Rechercheagronomiquesuisse numéro 6, juin 2013

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Recherche Agronomique Suisse 2 0 1 3

|

N u m é r o

6

Agroscope | OFAG | HAFL | AGRIDEA | ETH Zürich

J u i n

Production animale Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises Page 256 Société

Série AlpFUTUR: Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population Page 272

Eclairage

Au secours des faons Page 302


Sommaire Des chercheurs d’Agroscope ont comparé la qualité du lait produit dans des exploitations laitières dotées d’un robot de traite et celle du lait produit dans des exploitations avec salle de traite. Il y a de grandes différences au niveau de la qualité du lait entre les exploitations travaillant avec un robot de traite. (Photo: Agroscope)

Impressum Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

Juin 2013 | Numéro 6 255 Editorial Production animale Traite robotisée et qualité du lait de froma256

gerie: des améliorations sont requises Ernst Jakob, Daniel Goy, John Haldemann et René Badertscher Production animale Foin ou haylage dans l’alimentation 264

des chevaux

Editeur Agroscope Partenaires bA groscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW; ­ Agroscope Liebefeld-Posieux et Haras national suisse ­A LP-Haras; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART), www.agroscope.ch b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.blw.ch b Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.ch b Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.ch b E cole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich, Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.ch Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch

Johanna Besier, Brigitte Strickler, Ruedi von ­Niederhäusern et Ueli Wyss Société – Série AlpFutur Les fonctions de l’économie alpestre 272

jugées par la population Xenia Junge et Marcel Hunziker 280

diversité des espèces dans la région d’estivage

Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Sibylle Willi (ACW), Evelyne Fasnacht (ALP-Haras), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich) Abonnements Tarifs Revue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris (étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–* * Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch Adresse Nicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Changement d'adresse e-mail: verkauf.zivil@bbl.admin.ch, Fax +41 31 325 50 58 Internet www.rechercheagronomiquesuisse.ch www.agrarforschungschweiz.ch ISSN infos ISSN 1663 – 7917 (imprimé) ISSN 1663 – 7925 (en ligne) Titre: Recherche Agronomique Suisse Titre abrégé: Rech. Agron. Suisse © Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS

Environnement – Série AlpFutur S imulation du reboisement en 2021 et

Beatrice Schüpbach, Thomas Walter, Gabriela Hofer et Felix Herzog 288

Production végétale S ensibilité de la pomme de terre à la pour-

riture molle provoquée par Dickeya spp. David Gerardin et al. 296

Production végétale ssais de variétés de trèfle d’Alexandrie et E

de trèfle Incarnat Rainer Frick, Eric Mosimann, Daniel Suter et Hansueli Hirschi Eclairage Au secours des faons 302 Nicole Berger 306 Portrait 307 Actualités 311 Manifestations Liste variétale Liste recommandée des variétés de Encart

­céréales pour la récolte 2014 Lilia Levy Häner et al.


Editorial

Nouveaux défis – nouvelle ­structure de recherche: Agroscope Chère lectrice, cher lecteur,

Jean-Philippe Mayor, Directeur Agroscope ACW

«Faisons face au temps comme il vient et change» Shakespeare

*Hautes écoles suisses et étrangères, FiBL et stations de recherche agronomiques étrangères, grands distributeurs tels Migros, COOP, Fenaco, entreprises agroalimentaires telles Nestlé et de l’agrochimie bâloise, etc.

Hormis le défi de nourrir la population croissante de la planète, le réchauffement planétaire continue à se traduire par une multiplication d’accidents climatiques, lesquels induisent inévitablement des fluctuations significatives de production. L’entrée de la spéculation financière dans le marché des matières premières agricoles entraîne davantage d’instabilité des cours. Il nous faut donc des agricultures productives mais aussi résilientes et résistantes aux aléas climatiques, aux attaques subites de maladies, aux variations des prix et aux limites actuelles de nos savoirs scientifiques. Il nous faut donc être capables de concevoir des systèmes qui interagissent techniquement et économiquement avec un grand nombre d’acteurs importants du secteur agro-alimentaire*. Centralisation ou décentralisation? Dans ce contexte, charge aux instances dirigeantes de la recherche helvétique de créer les conditions cadres qui permettent aux quatre instituts d’Agroscope de continuer à répondre aux attentes de notre société ainsi qu’aux besoins des différentes branches de l’agroalimentaire, aujourd’hui et demain. Il s’agit autant de standardiser les processus à travers tout Agroscope que d’encourager les spécificités de chaque institut. Alors, centralisation ou décentralisation? Là réside tout le questionnement pour Agroscope! – Il est clair que toute entité poursuivant un objectif précis a besoin d’un centre de coordination, pour définir son orientation générale et pour veiller à ce que les parties qui la constituent suivent cette orientation et contribuent à réaliser les objectifs communs. Certains processus seront donc centralisés. D’intenses discussions ont été menées sur la façon d’harmoniser les processus d’élaboration des programmes de recherche, de la communication et de l’image d’entreprise, des investissements, de l’acquisition/gestion de fonds tiers, de planification et de budgétisation de même que de règlement de travail. Ces dernières années, nous avons acquis beaucoup d’expérience dans la mise en place de tels processus au sein d’une entreprise de grande taille, et de surcroît dispersée géographiquement. Nous reprendrons les meilleurs succès de tous ces processus et les généraliserons, dans la mesure du possible, au sein d’Agroscope. Néanmoins, il est tout aussi clair que toutes les décisions importantes ne peuvent pas être prises efficacement par le centre uniquement, car celui-ci manque d’informations pertinentes et de temps. L’organisation efficace d’Agroscope doit combiner les avantages qu’offre la décentralisation pour la flexibilité et la mobilisation des ressources, avec ceux qu’offre la centralisation pour la cohérence. Il s’agit donc d’élaborer une culture d’entreprise commune. Quelle est la façon la plus constructive de collaborer? Comment pouvons-nous promouvoir le dialogue au sein d’Agroscope? Quelle philosophie d’entreprise souhaitons-nous développer? Autant de questions que les organes dirigeants d’Agroscope ont abordées de manière ciblée et qu’ils se réjouissent d’implémenter avec l’aide de l’ensemble de leurs collaboratrices et collaborateurs – d’ores et déjà merci à toutes et à tous!

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 255, 2013

255


P r o d u c t i o n

a n i m a l e

Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises Ernst Jakob, Daniel Goy, John Haldemann et René Badertscher Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras, 3003 Berne, Suisse Renseignements: Ernst Jakob, e-mail: ernst.jakob@agroscope.admin.ch, tél. +41 31 323 81 45

Vache dans le robot de traite Astronaut A3 de Lely. (Photo: Agroscope)

Introduction L’influence d’une installation de traite robotisée sur la qualité du lait a fait l’objet d’un grand nombre d’études. Toutes concordent sur un point: le lait trait par robot présente des teneurs en acides gras libres sensiblement plus élevées (Pomiès et al. 1998; Klungel et al. 2000; Slaghuis et al. 2004; Wiking et al. 2006). Différents auteurs ont démontré que la teneur en acides gras libres dépendait fortement de la fréquence de traite (Jellema 1986; Slaghuis et al. 2004; Wiking et al. 2006). Or, celle-ci est

256

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 256–263, 2013

plus élevée dans les exploitations avec robot de traite (RT) que dans celles avec deux traites par jour. En ce qui concerne la qualité bactériologique du lait, les études antérieures ont conclu à une influence négative des RT (Pomiès et al. 1998; Klungel et al. 2000; Rasmussen et al. 2002). Häni (2008) a étudié l’influence de la technique de traite utilisée sur la qualité du lait de fromagerie sans ensilages destiné à la production de Gruyère AOC. Le lait d’exploitations avec RT et celui d’exploitations avec lactoduc présentaient des nombres de germes significativement plus élevés et des réductases préincubées significa-


tivement plus courtes que le lait de producteurs avec salle de traite (ST). Comparé à ce dernier, le lait trait au robot contenait en outre trois fois plus d’acide butyrique libre. Les producteurs de lait de fromagerie avec RT ont donc été contraints de limiter les intervalles de traite à 8 h au minimum. La présente étude visait à examiner si une limitation des intervalles de traite et d’autres améliorations techniques de même que des adaptations dans la gestion de l’exploitation pouvaient améliorer la qualité du lait.

Matériel et méthodes Exploitations laitières Pour cet essai, neuf exploitations laitières de la région de production du Gruyère AOC travaillant avec un système RT ont été sélectionnées. S’y est ajoutée une exploitation avec RT dont le lait était transformé en Emmentaler AOC. Le groupe de producteurs avec un RT se composait donc de dix exploitations réparties dans dix sociétés de laiterie. Le groupe de comparaison était formé quant à lui de huit producteurs avec ST affiliés aux mêmes sociétés de laiterie. Dans le groupe RT, seuls deux fabricants étaient représentés (4× Lely et 6× DeLaval) alors que dans le groupe ST, il y en avait cinq (DeLaval, GEA, SAC, Surge, Westfalia). Echantillons de lait Pendant la période d’essai de sept mois (de juillet à janvier), un échantillon de lait du soir et un échantillon de lait du matin suivant par exploitation ont été prélevés une fois par mois. Les échantillons ont été prélevés à la fromagerie où les producteurs de lait livraient leur lait deux fois par jour. Ils étaient immédiatement refroidis à <5 °C et apportés au laboratoire dans les quatre heures pour y être aliquotés en vue des différentes analyses. Les aliquotes d’échantillons destinés à la détermination des acides gras libres ont été congelés et entreposés à -20 °C jusqu’à leur analyse.

Résumé

Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises | Production animale

La qualité du lait de dix producteurs travaillant avec une installation de traite automatisée, ou robot de traite (producteurs avec RT), et de huit producteurs travaillant avec une salle de traite (exploitations avec ST) a été comparée. Pendant trois saisons (été, automne et hiver), un échantillon de lait du soir et un échantillon de lait du matin suivant ont été prélevés une fois par mois chez chaque producteur. Les teneurs en matière grasse, en protéines, en cellules somatiques et en acide butyrique libre des échantillons ont été analysées. De même, les germes mésophiles aérobies, les germes psychrotrophes ainsi que les sporulés anaérobies ont été dénombrés. D’autres paramètres de contrôle, tels que le point de congélation, le test d’acidification après 11 h à 38 °C et la réductase préincubée au bleu de méthylène après 11 h de préincubation à 32 °C ont aussi été relevés. Les valeurs moyennes de tous les paramètres de contrôle, à l’exception de la matière grasse et des sporulés anaérobies, se différenciaient de façon significative entre exploitations avec et sans RT (P<0,05). Le lait des producteurs avec RT a montré une réductase préincubée significativement plus courte (38,0 vs 47,3 min; P<0,001), une acidification plus intense (14,5 vs 11,4 °SH; P<0,001), un nombre de germes mésophiles aérobies légèrement plus élevé (6800 vs 6000 ufc/ml; P<0,001) et des teneurs en acide butyrique libre (ABL) sensiblement plus élevées (0,107 vs 0,061 mmol/L; P<0,001). Pour tous les critères, excepté l’ABL, l’influence du producteur était plus importante que celle de la technique de traite.

Méthode d’analyse Les teneurs en MG, en protéines de même que le point de congélation ont été mesurés par spectrométrie infrarouge (MilkoScan FT; FOSS, DK-3400 Hillerød). Les cellules somatiques ont été dénombrées par fluorescence optique (Fossomatic FC; FOSS, DK-3400 Hillerød) de même que les germes aérobies mésophiles (BactoScan FC 150; FOSS, DK-3400 Hillerød). Le dénombrement des germes psychrotrophes a été effectué par cultures microbiologiques (Plate Count Agar avec 0,1 % de lait écrémé en poudre; incubation à 6,5 °C/10 j) de même que les spores butyriques (méthode MPN avec un milieu de 

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 256–263, 2013

257


Production animale | Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises

Tableau 1 | Analyse de variance de tous les paramètres de qualité du lait (N = 201) LSM(1)

LSM(1)

RT

ST

n. s.

4,001

4,066

g/100g

***

*

3,334

3,374

g/100g

*

***

*

–0,522

–0,524

°C

***

n. s/* (2)

***

**

5,222

5,141

log cellules/ml

Nombre de germes (GAM)

***

n. s.

***

***

3,835

3,777

log ufc/ml

Germes psychrotrophes

***

n. s.

***

*

2,046

1,821

log ufc/ml

*

n. s.

***

n. s.

2,004

2,021

log ufc/ml

Test de réductase préincubée

n. s.

*

***

***

38,0

47,3

min

Degré d’acidité 11 h/38 °C

n. s.

*

***

***

14,5

11,4

°SH

A. butyrique libre 0 h (C4 0 h)

***

n. s./** (2)

***

***

83

49

μmol/l

A. butyrique libre 24 h (C4 24 h)

***

n. s.

***

***

107

61

μmol/l

Augmentation de l’a. butyri. libre

*

n. s.

***

***

24

13

μmol/l

Saison

Traite

Producteur

Système de traite

MG

**

*/*** (2)

***

Protéines

***

n. s.

Point de congélation

n. s.

Nombre de cellules (CS)

Facteur d’influence:

Unités

Paramètre de contrôle

Spores butyriques

LSM = least square means. Interactions entre traite et système de traite (différence à l’intérieur des groupes de producteurs RT/ST). n.s. = les valeurs moyennes ne se différencient pas de façon significative (P ≥0,05); * = P <0,05; ** = P <0,01; *** = P <0,001. 1 2

culture Bryant-Burkey; incubation à 37 °C/7 j). Le test d’acidification après 11 h à 38 °C et l’épreuve de réductase préincubée au bleu de méthylène ont été effectués conformément aux instructions figurant dans le manuel de FROMARTE (Anon, 2010). L’acide butyrique libre a été déterminé après estérification d’acide avec de l’éthanol (1 ml de lait + 0,2 ml HCl 2,87 M + 0,2 ml d’éthanol; incubation à 95 °C pendant 3 min) par chromatographie en phase gazeuse (espace de tête) (Badertscher 2009) dans les échantillons de lait frais, de même qu’après un entreposage du lait pendant 24 h à 20 °C (conservation avec du bronopol). L’évaluation statistique des résultats a été effectuée au moyen d’une analyse de variance (General Linear Model, SYSTAT Version 12) selon le modèle Y = m + α + β + γ + δ(γ) + ε, dans lequel m = valeur médiane, α = influence de la saison (été/automne/hiver), β = influence de la traite (matin/soir), γ = influence du système de traite (RT/ST), δ(γ) = influence des producteurs au sein du groupe RT/ST, ε = variation résiduelle. Les interactions entre les facteurs saison, traite et système de traite ont été analysées avec un modèle élargi. Des interactions

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 256–263, 2013

sont apparues entre les facteurs traite et système de traite au niveau de la teneur en MG, du nombre de cellules et de l’acide butyrique libre (C4 0 h) de sorte que dans ce cas le modèle Y = m + α + β + γ + δ(γ) + β*γ + ε a été utilisé.

Résultats Pour la plupart des paramètres de qualité du lait, la dispersion à l’intérieur du groupe ST était tendanciellement plus faible qu’au sein du groupe RT. La cause la plus importante de la dispersion est clairement le facteur producteur qui a eu une influence hautement significative sur tous les paramètres de qualité analysés (tabl. 1). Comme escompté, la saison a influencé les teneurs en MG, en protéines et en cellules somatiques (CS) de même que la flore bactérienne du lait. Les teneurs en MG, en protéines et en germes psychrotrophes étaient plus élevées en hiver qu’en été; par contre, le nombre de cellules et celui de germes aérobies mésophiles (GAM) étaient plus bas. En hiver, les échantillons incubés à 38 °C présentaient en général des degrés d’acidité plus bas et donc


Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises | Production animale

Exploitations avec salle de traite

60

60 Temps de réduction [min]

80

40

40

20

0

0

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

20

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

Temps de réduction [min]

Exploitations avec robot de traite 80

Exploitation

Exploitation

Figure 1 | Test de réductase dans le lait après une durée de préincubation de 11 h à 32 °C. La plage verte indique le domaine de valeurs idéales (> 15 min). Les rectangles indiquent l’intervalle semi-interquartile (isi) avec la ligne médiane centrale, les traits vers le haut indiquent l’intervalle du 1er quartile + 1,5 × isi et les traits vers le bas, le 3 e quartile – 1,5 × isi. Les étoiles indiquent les valeurs extrêmes.

une flore d’acidification moins active que les échantillons d’été et d’automne. De même, l’hydrolyse de la MG s’est avérée fortement dépendante de la saison. De l’été à l’hiver, la teneur du lait en acide butyrique libre a baissé de 30 %, ce qui correspond aux observations de Chazal et Chilliard (1986) sur la saisonnalité des acides gras libres dans le lait. La traite (soir/matin) avait en général une faible influence sur la composition du lait. Cependant, l’influence sur la teneur en MG, le nombre de cellules et la concentration de l’acide butyrique libre dans le lait frais (C4 0 h) dépendaient de façon significative du système de traite (tabl. 1). Dans le groupe RT, le nombre de cellules et les valeurs de l’acide butyrique ne variaient pas de façon significative entre le matin et le soir et la teneur moyenne en MG du lait du matin était de 0,12 g/100 g plus élevée que dans le lait du soir (P <0,05). Dans le groupe ST, la teneur en MG du lait du soir était de 0,37 g/100 g plus élevée que dans le lait du matin (P<0,0001) de même que le nombre de cellules (5,174 vs 5,109 log cellules/ml; P<0,05) et la teneur en acide butyrique libre (56 vs 42 μmol/l; P <0,01). D’autres auteurs (Quist et al. 2008) ont également observé des teneurs en MG et des nombres de cellules plus élevés dans le lait du soir de troupeaux traits deux fois par jour. Les teneurs plus élevées en acide butyrique dans le lait du soir des produc-

teurs avec ST peuvent s’expliquer au moins en partie par la durée d’entreposage plus longue de 13 h des échantillons de lait, comparé aux échantillons de lait du matin. Dans les exploitations avec RT, dans lesquels il n’y avait pas d’heures de traite fixes, cet effet n’a pas été observé. Des différences significatives entre le groupe de producteurs avec RT et le groupe avec ST ont été observées pour tous les paramètres analysés, à l’exception des teneurs en MG et en spores butyriques (tabl. 1). Le facteur producteur a eu une influence sensiblement plus marquée que le facteur système de traite sur tous les paramètres, à l’exception de l’acide butyrique libre (C4 0 h et C4 24 h), qui a été davantage influencé par le système de traite. Les fromageries suisses qui produisent du fromage au lait cru contrôlent la qualité bactériologique du lait livré en premier lieu par le test de la réductase préincubée, après une préincubation de 11 h des échantillons de lait à 32 °C, et par le test d’acidification après 11 h de préincubation à 38 °C. La plupart des producteurs avec RT et avec ST ont rempli les exigences dans le test de la réductase (t >15 min). Dans deux exploitations avec RT, la valeur médiane était cependant proche de la limite de contestation (fig. 1). La situation était moins satisfaisante en ce qui concerne le degré d’acidité du lait, un paramètre de mesure de l’activité des germes acidifiants 

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 256–263, 2013

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Production animale | Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises

Exploitations avec salle de traite

30

30

Acidité [°SH]

40

20

20

10

0

0

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

10

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

Acidité [°SH]

Exploitations avec robot de traite 40

Exploitation

Exploitation

Figure 2 | Test d’acidification du lait après une durée d’incubation de 11 h à 38 °C. La plage verte indique le domaine de valeurs idéales (<15 °SH). Les rectangles indiquent l’intervalle semi-interquartile (isi) avec la ligne médiane, les traits vers le haut indiquent l’intervalle du 1er quartile + 1,5 × isi, les traits vers le bas, le 3 e quartile - 1,5 × isi. Les étoiles indiquent les valeurs extrêmes avec un écart de la médiane > 1,5 × isi et les cercles, les valeurs extrêmes avec un écart de la médiane > 3,0 × isi.

dans le lait cru. Dans trois des dix exploitations avec RT, au moins 75 % du lait livré a dépassé le degré d’acidité le plus élevé autorisé, soit 15 °SH (fig. 2). Cinq exploitations avec RT avaient toutefois un degré d’acidité du lait comparable à celui des exploitations avec ST. Mis à part quelques valeurs aberrantes, le nombre de germes aérobies mésophiles du lait était conforme aux exigences légales dans les deux groupes de producteurs (fig. 3). La valeur limite recommandée pour la production de fromage au lait cru de <10 000 ufc/ml, et dont la stricte observation donne lieu à des primes de qualité, a été respectée par un grand nombre de producteurs. Dans seulement deux exploitations avec RT, les nombres de germes étaient plus élevés dans la majorité des échantillons. Bien que faibles, les différences constatées entre les groupes RT et ST au niveau du nombre de cellules somatiques dans le lait étaient tout de même significatives du point de vue statistique (P<0,01). Les différences les plus importantes entre RT et ST se sont manifestées au niveau de la concentration en acide butyrique libre dans le lait,

260

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 256–263, 2013

et cela tant dans les échantillons frais que dans les échantillons entreposés pendant 24 h (tabl. 1 et fig. 4). Le lait des producteurs avec RT contenait en moyenne 1,8 fois plus d’acide butyrique libre que le lait des producteurs avec ST. Dans six des dix exploitations avec RT, la valeur limite de 105 µmol/l recommandée par Agroscope pour l’acide butyrique libre (C4 24 h) a été dépassée dans 50 % des livraisons de lait analysées. Une exploitation avec RT a pourtant enregistré des valeurs irréprochables, comparables à la moyenne des exploitations avec ST.

Discussion Comme l’avait constaté Häni (2008) dans son étude effectuée en 2006, la présente étude montre que le lait des exploitations avec RT obtient un moins bon résultat que le lait des exploitations avec ST en ce qui concerne les critères de qualité microbiologique et hygiénique usuels dans la pratique fromagère (test de réductase et test d’acidification après une incubation de 11 h). Dans


Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises | Production animale

Exploitations avec salle de traite

Exploitations avec robot de traite 6

Nombre de germes [log ufc/ml]

Nombre de germes [log ufc/ml]

6

5

4

4

3

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

3

5

Exploitation

Exploitation

Figure 3 | Nombre de germes aérobies mésophiles du lait. La plage verte indique le domaine de valeurs recommandées pour la production de fromages au lait cru (< 10 000 ufc/ml), celle en jaune, les exigences prescrites par l’Ordonnance sur l’hygiène dans la production laitière de ≤ 80 000 u fc/ml (Anonyme 2013). Les rectangles indiquent l’intervalle semi-interquartile (isi) avec la ligne médiane, les traits vers le haut indiquent l’intervalle du 1er quartile + 1,5 × isi et les traits vers le bas, le 3 e quartile - 1,5 × isi. Les étoiles indiquent les valeurs extrêmes avec un écart de la médiane >1,5 × isi et les cercles, les valeurs extrêmes avec un écart de la médiane > 3,0 × isi.

200

C4 24 h [log µmol/l]

200

100

100

0

0 Exploitation

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

Exploitations avec salle de traite 300

10 1 10 2 11 21 22 31 32 41 42 51 52 61 62 71 81 82 91 92

C4 24 h [log µmol/l]

Exploitations avec robot de traite 300

Exploitation

Figure 4 | Acide butyrique libre après 24h dans les échantillons de lait conservés au bronopol. La plage verte indique le domaine de ­v aleurs recommandées par Agroscope pour le lait de fromagerie (< 105 μ mol/l). Les rectangles indiquent l’intervalle semi-interquartile (isi) avec la ligne médiane, les traits vers le haut indiquent l’intervalle du 1er quartile + 1,5 × isi et les traits vers le bas, le 3 e quartile - 1,5 × isi. Les étoiles indiquent les valeurs extrêmes avec un écart de la médiane >1,5 × isi.

