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Un Lion d’or pour Demas Nwoko

L’architecte, designer et artiste nigérian a été PRIMÉ À VENISE pour l’ensemble de sa carrière.

LA BIENNALED’ARCHITECTURE de Venise et sa commissaire, Lesley Lokko, ont décerné le Lion d’or et consacré une petite mais précieuse exposition à Demas Nwoko, l’un des pionniers d’une esthétique africaine moderne, dont « l’héritage immatériel est toujours en cours d’évaluation, compréhension, célébration ». Fils d’un obi (roi) local, il est né à Idumuje-Ugboko, dans le sud du Nigeria, en 1935. Inspiré par l’architecture du palais royal, il trouve rapidement sa vocation, mais la casquette de bâtisseur ne lui suffisant pas, il se tourne vers les Beaux-Arts et étudie entre autres la scénographie à Paris. Membre cofondateur de la célèbre Zaria Art Society dans les années 1960, il contribue au développement d’une avant-garde postcoloniale dans son pays. Ses projets architecturaux, tel la chapelle de l’Institut dominicain à Ibadan, anticipent, dès les années 1970, la pensée contemporaine, qui met au centre les matières et les cultures locales. ■ L.N.

R Cit

Paradis perdu

Rythmes endiablés et mixité dans l’un des hauts lieux de la fête parisienne de l’entre-deux-guerres.

« D’UN SEUL COUP, le Bal Blomet changea du tout au tout. Sa réputation déborda les frontières de Montparnasse, atteignit Saint-Germain-des-Prés et le Quartier latin. » C’est dans ce lieu mythique du Paris des Années folles que Raphaël Confiant, militant de la cause créole, campe trois destins croisés d’exilés, sur fond de biguine, de valse et de mazurka. Trois personnages en quête d’amour et de plaisirs. Autour d’eux, c’est le Montparnasse de l’époque

Roman

Un même élan

Une plongée enivrante, au cœur d’une femme. Et de la Tunisie post-révolution.

SUR LA COUVERTURE du livre, une Vénus marine, celle de Bulla Regia, site archéologique tunisien. Tout en mosaïque, la déesse de l’amour, de la fécondité et du renouveau se love, nue, entre deux créatures masculines. Gironde, à la fois sensuelle et résolue, elle fixe le lointain, semblant indiquer d’autres possibles. De retour dans son pays natal, Inès, l’héroïne du roman, est subjuguée par la splendeur de cette figure féminine, témoin d’une grandeur ancienne et regrettée. Au lendemain de la révolution, cette Tunisienne expatriée en Suisse replonge au cœur de que la plume du conteur Martiniquais redessine. Au 33 rue Blomet, on croise Joséphine Baker, Ernest Hemingway ou encore le prince de Galles. Dans le sillage de l’aventure de la cité d’artistes La Ruche, le Bal Nègre, autre dénomination du célèbre cabaret dansant et club de jazz, devient le rendez-vous incontournable d’intellectuels et d’anonymes. Il incarne, encore aujourd’hui, un pan de la mémoire antillaise. ■ C.F.

RAPHAËL CONFIANT, Le Bal de la rue Blomet, Mercure de France, 272 pages, 21 €.

FATMA ses origines, dans l’un de ces rares moments où s’épousent l’histoire des gens et le destin d’un pays. Resurgissent alors les traces d’un passé enfoui et l’ardeur de racines intimes. Dans ce roman sensoriel, où le monde des odeurs ouvre la voie, la psychiatre franco-tunisienne Fatma Bouvet de la Maisonneuve propose une double métamorphose, celles d’un pays et d’une femme. ■ C.F.

LA MAISONNEUVE, L’Odeur d’un homme, Au Pont 9, 208 pages, 19,90 €.

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