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Exemplaire gratuit - Ne peut être vendu - Festival Timitar 2018 - Artiste Douzi - Photographe Studio Lorenzo Salemi

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SOMMAIRE AGADIR PREMIÈRE est édité par Azigzao éditions Av. Hassan II - Imm. Maison de l’Avocat N°620 - 6e étage - Agadir Tél. : 05 28 82 16 72 - Fax : 05 28 82 07 65 E-mail : info@azigzao.com Directrice de Publication : Touria OUCHEHAD Rédactrice en Chef : Catherine BIDAULT Rédacteur : Soufiane Yacoubi Directeur Artistique : Yassine MOUTAOUAKIL Graphiste Senior : Maryam IMAKBOUBEN Graphiste : Ikram IMAKBOUBEN Responsable Développement : Malik BOULBAROUD Impression : DIRECT PRINT Crédit Photos : Azigzao - Shutterstock - Studio Lorenzo Salemi Hind Marhfour Architecte - Abdelaziz Brakez Architecte, ABD Maroc - Coronamaral - Ahmed Agdi - Conseil Régional Souss Massa - Dr. Amine Hammi - Sahara Challenge Institut Français d’Agadir Dépôt légal : 2006/0076 Dossier de presse : 06/234 ISSN 2028-9723 Marque & Modèle déposés Tirage 10 000 exemplaires Distribution gratuite Responsable Commercial : Hicham OUCHEHAD Tél. : 06 61 93 25 46 - commercial@azigzao.com

DOSSIER P.8

UN NOUVEAU TALBORJT EN EFFERVESCENCE LA MAISON DES ARTS D’AGADIR TALBORJT VU PAR LE CONSEIL COMMUNAL TALBORJT, UN QUARTIER TOUJOURS PIONNIER

CÔTÉ RÉGION P.24

LES GRANDS PROJETS DE LA RÉGION AVANCENT

À VOL D’OISEAU P.28

BIRMINGHAM EN OCTOBRE AU DÉPART D’AGADIR

SPÉCIAL CANARIES P.32

LES CINQ CONTINENTS RÉUNIS AUX ÎLES CANARIES

ACTION CITOYENNE P.36

LE SALUT DE L’HUMANITÉ EN HÉRITAGE 4


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’est l’été, la saison des vacances, des voyages et des loisirs en plein air… Cet été 2018 marquera aussi une date importante, celle de la fin de la 2e tranche du projet de réhabilitation du quartier Talborjt. Tandis que les acteurs intervenants regardent avec confiance cette échéance et préparent activement la suite, nous avons songé qu’il était temps de refaire un tour d’horizon dans ce quartier. Chemin faisant, nous avons recueilli quelques sympathiques anecdotes des époques passées qui étonneront les jeunes et parleront aux anciens. Nous avons aussi découvert des lieux d’une beauté insoupçonnée que l’on imaginerait bien en charmants riads… Et nous avons appris une nouvelle qui tient du miracle… La prochaine ouverture de la Maison des Arts en lieu et place d’un magnifique bâtiment que nous croyions perdu pour la culture… Côté région, de nombreux projets sont actés. Tous contribueront au bien-être des citoyens avec réhabilitation des hôpitaux régionaux, assainissement et électrification de plusieurs communes rurales, construction de classes d’enseignement primaire et mise à niveau de groupements artisanaux. Enfin, il y a urgence à sensibiliser nos enfants et nos jeunes au concept de développement durable car ils seront les adultes responsables de demain. Entre théorie et réalité du terrain, du chemin reste à faire, mais aujourd’hui des associations existent et des objectifs sont posés. Très bon été ! Catherine Bidault Rédactrice en chef

À LIVRES OUVERTS P.42

SAPIENS, UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’HUMANITÉ

ÉVÉNEMENT P.46

LE PUBLIC, STAR DU FESTIVAL TIMITAR 2018

OFF ROAD P.50

LE RALLYE SAHARA CHALLENGE 2018

TOURISME P.52

CIRCUIT PÉDESTRE AU PARC NATIONAL SOUSS MASSA

CULTURE P.54

L’IFA OFFRE UN CADEAU CULTUREL AUX GADIRIS

OÙ NOUS TROUVER P.56

NOS POINTS DE DISTRIBUTION OFFICIELS 5


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’est la deuxième fois que nous prenons position pour défendre une cause qui normalement n’en a pas besoin. Nous regrettons que la Culture soit prise en otage par une catégorie de « leaders d’opinion » qui, pour des raisons de petits calculs ou au pire, d’ignorance, mettent en péril des projets dont l’ampleur dépasse leurs propres histoires. L’idée, qui se répand pour dire que nous n’avons pas besoin de dépenser de l’argent pour Timitar, est définitivement une tentative malheureuse de berner l’opinion publique. Nous parlons bien du Timitar car c’est de la réalité de notre région qu’il est question. L’opinion publique doit donc savoir que le festival Timitar devrait être renforcé dans sa mission de préservation d’un pan tout entier de notre patrimoine culturel dont les artistes ont pu, depuis 15 ans, performer jusqu’à côtoyer sur la même scène et avec la même qualité, les plus grands noms des musiques du monde. Le Timitar rayonne à travers le monde entier et avec lui notre culture et nos artistes Amazighs qui font désormais partie des rendezvous artistiques prestigieux à travers la planète entière.

Un franc succès pour l’édition 2018 qui confirme le besoin pressant de créer une Fondation Timitar au service des Arts et de la Culture Amazighs Le succès de l’édition 2018 du Timitar a confirmé l’intelligence du citoyen et son refus de céder à la manipulation. Il n’en reste pas moins que nous attendons encore plus de cette association et de ses soutiens historiques. Les Arts et la Culture Amazighs ont grandement besoin d’une représentation citoyenne engagée à travers une Fondation que le Timitar peut assurer avec une légitimité naturelle. La place qu’occupe ce grand rendez-vous annuel lui impose d’assumer encore plus sa responsabilité de levier de promotion et de valorisation de notre patrimoine Amazigh. Il ne s’agit pas là d’une forme de radicalisme mais bien d’identifier la Culture Amazighe et de la promouvoir comme une composante de l’identité marocaine telle que la Constitution du Maroc la soutient.

« Vivement la Fondation Timitar pour le soutien des Arts et de la Culture Amazighs ! » Touria Ouchehad Boulbaroud Directrice de Publication

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UN NOUVEAU TALBORJT EN EFFERVESCENCE

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oici quatre ans que nous abordions dans ces pages le projet de réhabilitation de Talborjt. Aujourd’hui, les travaux ont bien avancé et le rythme s’accélère. Mieux encore, c’est toute l’atmosphère du quartier qui gagne en effervescence. Après des débuts en demi-teintes où l’initiative fut plus ou moins bien acceptée par les riverains, un bel enthousiasme gagne désormais tout le quartier. Portant le nom d’Adecot, ce projet de réhabilitation a été créé dans une lignée de transferts de savoirs entre les Îles Canaries et notre Région Souss Massa, sur la base d’un plan de revitalisation socio-économique des commerces existants et de leur potentiel de développement. S’il a suscité au départ d’inévitables inquiétudes de la part des habitants, le projet Adecot s’est toujours voulu rassurant, guidé par un slogan prometteur : «Dans le passé réside l’histoire de l’avenir». Talborjt sera donc toujours Talborjt… en mieux ! À la veille de clôturer la 2e tranche du projet et d’en entamer une nouvelle, nous sommes revenus sur les lieux à la rencontre des acteurs du projet. Car derrière cette réalisation, il y a d’abord des personnes sensibles et empathiques à l’écoute des résidents. C’est ainsi que dans la part urbanistique du projet, l’Architecte Hind Marhfour ne se contente pas de suivre le plan de travail prévu mais accorde aussi une grande attention au volet humain du projet. Entretien.

« Ce projet est avant tout fait pour ceux qui y vivent. » « Le choix de réhabiliter ce quartier et de le réaménager en zone commerciale ouverte ne s’est pas décidé par hasard. C’est le résultat d’une étude qui a porté sur son positionnement, non seulement par rapport à quelques bâtiments qui s’y trouvent, mais surtout par rapport à l’ensemble de la ville, à un certain cheminement. Il faut donc voir cette action au sens large car l’impact de ce quartier est stratégique, de par sa situation, sa nature, son histoire et le fait qu’au lancement des travaux, il intégrait une vision globale de plusieurs projets, notamment un circuit piétonnier partant de la promenade du front de mer, remontant la Vallée des Oiseaux, la grande place El Amal, Uniprix, le Marché Central et ainsi de suite jusqu’au boulevard Cheikh Saadi.

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On y trouve aussi des bâtiments intéressants, des activités fédératrices, une redynamisation des commerces qui ont toujours été le moteur du quartier et des points de convergence de plusieurs circuits piétonniers… C’est donc un quartier très sollicité, d’où l’intérêt de le mettre en valeur. C’est un choix qui se justifie complètement d’un point de vue urbanistique.

« La Phase 2 est en cours de finalisation » Nous approchons du terme de la 2e tranche, prévu pour fin juillet 2018. Il ne reste que les finitions : l’éclairage à mettre en place, le mobilier urbain à poser, les plantes à intégrer dans les jardinières… Ensuite, le projet ne se limitera pas aux grandes avenues, il englobera un ensemble s’étendant de l’Avenue My Abdellah aux limites du Jardin Ibn Zaydoun. Le Jardin Olhao lui-même est promis


à s’ouvrir vers l’extérieur dans un futur proche et nous projetons, assez rapidement, de nous occuper de l’intérieur des îlots du quartier. Chaque phase de ce projet est cruciale, chacune s’impose et en appelle une autre. C’est un enchaînement logique d’actions.

