Recherche Agronomique Suisse 2 0 1 0
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N u m é r o
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Agroscope | OFAG | HESA | AGRIDEA | ETH Zürich
J a n v i e r
Société
Care Farming: prestations sociales dans l’agriculture
Economie agricole Développement du système des paiements directs
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Production animale Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux
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Les prestations sociales dispensées à la ferme, dans le cadre de la multifonctionnalité de l’agriculture, ont une qualité toute particulière, liée au contact avec la famille paysanne, les animaux et les plantes. En Suisse, 550 exploitations familiales au moins fournissent aujourd’hui des prestations sociales rétribuées. Un projet de recherche d’ART explore les avantages, les difficultés et les perspectives des entreprises agricoles familiales dans le secteur des prestations sociales. (Photo: Gabriela Brändle, ART) Impressum Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées. Editeur Agroscope Partenaires bA groscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART) b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne b Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofen b Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich, Department of agricultural and foodscience
Sommaire Janvier 2010 | Numéro 1 3 Editorial Société 4 Care Farming: prestations sociales
dans l’agriculture Hans Wydler et Rachel Picard, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen Economie agricole Développement du système 10
des paiements directs Simon Lanz et al. Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne 18
Isabelle Morel et André Chassot, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux
Internet www.rechercheagronomiquesuisse.ch www.agrarforschungschweiz.ch Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope LiebefeldPosieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch
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Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Secrétariat Nicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Eliane Rohrer (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich) Abonnement Revue: CHF 61.–* TVA et frais de port compris, (étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–* * Tarifs réduits voir www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou info@rechercheagronomiquesuisse.ch
Production animale
roduction de viande de veau sous la P mère : performances des veaux
Environnement
A nalyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique Stefan Mann, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen
Eclairage 30 Nouveau paysage de l’agriculture
mondiale Urs Gantner, Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne 34 Portrait 35
Actualités
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Manifestations
Imprimerie Glasson Imprimeurs Editeurs SA, 1630 Bulle ISSN infos ISSN 1663-7917 (imprimé) ISSN 1663-7925 (en ligne) Titre: Recherche Agronomique Suisse Titre abrégé: Rech. Agron. Suisse © Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction. Haute école spécialisée bernoise Berner Fachhochschule Haute école suisse d’agronomie HESA Schweizerische Hochschule für Landwirtschaft SHL
D é p ar tement fédéral d e l’é conomie D FE Agroscope
D é p ar tement fé d é ral d e l’é conomie D FE Office fédéral de l’agriculture OFAG
Editorial
La communication est la clé du succès Chère lectrice, cher lecteur Les enquêtes menées auprès des clients montrent que le travail d’Agroscope est apprécié et utile. Il permet d’anticiper des réponses à des défis d’ordre existentiel. Nos ressources naturelles, surtout le sol et l’eau, ainsi que les agents énergétiques fossiles, sont limités. Une utilisation durable des fac teurs de production est indispensable pour que le secteur agroalimentaire dans l’espace rural puisse prospérer à l’avenir. Agroscope l’avait perçu bien avant que la crise alimentaire ne fasse la une des journaux. En effet, celui qui maîtrisera au mieux la gestion des ressources et la mettra en œuvre avec le plus d’efficacité fera partie des leaders du futur. Manfred Bötsch Directeur de l’Office fédéral de l’agriculture OFAG
Des projets à multiples facettes Les projets d’Agroscope sont très variés: préserver les pâturages en région de montagne, stocker dans le pergélisol des variétés provenant de la banque de gènes, promouvoir les nutriments sains contenus dans les fruits et légumes, créer une plateforme d’information sur les denrées alimentaires sûres, promouvoir un élevage chevalin durable, rendre la culture des champs compétitive, réduire les émissions d’ammoniac en provenance des étables… Ces projets ont au fond le même objectif: assurer une production durable de denrées alimentaires saines et utiliser le moins de ressources possible. Car il s’agit en définitive de mettre en œuvre notre vision d’un secteur agroalimentaire respectueux de l’être humain et de l’environnement. L’information est indispensable Le temps de la recherche enfermée dans sa tour d’ivoire appartient au passé. Fais du bien et parles-en: Agroscope doit encore mieux présenter ses prestations. L’information et la communication sont indispensables et font au jourd’hui partie intégrante du travail de la recherche. A cet égard, Agroscope est sur la bonne voie et progressera encore. Ceci grâce à son site Internet unique, son nouveau rapport annuel et, last but not least, grâce à sa nouvelle revue bilingue «Recherche Agronomique Suisse», qui présente les résultats de la recherche dans des articles clairs et objectifs, de concert avec nos principaux partenaires dans les domaines de la recherche et de l’échange de connaissances. Agroscope cherche et entretient le contact avec les différents groupes de clients et s’intègre aussi avec succès sur le plan international. Les activités d’Agroscope ont un caractère de plus en plus intersectoriel et multidisciplinaire, par exemple grâce aux programmes de recherche NutriScope, AgriMontana, ProfiCrops et Profilait. Il s’agit de renforcer encore cette tendance à l’avenir. C’est le seul moyen pour Agroscope de rester le partenaire indispensable dans le domaine agroalimentaire. Sa recherche doit contribuer à trouver vite des réponses aux questions actuelles urgentes et anticiper les défis liés à la mondialisation, au changement climatique et à la sécurité alimentaire. Cela suppose une volonté constante d’apprendre et de s’améliorer, ce qui est exigeant, mais aussi motivant.
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S o c i é t é
Care Farming : prestations sociales dans l’agriculture Hans Wydler et Rachel Picard, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen Renseignements : Hans Wydler, e-mail : hans.wydler@art.admin.ch, tél. +41 52 368 32 06
Introduction Les aspects multifonctionnels de l’agriculture font actuellement l’objet d’intenses discussions dans la sphère politique. Les prestations sociales favorisent largement l’intégration, la participation, le bien-être et la qualité de vie des personnes encadrées. Les services offerts par l’agriculture dans ce domaine ont été jusqu’ici trop peu pris en considération. Il est clair que ces prestations sociales peuvent aussi être fournies par d’autres branches que l’agriculture, mais leur rattachement à une exploitation agricole familiale leur confère une qualité toute
particulière (encadré 1). A l’avenir, il faut s’attendre à un élargissement du marché et à une augmentation de la demande de prestations sociales. A l’heure actuelle, les interventions socio-pédagogiques se multiplient fortement, tout comme le nombre de retraits de garde. Dans le domaine des soins aux personnes âgées et de leur encadrement, une forte augmentation de la demande de lieux de placement est à prévoir en raison l’évolution démographique. De profonds changements s’opèrent également dans le domaine des soins aux personnes handicapées et de leur encadrement. En Suisse aussi, les «budgets personnels d’assistance», par le biais de l’AI,
Encadré 1 | Prestations sociales: Care Farming et Green Care
On entend par prestations sociales dans les exploitations agricoles familiales toutes les offres d’encadrement, de soins, d’éducation et de formation qui sont fournies par les familles d’agriculteurs. Ces offres ont une valeur particulière, car elles englobent tout le contexte de la vie à la campagne ainsi que le milieu rural et l’environnement social liés à l’apport de ces prestations. Le partage de la vie et du travail dans une ferme exerce un effet spécifique. Le contact avec les animaux et les plantes, l’effet du paysage, le vécu du rythme quotidien et saisonnier ainsi que la participation aux travaux (selon les forces et les aptitudes) revêtent une grande importance. Cet environnement est caractérisé par le nombre et la présence des membres de la famille, par l’évidence et la nécessité des travaux à effectuer, par la possibilité d’adapter les tâches aux aptitudes de la personne encadrée et donc de lui offrir la chance de réussir et de trouver un sens à son travail. Une autre particularité réside dans l’approche des membres de la famille envers les personnes prises en
charge. Cette approche est marquée par la disponibilité à accepter la personne et à l’intégrer dans le cadre fami lial. Les pays anglophones utilisent souvent le terme de «Green Care». Cette notion englobe non seulement le «Care Farming» mais aussi d’autres activités dans le domaine de la promotion de la santé et de la thérapie. Braastad (2006) nous en propose une définition: «le Green care» consiste à utiliser une exploitation agricole familiale, les animaux et les plantes, un jardin, la forêt et le paysage comme base pour promouvoir la santé physique et psychique ainsi que la qualité de vie de divers groupes cibles».1 Cela signifie qu’en plus de l’agriculture, le Green care intègre aussi d’autres activités professionnelles dans le domaine de la thérapie et de la réhabilitation (p. ex. la zoothérapie ou le jardinage thérapeutique). D’autres expressions, souvent synonymes de Care Farming, sont également utilisées: Farming for Health, mais aussi Social Farming (l’agriculture sociale, Soziale Landwirtschaft, l’agricoltura sociale).
Traduction libre du «Memorandum of Understanding for the implementation of a European Research Action designated as COST 866 ’Green Care in Agriculture’, 164th CSO Meeting, 29 – 30 March 2006».
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Résumé
Care Farming : prestations sociales dans l’agriculture | Société
Les prestations de soins demandent beaucoup de patience, de temps et de compétences sociales
font l’objet de débats. Ces prochaines années, tous les cantons seront invités à créer un plan directeur pour l’encadrement des personnes handicapées. Les prestations sociales, en tant que services spécifiques fournissant des qualités particulières, peuvent représenter une offre répondant aux attentes des groupes cibles. Combler le manque de savoir La base de données sur la diversification structurelle – les prestations sociales en font partie – est actuellement insuffisante. Il y manque des données significatives, notamment si l’on considère non seulement l’exploitation, mais aussi le ménage dans sa globalité. La para-agriculture et les prestations sociales ont peu occupé le centre d’intérêt de l’agronomie jusqu’à présent. Quelques indications peuvent être puisées dans le Dépouillement centralisé des données comptabilisées (DC) d’ART: un pour cent des exploitations agricoles fournissent des prestations de conseils et de soins. Lorsque de telles prestations sont assurées, les recettes (soit le produit brut dési-
En Suisse, une exploitation agricole familiale sur cent fournit des prestations sociales. La Suisse fait donc partie des pays européens précurseurs en «Care Farming» (ensemble des prestations sociales fournies par les familles agricoles). Ces prestations sont par exemple un logement surveillé et un travail encadré offert à des personnes handicapées accueillies dans une ferme, le placement en famille d’accueil d’enfants en difficulté sociale ou des soins prodigués à des personnes âgées dans des exploitations familiales. Dans divers pays européens, ces activités sont encouragées et soutenues de façon ciblée; divers projets de recherche sont consacrés à ce thème. Les formes, les groupes-cible et le genre de prestation sont d’une grande diversité. En Suisse aussi, les prestations sociales offrent aux exploitations familiales une stratégie de diversification riche d’un large potentiel. La diversité de l’offre et de la demande, tout comme les diverses formes de soutien à apporter aux familles d’accueil posent de multiples questions auxquelles le projet de recherche d’Agroscope Reckenholz-Tänikon ART tente de répondre.
gné dans le DC) entrent dans le cadre d’autres stratégies de planification, comme l’agrotourisme ou la vente directe (fig. 1). D’après le résultat d’un relevé complémentaire au recensement des exploitations agricoles, réalisé en 2005 par l’Office fédéral de la statistique (OFS), la répartition de la para-agriculture varie largement d’une région à l’autre (fig. 2). 2 Les prestations sociales n’ont pas été recensées dans ce sondage, mais leur répartition régionale apparaît aussi inégale.3
Méthodes et premiers résultats Sondage auprès de «toutes» les exploitations fournissant des prestations sociales Un projet en cours d’ART a pour but de dresser le bilan actuel de telles lacunes dans l’agronomie et de mieux mettre en lumière le domaine des prestations sociales en Suisse. L’analyse porte sur l’apport (rétribué) de prestations sociales fournies par les exploitations agricoles familiales. Les prestations non rétribuées, comme le bé-
Les données de cette représentation proviennent du recensement des exploitations agricoles de l’Office fédéral de la statistique (OFS) qui a réalisé, en 2005, un relevé complémentaire sur les activités accessoires des familles paysannes. 3 Cette affirmation est déduite des données recueillies dans le projet ART sur les réseaux et les exploitations familiales. 2
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Société | Care Farming : prestations sociales dans l’agriculture
25000 Prestations brutes (CHF)
névolat ou l’aide entre voisins, ne seront pas prises en compte, bien qu’elles soient très répandues à la campagne (Schmid 2001). Selon l’état actuel des connaissances, 550 exploitations familiales (au moins) fournissent des prestations sociales rétribuées.4 La plupart de ces ménages et exploitations collaborent avec une organisation de mise en réseau et de soutien (appelée réseau ci-après). Le canton de Berne compte un nombre relativement élevé d’exploitations actives en la matière. Le domaine des prestations sociales est extrêmement varié. Il compte souvent, entre autres, l’enca drement de personnes handicapées ou le placement d’enfants ou d’adolescents confrontés à des problèmes. Ces placements se font fréquemment en coopération avec une école spécialisée ou une organisation offrant sa propre formation scolaire. Les personnes ayant un passé de dépendance à la drogue vivent une phase de stabilisation physique et psychique dans une exploita tion familiale. Ces familles soignent aussi des personnes âgées et s’occupent de malades atteints de démence. La parfaite qualité du travail accompli (et sûrement aussi son prix raisonnable) conduit actuellement à une forte demande de familles partenaires.5 Pour les familles agricoles, les prestations sociales représentent en même temps un défi de taille, car cette tâche exige beaucoup d’engagement, de compétence sociale et d’aptitude d’encadrement. Pour que cette lourde tâche ne soit pas trop astreignante, il importe que le réseau fournisse
20000 15000 10000 5000 0 2003
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2005
2006
Commerce, transformation, vente directe (sans vinification), pensionnaires Agrotourisme (vacances, nuits sur la paille, restauration, école d’équitation) Prestations de soins et de conseils Ecole à la ferme Source des données : Dépouillement centralisé des données comptables, Station de recherche Reckenholz-Tänikon ART ; N = de 2663 à 3270, échantillon non pondéré, calcul personnel.
Figure 1 | Prestations brutes sous quatre formes de diversification structurelle : médiane des exploitations ayant fourni des prestations de 2003 à 2006.
70 Diversification structurelle 60 Diversification agricole Parts (%)
50 40 30 20 10 0 ZH
BE
LU
UR
SZ
OW NW
GL
ZG
FR
SO
BL
SH
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AI
SG
GR
AG
TG
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VD
VS
NE
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Diversification structurelle : vente directe : 22,9 %, transformation des produits de la ferme : 17 %, agrotourisme : 6,8 %, artisanat : 2,9 %, transformation du bois : 2,8 %, autres : 4,9 % ; diversification agricole : travaux contractuels : 18,7 %, énergie : 3,5 %, aquaculture : 0,2 %. Source de données : relevé complémentaire au recensement des entreprises agricoles, 2005 ; N = 9849, échantillon non pondéré, propre évaluation.
Figure 2 | Répartition de la diversification selon le canton. On peut en déduire que d’autres exploitations familiales pourront être trouvées. Résultats de divers entretiens avec des délégués / es de réseaux.
