Revue internationale des affaires et partenariats Nord-Sud
Dossier spécial Le Sénégal séduit
Numérique L’Eldorado africain
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septembre-novembre 2015
Entreprises Chasseurs de têtes
Électricité Des milliards à faire en Afrique Entrevue exclusive avec Jean-Louis Borloo
Canada / 4,49$ Zone CFA / 1500F France / 3,50 États-Unis / $3.95 Autre Pays / $4 US
AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK BANQUE AFRICAINE D’IMPORT-EXPORT
LA BANQUE DU FINANCEMENT DU COMMERCE
DE L’AFRIQUE
° ° ϐ ǡ ǣ Programme de Ligne de Crédit Programme de Syndication Programme d’achat d’effets de commerce ±ϐ ϐ ϐ Programme de Financement Direct Programme de Financement de Projets Programme de prêts adossés à des actifs Programme d’achat de créances/ Programme d’escompte ± Programme pays
ǯ Programme de prêts adossés à des Agences ǯ Ȁ ± ± ± ϐ ± intra-africain
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Sommaire
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septembre-novembre 2015
L’éditorial de Gerba Malam
Dossier 6-7 8 9 10 11
L’Afrique digitale, c’est maintenant ! Révolution numérique Berceau des applications mobiles utilitaires Jeux vidéo Un marché qui fait saliver Cybersécurité Enjeu crucial et opportunités
Perspectives
6
14-15 16-17 20-21
Et la lumière fut en Afrique Entrevue exclusive Le «Plan Marshall» de Jean-Louis Borloo Bluezones Oasis de lumière en plein désert noir
Sénégal Dossier spécial 24-25 26-27 28-29 30-31 32-34
Le lion sénégalais rugit à nouveau Démocratie et stabilité, une recette gagnante Une économie saine et compétitive Agriculture Secteur clé cherche investisseurs Entrevue exclusive Amadou BA, ministre de l’Économie
Marchés africains
14
36-37 38-39 40-41 42-43
Maroc Hub touristique en chantiers Vin Mariage à l’africaine Automobile Un marché qui roule en Afrique Logement Défis et opportunités
Marchés nord-américains 46-47 48-49
Formation S’inspirer du Québec Voyage au pays des diamants québécois
Mondialisation 50-51 52-53 54
Chasseurs de têtes cherchent perles rares Agences de notation Mode d’emploi Rendez-vous d’affaires
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au centre de la démarche d’exportation des entreprises québécoises
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export.gouv.qc.ca
Éditorial Gerba Malam
Évasion fiscale
Le coûteux dilemme des pays en développement. Dans leur bataille contre l’évasion fiscale, les pays en développement sont confrontés à un sérieux dilemme : doivent-ils considérer les pays développés comme des alliés ou des ennemis ?
Ce n’est pas nouveau, mais le problème mérite qu’on s’y attarde : selon Oxfam, l’évasion fiscale représente un manque à gagner de 11 milliards de dollars par an pour l’Afrique et 100 milliards de dollars pour l’ensemble des pays en développement. Les grands coupables, bien avant le crime organisé, sont les multinationales. L’exemple de la société Caterpillar est édifiant. Ce géant américain, selon une étude du Sénat américain citée par Oxfam, emploie près de 30 % de son personnel en Asie et en Afrique et y réalise 30 % de ses revenus. Pourtant, Caterpillar n’y enregistre que 1 % de ses profits. C’est que la très grande majorité de ses profits (80 %) s’envole plutôt vers les paradis fiscaux. Ceci n’est nullement surprenant quand on connaît les méthodes sophistiquées utilisées par les multinationales pour frauder le fisc. L’une des méthodes les plus connues est ce que les spécialistes appellent la distorsion du prix du transfert. Celle-ci consiste pour la multinationale à assigner la propriété de sa marque à une filiale créée dans un paradis fiscal. Toutes les parties productives de la société dans d’autres parties du monde paient alors des droits d’auteur et d’autres honoraires à cette filiale, ce qui garantit un déplacement continu d’argent vers les paradis fiscaux. Une autre technique est la facturation frauduleuse. Oxfam la décrit comme « une tendance à surévaluer les importations et sous-évaluer les exportations, ce qui revient à ne pas déclarer la valeur ajoutée là où elle est réellement produite ». Il faut à cela ajouter les avantages exorbitants souvent accordés par les États du tiers-monde aux multinationales, notamment le libre rapatriement des bénéfices. Face à cette « saignée de ressources » qui ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des ans, plusieurs solutions été proposées, notamment l’instauration d’une plus grande transparence dans le système financier global par un échange automatique et multilatéral d’informations entre les autorités fiscales. Sans grand succès. La dernière idée avancée par les pays en développement est celle de la création d’un organisme fiscal international sous l’égide de l’ONU. C’était lors de la dernière conférence internationale sur le financement du développement tenue en juillet dernier à Addis Abeba, en Éthiopie. Si cet organisme venait à voir le jour, il aurait pour mission «d’établir de nouvelles règles mondiales sur l’évasion fiscale, la propriété réelle des entreprises et les échanges de renseignements fiscaux». Il imposerait aux multinationales de déclarer leurs activités et leurs bénéfices, filiale par filiale, pays par pays, projet par projet. Mais par-dessus tout, il permettrait à tous les pays de faire entendre leurs voix sur la question fiscale. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, à l’heure actuelle, les normes internationales fiscales sont développées au sein de l’Organisation de coopération et
de développement économiques (OCDE), « club de pays riches », ce qui exclut d’office les pays en développement de la discussion sur le sujet. La proposition d’un organisme fiscal international par les pays en développement vise donc à changer cette donne, à contester la domination des pays occidentaux sur l’établissement des règles internationales fiscales. Évidemment, comme on pouvait s'y attendre, la réponse des pays du Nord a été un non cinglant. Ce serait redondant, ont-ils dit. On a déjà l'OCDE, on n’a pas besoin de l’ONU. D’ailleurs, selon un expert de l’OCDE, « un comité de l’ONU se transformera en forum de discussion où les pays feront valoir leur point de vue, mais rien n’avancera, c’est certain ». De plus, un tel organisme introduirait des lourdeurs ! Personne n’est dupe : aucun de ces arguments n’est convaincant, car les vraies raisons sont ailleurs. En réalité, les pays occidentaux tiennent à garder leur mainmise sur le système de gouvernance mondiale. Le système de Bretton Woods, qui régit le système financier international et qu’ils ont mis en place depuis 1944, en est la parfaite illustration. On sait aussi que même s’ils ne le disent pas, les pays occidentaux cherchent à protéger leurs multinationales qui sont sur le banc des accusés. Enfin, ils sont les principaux bénéficiaires de l’évasion fiscale. En effet, l’argent qui quitte les pays en développement se retrouve dans les banques en Europe et aux États-Unis. C’est pour toutes ces raisons qu’il est si difficile de changer les choses, le rapport des forces jouant en faveur des pays développés. C’est ce qui explique leur intransigeance au dernier Sommet d’Addis Abeba et son échec. Les pays en développement ont dû céder sur l’enjeu fondamental de l’évasion fiscale et se contenter des promesses faites par les pays développés sur le financement du développement à hauteur de 2500 milliards de dollars jusqu’en 2030. Or, comme le relève bien le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz (2001) dans un entretien à l’AFP, « les pays avancés ont fait des promesses sur l’aide au développement qu’ils n’ont pas tenues. Ils ont fait des promesses sur le financement du changement climatique qu’ils n’ont pas tenues». Alors pourquoi devrait-on les croire aujourd’hui ? Quoi qu’il en soit, les pays en développement sont confrontés à un sérieux dilemme : ils ne peuvent pas gagner la bataille contre l’évasion fiscale sans l’aide des pays développés. En même temps, ils savent qu’ils n’ont pas les mêmes intérêts que leurs alliés. Alors que faire ? Coopération ou confrontation ? En l’absence d’un choix réellement payant, le statu quo persiste devant un fléau qui coûte cher aux pays pauvres et nuit dangereusement à leur développement.
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Dossier
Jean-Nicolas Saucier
L’Afrique digitale,
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Si votre vision de l’Afrique technologique se résume à un vieux téléphone à cadran et un ordinateur Pentium datant du siècle dernier, vous avez tout faux !
c’est maintenant ! Dans un surprenant anonymat, le continent est passé à l’ère numérique en un temps record sur la planète, avec les opportunités et défis que pareille course impose forcément. Un marché qui dépasse le milliard de personnes, un taux de croissance annuelle de 30 % dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), ou un secteur du jeu vidéo dont le volume triplera en quelques années; voilà autant d’éléments séduisants pour l’investisseur averti. À l’autre bout du spectre technologique, la cybercriminalité est déjà bien organisée et guette un continent qui doit encore fourbir ses armes contre un phénomène auquel il ne pourra répondre seul. Opportunités et défis, occasions en or ou problèmes demandant solutions, l’Afrique digitale, c’est maintenant!
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