AGADIR PREMIÈRE 83

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Mars-Avril 2021

SOMMAIRE AGADIR PREMIÈRE est édité par Azigzao éditions Av. Hassan II - Imm. Maison de l’Avocat N°620 - 6e étage - Agadir - Tél. : 05 28 82 16 72 E-mail : info@azigzao.com Directrice de Publication : Touria OUCHEHAD Rédactrice en Chef : Catherine BIDAULT Directeur Artistique : Yassine MOUTAOUAKIL Graphiste Senior : Maryam IMAKBOUBEN Graphiste : Houda BELOUCH Responsable Développement : Malik BOULBAROUD Service Gestion : Siham IDDOUCH, Fatima Zahra LAAMARI Stagiaire en rédaction : Mohamed Abbou Impression : DP Crédits Photos : Azigzao - Shutterstock - Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss-Massa (ORMVA/SM) VINCI Construction - Architecte Salima Naji - Archives famille Challet - www.projetsdepaysage.fr - Papini mfd.agadir.free.fr - SDL Agadir Souss Massa Aménagement Architecte Samira Saoudi - Association ASAN - MAP, El Youssfi Monir - Agence Urbaine d’Agadir - Institut Français d’Agadir Oggo - Cabinet d’Architecture Groupe 6 - Localub Photo de couverture : Usine de dessalement d’eau de mer ORMVA/SM Dépôt légal : 2006/0076 Dossier de presse : 06/234 ISSN : 2028-9723 Marque & Modèle déposés Tirage : 10 000 exemplaires Distribution gratuite Responsable Commercial Hicham OUCHEHAD Tél. : 06 61 93 25 46 commercial@azigzao.com Azigzao décline toute responsabilité vis-à-vis de la conformité des produits et services proposés par les annonceurs, sociétés et structures citées. Les produits et services offerts par les prestataires sont soumis à une relation client-fournisseur soumise aux lois en vigueur et n’impliquent en aucun cas l’éditeur du magazine.

ÉCOLOGIE P.6

Agadir, l’eau dessalée à partir d’avril 2021 Énergie électrique : la STEP Abdelmoumen livrée en 2023

PATRIMOINE P.14

La Kasbah d’Agadir Oufella s’habille de blanc Le Jardin Ibn Zaydoun se transforme en parc urbain

ARCHITECTURE P.24

Le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques

TREK P.27

Laissez-vous guider par l’appel de la Nature

URBAN LIFE P.30

Un an après, l’avancée du PDU d’Agadir 2020-2024 Le nouveau pôle urbain d’Agadir

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www.agadirpremiere.com

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éditorial Tandis que le printemps revient dans notre ville, adoptons la positive attitude pour aborder la belle saison. Tout d’abord, la pluie a été au rendez-vous cet hiver. Un peu partout, la verdure et les fleurs adoucissent notre quotidien et nos barrages soulagent le stress hydrique en attendant le renfort de l’Usine de dessalement de Chtouka Aït Baha, dès le mois d’avril.

Dans ce numéro, nous parlerons encore d’eau avec le grand projet de transfert d’énergie par pompage en cours de travaux au barrage Abdelmoumen et nous resterons dans le vert avec le grand réaménagement du jardin public Ibn Zaydoun. À pied ou en bus, profitez des beaux jours pour aller admirer le beau manteau blanc de la Kasbah d’Agadir Oufella dont les murs retrouvent leur couleur d’avant 1960. Et si les voyages restent limités, partez quand même en randonnée en suivant nos bons plans. Côté ville, tout va très vite. Tandis que le Programme de Développement Urbain d’Agadir 2020-2024 vient de fêter son premier anniversaire, découvrez, dans ces pages, son exceptionnel état d’avancée et la naissance prochaine d’un nouveau pôle urbain au nord-est d’Agadir. Terminons enfin en saluant le bon déroulement de la campagne de vaccination contre le Covid-19 dans notre ville.

CULTURE P.38

Un printemps à la découverte des arts à l’IFA

ARTISTE D’ICI P.40

L’orientalisme revisité de l’Artiste OggO

SANTé P.42

L’état d’avancée du CHU et de l’Hôpital de Psychiatrie Votre équilibre nutritionnel pendant Ramadan

à LIVRES OUVERTS P.51

Zaynab, reine de Marrakech, de Zakya Daoud

En route vers des jours meilleurs !

QUOI DE NEUF P.53

Le tour des nouveautés

Où NOUS TROUVER P.54

Nos points de distribution

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Catherine BIDAULT Rédactrice en Chef


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Mars-Avril 2021

Agadir, l’eau dessalée à partir d’avril 2021

ÉCOLOGIE À

deux mois de la mise en service partielle de l’unité de dessalement d’eau de mer destinée à l’approvisionnement du Grand Agadir en eau potable et à l’irrigation de la plaine de Chtouka, les travaux de ce chantier, situé à quelques 55 km d’Agadir, sont avancés à hauteur de 87,8%. C’est dans la localité de Douira, relevant de la commune territoriale d’Inchaden que ce projet titanesque a été lancé sur 20 ha, à 300 m du littoral. Fruit d’un Partenariat Public Privé (PPP) et grâce à la mutualisation des composantes Eau potable et Irrigation, ce projet est réalisé sous l’autorité délégante conjointe du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE). Les contrats et concessions et de délégation ont été établis selon le modèle DBOT qui signifie Construire, Exploiter et Transférer. Pour la mise en œuvre de l’unité de dessalement, le Groupe espagnol Abengoa a été sélectionné comme concessionnaire et délégataire unique. La mission d’exploitation sera assurée simultanément par deux sociétés distinctes, SEDA pour l’eau potable et AEB pour l’eau d’irrigation. Grâce à son montage institutionnel, technique et financier modèle, le projet de construction de l’usine de dessalement d’eau de mer de Chtouka a remporté le prix du Best PublicPrivate Partnership lors de la conférence internationale tenue par l’Association Internationale de Dessalement (IDA) en octobre 2018 à Dubaï.

La SEDA, concessionnaire privé d’eau potable Pour le projet d’Alimentation en Eau Potable (AEP) du Grand Agadir, la convention de gestion déléguée d’eau potable et le cahier des charges ont été conclus entre l’ONEE et son concessionnaire privé, la Société d’Eau Dessalée d’Agadir (SEDA), qui avaient initialement envisagé de réaliser une unité de dessalement d’eau de mer au nord d’Agadir (à proximité du Cap Ghir). Au cours des négociations ouvertes dans le cadre de l’appel d’offres portant sur le projet d’irrigation de la plaine de Chtouka, le Ministère de l’Agriculture et la société Abengoa, en concertation avec l’ensemble des partenaires, se sont accordés d’intégrer la réalisation de l’unité de dessalement d’eau potable au projet Irrigation qui prendront la forme d’un seul projet mutualisé.

L’objectif était aussi d’optimiser les coûts de réalisation, d’exploitation et de maintenance de cette unité. Pour approvisionner la ville d’Agadir en eau potable, l’infrastructure d’adduction est en cours d’achèvement. Elle reliera la station de dessalement et le réservoir de la Régie Autonome Multiservices d’Agadir (Ramsa) à l’entrée de la ville d’Agadir à travers un ouvrage de transfert et des stations de pompage.

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Aman El Baraka, concessionnaire d’eau d’irrigation En ce qui concerne l’eau d’irrigation, deux accords ont été paraphés avec la seconde filiale d’Abengoa, allusion faite à la société Aman El Baraka (AEB) chargée de l’eau d’irrigation : d’une part, à travers un contrat de concession entre le Ministère de l’Agriculture et Aman El Baraka et d’autre part, via une deuxième convention de gestion déléguée entre l’ORMVA Souss-Massa et la même société. Dans le détail, pour l’AEP d’Agadir, c’est l’ONEE qui est l’acheteur de l’eau dessalée alors que dans le cas de l’eau d’irrigation, ce sont les agriculteurs, essentiellement les producteurs exportateurs de primeurs situés à Chtouka qui sont les acheteurs à travers des contrats de souscription et d’abonnement à l’eau dessalée. Sur ce dernier point, la superficie objet des demandes de souscription se situe actuellement autour de 15.566 ha, soit 104% de l’objectif tracé à terme (Phase 2) et qui est de 15.000 hectares. Quant aux contrats d’abonnement établis auprès des souscripteurs (agriculteurs), la superficie couverte actuellement est de 11.161 hectares, soit 93% de l’objectif ciblé lors de la phase 1 (12.000 Ha).

