme d’établissement d’églises sponsorisé par Mission globale a contribué à la reconstruction de l’Église au Cambodge. Aujourd’hui, grâce à vos dons à Mission globale, nous comptons quelque 3 000 membres, sept églises, une école missionnaire, et un nouveau centre urbain d’influence. Cependant, il reste beaucoup à faire pour partager le message de l’amour de Jésus et de son retour imminent avec les habitants du Cambodge et de l’Asie du Sud-Est. Nous comptons sur vos prières et votre soutien pour l’œuvre missionnaire adventiste dans cette région du monde.


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Le pasteur Ng et sa femme à Phnom Penh, en 1974. Les Ng ont visité le balcon de l’ancien Centre de langue anglaise, où ils ont souvent supplié Dieu d’épargner leur vie pendant la guerre. On aperçoit ici le pasteur Ng (à gauche) et Helton Fisher, président du district du Cambodge domicilié à Saigon, aidant à décharger des ballots de vêtements donnés par le Service mondial adventiste (SAWS), précurseur de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA).

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Une tournée nostalgique, 45 ans plus tard !

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Le pasteur Ng (à l’extrême gauche) distribue du riz et du poisson aux réfugiés déplacés par les Khmers rouges.

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« Cette photo est des plus mémorables, dit le pasteur Ng. Un jour, alors que la ville assiégée subissait des bombardements intensifs, nous avons vu les contours de la ville dévorés par les flammes. Pensant alors que la fin était proche, nous avons décidé de passer la nuit au rez-dechaussée avec les autres missionnaires. » Mme Ng est assise à l’extrême gauche, et le pasteur Ng est à côté d’elle.

Population :

16 926 984

LE CAMBODGE EN QUELQUES CHIFFRES bouddhiste (officiel), 97,9 % musulman, 1,1 % chrétien, 0,5 % autres, 0,6 %*

* « Asie de l’Est/Asie du Sud-Est : Cambodge », World Factbook, 11 juin 2020, https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cb.html.

Vous pouvez nous aider !

Vous pouvez contribuer à l’avancement du travail missionnaire adventiste au Cambodge et en Asie du Sud-Est en apportant vos offrandes missionnaires (adventistmission.org/donate), et en soutenant les pionniers de Mission globale et les centres urbains d’influence dans la fenêtre 10/40 (Global-Mission.org/giving).

Le Cambodge en bref • 1930 : Arrivée du premier missionnaire adventiste. • 1962 : Ouverture du premier temple adventiste. • 1975 à 1979 : Le régime des Khmers rouges a pour chef le dictateur marxiste Pol Pot.

• 1992 : Les missionnaires adventistes retournent. • 1993 : L’Église cambodgienne est officiellement reconnue par le gouvernement.

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LIBAN

Un investissement qui vaut la peine

M

es étudiants m’écoutent-ils vraiment ? Ce que je leur dis fait-il vraiment une différence ? À bien des égards, peutêtre plus que je ne l’imagine. Je passe en revue le devoir de Rami. J’y écris quelques petites remarques puis le lui rends pour qu’il applique les corrections nécessaires. Je me penche davantage sur la grammaire et l’orthographe de l’essai que sur son contenu – enfin, jusqu’à ce que je tombe sur une phrase, et que mes pensées s’arrêtent brusquement. Minute… C’est de mon cours qu’il parle ! Il a écrit quelque chose que j’ai dit. C’est la preuve qu’il m’écoute vraiment ! Chaque fois que j’enseigne, je commence mon cours par le culte. La plupart des semestres, j’ai eu la joie d’enseigner un cours à 8 h du matin. Comme je ne suis pas de nature matinale, c’était un vrai défi pour moi ! Ce semestre, par contre, j’ai pu négocier un horaire plus tardif. Et j’en ai été très reconnaissante. Mais ensuite, une pensée m’a traversé l’esprit. Oh non, je ne pourrai pas faire le culte avec mes étudiants parce qu’ils auront un culte dans le cours précédant le mien ! Je vérifie de nouveau le calendrier et pousse un soupir de soulagement :

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mon cours est le premier de la journée. Et c’est parti pour le semestre ! Je donne mon cours les mardis et jeudis. Plutôt que de demander aux étudiants de diriger le culte contre un crédit supplémentaire – c’est ce que je faisais par le passé – je décide de m’en charger moi-même. Tout d’abord, je partage certaines des croyances fondamentales de notre Église ainsi que quelques pépites intéressantes que j’ai dénichées dans mon culte personnel. À mon étonnement, le culte prend une tout autre tournure que ce que j’avais prévu. Un matin, je distribue des petits carrés de papier couleur crème à tous les étudiants et leur demande d’y écrire n’importe quelle question sur la vie ou sur la Bible. Je recueille les papiers pliés et les range pour les lire plus tard. Je promets à mes étudiants de répondre à leurs questions pendant la période de culte. Les questions sont variées : « Dieu est-il là ? » « Comment puis-je commencer à lire la Bible ? » « Pourquoi n’avons-nous pas de femmes prophètes ? » « Comment vivre une vie émotionnelle équilibrée ? » Mes étudiants, qui sont des penseurs, posent des questions difficiles. Semaine après semaine, nous nous penchons sur ces questions. Mon format est simple. Je


Mission 360° est maintenant disponible sur l’appli issuu et sur issuu.com.

Maria, à l’extrême droite, avec un groupe d’étudiants de l’Institut de langue anglaise à Byblos, au Liban.

trouve des versets bibliques sur le sujet traité et demande à mes étudiants de les lire. Ensuite, je résume la réponse et explique comment elle se traduit dans la pratique. Un jour, alors que je corrige le devoir de Ben, je remarque des gribouillis dans le coin de son cahier. En y regardant de plus près, je m’aperçois qu’il a écrit des versets qu’il a entendus lors d’un culte récent. Je constate en toute humilité qu’il a été attentif en classe et a écrit ces versets pour pouvoir s’y référer plus tard. Vers la fin du semestre, un étudiant pose la question suivante : « Qu’est-ce que le mariage ? » Comme la plupart de mes étudiants sont célibataires, je décide de l’aborder depuis cet angle. Dans Proverbes 31 et 1 Timothée 3, nous passons en revue les qualités à rechercher chez un conjoint. Dans la section « Pratico-pratique », je leur rappelle de prier trois fois par jour, de consulter des conseillers avisés, et de rechercher quelqu’un qui partage des habitudes et des objectifs de vie similaires aux leurs. J’insiste sur le fait que l’amour est un principe et non un sentiment à la sauce de Hollywood. Cinq jours plus tard, j’ai le devoir de Rami sous les yeux. La phrase suivante attire mon attention : « J’ai appris dans mon cours d’anglais que l’amour est

Maria Shajiei, une missionnaire bénévole au Liban, est secrétaire exécutive du président de l’Université du Moyen-Orient, où elle enseigne également à l’Institut de langue anglaise. Elle a grandi dans le champ missionnaire et change d’identité en fonction de son humeur, étant d’ethnie néerlando-mauricienne, de nationalité britannique, de culture américaine et moyen-orientale, et africaine de par son lieu de naissance.

