La Feuille Volante n°112 - 15 mai 2010

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F EU I L LE

V OLANTE

Bulletin de l’Aéro-Club de Genève - Association régionale genevoise de l’AéCS www.aeroclub-geneve.com

Vol en Suède

Numéro 112

15 mai 2010



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EDITORIAL

DO YOU SPEAK FRANÇAIS ? Do you speak English, level four, level five or level six? Ou parlez-vous français, niveau quatre, niveau cinq ou niveau six? Au cas où cela aurait échappé au lecteur attentif de la documentation aéronautique, il y a lieu de s'intéresser à ce qui précède. Voilà qu'un aviateur, actif depuis plus de quarante années en matière de radiotéléphonie aéronautique, devient suspect d'ignorance... pas totalement suspect, puisqu'il bénéficie de la mansuétude des autorités, lesquelles lui ont accordé le "level four" d'office, limité à trois ans, pour tenir compte des aptitudes démontrées au cours de toutes ces années lors des différents "checks" passés annuellement. Ce même suspect, de langue maternelle française, n'a pas reçu d'office le niveau six en français auquel il semble pourtant avoir droit. Il lui faudra passer un examen de connaissance de sa langue maternelle avec un " expert" et, bien sûr, s'acquitter de l'émolument administratif y afférent. Bien entendu, aussi longtemps qu'il n'aura pas passé, avec succès, cet examen, il se trouvera en infraction avec la législation si d'aventure il répondait en français au contrôleur aérien qui s'adresserait à lui dans cette même langue. Il devra proscrire toute utilisation de sa langue maternelle et répondre réglementairement en anglais, sous peine d'amende! Comme ça, tout sera tip top comme on dit du côté de Berne. Ceux qui ont le privilège d'écouter nos amis anglophones peuvent apprécier la cohérence de tout cela; en effet, entre l'accent cockney et l'accent texan, bonjour les dégâts pour imaginer qu'il s'agit d'une seule et même langue, sans parler des différences de termes et de syntaxe. Ce train de mesures, entraînant son lot de contraintes administratives, de tracasseries, est destiné, paraît-il, à améliorer la sécurité aérienne. Sécurité, que de bêtises ne commet-on pas en ton nom! Et, comme on le sait, le ridicule ne tue plus depuis longtemps, alors continuons comme ça… Heureusement la lecture de la presse nous apprend que l'homme a volé à l'aide du soleil, sans faire fondre ses ailes, en l'ayant dompté en quelque sorte. Il ouvre ainsi une ère nouvelle dans la conquête du ciel, probablement aussi importante que le vol des frères Wright pour l'aviation, mais également une ère nouvelle pour l'humanité qui bénéficiera des multiples retombées des technologies innovantes mises en œuvre à cet effet. S'adressant au plus grand nombre, les initiateurs de cet exploit l'ont baptisé " Solar Impulse", diffusion internationale oblige. Curieusement cela se dit de la même manière en français " Impulsion Solaire". Si lors de votre prochain vol vous croisez l'engin, et que vous disposez du niveau 4, 5 ou 6 en français, comment faudra-t-il en rendre compte au contrôle aérien:

-"HB-XXX: je viens de croiser Impulsion Solaire" Ou -"HB-XXX: je viens de croiser Solar Impulse!" Qui va pouvoir trancher cette question, quelle autorité va trouver l'interprétation adéquate? Allez, les amis, ne vous en faites pas tant que ça, profitez de votre vol en toute quiétude, vous aurez croisé l'avenir en marche, c'est l'essentiel. Pour le reste, pas de soucis, le ridicule ne tue plus! PS: Le français fait AUSSI partie des langues OACI. Michel Favre Président de l'Aéroclub de Genève ERRATUM La rubrique "NEWS" de la dernière édition de la Feuille Volante comporte une regrettable erreur. En effet, cette rubrique, en évoquant Michel Favre qui a obtenu le diplôme Paul Tissandier de la FAI, précise que le dernier Genevois à l'avoir obtenu est Henry Golaz. Or, au tournant du 21ème siècle, Willi Arpagaus s'est également vu décerner cette distinction prestigieuse. Nos excuses auprès de Willi.