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Care Farming : prestations sociales dans l’agriculture | Société
Encadré 2 | Un exemple: personnes handicapées prises en charge par une exploitation familiale
Les diverses prestations sociales varient largement en fonction de l’offre et du groupe-cible. La prise en charge de personnes handicapées est une activité assez fréquente en Suisse. Ici, la plupart de ces prestations sont fournies en collaboration avec un réseau; elles concernent aussi l’encadrement de personnes handicapées. Ainsi, par exemple, le réseau «Agriculture et Handicap» (A & H) recherche pour ses clients une famille partenaire répondant au mieux aux conditions requises. Des journées de visite et des semaines de stage sont organisées pour que les parties apprennent à se connaître mutuellement. Ce premier stade est suivi d’une période d’essai. La personne prise en charge vit alors à la ferme 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Un contrat est généralement signé pour une durée déterminée. Par la suite,
A & H soutient les exploitations familiales par diverses prestations et s’assure que les mesures nécessaires soient prises en cas d’urgence. En outre, tous les 15 jours, A & H organise un week-end pour sa clientèle dans un centre régional. Ces personnes ont alors l’occasion d’entretenir des rapports conviviaux et d’échanger leurs expériences. Une sortie ou autre activité est généralement organisée (par exemple, la visite d’un lieu en commun). Ce week-end offre à la famille d’accueil la possibilité de passer du temps sans son hôte. Un / e assistant / e du réseau visite régulièrement la famille et la personne prise en charge. A cette occasion, ils s’entretiennent des objectifs fixés lors de la dernière visite, ils dressent le bilan de ce qui a été atteint et définissent les objectifs pour la période suivante.
l’appui d’une personne spécialisée. Le projet de recherche d’Art examine quelles sont les difficultés, les opportunités et le potentiel liés à l’offre de prestations sociales pour les exploitations agricoles familiales.
plus élevés, mais elle est aussi en tête des revenus moy ens par exploitation (Hassink et al. 2007). Divers facteurs ont contribué à ce développement. Aux Pays-Bas, l’aide sociale est conçue de façon à permettre aux gens souffrant de maladies chroniques et de handicaps d’obtenir les prestations de l’assurance sous forme d’un budget personnel et «d’acheter» eux-mêmes les prestations qui s’y rapportent. Diverses études ainsi que les estimations d’une banque engagée en faveur de Green Care parlent d’un potentiel considérable pour le Green Care néerlandais.
Une histoire à succès: les «Zorgboeren» aux Pays-Bas A côté de la Suisse, il existe de nombreux pays européens où le Care Farming est très répandu: par exemple en Belgique, aux Pays-Bas et en Norvège. Dans ces pays, les centres de soutien promeuvent systématiquement le Green Care. Nous citerons ici un exemple des Pays-Bas, car c’est celui qui est le mieux documenté dans la littérature. Le Care Farming est l’histoire d’une réussite aux PaysBas. Un Centre national de soutien y a été fondé, il y a dix ans déjà.6 Ce centre a accompli un travail considéra ble en matière d’appui et de relations publiques, notamment au début. Il a en outre conseillé les familles intéressées. La garantie de la qualité est actuellement au cœur de ses activités. Au fil du temps, de nombreux réseaux locaux ont été créés dans diverses régions où ils ont repris une importante part des activités. Il ressort d’une comparaison des diverses prestations para-agricoles en Hollande que l’agriculture y est extrêmement efficace dans le cadre de telles stratégies de diversification; elle affiche en effet non seulement les taux de croissance les
Plateformes européennes novatrices pour le Green Care Diverses racines historiques et particularités propres aux pays marquent l’évolution des prestations sociales dans les pays et les régions d’Europe. Afin de répandre cette forme d’innovation en Europe, la «Community of Practice (CoP) Farming for Health» crée actuellement une plateforme ouverte à des échanges d’expérience à l’échelle européenne ainsi qu’à des lobbies et à Green Care. Créée en 2004, la CoP réunit des chercheurs, des praticiens et des personnes représentant divers intérêts. Différentes formes de thérapie sont aussi largement représentées dans la CoP. Des rencontres régulières favorisent le dialogue et la formation de réseaux. La CoP a
www.landbouwzorg.nl
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Société | Care Farming : prestations sociales dans l’agriculture
pour but de scruter et promouvoir le Green Care dans divers pays (Hassink et van Dijk (éd.) 2006; Dessein (éd.) 2008). La CoP a mis en œuvre les deux activités suivantes: – le «Social Farming SoFar»,7 un projet réalisé dans le 6e programme-cadre de recherche européenne. Ses grands objectifs étaient de favoriser les conditions nécessaires à l’agriculture sociale et d’améliorer les échanges entre la recherche et la pratique (voir http://sofar.unipi.it). Ce projet est aujourd’hui achevé (Di Iacovo et O’Conner (éd.) 2009); – la CoP a aussi engagé la «Cost Action 866 Green Care in Agriculture» dans le contexte de l’appel d’offres du 7e programme-cadre de recherche européenne. Dans cette action, trois groupes de travail s’occupent des thèmes suivants: • le recensement des effets de Green Care (évidences empiriques) • l’évaluation économique de ces prestations • l’élaboration de politiques de promotion de Green Care. L’action COST866 a notamment pour mission de créer des coopérations de recherche et des projets de recherche européens (Gallis (éd.) 2007).
Conclusions • En Suisse, les prestations sociales occupent une place plus importante que ce que laisse croire le niveau plutôt faible de popularité qu’elles suscitent. Environ un pour cent des exploitations agricoles du pays fournit des prestations sociales. Bien qu’assez peu répandues – par rapport à d’autres activités para-agricoles –, les prestations sociales permettent aux familles d’exercer une activité accessoire intéressante.
• Les différences régionales dans l’apport de prestations sociales révèlent l’historique des évolutions et des particularités locales. Mais elles montrent aussi les potentiels existants. Pour pouvoir exploiter ces potentiels, le principal critère à remplir résiderait dans la qualité des prestations fournies. Car il en va non seulement du bien-être de la clientèle, mais aussi de celui des familles en charge. Les réseaux déjà existants sont un instrument très approprié à cet effet. Toutefois, les exploitations familiales doivent être soutenues, aussi bien dans leurs prises de décision que dans le choix des réseaux avec lesquelles elles coopèrent. • Le Green Care est pris très au sérieux en tant qu’objet de recherche, mais aussi comme objet de politique étatique. Dans certains pays, il existe une politique intersectorielle pour gérer le Green Care. • En dehors des pays où les prestations sociales sont déjà bien établies (Belgique, Angleterre, Finlande, Pays-Bas, Norvège), un élan se constate dans quelques pays (formation de réseaux, mise en œuvre de projets de recherche, travaux des lobbies et autres; c’est le cas en Allemagne, Irlande, Italie, Autriche et Ecosse). • Ces évolutions, ainsi que les premiers résultats de la recherche d’ART, permettent de conclure que le potentiel offert par le Green Care est considérable en Suisse aussi. Il existe ici des exploitations familiales en mesure de fournir ces prestations et une demande en la matière importante. L’encouragement à fournir des prestations sociales, tout comme le soutien qui les accompagne, méritent d’être mieux connus et de disposer de solides bases. ART veut contribuer à l’élaboration de ces bases à l’aide du projet sur les prestations sociales. n
Le titre complet est le suivant: «Social Services in Multifunctional Farms SoFar». Dans le 6e programme-cadre de recherche européenne, SoFar a été considéré comme une part de la priorité de recherche 8.1.B.1.1 – «Modernisation and Sustainability of Agriculture and Forestry, including their multifunctional role in order to ensure the sustainable development and promotion of rural areas». Le projet a démarré en 2006.
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Care farming: prestazioni sociali nell’agricoltura In Svizzera l’un per cento circa delle aziende agricole a gestione familiare fornisce prestazioni sociali. La Svizzera risulta essere tra i paesi europei precursori nel «care farming». Tra questi servizi sociali rientrano, ad esempio; la possibilità per i disabili di vivere e lavorare, assistiti, all’interno di una fattoria, l’affidamento a famiglie contadine di bambini con difficoltà sociali alle spalle e la cura di anziani presso aziende agricole a conduzione familiare. In diversi paesi europei queste attività sono incoraggiate e sostenute in modo mirato e diversi progetti di ricerca sono dedicati a questo tema. Le forme, i gruppi target e il tipo di prestazioni sono particolarmente variati. Anche in Svizzera le prestazioni sociali offrono alle aziende a gestione familiare un notevole potenziale in termini di diversificazione. La varietà dell’offerta e della domanda, come pure le diverse forme di sostegno alle aziende a gestione familiare che forniscono simili servizi, pone numerosi interrogativi ai quali il progetto di ricerca di Agroscope ReckenholzTänikon ART cerca di rispondere.
Summary
Riassunto
Care Farming : prestations sociales dans l’agriculture | Société
Care Farming: Social Services in Agriculture Around one per cent of Swiss family farms provide social services, making Switzerland one of the leading countries in Europe for care farming. Among the services offered, for example, are assisted living and supervised work on a farm for people with disabilities, the placement of children from difficult social backgrounds in farming foster families, and the care of the elderly on family farms. These activities are deliberately promoted and supported in various European countries, and different research plans deal with this subject. The forms, target groups and type of services provided are exceptionally varied. In Switzerland as in other places, social services offer family farms a possible diversification strategy with great potential. The diversity of supply and demand as well as the different manners in which family farms are supported in providing their services prompt a whole range of questions which are currently being examined in an Agroscope Reckenholz-Tänikon ART research project. Key words: care farming, green care, farming for health, social farming, farm-household, pluriactivity, agricultural and structural diversification.
Bibliographie b B raastad B., 2006. COST ACTION 866 Green Care in Agriculture – Draft Memorandum of Understanding. COST Office, Brussels. b D essein J. (Ed.), 2008. Farming for Health. Proceedings of the Community of Practice Farming for Health, November 2007, Ghent, Belgium. Erasmus-Euroset, Merelbeke (BE). b D i Iacovo F. & O Conner D. (Eds.), 2009. Supporting policies for Social Farming in Europe – Progressing Multifunctionality in Responsive Rural Areas. Edited by ARSIA Ed. 37 LCD, Firenze. b Gallis C. T. (Ed.), 2007. Green Care in Agriculture: Health effects, Economics and Policies. Proceedings of the 1st European COST Action 866 conference. Herausgegeben von COST Ed. University Studio Press, Thessaloniki.
b H assink J. & van Dijk M. (Eds.), 2006. Farming for Health: Green Care Farming across Europe and the United States of America. Wageningen University and Research Center Ed. 13 Frontis, Wageningen. b H assink J., Zwartbol C., Agricola H. J., Elings M. & Thissen J. T. N. M., 2007. Current status and potential of care farms in the Netherlands. NJAS Wageningen Journal of Life Sciences 55 (1), 21 – 36. b S chmid B., 2001. Wer ist in der Schweiz freiwillig tätig? Ergebnisse des Moduls 2000 «Unbezahlte Arbeit». Office fédéral de la statistique OFS, Neuchâtel.
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E c o n o m i e
a g r i c o l e
Développement du système des paiements directs Simon Lanz, Lukas Barth, Christian Hofer et Samuel Vogel, Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne Renseignements : Simon Lanz, e-mail : simon.lanz@blw.admin.ch, tél. +41 31 322 26 02
Le développement du système des paiements directs a pour objectif de mieux concilier les interêts de la production et ceux de l’écologie. (Photo : Julien Berberat, Fondation Rurale Interjurassienne)
Introduction Le rapport du Conseil fédéral sur le développement du système des paiements directs (2009) a eu pour origine la motion du 10 novembre 2006 de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats. Celleci demandait au Conseil fédéral de présenter au plus tard en 2009 un rapport qui permette de juger si le système des paiements directs doit être adapté dans le cadre de la prochaine étape de la réforme agricole. Réduction et découplage du soutien agricole La réforme de la politique agricole entamée au début des années nonante (fig. 1) a permis, progressivement,
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Recherche Agronomique Suisse 1 (1): 10–17, 2010
de réduire le soutien agricole et de le découpler de la production. Le soutien total a baissé, passant plus de 8 milliards de francs au début de la réforme à environ 6 milliards aujourd’hui. Si la part du soutien liée aux produits (protection douanière et soutien du marché, subventions à l’expor tation comprises) représentait encore plus de 80 % du soutien total durant les années 1990 / 92, elle est tombée à quelque 50 % en 2009. En faisant abstraction de la protection douanière pour ne considérer que le soutien financé par les fonds fédéraux, le découplage est même plus marqué. Au début des années nonante, 60 % du budget de l’agriculture et de l’alimentation étaient affectés au soutien du marché; aujourd’hui, cet-
te part ne s’élève plus qu’à 15 %. En même temps, le pourcentage des paiements directs non liés aux produits dans les dépenses fédérales est passé d’environ 25 à plus de 70 %. Une réforme actuelle porteuse d’améliorations La stratégie cohérente de diminution du soutien interne des marchés et de réallocation des fonds aux paiements directs a entraîné de nettes améliorations (cf. fig. 2): • la part des surfaces exploitées dans le respect de la nature (compensation écologique, agriculture biologique) a fortement augmenté et le recul des oiseaux nicheurs a pu être enrayé; • les répercussions négatives de la production agricole sur l’environnement ont été réduites (p. ex. pertes d’azote: – 15 %); • en même temps, la production des calories a augmenté (+ 5 %), c’est-à-dire que l’efficacité de l’utilisation des ressources a nettement progressé; • l’élevage respectueux des animaux de rente s’est développé; • l’agriculture continue de contribuer substantiellement à l’occupation décentralisée du territoire, en particulier dans les régions rurales périphériques; • les exploitations agricoles ont pu effectuer les investissements nécessaires. Le taux de renouvellement du capital s’est même amélioré. Le découplage ne suffit pas L’expérience montre que le découplage du soutien de la production a conduit à des améliorations notables (OFAG 2009). Toutefois, il ne suffit pas à garantir seul que les prestations d’intérêt public soient effectivement
Résumé
Développement du système des paiements directs | Economie agricole
Les paiements directs doivent à l’avenir être nettement orientés sur les prestations d’intérêt public fournies par l’agriculture, souhaitées par la population. Dans un rapport adopté le 6 mai 2009, le Conseil fédéral propose un développement du système actuel des paiements directs. Les mesures non liées à un objectif spécifique doivent être remplacées par des instruments ciblés sur les objectifs. L’efficacité et l’efficience du système des paiements directs s’en trouveront améliorées.
fournies de manière efficiente et dans la mesure attendue par la société. Sans un rapport clairement défini avec des prestations, les paiements directs ne permettent pas d’atteindre les objectifs de la politique agricole s’ils n’ont qu’un caractère compensatoire. L’OCDE ( 2 0 0 8 ) affirme que le découplage ne signifie pas la fin de la réforme de la politique agricole, car il existe encore un potentiel d’optimisation sur le plan de l’efficacité et de l’efficience grâce à une meilleure orientation en fonction des objectifs («targeting») et à un réglage minu tieux des instruments («tailoring»; cf. encadré 2). Afin de parvenir à maximiser dans toute la mesure du possible l’efficacité et l’efficience de la politique agricole et des paiements directs, il faut absolument définir des objectifs concrets et vérifiables et établir un rapport clair entre les objectifs et les instruments utilisés.