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UN NOUVEAU TALBORJT EN EFFERVESCENCE ET LES RIVERAINS ? Il y a eu une grande évolution dans le regard que les riverains portent sur le projet, c’est une belle satisfaction ! Si l’on envisage le chemin parcouru depuis le début des travaux et nos contacts réguliers avec les habitants et les commerçants, nous constatons un changement radical. Ils sont de plus en plus convaincus du bien-fondé de ce projet. Dans ce genre d’action, il y a toujours des réticences au départ, ce qui est normal car il faut du temps pour comprendre la vision d’un projet. Mais, autant que possible, nous les avons intégrés à la démarche, nous les avons renseignés sur l’évolution du projet, écouté leurs remarques, pris leur avis et apporté quelques modifications au fur et à mesure. Nous nous sommes adaptés avec une certaine flexibilité car ce projet est avant tout fait pour eux. Dans sa version actuelle, le projet est donc un peu différent de sa version d’origine au niveau des stationnements, des pistes cyclables, de plein d’autres détails. Lorsqu’il est impossible de modifier, nous l’expliquons aux riverains et ils comprennent, c’est une vraie concertation à laquelle ils participent pleinement. Aujourd’hui, à Talborjt, nous ressentons un énorme enthousiasme général. Il y a une vraie prise de conscience de la valeur qu’est en train de prendre le quartier. Nombre d’entre eux ont entrepris des travaux, des transformations de leurs locaux. Une dynamique très intéressante est en train de s’installer dans le quartier.

À QUOI RESSEMBLERA LE QUARTIER DANS SA VERSION FINALE ? Nous œuvrons depuis des mois à réorganiser ce domaine public mais il faudra rapidement en définir les standards, en coordination avec les services municipaux. Pour donner une identité harmonieuse au quartier, il est nécessaire d’uniformiser les couleurs des aménagements privés extérieurs et de réglementer l’occupation des terrasses. L’anarchie qui règne aujourd’hui entrave réellement l’esthétique du quartier telle que prévue dans le projet initial. Il est aussi primordial de se pencher sur les activités proposées dans les artères du quartier. La tendance d’ouvrir des commerces de façon aléatoire montrera ses limites. Nous constatons malheureusement une préférence démesurée pour les commerces de bouche qui dominent le paysage et limitent l’offre de produits et de services. Ce qui me tiendrait à cœur ? Intégrer Talborjt dans une dynamique de promotion touristique. Les bâtiments pourraient être identifiés selon leur intérêt architectural, leurs histoires, leurs propriétaires,… Un plan spécifique d’activités pourrait y être développé afin d’y voir naître de petits riads, des maisons d’artistes avec des ateliers,… Il faut varier la réflexion. Le cheminement de ces ruelles est bien pensé et très intéressant. Encore une fois, l’appui de la Municipalité est impératif dans cette vision. »

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LA MAISON DES ARTS D’AGADIR

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e bonheur que nous avons d’écrire cet article n’a d’égal que l’intime conviction que nous avons que la culture et les arts participent au projet social marocain qui met le citoyen au centre de ses préoccupations. Nos lecteurs habitués à nos rubriques se souviennent certainement d’avoir partagé avec nous la déception de voir ce bâtiment central de la ville dépérir sous l’effet du temps depuis 17 ans, manquant son rendez-vous stratégique avec la jeunesse et sa soif de culture et de formation artistique. Mais aujourd’hui, l’heure n’est pas aux lamentations mais, au contraire, au soulagement et aux réjouissances. Madame Naïma Fethaoui, Vice-présidente du Conseil Communal d’Agadir en charge du développement de la culture, nous donne des nouvelles de ce projet.

UN JOYAU ARTISTIQUE AU CŒUR D’AGADIR Dans sa vocation artistique, La Maison des Arts est un des plus beaux projets que nous pouvions espérer pour Agadir et ses avantages seront multiples. Avec une ouverture prévue dans les 24 mois à venir, l’établissement offrira tout d’abord un lieu d’épanouissement à la jeunesse de notre ville, donnant corps à ses aspirations dans un espace moderne et inspirant, et attirera également un public de tous âges et de tous horizons venu voir les divers spectacles et expositions présentés. Véritable bouillon de culture, La Maison des Arts insufflera ainsi une énergie nouvelle et positive au centre-ville administratif d’Agadir, l’éveillant enfin de sa longue torpeur. Erigé sur 6850 m2 répartis sur 3 niveaux, l’établissement abritera un conservatoire de musique, une salle d’exposition artistique (théâtre - musique - cinéma), une bibliothèque, une médiathèque, des studios d’enregistrement et des espaces d’ateliers artistiques.

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« Un rêve qui devient réalité ! »

LE CONSEIL COMMUNAL D’AGADIR ET LE CONSEIL REGIONAL SOUSS MASSA UNIS POUR CONJURER LE SORT Exemple de concertation et de mobilisation autour de l’intérêt général des citoyens, la résurrection de ce projet, qu’on croyait définitivement enterré, a été possible grâce à l’union des efforts du Conseil Régional Souss Massa et du Conseil Communal d’Agadir sous l’œil bienveillant du Wali de la Région Souss Massa. Une belle énergie que nous saluons ici et que nous espérons voir se renouveler autour d’autres belles initiatives. Ainsi, le complément des travaux et l’équipement nécessitent un budget de 80 millions de dirhams que le Conseil Régional Souss Massa et le Conseil Communal d’Agadir se partagent à parts égales. Une union bénie qui rompt avec les projets avortés dans l’œuf qui ont plongé les Gadiris dans un doute chronique.

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LA MAISON DES ARTS D’AGADIR LES OUTILS DE LA RÉGIONALISATION AVANCÉE AU SECOURS DES PROJETS CULTURELS À AGADIR Exit les méthodes classiques et place à de nouveaux modèles de gestion où l’efficacité et les performances sont les maîtres-mots. Afin de garantir au projet des conditions optimales pour son exécution, c’est l’Agence Régionale d’Exécution des Projets qui se chargera de « La Maison des Arts d’Agadir ».

AGENCE RÉGIONALE D’EXÉCUTION DES PROJETS En application de l’article 128 de la loi organique 111-14, le Conseil Régional Souss Massa s’est doté de son Agence Régionale d’Exécution des Projets (AREP). Considérée comme personne morale de droit public, elle bénéficie d’une autonomie administrative et financière. L’AREP est dirigée par Monsieur Hakim Bouhout depuis janvier 2017, date de sa nomination.

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LES MISSIONS DE L’AGENCE L’AREP apporte assistance juridique, ingénierie technique et financière au profit du Conseil Régional et à la demande du Président, dans l’étude et la préparation des projets et programmes de développement. Elle se charge aussi de l’exécution des projets et programmes de développement approuvés par le Conseil.

Article 26 « Les pouvoirs publics apportent, par des moyens appropriés, leur appui au développement de la création culturelle et artistique, et de la recherche scientifique et technique, et à la promotion du sport. Ils favorisent le développement et l’organisation de ces secteurs de manière indépendante et sur des bases démocratiques et professionnelles précises. » Constitution Marocaine 2011.


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TALBORJT VU PAR LE CONSEIL COMMUNAL

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e projet de Talborjt fait partie des projets majeurs du Conseil Communal d’Agadir, c’est donc tout naturellement que nous nous en sommes rapprochés pour vous rendre compte de leur vision. Monsieur Saïd Saadouni, 2ème Vice-président du Conseil Communal d’Agadir en charge des Affaires Techniques, a répondu à nos questions avec spontanéité et sérénité, car l’objectif est bien de rassurer sur l’avenir de la mise à niveau de ce quartier.

LA PHASE 2 DU PROJET DE TALBORJT SERA LIVRÉE CET ÉTÉ À nos interrogations sur les délais de livraison de la tranche 2 couvrant la partie haute de l’Avenue du 29 Février et l’Avenue Kennedy en cours, Monsieur Saadouni nous a confirmé que l’ensemble sera livré cet été même.

LE CONSEIL MUNICIPAL D’AGADIR RASSURE SUR LA SUITE DU PROJET Le projet de Talborjt sera bien mené jusqu’au bout, tel qu’imaginé et validé depuis son amorce. Le Conseil Communal d’Agadir nous confirme que les autres tranches seront bien réalisées selon un planning qui prendra en compte les finances aussi bien que la préparation et les contraintes des riverains. Toutes les phases du projet sont nécessaires pour intégrer Talborjt dans la vision globale que les élus ont prévue pour la renaissance du quartier de Talborjt mais aussi pour son rôle central dans le projet plus global d’aménagement de la ville d’Agadir. Une évaluation du projet est prévue dans quelques semaines pour profiter de l’expérience de ces 2 phases et mieux anticiper celles qui arrivent.

« Les 2 phases du projet actuellement en finition ont nécessité un budget de 69 millions de Dirhams » 16

QUID DES FAÇADES DES COMMERCES ET DES HABITATIONS ? Le Conseil Communal en appelle à la société civile pour assumer son rôle dans le projet de renaissance du quartier de Talborjt. Il faut que les commerçants fassent l’effort d’aménager leurs façades pour apporter une cohérence nécessaire à cette zone de commerce ouverte qui n’a rien à envier à celles des villes canariennes qui connaissent une dynamique économique très intéressante. En effet, sans un engagement et une implication des commerçants pour intégrer une esthétique globale du quartier, le rendu final restera toujours moyen et n’attendra pas l’objectif escompté. Ce point précis fait appel à l’engagement citoyen de tous et ne peut se réaliser sans prise de conscience de l’intérêt général et d’un minimum de projection pour un avenir meilleur.


ET L’ESPACE PUBLIC ABUSIVEMENT OCCUPÉ ? Un autre défi majeur qui fait lui aussi appel à la conscience, à la rigueur et au respect des règles. Le Conseil Municipal dispose certes d’un pouvoir coercitif pour obliger les commerçants à respecter le domaine public mais nous espérons toujours passer par la voie du dialogue et de la sensibilisation. Pour le moment, nous en sommes à cette phase. Il n’est bien évidemment pas exclu que l’application du respect du domaine public passe par la voie légale.

