Décembre 2016 - Janvier 2017 Nº28
Quito - Équateur
Le journal des étudiants de I’Alliance Française de Quito La douceur de la langue sur le papier Si tu veux participer, contacte-nous : journalafquito@gmail.com
Notre Habitat : une ville plus agréable à vivre C’est ainsi que pour cette nouvelle session du Journ’af, nous évoquerons la participation du collectif CLIC à Habitat III et que nous parlerons également du projet de devéloppement durable qui se développe aux Galapagos. Nous aborderons par ailleurs le sujet du parc national du Yasuni, et il s’agira aussi d’articles concernant ce que l’on appelle les Potagers Urbains. Pour savoir ce dont il s’agit, rendez-vous à l’intérieur de ce numéro. A l’occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable, Habitat III, qui eut lieu du 17 au 20 octobre 2016 à Quito, et pour cette nouvelle édition du Journ’af, nous nous sommes
intéressés aux sujets relatifs aux grandes thématiques urbaines et plus particulièrement aux initiatives et actions que la société civile a pu entreprendre pour contribuer à l’amélioration de l’avenir de notre planète.
En outre, nos journalistes se sont intéressés aux marches qui ont notamment eu lieu en Argentine en 2016 afin de protester contre les violences dont les femmes sont les victimes.
Les événements culturels qui ont eu lieu à l’Alliance Française, l’année du cinéma en Equateur, la Fête des Lumières, ce nouveau sport à la mode que l’on appelle le Padel, la bande dessinée, et enfin un très beau projet d’orchestre équatorien sont autant de sujets qui ont attiré notre attention et que vous pourrez découvrir tout au long de la lecture de ce numéro, dont nous espérons que vous profiterez bien ! Par María Augusta López
SOMMAIRE Page 2:
Page 3:
Page 4:
Développement humain et développement économique par Milton Maya Les Galápagos: vers un développement local durable par Milton Maya La permaculture à Quito par María Isabel Cevallos Faites clic avec “CLIC” par María Augusta López La ville : espace de rencontres à retrouver par Eva Luna Entretien avec le responsable du collectif CLIC Equateur : Christian López Rodas
Page 5: Analyse du projet Yasuni-ITT en Equateur, ou la Malédiction de la richesse en ressources naturelles par Leonardo Huera Aldás et Jhonathan Barragán Les villes du futur et l'efficience énergétique par Paulina Salazar Pollution dans la ville d’accueil d’Habitat III par Cinthya Criollo
Par Mauro Mendizábal
Page 6: Le Mercredi Noir par Micaela Cevallos Varas #niunamenos vs #niunomenos par Isabel Jaramillo La probable fin du modèle libéral ? par Elías Mantilla
De la musique avant toute chose ! par Veronica Haro Festival du film français Par Nicole Mejía Un bref aperçu historique : la Fête des Lumières de Lyon, une tradition née au 19eme siècle
Page 7: L’espace BD : Blacksad par José Antonio Donoso Le padel pour les amoureux des balles et des raquettes ! par Fernando Vásquez Les potagers urbains : la solution pour avoir tes propres aliments sans aller au marché !
par Irina Galárraga
par María Isabel Cevallos
Compte rendu : des artistes français fêtent la lumière à Quito.
l’Equateur fait son cinéma !
par Paula Alonso
Par Fernanda Donoso
Le journal des étudiants de I’A.F.
Décembre 2016 Janvier 2017 Nº28 / Quito - Équateur
LA UNE
DÉVELOPPEMENT HUMAIN ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE par Milton Maya
L’une des problématiques largement étudiées aujourd’hui est celle du concept de développement et de l´impact qu’a celui-ci sur la vie économique, politique et sociale, et ce dans le monde entier. D´un côté, le concept d’économie de développement et la théorie de la modernisation ont conceptualisé le développement dans une approche très économiciste. Ainsi, pour assurer le développement, il est nécessaire qu’il y ait une augmentation substantielle de la productivité et des taux élevés de croissance économique. Avec cette conceptualisation, les personnes sont souvent traitées comme des objets ou des moyens d’atteindre le progrès économique, et non comme
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des sujets à part entière (Schuldt, 1995). D´un autre côté, le courant du développement humain brise ce paradigme et recentre l´attention sur le développement d´une économie plus humaniste. L´être humain comme centre de l´analyse est le postulat de base de ce courant de pensée qui veut que « le développement se réfère à des personnes et non à des objets » (Max-Neef. 2003). Dans cette perspective, le progrès technique, l’industrialisation et l´urbanisation ont généralement pris les critères de la vision économiciste du développement. Les relations sociales, communément connues comme « biens relationnels », ont
été peu abordées dans le progrès urbain, technologique et industriel, etc. En conséquence, le bien-être des personnes, des communautés et des sociétés est conçu à partir seulement de la consommation de biens matériels (Schuldt, 2012). Bien que dans le processus de développement des villes, des régions et des économies, en général, les biens matériels soient importants, les biens relationnels qui nous conduisent vers un bien-être et un développement plus humain sont plus importants. Par exemple, l´Equateur, avec l’approbation de la Constitution de la République en 2008, a été lié aux arguments davantage humanistes du développement. En d´autres
termes, «le système économique est social et solidaire et reconnait l´être humain comme sujet et finalité du développement ; de plus, il remarque qu´il y a il y a une relation dynamique et équilibrée entre la société, l´Etat et le marché en harmonie avec la nature et il garantit la production et la reproduction des conditions matérielles et immatérielles qui permettent de bien vivre » (Art. 283). Finalement, la solidarité, la réciprocité, l´amitié et l´aspect social de l´économie sont les critères les plus importants pour construire une économie plus solidaire et plus humaniste.