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Agadir, l’eau dessalée à partir d’avril 2021

ÉCOLOGIE

30 ans de concession et de délégation La durée de ce partenariat avec le groupe Abengoa a été fixée à 30 ans. S’agissant de la rémunération des filiales d’Abengoa, la société Aman El Baraka sera rémunérée par une redevance d’irrigation recouvrée auprès des agriculteurs à un tarif de 5 DH hors taxe soit 5,4 DH T TC par mètre cube d’eau dessalée consommée. Ce tarif est indexé sur l’évolution du niveau général des prix dans le pays. Quant à la société SEDA, elle sera rémunérée par une redevance d’eau potable recouvrée auprès de l’ONEE à la sortie de l’unité de dessalement. Sur le plan technique, l’unité est séparée en deux composantes : l’une dédiée à l’eau potable et l’autre à l’eau d’irrigation avec deux sorties. L’unité de dessalement sera alimentée dans une future étape par des énergies renouvelables afin de réduire le coût de production par mètre cube.

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Les chiffres clés du projet Coût global du projet :

4,41 MMDH

2,35 MMDH pour la composante irrigation 2,06 MMDH pour la composante eau potable Capacité de production initiale (Phase 1) :

275.000 m3/j

150.000 m3/j pour les besoins en eau potable d’Agadir 125.000 m3/j pour les besoins en eau d’irrigation de 12.000 ha Capacité de l’ouvrage à terme (Phase 2) :

400.000 m3/j

La technologie d’osmose est utilisée pour le dessalement de l’eau de mer

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ÉCOLOGIE L

oin des regards, l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable continue de développer sa station de transfert d’énergie par pompage (S TEP) d’Abdelmoumen dans le cadre d’un contrat clé en main (EPC). Situé à environ 70 km au nord-est d’Agadir, ce projet s’étend sur une superficie de 100 hectares dans la Province de Taroudant, en amont de la retenue existante du barrage Abdelmoumen sur Oued Issen, au niveau des communes rurales de Bigoudine et Argana. Les travaux, lancés depuis avril 2018, sont avancés à hauteur de plus de 55%. D’une puissance installée de 350 MW, la STEP Abdelmoumen nécessitera, selon l’ONEE qui est le maître d’ouvrage, une durée de travaux de 48 mois pour une mise en service prévue au 1er semestre 2023. D’un coût global de 3,865 MMDH, ce méga projet, qui a pour mandataire de réalisation le groupe VINCI Construction Grands Projets, s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique nationale visant la sécurisation de l’approvisionnement du pays en énergie électrique, la contribution à la promotion des énergies renouvelables et la protection de l’environnement.

Énergie électrique : la STEP Abdelmoumen livrée en 2023 D’une puissance installée de 350 MW, la STEP Abdelmoumen nécessitera une durée de travaux de 48 mois.

Produire de l’électricité en période de pointe La réalisation de cette STEP répond à la demande en électricité du pays en période de pointe. Dans ce sens, le fonctionnement de la STEP Abdelmoumen repose sur la technologie de pompage-turbinage grâce à des turbines réversibles qui consistent à pomper de l’eau pour la stocker dans des bassins d’accumulation quand la demande d’énergie est faible. Cette eau est turbinée plus tard pour produire de l’électricité lorsque la demande est forte. C’est la raison pour laquelle le projet permettra la satisfaction de la demande en électricité durant les heures de pointe et le stockage de l’énergie, l’augmentation de la capacité d’intégration des énergies renouvelables et le renforcement de l’alimentation électrique dans les régions du Sud. Dans le détail, la STEP sera équipée de plusieurs installations, à commencer par un bassin supérieur et un bassin inférieur de stockage d’eau, d’un volume utile de 1.300.000 m3 chacun. À cela s’ajoute un circuit d’eau d’environ 3 km, dont une conduite forcée, reliant les deux bassins et alimentant l’usine, en plus d’une usine abritant deux groupes réversibles de 175 MW chacun. Enfin, la STEP inclura aussi un poste d’évacuation extérieure de très haute tension, en plus de routes d’accès d’une longueur totale de plus de 20 km.

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Fonctionnement du transfert d’énergie par pompage Sur le plan technique, le chantier de la STEP consiste à réaliser deux retenues d’eau fortement dénivelées l’une par rapport à l’autre, et, entre les deux, à un point bas, une usine contenant des turbines-pompes réversibles. L’eau stockée dans le bassin en altitude sera libérée via une conduite de transfert (conduite forcée et galeries) de 3 km sur un dénivelé naturel d’environ 550 mètres vers le bassin situé en aval. L’usine hydroélectrique sera installée entre ces deux bassins le long de la conduite. Cette usine réversible permettra, en mode turbinage, la production d’énergie et, en mode pompage, la remontée de l’eau du bassin aval vers le bassin en altitude pour produire ainsi de l’énergie renouvelable à la demande. Le changement de cycle (pompage/turbinage) pourra se faire jusqu’à 20 fois par jour en fonction des surplus ou besoins d’énergie du réseau électrique marocain. L’énergie produite en excès sera emmagasinée sous forme d’eau à forte énergie potentielle.

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ÉCOLOGIE

Énergie électrique : la STEP Abdelmoumen livrée en 2023

Impact social et environnemental Sur le plan environnemental, le projet de la STEP Abdelmoumen ne générera pas d’émissions de CO2 ni de gaz à effet de serre et contribuera à la préservation des ressources en eau, compte tenu de son fonctionnement en circuit fermé. Les impacts sociaux du projet sont également importants puisqu’il contribuera à la promotion de l’emploi local à travers la mobilisation d’environ 800 employés pendant la période de pic, le désenclavement de la région à travers, notamment, la réhabilitation de pistes desservant les douars limitrophes, ainsi que d’autres infrastructures d’ordre social et associatif. À noter aussi que la STEP Abdelmoumen bénéficie d’un cofinancement de 140 millions d’euros de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) en plus de 134 millions d’euros de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de 60 millions de dollars des Fonds des Technologies Propres de la BAD. Actuellement, le Maroc est le seul pays arabe disposant de cette technologie et, sur le continent africain, le deuxième pays après l’Afrique du Sud. Ce nouvel ouvrage vient renforcer celui de la STEP d’Afourer, mise en service en 2004 avec une puissance de 460 MW.

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PATRIMOINE S

ur les hauteurs de l’emblématique colline d’Agadir, les travaux de réhabilitation du site historique d’Agadir Oufella avancent à bon rythme. Il y a quelques mois, nous vous avions présenté la phase d’archéologie préventive des remparts, puis le début de leur restitution architecturale. Aujourd’hui, les remparts connaissent une nouvelle étape de leur restitution : l’application d’un enduit de chaux qui fera retrouver à la Kasbah son aspect de blancheur immaculée, telle qu’elle était à la veille du tremblement de terre de 1960. Pour rappel, la mise en patrimoine d’Agadir Oufella entre dans le cadre du Programme de Développement Urbain de la Ville d’Agadir 2020-2024 lancé le 4 février 2020 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. Le projet s’appuie sur un protocole scientifique multidisciplinaire et selon les principes de la science ouverte et participative, tout en mobilisant les dernières technologies de digitalisation au service de la conservation.

La Kasbah d’Agadir Oufella s’habille de blanc

Comme beaucoup de kasbahs exposées à un milieu maritime, Agadir Oufella était originellement en grande partie recouverte de chaux blanche

La forteresse d’Agadir Oufella a incarné, durant plus de six siècles, un port important au débouché des grandes routes continentales qui liaient Sahara et Europe, Afrique et Asie. Ce site de promontoire exceptionnel a été classé comme monument historique marocain en 1932. La Kasbah ayant été en grande partie détruite, la nuit du 29 février 1960, ses vestiges sont restés un lieu de mémoire douloureux. Soixante années après le tremblement de terre, il a été décidé de donner une nouvelle vie à ce légendaire site de l’histoire du Maroc, dans le respect des protocoles internationaux des interventions patrimoniales post-catastrophes, afin de l’ouvrir à la visite et au recueillement. Pour sa mise en œuvre, ce projet a été confié à l’Architecte Anthropologue Salima Naji, renommée et plusieurs fois primée pour ses restaurations ou requalifications de complexes patrimoniaux et d’édifices anciens.

