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Technologies
Nouvelle donne au coeur du développement
10 ans 1998-2008
AEM affiche une nouvelle identité visuelle !
s Un logo plus chaud et une maquette plus aérée. s Des articles toujours pertinents et proches de vos préoccupations.
GERAM COMMUNICATIONS 2008
Afrique Expansion Magazine, incontournable pour l’info économique entre l’Afrique et l’Amérique du nord !
À la une
infrastructures : TIC – L’AFRIQUE À HAUTE-VITESSE Dans un secteur en évolution constante, mais inégale sur le continent, quelques solutions sont mises en route pour mieux assurer la croissance et la maîtrise du développement. Les États ne sont plus les seuls à devoir ni pouvoir opérer les virages nécessaires pour un fonctionnement optimal des structures. Nous présentons ici des initiatives qui permettent de traduire en termes concrets l’adaptation aux contraintes de la «nouvelle modernité».
Pages 7-8-9-10
TIC TIC – NOUVELLE DONNE AU SEIN DU DÉVELOPPEMENT Les technologies de l’information et de la communication permettent de surmonter les obstacles de l’isolement social, économique et géographique, d’accroître l’accès à l’information et à l’éducation et de permettre aux individus pauvres de prendre davantage part aux décisions qui influent directement sur leur vie. Afrique Expansion Magazine fait le tour de la question à travers trois secteurs-clés du développement : la Santé, l’Éducation et l’Agriculture.
Lire notre dossier pages 21-30
Sommaire
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Éditorial
7 Dossier Infrastructures : TIC - L’Afrique à haute-vitesse
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Rendez-vous d’affaires
15 Marketing Le e-mailing dans les stratégies en entreprise
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Tourisme Le Cameroun au 1er Salon international du tourisme «Le Monde à Paris»
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Dignes de mention Marchés nord-américains Les vins sud-africains au Canada
39 Management La motivation en entreprise
40 Développement Assemblées générales de la BAD
41 Diversité et compétences Mohamed Aouini, développeur d’affaires AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE A 10 ANS Cette revue qui se voulait une contribution modeste aux partenariats Nord-Sud est devenue un média incontournable sur les affaires et les échanges entre l’Amérique du Nord et l’Afrique. Un gala prestigieux est venu marquer les 10 ans d’existence du magazine et présenter ses perspectives d’avenir.
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Rencontre Dîner-conférence du Carrefour des communautés culturelles Du Québec
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Coopération
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Flash Infos
La francophonie économique à Québec
Pages 33-34 afrique expansion magazine No 29 3
Pub
• L’éditorial de Gerba Malam
Les investissements directs étrangers en Afrique :
l’impact de la crise financière
I
l y a quelques années, la part de l’Afrique dans les flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE) demeurait faible et était tombée à certains moments à moins de 1%. La perception d’un risque élevé combinée à la faiblesse des institutions décourageaient les investisseurs et bailleurs de fonds étrangers. Pour renverser cette tendance, la plupart des pays africains ont engagé d’importantes réformes politiques et économiques. La bonne nouvelle, c’est que ces efforts ont commencé à porter des fruits. Ainsi, dans le dernier Rapport de Doing Business 2009 publié par la Société Financière Internationale (SFI) et la Banque Mondiale et qui classe 181 pays dans le monde en fonction des facilités qu’ils accordent dans le domaine des affaires, la dernière année (juin 2007 à juin 2008) apparaît comme une année record pour l’Afrique en matière de réforme : 28 pays ont adopté 58 réformes qui facilitent la pratique des affaires -plus que toute autre année- et la région compte quatre des dix premiers réformateurs du monde dans ce domaine (le Sénégal, le Burkina Faso, le Botswana et l’Egypte). La plupart des pays réformateurs ont mis l’accent sur la facilitation de la création d’entreprise et la réduction des coûts d’importation et d’exportation. Et les résultats sont là : d’après un rapport de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) sur les tendances en matière d’investissements, les IDE en Afrique ont doublé entre 2004 et 2006 pour atteindre un record de 36 milliards de dollars. En 2007, ces investissements ont encore augmenté pour atteindre 53 milliards de dollars, ce qui constitue un nouveau record. Les IDE restent concentrés sur le plan géographique. Les dix principaux pays de destination (Nigeria, Égypte, Afrique du Sud, Maroc, Libye, Soudan, Guinée Équatoriale, Algérie, Tunisie et Madagascar) ont absorbé à eux seuls 82% du total et neuf pays ont enregistré des IDE d’un montant égal ou supérieur à 1 milliard de dollars. L’intérêt pour les ressources naturelles explique la répartition inégale des flux d’IDE à travers le continent. Les 24 pays africains qui, d’après la Banque Mondiale, tirent la quasi-totalité de leurs revenus du pétrole et d’autres ressources minérales, ont en moyenne obtenu près des trois quarts des flux d’IDE pendant les 20 dernières années. Malgré des investissements en hausse, la part de l’Afrique dans les IED mondiaux est restée cependant de 3 % environ. Les sociétés multinationales des États-Unis et d’Europe sont les principaux investisseurs dans la région, suivis des investisseurs africains, en particulier d’Afrique du Sud. Les sociétés multinationales d’Asie ont principalement investi dans l’extraction et l’infrastructure pétrolières et gazières. Selon les prévisions, les entrées d’IDE devaient croître en 2008 « en
raison du maintien de prix élevés sur les marchés de produits de base, des grands projets déjà annoncés pour cette année et des versements qui seront effectués au titre de fusions-acquisitions internationales précédemment conclues». Quel crédit accorder encore à ces prévisions au moment où s’installe la crise financière internationale? Les prix des matières premières sont en chute libre et dans l’éventualité d’une récession à l’échelle internationale, l’assèchement du crédit et la chute prévisible de l’Aide publique au développement pourraient compromettre sérieusement cette quatrième année consécutive de croissance de l’IDE en Afrique. C’est la mauvaise nouvelle, car l’Afrique- la plupart des experts sont d’accord là-dessus- ne peut pas échapper à l’effet de contagion de cette crise. Et cela, pour plusieurs raisons. D’abord, c’est une crise de financement. Si, déjà, les banques occidentales, pour des raisons de solvabilité, refusent de se prêter de l’argent entre elles, il y a de fortes chances qu’elles ne veuillent pas
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L’Afrique suscite aujourd’hui une grande rivalité entre les puissances, ce qui lui donne de nouvelles marges de manœuvre et de nouvelles sources… d’investissement.
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financer les banques africaines. Et si ces dernières ne peuvent pas bénéficier de ces crédits, elles se retrouveront dans l’incapacité de prêter à leurs clients (particuliers ou entreprises). Ensuite, de nombreux projets dépendent de fonds étrangers, notamment de l’aide au développement. Si déjà en période normale, les pays développés ont du mal à tenir leurs engagements en matière d’aide, sans doute qu’en temps de crise, comme le souligne bien l’économiste en chef de l’OCDE, Gijon Spalla, « ils auront encore plus de mal ». De nombreux projets vont probablement donc être suspendus. Enfin, les demandes en matières premières reculent. C’est un coup dur pour les pays africains producteurs qui vont devoir revoir leurs prévisions et leurs plans. Quoi qu’il en soit, c’est une période d’incertitude qui s’ouvre pour les IDE en Afrique. Au mieux, le mouvement de hausse devrait ralentir du fait d’une pause des investissements importants dans le secteur pétrolier de plusieurs pays. La seule chance de l’Afrique, c’est que ses richesses naturelles et son marché suscitent aujourd’hui une grande rivalité entre les puissances (les pays occidentaux et les pays émergeants comme l’Inde et la Chine), ce qui lui donne de nouvelles marges de manœuvre et de nouvelles sources… d’investissement.
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technologies de l’information et de la communication
copyright futura-sciences.com
(TIC) : L’Afrique à haute vitesse
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INFRASTRUCTURES • TIC L’AFRIQUE À HAUTE VITESSE
Le Technopark de Casablanca
Maroc
LE CONTRAT PROGRÈS 2006-2012 DANS LES TIC Si pour plusieurs pays, le développement des TIC reste au niveau du discours politique, le Maroc passe à l’acte avec ce projet innovateur et porteur. Une stratégie nationale des TIC, baptisée E-Maroc, a été élaborée il y a quatre ans en concertation avec des acteurs publics et privés représentés au sein d’un comité stratégique pour développer l’économie du savoir à travers la réduction de la fracture numérique et le positionnement du Royaume au niveau international.
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INFRASTRUCTURES • TIC L’AFRIQUE À HAUTE VITESSE
L
a formalisation de cette politique volontariste par la signature du «Contrat Progrès 2006-2012» entre le gouvernement et les professionnels du secteur, représentés par l’Apebi (Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring), est en fait l’expression d’un engagement conjoint quant à la création des conditions qui favorisent la transformation des potentiels du secteur. La conviction et la détermination des professionnels du secteur privé des TIC à placer le secteur comme relais stratégique de croissance pour le Maroc, témoignent du fait que le développement du secteur des TIC acquiert une importance et un intérêt particulier, puisqu’il constitue un pilier de toutes les politiques industrielles aussi bien des pays développés que des pays émergents.
Une feuille de route précise Ce constat ainsi que le potentiel de développement ont été confirmés par plusieurs études, à travers lesquelles l’Apebi s’est fortement impliquée, portant notamment sur l’identification et le diagnostic des tendances sectorielles les plus potentielles dans le court et moyen terme ; plaçant ainsi le secteur des TIC en qualité de catalyseur du développement de l’économie nationale. De ce fait, l’Apebi, en sa qualité de Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring, a développé une vision stratégique qui se veut être ambitieuse pour le développement du secteur des TIC. Pour produire ses effets, ladite stratégie est accompagnée d’un plan d’action opérationnel et chiffré. Ainsi, il a été conçu un schéma directeur qui planifie les actions à mener durant la période 2006-2012 et trace une feuille de route faisant appel aux différents acteurs publics, privés et académiques capables d’assurer la mise en œuvre des objectifs suivants : • Participation au développement
de la Société de l’Information et réduction de la fracture numérique • Positionnement du Maroc dans une dimension TIC et offshoring à l’échelle internationale • Participation à la croissance économique et à la création d’emplois • Création d’une industrie forte en TIC et consolidation de l’ingénierie nationale Cette feuille de route vise, tout aussi, des objectifs importants qui permettront au secteur de porter son volume de chiffre d’affaires des 26 milliards de dirhams enregistrés à fin 2004, à près de 60 milliards de dirhams en 2012 ; soit un potentiel moyen de croissance par an de l’ordre de 18% et un potentiel de création d’emplois de plus de 33 000 emplois par les activités de l’industrie des technologies de l’information hors télécoms. Cette même vision intègre un accroissement de la pénétration des TIC aussi bien pour le développement de la compétitivité de l’entreprise (près de 50 000 entreprises d’ici 2012) qu’au profit des citoyens (1,8 millions d’abonnés Internet d’ici 2012).
Coopération canadienne Au-delà de ces axes de développement, des stratégies de coopération ont été engagées avec plusieurs pays à l’avant-garde du développement technologique dans les télécommunications dont le Canada. En mars 2007, une délégation de gens d’affaires marocains opérant dans les TIC a séjourné à Montréal dans le cadre d’une mission organisée par le Centre marocain de promotion des exportations (CMPE), en collaboration avec l’ambassade du Canada à Rabat, le Bureau régional de Montréal au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada et la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et
de l’Offshoring. Il s’agissait d’exposer le potentiel de ce secteur et ses pôles d’excellence aux opérateurs canadiens. La mission, à laquelle participaient des opérateurs de la formation, des systèmes électroniques de paiement, de centres d’appels, ou encore informatique mobile, était également venue s’enquérir du développement de ce secteur au Canada et mettre en contact les opérateurs des deux pays. L’offre canadienne en matière de TIC est parmi les plus avancées au monde et un accent particulier est mis dans le développement de l’économie du savoir, clé des échanges du 21ème siècle. À cet effet, l’économie numérique est une des priorités du gouvernement canadien qui participe, dans un effort soutenu de coopération, à plusieurs initiatives axées sur l’utilisation des TIC pour le développement, dans le cadre du Fonds canadien pour l’Afrique, en particulier pour ce qui est de combler le fossé au niveau de la connectivité. Le secteur privé n’est pas en reste et plusieurs entreprises sont sur le continent et en particulier au Maroc pour la réalisation de projets comme celui de l’E-Maroc. Aujourd’hui, les résultats parlent d’eux-mêmes avec le classement de tête en termes de commercialisation de produits et de prestations de services à valeur ajoutée au niveau du conseil, de l’implémentation et de la formation. C’est la conclusion de la dernière étude de la Fédération des Technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi), sur le potentiel actuel à l’export de ses membres. Autre fait important à souligner dans cette étude, la vision Sud-Sud des échanges qui devient une réalité très apparente dans l’offre marocaine, car près de 60% des exportateurs actifs orientent leur offre exportable vers le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Ces résultats ne sont donc pas le fruit du hasard mais les premiers gains d’une offensive concertée et suivie.
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INFRASTRUCTURES • TIC L’AFRIQUE À HAUTE VITESSE
e -Gouvernance
UNE MEILLEURE GESTION DES FONDS PUBLICS La gouvernance électronique est désormais une réalité incontournable dans le processus d’administration publique. La mise en place de systèmes sophistiqués permet, non seulement de gagner en temps et en fiabilité, mais aussi de contribuer à une meilleure gestion des fonds publics.
A
u-delà de la garantie pour les citoyens d’un accès à l’information et à des services améliorés, à la stimulation de leur participation aux processus de prise de décision, la gouvernance électronique tient au principe de veiller à ce que les gouvernements soient davantage comptables de leurs actes, transparents et efficaces. L’e-gouvernance vise au renforcement de la productivité des services publics par l’intermédiaire des TIC, et son application dans le champ de développement demeure prioritaire dans les plans de plusieurs États africains. Loin de décourager les responsables politiques, les derniers chiffres peu reluisants de la situation sur le continent devraient plutôt inciter à prioriser de nouveau cette option dans le cadre de leurs attributions. Les résultats de l’enquête de l’UNDESA (United Nations Department of Economic and Social Affairs) Global E-Government Survey 2008 indiquent un net recul des performances africaines dans le domaine. Pour établir son classement, l’ONU a analysé les sites Internet gouvernementaux, l’état des télécommunications des différents pays et les ressources humaines allouées à l’administration électronique. Les enquêteurs ont également évalué l’interaction entre les gouvernements et leur population par le biais de l’Internet. Selon ce rapport, de «nombreux pays dans le monde devraient dynamiser leur administration publique et la rendre plus transparente». Conclusion, l’emploi approprié des technologies de l’information joue un rôle crucial dans l’atteinte des objectifs de croissance économique, et de développement social. Première sur le
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continent, l’Afrique du Sud est au 61e rang sur les 192 pays visés par l’enquête. Un classement qui n’est que le reflet du retard accumulé par l’Afrique alors que l’Europe (pays scandinaves en tête) et les Amériques caracolent au sommet, suivis des Asiatiques.