une action que nous faisons, et très probablement une décision que nous prenons – autrement dit, c’est quelque chose que nous décidons de faire. » Il planchait sur une réflexion du culte au dortoir – l’un de ses projets d’écriture pour son cours d’écriture avancé que j’enseigne. Eh bien, il a intégré dans sa présentation ce qu’il a appris dans son cours d’anglais ! Mon cours. Pendant la période de culte. Le semestre se termine. Pendant toute cette période, j’ai été confrontée aux défis de la COVID-19. Mon rôle de femme de missionnaire me semblait flou. Tous les jours, mon mari étudiait la théologie et enseignait l’étude de la Bible. Les résultats de ce ministère étaient visibles dans sa vie. Moi, je donnais avec plaisir un cours à l’Institut de langue chaque semestre ; par contre, le reste de mon temps était occupé par des tâches banales – impression de lettres, prise de rendez-vous, etc. Et me je suis demandé si je faisais une différence significative dans la vie de quelqu’un. C’est en voyant le devoir de Rami que j’ai compris qu’il y a des choses auxquelles il vaut la peine de s’accrocher. Des choses dans lesquelles il vaut la peine d’investir. Chaque étudiant de mon cours est une vie que je peux influencer. Il peut s’agir de quelque chose d’apparemment aussi insignifiant qu’une présentation de cinq minutes au culte du matin. Il se peut-même que je n’en voie la portée qu’au paradis. Par conséquent, ne vous lassez jamais de parler de Jésus de quelque manière que ce soit, en quelque lieu que ce soit, parce que quelqu’un, quelque part, écoute. Et parce que ça, ça en vaut la peine.

Aimeriez-vous avoir un impact positif sur la vie de vos semblables ? Si c’est le cas, envisagez de faire du bénévolat par le biais de Adventist Volunteer Service, lequel facilite le service bénévole des membres de l’Église dans le monde entier. Les bénévoles âgés de 18 à 80 ans peuvent être pasteurs, enseignants, professionnels de la santé, techniciens en informatique, travailleurs humanitaires dans les orphelinats, agriculteurs, etc. Pour en savoir plus, visitez le site AdventistVolunteers.org.

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ALBANIE

Une mission transformatrice

L Ricky Oliveras, Siège de Mission adventiste

orsque Dieu a appelé Delmar, Nati, sa femme, et Clara, leur petite de trois ans, à servir en Albanie, la famille missionnaire a fait ses bagages et s’est préparée à une nouvelle aventure ! « Nous sommes tous deux du Brésil, dit Nati. Je pense que Dieu a mis dans notre cœur le désir de servir ailleurs. […] De servir dans un endroit différent où nous ne serions pas dans la ouate, dans un endroit qui mettrait au défi nos deux ministères. » Delmar et Nati ont vite appris que les défis à relever pour partager l’Évangile dans ce pays de la fenêtre 10/40 ne manqueraient pas. Pendant des années, l’Albanie a été un territoire communiste, interdisant la religion et

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se proclamant le premier et seul État athée du monde. Bien que le communisme se soit effondré en 1990, aujourd’hui encore, la religion ne semble pas être une priorité pour la plupart des gens. Delmar, Nati et Clara ont été affectés à la première église adventiste construite au pays en 1994, dans la ville de Korce. Leur première année s’avère particulièrement difficile. Malgré leurs efforts, pas une seule âme ne s’engage par le baptême. Pire encore, personne ne s’intéresse à l’étude de la Bible. « C’était franchement décourageant, raconte Delmar. Rien d’important ne se passait au sein de l’église – rien ne bougeait ! Comme on associe les grandes choses aux gros chiffres, […] je faisais de mon mieux […] pour faire quelque chose de grand ou d’important selon ma compréhension. » Au plus fort de sa frustration, Delmar reçoit un appel à être pasteur d’une grande église au Brésil. L’offre semble arriver juste au bon moment. « Nati, je viens de recevoir un appel pour le Brésil. Et je me dis que de toutes façons, nous ne faisons rien ici. Pourquoi ne pas tout simplement s’en aller ? » « Penses-tu vraiment que nous avons fait tout ce que nous pouvions en Albanie ? lui répond-elle. Penses-tu vraiment qu’il est temps de partir ? Personnellement, j’estime que nous devons rester. Le Seigneur a préparé quelque chose pour nous ici. Il veut peut-être nous enseigner quelque chose et nous utiliser encore. » Delmar et Nati décident donc de décliner l’appel. Dans une prière fervente, ils demandent à Dieu de leur montrer ce qu’ils peuvent faire dans cette partie du monde difficile. Peu après, ils remarquent que leur quartier foisonne d’enfants. C’est peut-être un bon point de départ ! Le couple décide de préparer un endroit pour jouer au volley-ball et invite ensuite les enfants à y jouer. « Ça s’est fait tout seul ! explique Delmar. Les enfants ont commencé à venir deux fois par semaine. En quelques semaines, ils savaient que j’étais pasteur, ils connaissaient Nati et


connaissaient très bien Clara. Et ils ont commencé à venir à l’église. À notre grande joie, l’église s’est rapidement remplie ! » Angela, l’une des membres d’église, amène son ami Fatjon à l’église avec elle tous les deux ou trois mois. Bientôt, Fatjon et Delmar se lient d’amitié. Ils commencent à parler de Dieu et à étudier la Bible ensemble, si bien que Delmar invite Fatjon à se joindre au groupe. « Il était très enthousiaste, très engagé envers nous, se souvient Delmar. Il m’a dit : “Je veux aider ces enfants, je veux servir cette collectivité.” » En l’espace de quelques semaines seulement, Fatjon aide Delmar et Nati avec les enfants, lesquels le trouvent vraiment cool. « Toutes ces activités nous ont réunis ! J’ai eu le privilège de baptiser Fatjon – mon premier baptême en Albanie, dit Delmar. Vous pouvez imaginer ma joie en voyant le Seigneur répondre à nos prières ! » Ainsi, l’amour de Jésus a touché le cœur de Fatjon – un amour qu’il partage maintenant avec ses semblables. « Quand on suit la méthode du Christ, ça se remarque, observe Fatjon. Je prie pour que le cœur des habitants de la collectivité se réchauffe et pour qu’ils suivent Jésus. » Les membres de l’église de Korce sont désormais en contact avec leur collectivité par le biais d’un centre urbain d’influence de Mission mondiale. Nati y donne des cours de musique, et d’autres donnent des cours de langue. On y trouve même un club de santé ! Tous ces efforts ont amené de nouveaux visages à l’église le sabbat matin. « Quand on essaie quelque chose de nouveau et que ça marche, ça fait naître l’espoir, dit Nati. Ça nous a motivés à essayer différentes choses. » À Korce, ça bouge – et pas seulement à l’église. « Quand nous avons été appelés à venir ici en tant que missionnaires, je pensais que j’étais prêt à changer le monde, reconnaît Delmar. Mais il m’a fallu peut-être un an pour me rendre compte qu’avant que je fasse quoi que ce soit, le Seigneur 4

essayait d’abord de me transformer. » Ami lecteur, priez pour ce ministère alors qu’il continue de se développer et de s’intégrer dans la collectivité. Et priez pour les familles missionnaires de première ligne telles que celle de Delmar, Nati et Clara. Merci de votre soutien à la mission de l’Église adventiste !

La fenêtre 10/40 en bref • Elle s’étend de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient et à l’Asie. • C’est là qu’habitent les deux tiers de la population mondiale. • On y retrouve la plupart des grandes religions du monde. • Elle comporte les plus grandes villes du monde, et aussi les plus pauvres.

• Elle compte plus de 5 800 groupes de personnes non touchées parmi environ 3 milliards de personnes.

Veuillez prier pour les missionnaires et les soutenir par vos offrandes missionnaires lors de l’École du sabbat, et en ligne sur le site adventistmission.org/donate. Veuillez aussi prier pour nos pionniers de Mission mondiale et pour les centres urbains d’influence. Vous pouvez les soutenir par vos dons sur le site Global-Mission.org/giving.

