Hors Série Afrique Expansion Magazine 35

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LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

L’ÉDITORIAL DE GERBA MALAM

L’URGENCE D’UNE NOUVELLE APPROCHE

Q

uelle voie emprunter pour le dévelop­pement? Telle est la grande question que se posaient les pays africains au lendemain de leurs indépendances. Fallait-il poursuivre le chemin en laissant en place le « modèle de développement » légué par le colonisateur ou liquider cet héritage en faisant la révolution? Disons pour simplifier les choses qu’il s’agissait de choisir entre le capitalisme et le socialisme. La plupart des pays choisirent de marcher sur les traces laissées par les anciens colonisateurs capitalistes, en maintenant les structures déjà établies. Ainsi, les cultures de rente restaient la priorité, au détriment des cultures vivrières. Les ressources naturelles continuaient d’être exportées sans la moindre transformation. Le système éducatif privilégiait l’enseignement général et formait surtout la main-d’oeuvre pour l’administration, « la principale industrie des pays d’outre-mer ». Souvent inféodés aux anciennes puissances coloniales, les nouveaux maîtres n’avaient pas de marge de manoeuvre propre. Ne comprenant pas que l’heure était à l’austérité et aux sacrifices, plusieurs d’entre eux se préoccupaient surtout de leurs comptes en banque en Suisse et de leurs villas sur la Côte d’Azur. D’où ce constat impitoyable de l’agronome français René Dumont : « L’Afrique noire est mal partie ».

socialistes, ont instauré, à un moment ou à un autre, le parti unique et aboli le multipartisme. Ils ont tous connu des situations économiques souvent désastreuses et sont passés sous les fourches caudines des programmes d’ajustement structurel. Difficile de le nier, le continent est à la traîne après des décennies d’indépendance. Qui faut-il blâmer? Certains pointent du doigt les modèles de développement importés, qui ne seraient pas adaptés aux réalités africaines. Quelques pays ont expérimenté d’ailleurs les deux modèles sans succès. D’autres expliquent cet échec par les facteurs internes (mauvaise gouver‑ nance, mentalités, dictatures) et/ou par des facteurs externes (économie extravertie, aide publique occidentale, institutions financières internationales, etc.). Il y a une part de vérité dans chacune de ces explications. Ce qui montre bien à quel point le développement est un problème complexe. On ne peut donc le réduire à quelques variables simples, comme ont eu tendance à le faire certaines théories du développement. Ainsi, la

LES PAYS AFRICAINS DOIVENT REPRENDRE EN MAIN LEUR DÉVELOPPEMENT EN DÉFINISSANT EUX-MÊMES LEURS PROJETS, OBJECTIFS ET PRIORITÉS. À l’opposé, certains pays s’engagèrent dans la voie socialiste : marxisme-léninisme au Bénin sous Mathieu Kérékou; socialisme « bantou » ou scientifique au Congo Brazza sous Alphonse Massamba-Débat ou Marien Ngouabi; révolution de Thomas Sankara au Burkina Faso marquée par des réformes majeures pour combattre la corruption, améliorer l’éducation, l’agriculture, le statut des femmes (réintégration des femmes dans la société à l’égal des hommes) et affaiblir le pouvoir des chefs de tribus. Sans renier le modèle capitaliste et à mille lieues du socialisme, la zaïrianisation (au Congo-Kinshasa) mérite d’être signalée. C’est une révolution à la fois nationaliste et culturelle appelée le recours à l’authenticité, qui est en fait une série de mesures pour se détacher de tout ce qui peut rappeler l’Occident et sa domination : suppression des prénoms chrétiens et occidentaux, rejet du port du costume et de la cravate, au profit de l’ « abacost », nouvelle dénomination pour de nombreuses villes, création d’une nouvelle monnaie (le zaïre), nationalisation progressive des biens commerciaux et des propriétés foncières appartenant à des ressortissants ou groupes financiers étrangers. Comme on peut le voir, l’Afrique a été un véritable laboratoire. Force est cependant de constater qu’aucune de ces expériences n’a permis à l’Afrique de progresser véritablement. Tous ces pays indépendants, capitalistes ou