LES GALÁPAGOS : VERS UN DÉVELOPPEMENT LOCAL DURABLE par Milton Maya
En 2013, le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage, de l’Aquaculture et de la Pèche (MAGAP) a mis en place le Plan de Bio-agriculture pour les Galápagos (PBAG) afin d’améliorer la dynamique socio-économique locale à travers des activités agricoles et d´élevage durables. L´institutionnalisation de cette politique publique vise à contribuer à la souveraineté alimentaire des îles et cherche à réduire l´incidence des espèces végétales envahissantes dans la zone agricole. À propos de cette politique, le Plan de Bio-agriculture pour les Galápagos se concentre sur trois objectifs. Le premier consiste à faire de l´agriculture la principale activité
humaine co-responsable de la conservation du patrimoine naturel de l´archipel. Le deuxième a pour nature la contribution à la durabilité de l´économie du territoire à travers la promotion des marchés locaux selon les principes de l´économie sociale et solidaire et enfin, le troisième objectif est celui de la consolidation d’un système de l’information basé sur l´échange des connaissances pour augmenter les capacités locales. Dans cette perspective, la nouvelle forme de production, qui se développe dans la région insulaire depuis trois ans, permet de concourir à la construction d’un développement plus durable et plus respectueux de la nature. En
LA PERMACULTURE À QUITO
d´autres termes, un développement qui garantit la réalisation du bien vivre ou encore sumak kawsay. pour en savoir plus sur le plan de Bio-agriculture pour les Galápagos, vous pouvez trouver plus
d´information ici : http://servicios.agricultura.gob.ec/pol iticas/La%20Pol%C3%ADtica%20A gropecuaria%20%20al%202025%2 0II%20parte.pdf
par María Isabel Cevallos
« L’être humain a besoin d’une relation de respect avec la nature pour comprendre son destin dans le monde » Markos Toscano.
A Quito, dans le Centre Tinku, Markos Toscano, expert de plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la permaculture, dispense des cours afin que les gens
puissent prendre conscience de la crise alimentaire que nous traversons et pour qu’ils apprennent de quelle façon nous pouvons arrêter de polluer notre planète. La permaculture est la tentative de création d’environnements humains durables ; le but est l’efficience dans l’utilisation des énergies naturelles et la fin de la production des déchets. Selon M. Toscano nous devons interagir avec la nature pour comprendre ce qu’est la santé du sol et pour comprendre la vie, ainsi
que l’effort que fait la Terre pour nous donner ses fruits. Il faut également que nous puissions nous découvrir par notre relation à la terre pour comprendre notre présence dans le monde. Aujourd’hui le monde entier sait que la planète est polluée mais très peu de personnes réagissent. 80% de la forêt andine équatorienne a été détruite et environ 60% des déchets solides sont d´origine organiques... Tout ceci risque de nous conduire à une pénurie d’eau et de nourriture. L’histoire le dit, l’urgence nous fera
prendre conscience de l’importance de la nature et réagir avant que la catastrophe ne se produise, mais espérons que cela arrive le plus rapidement possible. C’est pour cette raison que nous devons dès à présent améliorer notre relation à la terre pour mieux appréhender la vie et l’avenir de notre planète. Si vous vous rendez au Centre Tinku, vous pourrez y recevoir entre autres des cours d’agro-écologie, de bio-constructions et de design permaculturel.
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LA UNE
FAITES CLIC AVEC “CLIC” par María Augusta López
Voulez-vous faire partie d’un groupe de jeunes qui travaillent bénévolement pour soumettre des idées qui pourraient permettre d’atténuer le réchauffement climatique ? Si votre réponse est oui, vous pouvez rejoindre CLIC, “Le Mouvement des Jeunes Latino-américains et Caribéens contre le Changement Climatique”.
