François Rouan
ODALISQUES ET PAVANES, 2009-2020
François Rouan
ODALISQUES ET PAVANES, 2009-2020
Ses tableaux n’exhibent pas des corps : ils sont corps. Corps de peinture traversés par des tensions contradictoires, dans un espace où s’affrontent les forces du sensible et de l’intime. His paintings do not exhibit bodies: they are bodies. Bodies of painting crossed by contradictory tensions, in a space where the forces of the sensitive and the intimate confront each other.
Agnès Fabre
Agnès Fabre a été pendant dix ans responsable de l’enseignement des arts plastiques et du cinéma dans l’académie de Créteil.
Elle est l’auteure de François Rouan. Biographie, paru en 2022 aux Éditions Galilée. For ten years Agnès Fabre was responsible for the teaching of visual arts and cinema in the academy of Créteil.
She is the author of François Rouan. Biographie, released in 2022 (Galilée editions).
Rouan, ça résiste
Agnès Fabre
François Rouan s’est toujours plu à brouiller les pistes. Parce qu’au début des années 1960, il a fendu des papiers – cahiers d’écolier, macules de ronéo – qu’il a ensuite tressés avant de les abandonner au profit de la toile –modestes lanières souvent découpées dans des draps usagés –, on l’a associé au groupe Supports/ Surfaces, auquel il n’a pourtant jamais voulu appartenir. L’appartenance n’est pas son fait. La seule autorité qu’il reconnaisse, c’est celle du tableau : il s’y confronte depuis près de cinquante ans.
Le voilà donc qui natte de plus en plus haut et large. Puis qui imite le tressage en construisant des grilles où le regard se perd dans l’entrelacs des dessus/dessous d’une trame produite seulement par la peinture. Il va décider ensuite de revenir au papier, léger cette fois, japonais – une gaze, une quasi-absence – qu’il découpe, superpose, maçonne à la cire et au kaolin pour produire, à partir du disparate, une surface étonnamment lisse, souple et solide. La peinture, élaborée à partir de débris et de lambeaux, ne se soutient plus que d’elle-même.
Souvenez-vous, c’était à la fin des années 1980, l’époque des Stücke : une foisonnante série nommée par Rouan en référence au mot dont les nazis se servaient pour désigner la matière humaine des camps, pures pièces interchangeables d’une mécanique de mort. Collision violente pour l’artiste entre le tragique de l’Histoire et son nouveau désir de travailler à partir de fragments. On pensait alors que Rouan en avait fini avec la tresse.
Mais c’était sans compter avec ce besoin chez lui de ne rien abandonner en chemin, d’avancer en tenant serrés
Rouan’s, resistance
François Rouan has always liked to cover his tracks.
In the early 1960s he used to slice up bits of paper – school notebooks, blotched Roneosheets– and braid them, then continued with modest strips of canvas often cut from used sheets, and consequently people associated him with the Supports/Surfaces group, to which he never wanted to belong. Belonging is not his thing. The only authority he recognises is that of the picture object, with which he has been engaging for almost fifty years.
So, on he went, braiding ever higher and wider. He imitated weaving by constructing grids that disorient the eye in the intertwining of tops and bottoms in a mesh produced solely by paint. Then he decided to go back to paper – lighter this time, Japanese; a gauze, a quasi-absence – which he cut, superimposed, and cemented with wax and kaolin, turning the disparate into a surprisingly smooth, supple and solid surface. The painting, created from debris and shreds, was now purely self-sustained.
This, we recall, was at the end of the 1980s, the time of the Stücke : a profuse series named by Rouan in reference to the word used by the Nazis
Rouan construit des appariements impossibles, imposant au regard un voyage erratique, parfois inquiet.
tous les brins de l’écheveau qui a construit sa pratique. Il a donc repris ciseaux, toiles et bandes, s’autorisant de nouveau à tresser tout en construisant dans le même temps des œuvres feuilletées.
Tresser, feuilleter… Deux gestes qui traduisent le même attrait pour les enfouissements d’indices dans l’endessous, pour les faire ressurgir un peu plus loin, décalés, souvent disloqués et tiraillés en surface par le roulis sous-jacent. Ce sont le plus souvent signes de corps féminins, empreintes de seins, buste, fesses ou sexe qui se dérobent à la vue dans un jeu de déplacements et de rebonds continus.
Quand la figure advient, ce n’est jamais pour illustrer. Rouan est définitivement un peintre abstrait. Ses tableaux n’exhibent pas des corps : ils sont corps. Corps de peinture traversés par des tensions contradictoires, dans un espace où s’affrontent les forces du sensible et de l’intime. Ce dedans, dont il faut accueillir les poussées parfois extravagantes et bouleversées, se voit dans un même mouvement halé vers le dehors. L’artiste doit donc refroidir, contraindre, empêcher d’éventuels débordements en jugulant tout risque de pathos ou trop-plein d’expressivité. C’est ainsi que, depuis ses débuts, Rouan associe ce qui se repousse. C’est ainsi qu’il construit des appariements impossibles, imposant au regard un voyage erratique, parfois inquiet. On ne trouve le repos qu’en butant sur la limite imposée par ce qui fait cadre : les bords du tableau.
La peinture de Rouan est, en effet, une peinture bordée, tenue. Elle excède rarement les dimensions d’un format que l’artiste s’est imposé très tôt : un rectangle de 200 x 170 cm auquel il ne va que rarement déroger. Ces dimensions, qui dépassent à peine la taille d’un être humain moyen, sont cependant suffisamment imposantes pour affirmer la paroi. Non pas une muraille qui empêcherait toute traversée pour le regard mais une butée, un devant soi qui vous oblige. Rien n’est offert, gratuit, livré dans l’instant. Rouan contraint le regardeur à
to designate the human matter of the camps, the interchangeable parts of death’s machinery. A violent collision for the artist between the tragedy of History and his new desire to work with fragments. They thought that Rouan had done with braiding.