théorie de la modernisation définit le développement comme le passage de la société traditionnelle à la société moderne et que le problème est la mentalité tradition­ nelle, les coutumes qui résistent à la pénétration de la technologie et de l’innovation. De son côté, la théorie de la dépendance estime que le développement est un processus de libération nationale contre l’impérialisme et les classes dominantes internes. Enfin, la théorie de l’identité culturelle soutient que chaque peuple devrait inventer son propre modèle, conforme à son identité culturelle, son histoire et sa mémoire. Tous ces modèles de développement ont créé une certaine confusion en Afrique où après des décennies de tâtonnements, d’essais-erreurs, on ne sait plus où on en est. D’où l’urgence aujourd’hui pour la plupart des pays africains de repenser leur approche du développement. Ils doivent définir eux-mêmes leurs propres projets, objectifs et priorités. Que veulent-ils et où vont-ils? Une chose est sûre : ce développement doit être basé sur les besoins et intérêts des Africains. De plus, ceux-ci doivent en être les principaux acteurs. Et c’est là que réside tout le problème. Combien d’Africains ont jusqu’ici compris qu’au-delà des modèles de développement et des idéologies, ce dont leurs pays ont le plus besoin, c’est de leur patriotisme, de leur sens du sacrifice, de leurs capacités à mettre les intérêts nationaux au-dessus de tout? AFRIQUE EXPANSION Magazine HORS-SÉRIE 2010

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17PAYS AFRICAINS

14 CAMEROUN

DÉMOCRATIE

17 CONGO RDC

8

28 TCHAD 29 CENTRAFRIQUE 30 NIGERIA 31 BÉNIN

39 CÔTE D’IVOIRE 40 BURKINA FASO 41 MALI 46 NIGER 47 MAURITANIE 48 SÉNÉGAL 49 MADAGASCAR 50 SOMALIE AFRIQUE EXPANSION Magazine HORS-SÉRIE 2010

en AFRIQUE plus tard?

50 ans

16 CONGO-BRAZZAVILLE

38 TOGO

4

Où en est la

15 GABON

32 Pourquoi les pays africains peinent-ils à commercer entre eux et avec le reste du monde?

La fin de la tutelle coloniale a ouvert la voie à la démocratie en Afrique. Un demi-siècle plus tard, son évolution est-elle marquante?

LEdoitCOMMERCE AFRICAIN emprunter la voie rapide LES

ONG

DE CONCURRENTES À PARTENAIRES DE

l’État

43

Considérées comme des relais efficaces de l’aide au développement, les ONG étrangères internationales, religieuses et nationales sont très présentes en Afrique. Avec le temps, elles sont passées de concurrentes de l’État à partenaires dans la lutte contre la pauvreté.


SOMMAIRE

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L’ÉDITORIAL DE GERBA MALAM

POLITIQUE L’Afrique subsaharienne 10

La démocratie en Afrique subsaharienne

Un accouchement difficile

12

L’AFRIQUE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE

UNE POSITION DE NÉGOCIATION SANS PRÉCÉDENT

économie 20

L’Afrique subsaharienne

La mauvaise gouvernance, un frein au décollage économique

22

L’accès à l’énergie

une priorité en Afrique

24

DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

LA DIASPORA A-T-ELLE FAIT SA PART ?

26

Développement des infrastructures

un vaste chantier

32

Le commerce africain doit emprunter la voie rapide

34

L’Afrique face à la mondialisation

le grand défi de l’intégration

36

LES ENTREPRISES CANADIENNES ET LE MARCHÉ AFRICAIN

UNE LONGUE PRÉSENCE AUJOURD’HUI PAYANTE

SOCIAL 43

LA MAUVAISE GOUVERNANCE

UN FREIN AU DÉCOLLAGE ÉCONOMIQUE

20

Malgré un énorme potentiel en ressources naturelles, l’Afrique n’arrive toujours pas à décoller économiquement. Fautil incriminer la « mauvaise gouvernance » ?

L’accès à l’énergie, une en

PRIORITÉ AFRIQUE

22

Le problème d’insécurité énergétique en Afrique est grand. Et si les gouvernements africains n’intègrent pas cette question dans leur stratégie de développement dans un futur proche, la situation risque de s’aggraver.

DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES

Un vaste

CHANTIER

Les ONG : De concurrentes à partenaires de l’État

52

L’Afrique à l’horizon de 2050

53

DIGNES DE MENTION

54

Le saviez-vous?

26

Cinquante ans après l’accession de certains pays africains à la souveraineté internationale, les progrès en matière de transports, d’énergie et de technologies de l’information et de la communication (TIC) sont peu remarquables.

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POLITIQUE

Où en est la

DÉMOCRATIE en AFRIQUE

50 ans plus tard?