L’exemple ivoirien Un modèle intégré a été mis sur pied en Côte-d’Ivoire et fait, depuis, ses preuves. Suite à une directive de l’UMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine), les autorités publiques ivoiriennes ont totalement réformé en 1998 les circuits et la procédure d’exécution des dépenses et des recettes du budget général de l’Etat et des comptes spéciaux du Trésor et institué le Système intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP). Le SIGFIP ayant surtout été institué pour la rationalisation des dépenses publiques, il a été, en priorité orienté vers l’amélioration du circuit de ces dépenses. Cependant, l’informatisation de l’ensemble de la procédure budgétaire a également sécurisé la collecte des ressources ; cela constitue une garantie pour le recouvrement effectif de ces ressources par le Trésor public. L’efficacité de ce système peut se vérifier à deux niveaux. Dans le circuit des dépenses, le SIGFIP a apporté un plus grand respect des règles de la comptabilité publique, celles-ci ayant par ailleurs été fortement renforcées. Dès le vote de la Loi de Finances, la Direction Générale du Budget est chargée de mettre en œuvre les mesures relatives au rythme de consommation des dotations budgétaires, mesures décidées par le Ministre
chargé des Finances. En même temps, la Direction du Budget saisit dans le système les taux d’autorisation d’engagement applicables à chaque ligne budgétaire, ces taux ne pouvant être modifiés que par le seul Ministre des Finances. Cette disposition a pour but de faire coïncider quelque peu les niveaux des recettes et des dépenses, afin de réduire, sinon de supprimer totalement, les arriérés de paiement de l’Etat, une des plus grandes anomalies de l’ancien système. Une disposition efficace pour la régularisation et la rationalisation de la dépense publique. Dans le circuit des recettes s’applique le même principe de séparation des fonctions des Ordonnateurs et des Comptables : il y a d’un côté les agents chargés des opérations administratives d’évaluation des bases des ressources que sont les Ordonnateurs et Ordonnateurs délégués des recettes et de l’autre, des agents chargés des opérations d’encaissement effectif, que sont les Comptables publics. Chaque agent relié au SIGFIP disposant d’un code confidentiel pour accéder au système, il est pratiquement impossible d’y entrer quand on n’en a pas la compétence. Voilà comment une administration publique, soucieuse de replacer son action dans le cadre de la rigueur budgétaire, pourrait aider à un développement plus cohérent du pays à travers un assainissement des finances publiques. L’application de normes actuelles favorise du même coup une meilleure répartition des pôles de responsabilité. En ces temps de décentralisation, de transparence et d’imputabilité, on ne pourrait être mieux servi.
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Social
Femmes et TIC en Afrique L’appropriation des technologies de l’information et de la communication est une question complexe. Déjà en mode rattrapage sur plusieurs questions d’intégration, les femmes ne sauraient être de nouveau marginalisées et plusieurs initiatives sont à encourager dans cette perspective, malgré la lenteur des processus.
L
ors d’un séminaire sur la Formulation et la mise en œuvre des politiques TIC en Afrique tenu à Dakar au Sénégal en octobre 2006, la Tunisienne Faiza Azzouz affirmait : «Il est communément admis que les femmes sont les pauvres des pauvres, qu’elles doivent constamment relever des doubles défis, celui auquel fait face leur pays mais aussi celui spécifique des femmes. Dans le cas des femmes africaines, il faut à la fois combler les fossés social et numérique mais aussi celui qui existe entre les hommes et les femmes». La Commission économique pour l’Afrique indiquait de son côté que les femmes représentent 50% de la population mais accomplissent 60% du travail dans le monde. Elles y gagnent 10% des revenus mondiaux et sont propriétaires de 1% de la richesse mondiale. Les TIC ont beau être des outils puissants de développement, elles n’échappent pas au système social traditionnel et leur appropriation par genre connaît d’importantes disparités. Aujourd’hui, la fracture dite numérique est causée par les mêmes facteurs qui mènent à la fracture sociale, éducation et santé notamment. Et cette der-
nière exclusion est d’autant plus dommageable qu’elle écarte du principal moteur de la mondialisation galopante, les personnes sur lesquelles repose en bonne partie l’équilibre social. Les femmes sont dépositaires de la génération des populations futures, sont chargées d’une bonne partie des tâches domestiques et des obligations sociales et économiques comme l’indique le Réseau Genre et Tic dans leur ouvrage sur les Citoyennes africaines de la société de l’information (ENDA, Dakar).
Combler les besoins l’appropriation des TIC par les femmes amènerait donc ces dernières à contribuer encore plus à une meilleure construction sociale et en Afrique, cela pourrait se résumer autour de quatre domaines principaux : • Connectivité : accès physique aux infrastructures et à l’équipement, l’accessibilité financière, matérielle et sociale; • Capacités : l’alphabétisation (y compris numérique), la formation aux usages, à la production et à la maîtrise des TIC;
•
Contenus : des contenus d’information et des espaces de communication répondant aux besoins immédiats et à long terme des femmes, dans les langues et des formats adéquats; • Contrôle : la participation des femmes à la conception, la formulation, la mise en œuvre, la surveillance et l’évaluation des décisions prises dans le domaine des TiC. «Citoyennes africaines de la société de l’information» évoque également la mise en œuvre de la concertation pour l’intégration de droits, de la loi et des politiques de TIC. «La mouvance généralisée vers la démocratie et la cogouvernance imposent d’intégrer les femmes au premier plan du fait qu’elles sont majoritairement représentées dans les catégories de population les plus démunies et marginalisées. Il ne suffit pas non plus que les équipements soient fournis mais aussi, qu’ils soient accessibles à un prix abordable à des conditions compatibles avec les rôles sociaux spécifiques aux femmes. Marchés, centre de soins, lieux d’éducation ou d’activités collectives. Cela dit, il
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INFRASTRUCTURES • TIC L’AFRIQUE À HAUTE VITESSE
faudrait joindre à cette dynamique une formation numérique, professionnelle et continue, dans des conditions compatibles avec leurs rôles sociaux de genre, pour qu’elles puissent utiliser les TIC dans la satisfaction de leurs besoins immédiats et stratégiques. Les femmes doivent notamment être destinataires et productrices de contenus qui y répondent de manière pertinente, accessibles dans des langues et des formats (sonores, visuels) qui leur conviennent mieux selon le contexte. Plusieurs initiatives concourent depuis quelques années à pallier ce déficit et plusieurs collaborations nord-américaines sont à l’œuvre sur le continent. Au Canada, cette coopération internationale prend la forme d’études et de collaborations. Cela a d’autant plus d’importance que les femmes ne doivent pas seulement apprivoiser les TIC mais en investir carrément l’industrie. La gente féminine représente en effet un bassin appréciable de main-d’œuvre pour ces technologies.
Quelques unités en marche Le groupe WomenAction (www. womenaction.org) a passablement fait bouger plusieurs lignes et des projets intéressants sont actuellement en marche sur le continent africain. Women’sNet (womensnet.org.za), qui a sa base en Afrique du Sud, cherche à rendre la technologie accessible aux femmes, particulièrement à celles
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qui sont depuis toujours défavorisées. Ce réseau offre une formation et un soutien qui tiennent compte de la spécificité des femmes. Il établit des liens stratégiques entre les projets et les organisations travaillant sur des questions concernant les femmes, il fournit une tribune à la voix des femmes et il facilite la dissémination de l’information dans des formats qui sont accessibles aux femmes n’ayant pas un accès direct à Internet. www.amafrique.org est le site Web des Africaines francophones créé en juillet 1999 en tant qu’initiative de l’ONG Enda-Synfev. Le site comporte un grand choix d’informations en français sur les femmes et les TIC. Ce qui permet aux organisations franco-féminines, d’avoir un espace pour donner une plus grande visibilité à leurs activités et à leurs organisations, et où elles apprennent à utiliser les TIC. Une série de documents ont été mis en ligne à cette fin. Famafrique reçoit de 4 000 à 8 000 visites par semaine. Le bulletin de nouvelles électronique «La toile d’elles» fournit à ses quelque 390 abonnées une multitude d’informations dans différents domaines d’intérêt, des renseignements sur les réunions nationales et internationales, des informations importantes concernant les femmes en Afrique francophone et ailleurs. Enda-Synfev a organisé des ateliers sur l’échange par réseaux et sur les TIC en Afrique francophone.
Au Canada et au Québec en particulier, le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF) a lancé il y a dix ans Au féminin, un projet Internet de longue durée, afin d’aider les femmes à utiliser les technologies de l’information et de la communication en tant qu’instruments de leur intégration. Le CDEACF a organisé un réseau mondial à l’intention de militantes, de chercheuses féministes et d’étudiantes francophones. Il comprend un site Web interactif incluant une longue liste de ressources ainsi que plusieurs listes de discussion spécialisées (netfemmes pour les femmes en général, netjeunes pour les adolescentes, techno sur les femmes et la technologie, dialogues sur la façon de surmonter l’obstacle linguistique, francofem sur les questions internationales concernant les femmes francophones). Il offre aux groupes des services de consultation et un soutien par téléphone pour ce qui concerne la nouvelle technologie. Il espère créer une masse critique de groupes de femmes qui sont équipés, branchés et bien informés en matière de nouvelles technologies. Dans la communauté desservie par netfemmes, le projet a eu un effet multiplicateur important : la formation à l’usage d’Internet a encouragé plusieurs groupes à créer ou à maintenir des sites Web. Le CDEACF a aidé plusieurs groupes à établir et à apprendre à animer des listes d’envoi, soit sur son propre serveur ou en utilisant des services gratuits tels que les e-groupes. Il s’agit de groupes entièrement bénévoles comme le Comité des jeunes de la Fédération des femmes du Québec, de coalitions telle la Marche mondiale des femmes, qui utilise plusieurs listes sur le serveur pour coordonner ses activités à l’échelle provinciale et internationale, ainsi que de groupes de femmes dans des professions dites non traditionnelles (Femmes regroupées en options non traditionnelles) qui utilisent maintenant Internet pour former des communautés virtuelles à l’intention des travailleuses isolées. Autant d’éléments qui permettent déjà à la communauté des femmes d’investir le secteur des TIC et contribuer au développement et au progrès social. Léopold Nséké
Nouveaux arrivants, immigrants investisseurs, étudiants étrangers Notre force distinctive, c'est la maîtrise des cultures d'affaires et des langues pour répondre à vos besoins.
Mohamed Aouini Directeur développement des affaires
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Rendez-vous d’affaires 18ème Foire Internationale de Dakar (FIDAK)
Salon des métiers d’art du Québec
Du 20 novembre au 1er décembre 2008
Du 5 au 21 décembre 2008 à Montréal (Canada)
Cadre privilégié de promotion, de contacts d’affaires et d’échanges commerciaux, la Foire internationale de Dakar (FIDAK) demeure l’un des plus grands rendez-vous économiques de l’Afrique, en général, et de la sous-région ouest africaine (un marché de plus de 200 millions de consommateurs) en particulier. La présence à chacune de ses éditions de plusieurs centaines d’entreprises privées de différents secteurs d’activités, provenant de tous les continents, présente un intérêt certain pour le développement des relations d’affaires.
C’est le rendez-vous par excellence pour quiconque souhaite dénicher un objet fait main, une œuvre inédite ou encore une trouvaille des plus originales. Les sept familles de métiers d’art (céramique, bois, textile, cuir et peau, papier, verre, métaux et autres matériaux) s’y côtoient pour offrir un large spectre d’objets décoratifs ou utilitaires de grande qualité. Considéré comme la plus importante exposition-vente en métiers d’art professionnels en Amérique du Nord, l’événement attire régulièrement plus de 240 000 visiteurs qui viennent s’enquérir des créations inédites des 450 exposants professionnels présents. Réunissant les acteurs importants des métiers d’art, le Salon est aussi le lieu de remises de prix d’excellence et de prix du public. Toujours soucieux de bien représenter le milieu, différentes expositions sont présentées. Certaines, incontournables, reviennent d’année en année et d’autres prennent place le temps d’une édition. Le Salon serait incomplet sans la place importante qu’il donne à l’émergence d’une relève talentueuse et pleine d’idées. Souvent issue des écoles-ateliers où elle a été formée par des maîtres artisans, elle est fièrement mise en lumière au Salon.
La Foire internationale de Dakar (FIDAK) offre l’opportunité : • de découvrir les différentes potentialités économiques, culturelles et touristiques des pays participants ; • d’élargir ou de renforcer les relations d’affaires entre participants ; • d’accéder à un marché sous-régional. Renforçant le processus de professionnalisation de la Foire internationale de Dakar (FIDAK), le CICES organisera, du 20 au 25 novembre 2008, en marge de cette manifestation : le 1er Salon international de la Santé et du Matériel médical de Dakar (SISDAK). La FIDAK et le SISDAK comprennent : • une exposition (échantillons et/ou vente directe) de biens et services ; • des tables rondes, conférences et ateliers sur des thèmes intéressant les secteurs de la Foire et du salon ; • des rencontres d’affaires et de partenariat ; • des animations culturelles. Contact : Courriel : cices@cices.sn Tél. : (221)827-25-30 Fax : (221)827-52-75 Site web : www.cices.sn
3e Salon international de l’entreprise Du 5 au 14 décembre 2008 à Yaoundé (Cameroun)
Promotion des entreprises, partenariats d’affaires. Expositions, débats interactifs, ateliers économiques et animations culturelles. Près de 1000 exposants de 25 pays avec les PME africaines en première ligne et près de 80 000 visiteurs. Contacts : Canada Afrique Expansion Tél. : +1-514-393-8059 Courriel : info@afriqueexpansion.com Cameroun Tél. : + 237-22-21-44-15 : 77-70-76-79 Courriel : info@interprogress.org Site Web : www.promote2008.org
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Contact : Tél.: + 1 514 861-2787 Tél.: + 1 514 397-4807 (à partir du 1er décembre) Courriel: info@metiers-d-art.qc.ca Site Web : www.metiers-d-art.qc.ca
Salon International de l’Innovation et des Technologies 2008 (SIIT 2008) Du 27 au 30 novembre 2008
Objectifs : • Améliorer le niveau d’attractivité économique de Madagascar • Améliorer le climat des investissements • Rendre possible et faciliter les échanges entre opérateurs • Favoriser la venue de nouveaux investisseurs à l’occasion du SIIT 2007 • Développer la filière NTIC à Madagascar • Lancer un mouvement positif d’investissement en faveur de la grande île Contacts : Tél. : + 261 22-212-40 Fax : + 261 22-212-41 Courriel : siit-technopole@wanadoo.mg Site Web : www.siit-technopole.mg
• Marketing
L’e-mailing dans les stratégies de marketing.
L’incontournable machine qu’est devenu l’Internet a naturellement permis le développement de nouvelles campagnes de promotion et de ventes. Le e-mailing fait partie de ces outils de marketing interactif ayant révolutionné la gestion de la clientèle et permis plusieurs réussites commerciales.
L
’Afrique suit cette dynamique et il est intéressant de voir combien les entreprises du continent ont rapidement adopté ce mode de communication. Bien que son efficacité soit reliée à la taille du marché et de la clientèle branchée sur le web, la démarche mérite d’être indiquée. L’e-mailing est l’envoi d’un courrier électronique à un nombre précis d’internautes pour promouvoir un produit, un service ou donner simplement de l’information à des abonnés. L’envoi de masse implique de détenir une banque ou base de données plus ou moins importante selon le type de campagne à mener. C’est donc une forme de marketing direct qui permet de rejoindre le consommateur sans passer par les supports conventionnels, même s’il peut être un complément à une campagne média traditionnelle. Il offre une réactivité, une flexibilité et une réduction des coûts par rapport au courrier papier. Au Canada, une étude de McKinsey publiée en septembre 2007 montre en effet que sur 311 annonceurs interrogés, 83% ont recours à l’e-mailing. Ce qui indique que les annonceurs présents sur le web l’utilisent comme principal moyen ce communication.
