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EXPOSITION L’ÉCORCE ET LE CORPS

LA PASSION qui lie la peintre américaine Anne où les danseuses étaient protagonistes. Ses collections, joyeuses et colorées, sont composées de chemises décontractées, jupes légères et mouvantes, blazers et trenchs, à porter peu importe la saison. Toutes ses pièces sont réalisées en France en coton bio et en matières recyclables, sauf quelques-unes qui sont fabriquées en République démocratique du Congo avec des tissus locaux – comme ceux à base de feuilles séchées de raphia, qu’elle utilise depuis des années pour faire de superbes corsets. En s’interrogeant sur l’histoire textile de son pays d’origine avant le wax, moins riche que celle de ses voisins, elle a décidé de dessiner tous ses imprimés et de s’en servir pour célébrer les cultures des deux Congo. Pragmatisme, ténacité et sens du business sont les ingrédients du succès de la designeuse. tinalobondi.com ■ L.N.

Eisner à l’anthropologue non-conformiste Patrick Putnam l’amène à séjourner, de 1946 à 1954, dans une station de recherche, lieu d’hébergement et dispensaire médical, à la lisière de la forêt équatoriale de l’Ituri (au nord-est de la colonie belge du Congo). De ces huit années passées le long de la rivière Epulu, l’artiste a extrait un goût pour les couleurs de la nature, omniprésente dans ses tableaux, et un attachement aux pygmées Mbuti, dont elle témoigne. Attentive à la relation sociale et philosophique que ces chasseurs-cueilleurs tissent avec la sylve, la New-Yorkaise n’a de cesse d’explorer l’analogie entre l’écorce et le corps. Une démarche singulière et solidaire, retranscrite dans une œuvre picturale dépouillée et flamboyante, à l’orée de l’abstraction. Et un dialogue entre l’étranger et le familier, que des écrits viennent enrichir, au gré des mutations du regard de la peintre sur les peuples de la forêt. ■ C.F.

« ANNE EISNER (1911-1967) : UNE ARTISTE

AMÉRICAINE AU CONGO », Musée du quai Branly, Paris (France), jusqu’au 3 septembre. quaibranly.fr

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