Cinq décennies après leur indépendance, 17 pays d’Afrique ont certes fait des progrès en matière de droits de l’homme, de politique, de justice, de liberté d’expression et de la presse. Mais le passage de plusieurs États à la démocratie reste un processus inachevé. Les coups d’État persistent et la notion d’alternance n’est pas largement répandue. Conséquence sur la scène internationale : bon nombre de pays africains ne passent pas pour des modèles de démocratie. Au-delà de ce problème d’image, le continent africain doit redoubler d’efforts pour s’ajuster au contexte de mondialisation entraînant une rude concurrence étrangère, notamment avec les grands ensembles économiques tels que les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne. Le vieux rêve panafricaniste lancé au lendemain des indépendances serait-il finalement la voie à prendre afin que l’Afrique, unifiée, puisse s’imposer davantage aux tables de négociations?

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PROFIL

CAMEROUN Population (2010) : 19 406 100 hab. Densité : 34 habitants/km² Superficie : 475 442 km² Langues officielles : Français, anglais Capitale : Yaoundé Monnaie : Franc CFA

E

HISTOIRE

n 1884, les Allemands établissent un protectorat au Cameroun. C’est à ce moment que seront créés le port de Douala et de grandes plantations de cacao, bananes et café. Le territoire subit une scission en 1919 avec le Traité de Versailles (France) signé après la défaite de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Le pays est alors confié par la Société des Nations à la France (qui héritera de 4/5 du territoire) et au RoyaumeUni. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l’UPC (Union des populations du Cameroun), avec à sa tête Ruben Um Nyobe, revendique l’indépendance et la réunification avant d’être interdit, puis lourdement réprimé par le pouvoir colonial français. Um Nyode est abattu en 1958. L’indépendance de la zone française aura lieu le 1er janvier 1960. Le 4 mars 1960, une nouvelle Constitution est promulguée et se tra-

duit par un régime parlementaire spécifique avec un gouvernement responsable devant l’Assemblée nationale et le président de la République. Le 5 mai de la même année, Ahmadou Ahidjo est élu président de la nouvelle République. En 1961, la partie méridionale du Cameroun, alors sous tutelle britannique, est unie à la République du Cameroun pour devenir la République fédérale du Cameroun, la partie Nord ayant opté pour une union avec le Nigéria. En 1966, le multipartisme disparaît et donne lieu à un seul parti : l’Union nationale camerounaise (UNC). Le référendum du 20 mai 1972 conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme. Le 4 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo quitte la présidence de la République. Deux jours plus tard, Paul Biya, alors premier ministre depuis 1975, lui succède. Il sera élu en 1984, et réélu en 1988, en 1992, en 1997, de même qu’en 2004.

Quelques chiffres en bref • Éducation (2003-2008) : Taux d’alphabétisation des adultes : 68 % Taux net de scolarisation à l’école primaire : 84 % • Santé (2009) : 0,19 médecin pour 1000 habitants • Produit Intérieur Brut (PARITÉ DE POUVOIR d’ACHAT, 2009) : 42,85 milliards ($ US) • Environnement des Affaires (Doing Business 2010, classement effectué sur 183 économies) : Facilité de faire des affaires : 171e place (-4 par rapport à 2009) Création d’entreprise : 174e (0 par rapport à 2009) Protection des investisseurs : 119e (-5 par rapport à 2009)

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Économie Le Cameroun est riche en ressources naturelles. La variété de ses climats et la fertilité de ses terres en font un pays à l’activité agricole développée, la banane, le café et le cacao étant les principales cultures. Son agriculture représente 40 % des recettes d’exportation et est une part importante de l’économie (20 % du PIB). Sa production agroalimentaire lui permet d’être autosuffisant à 95 %. Le secteur des mines et de l’industrie occupe près de 13 % de la population active et contribue pour 33 % du PIB du pays. Le Cameroun possède des réserves de fer, de bauxite et de pétrole. Les ressources pétrolières représentent la principale ressource de son sous-sol (50 % des exportations du pays). Finalement, l’industrie forestière est aussi importante. Les réseaux de transports camerounais sont diversifiés. Le pays est doté de 50 000 km de routes. Le Cameroun a créé en 1998 le Fonds d’Entretien Routier, qui doit accroître de 75 % le réseau bitumé existant d’ici 2015. Le réseau ferroviaire, long de 1361 km, est composé de trois liaisons entre les villes de Douala, Yaoundé, Ngaoundéré et Kumba. Les ports camerounais assurent près de 98 % des échanges extérieurs du pays. Pour faciliter les investissements, le pays a créé un guichet unique qui a été inauguré le 25 août 2000. Depuis 2007, la fibre optique est opérationnelle au pays grâce à la connexion au câble sousmarin SAT3.