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Les missionnaires Delmar, Nati, et Clara

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Des jeunes jouent au volley-ball sur le terrain que Delmar et Nati ont aménagé.

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Nati donne des cours de violon au Centre urbain d’influence qu’elle et Delmar ont lancé.

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Angela et son ami Fatjon.

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Delmar étudie la Bible avec Fatjon.

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17 500 fois plus C’est l’heure du quiz !

Voyez si vous pouvez répondre aux trois questions suivantes : 1. Quel était le nom de la ville que Dieu appelait « la grande ville » ? 2. À combien se chiffrait la population de cette ville ? 3. Combien d’habitants compte la plus grande ville du monde aujourd’hui ? (Note : Il y a des indices dans le graphique à droite et dans la carte de prière en page 16 et 17. Les réponses à ces questions se trouvent au bas de la page.)

Maintenant que vous avez passé ce quiz, vous avez sans doute déjà fait le calcul mental et ruminez le fait que la plus grande ville du monde en 2020 est 337 fois plus grande que Ninive aux jours de Jonas. Tokyoa est une ville tellement grande que rien que l’année dernière, sa population a augmenté de 148 783 habitantsb – ce qui équivaut à transporter toute la ville de Ninive, et une partie de ses villes voisines, à la capitale du Japon ! Lors de la rédaction de cet article, 585 villes dans le monde comptaient chacune un million d’habitants ou pluscd. Repérez-les sur la carte de prière en page 16 et 17. Ensemble, ces villes équivalent en taille à 17 500 Ninivee ! Bien entendu, une seule Ninive a capté l’attention de Dieu. Jonas 4.11 nous dit que Dieu s’affligeait au sujet de Ninivef, ou était en peine pour elleg, ou avait pitié d’elleh. Ayant cette ville à cœur, qu’a-t-il fait ? Il a parlé à un prophète et lui a ordonné d’agir. Aujourd’hui, Dieu a-t-il autant à cœur nos villes que Ninive ? Regardez, à droite, quelques-uns des appels à l’action qu’il nous a transmis par Ellen White, sa messagère, il n’y a pas si longtemps que ça. Dieu a appelé Jonas à atteindre la grande ville de Ninive. Nous savons tous comment le prophète a répondu. Aujourd’hui, cet appel est aussi le nôtre – 17 500 fois plus.

Karen Suvankham, spécialiste des communications des Centres de Mission globale et de l’initiative « Opération métropoles »

Téléchargez les fichiers des posters de ces citations et la carte de prière à partir du site MissionToTheCities.org/resources !

Réponses :

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1. Ninive

2. 120 000

3. 40 400 000

a. Il existe de nombreuses façons de classer les villes par taille. Alors que Guangzhou est considérée par Brinkhoff (voir ci-dessous) comme étant la plus grande agglomération du monde, la plupart des sources considèrent plutôt Tokyo comme la plus grande ville ou la plus grande zone métropolitaine. b. De plus en plus de monde : d’un bout à l’autre du Japon, les gens continuent de s’établir à Tokyo (25 février 2020), Nippon.com, consulté le 16 juillet 2020, https://www.nippon.com/en/japan-data/h00643/capital-gains-people-acrossjapan-keep-moving-to-tokyo.html. c. T. Brinkhoff, 10 février 2020, Major Agglomerations of the World, consulté le 16 juillet 2020, https://www.citypopulation.de/en/world/agglomerations/. d. De nos jours, de nombreuses villes se sont développées bien au-delà de leurs limites initiales, et les chiffres de population tels que ceux rapportés par Brinkhoff incluent souvent l'ensemble de la zone métropolitaine, y compris les petites villes environnantes. e. Le total des 585 populations des agglomérations recensées par Brinkhoff s'élève à 2 100 015 000 habitants. En divisant ce chiffre par la population de Ninive (120 000 habitants), on obtient 17 500. f. BBA. e. JER. g. LSG.


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D E

P R I È R E

PRIEZ D’UN BOUT À L’AUTRE DU MONDE !

À l’échelle mondiale, on compte 580+ villes comptant 1 million ou plus d’habitants. Nous en avons fait ici un plan semblable à une carte de métro. Les « lignes de métro » de différentes couleurs représentent les différentes régions de l'Église mondiale. Sur chaque ligne, les arrêts, ou points, sont les villes de 1 million ou plus d’habitants de chaque région. Veuillez prier pour une ville chaque jour et cochez-les au fur et à mesure !

Villes de 1 000 000+

RÉGIONS DE L’ÉGLISE ADVENTISTE

Villes de 10 000 000+

ECD Division Afrique centre-est

Villes de 20 000 000+

ESD Division eurasienne

LÉGENDE

Villes de 30 000 000+ Villes de 40 000 000+

CHUM Union des missions chinoises EUD Division intereuropéenne

À l’extérieur de la fenêtre 10/40

IAD

À l’intérieur de la fenêtre 10/40

IF

Villes-cibles de la prière

Division interaméricaine

Champ d’Israël

MENA Union des missions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord

NAD Division nord-américaine NSD Division Asie-Pacifique Nord SAD Division sud-américaine SID

Division Afrique australe/Océan indien

SPD Division Pacifique Sud SSD Division Asie-Pacifique Sud SUD

Division Asie du Sud

TED

Division transeuropéenne

WAD Division Afrique centre-ouest

MissionToTheCities.org Scannez ici pour découvrir des façons de prier pour les villes !

AdventistMission.org

Pourquoi ne pas partager votre histoire, celle de votre église ou de votre école sur la prière en faveur des villes ? Envoyez-nous une photo de vous et de votre carte complétée ! Contactez-nous à l'adresse suivante : missiontothecities@adventistmission.org Cette carte est basée sur des données compilées par Thomas Brinkhoff (citypopulation.de) et d'autres sources. La liste de Brinkhoff se focalise sur les agglomérations, de sorte que les villes plus petites en périphérie des grandes villes sont absorbées dans la population totale des villes plus grandes, même dans les cas où la ville plus petite compte une population de plus de 1 million d'habitants. Pour cette raison, les données de Brinkhoff pour les 117 agglomérations de la CHUM représentent plus de 300 villes de 1 million d'habitants ou plus dans ce champ. (Thomas Brinkhoff : Major Agglomerations of the World, https://www.citypopulation.de/world/Agglomerations.html. Consulté en septembre 2019)

An ve rse

C A R T E


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UNION DES MISSIONS DU MOYEN-ORIENT ET DE L’AFRIQUE DU NORD

Mission globale a pour objectif d’atteindre pour Jésus ceux qui ne l’ont pas encore été. C’est ce que nous faisons de différentes façons, notamment par le ministère des pionniers de Mission globale, les centres urbains d’influence, les « étudiants vaudois » et les faiseurs de tentes. L’histoire suivante a été écrite par la femme d’un faiseur de tentes alors qu’il travaillait dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Pour les protéger, et pour protéger les adventistes œuvrant dans cette région, aucun nom n’est mentionné.