10 000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000
Autres aides (avant tout, paiements directs)
2000
Aide liée aux produits (protection douanière et soutien du marché) 2008
2006
2004
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1998
1996
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1990
0
1992
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Source: OCDE
Figure 1 | Evolution du soutien à l’agriculture selon l’OCDE (PSE) de 1990 à 2008.
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Economie agricole | Développement du système des paiements directs
Faiblesses du système actuel Le système actuel des paiements directs ne satisfait que partiellement à ces exigences. D’une part, les objectifs ne sont pas toujours clairement définis pour différentes prestations d’intérêt public et, d’autre part, le rapport entre les mesures et les objectifs est parfois incertain. Alors que les paiements directs écologiques ont un rapport clair avec les objectifs dans les domaines de la préservation des ressources naturelles et du bien-être des animaux, les mesures visant à promouvoir la sécurité d’approvisionnement et l’entretien du paysage rural ou à assurer le revenu dans le cadre des paiements directs généraux sont très peu spécifiques. Le ciblage insuffisant des mesures sur les objectifs entraîne des fausses incitations indésirables: Primo, les contributions pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers (contributions UGBFG) et les contributions pour la garde d’animaux dans des conditions difficiles (contributions GACD) incitent à accroître les effectifs de bétail. Il s’ensuit une intensification de l’élevage, avec des répercussions négatives sur la préservation des ressources naturelles. Le cheptel bovin augmente ainsi de nouveau depuis 2003 (+ 4 %). Secundo, les contributions UGBFG concurrencent dans des proportions indési-
rables la culture des champs, qui revêt une importance cruciale pour la sécurité de l’approvisionnement. Tertio, tous les paiements directs sont aujourd’hui liés aux prestations fournies par rapport aux critères surface exploitée et nombre d’animaux, alors qu’une partie des ces paiements directs ne vise pas à rétribuer la fourniture de prestations, mais à assurer une évolution supportable au plan social. Cela conduit à la constitution de rentes et freine l’évolution structurelle (cf. encadré 5). En outre, les contributions liées aux animaux, notamment, devraient évaluées de façon critique quant à leur compatibilité avec la Boîte verte de l’OMC.
Méthodes Proposition du Conseil fédéral Compte tenu de cette analyse, le Conseil fédéral estime qu’il faut poursuivre le développement du système des paiements directs. Dans son rapport, il définit des objectifs concrets et vérifiables pour toutes les prestations d’intérêt public selon l’art. 104 de la Constitution fédérale (sécurité d’approvisionnement, préservation des ressources naturelles, paysage rural, occupation décentralisée du territoire et bien-être des animaux) et propose un concept d’un système de paiements directs axé
Encadré 1 | Quelle est la fonction des paiements directs ?
Dans le débat politique, on affirme souvent que les paiements directs doivent rémunérer les prestations fournies par l’agriculture dans l’intérêt public, soit les prestations non marchandes. La rétribution des agriculteurs est le produit des ventes des biens privés tels que le lait ou les céréales, tandis que les paiements directs rétribuent les biens publics tels que le paysage ou la biodiversité. Toutefois, cette séparation nette entre les marchés des biens privés et des biens publics n’existe pas dans la réalité. La multifonctionnalité de l’agriculture se caractérise précisément par un couplage étroit entre ces deux types de biens. La production de biens agricoles (privés) est à l’origine des externalités positives considérées comme des biens publics (prestations d’intérêt public). Aux conditions du marché, l’offre de prestations d’intérêt public serait inférieure à la demande sociétale. La production indigène serait nettement plus basse et concentrée dans des régions propices (Hättenschwiler et Flury 2007), avec des répercussions négatives sur le paysage, la biodiversité et l’occu-
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pation décentralisée du territoire. Les instruments de politique agricole en général et les paiements directs en particulier ont pour objectif de corriger cette défaillance du marché. Si les prestations d’intérêt public étaient fournies sans l’intervention de l’Etat, elles au raient certes une valeur pour la société, mais personne ne paierait pour leur utilisation. Cette différence entre l’offre privée et la demande sociétale rend nécessaire l’intervention de l’Etat. Ainsi, les paiements directs ne sont pas des indemnités, mais des incitations (aides) financières pour la fourniture des prestations d’intérêt public (Huber 2003). Cela signifie aussi que le niveau des paiements directs n’est pas indépendant du prix des produits agricoles. Si les prix sont élevés, le marché contribue par exemple plus au maintien d’un paysage rural ouvert que s’ils sont bas. Selon la situation des prix, les paiements directs doivent être plus ou moins élevés pour que les prestations d’intérêt public soient fournies.
Développement du système des paiements directs | Economie agricole
d’une manière conséquente sur ces objectifs. L’idée maîtresse de ce système consiste à définir une mesure spécifique pour chaque objectif. Le tableau 1 donne un aperçu des objectifs et des instruments correspondants ainsi que les indicateurs permettant de vérifier la réalisation des objectifs.
Discussion Prestations d’intérêt public Cinq instruments de paiements directs doivent per mettre de promouvoir et d’assurer à long terme les prestations d’intérêt public de l’agriculture: les contributions au paysage cultivé visent à maintenir un paysage rural ouvert, grâce à l’exploitation de l’ensemble des surfaces agricoles (y compris les régions d’estivage). Cette condition est essentielle à la fourni ture des autres prestations d’intérêt public. Le montant des contributions doit être calculé de façon à ce qu’une exploitation extensive soit possible. Les contributions sont différenciées en fonction des conditions naturelles difficiles et selon la zone et la déclivité du terrain; les contributions à la sécurité de l’approvisionne ment visent à maintenir la capacité de production dans le cas d’impasses. Le maintien de la capacité de produc-
tion (capital, savoir-faire) est réalisé si les ressources naturelles sont utilisées de manière optimale et si le niveau de production de calories reste le même. Cet objectif ne pourrait pas être atteint par le seul effet des contributions au paysage cultivé. Les contributions encouragent une production agricole qui va au-delà de la pure exploitation extensive. Il faut pour cela que des exigences minimales soient fixées aussi bien pour la culture des champs que pour les surfaces herbagères (p. ex. charge minimale en bétail). En outre, les contributions à la sécurité de l’approvisionnement compensent les difficultés et les désavantages comparatifs des coûts liés aux grandes cultures et contribuent au maintien des cultures stratégiquement importantes; les contributions à la biodiversité contribuent à préserver et à promouvoir la biodiversité. L’incitation à exploiter des surfaces de qualité comme surfaces de promotion de la biodiversité (appelées aujourd’hui surfaces de compensation écologique) doit être renforcée, afin que les objectifs concernés puissent être atteints par ces contributions volontaires. L’exigence selon laquelle une part minimale par exploitation doit être affectée aux surfaces de compensation écologique, prévue dans le cadre des prestations écologiques requises (PER), peut ainsi être progressivement supprimée. Seront en outre
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Encadré 2 | Définitions
Indice (1990/92 = 100)
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Efficacité: une mesure est qualifiée d’efficace lorsqu’elle permet d’atteindre les objectifs définis. Efficience: une mesure est considérée comme efficiente lorsqu’elle permet de réduire au mieux le coût de la réalisation des objectifs. Targeting (ciblage sur les objectifs): un paiement est donc considéré comme ciblé lorsque les valeurs spécifiques à un objectif défini sont poursuivies et que les transferts non intentionnels et les consé quences négatives sur des tiers (ce qu’on appelle des retombées économiques) sont réduits (OCDE 2007). Tailoring (conception sur mesure): le montant et la durée d’un paiement doivent être calculés avec précision afin que l’objectif défini soit atteint. Les incitations qui dépassent le niveau nécessaire à la réalisation de l’objectif sont superflues (OCDE 2003).
100 95 90 85 80 75 70 1990/ 92
1995/ 97
2000/ 02
2005 /07
Production de denrées alimentaires Oiseaux nicheurs des terres cultivées Pertes de N Sources: USP, ART, Station omithologique
Figure 2 | Evolution de la production alimentaire et des atteintes à l’environnement.
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Economie agricole | Développement du système des paiements directs
Tableau 1 | Prestations, objectifs, mesures et indicateurs Prestations et objectifs
Mesures
Indicateurs
Approvisionnement sûr de la population Maintenir la capacité de production à Contributions à la sécurité de l’approvisionnement: son niveau actuel grâce à une production • Contribution de base: montant unique, quelle que soit la zone, par ha de surface de calories dans le pays agricole utile (SAU). • Composante exploitation en conditions difficiles: contribution différenciée selon la zone par ha SAU. • Composante grandes cultures: montant unique, par ha de terres ouvertes.
Térajoules (TJ) produits en Suisse comme critère de disponibilité de l’infrastructure et du savoir-faire.
Maintenir un taux minimal de cultures d’importance stratégique
• C omposante culture particulière: montant unique, quelle que soit la zone, par ha SAU de culture particulière.
Cultures d’importance stratégique (p. ex. oléagineux, betteraves sucrières, semences) en ha.
Préserver des sols fertiles et cultivables en quantité suffisante
Protection quantitative du sol: • Exclusion des paiements directs (PD) pour les surfaces situées en zone à bâtir. • Obligation des cantons ou des communes à participer au financement des PD en cas de forte consommation de terres agricoles. • Intégration de la protection quantitative du sol dans le concept des projets sur la qualité du paysage.
Sol arable en ha.
Conservation des ressources vitales naturelles L’agriculture apporte une contribution essentielle à la préservation et à la promotion de la biodiversité. Objectif partiel 1: diversité des espèces et diversité des habitats. Objectif partiel 2: diversité génétique au sein des espèces. Objectif partiel 3: biodiversité fonctionnelle.
Contributions à la biodiversité: • Versements permanents pour les surfaces favorables à une biodiversité de qualité, par ha SAU et dans la région d’estivage. • Versement unique pour des mesures de valorisation définies. • Versements uniques et permanents pour des mesures de protection définies des espèces. • Versements permanents pour la biodiversité fonctionnelle sur les surfaces de production (y compris pour les approches globales telles que l’agriculture biologique ou la production intégrée).
Surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) de qualité en ha.
Utilisation durable des ressources naturelles (sol, air, eau).
• M aintien des prestations écologiques requises PER et des autres dispositions légales. • Poursuite de la promotion de projets environnementaux facultatifs (régionaux ou sectoriels). • Contributions temporaires à l’efficience des ressources (au niveau national). • Réduction des effets secondaires des instruments PD permanents.
Sol: substances polluantes, érosion et tassement.
Maintenir un paysage rural ouvert grâce à l’exploitation de toute la surface agricole (aspect quantitatif).
Contributions au paysage cultivé: • Contribution de base: montant unique, quelle que soit la zone, par ha SAU. • Composante exploitation en conditions difficiles: contribution selon la zone et la pente du terrain par ha SAU. • Composante estivage: contribution par pâturage normal estivé.
Surfaces agricoles (ha).
Préserver et promouvoir la variété des paysages ruraux (aspect qualitatif). Les cantons ou d’autres organismes régionaux peuvent fixer des objectifs qualitatifs correspondants selon les prescriptions de la Confédération.
Contributions à la qualité du paysage: • Versements en fonction des prestations par ha de surface contractuelle sur la SAU et dans la région d’estivage.
Paysages ruraux diversifiés marqués par l’exploitation agricole.
Inventaire et sauvegarde des anciens types de culture et espèces. Fertilité du sol (p. ex. teneur en humus, organismes vivant dans le sol) sur les surfaces de production.
Eau: nitrates, phosphore, produits phytosanitaires et médicaments. Climat et air: gaz à effet de serre, sub stances polluantes azotées et suie diesel.
Entretien du paysage rural
Définition concrète des objectifs et indicateurs sur le plan régional par les responsables de projet.
Occupation décentralisée du territoire Au titre de la subsidiarité, les cantons • Base: promotion passant par d’autres instruments PD. possédant des régions qui se dépeuplent • Encouragement spécifique par le biais des aides à l’investissement. doivent définir leurs propres objectifs en matière d’occupation décentralisée.
Définition concrète d’objectifs et d’indicateurs sur le plan régional par les cantons.
Bien-être animal Participation aussi importante que possi ble pour les systèmes de stabulation par ticulièrement respectueux des animaux (valeur indicative: 80 %).
Contributions au bien-être animal: • SST: paiements permanents par UGB. • SRPA: paiements permanents par UGB. Aides à l’investissement plus élevées pour les SST.
Taux de participation aux programmes:
Pilotage par le biais du montant des PD liés aux prestations.
Taux du renouvellement du capital.
– Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST). – Sorties régulières en plein air (SRPA).
Garantie du revenu Assurer à long terme la fourniture des prestations d’intérêt public.
Prévention des situations de détresse Contributions à l’adaptation: sociale dues aux changements des • Paiements temporaires liés à la personne à hauteur de la différence des PD perçus avant conditions-cadre de la politique agricole. et après la réforme.
Stabilité financière. Changement de structures (modification du nombre d’exploitations et de la maind’œuvre). Nombre de ménages d’agriculteurs en dessous du minimum vital.
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encouragés des mesures de revalorisation et des programmes de promotion des espèces axés sur les espècescibles. Les contributions à la biodiversité seront versées pour l’ensemble de la surface agricole utile et, fait nouveau, pour la zone d’estivage. L’application à ces surfaces des dispositions figurant dans les inventaires nationaux sera dorénavant mise en œuvre au travers des contributions à la biodiversité. En outre, les exploitants doivent être encouragés à renoncer à certains produits phyto sanitaires et engrais minéraux, pour maintenir la biodiversité fonctionnelle (fertilité du sol, régulation natur elle des organismes nuisibles) sur la surface de production. Il est ainsi possible de promouvoir comme jusqu’à présent des approches conformes au principe de la globalité, qui impliquent l’abandon de certains moyens de production à long terme (comme dans l’agriculture biologique ou en production intégrée, par exemple). Les contributions à la qualité du paysage sont destinées à la préservation, à la promotion et au développement de la diversité des paysages cultivés, avec leurs caractéristiques régionales spécifiques (p. ex. les pâturages boisés). Les objectifs liés au paysage sont fixés à l’échelon régional par les promoteurs dans le cadre d’un processus participatif et suprasectoriel. Les exploitants agricoles concluent des conventions avec les promoteurs sur le mode d’exploitation des surfaces; ces conventions sont examinées par la Confédération et, le cas échéant, ap prouvées. La Confédération verse une contribution unitaire au promoteur, qui effectue lui-même la redistribution au sein du projet selon fonction des prestations fournies; les contributions au bien-être des animaux visent à obtenir une participation la plus importante possible aux programmes de promotion des systèmes de garde particulièrement respectueux des animaux. Le programme de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST) et celui des sorties régulières en plein air (SRPA), qui tous deux ont fait leurs preuves, doivent être poursuivis. Le montant des contributions est fixé en fonction du coût unique et des frais permanents engendrés par les stabulations particulièrement respectueuses des animaux, en tenant compte des recettes supplémentaires pouvant être réalisées sur le marché grâce à ce type d’élevage ; l’occupation décentralisée du territoire sera encouragée indirectement par le biais des autres paiements directs. Les contributions au paysage cultivé et les contributions à la sécurité de l’approvisionnement sont, à cet égard, particulièrement importantes vu qu’elles comprennent chacune une composante destinée à compenser les conditions naturelles difficiles. Il est prévu que le soutien spécifique, le cas échéant, ne passe pas
Encadré 3 | Le bio est-il pris en considération?