Population (2010) : 1 485 832 hab. Densité : 4,6 habitants/km² Superficie : 267 667 km² Langue officielle : Français Capitale : Libreville Monnaie : Franc CFA

L

HISTOIRE

a colonisation du territoire gabonais débute au XVe siècle avec l’arrivée des premiers Européens, les Portugais. La France occupe ensuite progressivement le pays à partir du milieu du XIXe siècle. Le 17 août 1960, comme beaucoup d’autres colonies françaises de l’Afrique subsaharienne, le Gabon accède à l’indépendance avec comme président, Léon Mba. Soutenu militairement par la France (intervention de l’armée française en 1964 à son profit), il reste au pouvoir jusqu’en 1967. Il est remplacé par son directeur de cabinet Albert Bernard Bongo qui très vite instaure le monopartisme avec la création du Parti démocratique gabonais. Il se convertit à l’Islam au milieu des années 70 et adopte alors le prénom musulman d’Omar. Pour faire face à une vague de protestations sociales et politiques à la fin des années 80, Omar Bongo organise en 1990, comme un certain nombre d’autres pays africains, une conférence nationale qui débouche sur le rétablissement du multipartisme.

Après avoir dirigé le Gabon pendant 42 ans, Omar Bongo meurt en 2009. L’intérim est assuré par la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, avant la tenue d’élections présidentielles en septembre 2009, remportées par Ali Bongo Ondimba, ministre de la Défense et fils du président décédé.

Économie Le Gabon est un pays au sous-sol très riche depuis bien avant les années 60. Les hydrocarbures représentent la moitié de son PNB. Il est le 37e producteur mondial du pétrole qui représente près de 80 % des exportations, 60 % des recettes de l’État et 40 % du PIB. Il constitue donc un secteur d’activité très important dans l’économie gabonaise. Exploité depuis 1962, le manganèse est la deuxième source de richesse du Gabon, après le pétrole. Dès 1964, la production annuelle approchait le million de tonnes pour atteindre

Quelques chiffres en bref • Éducation (2003-2008) : Taux d’alphabétisation des adultes : 86 % Taux net de scolarisation à l’école primaire : 94 % • Santé (2006) : 0,29 médecin pour 1000 habitants • Produit Intérieur Brut (PARITÉ DE POUVOIR d’ACHAT, 2009) : 21,16 milliards ($ US) • Environnement des Affaires (Doing Business 2010, classement effectué sur 183 économies) : Facilité de faire des affaires : 158e place (-7 par rapport à 2009) Création d’entreprise : 152e (-5 par rapport à 2009) Protection des investisseurs : 154e (-3 par rapport à 2009)

2,5 millions de tonnes en 1989 et 2,8 millions en 2005. Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse et ses réserves sont estimées à 27 % des réserves mondiales. Par ailleurs, le territoire gabonais est couvert à environ 85 % par la forêt équatoriale. Avant l’essor de l’industrie pétrolière dans les années 70, l’exploitation forestière a occupé jusqu’à un tiers des emplois salariés au Gabon. En 1998, le bois représentait 14 % des exportations du pays. Chaque année, 1,6 million de m3 sont exportés, notamment vers la Chine et la France. L’agriculture gabonaise, constituée essentiellement de cultures vivrières destinées à l’autoconsommation, est peu développée. Selon une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en 2005, 60 % des vivres dans le pays étaient importés. Du côté des infrastructures, l’augmentation des revenus du pays grâce à l’envolée des cours du pétrole dans les années 70, a permis une politique de grands travaux à Libreville. Ainsi a été construit le port d’Owendo qui a ainsi doublé les installations anciennes de Libreville et le développement de Port-Gentil, vers lesquels converge l’essentiel des productions de l’intérieur du pays, grâce notamment à la réalisation du chemin de fer Transgabonais, inauguré en 1986. Le pays compte également trois principaux aéroports (Libreville, Port-Gentil et Franceville) mais manque cruellement d’infrastructures terrestres et fluviales intérieures. Enfin, le Gabon, comme beaucoup d’États africains aujourd’hui, s’est doté d’un guichet unique d’investissements. AFRIQUE EXPANSION Magazine HORS-SÉRIE 2010 15

PROFIL

GABON


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économie

Pourquoi

L’AFRIQUE

n’arrive-t-elle pas à décoller L’Afrique détient 40 % des matières premières stratégiques mondiales avec d’importantes réserves de pétrole, d’or, de diamants, de gaz et d’uranium. Son potentiel énergétique est tout aussi considérable avec le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité et la géothermie comme sources possibles. Pourtant, même 50 ans après les indépendances, force est de constater que l’Afrique tarde toujours à décoller au niveau économique. Le sempiternel problème de gouvernance, des infrastructures défaillantes en matière de transports, d’énergie ainsi que de technologies de l’information et de la communication (TIC), la perte du savoir-faire en raison d’un problème de rétention des cerveaux sur le continent, ainsi que l’échec jusqu’à maintenant de l’intégration régionale, pourtant cruciale pour surmonter les barrières commerciales, en sont les principales causes. Les pages qui suivent brossent un tableau exhaustif de l’état des lieux et soulignent les changements souhaitables pour une émergence véritable du continent.

