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BOTSWANA LESDIAMANTS DE L’ÉQUITÉ
from AM 443-444
by afmag
C’estledeu xièmeproducteur mond ialder rièrelaRussie. Et c’estl’undes pays lesplus riches du continent, malgré unenatureq uasi désertiq ue. L’État cherchedésor mais àbénéfcier plus et mieu x de cetteman ne de carats. Face àlui,legéant sud-africain De Beers. Quidev ra dorénavant rétrocéder 30 %des pier res brutes,puis50% d’ici àune décennie.Une «reprise en main »historiq ue quipourraiteninspirer d’autres… par Cédric Gouverneur
Ledealexpiraitle30juindernier,à minuit. Mais ce n’estque quelques minutes avantl’heure du couperet queles négociateurs du Botswana et ceux du diamantaireDeBeers sont enfinpar venusàun« accord de pr incipe ». Le 1er ju illet ,le ministre desMineraisetdel’Énergie,LefokoFox Moagi, et le président-directeur généraldelamultinationale, Al Cook, ont annoncéleurréussite. Fatigués mais soulagés,comme deux médecins accoucheurs au sortir de la salled’opération après unegrossesseparticulièrementpérilleuse. «Jedoisdirequ’il s’agit d’accordstransformationnelsqui s’adressentaux aspirationsdelapopulation du Botswana»,adéclaré le premier avecent housiasme. «C ’est un accord gagnant-gagnantqui cochetoutesles cases, aexpliquélesecond. Nous devions fairedeuxchoses: obtenir ce dont nous avonsbesoinetce dont le Botswanaa besoin. Cetaccordy parv ient.»
En postedepuis moinsd’unan, l’industriel apparaît cependant bienmoins réjoui queleministre. Il semble plutôt tenter de rassurer sesactionnaires,voire de lesconvaincrequ’il n’a pastotalementperdu la partie.Etpourcause :l’Étatsortclairementgagnant de sonbrasdefer contre la filialedugroupe minier sud-africain AngloA merican. Il ne se verraplusattribuer 25 %des diamants brutsextraits, mais 30 %, puis jusqu’à 50 %d’iciàune décennie.DeBeerss’est en outre engagéeà créerune académie af in de former au xmétiers de l’industriediamantaire: taille, polissageetorfèv rerie.L’entreprise et le gouvernement vont égalementfonderune joint-venture dédiée àlaprospection de nouveaux gisementssur le territoire ainsiqu’àl’étranger. La transactionn’a rien laissé au hasard, prévoyantmêmeune disposition particulière en casdedécouverted’une pierre« exceptionnelle », commecef ut le casces dernièresannéesavectrois caillouxdeplusde1 000carats, valant chacun plusieursdizaines de millions de dollars: il est alorsprévu queles deux partiess’associent pour s’en partager lesrevenus.« Nouschercherons ensemble quiseralemieux placépourtailler la pierre, apréciséleministre.Lechoix ne sera plus effectué uniquement parDeBeers.» En contrepartie de toutes cesconcessions,lafirme s’estv ue accorder l’extension de sa licencejusqu’en2054.