En dehors des paiements directs octroyés aux exploitations biologiques à travers différents instruments particuliers, il est prévu de continuer à soutenir l’approche globale de l’agriculture biologique. L’utilité supplémentaire essentielle du principe de la globalité bio concerne la biodiversité fonctionnelle. La renonciation aux produits phytosanitaires chimiques de synthèse et aux engrais minéraux est favorable à la fertilité du sol sur les surfaces de production. Il en va de même pour d’autres systèmes de production où l’on renonce à long terme à l’utilisation de ces moyens de production, tels que la production intégrée. La Confédération doit donc continuer à promouvoir des formes de production particulièrement en accord avec la nature et respectueuses de l’environnement et des animaux par des incitations présentant un intérêt économique. Les contributions bio sont entièrement intégrées dans le nouveau concept.
par les paiements directs, mais par les mesures d’amé liorations structurelles, celles-ci étant mieux adaptées pour encourager les initiatives locales d’augmentation de la valeur ajoutée. Utilisation durable des ressources Pour que les ressources naturelles soient utilisées de manière durable, la fourniture des PER restera la condition d’octroi des paiements directs. En outre, il est prévu de poursuivre les projets régionaux facultatifs visant à prévenir les externalités négatives et à augmenter l’ef ficience de l’utilisation des ressources, selon l’art. 62a de la loi sur la protection des eaux et les art. 77a et 77b de la loi sur l’agriculture. Un nouvel instrument clé est in troduit: les contributions temporaires à l’efficience des ressources, destinées à réduire, voire à combler, les la cunes concernant la réalisation des objectifs dans le domaine de l’environnement. Cet instrument vise à promouvoir l’introduction à large échelle de nouvelles techniques préservant les ressources. L’impact sur l’en vironnement doit durer au-delà du versement des contributions. Une possibilité permettant d’y parvenir consiste à ajouter, au terme de la période d’en couragement, l’utilisation de la technique concernée
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Economie agricole | Développement du système des paiements directs
aux PER en tant que bonne pratique agricole. Le maintien de terres cultivables fertiles dans une optique qualitative et quantitative revêtira une importance capitale à l’avenir. Les paiements directs et les instruments de l’aménagement du territoire pourraient donc être combinés afin de réduire l’incitation au bétonnage des surfaces agricoles (p. ex. par l’exclusion des surfaces se trouvant dans la zone à bâtir des paiements directs). Développement socialement acceptable Les contributions à l’adaptation visent à garantir une évolution socialement supportable de l’agriculture. Les contributions sont calculées sur la base de la différence entre les paiements directs octroyés avant et après la réforme de l’agriculture; elles sont complètement découplées de la production et liées à la personne. Limitées dans le temps, elles seront progressivement réduites, à un rythme socialement supportable. La nette séparation entre les instruments destinés à promouvoir les prestations et ceux visant à garantir une évolution socialement supportable permettra de réduire fortement les fausses incitations engendrées par le système actuel des paiements directs et freinant l’évolution structurelle.
Conclusions Par rapport au système actuel des paiements directs, le régime proposé offre les avantages suivants: • un ciblage clair sur les objectifs permet d’augmenter l’efficacité des paiements directs;
• l’amélioration de l’efficience permet de mieux atteindre les objectifs définis; • l’attribution rigoureuse des prestations, objectifs, mesures et indicateurs augmente la transparence et, donc, le pilotage politique; • la communicabilité des paiements directs augmente. Les contribuables comme les paysans comprennent mieux pourquoi les paiements directs sont versés; • la claire distinction entre les instruments axés sur les prestations et axés sur le transfert financier (contributions à l’adaptation) permet d’éliminer les fausses incitations structurelles du système actuel, ce qui augmente la mobilité des surfaces et améliore la compétitivité; • la compatibilité du système des paiements directs avec la Boîte verte de l’OMC s’améliore. En outre, la proposition va dans la même direction que le développement de la politique agricole au sein de l’UE. Un meilleur ciblage sur les objectifs comporte toutefois le risque d’une augmentation des tâches d’exécution. Il convient donc d’accorder à l’exécution une attention particulière lors de la mise en œuvre du concept. Dans un prochain avenir Le rapport et le concept proposé sont actuellement discutés au sein des commissions parlementaires compétentes. Le 16 octobre 2009, la commission du Conseil des Etats a présenté une motion chargeant le Conseil fédéral de concrétiser la proposition de concept et de soumettre au Parlement avant fin 2011 un message concernant la modification de la loi sur l’agriculture (motion 09.3973). n
Encadré 4 | Potentiel d’amélioration de l’efficience et contributions à l’adaptation
Selon des comparaisons internationales, l’agriculture suisse possède toujours un potentiel d’amélioration de l’efficience et de réduction des coûts (Schmid 2009). La politique agricole doit créer des conditions-cadre permettant d’utiliser ce potentiel d’amélioration. Le concept prévoit à cet effet de séparer clairement la promotion des prestations d’intérêt public d’une part et la garantie d’une évolution socialement supportable
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d’autre part. C’est la fonction des nouvelles contributions à l’adaptation. Elles seront réduites par étape et les fonds devenus disponibles seront réalloués, grâce aux futures ouvertures du marché, à d’autres instruments liés aux prestations. Le Conseil fédéral a l’intention de continuer à soutenir l’agriculture par des moyens financiers de l’ordre du niveau actuel.
Développement du système des paiements directs | Economie agricole
Encadré 5 | Le lien entre paiements directs et surfaces entrave-t-il la mobilité des surfaces?
Ulteriore sviluppo del sistema dei pagamenti diretti In futuro, i pagamenti diretti saranno orientati in maniera più coerente verso le prestazioni d’interesse pubblico fornite dall’agricoltura e auspicate dalla popolazione. In un rapporto varato il 6 maggio 2009 il Consiglio federale propone uno sviluppo dell'attuale sistema dei pagamenti diretti. Le misure senza finalità specifiche saranno sostituite da nuovi strumenti mirati con conseguente miglioramento dell’efficacia e dell’efficienza del sistema.
Bibliographie b C onseil fédéral, 2009. Développement du système des paiements directs, Berne. b O FAG, 2009. L’agriculture suisse en mouvement, La nouvelle loi sur l’agriculture – un bilan dix ans après. b H ättenschwiler P. & Flury C., 2007. Beitrag der Landwirtschaft zur Ernährungssicherung. Agrarforschung 14 (11 – 12), 554 – 559. b H uber A. J., 2003. Direktzahlungen sind Subventionen. Blätter für Agrarrecht 37.
renforcerait les flux financiers vers les branches de production exigeant beaucoup de main-d’œuvre (cultures spéciales, lait). Le renforcement du soutien bénéficiant à ces branches attiserait la concurrence pour les surfaces dans ces domaines, de sorte que la mobilité des surfaces ne s’améliorerait pas. Le critère de l’octroi (surface, animaux, UMOS) est moins important que le fait de calculer correctement les paiements directs et de les cibler sur les objectifs. C’est précisément ce que propose le Conseil fédéral dans son concept. L’introduction des contributions à l’adaptation permet en outre de réduire fortement les fausses incitations et les rentes existant dans le système actuel, ce qui augmente globalement la mobilité des surfaces.
Summary
Riassunto
Selon Mann (2008), le principal facteur influant sur la mobilité des surfaces est le montant total du soutien agricole (protection douanière, soutien du marché, paiements directs), c’est-à-dire la question de l’intérêt que présente l’exploitation d’un hectare de terres. Toute baisse du soutien promeut donc la mobilité des surfaces. Les paiements directs actuels sont avant tout versés en fonction de la surface. Vu la limite d’octroi prévue pour les contributions UGBFG et GACD, plus de 90 % des paiements directs actuels sont liés à la surface. La proposition du Conseil fédéral ne renforce pas le lien entre paiements directs et surface. Certains milieux préconisent l’introduction d’un paiement par unité de main-d’œuvre standard (UMOS). Cependant, cela
Development of the Swiss Direct Payments System In the future, direct payments shall target consistently the public services provided by agriculture as requested by society. In its report of 6th May 2009, the Federal Council proposed a modi fication of the current system of direct payments. Measures without specific aims are to be replaced by targeted tools. Thus the effectiveness and efficiency of the direct payments system will be improved. Key words: agricultural policy, multifunctionality, direct payments, targeting, reform
b M ann S., 2008. Was hat es auf sich mit der Flächenmobilität? Agrarforschung 15 (9), 464 – 469. b O CDE, 2003. Multifunctionality – The Policy Implications. Paris. b O CDE, 2007. Policy Design Characteristics for Effective Targeting: Paris. b O CDE, 2008. Synthesis Report: Policy Design and Implementation. Paris. b S chmid D., 2009. Schweiz – Baden-Württemberg: Ein Produktivitätsvergleich. Agrarforschung 16 (4) 52 – 57.
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P r o d u c t i o n
a n i m a l e
Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux Isabelle Morel et André Chassot, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux Renseignements : Isabelle Morel, e-mail : isabelle.morel@alp.admin.ch, tél. +41 26 407 71 11
Agés tous deux de 3½ mois, ces veaux sont de même père Charolais et de mère F1 (Red Holstein x Limousin) pour celui de gauche et Angus pour le veau de droite.
Introduction La viande de veau produite en Suisse est issue essen tiellement de veaux de vaches laitières engraissés en ateliers spécialisés ou dans des exploitations laitières pour utiliser les excédents de lait. En raison de la spécialisation accrue des vaches pour la production laitière, la conformation des carcasses est souvent insuffisante. De plus, ce mode de production est parfois critiqué par les consommateurs en raison de l’utilisation accrue d’antibiotiques. Face à cette problématique, l’association Vache mère
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suisse et ses principaux partenaires commerciaux ont mis en place un projet visant à développer la production de viande de veau sous la mère dans les exploitations d’élevage de vaches allaitantes. Bien que relativement courant en France, ce mode de production a dû être adapté aux conditions suisses à partir d’expériences récoltées auprès d’une vingtaine d’exploitations pilotes et d’un essai réalisé à la station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP. L’essai d’ALP avait pour but de comparer les performances zootechniques des veaux selon leur type génétique et d’évaluer leur statut nutritionnel.
Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux | Production animale
Facteurs
Système de garde (voir figure 1) CF = s tabulation libre à aires multiples avec Crèches des mères Fermées pour les veaux CO = stabulation libre à aire unique avec Crèches des mères Ouvertes pour les veaux
Types génétiques (race mère x race père) AN = Angus x Charolais F1 = F1 (RH* x Limousin) x Charolais LI = Limousin x Charolais *RH = Red Holstein
Nombre d’animaux
CF = 15 paires «vache-veau» CO = 30 paires «vache-veau»
Mères
Toutes en 2e lactation et suivantes Ration: mélange ensilage d’herbe et foin, en proportions variant en fonction du stade de lactation moyen du troupeau, ad libitum
Veaux: rations
Libre accès aux mères Foin ad libitum dans râteliers disposés dans un espace réservé. Mélange de céréales (flocons maïs: orge, 50 : 50) ad libitum donné au DAC* Pierre à lécher pour apport de minéraux et de vitamines
Veaux: santé
Traitement prophylactique contre la maladie du muscle blanc. Apport différencié de fer (Fe) sous forme de pâte selon le taux d’hémoglobine (Hb) à la naissance et à 4 semaines, si Hb < 9 g/dl (jusqu’à 4 semaines au maximum)
Abattages
Moment défini selon: • poids mort maximal sans déduction, estimé à partir du poids vif • âge de 6 mois au maximum
Paramètres expérimentaux
Ingestion de foin (hebdomadaire par groupe), de céréales (journalière individuelle) et de minéraux (par groupe) Poids vif: à la naissance, puis toutes les 2 semaines et à l’abattage Qualité de carcasse: résultat taxation selon CH-TAX à l’abattoir Santé et vitalité: suivi de l’approvisionnement en fer (Hb) et autres paramètres sanguins; protocoles de vêlage; protocoles des traitements vétérinaires
AN, F1 et LI: pour chaque type 15 paires «vache-veau»
*DAC = distributeur automatique de concentrés
Résumé
Tableau 1 | Conditions expérimentales
L’essai avait pour but de tester, dans les conditions suisses, la faisabilité d’une production de viande de veau issue d’élevage sous la mère. Il s’agissait de comparer les performances des veaux selon le type génétique des mères et d’évaluer leur statut nutritionnel selon les possibilités d’accès à la ration des mères. L’essai a été réalisé avec 45 paires «vache-veau» réparties également en trois types génétiques (race mère x race père) : Angus x Charolais (AN), F1 (Red Holstein x Limousin) x Charolais (F1) et Limousin x Charolais (LI). Les animaux ont été gardés soit dans un système de stabulation libre à aires multiples, dans lequel les veaux n’avaient pas accès aux crèches des mères, soit en stabulation libre à aire unique, où les veaux pouvaient consommer la ration des mères. Les veaux ont été abattus en moyenne au poids vif de 249 kg, à l’âge de cinq mois et dix jours en ayant réalisé un accroissement journalier moyen de 1250 g. Plus de 90 % des animaux ont été attribués aux classes de charnure C et H de la CH-TAX pour une couverture moyenne de 2,3. La couleur de la viande était rosée chez 44 % des veaux et rouge pour le reste. Le système de garde a influencé sensiblement la consommation journalière moyenne de foin et de céréales ainsi que l’accroissement journalier des veaux. Des différences tendancielles ou significatives ont également été constatées entre groupes génétiques. Les résultats zootechniques sont positifs quant à la faisabilité de ce nouveau mode de production paraît applicable pour la pratique.
Méthodes Réalisation du projet Les conditions expérimentales de l’essai réalisé à ALP sont données dans le tableau 1.
Résultats Figure 1 | Dans un des systèmes de garde comparés (CF), seules les vaches, équipées d’une chips, avaient accès aux crèches (à gauche) alors que dans le système de stabulation libre à aire unique (CO), les veaux pouvaient se servir dans la crèche des mères (à droite).
Déroulement des vêlages Les vêlages se sont déroulés dans 84 % des cas sans assistance, dans 9 % des cas avec une légère traction et dans
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Production animale | Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux
7 % des cas avec une traction moyenne. Un seul veau a péri dans le cas d’une naissance gémellaire, l’autre jumeau ayant survécu. Le poids moyen des veaux à la naissance était de 47,2 kg, sans différence significative entre les types génétiques. Croissance des veaux De la naissance à l’abattage au poids vif moyen de 249 kg, les veaux ont réalisé en moyenne un accroissement journalier de 1250 g en 163 jours (cinq mois et dix jours). Un effet significatif du système de garde, avec (CO = crèche ouverte) ou sans accès (CF = crèche fermée) à la ration des mères a été mis en évidence, le système CO s’étant révélé plus favorable avec 1280 g contre 1188 g pour le système CF (P = 0,005) et une durée d’en-
graissement de 13 jours inférieure. En revanche, comme on peut le constater à la figure 2, le type génétique n’a pas influencé la vitesse de croissance de manière significative. Les courbes d’évolution des accroissements montrent qu’au cours des trois premières semaines de vie, les accroissements se situent entre 1200 et 1300 g par jour en moyenne pour régresser par la suite à 1000 – 1100 g/j en moyenne jusqu’à un peu plus de 3 mois, soit entre 80 et 160 kg PV en moyenne. A partir du quatrième mois (environ 170 kg) et jusqu’à l’abattage, les accroissements ont été particulièrement élevés (1400 – 1500 g/j). Ingestion Le foin distribué était de type G7 selon les indications fournies par les Apports alimentaires recommandés et
1800 1600 1400
AJ, g
1200 1000 800
AN
600
F1
400
LI
204
177 (239)
149 (220)
194
163 (230)
135 (204)
121 (189)
107 (169)
93 (150)
79 (136)
65 (121)
51 (106)
37 (92)
23 (76)
0
9 (58)
200
Age, j (poids vif moyen, kg) Figure 2 | Evolution de l’accroissement journalier (AJ) en fonction du type génétique.