Un outil simple et efficace Le succès de l’e-mailing repose essentiellement sur son coût bas et son efficacité désormais avérée. Aux EtatsUnis, une étude menée en 2007 par la société d’études Gfk et le service d’email marketing B to C Epsilon International, indique que trois internautes américains sur quatre ont déjà effectué un achat après avoir reçu un email commercial. Une réussite liée également à la pertinence du message car les principales raisons invoquées par les publicitaires dans l’utilisation de l’e-mailing sont : la génération de revenus, le renforcement de l’identité ou de la marque et la fidélisation de la clientèle. Dans la pratique, il faudrait toutefois savoir que ce ne sont pas toutes les opérations qui produisent les mêmes attitudes. Dans le cas de campagnes réussies, une étude française e-mail attitude du SNCD/1000 merci indique un taux d’ouverture des messages reçus à 90%, à cause d’un intérêt pour le sujet du mail à 87% et d’une offre adaptée à 91%. Ces attitudes sont depuis quelque temps conditionnées par une législation, encore timide, qui oblige les annonceurs à donner des options de réception ou non à leurs envois. Comment les entreprises africaines
pourraient-elles trouver leur compte dans cet univers où tout va très vite et dans lequel il faut être créatif ? L’e-mail a déjà été apprivoisé par les Africains et que ce soit en connexion domestique ou en fréquentant des cyber-centres, plusieurs centaines de milliers d’entre-eux l’ont adopté aujourd’hui comme moyen de communication. De la communication virtuelle à la consommation virtuelle, voilà un pas que plusieurs essaient de franchir depuis quelques années. En dehors des relations Business to Business, les opérations Business to Consumer demeurent anémiques malgré les efforts consentis par les services publics pour rendre le web abordable. Les débouchés sont nombreux et il ne faut pratiquement plus attendre de mettre sur pied des structures d’un autre âge pour proposer ses services ou ses produits. Le textile, l’alimentation, les mines, sont autant de secteurs en Afrique où le marketing direct saurait donner de nombreux avantages et permettre des bénéfices substantiels. Pouvoir tirer un maximum en affaires grâce à un minimum de créativité est un credo désormais commun et il y va maintenant de l’esprit d’initiative des gens d’affaires. Source : blog.kinoa.com
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• tourisme
Diaporama sur «Le Monde», Porte de Versailles à Paris Ouvert aux professionnels et au grand public, «Le Monde à Paris», Salon international du tourisme s’est tenu du 13 au 17 mars à Paris Expo. Parmi les exposants, le Cameroun, très remarqué parmi les centaines de destinations représentées.
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endez-vous d’échanges et d’affaires de la profession et un monde de voyages et de rêves à portée de tous, «Le Monde à Paris» a accueilli un peu plus de 90 000 visiteurs pour sa première édition. Et fort d’un double positionnement (professionnel et grand public), de ses 1 852 sociétés exposantes, des 300 destinations représentées et d’une trentaine de conférences sur les enjeux du secteur, le Salon a imprimé sa marque comme unique rendez-vous mixte du secteur dans l’Hexagone. La France, hôte du MAP, est un mastodonte du tourisme mondial. En 2007, le pays a enregistré une fréquentation record de 80 millions d’entrées et conserve sa troisième place derrière les États-Unis et l’Espagne pour ce qui est des recettes. Et il se situe à la 9e place pour la recette unitaire par visiteur et à la 10e place pour la compétitivité touristique. À la recherche de rendez-vous d’affaires et d’information, les visiteurs professionnels ont rencontré plusieurs sociétés et participé aux grands rendezvous organisés par les associations du secteur. Ils ont également pu apprécier les Gold Meetings, système révolutionnaire de rendez-vous d’affaires ultra ciblés, mis en place dès le 20 janvier 2008 sur le site internet du Salon. Donnant la possibilité aux professionnels de faire des appels d’offres auxquels pouvaient répondre les exposants, ces rendez-vous ont connu un réel succès : près de 90 rendez-vous ont ainsi été concrétisés.
Le Cameroun, de nouveau inscrit au radar Les Offices du tourisme étrangers ont été bien représentés à cet événement. 52% venaient d’Europe, 14% d’Asie et du Pacifique, 13% d’Afrique, 9% des Amériques, 6 % des Caraïbes et 6 % de l’Océan Indien. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir les offres de destinations en vogue tels l’Espagne, l’Italie, le Brésil, l’Ile Maurice, la Croatie … Mais aussi celles de destinations plus confidentielles : Macao, la Géorgie, la Sierra Leone ou le Nunavut (Canada)… et des destinations émergentes comme le Cameroun. Contrairement à d’autres pays africains, le Cameroun ne dispose pas encore d’un Office du Tourisme. Mais en attendant que cette structure soit mise sur pied dans les années à venir, le ministre camerounais du Tourisme, Baba Hamadou, est sur le terrain : «Nous voulons nouer de nouveaux contacts et en même temps, chercher des promoteurs qui s’intéresseraient au développement du tourisme au Cameroun. Le gouvernement est décidé de faire de notre pays une grande destination touristique, dans deux ou trois ans, parce que nous avons le potentiel», souligne le ministre Hamadou. Durant une conférence de presse donnée devant l’espace coloré de la mission camerounaise, il livrera d’autres scoops aux journalistes. On en saura
par exemple beaucoup plus sur l’état d’avancement des négociations en vue de mise en route de la nouvelle compagnie aérienne qui naîtra des cendres de la Cameroon Airlines ou encore des chantiers réglementaires et le travail d’assainissement entrepris par son ministère qui à terme devra combler toutes les attentes des touristes venant au Cameroun. Pour tout cela, le déplacement de Paris était absolument nécessaire : «Il faut toujours être présent sinon on vous oublie». Venir en France, pays de tourisme par excellence, aura permis à la délégation camerounaise d’en savoir toujours plus sur l’organisation du tourisme à l’échelle mondiale et pouvoir noter les trucs et astuces qui caractérisent les grandes destinations. Cela dit, la présence «physique» du Cameroun n’est pas non plus passée inaperçue. Visuellement, le stand camerounais (No 3C51 du Hall 4) affichait un décor totalement original avec trois magnifiques cases au toit de paille et une déclinaison de clichés culturels des différents pôles touristiques du triangle national. Et lorsque vint le moment de démonter les stands du Hall 4 pour tirer le rideau sur ce rendez-vous, il s’en est trouvé pour regretter la disparition du 3C51, un symbole au cœur du salon MAP. Rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition, du 18 au 22 mars 2009 à la Porte de Versailles. Etienne de Tayo
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tourisme •
Baba Hamadou :
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Nous voulons inculquer la culture touristique aux Camerounais !
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Le Cameroun se décline touristiquement sous le slogan de, «Toute l’Afrique dans un pays !». Ceci à cause de la diversité des paysages, de la faune, de la flore, de la richesse culturelle et du dynamisme du peuple camerounais aussi. Mais ceci n’est encore qu’un potentiel qu’il faut concrétiser. Le ministre du Tourisme Baba Hamadou s’y emploie. Afrique Expansion Mag : Monsieur le ministre, depuis votre arrivée à la tête du ministère du Tourisme, vous avez inscrit votre action sous le signe de l’offensive tous azimuts par rapport à la promotion de la destination Cameroun. Pouvez-vous nous faire part des premières récoltes de ce volontarisme affiché ? Baba Hamadou : Toute action de promotion a ses résultats dans les trois, quatre, voire cinq années. Cela fait trois ans que nous faisons cette promotion tous azimuts sur les principaux marchés émetteurs de tourisme notamment en Europe. Et nous nous réjouissons que le nombre de touristes s’accroisse d’année en année. Au Cameroun, nous ne faisons pas encore de la charterisation mais plutôt du tourisme d’élite. Cependant, la nouvelle loi que nous attendons y verra, d’autant plus qu’il en avait été question dans le dernier cadre législatif, mais les conditions étaient tellement difficiles qu’il n’était pas possible aux vols charters d’arriver au Cameroun. Un test a d’ailleurs été effectué avec les Anglais et un premier contingent est venu à Douala avec 120 passagers. Le second est venu avec 40 et le troisième ne comptait qu’une trentaine de passagers. Ce qui nous a orientés vers un tourisme d’élite. AEM : Votre action ne peut certainement porter ses fruits que si tous les
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autres partenaires, à commencer par les autres membres du gouvernement, s’impliquent résolument. Avez-vous l’impression que votre volontarisme est partagé ? B.H.: Nous sommes de plus en plus convaincus que tous les autres départements ministériels vont jouer le jeu. Le dernier Conseil national du tourisme présidé par le premier ministre a eu lieu au mois de février dernier. Quatorze membres du gouvernement participent à ce conseil et chacun a un rôle à jouer pour la promotion du tourisme. Si nous aménageons les sites touristiques, l’aménagement des voies d’accès incombe à un autre ministère. Nous parlions du safari et des aires protégées, leur protection est assurée par un autre ministère. Nous incluons même le secteur privé qui est aujourd’hui un partenaire à part entière. À l’issue de cette rencontre, les participants se sont séparés avec des recommandations fermes dont l’application est en train de se faire. AEM : Votre présence à la tête du ministère du Tourisme est marquée aussi par la promotion de nouveaux produits touristiques : nous pensons par exemple au Tourisme culturel ou bien au tourisme chez l’habitant. À ce jour, ces produits tiennent-ils la route, sinon, quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
B.H.: Ces produits tiennent parfaitement la route. Plusieurs des touristes qui vont au Cameroun pour son côté culturel visitent plus particulièrement les provinces septentrionales, de l’Ouest et du Nord-Ouest où il existe encore des chefferies traditionnelles qui font reposer leurs fondements sur le terroir, le folklore et les coutumes. Aussi, nous consolidons le produit safari dans les provinces septentrionales qui voient débarquer les amateurs de chasse tous les jeudis et nous développons aussi l’écotourisme. Cette année, nous avons ouvert des lignes de crédit pour des études de faisabilité de l’aménagement des aires protégées dans la province de l’Est qui en est une base forte tout comme la réserve du Dja. Dans ce dernier cas, nous sommes en train de construire un centre touristique intégré dans la région de Meyomessala pour ouvrir cet espace au tourisme et à l’écotourisme. AEM : On sait que la réussite d’un projet de promotion touristique dépend aussi de l’accueil. Où situez-vous les Camerounais à ce niveau ? B.H.: L’hospitalité au Cameroun est légendaire, c’est une évidence. Nous menons une campagne de sensibilisation à la naissance d’une culture touristique au Cameroun. Les touristes qui viennent prennent parfois la peine de nous écrire pour nous dire ce qu’ils ont apprécié. Ils
• tourisme nous donnent des conseils. En général, tous ont apprécié la chaleur et l’accueil des populations camerounaises. AEM : Que reste-t-il à faire pour que les Camerounais contribuent pleinement à la promotion du tourisme camerounais ? B.H.: Vous avez raison de remarquer qu’il y a encore des efforts à faire. Mais nous ne dormons pas sur nos lauriers. Nous voulons inculquer la culture touristique aux Camerounais. De plus en plus, tous les Camerounais parlent du Tourisme. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure nous allons introduire l’enseignement du tourisme dans les programmes scolaires afin qu’il devienne une discipline comme l’histoire et la géographie. Dans une ou deux de nos universités d’État, il existe une licence professionnelle en tourisme. Il existe des départements d’hôtellerie et de tourisme. C’est déjà une bonne chose mais nous pensons impliquer un peu plus nos délégués provinciaux dans ces campagnes de sensibilisation afin que les Camerounais soient beaucoup plus imprégnés de la chose touristique. AEM : La destination touristique d’un pays dépend aussi du climat sociopolitique. Quel impact les événements du mois de février pourraient avoir dans la promotion de la destination Cameroun. Et quel argument pouvez-vous opposer à cela ? B.H.: Le chef de l’État camerounais demande de communiquer pour faire savoir ce qu’on fait. On reproche souvent au Cameroun un déficit d’information ou de communication. Vous avez parlé de crises qui peuvent porter préjudice à l’essor du tourisme et vous avez évoqué les difficultés que le Cameroun a connues. Le Cameroun est resté un pays plus attaché à la paix. Il y a eu quelques secousses qui se sont soldées par des morts d’hommes, par des destructions matérielles estimées à des dizaines de milliards de FCFA. Mais très vite, le chef de l’État a repris les choses en main et les événements se sont calmés. Aujourd’hui, les Camerounais, tout en regrettant ce qui s’est passé, jurent de ne plus recommencer. Il y en a qui ne sa-
vaient pas ce que c’est que la paix. Pendant les quatre jours, ils en ont appris les bienfaits. Nous nous réjouissons de ce que ces événements n’ont pas beaucoup affecté notre tourisme. Les réservations qui avaient été faites n’ont jamais été annulées. Les gens continuaient à venir. AEM : Ces derniers temps, la diaspora africaine en général et la diaspora camerounaise en particulier veulent s’impliquer dans la promotion de l’image de marque de leur pays. Que faitesvous pour saisir cette opportunité ? B.H.: De manière générale, nous nous réjouissons de ce que la diaspora africaine en général fait pour l’Afrique. Au Cameroun aujourd’hui, ça commence à bouger. En ce qui concerne le ministère du Tourisme, nous avons reçu beaucoup de demandes de construction d’hôtels présentés par des Camerounais de la diaspora (Etats-Unis, Canada, Angleterre). Beaucoup d’autres se sont mobilisés pour la gestion des hôtels de l’État. Mais ils avaient été déçus de constater qu’ils allaient s’engager sans aucun appui. Nous les avons contactés il y a deux semaines pour leur dire qu’il y a des dispositions nouvelles dans la Loi de finances 2008 qui facilitent leur projet. Donc, il y a quelque chose qui se fait et nous devons encourager notre diaspora à venir investir dans le pays. AEM : De cette même diaspora, plusieurs plaintes sont portées, notamment au niveau des procédures. Les trouvez-vous fondées et que faites-vous à votre niveau pour y remédier ? B.H.: La loi de finances 2008 prévoit des avantages pour ceux qui veulent investir dans l’hôtellerie. Nous avons aussi revu notre loi sur les activités touristiques pour faire sauter tout ce qui nous apparaît comme lourdeurs ou blocages à l’éclosion du tourisme. Je sais que les investisseurs qui viennent chez nous, pas seulement dans le secteur du tourisme, se plaignent des lenteurs mais nous combattons cela.