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PROFIL

TCHAD Population (2010) : 10 329 208 hab. Densité : 8,8 habitants/km² Superficie : 1 284 000 km² Langues officielles : Français, arabe Capitale : N’Djamena Monnaie : Franc CFA,

L

Histoire

es frontières de la République du Tchad résultent des négociations entre les Français, les Anglais et les Allemands à l’époque coloniale dans les années 1880. Considéré comme un protectorat français à partir de 1900, le pays est érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l’AEF (Afrique équatoriale française). Devenu république autonome en 1958, il obtient son indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye qui mène, dès le début, une politique de marginalisation des populations musulmanes nordistes. Ce qui ravive la rivalité séculaire entre le Sud, dominé jusqu’à la colonisation française, et le Nord ancien dominateur, où l’administration militaire n’a jamais cessé de s’exercer durant toute la période coloniale. En 1962, François Tombalbaye supprime les partis politiques et seul son parti, le PPT (Parti Progressiste

Tchadien), est autorisé. Il est assassiné en 1975 à la suite de la guerre civile entre les populations musulmanes du Nord menées par le Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) soutenu par le Soudan, et celles chrétiennes du Sud. Il est oblige de solliciter l’aide des troupes françaises en 1968. À sa mort, le pouvoir échoit au général Félix Malloum qui est contraint de le céder à Goukouni Oueddei à la suite de la première bataille de N’Djamena en 1979. Un an après, il évince, lors de la seconde bataille de Ndjamena, son rival Hissène Habré, avec l’aide décisive des troupes libyennes. Celui-ci prend sa revanche en parvenant à le renverser en 1982, mais l’année suivante, il doit faire appel aux troupes françaises toujours très présentes dans le pays, pour contenir une tentative d’invasion libyenne. Il est son tour chassé du pouvoir en 1990 par Idriss Déby Itno qui est toujours président.

Quelques chiffres en bref • Éducation (2003-2008) : Taux d’alphabétisation des adultes : 26 % Taux net de scolarisation à l’école primaire : 36 % • Santé (2006) : 0,04 médecin pour 1000 habitants • Produit Intérieur Brut (PARITÉ DE POUVOIR d’ACHAT, 2009) : 19,21 milliards ($ US) • Environnement des Affaires (Doing Business 2010, classement effectué sur 183 économies) : Facilité de faire des affaires : 178e place (-2 par rapport à 2009) Création d’entreprise : 182e place Protection des investisseurs : 132e place (-5 par rapport à 2009)

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Économie L’économie tchadienne repose principalement sur l’agriculture (en particulier l’agriculture de subsistance), l’élevage et la pêche qui occupent plus de 80 % de la population active pour 22,6 % du PIB. Les principales cultures vivrières sont le sorgho, le mil et l’arachide tandis que le coton, la canne à sucre et le tabac sont cultivés à des fins de rente. Les troupeaux sont constitués de bovins, chèvres, moutons, chameaux et volailles. Par ailleurs, le Tchad est un pays exportateur de pétrole depuis 2003, après plus de 30 ans de prospection par différentes compagnies internationales. Avant l’exploitation des réserves pétrolières, le coton représentait 40 % des exportations du pays. Les premières ressources d’exportation du Tchad sont donc le pétrole, le coton, le bétail et le sucre. Le Cameroun et le Nigeria sont les principaux débouchés du marché tchadien en Afrique, tandis que la France, l’Allemagne et le Portugal sont ses premiers clients en Europe. Et comme beaucoup d’autres pays africains, le secteur informel est plus développé que le secteur formel. Par ailleurs, les autorités tchadiennes ont beaucoup investi dans les infrastructures routières et ont depuis peu mis en place un guichet unique de l’investissements.