Un Mariage De Raison
Malgré lesmenacesde« divorce» –LefokoFox Moagia régulièrementutiliséce terme–,cemariage de raison était sa ns doutei névitable. Ne pass’entendreauraitété «t rès dommageablepourtoutesles partiesconcernées»,a admis Al Cook, dont le groupe abesoinduBotswana: deux ième producteur mondialenvolume derrière la Russie et devant l’AfriqueduSud,lepaysfournit àlamultinationale70% de sesdiamantsbruts !Celle-cisetrouveeneffet sous pression face àlaconcurrence, notammentdelapartdurusseA lrosa, et àlabaisse, certes touterelative, descours du diamant. De soncôté, le gouvernementaencorebesoin– pour le moment de la compagniesud-africaine pour extraireles pierres précieusesdeson sol. Ellespèsenteneffet 20 %dansson PIBet représentent lesdeuxtiers de sesdev ises étrangères. Mais si De Beersexploite lesmines de cettenationd’A frique australe depuis lesannées1960, la donneachangé.Désormais,c’est elle quisetrouveenposition de forcepournégocier, et non le conglomératfondé en 1888 parlecolonialistebritannique CecilR hodes(1853-1902).Selon un analyste de RMB, Morgan Stanley, interrogédébut juillet parReuters,lenouvelaccord pourrait faireperdre15% de sesrevenus au diamantaire.Un spécialistede cetteindustrie,R ichard Chet wode,aquant à luidéclaré àl’agencedepresselondonienne que,compte tenu de la haussedes coûtsdel’extractionminière,lepartenariat n’étaitplusaussi «juteux» qu’ill’a été. «DeBeers estpresque surles genoux », aenoutre commenté le magazine américain desprofessionnels de la joaillerie, JCKOnline
En mars dernier, afin de fairemonter la pression,legouvernementavait annoncéson intentiondeprendre uneparticipation de 24 %auseinde HB Antwerp, unesociété belge de tailleetdepolissagedediamantscrééeen2020. Le but étaitdedémontreraugéant sud-africainqu’il n’estpas sans concurrentsérieux,ni alternativecrédible… Lors de l’inauguration de la filialedel’entrepriseanversoiseàGaborone, le présidentMokgweetsiMasisiavait parlé« d’unenouvelle èrepourl’industriedudiamant au Botswana».Cette société présente l’avantage d’acheterses pierres (notammentcelles extraitesdelaminedeK arowe,exploitéepar le canadien LucaraDiamond)àdes tarifsplusélevés, carbasés surl’estimation du prix de la future gemmetailléeetnon surcelui du caillou br ut,évidemmentinférieur.« De Beersn’est pas la seulecompagnie… », avaitalorsinsisté Lefoko FoxMoagi. Or,curieusement, depuis le renouvellementdeson contratde mariageaveccette dernière,legouvernementsemblemoins empressédeconclureavecHBA nt werp :« Il n’ya pasd’accord signé»,a éludéleministre desMinerais et de l’Énergie,début juillet au Parlement. Sa ns cacher sesa mbitions: «Ils’agit d’un partenariat évolutif.Qui sait ?Peut-être qu’au termedes prochaines négociations,leBotswanaprendra 100%,etque De Beers se contentera de miner…RegardezSurat [villede l’ouestdel’Inderéputée pour sesdiamantaires,ndlr],regardez Anvers,regardezTel Av iv.Ils prennent lesdiamantsbruts.Ils lespolissent.Ils en font desbijoux. Et ilsfontunmalheur! Nous ne pouvonspas rester assissur nosdiamantsbruts.C’est cela,ledéveloppementdelachaînedevaleur. »Lepaysentend donc polir, tailler,puis vendre sespierres surson sol, ou tout au moinspar desjoailler ieslocales.Uncap estf ranchi,et plus rien ne sera commeavant :« Le Botswanafaitson entrée dans la première liguedumarchédudiamant », constate le site spécialisé Mining Weekly
DE LA SOUMISSION ÀL’INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE
L’ancien «Bechuanaland» britanniqueest ainsi l’un des endroits lesplusprospèresducontinent, et il entend le devenir plus encore !Pourtant, lors de sonindépendanceenseptembre 1966,nul n’aurait pariéuncarat surl’avenir de ce pays enclavé, en grande partie aride–ledésertduKalaharicouvre la majorité du territoire –, peupléd’undemi-million d’habitantsseulement (pourune superficie équivalenteàcelle de Madagascar !).Semblantdestiné àdevenir un simple réservoir de main-d’œuv re pour sonpuissant voisin sud-africain,ilse trouvait dans unetelle relation de dépendance économique face àPretoriaqu’iln’avait pasosé s’associer auxsanctions africaines contre la Rhodésie ségrégationniste.Signe de son dénuementd’alors, il s’étaitchoisipourdev iseune incantation paysannefataliste,« Bringonthe rain »(«Que tombela pluie»), et pour monnaie, le pula, mot quisignifie également «pluie »entswana… Mais quelques mois aprèsson autonomie, la découverte d’immenses gisementsde diamantsbruts à Oropa, dans le centre du territoire,a bouleversé la donnedans desproportions phénoménales. «Lorsque lesdiamantsont été découverts en 1967,legouvernementacomprisque si les revenus miniersn’étaient pasemployés avecsagesse, le pays nouvellement indépendantresterait sous-développé », expliquaità Af rique Maga zine, en octobre2021, CharlesSiwawa, présidentdelaChambredes mines du Botswana, lui-même ancien cadredeDeBeers.Dès 1969,leconglomérat sud-africain asigné un accord avec le présidentSeretseK hama (au pouvoirde1966à1980) afin de créerdeuxjoint-ventures: Debswana,pourl’exploitationdes gisements, et DiamondTrading CompanyBotswana, pour la commercialisation d’environ45millionsdecaratspar an.