vous l’efficacité de ce bureau dans le travail de promotion de la destination Cameroun ? B.H.: Nous sommes contents de notre représentation à Paris mais j’estime qu’elle n’a pas encore tous les moyens pour son développement. Nous nous attellerons cette année à dynamiser davantage les actions au sein de notre bureau de Paris. C’est une représentation qui est censée couvrir toute l’Europe mais actuellement, elle ne le fait pas très bien parce qu’elle ne dispose pas de tous les moyens nécessaires. On ne peut vouloir développer le tourisme au Cameroun si on ne donne pas plus de moyens d’abord au ministère et ensuite au bureau de Paris. AEM : Que vous rapporte concrètement la participation aux Salons de tourisme ? Avez-vous les moyens d’en mesurer l’impact ? B.H.: Le Salon permet à une destination de se faire connaître. Chaque année, nous venons découvrir une clientèle nouvelle. Et lorsque le ministre vient au salon, il vient faire la promotion institutionnelle du tourisme. Les opérateurs qui nous accompagnent, font la promotion commerciale. Nous nous complétons. Et lorsque nous aurons créé notre Office national du Tourisme, c’est le Directeur général de cet office qui viendra dans les salons. Le ministre pourra faire une apparition. Tous les pays africains qui ont progressé dans le tourisme, ont créé un Office du tourisme. Nous sommes contents d’être présents parce que les absents se font oublier. Propos recueillis par Etienne de Tayo
AEM : Vous êtes l’un des rares ministères, en dehors des Relations extérieures ou des Finances, à avoir une représentation à l’étranger. Comment jugez-
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Gros plan sur le Cameroun au Salon International du Tourisme de Paris Ouvert aux professionnels et au grand public, «Le Monde à Paris», Salon international du tourisme s’est tenu du 13 au 17 mars à Paris Expo. Parmi les exposants, le Cameroun, très remarqué parmi les centaines de destinations représentées. Rendez-vous d’échanges et d’affaires de la profession et un monde de voyages et de rêves à portée de tous, «Le Monde à Paris» a accueilli un peu plus de 90 000 visiteurs pour sa première édition. Et fort d’un double positionnement (professionnel et grand public), de ses 1 852 sociétés exposantes, des 300 destinations représentées et d’une trentaine de conférences sur les enjeux du secteur, le Salon a imprimé sa marque comme unique rendez-vous mixte du secteur dans l’Hexagone. La France, hôte du MAP, est un mastodonte du tourisme mondial. Le Cameroun, de nouveau inscrit au radar Les Offices du tourisme étrangers ont été bien représentés à cet événement. 52% venaient d’Europe, 14% d’Asie et du Pacifique, 13% d’Afrique, 9% des Amériques, 6 % des Caraïbes et 6 % de l’Océan Indien. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir les offres de destinations en vogue tels l’Espagne, l’Italie, le Brésil, l’Ile Maurice, la Croatie … Mais aussi celles de destinations plus confidentielles : Macao, la Géorgie, la Sierra Leone ou le Nunavut (Canada)… et des destinations émergentes comme le Cameroun. Contrairement à d’autres pays africains, le Cameroun ne dispose pas encore d’un Office du Tourisme. Mais en attendant que cette structure soit mise sur pied dans les années à venir, le ministre camerounais du Tourisme, Baba Hamadou, est sur le terrain : «Nous voulons nouer de nouveaux contacts et en même temps, chercher des promoteurs qui s’intéresseraient au développement du tourisme au Cameroun. Le gouvernement est décidé à faire de notre pays une grande destination touristique, dans deux ou trois ans, parce que nous en avons le potentiel», souligne le ministre Hamadou. Ne serait-ce que pour cette raison, le déplacement de Paris était absolument nécessaire : «Il faut toujours être présent sinon on vous oublie» ajoute le ministre Hamadou. Venir en France, pays de tourisme par excellence, aura permis à la délégation camerounaise d’en savoir toujours plus sur l’organisation du tourisme à l’échelle mondiale et pouvoir noter les trucs et astuces qui caractérisent les grandes destinations. Cela dit, la présence «physique» du Cameroun n’est pas non plus passée inaperçue. Visuellement, le stand camerounais (No 3C51 du Hall 4) affichait un décor totalement original avec trois magnifiques cases au toit de paille et une déclinaison de clichés culturels des différents pôles touristiques du triangle national. Et lorsque vint le moment de démonter les stands du Hall 4 pour tirer le rideau sur ce rendez-vous, il s’en est trouvé pour regretter la disparition du 3C51, un symbole au cœur du salon MAP. Rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition, du 18 au 22 mars 2009 à la Porte de Versailles. Etienne de Tayo 20 afrique expansion magazine No 29
MAP 2008 : Rencontre Quelques opérateurs camerounais avaient fait le déplacement de Paris pour ce Salon International du Tourisme et nous avons rencontré Anoko Yann de l’Hôtel Seme Beach de Limbé. M. Anoko Yann évalue sa participation au MAP. Afrique Expansion Mag : Pour un opérateur hôtelier comme vous qui vous déplacez au Salon de Paris pour représenter le Cameroun, qu’est ce que cela peut vous rapporter ? Après être rentré au Cameroun, avez-vous l’impact direct de ce déplacement ? Anoko Yann : On a toujours un impact. Et puis, une telle participation nous permet de voir comment le tourisme évolue, les demandes de notre clientèle parce qu’on a coutume de dire que la France est l’un des principaux marchés émetteurs en matière de tourisme et de clientèle touristique. Donc, c’est très important de venir ici et notamment à cette première édition du MAP qui nous permet à la fois d’avoir des contacts professionnels et des contacts grand public. AEM : Opérateur hôtelier, vous recevez à la fois une clientèle de touristes intérieurs et des touristes extérieurs. Quelle est selon vous la proportion des touristes extérieurs sur la clientèle totale que vous avez ? A.Y.: Ce n’est pas la plus grande proportion, nous avons 20% de la clientèle qui vient de l’extérieur. Elle est assez diversifiée, par exemple des étudiants qui viennent pour le volontariat, des organisations internationales qui viennent dans le cadre des séminaires et puis, bien sûr, des touristes pour des vacances et la quatrième catégorie ce sont des hommes d’affaires qui lors de fin de séjour, s’arrêtent à l’hôtel pour quelques jours de repos. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que tous les
professionnels ont besoin de se renouveler en termes de clientèle et de venir ici à Paris tous les deux ans de façon à toujours se faire connaître. AEM : On sait que le secteur touristique en général et le secteur hôtelier en particulier souffrent d’un problème de personnel qualifié. Le problème est-il résolu au Cameroun ou est-il toujours crucial ? A.Y.: Le problème est en voie de résolution, il y a des contacts avec des organismes de coopération comme l’organisme SACO qui est basé au Canada et qui a une antenne à Douala. Il y a soit des détachements individuels des experts pour des hôtels, soit des détachements collectifs au profit du syndicat patronal de l’industrie hôtelière qui attend la visite d’un expert qui profitera à plusieurs hôtels de la ville de Douala. AEM : Qu’est-ce que ça vous coûte en termes chiffrés une participation à un Salon comme celui-ci ? A.Y.: Il en coûte 1000 à 1500 euros en comptant les frais de déplacement, d’hébergement et les frais d’impression de la documentation. Mais je répète que c’est tout à fait profitable. J’invite tous les collègues qui n’ont pas pu se déplacer, à toujours penser à le faire parce qu’on a des contacts individuels et des contacts collectifs par le biais des agences de voyage qui sont des relais en matière de tourisme. Propos recueillis par Etienne de Tayo
TIC NOUVELLE DONNE AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT Les chemins du développement demeurent largement tributaires des progrès de l’humanité et de l’adoption des modes sans cesses changeants de production de la richesse. Le Rapport Mondial sur le Développement Humain 2001 demandait déjà de mettre les nouvelles technologies au service du développement humain. Ce dernier est cyclique et les dernières découvertes scientifiques sont une véritable révolution comparable à la révolution industrielle qui consacra le règne de la mécanisation du travail. Le 21e siècle oblige donc à de nouveaux défis dont les générations actuelles ne peuvent faire l’économie. Dans ce dossier, Afrique Expansion Mag fait le tour de la question à travers trois chapitres qui permettront d’instruire sur l’apport des Nouvelles Technologies dans trois secteurs-clés du développement : la Santé, l’Éducation et l’Agriculture. Des domaines qui demandent autant d’attention qu’il est essentiel de créer des conditions minimales de progrès social. En un mot, les technologies de l’information et de la communication permettent de surmonter les obstacles de l’isolement social, économique et géographique, d’accroître l’accès à l’information et à l’éducation et de permettre aux individus pauvres de prendre davantage part aux décisions qui influent directement sur leur vie. afrique expansion magazine No 29 21
DOSSIER • LES TIC AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT
Les TIC dans la Santé
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ans le secteur de la Santé, la présence des TIC appellent plusieurs enjeux. Relationnel avec de nouveaux rapports patient/ médecin grâce à l’internet; scientifique et médical avec la médecine collaborative et la télémédecine; démographique avec les téléconsultations et les personnes âgées; budgétaire et informationnel avec l’atout des systèmes informatisés des données médicales. Chacun de ces enjeux interpelle les pouvoirs publics dans leur volonté de passer à la vitesse supérieure en matière de soins. Sauf que les moyens pour assurer cette mutation sont extrêmement coûteux et imposent pratiquement des partenariats avec le secteur privé. Dans une de ses études sur les perspectives des technologies de l’information, l’OCDE établit entre autres que les téléservices peuvent contribuer à la simplification, à la différenciation et la transformation de l’offre de soins. La création de réseaux de prestation nouveaux et plus complexes ainsi que la restructuration plus rapide et dynamique des canaux de distribution permettent le transfert des soins vers des lieux plus rentables et le dégroupage des services au sein de la collectivité. La personna-
Des centaines de milliers de vie ont été sauvées grâce à de nouvelles applications médicales et à la mise sur pied de traitements révolutionnaires. Les progrès des technologies médicales ont également permis de relever l’espérance de vie, même dans les pays dotés d’une infrastructure sanitaire sommaire. Mais quid de la gestion des services de santé ? L’information et la communication sont aussi au centre d’une action médicale efficace.
lisation des services et le regroupage de produits et de services sont rendus possibles par la capacité d’établir aisément des connexions électroniques et de faciliter la fourniture de biens, de connaissances et de services pour répondre aux besoins spécifiques en matière de santé d’une personne ou d’un groupe. La demande de services à valeur ajoutée, non liée à des produits, crée des possibilités de différenciation dans des domaines comme les guides de pratique médicale, la gestion des maladies, l’aide à la décision et les communautés de soutien en ligne. En conclusion, l’OCDE donne comme première recommandation «d’investir dans des systèmes informatisés de données médicales» pour réduire les dépenses de santé et améliorer la qualité des soins. Lorsqu’ils sont bien conçus, ces systèmes amènent une information médicale mieux structurée et archivée. Adossées au progrès tous aziafrique expansion magazine No 29 23
DOSSIER • LES TIC AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT
muts, les nations industrialisées ont mis en place il y a plus d’une vingtaine d’années, des réseaux socio-techniques et organisationnels du secteur de la santé grâce aux TIC. Ce qui a provoqué un changement structurel dans la façon de prendre en charge les maladies et les patients. Le Canada a été l’un des premiers pays à adopter des solutions novatrices et fiables faisant appel à la technologie, qu’il s’agisse de systèmes de prestation de soins de santé, d’intégration de cabinets médicaux, de soins de longue et de courte durée faisant appel à la télémédecine ou de soins à domicile et communautaires efficaces. Les technologies canadiennes de cybersanté, parmi les meilleures du monde, fournissent les outils et les techniques nécessaires pour offrir des soins de santé du plus haut niveau. En améliorant les soins aux
patients et en aidant à maintenir les coûts à un bas niveau, les innovations permettent au pays de respecter son engagement d’assurer l’universalité des soins de santé à ses citoyens. Cet exemple démontre à quel point l’importance de l’intégration de ces données peut assurer un mieux-être progressif. Autre importance significative pour ce secteur, l’économie. Au Québec, l’Association de l’Industrie des technologies de la Santé en fait une promotion économique et sociale. Ce sont plus de 600 entreprises représentant la plus grande concentration au Canada et disposant d’un bassin de près de 15 000 emplois. Ces entreprises offrent des solutions informatiques en santé, en recherche et développement et en accompagnement divers dans la gestion des services de santé. En Afrique, les besoins différents
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L’OCDE donne comme première recommandation «d’investir dans des systèmes informatisés de données médicales» pour réduire les dépenses de santé et améliorer la qualité des soins. Lorsqu’ils sont bien conçus, ces systèmes amènent une information médicale mieux structurée et archivée.
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appellent cependant des réponses adaptées car on sait que les principaux défis sur le continent concernent à la fois les maladies infectieuses –au premier chef le VIH/SIDA- et les maladies chroniques. Les initiatives se multiplient et comme le mentionnent plusieurs études, le secteur de la santé africaine est marqué par la volonté de révolutionner les structures médicales classiques par l’utilisation des TIC. L’objectif étant de palier le manque de communications locales et internationales par la création et le développement des réseaux informatiques adaptés à l’infrastructure de base locale, capables de diffuser au tarif abordable l’information médicale relativement récente; l’établissement de la communication au sein et entre les structures de santé éloignées; le rapprochement entre praticiens africains et centres de la recherche médicale; enfin, une assistance rapide aux structures qui en ont besoin en cas d’apparition d’une maladie infectieuse ou en cas de traitement compliqué. Des initiatives louables sont en cours depuis quelques années dans plusieurs pays africains mais le tout reste essentiellement lié au développement même des réseaux de connectivité. Ce qui signifie par exemple que sans des services de télécommunication fiables, la télémédecine sera encore à la traîne et sans un accès égal à l’internet, les citoyens pourront difficilement prétendre à intégrer les multiples tentatives de décentraliser l’information médicale et sanitaire. Seuls des mécanismes de coopération, comme à plusieurs autres niveaux du développement des pays africains, pourront permettre d’assurer la maîtrise des TIC, désormais cruciales dans le traitement et la diffusion de données. Mais la bonne volonté ne peut pas toujours suffire. Il faudra un réel engagement des gouvernements africains et surtout une bonne formation des intervenants du domaine de la Santé pour véritablement voir aboutir la révolution en marche. Ici encore, le Canada peut être un excellent partenaire de développement compte tenu des références en la matière. Léopold Nséké
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DOSSIER • LES TIC AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT
Le Technopark de Casablanca
L’Éducation
fait la ligne Obligée de faire du rattrapage, l’Afrique est depuis peu engagée dans une course contre la montre pour redonner du lustre à un système d’Éducation qui bénéficie portant d’énormes moyens budgétaires. L’arrivée des TIC est une excellente alternative à l’enseignement magistral malgré ses limites.
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ne intégration réussie des technologies d’information et de communication (TIC) dans les pratiques enseignantes requiert surtout, au-delà des compétences techniques de manipulation des outils, une maîtrise des situations de classe et une forte structuration de leur préparation. Elle facilite une individualisation des apprentissages et modifie la situation
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frontale d’enseignement. L’impact des TIC sur les élèves serait peut-être davantage à apprécier en termes d’amélioration des comportements qu’en termes d’acquisition de nouvelles connaissances. Ces conclusions sont issues d’une comparaison internationale menée en 2003 par l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire (IEA) au sein d’établissements
primaires et secondaires impliqués dans l’usage effectif des TIC dans une trentaine de pays. Globalement, l’apport des TIC dans l’enseignement a pour objectif de rompre l’isolement de l’école et d’offrir, à des élèves de milieux sociaux disparates, les mêmes ressources éducatives et culturelles. Au collège et au lycée, on souhaite avant tout, grâce à une utilisa-
DOSSIER • LES TIC AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT tion raisonnée des TIC, développer des pratiques qui visent à accroître l’autonomie des élèves, les familiariser au monde de demain, renforcer leur motivation, et les aider à construire des attitudes de socialisation par le biais d’une expérience collective. Dans un rapport de l’UNESCO sur l’Introduction à la maîtrise de l’information, le professeur Horton Forest Woody affirme : «La maîtrise de l’information est devenue un nouveau paradigme dans le paysage de l’information et de la communication. À l’ère numérique, la compréhension des technologies ne suffit pas. Ce que tout un chacun doit aussi faire, c’est apprendre à utiliser effectivement et efficacement ces technologies incroyablement diverses et puissantes pour rechercher, extraire, organiser, analyser et évaluer, puis utiliser à des fins concrètes de prise des décisions et de solution des problèmes.»