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Rendre à la Kasbah sa silhouette perduE Le défi consistait à décrypter et faire revivre un monument porteur de tant de charge émotionnelle pour les citoyens d’Agadir. Les espoirs placés dans cette mission sont en effet immenses, car en restituant la silhouette de la Kasbah telle qu’elle était à la veille du tremblement de terre, il s’agit de réconforter les mémoires meurtries et d’offrir au lieu une nouvelle vie dans le respect du passé et en phase avec son époque actuelle. Pour rendre à la Kasbah sa silhouette perdue, il fallait donc reconstruire les murs tels qu’ils étaient originellement, avec

les matériaux locaux et selon les techniques originelles, sur des linéaments vérifiés par les archéologues dans leur état de 1960. Dans la phase première de reconstruction du Mur Est et du Mur Sud, une étude fine de leur bâti a suivi leur décapage complet, en concertation avec les archéologues et l’équipe de la maîtrise d’œuvre. Pour ce faire, toutes les informations matérielles fiables ont été recueillies et toutes les phases de l’histoire de l’édifice ont été documentées, à partir de captations de drone combinées aux relevés de terrain et aux photographies d’archives.

Rétablir le chemin de ronde et le dessin des merlons Pour reconstruire ensuite ce mur et lui rétablir son chemin de ronde et le dessin des merlons, la pierre a été réemployée pour assurer la continuité de la construction dans un ensemble structurellement cohérent. Après avoir été disposées selon les techniques de panneresses et de boutisses, les pierres ont

été hourdées au mortier de chaux, matériau liant réversible et permettant une solidité adéquate pour ce projet. Après la restauration, les parties anciennes du mur, qui avaient résisté au tremblement de terre, seront volontairement données à voir au public.

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PATRIMOINE Le blanc, couleur du prestige

La Kasbah d’Agadir Oufella s’habille de blanc

« Avec le temps, la blancheur intense des débuts va se patiner, mais la protection des murs restera. » Salima Naji, Architecte de la réhabilitation d’Agadir Oufella

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tilisés couramment dans la construction depuis l’antiquité, les enduits de chaux extérieurs sont présents sur l’ensemble du territoire régional, notamment sur les parties sommitales des borjs ou des greniers collectifs, sur certains bastions, sur les coupoles des saints et des mosquées... Les citadelles toutes de blanc vêtues se rencontrent plutôt sur les côtes : Dar El Baïda (Casablanca), Azemmour et tous les anciens ports lusitaniens. La couleur blanche est en effet la couleur du prestige. Dans l’Empire chérifien, les enduits blancs sont une donne connue pour tous les règnes. Ainsi, à Agadir, chaque pouvoir en place aura successivement matérialisé son prestige en enduisant la Kasbah d’un manteau blanc.

Une fois la volumétrie restituée, un enduit de chaux a été appliqué de façon uniforme sur l’ensemble des murailles pour les protéger. Les étapes de restitution de la Kasbah, telle qu’elle était à la veille du tremblement de terre, comprenaient en effet aussi son aspect blanc, comme en témoignent divers éléments chaulés attestés à l’intérieur des murs fouillés ou au pied des fortifications ayant résisté au tremblement de terre (façade Ouest), mais aussi de nombreuses photographies d’archives. Par ailleurs, à proximité du site, en contrebas, ont été découverts d’anciens fours à chaux, ce qui prouve que les sédiments marno-calcaires disponibles avaient, de longue date, servi à la fabrication d’une chaux locale. Les pisés historiques analysés en laboratoire par LPEE font état de ce type de terres à proximité. Ainsi, comme beaucoup de kasbahs exposées à un milieu maritime et à une érosion constante, Agadir Oufella était originellement en grande partie recouverte de chaux blanche avec un pisé stabilisé en partie à la chaux.

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Un mur présentant les stigmates de son âge

Afin de mettre au point le bon enduit, il fallut finaliser le travail d’enquête et de documentation sur la Kasbah à partir des témoins anciens, réchappés des assauts du temps. Pour l’architecte et ses équipes, il s’agissait d’élaborer le bon dosage à partir des gestes appropriés, dans l’idée du respect de l’histoire. Ce processus a nécessité un effort de la part des ouvriers, habitués à préparer des enduits standards moins complexes. Retrouver les gestes des anciens était donc indispensable. L’enduit obtenu fut ensuite testé au niveau esthétique, résistance et arrachement. À la toute fin fut apposé le dernier « lait de chaux » pour terminer le travail et étanchéifier l’ensemble, tout en conservant des murs perspirants. Le gobetis, premier enduit de dressage, a donc été fait sans truelle mais au gant, en soulignant la maçonnerie première des lignes de pierre maçonnée, et en laissant bien visibles les enduits qui avaient tenu depuis des dates plus anciennes « pour respecter les stigmates de l’histoire ». La valeur d’ancienneté est ainsi présente sur les parties historiques, laissées en réserve, témoignant de cette matérialité-là issue du passé. Le public pourra donc distinguer, après la restauration, les parties du mur qui ont résisté au tremblement de terre et celles qui ont été reconstruites à l’identique. Deux laits de chaux les différencient, un ton plus soutenu pour le passé, un ton immaculé pour la reconstruction très récente.


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PATRIMOINE Jean Challet, le premier paysagiste du jardin

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ssu d’une famille de fleuristes pépiniéristes, Jean Challet (19242006) fut diplômé ingénieur horticole de l’École Nationale d’Horticulture de Versailles en 1945, avant d’obtenir une licence de botanique à la Sorbonne. En 1949, il effectua son stage de fin d’études au Danemark avec le paysagiste Axel Andersen, aux côtés duquel il découvrit une autre façon de penser le paysage à l’échelle urbaine. Après avoir exercé un temps sur Paris, il entra au Service de l’Urbanisme du Maroc en 1951, remarqué, avec son camarade de promotion Pierre Mas, par l’urbaniste Michel Écochard. En 1954, Jean Challet obtint son diplôme de paysagiste. À partir de 1960, il participa à la conception du schéma d’urbanisme pour la reconstruction d’Agadir, à l’étude du système d’espaces libres et à la réalisation des espaces verts de la ville, sous la tutelle du Haut-Commissariat à la Reconstruction d’Agadir (HCRA). Il quitta le Maroc en 1967, après cette expérience. (Source : Revue Projets de Paysage)

Le Jardin Ibn Zaydoun E

se transforme en parc urbain

n cette saison de printemps, nous vous emmenons en balade dans un écrin de verdure au cœur d’Agadir. Véritable poumon vert pour la ville, le jardin public Ibn Zaydoun constitue pour les citoyens un espace prisé de détente en plein air, à la lisière du quartier Talborjt et du centre-ville. Considéré comme un site historique, ce jardin nécessitait une mise à niveau et un réaménagement adapté aux attentes actuelles des usagers. Il bénéficie aujourd’hui d’un important projet de réaménagement qui entre dans le cadre du Programme de Développement Urbain d’Agadir 2020-2024 lancé lors de la Visite Royale de février 2020. Tandis que le jardin s’apprête à devenir le « Parc Urbain Ibn Zaydoun », nous vous invitons à mieux connaître cet espace vert tout près de chez vous.

« Lieux de déplacements et de rencontre, lieux de détente et d’activité de plein air, les espaces libres sont le siège de la vie publique quotidienne. »

Jean Challet, paysagiste, Revue a+u, 1966

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Le nouveau Parc Urbain Ibn Zaydoun Après avoir connu divers aménagements au cours de son existence, notamment l’intégration d’un skatepark et d’un ensemble d’agrès de sport dans la partie haute du jardin en 2008, le Jardin Ibn Zaydoun bénéficie aujourd’hui d’une totale requalification grâce au volet Préservation de l’environnement & Aménagement des espaces verts du PDU d’Agadir 20202024. Placé sous la tutelle de la Société de Développement Local Agadir Souss-Massa Aménagement, Maître d’Ouvrage Délégué du projet, l’aménagement du Parc Urbain Ibn Zaydoun prévoit un coût global de 25 MDH et une date d’achèvement fixée au premier trimestre 2023. Regroupant deux parties de jardin, de part et d’autre de l’Avenue du Président Kennedy, le Parc Urbain Ibn Zaydoun fait l’objet d’aménagements personnalisés dans chacune d’entre elles.