3 CF 2.5
Céréales, kg/jour
CO 2 1.5 1 0.5 0 109
116
124
132
140
148
156
165
174
Poids vif, kg Figure 3 | Consommation de céréales en fonction du poids et par système de garde.
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184
214
224
235
Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux | Production animale
tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants (ALP, 2008) et présentait une faible valeur nutritive (dans la MS: 72 g MA, 341 g CB, 4,7 MJ NEL). Sa teneur en fer était de 269 mg/kg MS. L’ingestion, mesurée par groupe, a été influencée par le système de garde: les veaux n’ayant pas accès aux crèches des mères (CF) ont davantage consommé de foin, avec en moyenne 580 g par veau et par jour contre 220 g pour ceux qui avaient également la possibilité de consommer la ration des vaches. Le mélange de céréales était composé de maïs et d’orge floconnés (50 : 50). Les teneurs de ce mélange étaient les suivantes: 107 g MA, 30 g CB, 30 g MG, 8,3 MJ NEL dans la MS. Sa teneur en fer était de 26 mg/kg MS. Avec le DAC (distributeur automatique de concentré), l’ingestion de céréales a pu être enregistrée individuellement. Toutefois, les veaux ont mis beaucoup de temps avant de commencer à en consommer. Les pre miers veaux étaient déjà âgés de plus de trois mois lorsque la consommation a véritablement débuté. L’ingestion a ensuite rapidement progressé, surtout dans le système CF où la consommation moyenne finale s’est finalement élevée à 722 g par veau et par jour. L’écart par rapport au système CO (523 g/veau, j) est moins important que pour le foin, mais reste significatif (P = 0,017). La consommation de céréales en fonction du poids et par système de garde est donnée à la figure 3. Les deux systèmes ne se distinguent sensiblement qu’à partir de 200 kg PV environ. Les veaux F1 ont consommé moins de céréales (P = 0,003) que ceux des deux autres types génétiques Angus (AN) et Limousin (LI). La consommation totale de céréales par veau sur l’ensemble de l’engraissement s’est élevée à 100 kg en moyenne, avec des variations individuelles importantes (min. 2 kg; max. 250 kg). Le fait que les céréales aient été distribuées au DAC peut expliquer en partie le démarrage tardif de la consommation.
Abattage et qualité de carcasse Le système de garde n’a pas influencé la qualité de carcasse, évaluée selon la CH-TAX (Proviande, 2005). Le fait que les veaux aient eu accès à la ration des mères a augmenté quelque peu la proportion de veaux rouges (62 % contre 43 %), mais sans que la différence ne soit significative. L’effet du type génétique s’est manifesté principalement sur la charnure, les veaux LI étant à plus de 70 % en classe C contre moins de 20 % pour les deux autres types qui se situaient en majorité en classe H (tabl. 2). Pour ce qui est du rendement, le résultat des AN est tendanciellement d’un point pourcent inférieur à celui des F1 et LI (n. s.) alors que pour la couverture et la couleur, ce sont les F1 qui ont présenté tendanciellement la meilleure note et la proportion la plus élevée de veaux rosés. Pour les paramètres rendement, couverture et couleur, l’effet du genre n’est pas négligeable. Par rapport aux mâles, les femelles ont un rendement d’un point pourcent inférieur (55,0 vs 56,3 %) mais une couverture presque optimale de 2,7 en moyenne (75 % de note 3) contre moins de 2,0 en moyenne chez les mâles. En outre, les femelles ont eu une forte tendance (P = 0,085) à être plus rouges (70 % de rouges) que les mâles (43,5 %). Approvisionnement en fer Avec une valeur hémoglobine (Hb) moyenne de 12,8 g/l à la naissance (fig. 4), l’approvisionnement en fer correspond aux valeurs obtenues chez des veaux de race laitière nés à ALP (Morel, 1996). A la naissance, seuls deux veaux ont reçu un supplément de fer de 230 mg pour des valeurs Hb de respectivement 8,3 et 9 g/dl. A l’âge de quatre semaines, la moyenne générale a chuté de 2,7 points. Dix veaux ont reçu le supplément minimum prévu, soit 230 mg de Fe et quatre veaux un apport de 690 mg pour des valeurs Hb situées entre 6 et 8 g/dl.
Tableau 2 | Résultats d’abattage selon le type génétique AN
F1
LI
P
PV abattage, kg
249,5
248,6
249,1
0,916
Poids mort, kg
136,6
140,0
139,0
0,199
Rendement, %
54,9
56,3
55,9
0,2711
4,68 a
0,0261
Charnure, note 2
4,10 b
4,14 b
3
2,33
2,50
2,07
0,241
Couleur, % rouge % rosé
60,0 40,0
42,9 57,1
64,3 35,7
0,484 4
Couverture, note
1 3
Test non paramétrique de Kruskal-Wallis. ; 2 Notes de charnure selon CH-TAX : 5 = C ; 4 = H ; 3 = T ; 2 = A ; 1 = X. Note de couverture : optimum = 3 (1 = non couvert ; 5 = couverture excessive). 4 Test de chi.
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Production animale | Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux
En raison du mode d’alimentation différent de celui des veaux à l’engrais conventionnels, les valeurs hémoglobine ont à nouveau augmenté à partir de la quatrième semaine pour atteindre une valeur de 12,3 g/dl à l’abattage contre une moyenne située entre 8 et 9 g/dl chez des veaux conventionnels. Ceci explique également les proportions élevées de veaux rouges atteintes avec ce mode de production. Santé des veaux La santé des veaux durant tout l’essai peut être qualifiée de bonne. Quelques cas de diarrhées et de pneumonies ont été enregistrés. Avec le système de garde CF, le nombre total de jours de traitement s’élève à 42 jours pour 14 veaux, soit en moyenne 3,0 jours par veau. On obtient la même moyenne de 3,0 jours de traitement par veau (87/29) avec le système de garde CO.
Conclusions • Les performances d’engraissement et d’abattage peuvent être considérées comme bonnes. • Entre types génétiques, les F1 se sont distingués tendanciellement des deux autres types par un meilleur rendement à l’abattage, une meilleure couverture, une couleur de viande plus favorable et la croissance moyenne la plus élevée. Ils ont en outre consommé significativement moins de céréales. Les LI ont quant à eux présenté la meilleure charnure. • Le système CO, où les veaux ont accès aux crèches des vaches et qui est semblable aux conditions de la pratique, a entraîné une amélioration significative de l’accroissement journalier de quelque 100 g/j et une réduction de la durée d’engraissement d’environ 13 jours par rapport au système avec crèches fermées (CF). La proportion de veaux rouges y est en revanche tendanciellement plus importante (62 % contre 43 %). • Avec le système CO, la consommation de foin et du mélange de céréales était de respectivement 220 et 520 g/veau, jour en moyenne (contre 580 et 720 g en moyenne dans l’autre système). • 75 % des veaux femelles ont obtenu une note de couverture optimale (contre 13 % seulement chez les mâles). La couleur est en revanche tendanciellement plus favorable chez les mâles. • Sur la base de ces résultats, ce système de production est applicable dans la pratique. n
14 13 12 11 AN 10 F1 9 8
LI Naissance
4 sem.
8 sem.
*Abattage = 22 semaines Figure 4 | Evolution du taux d’hémoglobine (Hb) selon le type génétique.
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12 sem.
Abattage*
Produzione di carne di vitello allevato insieme alla madre: rendimento dei vitelli Lo scopo della prova era quello di verificare la fattibilità, nelle condizioni svizzere di una produzione di carne di vitello proveniente da capi allevati insieme alla madre. Si trattava di confrontare lo sviluppo dei vitelli, a dipendenza del tipo genetico delle madri e di valutarne lo stato nutrizionale secondo la loro possibilità, o impossibilità, di accedere alla razione materna. La prova è stata condotta con 45 coppie di animali (vacca + vitello), suddivise in tre gruppi genetici (razza della madre x razza del padre): Angus x Charolaise (AN), F1 (= Red Holstein x Limousine) x Charolaise (F1) e Limousine x Charolaise (LI). Gli animali sono stati allevati sia all’interno di un sistema di stabula zione libera a compartimenti multipli, dove i vitelli non avevano accesso alle razioni materne, sia in un sistema di stabulazione libera a compartimento unico, dove questi potevano consumare le razioni materne. I vitelli sono stati abbattuti all’età di 5 mesi e 10 giorni, facendo registrare un peso vivo medio di 249 kg e una crescita giornaliera media di 1250 g. Le categorie d’ingrasso C e H della CH-TAX, corrispondenti a una copertura media del 2,3, sono state attribuite a più del 90% dei capi. Il colore della carne è risultato roseo nel 44% degli esemplari e rosso nel restante 66%. Il sistema d‘allevamento ha sensibilmente influenzato il consumo medio giornaliero di fieno e cereali, nonché la crescita giornaliera dei vitelli. Tra i diversi gruppi genetici sono pure state riscontrate differenze tendenziali o significative. Sulla base di questi dati zootecnici, la modalità di produzione sembra essere applicabile nella pratica.
Bibliographie b A LP, 2008 : Apports alimentaires recommandés et tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants. Edition en ligne. Editeur : Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Posieux
Summary
Riassunto
Production de viande de veau sous la mère : performances des veaux | Production animale
Production of veal from suckled beef calves: calf performance The purpose of this study was to test the feasibility of veal production from suckled beef calves under Swiss conditions. The performances of the calves were compared as a function of the genetic type of the mother and their nutritional status was evaluated as a function of their access to the mothers’ diet. The test was carried out with 45 «cow-calf» pairs divided equally between three genetic types (mother breed X father breed): Angus X Charolais (AN), F1 (Red Holstein X Limousin) X Charolais (F1) and Limousin X Charolais (LI). The animals were kept either in a multiple surface free stall system where the calves did not have access to the mothers’ mangers or in a single surface free stall system with access to the mothers’ ration. On average, the calves were slaughtered at a live weight of 249 kg, at 5 months and 10 days of age after an average daily increase of 1250 g. More than 90 % of the animals were allotted to the CH-TAX carnosity classes C and H with an average fat tissue cover of 2.3. The meat colour was pink in 44 % of the calves and red in the remainder. The stable system appreciably influenced the average daily consumption of hay and cereals as well as the daily weight gain. Significant differences or trends were also noted between the genetic groups. On the basis of these fattening and carcass performances, this system of production appears to be applicable in practice. Key words: veal, suckled beef calves, performance.
b M orel I., 1996. Le fer dans l’alimentation du veau à l’engrais. Revue suisse Agric. 28 (2), 65 – 69. b P roviande, 2005. CH-TAX. Système d’estimation pour le bétail de boucherie et les carcasses (bovins, ovins). Proviande, Berne, 19 p.
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E n v i r o n n e m e n t
Analyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique Stefan Mann, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen Renseignements : Stefan Mann, e-mail : stefan.mann@art.admin.ch, tél. +41 52 368 31 31
La gentiane est l’une des plantes indicatrices de la qualité biologique. (Photo: Lisa Eggenschwiler, ART)
Introduction Avec l’Ordonnance sur la qualité écologique (OQE) adoptée en 2001, la Suisse s’est aventurée en terre inconnue, même au niveau international. Les programmes agro-écologiques classiques dédommagent les agriculteurs qui limitent l’utilisation de certains facteurs (par exemple les engrais minéraux) ou qui fournissent des éléments du paysage (par exemple des arbres à haute-tige). Les deux volets «mise en réseau» et «qualité» de l’OQE ont plutôt mis l’accent sur les retombées écologiques. L’objectif de cette étude est d’identifier clairement les points faibles dans la configuration institutionnelle de ces deux volets et, sur cette base, de formuler des recommandations d’optimisation de l’OQE. Architecture de l’OQE A la fin du dernier millénaire, la perception du public était que la multitude de programmes agro-écologiques établis n’avait pas amélioré de manière sensible la diversité des espèces (OFEV 1998). C’est ce constat qui a moti-
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Recherche Agronomique Suisse 1 (1): 24–29, 2010
vé le développement de l’OQE, en réponse à la pression du public demandant la création d’un instrument orienté de manière ciblée sur les résultats en termes de diversité des espèces. Pour la flore, cela s’est fait par le biais du volet «qualité». Un critère de qualité relativement simple a été défini pour les surfaces herbagères annoncées dans un programme agro-écologique: la surface présente une qualité élevée lorsqu’on peut y trouver au moins six des près de 40 plantes caractéristiques d’une surface herbagère riche en espèces. Le choix de ces taxons indicateurs s’est fait sur une base scientifique. Les cantons ont pu les reprendre directement ou les adapter à leurs particularités régionales. Les modifications ont dû être examinées quant à leur équivalence avec les listes fédérales et acceptées par la Confédération. Pour la faune, un autre procédé a été choisi, du fait que les animaux sont mobiles et que leur présence sur une surface donnée peut varier d’un jour ou d’une saison à l’autre. Les conditions météorologiques rendent également l’identification de la présence des animaux plus difficile. Le législateur s’est donc basé ici sur la connaissance que l’on a du besoin des animaux, pour survivre, de disposer d’un habitat d’une surface minimale, exprimée en termes de flore et de structure. La Confédération exige par conséquent la mise en réseau de certaines surfaces définies en termes de flore et de structure, et dont l’exploitation doit permettre de ménager ou favoriser la faune (dates de fauche, échelonnement des coupes, outils utilisés pour la fauche etc.), dans le but de maintenir (ou d’établir) certaines espèces sur ces surfaces. Seules les surfaces déjà annoncées comme surfaces de compensation écologique dans le cadre de l’Ordonnance sur les paiements directs peuvent être intégrées dans les projets de mise en réseau. Chaque projet doit faire l’objet d’un concept décrivant l’état initial et l’état souhaité des espèces cibles et principales en termes de flore et de faune (OFEV et OFAG, 2008), ainsi qu’un plan de mesures. L’affectation à long terme des surfaces est une autre condition d’encouragement: la période de subventionnement dure en principe plus de six ans, la plupart des
surfaces devant être annoncées une nouvelle fois à l’issue de cette période. Le montant des subventions s’est longtemps situé à 500 francs par hectare et par volet de programme, de manière à obtenir 1000 Fr./ha en respectant les exigences des deux volets du programme. Avec la révision de l’ordonnance en 2008, ces montants ont évolué nettement à la hausse pour se situer maintenant entre 300 Fr./ ha (pour les prairies extensives en zone de montagne III et IV) et 2000 Fr./ha (pour les haies de qualité et les bosquets champêtres) en fonction de la zone et du type de surface. L’indemnisation pour les prairies et les terres assolées (ces dernières ne participent qu’aux projets de mise en réseau) se monte à 1000 Fr./ha par programme jusqu’en zone de montagne II. Des critères de qualité ont en outre désormais été définis pour les prairies extensives, les pâturages boisés et pour les surfaces viticoles présentant une biodiversité naturelle. Il est ainsi également possible d’allouer des subventions pour la qualité biologique de ces éléments. On voit donc que les moyens qui peuvent être mis à disposition pour l’application de l’OQE à raison de 80 % par la Confédération et 20 % par les cantons ou les communes n’ont cessé d’augmenter. Le volet «mise en réseau» exigeant plus de travail préalable de la part des cantons que le volet «qualité», ce n’est que ces dernières années que certains cantons ont abordé cette partie du programme: il faut donc s’attendre à ce que la progression des mises en réseau continue à dépasser celle de la qualité ces prochaines années, ou à ce que de plus en plus de surfaces du programme qualité soient intégrées dans les projets de mise en réseau.