Ce collectif est né en 2013 en Colombie et compte maintenant sur la participation de divers pays. En Equateur, ce mouvement existe depuis 2014 et ses représentants sont Christian López Rodas et Nicolas Zambrano. Mais à quoi travaille CLIC au juste ? Ce mouvement cherche à augmenter le niveau de participation des jeunes à la politique publique en proposant des solutions créatives et innovantes. Il repose sur une structure inclusive et coopérative et les jeunes qui y travaillent font un travail volontaire. En 2015 au Mexique, CLIC avait pris la décision de participer à HABITAT III 2016 en Equateur avec son projet « Youthab Conférence »¹. La raison en était simple : même si CLIC se donne d’abord pour but de trouver des solutions pour freiner le réchauffement climatique, sa participation à Habitat III se justifie parce que la plupart des villes du
LA VILLE : ESPACE DE RENCONTRES À RETROUVER par Eva Luna Il est actuellement évident qu'il existe un déclin des espaces publics ainsi qu’une distanciation sociale des individus. Les causes principales observées peuvent être les suivantes : le remplacement des espaces urbains par des centres commerciaux où le but est la consommation de produits et de services et non l’interaction sociale ; la construction de grands bâtiments qui deviennent des espaces privés (logements ou bureaux) et la séparation des espaces selon la position sociale et économique des individus, situation qui à l'évidence, renforce les inégalités sociales. Fernando Carrión, professeur et chercheur à l’Université d'Etudes Supérieures FLACSO, explique ces phénomènes à partir de trois facteurs : « privatisation, fragmentation et segmentation des villes ». Ainsi, les espaces publics, censés promouvoir les fonctions sociales telles que la discussion, le débat, le dialogue ou le partage sont en train de disparaître, le problème étant qu'ils sont considérés comme des «
espaces résiduels », c’est-à-dire sans importance. En conséquence, le problème central est situé dans l’administration, la gestion et la planification des villes. Pour remédier à cette situation, il faudrait changer les politiques publiques qui privilégient lors de la conception des villes, les bénéfices économiques au détriment de la fonction sociale des espaces publics. Car, comme l'assure dans sa thèse la géographe Sophie Savary, « chaque ville est faite des relations que les hommes entretiennent avec un lieu particulier : elle est façonnée par ses habitants et par ceux qui détiennent un pouvoir sur elle, elle contribue à l’identité des hommes qui la réalisent matériellement et de façon immatérielle ».
monde émettent des gaz à effet de serre qui augmentent la température globale. « Youthab Conférence » a été la première conférence de jeunes à aborder le sujet de Derecho a la ciudad². Cet évènement a commencé une semaine avant HABITAT III et s’est déroulé du 13 au 15 octobre 2016, avec plus de 200 jeunes de 16 pays qui ont assisté aux conférences, ateliers et laboratoires participatifs. Le résultat de ce projet a été l’obtention de la « Déclaration des Jeunes », laquelle a été remise officiellement à l’Agence des Nations Unies ONU HABITAT et aux mairies ibéro-américaines pour être prise en compte dans le Nouvel Agenda Urbain signé à HABITAT III. Par conséquent, HABITAT III a représenté une opportunité pour que les jeunes puissent donner leurs points de vue et partager leurs idées. Finalement, le point le plus
important est de savoir ce qui se passera après HABITAT III, car CLIC à travers la « Déclaration des Jeunes » a demandé un espace officiel d´inclusion des jeunes dans la politique comme le font d’autres pays, par exemple le Canada avec le Ministère de la Jeunesse ou la Turquie avec le Conseil de la Jeunesse. Affaire à suivre !
¹ YOUTH Jeunes en anglais et HAB, 3 premières lettres du mot Habitat.
² “Le droit à la ville” de Henri Lefebvre , publié en mars
1968 , http://www.rumboahabitat3.ec/es/noticias/noticia s/60-derecho-ciudad.html.
ENTRETIEN AVEC LE RESPONSABLE DU COLLECTIF CLIC EQUATEUR : CHRISTIAN LÓPEZ RODAS Par Mauro Mendizábal
1- Qu’est-ce qui a motivé votre participation au collectif CLIC ? C.L.: « Je crois que la jeunesse doit s’impliquer davantage dans les problématiques relatives au réchauffement climatique. Actuellement, si nous ne réagissons pas, l’avenir des nouvelles générations sera totalement compromis parce que nous sommes la dernière génération à pouvoir renverser cette tendance ». Combien de membres constituent le 2- Combien collectif CLIC ? C.L.: « CLIC se trouve dans onze pays mais chaque pays a des groupes qui travaillent sur différents sujets. Chaque groupe est constitué de plusieurs personnes. Par exemple, CLIC Équateur se compose de 20 membres et CLIC Brésil avec Engajamundo en compte plus d'une centaine ». Comment qualifieriez-vous la 3- Comment participation de la jeunesse équatorienne sur les sujets du changement climatique et du développement urbain durable ? C.L.: « La participation des jeunes équatoriens reste faible, il n’y a pas de
véritable mobilisation autour de ces sujets. Il peut y avoir des campagnes d’information où un membre de notre collectif tentera par exemple de sensibiliser les jeunes en leur donnant des informations pour les amener à davantage de participation et à être les acteurs d’un réel changement, mais force est de constater qu’il n'y a pas de processus continu impliquant les jeunes ». 4- A quelles difficultés vous êtes-vous heurtés lors de la préparation et de la réalisation de la conférence YOUTHAB ? C.L.: « La difficulté la plus importante fut celle du financement, ensuite celle de la création, de l'encouragement et de la fédération de ce groupe de jeunes volontaires. Mais malgré les petites contrariétés, il s’agit d’une belle et importante aventure ».