But they forgot his need not to abandon anything along the way, to move forward with a tight grip of all the strands in the skein that has built his practice. So back he went to his scissors, canvases and tapes, letting himself weave again while at the same time constructing laminated works. Braiding, layering, these are two gestures that hold the same appeal in terms of burying clues in what is underneath, then having them surface a little further on, shifted, often dislocated and pulled upward by the underlying churn. Usually, these are signs of the female body, imprints of breasts, bust, buttocks or the sex that are hidden from view in on an ongoing play of displacement and ricochet.
When the figure appears, it is never to illustrate. Rouan is definitely an abstract painter. His paintings do not exhibit bodies: they are bodies. Bodies of painting crossed by contradictory tensions, in a space where the forces of the sensitive and the intimate confront each other. This interior, whose sometimes extravagant and upset thrusts must be accommodated, appears in the same movement to be hauled outwards. The artist must therefore cool, constrain, and prevent possible outbursts by curbing any risk of pathos or overflow of expressiveness. Which is why, right from the beginning, Rouan has always joined what is disjunctive. This is how he constructs impossible pairings, imposing on the eye an erratic, sometimes anxious journey. Rest can be found only by coming up against
Rouan constructs impossible pairings, imposing on the eye an erratic, sometimes anxious journey.
traverser le miroir et l’invite à y abandonner quelque chose, à y déposer à son tour un fragment d’intériorité. Il faut accéder lentement à cette zone de l’intime que peut-être la peinture seule permet de partager dans un face-à-face silencieux, par-delà les mots.
Les mots revêtent pourtant une importance considérable pour François Rouan. Non pas les mots d’une glose apparemment savante qu’il juge souvent stérile, mais ceux qui le soutiennent dans son travail, dans
the limit imposed by the frame: the edges of the painting.
Rouan’s painting is, in fact, a bounded, held painting. It rarely exceeds the dimensions of a format that the artist set himself very early on: a rectangle of 200 x 170 cm. From this he rarely deviates. These dimensions, which barely exceed the size of an average human being, are nevertheless sufficiently imposing to have a wall-like presence. Not a wall that would prevent the eye from passing through, but an abutment, a front that forces you. Nothing is offered, free, delivered in the moment. Rouan forces the viewer to cross the mirror and invites them to leave something there, to deposit a fragment of interiority. It is necessary to access this zone of intimacy slowly, a zone that perhaps only painting allows us to share in a silent face to face, beyond words.
Words are nevertheless of considerable importance to François Rouan. Not the words of an apparently learned exegesis that he often deems sterile, but those that support him in his work, in his thinking and that, in particular, serve to inaugurate a series. Words that evoke both dazzled encounters and horrified observations in the face of History’s disasters. Rouan likes to say that he is “a history painter,” in the sense that past and present are intimately linked in a chain of survivals and echoes. There is nothing nostalgic, however, in this resurgence of the past: rather, a form of sensual melancholy that layers through the sediments of memory in painting, while at the same time expressing a firm determination to let nothing go.
It is because he foregoes none of his desires or what he calls “my crushes” that Rouan creates a sense of sedimentation in the picture plane by interlacing coloured layers where the elements of a mental cartography intertwine: traces of bodies, marbles, architecture, landscapes. This is the case with the Chambres and Chambres Siena, in which memories of Tuscany are combined with images dreamt of in this place where, as he recalls, “one rests, where one takes pleasure, where one would like to die and
Une forme de mélancolie sensuelle qui feuillette les sédiments de la mémoire en peinture tout en énonçant la ferme volonté de ne rien lâcher.
|Cavalcadour Stücke I — 1989 Peinture à la cire et collage sur toile | 153 × 101 cm Wax painting and collage on canvas | 60 1/4 × 39 3/4 in.
sa pensée et qui, en particulier, lui servent à inaugurer une série. Des mots qui évoquent aussi bien des rencontres éblouies que des constats horrifiés devant les catastrophes de l’Histoire. Rouan se plaît à dire qu’il est « un peintre d’histoire », au sens où passé et présent se lient intimement chez lui dans une chaîne de survivances et d’échos. Rien de nostalgique, pourtant, dans ce resurgissement de l’avant : plutôt une forme de mélancolie sensuelle qui feuillette les sédiments de la mémoire en peinture tout en énonçant la ferme volonté de ne rien lâcher.
C’est parce qu’il ne lâche rien sur ses désirs ni sur ce qu’il appelle « ses béguins » que Rouan sédimente le plan du tableau par l’entrelacs de nappes colorées où s’entrecroisent les éléments d’une cartographie mentale : traces de corps, marbres, architectures, paysages. Ainsi des Chambres et des Chambres Siena, où des souvenirs de Toscane s’agrègent aux images rêvées dans ce lieu « où l’on se repose, rappelle-t-il, où l’on jouit, où l’on voudrait mourir et parfois où l’on est né ». L’artiste conjugue avec la vie la mort, dont il accepte l’ombre portée sans renoncer à la pulsation têtue du désir.
sometimes where one was born.” The artist combines death with life, whose shadow he accepts without giving up on the dogged pulse of desire.
Rouan drew the sign of this chiasmus very early on: two oblique bars that intersect at a point, or rather a blind hole, like the wings of the Anges de l’Histoire that he would paint some forty years later. The entire series is based on a watercolour by Klee, an Angelus Novus with wide eyes, open mouth, and outstretched wings, which Walter Benjamin saw as a harbinger of the evils to come: “The angel would like to stay, awaken the dead,
A form of sensual melancholy that layers through the sediments of memory in painting, while at the same time expressing a firm determination to let nothing go.
L’artiste conjugue avec la vie la mort, dont il accepte l’ombre portée sans renoncer à la pulsation têtue du désir.
Ce chiasme, Rouan en a dessiné le signe très tôt : deux barres obliques qui se croisent en un point ou plutôt en un trou aveugle, à l’image des ailes des Anges de l’Histoire qu’il peindra quelque quarante années plus tard. La série tout entière est issue d’une aquarelle de Klee, un Angelus novus aux yeux écarquillés, à la bouche ouverte, aux ailes déployées que Walter Benjamin voyait comme l’annonciateur des malheurs à venir : « Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du Paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. »1 Les anges de Rouan supportent cette même inquiétude et enchâssent, au centre du format oblong où ils déploient leurs ailes, une fissure, deux lèvres qui dessinent dans le miroir une fente impossible à suturer. Par cette blessure s’acheminent aussi bien le désir que l’effroi.