S O M M A I R E pp.4-8

65 ? ... 85 ? Ou 550 km? Vol en DG1001S, Benjamin Ursan pp.9-12 Hotel Echo Tango, une légende en route vers de nouvelles aventures Antoine Fatio p.13 Un Super Cub un peu triste p.14 Merci... et Bravo! Claude Girard

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COUVERTURE LES FJORDS SUÉDOIS ©Antoine Fatio


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65 ?… 85 ? ou 550km ? VOL EN DG 1001 S Tout a commencé le 20.04.2010 en regardant sur le forum "vols en semaine"; je me suis dit: "je vais passer une phrase sur le site en DC DG1001 ??? Brrrr si quelqu'un vole, je suis partant... mais je n'arrive pas à me libérer avant 10h15 de GVA"; je me disais que l’espoir de trouver un aigle qui allait se sacrifier en biplace pour apprendre à un pauvre petit aiglon à sortir ses plumes ailleurs que sur le Jura, tiendrait du miracle. Mais une dans l’autre le téléphone sonne vers 10h15 le 21.04.2010 et, comme disait Maxime, "Christophe Leuenberger… la grenouille annonciatrice du beau temps" m’invite à participer à un vol vers destination inconnue!!? Sur la place de Montricher j’ai vu les fidèles… Guido, Eric (vent d’ouest), Roland, Ralph; tous avec le désir de s’envoler; la météo était bonne (marais barométrique, bases 2'200 Jura et 3'200 Alpes) mais avec une visibilité limitée 30-40km et quelques bancs, des cirrus mais pas trop méchants. Le vent WNW variable entre 15 et 25km. L’activité thermique sur le plateau avait l’air bonne et sur le Jura 1ère chaîne aussi. 12h00: départ direction Châtel, on décroche juste avant Châtel 1'800m puis 2 minutes plus tard 1'600m donc le W mais, 5 minutes plus tard, Christophe arrive à récupérer 2'300m puis direction Mont Tendre-Col du Marchairuz et décision d’aller vers Risoux car Mont Tendre ne donnait pas grand-chose. Roland était parti 15 minutes avant nous, avec les ailes presque pliées remplies de flotte; il nous disait à la radio que la Dôle est belle sous le nuage mais lui, il était en train de gratter la paroi pour la mon-

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ter. La décision d’aller sur la 2ème chaîne était bonne pour commencer. Nous apercevons la vache de Morbier labourée et "GO TO" Oyonnax, passage sud St. Claude 1'800m toujours face au vent 266/35, arrivée à Oyonnax-est à plus de 1'450m; le relief à 900m (déjà la piste très grande en vue) et nous préparons déjà 123.50, car les dieux des thermiques en ont décidé autrement… mais rien n’est perdu… chercher et espérer… nous étions toujours en local à l’est de la ville. Les 1'700m nous ont permis d’avancer pour aller direction sud du lac de Nantua, sous la TMA3 1'850m et la TMA2 à 1'700m. En local de Bellegarde on avance sur le plateau de Retord, on maintient 1'700m juste sur les lignes à haute tension 500m AGL et on continue direction du grand Colombier; juste avant la montée nous étions 1'500m QNH; l’altitude du terrain à 1'300m, le vent 224/15, donc décision de prendre sous le vent car la priorité était la sécurité (local de Seyssel). On arrive au travers Grand Colombier, même hauteur mais décalé sur la gauche 200m AGL, avec la possibilité de dégager sans problème vers la vallée. On aperçoit le VOR de Chambéry bien grand avec toutes les antennes autour vers 1'400m; le vent de l’ouest 15km/h et… les thermiques qui avaient chauffé la partie W du Colombier en 5min nous permettent de gagner 850m et enfin nous nous retrouvons vers 2'300m… le VOR devient petit. Je vais juste m’arrêter pour faire le point (je ne veux pas faire l’instructeur). Montricher - Grand Colombier reste un parcours du combattant; la 2ème sortie pour moi dans cette direction et j’ai beaucoup appris avec