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CULTURE DE LA MUSIQUE AVANT TOUTE CHOSE ! FESTIVAL DU FILM FRANÇAIS par Veronica Haro
Pour bien commencer cette nouvelle année, nous avons voulu parler d’un peu de musique avec un très beau projet initié il y a un an par le chef d’orchestre brésilien Diego Carneiro : le jeune orchestre de l’Equateur.
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Diego Carneiro, violoncelliste de formation et de profession, a fondé en 2009, à Londres, l’ONG AmaZonArt. Par le biais de cette fondation, il a pu créer des orchestres symphoniques de jeunes musiciens dans divers pays comme le Mexique, le Brésil, le Pérou et maintenant l’Equateur. Pour ces jeunes musiciens, c’est surtout l’occasion de développer leur talent et d’évoluer professionnellement à travers la tenue de concerts de qualité et en cultivant un répertoire aussi bien classique que traditionnel. AmaZonArt invite différents musiciens professionnels
internationaux à venir en Equateur pour y donner des cours gratuits aux jeunes membres de l’orchestre. Actuellement, 24 personnes ayant entre 13 et 25 ans recueillent des connaissances artistiques et musicales qu’elles transmettront plus tard à leur tour. Par ailleurs, le violoniste équatorien Estalin Pucha, qui participe activement à la vie culturelle de ce pays et qui appuie l’orchestre apprend aux étudiants à développer leurs compétences musicales et à travailler en équipe. Il travaille également sur la "confiance en soi" afin que les élèves puissent se présenter au public avec la même aisance que lors des répétitions. Si vous êtes jeune musicien et que cette initiative vous intéresse, ou si vous voulez simplement plus d’informations, vous pouvez contacter le 099-9245646.
Par Nicole Mejía
L’Alliance Française French Film Festival (AFFFF) est un événement qui a lieu annuellement en Australie et qui a pour objectif de promouvoir la culture française à travers la projection de diverses œuvres cinématographiques francophones de genres variés. Fort de son grand succès, le modèle de l'AFFFF est aujourd'hui repris par plusieurs autres instances de l'Alliance Française dans différents pays. Spécifiquement, l'Alliance Française de Quito a organisé pour la troisième année consécutive la
projection de plus d’une vingtaine de films dans quelques hauts lieux du cinéma de la capitale. Parmi ces productions se trouvait "La Belle Vie" du réalisateur Jean Denizot que les étudiants de l'A.F. de Quito ont pu rencontrer, occasion d’en faire ici la chronique. Le film montre la vie d’Yves, un père de famille qui vit avec ses deux enfants dans la clandestinité. Étant recherché pour leur enlèvement, il risque une peine de deux ans de prison. Au fil des années et les enfants grandissant, il devient de plus en plus difficile de les retenir. Pierre, l'ainé, décide de s'enfuir. Sylvain se pose alors des questions : doit-il aussi prendre son envol ? Lors de cette rencontre, les étudiants ont eu l'opportunité de poser des questions au réalisateur. Pour lui, il est important de noter la dimension ironique dans le titre du film, qui dépeint une réalité avec des moments positifs mais sans oublier des périodes plus difficiles. L'intérêt se trouve dans le fait que le film montre une situation réelle à laquelle le spectateur peut s'identifier. L'AFFFF sera de retour sur les écrans équatoriens en 2017. A très bientôt au cinéma !
UN BREF APERÇU HISTORIQUE : LA FÊTE DES LUMIÈRES DE LYON, UNE TRADITION NÉE AU 19EME SIÈCLE par Irina Galárraga
COMPTE RENDU : DES ARTISTES FRANÇAIS FÊTENT LA LUMIÈRE À QUITO par Paula Alonso Alliance Française, samedi 15 octobre 2016, 11 heures du matin ; une présentation très intéressante a lieu… Quatre artistes français, possédant un grand bagage artistique, ont expliqué au public présent, leurs créations pour la Fête des Lumières de Quito. Le premier artiste, Laurent Langlois, dont l’œuvre « En voyageant dans trois mondes » a été projetée à l’église Santo Domingo, a présenté son projet qui se compose de trois parties principales : l’iconographisme précolombien; des photographies de l’intérieur de l’église et enfin le graphisme contemporain, Pour cette dernière partie, il s’est associé à une graphiste équatorienne, Belén Mena, et tous deux se sont inspirés de la flore et de la faune équatoriennes. Le travail du second artiste, Patrice Warraner, qui porte le nom de “Chromolithe”, a été projeté sur la façade de l’église de la Compañía. L’artiste a expliqué à son public que lorsqu´il avait pris la première photo de l’église, c’était pour lui un choc, car cette église, considérée comme
une merveille en Équateur, est très richement décorée. Patrice Warraner a utilisé la technique de l’illumination polychromatique pour surélever l’architecture de l’église. Les deux derniers artistes, Jérôme Donna et Simon Milleret-Godet dont l’œuvre “Laniakea” a été projetée à l’église de la Merced, ont décidé de la nommer ainsi -Laniakea «paradis incommensurable» en hawaïenparce que c'est aussi le nom d'une découverte scientifique liée aux galaxies, et que de cette manière ils joignaient l’art et la science. Les auteurs nous ont proposé un voyage dans d'autres systèmes solaires, pour finir par atterrir sur la Terre, à Quito et clore le spectacle par… une éclipse !