Un site historique En 1966, le quatrième numéro de la Revue Africaine d’Architecture et d’Urbanisme a+u, qui fut consacré à Agadir, constitue aujourd’hui une documentation précieuse sur la vision urbanistique de l’époque et en particulier les aménagements publics. En page 60, Jean Challet, le premier paysagiste du Jardin Ibn Zaydoun vante les bienfaits des jardins publics : « Indépendants d’ensembles architecturaux ou de réseaux de circulation, ils créent des interruptions nettes dans la trame construite urbaine ; trous par lesquels s’effectue le contact entre la terre et le ciel, oasis de calme isolées des volumes bâtis agressifs et des circulations bruyantes, ils évoquent par leur intimité, leur abondance de végétation, leurs fontaines et bassins, les notions anciennes de jardin-paradis. » C’est dans ces pages qu’il annonce la création du « Jardin du Centre Urbain » correspondant à la partie basse de l’actuel jardin Ibn Zaydoun. La partie haute étant encore, à cette époque, considérée comme un espace de boisement. Jean Challet le décrit en ces termes : « Le jardin du Centre Urbain, le plus vaste (5 hectares), assorti de nombreux coins de repos, de fontaines et bassins, offre des vues extérieures sur la ville et la colline de la Kasba. Il contient un parc de jeux pour enfants. »

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PATRIMOINE Toute une flore à découvrir

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a richesse des végétaux du Parc Urbain Ibn Zaydoun et l’installation de panneaux explicatifs permettront aux visiteurs de découvrir une flore adaptée au climat de la région, une véritable exposition végétale à ciel ouvert de flore méditerranéenne, plantes aromatiques et végétaux semi-aquatiques. Pour son irrigation, l’ensemble du jardin intègre une démarche environnementale et poursuit sa recherche de sources écologiques d’approvisionnement d’eau. À terme, il bénéficiera d’un système d’arrosage automatique, d’une station de pompage et d’une aire de stockage des déchets verts, ainsi que de réseaux d’assainissement et de drainage des eaux pluviales.

Le Jardin Ibn Zaydoun se transforme en parc urbain

Partie basse : le Jardin Ibn Zaydoun I Considéré comme site historique, le Jardin Ibn Zaydoun I couvre la partie basse du parc urbain qui s’étend sur 4,67 hectares entre l’Avenue du Président Kennedy et l’Avenue du Prince Moulay Abdallah. Son tracé d’origine, son architecture paysagère, ses ornements et son patrimoine végétal seront préservés, tandis que ses entrées et murs de clôture respecteront une identité architecturale témoignant de son histoire et des influences amazighes de la région. Afin de répondre aux attentes de ses usagers, le Jardin Ibn Zaydoun I verra ses trottoirs et chemins piétons réaménagés, ses placettes, fontaines, mobilier urbain et signalétique rénovés, tandis que des accès et circuits seront créés pour les personnes à mobilité réduite. Cette partie du parc urbain accueillera également une sculpture rendant hommage au Poète Ibn Zaydoun.

Partie haute : le Jardin Ibn Zaydoun II Le Jardin Ibn Zaydoun II couvre l’ancienne zone de boisement qui constitue aujourd’hui la partie haute du parc urbain. Il s’étend sur 6,85 hectares à l’est de l’Avenue du Président Kennedy. Ce dernier verra ses entrées revêtues de matériaux en harmonie avec le paysage environnant, ses chemins piétons refaits et pourvus d’accès pour les personnes à mobilité réduite, et son mobilier urbain rénové. De même, des placettes de détente viendront agrémenter la balade des usagers et son lac paysager sera totalement réaménagé et protégé par une clôture. Cette partie du parc urbain est idéale pour la pratique du sport, de la marche et du jogging.

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Un lieu de sortie pour les enfants Grâce au réaménagement prévu, le Parc Urbain Ibn Zaydoun deviendra un exceptionnel lieu de jeu et de promenade en plein air pour les enfants, en alternative à la plage. Le jardin mettra en effet à leur disposition de nouvelles aires de jeux variées, aux normes de sécurité en vigueur. Au-delà des incontournables balançoires, tourniquets et toboggans, les enfants pourront exercer leur agilité sur un parcours d’aventure spécialement créé pour eux, façon mini accrobranche. Les plus intrépides pourront attaquer les pentes du célèbre skatepark du jardin, totalement rénové et mis aux normes.



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PATRIMOINE Forme et bien-être pour tous

Le Jardin Ibn Zaydoun se transforme en parc urbain

Une sculpture en hommage à Ibn Zaydoun

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es amateurs de marche sportive sur la corniche trouveront au Parc Urbain Ibn Zaydoun un nouveau lieu de sortie des plus agréables à toute heure de la journée grâce à l’ombre providentielle des arbres. Doté d’un parcours de santé, le jardin mettra à la disposition des usagers un espace d’échauffement, des chemins piétons adaptés à la pratique du jogging et de nombreuses installations sportives. Les sportifs de tous âges y trouveront leur rythme et leur bonheur pour entretenir leur forme et améliorer leur bien-être. Le Parc Urbain Ibn Zaydoun se complète de terrains de pétanque et de terrains de proximité pour disputer parties et matchs entre amis ou entre équipes. Notre parc urbain porte le nom du célèbre poète andalou Abu al-Waleed Ahmad Ibn Zaydoun al-Makhzumi, né à Cordoue en 1003 et mort à Séville en 1071. La partie historique du jardin accueillera prochainement une sculpture honorant sa mémoire. La poésie d’Ibn Zaydoun fait la part belle à sa relation avec la poétesse Wallada bint alMustakfi, fille du dernier calife omeyyade de Cordoue, Muhammed III, en plein déclin du califat, auquel il a participé activement par ses écrits et discours influençant le peuple. Il fut un temps emprisonné, puis nommé vizir, une fois les Omeyyades chassés du trône. Très vite pourtant, une embrouille l’amena à se réfugier chez l’émir AlMu`tadid Ibn Abbâd de Séville, où il devint son conseiller, avant d’accéder au poste de Qatib, le plus haut de la cour. Ibn Zaydoun joua un grand rôle politique dans la conquête de Cordoue en 1070 par Al-Mu`tamid, le fils et successeur de l’émir. (source : Diwan Ibn Zaydoun - Éditions Dar Sader)

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Le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques

ARCHITECTURE L

a vie spirituelle prend une nouvelle orientation dans notre ville grâce à l’édification de lieux à vocations multiples, à la fois cultuels et culturels. Aujourd’hui, nous vous présentons « Le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques », dont la construction prend place au cœur de la Cité El Houda, sur un terrain de 3253 m2. Porté par Al Majliss Al Ilmi et la Fondation du Sud pour le Développement et la Solidarité, dont les priorités sont de prévenir les mécanismes qui conduisent à la précarité et à l’exclusion, en favorisant le développement humain et la promotion des valeurs de citoyenneté et de civisme. Avec pour Architecte Madame Samira Saoudi, à qui l’on doit une contribution exceptionnelle au projet de réhabilitation de Souk Al Had, le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques promet d’être un lieu à l’architecture rayonnante, propice à l’épanouissement.

Un lieu de culte, méditation, étude et diffusion

Un programme aux fortes dualités Le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques s’ouvrira au visiteur comme un lieu de culte, de méditation, d’étude et de diffusion, consacré à la religion musulmane et au Coran. Le programme de référence, dense et divers, sera ajusté et développé pour répondre à l’ambition de faire cohabiter harmonieusement des fonctions qui présentent de fortes dualités. C’est ainsi que des espaces destinés aux grandes manifestations religieuses, aux spectacles et aux expositions jouxteront des lieux d’étude et de méditation, des activités dont la quiétude doit être préservée.

Un lieu de diffusion du savoir Réparti sur quatre niveaux et une mezzanine, sur une surface utile de 7370 m2, le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques sera composé d’un centre de diffusion et d’étude, avec un auditorium pouvant accueillir des conférences et spectacles à proximité d’un circuit d’exposition, d’une bibliothèque, de salles de travail et de séminaires, de cellules pour chercheurs et d’un espace d’exposition avec ateliers. Il sera également doté d’un espace d’assemblées, lieu de cérémonie dont la conception pourra intégrer une approche scénographique tendant vers l’installation artistique, permanente ou évoluant au gré des cérémonies. Enfin, il offrira, en intérieur et en extérieur, des espaces libres pour la pratique du sport, de la méditation ou de travaux manuels.

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Une architecture empreinte de lumière Puisant son identité dans les richesses culturelles marocaines et régionales, le Complexe Culturel Marocain des Études Coraniques offre une architecture inspirée de l’un des plus beaux versets du Coran : « Lumière sur lumière… », signifiant que la lumière est expression et que l’expression est lumière. C’est ainsi qu’à l’intérieur du complexe s’immisce la lumière du jour, filtrée par fentes, captée par des puits. Telle une symphonie rythmant ombres et lumières, la lumière définit les espaces, se réfléchit, se fragmente, se recompose pour créer les volumes du lieu et prodiguer une atmosphère propice au recueillement et à la spiritualité.