LES AUTRES PHASES DU PROJET

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TALBORJT, UN QUARTIER TOUJOURS PIONNIER Avec Ahmed Zerkdi

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aillon clé du Projet de réhabilitation de Talborjt, l’entreprise Zerkdi a démontré, tout au long du chantier, une direction de travail rigoureuse, mais aussi empathique envers l’environnement social et commercial du quartier. De fait, le projet Talborjt représente bien plus qu’un cahier des charges pour Ahmed Zerkdi, l’entrepreneur, qui puise à la fois dans son expérience et dans ses souvenirs pour avancer avec son équipe avec respect et sensibilité. Pour ce dossier spécial Talborjt où nous faisons le point sur les aménagements, nous avons souhaité recueillir, non pas seulement des détails techniques, mais aussi les émotions de l’entrepreneur. Rencontre.

« Le chantier de Talborjt a exigé de nous un service sur-mesure et totalement inédit. »

« Une belle dynamique a existé dès le début des travaux. » « Aujourd’hui que les travaux de Talborjt ont bien avancé, tout le monde vante la nouvelle dynamique du quartier, or, elle existait dès le début des travaux. C’est un projet qui me tient à cœur et je remercie le professionnalisme de tous les services extérieurs qui nous ont épaulés sur ce chantier, notamment au niveau des innombrables analyses du sol, du difficile travail de repérage et de réfection à neuf de tous les réseaux souterrains. La réactivité de tous les intervenants est également à saluer. Ces derniers ont marqué présents autant que nécessaire. Les parkings, par exemple, ont dû être récupérés à ceux qui les avaient obtenus par des marchés, un point difficile sur lequel la Municipalité a dû intervenir en amont. Celle-ci se montre aussi très exigeante quant à l’éclairage public et au mobilier urbain qui doivent être à la fois fonctionnels et de qualité. Tous les détails sont pris en compte.

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Je pense notamment aux carreaux de marbre que nous avons taillés un par un aux dimensions souhaitées, à l’épaisseur particulière du granito que nous avons posé ou aux qualités drainantes du béton. Nous avons réglé le problème des racines d’arbre qui, autrefois, bloquaient les systèmes d’assainissement et soulevaient les dallages, en fabriquant des jardinières qui entraînent les racines vers le bas. Aujourd’hui, on peut également circuler sans rencontrer de marches de trottoir, ce qui n’était pas le cas avant. C’est un travail durable appuyé d’une démarche écologique et il faut saluer le travail de ceux qui ont imaginé ce projet. Ce chantier n’entre ni dans la catégorie du bâtiment, ni du génie civil. C’est un travail titanesque, même si bien souvent, les gens n’en ont pas conscience. Nous avons tout fait pour ne pas déranger les résidents en utilisant des groupes électrogènes insonorisés. Nous les avons laissé circuler sans arrêter le chantier. C’était un vrai challenge. De leur côté, les habitants se sont montrés coopératifs et positifs pour la plupart, n’hésitant pas à nous aider à leur niveau, à encourager nos techniciens. Ce quartier a bénéficié de la part du lion dans notre ville. Ses habitants, ses commerçants, doivent être conscients qu’ils sont privilégiés et faire un effort d’aménagement de leurs espaces privés. D’ailleurs, je tire mon chapeau à ceux qui ont investi ou sont en train de le faire pour se remettre à niveau. Au-delà des entretiens municipaux de routine dont bénéficiera le quartier, il serait souhaitable que les résidents se regroupent en syndics pour prendre soin de leurs rues et de leurs jardins.

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TALBORJT, UN QUARTIER TOUJOURS PIONNIER Avec Ahmed Zerkdi « Talborjt reste dans la continuité de la vision de l’ancienne ville. Ce quartier était d’une conception pionnière au Maroc lors de sa construction et il le redevient dans sa réhabilitation. » Chaque maison a été conçue en riad et je les imagine bien, dans le futur, changées en musée, en restaurant, en galerie d’art… En se mettant à niveau, les hôtels de Talborjt pourraient même renforcer l’offre hôtelière du front de mer tout en la diversifiant, car le quartier attirera un touriste culturel, curieux de rencontrer les gens de la ville… Ces hôtels créeraient une dynamique nouvelle dans ce quartier. Talborjt est conçu comme une zone commerciale ouverte et il faut la considérer comme telle, ce qui veut dire que nous devrions nous habituer à stationner à sa périphérie pour la parcourir à pied, à l’instar de ce que nous faisons au Souk Al Had. C’est un concept qui est censé faire marcher tous les commerces et non pas un seul devant lequel vient se garer le client. Cela crée de l’animation.

« Autrefois, les hippies adoraient l’atmosphère peace & love de Talborjt »

Dans son histoire, Talborjt a connu plusieurs époques. Il y a eu d’abord la vague des hippies qui le fréquentaient au même titre que Taghazout et Paradise Valley. Lorsque ces derniers arrivaient à Agadir, c’est à Talborjt qu’ils allaient dormir car ils adoraient son atmosphère peace & love. Il serait intéressant d’éplucher les anciens registres des hôtels, nous y trouverions sûrement des artistes de grande renommée. C’était un autre monde… Quant au Talborjt de mon enfance, c’était le centre d’Agadir, là où nous avons tous grandi. Nous allions à l’école Youssoufia (fermée aujourd’hui) et nous y passions notre temps libre. J’ai connu Talborjt en travaux, je l’ai vu se monter. À notre époque, la rue la plus animée était une rue transversale non loin du cinéma Sahara. Elle abritait un café, le «Mille et Une Nuits» où nous allions le samedi regarder Oum Keltoum et les concours intervilles à la télévision. Il y avait aussi le café de «Da Saïd» où nous jouions au billard et le café-restaurant «Sabir» qui avait beaucoup de succès. Sur l’Avenue Kennedy, il y avait un magasin, «Pop Musique», qui vendait des disques et la Pâtisserie du Souss qui était déjà là. Non loin de l’école Youssoufia, nous avions fait notre petit night-club que nous avions appelé «Tataginte». Le lieu appartenait à un de nos amis. Il était vide et nous l’avions aménagé avec des lumières pour aller y danser le week-end. »

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LES GRANDS PROJETS DE LA RÉGION AVANCENT

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rois ans après, la régionalisation avancée du Maroc démontre toute son efficacité à répondre rapidement aux besoins des citoyens et à booster l’avancement des projets structurants. Pour rappel, cette décision, actée en 2015, n’a pas constitué qu’un simple redécoupage du territoire en 12 régions, mais a surtout propulsé, de façon effective, un mode de gouvernance décentralisé vers les différents conseils régionaux. Dans ce contexte, notre Région Souss Massa s’est révélée une des premières à mettre en place, en mars 2017, son Plan de Développement Régional sur 6 ans (stipulé par la loi organique 111-14), destiné à répondre aux objectifs prioritaires de chaque secteur. La session ordinaire de ce mois de juillet 2018 a été l’occasion de dresser un état d’avancement des projets inscrits dans ce cadre.

PLACE AUX INVESTISSEMENTS ET À L’EMPLOI C’est sous la présidence de M. Brahim Hafidi, Président du Conseil, et en présence de M. Ahmed Hajji, Wali de la Région Souss Massa, ainsi que des Gouverneurs des Préfectures et des Provinces de la Région, des représentants des services extérieurs, de la presse, de la majorité des élus membres du Conseil et des cadres de la région, que s’est tenue cette session ordinaire. Pas moins de 14 points y ont été adoptés, notamment ceux qui concernent les dotations d’investissements allouées à la nouvelle Agence Régionale d’Exécution des Projets (AREP). Ont été adoptées également les demandes de prêts auprès du Fonds d’Equipement Communal, la convention d’appui à l’emploi et celle sur la Maison des Arts d’Agadir, les conventions de partenariats d’appui aux événements sportifs, sur la migration et le développement et sur l’environnement et le développement durable.

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PRIORITÉ AUX BESOINS FONDAMENTAUX L’accès au bien-être des populations a retenu toute l’attention de l’assistance avec l’adoption de conventions d’assainissement dans les communes rurales d’Assaka et d’Imssouane, de Belfaa et de Machraâ Laâyne et la mise à niveau de la Commune de Drarga. L’extension du réseau électrique au niveau rural sera au centre des préoccupations dans le cadre du contrat programme de réduction des disparités sociales et spatiales, de même que la protection de l’environnement avec une convention relative à la valorisation des déchets agricoles en plastique. Le dernier point adopté, et non des moindres puisqu’il répond à une demande pressante des populations, concerne l’amendement de la convention de partenariat relative à la réhabilitation des hôpitaux régionaux. Sur ces questions rurales et régionales, le Président du Conseil Régional Souss Massa, M. Brahim Hafidi, a déclaré : «Au titre de l’exercice 2018, l’Agence Régionale d’Exécution des Projets (AREP) a déjà procédé à l’exécution de certains projets, alors que leur coup d’envoi était programmé pour ce mois de juillet». À cet égard, une enveloppe de 45,7 MDH a été allouée à l’AREP, au titre de cet exercice pour la réalisation et l’équipement des hôpitaux et centres de soins, en plus de la construction de classes d’enseignement primaire et de parcours en milieu rural. Quant à l’état d’avancement des projets lancés au titre de l’année 2017 dans le cadre du programme de réduction des disparités spatiales et territoriales, il atteint 60 à 100%.

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LES GRANDS PROJETS DE LA RÉGION AVANCENT MISE EN VALEUR DE L’ARTISANAT Pour sauver l’artisanat de la course des temps modernes, ce secteur a bénéficié d’un grand soutien. Ainsi, les travaux entrepris au niveau du complexe artisanal de Foum El Hisn à Tata, sont d’ores et déjà achevés, tandis que la première tranche de mise à niveau des groupements artisanaux d’Agadir et de Taliouine est avancée à hauteur de 60%. Ceci, en supplément d’une mobilisation de financement aux projets de restauration des kasbahs et greniers collectifs de la région.