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Production animale | Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises

le lait des producteurs avec RT, Häni (2008) avait relevé en moyenne 14 500 ufc/ml de germes aérobies mésophiles contre 4600 ufc/ml dans le lait des exploitations avec ST (valeurs géométriques moyennes), ce qui confirme les observations d’autres auteurs (Pomiès et al. 1998; Klungel et al. 2000; Rasmussen et al. 2002). Les valeurs géométriques moyennes relevées dans la présente étude s’élèvent à 6800 pour les exploitations avec RT et à 6000 ufc/ml pour celles avec ST. Une différence si infime est sans importance du point de vue de la pratique fromagère. Ce qui est important en revanche, c’est le fait que quelques producteurs avec RT présentaient assez fréquemment des résultats insuffisants (fig. 2 et 3). Quant à l’influence des RT sur la santé de la mamelle et le nombre de cellules somatiques dans le lait, peu de résultats sont disponibles et ceux-ci sont le plus souvent contradictoires. Alors que Klungel et al. n’ont constaté aucune influence lors de leur étude en 2000, Rasmussen et al. (2002) observaient deux années plus tard une augmentation du nombre de cellules après conversion au robot de traite. Les producteurs avec RT ayant participé à la présente étude ont enregistré des nombres de cellules légèrement supérieurs dans leur lait par rapport aux producteurs avec ST (tabl. 1). L’augmentation, mise en évidence dans un grand nombre d’études, des acides gras libres dans le lait après l’installation d’un RT (Pomiès et al. 1998 ; Klungel et al. 2000 ; Slaghuis et al. 2004 ; Wiking et al. 2006) est due avant tout à l’intervalle de traite plus court (Slaghuis et al. 2004 ; Wiking et al. 2006). Au moment de l’étude de Häni en 2006, les producteurs avec RT qui ont participé à l’étude n’en tenaient pas encore compte. Ce n’est qu’en 2008 que les producteurs de lait de fromagerie avec RT ont été contraints à respecter des intervalles de traite d’au moins 8 h. Les teneurs en acide butyrique libre dans le lait des producteurs avec RT sont en effet nettement plus basses dans la présente étude que dans celle de Häni (2008), dans laquelle les valeurs du lait trait au robot étaient en moyenne 3,5 fois plus élevées que celles du lait des producteurs avec ST. Dans la présente étude, les valeurs du lait trait au robot ne sont certes que de 1,75 fois plus élevées, mais cette différence reste considérable. Pour réduire encore davantage la dégradation de la MG dans le lait trait au robot, il faudrait encore prolonger les intervalles minimaux de traite. Comme l’ont montré Slaghuis et al. (2004), la teneur du lait en acides gras libres baisse de 40 % si l’on augmente l’intervalle de traite de 8 h à 12 h.

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 256–263, 2013

Conclusions ••En général, l’influence du système de traite sur la qualité du lait est nettement plus faible que l’influence du producteur. ••Comparée à l’étude réalisée en 2006 (Häni 2008), la qualité du lait de fromagerie trait au robot, en particulier le nombre de germes et les acides gras libres, s’est considérablement améliorée. ••En dépit de l’introduction en 2008 d’intervalles de traite d’au moins 8 h, le lait trait par robot présente toujours une dégradation de la graisse en moyenne deux fois plus importante que le lait des producteurs avec ST. Il est recommandé aux producteurs de fromage au lait cru de bien contrôler le lait provenant de producteurs avec RT. ••La bonne qualité du lait de trois producteurs avec RT sur dix montre que les fabricants de robots de traite ont apporté des améliorations techniques notables dans l’utilisation de leurs appareils. ••La dispersion plus importante des résultats du contrôle du lait dans le groupe des exploitations avec RT indique que les robots de traite ont été utilisés dans des conditions parfois inappropriées ou qu’ils ont été insuffisamment surveillés. n


Robot di mungitura nella produzione lattifera con un potenziale di miglioramento È stata confrontata la qualità del latte di dieci aziende dotate di un sistema di mungitura automatica (aziende AMA) con otto aziende dotate di sala di mungitura (aziende SM). Durante l’estate, l’autunno e l’inverno è stato prelevato in ogni azienda, una volta al mese un campione di latte della mungitura serale e uno del mattino seguente. I campioni sono stati analizzati per quanto riguarda il tenore in grassi, proteine, cellule somatiche e acido butirrico libero, nonché il numero di germi aerobi mesofili, germi psicrotrofi e spore anaerobiche. Ulteriori parametri di esame erano il punto di congelamento, l'acidità di titolazione dopo 11 ore a 38 °C e il tempo di riduzione del blu di metilene dopo 11 ore di incubazione a 32 °C. Per quanto riguarda tutti i parametri esaminati, a eccezione dei grassi e delle spore anaerobiche, i valori medi delle aziende AMA e SM si differenziano in modo significativo (P<0,05). Il latte delle aziende AMA ha mostrato un tempo di riduzione del blu di metilene notevolmente inferiore (38,0 vs. 47,3 min; P<0,001), maggiore acidità di titolazione (14,5 vs. 11,4 °SH; P<0,001), un numero di germi aerobi mesofili leggermente più elevato (6800 vs. 6000 kbE/mL; P<0,001) e tenori di acido butirrico libero nettamente superiori (0,107 vs. 0,061 mmol/L; P<0,001). Per tutti i criteri, a eccezione dell’acido butirrico libero, l'influenza dei produttori è stata maggiore di quella esercitata dalla tecnica di mungitura.

Bibliographie ▪▪ Anonyme, 2010. Manuel FROMARTE (état au 7.4.2010). FROMARTE, Gurtengasse 6, 3001 Berne. ▪▪ Anonyme, 2013. Ordonnance du DFI réglant l’hygiène dans la production laitière (OHyPL) du 23 novembre 2005 (état au 1er janvier 2013) RS 916.351.021.1. Accès: www.admin.ch/ch/f/rs/c916_351_021_1.html ▪▪ Badertscher R., 2009. Flüchtige Carbonsäuren in Milch, direkt Headspace. Methode ALP Nr. 4176 (non publié), Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 3003 Berne. ▪▪ Chazal M. P., Chilliard Y., 1986. Effect of stage of lactation, stage of pregnancy, milk yield and herd management on seasonal variation in spontaneous lipolysis in bovine milk. J. of Dairy Research 53 (4) 529–538. ▪▪ Häni J.-P., 2008. Influence des installations de traite automatique (robots de traite) sur la fromageabilité du lait à Gruyère AOC. Rapport d’essai Agroscope Liebefeld-Posieux. ALP interne 379, 22.04.2008. ▪▪ Jellema A., 1986. Some factors affecting the susceptibility of raw cow milk to lipolysis. Milchwissenschaft 41, 553–558. ▪▪ Klungel G. H., Slaghuis B. A. & Hogeveen H., 2000. The Effect of the introduction of automatic milk systems on milk quality. J. of Dairy Science 83, 1998–2003.

Summary

Riassunto

Traite robotisée et qualité du lait de fromagerie: des améliorations sont requises | Production animale

Automatic milking systems in cheese milk production: potential for improvements The quality of milk produced by ten farms with an automatic milking system (AMS) and eight farms with a milking parlour (MP) was compared. On each farm, two milk samples – one of evening milk and one taken the following morning were taken monthly in summer, autumn and winter. The samples were analysed for fat, protein, somatic cells, free butyric acid, aerobic mesophilic germs, psychrotrophic germs and anaerobic spores. Other test parameters were freezing point (FP) as well as titratable acidity and methylene blue reduction time after preincubation for 11h at 38 °C and 32 °C respectively. Mean values for AMS and MP milk were significantly different for all parameters except fat and AS (P<0.05). Milk from AMS farms had significantly shorter methylene blue reduction time (38,0 vs. 47,3 min; P<0,001), higher titratable acidity (14,5 vs. 11,4 °SH; P<0,001) and slightly higher counts for aerobic mesophilic germs (6800 vs. 6000 kbE/mL; P<0,001). Levels of free butyric acid were much higher in AMS milk than in MP milk (0,107 vs. 0,061 mmol/L; P<0,001). For all parameters except free butyric acid, farm-to-farm variations were more important than variations between the milking systems. Key words: automatic milking, season, milk quality, aerobic mesophilic germs, somatic cell count, lipolysis, free fatty acids.

▪▪ Pomiès D., Vimal T., Bony J. & Coulon J. B., 1998. Mise en place d’un robot de traite dans une ferme expérimentale: Premiers résultats obtenus à l’INRA. Rencontres autour des recherches sur les ruminants No 5, Paris F (02/12/1998), no 5, 335-338. ISBN 2-84148-029-1. ▪▪ Quist M. A., LeBlanc S. J., Hand K. J., Lazenby D., Miglior F. & Kelton D. F., 2008. Milking-to-milking variability for milk yield, fat and protein percentage, and somatic cell count. J. of Dairy Science 91 (9) 3412–23. ▪▪ Rasmussen M. D., Bjerring M., Justesen P. & Jepsen L., 2002. Milk quality on Danish farms with automatic milking systems. J. of Dairy Science 85 2869–2878. ▪▪ Slaghuis B., de Jong O., Bos K., Verstappen-Boerekamp J. & Ferwerdavan Zonneveld R., 2004. Milk quality on farms with an automatic milking system. Free fatty acids and automatic milking systems. Forschungs­ bericht zum EU-Projekt QLK5 -2000-31006. Accès: www.automaticmilking.nl [19.03.2013]. ▪▪ Wiking L., Nielsen J. H, Båvius A.-K., Edvardsson A. & SvennerstenSjaunja K., 2006. Impact of Milking Frequencies on the Level of Free ­Fatty Acids in Milk, Fat Globule Size, and Fatty Acid Composition, J. of Dairy Science 89, 1004–1009.

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P r o d u c t i o n

a n i m a l e

Foin ou haylage dans l’alimentation des ­chevaux Johanna Besier1, Brigitte Strickler1, Ruedi von Niederhäusern1 et Ueli Wyss2 1 Station de recherche, Agroscope ALP-Haras, 1580 Avenches, Suisse 2 Station de recherche, Agroscope ALP-Haras, 1725 Posieux, Suisse Renseignements: Ueli Wyss, e-mail: ueli.wyss@agroscope.admin.ch, tél. +41 26 407 72 14

Quel fourrage est le plus approprié pour nourrir les chevaux: foin ou haylage? Les avis des propriétaires de chevaux divergent.

Introduction La production de foin est, dans l’affouragement des chevaux, la méthode traditionnelle par excellence de conservation du fourrage (Müller et Uden 2007). Cependant, ces dernières années en Scandinavie et en Europe centrale, le foin distribué aux chevaux est de plus en plus souvent remplacé par des ensilages ou du haylage (Schwarz et al. 2005; Müller 2012). Le haylage se différencie des ensilages conventionnels par une teneur en matière sèche (MS) plus élevée qui, selon Allen et al.

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 264–271, 2013

(2011), devrait être supérieure à 50 % et, selon Kalzendorf et Thaysen (2011), devrait se situer entre 45 et 60 %. Or, dans la pratique, le haylage enregistre souvent des teneurs en MS de plus de 60 % (Nater et al. 2007; Rathjen 2012). La production de foin de bonne qualité ne dépend pas seulement de la qualité du fourrage vert, mais aussi des conditions météorologiques. Souvent instables au moment de la récolte, elles s’avèrent problématiques pour la production de foin de bonne qualité, car elles peuvent entraîner la réduction des valeurs nutritives et


une mauvaise qualité microbiologique. Or, le foin devrait présenter lors de son stockage une teneur en MS d’au moins 85 %, afin d’une part de prévenir la formation de moisissures et, d’autre part, d’éviter un échauffement (Gregory et al. 1963; Meyer 1986). Le haylage présente les avantages suivants par rapport au foin: la durée de fanage au champ étant réduite, le risque dû aux conditions météorologiques est plus faible; Vandenput et al. (1997) ont constaté que le haylage emballé dans un film plastique présentait des quantités de moisissures significativement plus basses, comparé au foin; les concentrations de poussière élevées dans le foin sont souvent à l’origine de maladies des voies respiratoires chez les chevaux. Le haylage peut donc être utilisé de façon préventive pour éviter ces maladies (Müller 2012). Cet essai avait pour objectif d’une part de clarifier si des différences existent au niveau des teneurs en nutriments et de la qualité microbiologique entre haylage et foin produits avec le même fourrage vert. D’autre part, il visait à étudier si un fourrage composé uniquement de ray-grass, présentant donc davantage de sucres et de fructanes, se conserve mieux qu’un fourrage issu d’un mélange de graminées et de luzerne. Dans le cadre d’un travail de master, du foin et du haylage ont été produits à partir d’une prairie de raygrass italien et d’une prairie semée avec un mélange de 

Résumé

Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux | Production animale

Dans l’alimentation des chevaux, le foin est de plus en plus souvent remplacé par du haylage. En 2011, dans un essai effectué à Avenches VD, du foin et du haylage ont été produits à partir d’une prairie semée de ray-grass italien et d’une prairie semée d’un mélange de graminées. Ce dernier était composé de dix variétés de graminées et de luzerne. Les propriétés de conservation, les valeurs nutritives et la qualité microbiologique des fourrages ont été évaluées en tenant compte des spécificités de l’alimentation des chevaux. Par rapport au mélange de graminées, le ray-grass présentait des teneurs inférieures en cendres brutes, en matière azotée, en cellulose brute et en matière azotée digestible, et des teneurs supérieures en sucres et en fructanes de même que davantage d’énergie digestible cheval, qui a été estimée selon les teneurs en nutriments. Le type de conservation haylage ou foin s’est répercuté de façon significative sur la teneur en matière azotée, en matière azotée digestible et en fructanes. La teneur en matière azotée et la teneur en matière azotée digestible étaient en effet plus basses dans le foin que dans le haylage. La teneur en fructanes était en revanche plus élevée. D’importantes différences ont été relevées au niveau de la qualité microbiologique du haylage et du foin. Le foin n’était pas suffisamment sec au moment du pressage (MS < 82 %) et présentait donc après l’entreposage une contamination importante en moisissures. En raison des teneurs en fructanes plus basses et de la contamination en moisissures plus faible, le haylage s’est révélé dans cet essai plus avantageux pour les chevaux que le foin.

Figure 1 | Le ray-grass est communément utilisé dans l'alimentation des chevaux, mais il a des teneurs en sucres élevées, en particulier en fructanes.

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Production animale | Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux

Tableau 1 | Composition du mélange et quantités semées

Plantes

quantité ­semée en kg/ha

Ray-grass d'Italie (Lolium multiflorum) (Oryx)

3,8

Ray-grass anglais (Lolium perenne) (Alligator)

3,0

Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) (Pizza)

3,8

Fétuque rouge (Festuca rubra) (Echo)

3,4

Fétuque des prés (Festuca pratensis) (Preval)

7,6

Fléole des prés (Phleum pratense) (Anjo)

2,3

Vulpin des prés (Alopecurus pratensis) (Vulpera MS)

0,8

Pâturin des prés (Poa pratensis) (Lato)

1,5

Crételle des prés (Cynosurus cristatus) (Cresta)

1,1

Fromental élevé (Arrhenaterum elatius) (Arone).

6,8

Luzerne (Medicago sativa) (Sanditi-Dormal)

3,8

Total

38,0

graminées et de luzerne. Les propriétés de conservation, les valeurs nutritives et la qualité microbiologique du fourrage produit ont été évaluées en tenant compte des spécificités de l’alimentation des chevaux.

Matériel et méthodes En 2010, à Avenches, on a semé, selon le procédé de semis en lignes, d’une part un ray-grass italien (Lolium multiflorum) de la variété Ellire (50 kg de semences/ha) et, d’autre part, un mélange de graminées (38 kg de semences/ha) comprenant de la luzerne (Medicago sativa), recommandé par le fabricant comme fourrage spécialement conçu pour les chevaux. La composition du mélange et les quantités semées figurent dans le tableau 1. Le fourrage issu du premier cycle a été conservé à la fois sous la forme de foin et de haylage. L’herbe a été fauchée le 23 mai 2011 et se trouvait à cette date en grande partie au stade 6 «floraison». Après deux jours de séchage au sol et un passage de pirouette quotidien pour le haylage et deux par jour pour le foin, les balles de haylage ont été pressées à midi et celles de foin, le soir. Le haylage a été pressé en balles carrées d’un format de 170 × 120 × 70 cm, puis emballées dans un film plastique (9 couches). Les balles de haylage composé de raygrass pesaient 460 kg et présentaient une teneur en MS

Figure 2 | L’appréciation sensorielle permet de bien estimer la qualité du fourrage.

266

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 264–271, 2013


Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux | Production animale

Tableau 2 | Teneurs en nutriments au moment du pressage (haylage et foin n=2) Ray-grass MS, %

Mélange

SD

Haylage

Foin

Haylage

Foin

67,2

76,6

76,0

81,5

2,23

66

58

71

74

4,9

Cendres, g/kg MS

Seuil de signification F2

C*F3

***

**

n.s.

n.s.

*

n.s.

C

1

Matière azotée, g/kg MS

54

42

66

59

4,8

n.s.

*

n.s.

Cellulose brute, g/kg MS

288

282

325

332

21,6

n.s.

*

n.s. n.s.

Matière grasse, g/kg MS

20

17

20

18

1,7

n.s.

n.s.

Sucres, g/kg MS

230

267

180

185

23,5

n.s.

*

n.s.

Fructanes, g/kg MS

113

162

80

89

17,1

n.s.

*

n.s.

MADc, g/kg MS

23

10

34

27

5,0

n.s.

*

n.s.

EDc, MJ/kg MS

9,0

9,2

8,3

8,0

0,51

n.s.

n.s.

n.s.

Nitrates, g/kg MS

0,03

0,07

0,22

0,37

0,252

n.s.

n.s.

n.s.

Pouvoir tampon, g/kg MS

41

33

38

39

2,7

n.s.

n.s.

n.s.

Coefficient de fermentation

112

142

114

120

8,2

*

n.s.

n.s.

Tableau 3 | Teneurs en nutriments dans le fourrage conservé (haylage et foin n=2) Ray-grass MS, %

Mélange

Haylage

Foin

Haylage

Foin

SD

Seuil de signification C1

F2

C*F3

66,2

84,3

71,8

82,8

3,35

***

n.s.

n.s.

Cendres, g/kg MS

78

68

84

82

5,8

n.s.

*

n.s.

Matière azotée, g/kg MS

53

41

71

61

6,4

*

**

n.s.

Cellulose brute, g/kg MS

302

294

322

336

13,8

n.s.

**

n.s.

Matière grasse, g/kg MS

17

18

19

18

1,5

n.s.

n.s.

n.s.

Sucres, g/kg MS

246

242

189

187

21,5

n.s.

**

n.s.

Fructanes, g/kg MS

95

139

61

79

12,1

**

***

n.s.

MADc, g/kg MS

21

9

40

29

6,6

*

**

n.s.

EDc, MJ/kg MS

8,5

8,8

8,1

7,8

0,29

n.s.

**

n.s.

SD: écart type MS: matière sèche; MADc: matière azotée digestible cheval; EDc: énergie digestible cheval 1 décrit le mode de conservation (C) 2 décrit le fourrage (F) 3 décrit l'interaction entre C et F Seuil de signification: n.s.: non significatif; * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001

de 66,2 %. Calculée à partir de ces données, la densité de pressage s’élevait à 213 kg MS/m3. Quant aux balles de haylage composé du mélange de graminées, elles pesaient 485 kg et présentaient une teneur en MS de 71,8 % (densité de pressage: 243 kg MS/m3). Le foin a été pressé en balles rondes d’un diamètre de 150 cm et d’une hauteur de 120 cm. Les balles de foin composé de ray-grass pesaient après l’entreposage 232 kg et enregistraient une teneur en MS de 84,3 %. La densité de pressage calculée s’élevait à 92 kg MS/m3. Les balles de foin composé du mélange de graminées pesaient après l’entreposage 221 kg et présentaient une teneur en MS de 82,8 %. La densité de pressage calculée s’élevait à 86 kg MS/m3.

Afin de déterminer les teneurs en nutriments et la qualité microbiologique des deux types de fourrage, des échantillons ont été prélevés lors de la mise en conserve en mai 2011, dans les balles après l’entreposage en janvier/février 2012 et dans les balles de haylage sept jours après l’ouverture de celles-ci. En outre, les valeurs pH et les acides fermentaires ont été analysés dans les échantillons de haylage prélevés après l’entreposage et également sept jours après l’ouverture des balles. Une analyse sensorielle a été également réalisé avec ces fourrages (fig. 2). Les teneurs ont été déterminées au moyen d’une analyse NIRS et les valeurs nutritives ont été évaluées en tenant compte des spécificités de l’ali mentation des chevaux selon Zeyner et al. (2010).

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Production animale | Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux

Tableau 4 | Qualité microbiologique des haylages et des foins après l'entreposage (haylage n=4, foin n=2) Ray-grass

Mélange

SD

Seuil de signification C1

F2

C*F3

0,79

**

n.s

n.s.

6,2

0,94

***

n.s.

n.s.

4,0

0,49

***

n.s.

n.s.

Haylage

Foin

Haylage

Foin

Bactéries, log UFC/g

3,9

5,1

4,4

6,6

Moisissures, log UFC/g

3,4

7,0

3,1

Levures, log UFC/g

1,8

3,8

2,1

SD: écart type; UFC: unité formant colonie 1 décrit le mode de conservation (C) 2 décrit le fourrage (F) 3 décrit l'interaction entre C et F Seuil de signification: n.s.: non significatif; * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001

En janvier/février 2012, période au cours de laquelle les balles ont été ouvertes, les températures extérieures fluctuaient entre -11 et 2 °C. La mise en valeur statistique a été effectuée au moyen d’une analyse de variance (programme SYSTAT 12).

Résultats et discussion Composants et valeurs nutritives au moment du pressage Au moment du pressage, le haylage composé de raygrass présentait une teneur en MS de 67,2 % et celui composé de graminées de 76,0 %. Le foin a été pressé avec des teneurs en MS de respectivement 76,6 % (raygrass) et 81,5 % (mélange). De telles teneurs en MS sont trop faibles pour garantir un entreposage sans problèmes, comme l’ont aussi démontré les analyses microbiologiques effectuées après l’entreposage. Aucune différence significative entre le haylage et le foin (tabl. 2) n’a été relevée au niveau des teneurs au moment de la mise en conserve. Par contre, des différences entre le ray-grass et le mélange ont été constatées. Les teneurs en cendres brutes, en matière azotée, en cellulose brute et en nitrate étaient en effet plus basses dans le ray-grass que dans le mélange. En revanche, les teneurs en sucres et en fructanes et l’énergie digestible cheval étaient plus élevées pour le raygrass. Les teneurs très basses en matière azotée et en nitrate s’expliquent par le fait que le printemps a été très sec et la fumure azotée n’a donc pas pu être absorbée par les plantes. En ce qui concerne le pouvoir tampon, paramètre important pour l’aptitude à l’ensilage, aucune différence significative entre le ray-grass et le mélange n’a été relevée. En raison des teneurs en MS plus élevées, les coefficients de fermentation (CF) étaient plus élevés dans le foin comparé au haylage, tant pour le ray-grass que pour le mélange. En général, le fourrage avec des valeurs CF supérieures à 45 est considéré comme facile à

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 264–271, 2013

ensiler (Jänike 2011). Toutefois, Kalzendorf et Thaysen (2011) recommandent d’éviter des teneurs en MS supérieures à 60 %, afin de garantir un minimum d’activité fermentaire. Teneurs et valeurs nutritives dans le fourrage conservé Après l’entreposage, les deux variantes de haylage (raygrass et mélange) enregistraient des teneurs en MS de respectivement 66,2 et 71,8 %. Pour le ray-grass, ces valeurs étaient inférieures de 1,0 point par rapport aux valeurs relevées lors de la mise en conserve. Quant aux valeurs du mélange relevées à la mise en conserve, elles étaient inférieures de 4,2 points après l’entreposage. En ce qui concerne les teneurs en MS du foin, elles étaient de respectivement 84,5 et 82,8 %. Le foin à base de raygrass a donc non seulement continué à sécher pendant l’entreposage, mais il a séché davantage que le foin du mélange de graminées, étant donné qu’il était plus sec de 7,7 points après l’entreposage. Pour le mélange, les valeurs étaient un peu plus élevées (+ 1,3 points) que lors de la mise en conserve. Le mode de conservation haylage ou foin a eu une incidence significative sur les nutriments (tabl. 3). Les teneurs en matière azotée et en matière azotée digestible étaient en effet plus basses dans le foin que dans le haylage. Quant à la teneur en fructanes, elle était plus élevée dans le foin. Le mode de conservation n’a eu en revanche aucune influence sur la teneur en sucres. Le fourrage était probablement trop sec pour permettre une fermentation intensive et une dégradation des sucres. Comme pour le pressage, des différences significatives ont été relevées entre le ray-grass et le mélange après l’entreposage au niveau des nutriments, à l’exception de la teneur en matière grasse. Comparé au mélange de graminées, le ray-grass a enregistré des teneurs inférieures en cendres brutes, en matière azotée, en cellulose brute et en matière azotée digestible, et des teneurs


Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux | Production animale

Tableau 5 | Qualité microbiologique des haylages à l'ouverture des balles et sept jours plus tard (haylage n=4) Ray-grass Jour 0

Mélange

Jour 7

Jour 0

Jour 7

Seuil de signification

SD

J2

F1

F*J3

Bactéries, log UFC/g

3,9

4,6

4,4

5,3

0,73

n.s

*

n.s

Moisissures, log UFC/g

3,4

3,2

3,1

3,7

0,81

n.s.

n.s.

n.s.

