1 minute read
À LA COUR DE ZAPHIRA
from AM 439 Free
by afmag
JAMAIS LE CINÉMA ALGÉRIEN n’était remonté aussi loin dans le temps. Nous sommes quelques années avant l’occupation ottomane, au début du XVIe siècle, où Alger est gouvernée par un roi et un conseil de représentants des tribus berbères. Pour se défaire du joug de l’occupant espagnol, un corsaire est appelé à la rescousse : Barberousse, incarné avec force par Dali Benssalah, le méchant du dernier James Bond. Mais une fois l’occupant chassé, le pirate va vouloir le pouvoir pour lui tout seul. Tuant le roi, il veut épouser sa femme, la reine Zaphira, qui se révèle plus coriace qu’il ne l’avait imaginée et devient très populaire dans la Casbah. Peu importe la réalité historique, que l’on connaît d’ailleurs très peu : on ne sait pas si cette reine algérienne est une légende ou si son existence a été effacée des récits officiels. Ce qui est sûr, c’est que son histoire s’est transmise au fil du temps, jusqu’à ce film à grand spectacle avec batailles sanglantes en bord de mer et scènes au cœur de palais luxuriants. Une tragédie classique en quatre actes dans l’Algérie du XVIe siècle : voilà une proposition de cinéma peu banale à ne pas manquer. On y croise même une esclave blonde scandinave, affranchie et convertie à l’islam, incarnée par Nadia Tereszkiewicz (tout récent César du meilleur espoir féminin) ! Dans le rôle-titre, l’actrice algérienne Adila Bendimerad s’impose royalement et coréalise même, avec Damien Ounouri, ce long-métrage qui ressuscite, avec un grand soin apporté aux décors et aux costumes, un chapitre méconnu de l’épopée de la nation algérienne. ■ J.-M.C.
LA DERNIÈRE REINE (Algérie), de Damien Ounouri et Adila Bendimerad. Avec elle-même, Dali Benssalah, Tahar Zaoui. En salles.