Lesdia ma nt sont la rgementassurélaréussitede« la Suisse de l’Afrique»,comme on le surnomme.Ils représentent
90 %deses exportations,20% de sonPIB,et30% desrecettes publiques. En 1993,celui quel’onappel le également« le miracle af ricain »s’est inspirédel’exemple norvégienpour lancer un fondssouverain (unfonds de placement, possédé parl’État, quigère l’épargnenationale).Laformule aadmirablementréussiaupaysdes fjords,qui estdevenul’undes plus riches d’Europe alorsqu’il étaitpauvrejusqu’à la découvertedepétrole offshore dans lesannées1960. Concernant lesquelque 7milliards de dollarsduPulaFund, ilspermettent auxpouvoirspublicsdefinancerlagratuitédes écoles primaires et secondaires, tout commel’indispensableaccèsaux soinspourles personnesséropositives–prèsd’unquart de la population adulte.Engérantsihabilement la manneque luiapportent sesdiamants, ce pays d’Afriqueaustrale aréussiàéchapper àlamalédiction quif ra moulte xpor tateurs d’uneseu le et même ressourcenaturelle :lanécrosedel’économierentière, soumiseàlaf luct uation des cours,qui génère corruption et gabegie, fait du développement humain,etqui avaluaupét sonsurnomde« merdedudiable»
En 2011,unbouleversementseproduit conglomérat De Beers: la familleOppen heimer décide de se retirerducapital,revendant sesparts (40%)àlaholding AngloA merican, quidétenait jusqu’alors45% desactions. Le Botswana, actionnaireminor itaire (15%)depuis2004, peut alorsrenouvelerson cont rataveclesud-af ricain.En ef fet, le chef d’État IanK hama (f ilsdupremier président, SeretseK ha ma)met en avantune clause st ipulantqu’un changement d’action nariat l’autorise àrenégocierent ièrement leurs accords. «Jamaisauparavantlepaysn’avait exercé unetelle influence»,commentealorsl’exper tdiamantaire israélienChaim Even-Zohar au magazine Af ricanBusiness Ia nK ha ma ar racheàlamulti nationalelapossibi lité de vendre directement10% desdiamantsbruts extraits.Déjàà l’époque,certainscommentateurs occidentauxs’inquiètentde cetteconcession :« De Beersposeungenou àterre devant le Botswana»,ose écrire Salon,unwebzineaméricain.Pourtant, en 2020,lorsdurenouvellementdécennaldeson contrat, il parv ient àaccroître sa part de 10 à25%.Peu àpeu germe l’idée quel’exploitant atropbesoindeses mines pour ne pas céderduterrain
L’an dernier, De Beerslui aversé 2,8milliardsdedollars de revenus,pourune population s’élevantà2,5 millionsd’habitants. Lesindices de développement humain figurent parmi lesplushauts du continent, et le PIBpar habitant estestimé entre7 000 et 8000 dollars. Mais qu’importentces chiffres macroéconomiques.Lasimplearithmétique estparlante: un partage25/75 –unquart pour le pays producteur,trois quarts pour la multinationale –peut-il être considérécomme équitable? Pour lesautorités,laréponse estlogiquement négative.« Si nous sommes despartenaires égaux, pourquoi suis-je toujours assissur mes25%?» déclaraitLefokoFox Moagi, lorsdes négociations.