DÉVELOPPEMENT LES

ONG DE CONCURRENTES À PARTENAIRES DE

l’État

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Marc Omboui

AFRIQUE EXPANSION Magazine HORS-SÉRIE 2010 43

SOCIAL

AIDE AU


ÉNERGÉTIQUE AFRICAIN

Le défi

Selon le rapport de l’organisme américain Population Reference Bureau (PRB), publié en partenariat avec l’Agence d’aide du gouvernement américain (USAID), la population africaine qui a déjà atteint un milliard, devrait doubler d’ici 2050 si sa croissance annuelle de 24 millions de personnes se poursuit. Le rapport prévoit également que le nombre de jeunes sur le continent africain pourrait atteindre 349 millions, soit 29 % de la jeunesse mondiale en 2050. Par ailleurs, une étude réalisée en avril 2007 par le Développepent des études économiques de la Société Générale, démontre que la population africaine représentera 22 % de la population mondiale active. En effet, la part du continent dans la population mondiale en âge de travailler évoluera de 12,1 % en 2005 à 17 % en 2030, pour atteindre 22,1 % en 2050, grâce notamment à cette croissance rapide de la jeunesse africaine. Malgré une petite baisse entre 2030 et 2050, cette croissance de la population africaine, et de sa population active en particulier, restera assez élevée en comparaison avec les autres régions du monde. Le rythme de cette croissance ne sera naturellement pas le même en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord, les deux zones étant à des stades différents de leur transition démographique. (Sources : Les Afriques, PRB et USAID)

IMPACT

L’Afrique à l’horizon de 2050

EXPLOSION AFRICAINE de la POPULATION

dans le contexte mondial

Du fait de la croissance rapide et continue de sa population, l’Afrique va multiplier sa consommation d’énergie par trois en 2050, constate l’étude sur L’Énergie en Afrique à l’horizon 2050, menée par l’Agence Française de Développement en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD). Elle rappelle que le continent utilise actuellement moins de 7 % de sa capacité énergétique hydroélectrique, ce qui lui donne beaucoup de possibilités pour s’engager dans d’autres formes d’énergies renouvelables non exploitées comme le solaire, l’énergie éolienne et l’énergie de la biomasse abondante dans les zones les plus arrosées. Mais la production de cette dernière risque d’être réduite dans ces régions à cause du changement climatique. (Source : Agence Française de Développement et BAD)

2050 en

du

CHANGEMENT

CLIMATIQUE

sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en

AFRIQUE

Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) paru en septembre 2009, le changement climatique représente une grave menace pour l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique à l’horizon 2050. Ce continent pourrait en effet connaître un déclin de 9 à 21 % de sa productivité agricole potentielle totale à cause du réchauffement de la planète qui, selon ce document, est susceptible d’affecter les systèmes agricoles et forestiers. À court terme, la fréquence de phénomènes extrêmes tels que les sécheresses, les vagues de chaleur, les inondations et les violentes tempêtes devrait augmenter, ce qui aurait des répercussions sur la sécurité alimentaire. Comme par exemple, altérer les conditions de sécurité sanitaire des aliments en intensifiant la pression exercée par les maladies à transmission vectorielle et les maladies d’origine hydrique et alimentaire. Il pourrait en résulter un déclin considérable de la productivité du secteur agricole, y compris de la main-d’œuvre, qui se traduirait par une augmentation de la dépendance de nombreux pays africains vis-à-vis des importations alimentaires, de la pauvreté et des taux de mortalité. L’impact du changement climatique sur l’agriculture africaine sera d’autant plus grave que la région accuse déjà les taux les plus élevés de pauvreté et d’insécurité alimentaire, et affiche la plus forte contraction des revenus agricoles. (Source : FAO) 52 AFRIQUE EXPANSION Magazine HORS-SÉRIE 2010

VERS

L’ÉRADICATION DU SIDA? L’Organisation mondiale de santé (OMS) a fait le pari d’éradiquer le virus de VIH d’ici 2050. Un pari qui paraît presque comme une mission impossible en Afrique, continent le plus touché par cette épidémie. Soixante-trois pourcent de malades au niveau mondial sont en effet originaires d’Afrique ainsi que 65 % de décès dus au Sida. Le scénario de l’institution onusienne se base sur la stratégie du « Test and treat » (Dépister et traiter), plébiscitée par tous les grands acteurs de la lutte contre le sida. Celle-ci consiste à soumettre annuellement tous les volontaires à un test de détection du virus, suivi d’une mise sous traitement immédiate pour les personnes contrôlées comme séropositives. Cette stratégie se base sur de nombreuses publications qui démontrent que le risque de transmettre le VIH est réduit chez les personnes suivant un traitement trithérapique efficace. Une première avancée a d’ores et déjà été faite dans le sens de ces ambitieux objectifs malgré les réticences de plusieurs associations de lutte contre le sida. Ainsi, l’OMS prévoit une mise en place des traitements antirétroviraux de façon plus précoce avec des médicaments « simplifiés et moins toxiques ». Ce qui permettrait d’augmenter de 49 % le nombre de personnes traitées et de faire baisser le nombre des décès de 20 % d’ici à 2015 à l’échelle mondiale. Encore faudrait-il que les politiciens suivent cette stratégie de l’OMS. Et pour cela, il faudrait qu’ils prennent conscience que cette épidémie ne s’en prend pas seulement aux générations actuelles; elle met également en péril l’avenir de l’Afrique, en fragilisant son économie et ses sociétés, souvent de façon insidieuse. (Source : OMS)