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Laissez-vous guider

TREK A

près des mois de confinement ou restrictions, le besoin de renouer avec « Mère Nature » se fait d’autant plus ressentir. N’attendons plus pour retrouver tout un monde d’émotions et d’exaltation. Avec ASAN Agadir, vos randonnées prendront une tout autre dimension. L’association à vocation environnementale marie le plaisir à la sensibilisation aux valeurs universelles de protection de la nature. L’inscription est ouverte à tout public et se fait à la journée ou par adhésion annuelle. Pour plus de renseignements, contactez ASAN sur l’adresse mail « asan.agadir@ gmail.com ». Vous pouvez également suivre les activités de l’association sur une page Facebook dédiée : www. facebook.com/asanagadir, et visiter son site web : www.asan-agadir.org qui regroupe toutes les informations sur les modalités d’adhésion et les conseils à suivre pour profiter au mieux de vos randonnées.

Randonnée palmée à Taghazout : LE 4 Avril 2021

Vous êtes un adepte de plongée ? Partez à la découverte des fonds sous-marins de Taghazout dans le cadre d’une randonnée palmée d’une distance de 2 kilomètres, de la côte rocheuse de la Madrague jusqu’à Taghazout et retour. Encadrés de moniteurs.

par l’appel de la Nature Randonnée à Jbel Lkest : 27 et 28 mars 2021

Il s’agit d’une randonnée pédestre qui n’est pas des moindres en termes de difficulté. Direction, le géant de l’Anti-atlas : Jbel Lkest ! Le départ se fera le samedi 27 mars vers Khmis Ida Ougnidif puis vers douar Amzekhssen à 150 km d’Agadir, là où les participants, accompagnés de leurs encadrants, passeront la nuit chez l’habitant. Dimanche, à 6 heures du matin, commencera l’ascension vers le sommet d’Afa N’Timzgadiouine, point culminant qui s’élève à une altitude de 2374 m, offrant une vue panoramique sur la vallée d’Ameln et Tafraout.

Randonnée VTT à Askaoun : du 2 Au 4 Avril 2021

À vos vélos ! Cette randonnée est l’occasion pour les vététistes bien entraînés de vivre en pleine nature des moments qui allient sport et détente. Le départ se fera le 1er avril d’Agadir par voiture en direction du village d’Askaoun où commencera la randonnée. Un parcours de 120 km est prévu via le piémont de Sirwa, Azib Khzama, Aït Maghlif, Aït Kalla, le plateau Ifanoine à 2600m d’altitude, Imi N’ougni, Akoundi et Iaraben, à travers de magnifiques paysages.

Initiation à l’escalade, falaise d’Azrarag : LE 4 Avril 2021

Avis aux amateurs d’escalade et de progression sur corde ! Vous aurez l’occasion de vous initier sur le site d’Azrarag, à 11 km d’Agadir, encadrés de moniteurs qualifiés.

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Un an après, l’avancée du PDU d’Agadir 2020-2024

Un an après son lancement, le PDU d’Agadir 2020-2024 a franchi un palier dans sa concrétisation grâce à un planning rigoureux et synchronisé entre les intervenants.

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oici un an que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, nous a honorés d’une Visite Royale très attendue par la ville et ses citoyens. L’événement, qui a constitué un tournant exceptionnel dans l’essor de la Métropole d’Agadir, a été marqué par la cérémonie de signature, le 4 février 2020, de la convention du Programme de Développement Urbain d’Agadir 2020-2024, sous la Présidence effective du Souverain. Ce programme ambitieux a permis le démarrage, courant 2020, et ce, malgré la pandémie de Covid-19, de nombreux chantiers aux quatre coins de la ville. Un an après la mise en œuvre du programme, la troisième réunion du Comité de Pilotage, de Suivi et d’Évaluation s’est tenue le vendredi 15 janvier 2021 au siège de la Wilaya de la Région Souss Massa, sous la présidence de Monsieur Ahmed Hajji, Wali de la Région Souss Massa, Gouverneur de la Préfecture d’Agadir Ida Outanane, et en présence de l’ensemble des membres constitutifs. Bilan de l’avancée du programme.

Enclenchée immédiatement après la signature des conventions spécifiques du PDU d’Agadir 2020-2024, la mise en œuvre effective du programme s’est répartie en six volets majeurs d’aménagement couvrant les secteurs stratégiques d’amélioration du cadre de vie des citoyens de la ville. Pour mener à bien cette opération d’envergure, les 94 projets du PDU d’Agadir 2020-2024 ont bénéficié d’une enveloppe de 5 milliards 991 millions de DH et d’un délai de 5 ans pour leur réalisation.

Couronnant une année riche en concertations et engagements, la réunion du Comité de Pilotage, de Suivi et d’Évaluation du 15 janvier a permis de mettre l’accent sur l’état d’avancée du programme. En effet, le bilan de l’année 2020 compte les réalisations des études relatives aux projets programmés, le lancement des appels d’offres, ainsi que la mise en route des projets et leur démarrage effectif, grâce à la pleine mobilisation des différents acteurs et des partenaires financiers et opérationnels du Programme Royal.

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Les chiffres clés de l’avancée du programme Après le lancement du PDU 2020-2024, le Programme a connu la signature de 15 conventions spécifiques et 2 avenants pour accompagner sa mise en œuvre, en mobilisant 23 partenaires financiers et opérationnels. Trois comités de pilotage, de suivi et d’évaluation ont été tenus, ainsi que 178 réunions techniques de suivi de l’état d’avancement des projets programmés. 20 visites, à caractère officiel, et une centaine de visites sur le terrain ont été organisées pour constater l’état d’avancement effectif des projets lancés, tandis que 126 appels d’offres relatifs aux projets du programme ont été lancés.

du programme. Ces projets représentent un coût global de 2 milliards 809 millions de DH, soit 47% du coût global du programme. Le nombre total de projets en cours de réalisation ou dont les appels d’offres travaux ont été lancés est de 27, pour un coût de 4 milliards 460 millions de DH, soit 74% du coût global du programme. Les projets dont les études sont dans une phase très avancée sont au nombre de 40. Ces projets totalisent un coût global de 890 millions de DH, soit 15% du coût global du programme.

Sur l’ensemble du PDU qui totalise 94 projets pour un coût global de 5 milliards 991 millions de DH, 13 projets sont en cours de réalisation dont un projet achevé (20 terrains de proximité). L’ensemble des projets en cours de réalisation totalise un coût global d’1 milliard 651 millions de DH, soit 28% du coût global du programme.

Le montant global des engagements effectués par les différents maîtres d’ouvrage délégués au cours de cette première année du PDU s’élève à plus d’1 milliard 176 millions de DH, soit 20% du coût global du programme.

En plus des projets dont les chantiers sont en cours, les appels d’offres travaux ont été lancés pour 14 projets supplémentaires

Pour l’année 2021, les engagements à contracter dans le cadre du programme s’élèvent à 3 milliards 174 millions de DH.

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URBAN LIFE Huit maîtres d’ouvrage engagés

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ompte tenu des chiffres cités précédemment, il a été clairement constaté qu’un an après son lancement, le PDU d’Agadir 2020-2024 a franchi un palier dans sa concrétisation à travers les engagements pris et l’ensemble des projets amorcés ou lancés qui ouvre la voie vers une réelle métamorphose des infrastructures de la Métropole d’Agadir, en respectant un planning rigoureux et scrupuleusement synchronisé entre l’ensemble des intervenants.

Un an après, l’avancée du PDU d’Agadir 2020-2024

Vers un décollage économique et social En conclusion de cette réunion d’avancement, au terme de la première année de déroulement du PDU d’Agadir 2020-2024, un mot de clôture a été adressé par Monsieur le Wali aux membres du comité en les remerciant de leur mobilisation continue, chacun selon ses fonctions et ses responsabilités, pour assurer la mise en œuvre de ce programme stratégique, qui constitue une étape décisive pour hisser la métropole d’Agadir au rang des grandes agglomérations au niveau national et une réelle locomotive pour le décollage économique et la renaissance sociale du Souss Massa. Il a également salué le niveau d’implication des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’ouvrage délégués du Programme ainsi que des partenaires financiers et opérationnels qui ont fait preuve d’un haut niveau de responsabilité pour assurer la bonne exécution des projets réalisés, en cours de réalisation ou ceux planifiés.

Pour rappel, la gouvernance du programme a été confiée à huit maîtres d’ouvrage fermement engagés à mener les missions qui leur ont été confiées et qui sont : la SDL Agadir Souss Massa Aménagement - la SDL Grand Agadir pour la Mobilité et les Déplacements Urbains - la SDR du Tourisme Souss Massa - la Société Al Omrane Souss Massa - le Ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques - le Ministère de la Santé.