Levures, log UFC/g

1,8

2,3

2,1

3,6

1,18

n.s.

n.s.

n.s.

SD: écart type; UFC: unité formant colonie 1 décrit le fourrage (F) 2 décrit l'influence de l'air sur les conserves (J) 3 décrit l'interaction entre F et J Seuil de signification: n.s.: non significatif; * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001

supérieures en sucres et en fructanes de même que davantage d’énergie digestible cheval. Si l’on compare les valeurs relevées à la conservation avec celles relevées après l’entreposage, on constate que les teneurs en matière azotée, en matière grasse et en sucres étaient pratiquement semblables. On constate également une augmentation de la teneur en cendres brutes tant pour le ray-grass que pour le mélange et une augmentation de la teneur en cellulose brute uniquement pour le ray-grass. Pendant l’entreposage de sept jours des balles ouvertes, aucune modification significative des teneurs n’a été relevée. Discussion controversée concernant les fructanes Les fructanes sont controversés dans l’alimentation des chevaux. Selon Kalzendorf et Thaysen (2011), ils ne devraient pas dépasser 50 g dans la MS, car des teneurs en fructanes trop élevées peuvent entraîner des fourbures. Dans le cas présent, les valeurs étaient supérieures à cette recommandation tant dans le haylage que dans le foin. Elles atteignaient pour le foin 139 g (ray-grass) et 79 g (mélange) et étaient plus élevées que dans le hay-

lage, qui lui a enregistré des valeurs de 95 g (ray-grass) et de 61 g (mélange). Selon Warren (2013), les fourbures sont provoquées par une multitude de facteurs: en plus des fructanes et de l’amidon, un excès généralisé d’éléments nutritifs peut aussi jouer un rôle important. Variabilité de la qualité microbiologique En ce qui concerne la qualité microbiologique, des différences significatives entre le haylage et le foin ont été relevées tant au niveau des bactéries aérobies mésophiles que des moisissures et des levures (tabl. 4). Le foin a enregistré dans tous les cas des valeurs sensiblement plus élevées que le haylage. Quant aux bactéries aérobies mésophiles et aux levures, elles affichaient des valeurs correspondant, selon les valeurs indicatives VDLUFA, au degré I, ce qui est considéré comme normal (VDLUFA 2012). Pour les moisissures, les valeurs étaient en revanche dix fois plus élevées que les valeurs indicatives VDLUFA (degré IV), ce qui signifie que le foin a subi une altération. La question se pose de savoir quelles valeurs le foin aurait présenté s’il avait été stocké avec  une teneur en MS suffisamment élevée.

Tableau 6 | Paramètres fermentaires à l'ouverture des balles et sept jours plus tard (n=4) Ray-grass

Mélange

Jour 0

Jour 7

Jour 0

Jour 7

MS, %

66,2

69,1

71,8

74,9

pH

5,6

5,6

5,5

5,6

SD

Seuil de signification F1

J2

F*J3

4,13

*

n.s.

n.s.

0,13

n.s.

n.s.

n.s.

Acide lactique, g/kg MS

2,0

1,9

2,4

2,3

0,61

n.s.

n.s.

n.s.

Acide acétique, g/kg MS

0,5

0,5

0,7

0,8

0,12

**

n.s.

n.s.

Acide propionique, g/kg MS

1,7

2,0

2,7

2,7

0,81

n.s.

n.s.

n.s.

Ethanol, g/kg MS

18,8

4,1

5,8

1,0

3,47

***

***

*

N-NH3/N total, %

2,8

3,6

2,8

3,0

0,86

n.s.

n.s.

n.s.

SD: écart type; MS: matière sèche; N-NH3/N total: proportion d'azote ammoniacal par rapport à l'azote total 1 décrit le fourrage (F) 2 décrit l'influence de l'air sur les conserves (J) 3 décrit l'interaction entre F et J Seuil de signification: n.s.: non significatif; * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 264–271, 2013

269


Production animale | Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux

Dans les deux haylages, les valeurs relatives aux bactéries aérobies mésophiles et aux levures correspondaient au degré I, selon les valeurs indicatives pour les ensilages d’herbe. Dans le cas des moisissures, la moitié des valeurs étaient de degré I (normal) et l’autre moitié de degré II (légèrement supérieur). Il faut cependant mentionner que les valeurs indicatives pour les ensilages de degré I sont nettement plus basses que celles pour le foin de même degré. Aucune différence significative en ce qui concerne ces trois groupes de germes n’a été relevée entre le raygrass et le mélange de graminées. Pendant l’entreposage de sept jours des balles d’haylage ouvertes, on a observé une augmentation uniquement des bactéries mésophiles aérobies tant dans le ray-grass que dans le mélange (tabl. 5). Dans le cas des moisissures et des levures, il n’y a eu aucune différence significative, ce qui est probablement dû aux températures extérieures très basses qui ont régné en janvier et en février. Faible fermentation dans les deux haylages Dans les deux haylages – ray-grass et mélange de graminées – seule une faible fermentation a eu lieu et peu d’acide lactique s’est formé (tabl. 6), ce qui est probablement dû aux teneurs élevées en MS. En conséquence, les haylages ont enregistré des valeurs pH de respectivement 5,5 et 5,6. Des valeurs similaires ont également été relevées dans un essai de Wyss et al. (2010). Pour l’acide acétique, des différences significatives ont été relevées entre le ray-grass et le mélange. Toutefois, ces teneurs étaient généralement très basses. De même, des teneurs faibles en acide propionique ont été relevées dans les deux haylages. En revanche, aucune trace d’acide butyrique n’a été détectée dans aucun des haylages.

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 264–271, 2013

Des différences ont été constatées au niveau de la teneur en éthanol entre les deux types de fourrage. Dans le ray-grass, davantage d’éthanol s’est formé en dépit d’une contamination de levures semblable à celle du mélange de graminées. La proportion d’azote ammoniacal par rapport à l’azote total était en général très basse (inférieure à 5 %). Pendant l’entreposage de sept jours des balles de haylage ouvertes, les acides fermentaires n’ont pas été dégradés et la valeur pH est restée stable. Seules les valeurs d’éthanol ont baissé sensiblement. Dans leurs essais, Wyss et al. (2010) avaient également constaté que, dans les balles ouvertes, stockées pendant 14 jours, seul l’éthanol s’était volatilisé après l’ouverture des balles.

Conclusions ••L’aptitude à la conservation du haylage s’est avérée bonne tant pour le ray-grass italien que pour le mélange de graminées avec luzerne. ••Le ray-grass italien a enregistré des teneurs en sucres et en fructanes plus élevées que dans le mélange, aussi bien lors de la mise en conserve qu’après le stockage. ••Pendant l’entreposage, les fructanes ont été plus fortement dégradés dans le haylage que dans le foin. ••La qualité microbiologique était plus mauvaise dans le foin que dans le haylage, essentiellement parce que le foin n’était pas assez sec au moment du pressage. ••Dans cet essai comparatif, les deux haylages ont enregistré des teneurs en fructanes plus basses et une meilleure qualité microbiologique que le foin, ce qui est considéré comme avantageux pour les chevaux. n


Confronto tra fieno o fieno-silo nel foraggiamento dei cavalli Nella pratica, il fieno silo sta sostituendo sempre più l’uso del fieno. Ad Avenches sono stati prodotti nel 2011 fieno e fieno-silo da loglio italico e da una miscela composta da 10 varietà di graminacee ed erba medica.Successivamente sono state valutate, dal profilo del foraggiamento dei cavalli, le proprietà di conservazioneivalori nutritivi, come pure la e qualità microbiologica del foraggio. Il loglio, rispetto alla miscela, presentava tenori in cenere grezza, proteina grezza, fibra grezza e proteina grezza digeribile inferiori e dei tenori in zucchero e fruttooligosaccaridi superiori, oltre a contenere più nutrienti digeribili per il cavallo Il tipo di conservazione fieno-silo o fieno risultava incidere in maniera significativa sul tenore in proteina grezza, sulla proteina grezza digeribile e sul tenore in fruttooligosaccaridi. Il tenore in proteina grezza e in proteina grezza digeribile nel fieno era inferiore rispetto al fieno-silo. La concentrazione di fruttooligosaccaridi, invece, era superiore. Notevoli differenze sono emerse in relazione alla qualità microbiologica del fieno-silo e del fieno. Quest'ultimo alla pressatura non era sufficientemente essiccato (SS < 82 %) e di conseguenza presentava dopo lo stoccaggio un'elevata formazione di muffa. Nel presente confronto, considerato il tenore in fruttooligosaccaridi più basso e la minore formazione di muffa, il fieno-silo è stato valutato più vantaggioso per i cavalli rispetto al fieno.

Bibliographie ▪▪ Allen V. G., Batello C., Berretta E. J., Hodgson J., Kothmann M., Li X., McIvor J., Milne J., Morris C., Peeters A. & Sanderson M., 2011. An international terminology for grazing lands and grazing animals. Grass and Forage Science 66, 2–28. ▪▪ Gregory P. H., Lacey M. E., Festenstein G. N. & Skinner F. A., 1963. Microbial and biochemical changes during the moulding of hay. Journal of General Microbiology 33 (1), 147-174. ▪▪ Kalzendorf C. & Thaysen J., 2011. Ziele der Graskonservatqualität in der Pferdefütterung. In Praxishandbuch Futter- und Substratkonservierung. DLG-Verlang, Frankfurt, 416 p. ▪▪ Jänicke H., 2011. Grobfutter- und Substraterzeugung. In Praxishandbuch Futter- und Substratkonservierung. DLG-Verlang, Frankfurt, 416 p. ▪▪ Meyer H., 1986. Pferdefütterung. Verlag Paul Parey, Berlin und Hamburg. 205 p. ▪▪ Müller, C. E. & Udén, P., 2007. Preference of horses for grass conserved as hay, haylage or silage. Animal Feed Science and Technology 132, 66-78. ▪▪ Müller C. E., 2012. Feeding silage and haylage to horses. Proceedings of the XVI International Silage Conference, Hämeenlinna, Finland, 42–53. ▪▪ Nater S., Wanner M. & Wichert B., 2007. Nährstoffgehalte und Eignung des Grundfutters zur Pferdefütterung: Eine Erhebung unter schweizerischen Bedingungen. Schweiz . Arch. Tierheilkunde 149 (3), 103-109.

Summary

Riassunto

Foin ou haylage dans l’alimentation des ­c hevaux | Production animale

Hay or haylage for horses: a comparison In horse diets, hay is getting more and more replaced by haylage. In 2011, hay and haylage were produced in Avenches VD from an Italian ryegrass as well as from a mixture, which contained ten grasses and alfalfa. The conservation properties, the nutritional values and the microbiological quality of the feed were evaluated with regard to the feeding of horses. In comparison to the mixture, the ryegrass showed lower crude ash, crude protein, crude fiber and digestible crude protein contents, but higher sugar and fructan contents and more digestible energy for horses, which was estimated on the basis of the nutritional values. The conservation systems either hay or haylage, had a significant effect on the crude protein, the digestible crude protein and fructan contents. The crude protein and digestible crude protein in the hay were lower than in the haylage; however, the fructan contents were higher. There were considerable differences in the microbiological quality of hay and haylage. The hay was not dry enough at baling (DM-content < 82 %) and therefore, the hay had a high mould infestation after the storage period. In this comparison, haylage proved to be more advantageous than hay for horses due to lower fructan contents and the lower mould infestation. Key words: hay, haylage, fermentation quality, microbiological quality, nutritional values.

▪▪ Rathjen P., 2012. Untersuchung zur Herstellung und Trockensubstanzgehalt von Pferdehaylage in der Schweiz. Bachelorarbeit Hochschule für Agrar-, Forst-, und Lebensmittelwissenschaften HAFL, 73 p. ▪▪ Schwarz F., Sliwinski H., Schuster M. & Rosenberger E., 2005. Variation in the nutrient composition of different feedstuffs for horses. Pferdeheilkunde 21, 9–10. ▪▪ Vandenput S., Istasse L., Nicks B. & Lekeux P., 1997. Airborne dust and aeroallergen concentrations in different sources of feed and bedding for horses. Veterinary Quarterly 19 (4), 154–158. ▪▪ VDLUFA, 2012. Keimgehalte an Bakterien, Hefen, Schimmel- und Schwärzepilzen. Methodenbuch III, Die chemische Untersuchung von Futtermitteln, 8. Ergänzungslieferung 2012. ▪▪ Warren L., 2013. Feeding the Laminitic Horse. Equus caballus. The Journal of Equine Well-Being. Accès: http://www.ecmagazine.net/vol7_3/ feedinglaminitichorses.htm [02.04.2013]. ▪▪ Wyss U., Klein R., Mund K., von Niederhäusern R., Strickler B. & Wichert B., 2010. Stabilité des ensilages pour chevaux lors de l`affouragement. Recherche Agronomique Suisse 1 (9), 314–319. ▪▪ Zeyner A., Schüler C. & Kienzle E., 2010. The development of a ME-system for energy evaluation in horses . Proc. Soc. Nutr. Physiol. 19, 54.

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S o c i é t é

Serie AlpFUTUR Série

Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population Xenia Junge1 et Marcel Hunziker1 Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, 8903 Birmensdorf, Suisse Renseignements: Xenia Junge, e-mail: xenia.junge@wsl.ch, tél. + 41 44 739 24 84

1

Des touristes sur un alpage dans le Diemtigtal. (Photo: Xenia Junge, WSL)

Introduction L’économie alpestre caractérise le paysage rural de la Suisse dans les régions d’estivage. Cette forme d’agriculture, d’un aspect encore très traditionnel, évoque souvent un mode de vie idyllique et symbolise l’identité nationale. On lui attribue donc une grande valeur sociétale ainsi qu’une importante fonction identitaire pour la population suisse. En raison de la mutation des structures agricoles, l’agriculture a partiellement abandonné

272

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la gestion des alpages. Il en résulte un embroussaillement et un reboisement de terres naguère utilisées comme pâturages alpestres (Baur et al. 2007). Peu de données existent sur l’impact du changement de l’économie alpestre et donc de l’évolution du paysage alpin sur le plan socio-culturel. Il est tout de même admis que l’économie alpestre, ancrée dans la tradition et caractérisant la singularité des paysages alpins, revêt une importance particulière tant pour l’identité de la population des régions de montagne que pour celle de


la Suisse (p. ex. Schermer et Kirchengast 2006; Schütz 2010). Les coutumes et autres aspects culturels de l’économie alpestre sont certes décrits dans la littérature populaire (Maeder et Kruker 1983; Niederer 1996), mais leur signification actuelle pour le peuple suisse (p. ex. en tant que facteur générateur d’identité) est encore peu connue et n’est pas non plus évoquée dans les articles de loi sur l’agriculture (art. 104 CF). On manque aussi de données sur les attentes de la population en ce qui concerne les prestations d’intérêt public de l’économie alpestre, comme la sauvegarde du paysage rural et le maintien de la biodiversité dans les régions d’estivage. A l’avenir, les paiements directs indemnisant les prestations d’intérêt public de l’agriculture devront être accordés de façon encore plus conséquente et mieux ciblée sur la base des attentes de la société, dans les régions d’estivage aussi (Lanz et al. 2010). Dans le sous-projet AlpFUTUR 15 Société1, l’importance accordée par la population aux diverses fonctions de l’économie alpestre (p. ex. les fonctions écologique, économique, culturelle) a donc été étudié; le rôle que joue cette économie dans la construction de l’identité du peuple suisse et de la population des régions de montagne a également été analysé. Il s’agissait en outre d’établir une distinction entre les points de vue des diverses parties prenantes (population suisse en général, touristes, population locale).

Résumé

Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population | Société

L’économie alpestre caractérise le paysage rural de la Suisse dans les régions d’estivage. Cette forme d’agriculture, d’un aspect encore traditionnel, revêt une grande valeur culturelle et joue un important rôle identitaire pour la population suisse. Les touristes et habitants de la région du Diemtigtal, l'une des régions d'étude du projet AlpFUTUR, ont été interrogés, afin d’étudier quelles fonctions de l’économie alpestre sont appréciées par les diverses parties prenantes de la population et dans quelle mesure cette économie est source d’identification. En outre, un sondage a été réalisé dans l’ensemble de la Suisse. Une grande importance est attribuée à l’entretien du paysage, notamment en vue de maintenir la diversité des espèces et la valeur récréative, ainsi qu’aux produits de l’économie alpestre. Les offres touristiques dans les Alpes sont un peu moins bien cotées. Les habitants des régions de montagne s’identifient davantage à l’économie alpestre que les autres participants à l’enquête et accordent plus d’importance à toutes ses fonctions. Cette étude sert de cadre d’action à la mise en œuvre, dans les régions d’estivage aussi, des contributions à la qualité du paysage axées sur les attentes de la société.

Méthodes Sondage Pour répondre aux questions énoncées ci-dessus, deux sondages écrits ont été réalisés dans le Diemtigtal, l’une des régions d’étude du projet AlpFUTUR, et un autre à l’échelle nationale. Un questionnaire standardisé a été utilisé à cet effet. Celui-ci a été complété par des analyses bibliographiques, des interviews d’experts semistructurées ainsi que des interviews qualitatives plus approfondies avec des représentants des parties prenantes dans le Diemtigtal. En automne 2010, 117 touristes ont été interrogés dans divers restaurants (alpins) du Diemtigtal. Puis au printemps 2011, 920 questionnaires ont été adressés par la poste à tous les ménages de la commune de Diemtigen. Un total de 273 questionnaires remplis ont été retournés (30% de réponses). Le questionnaire à l’échelle de la Suisse a été réalisé en ligne à l’automne 2011 et 1526 personnes y ont participé. La moitié d’entre 

1 Ce projet de recherche a été soutenu financièrement par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

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Société | Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population

tio

CH<H***, CH<T*** Pâturages supplémentaires pour les CH<H***, T<H** exploitations de plaine Agriculture proche de la nature, Maintien de l‘économie alpestre en tant 4 peu modernisée que secteur économique Quelles fonctions de l’économie alpestre sont importantes à votre avis? CH<H***, T<H** CH<T **, CH<H***, T<H* Maintien d‘un paysage ouvert Fabrication de produits sains

e, sag re ay ltu u p cu e d e la a rd e t d eg u v u re Sa nat la de

n

Quelles fonctions de l’économie alpestre sont importantes à votre avis?

tio

e, sag re ay ltu u p cu e d e la ard et d eg uv ure Sa nat la de

n

Pr

od

uc

CH<H***, CH<T*** 3" Pâturages supplémentaires pour les CH<H***, T<H** exploitations de plaine CH<H***, T<H** Agriculture CH<H***, CH<T***, T<H(*) proche de la nature, Maintien de l‘économie alpestreMaintien en tant et promotion de la 4 Production de lait, fromage et viande peu modernisée que secteur économique diversité des espèces CH<H***, T<H** CH<T **, CH<H***, T<H* 2 Maintien d‘un paysage ouvert Fabrication de produits sains

Pr

od

uc

CH<H***, CH<T*** Fromage fabriqué directement à l‘alpage CH<H***, CH<T***, T<H(*)

3"

1

Production de lait, fromage et viande

CH<H***, T<H*** GarantieCH<H***, de la production denrées CH<T*** alimentaires (périodes de crises) Fromage fabriqué

CH<H***, T<H(*)

Protection des territoires urbanisés CH<H***, T<H** Maintien et promotion la dangers naturels contredeles diversité des espèces

2

CH<H***, CH<T** Sauvegarde l‘économie alpestre en CH<H***,de T<H(*) Protection des territoires tant queurbanisés bien culturel

directement à l‘alpage

contre les dangers naturels

1

CH<H***, CH<T*** MaintienCH<H***, du paysage cultural en CH<T** Sauvegarde de l‘économie alpestre en tant qu‘espace récréatif

CH<H***, T<H*** Garantie de ladirecte production denréesd‘alpage✝ Vente de produits alimentaires (périodes de crises)

tant que bien culturel

Affectation accessoirement touristique d‘une exploitation alpestre Vivre les coutumes lors d‘événements traditionnels CH<H*** Affectation accessoirement touristique

Vente directe de produits d‘alpage✝

d‘une exploitation alpestre Vivre les coutumes lors d‘événements traditionnels CH<H***

CH<H***, T<H*** Visite d‘une exploitation alpestre: p. ex. CH<H***, CH<T*** assister à ladu fabrication du fromage Maintien paysage cultural en qu‘espace récréatif Aperçu de la vie d‘untant exploitant d‘alpage en participant à sonT<H*** travail CH<H***, CH<H***, T<H*** alpestre: p. ex. Visite d‘une exploitation Tourisme assister à la fabrication du fromage

Aperçu de la vie d‘un exploitant d‘alpage en participant à son travail CH<H***, T<H*** Tourisme

Suisse (CH) Touristes du Diemtgital (T) Suisse (CH) Habitants du Diemtigtal (H) Touristes du Diemtgital (T) Habitants du Diemtigtal (H)

Figure 1 | Fonctions de l’économie alpestre avec la valeur moyenne accordée par la population suisse, les touristes du Diemtigtal et les habitants du Diemtigtal. Valeurs de l’échelle: 1 = pas important, 2 = peu important, 3 = assez important, 4 = important. Les différences entre les groupes sont indiquées en gris (*) p < 0,10, * p < 0,05, ** p < 0,01, *** p < 0,001. Les items du questionnaire ont été classés dans des dimensions supérieures (entourées de jaune). La formulation des items est partiellement abrégée dans la figure. ✝ N’a été pris que dans le questionnaire à l’échelle de la Suisse.

elles a été contactée par le panel en ligne de l’Institut de sondage LINK et l’autre moitié par le Panelbiz, tous deux représentatifs pour la Suisse. Les variables socio-démographiques comprenaient l’âge, le sexe, le degré de formation, le domicile et la région linguistique ainsi que le rapport avec l’agriculture, les alpages et les régions de montagne. Dépouillement Des analyses factorielles ont été réalisées pour découvrir les liens entre les variables de chaque bloc de questions. Cette méthode permet de regrouper les variables fortement corrélées sous forme de facteurs (dimension supérieure). Il est ainsi possible de donner une meilleure vue d’ensemble des liens observés entre les variables. Afin de comparer les valeurs des moyennes entre les parties prenantes, des analyses de variances ont été effectuées à l’aide des comparaisons multiples post hoc.