Un faiseur de tentes sous la loupe

M

on mari est un « faiseur de tentes ». Et moi, j’aime bien observer comment Dieu l’utilise à cette fin. Je crois que tout comme mon mari, je vis pour Dieu. Mais je ne suis pas le genre de prof à suivre patiemment ses étudiants, toujours en recherche de points communs pour mieux se comprendre, et toute la journée, jour après jour, en train de cultiver les relations avec les collègues dans un environnement multiculturel. C’est mon mari, pas moi, qui a fait le premier cette déclaration surprenante : « Je veux être un faiseur de tentes ! » Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord où nous nous sommes sentis appelés à servir, je n’ai pas eu à rédiger un CV ou à chercher des emplois de prof sur Internet. Mais j’ai prié à fond alors que mon mari écrivait une lettre de motivation pour ses candidatures. Dans cette lettre, il expliquait qu’en tant que créationniste, il désirait être libre d’enseigner la création – le dessein intelligent – dans ses cours. Je savais fort bien que cette démarche limiterait considérablement ses possibilités. Pendant des semaines, il n’a reçu aucun retour. J’en étais au point de me demander si c’était vraiment la volonté de Dieu que nous soyons ici. Nous avons prié de plus belle pour que Dieu nous révèle son plan. Et alors, il nous a ouvert deux portes dans le même pays. L’une d’elles proposait un poste

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alléchant dans une école : le salaire, généreux, avait de quoi nous impressionner ! Il nous permettrait de voyager, d’économiser, et de vivre avec un seul revenu. Malheureusement, les contraintes étaient déconcertantes : mon mari aurait l’obligation d’enseigner l’évolution comme un fait scientifique. L’autre porte, c’était une école qui semblait parfaitement à l’aise – satisfaite même – de sa demande d’enseigner la création plutôt que l’évolution. On lui donnerait la liberté de présenter Dieu en tant que Créateur de notre monde ! Malgré un salaire nettement inférieur – on ne lui offrait que le tiers de l’autre – mon mari a pris rapidement sa décision. Aujourd’hui, Il enseigne le dessein intelligent dans ses cours de sciences et en est très heureux. Pas plus tard qu’hier, Dieu m’a donné une autre occasion d’observer mon mari dans son élément. Comme notre voiture avait un problème, j’ai dû attendre presque toute la journée à l’établissement où il enseigne. Et j’ai découvert pourquoi il avait tant aspiré à devenir un faiseur de tentes : il voulait, à travers sa profession, partager l’espoir et l’encouragement. Voyez un peu la scène : après un long week-end, les élèves rentrent en classe avec des tas d’histoires à raconter. Il écoute chacun d’entre eux, s’impliquant à fond dans ce qui se passe dans leur vie. Puis, la réunion avec une mère et son enfant – énergique, mais dont les notes laissent à désirer


– permet à mon mari d’évoquer les difficultés que lui-même avait éprouvées lors de sa septième année. À la fin de la réunion, il regarde l’enfant découragé droit dans les yeux et lui garantit que Dieu peut l’aider à canaliser son énergie débordante de façon positive. Quelques minutes plus tard, un étudiant stagiaire entre dans la classe. Il expose à mon mari les défis auxquels il est confronté, puis ce dernier l’encourage en lui disant que Dieu l’aidera. Au cours de la journée, mon mari bavarde avec un jeune collègue et lui rappelle que Dieu a concocté pour lui des projets spéciaux et prometteurs. Enfin, avant la fin de la journée, un autre collègue s’arrête pour lui demander conseil. Il repart avec l’assurance que quelqu’un prie pour lui. Et alors que mon mari bourre son sac à dos de piles de documents, j’aperçois des documents du programme de santé NEWSTART, lequel a été adapté selon les besoins d’un groupe d’étudiants agités de huitième année. Mais cette histoire de « faiseur de tentes » ne s’arrête pas à la porte de l’école ! Elle s’étend jusqu’au jardin biologique derrière notre maison, où épinards et autres légumes poussent à merveille. Nous donnons des sacs remplis de délicieux légumes verts à des voisins, à des jardiniers salariés, et à des collègues. En ces occasions, je les entends poser des questions sur la santé à mon mari. Et le vieil agriculteur, qui récolte son blé tout seul en bas de la route, est ravi de recevoir le coup de main et la compagnie du prof qui cultive des épinards. Être « faiseur de tentes » englobe tout ce que je vois se passer autour de moi. Le prof de guitare arabe qui doit subir des traitements de dialyse a besoin d’encouragement. Mon mari lui donne des trucs pour lutter contre son diabète. À la maison que nous louons, nous encourageons le gardien à effectuer les corvées autour de la propriété un autre jour que le sabbat – ce jour de repos merveilleux. Et le commissionnaire qui nous annonce que notre voiture réparée sera prête tard vendredi soir retourne chez le mécano et lui explique pourquoi nous n’irons pas la chercher pendant les heures du sabbat. Finalement, la voiture est prête le vendredi après-midi. Le commissionnaire nous demande alors si nous pourrions lui rendre visite et lui expliquer en quoi consiste exactement le sabbat ! Bien entendu, il m’est impossible de voir toutes les façons dont Dieu utilise mon mari – et en particulier ce que Dieu fait de plus important dans le cœur des gens. Mais ce que je peux voir me rappelle que par le Saint-Esprit, le témoignage de mon « faiseur de tentes » peut être constant, déterminé, authentique. Je ne suis pas une faiseuse de tentes, soit ! Mais ma vie a été profondément enrichie lorsque j’en ai observé un !

Les faiseurs de tentes

Dans les pays fermés – ceux qui ont fermé leurs frontières aux Églises organisées et aux missionnaires traditionnels – notre Église est confrontée à d’énormes défis en matière d’évangélisation. Mais un faiseur de tentes peut contourner ces obstacles ! L’initiative « Emploi total des faiseurs de tentes » est un programme de Mission globale. Un faiseur de tentes, c’est un professionnel adventiste qui choisit de suivre l’exemple de l’apôtre Paul. Paul a soutenu son ministère par son métier de faiseur de tentes. Alors qu’il parlait avec ses clients, il cherchait une occasion d’être à leur écoute, de répondre à un besoin, et de partager la bonne nouvelle de l’Évangile. À l’exemple de Paul, les faiseurs de tentes se mêlent aux gens en milieu de travail tout en faisant une évangélisation personnelle. Ils forgent des relations durables qui leur permettent de toucher les cœurs pour Christ, de façons dont ils n’auraient jamais pu le faire s’ils avaient travaillé à titre d’ouvriers officiels de l’Église. Vos dons à Mission globale contribuent à encourager et à équiper les faiseurs de tentes en leur fournissant un encadrement, une formation et un soutien spirituel indispensables. Les faiseurs de tentes font bouger les choses pour Jésus ! Mais ils ont besoin de votre aide. Soutenez, dès aujourd’hui, leur ministère par vos prières et vos dons !

Différents moyens de donner En ligne Consultez le site Global-Mission.org/giving pour faire rapidement un don en toute sécurité. Par téléphone 800-648-5824 Par courrier Aux États-Unis : Global Mission General Conference 12501 Old Columbia Pike Silver Spring, MD 20904-6601 Au Canada : Global Mission SDA Church in Canada 1148 King Street East Oshawa, ON L1H 1H8

Dieu vous appelle-t-il à être un faiseur de tentes ?

Nous avons besoin de centaines de professionnels adventistes de toute profession. Pour en découvrir davantage, visitez le site TotalEmployment.org.