LA RÉVOLUTION PAR LA

CONFÉRENCE NATIONALE

Depuis 1974, le Bénin vivait sous le régime marxiste-léniniste imposé par le général Mathieu Kérékou. Un regroupement de près de 500 représentants de toutes les couches sociales allait toutefois renverser la vapeur. À la faveur d’une Conférence nationale dite « des forces vives de la nation » tenue du 19 au 28 février 1990, ils vont mettre fin au parti unique et instaurer les bases de nouvelles institutions crédibles et respectueuses des droits de l’homme. Ils s’entendent pour démettre l’ancien gouver­ nement, dissoudre l’Assemblée nationale et créer un poste de premier ministre. Ils se donnent un an pour élaborer les fondations de la Constitution qui garantissent les libertés d’expression, d’opinion et de presse. Ils s’engagent aussi à organiser des élections libres et démocratiques et faire passer un discours de lutte contre la torture et la violation des droits de l’homme. Le 26 mars 1990, les écoles rouvrent après plus d’un an de fermeture et les fonctionnaires en grève réintégrent le travail. Le 4 avril 1991, le général Kérékou se soumet au verdict des élections et cède sa place à Nicéphore Soglo. Le Bénin devient ainsi un modèle démocratique et plusieurs pays comme le Togo et le Congo (ex-Zaïre) lui emboîteront le pas.

SÉNÉGAL PRÉSIDENT

PREMIER AFRICAIN DÉMISSIONNAIRE

Élu le 5 septembre 1960, peu de temps après l’indépendance du Sénégal, Léopold Sédar Senghor est le premier président africain à abandonner volontairement le pouvoir en 1980 pour vivre une retraite paisible en France. Une grande première en Afrique francophone. À la fois homme politique, professeur et poète, il est né le 9 octobre 1906 dans la ville de Joal, au Sénégal. En 1945, il est élu député du Sénégal et publie son premier recueil Chants d’ombre. Dix ans plus tard, il occupe le poste de secrétaire d’État à la présidence du conseil, puis devient maire de Thiais en 1956, et enfin ministre-conseiller du gouvernement de la République française en 1959. Il sera également le premier Africain à siéger à l’Académie française en 1983. Sa devise d’homme politique « Assimiler sans s’être laissé assimiler » valait également pour son art poétique, parfois contesté, car, comme il aimait à le répéter, cet art était « trop blanc pour les Africains et trop noir pour les Blancs ». Symbole de collaboration entre la France et ses anciennes colonies pour ses partisans ou de néo-colonialisme aux yeux de ses détracteurs, Senghor s’éteint en France le 20 décembre 2001.

GABON PHARAONIQUE L’ŒUVRE DE BONGO

Le 30 décembre 1986, le président français Jacques Chirac, le président congolais Denis Sassou Nguesso et bien d’autres personnalités politiques montent à bord du premier Transgabonais. La ligne de chemin de fer de 650 km relie Owendo, port minéralier situé à proximité de la capitale Libreville, à Franceville, située sur le fleuve Ogooué. L’oeuvre qualifiée par plusieurs de pharaonique est née de la volonté du président du Gabon Omar Bongo Ondimba qui a dû convaincre les bailleurs de fonds de contribuer à la concrétisation de la ligne qui passait en pleine jungle. Il a eu pour effet positif de désenclaver le pays, mal desservi par le réseau routier, avec seulement 900 km de routes bitumées, et de favoriser l’exploitation de ses richesses naturelles. Le coût total des ambitieux travaux s’est élevé à l’époque à 1 500 milliards de francs CFA, soit environ 3 milliards $.