L’ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE SUR LES RAILS Suite à la présentation de la déclinaison régionale du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, présidée en janvier dernier par SM le Roi Mohammed VI, le secteur a connu une avancée exceptionnelle dans le Souss Massa. Le Président de la Région, M. Hafidi, a précisé, lors de la session du 2 juillet, que la contribution de la région afférente à la mise à niveau des zones industrielles a été accordée à la Société Al Omrane, chargée de la réalisation de la Zone Industrielle de Tiznit, pour le lancement de l’appel d’offres relatif à la réalisation d’une station de traitement dans cette zone. Les autres projets inscrits dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle avancent selon le calendrier prévu : « Pour le projet de Technopark et la Cité d’innovation, les études architecturales et techniques ont été accomplies en vue de lancer les appels d’offres des travaux prévus…, tandis que celles relatives à la première tranche de la Zone Franche de 50ha ont été réalisées. » a précisé M. Hafidi.

90,4 MDH REPROGRAMMÉS DONT 45,7 POUR L’AREP Durant cette session, il a également été décidé de procéder à des transferts dans le budget et la reprogrammation de 90,4 MDH dont 45,7 pour l’AREP, 20 MDH pour la construction du Technopark, 10 MDH pour le Conseil Régional Souss-Massa et 7,5 MDH pour le programme de développement rural et la réduction des disparités. Le reste a été dédié à l’étude de faisabilité pour la réalisation d’un centre de migration, un espace de mémoire historique à Tata et, avec la contribution de la Région, à la réalisation d’un centre de soins dans la Commune de Laqliâa par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité.

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BIRMINGHAM EN OCTOBRE AU DÉPART D’AGADIR Un an après le lancement de sa base aérienne à l’aéroport Agadir Al Massira, Air Arabia Maroc ouvrira une nouvelle ligne vers l’Europe. C’est en collaboration avec l’Office National Marocain du Tourisme que la compagnie lancera, à partir du 28 octobre 2018, sa nouvelle desserte aérienne vers Birmingham au départ d’Agadir. Birmingham est une importante ville anglaise à 200km de Londres, connue pour ses monuments de la révolution industrielle du XVIIIe siècle. Les nombreux canaux qui la traversent sont bordés de cafés et de bars branchés. Au centre-ville, visitez le Birmingham Museum and Art Gallery, célèbre pour ses chefs-d’œuvres préraphaélites, mouvement artistique né au Royaume-Uni en 1848.

« Birmingham chaque Mardi et Vendredi à partir du 28 octobre 2018 » DUBLIN FRINGE FESTIVAL Vols les Mercredis et Samedis. Premier festival artistique pluridisciplinaire d’Irlande, le Dublin Fringe Festival vous propose, du 8 au 23 septembre, des performances inédites : musique, théâtre, art vivant, comédie, danse, cirque et arts visuels d’artistes irlandais et internationaux. Mêlant histoire et modernité, Dublin est une séduisante destination, particulièrement animée en été.

LES CARAÏBES À MANCHESTER LA VERDURE DE COLOGNE

Vols les Jeudis et Dimanches. Chaque année depuis plus de 40 ans, le Carnaval de Manchester met la culture antillaise au premier plan. Les 11 et 12 août, participez à cette grande célébration de musique et d’arts du carnaval sur le thème des Caraïbes. Un événement vibrant de musique, danse, théâtre et costumes traditionnels. À Alexandra Park, profitez des rythmes, chants et danses, tandis que la procession du carnaval serpente au milieu des foules avec des groupes musicaux, des chars avec DJ, troupes de danse où trônent reines et princesses de légende et personnages populaires habillés de costumes élaborés.

Vols les Lundis et Samedis. Envie d’une escapade estivale entourée de verdure ? Cologne est faite pour vous. Plus d’un quart de la ville est constitué d’espaces verts. La promenade du Rhin dans la vieille ville, les différents parcs du centre-ville, l’ensemble de la ceinture forestière avec le Forstbotanischer Garten (arboretum), le Friedenspark, la flore et les jardins botaniques constituent les «poumons verts» de la ville. Une saine relaxation presque thérapeutique.

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LES CINQ CONTINENTS RÉUNIS AUX ÎLES CANARIES

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i vous posez le pied pour la première fois aux Îles Canaries, vous éprouverez le doux sentiment d’être chez vous. L’accueil chaleureux des habitants, les paysages et le bon climat y sont pour beaucoup mais pas seulement. Cette sensation familière vient aussi de l’identité cosmopolite des îles qui, de tous temps, se sont retrouvées au carrefour des échanges entre les peuples et les continents et en ont gardé l’empreinte. Avec Benjamin Eche Cazelles, notre spécialiste des régions canariennes et africaines, nous avons précédemment vu que l’archipel garde de l’Afrique voisine des origines amazighes perpétuées par des célébrations ancestrales ; nous avons voyagé ensemble dans l’atmosphère cubaine de l’île de La Palma et exploré l’histoire de La Gomera qui a donné de ses hommes aux expéditions de Christophe Colomb vers le nouveau monde… Aujourd’hui, nous poursuivons notre tour du monde dans cet archipel qui n’a pas fini de nous surprendre. Nul besoin d’une année sabbatique pour ce voyage, une petite semaine de congés et une heure et demie de vol vous suffiront pour un total dépaysement.

AU ROYAUME DE SIAM, À TENERIFE Revenu d’Asie ébloui par l’architecture des îles orientales et leurs similitudes avec certains décors volcaniques canariens, Wolfgang Kiessling en a fait le thème phare d’une bonne partie de son offre touristique à Tenerife. Ainsi, à Puerto de la Cruz, au nord de l’île, le PDG allemand a imaginé une ambiance asiatique sophistiquée dans les spas et jardins de son hôtel 5* luxe Botánico où même Michael Jackson aimait venir se reposer dans sa suite préférée avec vue panoramique. Non loin de là, au milieu d’une végétation luxuriante et de cours d’eau parcourus de carpes japonaises, le parc zoologique Loro Parque arbore une architecture typiquement thaïlandaise totalement dépaysante. Même ambiance dans le Sud de Tenerife où le groupe invite à l’évasion en Thaïlande au Siam Park, un des meilleurs parcs aquatiques du monde selon Tripadvisor, et au Siam Mall, centre commercial investi par les plus grandes marques de mode au milieu d’un décor asiatique surprenant. Alors, si le temps vous manque pour un grand voyage en Asie, envolez-vous simplement à Tenerife, vous en aurez un bel aperçu. www.hotelbotanico.com - www. loroparque.com - www.siampark.net -www.ccsiammall.com

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LA «HUITIÈME ÎLE» CANARIENNE Durant la grande crise économique survenue entre les deux guerres mondiales, alors que la famine sévissait aux Îles Canaries, de nombreuses familles émigrèrent au Venezuela, gigantesque pays sud-américain dont les réserves minières faisaient alors entrevoir un avenir des plus prospères. Reçue à bras ouverts par un pays en pleine émergence économique et rapidement intégrée par la société vénézuélienne, la société canarienne reste donc éternellement reconnaissante de l’accueil qui lui a été réservé de l’autre côté de l’Atlantique lors de cet épisode sombre de l’histoire de l’archipel. L’importante communauté canarienne installée au Venezuela y a prospéré et les générations s’y sont succédé. Ainsi, dans les années 90, la diaspora canarienne, composée de ses émigrés et de leurs descendants, dépassait en nombre la population des Îles Canaries elle-même. C’est alors que pour des raisons tant pragmatiques que sentimentales, la société civile et les médias de l’archipel ont tendrement qualifié le Venezuela de «huitième île canarienne». Plus récemment, une bonne partie de ces familles canariennes et vénézuéliennes, à la recherche de nouvelles opportunités, sont venues à leur tour s’installer dans l’archipel espagnol, facilement intégrées dans une culture familière et au cœur d’une société canarienne retournant volontiers la courtoisie dont elle avait bénéficié. L’influence vénézuélienne est aujourd’hui remarquable dans divers aspects de la culture canarienne, notamment la gastronomie : dans toutes les îles, vous pourrez ainsi savourer le fameux pabellón créole, de croustillantes arepas, de succulentes empanadas, des cachapas, hallacas ou guasacacas, comme si vous étiez en plein cœur de la grande Caracas.

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LES CINQ CONTINENTS RÉUNIS AUX ÎLES CANARIES FUERTEVENTURA, UN HAWAÏ EN EUROPE Située à moins de 100 kilomètres des côtes marocaines, l’île de Fuerteventura est la plus ancienne et donc la plus érodée des Îles Canaries. Elle hérite son nom des vents forts et constants qui l’assaillent et ont modelé son paysage relativement plat et aride. La totalité de son territoire est reconnu par l’Unesco comme Réserve de la Biosphère pour la diversité de la faune et de la flore qu’elle héberge malgré des conditions en apparence inhospitalières. L’île réserve à ses visiteurs des paysages lunaires, de grandes extensions de dunes et de longues plages de sable fin, presque désertiques. Continuellement caressée par les alizés en direction Nord et par le chergui venu du Sahara, l’île offre une température avoisinant les 25ºC tout au long de l’année. Les côtes de Fuerteventura constituent également un des spots les plus renommés de la planète pour la pratique des sports de glisse, notamment le surf, le windsurf et le kitesurf. Les conditions climatiques offrent en effet une variété de vagues pour tous les niveaux et toutes les disciplines. Ainsi, la vague de Corralejo, qui se brise sur l’îlot de Lobos, forme une onde de plus d’un kilomètre de large, considérée par les surfeurs comme un trésor de l’Atlantique. Large d’à peine 20 à 30 kilomètres, l’île se traverse en un instant, garantissant aux amateurs de trouver les bonnes conditions d’un côté ou de l’autre. Les agents touristiques insulaires ont su tirer partie de ces conditions naturelles singulières et adapter leur offre de services à cette niche spécifique du tourisme actif. Décor volcanique, vagues sensationnelles et services touristiques de qualité, la communauté mondiale des surfeurs, particulièrement mobile et interconnectée, n’a guère tardé à surnommer l’île canarienne d’«Hawaï européen». Ne manquez pas, vous aussi, d’aller découvrir les paysages de rêve de cette île voisine et de vous essayer à ses vagues splendides.