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BRÉSIL

L’école à Brusque

Les voies mystérieuses de Dieu

A

u Brésil, l’un des premiers convertis à l’adventisme a accepté la vérité du sabbat grâce aux actions d’un criminel et d’un ivrogne. L’histoire commence en Europe. Alors qu’il étudie la Bible dans sa jeunesse, le luthérien germanophone Guilherme Belz découvre que Dieu n’a sanctifié que le septième jour. Cette découverte le surprend, car c’est le dimanche que sa famille observe ! Guilherme en parle à sa mère, laquelle décide de l’emmener chez un pasteur luthérien. Mais la réponse du pasteur disant que Christ a changé le jour de repos n’est pas très convaincante1. Guilherme met donc le sujet de côté. Des années plus tard, dans un pays lointain, il se retrouve à nouveau devant l’enseignement biblique du jour du sabbat2. À la fin du 19e siècle, Guilherme émigre de Poméranie (une région chevauchant l’Allemagne et la Pologne actuelles) vers le Brésil. Il s’installe dans la colonie allemande appelée aujourd’hui Gaspar Alto, près de Brusque3, et épouse Johanna, avec laquelle il aura six enfants4. C’est là que se déroule l’histoire étonnante de sa conversion. Vers 1878, un homme nommé Borchardt commet un crime. Il s’enfuit de Brusque et commence à travailler sur un navire qui fait la navette entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Au cours de ses voyages, Borchardt rencontre des missionnaires adventistes qui lui demandent une adresse pour lui expédier des imprimés5. Il leur donne l’adresse de Carlos Dreefke, son beau-père, lequel habite à Brusque6.

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En 1880, un colis contenant 10 exemplaires de la revue Stimme der Wahrheit (Messager de la vérité), adressé à Carlos Dreefke, arrive au magasin d’alimentation de Davi Hort, « le bureau de poste » du coin7. Au début, Carlos n’en veut pas car il croit qu’il y a des frais à payer. David l’encourage tout de même à l’ouvrir pour voir de quoi il s’agit. Le paquet contient des revues ! Carlos les distribue à neuf personnes qui s’intéressent au sujet abordé. Par la suite, il leur donne chaque nouveau numéro qui arrive. Mais bientôt, il se lasse et souhaite ne plus recevoir ces colis. Un professeur du nom de Chikiwidowsky se charge alors des revues et des frais éventuels. Plus tard, il confie cette responsabilité à Dressler, un ivrogne de la région. Cet homme, en quête d’argent pour s’acheter des boissons alcoolisées, veut recevoir davantage d’imprimés8. Il en vend une partie à des commerçants, lesquels se servent de ce papier pour emballer leurs marchandises. C’est ainsi que les publications adventistes parviennent à Guilherme Belz. Un jour, après avoir fait ses courses à Brusque, Guilherme remarque que les papiers d’emballage ont des articles en allemand. Intrigué, il les lit et réfléchit à leur contenu pendant plusieurs semaines. Au bout d’un certain temps, il tombe sur le livre Gedanken über das Buch Daniel – une traduction allemande du livre d’Uriah Smith Thoughts on Daniel, qui traite du même sujet que celui du papier d’emballage. Le titre d’un chapitre attire particulièrement l’attention de Guilherme : « La papauté change le jour de repos ». Comparant le contenu de ce livre avec la Bible, il en conclut que l’observation du dimanche est une tradition purement humaine, et que le septième jour est le sabbat de Dieu9. Le samedi suivant cette prise de conscience, Guilherme, qui ne se sent pas à l’aise d’aller travailler ce jour-là, n’arrive pas à prendre son petit-déjeuner. Lorsque Johanna lui demande ce qui ne va pas, Guilherme lui parle du sabbat. Il décide de ne pas aller travailler et invite sa femme et ses jeunes enfants à se joindre à lui pour honorer Dieu. Bien qu’ils n’acceptent pas immédiatement le sabbat parce qu’ils ne le comprennent pas, ils l’observent pour la première fois peu après, vers 1890. Les enfants plus âgés et mariés de Guilherme et Johanna se montrent réticents. « Emília, l’aînée, n’a jamais accepté » le message adventiste. Cependant, la communauté adventiste rapporte que les membres de la famille Belz sont les premiers observateurs du sabbat au Brésil – avant même l’arrivée de missionnaires adventistes10 ! Les voisins de la famille Belz commencent à observer, eux aussi, le sabbat, grâce au témoignage de celle-ci11. Vers 1894, ces observateurs du sabbat


sont découverts par Albert Bachmeyer, un colporteur évangélique. Albert fait part de sa découverte au missionnaire W. H. Thurston, récemment arrivé à Rio de Janeiro. W. H. Thurston contacte Frank Westphal, premier pasteur consacré désigné pour travailler en Amérique du Sud, lequel se trouve en Argentine à ce moment-là. Frank Westphal arrive à Brusque le 30 mai 1895 et baptise les convertis. C’est ainsi que la première église adventiste au Brésil voit le jour12. Dieu a eu sa façon bien à lui de conduire un chercheur à la vérité ! Par le biais d’instruments et de moyens inhabituels, il a fait en sorte que l’Évangile parvienne à ceux qui aspiraient à recevoir davantage de lumière.

Cet article a été rédigé pour la nouvelle encyclopédie en ligne Encyclopedia of Seventh-day Adventists (ESDA) par le Centre brésilien White – UNASP, une équipe d’enseignants et d’étudiants du Centre de recherche brésilien Ellen G. White de l’Université adventiste du Brésil, sous la supervision des docteurs Adolfo Semo Suárez, Renato Stencel, et Carlos Flávio Teixeira.

1 Michelson Borges, A chegado Adventismo ao Brasil, Tatuí, SP, Cas Publicador Brasileira, 2000, 59. 2 Henry Francisco Westphal, Pionero em Sudamérica, Libertador San Martín, ER, Université adventiste de la Plata, 1997, p. 23. 3 Michelson Borges, « O pioneiro do Brasil », Revista Adventista, 2005 novembre, p. 9.

Une toute nouvelle encyclopédie en ligne Encyclopedia of Seventh-day Adventists (ESDA) est maintenant disponible sur encyclopedia.adventist. org. Lancée le 1er juillet dernier par la Conférence générale, l’ESDA contient plus de 2 200 articles sur l’histoire, la structure, la culture, la théologie et d’autres aspects de l’Église adventiste dans le monde. On y trouve plus de 4 000 photographies et autres documents d’importance historique. Des centaines de nouveaux articles et photographies seront ajoutés à l’encyclopédie dans les semaines, mois et années à venir. L’ESDA s’appuie sur l’expertise de centaines d’auteurs et d’éditeurs du monde entier, issus de nombreuses cultures et ethnies. C’est là un outil formidable, non seulement pour ceux qui cherchent à en savoir davantage sur l’Église adventiste, mais aussi pour ceux qui veulent témoigner auprès de leurs semblables. L’histoire ci-dessus se base sur un article plus long de l’encyclopédie.

4 Borges, A chegada do Adventismo ao Brasil, p. 59-61. 5 Germano Streithorst, « O início de nossa Obra », Revista Adventista, mars 1958, p. 29, 30 ; E. H. Meyers, « Uma Recapitulação dos Começos na América do Sul », Revista Mensal, octobre 1928, p. 4, 5. 6 Meyers, « Uma Recapitulação dos Começos na América do Sul », p. 4, 5 ; Floyd Greenleaf, Terra de Esperança: O Crescimento da Igreja Adventista na América do Sul, Tatuí, SP, Casa Publicadora Brasileira, 2011, p. 25. 7 Meyers, « Uma Recapitulação dos Começos na América do Sul », p. 4, 5. 8 Ibid. 9 L. H. Olson, « Progressos da Obra na América do Sul », Revista Adventista, septembre 1956, p. 3, 4 ; G. Streithorst, « Santa Catharina », Revista Adventista, décembre 1924, p. 10 ; Greenleaf, Terra de Esperança, 25 ; Borges, A chegada do Adventismo ao Brasil, p. 59-61. 10 Borges, A chegada do Adventismo ao Brasil, p. 59-61 ; Henry Francisco Westphal, Pionero em Sudamérica, Libertador San Martín, ER, Université adventiste de la Plata, 1997, p. 23. 11 Isolina A. Waldvogel, História de nossa Igreja, Tatuí, SP, Casa Publicadora Brasileira, 1965, p. 308. 12 Meyers, « Uma Recapitulação dos Começos na América do Sul », p. 4, 5 ; Rubens S. Lessa, « Nossa Trajetória », Revista Adventista, août 2009, p. 23.