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Roland et Christophe. Voici quelques points que j’ai relevés pour la navigation: 1. bien connaître la machine avec laquelle on vole, pour se concentrer sur le parcours. 2. les cartes 300 000 et 500 000 et SE France indispensables, pliées dans la direction du vol. 3. le iPaq est très utile; il nous facilite le travail (distance, finesse et la position des aérodromes ou vaches) et nous donne des informations comme: la force et la direction du vent (à prendre avec précaution - même entre nos 2 GPS nous avons trouvé des écarts). Pour avoir une bonne estimation de la vitesse du vent, on prend la différence entre la vitesse GPS (donnée par iPaq) et la TAS, à laquelle on ajoute un 5%/1'000m. Il est vrai qu’on ne perd pas le nord avec le GPS. Ne jamais oublier de mettre l’altitude terrain au départ et la polaire du planeur. 4. calculer toujours avec la règle le L/D et ne pas oublier le vent (direction/force) et le MacReady selon le vent. 5. être en local d’un champ vachable ou d’un aérodrome (être du bon côté afin de dégager et speeder si on arrive sous le vent pour réduire la chute vertigineuse). 6. cheminer du bon côté de la colline ou de la montagne; cela permet de garder une altitude constante et de réduire le taux de chute. 7. demander des informations aux autres planeurs sur le parcours et reporter aussi notre situation (les informations sont d’une grande importance pour continuer le parcours).

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13h35: "57km" de Montricher, Christophe m’a passé les commandes, direction Mt. du Chat (le Bourget) 2'100m… puis les portes des Alpes s’ouvrent; j’avais le choix, suite à la proposition de Christophe, entre Albertville ou Grenoble!?!

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Mt. Garnier. Je n’ai pas mis plus de 2 secondes pour choisir le sud. Refaire le plein au Mt. Granier avec de l’aide puis foncer direction Dent de Crolles…

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… Massif de la Chartreuse et nous voici sur la Chamechaude bien chauffé; on monte à 2'800m et nous avons la vue sur Grenoble (l’oeil bien ouvert car des planeurs et des parapentes sont autour de nous). On profite du transit sur la ville et on arrive à 2'300m sur le Moucherotte - le sommet le plus oriental du Vercors à 1'901m. ©Benjamin Ursan

Ensuite on fait le plein à 2'600m et d’ici on commence le plus beau parcours de ma vie de vélivole - les crêtes du Vercors, la Grande Moucherolle (2'284m) qui est le deuxième sommet du massif et ensuite le Mt. Aiguille - une dent avancée de la falaise orientale du massif, à la limite du Trièves, au sud du département de l'Isère. C’est une des Sept Merveilles du Dauphiné (sur roche calcaire). ©Benjamin Ursan ©Benjamin Ursan

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14h52: virage juste après le Mt. Aiguille à 2'600m, déjà 20min et 43km parcourus depuis le Moucherotte toujours à 2'600m d’altitude maintenue.

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15h15: survol de Grenoble, chef-lieu du département de l'Isère, ancienne capitale du Dauphiné, capitale des Alpes françaises 15h30: Mt. Granier à 2'450m, en vue la 36 Chambéry et on décide d’attaquer direction Albertville côté nord de la vallée, vu la présence des parapentes ainsi que les cumulus se dessinant à l’horizon. Arrivés à 2'000m au début de la vallée sur la pointe de la Galoppaz, entre les parapentes, nous sommes obligés de slalomer et d’avancer, afin de gagner 1'200m en 12min. Nous voilà plus confortables sur la dent d'Arcluse 2'800m, cap Dent de Cons, déjà 2'759m après une reprise des spirales en thermiques, Albertville derrière nous en vue et on tourne vers le Col des Saisies.

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16h12: col des Saisies 3'100m direction altiport de Megève à 2'800m…

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… et quelques minutes plus tard nous arrivons près du massif du Mt. Blanc avec la vue à couper le souffle et le désir de monter plus haut; en cherchant entre le Mt.Joly et le Mt. Blanc on arrive à trouver de la chaleur pour monter à 3'300m base des cumulus…

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… et on reprend confiance pour avancer en direction de l’Aiguille du Midi (la vallée Blanche).

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On s’approche des Drus (spectacle garanti avec des nuages qui s’échappent d’entre les aiguilles et puis la Mer de Glace juste à droite, coincée entre l’Aiguille du Midi et les Drus… génial).

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16h35: l’Aiguille Verte; nous sommes à 3'200m cap glacier d'Argentière… …

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(col de Balme – Pierre-à-Voir) - je l’appelle la fontaine du Valais car on s’arrête pour prendre des forces. Nous voilà en-dessus de Verbier puis on prend le virage sur la cabane des Becs de Bosson (17h08) juste après le barrage de la Grande Dixence; on trouve un thermique qui nous permet d’arriver à monter à 3'600m.