NIGÉRIA PRIX NOBEL PREMIER DE LITTÉRATURE

Grand écrivain nigérian, Wole Soyinka est né à Abeokuta le 13 juillet 1934. Son œuvre passe à l’histoire alors qu’il sera le premier auteur africain et le premier auteur noir à recevoir le prix Nobel de littérature en 1986. Après avoir fait des études aux universités d’Ibadan au Nigeria et de Leeds, en Angleterre, il fonde plusieurs troupes théâtrales de retour dans son pays natal. Il est l’initiateur de l’association « The Pyrate » qu’il fonde en 1952 à l’université d’Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1962, il s’oppose au célèbre concept de « négritude » de l’homme politique et poète Léopold Sédar Senghor. Il sera emprisonné au Nigeria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d’indépendance du Biafra, un État sécessionniste de 1967 à 1970 situé dans la partie Sud-Est du Nigeria. Après sa libération, il reste au Nigeria pour enseigner aux départements d’art dramatique d’Ife et d’Ibadan. Contraint à l’exil en 1994 après avoir été condamné à mort par le gouvernement du général Sani Abacha, il ne rentrera au pays qu’après la mort du dictateur en 1998. Son œuvre comprend treize ouvrages dont Le lion et la perle (1959, La mort de l’écuyer et du roi (2002) et Il te faut partir à l’aube (2007).

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DIGNES DE MENTION

BÉNIN


Le saviez-vous?

73 COUPS D’ÉTAT Le NigEria Top 10 en Afrique depuis 1960

Depuis les années 60, le continent africain a connu pas moins de 73 coups d’État dont la grande majorité a eu lieu durant les années 1970. Après le non-respect des nombreuses promesses faites au lendemain des indépendances et l’instabilité politique dans certains pays, les militaires ont eu tendance à prendre le pouvoir par la force. On dénombre par exemple 12 coups d’État entre 1963 et 1969, le premier ayant lieu au Togo avec Emmanuel Bodjollé qui a renversé Sylvanius Olympio, le dirigeant de la lutte pour la conquête de l’indépendance nationale et premier président du Togo. Ce chiffre va doubler durant la décennie suivante.

dans le des pays les plus peuplés au monde Le Nigeria est le seul pays africain à faire partie du Top 10 des pays les plus peuplés au monde avec une population estimée à 149 229 090 d’habitants en 2010 par CIA (Central Intelligence Agency). Ce qui fait de ce pays, l’État le plus peuplé d’Afrique. Il compte pour un sixième de la poplation du continent (1 milliard) sur à peine un trentième de sa surface (environ 3 %). Le pays compte au moins 24 villes peuplées de plus de 100 000 habitants alors même qu’une large majorité de la population (plus de 75 %) vit dans les zones rurales.

Les langues africaines

les plus parlées

Éthiopie

seul pays africain à avoir échappé à la colonisation totale et exclusive Née il y a près de 3 000 ans, l’Éthiopie est le seul État africain qui n’a pas connu de colonisation totale et exclusive de la part des Occidentaux. Ce pays, dont l’histoire débute vers le VIIIe siècle, a connu plusieurs régimes (Royaume D’mt, d’Aksoum, l’Empire d’Éthiopie, le gouvernement du Derg, la République populaire démocratique d’Éthiopie et l’actuelle République fédérale démocratique d’Éthiopie) qui ont toujours férocement combattu toute forme d’invasion coloniale. Même si l’Italie a presque réussi pendant quelques années. Après une guerre contre l’Italie fasciste de Mussolini qui a débouché sur une défaite éthiopienne, le pays a été occupé partiellement de 1936 à 1941, année où l’État éthiopien réussit grâce à une résistance nationale très bien organisée et avec l’aide des troupes alliées, à chasser les Italiens. L’Éthiopie est membre de la Société des Nations depuis 1923, ce qui fait de lui le premier pays africain à y avoir adhéré.

Avec une population d’un milliard d’habitants, l’Afrique compte près de 2000 langues vivantes, soit environ 1/3 des langues du monde. Contrairement aux idées reçues, les langues africaines traditionnelles, en dehors des langues officielles héritées des colons, occupent une place importante sur le continent. Le haoussa, les langues swahilies, le lingala, le peul, le wolof ainsi que le dioula sont les six langues les plus parlées en Afrique avec près de 160 millions de locuteurs. Ainsi, les langues swahilies sont parlées dans dix pays africains (la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la République Démocratique du Congo, la Somalie, les Comores, le Mozambique et le Malawi). Le haoussa, considéré comme une langue véhiculaire de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, est majoritairement parlée dans les grandes villes commerciales comme Dakar, Abidjan, Lomé, Cotonou, Ouagadougou, Bamako, Conakry, Bangui, etc. et diffusée dans les radios du monde comme Voice of America (VOA), BBC en Grande-Bretagne et RFI en France. Le peul fait également partie d’une des langues les plus parlées (une vingtaine d’États d’Afrique occidentale et centrale, des rives du Sénégal à celles du Nil) par les ethnies peules, peuple nomade.

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