Plus de 2 200 articles et 4 000 photographies présentant des missionnaires, des évangélistes, des institutions, des événements et des croyances adventistes.

encyclopedia.adventist.org 23


É TAT S - U N I S

Prions pour nos villes !

S Charlyn Marsh a enseigné et fait du bénévolat à l’école Hillside Christian School pendant 30 ans.

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aviez-vous qu’il existe dans le monde 580 villes comptant une population de plus de 1 million d’habitants ? Que dans 45 de ces villes, il y a moins de 10 adventistes ? Que 43 de ces villes n’ont aucune congrégation adventiste ? Il est clair qu’il y a un travail colossal à faire… C’est pourquoi les élèves de l’école Hillside Christian School de Wausau, au Wisconsin, font leur part. Chaque matin, ils prient pour une ville spécifique de la Division nord-américaine comptant 1 million d’habitants ou plus. Tout a commencé lorsque Paula Sachse, une membre de l’église adventiste Shepherd’s House, a parlé à Charlyn Marsh – une enseignante à l’école Hillside Christian School – du programme « La carte de prière d’“Opération métropoles” ». En découvrant ce programme lors d’un camp-meeting au Wisconsin, Paula a été emballée ! Et elle s’est empressée d’expliquer à Charlyn que ce programme fait partie de l’initiative « Atteindre le monde » de la Conférence générale. « Charlyn, ça t’intéresserait de faire participer tes élèves à ce programme ? » « Bien sûr que oui ! » Paula se présente donc à l’école et explique le programme aux élèves. « L’essentiel du programme, c’est une carte qui ressemble à un plan de métro. Sur cette carte, chaque ligne représente une division de l’Église. Les stations sur chaque ligne sont les villes appartenant à cette division et comptant une population de plus de 1 million d’habitants. Votre rôle est simple : il s’agit de prier pour les villes sur la carte. » Paula remet à chaque élève une carte. En la voyant, ils débordent d’enthousiasme. « Cette carte a l’air vraiment cool. Qu’est-ce que c’est ? » « Ouah, il y a autant de grandes villes que ça dans le monde ?! » « Ça plairait à mes parents de voir ça. » « Est-ce qu’on peut avoir des cartes supplémentaires pour nos familles ? » Au début de l’année, les élèves et l’enseignante discutent pour décider par quelle ligne commencer. Ils votent de commencer à prier pour les villes situées sur la ligne de la Division nord-américaine (NAD).

Pour plus d’informations sur l’école Hillside, visitez le site wausauwi.adventistschoolconnect.org. Pour plus d’informations sur la carte de prière d’Opération métropoles, visitez le site MissionToTheCities.org/resources.

« Nous avons presque fini avec la ligne de la Division nord-américaine, dit plus tard Carson Sajdak, un élève de 7e année. Je suis impatient de commencer une nouvelle ligne. » La carte suscite beaucoup d’enthousiasme et de curiosité. Chaque matin, à l’heure de la prière, les élèves la sortent de leur bureau avec empressement. Et on peut les entendre dire : « Je me demande pour quelle ville nous allons prier aujourd’hui. » « Melbourne est la prochaine station sur la ligne, lance un étudiant. Mais cette ville n’appartient pas à la NAD. C’est en Australie. Tout le monde sait ça ! » « Alors, il doit y avoir une autre ville du nom de Melbourne. Voyons un peu où se trouve cette ville », répond Charlyn. Elle amène les élèves à discuter de l’emplacement de la ville et de ce qu’ils savent d’elle. Les élèves se renseignent ensuite pour savoir à quelle distance Melbourne se trouve de Wausau et pour mieux la connaître. « C’est un excellent point pour lancer la discussion », dit Mme Charlyn. « En Amérique du Nord, il y a beaucoup de grandes villes dont je n’avais jamais entendu parler », dit Carlos Torres, 7e année. Les questions au dos de la carte aident les élèves à focaliser leurs prières sur les autres et enrichissent le moment de prière en classe. Au lieu d’y aller d’une variante de « Bénis les gens d’Indianapolis », chaque élève prie pour un aspect différent de la ville pour ce jour. Par exemple, un élève prie spécifiquement pour les dirigeants de cette ville ; un autre, pour les missionnaires qui y travaillent ; un autre, pour les familles et les mariages ; un autre, pour la santé des habitants ; un autre, pour l’éducation ; un autre, pour les sansabris ; un autre, pour que tous les habitants de la ville apprennent à connaître Jésus. « C’est super de prier pour quelque chose de spécifique », lance Ayden Martinez-Sanchez, 4e année. « J’aime bien le fait que nous priions tous pour des choses différentes, mais pour le même endroit », déclare Emy Ruehl, 7e année. Ce ministère de prière aide les élèves de l’école Hillside à regarder au-delà de leur petit monde. Pour un élève du primaire dans une petite ville à majorité chrétienne, il peut être assez troublant


Photos : Jamie Fisher

d’apprendre que des milliards de personnes dans le monde ne connaissent pas encore Jésus. « Je n’aurais jamais pensé qu’autant de gens n’avaient jamais entendu parler de Jésus », dit à son tour Riley Fisher, 2e année. En priant pour les sans-abris, les mariages et les familles de la ville, les élèves sentent combien ils sont bénis d’avoir un foyer et une famille. « Je suis reconnaissante pour mes parents et pour tout ce qu’ils font pour moi », dit Grace Hixon, 7e année. L’école Hillside Christian School est une école à classe unique desservant Wausau, au Wisconsin, depuis près de 70 ans. Sa mission consiste à former des dirigeants qui marcheront avec Jésus pendant l’éternité. La carte de prière « Opération métropoles » a aidé l’école Hillside à mettre en œuvre sa mission en formant les élèves à percevoir les besoins des autres, à développer une expérience de prière plus ciblée ainsi qu’une vie de prière plus profonde.

Adapté de Lake Union Herald. Avec permission.

Saviez-vous que vous pouvez trouver Mission 360° sur l’appli issuu ou sur issuu.com ?

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NICARAGUA

Le don de Lualinda

L Originaire du Panama, Jasiel Ordóñez a obtenu son diplôme d’infirmière à l’Université adventiste Southwestern, et a fait du bénévolat au Nicaragua en tant que missionnaire médicale.