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Résultats Fonctions de l’économie alpestre Presque toutes les fonctions mentionnées dans le questionnaire sur l’économie alpestre ont été jugées assez importantes, tant par la population suisse que par les touristes et la population locale du Diemtigtal. Les habitants et touristes de la vallée accordent plus d’importance à toutes ces fonctions, ou à presque toutes pour les touristes, que la population suisse (fig. 1). Dans la figure 1, chaque fonction a été classée dans les trois dimensions «production», «sauvegarde du paysage, de la nature et de la culture» et «tourisme». Ce classement thématique est étayé par une analyse factorielle qui n’est pas présentée plus en détail dans cet article (Junge et Hunziker 2013). Pour la population suisse, la dimension supérieure «sauvegarde du paysage, de la nature et de la culture»,


Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population | Société

Qu’est-ce qui est important pour vous lorsque vous allez en montagne? L’expérience de la nature

*

La vue Le panorama montagnard **

Les prairies et pâturages en fleurs Etre éloigné de la vie quotidienne

***

Faire de l’exercice

***

Voir des animaux sauvages Le réseau routier (funiculaires…) Acheter des produits d’alpage Voir des vaches Voir les exploitants d’alpage

Suisse Touristes du Diemtigtal

* 1

2

3

4

Figure 2 | Aspects importants pour les personnes interrogées qui se rendent en montagne. La valeur moyenne de la population suisse est en rouge et celle des touristes du Diemtigtal en bleu. Valeurs de l’échelle: 1 = pas important, 2 = peu important, 3 = assez important, 4 = important. Niveau de signification: *p < 0,05, ** p <0,01, *** p < 0,001

alliée au maintien de la diversité des espèces, est l’une des principales fonctions de l’économie alpestre, suivie par la production agricole. Les offres touristiques ont un peu moins d’importance. La population du Diemtigtal apprécie surtout les fonctions économiques, mais aussi le maintien d’un paysage ouvert et de la diversité des espèces. Les touristes se situent entre la population suisse et celle du Diemtigtal; ils estiment cependant que les offres de tourisme d’alpage sont les moins importantes, alors qu’ils trouvent primordial de conserver le paysage rural comme espace récréatif. Contrairement à la valeur généralement élevée attribuée aux fonctions de l’économie alpestre, le contact avec cette économie joue un rôle relativement mineur lors d’une visite en montagne: expérience de la nature, scénarios et diversité des espèces sont plus importants que les aspects de l’économie alpestre, tant pour la population en général que pour les touristes (fig. 2). L’économie alpestre dans son rôle générateur d’identité L’économie alpestre est un élément marquant de la typicité ou singularité suisse. La population du Diemtigtal, tout comme celle de la Suisse en général, se rallient largement à l’affirmation que «l’économie alpestre appartient à la Suisse» et que «les alpages et chalets d’alpage

sont typiquement suisses» (valeur moyenne suisse: 4,48 respectivement 4,05, valeur moyenne de la population du Diemtigtal: 4,88 respectivement 4,68 sur une échelle de 5 degrés; 1= pas du tout 5= tout à fait; cette question n’a pas été posée aux touristes du Diemtigtal). Des analyses factorielles ont aussi été réalisées afin de déceler les liens entre les variables décrivant les différentes fonctions de l’économie alpestre générant une identité. Les dimensions supérieures suivantes ont été créées à cet effet: «L’économie alpestre marque l’identité personnelle» (facteur 1) et «L’économie alpestre forge la singularité de la Suisse et un sentiment d’identité nationale collective» (facteur 2) (tabl. 1). Les habitants du Diemtigtal accordent une plus grande importance que la population suisse aux dimensions «L’économie alpestre marque notre identité personnelle» et «L’économie alpestre forge la singularité de la Suisse» (fig. 3). D’après un indice donnant une valeur moyenne par facteur de toutes les variables avec une saturation factorielle de plus de 0,5 (tabl. 1), la population suisse en général ne s’identifie que moyennement à l’économie alpestre sur le plan personnel, mais elle tend à approuver que cette économie forge la singularité de la Suisse (fig. 3). Dans l’ensemble de la population également, un sentiment d’identité nationale collective est 

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275


Société | Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population

Habitants du Diemtigtal

Suisse

Identité personnelle

***

Singularité de la Suisse

***

1

2

3

4

5

Figure 3 | Indice pour la notation moyenne des dimensions «L’économie alpestre renforce l’identité personnelle» et «L’économie alpestre forge la singularité de la Suisse». Les valeurs moyennes ont été calculées pour les variables avec une saturation factorielle supérieure à 0,5. Valeurs de l’échelle: 1 = ne correspond pas du tout à mon point vue, 2 = plutôt pas, 3 = ni oui ni non, 4 = plutôt, 5 = tout à fait. Niveau de signification: *** p < 0,001

révélé par la saturation factorielle pour «sentiment patriotique» et «fierté de l’économie alpestre» dans la dimension «singularité» (tabl. 1).

Discussion Pour la population, les principales fonctions de l’économie alpestre sont le maintien de la diversité des espèces et d’un paysage favorable aux activités récréatives, ainsi que la fabrication des produits d’alpage. Cette option se recoupe avec ses attentes et ses préférences envers l’agriculture dans son ensemble. L’écologie, les espaces récréatifs et la production de denrées alimentaires ont une grande valeur pour la population (Huber et al. 2007); celle-ci préfère aussi les paysages agricoles riches en espèces plutôt que le contraire (Junge et al. 2011). En ce qui concerne la production examinée dans cette étude, les produits (sains) de haute qualité et les méthodes de production spécifiques des alpages, comme les fromages produits sur place, sont appréciés. Böni et Seidl (2012) relèvent aussi l’attrait pour ces produits, notamment le fromage d’alpage, ainsi que la valeur particulière attribuée aux précieux composants et aux méthodes de production (travail manuel, caractère naturel).

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Les aspects culturels et sociaux de l’économie alpestre, comme les offres touristiques ou les manifestations traditionnelles, sont un peu moins bien placés dans cette étude. Les offres de tourisme d’alpage ne sont cependant pas considérées comme pas importantes, mais elles sont classées comme étant moins importantes que les fonctions classiques de l’économie alpestre (production et entretien du paysage), notamment par les touristes du Diemtigtal. Les offres touristiques gagnent toutefois en importance en tant que pilier de l’économie alpestre. Le tourisme d’alpage est de plus en plus demandé d’après les consommateurs interrogés par Böni et Seidl (2012), mais ce tourisme devrait être simple et authentique. Du point de vue touristique toutefois, les résultats de notre étude semblent montrer que le paysage alpin est plus important: pour les touristes qui se rendent en montagne, l’expérience de la nature et du paysage est davantage appréciée que le contact avec l’économie alpestre, dont l’une des fonctions principales est de maintenir un paysage rural en tant qu’espace récréatif. La population du Diemtigtal accorde plus de valeur non seulement aux fonctions de production, mais aussi aux fonctions touristiques – probablement aussi au point de vue économique. Kianicka et al. (2006) constatent également que les aspects de l’économie locale sont davantage appréciés par les gens de la région que par ceux de l’extérieur. Pour de nombreux habitants des régions de montagne, l’économie alpestre est une part de leurs bases existentielles – soit directement pour l’exploitant soit indirectement en tant que branche de l’exploitation liée à d’autres branches similaires. Pourtant, outre la production, la multifonctionnalité de l’économie alpestre est plus importante pour la population du Diemtigtal que pour les Suisses et les touristes: en effet, cette dernière place au plus haut degré le maintien d’un paysage ouvert, en particulier celui de la diversité des espèces. La valeur écologique et esthétique des alpages riches en espèces est ancrée dans l’esprit de la population locale; elle est considérée comme un «produit» de l’économie alpestre dont on est fier – c’est ce qui ressort des interviews qualitatives réalisées avec les représentants locaux au cours des interrogations préalables. Les valeurs accordées par les touristes se situent généralement entre celles de la population locale et de la population suisse, mais elles se recoupent parfois avec l’une ou l’autre. En se rendant dans une région alpine, les touristes créent une relation personnelle avec ces lieux et donc aussi avec le paysage alpin et l’économie alpestre. Dès lors, leur point de vue se rapproche de celui de la population locale; toutefois, des intérêts tou-


Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population | Société

Tableau 1 | Coefficients de corrélation pour le rapport entre les aspects reflétant une fonction génératrice d’identification à l’économie alpestre et deux facteurs extrapolés d’une analyse factorielle. Plus la corrélation des variables avec les facteurs est forte (saturation factorielle), plus elle contribue à expliquer le facteur. Seules les corrélations dépassant l’indice 0,3 sont représentées. Variance globale expliquée = 61,5 %; méthode de rotation: Varimax. Facteur 1 «identité personn.»

Fonction génératrice d’identification à l’économie alpestre

Facteur 2 «singularité suisse»

L’économie alpestre caractérise ma conception de vie

0,832

L’économie alpestre est très importante pour moi

0,796

L’économie alpestre forge ma personnalité

0,796

Je ressens un profond sentiment d’appartenance à l’économie alpestre

0,748

Si l’économie alpestre devait être abandonnée, une part importante de moi-même disparaîtrait

0,737

L’économie alpestre me fascine

0,605

0,441

Je suis attaché à l’économie alpestre depuis mes séjours à l’alpage dans mon enfance

0,592

0,339

Si l’économie alpestre devait être abandonnée, cela m’inquiéterait sérieusement

0,577

Les alpages et les chalets d’alpage sont typiquement suisses

0,324

0,356

0,813

L’économie alpestre appartient à la Suisse

0,794

La vue des pâturages d’alpage éveille en moi un sentiment patriotique

0,451

0,669

L’économie alpestre renforce mon sentiment patriotique

0,547

0,654

Je suis fier de l’économie alpestre suisse / dans le Diemtigtal

0,476

0,579

Valeur propre

4,84

3,15

Variance (%)

37,3

24,2

1

N’a été utilisé que pour l’indice «Singularité».

1

ristiques ainsi qu’une certaine distance subsistant entre les touristes et la région, peuvent aussi les conduire à penser comme l’ensemble de la population suisse (Kianicka et al. 2004). L’identification à l’économie alpestre sur le plan personnel semble jouer un rôle secondaire pour la population en général, mais l’économie alpestre éveille un sentiment d’identité nationale. En tant que bien culturel et forme d’économie souvent très traditionnelle et d’apparence originelle, l’économie alpestre peut représenter un symbole patriotique lorsqu’elle est considérée comme un élément forgeant l’identité locale ou aussi nationale (Kianicka et al. 2006, Schermer et Kirchengast 2006; Kirchengast 2008; Walter 2009; Schütz 2010). D’après cette étude, la population locale s’identifie nettement mieux avec l’économie alpestre que la population suisse. De par l’attachement

à leur lieu et leurs intérêts économiques, les habitants des régions de montagne ont un lien beaucoup plus étroit et un sentiment d’appartenance plus fort avec l’économie alpestre. Ce sentiment joue un rôle essentiel lors de la construction et de la consolidation de l’identité personnelle et locale (Twigger-Ross et Uzzell 1996; Kianicka et al. 2006).

Conclusions Au terme de la phase de développement de la politique agricole prévue pour 2014, les paiements directs seront ciblés de façon encore plus conséquente sur les besoins de la société. Selon les résultats de cette étude, les contributions à la qualité du paysage et à la biodiversité seront axées sur les besoins actuels de la société dans les régions  d’estivage également.

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 272–279, 2013

277


Société | Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population

Sondage sur un alpage dans le Diemtigtal. (Photo: Xenia Junge, WSL)

Le paysage des régions d’estivage a une plus grande valeur que les offres de tourisme d’alpage pour la population suisse. Cette dernière ne s’identifie guère non plus, sur le plan personnel, à l’économie alpestre qui caractérise pourtant la singularité de la Suisse et anime un sentiment d’identité nationale collective. La «suissitude» de l’économie alpestre, tout comme l’importance assez élevée accordée à toutes les fonctions économiques des alpages, signifie qu’on attribue à cette économie une valeur idéologique forgée par des images, des symboles et des objets publicitaires suggérant le «paradis de nos ancêtres» (Kirchengast 2008; Schütz 2010). Cela pourrait être une autre raison expliquant pourquoi les offres de tourisme d’alpage qui ne correspondent pas à l’image typique d’une agriculture purement traditionnelle sont moins bien cotées. Il serait donc important pour ce tourisme de sauvegarder le caractère authentique de l’économie alpestre, tel que le public suisse le demande.

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La haute estime portée à la production économique de ces régions montre que les produits d’alpage ont un potentiel de création de valeur qui pourrait gagner en importance à l’avenir. Cette tendance se constate aussi dans l’étude sur les produits d’alpage (Böni et Seidl 2012). Grâce à leur valeur ajoutée, les exploitations d’alpage pourraient contribuer au développement régional. n

www.alpfutur.ch


Le funzioni dell'economia alpestre dal punto di vista della popolazione Il paesaggio antropico delle zone di estivazione alpine è caratterizzato dall’economia alpestre. Essendo una forma d’economia tradizionale, gran parte della popolazione svizzera ne attribuisce un alto valore culturale e una forte capacità d’identificazione. Per poter esaminare quali funzioni dell’economia alpestre sono apprezzate da diversi gruppi d’interesse nella popolazione e in che misura essa favorisce l’identità si è condotta un’inchiesta, rappresentativa presso turisti e popolazione residente nella regione di studio «Diemtigtal» del progetto AlpFUTUR. Lo studio ha evidenziato la maggiore importanza attribuita ai prodotti alpestri e alla funzione di tutela del paesaggio, in particolare per la conservazione della biodiversità e per scopi ricreativi, mentre risulta meno importante l’aspetto agrituristico.I risultati dell’inchiesta dimostrano anche che i residenti della zona di montagna danno più importanza a tutte le funzioni e si identificano maggiormente con l’economia alpestre. Questo studio fornisce una base conoscitiva per la prevista introduzione di contributi per la qualità del paesaggio nelle zone di estivazione.

Bibliographie ▪▪ Aigner, S. & Egger, G., 2010. Tourismus – ein wirtschaftliches Standbein für die Almwirtschaft in Österreich. Jahrbuch des Vereins zum Schutz der Bergwelt (München), 74./75. Jahrgang. 17–28. ▪▪ Baur P., Müller P. & Herzog F., 2007. Alpweiden im Wandel. Agrarforschung 14 (6), 254–259. ▪▪ Böni R. & Seidl I., 2012: Alpprodukte und Alpdienstleistungen: Ergebnisse einer Nachfrageerhebung bei Konsumenten und einer Befragung von Käsehändlern. Bericht aus dem AlpFUTUR­Teilprojekt 10 «Alpprodukte – Untersuchung bestehender Märkte und Identifikation von Innovationen und ihrer Potenziale» WSL, Birmensdorf. 61 p. ▪▪ Huber R., Haller Th., Weber M. & Lehmann B., 2007. Land(wirt)schaft 2020: Was erwartet die Gesellschaft? Agrarforschung 14 (9), 406–411. ▪▪ Junge X. & Hunziker M.,2013. Gesellschaftliche Ansprüche an die Alpwirtschaft und Alplandschaft. Schlussbericht des AlpFUTUR-Teilprojektes 15 «Gesellschaft». Institut fédéral de recherches WSL, Birmensdorf. 2 ▪▪ Junge X., Lindemann-Matthies P., Hunziker M. & Schüpbach B., 2011. Aesthetic preferences of non-farmers and farmers for different land-use types and proportions of ecological compensation areas in the Swiss lowlands. Biological Conservation 144, 1430–1440. ▪▪ Kianicka S., Gehring K., Buchecker M. & Hunziker M., 2004. Wie authentisch ist die Schweizer Alpenlandschaft für uns? Bündner Monatsblatt 2004 (2), 196-210.

Summary

Riassunto

Les fonctions de l’économie alpestre jugées par la population | Société

Functions of alpine farming from the perspective of the Swiss public Alpine summer farming shapes the cultural landscape in the Alps. Since this form of agriculture still has a very traditional appearance, a high cultural value and identityforming aspects are attributed to alpine farming. To investigate which functions of alpine farming are valued by different stakeholders and to what extent alpine farming is identity-forming, questionnaire surveys with tourists as well as residents of the AlpFUTUR case-study area Diemtigtal and a Swiss-wide online-survey have been conducted. The production function of alpine farming as well as landscape management, especially for the conservation of species diversity and for recreation, received high importance ratings, whereas alp-touristic offers are slightly less important. Mountain residents put more importance on all functions of alpine farming and identify themselves more strongly with alpine farming. This study offers a basis for society-oriented landscape quality payments, which will be introduced in the alpine pasturing area as well. Key words: multifunctionality of alpine summer farming, society, public goods, Swiss identity, cultural landscape.

▪▪ Kianicka S., Buchecker M., Hunziker M. & Müller-Böker U., 2006 Locals’ and Tourists’ Sense of Place. Mountain Research and Development 26 (1), 55–63. ▪▪ Kirchengast C., 2008. Über Almen – zwischen Agrikultur und Trashkultur. Innsbruck University Press, Innsbruck, 138 p. ▪▪ Lanz S., Barth L., Hofer C. & Vogel S., 2010. Développement du système des paiements directs, Recherche Agronomique Suisse 1 (1), 10-17. ▪▪ Maeder H. & Kruker R., 1983. Hirten und Herden. Walter-Verlag, Olten. 211 p. ▪▪ Niederer A., 1993. Alpine Alltagskultur zwischen Beharrung und Wandel. Haupt (éd.), Berne. 518 p. ▪▪ Schermer M. & Kirchengast C., 2006. Perspektiven für die Berglandwirtschaft. In: alpine space – man & environment, vol. 1: Die Alpen im Jahr 2020 (Eds. R. Psenner, R. Lackner). Innsbruck University Press, Innsbruck. 41–55. ▪▪ Schütz M., 2010. Die Alp als Ort der Gegenkultur. Lizentiatsarbeit, ­U niversität Basel. 129 p. ▪▪ Twigger-Ross C. L. & Uzzel D. L., 1996. Place and identity processes. Journal of Environmental Psychology 16, 205–220. ▪▪ Walter F., 2009. Die Alpen und die schweizerische Identität (Kap. 5.2). In: Alpen (éd. J.-F. Bergier). Dictionnaire historique de la Suisse. Accès: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/d/D8569.php [18.3.2013] 2

Cette publication est disponible sous www.alpfutur.ch/publikationen.

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E n v i r o n n e m e n t

Série AlpFUTUR

Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage Beatrice Schüpbach, Thomas Walter, Gabriela Hofer et Felix Herzog Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich, Suisse Renseignements: Beatrice Schüpbach, e-mail: beatrice.schuepbach@agroscope.admin.ch, tél. +41 377 73 28

Figure 1 | Reboisement dans le Val Cama. (Photo ART)

Introduction Le changement structurel dans l’agriculture de montagne au cours des dernières décennies a entraîné l’abandon des terrains agricoles et permet à la forêt de gagner du terrain. Bildlegende En Suisse, entre 1880 et 2000, la surface occupée par la forêt a augmenté de 21 % ou de 1940 km² (Ginzler et al. 2011). Le retour des terres en friche et le reboisement sont des phénomènes qui concernent l’ensemble des Alpes. Une analyse de l’évolution du paysage dans les Alpes au cours des 150 dernières années montre toutefois d’importantes différences entre les Etats qui forment l’arc alpin en ce qui concerne le pourcentage des terres en friche. La part des terres en friche représente 20 et 70 % des surfaces utilisées par l’agriculture (Tasser 2007; Zimmermann et al. 2010). Dans de nombreux cas, laisser les terres en friche

280

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 280–287, 2013

conduit à l’avancée de la forêt avec toutes les conséquences négatives que cela implique: acidification des sols et diminution de la diversité des espèces (Tasser et Tappeiner 2007). Sur la base de scénarios, on a simulé à petite échelle l’évolution du paysage dans la vallée de Stubai (Tappeiner et al. 2006) et dans la région de Davos (GretRegamey et al. 2008) à l’avenir. Rutherford et al. (2008) ont établi des modèles représentant les changements probables de l’utilisation des terres dans les Alpes suisses. La probabilité de reboisement en est un des aspects. Le sous-projet d’AlpFUTUR «Biodiversité et paysage» repose sur ce modèle qui se réfère à l’ensemble de la Suisse et simule le reboisement potentiel dans le Jura et les Alpes jusqu’en 2021. Le présent article étudie les répercussions possibles de ce reboisement sur les espèces cibles et caractéristiques de l’agriculture.


Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage | Environnement

Unités de référence La présence d’espèces OEA tout comme l’avancée de la forêt sont des phénomènes qui se manifestent de manière très hétérogène dans l’espace alpin. Par conséquent, il est nécessaire de délimiter des unités de référence. Les auteurs du projet «Opérationnalisation des objectifs environnementaux pour l’agriculture» (Walter et al. 2013) ont délimité des subrégions sur la base de types de paysages, de niveaux d’altitude, de conditions climatiques et de la présence potentielle des espèces. Ces subrégions ont servi à évaluer l’importance des espèces dans la région d’estivage. La délimitation des subrégions est illustrée dans la figure 2. L’évaluation du reboisement simulé a montré que cette délimitation ne reflétait pas l’hétérogénéité du phénomène. Le problème était notamment posé par les subrégions constituées de plusieurs polygones séparés spatialement, ce qui dans certains cas faussait la moyenne de reboisement de la subrégion. C’est pourquoi les subrégions ont été séparées en polygones qui ont ensuite été utilisés comme unités de référence. Pour interpréter les résultats de reboisement, les polygones des subrégions qui étaient voisins et qui présentaient une tendance de reboisement similaire ont été regroupés dans un deuxième temps (Schüpbach et al. 2012). La figure 3 montre comment sont délimités les polygones des subrégions après le 

Résumé

Bases de données et méthodes

Dans le cadre du projet intégré AlpFUTUR, nous avons étudié l’influence du reboisement sur la diversité des espèces dans la région d’estivage. Une évaluation des espèces cibles et caractéristiques des objectifs environnementaux pour l’agriculture (espèces OEA) dans la région d’estivage montre que toutes les régions du Jura et des Alpes sont aussi importantes les unes que les autres pour la préservation des espèces OEA. Le reboisement a été simulé jusqu’en 2021 à partir d’un modèle représentant les probabilités de changement du mode d’utilisation des terres. Dans les «Alpes centrales septentrionales», au Tessin et dans certaines parties des Grisons, le pourcentage de reboisement va jusqu’à 50 %. Pour le maintien des espèces OEA, il est capital de déterminer au niveau local quelles sont les surfaces riches en espèces qui risquent d’être laissées à l’abandon et sont menacées par le reboisement afin de garantir que ces surfaces restent ouvertes par un concept d’exploitation adapté. Dans le Jura et dans les «Alpes septentrionales occidentales», la simulation indique un pourcentage de reboisement ne dépassant pas 1 à 5 %. Il s’agit ici de garantir une exploitation extensive sur les surfaces de haute diversité biologique, car l’intensification représente une menace pour les espèces OEA au même titre que la cessation d’exploitation et le reboisement.

Légende SR 1.8 SR 2.1 SR 2.2

SR 2.3 SR 2.4 SR 2.5

SR 2.6 SR 2.7 SR 3.1

SR 3.2 SR 3.3 SR 3.4

SR 4.1 SR 4.2 SR 5.3

Autres subrégions Régions entre 1000 et 2000 m d’altitude

0

25

50

100 km

Figure 2 | Délimitation des unités de référence pour l’évaluation des espèces OEA: subrégions originales. La numérotation des subrégions (SR) correspond à celle du tableau 2.

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Environnement | Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage

Légende Polygones des sub­ régions regroupés: Hautes Alpes Zones d’altitude du Jura plissé

Alpes grisonnes septentrionales Alpes centrales septentrionales Alpes grisonnes méridionales

Sud du Tessin Fonds des vallées valaisannes Alpes tessinoises

Valais Alpes septentrionales occidentales Bordure des Alpes occidentales et vallées alpines

Bordure des Alpes centrales et vallées alpines Alpes septentrionales orientales Alpes septentrionales orientales et vallées alpines

0

25

50

100 km

Autres régions

Figure 3 | Délimitation des unités de référence pour l’évaluation du reboisement: polygones de subrégions regroupés. L­ a désignation des ­p olygones regroupés correspond à celles des figures 4 et 5.

regroupement. Dans la suite de l’article, nous parlerons de «polygones regroupés». Afin d’évaluer l’impact du reboisement sur les espèces OEA, les régions de distribution potentielles simulées des espèces OEA devraient en fait être superposées au reboisement de manière à évaluer quel pourcentage des espèces potentiellement présentes dans les subrégions sont touchées par le reboisement. La simulation de l’aire de distribution potentielle des espèces OEA ne permet pas de le faire (Schüpbach et al. 2012), car elle se base uniquement sur des relevés effectués après 1990. Les régions pour lesquelles on ne dispose pas de données ou pas assez pour cette période seraient sous-estimées. Espèces cibles et caractéristiques pour l’agriculture Pour l’opérationnalisation des «objectifs environnementaux pour l’agriculture» (OFEV et OFAG 2008; Walter et al. 2013), l’aire de distribution de quinze groupes d’espèces a été simulée. Les besoins écologiques et la responsabilité de la subrégion envers chaque espèce ont été enregistrés dans une base de données. La «responsabilité de la subrégion» pour une espèce OEA signifie que l’aire de distribution potentielle de l’espèce OEA représente plus de 10 % de la subrégion ou que l'aire de distribution potentielle dans la subrégion est supérieure à

282

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 280–287, 2013

5 % de l'aire de distribution potentielle à l'échelle nationale. (Walter et al. 2013). Sur les quinze groupes d’espèces, la présente étude prend en compte les six groupes présentant la plus haute diversité biologique dans la région d'estivage: les plantes vasculaires, les lichens, les mousses, les champignons, les papillons et les sauterelles (Schüpbach et al. 2012; Walter et al. 2013). La base de données a permis de sélectionner toutes les espèces ayant une distribution montagnarde et subalpine (potentiel total) ainsi que le nombre d’espèces avec distribution montagnarde et subalpine, envers lesquelles la région a une responsabilité particulière. La restriction à la zone montagnarde et subalpine a permis de s’assurer que les espèces OEA prises en compte soient présentes dans la région d’estivage. Ces évaluations ont permis de savoir si les subrégions étaient toutes aussi importantes les unes que les autres en termes de potentiel total et de responsabilité dans la région d’estivage ou s’il y avait de grandes différences entre les régions. Simulation du reboisement Le projet WaSAlp (Baur 2004) a établi un modèle détaillé des changements probables d’utilisation des terres (intensification ou extensification). Il se base sur les changements observés entre la statistique de la superfi-


Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage | Environnement

Tableau 1 | Taux de variation des différentes catégories d’utilisation des terres entre les statistiques de la superficie 1979/85 et 1992/97 utilisées comme base pour la simulation du reboisement. Changement en: Utilisation initiale

«Broussailles» [%]

«Forêt ouverte» [%]

«Forêt fermée» [%]

Prairie intensive

0,11

0,25

0,13

Prairie extensive

1,60

0,63

0,27

3,9

8,70

Broussailles Forêt ouverte

cie 1979/85 et celle de 1992/97 ainsi que sur les données relatives aux propriétés du sol, au climat, au relief et aux distances par rapport aux routes et aux agglomérations (Rutherford et al. 2008). La présente étude a repris les éléments qui décrivent l’avancée de la forêt (changement de l’utilisation des terres de «prairie extensive» ou «intensive» à «broussailles», «forêt ouverte» ou «forêt fermée») et les a compilés pour obtenir un jeu de données. Pour chacune des catégories de reboisement «broussailles», «forêt ouverte» ou «forêt fermée»), ce jeu de données identifie les cases du quadrillage présentant la plus grande probabilité de changement d’exploitation des terres selon le modèle initial de Rutherford et al. (2008). Ces cases ont été extraites selon les taux de variation des différentes catégories d’utilisation des terres (tabl. 1). Le jeu de données obtenu décrit la probabilité de reboisement jusqu’en 2009. La qualité de ces données a été contrôlée à l’aide des données de la statistique de la superficie 2004/09 disponibles jusqu’en automne 2012. Par la suite, compte tenu des doubles taux de variation (tabl. 1), un modèle de reboisement a été établi pour l’année 2021. Ce modèle a permis de calculer la part de reboisement dans les polygones de la région d’estivage (entre 1000 et 2000 m d’altitude) ainsi qu’une série chronologique du développement des surfaces d’estivage. Pour ce faire, le reboisement simulé a été superposé aux polygones des subrégions décrits plus haut et au modèle numérique de terrain (DHM²5 ©Direction fédérale des mensurations cadastrales, DV002207.1). Ensuite, le pourcentage de reboisement de chaque polygone a été calculé.