On retrouve cette paradoxale alliance avec la série des Odalisques Flandres, qui nouent un dialogue avec Matisse tout en ramenant la courbe des corps fragmentés par la tresse vers les terres d’un Nord meurtri par les guerres. Rouan inscrit sa « couleur odalisque » au creux des sillons humides d’une « route des Flandres » empruntée régulièrement depuis qu’il a jeté l’ancre en Picardie, il y a quarante ans. Il en aime les paysages, témoins encore parfois de survivances ancestrales. Ainsi, de ces arbres à la lisière des villages, auxquels sont accrochés rubans et guenilles, qu’on nomme « arbres à chiffons » ou « arbres à loques ». En lien, sans doute, avec un culte ancien à fonction apotropaïque, cette dénomination étrange l’interpelle. Il s’en saisit pour élaborer les Arbres à loques qui tressent cette mémoire populaire au motif al andalus découvert autrefois à l’Alhambra. S’appareillent ici le loqueteux et l’élégant, le bas et le haut dans un nouage où Rouan se fait le héraut paradoxal de ce qu’il nomme « la beauté dégueulasse ». Improbable alliance entre le trivial et le sacré dont il avait déjà rencontré la fulgurance chez Vernant et
and make whole what has been smashed. But a storm is blowing from Paradise and it has got caught in his wings so strong that the angel can no longer close them.”1 Rouan’s angels bear this same anxiety and set, in the centre of the oblong format where they spread their wings, a crack, two lips which draw in the mirror a fissure that cannot be sutured. Through this wound, both desire and fear are conveyed.
This paradoxical alliance is found in the series of Odalisques Flandres, which engage in a dialogue with Matisse while taking the curve of the bodies fragmented by the braid back to the lands of a North scarred by wars. Rouan inscribes his “odalisque colour” in the humid furrows of a “Flanders road” taken many times since he dropped anchor in Picardy forty years ago.
He loves its landscapes that sometimes still speak of ancestral survivals. Such as these trees, on the edge of villages, from which ribbons and rags are hung, which are called “rag trees” or “tatters trees.” No doubt linked to an ancient cult with an apotropaic function, this strange name appealed to him. He used it to create the Arbres à loques , which interweave this popular memory with the Al Andalus motif seen in the Alhambra. The ragged and the elegant, the low and the high, are interwoven in a knotting that makes Rouan the paradoxical herald of what he calls “disgusting beauty.” An improbable alliance between the coarse and the sacred, the fulgurating effect of which he had already seen in the work of Vernant and Devereux on the ogress Baubo and her mythical vulva represented as a face.
The first work in the Pavanes series plays this difficult score in its own way. This time, it is under the sign of a feminine eros mirroring thanatos . Created for an exhibition at the Palais de
combines death with life, whose shadow he accepts without giving up on the dogged pulse of desire.
The artist
Devereux avec l’ogresse Baubô et sa vulve mythique travestie en visage.
La première œuvre de la série des Pavanes rejoue à sa manière cette difficile partition. C’est sous le signe, cette fois, de l’éros féminin en miroir avec thanatos. Élaborée pour une exposition au palais de Compiègne, elle vibre d’éclats rouges et bleus sur ses pourtours tandis qu’en son centre glisse le souvenir voilé de celles et ceux qui, comme Desnos, partirent du camp de Royallieu tout proche, sans espoir de retour.
Les Transis, tout droit dressés dans l’atelier, sont quant à eux l’écho d’un séjour récent à Fontevraud. Le titre de la série draine avec lui le souvenir des danses macabres du dernier Moyen Âge qui invitent les vivants à regarder en face la mort au travail. Rouan traduit ce memento mori par des couleurs chaudes et vives dans un rythme presque joyeux. Aucun pathétique expressionniste, cependant. Plutôt la vivacité acidulée de la flûte qui accompagne la Sardane : un grand diptyque peint en 2016 dont la tresse vibrante de rouges et d’orangés expose à sa façon ce que résister veut dire en peinture.
Compiègne, it vibrates with red and blue flashes around its edges, while in its centre he slips the veiled memory of those who, like Desnos, left the nearby camp at Royallieu with no hope of return.
The Transis , standing straight up in the studio, are the echo of a recent stay in Fontevraud. The title of the series brings with it the memory of the danses macabres of the late Middle Ages, which invite the living to look the workings of death in the face. Rouan translates this memento mori into warm, vivid colours and an almost joyful rhythm. No expressionist pathos, but rather the acidic vivacity of the flute that accompanies the Sardane : a large diptych painted in 2016 whose vibrant braid of reds and oranges announces in its own way the meaning of resistance in painting.
S’appareillent ici le loqueteux et l’élégant, le bas et le haut dans un nouage où Rouan se fait le héraut paradoxal de ce qu’il nomme « la beauté dégueulasse ».
The ragged and the elegant, the low and the high, are interwoven in a knotting that makes Rouan the paradoxical herald of what he calls “disgusting beauty.”Transi 12 — 2021 Huile sur panneau alvéolé | 140 × 101 cm Oil on honeycombed board | 55 1/8 × 39 3/4 in. 1. Walter Benjamin, Œuvres III, éd. Gallimard, Paris, 2000, p. 434, trad. légèrement modifiée. 1. Walter Benjamin, Selected Writings, vol.4, 1938-1940, Harvard University Press, 2006.
Œuvres Works
Sans doute faut-il dissocier la chair du visible, multiplier les points de fuite, lacérer les images fixes, elles nous habituent à l’éternité.
No doubt we need to dissociate the flesh from the visible, to multiply vanishing points, to tear up the fixed images, which inure us to eternity.
Esther Tellermann Esther Tellermann est psychanalyste, écrivaine et poète. Esther Tellermann is a psychoanalyst, writer and poet.Un voile de couleur
Esther TellermannPeut-être l’homme n’a-t-il pas encore fait l’expérience de sa séparation d’avec le monde car s’en sentant trop exilé, il se rapproche de lui-même, ou peut-être éprouve-t-il une souffrance ancienne où il se reconnaît, un paysage sépia ?