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a première fois que je la vois, elle se promène dans le village sous le soleil brûlant du milieu de l’après-midi. Son corps s’incline fortement à droite pour équilibrer le fardeau qu’elle porte sur son côté gauche. Sa démarche reflète une détermination et une responsabilité qui lui donnent davantage l’air d’une adulte que d’une enfant. Pieds nus, elle tient un bambin sur sa hanche gauche et un carnet de vaccination dans sa main droite. Le petit garçon n’a pour tout vêtement qu’un petit T-shirt qui couvre à peine son ventre très gonflé et infesté de parasites. Cette petite Miskito, qui n’a pas l’air d’avoir plus de neuf ans, s’appelle Lualinda. Mais ce qui attire le plus mon attention, c’est son sourire. Alors qu’elle traverse le village à la hâte, elle se retourne souvent et me sourit. Je lui souris en retour et la rattrape. En m’approchant d’elle, je remarque que ses dents du bas sont criblées de taches et cariées – ce qui ne l’empêche pas de sourire. Je suis arrivée récemment pour faire du bénévolat à la Mission adventiste Tasba Raya, située dans la petite communauté miskito de Francia Sirpi, sur la côte atlantique nord du Nicaragua. Comme c’est la semaine des vaccinations, Lualinda se rend avec son petit frère à la clinique pour se faire vacciner. Nous nous dirigeons toutes deux vers la clinique, elle en tant que patiente, et moi en tant qu’infirmière. Lualinda ne parle pas l’espagnol. De mon côté, je connais très peu de mots en miskito. Mais ça ne

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l’empêche pas de me faire sentir la bienvenue. Alors que nous marchons en silence l’une à côté de l’autre, mon esprit s’arrête sur Jean 6 – sur l’histoire du petit garçon avec les deux poissons et les cinq pains. Comme lui, Lualinda n’a pas grand-chose 2


à offrir. Mais tout comme lui, elle n’hésite pas à offrir ce qu’elle a : son sourire et son amitié. C’est exactement la raison pour laquelle Jésus a dit que pour entrer dans le royaume des cieux, nous devons tous être comme des petits enfants : purs dans nos motifs, toujours prêts à pardonner, et n’hésitant jamais à donner. La vie de Lualinda est difficile, tout comme celle des autres enfants qui fréquentent l’école adventiste Tasba Raya. La plupart d’entre eux ont du mal à se procurer des chaussures, des vêtements, des soins de santé appropriés, une alimentation équilibrée, et des fournitures scolaires. En observant Lualinda, j’apprends que ce qui compte, ce n’est pas la somme de ce qu’on a, mais ce qu’on choisit d’en faire. Qu’il s’agisse de temps, de ressources, ou de talents, nous avons tous quelque chose à offrir aux autres. Aucune contribution au bien-être de nos semblables n’est trop petite ou insignifiante. Ne l’oublions jamais : même deux poissons et cinq pains peuvent faire beaucoup de chemin lorsque mis entre les mains du Maître.

Le bénévolat vous intéresse ? Alors visitez le site AdventistVolunteers.org.

Pour regarder des vidéos sur les missionnaires de Adventist Volunteers Service, consultez le site m360.tv/avs.

1. Lualinda, à droite, avec son frère et sa sœur, à l’école. 2. Lualinda et son petit frère, chez eux. 3. La Mission adventiste Tasba Raya. 4. Suivi néonatal. 3 4

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PAY S V O I L É Avez-vous déjà consulté l’appli issuu ? Retrouvez les anciens numéros de la revue Mission 360°.

UNE TRADUCTION PAYANTE

L Duane McKey est le président de la Radio adventiste mondiale.

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ily a grandi dans un pays qui continue d’être, dans ses propres termes, « un sombre théâtre d’idolâtrie ». Dans ce pays, le christianisme est, au mieux, à peine toléré ; de nombreux chrétiens risquent la prison ou la mort. Née au sein d’une famille non chrétienne, Lily n’a que cinq ans lorsque ses deux parents décèdent. Ses quatre frères et sœurs et elle sont alors élevés en tant qu’orphelins. Au cours de l’adolescence, Lily rencontre Norbu, un homme de 27 ans son aîné, lequel lui paie ses études. Ensuite, ils se marient. Son mari vient d’un milieu chrétien. Attirée par la Bible, Lily veut à tout prix étudier ce saint livre. Elle supplie Norbu de la laisser suivre des études

bibliques. Malheureusement, il refuse, car selon lui, seuls les dirigeants de l’Église doivent lire la Bible. « Je n’ai rien répondu et lui ai obéi, raconte-t-elle. Mais mon âme ne pouvait se contenter d’aller à l’église le dimanche et de n’écouter que ses dirigeants. » Vingt ans s’écoulent. Lily a toujours l’impression de ne rien savoir de la Bible. Un jour, elle fait la connaissance de Kiba, une adventiste. Les deux femmes se lient rapidement d’amitié. Plus tard, Kiba lui présente Tim Saxton – le responsable de la Radio adventiste mondiale dans ce pays. Tim cherche justement quelqu’un pour traduire dans la langue locale les études bibliques de la Radio adventiste mondiale.


Et Lily accepte ce travail de traduction, en partie parce qu’elle a besoin d’argent pour payer les frais de scolarité de son fils. On lui envoie une Bible, ainsi qu’une série d’études bibliques à traduire. Son premier défi consiste à apprendre comment utiliser un clavier. Si elle parle cette langue, en revanche, la taper est bien différent ! Une semaine lui suffit pour maîtriser cet outil de travail. Et Lily se lance dans la traduction d’un premier sujet : « Les prophéties de Daniel ». Dès les premières lignes, un conflit intérieur éclate. Elle veut faire du bon travail, mais ce qu’elle lit dans la Bible contredit bon nombre de ses traditions religieuses ! Alors qu’elle poursuit sa lecture, elle est prise d’une forte fièvre. Là, allongée dans son lit, elle a l’impression que des esprits maléfiques lui chuchotent à l’oreille : « Si tu lis la Bible, tu vas mourir ! » Au lieu de les écouter, elle ouvre sa Bible pour trouver les mots qui les chasseront – afin qu’elle « ne périsse pas mais ait la vie éternelle » en Christ. Au cours de sa lecture, elle a la nette impression de recevoir un coup de poing dans le dos. Mais elle n’abandonne pas. Kiba prie avec ferveur à ses côtés et, quatre jours plus tard, la fièvre tombe. Comme Lily se sent toujours confuse par ce qu’elle découvre, la Radio adventiste mondiale lui propose de lui envoyer quelqu’un pour l’aider. Selma arrive peu après et commence à étudier la Bible avec elle. Les deux femmes restent debout jusqu’à une heure du matin. Ainsi, grâce à ce travail de traduction, Lily a obtenu les études bibliques qu’elle avait espérées toute sa vie. C’est une véritable transformation ! « Alors que je traduisais mot par mot, ligne par ligne, j’ai été convertie », explique-t-elle. Lily veut se faire baptiser, mais son mari, lui, n’est pas partant. Il boit jusque tard dans la nuit. Lily prie pendant des heures pour qu’il cesse de boire et vienne à la vérité. À cette époque, un vétérinaire adventiste du nom de Ken s’établit avec sa famille dans la région et demande à Lily si elle peut leur enseigner la langue locale. Comme Norbu respecte beaucoup Ken, Lily demande à ce dernier s’il accepterait de parler à son mari, de l’encourager à cesser de boire, et de l’exhorter à aller à l’église. Si Norbu refuse d’écouter Lily quand elle essaie de lui parler des choses spirituelles, en revanche, elle peut dire à Ken ce qui serait le plus profitable pour son mari d’entendre chaque semaine. Peu à peu, Norbu vient lui aussi à la vérité. Tous les membres de cette famille se mettent à étudier la Bible ensemble. En 2019, Lily, Norbu et leur fils sont baptisés dans un lieu isolé de ce pays fermé. Dès lors, Lily voit son mari changer du tout au tout. Il ne boit plus. Cela signifie tellement pour elle

Après avoir pris la décision de se faire baptiser, Lily a brûlé ce qui restait de son ancienne pratique spirituelle.