Résultats Espèces cibles et caractéristiques pour l’agriculture Le tableau 2 indique qu’un grand nombre de subrégions présente une part considérable de zones d’estivage; en outre, celles-ci constituent toutes un milieu naturel pour de nombreuses espèces OEA (potentiel total compris entre 642 et 1028 espèces). Les subrégions concernées

7,60

ont une responsabilité particulière envers près de la moitié de ces espèces (244 à 672 espèces). La répartition de la taille des subrégions, du pourcentage de région d’estivage qu’elles représentent et du nombre d’espèces qu’elles abritent montre qu’il est difficile de classer les régions par ordre de priorité en fonction des espèces. Les grandes subrégions ne contiennent pas forcément plus d’espèces que les petites subrégions. Un potentiel total supérieur à celui d’une autre subrégion ne signifie pas obligatoirement que le nombre d’espèces envers lesquelles la subrégion a une responsabilité particulière est lui aussi plus élevé et inversement. Toutes les régions sont aussi importantes les unes que les autres pour la préservation des espèces OEA. Si l’on considère que les espèces OEA sont réparties de manière plus ou moins homogène entre les subrégions qui les abritent, le pourcentage de reboisement est un indicateur direct du danger que représente l’avancée de la forêt pour les espèces OEA. Toutefois, il existe aussi de nombreuses espèces OEA dont la distribution est ponctuelle. Le chapitre suivant décrit la distribution du reboisement et son impact sur les espèces OEA. Simulation du reboisement Les évaluations du reboisement simulé avec la statistique de la superficie 2004/09 ont montré que le reboisement selon le modèle (taux de variation originaux) à une altitude comprise entre 1000 et 2000 m, c’est-à-dire à l’altitude à laquelle la forêt risque de gagner du terrain dans les estives, avait tendance à être surestimé. C’est surtout le cas de la surface occupée par les «broussailles» dans le modèle (Schüpbach et al. 2012). La figure 4 indique les pourcentages de reboisement selon le modèle jusqu’en 2021 (taux de variation doubles) dans les «polygones regroupés». Le «reboisement total» (en haut à gauche) est dominé par la «forêt fermée» (en haut à droite). Cette dernière est présente dans l’ensemble de l’espace alpin et également dans le Jura. Toutefois, les pourcentages sont généralement plus élevés dans la partie méridionale et orientale des Alpes que dans la partie septentrionale occidentale ou 

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 280–287, 2013

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Environnement | Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage

Tableau 2 | Subrégions dans les zones de haute altitude des Alpes et du Jura avec leur potentiel total d’espèces cibles et caractéristiques pour l’agriculture (OEA), leur responsabilité envers ces espèces ainsi que la part représentée par région d’estivage dans la surface totale de la subrégion. Groupes d’espèces pris en compte: plantes vasculaires, lichens, mousses, champignons, papillons diurnes, sauterelles. Les noms et les numéros des subrégions correspondent à ceux de Walter et al . (2013).

Subrégion OEA (SR)

Potentiel ­région montagne ou subalpine [nombre d’espèces]

Nombre d’espèces envers lesquelles la région (montagne ou subalpine) a une responsabilité particulière

Surface totale de la région [km2]

Pourcentage de région d’estivage ­selon le plan des zones ­agricoles [%]

Chablais (SR 1.8)

763

394

142

1

Alpes

Paysages de montagne du versant nord des Alpes (zones des Klippes) et zones de moyenne altitude du nord des Alpes (SR 2.1)

980

491

4121

80

Alpes

Zones de haute altitude du nord des Alpes, Faulhorn, Titlis, Clariden, Kärpf, Tödi, Pizol, Alpes grisonnes médianes (SR 2.2)

770

304

3167

96

Alpes

Zones de haute altitude des Alpes centrales, ouest et nord des Alpes valaisannes (SR 2.3)

962

350

3328

97

Alpes

Zones de haute altitude des Alpes engadinoises (SR 2.4)

642

268

2119

93

Alpes

Basse-Engadine, Val Müstair (SR 2.5)

694

424

928

84

Alpes

Bergell, Val Poschiavo, zones de moyenne altitude des ­Alpes tessinoises (SR 2.6)

863

405

1826

74

Alpes

Sud-est des Alpes valaisannes (SR 2.7)

761

244

1265

99

Haute altitude du Jura, basse altitude des Alpes

Région des collines molassiques, vallées du nord des Alpes (SR 3.1)

974

399

3806

13

Haute altitude du Jura, basse altitude des Alpes

Fonds des vallées du Rhin antérieur et postérieur et de la Landquart (SR 3.2)

813

445

811

13

Haute altitude du Jura, basse altitude des Alpes

Région de montagne molassique, Rigi, lac de Sihl, Speer, Hochalp (SR 3.3)

659

271

682

48

Haute altitude du Jura, basse altitude des Alpes

Zones de haute altitude du Jura plissé (SR 3.4)

811

468

1127

44

Basse altitude du Valais

Fonds des vallées valaisannes (SR 4.1)

1022

672

843

4

Basse altitude du Valais

Versants des vallées valaisannes (SR 4.2)

1028

589

1230

61

Sud du Tessin (SR 5.3)

674

459

268

1

Grande région OEA

Plateau, basse altitude du Jura, plaines du ­versant nord des Alpes

Alpes

dans le Jura. C’est dans les «Alpes centrales septentrionales», dans les «Alpes tessinoises», en Haute-Engadine, dans le Bergell, le Val Poschiavo et dans certaines parties des «Alpes grisonnes septentrionales» («polygones regroupés»; fig. 3) que le reboisement est le plus marqué; dans un cas extrême, il touche plus de 50 % de la superficie (il faut cependant signaler que c’est le cas d’un petit polygone). La répartition en «broussailles», «forêt ouverte» et «forêt fermée» donne des informations supplémentaires pour la protection des espèces.

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 280–287, 2013

Tandis que la «forêt fermée» ne constitue pas un milieu naturel adapté aux espèces OEA typiques des herbages ouverts, ce n’est pas forcément le cas des «broussailles» et de la «forêt ouverte». Deux études montrent que la diversité des espèces peut même être plus élevée avec un pourcentage moyen de broussailles que sans broussailles du tout (Koch et al. 2012; Walter et al. 2007). Cela signifie toutefois que la progression des broussailles doit être contrôlée. Selon le modèle, les broussailles se développent notamment dans les «Alpes centrales sep-


Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage | Environnement

«Reboisement total»

«Forêt fermée»

Légende

Pourcentage de surface touchée par le reboisement >= 10 % – 20 %

< 1 % >= 1 % – 5 %

>= 20 % – 50 %

>= 5 % – 10 %

>= 50 %

Zone située à moins de 1000 m ou à plus de 2000 m

0

25

50

«Broussailles»

100

«Forêt ouverte»

Figure 4 | Pourcentages de reboisement total, de «forêt fermée», de «broussailles» et de «forêt ouverte» dans la surface des polygones s­ ituée entre 1000 et 2000 m d’attitude.

tentrionales», dans les «Alpes tessinoises» et dans certaines parties des «Alpes grisonnes septentrionales», avec des pourcentages compris entre 1 et 5 %, pouvant atteindre 10 % dans les cas extrêmes. La «forêt ouverte» se concentre sur les «Alpes tessinoises», le Bergell et la Haute-Engadine, ainsi que sur certains secteurs des «Alpes grisonnes septentrionales» (pourcentages allant de 1 à 5 %). Là aussi, un développement contrôlé de la «forêt ouverte» peut peut-être permettre de préserver une part des espèces OEA. La figure 5 montre l’évolution des pâturages d’estivage entre 1979/85 et 2004/09 ainsi que les pronostics pour 2021 exprimés en pourcentages de la surface des pâturages d’estivage selon la statistique de la superficie 1979/85. Les résultats classés par «polygones regroupés» (fig. 3) donnent de nouveau un tableau géographiquement très hétérogène. Dans certains cas, le pourcentage par rapport à la surface de 1979/85 diminue en continu, comme prévu. Dans d’autres cas («Zones d’altitude du Jura plissé», «Bordure des Alpes centrales et vallées alpines» ou «Bordure des Alpes occidentales et vallées alpines») il augmente à nouveau entre 1992/97 et 2004/09. Dans les «Alpes septentrionales occidentales», les «Alpes grisonnes septentrionales», dans le «Sud du Tessin», les «Alpes tessinoises» et les «Fonds des vallées valaisannes», le pourcentage observé dans la statistique de la superficie par rapport à la surface de 1979/85 est

déjà inférieur au pourcentage pronostiqué pour 2021. Ici, le modèle a sous-estimé l’avancée de la forêt au détriment des pâturages d’estivage.

Discussion Le choix des unités de référence est déterminant pour traiter la question. Le reboisement est un phénomène hétérogène. Par conséquent, l’unité de référence utilisée pour son évaluation ne doit pas être trop grande et ne devrait pas non plus s’étendre sur plusieurs polygones, séparés dans l’espace. Les unités de référence des espèces OEA en revanche doivent refléter la distribution et les besoins écologiques des espèces. Enfin, la délimitation à la zone d’altitude comprise entre 1000 et 2000 m représente une autre restriction. La dernière évaluation de l’Office fédéral de la statistique montre que la progression la plus importante de la forêt entre 1992/97 et 2004/09 s’est produite à une attitude comprise entre 2200 et 2400 m (OFS 2012). Cela explique aussi pourquoi dans certaines régions, les surfaces d’estivage étaient déjà plus touchées par le reboisement en 2004/09 que ne le prévoyait le modèle.

Conclusions Les résultats montrent que la forêt va gagner du terrain d’ici en 2021, dans le Jura comme dans l’ensemble de

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Environnement | Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage

Fonds des vallées valaisannes Sud du Tessin Alpes tessinoises Valais Alpes grisonnes septentrionales Alpes centrales septentrionales Hautes Alpes Alpes septentrionales occidentales Bordure des Alpes orientales et vallées alpines Alpes septentrionales orientales Bordure des Alpes occidentales et vallées alpines

Pourcentage prévisions 2021 Pourcentage 2009 Pourcentage 1997

Bordure des Alpes centrales et vallées alpines Zones d’altitude du Jura plissé 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Figure 5 | Evolution de la surface des pâturages d’estivage en 1992/97 et 2004/09 selon les statistiques de la s­ uperficie, et prévisions pour 2021 selon le reboisement simulé exprimé en pourcentage de la surface 1979/85. Polygones regroupés; la surface de 1979/85 correspond à 100 %.

l’espace alpin. Cependant, les différences régionales sont importantes: le modèle prévoit que les pourcentages les plus élevés de reboisement soient atteints dans les «Alpes centrales septentrionales», au «Tessin» et dans certaines parties du canton des Grisons (Bergell, Haute-Engadine, Val Poschiavo et secteur au Nord des Grisons). Bien que les données disponibles n’aient pas permis de superposer la distribution des espèces et le reboisement et d’établir des bilans, les résultats obtenus ont tout de même permis de tirer deux conclusions quant aux espèces cibles et caractéristiques pour l’agriculture: d’une part, les espèces cibles et caractéristiques pour l’agriculture sont présentes en grand nombre dans toutes les régions, de sorte que toutes les régions sont importantes pour le maintien des espèces OEA et la réalisation des objectifs environnementaux. D’autre part, l’avancée de la forêt ne pose pas un problème de la même acuité dans toutes les régions. Là où le modèle prévoit un pourcentage de reboisement élevé (Tessin, «Alpes septentrionales centrales», Grisons), il est recommandé de surveiller davantage le maintien des surfaces ouvertes. Le reboisement de toute la surface ne conduit pas seulement à la disparition des terres cultivées, mais aussi à la perte de la diversité des espèces et des paysages. C’est pourquoi il faut l’éviter (Tasser et Tappeiner 2007). Dans ces régions, il s’agit donc d’identifier les surfaces à haute diversité biologique très touchées par l’abandon et le reboisement. Un concept d’utilisation adapté doit être appliqué à ces surfaces. Par contre, dans les régions moins touchées par le reboisement («Alpes septentrionales occidentales» et «Jura»), le maintien d’une exploitation extensive notam-

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 280–287, 2013

ment dans les surfaces à haute diversité biologique est prioritaire, tandis que le maintien des terres ouvertes joue un rôle plutôt secondaire. L’intensification a un impact tout aussi négatif sur le nombre des espèces OEA que le fait de laisser les terres à l’abandon. Walter et al. (2013) ont montré qu’outre la région de plaine et celle des collines, les zones de montagne I et II n’atteignaient pas non plus le pourcentage cible recommandé de surfaces à haute diversité biologique. Si l’on veut conserver encore suffisamment de surfaces de qualité OEA dans les zones de montagne III et IV et dans la région d’estivage, des efforts doivent être faits en conséquence. Il est tout aussi important de freiner l’intensification graduelle que le retour incontrôlé des terres en friche. La politique agricole va mettre en place des mesures incitatives permettant d’annoncer également des surfaces de promotion de la biodiversité dans les régions d’estivage. L’avenir dira si ces mesures contribueront à remplir les objectifs environnementaux n pour l’agriculture.

www.alpfutur.ch Remerciements

L’étude fait partie du sous-projet 5 «Paysage» d’AlpFUTUR et a bénéficié du ­soutien financier d’Armasuisse Immobilien, de la fondation Sophie et Karl Binding, de la société Ricola AG et du canton des Grisons.


Delineati l'avanzamento del bosco nel 2021 e la biodiversità nella regione d'estivazione Nell'ambito del progetto collettivo AlpFUTUR è stato analizzato l'influsso dell'avanzamento del bosco sulla biodiversità nella regione d'estivazione. Una valutazione delle specie bersaglio e faro degli obiettivi ambientali nell'agricoltura (specie degli OAA) per la regione d'estivazione mostra che tutte le regioni del Giura e dell'arco alpino sono importanti per il mantenimento delle specie degli OAA. Sulla base di un modello probabilistico di modifiche dell'utilizzo dei terreni è stato delineato l'avanzamento del bosco fino al 2021. Nelle «Alpi centro-settentrionali», in Ticino e in parte dei Grigioni la quota dell'avanzamento del bosco arriva fino al 50 per cento. Per la salvaguardia delle specie degli OAA è fondamentale che a livello locale siano individuate le superfici ricche di specie minacciate dalla cessazione della gestione e dall'avanzamento del bosco e sia garantita la loro preservazione con un piano di utilizzazione adeguato. Nel Giura e nelle «Alpi nord-occidentali» la quota dell'avanzamento del bosco stimata si aggira soltanto tra l'1 e il 5 per cento. Si tratta pertanto di garantire un'utilizzazione estensiva sulle superfici ricche di specie, in quanto l'intensificazione minaccia le specie degli OAA allo stesso modo della cessazione della gestione e dell'avanzamento del bosco.

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Summary

Riassunto

Simulation du reboisement en 2021 et diversité des espèces dans la région d’estivage | Environnement

Modelled forest regrowth in 2021 and biodiversity in alpine summer pastures The influence of forest regrowth on biodiversity in alpine summer pastures was investigated as part of the joint research project AlpFUTUR. An evaluation of the target and indicator species of the ­agriculture-related environmental objectives (AEO species) for the alpine summer pastures shows that all regions of the Jura and the Alps are of equal importance for the conservation of AEO species. Forest regrowth up to 2021 was estimated on the basis of a model describing probabilities of land-use change. In the «North-Central Alps», the Tessin and parts of Graubünden, the percentage of forest regrowth can be as high as 50 %. For the conservation of AEO species, it is crucial for the species-rich meadows and pastures threatened by abandonment and forest regrowth to be identified locally, and for a locally adapted land-use concept to ensure that they remain under agricultural management. In the Jura mountains and in the «Northwestern Alps», the percentage of modelled forest regrowth is only between 1 and 5 %. Here, it is important to ensure extensive (i.e. low-input) land use on species-rich land, since intensification threatens the AEO species as much as abandonment and forest regrowth. Key words: forest re-growth, impact on species, Swiss Alps, summer pastures, Swiss land-use statistics, modeling.

▪▪ Tappeiner U., Tasser E., Leitinger G. & Tappeiner G., 2006. Landnutzung in den Alpen: historische Entwicklung und zukünftige Szenarien. In: Die Alpen im Jahr 2020 (Ed. R. Psenner und R. Lackner). innsbruck university press, Innsbruck, ▪▪ Tasser E., 2007. Vom Wandel der Bergbäuerlichen Kulturlandschaft. In: Bergwelt im Wandel (Ed. F. W. Merlin, S. Hellebart und M. Machatschek). Kärntner Landesarchiv (éd.), Klagenfurt, 48–59. ▪▪ Tasser E. & Tappeiner U., 2007. Wenn der Bauer mäht ... Ökologische Folgen von Landnutzungsänderungen. Ländlicher Raum Online Fachzeitschrift des Bundesministerium für Land- und Forstwirtschaft, Umwelt und Wasserwirtschaft, 1-13. ▪▪ Walter T., Grünig A., Schüpbach B. & Schmid W., 2007. Indicators to predict quality of low intensity granzing areas in Switzerland. Grassland ­S cience in Europe 12, 259–262. ▪▪ Walter T., Eggenberg S., Gonseth Y., Fivaz F., Hedinger C., Hofer G., ­K lieber-Kühne A., Richner N., Schneider K., Szerencsits E. & Wolf S., 2013. Operationalisie-rung der Umweltziele Landwirtschaft; Bereich Zielund Leitarten, Lebensräume (OPAL). ART-Schriftenreihe 18. ▪▪ Zimmermann P., Tasser E., Leitinger G. & Tappeiner U., 2010. Effects of land-use and land-cover pattern on landscape-scale biodiversity in the European Alps. Agriculture, Ecosystems & Environment 139 (1–2), 13–22.

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P r o d u c t i o n

v é g é t a l e

Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp. David Gerardin1, Jérémie Rouffiange2, Isabelle Kellenberger3, Santiago Schaerer3 et Brice Dupuis3 UFR PEPS, Université de Haute Alsace, 68000 Colmar, France 2 Institut Supérieur Industriel agronomique Huy-Gembloux, 4500 Huy, Belgique 3 Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon, Suisse Renseignements: Brice Dupuis, e-mail: brice.dupuis@agroscope.admin.ch, tél. +41 22 363 47 48

1

Figure 1 | Elimination de la pourriture molle sur tranche de tubercule. (Photo D. Gerardin)

Introduction Les bactéries du genre Erwinia peuvent être à l’origine de plusieurs maladies de la pomme de terre, comme des pourritures de tiges appelées «jambes noires» et des pourritures de tubercules appelées «pourritures molles». Les symptômes de jambe noire induits varient d’une

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pourriture humide à sèche des tiges selon les conditions climatiques, alors que les tubercules peuvent être atteints de pourritures molles au champ et en conservation (Helias 2008). De récents travaux de taxonomie ont abouti à un remaniement de la nomenclature des pathogènes responsables de ces symptômes, qui appartiennent dorénavant à deux genres: Pectobacterium (ancienne-


ment Erwinia carotovora) et Dickeya (anciennement Erwinia chrysanthemi) (Helias 2008). Si on se réfère aux analyses réalisées sur 718 échantillons de plantes malades prélevés en Suisse (tiges et tubercules) entre 1986 et 2010, on isole en moyenne 66 % de Dickeya et 34 % de Pectobacterium (Cazelles et Schwaerzel 1992; Dupuis et al. 2010). Les Dickeya pénètrent dans le tubercule par les lenticelles, le stolon ou des blessures. Des contaminations peuvent également avoir lieu au cours du stockage, notamment si un tubercule malade est en contact avec un tubercule sain (Rousselle et al. 1996). Cependant, les bactéries peuvent rester à l’état latent dans le tubercule et se multiplier une fois que les conditions du milieu deviennent favorables (Hélias 2008). Weber et al. (1996) ont synthétisé les mécanismes mis en œuvre dans le développement de pourritures molles. Ces mécanismes sont représentés dans la figure 2. Premièrement, la bactérie synthétise des enzymes pectinolytiques (EP), principalement des pectates lyases et des polygalacturonases (McMillan et al. 1993), qui vont dépolymériser la pectine des parois cellulaires des tissus de la pomme de terre. Les oligogalacturonates (OGS) résultant de cette dépolymérisation sont absorbés par la bactérie et dégradés en 5-keto-4-deoxyuronate (DKI), 2,5-diketo-3-deoxy-gluconate (DKII) ainsi qu’en acide galacturonique (AG) par l’action des oligogalacturonide lyases. Les DKI, DKII ainsi que d’autre composés résultant de la dégradation des parois cellulaires vont entraîner une réaction en chaîne aboutissant à une augmentation de la production d’EP et ainsi, accroître la virulence de la bactérie (Yang et al. 1992). Les OGS résultant de la dégradation de la pectine par les EP vont induire des mécanismes de résistance de la plante contre ces attaques tels que la production d’inhibiteurs de protéases (IP) et autres phytoalexines (Weber et al. 1996). Quelques travaux ont permis de mettre en évidence l’existence de différences de sensibilité variétale au développement de jambes noires au champ (Allefs et al. 1996; Radtke et Rieckmann 1991). En revanche, l’étude menée par Haynes et al. (1997) sur tranches de tubercules inoculées n’a pas permis de démontrer qu’il existait une différence de sensibilité variétale au développement de pourritures molles. Il est difficile de déterminer si l’absence de différence de sensibilité entre variétés est à imputer à la méthode utilisée, ou si les variétés testées (Atlantic, Norchip et Supérior) appartiennent à un même groupe de sensibilité. Cette même étude a comparé la virulence de deux isolats de Pectobacterium et d’un isolat de Dickeya sur les trois mêmes variétés. Aucune différence significative n’a pu être observée entre les isolats testés en ce qui concerne la rapidité de 

Résumé

Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp. | Production végétale

Les bactéries des genres Pectobacterium et Dickeya sont à l’origine du développement de pourritures molles sur tubercules de pommes de terre. Sur la base de l’analyse d’échantillons de plantes malades, Dickeya solani et Dickeya dianthicola sont les espèces les plus couramment détectées dans les lots de pommes de terre suisses. Des essais en laboratoire sur tranches de pommes de terre ont été mis en place afin d’identifier des différences de sensibilité variétale au développement de pourritures molles et des différences d’agressivité entre isolats de D. dianthicola et D. solani. Sur les 5 variétés de pomme de terre en comparaison, Agria s’est montrée plus sensible qu’Annabelle. Sur les 5 isolats de Dickeya testés, les 3 isolats de D. solani se sont avérés en moyenne plus virulents que les 2 isolats de D. dianthicola. Plusieurs hypothèses visant à expliquer ces différences sont discutées dans cet article. Les résultats de cette étude devraient permettre d’optimiser le stockage des pommes de terre en tenant compte de la sensibilité variétale et de la virulence des espèces bactériennes présentes et de diminuer les impacts de la pourriture molle en cours de stockage.