La Fête des Lumières trouve ses origines dans une autre fête religieuse : celle de la Vierge Marie. En 1643, le peuple de Lyon avait fait la promesse d´honorer la Vierge et de lui rendre hommage chaque année si celle-ci sauvait la ville frappée par la peste. Ce vœu fut exaucé et chaque année depuis 1852, la ville célèbre sa sainte, les habitants décorant ainsi leurs fenêtres avec des lumignons (bouts de mèches de bougies). Cette fête n´a cessé de prendre de l´importance jusqu´à s´institutionnaliser et depuis un certain nombre d´années, une fois par an, Lyon se transforme et devient un espace de créativité, ses façades se convertissant en « instruments » d´expression pour les artistes qui s´y retrouvent. Sur la façade de la Cathédrale
Saint-Jean, les artistes se servent de la modernité et utilisent des animations en 3D pour raconter leurs histoires. Au fil du temps, cet événement populaire et urbain est devenu l´un des plus importants, attirant chaque année des millions de visiteurs. En 2016, la Fête des Lumières a fait son arrivée dans la capitale équatorienne. La Mairie et l´Alliance Française de Quito ainsi que la Mairie de Lyon ont uni leurs efforts pour que six artistes français et équatoriens puissent présenter leur travail. La ville a donc laissé place à cinq jours de fête dans le centre historique de Quito. Les habitants de Quito, poussés par la curiosité et l´envie de découvrir des traditions venues d´ailleurs, ont pu profiter de cette fête et attendent avec impatience la prochaine édition.
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ENVIRONNEMENT ANALYSE DU PROJET YASUNI-ITT EN EQUATEUR, OU LA MALEDICTION DE LA RICHESSE EN RESSOURCES NATURELLES par Leonardo Huera Aldás et Jhonathan Barragán
L'Equateur est un pays qui pense dès aujourd'hui à l'époque après-pétrole, en considérant l’exploitation du grand gisement pétrolier Yasuní-ITT (Sigle provenant du nom des trois forages d’exploration qui se trouvent dans la zone : Ishpingo-Tambococha-Tiputini). Le projet Yasuní-ITT a eu un écho médiatique, politique et scientifique important dans le monde entier, posant la question de laisser le pétrole sous terre afin de ne pas affecter la biodiversité, ainsi que l’existence de plusieurs peuples en isolement volontaire. Il s’agit d’exploiter quelque 1.670 millions de barils de pétrole dans le Parc Yasuní. L’exploitation de ce pétrole lourd, pourrait rapporter à l’Etat près de 19.500 milliards de dollars échelonnés sur 12 ans. La majorité des fonds sera investi dans des projets d’énergies renouvelables, afin de parvenir à une transition dans la politique énergétique du pays, en réduisant une grande part de l’utilisation des combustibles fossiles et en favorisant le potentiel hydroélectrique, géothermique, éolien et solaire sur le long terme.
Dans cette logique de développement durable, l’énergie renouvelable est la seule technologie qui nous sauvera du changement climatique incontrolable ; associée à une nouvelle façon efficace pour capturer et accumuler le carbone, et qui a déjà causé un boulversement dans le monde scientifique. Elle n’est pas chère, elle est efficace, et peut être appliquée immédiatement. D'autre part, Il est nécessaire de remplacer la politique énergétique actuelle par une autre moins polluante, plus abordable, plus efficace, etc. Il faut aussi changer les méthodes de production et d’utilisation. Mais l’Equateur en particulier, pour plusieurs raisons, reste fortement dépendant de l’extraction du pétrole. Cependant, le pétrole n’a pas contribué à développer le pays et il est donc urgent de penser à un développement alternatif parce que la crise du système énergétique devient un problème de plus en plus important à travers le monde. Finalement, seule une diminution de la demande en énergies fossiles est susceptible de réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. C’est pour cette raison que les négociations climatiques se focalisent sur les émissions de gaz à effet de serre via l’utilisation d’énergies fossiles, et non sur l’extraction de ressources pétrolières. En d’autres termes, on supprime la conséquence, mais pas la cause (le besoin en énergies fossiles dans ce cas).
LES VILLES DU FUTUR ET L'EFFICIENCE ENERGETIQUE par Paulina Salazar D'après la Conférence des Nations Unies sur le Logement et le Développement Urbain Durable (Habitat III), qui s’est déroulée à Quito, et la Conférence Internationale sur le Changement Climatique (COP21) qui elle s’est tenue à Paris fin 2015 ; l'énergie renouvelable et l'efficience énergétique sont les deux enjeux qui favoriseraient l'équité sociale et la croissance économique.
Selon le sujet abordé pendant la conférence Habitat III, la ville du futur devra avoir une technologie sophistiquée qui permettra l´amélioration de la qualité de vie des citoyens. La santé, le logement, l'éducation et la mobilisation sont autant de domaines qui dépendent de l'accès à l'énergie. Grâce aux technologies de pointe, nous pourrons contrôler le transport dans les villes du futur, réduisant ainsi les embouteillages, la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. En outre, les représentants du gouvernement équatorien présents à Habitat III ont également parlé d’un développement durable des aspects sociaux, économiques et environnementaux, qui privilégierait les espaces proposant une mobilité efficiente, durable et sûre, ouverts à tous les citoyens et respectant les droits et les devoirs des habitants. Enfin, la planification et la construction de villes équitables, productives et durables requiert l'engagement de tous, principalement de l'Etat équatorien, du secteur privé, des organisations non gouvernementales et de la société civile.