qu’ils aient été baptisés ensemble ! Elle dit : « Un seul bâton peut se casser facilement, mais comme nous sommes trois – trois bâtons – nous sommes forts. Personne ne peut nous casser. » Lily remercie du fond du cœur tous ceux qui soutiennent les projets de la Radio adventiste mondiale dans des pays comme le sien. L’œuvre de sa vie consiste maintenant à atteindre d’autres personnes dans ce pays voilé. « Pour ce qui est de Jérusalem, ma mission est terminée. Maintenant, je veux aller en Judée. Puis en Samarie. Je veux juste aller aussi loin que possible avec la vérité biblique que j’ai découverte – avec cette vérité qui a changé ma vie ! »

La Radio adventiste mondiale (AWR) est le ministère radiophonique international de l’Église adventiste. AWR a pour mission d’apporter l’Évangile aux populations les plus difficiles à atteindre dans le monde, dans leurs propres langues. Pour regarder des histoires extraordinaires comme celle de Lily, visitez la Radio adventiste mondiale sur le site awr.org/video. Merci de votre soutien envers AWR par le biais de vos offrandes missionnaires et de vos offrandes pour le budget mondial !

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CHYPRE

L’HOSPITALITÉ… JUSTE À TEMPS !

S Originaires de l’Argentine, Elias Orlando et sa femme, Melina Schimpf, servent en tant que missionnaires à Chypre.

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’il est quelque chose que j’ai appris dans la vie, c’est que Dieu s’occupe de nos affaires si nous nous occupons des siennes. Il nous soutient et nous ouvre des portes que nous n’aurions jamais imaginées ! Melina, ma femme, et moi devions nous rendre à Chypre, où nous servirions en tant que missionnaires bénévoles auprès d’une petite communauté adventiste de la ville de Larnaca. Voici comment les choses se sont passées. Alors que nous commençons notre périple, il nous manque quelques documents importants pour pouvoir entrer à Chypre. Heureusement, on nous a assuré que nous pourrions les récupérer dès notre arrivée à Londres. Mais nous sommes loin d’imaginer que ces documents prendraient quatre semaines pour arriver à Londres ! Dire que nous avions prévu ne rester là que sept jours ! Eh bien voilà, nous sommes bloqués à Londres avec 90 kg de bagages… Si vous êtes déjà allé dans cette ville, vous savez combien tout y coûte cher. Pour comble de malheur, nous ne connaissons personne dans la région. Il ne nous reste qu’une

Profitez de Mission 360° lors de vos déplacements grâce à l’appli issuu !

chose à faire : prier avec ferveur et attendre que Dieu nous révèle un plan. Et il en a un ! J’ai appris que lorsque je ne comprends pas ce qui m’arrive, je peux choisir de remettre ma vie entre les mains de Dieu. Avec le temps, il résoudra le mystère. Il me mettra en contact avec des gens qui me béniront et m’aidera à comprendre que son plan est la meilleure chose qui puisse m’arriver. Et c’est exactement ce qui se passe. Dans ce nuage d’incertitude, le Seigneur nous met sur le chemin de quelqu’un en particulier : Rocio. Nous la rencontrons le premier vendredi soir que nous passons à Londres, juste avant de prêcher dans une église locale. Cette femme qui ne nous connaît pas et ne connaît pas nos besoins nous invite à rester chez elle aussi longtemps qu’il le faudra. Je n’en reviens pas ! Pour nous, ce geste est comme un verre d’eau fraîche en plein milieu du désert ! Nous acceptons son offre avec gratitude. « Rocio, pourquoi avez-vous fait ça pour nous ? » Je n’oublierai jamais sa réponse. « Eh bien, j’ai toujours rêvé d’avoir une chambre pour recevoir les gens qui ont besoin d’aide, tout comme la femme sunamite dans la


Bible qui a hébergé le prophète Élisée. J’ai demandé à Dieu une chambre, et il m’en a donné une. Depuis, j’ai accueilli des tas de gens. Si vous saviez comme ça me rend heureuse ! Dieu m’a vraiment bénie. » Ce témoignage me captive à fond. Rocio m’apprend beaucoup sur l’hospitalité et l’abnégation. Lorsque nous nous installons dans la chambre de son appartement, nous nous rendons bien vite compte que nous ne dormons pas dans une chambre d’amis – mais dans la chambre même de notre hôtesse ! Elle a choisi de dormir avec sa fille pour que nous nous sentions mieux accueillis. Quelques semaines plus tard, nous arrivons enfin à Larnaca. Les dirigeants de l’église locale nous ont loué un appartement pour une semaine afin de nous donner le temps de chercher un logement à long terme. Mais dès le début de nos recherches, nous constatons que ça ne sera pas du gâteau. C’est le printemps, et Chypre foisonne de touristes. La plupart des logements que nous trouvons ne sont disponibles que pour une semaine et sont hors de prix. Alors qu’il ne nous reste qu’un jour avant de devoir déménager, nous passons, avec l’aide du pasteur, la plus grande partie de cette journée à chercher une maison, mais en vain. Confrontés de nouveau à l’incertitude, nous décidons de faire confiance à Dieu. Cet après-midi-là, nous recevons un appel inattendu : Ina, une membre de l’église adventiste de Londres, nous téléphone de son appartement en banlieue de Larnaca. Bien que nous ne la connaissions pas, elle nous demande de lui rendre visite. De prime abord, nous hésitons car nous n’avons pas un instant à perdre. Mais elle insiste tellement que finalement, nous acceptons. À notre arrivée, Ina nous manifeste un accueil des plus chaleureux. Après une brève conversation, elle nous invite à visiter l’appartement. Nous ne savons pas pourquoi, mais acceptons gracieusement. Au terme de la visite, elle nous dit : « Vous savez, je pars dans quelques heures pour mon domicile à Londres. Si vous voulez, vous pouvez rester ici aussi longtemps que nécessaire. La maison sera vide pendant plusieurs mois, et vous n’aurez rien à payer. » Ma femme et moi restons bouche bée. « C’est une blague ? » demande le pasteur. « Pas du tout », répond-elle en souriant. « Mais pourquoi une telle offre ? poursuit le pasteur. Sur le plan financier, ne serait-il pas préférable que vous louiez votre appartement ? » « Sans doute, répond Ina, mais Dieu est très bon pour moi, et je pense qu’aider la mission de Larnaca est le moins que je puisse faire pour lui. De plus, j’ai vu que tout ce que je donne à Dieu, il me le rend avec intérêt. »

Les paroles d’Ina me font penser à Rocio. Ces deux femmes ont le cœur généreux et voient, en retour, la main de Dieu agir dans leur vie. Nous restons dans l’appartement d’Ina pendant un mois, et c’est là une immense bénédiction. J’aimerais remercier publiquement Ina et Rocio pour leur esprit chrétien pratique, pour m’avoir montré comment donner sans rien attendre en retour. Nous pouvons avoir confiance en Dieu, car il pourvoit toujours ! Rocio, à gauche, avec Carolina, sa fille

Ina et Igor, son mari

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General Conference of Seventh-day Adventists 12501 Old Columbia Pike Silver Spring, MD 20904

Aidez-nous à atteindre les

pour cent

de la population qui attendent toujours de faire l’expérience de la bonne nouvelle de Jésus. Votre soutien financier continu par le biais des offrandes missionnaires aidera à changer des vies.

Pour vous assurer que l’œuvre missionnaire ne manque jamais de fonds, écrivez « World Mission Offering » sur votre enveloppe de dîme, ou consultez le site Giving-AdventistMission.org.


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