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Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp.

IP

EP

OGS DKI AG DKII

Bactérie

Grains d’amidon

Cellule de pomme de terre

Figure 2 | Représentation schématique des mécanismes mis en œuvre lors de l’attaque de tissus de pommes de terre par ­D ickeya spp. (voir texte pour la légende des abréviations).

développement des pourritures molles sur tranches de tubercules. Cependant, l’espèce de Dickeya utilisée pour le test n’est pas connue. Il semble donc pertinent de comparer l’agressivité des deux espèces de Dickeya présentes en Suisse, à savoir Dickeya dianthicola et Dickeya solani (Dupuis et al. 2010). Afin de mieux appréhender le risque de développement de pourritures au stockage, cette étude comporte deux objectifs principaux; d’une part, déterminer si des différences de sensibilité variétale au développement des macérations peuvent être mises en évidence pour les principales variétés de pommes de terre cultivées en Suisse. D’autre part, déterminer si certains isolats de ­Dickeya, appartenant à des espèces distinctes, sont plus virulents que d’autres par rapport au développement des pourritures molles.

Matériel et méthodes Deux essais ont été réalisés dans le cadre de cette recherche. Dans le premier essai (essai A), l’agressivité de 5 isolats de Dickeya est observée sur la variété Agria. Pour cet essai, 2 isolats de D. dianthicola et 3 isolats de D. solani

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sont choisis, nomément: D. dianthicola 980, D. dianthicola 8823, D. solani 07044, D. solani 05026 et D. solani 2222. Pour le deuxième essai (essai B), la sensibilité de cinq variétés de pomme de terre est étudiée: Agria, Victoria, Charlotte, Innovator et Annabelle. Ces cinq variétés sont inoculées avec la souche D. dianthicola 8823. Chacun de ces deux essais a été répété 3 fois dans le temps. Le protocole utilisé pour réaliser ces deux essais est inspiré de celui de Haynes et al. (1997). Les tubercules sont d’abord stérilisés en surface par trempage dans de l’éthanol à 70 % et bref passage sous la flamme d’un bec Bunsen. Une tranche, d’environ 5 mm d’épaisseur, est coupée au centre du tubercule, puis placée dans une boîte de Pétri contenant 1 ml d’eau stérile. Un papier filtre de 1 cm² est placé au centre de la tranche. Une première pesée est alors réalisée afin de déterminer le poids initial. Ensuite, 100 µl de suspension bactérienne (107 ufc/ml) sont déposés sur le papier filtre. Les dilutions sont réalisées dans du tampon phosphate salin (PBS). La boîte est ensuite entourée avec du Parafilm pour limiter les échanges gazeux et incubée dans une étuve à 27 °C pendant 48 heures. Au terme de l’incubation, la pourriture causée par les bactéries est enlevée (fig. 1). Une


Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp. | Production végétale

18

f

16

Perte de poids (g)

14

e

12 d

10

cd c

8

c

c

c

d cd

cd

b

6 4

d

b a

Essai A1

2

Essai A2 Essai A3

0 D. dianthicola 980

D. dianthicola 8823

D. solani 05026

D. solani 2222

D. solani 07044

Figure 3 | Perte de poids (g) moyenne par isolat de Dickeya spp. suite au développement de pourritures molles sur tranche de tubercule de variété Agria. La variabilité est représentée par l’erreur standard (n= 40) et les groupes d’homogénéité sont représentés par des lettres minuscules au sommet des barres d’erreur.

seconde pesée est alors réalisée pour obtenir le poids final et calculer la perte de poids. Cette perte de poids correspond à la part de la tranche dégradée par la bactérie. Pour l’essai portant sur l’étude de l’agressivité des isolats, 250 tranches de pommes de terre sont coupées. Chaque isolat est testé sur 40 tranches et 10 tranches témoin sont utilisées pour l’ensemble de l’essai. Sur ces dernières, on applique du PBS à la place de la suspension bactérienne. Pour l’essai portant sur la résistance variétale, 50 tranches de pommes de terre par variété sont coupées. 40 tranches sont inoculées et 10 servent de témoin (du PBS est appliqué à la place de la suspension bactérienne). Pour les deux essais, chaque tranche provient d’un tubercule distinct. L’analyse statistique est réalisée avec le logiciel STATISTICA (StatSoft, Tulsa, USA). Pour chaque essai, une analyse de la variance (ANOVA) à deux facteurs est effectuée (α =0,05). Le premier facteur correspond à la répétition de l’essai dans le temps. Le deuxième facteur est l’objet de l’étude, c’est-à-dire l’isolat de Dickeya pour l’essai A et la variété pour l’essai B. Enfin, l’interaction entre les deux facteurs est également testée. Si pour l’un des facteurs de l’étude une différence significative est décelée, un test de comparaison de moyennes est effectué (test de Newman & Keuls). Une observation de la structure cellulaire du tubercule des 5 variétés de pommes de terre testées dans ces essais a également été réalisée. Pour cela, des coupes

histologiques de parenchyme médullaire à partir de 4 tubercules par variété ont été effectuées. Ces coupes ont été observées au microscope avec un grossissement 400X (Leica DMLB) et des clichés ont été réalisés (Leica DFC 490) pour pouvoir mesurer les parois cellulaires et comparer l’épaisseur de celles-ci entre les différentes variétés (ANOVA à 1 facteur).

Résultats Agressivité des isolats Les résultats obtenus dans l’essai A nous enseignent que le développement de pourritures sur tranches est éminemment variable (coefficient de variation de l’essai = 60 %). Les tranches témoin (PBS) n’ont pas développé de pourritures, preuve que les tubercules utilisés étaient sains. Considérant l’ensemble des répétitions de l’essai (essais A1, A2 et A3), on constate des différences de sensibilité entre les isolats. Les deux isolats de D. dianthicola testés sont moins agressifs que les trois isolats de D. solani (F(4; 485)=98,21; p<0,001). A titre d’exemple, D. solani 07044 a entraîné une perte de poids moyenne environ quatre fois plus élevée que D. dianthicola 980. Considérant l’ensemble des isolats, la perte de poids moyenne s’est avérée plus élevée pour la seconde répétition de l’essai, avec 7,39 g par tranche de tubercule, que pour la première et la troisième répétitions qui sont statistiquement identiques avec respectivement 5,64 g  et 5,27 g (F(2;485)=31,66; p<0,001).

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Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp.

9

e

8 7 cd

cde

cd

c

6 Perte de poids (g)

de

cde

cd

5 b 4

b

3

b

2

b

b

b

a

Essai B1 Essai B2

1

Essai B3

0 Annabelle

Innovator

Charlotte

Victoria

Agria

Figure 4 | Perte de poids (g) moyenne par variété sur tranche de tubercule suite au développement de pourritures molles dues à D. dianthicola 8823. La variabilité est représentée par l’écart type (n= 40) et les groupes d’homogénéité sont représentés par des lettres minuscules au sommet des barres d’erreur.

Enfin, une interaction entre les isolats testés et la répétition de l’essai est observée (F(8; 485)=9,63; p<0,05). Celleci s’explique par le fait que les résultats obtenus avec les isolats D. dianthicola 980, D. solani 05026 et D. solani 01044 diffèrent entre les répétitions de l’essai (fig. 3). Sensibilité variétale La variabilité de l’essai B est supérieure à celle de l’essai A (coefficient de variation de l’essai = 76 %). Tout comme pour l’essai A, les tranches témoin (PBS) n’ont subi aucune perte de poids ce qui prouve que les tubercules utilisés étaient sains au départ. Considérant l’ensemble des répétitions de l’essai (essais B1, B2 et B3), des différences de sensibilité entre les variétés sont apparues (F(4; 559)=27,50; p<0,001) et trois groupes distincts de sensibilité sont observés. Le premier comprend les variétés les moins sensibles, à savoir Annabelle et Innovator. Les pertes de poids moyennes respectives sont de 2,59 g et 3,19 g par tranche de tubercule. Viennent ensuite Charlotte et Victoria avec 4,33 g et 4,78 g. Enfin, Agria est la variété la plus sensible avec une perte moyenne de 5,61 g, c’est-à-dire plus du double de la variété Annabelle. La perte moyenne, toutes variétés confondues, a été la plus importante lors de la seconde répétition de l’essai, avec 6,20 g par tranche de tubercule, contre 4,06 g pour la première répétition et 2,32 g pour la troisième répétition (F(2; 559)=114,59; p<0,001). Lors de cet essai, une interaction entre la variété et la répétition de l’essai est apparue (F(8; 559)=3,63; p<0,001). Malgré cette interaction, on constate que la variété

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Agria développe significativement plus de pourritures que la variété Annabelle quel que soit la répétition de l’essai (fig. 4). Observation microscopique Des différences d’épaisseur de parois cellulaires ont été observées entre les variétés (F(4; 29)=5,33; p<0,01). La variété Victoria est pourvue de parois cellulaires plus fines que les autres variétés testées (tabl. 1).

Tableau 1 | Epaisseur moyenne et écart type des parois du parenchyme médullaire des différentes variété testées. Les groupes ­d ’homogénéité sont représentés par des lettres minuscules (test de Newman & Keuls). Variété

Epaisseur de parois (µm)

Victoria

12,5 ± 2,2 a

Agria

15,6 ± 1,9 b

Innovator

16,2 ± 3,3 b

Charlotte

17,3 ± 2,8 b

Annabelle

18,8 ± 2,3 b


Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp. | Production végétale

Paroi cellulaire

Grain d'amidon

Figure 5 | Coupe histologique de parenchyme médullaire de la variété Victoria (grossissement 400x).

Discussion Une différence de virulence entre les deux espèces de Dickeya a été observée, les isolats de D. solani se sont avérés dans la plupart des cas plus agressifs que les isolats de D. dianthicola. Une étude rapportée par Toth et al. (2011) a permis de démontrer que la température joue un rôle déterminant dans le développement des symptômes. Cette étude a mis en évidence que D. solani est plus agressive que D. dianthicola à température élevée. Il est donc possible qu’à la température utilisée dans ces essais (27 °C), les isolats de D. solani dégradent plus rapidement les parenchymes cortical et médullaire du tubercule grâce à une activité enzymatique plus intense ou à une multiplication bactérienne plus élevée. Des différences de virulence au sein d’une même espèce ont également été observées, principalement pour l’espèce D. dianthicola. Ces différences pourraient s’expliquer en raison de la diversité génétique plus importante observée chez D. dianthicola par rapport à D. solani (Saddler G., Science and Advice for Scottish Agriculture SASA, communication personnelle).

Les essais menés ont permis de démontrer qu’il existe bien des différences de sensibilité variétale au développement de pourritures molles causées par Dickeya. En effet, la variété Annabelle s’est montrée moins sensible à ce pathogène que la variété Agria. Deux hypothèses peuvent être proposées pour expliquer cette différence. Premièrement, les parois cellulaires de la variété Agria seraient plus riches en pectine que celles de la variété Annabelle, ce qui signifierait que la dégradation des parois d’Agria par les EP de la bactérie produirait plus d’OGS, accélérant le processus de dégradation des tissus du tubercule. En effet, des études préalables menées sur d’autres variétés ont permis de démontrer que des différences de teneur en pectine pouvaient exister entre variétés (Potter et McComb 1957; Tajner-Czopek 2003; Tajner-Czopek et Figiel 2003). La seconde hypothèse serait que la variété Annabelle produirait plus d’IP que la variété Agria grâce à un mécanisme de résistance à l’infection plus efficace. Afin de vérifier la première hypothèse, nous avons comparé l’épaisseur des parois cellulaires des 5 variétés de l’essai (fig. 5), partant de l’hypothèse selon laquelle 

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 288–295, 2013

293


Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp.

des parois plus épaisses pourraient refléter un contenu en pectine plus important (ainsi qu’un contenu plus élevé en celluloses et hémicelluloses). Cependant, les résultats obtenus ne nous permettent pas de valider la première hypothèse car l’épaisseur des parois cellulaires des variétés Agria et Annabelle sont comparables (tabl. 1). La variété Annabelle pourrait être moins attaquée suite à une production plus importante d’IP et autres phytoalexines. Cette hypothèse pourrait être confirmée par une étude comparative de l’accumulation d’ARN messagers codant pour ces phytoalexines (Yang et al. 1992). Les résultats de cette étude s’appuient sur des essais de laboratoire réalisés avec des tranches de tubercule. Par conséquent, nous ne pouvons généraliser ces conclusions au tubercule entier, mais seulement supposer que les résultats obtenus sont un reflet fidèle de la sensibilité variétale au développement de pourritures molles ainsi que de la virulence des isolats de Dickeya spp sur tubercule de pomme de terre. Toutefois, suite aux études menées sur la propagation de D. solani, notamment via le commerce de plants de pommes de terre (Toth et al. 2011; Cazelles et Schwaerzel 1992), on peut s’inquiéter des conséquences que peut engendrer cette bactérie sur la culture de pomme de terre, notamment sur le développement de pourritures molles. Ces conséquences pourraient en outre être aggravées du fait du réchauffement climatique, qui favoriserait le développement de ces bactéries (Toth et al. 2011).

294

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 288–295, 2013

Conclusions Ainsi, dans l’optique d’un stockage optimal, l’organisme stockeur pourra prendre en compte la sensibilité variétale et la virulence de l’espèce bactérienne éventuellement présente afin de diminuer le risque d’apparition de symptômes de pourriture molle. Par exemple, en cas de réception de lots de deux variétés suspectés de forte infection, l’une sensible et l’autre moins sensible, l’organisme stockeur pourra alors choisir d’écouler en priorité le lot de la variété sensible. n Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier Swissem, Swisspatat et la commission pour la technologie et l'innovation CTI qui ont contribué au financement de cette étude.


Sensibilità della patata al marciume molle provocato da Dickeya spp. I batteri del genere Pectobacterium e Dickeya sono all’origine dello sviluppo dei marciumi molli sui tuberi della patata. In base all’analisi di campioni prelevati da piante ammalate Dickeya solani e Dickeya dianthicola risultano essere le specie più correntemente rilevate nei lotti di patate svizzeri. Si sono condotte delle prove in laboratorio su fette di patate in modo da individuare delle differenze di sensibilità varietale allo sviluppo di marciumi molli e delle differenze di aggressività tra isolati di D. dianthicola e D. solani. Sulle 5 varietà di patate confrontate Agria si è dimostrata più sensibile di Annabelle. Sui 5 isolati di Dickeya testati i 3 isolati di D. solani si sono rivelati in media più virulenti dei 2 isolati di D. dianthicola. In questo articolo sono discusse diverse ipotesi miranti a spiegare queste differenze. I risultati di questo studio dovrebbero permettere di ottimizzare lo stoccaggio delle patate tenendo conto della sensibilità varietale e della virulenza delle specie batteriche presenti e di diminuire gli impatti del marciume molle durante lo stoccaggio.

Bibliographie ▪▪ Allefs J., Vandooijeweert W., Prummel W., Keizer L. C. P. & Hoogendoorn J., 1996. Components of partial resistance to potato blackleg caused by pectolytic Erwinia carotovora subsp atroseptica and E-chrysanthemi. In: Plant Pathology 45, 486–96. ▪▪ Cazelles O. & Schwaerzel R., 1992. Enquête sur les bactérioses causées par Erwinia dans les cultures de plants de pommes de terre en Suisse ­r omande. Revue suisse Agric 24, 215–8. ▪▪ Dupuis B., Schaerer S., Gilliand H. & Cazelles O. The Dickeya and Pectobacterium situation in Switzerland. Proceedings of the Dickeya Workshop, 2010. Emmeloord, The Netherlands. ▪▪ Haynes K. G., Potts M. J. E. & Goth R. W., 1997. Evaluation of the reliability of determining soft rot resistance in potatoes by the tuber slice ­m ethod. American Potato Journal 74, 265–75. ▪▪ Helias V., 2008. Pectobacterium spp. and Dickeya spp. on potato: a new nomenclature for Erwinia spp., symptoms, epidemiology and disease prevention. In: Cahiers Agricultures 17, 349–54. ▪▪ Mcmillan G. P., Hedley D., Fyffe L. & Perombelon M. C. M., 1993. Potato resistance to soft-rot Erwinias is related to cell-wall pectin esterification. Physiological and Molecular Plant Pathology 42, 279–89.

Summary

Riassunto

Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp. | Production végétale

Potato susceptibility to soft rot caused by Dickeya spp. Soft rot on potato tubers is caused by bacteria belonging to the genus Pectobacterium and Dickeya. The most often detected species in rotting tubers or plants sampled from Swiss potato lots are Dickeya dianthicola and Dickeya solani. Laboratory tests on tuber slices were set up to determine differences in cultivar susceptibility and isolate aggressiveness. Among the five cultivars tested, Agria was more susceptible than Annabelle. Among the five bacterial isolates tested, the 3 D. solani isolates were in most cases more virulent than the 2 D. dianthicola isolates. Several hypothesis are discussed in this article to explain the differences in cultivar susceptibility and isolate virulence. The results of this study should allow an optimization of the potato storage, after considering the susceptibility of a given cultivar to soft rot development and the aggressiveness of the Dickeya specie which infected the lot. Key words: Dickeya, potato, soft rot, bacteria, Pectobacterium.

▪▪ Potter A. L. & Mccomb A., 1957. Carbohydrate composition of potatoes. Pectin content. American Journal of Potato Research 34, 342–6. ▪▪ Radtke W. & Rieckmann W., 1991. Maladies et ravageurs de la pomme de terre. Gelsenkircher-Buer: Th. Mann. ▪▪ Rousselle P., Robert Y.& Crosnier J. C., 1996. La pomme de terre. INRA, Paris. ▪▪ Tajner-Czopek A., 2003. Changes of pectic substances concentration in potatoes and French fries and the effect of these substances on the texture of the final product. Nahrung-Food 47, 228–31. ▪▪ Tajner-Czopek A. & Figiel A., 2003. Effect of the content of potato nonstarch polysaccharides (NSP) and lignin on the mechanical properties of french fries. Polish journal of food and nutrition sciences 12/53, 136–40. ▪▪ Toth I. K., Van Der Wolf J. M., Saddler G. et al., 2011. Dickeya species: an emerging problem for potato production in Europe. Plant Pathology 60, 385–99. ▪▪ Weber J., Olsen O., Wegener C. & Von Wettstein D., 1996. Digalacturonates from pectin degradation induce tissue responses against potato soft rot. Physiological and Molecular Plant Pathology 48, 389–401. ▪▪ Yang Z., Cramer C. L., Lacy G. H., 1992. Erwinia carotovora subsp. carotovora pectic enzymes – inplanta gene activation and roles in soft-rot. M ­ olecular Plant-Microbe Interactions 5, 104–12.

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 288–295, 2013

295


P r o d u c t i o n

v é g é t a l e

Essais de variétés de trèfle d’Alexandrie et de trèfle Incarnat Rainer Frick1 , Eric Mosimann1, Philippe Aebi1, Daniel Suter2 et Hansueli Hirschi2 Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon, Suisse 2 Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich, Suisse Renseignements: Rainer Frick, e-mail: rainer.frick@agroscope.admin.ch, tél. +41 22 363 46 87

1

Figure 1 | Le trèfle d’Alexandrie est une légumineuse importante dans les mélanges de culture ­ érobée non-hivernante fournissant un fourrage riche en protéines. d

Introduction Le trèfle d’Alexandrie et le trèfle Incarnat sont deux légumineuses à croissance rapide préférant un climat doux. Elles proviennent de la région méditerranéenne. Caractérisées par une levée rapide, une bonne couverture du sol et une production de racines importante, les deux espèces sont surtout utilisées comme culture dérobée, et depuis récemment comme culture intermédiaire associée à la phacélie. Plusieurs variétés de trèfle d’Alexandrie figurent dans la Liste des variétés recommandées de plantes fourragères (Frick et al. 2012), tandis que, pour le trèfle Incarnat, il n’y a actuellement pas encore d’inscription.

296

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 296–301, 2013

Trèfle d’Alexandrie Le trèfle d’Alexandrie (Trifiolium alexandrinum L.) est une légumineuse imposante à port dressé, dont la hauteur peut atteindre un mètre (fig. 1). Sa croissance est similaire à celle de la luzerne. Les fleurs sont de couleur jaune-blanc et disposées à la tête des tiges. Le trèfle d’Alexandrie est une plante des climats doux, il nécessite des températures de germination élevées (optimum près de 25 °C) et est sensible au gel. Dans des situations rudes, sa culture n’est pas recommandée. Il préfère des sols plutôt légers et calcaires et ses exigences par rapport au régime en eau sont assez élevées (Gujer et al. 1983). Au cours des années plutôt humides, l’anthracnose des trèfles (Gloeosporium caulivorum Kirchn.) peut occasion-


Résumé

Essais de variétés de trèfle d’Alexandrie et de trèfle Incarnat | Production végétale

Figure 2 | En conditions humides, l’anthracnose des trèfles peut endommager les pétioles et les tiges du trèfle d’Alexandrie et ­o ccasionner des pertes de rendement importantes. Les variétés ­r ésistantes à cette maladie sont à préférer.

ner des dégâts importants (Raynal et al. 1989); (fig. 2). Les semis peuvent être effectués de mi-avril à mi-août, en mélange avec des graminées. En conditions favorables, les semis du printemps permettent de réaliser trois coupes. Les mises en place plus tardives fournissent des rendements plus faibles. Les semis d’été après moisson donnent en général une seule coupe avec un rendement d’environ 30 à 40 dt de matière sèche par ha. La durée de développement du semis jusqu’à la première coupe est de 60 à 70 jours. Afin de ne pas couper les tiges latérales et d’assurer une repousse intacte, une fauche précoce (stade des boutons floraux) et pas trop rase est indispensable pour son maintien (Nösberger 1984). Le trèfle d’Alexandrie est employé dans les mélanges annuels Mst 106 et 108 ainsi que dans le mélange de deux ans Mst 210 (Mosimann et al. 2012). Ces mélanges garantissent des rendements élevés et un fourrage appétant. Celui-ci est utilisé idéalement pour l’affouragement en vert ou pour la conservation en ensilage. Trèfle Incarnat Comparable au trèfle d’Alexandrie, le trèfle Incarnat (Trifiolium incarnatum L.) se plaît uniquement dans des régions à climat doux et supporte mal les gels (fig. 3). Durant son développement, il demande des conditions clémentes, suffisamment chaudes et humides. Ses tiges et ses feuilles sont fortement poilues et ses fleurs sont rouge foncé. Ses racines peuvent atteindre des profondeurs allant jusqu’à 60 cm. La hauteur de croissance varie entre 20 et 40 cm au maximum. Il n’a pas d’exigence spécifique au niveau du sol, mais préfère tout de même les terres profondes avec un pH neutre (Gujer et al. 1983). Après le semis, le trèfle Incarnat s’installe rapidement et son développement du semis jusqu’à la florai-

De 2010 à 2012, les stations de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART et Changins-Wädenswil ACW ont examiné la valeur agronomique de huit variétés de trèfle d’Alexandrie et de trois variétés de trèfle Incarnat. Les caractéristiques suivantes ont été évaluées: rendement en matière sèche, vitesse d’installation, impression générale, force de concurrence, persistance, résistance aux maladies ainsi qu’aux conditions hivernales et teneur en matière sèche. Le classement des variétés s’est effectué sur la base du calcul d’un indice global pondérant l’ensemble de ces critères. Pour le trèfle d’Alexandrie, l’assortiment des variétés recommandées est désormais complété par la nouvelle obtention Bluegold. En revanche, l’ancienne variété Elite II a été radiée. Des trois variétés de trèfle incarnat nouvellement testées, seule Contea sera inscrite dans la liste des variétés recommandées de plantes fourragères. Clo et Carmina, les deux autres variétés testées, pourront encore être employées dans les mélanges standard jusqu’au 31 décembre 2015.