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17h26: retour sur Pierre-à-Voir et faire le plein jusqu’à 3'403m avec le désir de rentrer à la maison, en suivant les crêtes jusqu'à la Dent de Morcles (la pierre de l’espoir qui nous donne le départ de la descente) top…. Au-dessus de Morcles, à 3'100m, nous mettons le cap sur Montricher, finesse max LX en marche et les spéculations commencent… puis Guido nous donne la météo par radio comme un pro. La confiance s’est installée, en dépit d’un vent de face à15km/h, nous sommes arrivés à Montricher finesse moyenne 33 à 18h18 dans la zone de perte d’altitude à 1'000m avec un passage depuis la 03. Benjamin Ursan ©Benjamin Ursan

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Christophe Leuenberger


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L'HOTEL ECHO TANGO

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UNE LEGENDE EN ROUTE VERS DE NOUVELLES AVENTURES

Une année et demie après sa mise en vente et de nombreux mois de négociations entre le GVM et un acheteur russe, ça y est, il est finalement vendu! L'Hôtel Echo Tango, le Bravo fétiche d'Arlette Borradori et de Daniel Rytz, va changer de mains, après 35 ans de bons et loyaux services dans notre Club. Acheté neuf par le GVM en 1974, il a formé des dizaines, pour ne pas dire des centaines, de pilotes. Avec son hélice quadripale, il décolle court et monte bien, il est robuste et à l'épreuve du temps. Mais avec plus de 10'500 heures de vol et pas moins de 33'647 atterrissages, principalement en écolage, il est prêt pour la "grande visite" et notre ami russe est très impatient de s'en occuper. Notre arrangement prévoit une livraison à Helsinki, d'ou il partira pour St-Petersburg. Commence alors le bal des contrôles et des papiers; heureusement que Claude Vanzella est là pour jongler avec tout ça… Le 18 août les planètes semblent vouloir s'aligner, nous avons les autorisations, l'argent a été transféré, la météo est de la par-

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Claude aux commandes

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tie et notre pigeon voyageur russe sera à Helsinki pour nous réceptionner. Il ne nous manque que les cartes et nous serons partis. Seulement voilà, un petit saut à la Librairie de l'Aviation nous fournit les cartes jusque dans le nord de l'Allemagne mais après, plus rien. Il

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existe bien quelques cartes OACI, que Monsieur Cruchet, avec son efficacité habituelle, réussira à nous procurer dans les temps. Néanmoins leur taille gigantesque et leur épaisseur, plus proche du carton ondulé que du papier à cigarettes, oblige à expérimenter le vol aux instruments à chaque consultation dans le cockpit. Par ailleurs, elles ne font mention d'aucun espace aérien, et les codes OACI n’y figurent même pas à côté des noms des aérodromes. Une carte Michelin aurait sans doute été plus utile ! Heureusement, nous avons les Bottlang à jour, et mon fidèle Garmin 496, avec l'ensemble des points d'entrée en mémoire, est chargé à bloc, nous sommes donc fin prêts pour le grand voyage. En ce qui concerne la route, deux alternatives s'ouvrent à nous: la plus rapide, avec 1'117 nautiques, passant par le nord de l'Allemagne, le Danemark, la Suède et finalement la Finlande, en quatre étapes; ou la plus longue, avec 1'218 nautiques, par la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et enfin la Finlande, en cinq

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Les convoyeurs On quitte l'Allemagne pour le Danemark

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Le soir sur la Suède

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étapes. Une météo parfaite nous décide à prendre la voie rapide. Jeudi 20 août, 7h30 locales, nous sommes alignés sur la 05 gazon, prêts au départ. Claude est aux commandes, et je suis un peu inquiet. En effet, entre les pleins, les outils, les pièces de rechange, 35 ans de carnets de vol, les Bottlang et autres cartes, ainsi que nos effets personnels, l'Echo Tango est plein comme un œuf. Mais pas de problème, après 350 mètres de roulage, nous voilà en l'air, direction Allendorf au nord de l'Allemagne. L'ambiance est comme le temps: au beau fixe. Le contrôleur de la Tour de Colmar nous demande à quoi ressemble un AS02 Bravo, je lui prends son adresse e-mail et lui promets de lui envoyer quelques photos. Après 2h59 de vol et avec 18 minutes d'avance sur le programme (15 nœuds de vent dans le dos, ça aide!), nous sommes posés sur une piste de 1'000 mètres en dur à 50km au sud de Kiel. La douane n'a pas jugé utile de se déplacer, il n'y a d'ailleurs pas grand monde sur cet aérodrome flambant neuf. Le bistro est fermé, mais nous arrivons néanmoins à faire le plein et à passer un plan de vol pour København. Je prends le manche, ça fait bizarre de se trouver aux commandes de cette machine que je n'ai pas volée depuis plus de deux ans, mais pas de problème, comme un bon vieux vélo, il me met en confiance et dès la rotation j'ai l'impression de n'avoir jamais volé autre chose, magique! Rapidement, toujours poussés par nos 10 à 15 nœuds de dos, nous arrivons sur un bras de mer coincé entre mer du Nord et Baltique, et l'Information du Danemark nous guide directement sur le point d'en-