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URBAN LIFE

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Le nouveau pôle urbain d’Agadir Une extension urbanistique réfléchie

La cité de la santé, des sports et de l’urbanité

lors qu’elle connaît un déploiement inédit de projets structurants grâce aux grands Programmes Royaux dont elle est gratifiée, Agadir entre aujourd’hui dans une nouvelle phase de son essor urbain grâce à une opportunité foncière de 1200 hectares à même de répondre à ses enjeux de développement. Couronnant une réflexion initiée par l’Agence Urbaine d’Agadir depuis 2018 et un processus d’élaboration appuyé par les services locaux, le plan d’aménagement du nouveau pôle urbain d’Agadir a été soumis le 9 février 2021 au comité technique local, sous la présidence effective de Monsieur le Wali de la Région Souss Massa et en présence de Monsieur le Président de la Région, du Vice-Président de la Commune territoriale d’Agadir et de l’ensemble des partenaires. Une première étape de concertations réglementaires qui a permis d’enrichir la réflexion sur le projet de plan d’aménagement du nouveau pôle urbain.

Bénéficiant d’une situation pivilégiée au Nord-Est d’Agadir, site stratégique par rapport aux entités et aux flux de la ville, le nouveau pôle urbain couvre une superficie s’étendant de l’Oued El Houar à l’Oued El Aarba. Son périmètre englobe déjà des infrastructures d’envergure telles que le Grand Stade d’Agadir, le CHU, l’ENSA et la Faculté de Médecine et de Pharmacie, entre autres. Désormais inscrit dans les orientations du Schéma Directeur d’Aménagement Urbain du Grand Agadir, ce nouveau pôle urbain occupe l’une des dernières assiettes foncières de la ville, composée d’un terrain domanial de quelques 130 ha et d’un domaine forestier d’environ 1070 ha. Ce foncier constituant un bien rare à protéger et à valoriser, il était primordial d’anticiper un plan aménagement raisonné de ses espaces, afin d’en faire une zone urbaine de qualité et d’assurer la durabilité des objectifs fixés. Ce plan jouera donc un rôle déterminant dans le développement de cette zone, souvent convoitée par les projets d’investissement, et permettra ainsi d’orienter et de maîtriser son aménagement.

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Un concept de multipolarité

actuelles d’Agadir, tout en ayant la capacité suffisante de combler le manque en matière d’équipements dédiés aux projets publics et privés dans les domaines du sport, de la santé, de la formation et de la recherche universitaire. Décliné en trois pôles selon une répartition équilibrée entre les activités, les flux et les espaces ouverts, le nouveau pôle urbain se composera d’un pôle sport d’environ 429 ha autour du Grand Stade d’Agadir, d’un pôle santé-formation d’environ 339 ha aux alentours du CHU et d’une zone d’urbanisation à proximité de la gare multimodale projetée par le SDAU du Grand Agadir.

Conçu sur la base d’une mixité fonctionnelle favorisant la multipolarité, le nouveau pôle urbain endossera pas moins de trois vocations sur un même site, devenant de ce fait « la Cité de la Santé, des Sports et de l’Urbanité. Accompagnant la nouvelle dynamique d’investissement de la ville, ce positionnement permettra notamment la projection de secteurs pouvant accueillir de nouvelles activités en adéquation avec les vocations

Pôle Sport Dominé par la présence du Grand Stade d’Agadir, le Pôle Sport du nouveau pôle urbain s’appuiera sur le charisme et l’envergure de cet établissement fédérateur de public pour en faire un véritable repère urbain. C’est ainsi que le maillage de cette zone organisera ses composantes dans le respect d’une identité verte et sportive, en s’appuyant sur la topographie naturelle du site pour aménager un ensemble d’espaces verts et d’équipements dédiés à l’animation, aux loisirs et aux sports, aux alentours du stade.

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URBAN LIFE Pôle Santé-Formation

Avec, pour repère dominant, le Centre Hospitalier Universitaire qui, dès son achèvement prochain, drainera un flux important de patients venus de toute la région, le Pôle Santé-Formation deviendra un haut-lieu dédié à la science. Tout en intégrant des couloirs verts pour faire la transition avec les pôles mitoyens et offrir des espaces de repos aux usagers, l’aménagement des lieux prévoit le développement d’espaces dédiés à la recherche, en lien direct avec le CHU et la Faculté de Médecine et de Pharmacie, ainsi que la construction d’un hôpital de psychiatrie, un projet majeur du PDU d’Agadir 2020-2024, dont la fin des travaux est prévue courant 2024.

Le nouveau pôle urbain d’Agadir

Pôle de l’Urbanité Dans cette zone où seront édifiés logements, équipements structurants et services de proximité, le repère urbain sera la gare multimodale, également amenée à drainer d’importants flux de population. C’est pourquoi, afin d’assurer une qualité de vie aux résidents et une circulation fluide aux usagers du Pôle de l’Urbanité, la connectivité de la zone adoptera une trame viaire structurante et hiérarchisée, tandis que des lieux de respiration seront aménagés sous forme de coulées vertes. L’offre en logements, quant à elle, s’y développera sous forme de composantes immobilières diversifiées, afin de répondre à toutes les attentes en matière d’hébergement et de favoriser l’inclusion sociale.

Le plan d’aménagement du nouveau pôle urbain d’Agadir s’inscrit ainsi dans le cadre d’une planification urbaine opérationnelle et nouvelle, permettant de répondre aux nouveaux enjeux du développement urbain. Novateur en matière de règlementation et de projections spatiales, il se manifeste à travers des dispositions réglementaires renouvelées, flexibles, prônant la liberté d’expression architecturale et adaptées aux activités projetées au niveau de cette nouvelle centralité urbaine à vocations métropolitaines.

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Un printemps à la découverte des arts à l’IFA

CULTURE

Ateliers Découverte des Arts

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cteur culturel incontournable de la ville, l’Institut Français d’Agadir prend à cœur sa vocation, par-delà les restrictions imposées par la pandémie de Covid-19. C’est en faisant preuve de résilience et en redoublant de créativité que l’IFA nous propose, en ce printemps, une série d’ateliers artistiques pour tous les âges et une exposition à ciel ouvert sur les murs de l’institut. Par ailleurs, l’IFA poursuit sa mission de participation au rayonnement de la langue française en proposant une large offre de cours et de certifications reconnus mondialement. C’est dans cette même perspective que la Médiathèque « Michel Vieuchange » est mise à la disposition du grand public. Celle-ci se présente comme un dispositif moderne et attractif pour les amateurs de littérature, désireux de cultiver leurs connaissances. Découvrez, sans plus attendre, le programme culturel que l’IFA nous réserve pour ce printemps.

« La culture nous apporte réconfort, inspiration et espoir… » Ernesto Ottone, Directeur général adjoint de l’UNESCO pour la culture

L’institut Français d’Agadir propose des ateliers « Découverte des Arts » animés par des intervenants professionnels dans un cadre sécurisé, tout en respectant les conditions sanitaires. Il s’agit d’une formule qui permet aux plus curieux de s’essayer à diverses pratiques artistiques allant de la chorale aux percussions en passant par la bande dessinée, la Capoeira et la danse Hip Hop. Le programme est réparti en 10 séances de deux heures par semaine pour chaque atelier respectif et d’une heure et-demi pour la chorale. Tous les horaires sont disponibles sur le site internet de l’institut qui promet de satisfaire au mieux tous les intéressés en donnant la possibilité de s’inscrire sur liste d’attente. Mercredi : Chorale avec Jean-Pierre Lamarre et Elisabeth Garitey Mercredi et Jeudi : Hip Hop avec Iberkaten Rachid Samedi : Bande dessinée avec Abderrahim Nidalha, Capoeira avec Dhafer Hafidi et Percussions avec Khalid El Berkaoui

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Exposition en extérieur par Ruedi Baur C’est à l’occasion de l’événement « Demain dès aujourd’hui » que l’Institut Français d’Agadir accueille une exposition du dessinateur et désigner franco-suisse Ruedi Baur, dont les dernières illustrations, présentées à la façon d’un carnet de bord, sont dédiées au confinement et au déconfinement.

Débutée le 12 avril 2020, alors que plus de 3 milliards de citoyens sur Terre se trouvaient confinés par leurs gouvernements respectifs, ce carnet de bord retrace, sous forme d’illustrations, ce moment fatidique de l’histoire tout en l’interrogeant. Quotidiennement, Ruedi Baur a conçu une ou plusieurs illustrations en fonction de l’actualité. Ces dernières ont été, dans un second temps, finalisées par l’Artiste Odyssée Khorsandian. L’exposition est accessible gratuitement sur la façade de l’Institut Français d’Agadir, sur la Rue de l’Entraide. La présentation est proposée en arabe et en français, incitant un plus large public à s’interroger sur le monde de demain, dès aujourd’hui.