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CITO ACTION

LE SALUT DE L’HUMANITÉ EN HÉRITAGE

Avec le Dr. Amine Hammi

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l y a bien des années que le terme de «développement durable» fait partie du langage courant, mais aujourd’hui, l’urgence écologique et l’explosion démographique ne laissent plus de choix : ce concept doit être compris et assimilé, mais aussi structuré, balisé par les plus hautes instances et surtout transmis aux jeunes qui seront les adultes responsables de demain. Conscients de l’importance que revêt l’Agenda 2030 du Développement Durable en cohérence avec l’Article 31 de la Constitution du Maroc, nous initions cette rubrique que nous dédions au développement durable pour contribuer à notre manière à démystifier ce concept et à le rapprocher du citoyen qui est le seul apte à donner vie aux objectifs du développement durable tels qu’identifiés par les Nations Unies et auxquels le Maroc a adhéré. Pour ce faire, nous associons notre rubrique à l’Association des Jeunes du Développement Durable dont nous suivrons l’actualité comme une trame d’information et de sensibilisation.

« LES JEUNES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE » Avec pour vocation de sensibiliser la jeunesse et les enfants du Royaume sur les Objectifs du Développement Durable au Maroc, l’association « les Jeunes du Développement Durable » a pour mission de promouvoir le dialogue autour du rôle de la jeunesse et de l’enfance dans la réalisation de l’agenda du développement durable de 2030. Eu égard aux engagements du Royaume de faire du développement durable un vrai fer de lance du Développement Humain, l’association a lancé avec ses partenaires une campagne qui cible les jeunes et les enfants. La Campagne Jeunesse et Enfance (CJE) est donc une action concrète qui revêt une importance capitale car elle propose une approche fédératrice des opérateurs publics et privés.

LA CAMPAGNE JEUNESSE ET ENFANCE Cette campagne propose une approche qui met au centre les enfants parlementaires et le Club des Anciens du Parlement de l’Enfant (CAPE) pour mieux appréhender la problématique des jeunes et des enfants marocains comme étant les cibles les plus vulnérables et les plus touchées par la précarité. Son premier axe est d’apprendre aux enfants et aux jeunes quelles ont été les réalisations marocaines vis-à-vis des 17 objectifs de développement durable et les difficultés auxquelles le pays a fait face, et ainsi proposer des solutions potentielles qui pourraient être prises en considération sur un plan régional. La démarche visera aussi à développer des qualités de leadership qui permettront aux jeunes et aux enfants de participer aux prises de décisions et améliorer leur art oratoire et leur esprit d’équipe à travers des ateliers, conférences et débats. Enfin, il s’agit de créer une communauté globale de futurs leaders marocains, d’influenceurs et de décideurs qui se consacreront à la réalisation des objectifs du développement durable avec une vue sur le besoin régional de chaque communauté.

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DES OBJECTIFS INCONTOURNABLES Afin d’assurer les objectifs de la campagne, il est impératif d’encourager l’engagement des enfants et jeunes marocains dans le développement durable et d’impliquer les jeunes anciens du parlement dans leur encadrement. Cette optique vise à sensibiliser plus de 5000 enfants à l’horizon 2020 vis-à-vis des objectifs de développement durable dans le Royaume ; à mobiliser les efforts de plus de 500 associations et une cinquantaine de startups pour la concrétisation de l’agenda 2030 ; de communiquer en créant un canal de discussion entre enfants et en consolidant le réseau existant avec plus de 100 relais régionaux.

CONSTITUTION DU MAROC (2011) Article 31 L’État, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits : aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’État, à une éducation moderne, accessible et de qualité, à l’éducation sur l’attachement à l’identité marocaine et aux constantes nationales immuables à la formation professionnelle et à l’éducation physique et artistique, à un logement décent, au travail et à l’appui des pouvoirs publics en matière de recherche d’emploi ou d’auto-emploi, à l’accès aux fonctions publiques selon le mérite, à l’accès à l’eau et à un environnement sain, au développement durable.

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LE SALUT DE L’HUMANITÉ EN HÉRITAGE L’AGENDA À HORIZON 2030, QU’EST-CE QUE C’EST ? New York, Septembre 2015. Tous les chefs d’états membres de l’ONU sont réunis à l’occasion du Sommet des Nations Unies pour adopter officiellement le nouvel agenda de développement durable à l’horizon 2030. Cet agenda, décliné en 17 Objectifs de Développement Durable, est entré en vigueur en janvier 2016. Le programme proposé, qui a pour titre «Transformer notre monde : Le programme de développement durable à l’horizon 2030», se compose d’une Déclaration de 17 Objectifs de Développement Durable et de 169 cibles, d’une section sur les moyens d’application et le renouvellement du partenariat mondial, et d’un cadre d’examen et suivi. C’est le résultat d’un grand processus participatif étalé sur trois ans. Dans 193 pays, dont le Maroc, des milliers d’individus, d’organisations non gouvernementales et du secteur privé y ont participé.

DES OBJECTIFS PAS SI NOUVEAUX QUE ÇA Les Objectifs de Développement Durable s’appuient sur le succès des Objectifs du Millénaire pour le Développement qui ont été à l’origine d’un grand mouvement de lutte contre la pauvreté et serviront de tremplin pour les nouveaux objectifs adoptés. Ils ont également démontré qu’en fixant des objectifs mondiaux, nous pouvons réaliser d’énormes progrès et améliorer la qualité de vie de millions de personnes à travers le monde.

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LES ENGAGEMENTS DURABLES DU MAROC Les 17 Objectifs sont universels et couvrent un large champ de développement durable afin de faire face aux défis complexes qui se posent dans le monde. Leur but est d’inciter à des actions pour édifier un monde plus durable, tout en s’assurant que personne ne soit laissé pour compte. Ces objectifs serviront de point de référence pour aligner les plans des pays sur leurs engagements mondiaux et guider leur action en faveur du développement pour les 15 prochaines années. Les gouvernements, dont le Maroc, seront appelés à élaborer leurs propres indicateurs nationaux afin d’aider à suivre les progrès réalisés sur les objectifs et cibles. Afin d’atteindre ces objectifs, un partenariat mondial devra être mis en place, en parallèle avec une collaboration intersectorielle au sein des Etats. http://ma.one.un.org/content/unct/morocco/fr/home/presscenter/ events/objectifs-de-developpement-durable.html


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LE SALUT DE L’HUMANITÉ EN HÉRITAGE UNE DESTINATION DE DIALOGUE Le 4 juillet dernier à Rabat, les jeunes engagés dans le développement durable se sont tous retrouvés à Rabat à l’occasion du lancement de la Campagne Jeunesse et Enfance. En partenariat avec l’Observatoire National des Droits de l’Enfant et la Fondation Konrad Adenaur, les Jeunes du Développement Durable ont en effet organisé un événement dédié à l’Agenda 2030 pour initier l’implication des jeunes et des enfants à l’atteinte de ses objectifs. Une preuve de plus que les nouvelles générations sont les premières concernées par ce programme. Ce qui ressort des deux panels organisés ce 4 juillet, ce sont des efforts louables mais un engagement trop lent vers l’atteinte des Objectifs du Développement Durable. Sans un réel engagement politique, les chances de les atteindre resteront minces.

UNE COMMUNICATION À AMÉLIORER Toutefois, le constat est optimiste quant à l’engagement des organes de l’Etat Marocain et des organisations internationales, notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Unicef. Pour eux, le dossier du développement durable est un dossier transversal où toutes les politiques sont engagées avec une vision commune et des plans d’actions spécifiques, malheureusement l’implication de la jeunesse et des citoyens en général reste très incertaine. Le public qui a pris part au lancement de la campagne a exprimé son mécontentement devant le manque total de communication. C’est ce qui ressort des interventions de plusieurs jeunes, à l’instar d’Ali qui s’étonne face au plan présenté par Madame la Secrétaire d’Etat chargée du Développement Durable en disant : «En vous écoutant, Madame, on dirait que vous parlez d’un autre Maroc !»

L’IMPACT COMPORTEMENTAL DES CITOYENS Eu égard à ce constat, les chances d’atteindre les Objectifs du Développement Durable de l’Agenda 2030 ne sont vraisemblablement pas garanties, non pas par manque de moyens, de vision ou d’approche de la part de l’Etat, mais parce que les chances sont liées à l’acteur lui-même, à l’individu, à la possibilité de créer un nouveau monde intersubjectif qui a objectivement le pouvoir de changer les comportements, puisqu’il ne s’agit finalement que d’actes et d’actions. Un engagement des citoyens est indispensable. Rien ne garantit que le pays puisse atteindre l’Agenda 2030 face à un recul extraordinaire de l’engagement des jeunes en politique. S’interroger sur les plans d’actions publiques et leur faisabilité est alors légitime de la part d’une jeunesse qui n’y a pas contribué. Certes, la tendance observée des indicateurs depuis 2000 montre que le pays est amené à adopter une nouvelle logique de transition, qui devrait quitter une phase de croissance molle et prétendre à un nouveau modèle économique et social portant les Objectifs du Développement Durable comme cap de croissance rapide. Toutefois, et sans l’engagement des jeunes acteurs, cette transition sera beaucoup plus lente que la planification espérée.