Usages et effets «L’enseignement à distance ou le cyber apprentissage désignent les technologies de télécommunications utilisées pour permettre à des étudiants ou autres apprenants d’entrer en contact avec les enseignants et d’avoir accès aux devoirs et aux examens, et d’établir un dialogue avec d’autres élèves et instructeurs, sans jamais avoir à se rendre physiquement dans une salle de classe ou un campus. En d’autres termes, les élèves ont recours à des salles de classe virtuelles et ils peuvent n’avoir absolument aucun contact physique avec un instructeur ou avec des documents tels que les manuels. Mais il peut y avoir aussi un mélange de modalités physiques et virtuelles.» Les différences de richesse relatives des pays de la région influencent la façon dont les TIC sont utilisées à l’école, tout comme ces différences de prospérité nationale se reflètent dans les politiques au sein de l’Europe. En Afrique subsaharienne, par exemple, près de 40% des enfants de moins de 10 ans ne seraient pas scolarisés du tout (selon les chiffres de l’Unesco). De nombreuses écoles ne sont pas raccordées au réseau électrique et ne disposent pas des services de base ; l’introduction des TIC risque donc de prendre plusieurs années. Néanmoins,
dans certaines zones de cette région, plusieurs initiatives ont été lancées pour équiper les salles de classe en ordinateurs et en connexions Internet ainsi que pour assurer la formation des enseignants, notamment en Afrique du Sud. Le réseau SchoolNet Namibia a récemment reçu un prix pour sa contribution exemplaire à l’introduction durable des ordinateurs dans les écoles d’Afrique. Le projet permet d’équiper les écoles de Namibie à l’aide de solutions “open source” et de logiciels gratuits. Plusieurs autres expériences sont également à l’œuvre à travers l’Organisation internationale de la Francophonie ou encore L’Université Virtuelle Africaine (UVA). Cette dernière est une organisation intergouvernementale basée à Nairobi, au Kenya, et tenant un Bureau Régional à Dakar, au Sénégal. Ce bureau est entre autres responsable de l’offre des formations de courte durée données à distance dans divers domaines d’apprentissage : les langues (anglais), les énergies renouvelables, le journalisme et les technologies de l’information et de la communication
(réseau sans fil, administration réseau, programmation Web et développement de sites Internet.) Le Canada intervient une fois encore dans ce processus de formation et d’apprentissage grâce entre autres au Programme Informatique de l’Université Laval (PILAF). Ce programme diplômant est financé par l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) et offert en collaboration avec l’Université Laval, l’Association des Collèges et Universités du Canada (AUCC) et l’UVA. Une expérience parmi tant d’autres qui permet de combler le déficit en matière d’éducation et permettre aux Africains d’apprivoiser les TIC. Cela dit, les politiques publiques devront mettre un accent plus que particulier sur l’intégration de l’usage des TIC dans les projets de développement du savoir. Il faudra penser à un meilleur accès aux ressources pédagogiques numériques, à un renforcement des capacités humaines et un investissement constant permettant d’en faire un pôle de développement économique à part entière. L.N.
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ABR’S VISION AND MISSION STATEMENTS VISION – To become the globally preferred partner for facilitating the sustainable development of Africa’s private sector.
MISSION
– To promote and support, via various initiatives throughout the Continent and beyond, the development of Africa’s private sector, particularly SME’s, ensuring they become globally competitive and sustainable.
RECOGNITION OF ABR BY LEADING INSTITUTIONS UNITED NATIONS – U.N. Secretary General Kofi Annan, appointed in 2002 ABR as the Chair of the NEPAD Business Group – a coalition of international business organisations committed to helping Africa realise its full economic potential. AFRICAN UNION – During the 2004 A.U. Summit Private Sector Forum, ABR was mandated to rally and organise the African private sector in support of : Improving the business environment, Private sector participation in infrastructure development, Strengthening SME’s, Mobilising investment from Africans in the diaspora UNECA – ABR having participated in all of the ADF’s, remains a committed dialogue partner to UNECA and has a co-operation agreement in this respect. REGIONAL CO-OPERATION – At the regional level, ABR co-operates and contributes private sector sentiment on regional economic integration with organisations such as : ECOWAS, ECCAS, SADC and COMESA NATIONAL CO-OPERATION – ABR works closely through its Regional Chapters to support national policy dialogue and implementation through collaboration with : Chambers of commerce, Ministries of trade and industry, IPA’s, Investment advisory councils. INTERNATIONAL CO-OPERATION – Internationally ABR leads outreach initiatives and networking opportunities for African SME’s and Governments. African Business Roundtable Office of the President ; ECOWAS Secretariat Room 242 (2nd Floor), 60 Yakubu Gowon Crescent, Asokoro- Abuja, Nigeria Tel: +234 (O) 9 314 2629 Fax: +234 (O) 9 314 2627 Email: abrabuja@yahoo.com or abrwestafrica@yahoo.com Contact: Samuel Ayodele, Executive Assistant to the President, African Business Roundtable
PARTNERS: African Development Bank (ADB), African Union (AU), United Nations (UNIDO, UNECA, UNDP), New Partnership for Africa’s Development (NEPAD), CIDA, MIGA, REGIONAL ECOMIC COMMISSIONS, The International Chamber of Commerce, The French Council of Investors in Africa (CIAN), The Canadian Council on Africa, Business Humanitarian Forum, Commonwealth Business Council, Business Council – Europe, Africa, Mediterranean, International Business leaders Forum, Amongst others. CONCLUSION we now look for partners with private sector development programmes aimed principally at assisting the attainment of : NEPAD objectives, Millennium Development Goals, The A.U. Strategic Plan, The WTO Doha Implementation
DOSSIER • LES TIC AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT
AGRICULTURE :
De nouvelles pistes de CROISSANCE
Principale activité de nombreuses communautés en Afrique, l’agriculture du continent ne pèse pourtant pas plus de 2% de la production mondiale. Le retard accumulé tant dans les méthodes de production, de distribution et de vente impose de prendre le train de la modernité et les TIC sont essentielles dans cette démarche.
M
algré les progrès réalisés ces dernières années, la plupart des pays africains qui dépendent de l’agriculture souffrent manifestement d’un déficit au niveau de l’information et de la communication au niveau de plusieurs secteurs de croissance. Introduire de nouvelles technologies dans le domaine agricole est d’une nécessité absolue et assure de nouvelles avenues. Agent fondamental de l’amélioration des conditions de vie, les technologies appliquées en milieu rural permettent, entre autres, une évolution des pratiques agricoles à travers une meilleure information sur les conditions météorologiques, notamment les épisodes climatiques extrê-
«Dans l’agriculture, les TIC (sont) une question d’opportunités et de compétences permettant d’accéder à des informations fiables en temps et lieu opportuns et de comprendre le fonctionnement des marchés.» afrique expansion magazine No 29 29
DOSSIER • LES TIC AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT mes, et l’accès aux marchés agricoles. Au niveau climatique, les données satellitaires peuvent être d’une importance cruciale dans les prévisions météorologiques ou l’observation des résidus hydrauliques en zones désertiques. Quand on sait que ce sont des informations essentielles à la planification d’un cycle de développement des cultures, l’acquisition de canaux de transmissions et surtout leur vulgarisation apparaissentt incontournables. Ces satellites permettent également d’identifier des gîtes potentiels à des insectes comme les criquets pèlerins. Véritables ravageurs de cultures, il est possible de suivre leur évolution et prendre des mesures ap-
«Ce format organisationnel ne devrait pas faire peur mais au contraire encourager tous les opérateurs de la chaîne à engager une réforme structurelle afin de pouvoir bénéficier de conditions optimales d’exploitation.» propriées pour les éradiquer. Au niveau de l’activité agricole proprement dite, les TIC sont à usage multiple dans la majorité des secteurs : production (qualité), commerce (prix, bourses, informations et vulgarisation), surveillance (superficies, statistiques, météo), gestion (OPA, filières). C’est une question d’opportunités et de compétences permettant d’accéder à des informations fiables en temps et lieu opportuns et de comprendre le fonctionnement des marchés. Ce format organisationnel ne devrait pas faire peur mais au contraire encourager tous les opérateurs de la chaîne à engager une réforme structurelle afin de pouvoir bénéficier de conditions optimales d’exploitation.
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Opportunité pour le commerce Compte tenu de la taille des marchés, le monde agricole africain devrait mieux partager les informations sur les prix des produits, l’offre de ces produits, la demande des marchés, la qualité des produits ainsi que les conditions d’importation et d’exportation. Une initiative intéressante a été lancée en ce sens en Afrique de l’Ouest et mérite d’être soulignée. Le Réseau Régional de Systèmes d’Information de Marché et de Commerce Agricole en Afrique de l’Ouest, en anglais MISTOWA, a pour objectif de favoriser la croissance du commerce agricole régional dans la sous-région et renforcer la sécurité alimentaire des populations grâce au renforcement et à une meilleure liaison des efforts communs. Mis sur pied par l’USAID, cet outil connaît une croissance respectable
et a permis d’insuffler une dynamique positive dans la marchandisation des produits en Afrique de l’Ouest. Il faudrait donc des agricultures en phase avec l’évolution des sociétés et surtout à l’heure contemporaine. De nouvelles formes de partenariat permettent sans aucun doute de contribuer à cette évolution mais déjà, face aux nombreuses contraintes auxquelles l’agriculture doit faire face, la solidarité internationale est au premier rang des solutions. Par transfert ou acquisition des technologies, les acteurs de la filière agricole disposent de multiples pistes intéressantes pour contribuer à leur développement. L’avènement du téléphone portable, l’expansion de l’Internet et l’exploitation des réseaux satellitaires illustrent déjà de manière frappante cette démarche.
Dignes de mention Don de 3 milliards FCFA de la Banque mondiale au Niger
La BAD finance 1250 forages
Le Conseil d’administration de l’Association internationale de développement (IDA) a approuvé à Washington, un don de 7 millions de dollars US, soit environ 3 milliards de FCFA, pour le Niger, pour permettre le financement du Projet d’appui à la sécurité alimentaire, indique un communiqué de presse de l’institution de Bretton Woods. Ce don servira à financer un projet d’urgence d’appui à la sécurité alimentaire dont l’objectif principal est le soutien de la production rizicole irriguée et la sécurité alimentaire des ménages. Ce projet, explique le communiqué, trouve sa justification dans l’augmentation des prix des denrées alimentaires sur le plan international, la faible production céréalière en 2007 dans certaines zones (au niveau national ou régional), la forte demande de céréales et d’autres produits agricoles dans les pays limitrophes qui ont entraîné la flambée des prix au Niger en 2008.
Dans le cadre de l’Initiative pour l’alimentation en eau et assainissement en milieu rural (IAEAR) de la Banque africaine de développement, le groupe de la BAD a octroyé à Madagascar un financement de 51 millions d’UC pour assurer à court terme l’approvisionnement durable en eau potable et en services d’assainissement les populations rurales dans 8 des 22 régions que compte le pays. Un volet de ce Programme d’alimentation en eau et assainissement en milieu rural (PAEAR) consiste à réaliser 1250 forages dont 1000 équipés de pompes à motricité humaine et 250 de pompes à énergie solaire. Le lancement des travaux de ces 1250 forages a eu lieu le 31 juillet 2008 à Sambava, chef lieu de la région SAVA, dans la partie nord du pays, sous la présidence du ministre de l’eau, M. Jean Donné Rasolofoniaina, accompagné du ministre du travail, de la fonction publique et des Lois Sociales, M. Salame Abdou, et en présence des parlementaires, du chef de la région et des autorités locales et du représentant de la BAD, Mme Sylvie Condé.
300 télécentres en zones rurales au Cameroun à l’horizon 2015
FAO : un Malien au Département de l’agriculture
Le gouvernement du Cameroun et la société canadienne HTT Cameroon S.A ont signé une convention pour le financement et la construction au Cameroun d’environ 300 Télécentres communautaires privés (TCPP) sur une période de 7 ans dans 20 000 villages. «La convention signée avec cette société lui permettra d’obtenir des crédits à taux concessionnels pour réaliser ce programme dans les délais fixés», a déclaré le ministre camerounais des Postes et Télécommunications, Maigari Bello Bouba, qui a paraphé le document au nom du gouvernement camerounais. Aux termes de la convention, les 300 télécentres communautaires, qui seront dotés des services de base, le téléphone, le fax et l’Internet, contribueront à lutter contre la fracture numérique entre les villes et les zones rurales et périurbaines. Ils permettront également de faciliter la communication en milieu rural, à rendre la communication rapide et moins cher, a précisé le ministre des Postes et Télécommunications. La construction des 300 télécentres communautaires participe de la stratégie sectorielle du domaine des télécommunications et TIC adoptée par le gouvernement camerounais en novembre 2005. Ces Télécentres communautaires privés devraient aussi contribuer à lutter contre le chômage et l’exode rural en employant plus de 900 jeunes ruraux, notamment les femmes qui recevront l’appui technique, la formation et le transfert des compétences.
Modibo Tiémoko Traoré, ancien ministre malien du Développement rural entre 1994 et 2000, a été nommé Sous-directeur général de la FAO chargé du Département de l’agriculture et de la protection des consommateurs. Âgé de 54 ans, M. Traoré, est entré à la FAO en mars 2008 en tant que Représentant régional pour l’Afrique après avoir dirigé le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine pendant trois ans. Vétérinaire et expert en élevage, il avait également occupé le poste d’ambassadeur du Mali en République populaire de Chine de 2000 à 2005. Il est titulaire d’un Master of Science en médecine vétérinaire de l’Académie agricole d’Ukraine et d’un Doctorat d’Etat ès sciences en production et santé animales de l’Université de Paris XII (France). Son prédécesseur, M. José M. Sumpsi, de nationalité espagnole, a été nommé Sous-directeur général responsable du Département de la coopération technique à compter du 1er janvier dernier.
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• événement
Jean-Louis Roy
Gerba Malam
Bertin Dzangué
Isabelle Limoges
Amina Gerba
LES DIX ANS D’AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE :
La fête était belle à Montréal
L
e dixième anniversaire de la revue Afrique Expansion Magazine n’est pas passé inaperçu à Montréal. L’événement a été célébré en grand le 19 septembre, au prestigieux Club Saint-James, au cours d’une belle soirée de gala à laquelle ont pris part une centaine d’invités composés d’amis, de partenaires, de clients de la revue ainsi que de nombreux invités d’honneur, dont le Haut-commissaire du Cameroun au Canada, son Excellence Anv’A-Gheyle Solomom AzohMbi et le représentant du Ministère
québécois du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Monsieur Yves Morel. Le ton de la fête a été donné d’entrée de jeu par les deux artistes invités de la soirée : le poète conteur d’origine congolaise Bertin Dzangué et la chanteuse montréalaise d’origine sud-africaine Loraine Klaasen. Recréant l’ambiance des veillées au clair de lune en Afrique, Bertin Dzangué, vêtu de tenue traditionnelle, a su, avec ses chants et ses récits, émerveiller les invités. La vision que nous devons avoir de l’Afrique,
a-t-il dit, doit aller au-delà de celle de Vision Mondiale qui présente ce continent comme pauvre et accablé de tous les maux. Il a plaidé, dans ses contes modernes et engagés, pour cette Afrique méconnue, qui regorge de toutes les richesses que l’on trouve sur terre. De son côté, La chanteuse Lorraine Klaasen a été tout simplement magnifique. Avec une voix hors du commun et une présence électrisante sur scène, en trois chansons aux rythmes dansants et envoûtants, elle a rapidement conquis son public.