Souvent la douceur d’un voile couvre le meurtre, un arrière-pays que révèle l’entrecroisement des aplats. Au fond qu’est-ce qu’une forme dessinée dans la mémoire ? Certains d’ailleurs font avec leur insomnie, une manière dont tout s’arrête : superpositions, arcades, loggias, tours quadrangulaires…
Je sentais une défaillance à circonscrire les blancs, j’y préférais des géométries secrètes, sans douleur, une sorte d’effacement des idéaux, des mots d’ordre… Après tout, l’important n’est-il pas la place d’un regard ? On veut s’en remettre à une loi comme à un interdit, alors que le regard est un trou, une chape sur la réalité qui déborde. Mieux vaut refuser l’aimantation, sortir de la paralysie des ressemblances.
Ça ne tient pas sur la durée la croyance, les anges, les perspectives, les volumes sonores. C’est comme l’amour, ah oui quoi déjà ? Des bleus, des roses suaves, pourquoi pas ? On préfère la chansonnette, persistons à préférer les fonds d’or à l’épaisseur.
Voyez les odalisques, le velouté des cambrures, les reins ployés vers les soifs, le roux relève le bleu des brocarts, mais la nudité n’est qu’un Orient conquis, un drapé sur l’obéissance. Pourtant la matière est une pulsation, la nudité, un adieu.
A veil of colour
Perhaps man has yet to experience his separation from the world because, feeling irrevocably exiled from it, he moves closer to himself, or perhaps he is experiencing an old suffering in which he recognises himself, a sepia landscape?
Often the softness of a veil covers the murder, a hinterland that is revealed by the criss-crossing of flat tints. In the end, what is a form drawn in memory? Some people, moreover, live with their insomnia, a way for everything to come to a stop: superpositions, arcades, loggias, quadrangular towers...
I felt a failure to circumscribe the blanks, I preferred secret geometries, without pain, a kind of erasure of ideals, of watchwords.
After all, isn’t the important thing the place of a gaze? Our desire is to rely on a law as if it were a prohibition, whereas the gaze is a hole, a cover over overflowing reality. It is better to refuse the magnetization, to get away from the paralysis of resemblance.
Belief, angels, perspectives, volumes of sound –over time, they fade. It’s like love – ah yes what
Le désir seul est l’objet, Madame, trouvez le rythme et vous trouverez l’intelligence de l’espace.
Et qu’enfermons-nous dans les chambres sinon notre propre peur ? Olympia, Vénus, infantes défuntes, quoi encore ? Des pavanes pour nos futurs charniers, pas plus. C’est la seule raison de nos chiffons ou de nos oratorios.
Oui, on prie, on danse, on accroche des loques de couleurs à nos désespoirs, mais jamais la déclinaison du blanc n’éludera la fin.
Le désir seul est l’objet, Madame, trouvez le rythme et vous trouverez l’intelligence de l’espace, ce n’est pas nouveau cette prise dans votre symptôme : m’aime-t-il ?
Soyez plus radicale, faites jouer votre mort, un troisième terme, c’est l’essentiel : on rapporte une couleur à une autre et surgit une valeur nouvelle. Bien sûr il faut un peu de courage, ne pas se laisser enliser dans les séductions chromatiques : lèvres peintes, talons hauts, il sait tout de moi… Vous n’arriverez pas à dire si vous ne voulez pas disparaître. Tout est dans la mise en mouvement, la virginité est autant un leurre que la salissure ! Vivez simplement, acceptez l’aléatoire !
L’important n’est pas la rétention du passé en autant de pavements, d’architectures, ce sont les formes de notre soumission. L’Occident ne se lasse pas des ornements, autant de façons de masquer les crimes : cristaux, broderies, draps de soie et de damas, Dolce vita, cités idéales, mais voyez les villes aujourd’hui, elles ne sont que de futurs champs de ruines : bulldozers, incendies, bombardements…
Regardez l’autre côté du chemin appris, la vérité est un arrachement, trois fois rien, on déchire, on fait une fente, on coupe, on colle, on cloue, voilà, comme vous voulez encore l’intégrité sublime d’un rayonnement, une lumière, un corps qui s’affaisse, la douceur des chairs, c’est fini !
Vous imaginez les rédemptions mais le passé doit rester toujours au bord de la surface, c’est ça, nous le voyons d’ailleurs ressurgir en autant de massacres.
is it? Blues, soft sweet pinks, why not? We prefer the ditty, let’s go on preferring golden grounds to thickness.
Consider the odalisques, the velvety curves, the loins leaning in towards thirsts, the russet heightens the blue of the brocades, but the nudity is just a conquered Orient, drapery over obedience. And yet the material is a pulsation, the nudity a farewell.
And what do we lock up in the chambers if not our own fear? Olympia, Venus, dead infants, what else? Pavanes for our future mass graves, no more.
This is the only reason for our rags or our oratorios.
Yes, we pray, we dance, we hang coloured rags on our despairs, but the declension of white can never avoid the end.
Desire alone is the object, Madam, find the rhythm and you will find the intelligence of space, it is not new this sifting from your symptom: does he love me?
Be more radical, bring your death into play, a third term, that’s the key: you relate one colour to another and a new value emerges. Of course, it takes a little courage not to get bogged down in chromatic seductions: painted lips, high heels, he knows me through and through. You won’t be able to say if you fear disappearing. It’s all in the way you get things moving, virginity is as much a distraction as the stain! Just live, accept the randomness!
The important thing is not the retention of the past in so many rich floors and buildings, but the forms of our submission. The West never tires of ornaments, so many ways of masking crimes: crystals, embroidery, silk and damask sheets, dolce vita, ideal cities, but look at the cities today, they are nothing but future fields of ruins: bulldozers, fires, bombings.
Au lieu de bâtir des généalogies sur une unique dimension, un chant monadique, suivez la trame qui vous soustend et vous rencontrerez l’inattendu. Il n’est pas rare qu’un secret surgisse et se démultiplie avant de se perdre car jamais vous n’abolirez la survivance d’un premier tissu.