Les énergies renouvelables proviennent de ressources naturelles qui peuvent se régénérer et l'efficience énergétique est l'optimisation de l'utilisation de l'énergie. Ces deux états de fonctionnement peuvent améliorer la qualité de vie de millions de personnes en ville, en réduisant les émissions de carbone, la consommation d'énergie et en contribuant à améliorer le développement urbain.
POLLUTION DANS LA VILLE D’ACCUEIL D’HABITAT III par Cinthya Criollo
Dans le cadre de l’écriture de cet article, les recherches réalisées nous ont démontré l’effort qui fut fourni par les autorités pour aménager la ville afin d’accueillir les 30 000 participants à la conférence HABITAT III. Mais qu’en est-il de l’un des plus gros fléaux de la capitale : la pollution ? Depuis 2014, Quito a instauré tout un programme de développement dans le but de mettre en place des installations équitables, sûres, et durables ; ce qui a permis à la ville d’accueillir l’événement Habitat III. À la fin de cet événement, le président Rafael Correa avait déclaré « Nous voulons promouvoir la protection de l’écosystème et de la biodiversité…», et il a également ajouté : « Le
changement est en train de naître dans le centre du monde…». En 2008, les droits de la nature avaient déjà été inscrits dans la Constitution de la République de l’Equateur. Cependant, nous pouvons aisément voir que la réalité à Quito est d’abord celle de sa pollution et cette thématique – d’autant plus dans le cadre d’une conférence sur le monde de demain – revêt une certaine importance. Mais quelles sont les statistiques à ce sujet ? Selon les différents rapports existants, la moyenne de la pollution dépassait ces dernières années les limites internationales de pollution nuisible pour la santé, fixées par l’OMS. Malgré les divers efforts pour les contrôler, les révisions manuelles des voitures ne sont pratiquées qu’une fois par an, alors que la baisse de qualité
des combustibles entraîne l’augmentation des maladies respiratoires, et que la pollution de l’air provenant des pots d’échappement est le problème principal de cette ville. Entre 2015 et 2016, 539 autobus étaient en révision à cause de défauts au niveau de leurs pots d’échappement.
Le peu de recherches sur la pollution à Quito, la qualité des combustibles et le manquement aux principes de respect de la nature nous amènent à réfléchir sur le rôle des politiques urbaines dans le cadre d’un changement mondial.
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POLITIQUE / SOCIÉTÉ
LE MERCREDI NOIR par Micaela Cevallos Varas
Le 19 octobre 2016, des milliers de femmes ont défilé à Buenos Aires (Argentine) sous les slogans « Ni una menos » et « Vivas nos queremos », exigeant ainsi la fin des violences à leur encontre. La manifestation a été organisée par le groupe « Ni una menos » et 50 autres associations à la suite du viol et de l’assassinat brutal de Lucía Pérez, une jeune fille de 16 ans, décédée une semaine avant la marche. Les organisatrices ont invité les femmes à arrêter leurs activités pendant une heure, de 13h00 à 14h00, puis de marcher jusqu’à la Plaza de Mayo, en portant des affiches avec des slogans demandant la fin de la violence machiste. Pour Vera Lechuga, étudiante et activiste argentine. Ces protestations
sont très importantes, parce que c’est une bonne manière d’exiger l’intervention de l’Etat face à cette situation, puisque la législation et la justice en faveur de la femme n’existent pas. Cependant, malgré l'organisation de différentes marches, il n’y a pas eu de grand changement. Selon les chiffres de l’OMS, dans 80 pays, 35% des femmes affirment avoir été victimes d’abus physiques et sexuels. Selon le journal “El País”, l’Argentine par exemple compte un féminicide toutes les 30 heures. Pour Vera Lechuga,
ces chiffres génèrent tristesse et angoisse, car ils sont le résultat du manque de sensibilisation et d’intérêt de la société. Mais de la même manière, ils lui donnent la force de poursuivre sa lutte. En Équateur, nous ne sommes pas loin de cette réalité. Pour cette raison, nous devons suivre l’exemple des argentines et exiger l'égalité de traitement entre hommes et femmes et lutter pour que le slogan « Ni una menos » soit respecté.
#NIUNAMENOS VS #NIUNOMENOS par Isabel Jaramillo 6
Le mouvement #NiUnoMenos échoua à être pris au sérieux et cela découle tout simplement des faits et des chiffres : ONU femmes rapporte qu’au Guatemala par exemple, on tue en moyenne deux femmes par jour et qu’au Mexique, 66% des meurtres commis sur des femmes, le sont par leur partenaire ou par un membre de leur famille. La violence à l’égard des hommes, si elle ne peut être niée, n’atteint pas ces records.