Méthodes Méthode d’évaluation Dans les sciences sociales, il faut en principe toujours choisir entre les méthodes quantitatives et qualitatives. Les méthodes quantitatives permettent d’examiner le degré de probabilité des hypothèses et de modéliser des optimisations, tandis que les méthodes qualitatives aident à faire apparaître de nouvelles corrélations et, ainsi, à développer des hypothèses. Il a fallu recourir à une palette de méthodes relativement étendue afin d’examiner les nombreux aspects novateurs du programme et de déterminer à quels endroits des deux programmes il est possible d’optimiser et de rendre plus efficace le maintien de la diversité des espèces du point de vue des perspectives institutionnelles et économiques. Le caractère très hétérogène des projets de mise en réseau rendant les standardisations difficiles, il a fallu se rabattre sur des méthodes qualitatives.
Résumé
Analyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique | Environnement
A l’aide d’une vaste palette de méthodes, les deux volets «qualité» et «mise en réseau» de l’Ordonnance sur la qualité écologique ont été examinés pour en identifier les points faibles au niveau des coûts de transaction, des configurations institutionnelles dans les cantons et des modifications d’exploitation du terrain liées aux programmes. Les résultats débouchent sur la proposition d’établir des niveaux de subventionnement échelonnés pour le volet «qualité» et de remplacer les primes fixes à l’hectare par des projets soumis ou mis au concours de manière individuelle pour le volet «mise en réseau».
Ainsi que cela a été clairement confirmé par des discussions avec des décideurs politiques, les mesures liées aux outputs sont généralement soupçonnées de générer des coûts de transaction plus élevés. Vatn (1998) et Vatn et al. (2002) soutiennent la thèse que des programmes politiques spéciaux, très orientés sur les objectifs, occasionnent proportionnellement des coûts de transaction plus élevés que des interventions sur le marché. Dans ce contexte théorique, il était indiqué de se faire une idée du montant des coûts de transaction occasionnés par les deux volets de l’OQE. Pour ce faire, il a fallu recourir à une méthode différenciée: pour le volet «qualité» du programme, il est judicieux de prendre en considération les coûts de transaction moyens par hectare. Les projets de mise en réseau sont en revanche trop hétérogènes par leur taille et leurs exigences pour pouvoir tirer une quelconque valeur moyenne pertinente. Il s’agit plus ici de savoir où et dans quel ordre de grandeur des coûts de transaction peuvent survenir. La marge de manœuvre conceptuelle des cantons pour le volet «qualité» du programme est limitée. Dans le volet «mise en réseau» en revanche, le degré de liberté des administrations cantonales est bien plus étendu. Il s’agit là de décider par quelles organisations les projets vont être initiés, quelles sont les exigences à poser, qui conclut les contrats avec les exploitants concernés et qui contrôle le respect du contrat. Une comparaison des règlements cantonaux permet de tirer des conclusions sur les structures incitatives et l’efficacité du programme du point de vue de l’application. Il fallait enfin connaître les effets concrets des deux programmes sur l’exploitation de la terre et la diversité des espèces. Même si on ne peut en toute rigueur répondre à cette question décisive qu’en répertoriant sur place les différentes espèces, on peut toutefois se faire une idée en observant les adaptations faites au niveau
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Environnement | Analyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique
de l’exploitation agricole. Si la participation aux programmes n’a entraîné aucune modification dans le type et dans l’intensité de l’exploitation agricole, la probabilité que le programme contribue de manière positive à augmenter (ou au moins à maintenir) la diversité des espèces est faible. Toutes ces considérations ont conduit à retenir une très large palette de méthodes d’évaluation, allant de la comparaison des directives cantonales au relevé des coûts de transaction aux différents échelons, en passant par des interviews. Les interviews, qui ont peut-être représenté la partie la plus importante de l’évaluation, se sont déroulées à l’Office fédéral de l’agriculture, dans dix administrations cantonales (AI, AR, FR, GR, JU, NE, SO, VD, VS, ZH), dans un bureau de planification et auprès d’une conseillère communale chargée de la coordination. Elles ont été transcrites et partiellement évaluées à l’aide de la méthode d’herméneutique objective, c’està-dire par l’analyse approfondie de certaines séquences de textes (Oevermann 2001; Mann et Schweiger 2009). Elles ont également, en combinaison avec les autres sources, servi de base aux tableaux comparatifs qui ont permis de délimiter la fourchette institutionnelle.
Résultats et discussion Coûts de transaction de l’OQE Il est très important de différencier les deux volets de l’OQE déjà au niveau des coûts de transaction. Pour le volet «qualité», il y a des coûts de transaction pour le chef d’exploitation, qui doit s’informer sur le programme auprès de l’autorité cantonale, pour l‘autorité elle-même, qui traite les demandes et contrôle la présence des indicateurs de qualité sur les surfaces herbagères, et enfin, dans une bien moindre mesure (< 1 pour mille), pour l’administration fédérale où un poste à temps partiel est
Station fédérale de recherche
Travail de conception sur mandat
Administration cantonale
Paiements, définition des modifications d'exploitation de la terre
Intégration des habitats appropriées
Agriculteurs
Figure 1 | Configuration institutionnelle de l’OQE en Appenzell Rhodes-Extérieures.
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dévolu à l’OQE. La quantification de ces coûts de transaction (Bernhard 2006) permet cependant de constater qu’ils représentent moins de cinq pourcent des montants qui reviennent à l’exploitation pour le volet «qualité» du programme, ce qui les situe ainsi au niveau des autres programmes agro-écologiques. Les coûts de transaction des projets de mise en réseau n’avaient pas encore été étudiés. On retrouve les mêmes postes que pour le volet qualité, mais leur part du coût total ne peut pas être calculée en pourcentage du fait de l’hétérogénéité des projets. En outre, l’ordonnance impose encore l’intégration d’autres services qui occasionnent des coûts. Il est par exemple exigé d’élaborer un concept au lancement de chaque projet de mise en réseau, concept présentant l’état écologique initial et l’évolution visée. Ces coûts sont très hétérogènes. La plupart des concepts coûtent 10 000 à 20 000 francs, mais certains ont pu engendrer des frais de 70 000 à 200 000 francs. La part des coûts de transaction au transfert d’hectares annuel varie par conséquent également beaucoup, d’autant plus qu’elle dépend aussi de la durée du projet, qui peut s’étendre sur six ans, sur douze ans ou plus, ainsi que des surfaces qui y sont intégrées. Et cela quelle que soit l’instance qui prend en charge les coûts de transaction. A ce niveau, on rencontre selon les cantons de nombreuses variantes de financement, partiel ou parfois intégral, des collectivités locales aux exploitants eux-mêmes, en passant par l’OFEV, l’OFAG et l’administration cantonale. Un dernier point à relever est que les coûts de transaction ne permettent pas de mesurer l’efficacité d’un projet de mise en réseau. Du point de vue écologique, l’argent est probablement moins bien investi dans un projet de mise en réseau bon marché et mal planifié que dans un projet planifié avec soin, où par conséquent la part des coûts de transaction est comparativement plus élevée. Configuration institutionnelle La marge de manœuvre conceptuelle est également très limitée dans le volet «qualité» du programme. Hormis les différences organisationnelles qui existent aussi dans les mesures d’économie agricole traditionnelles (par ex. la possibilité de déléguer les contrôles sur site), la marge de manœuvre se limite surtout à la définition des critères divergents, qui doivent être équivalents à ceux de la Confédération. Les cantons ont en outre la liberté de ne pas participer à l’OQE. Le canton de Genève a ainsi décidé au cours des premières années (2001 – 2008) de ne pas cofinancer des projets de mise en réseau d’après l’OQE. Aucun canton n’a en revanche recouru à la possibilité théorique de ne pas participer au volet «qualité» du programme.
Analyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique | Environnement
La marge de manœuvre des cantons pour la conception des projets de mise en réseau est beaucoup plus étendue que pour le volet «qualité» du programme. Cinq cantons (Appenzell Rhodes-Intérieures et Extérieures, Thurgovie, Argovie et Bâle-Campagne) ont décidé d’entreprendre un seul grand projet de mise en réseau dans le canton, choisissant ainsi une approche classique top-down. Tous les autres cantons participants ont privilégié une approche bottom-up, dans laquelle l’administration cantonale s’est bornée à apporter un soutien informel aux projets de mise en réseau. Les illustrations représentent la structure d’une approche top-down ou bottom-up, ainsi que celle d’une approche conçue plutôt de manière synoptique et d’une solution institutionnelle plus complexe. Ces schémas expliquent les solutions disponibles pour les cantons. Rien ne permet de juger que les différences entre cantons puissent être d’une manière ou d’une autre en relation avec la situation écologique de la région concernée: elles sont plutôt dues à la constellation politique. En Appenzell Rhodes-Extérieures, l’administration cantonale a eu nettement plus d’influence sur le caractère du réseau qu’à Soleure. Les bureaux de planification ont pris une importance toute particulière dans les cantons qui ont choisi une approche bottom-up, Dans de nombreux cas, ce sont eux qui ont défini les modifications d’exploitation des surfaces à effectuer pour que les responsables d’exploitation puissent se qualifier pour les subventions. De facto, une toute nouvelle configuration institutionnelle s’est ainsi créée, avec des entreprises privées définissant la mesure
des biens publics mis à disposition pour une somme préalablement donnée. Les dangers qui en résultent sont toutefois relativisés par le fait que c’est toujours l’administration cantonale qui signe le contrat. Modification de l’exploitation des surfaces Les deux volets du programme se différencient nettement aussi par les modifications engendrées par l’OQE dans l’exploitation des surfaces. Si l’on demande aux exploitants quelles sont les pratiques qu’ils ont modifiées pour les surfaces du volet «qualité» du programme, ils répondent habituellement qu’ils n’ont rien changé (Bernhard 2006). D’autre part, les exploitants qui ont annoncé des surfaces dans l’OQE restreignent ou abandonnent très rarement leur participation à d’autres programmes agro-écologiques (Mann 2008). Il semble donc que les versements effectués dans le cadre du volet «qualité» du programme agissent presque comme une sorte de filtre: les surfaces de qualité élevée (avec des contributions supplémentaires) restent dans les programmes agro-écologiques, alors que les surfaces qui présentent une plus faible diversité des espèces, et ne reçoivent par conséquent pas de versements dans le cadre de l’OQE, ne pourront bientôt plus recourir aux moyens publics. Mais la conception institutionnalisée du volet «qualité» constitue un problème pour les surfaces présentant une très grande richesse d’espèces. Ainsi, par exemple, s’il n’y a pas six, mais 15 plantes qui donnent de la valeur aux surfaces, il n’y a actuellement pas la moindre incitation pour l’exploitant à faire quelque chose pour garan-
Autorité responsable régionale
Approbation du projet Soumission du projet
Mandat et paiement
Bureau de planification local
Constitution, mandat
Elaboration du projet; définition des exigences d'exploitation
Administration cantonale
Soumission du projet
Groupe de travail accompagnant le projet
Mandat et paiement
Soutien
Paiement
Agriculteur
Soutien Agriculteur mandaté
Conseil, conclusion du contrat, coordination et contrôle
Figure 2 | Configuration institutionnelle de l’OQE à Soleure.
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Environnement | Analyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique
tir la diversité des espèces. Dans ce contexte, il est clair qu’a priori seules les surfaces de compensation écologique sont autorisées à participer au volet «qualité» du programme. On évite ainsi que les exploitants intensifient l’exploitation de surfaces de très grande valeur jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que six taxons qui leur donnent de la valeur. On pourrait envisager que le volet «mise en réseau» du programme soit également subventionné en fonction de la qualité écologique des surfaces. Il faudrait pour cela disposer de suffisamment d’indices que les surfaces dans ce volet du programme possèdent également une qualité élevée supérieure à la moyenne. Dans le volet «qualité» du programme, les six plantes indicatrices ou plus présentes sur la surface parlent d’elles-mêmes; un tel indicateur net manque pour les projets de mise en réseau. En 2007, environ 40 % des surfaces de mise en réseau ont également obtenu des subventions pour la qualité. Les jachères, qui ne reçoivent pas de subventions pour la qualité, ont généralement une valeur élevée avérée (Herzog et Walter 2005). La part des surfaces de «qualité» dans les mises en réseau pourrait ainsi atteindre 50 %. Des surfaces sont certes intégrées aux programmes agro-écologiques par le biais des projets de mise en réseau, mais dans 50 à 60 % des cas, on ne précise pas s’il s’agit de surfaces de qualité particulièrement élevée. L’expérience montre que la qualité et la fonction effectives des surfaces mises en réseau – comme par exemple leur effet tampon le long des cours d’eau, autour des marais, des prairies et pâtures sèches – dépendent beaucoup des personnes qui participent au programme. Dans la plupart des cas, les différences par rapport aux retombées écologiques ne peuvent pas être scientifiquement prouvées entre les surfaces des projets de mise en réseau et les autres surfaces de compensation écologique. En raison du manque de contrôle du résultat par rapport aux espèces cibles et principales, la question se pose de savoir s’il y a une différence dans l’input, c’est-à-dire dans le mode d’exploitation des surfaces. A ce sujet, les projets de mise en réseau peuvent être empiriquement répartis en trois groupes, d’après l’évaluation : • Des conditions d’exploitation qui augmentent de manière nette la qualité écologique ont parfois été formulées, occasionnant des coûts ponctuels. Les exemples les plus fréquents sont l’étagement des dates de fauche ou la mise en place de murs de pierre. • Dans d’autres projets de mise en réseau, très peu de conditions d’exploitation efficaces avaient été formellement définies, comme par exemple certaines hauteurs de coupe, qui étaient
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cependant obligatoires seulement pour certains dispositifs de coupe choisis. • Il y avait enfin des projets de mise en réseau où l’argument était un potentiel écologique élevé ou une situation particulière, mais sans définir la moindre condition d’exploitation. Un point faible a été constaté dans les contrôles de l’exécution ou du succès des projets de mise en réseau. Les contrôles de l’exécution ne sont en général pas effectués dans le cadre des contrôles PER; d’autres systèmes ont été mis en place, mais dans lesquels les contrôles ne sont généralement pas significatifs. Seule une petite minorité des projets a examiné si les espèces cibles et principales avaient effectivement pu être maintenues ou favorisées à la fin des six ans du projet.