Perdez votre innocence ! Vous vouliez des raccourcis : ma mère est trop là, mon père est absent, j’ai un peu de mal à me déterminer, la question n’est-elle pas d’apparaître ? Mais croyez-vous que la vie ne soit pas un choix, vous cherchez à m’apprendre : allez au-delà de votre insatisfaction semblez-vous me dire, faites avec votre refus !
Nous glisserons dès lors entre l’alternance des plans plutôt que chercher l’analogie. Vous vous efforcez sans cesse de toucher l’être, vous fermant l’accès au possible. Vous devez apprendre la distance, vous atteindrez alors à la légèreté d’une courbe, l’inégalité des décalages, les accidents. Affranchissez-vous du visible !
Nous pensons voir mais n’en restons qu’aux arêtes qui délimitent nos croyances, passons notre temps, c’est
See the other side of the path you learned, truth is a wrench, next to nothing, you tear, you make a slit, you cut, you glue, you nail, and there it is, as you still want the sublime integrity of a radiance, a light, a sagging body, the softness of the flesh, it’s over!
You imagine redemptions but the past must always remain on the edge of the surface, that’s it, indeed we see it resurfacing in so many massacres.
Instead of building genealogies on a single dimension, a monadic song, follow your underlying fabric and you will encounter the unexpected. It is not uncommon for a secret to emerge and spread before being lost, for you will never abolish the survival of a first fabric.
Desire alone is the object, Madam, find the rhythm and you will find the intelligence of space.Masque d’encre no 1 — 2022 Crayon sur papier Japon | 71,5 x 53,5 cm Pencil on Japanese paper | 28 1/8 x 21 in. François Rouan | Odalisques et Pavanes, 2009-2020
Nous croyons à l’image, quoi d’autre en effet sinon un corps palpable ? Mais qu’est-ce qu’un corps palpable ?
vrai à occulter ce que cachent les tombeaux, sommes trop souvent l’usurpateur d’une identité close, mais à qui se doit-on ?
Nous croyons à l’image, quoi d’autre en effet sinon un corps palpable ? Mais qu’est-ce qu’un corps palpable ? Nous ne cessons d’osciller entre incarnation et sacrifice, peut-être nous voudrions qu’un phénomène nous apparaisse distinctement, un événement, que notre vie soit perceptible, ainsi vous-même n’êtes rien pour moi qu’une dramaturgie, un automatisme en somme.
C’est agaçant votre sentiment perpétuel d’abandon, une femme n’est une femme que si nous l’habillons de quelque consistance et pourquoi croyez-vous cet acharnement à déchirer les chairs ? (Donnons-nous un peu plus de temps, ils en viendront à bout.)
On viole, on veut voir au fond ce qu’est le figurable, peut-être seul le cri abolit la transparence…
Sans doute faut-il dissocier la chair du visible, multiplier les points de fuite, lacérer les images fixes, elles nous habituent à l’éternité. Nous préférons trop souvent les clairs-obscurs à la clarté géométrique, l’inquiétude à l’effraction...
Au lieu que, vous m’êtes un rythme intérieur, j’aime ce va-et-vient où je veux vous atteindre. Alors votre présence n’est pas un fil continu mais un entrelacement de formes, ainsi construit-elle ma mémoire en autant de hachures et de métamorphoses.
Oui je vous regarde, mais ne vous sépare pas d’un effondrement, je veux dire de savoir n’atteindre votre sillage que sous la superposition de plusieurs profondeurs. Et vous m’apparaîtrez alors au bord des fentes. Ne sommes-nous pas à nous-mêmes une seule couleur attendant que peu à peu la détissent les verts, les lilas, les pourpres, les opales ? Car vous êtes un temps
Lose your innocence! You wanted shortcuts: my mother is too present, my father is absent, I kind of struggle to make up my mind; isn’t appearance the whole question? But do you believe that life is not a choice? You are trying to teach me: go beyond your dissatisfaction you seem to be telling me, deal with your refusal!
And now we slide between the alternation of planes rather than seeking analogy. You are constantly striving to touch being, closing yourself off from the possible. You must learn distance, you will then reach the lightness of a curve, the unevenness of shifts, accidents. Free yourself from the visible!
We think we see, but we remain only at the edges that demarcat our beliefs, we spend our time, it is true, concealing what the tombs hide, we are too often the usurper of a closed identity, but to whom do we owe ourselves?
We believe in the image, indeed what else is there but a palpable body? But what is a palpable body? We oscillate constantly between embodiment and sacrifice, maybe we would like a phenomenon to appear to us distinctly, an event, for our life to be perceptible, so you yourself are nothing more than a dramaturgy for me – in short, an automatism.
It’s annoying, your perpetual sense of abandonment, a woman is only a woman if we clothe her with some consistency and what do you think is the reason for this obsession with tearing the flesh? (Give us a little more time, they’ll get it done.)
We violate, we want to see deep down what the figurable is, perhaps only the cry abolishes transparency.
No doubt we need to dissociate the flesh from the visible, to multiply vanishing points, to tear up the fixed images, which inure us to eternity. All too often we prefer chiaroscuro to geometric clarity, anxiety to intrusion...
plus ample que celui de mon histoire, une onde bientôt recouverte d’une autre surface, d’une autre encore, découpée dans le vif d’un présent qui vous efface quand il vous rend à sa pleine lumière.
Ainsi je vous tresserai dans la fluidité et la discontinuité des tracés avec comme seul appui la tempête où j’ai parfois l’illusion de vous saisir. C’est vrai, la vision alors se déchire sur une figure, un vestige, l’idée d’une guerre par exemple, d’une fosse.
L’homme veut mesurer l’ossature de l’humain, ainsi construit-il des souvenirs comme il suffit de tisser un voile de couleur sur celui qui palpite encore, afin de faire rayonner le seul motif du vivre.
Instead of, you are an inner rhythm for me, I like this coming and going in which I want to reach you. So your presence is not a continuous thread but an intertwining of forms, so it builds my memory in as many crosshatchings and metamorphoses.
Yes I am looking at you, but I do not separate you from a collapse, I mean, knowing that I will reach your trace only under the layering of several depths. And then you will appear to me at the edge of the cracks.