Cet article cherche à mettre en face à face les deux positions principales qui existent autour de la question de la lutte des féministes partout dans le monde. Je me considère comme une féministe depuis l´enfance, mais alors que je m’apprête à rédiger cet article, le doute surgit sur la définition même de ce concept. Une grande controverse existe à ce sujet et l’une des questions est de savoir pourquoi est-ce que le féminisme n’est pas plutôt appelé égalité ? Mais les féministes soutiennent que le féminisme ne cherche pas l'égalité entre les hommes et les femmes, car il reconnaît leurs différences. En fait, il cherche avant tout à niveler la situation des femmes et des hommes
en termes d'opportunités et de droits. La popularité du mouvement féministe est en forte croissance et cela crée bien entendu tensions et différends. Citons par exemple, le mouvement #NiUnaMenos et son
pendant le mouvement #NiUnoMenos, qui ont provoqué une sorte de cyber-guerre médiatique ; le mouvement #NiUnoMenos venant tenter de décrédibiliser le mouvement féministe.
L’intérêt de ce débat réside dans la réflexion qui peut en découler : nous devrions tous réfléchir à nos comportements au sein de la famille et de la société, pour prévenir la violence en général.
LA PROBABLE FIN DU MODÈLE LIBÉRAL ? par Elías Mantilla Au cours des trente dernières années la tempête du « libéralisme » a plané au-dessus de la plupart des pays du monde. À l'heure actuelle, l’ordre mondial dominé par ce modèle est peut-être en train de changer… Dans les années 1980 et au moment de la fin de l’ère communiste, l’idéologie occidentale et libérale s’est répandue, et la plupart des pays se sont conformés à ce modèle. Néanmoins nous constatons depuis quelques temps, un mouvement inverse de fermeture sur soi. Récemment, surtout à la suite de la crise migratoire entrainée par les
guerres au Proche-Orient et en Afrique ; certains pays comme l’Allemagne ont décidé d’ouvrir leurs portes aux migrants mais ce ne fut pas le cas de tous. Dans plusieurs pays européens, l’extrême droite a fait d’excellents scores aux élections législatives... De plus en plus, la xénophobie, le racisme, et la peur de l'autre sont d'actualité dans de nombreux pays. L’un des exemples les plus frappants est celui du Brexit, aussi étonnant que les murs de fer et de barbelés qui se sont élevés au cœur même du vieux continent. Aux États-Unis la victoire de Donald
Trump fut perçue comme étant le coup majeur de cette nouvelle tendance du repli sur soi. Le pays leader de l’occident libéral a élu le candidat dont le programme consiste à se retirer de l’OTAN, à annuler le TPP (l’accord de libre-échange trans-pacifique) et à mettre en place des mesures restrictives concernant l’immigration. Voilà qui montre bien les prémices d’un réel glissement vers le protectionnisme. Evolution à suivre de près…
Le journal des étudiants de I’A.F.
Décembre 2016 Janvier 2017 Nº28 / Quito - Équateur
LOISIRS / SPORT L’ESPACE BD: BLACKSAD LE PADEL POUR LES AMOUREUX par José Antonio Donoso DES BALLES ET DES RAQUETTES ! une hyène et l’homme d’affaires corrompu et corrupteur un vilain crapaud.
Voici une Bande Dessinée qui se sert d’éléments déjà connus sans tomber dans le cliché... Le charme du protagoniste, les histoires attrayantes et le superbe art graphique font de cette BD une œuvre qui vaut le détour. John Blacksad est un détective privé dans les Etats-Unis des années 50, avec en toile de fond le communisme, les tensions raciales, la bombe atomique... L’ex-policier, l’utilisation de sa voix off et le décor, crient très haut film noir*; mais il ne s’agit pas d’un hommage vide: c’est plutôt une BD solide et originale. L’utilisation d’animaux anthropomorphiques comme personnages en dit beaucoup: le détective est personnifié par un chat (menacé par sa curiosité), l’homme de main est un rhinocéros, l’avocat
par Fernando Vásquez
Les couvertures donnent une petite indication de ce qu’on trouvera en feuilletant les pages : le blanc des suprématistes d’Arctic-Nation, le rouge des artistes d’Âme Rouge ou le bleu des musiciens de L’enfer; et bien sûr le noir qui domine la couverture du premier numéro. Créée par les auteurs espagnols Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido, Blacksad a été publiée en 2000 par la maison d'édition française Dargaud. Après le succès obtenu (sept prix dans quatre pays européens durant l’année de publication), le deuxième tome a été publié en 2003 et le cinquième est paru assez récemment, en 2013. Tous les tomes de Blacksad publiés jusqu’ici sont à la disposition du public à la Médiathèque de l’Alliance Française. Profitez-en! *Film noir est un gallicisme utilisé pour désigner les films des années 1940-1950, filmés en noir et blanc et ayant des personnages tels que des antihéros et des femmes fatales (encore un gallicisme !), très souvent avec un crime inclus dans l’histoire.