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• événement
Louis Bradet
Michel Côté
La nouvelle image de l’Afrique C’est dans cette ambiance surchauffée que le directeur de la publication, Malam GERBA, a souhaité la bienvenue aux invités. Après avoir raconté les débuts difficiles de la revue, M. Gerba s’est réjoui du chemin parcouru et du fait que Afrique Expansion Magazine soit devenu aujourd’hui une référence en matière d’informations économiques sur l’Afrique. « Mais les résultats dont nous sommes le plus fiers concernent l’Afrique. Malgré certains problèmes qui persistent, elle bénéficie aujourd’hui d’une meilleure visibilité et d’une meilleure image à l’étranger», a-t-il souligné, et « ce changement est à mettre au compte de l’action menée par la revue ». Monsieur Gerba a ajouté que deux grands défis attendent Afrique Expansion Magazine dans les années à venir : l’un, c’est de devenir une véritable vitrine du savoir-faire canadien en Afrique; l’autre, c’est de poursuivre l’œuvre de transformation des mentalités à l’égard de l’Afrique, car « la bataille est loin d’être gagnée ».
Un exemple de courage et de ténacité Animée par Isabelle Limoges de Contacts Monde, la soirée fut également marquée par de nombreux témoignages émouvants en faveur d’Afrique Expansion. D’abord, le témoignage de Monsieur Lucien Bradet, Président-directeur général du Conseil Canadien pour l’Afrique. M. Bradet a salué le rôle de pionnier joué par Afrique Expansion dans le développement des relations entre le Canada et l’Afrique et souligné la remarque collaboration qui existe entre Afrique Expansion et le Conseil canadien pour
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Yves Morel
Solomon Azoh Mbi
l’Afrique. Lui succédant à la tribune, Monsieur Yves Morel, le représentant du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec, a félicité le personnel de la revue et tous les collaborateurs et collaboratrices associés à la publication « pour les efforts constants mis au Québec pour la promotion de l’image d’une Afrique nouvelle, terre d’investissement et d’avenir ». «Vous êtes un bel exemple de ce que peut réaliser avec succès le secteur privé », a-t-il conclu. Quant à Monsieur Michel Côté, Président et chef de direction de CRC SOGEMA, il a surtout salué le courage des promoteurs de la revue (Amina Gerba et Malam Gerba) : « Il y a dix ans, il fallait beaucoup d’audace et un peu de folie pour oser vendre l’Afrique aux Canadiens », a-t-il noté, avant de souligner la haute qualité de la revue qui constitue selon lui un excellent lien entre les milieux d’affaires africains et canadiens. À ces témoignages, il faut ajouter l’intervention du nouveau Haut commissaire du Cameroun à Ottawa, son Excellence Anv’A-Gheyle Solomom Azoh-Mbi. Participant pour la première fois à un événement organisé par Afrique Expansion, Monsieur Solomon Azoh-Mbi s’est dit impressionné de voir et d’entendre ce que Afrique Expansion fait pour l’Afrique en général et pour le Cameroun en particulier. Il s’est dit également très heureux de pouvoir compter sur un tel allié au cours de sa mission au Canada.
Un Fonds spécial Éducation Afrique Autre fait saillant de la soirée : la
Lorraine Klaasen
remise de la Plume d’or 2008 décernée par Africa 2005 Relais du Canada à Monsieur Malam Gerba « en reconnaissance d’une décennie d’engagement, de persévérance et d’excellence en information internationale et pour le développement des relations entre le Canada et l’Afrique ». En remettant ce prix à l’heureux récipiendaire au nom de Africa 2005, Monsieur JeanLouis Roy, ancien Secrétaire général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et président d’honneur d’Africa 2005 Relais du Canada, a vanté les grandes qualités professionnelles de Monsieur Gerba et son engagement pour l’Afrique. Il a par ailleurs mis en garde le gouvernement canadien contre tout recul en Afrique au moment où, les chiffres le prouvent, les entreprises canadiennes et surtout québécoises font de très bonnes affaires en Afrique. Enfin, Africa 2005 Relais du Canada a profité également de cette soirée de Gala pour annoncer le lancement prochain d’un Fonds Spécial Éducation Afrique. En présentant ce Fonds, Madame Amina Gerba, présidente de Africa 2005 Relais du Canada, a dit qu’il servira à acheter du matériel pour les écoles les plus démunies en Afrique et que la première école à bénéficier de cette aide sera l’école Marie-Madeleine de Koumbo’a Mukala, au Cameroun. Elle a invité les Canadiens à appuyer cette cause chère à Africa 2005, un mouvement international fondé en 2003 avec comme objectif de promouvoir une autre image de l’Afrique, en mettant en lumière les actions en faveur d’une Afrique qui bouge. L.N.
NOS MISSIONS ACCROITRE Les possibilités d’emploi
APPUYER
La création de micro-entreprises
Le FNE offre depuis 1990, un ensemble d’appui aux chercheurs d’emploi et une panoplie de services gratuits aux entreprises afin de renforcer leurs ressources humaines et financières
CONCEVOIR, FINANCER ET SUIVRE Les programmes de formation formels et sur le tas
DIFFUSER
Les informations sur le marché de l’emploi
FAVORISER
L’insertion des jeunes diplômés et la réinsertion des sans-emplois
DIRECTION GENERALE BP 10 079 Yaoundé-Cameroun Tél : (237) 22 22 51 81 22 23 53 40 Fax : (237) 22 23 53 39 URL : http://www.fnecm.org Email : contact@fnecm.org
MARCHÉS NORD AMÉRICAINS
Le succès des vins sud-africains au Canada :
qualité et marketing au menu d’une réussite.
Prisés par un nombre de plus en plus important de consommateurs canadiens, le vin sud-africain s’est imposé en se démarquant des autres produits dits «du nouveau monde». Cette réussite est le résultat d’une véritable tradition née au 15e siècle. Le Canada n’a pas échappé à la poussée du bouchon d’Afrique du Sud et lui a trouvé une niche de choix dans les épiceries et magasins du pays, grâce à sa variété et à des campagnes de marketing judicieuses.
L
e marché du vin au Canada est en forte croissance et le Québec est la province qui affiche la plus forte consommation avec une moyenne de 17 litres par habitant par an contre 13 au pays. Attentif, le consommateur canadien applique des critères de sélection marqués surtout par le prix et la qualité du vin et une sensibilité plus inclinée vers les dénominations de cépages que les appellations d’origine. Ici, les vins français, italiens et canadiens restent les plus populaires mais les cuvées du «nouveau monde» connaissent de bonnes fortunes dans un marché national de plus de 4 milliards $CAN. Au Québec, la SAQ a vendu 117 millions de litres de vin d’une valeur de 1,47 milliards $CAN au cours de son exercice 2006, soit une hausse de 11,8% par rapport à l’année précédente. Les indicateurs demeurent à la hausse et d’ici
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2010, la croissance des ventes de vin au pays devrait atteindre 44,81%, alors que la moyenne mondiale sera de 9,15%, indique une étude réalisée pour Vinexpo. C’est dire la forte concurrence entre les producteurs étrangers qui doivent aussi faire face à la marge intérieure menée par des produits aussi originaux que le cidre et le vin de glace. Cependant, la forte valeur ajoutée des vins du «nouveau monde» leur donne une avance considérable dans l’appréciation des consommateurs. C’est dans ce contexte hautement concurrentiel que les vins sud-africains ont fait leur entrée. L’argument de base utilisé par les agences d’importation reposait sur deux aspects : sur le plan de la quantité, les vignobles sud-africains s’étendent sur 101 957 hectares (est. 2007) et avec 3% de la production mondiale, le pays a disposé sur une année en juillet 2008 d’une quantité de 787,2 millions de litres, soit 56,8 millions de plus qu’en 2007; en terme de qualité, la
tradition vinicole de l’Afrique du sud et son histoire de plus de 300 ans marient l’élégance retenue des vins des vieux pays aux styles accessibles des vins fruités «exotiques» pour produire des vins variés qui expriment avec éloquence ce terroir unique.
Biodiversité et développement durable À ces fondamentaux s’ajoute le caractère bio des vins sud-africains. En effet, le secteur vitivinicole de l’Afrique du Sud est adossé à la Biodiversity and Wine Initiative (BWI) pour une méthode de production intégrée (MPI) d’application obligatoire depuis 1998. Elle porte sur toutes les étapes de la production, des études sur les répercussions environnementales à l’utilisation de matériaux d’emballage recyclables, en passant par les méthodes appropriées pour la préparation des sols. Avant de planter un nouveau vignoble, les pro-
La carte des vins sud-africains Production étalée sur 8 régions : - -
Worcester : 19,42% du vignoble Paarl : 17,51%
- Stellenbosch : 16,89% - Orange River : 8,94% - Malmesbury : 11,99% -
Robertson : 13,8%
-O lifants River : 8,56% - Little Karoo : 2,89%
ducteurs doivent effectuer un inventaire de la végétation et élaborer un plan de préservation de toute espèce menacée. De nombreux producteurs ont réservé des zones qui vont demeurer à l’état naturel pour toujours. Certains chercheurs privilégient l’utilisation de plantes indigènes pour protéger les vignobles. Cette base historique a été un argument de choix dans la prise d’assaut des marchés mondiaux. L’Afrique du Sud a pu modeler au départ des ressources fiables respectant des standards de qualité très élevés. Plusieurs organismes sont ainsi voués au contrôle de l’industrie locale. On peut citer à cet effet, le Fairtrade Institute of Cape Wine Masters, le Pinotage Association, la South African Wine and Brandy Company, la South African Wine Industry Information & Systems, la South African Port Producers Association, la South African Society for Enology & Viticulture, le
Les principaux cépages sont des cépages blancs, les cépages locaux représentent toujours une part importante du vignoble (60%). La part des rouges augmente au détriment de celle des blancs en raison de la demande du marché. Pour les cépages rouges, le Cinsault domine dans l’encépagement. On retrouve aussi le Pinotage, la Syrah, le Cabernet Sauvignon, le Merlot, mais également le Pinot Noir Bourguignon.
South African Wine Industry Council, le South African Wine Industry Trust ou encore la Wine Industry Ethical Trade Association. Ainsi constituées, ces entités permettent de garantir dans tous les cas, une production originale et de qualité. Ce gage de sérieux et de professionnalisme dans la chaîne production est particulièrement recherché dans un marché aussi exigeant que celui de l’Amérique du Nord. Résultat des courses, la croissance remarquable des vins d’Afrique du Sud au Québec en particulier s’est concrétisée cette année avec le 1er Salon qui s’adressait aux membres de l’industrie et aux consommateurs. Les ventes qui sont passées de 16 à 27 millions en une année affichent une augmentation de 63%. Au cours des cinq dernières années, c’est une augmentation de 750% ! Ce premier Salon des Vins d’Afrique du Sud, qui s’est tenu en mai au Centre des Sciences de Montréal, a réuni 23 pro-
Pour les cépages blancs : - le Chenin blanc (appellé ici aussi Steen) avec plus du tiers des surfaces plantées - le Sauvignon - le Chardonnay - le Sémillon (appellé aussi “Green Grape”) - le Riesling - le Gewurztraminer
ducteurs sud-africains, 22 agents promotionnels, plus de 100 conseillers en vin et membres de la SAQ, 23 journalistes et 350 détaillants autorisés et sommeliers. Près de 1400 bouteilles provenant de toutes les régions du vignoble sud-africain ont ainsi été débouchées. Ces vins étaient le reflet de la passion de ses artisans, soucieux de produire des vins respectueux du terroir. Sérieux, les producteurs sud-africains arrivent ainsi à pénétrer et occuper des marchés qui ne sont pas acquis d’avance. Face aux Chiliens, Australiens et autres Californiens, ils ont démontré par la force de l’exemple la nécessité de respecter les conditions minimales exigées pour envisager de conquérir le marché nord-américain dont les consommateurs sont toujours friands d’originalité et de nouveauté, mais à des conditions bien précises et pas à n’importe quel prix. Léopold Nséké
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FOCUS
Les cahiers économiques d’Afrique Expansion Mag Faites la promotion de votre pays et de ses acteurs économiques auprès des investisseurs et partenaires potentiels nord-américains en donnant une information à jour sur les débouchés commerciaux du marché local.
FAIRE CONNAÎTRE LES OCCASIONS D’AFFAIRES ATTIRER LES INVESTISSEMENTS SECTORIELS SUSCITER LES PARTENARIATS SOIGNER L’IMAGE DE MARQUE DE VOTRE PAYS
• Management
La Motivation en entreprise L’intégration des méthodes de gestion dans les entreprises connaît un fort regain avec une compétition de plus en plus féroce sur les marchés. Permettre à son entreprise de réussir passe aussi par un personnel non seulement compétent, mais aussi et surtout motivé.
L
ors des entretiens de recrutement, il est courant de miser sur le savoir-faire, le pouvoir-faire et le vouloir-faire des candidats. Cette dernière dimension ne doit pas s’arrêter au seul moment de contact avec le candidat à qui l’on peut faire miroiter toutes sortes d’avantages, comme se joindre à une équipe qui gagne ou à une entreprise qui offre des possibilités d’épanouissement. Le vouloir-faire, c’est aussi l’intérêt que le salarié a vis-à-vis de son emploi et le désir d’exécuter la tâche avec efficacité. Cette motivation nécessaire à l’exécution de la tâche doit être non pas seulement un moyen d’épanouissement de sa personne, en termes de créativité et d’initiatives, mais aussi un moyen de réalisation de ses propres besoins. Dans un cadre comme celui des économies africaines en expansion, il est indispensable de maîtriser la dimension managériale de ressources humaines motivées même si on n’assiste pas encore à un phénomène important de «turn over» dans les PME locales. Pour éviter donc de se retrouver face à un roulement de personnel continu, on devrait avoir à l’esprit quelques notions de base. Ici, Abraham Maslow reste une référence opportune. Le célèbre psychologue américain établit une théorie des besoins correspondant à des «manques» ressentis par une personne à un moment particulier. On parle alors de besoins physiologiques, sociaux, d’estime et d’accomplissement de soi. La hiérarchisation de ces besoins impose la satisfaction de l’un de ces besoins avant le passage au suivant. Quand il y a rupture avec une insatisfaction de l’un de ces besoins, la démotivation s’installe. Selon Maslow toujours, les besoins de l’homme sont hiérarchisés : ce n’est que lorsqu’une catégorie de besoins est
satisfaite, que la catégorie suivante fait son apparition. Le besoin non encore satisfait constitue une source de motivation pour l’individu, et cesse de l’être, une fois satisfait. De nombreuses entreprises ont malheureusement vu leur progression ralentir en raison de la routine installée au sein des troupes ou le non-renouvellement des principes fondateurs d’un groupe prêt à relever les défis pour accroître les bénéfices de l’entreprise et en retirer des dividendes. Comme le clament la majorité des conseillers en entreprise, les ressources humaines sont la plus grande richesse de toutes les PME en autant que tout le monde regarde dans la même direction. Un milieu de travail productif exige de la part des gestionnaires un leadership efficace, demande de favoriser une culture axée sur la réussite et impose de communiquer clairement à tout le monde les objectifs et la vision de l’entreprise.