Aren’t we ourselves a single colour waiting for greens, lilacs, purples and opals to gradually unravel it? For you are a time more ample than that of my history, a wave soon to be covered by another surface, and yet another, cut into the sharpness of a present that erases you when it takes you back into all its light.
Thus I will weave you in the fluidity and discontinuity of the lines where the only resting point is the storm in which I sometimes have the illusion of grasping you. It’s true, vision then is torn from a figure, a vestige, the idea of a war for example, of a pit.
Man seeks to measure the human skeleton, so he constructs memories, as if it were enough to weave a veil of colour over the one that is still throbbing, to ensure that the motif of living alone is what shines through.
| We believe in the image, indeed what else is there but a palpable body? But what is a palpable body?Masque d’encre no 2 — 2022 Crayon sur papier Japon | 71,5 x 53,5 cm Pencil on Japanese paper | 28 1/8 x 21 in.
Biographie Biography
François Rouan
Né à Montpellier en 1943. Vit et travaille dans l’Oise, France. Born in Montpellier in 1943. Lives and works in Oise, France.
Formation | Education
1961-1967
École nationale supérieure des beaux-arts de Paris
1971-1973
Obtient une bourse pour la Villa Médicis, Académie de France à Rome, alors dirigée par Balthus. Awarded a grant for the Villa Médicis, French Academy in Rome, directed by Balthus at that time.
Expositions personnelles (sélection)
Solo exhibitions (selection)
2023
Odalisques et Pavanes, 20092020, Templon, Paris, France
2022
François Rouan, Maison de la pierre, Saint-Maximin, France
2019
François Rouan – Travaux sur papier 1965-2014, galerie Guttklein
Fine Art, Paris, France
2018
François Rouan – Tressage sur chemin d’encre, The American Gallery Contemporary Art, Marseille, France
François Rouan – D’un château à l’autre, Musées nationaux du palais de Compiègne, Compiègne, France
François Rouan et le Vitrail, Compiègne, France
2017
François Rouan – Tressages, 1966-2016, musée Fabre, Montpellier, France Grands formats choisis au musée Fabre à Montpellier et travaux d’aujourd’hui découverts à Laversine, galerie Guttklein
Fine Art, Paris, France
2015
Solo show François Rouan, Ditesheim & Maffei Fine Art, artgenève, Genève, Suisse
François Rouan au château de Hautefort, troisième saison, Hautefort, France
2014
François Rouan – Trotteuses, Maison de la culture, Amiens, France
François Rouan au château de Hautefort, deuxième saison, Hautefort, France
Empreintes, éponges, buvards, œuvres sur papier 1980-2014, Ditesheim & Maffei Fine Art, Neuchâtel, Suisse
2013
François Rouan au château de Hautefort, première saison, Hautefort, France
François Rouan – Une histoire d’odalisque, galerie Thessa Herold, Paris, France
2011
La découpe comme modèle, musée Matisse, Le CateauCambrésis, France
Découpe/Modèle 1965-2009, galerie Jean Fournier, Paris, France
François Rouan et Bernard Noël –Ce jardin d’encre, Maison des arts et des loisirs, Laon, France
2010
François Rouan – Du dessin au tableau, galerie François Ditesheim (Fiac, Grand Palais), Paris, France
François Rouan et Bernard Noël –Ce jardin d’encre, bibliothèque municipale, Abbeville, France
2009
François Rouan – Gravures
1971 - 2007, galerie Jacques Elbaz, Paris, France
François Rouan – Sempervirens, galerie Jean Fournier, Paris, France
Visite d’atelier II, Espace Tajan, Paris, France
2008
Étude pour le tombeau de Francesco Primaticcio, galerie Michel Delorme, Paris, France
2007
Visite d’atelier, Espace Tajan, Paris, France
2006
François Rouan – Contre Image, musée des Abattoirs, Toulouse, France
2005
François Rouan – Mappes, galerie Daniel Templon, Paris, France
2004
Tombeau de Primatice, intervention dans l’exposition Primatice, maître de Fontainebleau. L’Italie à la cour de France, musée du Louvre, Paris, France
2003
Ash Babies, galerie Daniel Templon, Paris, France
François Rouan, Museum Het Valkhof,, Nijmegen, Netherlands
François Rouan, galerie Krugier Ditesheim, Genève, Suisse
2002
François Rouan – Mirotopos, Topomiro, Espace Écureuil, Toulouse, France
2001
François Rouan – Papiers découpés 1965-2000, Biblioteca regionale, Aosta, Italy
2000
François Rouan – Papiers découpés, musée de l’Abbaye Sainte-Croix MASC), Les Sables-d’Olonne, France
François Rouan – Figures de Venise, Institut central des beauxarts, Beijing, China
1998
François Rouan, Osiris Gallery, Bruxelles, Belgique
1997
Mirotopos, galerie Daniel Templon, Paris, France
François Rouan, Sezon Museum of Art, Tokyo ; Ohara Museum of Modern Art, Kurashiki, Japan
1996
Épreuves d’artistes, galerie Michel Delorme, Paris, France
1995
François Rouan – Jardins taboués, musée d’Art moderne, Villeneuved’Ascq, France Coquilles 1992-1995, galerie Daniel Templon, Paris, France
1994
François Rouan – Travaux sur papier 1965-1992, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, cabinet d’art graphique, Paris, France
François Rouan – Tabuisierte Gärten, Städtische Kunsthalle, Düsseldorf, Germany
1993
Portes, 1971-1976, galerie Daniel Templon, Paris, France
1991
Peintures, dessins 1988-1990, galerie Daniel Templon, Paris, France
1988
François Rouan – Encaustic Paintings and Drawings on Paper Laid Down on Canvas, New York, USA
1987
François Rouan, École des beauxarts, Nantes, France
François Rouan, galerie Daniel Templon, Paris, France
1984
Rouan – Paintings, Gouaches and Drawings, 1968 to 1983, Pierre Matisse Gallery, New York, USA
1983
Rouan, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, France
1982
Targoum – Rouan Paintings and Drawings, 1973 to 1983, Pierre Matisse Gallery, New York, USA
1979