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SAPIENS, UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’HUMANITÉ Avec Soufiane Yacoubi

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’où venons-nous ? Il y a environ 100.000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d’hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens. Notre curiosité insatiable à propos de nos origines a provoqué une série de réponses différentes à cette question. L’un des charmes de «Sapiens : Une brève histoire de l’humanité» de Yuval Noah Harari offre un récit de bravoure de l’histoire humaine assaisonné de réflexions plus personnelles sur la manière dont les êtres humains ont supplanté toutes les autres espèces de la planète. L’objet-livre est beau, clair, bien présenté, mais ne laisse rien deviner du message, plutôt sombre, sous-jacent qu’il contient. Harari organise l’Humanité autour de quatre étapes différentes. Il y a environ 70.000 ans, la révolution cognitive a donné le coup d’envoi à notre histoire, et il y a environ 12.000 ans, la révolution agricole l’a accélérée. Puis, vint un long processus d’unification de l’humanité et de colonisation de la Terre jusqu’à ce que, finalement, la révolution scientifique commence, il y a environ 500 ans. Cette dernière, qui d’ailleurs est toujours en cours, pourrait aussi bien causer notre perte comme notre éventuelle ascension vers une autre ère. La première d’entre elles - la révolution cognitive - fut le véritable changeur du jeu ; une mutation génétique qui modifiait le câblage interne des Homos Sapiens, leur permettant de penser de façon inédite et de communiquer dans un tout nouveau type de langage qui pouvait, non seulement transmettre l’information immédiate et matérielle, mais aussi créer des mondes imaginaires régis par la fiction humaine. Des concepts tels que le langage écrit, les noms propres, les classes sociales, la monnaie d’échange, la territorialité ou la religion... C’est cette capacité à forger des mythes communs qui a permis à l’Homo Sapiens de coopérer de manière flexible en grand nombre, et ainsi de se débarrasser de concurrents de races humaines rivales tels que les Néandertaliens, d’éliminer les animaux hostiles et de cultiver les récoltes. Quand la rareté des preuves donne toute sa portée à l’imagination audacieuse de Harari, il reste constamment frais et vivant à mesure qu’il avance dans l’ère historique. Harari est un vulgarisateur brillant : un synthétiseur impitoyable, un maître conteur et un artiste animant constamment son histoire avec des apartés bavards et des parallèles modernes. Un livre qui nous suggère des perspectives imprévisibles sur la situation du monde d’aujourd’hui.

De Yuval Noah Harari, Éditions Albin Michel, 129 DH chez Al Mouggar Livres Agadir

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LE PUBLIC, STAR DU FESTIVAL TIMITAR 2018

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a version 2018 du Festival Timitar, Signes et Culture, est l’édition de tous les succès ! En effet, la manifestation, qui s’est déroulée du 4 au 7 juillet 2018, a attiré un public en liesse venu répondre à l’appel des artistes amazighs accueillant les musiques du monde. Des foules entières se sont déplacées et ont fait la fête jusqu’à des heures avancées de la nuit. À elle seule, la soirée de clôture a drainé plus de 200.000 festivaliers. Sachant que le nombre global de spectateurs a largement dépassé un million sur les quatre jours qu’a duré l’événement. Pourtant, aucun incident majeur n’a été enregistré. Et ce, grâce à un public qui a brillé par son civisme et à un dispositif sécuritaire comptant plus de 2000 membres des forces de l’ordre, déployés partout dans la ville et sur la plage afin de veiller au bon déroulement des festivités. Une mission réussie haut la main.

« Le public a brillé par son civisme »

En tout, 40 spectacles ont été présentés sur trois sites dédiés, à savoir, la Place Al Amal, le Théâtre de Verdure et la Corniche d’Agadir. Pour assurer le show, plus de 400 artistes issus de différents pays : Espagne, Tunisie, France, Liban, Niger, Mali, Sénégal, Egypte, Algérie, Madagascar, Cuba, Jamaica, USA, Iles Canaries, Pays-Bas et Maroc. Du côté marocain, les spectateurs avaient rendez-vous avec Oudaden, Douzi, Aymane Serhani, Youness, Zina Daoudia, Aminux, Larbi Imghrane, Hamid Inerzaf, Cherifa, Hadda Ouakki, Toudert, Farid Ghannam, Imdoukal Tafraout, Shayfeen, Taskiwine, Rais Lahoucine Amarrakchi, Rais Lahoucine Elbaz, Rais Ahmed Bizmaoune, Rais Lahoucine Amentag, Rais Belmoudden, Raissa Keltouma Tamazight, Raissa Fatima Tamanarte. En plus des troupes musicales d’Ahwach Argan Tafraoute, Ahidous Izourane, Ahwach Tagmout et Rokkba Ahl Essalam… Du côté des internationaux, le public a pu applaudir The Wanton Bishop du Liban, Inner Circle de Jamaique/ Usa, Samira Brahmia d’Algérie, Emel Mathlouthi de Tunisie, Marema du Sénégal, 3MA de Maroc/Mali/Madagascar, Babylone d’Algérie, Kel Assouf de Niger, Virginia Guantanamera de Cuba, Malca de France, Kasba des Pays-Bas, Aywa de France et Gabacho Maroc de France/ Espagne/Maroc... De quoi satisfaire tous les goûts musicaux et répondre aux attentes des mélomanes.

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« Ce festival est pour nous une vraie bouffée d’air frais, un pur moment de bonheur durant lequel les amazighs peuvent faire porter leur voix ! », s’extasie une jeune spectatrice. La manifestation est en effet l’occasion de partager l’universalité de la culture amazighe, aussi bien à travers la musique, les colloques ou encore la production d’albums d’artistes amazighs locaux. Cette année, « Amarg » de Ribab Fusion a vu le jour grâce au soutien de l’Association Timitar, organisatrice du festival. « Les moyens varient, certes, mais le but reste le même : promouvoir notre culture amazighe et montrer qu’elle fait partie de la diversité et de la richesse de l’identité marocaine », explique Abdallah Ghallam, Président de l’Association Timitar. Cette année, les organisateurs ont également frappé fort avec la présentation de la pièce « Lettres à Nour », une adaptation du roman du philosophe et islamologue Rachid Benzine : «Nour, pourquoi n’aije rien vu venir?» (Ed. du Seuil, 2016). Le spectacle, mis en scène par Abderrazak Zitouni et présenté pour la première fois en langue amazighe, a touché, peiné, révolté, conquis… et séduit un public à la merci d’une troupe théâtrale qui s’est distinguée par son jeu, sa musique, ses danses, sa créativité et sa maîtrise. La standing ovation à laquelle comédiens, metteur en scène, auteur… ont eu droit à la fin du spectacle tombait sous le sens.

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LE PUBLIC, STAR DU FESTIVAL TIMITAR 2018 Il serait bon de créer une fondation de promotion de la culture amazighe durant toute l’année Dans la même veine, Taskiwin, danse martiale du Haut-Atlas marocain, a fait l’objet d’une table-ronde regroupant plusieurs experts. Cette danse, faut-il le rappeler, est vieille de centaines d’années et tire son nom de la corne richement décorée que porte chacun des danseurs : le Tiskt. Sur proposition du Royaume du Maroc, Taskiwin a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Aujourd’hui plus que jamais, avec l’essor croissant de l’amazighité, il serait de bon ton de créer une Fondation dédiée à cette noble cause. L’objectif étant d’assurer la continuité des actions menées dans le cadre de Timitar, afin de promouvoir la culture amazighe durant toute l’année. Et non seulement pendant la durée du festival. Placée sous le Haut Patronage Royal, la 15e édition du Festival Timitar, Signes et Culture, est organisée par l’Association éponyme et soutenue par la collectivité territoriale d’Agadir, la Région Souss Massa, la Wilaya de Souss Massa, l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) et l’Association des Hôteliers d’Agadir. Cet événement est reconnu parmi les 25 meilleurs festivals du monde par le prestigieux magazine anglais Songlines. Une référence.

« L’amazighité à l’ère du numérique » est le thème retenu par la 14e édition de l’Université d’été d’Agadir (UEA), organisée du 1er au 5 juillet 2018 dans le cadre de Timitar Off. Plus de 28 chercheurs issus de 16 Universités et Instituts y ont participé pour représenter leur pays d’origine. À savoir, l’Algérie, la Tunisie, la France, les PaysBas-Espagne et le Maroc. À noter que l’Algérie est venue en force avec 12 chercheurs issus de 5 universités différentes afin d’enrichir le débat. « Le monde numérique est un salut pour la langue et la culture amazighes, cet outil est un bon moyen pour promouvoir et pérenniser l’héritage amazighe ancestral », explique Hocine Bouyaacoubi, Président de l’UEA. Parmi les thématiques retenues lors de cette rencontre qui s’est étalée sur cinq jours. Entre autres, « les TICs, le TAL et l’enseignement numérique de l’amazigh », « Dictionnaires amazighes bilingues en ligne : Exemple du dictionnaire amazighecatalan, catalan-amazighe », « Business et identité amazighe, vers le déploiement du numérique », « La bibliothèque numérique franco-berbère », « L’amazighité en Tunisie à l’ère du numérique » … ou encore, « L’identité amazighe et le monde numérique ».

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LE RALLYE SAHARA CHALLENGE 2018

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i vous aimez à la fois les frissons de l’adrénaline et la convivialité d’une ambiance amicale, le Sahara Challenge est fait pour vous. Créé par une bande d’amis, tous des anciens d’Agadir, ce rallye a gardé intact cet état d’esprit comme ligne éditoriale, des valeurs qu’il continue de transmettre, d’édition en édition, comme le gardien d’un style de vie qui caractérise notre ville. Seule condition donc pour y participer : être amoureux de la piste, respecter son prochain, être sympa, souple, compréhensif des caprices de la nature ! Organisée à l’occasion de l’Anniversaire de la Marche Verte par l’Association des Sports Mécaniques du Souss (ASMS), la 6e édition se déroulera cet automne, du 21 au 26 octobre 2018.