Figure 3 | Le trèfle Incarnat est employé dans les mélanges de cultures dérobées hivernantes (p. ex. mélange de Landsberg). Au printemps, afin de d’avoir un fourrage de haute qualité, cette ­l égumineuse doit être fauchée au plus tard au début de la floraison.

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 296–301, 2013

297


Production végétale | Essais de variétés de trèfle d’Alexandrie et de trèfle Incarnat

Tableau 1 | Caractéristiques des essais variétaux de trèfle d'Alexandrie (TA) et de trèfle Incarnat (TI) 2010-2012 Nombre de répétitions pur

mélange

2010

2011

2012

Lieu (canton)

Altitude

Date de semis

TA1

TI2

TA 3

TI4

TA

TI

TA

TI

TA

TI

Changins (VD)

430

04/08/2010 02/08/2011

3 3

3 3

3 3

3 3

1 –

1 –

– 2

– 1

– –

– –

Reckenholz (ZH)

440

17/04/2010 30/04/2012

4 4

4 4

– 3

– 3

3 –

3 –

– –

– –

– 3

– 1

Seebach (ZH)

440

19/04/2010

3

4

Rümlang (ZH)

450

06/09/2010 29/07/2011

4 4

4 4

3 3

3 3

– –

– –

– 1

1 1

– –

– –

Oensingen (SO)

460

16/04/2010

2

Ellighausen (TG)

520

26/08/2010 20/08/2011

4 4

4 4

3 3

3 3

1 –

1 –

– 1

1 1

– –

– –

Goumoens (VD)

630

10/08/2010 05/08/2011

3 3

3 3

3 3

3 3

1 –

1 –

– 2

– 1

– –

– –

Densité de semis: 1 250 g/a trèfle d'Alexandrie (variété témoin «Winner») 2 300 g/a trèfle Incarnat (variété témoin «Carmina») 3 200 g/a trèfle d'Alexandrie (variété témoin «Winner») + 100 g/a ray-grass d'Italie «Ellire» + 100 g/a ray-grass Westerwold «Primora» 4 120 g/a trèfle Incarnat (variété témoin «Carmina») + 100 g/a ray-grass d'Italie «Ellire» + 100 g/a ray-grass Westerwold «Primora»

son dure environ 60 jours. Dans le cas d’un semis opportun en fin d’été, on peut réaliser une coupe en automne et une deuxième après l’hiver, puis il meurt. Le trèfle Incarnat est utilisé dans les mélanges de dérobées hivernantes, par exemple dans le Mst 151 (mélange de Landsberg) avec vesce d’hiver et ray-grass ou dans le Mst 155 avec luzerne et ray-grass (Mosimann et al. 2012). Ces deux mélanges standard sont destinés à l’affouragement en vert et à la conservation en ensilage. Les mélanges contenant du trèfle Incarnat doivent être fauchés à temps et pas trop bas. La deuxième coupe se fait relativement tard au printemps suivant et ne permet de mettre en place pratiquement que du maïs pour la suite. Pour la planification de la rotation des cultures, il faut tenir compte du fait que le trèfle Incarnat est très sensible à la sclérotiniose (Sclerotinia trifoliorum). Les mélanges contenant du trèfle Incarnat retirent une certaine quantité d’eau à la culture suivante, ce qui peut être un inconvénient en situation de sécheresse. De plus, pour le bétail, les feuilles poilues peuvent occasionner des problèmes de digestion, spécialement dans les cas de sur-maturité des plantes (Nösberger 1984).

Matériel et méthodes De 2010 à 2012, les Stations de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART et Changins-Wädenswil ACW ont examiné la valeur agronomique de huit variétés de trèfle d’Alexandrie et de trois variétés de trèfle Incarnat dans

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Nombre de coupes pesées

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 296–301, 2013

des essais comparatifs. Les semis ont eu lieu, selon le lieu d’essai, principalement en été et partiellement au printemps. Le tableau 1 fournit des indications sur les lieux, les dates de semis et le nombre de coupes pesées. Les variétés à tester ont été semées en culture pure et en association avec les ray-grass d’Italie et Westerwold sur des parcelles d’une grandeur de 9 m². Ces mélanges ont permis d’apprécier la force de concurrence des variétés testées. Ni les cultures pures ni les mélanges n’ont été fertilisés avec de l’azote. Les cultures pures ont fait l’objet de plusieurs observations, telles que la vitesse d’installation, l’aspect général (impression générale, densité, capacité de repousse), la résistance aux maladies foliaires (trèfle Incarnat), à l’anthracnose des trèfles (trèfle Tableau 2 | Essais variétaux de trèfle d'Alexandrie: provenance et classement des variétés testées N°

Variété

Obtenteur, pays

Catégorie1

1

Tigri

Mediterranea, IT

1

2

Sacromonte

CRA-FLC, IT

1

3

Winner

Freudenberger, DE

1

4

Miriam

Sumeran, IT

1

5

Elite II

Seedmark, AU

6

Tabor*

Agridera, IL

1

7

Bluegold

Ferri, IT

1

8

Alex

Continental, IT

2/3

3

Variétés en caractère gras = anciennes variétés recommandées * Variété mono-coupe 1 Classement des variétés basé sur les résultats des essais: catégorie 1: Variété recommandée en Suisse catégorie 2/3: Ancienne variété recommandée déclassée en vue d'une radiation dès le 1er janvier 2016 catégorie 3: Variété moyenne et non recommandée en Suisse, sans caractéristiques particulièrement intéressantes


Essais de variétés de trèfle d’Alexandrie et de trèfle Incarnat | Production végétale

Tableau 3 | Résultats des essais variétaux de trèfle d'Alexandrie 2010–2012

3,3

3,9

4,08

3,8

5,4

4,24

3,3

4,8

4,39

4,9

4,0

4,9

4,55

4,5

4,4

5,0

4,71

Force de concurrence

Persistance*

Résistance à l'anthracnose*

4,3

3,0

3,8

5,1

4,8

4,4

2,8

3,9

5,1

4,8

4,7

3,1

4,3

5,5

5,0

5,2

3,1

4,2

5,3

4,9

3,6

5,3

5,9

Variété

1

Tigri

4,8

2

Sacromonte

4,6

3

Winner

5,2

4

Miriam

5,2

5

Elite II

5,1

Moyenne des témoins

Indice

Vitesse d'installation

Rendement total1*

Teneur en ­matière sèche

Aspect général*

Rendement 1ère coupe*

5,0

4,7

3,1

4,3

5,4

4,8

3,7

4,8

4,39

6

Tabor***

4,0

5,5

3,0

3,0

5,0

**

**

4,7

4,17***

7

Bluegold

4,7

4,2

3,2

4,4

5,7

4,2

2,4

5,2

4,04

8

Alex

6,3

5,5

3,3

4,4

5,2

5,0

4,4

6,0

4,97

Variétés en caractère gras = anciennes variétés recommandées Notes: 1 = très élevé, très bon; 5 = moyen; 9 = très faible, très mauvais 1 Notes de rendement de 4 lieux avec 1 à 3 coupes pesées en 2010 et 1 à 2 coupes pesées en 2011 ainsi que d'un lieu avec 3 coupes pesées en 2012 * Caractéristiques comptant double dans le calcul de l'indice global ** Aucune observation possible *** Variété mono-coupe, moyenne (témoin): 4,41

d’Alexandrie) ainsi qu’aux conditions hivernales et la persistance. De plus, la matière sèche à la récolte a été analysée, car des teneurs faibles en matière sèche peuvent causer des problèmes à l’affouragement et à la conservation. Les notations ont été faites selon une échelle de 1 à 9, 1 étant la meilleure note et 9 la moins bonne. Les récoltes des parcelles ont été pesées et les rendements annuels en matière sèche ont été convertis en notes de 1 à 9 selon un traitement statistique. Une distinction a été faite entre le rendement de la première coupe et le rendement total. Pour le classement des variétés, toutes les notations ont été prises en compte sous forme d’un indice global. Certaines caractéristiques ont un poids plus important dans cette évaluation finale. Pour le trèfle d’Alexandrie, les notes pour le rendement, l’aspect général, la persistance et la résistance à l’anthracnose des trèfles comptent double par rapport aux autres caractéristiques. Pour le trèfle Incarnat, il s’agit du rendement, de l’aspect général et de la résistance aux maladies foliaires. Une nouvelle variété est recommandée si sa valeur d’indice global est de 0,20 points en dessous (valeur inférieure = meilleure) à la moyenne des variétés témoins, anciennement inscrites dans la liste des variétés recommandées. Une ancienne variété est éliminée si son indice global est de 0,20 points supérieur (valeur supérieure = résultats moins bons) à la moyenne des témoins. L’espèce du trèfle Incarnat étant examinée pour la première fois dans le cadre de l’étude variétale, aucune variété témoin n’était disponible. Nous nous sommes donc basés sur la moyenne des valeurs des trois nouvelles variétés testées pour calculer l’indice global.

Résultats Pour le trèfle d’Alexandrie, six variétés déjà recommandées et deux nouvelles (Bluegold et Alex) ont été testées (tabl. 2). Les deux nouvelles obtentions proviennent d’Italie. A l’exception de Tabor, toutes les variétés testées sont multi-coupes et permettent, dans le cas d’un semis au printemps, d’effectuer trois coupes - quoi qu’il en résulte pour la dernière coupe un rendement médiocre. Pour la variété Tabor, la persistance n’a pas été évaluée en raison de son caractère mono-coupe; de même pour les attaques par l’anthracnose des trèfles, cette maladie n’apparaissant qu’à l’automne et uniquement dans les semis de printemps (site de Reckenholz en 2010). Pour ces raisons, un indice global spécifique a dû être établi, afin d’évaluer et de classer la variété Tabor. Le meilleur indice a été atteint par la nouvelle obtention Bluegold (tabl. 3). Elle était non seulement la meil- 

Tableau 4 | Essais variétaux de trèfle Incarnat: provenance et ­c lassement des variétés testées N°

Variété

Obtenteur

Catégorie1

1

Contea

Continental, IT

2

Clo

Ferri, IT

3*

3

Carmina

Carneau, FR

3*

1

Variétés en caractère gras = anciennes variétés recommandées 1 Classement des variétés basé sur les résultats des essais: catégorie 1: Variété recommandée en Suisse catégorie 3: Variété moyenne et non recommandée en Suisse, sans caractéristiques particulièrement intéressantes * Peut encore être utilisée à la place de Contea jusqu'au 31 décembre 2015

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 296–301, 2013

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Production végétale | Essais de variétés de trèfle d’Alexandrie et de trèfle Incarnat

Tableau 5 | Résultats des essais variétaux de trèfle Incarnat 2010-2012 Tolérances/résistances Aspect général*

Vitesse d'installation

Force de concurrence

Persistance

Maladies foliaires*

Indice 3,94

Variété

1

Contea

2,6

2,8

3,6

1,8

6,1

5,7

6,4

5,1

4,6

2

Clo

5,5

5,8

4,0

3,1

6,8

6,8

5,4

4,3

5,4

5,07

3

Carmina

7,1

6,8

4,8

4,5

6,8

5,8

4,6

3,5

5,0

5,48

5,1

5,1

4,1

3,1

6,6

6,1

5,5

4,3

5,0

4,83

Moyenne des témoins**

Rendement ­total1*

Teneur en ­matière sèche

Rendement 1re coupe*

Conditions ­hivernales

Notes: 1 = très élevé, très bon; 5 = moyen; 9 = très faible, très mauvais 1 Notes de rendement de 6 lieux avec 1 à 4 coupes pesées en 2010 et 1 coupe pesée en 2011 ainsi que d'un lieu avec 1 coupe pesée en 2012 Caractéristiques comptant double dans le calcul de l'indice global La moyenne des témoins correspond à la moyenne des trois variétés testées, car aucune variété recommandée disponible

*

**

leure pour le rendement total, mais s’est également distinguée par de bonnes notes pour la résistance à l’anthracnose des trèfles, pour la persistance et pour l’aspect général. En revanche, elle était moins satisfaisante au niveau de la levée, de la force de concurrence et de la teneur en matière sèche. Comme ces caractéristiques ne comptent qu’une fois dans le calcul de l’indice global, Bluegold a tout de même atteint une valeur lui permettant d’être inscrite dans la Liste des variétés recommandées. La deuxième nouvelle obtention testée, Alex, ne peut pas être recommandée, car son indice global excède largement la moyenne du standard. Parmi les anciennes variétés recommandées, Tigri a réalisé le meilleur indice global. Cette variété a obtenu des valeurs favorables pour tous les critères, en particulier pour son potentiel de rendement et ses teneurs élevées en matière sèche. Sacromonte aussi se distingue par une bonne productivité et le meilleur résultat pour l’aspect général. Ses teneurs en matière sèche sont plutôt faibles. Tabor, la seule variété mono-coupe, n’a pas pu être comparée aux autres variétés. Son indice global de 4,17 se réfère à un standard, dans lequel la persistance et la résistance à l’anthracnose des trèfles ne sont pas prises en compte. Tabor présente des atouts surtout au niveau du rendement de la première pousse. L’aspect général et la vitesse d’installation sont d’autres critères avec lesquels elle se distingue. Comme Winner, Tabor est une variété qui pousse en hauteur, ce qui la rend sensible à la verse. La variété Elite II sera radiée de la liste des variétés recommandées, en raison de notes insuffisantes pour la plupart des critères. Pour le trèfle Incarnat, trois variétés ont été testées: Contea, Clo et Carmina (tabl. 4). Comme ces trois variétés n’ont pas encore été recommandées, la moyenne de leurs indices a servi comme référence de comparaison. Contea s’est montrée la plus performante non seulement au niveau du rendement, de l’aspect général et de

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la vitesse d’installation, mais également par une force de concurrence élevée, une bonne persistance et des teneurs élevées en matière sèche (tabl. 5). Seules les résistances aux conditions hivernales et aux maladies foliaires ont été moins satisfaisantes. Sur la base de ces résultats, Contea figurera sur la liste des variétés recommandées et pourra être utilisée dans les mélanges ­standard. Clo et Carmina, actuellement commercialisées en Suisse, pourront encore être utilisées jusqu’au 31 décembre 2015.

Conclusions Sur la base des résultats obtenus dans les essais variétaux de 2010 à 2012, la liste des variétés recommandées de plantes fourragères sera modifiée comme suit: ••Trèfle d’Alexandrie: l’ancienne variété recommandée Elite II sera retirée de l’assortiment à partir du 1er janvier 2016 et est remplacée par la nouvelle obtention Bluegold. ••Trèfle Incarnat: des trois variétés nouvellement testées, Contea sera ajoutée à la liste des variétés recommandées. Les deux variétés Clo et Carmina, actuellement commercialisées en Suisse, pourront encore être n utilisées jusqu’au 31 décembre 2015.


Trifoglio alessandrino e incarnato: Risultati delle prove varietali da 2010 a 2012 Le Stazioni di ricerca Agroscope Reckenholz-Tänikon ART e ChanginsWädenswil ACW tramite delle prove varietali hanno esaminato le attitudini di coltura di otto varietà di trifoglio alessandrino e tre varietà di trifoglio incarnato. Sono state appurate seguenti caratteristiche: produttività, vigore giovanile, bontà della cotica, concorrenzialità, persistenza, e resistenza alle malattie e allo svernamento e contenuto di sostanza secca. Per valutare e comparare le varietà è stato calcolato un indice per ogni varietà che corrisponde alla media di tutti parametri analizzati. Per il trifoglio alessandrino la lista delle varietà consigliate viene completata con la varietà Bluegold, mentre la varietà Elite II sarà stralciata dal 2016. Tra le tre varietà di trifoglio incarnato è la nuova selezione Contea che viene aggiunta alla lista delle varietà consigliate. Le altre due varietà Clo e Carmina possono essere utilizzate fino alla fine 2015 al posto di Contea.

Summary

Riassunto

Essais de variétés de trèfle d’Alexandrie et de trèfle Incarnat | Production végétale

Berseem clover and Crimson clover variety trials (2010-2012) From 2010 through 2012, the Agroscope Reckenholz-Tänikon ART and Agroscope Changins-Wädenswil ACW research stations tested in total eight varieties of Berseem clover and three varieties of Crimson clover in comparative variety trials at seven experimental sites. All varieties were grown in pure stands and in mixture with grasses. The parameters assessed were dry matter yield, juvenile development, vigour, competitive ability, persistence, resistance to leaf diseases and winter conditions and dry matter content. For each variety, an indexvalue based on field measurements and observations was calculated, allowing an accurate comparison of the varieties. According to the results, one new variety of Berseem clover (Bluegold) will be added to the «List of recommended varieties of forage plants». The previously recommended variety Elite II has been disqualified. With Crimson clover, one of the three breeds tested (Contea) reached the index-value required for recommendation. The two other varieties Clo and Carmina will not be recommended, but can still be used in standard mixtures until the end of 2015. Key words: Trifolium alexandrinum L., Trifolium incarnatum L., variety test, list of recommended varieties.

Bibliographie ▪▪ Frick R., Bertossa M., Suter D. & Hirschi H. U., 2012. Liste 2013–2014 des variétés recommandées de plantes fourragères. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), 1–8. ▪▪ Gujer H., Rotacher A., Röthlisberger K. & Studer H., 1983. Pflanzen unserer Wiesen und Weiden. Landwirtschaftliche Lehrmittelzentrale LMZ, Zollikofen, 16–19. ▪▪ Mosimann E., Frick R., Suter D. & Rosenberg E., 2012. Mélanges standard pour la production fourragère 2013-2016. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), 1–12.

▪▪ Nösberger J., 1984. Futterbau I – Unterlagen zur Vorlesung, Institut für Pflanzenbau, ETH-Zurich, 91. ▪▪ Raynal G., Gondran J., Bournoville R. & Courtillot M., 1989. Ennemis et maladies des prairies. Institut national de la Recherche agronomique INRA éd. Paris, 109-110.

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E c l a i r a g e

Au secours des faons Nicole Berger, Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL, 3052 Zollikofen, Suisse Renseignements: Nicole Berger, e-mail: nicole.berger@bfh.ch, tél. +41 31 910 22 29

Figure 1 | Faon de près de deux semaines se terrant en cas de danger au lieu de s’enfuir. Cet instinct leur est fatal lors de la fauche des prés. (Photo: Walter Berger)

En Suisse, plusieurs milliers de faons meurent chaque année lors des travaux de fenaison. Les méthodes traditionnelles de détection des faons sont peu efficaces et peu probantes. Dans le cadre d’un projet de recherche mené par la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), des solutions techniques ont été cherchées afin de réduire la

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souffrance des faons et le risque d’intoxication des animaux de rente par du fourrage contaminé avec des restes de cadavre. De mi-avril à mi-juin, les chevreuils (Capreolus capreolus) privilégient les prés pour y installer leurs faons. La plupart du temps, ils donnent naissance à des jumeaux.


Au secours des faons | Eclairage

Figure 2 | Quadricoptère avec caméra thermique fixée sur une armature mobile en deux dimensions pour détecter les faons. (Photo: Nicole Berger)

Les nouveau-nés se cherchent une place dans la prairie, indépendamment l’un de l’autre (Stubbe 2008). Pendant les deux ou trois premières semaines, les faons se tapissent instinctivement au sol (fig. 1) et, en cas de danger, s’enfouissent dans la végétation au lieu de s’enfuir. Grâce à leur pelage tacheté, ils sont bien camouflés et leur mère s’efforcent de les garder propres et inodores; ils sont ainsi protégés des renards, chiens ou lynx, qui chassent à l’odorat (Menzel 2007). Durant la même période, les prairies sont fauchées et il arrive fréquemment que des faons soient accidentellement mutilés ou tués par les faucheuses.

Les méthodes traditionnelles Chasseurs et agriculteurs font des efforts importants pour détecter ou déloger les jeunes animaux avant la fauche. Afin de les effrayer et de les troubler, des fanions colorés ou réfléchissants ainsi que des odeurs répulsives sont installés dans les champs. Le repérage ciblé des faons est aussi pratiqué, comme le ratissage de la prairie par battues humaines avec ou sans chien. Beaucoup de faons peuvent être ainsi sauvés, mais ces efforts n‘apportent pas un succès total. Pour éviter les accidents et leurs fâcheuses conséquences, la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL a lancé un projet de détection et de sauvetage des faons dans les herbages. Le Département technique et informatique de la HESB à Burgdorf (BFH-TI), l’Institut de géodésie et de photogrammétrie (IGP) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) y ont également participé.

Comportement des chevreuils L’efficacité des différentes mesures, telles que l’effarouchement ou le dérangement, pourrait s’expliquer par le comportement d’anxiété individuel des chevreuils. Alors que des chevrettes audacieuses reconduisent leurs faons dans le pré le soir même du placement des banderoles, d’autres plus peureuses attendent deux à trois jours pour réinvestir le pré. Les chevreuils courageux reviennent dans le pré un à deux jours plus tard s’il ne s’y passe rien (Jarnemo 2002). Il faudrait donc connaître le caractère de chaque animal pour fixer le moment le plus adéquat pour le déranger et l’effaroucher. Lors des travaux du projet, il a été constaté que l’observation précise et de longue durée des parcelles est la méthode la plus sûre, mais également la plus lourde et coûteuse, pour repérer la présence de faons dans un pré. La chevrette revient souvent sur la parcelle où se trouvent son ou ses petits. Elle s’y immobilise plusieurs minutes afin de nettoyer et faire téter son faon. Il s’est également avéré que les chevrettes ne mettent pas bas au même endroit chaque année, ce qui constitue une difficulté supplémentaire pour les pronostics de zones et de dates critiques. En outre, des faons ont été trouvés à des endroits où aucun faon n’avait jamais été repéré. Par conséquent, les surfaces à faucher devraient et doivent toujours être inspectées. Détection high-tech depuis les airs Un multicoptère équipé d’une caméra thermique est la méthode la plus efficace pour détecter les faons dans les hautes herbes (fig. 2). Les prairies de fauche ont été inspectées systématiquement (pilote automatique) avec le 

Tableau 1 | La hauteur de vol dépend de la température ambiante, du degré d’ensoleillement et des caractéristiques de la végétation Hauteur de vol

Visibilité, distinction thermique

100 m

Elevée Végétation maigre et érigée Pas de soleil, température fraîche

50 m

Normale Végétation majoritairement érigée Sol presque visible Pas, peu de soleil, plutôt frais

30-40 m

Mauvaise Végétation dense ou versée Ensoleillé et chaud

Vol inutile

Très mauvaise Végétation lacunaire avec sol à nu (> 18 °C) ou herbes sèches Très ensoleillé et chaud

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Eclairage | Au secours des faons

l'ISA-Wildretter est que le porteur de l’appareil peut directement vérifier dans le champ s’il s’agit d’un faon ou si un autre élément a déclenché le signal, par exemple une pierre chauffée au soleil, une fourmilière, une butte de campagnol, des herbes sèches, etc.