LES POTAGERS URBAINS : LA SOLUTION POUR AVOIR TES PROPRES ALIMENTS SANS ALLER AU MARCHÉ ! par María Isabel Cevallos
Un nouveau sport arrive en Equateur avec comme potentiel de devenir une activité très populaire. Le Padel a pour le moment reçu un très bon accueil en Amérique du Sud, jusqu´en Argentine ; pays organisateur du deuxième championnat sud-américain et actuel champion du monde de la compétition masculine. En Europe, de manière similaire, le Padel est devenu un sport très pratiqué et répandu ; par exemple, en Espagne, l’actuel champion du monde de la compétition féminine, on estime
que ce jeu est pratiqué par plus de 2 millions de personnes. En outre, le 13ème championnat du monde a été célébré en 2016 à Lisbonne, au Portugal. Le Padel est en effet un sport qui se joue dans le monde entier. Le jeu présente, entre autres, certaines spécificités ; il se joue par exemple en double avec deux joueurs de chaque côté du filet, ou encore, Le terrain de jeu a une forme rectangulaire faisant 10 mètres de large sur 20 mètres de long et est encadré de murs et de grillages. Même s’il suit les mêmes règles d´arbitrage que celles du tennis, il y a des différences. En ce qui concerne le service, par exemple, il s’effectue avec une raquette plus courte et à la cuillère (du bas vers le haut) ce qui peut favoriser la dynamique du jeu, considérant que le service au tennis est l´une des techniques les plus difficiles à maîtriser. Pendant l’échange et après le premier rebond la balle peut toucher les autres surfaces incluant les murs et les grillages, mais pas le sol une deuxième fois. Si vous avez déjà pratiqué un sport de raquettes, le Padel, non seulement vous plaira mais vous l´apprendrez en plus très rapidement.
L’EQUATEUR FAIT SON CINÉMA ! Par Fernanda Donoso
En 2016, trois films ayant rencontré un beau succès, aussi bien critique que public, sont sortis dans nos salles. L’occasion de revenir là-dessus. Les premiers potagers urbains sont nés pendant la seconde guerre mondiale lorsque les importations de vivres étaient limitées en Europe et aux États-Unis. Ces pays avaient réussi à avoir 40% d’autosuffisance alimentaire grâce aux potagers urbains. Dans les années 60, ce mouvement se transforme en un rejet du système, et finalement dans des pays comme Cuba, la nécessité a obligé les habitants à faire eux même leurs propres potagers pour pouvoir se nourrir. Il est facile de faire son potager urbain. D’abord on doit trouver un endroit lumineux (minimum 6 heures de lumière par jour) et aéré; avoir une terre de bonne qualité qu’il faudra arroser tous les jours et enfin réfléchir à ce qu’on veut planter. Si l’on veut avoir des plantes aromatiques comme la menthe, le thym, le
persil, etc. la plante a besoin de minimum 20 cm de profondeur dans un pot de 20 cm², et pour des légumes plus grands comme les tomates, carottes, courgettes, etc.... On a besoin de 50 cm de profondeur et un pot de 50cm². Par ailleurs, on ne doit pas oublier qu’on peut mélanger les plantes, pour qu’elles puissent se fortifier les unes les autres, par exemple on peut mélanger le maïs avec la citrouille et les haricots. Les haricots sont fertilisants et donnent du nitrogène a l’air et les feuilles de citrouille donnent de l’ombre à la terre ce qui permet de conserver l’humidité. Avec notre propre potager nous prenons conscience de l’effort livré par la terre pour nous donner ses fruits et ses légumes; nous réalisons aussi l’importance de la réduction des déchets.
Le cinéma équatorien dont la caractéristique première est l’intellectualité, s’est beaucoup développé ces dernières années. Son histoire dans notre pays commence en 1924 avec le film « El Tesoro de Atahualpa », du cinéaste Augusto San Miguel. Depuis, cet art majeur et d’une extrême importance n’a eu de cesse de chercher à aborder et à essayer de comprendre les différentes problématiques socio-culturelles des équatoriens. En juillet dernier, le fim Sed faisait sa première dans les salles équatoriennes. Dirigé par Joe Houlberg, ce film à suspense se déroule dans une hacienda centenaire par laquelle sont passées plusieurs générations… qui continuent de vivre dans la mémoire
de Sara, jeune fille aveugle aux prises entre le passé et le présent. Le film, bien reçu, a été projeté à Cannes et au Chicago Latin Film Festival. Deuxième film d’importance en 2016 : Alba. Le 28 octobre, eut lieu sa première à Quito. Le film parle d’une fille, Alba, qui a 11 ans et qui fait son entrée dans l’adolescence. Elle se heurte alors aux difficultés relatives à cet âge délicat et dans le même temps, sa mère est malade... « Alba » a remporté le Fondo de Fomento Cinematográfico. Enfin, le film Sin muertos no hay carnaval, dirigé par Sebastián Cordero est également sorti cette année. Il s’agit d’une histoire d’ambition et de trahison sur fond de lutte pour le pouvoir… Le film a été sélectionné pour les Oscars 2017. Croisons les doigts.
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Crédits
Notre Habitat: une ville plus agréable à vivre Grupo Correa Mise en page María Augusta López Rédactrice en chef Amal Sall Coordinatrice