En cas de démotivation, il est essentiel de connaître la nature et les causes des insatisfactions. Ces dernières doivent alors être réglées selon leurs priorités d’importance. L’environnement physique, le matériel, l’ambiance entre collègues ou encore le stress dû aux exigences sont souvent à la base d’une baisse sensible du rendement des salariés. Il ne faut cependant pas croire que les solutions ayant fait leurs preuves ailleurs sont automatiquement applicables dans son entreprise. L’interrelation entre direction et salariés dans une très petite entreprise est différente dans une entreprise moyenne. Il s’agit plus concrètement d’appliquer les recettes en tenant compte de ce paramètre et aussi de l’environnement social, tant les subtilités sont légion au sein des populations africaines. La stabilité qui est au cœur de la croissance impose donc de bien encourager et garder ses employés en donnant un sens aux tâches qu’ils accomplissent.
quelques trucs pour motiver ses salariés. 1 Communiquer Cette communication doit se faire à trois niveaux : au quotidien (au travers des échanges opérationnels), à moyen terme (par exemple sur l’organisation et les priorités à venir du service) et à long terme (sur la stratégie globale de l’entreprise). 2 Faire confiance S’exprime généralement sous forme d’objectifs. Vos collaborateurs doivent connaître clairement leurs missions et les objectifs qui y sont associés. 3 Responsabiliser Offrir par délégation à vos collaborateurs une capacité de décision dans un champ d’action précis. Ce qui donne à l’équipe des raisons supplémentaires de satisfaction si les objectifs sont atteints. 4 Galvaniser Le manager doit savoir transmettre des impulsions à ses collaborateurs, en lançant de temps en temps des projets novateurs ou des «projets défis» dont la réussite doit clairement être associée à une récompense (prime, journée de repos, soirée, repas...). 5 Soigner l’ambiance Être attentif à l’ambiance en apprenant à connaître chaque salarié et en agissant sur les problèmes capables de perturber leur niveau de motivation. Organiser régulièrement des activités fédératrices (réunions, séminaires, formations...).
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Développement •
LA BAD : LE COMBAT CONTRE LA PAUVRETÉ,
UNE PRIORITÉ
Le rendez-vous 2008 du Groupe de la Banque africaine de développement se sont tenues en juin dernier à Maputo (Mozambique). Au centre des débats, développement, inégalités et pauvreté.
P
armi les moments forts de ces assemblées 2008, on citera l’admission de la Turquie comme un membre non régional de l’institution, l’extension de la durée du Fonds spécial du Nigeria pour une période de 10 ans et la mise en œuvre d’un fonds spécial pour la reconstruction et le développement de la région des Grands Lacs. La République de Turquie est devenue le 25ème pays membre non régional du Groupe de la Banque africaine de développement après avoir souscrit aux conditions préalables requises et après l’augmentation spéciale du capital de la Banque pour en faciliter l’adhésion. Plusieurs séminaires avaient cependant mis la table pour cette assemblée annuelle. La totale contradiction entre croissance économique et inégalités, si criante dans les bidonvilles qui entourent les grandes agglomérations africaines, demandait une réflexion novatrice et stratégique sur les questions d’amélioration de gouvernance économique, d’urbanisation et d’amélioration des conditions de vie des pauvres urbains du continent, thème central de la Table ronde ministérielle et des séminaires de haut niveau. Cette Table ronde, articulée autour du thème «Œuvrer pour une croissance partagée: urbanisation, inégalités et pauvreté en Afrique», s’inscrit dans le cadre des discussions de haut niveau consacrées aux grands défis qui attendent l’Afrique. Organisées en préambule aux Assemblées annuelles de Maputo, au Mozambique, ces discussions ont réuni les gouverneurs (minis-
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tres de Finances et du Développement économique) des 77 pays membres du Groupe de la Banque. Dans son allocution en séance plénière, le Président de la BAD, Donald Kaberuka, a insisté pour que la détermination à lutter partout contre la pauvreté soit globale. «Cette démarche vise tous ceux qui font partie de «l’Afrique d’en bas», parmi lesquels les pauvres urbains», a-t-il indiqué, en soulignant que les flux migratoires internes vers les centres urbains allaient continuer à s’accentuer plutôt que diminuer. Selon le Président de la BAD, «pas moins de 360 millions d’Africains vivent actuellement dans les villes, notamment en Afrique sub-saharienne, où l’on trouve les taux les plus élevés. Des études de l’ONU sur l’Habitat montrent que 72% des pauvres dépendent également de l’économie informelle pour vivre». Les discussions menées dans le cadre des séminaires, a estimé M. Kaberuka, se tiennent à un moment propice car elles contribueront à définir le rôle du Groupe de la BAD et à mettre en lumière le lien entre la pauvreté urbaine et le phénomène global de pauvreté. «La Banque africaine de développement aborde ces questions dans le cadre d’une approche stratégique. Nous ne venons pas avec des recettes et cette réflexion intervient au bon moment», a-t-il souligné, car «nous voulons jouer le rôle de catalyseur dans ce processus, en accélérant la mise en place des conditions qui permettront qu’elle se concrétise». Au jour de la clôture des assemblées, le président du Groupe de la Bad,
Donald Kaberuka, a indiqué que l’institution œuvrait désormais à la conception d’une nouvelle vision stratégique destinée à mieux servir les pays à revenu intermédiaire, à mieux répondre aux préoccupations d’ordre agricole, ajoutant que l’institution s’était résolument engagée à jouer un rôle plus marqué dans les États fragiles. Le résumé officiel des travaux des gouverneurs a rappelé que les assemblées annuelles 2008 s’étaient déroulées dans un contexte marqué par une flambée soudaine des cours du pétrole et une augmentation record des prix agricoles, provoquant des tensions dans plusieurs pays africains. Les gouverneurs ont à cet égard appelé à une mobilisation rapide pour fournir aux pays africains frappés par la crise alimentaire l’assistance dont ils avaient tant besoin. Les gouverneurs ont également réservé un accueil favorable aux conclusions du rapport indépendant du Panel haut niveau sur l’avenir de la Banque, tout en se félicitant de la 11ème reconstitution réussie des ressources du Fonds africain de développement. Les gouverneurs ont réaffirmé que le siège du Groupe de la Bad demeurait Abidjan, en Côte d’Ivoire. Tout en précisant que la relocalisation temporaire des activités de la banque à Tunis était prolongée de 12 mois supplémentaires à partir du 3 juin 2008. Par ailleurs, l’institution se dotera bientôt de bureaux à Luanda (Angola) et à Alger (Algérie), et des négociations pour l’établissement d’un bureau régional étaient très avancées avec l’Afrique du Sud.
• DIVERSITÉ ET COMPÉTENCES
Mohamed Aouini, profession : développeur d’affaires Il avait le choix entre l’Australie et le Canada. Il a choisi ce dernier pour la plus grande variété de possibilités qui lui étaient offertes. Pour ce Tunisien d’origine, on n’a jamais fini d’apprendre et la transmission des codes pour la réussite en affaires est une mission sacrée.
«D
’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été un nomade dans l’âme», avoue M. Aouini, le regard posé. Très tôt engagé dans la sphère des affaires, ce titulaire de Maîtrises de projets de l’École des Ponts et Chaussées de Paris et en urbanisme de l’Université de Montréal a également acquis son savoir en commerce de l’Institut du commerce international de Montréal. Toujours en quête d’apprentissage, il exercera ses compétences en arpentant l’Afrique et l’Europe pour des besoins aussi variés que la négociation, la gestion de projets ou encore le développement commercial. De la Tunisie à la Suisse, de la France à la Guinée Conakry, il n’aura cesse de marquer son passage par une personnalité rigoureuse et enjouée à la fois. Il suffit de l’entendre dérouler le fil de sa carrière et sa vision du futur pour se rendre compte de la passion qui anime cet homme de chiffres et de lettres. «Réussir au Canada est un aboutissement qui n’a pas de logique pré-établie», dit-il. Ici c’est comme ailleurs où on pose ses bagages. Chacun puise dans son vécu, apporte du sien pour enrichir la mosaïque canadienne et s’épanouit dans un contexte où il faut cependant maîtriser les données sociales fondamentales. C’est que, explique-t-il, «on reçoit toujours beaucoup quand on en donne l’équivalent, mais en faisant la démarche initiale : chercher, car rien n’est acquis». Le travail est donc la meilleure porte de sortie pour les immigrants et il faut souvent oublier certaines certitudes qui empêchent de progresser et réaliser son «rêve canadien».
Une grande faculté d’adaptation Canadien d’adoption et entièrement intégré, Mohamed Aouini n’en oublie pas pour autant la Tunisie. C’est ce pays qui l’a fait et auquel il doit les éléments de base de son essence citoyenne.
Au carrefour des cultures, il a pu imposer son style, sa marque, et avoue, sans fausse modestie, que collègues et supérieurs ont toujours pu mesurer avec lui, la qualité des individus, immigrants ou non, lorsqu’ils s’appliquaient à exercer avec abnégation et talent. L’appréciation de son implication professionnelle tient pour beaucoup à son cursus mais aussi à cette faculté d’adaptation qu’il possède. Et parmi ses multiples engagements dans sa désormais longue carrière au Canada, on parle d’accompagnement aux chefs d’entreprises, d’intéressement des investisseurs étrangers à Montréal, d’assistance aux immigrants-investisseurs ou encore d’animation de cliniques de formation et d’information pour les entreprises. Tout cela l’a mené aujourd’hui à la Caisse Desjardins de Mercier-Rosemont, à titre de directeur du développement des affaires. Dans le cadre de ces responsabilités, M. Aouini n’a cesse de mettre de l’avant la nécessité de disposer d’un cadre de vie professionnel de qualité, d’encourager la relève en affaires en combattant les conflits de générations et pousser à plus d’ambitions en prenant certains risques. Un tel discours demande un tact particulier puisque l’environnement social de la communauté que la Caisse de Mercier-Rosemont dessert, compte pas moins de onze minorités ethnoculturelles différentes. «Il faut une gestion assez soignée de la clientèle pour mieux adapter son argumentation à chaque fois», avoue-t-il. Ce qui correspond parfaitement au slogan «adapté» du Mouvement Desjardins : «conjuguer avoirs et Êtres». S’installer au Canada et y avoir ses repères est donc le dernier acte d’une longue pièce. Pas de drame, mais rien que du bonheur à partager avec une épouse juriste, quatre enfants et une petite-fille qui sont prioritaires dans son choix de vie. L.N.
Formation 1975 Licence en Urbanisme – Institut d’urbanisme de l’Académie de Paris 1979 Prévention pour l’incendie et l’artisanat Neuchâtel (Suisse) 1987 Maîtrise de projets conjointe – École des ponts et chaussées de Paris/École Nationale des Ingénieurs de Tunisie 1988 Technique de négociation, application au partenariat et aux achats 1992 Commerce international – Institut canadien de commerce international 1997 Maîtrise en urbanisme (design urbain) – Université de Montréal
Parcours professionnel 2008 Directeur de développement des affaires Caisse Desjardins Mercier-Rosemont 2005-2007 Coordonnateur en développement d’entreprises CLD Anjou 2003-2005 Directeur de développement de l’entrepreneuriat Directeur de l’incubateur d’entreprises de Montréal Nord CLD/CEDEC Anjou-Montréal Nord 2001-2003 Directeur services d’aide aux entreprises CLD/CEDEC Anjou-Montréal Est 2000 Consultant en formation pré départ et efficacité interculturelle Regroupement pour la relance économique du sud-ouest de Montréal
Autres Membre de la Table de concertation MontréalHaïti Membre du CA de l’Association Amitié CanadaNiger Membre de CA d’associations sociales, sportives et culturelles diverses
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• COMMERCE INTERNATIONAL
3ème Tribune Interactive :
se donner les moyens de conquérir les marchés. Commanditée et patronnée par la Banque Laurentienne, cette rencontre, initiée par le Carrefour des Communautés du Québec en collaboration avec l’Association des maisons de commerce extérieur du Québec, a fait salle comble le mois de mai dernier au Salon Ovale de l’Hôtel Ritz Carlton. Point d’orgue de cet événement, l’intervention de Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec.
S
ous le thème «Se donner les Moyens de conquérir les marchés extérieurs», ce dîner-conférence a été l’occasion de tenter de faire le point sur les turbulences économiques et financières que subit le commerce international et ouvrir de nouvelles pistes de développement pour les gens d’affaires des communautés du Québec. Le programme de la journée aura ainsi permis de passer en revue les questions de capitalisation, de financement, la notion de capital-risque, le programme immigrants-investisseurs, les risques reliés aux fluctuations de change, les enjeux de l’exportation et le soutien aux PME. En ouverture, l’économiste en chef de la Banque Laurentienne, Carlos Leitao indiquera que le contexte actuel ne favorisait pas nécessairement un mouvement important de capitalisation à cause des inquiétudes concernant le marché de l’immobilier, la force du huard et les prix du pétrole. Ce qui fait que le premier semestre de l’année a été mouvementé, rendant les investisseurs nerveux. Fallait-il vendre ou acheter à court terme? Les replis à court terme étaient-ils indispensables? Des questions et des spéculations qui ont imposé un recul justifié des gens d’affaires. Cependant, la tribune interactive aura permis, pour la première fois, de mettre en parallèle le financement traditionnel, le financement transactionnel, le financement aux Maisons de commerce et le capital de risque. Michel Lapalme, directeur principal de développement des affaires de la Banque
laurentienne, démontrera avec brio que le financement conventionnel, souvent considéré traditionnel et simpliste, est à traiter plus sérieusement, tout dossier devant répondre aux critères et ratios exigés par les institutions financières. Un avis appuyé par la présentation de Christian Martin, président de l’Association des maisons de commerce extérieur du Québec et du Carrefour des communautés du Québec, qui conseillera fortement aux PME de demander conseil sur les diverses possibilités de financement transactionnel. Si le financement a son importance, les gens d’affaires devraient garder un œil sur les risques reliés aux fluctuations des changes et M. François Barrière, vice-président développement des affaires, change étranger et services internationaux de la Banque Laurentienne, a profité du parrainage de la Banque Laurentienne à cet événement pour indiquer que l’institution financière disposait de solutions indiquées.
Le monde, marché des gens d’affaires d’ici L’exposé de M. Bernard Landry aura été l’occasion de recevoir de première main, les réalités incontournables de l’univers impitoyable du commerce international et de la négoce. Fervent supporter de la mondialisation dans ce qu’elle a de plus noble, l’ancien premier ministre a précisé que le commerce international développait certainement le sens des affaires mais d’abord et avant tout, l’humain. Les rencontres entre gens d’affaires du Monde imposent né-
cessairement de connaître les cultures auxquelles on s’adresse et les représentants de ces sociétés. Au-delà de cet aspect, les turbulences des marchés mondiaux doivent pousser à la plus grande prudence. Car la fluctuation des taux de change et surtout, la crise de l’énergie déplacent assez rapidement les centres des opérations commerciales. Après les délocalisations manufacturières, la nouvelle mondialisation tient essentiellement dans la révolution des technologies. L’industrie du savoir tient donc lieu de filon indéniable dans la recherche de capitalisation et de production. Ici, la Chine tient le haut du pavé en matière de développement et ne doit pas être nécessairement considérée comme une mauvaise nouvelle pour les pays occidentaux. L’émergence de ce géant entraîne naturellement la naissance d’un vaste marché économique et de consommation. La conquête des marchés extérieurs tient donc à une lecture juste des secteurs de croissance et d’une surveillance serrée des mouvements de capitaux et des valeurs monétaires. Pour clôturer ce dîner-conférence, un prix d’Excellence à l’Exportation a été remis à la compagnie Zinda Products Inc. Œuvrant dans le secteur alimentaire, cette PME québécoise est spécialisée dans la production de couscous variés de première qualité. Appelés «couscous saveurs», ceux ci sont des mets d’accompagnement aux épinards, tomates et basilic, aux épices méditerranéennes et aux Sept légumes. Une innovation qu’il fallait récompenser à juste titre.