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trée de l'aérodrome d'aviation générale de Copenhague. Après avoir demandé deux fois de répéter, on comprend que la Tour nous a pris pour un hélico et nous sommes finalement autorisés à poser sur la piste 21 et non sur l'hélipad, ce qui, même avec un Bravo, aurait été difficile! Deux heures 56' d'un vol sans problème. Il est 15h00 et nous sommes au Danemark en Bravo! Les pleins, la douane et un petit paquet de chips extirpé d'un automate plus tard, nous débattons du pro-

chain aérodrome. Stockholm est à environ 2h26 de vol, et il y a un aérodrome au centre ville. Malheureusement un transpondeur mode S est obligatoire. Claude, beaucoup plus expérimenté que moi, est d'avis de tenter notre chance bien que notre transpondeur ne soit qu'à la lettre C. Finalement, la prudence l'emporte et nous allons poser à Skavsta qui se trouve à 35km au sudouest de la capitale suédoise. Il est 17h00 quand nous repartons, Claude vole et je fais la voice. Le

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On ferme pour la nuit

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La banlieue de Stokholm...

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Fjords suédois

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Un Bravo finlandais

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Helsinki

contrôle est très sympa et nous voilà traversant des paysages qui alternent étangs et landes parsemées de granges de ce rouge si caractéristique des pays scandinaves. Le soleil se fait rasant, et le ronronnement du Lycoming est presque envoûtant. On a envie que le temps s'arrête, pour nous permettre de profiter de ces moments magnifiques. 20h10, nous sommes arrivés au terme de cette première journée. Après avoir fait le plein et sécurisé l'avion pour la nuit, on part manger un morceau dans la région. On a faim et on est crevés, mais on a des images de vol plein les yeux. Le lendemain, on décolle à 8h00 pour la dernière étape de notre périple. En moins de trois heures nous devrions être à Helsinki. Je suis aux commandes, le contrôle nous fait suivre la côte et passer si près de Stockholm qu'on peut admirer le palais royal et l'hôtel de ville. Puis nous volons sur des fjords majestueux jusqu'en Finlande. C'est splendide, mais il ne faut pas penser à la panne moteur qui nous obligerait à prendre un bain de pieds. En approchant Helsinki, nous longeons la ville sur la mer, puis nous engageons directement en son cœur pour poser sur un aérodrome qui semble avoir été construit en plein centre de celle-ci. En posant, nous sommes tombés de haut. Nous étions en effet convaincus que nous allions créer la sensation avec notre Bravo. Pensez donc, même à Colmar ils ne savent pas ce que c'est un Bravo, alors imaginez à Helsinki! Quelle n'a pas été notre surprise de voir sur le taxiway, attendant que nous dégagions la piste, un autre Bravo, puis un et encore un. Il y a en fait pas moins de 9 Bravos sur ce terrain. Une école locale, les ayant rachetés à la RAF, les exploite, de l'écolage de base à l'initiation voltige. Après 12h40 de vol en deux jours, il ne nous restait plus qu'à prendre la ligne pour rentrer. Le vol se fera "on top" du début à la fin, on avait donc eu de la chance avec la météo. L'Hôtel Echo Tango, quant à lui, venait de se trouver de nouveaux copains et allait se faire bichonner pour repartir vers de nouvelles aventures. Longue vie à cette légende! Antoine FATIO Le retour

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UN SUPER CUB UN PEU TRISTE... ©Joh

