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Les banques africaines face à la conjoncture

contexte qui « pèse sur les performances de l’index, 19 pays sur 26 améliorent leur score », remarque le rapport : « Ceci est largement dû à des progrès dans le développement de marchés financiers durables, qui deviennent de plus en plus importants pour les investisseurs internationaux. » En effet, plusieurs pays ont amélioré leurs cadres réglementaires et législatifs dans les domaines de l’environnement, du social et de la bonne gouvernance et – tirant les leçons des dépendances qui avaient amplifié les dommages lors de la crise sanitaire – ont entrepris de diversifier leurs économies. Face aux risques de tourmente financière internationale, approfondir les marchés nationaux s’est imposé comme un rempart efficace. Plusieurs pays développent des produits verts et durables : le Maroc et le Kenya décrochent les meilleurs résultats dans ce domaine.

« L’Afrique apparaît comme une destination attractive pour les investissements », souligne David Marsh, président de l’OMFIF. « Des efforts continus du secteur privé – avec le FMI, les institutions multilatérales de développement et les institutions partenaires partout en Afrique – sont nécessaires afin d’amplifier ces changements positifs. »

L’Absa Africa Financial Markets Index 2022 se fonde sur une quarantaine de critères, classés en six catégories : consistance du marché ; accès aux devises étrangères ; environnement fiscal ; transparence du marché ; capacité des investisseurs locaux ; environnement macroéconomique et normes juridiques nationales. L’utilité de ce classement est reconnue par les décideurs, et notamment par le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, le Mozambicain Antonio Pedro. ■

La guerre en Ukraine pèse sur leur moral, révèle une étude de la BEI.

L’enquête annuelle de la Banque européenne d’investissement (BEI) sur le secteur bancaire de l’Afrique subsaharienne explique que celui-ci est inquiet des répercussions de la guerre en Ukraine. Intitulé La Finance en Afrique en 2022 : Naviguer en eaux troubles et rendu public mi-octobre, ce rapport s’est penché sur 70 banques d’Afrique subsaharienne. La BEI constate qu’elles « ont bien résisté à la pandémie, signe de la résilience du secteur ». Mais le répit aura été de courte durée : l’invasion de l’Ukraine, déclenchée en février 2022, « suscite de nouvelles inquiétudes ». « Le ralentissement de l’économie mondiale et le durcissement des conditions de financement amplifient les problèmes économiques auxquels l’Afrique est confrontée », a déclaré Debora Revoltella, économiste en chef de la BEI. Les banques centrales de beaucoup de pays ont en effet relevé leurs taux d’intérêt nationaux, et les émissions d’obligations sont rendues plus onéreuses du fait du resserrement des conditions financières mondiales. L’économiste pointe « un risque d’éviction pour le secteur privé », étant donné que « les coûts du service de la dette publique augmentent ». Les besoins d’investissement demeurant importants, « les pays d’Afrique subsaharienne devront continuer à se concentrer sur la limitation des effets [de la crise] sur les prêts privés ». Basée au Luxembourg, la BEI a signé des accords pour des investissements d’un montant de 2 milliards d’euros en 2021 sur le continent. ■

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