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Conseil Canadien pour l’Afrique (CCAfrique) Canadian Council on Africa Conseil Canadien pour l'Afrique
Le Conseil Canadien pour l'Afrique (CCAfrique) est la
vous présente
20Rencontre octobre d’aīaires : Chefs d’États et Premier Ministres africains
seule organisaƟon Pan-Canadienne consacrée au développement économique de l'Afrique. Avec plus de 150 membres acƟfs dans chaque secteur de l'économie comprenant l'infrastructure, l'éducaƟon, le domaine juridique, l’environnement, l’énergie, la consultaƟon, la construcƟon, le transport, et l’extracƟon - et avec 4 bureaux
Président Marc RAVALOMANANA Madagascar
Président Paul BIYA Cameroun
Président Blaise COMPAORE Burkina Faso
Premier Ministre Premier Ministre Seyni OUMAROU Bernard MAKUZA Niger Rwanda
Premier Ministre Ahmed SOUARE Guinée
Une occasion unique, qui ne se représentera pas, de rencontrer un nombre important de Chefs d’États et Premiers Ministres de l’Afrique Francophone. Le CORIM et CCAfrique ont uni leurs eīorts pour organiser la plus grande rencontre de l’Afrique francophone à Montréal, le 20 octobre 2008. En parƟcipant à ceƩe rencontre, vous aurez l’occasion d’entendre les Chefs d’États et les Premiers Ministres parler de leur pays, de leurs dés, des opportunités d’invesƟssements et d’aīaires, mais aussi de l’importante croissance économique dont ils sont témoins dans leur pays et leur région.
1-2 décembre Mission économique: Tunisie et BAD Centre Mont-Royal | Montréal
situés à travers le Canada, CCAfrique est incontournable quand il s’agit des rapports économiques entre le Canada et l'Afrique.
Nos services: Conférences et séminaires
Le Conseil Canadien pour l’Afrique, en collaboraƟon avec l'Ambassade du Canada à Tunis et l’administrateur du Canada auprès de la Banque africaine de développement, organise une mission économique à la Banque africaine de développement à Tunis. Les objecƟfs de la mission sont de démontrer aux compagnies et organisaƟons canadiennes l’immense potenƟel commercial qu’oīre la Banque via les projets qu’elle nance et qu’elle appuie et de mieux faire connaître aux dirigeants de la Banque la qualité et la compéƟƟvité des produits et services canadiens dans plusieurs secteurs clés.
5-14 décembre Mission économique: Cameroun
Revue de Presse Africaine Développement d’Aīaires Indicateurs Africains Mensuels Appui pour l’obtenƟon de visas d’aīaires
www.ccafrica.ca
Canadian Council on Africa Conseil Canadien pour l'Afrique
Promote2008 est le plus grand Salon InternaƟonal de l’Entreprise organisé en Afrique Centrale et qui accueille tous les deux ans, plus de 80 000 visiteurs et réunit plus de 1 000 exposants du Cameroun, d’Afrique et de l’internaƟonal. Ainsi, parƟciper à ce Salon équivaut à visiter plusieurs pays africains durant une seule mission commerciale!!! Afrique Expansion (www.afriqueexpansion.com) et le Conseil Canadien pour l’Afrique (www.ccafrica.ca), ont été mandatés pour coordonner les inscripƟons des entreprises canadiennes à ceƩe grande foire commerciale.
Définir la francophonie économique de demain Du 16 au 19 mai 2008, la ville de Québec a abrité la Rencontre internationale de la Francophonie économique (RIFÉ), qui rassemblait des représentants et dignitaires d’organisations vouées au développement économique d’une trentaine de pays de la Francophonie mondiale. Un bilan très positif a été tiré de l’exercice.
L
a Rencontre internationale de la Francophonie économique 2008 poursuivait l’objectif de permettre aux divers acteurs de la Francophonie de donner un nouvel élan à un espace économique riche d’opportunités, de développer des relations commerciales, institutionnelles et d’affaires publiques sur des bases consensuelles et avant-gardistes. Cet exercice unique, d’envergure internationale, permettra de donner tout son sens à la dimension économique de la Francophonie. «L’objectif premier de mobiliser les forces vives de la Francophonie, de les réunir autour du rôle qu’elles ont à jouer dans l’activation et la dynamisation d’une Francophonie économique moderne et efficace a été atteint», a souligné le président de la Chambre de commerce de Québec, M. Daniel A. Denis, au nom des promoteurs de l’événement. «L’exercice a permis de réaliser qu’il est temps d’agir puisque tous les intervenants sont prêts, intéressés et motivés. La langue française peut et doit nous servir de vecteur économique pour nous permettre de faciliter les échanges commerciaux dans cet espace francophone.» Lors de son allocution d’ouverture, M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, a affiché sa conviction que la Francophonie est dans son rôle lorsqu’elle se préoccupe d’économie. «Il y aurait, en effet, quelque chose d’indécent à vouloir, d’un côté, promouvoir la diversité linguistique et culturelle, au nom de l’égale dignité de toutes les langues et de toutes les cultures, au nom de la nécessaire démocratisation des relations internationales, au nom d’un dialogue pacifique entre les cultures et, à laisser, de l’autre, per-
durer des inégalités intolérables entre pays riches et pays pauvres, à laisser perdurer des atteintes insoutenables à la démocratie et aux droits de l’homme, à laisser perdurer des conflits meurtriers à l’intérieur même des États, car il ne sert à rien de dire que tout être humain a le droit de vivre dans la dignité, dans la liberté, dans la paix, s’il n’a pas même les moyens de survivre». Des mots forts relayés par Mme Monique GagnonTremblay, ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie du Québec, qui rappellera que l’espace économique francophone est un vaste chantier tributaire, d’abord et avant tout, de la volonté des divers acteurs économiques, les États en tête : «Il est temps que les différents opérateurs et réseaux de la Francophonie (…) élaborent les outils nécessaires pour que cet espace se structure autour des valeurs de solidarité et de développement durable, cœur de la Francophonie considérée sous l’angle de l’économie». La RIFÉ 2008 aura ainsi permis d’identifier des créneaux bien précis pour lesquels la Francophonie économique doit intervenir. Il a donc été jugé pertinent d’agir au niveau de la création d’un climat d’affaires francophone, de favoriser l’entrepreneuriat francophone selon les modalités proposées par le colloque tenue à l’Université Laval les 3 et 4 mars 2008 «Vers une francophonie entrepreneuriale» ainsi que la libre circulation des individus dans l’espace francophone et enfin, d’intervenir au niveau du financement d’initiatives d’affaires au sein de la Francophonie. Les multiples initiatives qui ont déjà été entreprises au sein de l’espace francophone pourront être intégrées au réseau
• Coopération qu’il a été convenu de réactiver.
Les recommandations Grâce aux échanges et discussions qui ont eu cours entre les divers acteurs présents, cinq grandes recommandations pourront être portées à l’attention des chefs d’État dans le cadre du XIIe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra aussi à Québec, en octobre prochain. Les recommandations sont les suivantes : 1. Créer, au sein de l’OIF, un pôle de développement et d’animation économique sous la forme d’un organe subsidiaire dont l’une des fonctions sera de coordonner et mobiliser les réseaux existants et à venir qui rassemblent les différents acteurs économiques. 2. Créer la Société Francophone d’Investissement dont les ressources proviendront de la société civile et bénéficieront dans chaque pays d’incitations fiscales. Cette société prendra des participations en équité dans des entreprises des pays francophones en émergence. 3. Créer des conditions favorables au développement des milieux d’affaires : • Environnement juridique et fiscal incitatif • Environnement socio-économique stable • Soutien et encouragement au développement des réseaux d’affaires notamment en développant un véritable espace numérique francophone. 4. Créer les conditions favorables, dont éducatives, à la diffusion de la culture entrepreneuriale, encourager et faciliter la création d’entreprises. 5. Favoriser la libre circulation des gens d’affaires, vecteurs de création de valeur, par la mise en place dans l’espace francophone d’un visa d’affaires. Les participants à la Rencontre Internationale de la Francophonie Économique, très sensibles et soucieux de la grave crise alimentaire qui sévit dans les pays francophones d’Afrique et d’Asie ont, enfin, lancé un appel à la mobilisation des entrepreneurs de l’espace francophone pour contribuer à l’augmentation de la production agricole et à la résolution de cette crise alimentaire.
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Flash infos Tunisie : 4,5 millions de touristes de janvier à août 2008 Selon des chiffres publiés par l’Office national tunisien du Tourisme (ONTT), ce nombre enregistre une hausse de 5,4% par rapport à l’année 2007 et plus de 9,3% par rapport à la même période de l’année 2006. Quant aux recettes touristiques, elles sont de 2,01 milliards de dinars (1,67 milliard de dollars) durant la même période de l’année en cours, soit une augmentation de l’ordre de 10,5%. Durant toute l’année de 2007, la Tunisie a accueilli 6,7 millions de touristes et engrangé des revenus de 3,05 milliards de dinars (2,54 milliards de dollars). Selon l’ONTT, la croissance de ces recettes est essentiellement due au «bon comportement » du marché français qui a augmenté de près de 7%. La Tunisie est aussi la destination privilégiée des touristes algériens et les estimations de l’ONTT indiquent que leur nombre atteindra les 2 millions à la fin de 2008. 87 % des touristes algériens viennent en Tunisie par voie terrestre et 13% par voie aérienne. Le gouvernement tunisien projette de dépasser les 6,761 millions de touristes pour atteindre plus de sept millions d’entrée en 2008, soit 4,5% de croissance et 300 000 touristes de plus.
Maroc : exonération fiscale dans l’agriculture Le Roi Mohammed VI du Maroc a annoncé cette mesure jusqu’à fin 2013 au lieu de 2010 avant de mettre en place un autre régime fondé notamment sur « la justice fiscale ». «Nous sommes déterminé à mettre en place un régime d’impôts en matière agricole, fondé sur les principes de justice fiscale et de solidarité sociale, ainsi que sur la nécessaire préservation de la compétitivité des activités agricoles », a notamment fait valoir le souverain alaouite. Le nouveau régime fiscal devrait prendre en considération « la précarité sociale
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des petits agriculteurs, et refléter le devoir de solidarité à leur égard, en continuant à subventionner les cultures traditionnelles vivrières à faible rendement », a indiqué le Roi. En avril dernier, Rabat a annoncé un plan stratégique de développement du secteur pour faire de l’agriculture le principal moteur de croissance de l’économie marocaine sur les 15 prochaines années en termes de croissance du PIB, de création d’emplois, d’exportation et de lutte contre la pauvreté. Baptisé « Maroc vert », ce plan veut promouvoir l’investissement privé avec l’assistance de l’État en se fondant sur le développement d’une agriculture moderne répondant aux règles du marché via le financement de 700 à 900 projets d’un coût total de 10 à 15 milliards de dirhams (près de 2 milliards de dollars) annuellement. Le monde rural compte 15 millions de personnes (47% de la population) et 500 000 exploitations.
1255, rue University, bureau 401 Montréal (Québec) Canada H3B 3B6 Tél.: (514) 393-8059 Fax :(514) 393-9024 E-mail : info@afriqueexpansion.com www.afriqueexpansion.com Directeur de la Rédaction : Gerba Malam Rédacteur en chef : Léopold NSEKE Directeur général : Amina Gerba Directeur, Développement stratégique : Germain Bélanger Chargé de projets : Salima Malik Correspondants France :
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États-Unis :
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Congo :
Thierry Sylvane Noungou
Gabon :
Antoine Lawson
Alexis Koumba
Bénin :
Rafihi Inoussa
Francis Y. Kuadjo
Niger :
Mahamane Hadi
Togo & Guinée : Tony Feda
Jacques Lantier
Afrique du Sud : Amadou Touré
Burkina Faso : Bagré «on the beach» Dans le souci de faire de cette ville un pôle touristique de référence en Afrique de l’Ouest, les autorités burkinabé y construisent un centre éco-touristique doté d’une plage artificielle de 3 Km de long dans le complexe hydroélectrique de Bagré. Construit en 1989, le barrage hydroélectrique de Bagré, qui est le plus imposant et le plus grand ouvrage réalisé par l’État burkinabé pour recueillir les eaux de surface, sert de creuset au projet. Cette première au Burkina offrira des infrastructures sur l’eau dont une paillote mobile, ainsi que des sports nautiques. L’ambition des autorités burkinabé est de capitaliser tous les atouts et faire du Centre éco-touristique de Bagré un pôle touristique de référence en Afrique de l’Ouest, souligne-t-on à Ouagadougou. Le centre comprendra aussi un complexe restaurant bar, une piscine, une salle d’artisanat, une salle de conférences, avec une capacité d’accueil de 150 lits. L’achèvement des travaux est prévu en décembre 2008.
Maroc :
Hicham Houdaïfa
Tunisie :
Jannet Ben Abdallah
Collaborateurs Canada :
Karim Djinko
Philippe Linquette
M’pambia Musanga Didier
Afrique Expansion Mag est édité par Geram Communications inc. Président, Directeur de la publication Gerba Malam Vice-Présidente, Marketing et Ventes Amina Gerba Abonnements / Diffusion : Habiba Nouhou Graphisme et illustration André Gosselin Photo couverture Denis Gendron Impression Beloin Graphique * Afrique Expansion Mag
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Le nouveau siège social de la CSPH à Yaoundé
CAISSE DE STABILISATION DES PRIX DES HYDROCARBURES
Réguler pour sécuriser les approvisionnements •
La CSPH est un établissement public, à caractère commercial, doté de l’autonomie financière créé le 10 mai 1974 puis réorganisé le 26 août 1998 en vue de mettre les industries et les consommateurs à l’abri des fluctuations internationales des prix des hydrocarbures. A cet effet, grâce au mécanisme de stabilisation mais aussi de péréquation mis en place, les prix des produits pétroliers ont connu plus de deux décennies de soutien et d’encadrement.
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Avec la libéralisation du secteur pétrolier aval depuis le 1er janvier 1998 et l’indexation des prix intérieurs sur les cours internationaux des produits pétroliers, son rôle a évolué vers la régulation du marché.
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Aujourd’hui, la CSPH prend en charge le différentiel transport qui permet d’harmoniser les prix des produits pétroliers au niveau de tous les dépôts. Ainsi, au dépôt de Garoua, situé à près de 1350 km de Douala, les prix sont les mêmes qu’à Douala ainsi que dans les autres dépôts. En outre, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la CSPH subventionne partiellement le prix du gaz domestique et celui du pétrole lampant considérés comme des biens de première nécessité.
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De plus, la CSPH assure l’approvisionnement régulier du marché national en produits pétroliers, par la supervision des importations des produits pétroliers nécessaire à la satisfaction de la demande nationale mais aussi par l’arbitrage et le maintien de l’harmonie entre les différents opérateurs du secteur pétrolier aval. Siège social : B.P. 501 Yaoundé Tél. : + 237 22 20 69 84 / 22 20 69 85 Fax : 22 20 79 47 E-mail : csph@hotmail.com Site web : www.csph-cameroun.org/csph