Figure 3 | Image thermique d’un faon tapi au sol. Les points les plus chauds sont les yeux et les parties du corps où la tête est ­a ppuyée. (Source: Nicole Berger)

multicoptère à une hauteur de 50 m et un angle de caméra horizontal de 28 ° et vertical de 21 ° (tabl. 1). La caméra était orientée à angle droit par rapport au sol grâce à une armature mobile à deux dimensions. La vidéo thermique réalisée était transmise en temps réel sur les écrans au sol et interprétée par le sauveteur. Les faons étaient visibles sous la forme de taches claires sur le film en raison de leur température corporelle (fig. 3). Quand un tel point chaud était détecté, la position du multicoptère était enregistrée en appuyant sur un bouton de l’ordinateur portable. En fin de vol, les coordonnées sauvegardées étaient délibérément à nouveau ­survolées et marquées par un vol stationnaire du multicoptère. Le sauveteur se dirigeait vers le faon à l’aide d’un deuxième écran, sur lequel il était aussi visible comme un point chaud lumineux. Ce projet de recherche et cette méthode ont permis de découvrir 21 faons, 10 chevreuils et un jeune lièvre sur 14 des 100 champs survolés en 26 jours de recherche. Consécutivement aux recherches, douze parcelles ont été fauchées et tous les faons y avaient été détectés auparavant. Avec cette méthode, les faons ne doivent pratiquement pas être cherchés, mais ils sont rapidement et facilement détectés, puis sauvés. Les coûts d’un tel système avoisinent CHF 25 000.–. En y ajoutant le salaire, on obtient un coût de CHF 140.– par parcelle. Par parcelle (env. 2 ha), il faut compter 20 à 30 minutes pour la préparation, la détection et le sauvetage. Sur de grandes surfaces bien remaniées, le temps de travail peut être réduit à 7,5 minutes par hectare. Cette méthode permet donc de contrôler une surface trois à quatre fois plus grande que le système par détection infrarouge ISA-Wildretter (fig. 4). L’avantage de

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Stratégies de sauvetage Parallèlement à l’utilisation d’une nouvelle technique pour la détection des faons, de nouvelles connaissances ont été acquises sur le comportement des chevreuils. Ainsi, on a observé que les animaux adultes se reposent aussi dans les champs. Les prairies servent donc d’habitat tant aux jeunes qu’aux animaux plus âgés. Lors de fortes précipitations, on a remarqué que les faons se déplacent dans les herbages abrités par le feuillage des arbres. Après une pluie, la fauche des prés en lisière de forêts augmenterait les accidents mortels avec les faons. Le projet a aussi révélé qu’il était nécessaire d’établir deux différentes stratégies de sauvetage selon l’âge du faon (fig. 5). En effet, il ne faut pas négliger les animaux plus âgés, qui ont tendance à fuir juste au-devant du danger en comptant sur leur camouflage. Ces derniers bondissent au dernier moment et sont mutilés par la machine. A l’inverse, se tapissant par instinct, les jeunes faons sont écrasés par la machine et sont généralement tués sur le coup. Toucher un faon? Lors de leur sauvetage, les jeunes faons sont forcément en contact avec les humains et risquent de se charger d’odeurs étrangères. Selon Hespeler (2006), le risque est faible qu’ils soient abandonnés par leurs mères. Cependant, une odeur aussi naturelle que possible est vitale

Figure 4 | Le système de détection à capteurs infrarouges ISA-­ Wildretter permet aussi de déceler les faons. (Photo: Nicole Berger)


Au secours des faons | Eclairage

Stratégies de sauvetage

Le faon se tapit au sol

Déplacé dans un autre habitat

Immobilisé dans une caisse

Surplace marquage bien visible pour le chauffeur

Le faon s’enfuit

En lisière de forêt

Marcher devant la faucheuse

Faucher à la vitesse du pas

Refouler en forêt

(à tester)

Faucher de suite

Faucher plus tard

(mesure d’effarouchement)

Figure 5 | L’élaboration de deux stratégies différentes de sauvetage, l’une pour les jeunes faons qui se tapissent au sol et l’autre pour les faons plus âgés qui tentent de fuir.

pour les faons, sinon ils ne sont plus protégés des prédateurs (Hess 2012). Le plus sûr est de se frotter les mains avec de la terre et de l’herbe fraîchement arrachée, de tenir des gerbes en saisissant le faon afin d’éviter un contact direct avec lui Perspectives La technologie thermique est fondamentalement bien adaptée pour le sauvetage des faons. Il s’est avéré qu’elle a mieux fonctionné lors de températures fraîches et en l’absence de soleil. Pour plus de sûreté, les recherches étaient planifiées et conduites entre 5h00 et 8h30 heures du matin. Les futures recherches à grande échelle devraient être assurées par des équipes de recherche coordonnées. Actuellement, des projets sont en préparation à la HAFL en vue de la formation des équipes et de l’acquisition du matériel. Les courtes périodes où les recherches sont possibles ont limité les performances de la méthode au niveau des surfaces traitées. Pour cette raison, et afin de diminuer les coûts. Les nouveaux systèmes de détection des faons doivent être développés, et les recherches concentrées, dans les prairies òu la présence de faons est établie.

Dans le cadre du projet, un système automatique de géolocalisation a été développé pour la localisation des faons au sein de la prairie. Ce système détermine dans un rayon de 2 à 3 m la position d’un faon dans un pré. Les coordonnées peuvent être recherchées à l’aide d’un simple récepteur GPS. Afin de repérer rapidement et précisément le faon si bien camouflé, un appareil portatif de détection a été accessoirement développé à l’instar d’un détecteur de métal. Le système de géolocalisation et l’appareil portatif de détection sont encore des prototypes qui doivent être développés dans un projet consécutif en vue d’une production en série. n

Bibliographie ▪▪ Hespeler B, 2006. Die Kitze kommen … . DJZ 5/2006, 41–43. ▪▪ Hess S, 2012. Den Rehkitzen auf der Spur. Neue Zuger Zeitung, 26.05.2012. Accès: www.zugerzeitung.ch [26.05.2012] ▪▪ Jarnemo A, 2002. Roe deer Capreolus capreolus fawns and mowing – mortality rates and countermeasures. Wildl. Biol. 8, 211–218 ▪▪ Menzel K, 2007. Hege und Bejagung des Rehwildes. Franckh-Kosmos, Stuttgart, p. 17, 18, 37/139. ▪▪ Stubbe C, 2008. Rehwild. Franckh-Kosmos, Stuttgart, p. 171-177/391.

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P o r t r a i t

Stefan Lauber: un citadin dévoué à la zone alpine Nous nous retrouvons à l’ETH, le vélo pliable est garé devant la porte. Stefan Lauber se défait de son harnachement de citoyen urbain et mobile: il pose son sac à dos et retire son survêtement imperméable. «Combiner vélo et train pour me rendre de mon domicile à Lucerne jusqu’à mon lieu de travail au WSL de Birmensdorf, c’est ma façon de rester en forme», s’excuse-t-il brièvement, «car entre ma famille et mon métier, il ne me reste pratiquement plus de temps pour le sport». Il sort son laptop – accessoire du chercheur nomade. La phase finale du projet intégré lui demande beaucoup de temps et d’organisation en sa qualité de co-­ responsable et de coordinateur d’AlpFUTUR en plus de la participation active à l’éducation de ses deux jeunes enfants, déclare-t-il, d’autant que sa femme occupe comme lui un poste à 70 % en tant que responsable de programme. Actuellement, la version allemande du manuel de synthèse est en cours de rédaction et différentes autres publications et travaux d’application sont encore en cours, explique-t-il avec un intérêt manifeste pour cette phase du projet. Une version italienne et française de la synthèse suivront. Le projet intégré de A à Z «AlpFUTUR était en fait un projet de recherche de type bottom-up: après avoir interrogé les parties prenantes sur les questions de recherche possibles dans la région d’estivage, nous avons esquissé un programme de recherche. Puis, des ébauches de projets concrètes ont suivi et nous avons commencé à chercher le financement», se souvient Lauber. «L’acquisition des fonds aurait été quasiment impossible sans notre propre site Internet (www.alpfutur.ch)». L’ingénieur en est persuadé. «Ce site est pour nous un instrument capital pour faire connaître les progrès et les résultats de notre travail». L’excellente collaboration au sein de l’équipe a également joué un rôle décisif dans la réussite du projet. En 2013 et 2014, des manifestations suivront dans les régions participantes, en collaboration avec Agridea. «Enfin, pour clore le projet, une fête sera organisée durant l’été 2014 avec tous les participants» car, selon Stefan Lauber «AlpFUTUR n’a pu réussir que grâce à eux tous, à leur motivation et à leur engagement». Le management de projet ouvre de nouvelles perspectives Stefan Lauber déclare avoir pu ainsi poursuivre avec ce travail le thème de sa thèse dans le domaine de l’économie de l’environnement et des ressources1, thèse qu’il a

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rédigée à Agroscope à Tänikon dans le cadre du Programme national de recherche PNR 48. «Les Alpes sont une des principales ressources naturelles de la Suisse», ajoute-t-il, et leur exploitation est une question captivante de la politique agricole et sociale; il s’y est d’ailleurs intéressé très tôt dans sa carrière. «Grâce à mon rôle d’organisateur, j’ai pu combiner de manière passionnante le management et mon sujet de recherche», explique-t-il encore. Pendant son temps libre, Stefan Lauber aime faire des randonnées en montagne avec sa famille, randonnées qui le conduisent souvent dans la zone alpine. «Il n’y a que l’escalade qui ne me dise rien après les nombreuses heures passées devant l’ordinateur» déclare-t-il, car il a besoin d’espace et d’un horizon dégagé et non pas d’une autre paroi verticale devant son nez. Etel Keller-Doroszlai, station de recherche Agroscope ReckenholzTänikon ART, 8046 Zurich

Changement structurel agricole en région de montagne: Modélisation de la structure agricole et de l’utilisation des terres par les agents pour deux régions du canton des Grisons de manière spatialement explicite. ART-Schriftenreihe 2 (2006), Agroscope, Ettenhausen. Disponible uniquement en allemand, avec résumé en français]

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A c t u a l i t é s

Actualités

2013

> L’environnement pratique

> Agriculture

Produits phytosanitaires dans l’agriculture Un module de l’aide à l’exécution pour la protection de l’environnement dans l’agriculture

Produits phytosanitaires dans l’agriculture Un module de l’aide à l’exécution pour la protection de l’environnement dans l’agriculture Ce module d'aide à l’exécution présente les bases légales relatives à la protection des eaux et de l’environnement, aux produits chimiques et en partie à l’agriculture régissant l’utilisation de produits phytosanitaires dans les exploitations agricoles. Elle concrétise les notions juridiques non précisées, en particulier dans le domaine de l’entreposage et de l’utilisation des produits phytosanitaires et dans celui du nettoyage des pulvérisateurs. Elle est destinée avant tout aux autorités d’exécution ainsi qu’aux vulgarisateurs agricoles. Christian Leu, Office fédéral de l'environnement OFEV Ruth Badertscher, Office fédéral de l’agriculture OFAG L’aide à l’exécution «Produits phytosanitaires dans l’agriculture» n’est publiée que sous forme électronique. Téléchargement: www.bafu.admin.ch/UV-1312-F

Bactéries du sol: une aide efficace dans la lutte contre les maladies de la pomme de terre Lors de la conférence annuelle du groupe de travail «Lutte biologique contre les maladies des plantes» de la Société allemande de phytomédecine, plus de trente scientifiques se sont retrouvés à Witzenhausen, en Allemagne. Différents aspects de la lutte biologique contre les maladies ont été discutés et l’accent a été mis sur le potentiel que représentent les bactéries du sol pour la régulation des principales maladies des pommes de terre comme le mildiou, le flétrissement bactérien ou le rhizoctone noir. Les résultats positifs obtenus en utilisant différentes bactéries (du genre Pseudomonas ou

Bacillus) ont été présentés lors de la conférence. Ils permettent d’espérer qu’à l’avenir, une meilleure compréhension des interactions entre organismes utiles et organismes nocifs permettra de stimuler de manière sélective les espèces de bactéries favorables dans le sol ou de les inoculer de manière ciblée, pour réguler durablement et efficacement les maladies des plantes dans les cultures biologiques. Laure Weisskopf, Station de recherche Agroscope Reckenholz-­ Tänikon ART

Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 307–311, 2013

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Actualités

Nouvelles publications

Opérationnalisation des objectifs ­environnementaux pour l’agriculture

emblématiques, ainsi que des milieux naturels à encourager selon l’OFEV et l’OFAG. On parle de qualité des objectifs environnementaux pour l’agriculture ou qualité OEA. La deuxième étape a consisté à estimer le pourcentage actuel de surfaces de qualité OEA dans les différentes zones agricoles et dans les cinq régions principales. Une étape ultérieure a permis de proposer des objectifs. Ils se fondent sur des exemples de cas tirés de projets intégrés ainsi que sur différentes études déjà publiées. Dans les zones de montagne III et IV ainsi que dans la zone d’estivage, il existe encore suffisamment de surfaces de qualité OEA aujourd’hui. On constate cependant un déficit en surfaces de qualité OEA dans la région de plaine et dans les zones de montagne I et II. Avec les surfaces de compensation écologique (SCE) actuelles, les pourcentages nominaux sont presque atteints en quantité. Pour pallier aux déficits qualitatifs et arriver aux valeurs nominales proposées, il faudrait tripler le pourcentage de surfaces de qualité OEA dans ces zones agricoles – notamment en ce qui concerne la compensation écologique dans les grandes cultures. En outre, pour stimuler la diversité des espèces, des mesures d’encouragement spécifiques doivent être prises dans toutes les régions en faveur des espèces cibles et des espèces emblématiques prioritaires à l’échelle nationale. Pour 24 subrégions, quelques points forts des milieux naturels à préserver et encourager ont été spécifiés. En outre, des exemples d’espèces cibles et emblématiques ont été cités pour lesquelles ces milieux naturels sont d’une importance cruciale.

Domaine des espèces cibles et espèces ­emblématiques, milieux naturels (OPAL)

Thomas Walter et al., ART

ART-Schriftenreihe 18 | Januar 2013

Operationalisierung der Umweltziele Landwirtschaft Bereich Ziel- und Leitarten, Lebensräume (OPAL)

Autorschaft: Thomas Walter, Stefan Eggenberg, Yves Gonseth, Fabien Fivaz, Christian Hedinger, Gabriela Hofer, Andrea Klieber-Kühne, Nina Richner, Karin Schneider, Erich Szerencsits, Sebastian Wolf

Cahiers d‘ART 18 En 2008, l’Office fédéral de l’environnement OFEV et l’Office fédéral de l’agriculture OFAG ont formulé des objectifs environnementaux pour l’agriculture. Afin de concrétiser ces objectifs dans le domaine des espèces et des milieux naturels, une quantification et une régionalisation s’avèrent nécessaires. Le présent document propose des objectifs quantitatifs et qualitatifs pour les différentes zones et régions agricoles. Les régions ont été délimitées sur la base des potentiels de distribution des espèces cibles et emblématiques. Lors d’une première étape et à partir des instruments existants, tels que les inventaires nationaux et l’Ordonnance sur la qualité écologique, des critères de qualité ont été définis pour les surfaces et les régions sur la base des espèces cibles et

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Recherche Agronomique Suisse 4 (6): 307–311, 2013

Cette publication n’existe qu’en allemand (résumé en français).


Actualités

Rapport ART 757

Aménagement de l‘aire d’affourragement des chèvres Les cornadis à palissades, les séparations avant des places d’alimentation et une gestion adaptée de l’affourragement réduisent les conflits

Octobre 2012

Autrices Nina M. Keil, Office vétérinaire fédéral, Centre spécialisé dans la détention convenable des ruminants et des porcs, ART, 8356 Ettenhausen, Suisse, E-mail: nina.keil@art.admin.ch Sandra Hilfiker et Edna Hillmann, Comportement, santé & bien-être, EPF, 8092 Zurich, Suisse Eva Nordmann et Susanne Waiblinger, Université de médecine vétérinaire de Vienne, Institut de production animale et de protection des animaux, 1210 Vienne, Autriche Impressum Edition: Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen, Rédaction: Etel Keller, ART Traduction: Regula Wolz, ART Les Rapports ART paraissent environ 20 fois par an. Abonnement annuel: Fr. 60.–. Commandes d’abonnements et de numéros particuliers: ART, Bibliothèque, 8356 Ettenhausen T +41 (0)52 368 31 31 F +41 (0)52 365 11 90 doku@art.admin.ch Downloads: www.agroscope.ch ISSN 1661–7576

Fig. 1: Un cornadis adapté à la détention des chèvres doit avoir des places d’affourragement clairement subdivisées et permettre à l’animal d’entrer et de sortir le plus aisément possible. En raison du comportement social développé des chèvres et de la concurrence qui s’exerce lors des repas, l’aire d’affourragement est un secteur de l’étable qui est souvent le théâtre d’affrontements. Cela peut avoir des répercussions négatives sur le bien-être et la productivité des animaux, surtout lorsque les chèvres sont détenues en petits effectifs. Deux expériences réalisées à la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART ont étudié différents types de cornadis et l’importance des séparations avant des places d’affouragement dans des situations avec et sans immobilisation au cornadis. Les comportements ont été observés dans des groupes

de chèvres avec et sans cornes. Le but de l’étude était d’optimiser l’aménagement de l’aire d’affourragement pour minimiser les affrontements et faciliter l’accès à la nourriture des animaux d’un rang hiérarchique inférieur. Les résultats montrent que les cornadis à palissades sont les mieux adaptés, que les chèvres aient des cornes ou non. Les séparations avant des places d’affouragement ont un effet positif sur le comportement des chèvres, lorsque ces dernières sont immobilisées pendant les repas. En raison du risque de blessures, l’utilisation de séparations avant des places d’affouragement est particulièrement recommandée avec les chèvres à cornes.

Aménagement de l‘aire d’affourragement des chèvres Rapport ART 757 En raison du comportement social développé des chèvres et de la concurrence qui s’exerce lors des repas, l’aire d’affourragement est un secteur de l’étable qui est souvent le théâtre d’affrontements. Cela peut avoir des répercussions négatives sur le bien-être et la productivité des animaux, surtout lorsque les chèvres sont détenues en petits effectifs. Deux expériences réalisées à la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART ont étudié différents types de cornadis et l’importance des séparations devant les places d’affouragement dans des situations avec et sans immobilisation au cornadis. Les comportements ont été observés dans des groupes de chèvres avec et sans cornes. Le but de l’étude était d’optimiser l’aménagement de l’aire d’affourragement pour minimiser les affrontements et faciliter l’accès à la nourriture des animaux d’un rang hiérarchique inférieur. Les résultats montrent que les cornadis à palissades sont les mieux adaptés, que les chèvres aient des cornes ou non. Les séparations devant les places d’affouragement ont un effet positif sur le comportement des chèvres, lorsque ces dernières sont immobilisées pendant les repas. En raison du risque de blessures, l’utilisation de séparations devant les places d’affouragement est particulièrement recommandée avec les chèvres à cornes. Nina M. Keil, ART; Sandra Hilfiker et Edna Hillmann, EPF Zurich; Eva Nordmann et Susanne Waiblinger, Université de médecine vétérinaire de Vienne

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Actualités

M C oem d ime un nmi iqtut e é isl ud ne gperne s s e

www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen www.agroscope.admin.ch/communiques 31.05.2013 Le bachelor en agriculture biologique suscite un grand intérêt – L’enseignement bénéficie de la recherche appliquée Les premiers étudiants de la nouvelle spécialisation «Agriculture biologique et horticulture» dans le cadre des études d’ingénieur en environnement à la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) sont sur le point d’obtenir leur diplôme. Ces études axées sur la pratique se caractérisent par la proximité avec les multiples acteurs du monde agricole et de la recherche. A Agroscope, les étudiants sont venus acquérir le savoirfaire en grandes cultures et en cultures fourragères biologiques.

30.05.2013 Pertes hivernales de colonies d’abeilles: les apicultrices et apiculteurs peuvent respirer Après les pertes catastrophiques de colonies d’abeilles au cours de l’hiver 2011/12, près d’une colonie sur quatre manque à l’appel pour la miellée de ce printemps. Ces chiffres correspondent à la moyenne annuelle de ces dernières années. Le problème des pertes de colonies en hiver reste cependant irrésolu.

27.05.2013 Une maladie de l’orge menace le blé Depuis les années 1990, les feuilles d’orge sont de plus en plus affectées par des grillures. Ces lésions sont ­souvent dues à un nouveau champignon pathogène de l’orge, Ramularia collo-cygni, mis en évidence par Agroscope et responsable d’importantes pertes de rendement. En 2012, un test moléculaire développé par Agroscope a permis de détecter et d’identifier R. collo-cygni sur les feuilles de plusieurs variétés de blé de printemps, avec deux questions à la clé: la menace va-t-elle se répéter sur le blé et le pathogène se transmet-il aussi par les semences, comme pour l’orge?

16.05.2013 Plantation retardée des pommes de terre: quels sont les risques? Les pluies incessantes de ce printemps ont retardé la plantation des pommes de terre de 3 à 4 semaines en moyenne. Certaines parcelles difficiles devront proba-

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blement être plantées en juin, ce qui est tout à fait exceptionnel. Une plantation tardive est exposée à des risques sur le plan physiologique, phytosanitaire et climatique, avec des conséquences probables sur le rendement. Des informations sur la sensibilité des différentes variétés à ces problèmes sont mises à disposition par Agroscope. L’impact de ce mauvais départ pourra toutefois s’alléger si les conditions de culture et de récolte de 2013 sont favorables. Cependant, l’offre en variétés précoces pourrait être amoindrie, en particulier au début de la nouvelle campagne de commercialisation.

13.05.2013 Fétuque rouge: une plante antistress pour les pâturages Les mécanismes de survie des plantes au sein des communautés végétales intéressent les chercheurs. La fétuque rouge, une petite graminée présente dans toutes nos régions, s’illustre par son incroyable résistance aux stress et, pour cette raison, figure dans de nombreuses formules de mélanges pour gazons et prairies. Agroscope lève le voile sur cette plante discrète qui contribue à la stabilité du rendement des pâturages.

07.05.2013 Information sur le mildiou via Smartphone – 25 ans de PhytoPRE En Suisse, les producteurs de pommes de terre ont accès à des informations sur le développement du mildiou grâce à la nouvelle WebApp PhytoPRE via Smartphone. Cette application permet d’obtenir une carte des foyers, les principales périodes critiques d’infection (PCIs), le risque régional d’infection ainsi que différents bulletins phytosanitaires. Le système d’information et de pronostic PhytoPRE a commencé à être développé en 1988. Depuis lors, il a connu de nombreuses améliorations. Pour célébrer les 25 ans du système, Agroscope offre cette saison le service gratuit sur Smartphone.


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Politique agricole 2014–2017 www.focus-ap-pa.ch La plateforme «Focus AP-PA.ch» fournit aux multiplicatrices et multiplicateurs de l’agriculture et de l’espace rural des informations de première main, documentation et outils sur les nouveautés pour faciliter la mise en œuvre de la Politique agricole 2014–2017.

V D oa rnssc h l ea up r o c h a i n n u m é r o Juillet–Août 2013 / Numéro 7–8 La production de seigle est en augmentation en Suisse. La qualité meunière et boulangère des variétés de seigle est étudiée par les chercheurs d’Agroscope, afin de mieux répondre aux exigences des utilisateurs de cette céréale. (Photo: Agroscope)

••Qualité boulangère du seigle en Suisse, Cécile Brabant et al., ACW ••Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés, Daniel Suter et al., ART et ACW ••20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse, Alice Baux et Jürg Hiltbrunner, ACW et ART ••Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage, Ueli Wyss et Yves Arrigo, ALP-Haras ••Série Proficrops: Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle, Alice Baux et al., ACW ••Les micro-organismes – contribution à la fumure de demain, Antonia Maria Müller et al., ETH Zurich

Juin 2013 19. – 20.06.2013 Agrartechniktage Tänikon Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Ettenhausen Juillet 2013 02. – 05.07.2013 ISHS Fireblight 2013 Agroscope Changins-Wädenswil ACW et ETH Zurich ETH Zurich Août 2013 23.08.2013 Journée d'information plantes médicinales et ­aromatiques Agroscope Changins-Wädenswil ACW Attiswil BE 29.08.2013 AGFF-Strickhoftagung Agroscope ART, AGFF Septembre 2013 05.09.2013 Informationstagung Agrarökonomie Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Ettenhausen Octobre 2013 01.10.2013 AlpFUTUR - wissenschaftliche Schlusstagung AlpFUTUR Verbund (Agroscope, WSL) Schüpfheim LU 02.10.2013 7. Ökobilanzplattform Agroscope Agroscope, 8046 Zurich

••Performance d’engraissement, qualité des carcasses et qualité de la viande de différentes lignées d’hybrides de chair, Cédric Hoffmann et al., Micarna SA et Fondation Aviforum ••Lignées d’hybrides de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur, qualité de la litière et du plumage, Cédric Hoffmann et al., Micarna SA et Fondation Aviforum

Informationen: Informations: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen www.agroscope.admin.ch/manifestations

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AgRAR foRSchung Schweiz RecheRche AgRonomique SuiSSe

Informations actuelles de la recherche pour le conseil et la pratique : Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois par année et informe sur les avancées en production végétale, production animale, économie agraire, techniques agricoles, denrées alimentaires, environnement et société. Recherche Agronomique Suisse est également disponible on-line sous www.rechercheagronomiquesuisse.ch Commandez un numéro gratuit! Nom / Société

Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Les partenaires sont l’office fédéral de l’agriculture ofAg, la haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires hAfL, AgRiDeA Lausanne & Lindau et l’ecole polytechnique fédérale de zurich eTh zürich, Département des Sciences des Systèmes de l’environnement. Agroscope est l’éditeur. cette publication paraît en allemand et en français. elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

Prénom Rue/N° Code postal / Ville Profession E-Mail Date Signature Talon réponse à envoyer à: Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-haras, case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch www.rechercheagronomiquesuisse.ch


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