Conclusions L’évaluation de l’OQE a montré que les volets du programme présentaient des points faibles très différents par rapport à leur efficacité institutionnelle. Le volet «qualité» du programme est un instrument politique aussi novateur que futuriste, qui contribue très probablement à garantir des habitats précieux au niveau écologique et à inciter à une exploitation extensive. La structure d’incitation pour les surfaces de très grande valeur serait pourtant bien meilleure si les versements étaient effectués de manière échelonnée, c’est-à-dire s’il y avait une certaine relation entre le montant des versements et le nombre d’espèces donnant de la valeur. Dans le volet «mise en réseau», le degré d’innovation est également élevé, car on a pour la première fois tenu compte du fait que les habitats devaient avoir une certaine taille minimale. Les écologistes ont recensé toute une série de projets réussis qui conféraient une protection efficace de l’habitat (Spiess, sans indication d’année). Cependant, il est possible qu’il y ait trop de pertes dues aux frictions entre les exigences de la Confédération et la mise en application sur site. Les administrations cantonales fixent parfois des exigences minimales, qui sont ensuite revues à la baisse dans certaines communes et aucun système de contrôle efficace n’a été mis en œuvre de manière constante. Il peut ainsi y avoir des projets qui ne méritent certainement pas de bénéficier des fonds publics. Où se trouve donc l’erreur dans la construction des projets de mise en réseau? Les variables en présence sont vraisemblablement trop complexes: il y a d’abord une grande marge de manœuvre dans la conception des objectifs dans les projets de mise en réseau. D’autre part,
Analyse des points faibles de l’Ordonnance sur la qualité écologique | Environnement
Analisi dei punti deboli dell’Ordinanza sulla qualità ecologica Servendosi di una vasta combinazione di metodi è stata effettuata un’analisi delle parti «qualità» ed «interconnessione» dell’ordinanza sulla qualità ecologica, per esaminarne i punti deboli riguardo ai costi di transazione, all’impostazione istituzionale nei Cantoni ed alle modifiche di destina zione del suolo correlate ai programmi. Sulla base dei risultati, per l’ambito «qualità» è stata proposta una graduazione dell’importo dei contributi e per l’ambito «interconnessione» una sostituzione dei contributi fissi all’ettaro con progetti individualmente richiesti o pubblicati.
Bibliographie b O FEV et OFAG, 2008. Objectifs environnementaux pour l’agriculture. Berne: OFEV b B ernhard S., 2006. Die Transaktions- und die technischen Kosten des Programms zur Förderung der biologischen Qualität innerhalb der Ökoqualitätsverordnung. Université de Berne: travail de master. b O ffice fédéral de l’environnement, de la forêt et du paysage OFEFP, 1998. Conception «Paysage suisse», Berne. b H erzog F. & Walter T., 2005: Evaluation des mesures écologiques dans le domaine de la biodiversité. Cahiers de la FAL 56, 208 p. b K hanna M. & Ando A.W., 2009. Science, economics and the design of agricultural conservation programmes in the US. Journal of Environmental Planning and Management 52 (5), 575-592. b M ann S., 2008. Lessons from a performance-based agri-environmental programme. In: R.H. Theobald: Environmental Management. New York, Nova Publishers.
certaines espèces rares, de préférence en fixant des objectifs quantitatifs. On pourrait de cette manière également lancer un concours d’idées, par exemple sur la manière de protéger le plus avantageusement les oiseaux qui nichent au sol. Une autre variante consisterait à prendre le modèle américain US Conservation Reserve Enhancement Programme (Khanna et Ando 2009) et de donner aux cantons la possibilité de soumettre à la Confédération des demandes de cofinancement pour des projets de mise en réseau. Une institutionnalisation plus individualisée de la mise en réseau permettrait de garantir – peu importe que ce soit au prix de coûts de transaction plus élevés – que les moyens d’encouragement puissent «acheter» la diversité des espèces de manière bien plus ciblée. n
Summary
Riassunto
il y a l’enracinement dans la politique agricole de la Confédération, qui applique le principe de «one size fits all» dans la rémunération des mesures. La promotion des différentes espèces cibles et prédominantes exige cependant des mesures différenciées qui occasionnent des coûts différents: pour protéger le tarier des prés en Engadine, il faut probablement d’autres moyens financiers que pour assurer la présence du damier noir à EbnatKappel. Afin de mieux tenir compte de ces différences, il faut voir si l’administration fédérale peut proposer également des mesures d’encouragement financier plus individualisées. Une alternative à l’encouragement financier global existant serait par exemple d’inscrire par le biais de l’administration fédérale les projets de mise en réseau sur tout le territoire pour garantir la présence de
Critical-point analysis of the Ordinance on Ecological Quality Using a wide range of methods, both parts of the Ordinance on Ecological Quality, «Quality» and «Networking», were examined with respect to their critical points regarding transaction costs, institutional configuration in the cantons, and land-use changes associated with the programmes. The results suggest graded contributions for the «Quality» sphere and a replacement of the fixed contributions per hectare by individually submitted or tendered projects. Key words: biodiversity, networks, policy evaluation, agri-environmental programmes.
b M ann S. & Schweiger J., 2009. Using the Objective Hermeneutics Method for Policy Evaluation. Evaluation 15 (4), sous presse. b O evermann U., 2001. Zur Analyse der Struktur von sozialen Deutungsmustern. Sozialer Sinn 1/2001, 223-229. b S piess M., sans indication d’année. J. Ökologischer Ausgleich in der Schweiz – Ziele erreicht? Erste Ergebnisse der Erfolgskontrolle. Adresse: http://infonet.vogelwarte.ch/upload/71245556.pdf [9.7.2009]. b Vatn A., 1998. Input vs. Emission Taxes. Environmental Taxes in a Mass Balance and Transaction Costs Perspective. Land Economics 74 (4): 514-525. b Vatn A., Valborg K. & Rørstad P. K., 2002. Policies for multifunctional agriculture: the trade-off between transaction costs and precision, Agricultural University of Norway, Department of economics and social sciences, Report No. 23, ISSN 0802-9210.
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E c l a i r a g e
Nouveau paysage de l’agriculture mondiale Urs Gantner, Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne Renseignements: Urs Gantner, e-mail: urs.gantner@blw.admin.ch, tél. +41 31 322 25 74
Rizières en Chine. (Photo : Urs Gantner, OFAG)
La 27e Conférence internationale des économistes agricoles (International Association of Agricultural Economists IAAE) s’est tenue à Pékin du 16 au 22 août. Elle était consacrée au Nouveau paysage de l’agriculture mondiale («The New Landscape of Global Agriculture»). Les discussions, sous-tendues par la crise alimentaire, ont porté sur des sujets tels que la sécurité alimentaire, l’autosuffisance, les réserves de céréales, le protectionnisme, le soutien agricole, les biocarburants, la vulnérabilité des ménages ruraux, etc. La conférence a été marquée par un intérêt renouvelé pour le secteur agroalimentaire et la question de savoir comment nourrir durablement la population mondiale.
Le présent article relate un choix de thématiques et d’exposés.
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De nouvelles forces vont influencer les marchés agricoles des pays en développement Dezio Zylbersztajn (Université de São Paulo) a parlé du rôle des réglementations institutionnelles dans l’agri culture, en mettant l’accent sur le Brésil. Des adaptations macro-institutionnelles influencent l’agriculture à l’échelle mondiale, au Brésil ou ailleurs (réformes économiques en Chine, évolution de la politique agricole de l’UE, OMC, développement des normes européennes relatives aux denrées alimentaires et système international de la propriété intellectuelle). La Chine joue un rôle tout particulier: elle contribue fortement au commerce mondial à la suite de l’ouverture du marché, ce qui ouvre des possibilités de production au Brésil. Selon Zylber sztajn, le Brésil n’utilise qu’une petite partie de ses terres agricoles et a suffisamment d’eau.
Nouveau paysage de l’agriculture mondiale | Eclairage
Les modes de production durables bénéficient globalement d’un soutien. Les défis à relever dans les forêts tropicales brésiliennes sont uniques; le pays est conscient de la fragilité de sa biomasse dans l’Amazonie et dans le Cerrado. Zylbersztajn indique cependant que l’expansion de l’agriculture mondiale n’a été possible que parce que les surfaces agricoles ont gagné du terrain par rapport aux régions sauvages. C’est le cas en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et en Afrique. Le même phénomène se produit aujourd’hui en Amérique latine. La surface se prêtant à l’exploitation agricole au Brésil est estimée à 851 millions d’hectares; pour l’instant, seuls 33 % sont utilisés pour la production agricole. Zylber sztajn souligne que le gouvernement brésilien doit traiter l’utilisation des terres en relation avec l’environnement. Il doit (1) définir et mettre en œuvre les limites de l’expansion de l’agriculture et (2) fixer les droits de propriété en Amazonie. La bioénergie est l’une des forces vives du changement qui se produit à l’échelle mondiale dans l’agriculture. Dans ce domaine, le Brésil produit de l’éthanol (à base de canne à sucre) et du biodiesel (90 % à base de soja). Zylbersztajn souligne que les trois forces à l’œuvre – la demande mondiale, la durabilité et la bioénergie – ont des répercussions au nivau national et mondial et qu’elles interagissent. Les systèmes agricoles organisés à l’échelle mondiale s’adapteront aux nouvelles normes en matière de qualité et aux exigences socio-écologiques; dans ces systèmes, les coûts de production seront abordables pour les pays à bas revenus. Agriculture chinoise en mutation L’économie chinoise connaît de profondes transformations provoquées par des réformes initiées en 1978: les marchés ont été partiellement libéralisés, le taux de change a été réduit et des zones économiques ont été créées pour attirer les investisseurs étrangers. Les ré formes ont contribué à une progression de près de 10 % par an du produit intérieur brut (PIB) entre 1979 et 2008. La croissance macroéconomique rapide s’est tra duite par une évolution structurelle dynamique dans l’économie. La part de l’agriculture au PIB a passé de 40 % en 1970 à 11 % en 2007. Les revenus croissants et l’urbanisation ont aussi conduit, durant cette période, à des modifications considérables dans la consommation des biens agricoles. Si la Chine connaît une croissance économique de 6 à 7 % par an de 2010 à 2020, l’économie chinoise sera en 2020 environ quatre fois plus grande qu’en 2000. La croissance économique entraîne une diminution des
Encadré 1 | Le secteur agricole chinois
en quelques mots • 1,3 milliard d’êtres humains, 21 % de la population mondiale, 9 % des terres assolées mondiales, 6 % des réserves mondiales d’eau douce • développement économique: croissance économique d’environ 10 % par an depuis 2000, mais de 4,5 % dans l’agriculture • transformation de l’exportateur net en importateur net: cinquième exportateur et quatrième importateur mondial • importation de produits exigeant beaucoup de terres: soja destiné à la production de viande, coton destiné aux usines textiles • exportations surtout de produits exigeant beaucoup de main-d’œuvre: poissons, fruits, légumes et produits transformés • objectif politique: autosuffisance en céréales et en riz • enjeux: • disparités de revenu croissantes entre ville et campagne malgré les contremesures telles que l’exemption fiscale et les paiements directs en faveur des paysans; risque croissant de tensions sociales • pertes de terres cultivées en raison d’une forte extension des surfaces bâties (0,18 % ou 1 mio. ha par an) • défis écologiques: pénurie d’eau, érosion, atteintes à l’environnement • problèmes pour le respect des normes relatives à la sécurité des denrées alimentaires: réputation parfois mauvaise des produits chinois et problèmes d’exportation
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Eclairage | Nouveau paysage de l’agriculture mondiale
précieuses surfaces cultivées, en raison de l’urbanisation, de la construction de routes et de l’industrialisation. Face à cette évolution, la Chine mise sur les nouvelles technologies de pointe pour continuer d’augmenter le rendement par unité de surface. Mis à part la productivité des surfaces, la Chine tablera surtout sur ses propres possibilités et atouts, en augmentant les importations dans les domaines où ses ressources (sol et eau) sont limitées. Selon les pronostics, les importations d’oléagineux et de céréales fourragères ainsi que de viande de porc et de volaille devraient donc augmenter. La part de production intérieure d’oléagineux devrait passer de 70 % en 2001 à 45 % en 2020. En revanche, la Chine continuera d’exporter du riz; selon les pronostics, les quantités exportées devraient même légèrement augmenter. En outre, la Chine pourrait exporter davantage de produits exigeant beaucoup de main-d’œuvre tels que légumes, fruits, poissons et produits agricoles transformés. Le pays se concentrera progressivement sur des domaines exigeant beaucoup de main-d’œuvre dans le secteur agroalimentaire, ce qui offre des avantages comparatifs à l’échelle mondiale. Le taux d’autosuffisance devrait diminuer pour certains produits, mais la part de céréales indigènes (sauf les céréales fourragères) et le taux d’autosuffisance global seront toujours élevés. Dans l’ensemble, les importations de la Chine devraient continuer à augmenter, se répercutant sur la demande et donc les prix du marché mondial, notamment dans le domaine des oléagineux et des céréales. Figure 1 | Paysanne au marché. (Photo: Urs Gantner, OFAG)
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Biens publics mondiaux et agriculture du 21e siècle Dans son exposé, John Quiggin (University of Queensland) se penche sur le thème «L’agriculture et la stabilisation du climat mondial». Le rapport 2007 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre que, malgré des stratégies offensives pour limiter la concentration de CO2 dans l’atmosphère à 400 – 500 ppm (parties par million), on arrivera à une hausse de la température d’au moins 2°C au 21e siècle (comparativement au 20 e siècle). Le rapport du GIEC présente des projections allant de 2 à 6,4°C. Le secteur agricole devra faire face aux coûts d’adaptation. Le climat et l’atmosphère sont des biens publics. Les nations de cette terre doivent développer les mesures politiques appropriées dans ce domaine. Pour stabiliser le climat mondial, il faut investir chaque année 1 à 3 % du revenu mondial. Quiggin plaide en faveur d’une répartition égale des quotas d’émissions par personne au plan mondial, avec la possibilité de négocier ces quotas. L’exposé de M. Prabhu Pingali (Fondation Gates) traite de la recherche et du développement ainsi que du
Nouveau paysage de l’agriculture mondiale | Eclairage
soutien aux pays en développement, qui est en train de changer. Au cours des cinquante dernières années, la recherche agronomique et la technologie, dépassant les frontières, ont apporté une contribution significative à l’amélioration de la productivité agricole dans les pays en développement. Les variétés modernes de riz, de blé et d’autres denrées alimentaires de base sont souvent citées comme exemple d’une utilisation réussie de la science mondiale pour combattre la faim et la pauvreté. Les premiers investissements de recherche ont été opérés par des fondations internationales (Ford et Rockefeller). Ensuite, une coalition de bailleurs de fonds publics et privés a assuré, dans le cadre du CGIAR (Consultative Group on International Agricultural Research), que la recherche dans l’intérêt public se poursuive sur le long terme. Aussitôt que le savoir développé par le CGIAR a été rendu public, des institutions nationales publiques et privées ont investi dans l’adaptation de la technologie, ainsi que dans la diffusion et la transmission de ce savoir. Les résultats de la recherche menée au plan international font toujours l’objet d’une forte demande. Il s’agit avant tout, dans les pays les moins avancés (PMA), d’augmenter la productivité de systèmes agricoles traditionnels. Dans les pays en développement, par contre, c’est l’augmentation durable de la productivité et le renforcement de la compétitivité qui sont importants. Dans les pays industrialisés, l’accent est mis davantage sur le rôle multifonctionnel de l’agriculture. L’adaptation au changement climatique gagne en importance pour les trois systèmes de production. Dans les systèmes de production des pays en développement, toujours plus axés sur le marché, les investissements privés dans la recherche et le développement agronomiques ont augmenté. Les grandes multinationales et les entreprises nationales constituent de plus en plus une solution de rechange aux institutions publiques de transfert technologique, surtout en ce qui concerne les produits de haute valeur comme le coton, le maïs, les légumes, les animaux, etc. La possibilité de réaliser des gains à partir de la recherche et du développement agronomiques grâce à la propriété intellectuelle (droits de propriété intellectuelle, DPI) et au développement d’hybrides a conduit à un glissement de la recherche agronomique vers le secteur privé. Les conditionscadre comme les DPI, l’ouverture des frontières et la transparence des réglementations concernant la sécuri-
té biologique vont amener une augmentation des investissements privés dans les systèmes de production commerciaux des pays en développement. Pourtant, certaines régions, comme l’Afrique subsaharienne, ne sont pas au centre de l’intérêt du secteur privé. Celui-ci ne va pas investir dans la recherche de solutions pour les conditions de production difficiles comme celles des régions particulièrement sèches ou chaudes. De plus, il deviendra indispensable à l’avenir de lier la recherche et le développement agronomiques mon diaux aux besoins nationaux. Le CGIAR doit se concentrer sur les domaines où une défaillance du marché freine la recherche et le développement. Cela concernera avant tout les systèmes de production servant à assurer la subsistance dans des conditions environnementales difficiles et les cultures négligées jusqu’à présent comme le sorgho, le manioc, les légumes tropicaux, etc. La recherche internationale doit se concentrer sur les résultats de recherche ayant un caractère de biens publics; en outre, elle doit soutenir les partenaires nationaux dans l’adaptation locale et la diffusion de la recherche et du développement agronomiques. Selon Pingali, les fonds verticaux et les programmes mondiaux doivent désormais gagner en importance. Les programmes mondiaux doivent se concentrer sur des questions spécifiques, significatives au plan multinational. Pour réussir, il est nécessaire de définir clairement les outputs, d’en évaluer ex ante les effets et de définir des indicateurs clairs qui permettent d’apprécier le progrès réalisé et de mesurer les conséquences. Il est urgent de développer des synergies entre les fonds verticaux, générateurs d’innovations, et les fonds horizontaux au plan national, qui se focalisent sur les adaptations de la technologie, la diffusion et la transmission des résultats de la recherche et du développement agronomiques. Croissance des échanges internationaux La conférence a offert aux scientifiques une excellente occasion de présenter leurs travaux de recherche et elle a donné un bon aperçu des questions sur lesquelles les agroéconomistes travaillent, au niveau mondial. Quatre cent – un exposés ont été présentés lors de la conférence; 43 % de ces exposés ont été rédigés en commun par des auteurs de différents pays, ce qui montre le développement des réseaux et l’accroissement des échanges internationaux dans le domaine du développement et de la recherche. n
Bibliographie La bibliographie peut être obtenue auprès de l’auteur.