François Rouan – Gemälde und Zeichnungen, Städtische Kunsthalle, Düsseldorf, Germany
1978
Peintures, dessins, musée Cantini, Marseille, France (texte de Jacques Lacan)
François Rouan – Paintings and Drawings, 1972 to 1976, The Arts Club of Chicago, Chicago, USA
1976
François Rouan – Paintings and Drawings, 1973 to 1981, Pierre Matisse Gallery, New York, USA
1975
Rouan – Portes, douze peintures, Musée national d’art moderneCentre Georges Pompidou, Paris, France
1973
François Rouan – Dessins, galerie Lucien Durand, Paris
Peintures, dessins et gravures, Villa Médicis, Rome, Italy
1971
Sept tressages, galerie Lucien Durand, Paris, France
Expositions collectives (sélection) Group exhibitions (selection)
2021
Événement 4+4, artiste invité à la galerie RX, Paris, France
2020
Vitraux d’artistes, abbaye royale de Fontevraud, Fontevraudl’Abbaye, France
2019
Un autre œil – D’Apollinaire à aujourd’hui, musée de l’Abbaye Sainte-Croix (MASC), Les Sablesd’Olonne ; musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun, France
2017
Supports/Surfaces, Carré d’art Jean Bousquet/musée d’Art contemporain, Nîmes, France
2016
Accrochage, galerie Thessa Herold, Paris, France Exposition collective, Le Fresnoy, Tourcoing, France
2015
Obsession, Maison particulière, Bruxelles, Belgique
Sienne, aux origines de la Renaissance, musée des BeauxArts de Rouen, Rouen, France
2014
This is not a museum, Fondation Maeght, Saint-Paul-deVence, France
Gewünscht, geschenkt, gekauft – Neuerwerbungen der Graphischen Sammlung, HLMD – Hessisches Landesmuseum
Darmstadt, Darmstadt, Germany
Fondation Maeght : de Giacometti à Tàpies, 50 ans de collection, Domaine de Kerguéhennec –Centre d’art contemporain, Bignan, France
Avec et sans peinture, musée d´Art contemporain du Val-de-Marne
MAC/VAL, Vitry-sur-Seine, France
2013
Almost Black and White, galerie
Jean Fournier, Paris, France
Adventures of Truth – Painting and Philosophy, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence, France
François Ditesheim, musée des Beaux-Arts de La Chaux-deFonds, Neuchâtel, Suisse
Bonnefoi, Frydman, Hantaï, Pincemin, Rouan, galerie Jacques Elbaz, Paris, France
2012
French Contemporary Masters, Bernard Chauchet Contemporary Art, London, United Kingdom
The French Connection, Museum
Het Valkhof, Nijmegen, Netherlands
Le dessin, galerie François Ditesheim, Neuchâtel, Suisse
2011
Le Louvre revisité, Lab-Labanque, Béthune, France
Parcours d’un galeriste. François Ditesheim, musée des BeauxArts de La Chaux-de Fonds, Neuchâtel, Suisse
2009
Multiples, un point de vue sur l’estampe, galerie L’Agart, Amilly, France
Ils ont regardé Matisse –Une réception abstraite, États-Unis/Europe, 1948-1968, Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis, France
2008
Expérimentations photographiques en Europe des années 20 à nos jours, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, France Courbet, présentation de la vidéo Le Catéchisme de Gustave, musée Fabre, Montpellier, France
2007
Photographies – Nouvelles acquisitions 2003-2007, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, France Hommage à l´Atelier LacourièreFrélaut, galerie Michèle Broutta, Paris, France
Chalcographie contemporaine, musée du Louvre, Paris, France
2006
Peintures/Painting, MartinGropius-Bau, Berlin, Germany Panorama 7, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, Tourcoing, France
2005
De Picasso à Basquiat, musée Maillol – Fondation Dina Vierny, Paris, France
Réouverture du LAAC, LAAC, Lieu d’art et action contemporaine de Dunkerque, Dunkerque, France Simon Hantaï et François Rouan : Conversation, galerie Jean Fournier, Paris, France
2003
De mémoires, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, Tourcoing, France
2001
As painting : division and displacement, Wexner Center for the Arts, Colombus, USA
1999
L’envers du décor, Institut d’art contemporain, Villeurbanne, France
Tableaux – La peinture n’est pas un genre, musée des Jacobins, Morlaix ; musée de Brou, Bourgen-Bresse ; musée des BeauxArts, Tourcoing, France
1998
L’envers du décor, musée d’Art moderne de Villeneuve-d’Ascq, France
Les années Supports/Surfaces, Galerie nationale du Jeu de paume, Paris, France
Bonnefoi, Pincemin, Rouan, galerie Jacques Elbaz, Paris, France
1997
Made in France, nouvel accrochage des collections, Musée national d’art moderne –Centre Georges Pompidou, Paris, France
1996
Formes de l’invisible, couvent des Cordeliers, Paris, France
L’informe, mode d’emploi, Musée national d’art moderne –Centre Georges Pompidou, Paris, France
1995
Féminin-masculin, le sexe de l’art, Musée national d’art moderne –Centre Georges Pompidou, Paris, France
Traité du trait, musée du Louvre, Paris, France
1993
Copier créer, musée du Louvre, Paris, France
Art contemporain en France –Une situation 1980-93, Sofia, Plovdiv, Varna, Bulgaria Art contemporain en France,
galerie Enrico Navarra et galerie Itsutsuji, Tokyo, Japan
1992
La tentation des Gobelins, Grande Verrière de la gare d’Austerlitz, Paris, France
1991
Bataille – Une autre histoire de l’œil, musée de l’Abbaye Sainte-Croix (MASC), Les Sablesd’Olonne, France
1990
L’art en France, 1945-1990, Fondation Daniel Templon, Fréjus, France
1989
Donation Daniel Cordier –Le regard d’un amateur, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, France
1988
Éloge du tableau, Atelier Cantoisel, Joigny, France
1987
Le regard du dormeur, Musée départemental d’art contemporain, Rochechouart, France
L’époque, la mode, la morale, la passion, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, France
1986
Hors tendances, Galleria Vivita, Florence, Italie ; Fondation Gulbenkian, Lisbonne, Portugal
1985
Geschichte als Widerstand.