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Notre cher Super Cub, HB–PIC est un peu triste car il vient d'être séparé "momentanément" de son fidèle amiinstructeur Blaise Morand qui, pour diverses raisons, a décidé de suspendre son active collaboration avec notre Groupe. Nous regrettons beaucoup cette décision, indépendamment des motivations profondes qui en sont la cause! Pendant des années Blaise, membre d'honneur du GPM, a déployé une intense activité au sein de notre Groupe, dont il a d'ailleurs assumé la présidence durant une longue période. En tant qu'instructeur il a démontré sa maîtrise

parfaite de la discipline des vols en montagne, notamment sur glaciers, et son sens élevé des responsabilités qu'il assumait. Très méticuleux, voire pointilleux (quelquefois un peu trop diront certains!) et toujours à la recherche de la perfection, il a su faire découvrir tous les aspects de cette merveilleuse discipline à bien des pilotes suisses ou étrangers. Un très bon article, avec de belles photos, "Pilotage sur skis" d'un journalistepilote français, est d'ailleurs paru sur ce sujet dans le fascicule de décembre 2009 de l'important magazine AVIASPORT. Par son sens de la camaraderie, sa passion pour l'aviation et malgré quelques "coups de gueule", Blaise a

rkson

durablement marqué la vie de notre Groupe au cours de ces dernières années. Merci à lui! Il est plus que regrettable que certaines frictions aient mené à la décision de Blaise. Mais, comme on dit très judicieusement, "dans la vie, l'important ce n'est pas tellement les problèmes que l'on rencontre, mais plutôt la manière dont on arrive à les résoudre…" Dont acte à tous! Donc… Au revoir Blaise, et à très bientôt sous des ciels libres des nuages volcaniques islandais… et autres! Tes amis du Groupe des Pilotes de Montagne


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MERCI... ET BRAVO!

©Jean-René Bollier

Dans un précédent fascicule de la Feuille Volante j’avais écrit quelques lignes sur le thème « Savoir dire MERCI ! » Je souhaiterais aujourd’hui compléter brièvement mais très amicalement ces propos par « Savoir dire Merci… et BRAVO » En effet, nous avons eu le plaisir d’apprendre, dans la rubrique NEWS de la Feuille Volante du 15 février 2010 que la Fédération Internationale (FAI) avait décerné à notre Président et Ami M Michel Favre le Diplôme Paul Tissandier pour l’année 2009. Il lui a été remis officiellement par le Président Central de l’Aéro-club de Suisse, le 13 mars à Avenches. Cette haute et exceptionnelle distinction nous réjouit. Par à-coups, elle est également flatteuse pour l’Aéro-Club de Genève, au sein duquel Michel Favre œuvre avec succès depuis des décennies. Les critères des organes aéronautiques suisses et internationaux quant au choix d’un récipiendaire de diplôme sont très sélectifs. Ils comprennent évidemment aussi l’intervention active de plusieurs personnes et associations ; merci à eux tous pour leur engagement ! À ma connaissance seuls deux autres Genevois ont ainsi été honorés pour leur activité aéronautique, Henri Golaz il y a 26 ans et Willi Arpagaus en 2000. En conclusion, encore MERCI et BRAVO à Michel Favre Au nom de tous, Claude Girard Membre GVM et GPM


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LES GROUPES Vol à moteur Antoine Fatio

www.aero-club.ch

022 798 65 08 , CP60, 1217 Meyrin 2, info@aero-club.ch

Vol à voile

www.gliding.ch

Patrick Mégard 079 203 33 25; adresse club: cp 114 1290 Versoix; president@gliding.ch

Aéromodélisme Marc Troller

www.gamgeneve.ch

079 202 23 90; marc.troller@bluewin.ch.

Aérostatique

www.geneve-ballon.ch

Christian Dederod christian.dederod@db.com

Pilotes de Montagne

www.vol-montagne.ch

Patrick Rasmussen 079 278 20 00, patrick.rasmussen@bluewin.ch

Parachutisme Christine Simon le Malpas, F-74270 Chaumont; 033 450 44 78 93

L’AÉRO-CLUB www.aeroclub-geneve.com Correspondance Aéro-Club de Genève Section genevoise de l’AéCS Case Postale 94, 1215 Genève 15

Président Michel Favre téléphone: (022) 819 08 00

LA FEUILLE VOLANTE Bulletin de l’Aéro-Club de Genève (association régionale genevoise de l’Aéro-Club de Suisse) Paraît 4 fois par an, les 15 février, 15 mai, 15 août et 15 novembre

Rédaction et mise en page: Secrétaire Sophie Varlet s.varlet@bluewin.ch

Juliane Bourgeois; tél. : 079 634 49 68 j.bourgeois@aeroclub-geneve.com Céline Mahler :Imprimerie Appi 1000 exemplaires

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