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L’orientalisme revisité de l’Artiste OggO

ARTISTE D’ICI

Un univers empreint d’influences multiples Né à Tours en 1966, OggO grandit en France, puis s’installe au Maroc où il vit et travaille depuis 17 ans. Sa démarche artistique se nourrit d’images et de faits sociaux dans lesquels il s’immerge afin de créer son univers singulier, empreint d’influences multiples : expressionnisme, fauvisme, art brut, surréalisme et art abstrait, le tout épicé d’un mélange de figuration libre et d’orientalisme. Ces influences colorées ont trouvé un terme singulier teinté d’humour : l’Oggorientalisme ! OggO a fait un audacieux pari, aujourd’hui réussi : remettre au goût du jour l’orientalisme sous sa forme contemporaine.

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’extraordinaire lumière du Maroc et sa culture millénaire inspirent les artistes. Pour OggO, ce fut une véritable révélation. D’abord ébloui par les couleurs de Marrakech, il fit naître d’immenses « Médinas Pop », toiles colorées et pleines de vie, peuplées d’innombrables personnages en mouvement, avant de se tourner vers le bleu de l’Atlantique, découvrant là de nouvelles sources d’inspiration pour ce qu’il nomme l’Oggorientalisme, une peinture haute en émotions, joyeuse et vivante. Malgré la pandémie de Covid-19 qui impose ses restrictions à l’art sous toutes ses formes, l’Artiste, qui a installé son atelier dans les environs d’Agadir, laisse libre cours à sa créativité et prépare ses prochaines expositions. En attendant, OggO vous accueille pour toute visite de sa minigalerie personnelle à Tamraght, sur rendez-vous. Contact Instagram : alain_oggo

Des œuvres saturées d’indices Sa peinture se joue telle une musique : mélange de rock, de punk, de jazz, de blues et de rast (gamme typique de la musique orientale), en utilisant des techniques aux recettes sans complexes : aérosol, acrylique iridescent, crayon feutre, bâton à l’huile, collages… Une œuvre en quête d’évolution par nécessité créative. Ses œuvres sont saturées d’indices, d’hommages et de clins d’œil joyeusement colorés d’effets métalliques, parfois visibles et invisibles, suivant l’incidence de la lumière.

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Des sujets remplis d’humour et d’amour En authentique rêveur éveillé, il mixe sur la toile des espaces abstraits et des sujets soigneusement et joyeusement défigurés, remplis d’humour et d’amour. Une peinture instinctive et libre dans sa conception qui se réinvente inlassablement autour de thèmes orientalistes, sans pour autant renier une volonté de références culturelles et traditionnelles « customisées ». Une peinture qui invite le spectateur à puiser dans son imaginaire pour offrir une histoire riche, secrète et joyeuse. Le synopsis se découvre… Des personnages : humains ou animaux s’accompagnent, se touchent, se saluent, s’aiment, grimacent, crient, sourient à la Vie. Chaque œuvre pourrait être l’illustration d’un spin off des « Mille et une nuits » intitulé : « Rock the casbah ou chroniques de la médina. »

Faire jaillir la puissance de la couleur L’Oggorientalisme, c’est s’amuser, faire ce que l’on veut le plus possible, le plus intuitivement et le plus librement, c’est mettre de la couleur sur des dessins « mal faits » pour cacher l’imperfection, puis l’entourer de noir pour faire jaillir la puissance de la couleur, un jour discipliné, le lendemain indiscipliné, c’est du bien fait avec du mal fait, c’est la Vie !


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SANTÉ La mise en service du CHU d’Agadir est programmée pour fin 2021, les travaux de gros œuvre et d’étanchéité de l’hôpital de psychiatrie sont avancés à hauteur de 85%

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arallèlement au virage industriel promis par la déclinaison du Plan d’Accélération Industrielle (PAI) au niveau de la Région Souss Massa et la mise à niveau urbaine de la ville à travers le Programme de Développement Urbain d’Agadir 2020-2024, l’infrastructure sanitaire régionale connaît une belle avancée. Dans l’objectif de pallier un déficit accusé par les principaux indicateurs sanitaires, le développement très attendu de l’offre de soins est en passe de prendre une nouvelle dimension grâce à la réalisation de deux grandes structures hospitalières. Il s’agit du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) d’Agadir qui permettra le renforcement des services de santé de base et de l’Hôpital de Psychiatrie dédié à l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de troubles mentaux. Les deux établissements sont destinés à rapprocher les services de santé de la population du Souss Massa qui évoluera, d’ici 2030, vers 3,3 millions d’habitants contre 2,6 millions d’habitants actuellement.

L’état d’avancée du CHU et de l’Hôpital de Psychiatrie CHU, le chantier prend forme Lancés en juin 2018, les travaux au sein du chantier du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) d’Agadir en sont actuellement au stade de finition. Financé à hauteur de 2,3 MMDH par le Fonds de Développement Saoudien, le projet a acquis son autorisation de construire le 16 novembre 2016. Érigé sur un terrain de l’ordre de 10 hectares, dont 52.000 m² couverts, le CHU d’Agadir voit sa date prévisionnelle de mise en service programmée pour fin 2021, selon le Ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau qui est le maître d’ouvrage délégué du projet. Aujourd’hui, le projet a pris forme sur l’axe de la voie express, jouxtant la Faculté de Médecine et de Pharmacie d’Agadir et l’École Nationale des Sciences Appliquées (ENSA).

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Établissement de troisième génération, le CHU renforcera la capacité litière sanitaire de la région à hauteur de 867 lits. Il comportera un pôle « mère-enfant », un pôle médico-chirurgical et un bloc opératoire de 17 salles chirurgicales. À cela s’ajouteront des pôles d’excellence, des laboratoires centraux, une unité de télémédecine, des services de formation et un centre de simulation, ainsi que d’autres dépendances administratives et techniques. De ce fait, la population de la région n’aura plus besoin de se déplacer vers d’autres villes pour subir des opérations complexes ou bénéficier de soins lourds. Pour rappel, les deux projets, à savoir la Faculté de Médecine et de Pharmacie et le CHU ont bénéficié d’une convention de financement, revêtant la forme d’un don, qui a été conclue entre le Maroc et le Fonds Saoudien de Développement (FSD), lors de la Conférence internationale sur le financement du développement en Éthiopie.

Le montant d’investissement global mobilisé pour la construction de la Faculté de Médecine et de Pharmacie était de l’ordre de 310 MDH, tandis que celle du CHU, dont le maître d’ouvrage est le Ministère de la Santé, avoisinait 1,1 MMDH, sans compter les études et les équipements.

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SANTÉ

Ce projet consolidera l’offre régionale en soins de psychiatrie

L’état d’avancée du CHU et de l’Hôpital de Psychiatrie

Hôpital de Psychiatrie, les gros œuvres avancés à

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Pour combler l’offre de soins en psychiatrie et la prise en charge des maladies mentales, le Ministère de la Santé, à travers sa Direction Régionale, est en train de réaliser un hôpital de psychiatrie à Agadir. Situé à proximité du CHU d’Agadir, le futur établissement hospitalier est érigé sur un terrain d’environ 25.000 m2. Les travaux de gros œuvre et d’étanchéité sont avancés à hauteur de 85%, selon la Direction Régionale de la Santé Souss Massa. Le coup d’envoi des travaux au sein de ce chantier a été donné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en février 2020, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Développement Urbain de la ville d’Agadir (2020-2024). Doté d’une capacité de 120 lits, ce projet a nécessité des investissements de l’ordre de 55 MDH et sa date d’achèvement est actuellement prévue pour le 2e trimestre 2024. Ce futur établissement hospitalier comprendra un hôpital de jour, des services de psychiatrie, de pédopsychiatrie, de gériatrie, une unité de médecine légale et une autre d’addictologie. À cela s’ajouteront un pôle de consultations externes, un pôle hospitalisation dédiés aux hommes, femmes et enfants, en plus d’un service d’urgences. Relevant du CHU d’Agadir, ce projet consolidera l’offre régionale en soins de psychiatrie qui compte actuellement trois services au niveau des Centres Hospitaliers provinciaux d’Inezgane, de Taroudant et de Tiznit, en plus du Centre d’Addictologie à Agadir.