« Nousdevonsref user d’être réduits en esclavage»,amêmeargué Mokg weetsi Masisi,enmai,lors d’un meetingdansunv illagedel’Okavango.Cette référence estsansdouteunpeu osée –après tout,leprésident acommencésacarrièrecomme acteur de théâtreetdesérie B… –, mais elle reflèteladétermination du chef de l’État àreprendre le contrôle,aunom de la nation,d’une ressourcehautement prof itable.Deneplussecontenter d’unepor tion cong rue, même substantielle.« Nousavons beaucoup appris de notre relation avec De Beers, ycomprislefaitque nous perdons 15 milliardsdedollars paranenvendant nosdiamantsbruts, sans lesmettreenvaleur. Clairement, notreaccordest très restrictif pour nous,etnousdevonsobtenir un illeur deal,oubienchacunrentrechez soi»,mettait-ilengarde.Mokgweetsi Masisi resituaitl’accordsig né en 1969 dans le contexte de l’époque : celuid’unÉtatnouvellementindépen,démunifaceàune mult inat iona le cainesecondée parl’anciencolonisaque. «Selon cetaccord, nosdifférends devaient être réglés devant la loi britannique! Nous avonssigné avecignorance,car nous étions unenouvelle économie.Nouspouvons déciderd’une reddition,oubien nous battre pour unemeilleure issue. Je ne suis pasunlâche, et je refuse queleBotswanasoitvolésur la base d’un accord dans lequel nous étions entrés parcequ’on ne connaissaitpas mieux. »Avant d’ajouter: «Siceladoitmecoûter ma victoire auxélections,qu’il en soit ainsi !»
Une D Mocratie En Crise
Lesdétracteurs du chef de l’État estiment justementque sa déterminationàarracherunmeilleurarrangement diamantaire estmotivée pardes calculs électoraux.Paysloué pour sa stabilité démocratique et sesalternances politiques, le Botswanat raverseeneffet unesér ieusec ri se depu is quelques années. Entre2014et2018,MogkweetsiMasisia étélev ice-présidentdeIan Khama(2008-2018),lequelavait démissionnéauterme de sonsecond mandat,conformément àlaConstitution,etl’avait désignépoursuccesseur. Fort de cet adoubement,ilavait égalementpucomptersur le soutiendu puissant PartidémocratiqueduBotswana(BDP). Mais après sa victoire,les relationssesontrapidementdégradées entre lesdeuxhommes.
Exilé en Af riqueduSud,K hama,70ans,aaccuséson remplaçantd’êtreune «menace pour la démocratie »et« la version botswanaise de Tr ump».Lorsdes électionslégislativesd’octobre2019, l’hommeamêmeappeléàvoterpourle partid’opposition Umbrella forDemocraticChange (UDC), et donc contre le BDP –pourtantcofondé parson père, Seretse Khama. En 2020,les autoritésl’ont accusé d’avoir détourné
L’ex pl orateu ret colon ia li steb rita nnique Ce cil Rh od es est le fo nd ateu rd el ’e ntre prise De Be ers ,e n1888 So nn om est àl ’o rigin e de l’ex-R hod és ie (a ujou rd ’hui le Zim ba bwe et la Za mb ie). En 2015,l es ét udiants de l’unive rs ité du Cap,e nAfri qu e du Su d, onto btenuq ue sa statu esur le ca mp us so it déb ou lo nn ée.