« Plus qu’un rallye mécanique, le Sahara Challenge est un raid touristique de 5 jours pour faire découvrir aux visiteurs nos superbes régions et rencontrer leurs habitants, avec une moyenne de 250km de piste par jour. »

Pour vous donner un avant-goût du tracé 2018, cette édition comprendra une étape d’Agadir bien connue des habitués, suivra la piste côtière jusqu’à Aglou et traversera les montagnes en direction de Guelmim. La plus belle étape de l’an passé, qui a eu beaucoup de succès, sera renouvelée avec un départ différent et une bifurcation différente au niveau de l’Oued Draâ. L’incontournable Plage Blanche sera bien sûr au programme, mais aussi des plateaux et des oueds de sable. Une étape inédite, magnifique, est prévue vers l’Oued Aoreora, avec du sable et des passages que personne n’a jamais traversés, puis les concurrents attaqueront la remontée d’Aoreora. La dernière étape emmènera les participants de Guelmim vers Tiznit en passant par le lac du barrage pour finir non loin de l’aéroport. Le dimanche 21 octobre sera réservé au prologue du rallye avec stickage des véhicules de 9h à 11h du matin sur le parking du sponsor Marjane Agadir, vérifications administratives chez un autre sponsor, Crocoparc, puis traditionnel prologue de course au Maroc Racing Kart d’Agadir (entreprise de Khalid Kabbage), qui soutient le Sahara Challenge depuis le premier jour. Lundi 22, départ de la première étape vers Guelmim.

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Ce sera une étape réalisée en deux spéciales, en passant par le barrage Youssef Ibn Tachfin, Tiznit et le Jbel des Aït Baâmrane, chef-lieu de la tribu homonyme. Les participants passeront la nuit à Guelmim, à l’hôtel Oasis Palm. Les étapes de mardi, mercredi et jeudi emmèneront les concurrents vers des endroits magiques et mythiques de nos fabuleuses régions du sud : Fask, Tighmert, Taskala, l’Oued Draâ, l’Oued Aoreora, les plateaux de Tafnidilt et bien d’autres endroits stupéfiants de beauté et d’immensité. Le vendredi 26 marquera la dernière étape qui fera revenir les véhicules vers Agadir par une piste de la Plaine du Souss. La remise des prix se déroulera au bord de la piscine de l’hôtel Les Almohades avec l’appui de Decameron Explorer et de la direction de l’hôtel. Le convoi du Sahara Challenge profitera de son passage à Guelmim pour faire un don à l’orphelinat local avec l’aide du Casino le Mirage Agadir, comme l’an dernier. Plusieurs petits dons sont également prévus sur la piste en partenariat avec la Société des Boissons Gazeuses du Souss et les Conserveries Cibel.

« Avec l’appui des autorités locales et de la Gendarmerie Royale, toute l’équipe du Sahara Challenge est fière de recevoir les équipages qui viennent de loin pour découvrir nos régions sud. » Pascal de Jésus, Organisateur du Rallye Sahara Challenge

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CIRCUIT PÉDESTRE AU PARC NATIONAL SOUSS MASSA

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onne nouvelle pour les amoureux de la nature ! Un nouveau circuit pédestre vient de voir le jour dans le Parc National Souss Massa (PNSM), principale aire protégée de la Région du Souss. « Ce circuit d’une longueur de 2km, permet d’observer la faune saharienne tout en découvrant, à pied, une bonne partie de la réserve », explique Mohammed El Bekkay, Directeur du PNSM.

« Un circuit pédestre avec aire de pique-nique, cafétéria, restaurant, centre d’information. » Dans l’optique d’augmenter l’attractivité du site, d’autres activités seront développées par la suite : tir à l’arc, chasse au trésor… et même un chemin botanique. Un programme de promotion et de commercialisation sera lancé incessamment et une signalétique d’orientation sera également installée sur les principaux axes routiers de la ville afin de faciliter l’accès aux visiteurs nationaux et internationaux à ce nouveau circuit récréatif et éducatif de Rokein. Le Parc National Souss Massa a déjà commercialisé deux produits traduisant les efforts du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) en termes de conservation et développement territorial. Le premier est un circuit de près de 30km et comprend 2 réserves animalières : Rokein et Arrouais. Il permet l’observation de la faune saharienne réintroduite dans le parc depuis 1996. Le second met en exergue la richesse et la diversité avi-faunistique du site Ramsar de Massa et se ventile en 2 circuits commercialisés sur place : le Circuit ornithologique d’une longueur de 5km, permet l’observation des oiseaux d’eau : Flamant rose, spatule blanche, sarcelle marbrée, grand cormoran, grue cendrée, ibis chauve et canards.

La population locale, organisée en associations et coopératives, est pleinement impliquée dans la valorisation de ce produit ornithologique. Pour sa part, le Circuit de découverte de la nature s’étend sur 4km et s’effectue à dos d’âne ou à pied et offre une vue panoramique imprenable sur la vallée de Massa. Créé en 1991, le Parc National Souss Massa s’étend sur 33.800 ha dans la bande littorale entre Agadir au nord et Tiznit au sud. Il abrite plus de 300 espèces de végétaux, 30 espèces de mammifères, 35 espèces d’amphibiens et de reptiles, 9 espèces de poisson d’eau douce. En plus de milliers d’insectes et 250 espèces d’oiseaux. La réserve œuvre activement à la conservation et réhabilitation des habitats et espèces ; au développement régional durable ; à l’éducation à l’environnement et à la recherche scientifique.

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70 E

AOÛT-SEPTEMBRE 2018

CULTUR

L’IFA OFFRE UN CADEAU CULTUREL AUX GADIRIS « Par la création d’une association marocaine, l’IFA transmet le Festival Anmoggar N Jazz aux citoyens gadiris afin qu’ils se l’approprient. » Même si, par modestie, il ne souhaite pas revendiquer la paternité de cet événement, il y a un homme derrière la création du Festival Anmoggar N Jazz : Franck Patillot, le Directeur de l’Institut Français d’Agadir. Nous profitons ici, au nom de tous les Gadiris, pour le remercier des belles initiatives culturelles et pédagogiques qu’il aura semées lors de son mandat. Conscient de la course contre la montre avant son départ vers d’autres horizons, M. Patillot active les projets qui ont longtemps germé dans son esprit. Il faut dire que ce Breton d’origine a beaucoup à nous offrir. Lui-même musicien, pianiste de jazz, compositeur et chef d’orchestre de formations de musique classique et contemporaine, Franck Patillot bénéficie également d’une belle expérience de directeur de conservatoire. Lors de l’Assemblée Générale Constitutive d’Anmoggar N Jazz, ce dernier a dévoilé les nombreux objectifs de l’association qu’il accompagnera de façon effective en puisant dans son vécu de l’enseignement académique artistique. Si sa propre passion pour le jazz a été un des éléments déclencheurs de la création du festival et des projets liés à cette discipline, ses choix ont aussi été guidés par l’existence d’une jeune scène actuelle de jazz qui ne demande qu’à être professionnalisée et par le constat d’un manque d’actions pérennes autour du jazz au Maroc.

N

ous pourrions commencer cet article par les mots d’usage qui officialisent la création d’une association, mais ce serait déliter la véritable dimension humaine et sociale que souhaitent lui donner ses fondateurs. Tandis que la 2e édition d’Anmoggar N Jazz approche à grands pas, l’Institut Français d’Agadir a pris en effet la décision, ce 5 juillet dernier, de pousser le festival hors du nid pour qu’il prenne son envol. Il y a une raison à cela, et même plusieurs. En le plaçant sous la tutelle d’une association de droit marocain, l’IFA choisit ainsi de l’offrir aux citoyens gadiris afin qu’ils se l’approprient et en fasse une spécificité culturelle de notre ville. Le succès de la première édition n’a fait que conforter l’idée de détacher rapidement l’image du festival de celle de l’Institut Français afin qu’Anmoggar N Jazz devienne un événement autonome qui continue à vivre sa propre vie et se forge sa propre image de festival d’identité marocaine sous la gestion des acteurs de notre région.

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Création de deux diplômes artistiques à l’Université Ibn Zohr et d’un département de jazz à la Maison des Arts d’Agadir Parmi les vastes objectifs de l’Association Anmoggar N Jazz, il y aura bien sûr la tenue d’un festival international de jazz tel que nous l’avons vécu en automne dernier avec toujours plus d’ampleur, la production de concerts, le soutien aux pratiques en amateur, la mise en place d’un tremplin de jeunes talents nommé «Amsli Amaynou», l’aide à la formation de techniciens du spectacle vivant et l’aide à la formation de musiciens marocains, l’organisation d’actions culturelles et la mise en place de toute action autorisée par la Loi et visant à la promotion du jazz et de sa pratique. Bon nombre de ces actions seront mises en place avec la contribution d’institutions régionales. Une des initiatives les plus marquantes sera la création de deux diplômes au sein de l’Université Ibn Zohr, l’un dédié à la formation de techniciens du spectacle vivant et l’autre à la formation de musiciens intervenants. Outre une part de formation académique, ces étudiants devront consacrer de leur temps au montage de projets artistiques avec les écoles primaires de la région. Dans le cadre des actions de l’association, citons encore le louable projet de création d’un département dédié au Jazz au sein de la Maison des Arts d’Agadir qui verra le jour prochainement. Pour conclure sur ces bonnes nouvelles culturelles, quelques mots sur la prochaine édition du Festival Anmoggar N Jazz qui aura lieu à l’automne prochain et qui doublera d’envergure à tous les niveaux. Cette 2e édition bénéficiera en effet du soutien de l’Ambassade d’Espagne, de l’Institut Cervantes et de partenaires privés espagnols, et verra la présence sur scène d’artistes espagnols virtuoses du jazz. Soyez nombreux au rendez-vous.