Aspekte zeitgenössischer Kunst in Frankreich, Gesellschaft für
aktuelle Kunst, Bremen ; Badischer Kunstverein, Karlsruhe ; Kunsthalle
Düsseldorf ; Kunstverein
Hannover, Germany
Colour since Matisse, International Festival, Edinburgh, Scotland, United Kingdom
1984
Sur invitation, Union centrale des arts décoratifs, Paris, France Drawings 1974-1984, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, USA
1983
Zwanzig Jahre Kunst in Frankreich 1960-1980, Mittelrheinisches Museum, Mainz ; Kunsthalle, Tübingen ; Staatliche Kunsthalle Berlin ; Dresde, Germany ; Luxembourg ; Bologne, Italy
1982
Paris 1960-1980, musée d’Art moderne, Vienne, Austria Arte come arte: persistenza dell’opera, Biennale de Venise, Venice, Italy
1981
Baroques 81, ARC, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris, France Nature du dessin, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, France Balthus, Barelier, Rouan, Centre d’art contemporain, Ratilly, France
1979
Tendances de l’art en France 1968-1979, I : les partis pris de Marcelin Pleynet, ARC, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris, France
1977
3 villes, 3 collections, Grenoble, Marseille, Saint-Étienne, l’avant-garde 1960-1976, musées de Grenoble, Marseille, Saint-Étienne, France
1976
06 Art 76, University Art Museum, Berkeley ; Sarah Campbell Bafler Gallery, Houston ; Neuberger Museum, New York, USA
1974
Four Painters: Faucher, Hantaï, Rouan, Viallat, galerie Pierre Matisse, New York, USA
1972
Douze ans d’art contemporain en France 1960-1972, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, France
1971 Peintures et objets, musée Galliera, Paris, France
1966
Impact I, musée d’Art moderne, Céret, France
1963-68
Jeune peinture, grands et jeunes d’aujourd’hui, Salon de mai, Réalités nouvelles, Paris, France
1963-65
Biennale des jeunes, Paris, France
Réalisations
Projects
2020
Mise en chantier d’un projet de décor pour le réfectoire de l’abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud, Fontevraud-l’Abbaye, France
2019
Réalisation de vitraux pour la chapelle de l’Hôtel-Dieu, Hautefort, France
2018
Résidence au palais de Compiègne, France
2012-2015
Résidence au château de Hautefort, Hautefort, France
2007
L’Envers des corps et Le Torrent, films, réalisation de François Rouan
2006
Sans le savoir, film, réalisation de François Rouan
Wunderblock, film, réalisation de François Rouan
2005
Le Petit Objet, film, réalisation de François Rouan
Chiquenaude dans l’abîme, film, réalisation de François Rouan
Pierre à Laversine, film, réalisation de François Rouan
2003
Réalisation du film Clamouse
1994
Vitraux pour l’église Saint-JeanBaptiste de Castelnau-le-Lez, France
1989
Vitraux pour les chapelles basses de la cathédrale de Nevers, France
1973
Séjour à Sienne, travail autour des fresques d’Ambrogio Lorenzetti, et surtout celle de L’Allégorie du bon et du mauvais gouvernement ainsi que La Ronde des nymphes
Bibliographie (sélection)
Bibliography (sélection)
François Rouan. Biographie, Agnès Fabre, Galilée, Paris, 2022
François Rouan à Compiègne, Guttklein Fine Art, Paris, 2018
François Rouan – Tressages 1966-2016, musée Fabre, Silviana Editoriale, Milan, 2017
Empreintes, éponges, buvards –Œuvres sur papier 1980-2014, Ditesheim & Maffei Fine Art, Neuchâtel, 2014
La Découpe comme modèle, Bernard Chauveau Éditeur, Paris, 2011
Rouan le peintre, Dominique Cordellier, Galilée, Paris, 2008
Voyage à Laversine, Hubert Damisch, Seuil, Paris, 2004
Le Corps de l’empreinte, Jean-Clet Martin, Le collège de philosophie, Paris, 2003
Épreuves d’artiste, Denis Hollier, Galilée, Paris, 1996
La Figure du fond, Denis Hollier, Galilée, Paris, 1993
Collections publiques
Public collections
Musée national d’art moderne –Centre Georges Pompidou, Paris, France
Musée de Grenoble, France
FRAC Île-de-France – Le Plateau, Paris, France
FRAC Nouvelle-Aquitaine
Limousin, Limoges, France
Les Abattoirs – FRAC Occitanie
Toulouse, Toulouse, France
Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, France
Musée régional d’Art contemporain Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, Sérignan, France
MAC musée d´art contemporain
Marseille, Marseille, France
Musée d’Art moderne et contemporain (MAMCS), Strasbourg, France
FRAC Basse-Normandie, Caen, France
FRAC Poitou-Charentes –Angoulême, Angoulême, France
LaM – Lille Métropole
musée d’Art moderne, d’Art contemporain et d’Art brut, Villeneuve-d’Ascq, France
Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, La Louvière, Belgique
Catalogue édité à l’occasion de l’exposition
Catalogue published for the exhibition
François Rouan
ODALISQUES ET PAVANES, 2009-2020
23 mars – 13 mai 2023
23 March – 13 May 2023
28 rue du Grenier-Saint-Lazare 75003 Paris
+33 (0)1 85 76 55 55
paris@templon.com | www.templon.com
Coordination éditoriale/Editorial coordination
Théa Chevalin, assistée de Juliette Trillot
Traduction du français vers l’anglais
Translation from French into English: Charles Penwarden
Crédits photographiques/Photo credits: Laurent Edeline
sauf/except:
Laurent Lecat : p.7, p.11, p.29-31, p.55
Jim Purcell : p.8-9
Guillaume Philippe : p.12, p.69
Couverture/Cover: Odalisque Flandres XII, 2010
Quatrième de couverture/Back cover: Pavane 2017-2018
Page 2: Odalisque Flandres VI, 2009-2010
Création, édition : Agence Communic’Art
23 rue du Renard – 75004 Paris
Tél. : +33 (0)1 43 20 10 49
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Directeur de la création/Creative director
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Coordination : Pascale Guerre
Imprimé en Belgique/Printed in Belgium
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ISBN : 978-2-917515-49-5