100milliardsdepulas (soit9 milliardsdedollars)avecl’aide de la femmed’a ff aires sud-af rica ineBridget te Motsepe, pour financer l’opposition.Maisune enquête menéepar des expertsindépendantsbritanniquesafinalementqualifiéces accusationsde« fabrication ». Désormais, IanK hama, contre quileBotswanaaémisunmandatd’arrêt pour possession d’armes, soupçonnepubliquementson adversairedevouloir «l’emprisonner et l’empoisonner »–des propos jugés« scandaleux »par lesautorités nationales,qui soulignentnéanmoins la tradit ionderespect de l’État de droit, de la démocrat ie et desdroit shumainsdepuis l’indépendance. L’ex-président entend fédérer lesdif férents pa rt is d’opposition autour de sa personnedanslaperspective desélectionsde2024: «Je dois répa rer l’er reur quej ’a i comm iseennom ma nt Masisi co mm es uc ce ss eu r»,a -t-i l an nonc ée nm ar s. Da ns ce contexte tendu, nuldouteque la victor ieu se re négo ci at ion de l’accord avec De Beerspeut constituer un bel atoutpourleprésident de la République
Quellesque soient lesarrière-pensées électoralistes des uns et desautres, le développementannoncé de la chaîne de valeur pourrait inspirer plusieurs Étatsducontinent.Lapandémie–etlaparalysie économique quiena suivi–a démontré l’urgencepourles pays exportateurs de matièrespremières de transformer celles-cisur place, af in nonseulement de s’industrialiser,decréer desrichesses et desemplois, mais aussi de renforcerleursouveraineté, sans êt re soumis au xaléas boursiers et auxcrisesseproduisantenOccident, en Chine ou surles rivesdelaMer noire… En av rildernier,lerapport
St reng thenin gA fr ic a’sRolein theBattery andElect ricVehicle Value Chain, de la Banqueafricainededéveloppement (BAD), estimait quelemarchémondial desvéhicules électriques représenterait8 800milliardsdedollars d’icià 2025.Laproduction de mineraisnécessaires àl’indispensable transition énergétique(cobalt,graphite, lithium, nickel…) devraitêtremultipliéepar cinq d’icià2050, avec 3milliardsdetonnes. Et selon l’Institutd’étudesgéologiques desÉtats-Unis, la majorité de cesmétauxsetrouventsur le continent. Or,selon la BA D, si l’Af riquesecontented’expor terles mineraisbruts,sansles transformer, elle ne touchera que55milliards de dollarssur ces8 800… Partoutsemultiplient doncles initiatives af in de ne pasmanquercette opportunitéhistorique. Ainsi, un projet d’usinecongolaiseetzambiennedefabrication de batteries pour véhiculesélect riques estenbonne voie :enmars, les deux pays ont lancéune étudedefaisabilité pour établirdans la prov ince du Haut-K atanga unezoneéconomiquespéciale frontalière de 2000 hectares,destinéeàaccueillir l’usine. Lors de la signaturedel’accordà Kinshasa avecson homologuezambien, le ministre congolais de l’Industriearésumé lesenjeux, proprementver tigineux :« Si l’on capte10% de ce marché,celanousfait700 milliardsdedollars.»
Révolutionnaire, hautementprofitableetsourced’inspiration pour tous lespaysendéveloppementcherchant àmieux ti rer pa rt ides ric hesses de leur sous-sol,lenouvelaccord doit encore parvenir àréglerles difficultés économiquesdu Botswana. Ca rmalgréunPIB pa rhabita nt pa rm iles plus élevéducont inent, il se trouve conf rontéà un chômage élevé(18 %) et àdes inégalités abyssales. Commelaplupart desnationsdontunseuletmêmeproduit écrase le PIB, il éprouvedes difficultés àdiversifier sonéconomie, laquelle grav itelargement autour du diamant, malgré l’essor du tourismeaudelta de l’Okavango (deuxièmeplusgrand deltaintérieurdumonde,derrière celuiduNiger avec 18 000 km2), à la réserved’éléphants du parc national de Chobe, ou encore da ns le désert du Ka la ha ri (ent re lesbassi ns-versa nt sdes fleuvesZambèze et Orange)…Uncinquième du territoire est désormaisclasséenzones naturelles,etlesecteur touristique représente dixfoisplusd’emplois qu’il yav ingt ans. L’accord arrachéausud-af ricain De Beersprévoitjustement la mise en placed’unfonds de développement, doté parlamultinationalede75millionsdedollars,puis àterme 750, afin d’aideràlacréation d’entreprisesetd’emploisdansles secteurs du tourisme,des technologies, desénergiesrenouvelables Passûr cependantque celui- ci suffise :les commentateurs botswanaissoulignentque cela fait un demi-siècleque les gouver nementssuccessifss’efforcent de diversif ierl’économie, sans vraiment ypar venir ■