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70 AOÛT-SEPTEMBRE 2018

OUVER

S TR Où NOU

MARINA / TAWADA

GBH IMMOBILIER

05 28 84 37 44

AV. AL MOUQUAOUAMA - IMM. TIFAOUINE

SALON RICHFLOR

05 28 84 49 72

MARINA D’AGADIR

AGADIR NICE SYSTEMES

05 28 82 09 53

AV. AL MOUQUAOUAMA - IMM. HAMRIA

JADE OR PARIS

05 28 84 06 16

MARINA D’AGADIR

MAMNIL

05 28 82 44 33

AV. 29 FÉVRIER - IMM. MARHABA (EN FACE AL OMRANE)

CITY SPORT

05 28 84 74 33

MARINA D’AGADIR

SYNDICAT DES PHARMACIENS

05 28 84 59 82

AV. 29 FÉVRIER

CENTURY 21

05 28 84 35 55

MARINA D’AGADIR

LA GRANDE RÉCRÉ

05 28 82 89 40

LES GALERIES TALBORJT

RESTAURANT LE FLORE

05 28 84 88 39

PROMENADE TAWADA

PAUSE VITAMINE

05 28 84 14 92

LES GALERIES TALBORJT

Restaurant Da Celsi

05 28 84 87 44

PROMENADE TAWADA

INSTITUT FRANÇAIS D’AGADIR

05 28 84 13 13

RUE CHENGUIT - TALBORJT

PURE PASSION

05 28 84 01 20

MARINA D’AGADIR

BASMA

05 28 82 45 46

RUE CHENGUIT - TALBORJT

DAR EL BELDI

05 28 84 84 88

3, RUE IFNI TALBORJT

BD. DU 20 AOÛT / SECTEUR BALNÉAIRE SALON HAIR STYLE

05 28 84 34 84

BD. DU 20 AOÛT - HÔTEL MABROUK

VILLE NOUVELLE / BD MY ABDELLAH / RUE DE MARRAKECH

TARGANI

05 28 82 42 95

BD. DU 20 AOÛT - COMPLEXE TAFOUKT

UNION DES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER

06 71 56 25 24

Ville nouvelle (groupe scolaire gauguin)

DESSANGE

05 28 82 04 49

BD. DU 20 AOÛT - COMPLEXE TAFOUKT

SALON DIVA

05 28 82 65 58

RUE DE MARRAKECH

RESTAURANT LA SCALA

05 28 84 67 73

BD. DU 20 AOÛT

SALON RICHFLOR

05 28 84 17 75

AV. PRINCE MY. ABDELLAH

SALON BEAUTY STYLE

05 28 84 34 84

BD. DU 20 AOÛT - HÔTEL MABROUK

BAOLI BEAUTY

05 28 82 19 24

AV. PRINCE MY. ABDELLAH

RESTAURANT JARDIN D’EAU

05 28 84 01 95

BD. DU 20 AOÛT

LIBRAIRIE AL MOGGAR

05 28 84 27 12

AV. PRINCE MY. ABDELLAH

SALON LE PRESTIGE

05 28 84 11 12

CITÉ FOUNTY - CHEMIN DES DUNES

RIP CURL

05 28 82 71 54

AV. DES F.A.R.

SOFITEL AGADIR

05 28 82 00 88

CITÉ FOUNTY - BAIE DES PALMIERS

CH’HIWA

05 28 82 70 30

AV. DES F.A.R. - IMM. CGI

RIAD VILLA BLANCHE

05 28 21 13 13

CITÉ FOUNTY - BAIE DES PALMIERS

NATUR HOUSE

05 28 82 52 76

AV. DES F.A.R.

NEW AGE PROPERTY

05 28 21 52 52

CITÉ FOUNTY - IMM. TAFRAOUT

MAHIR OPTIQUE

05 28 82 82 76

AV. DES F.A.R.

PÂTISSERIE Ô QUOTIDIEN

05 28 23 36 36

CITÉ FOUNTY - IMM. MIMOSA

NADA HOME

05 28 84 32 68

AV. DES F.A.R.

LE MAROQUIN

05 28 28 29 34

CITÉ FOUNTY - GALERIE MARJANE

ATLANTIDE IMMOBILIER

05 28 84 75 58

AV. DES F.A.R.

SELECT SPORT

05 28 28 02 50

CITÉ FOUNTY - MARJANE

SO’FLEURS

05 28 84 26 00

AV. DES F.A.R.

SALON RICHFLOR EL MENZAH

05 28 84 38 39

AV. DES F.A.R.

RESTAURANT LE RITUEL

05 28 82 23 82

AV. DES F.A.R.

FOUNTY

AVENUE DES F.A.R.

AV. HASSAN II / BD MED. V MARONE OPTIQUE

05 28 82 82 64

AV. HASSAN II - IMM. IFRANE

JEFF DE BRUGES

05 28 84 11 09

AV. DES F.A.R.

TIZNIT CAR

05 28 84 29 98

AV. HASSAN II - IMM. MAISON DE L’AVOCAT

ORIGINAL PARA

05 28 84 57 44

AV. DES F.A.R.

ATLANTIC HÔTEL

05 28 84 36 61

AV. HASSAN II

NATUREL PRESSING

05 28 84 05 32

AV. DES F.A.R.

RESTAURANT BAMBOO THAI

05 28 84 21 08

AV. HASSAN II - IMM. HASSNA

DHL

05 28 84 06 56

BD. MED. V - IMM. IGENOUANE

QUARTIER DAKHLA / QUARTIER ESSALAM

LISSAC L’OPTICIEN

05 28 84 11 14

AV. HASSAN II - ANGLE AV. GÉNÉRAL KETTANI

L’ATELIER PÂTISSERIE

05 28 22 00 93

AV. HASSAN 1ER

LE BOUDOIR DU LINGE

05 28 84 53 45

PLACE DES ORANGERS

VISION NET OPTIQUE

05 28 23 52 64

AV. HASSAN 1ER

ODYSSÉE

05 28 82 14 21

AV. HASSAN II - IMM. ASSIMA

PHARMACIE FAISEL

05 28 23 83 83

1042 extension dakhla

CONCEPT BOIS

05 28 84 37 04

AV. HASSAN II

PLANETE PHARMA

05 28 22 54 83

AV. ABDERRAHIM BOUABID

RESTAURANT RAFIQ

06 55 25 87 68

AV. HASSAN II

ARIZAL

05 28 21 22 12

AV. AHMED AL MANSOUR EDDAHBI

CÔTÉ COURT

06 71 95 71 33

AV. HASSAN II

CHR EQUIPEMENTS

05 28 23 52 15

AV. AHMED AL MANSOUR EDDAHBI

PÂTISSERIE LEBANON SWEETS

06 43 38 18 56

65, RUE D’OUJDA - QUARTIER INDUSTRIEL

VIVALU

05 28 22 28 02

AV. AHMED AL MANSOUR EDDAHBI

LABO D’AUDIOPROTHÈSE BOUJJA

05 28 84 86 19

IMM. SYNERGIE CONSTRUCTIONS

S.O.S PANNEAUX

05 28 22 58 59

22, AV. AHMED AL MANSOUR EDDAHBI

IMMOBILIèRE DRISSI

05 28 84 31 85

AV. HASSAN II

PROTECH

05 28 21 28 74

BLOC D 1 - AV. 11 JANVIER

SAM’CAKE

05 28 22 22 65

QUARTIER DAKHLA / QUARTIER ESSALAM

QUARTIER INDUSTRIEL / TALBORJT / AV. MOUQUAOUAMA UN AUTRE REGARD

05 28 82 09 93

QI. AV. MY. ABDALLAH

AUTRES

AGADIR STORES & CO

05 28 84 79 00

AV. AL MOUQUAOUAMA - IMM. HAMRIA

ANIR CARREAUX

05 28 33 08 08

E7 - ZONE INDUSTRIELLE - TASSILA

MOBILIA

05 28 82 44 49

AV. CHEIKH SAADI - IMM. ASSALAM

HÔTEL RESTAURANT LA PERGOLA

05 28 27 18 41

KM 8 - ROUTE D’AGADIR - INEZGANE

LINAN KEBAB

05 28 84 38 09

LES GALERIES TALBORJT

HYATT PLACE - TAGHAZOUT BAY

05 28 29 68 68

STATION TOURISTIQUE DE TAGHAZOUT BAY - ROUTE D’ESSAOUIRA

LYNX OPTIQUE

05 28 82 89 46

LES GALERIES TALBORJT

GOLF TAZEGZOUT

05 28 29 69 69

STATION TOURISTIQUE DE TAGHAZOUT BAY - ROUTE D’ESSAOUIRA

G&G

05 28 84 86 00

N°2 MITAK 21 - IMM. ASSALAM

VILLAGE DE SURF SOL HOUSE

05 25 08 30 00

STATION TOURISTIQUE DE TAGHAZOUT BAY - ROUTE D’ESSAOUIRA

RESTAURANT LE PETIT PÊCHEUR

05 28 82 82 20

LES GALERIES TALBORJT

Villate Limoune

05 28 52 69 64

Route de Taroudant-Ouled Teima

SECRET DES ROSES

05 28 84 77 28

LES GALERIES TALBORJT

Ceramica Italiana

05 28 33 57 33

Boulevard Al Farabi-Tassila

VENEZIA ICE

05 28 82 66 19

LES GALERIES TALBORJT

La maison d’aloe vera

05 28 82 28 68

Av.Hassan II-Imm.Meryem

C.D. PIERRE FAUCHARD

05 28 82 09 10

RUE OUM RABII - EXTENTION X - AGADIR

Munga Guest House

05 28 20 02 02

Taghazout village

L’ÉCHAPPÉE BELLE

05 28 84 79 69

7, Rue Boufous - Talborjt

ROYAL GOLF

05 28 24 85 51

KM 12 , ROUTE D’AIT MELLOUL

PLOMBERIE INTER-RAP

05 28 84 63 43

10, RUE CHENGUIT - Talborjt

UNIVERS D’ARGANE

05 28 84 48 44

26, LOT FAIZ - TALBORJT (à côté clinique Assoulil)

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SOFITEL AGADIR ROYAL BAY RESORT SOFITEL AGADIR THALASSA SEA & SPA

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44

45 46 62

1 2

L9 N11 J9 L9

85 86 87 88

BÂTIMENTS - ARCHITECTES IMMEUBLE A - RIOUX TOUR DES POMPIERS - ZEVACO BANQUE DU MAROC - AZAGURY LA POSTE - ZEVACO





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