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SANTÉ L

e jeûne du Ramadan est l’un des rites les plus sacrés du monde musulman. Jeûner se traduit notamment par le fait de s’abstenir de manger et de boire, de l’aube au coucher du soleil, et ce, pendant un mois. Cette année, le Ramadan coïncide avec le printemps, saison de prédilection pour celles et ceux qui désirent perdre quelques kilos de trop. Normalement, du fait que, pendant ce mois sacré, le musulman jeûne toute la journée, il est censé réduire sa masse pondérale. Or, nombreux sont ceux qui, au contraire, constatent qu’à l’arrivée de l’Aïd Al Fitr, ils ont pris plus de poids, notamment de masse grasse. Comment expliquer cela et comment y remédier ? Découvrez, aujourd’hui, les bons conseils en nutrition et bien-être de notre spécialiste, le Dr Salah Eddine Haddou, pour conserver votre équilibre et votre silhouette pendant ce mois de Ramadan. Avec Dr Salah Eddine Haddou, Docteur en pharmacie, Nutritionniste du sport, Homéopathe et Coach certifié en nutrition et fitness Tél. : 06 63 63 66 48 drhaddou@gmail.com

Gardez votre équilibre nutritionnel pendant Ramadan

Un chamboulement nutritionnel

Pendant Ramadan, notre vécu journalier change considérablement. Il ne s’agit pas d’un simple basculement des horaires de repas du jour vers le soir, ce sont surtout nos habitudes culinaires et alimentaires qui subissent un vrai chamboulement. Bien trop souvent, nous sommes loin de l’esprit même de ce rite majeur qui est de purifier le corps et l’esprit. Sur le plan nutritionnel, nous consommons, en effet, de plus en plus de plats festifs regorgeant de gras et de sucres. Nos corps se retrouvent exposés à des amplitudes calorifiques inhabituelles, en comparaison avec le restant de l’année. De même, on constate que beaucoup de jeûneurs ne programment qu’un seul repas par jour, au lieu des trois habituels. Les risques de pulsion boulimique lors de ce seul repas seraient alors la cause de bon nombre de problèmes digestifs. Enfin, le manque de sommeil, les veillées nocturnes à répétition et le manque d’activité physique semblent impacter négativement notre métabolisme en le ralentissant et en favorisant une prise de poids excessive. Devant ce constat alarmant, que faire pour retrouver un équilibre nutritionnel pendant Ramadan ?

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1Le-faitObserver des horaires précis de repas de jeûner pendant le jour et de manger pendant la nuit nous force

à observer des horaires bien précis pour se nourrir. Les repas du F’tour, du S’hour ou même de l’Aacha sont censés permettre de récupérer l’énergie perdue pendant la journée. En l’absence d’une activité physique majeure, ces repas devraient couvrir les besoins relatifs à notre métabolisme de base, sans excès ni déficit, facilement calculables par les différentes applications de diète et de bien-être disponibles sur nos téléphones portables.

2Les-repas Privilégier les protéines de Ramadan doivent, plus que jamais, apporter une quantité

suffisante de protéines pour leur rôle satiétogène au coût énergétique très faible (1g=4 kcal). Poisson, poulet, viandes, œufs, laitages et légumineuses sont des sources de protéines de très bonne qualité. Optez pour un mode de cuisson à la vapeur ou en grillades au lieu des fritures.

3Gâteaux - Limitez les pâtisseries et pâtisseries sont à consommer avec grande modération, vu leur teneur excessive en graisses et donc en calories (1g=9 kcal)

4La -consommation Modérezde les jus de fruits fruits augmente de manière exagérée pendant Ramadan, surtout sous forme de jus. Bien qu’ils soient faits maison et même sans ajout de sucre, ces derniers restent trop riches en glucides et leur consommation excessive déclenche une transformation des glucides en acides gras et donc en adiposité, principalement abdominale.

5Il est- fort Luttez contre la déshydratation conseillé de boire de manière régulière durant la nuit, en quantité suffisante, et de ne pas trop s’exercer physiquement pendant la journée.

6Pendant - Intégrez une activité physique Ramadan, une activité physique est bénéfique pour permettre

au corps de retrouver son équilibre entre les apports et les dépenses énergétiques journalières. Il faut bien choisir son type, son intensité et son horaire. En général, une marche active de 30 à 40 minutes par jour, de préférence après le coucher de soleil, serait suffisante pour pallier les erreurs nutritionnelles de nos repas ramadanesques.

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Zaynab,

à LIVRES OUVERTS L

’histoire a tout pour charmer le lecteur. Une héroïne du XIe siècle bien réelle, dotée d’une beauté légendaire et d’une audace à même de bouleverser les destins et les empires. Entourée d’une aura mystique qui la rend irrésistible et d’une ambition à toute épreuve, elle espère prendre pour mari celui qui régnera sur tout le Maghreb. C’est ainsi qu’elle épouse le grand Youssef Ibn Tachfin, fondateur de la dynastie almoravide. Douée pour la gestion et la politique, elle l’accompagne activement dans l’édification d’un grand empire et il se dit qu’elle est la véritable fondatrice de Marrakech pour son influence sur cette ville. C’est en 2004 que l’écrivaine Zakya Daoud écrivit « Zaynab, reine de Marrakech », une écrivaine dont le parcours est tout aussi atypique.

Zaynab, reine de Marrakech,

de Zakya Daoud, éditions Le Fennec - 30 DH. Disponible sur commande chez Al Mouggar Livres. Tél : 05 28 84 27 12

reine de Marrakech DE ZAKIA DAOUD EXTRAIT DU LIVRE : « À Aghmat dans les montagnes, naît, en 1039, Zaynab la sauvageonne, une petite fille à la beauté et à l’intelligence exceptionnelles - et son destin ne le sera pas moins ! À 19 ans, elle rencontre son troisième mari qui rêve de fonder une nouvelle forteresse. Zaynab, dorénavant surnommée la magicienne, l’entraîne donc dans un endroit magique et lui dit : « La vallée du Nfis serait votre jardin, la terre des Doukkalas votre grenier… » L’endroit est d’une beauté exceptionnelle. La vaste plaine est barrée à l’horizon par les montagnes formidables de l’Atlas et leurs sommets neigeux. …» Tel est le berceau choisi en l’an 1062 pour la future ville rouge, et que Zaynab, entretemps remariée à Youssef Ibn Tachfin, nommera Marrakech.

ZAKYA DAOUD, LE CŒUR ENTRE DEUX RIVES Journaliste et historienne d’origine française, Zakya Daoud, née Jacqueline David, a vécu au Maroc à partir de 1958 et pris la nationalité marocaine en 1959. Toujours un pied entre les deux rives de la Méditerranée, Zakya Daoud a mené au Maroc une riche carrière journalistique pendant trente ans, puis travaillé à la Documentation Française à Paris. Sous sa plume d’écrivaine, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur le thème de l’immigration et de la citoyenneté au Maroc. En 2004, elle aborde son premier roman historique avec « Zaynab, reine de Marrakech ».

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QUOI DE NEUF

LE TOUR DES NOUVEAUTés Localub, un distributeur d’Agadir en pleine expansion Société marocaine fondée en 2010 à Agadir, Localub opère dans le secteur de la distribution en gros de carburants et lubrifiants destinés à une clientèle industrielle. Localub distribue et commercialise aussi les lubrifiants de la marque internationale Petronas, partenaire de Mercedes AMG en Formule 1. Opérant dans divers secteurs d’activité, transport terrestre et maritime, BTP, exploitation minière, secteur public et industrie, Localub offre également à sa clientèle des solutions de stockage, du conseil technique et autres services à forte valeur ajoutée. En pleine expansion, l’entreprise vient d’inaugurer un réseau de 14 stations-service et centres de maintenance répartis entre Agadir, Chtouka Aït Baha, Taroudant, Tiznit, Guelmim, Tata, Tan-Tan et Benslimane. Localub figure parmi les nouvelles sociétés pétrolières à avoir été autorisées par le Ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, et compte atteindre un réseau de 100 stations-service d’ici 2030. Un projet de construction d’une plateforme pétrolière et d’une usine de fabrication de lubrifiants destinés à l’export est également en cours de finalisation.

www.localub.com

Le Petit Déj’Brunch de Bewok À chaque saison ses nouveautés. Bewok fête le printemps avec une formule de Petit Déj’Brunch. Vous serez charmés par un buffet bien coloré et une expérience gustative mêlant saveurs asiatiques et marocaines. Au menu, savourez les spécialités les plus appréciées du terroir et toujours faites maison, avec soupe marocaine, crêpes traditionnelles et tout un choix de délices salés et sucrés, de créations tendance et de recettes beldi. Laissez-vous aussi tenter par une variété de makis, sushis, omelettes et crudités et craquez pour les viennoiseries, desserts gourmands, gâteaux, yaourts, fruits secs et salades de fruits, le tout accompagné de boissons chaudes et de jus de fruits. Agenda du Petit Déj’Brunch de Bewok : un dimanche par mois ; le prochain aura lieu le dimanche 21 mars. Bonne dégustation.

Tél.: 05 28 82 35 29 - 06 68 65 77 93 Bewok.agadir bewok.agadir.officiel 53


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