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P o r t r a i t
Hans Wydler: sociologue jusqu’au bout des ongles «A quinze ans, je rêvais de devenir enseignant», se souvient le sociologue Hans Wydler. «Plus tard, ma participation aux démarches citoyennes et aux initiatives de quartier a éveillé mon intérêt pour les évolutions sociales et m’a conduit à la sociologie. Le mouvement anti-nucléaire m’a montré que l’on pouvait provoquer des changements.» Et Hans Wydler de rajouter pensivement: «Certes, il faut y consacrer beaucoup de temps et d’énergie. Aujourd’hui, je m’intéresse à la recherche fondamentale.» Elle l’a d’ailleurs conduit à travailler comme sociologue à Agroscope: «Les thèmes prioritaires du secteur agricole sont en train de changer. L’agriculture n’est plus associée à sa seule fonction de production. Le point de vue sur le secteur s’élargit et englobe les aspects d’écologie et d’urbanisation décentralisée. La société doit prendre concsience du fait que les structures sociales changent dans les zones périphériques.» Espaces de thérapie et de santé Hans Wydler suppose «qu’à l’avenir, l’espace rural va devenir de plus en plus un espace de détente, de thérapie et de santé. C’est pourquoi l’engagement d’Agroscope à ce niveau est fondamental.» Cette déclaration peut intriguer. Il y a deux ans, Hans Wydler a été chargé par ART de s’occuper du projet Green Care: «Le projet a pour but d’établir des prestations sociales en zone rurale. En font partie, par exemple, l’encadrement des personnes handicapées et dépendantes dans les fermes, ou l’intégration des jeunes au comportement hors norme. Certes, le Care Farming, c’est la traduction anglaise, existe déjà à plusieurs endroits dans l’agriculture, mais il manque les structures pour spécifier l’offre et définir les standard de qualité du point de vue des exploitations familiales.» C’est pourquoi Hans Wydler souhaiterait mettre en place une plate-forme Internet, une place d’échange pour améliorer la visibilité de l’offre et de la demande. «Il existe de nombreux partenaires possibles pour ce projet dans le secteur de la santé et du paysage. On peut également envisager des approches thérapeutiques par le jardinage ou avec l’aide des animaux. L’agriculture est tout à fait en mesure de proposer des prestations sociales, car le travail permet Publications dans Recherche Agronomique Suisse • Care Farming: prestations sociales dans l’agriculture, Recherche Agronomique Suisse 1 (1), 4 – 9
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Hans Wydler (Photo : Etel Keller-Doroszlai, ART)
de voir directement le résultat de l’activité entreprise, et il existe à la fois des structures fixes et une grande capacité d’adaptation. Pour les handicapés, il est important et satisfaisant de pouvoir participer à l’élaboration du cadre de vie et de constater que le travail effectué a un sens.» Eveiller l’intérêt du public pour le Green Care Le projet ne représente pas la panacée économique pour l’agriculture, mais pour les exploitations qui envisagent la diversification, il offre l’opportunité de s’engager. Hans souhaite une large application du projet: «Le but est que le Green Care soit établi en Suisse, aussi bien que dans de nombreux pays nordiques. Là-bas, l’opinion publique soutient fortement l’intégration sociale dans l’espace rural.» Façonner la vie urbaine Sur le plan privé, ce Winterthourois de souche cherche également à innover en ville, comme le montre son intérêt actuel pour un grand projet coopératif de construction d’une maison multigénérations à Winterthour. A l’opposé des maisons de retraite, ce projet d’urbanisation doit permettre à plusieurs générations de vivre ensemble. L’architecture favorise le contact et la communauté tout en garantissant la sphère privée de chaque habitant. La construction moderne en bois associe un confort d’habitation maximal à un concept énergétique écologique. Ce projet lui offrira la chance de vivre sous le même toit que ses deux filles adultes, leurs enfants ainsi que ses deux plus jeunes filles. Il pourra à la fois s’occuper de ses petits-enfants et se consacrer entièrement à la nouvelle phase de sa vie. Etel Keller-Doroszlai, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen
A c t u a l i t é s
Actualités 5e Journée d’information sur la recherche bio: «Quoi de nouveau sur le bœuf bio ?»
A la mémoire d'Ernst R. Keller C’est avec beaucoup de regret que nous avons appris le décès de Ernst Robert Keller, professeur émérite en production végétale, survenu peu avant son 88e anniversaire, après une vie bien remplie. Après ses études à la section d’agriculture de l’EPF de Zurich et deux séjours à l’étranger, Ernst R. Keller a fait sa thèse sous la direction du Professeur F.T. Wahlen, alors à l’EPF de Zurich et futur Conseiller Fédéral. Ensuite, Ernst R. Keller est devenu directeur de la section «pommes de terre» à la station de recherche de Zurich-Oerlikon. Il a été nommé professeur en production végétale à l’EPF en 1968. Les points forts de ses recherches étaient l’amélioration de la culture des pommes de terre, la production durable et l’utilisation de la biotechnologie dans la production végétale. La recherche agronomique, l’agriculture suisse, l’EPF de Zurich et les étudiants ont largement profité des contacts nationaux et internationaux d’Ernst R. Keller. Durant ses deux décennies à l’EPF de Zurich, le Professeur Keller a formé toute une génération d’agronomes. Même pendant sa retraite, Ernst R. Keller a continué à s’investir en faveur de l’agriculture que ce soit comme éditeur du nouveau manuel d’agronomie ou comme interlocuteur toujours ouvert aux idées nouvelles.
La 5e Journée sur la recherche bio aura lieu le 22 avril 2010, à Posieux, à la Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP. La journée sera consacrée au bovin dans l’agriculture bio. Des résultats actuels issus de travaux de recherche et concernant les cultures fourragères, l’affouragement, l’élevage, la santé animale ainsi que la qualité des produits seront présentés sur des posters et lors d’exposés, qui ne manqueront pas d’intéresser les participants. Les chercheurs d’Agroscope (ACW, ART, ALP), du FiBL et de l’EPFZ aborderont les sujets suivants, essentiellement en allemand (d) ou en français (f): • récolter de l’azote et du fourrage en une fois: comparaison de mélanges graminées-trèfle avec des cultures pures (d); • pâture mixte: jouer sur la complémentarité entre les espèces animales (f); • effets de cultures intercalaires florissantes (sarrasin, phacélie, chicorée) distribuées comme fourrage sur la consommation des vaches laitières et la qualité du lait (d); • pâture intégrale avec différents types de vache: du fourrage à la qualité du fromage (d); • élevage du bétail laitier adapté aux conditions locales: Résultats du projet «Elevage bio dans les Grisons» – Sélection pour des caractéristiques fonctionnelles dans le projet européen LowInputBreed (d); • propriétés, diffusion et lutte contre S. uberis en tant qu’agent pathogène responsable de mammites (d); • planification sanitaire dans les troupeaux de bétail laitier bio – stratégies et méthodes innovatrices de sept pays européens (d).
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Actualités
De la documentation sur les exposés sera disponible dans les deux langues. La 5e Journée sur la recherche bio s’adresse aux personnes actives dans la recherche agronomique, l’enseignement et la vulgarisation, qui s’intéressent aux questions touchant à l’agriculture biologique. Les agriculteurs ainsi que les représentants des associations agricoles et des autorités sont également les bienvenus. Le groupe de coordination bio d’Agro scope et du FiBL se réjouit de vous accueillir le 22 avril prochain à Posieux. Renseignements: Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Martin Lobsiger Rte de la Tioleyre 4 Case postale 64 1725 Posieux Tél. +41 (0)26 407 71 11
AgRAR foRSchung Schweiz RecheRche AgRonomique SuiSSe
Autour de la traite: dernières nouveautés de la science et de la pratique La Société scientifique des conseillers des producteurs laitiers (Wissenschaftliche Gesellschaft der Milcherzeugerberater e.V., WGM) organise chaque année une conférence sur l’actualité concernant la traite, qui présente les derniers résultats scientifiques et les informations de terrain des conseillers des producteurs laitiers. Les thèmes suivants ont été traités dans le cadre de trois exposés majeurs: facteurs d’influence mécaniques et chimiques sur les propriétés des trayons, indications pour l’aménagement ergonomique des postes de traite et pour la planification des systèmes de traite automatique. Enfin, différents séminaires ont permis de discuter des normes DIN ISO actuelles et des mesures prélevées dans les conditions pratiques de la traite, aussi appelées mesures dynamiques. 16 et 17 septembre 2009, Dresde Pascal Savary, Bâtiments, animaux et travail, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Informations actuelles de la recherche pour le conseil et la pratique: Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois par année et informe sur les avancées en production végétale, production animale, économie agraire, techniques agricoles, denrées alimentaires, environnement et société. Recherche Agronomique Suisse est également disponible on-line sous www.rechercheagronomiquesuisse.ch
AU
VE NOU
Commandez un numéro gratuit! Nom / Société Recherche Agronomique Suisse/ Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Les partenaires sont l’office fédéral de l’agriculture ofAg, la haute école suisse d’agronomie de zollikofen heSA, AgRiDeA Lausanne & Lindau et l’ecole polytechnique fédérale de zurich eTh zürich, Department of agricultural and foodscience. Agroscope est l’éditeur. cette publication paraît en allemand et en français. elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
Prénom Rue/N° Code postal / Ville Profession E-Mail Date Signature Talon réponse à envoyer à: Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch www.rechercheagronomiquesuisse.ch
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Monitoring économique de la consommation d’énergie fossile dans l’agri culture européenne Cahiers d’ART La production agricole en Europe est soumise à une pression publique constante; et ce, non seulement à cause des paiements directs élevés octroyés au secteur agricole. Dans ce contexte, des effets externes négatifs, comme l’émission de gaz à effet de serre issus de la consommation d’énergie non renouvelable requièrent une attention particulière. Ceci demande de disposer d’un instrument permettant d’estimer la consommation énergétique de la production agricole de manière méthodique, consistante, complète et spécifique à la région. Sans cet instrument, les questions liées à la consommation efficiente d’énergie ou à l’attribution d’objectifs de réduction d’émission efficaces, spécifiques à l’espace géographique et aux procédés ne peuvent être résolues. Le but de la thèse de Tim Kränzlein est d’obtenir, sur la base d’un modèle, une estimation régionalement différenciée de la consommation et de l’efficience énergétiques de la production agricole primaire dans l’ensemble de l’Union européenne et de calculer les émissions de gaz à effet de serre qui en résultent. L’étape suivante consiste à analyser les instruments politiques existants et nouveaux par rapport à leur consommation énergétique, aux émissions liées à l’énergie et à leur effet sur le bien-être général. L’évaluation énergétique de tous les composants de la consommation est basée sur l’analyse des procédés et utilise la méthode de l’analyse du cycle de vie. Un modèle sectoriel agricole est employé à la fois pour la représentation à l’échelle européenne et pour l’analyse des instruments politiques. Cette thèse s’adresse notamment aux chercheurs et aux décideurs politiques, qui s’occupent des externalités liées au climat et ébauchent des mesures sectorielles, pour lesquelles ils ont besoin d’inspiration et d’informations de fond systématiques.
ISSN 1661-7584 Cahiers d’ART ISBN 978-3-905733-14-3 Tim Kränzlein, Station de recherche Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, 8356 Ettenhausen info@art.admin.ch, www.agroscope.ch
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Communiqués de presse
www.agroscope.ch 14.12.2009 / ACW Oisillons et produits phytosanitaires: de nouvelles prévisions des risques en 2010 Une révision de la directive européenne relative à l’évaluation des risques que les produits phytosanitaires représentent pour les oiseaux doit être publiée au début de l’année 2010. La Suisse va examiner la nouvelle directive au cours des prochains mois. L’objectif est d’adopter les mesures qui contribuent à optimiser les modèles de prévision que nous appliquons, ainsi que la précision du contrôle des produits phytosanitaires. L’un des aspects est d’ores et déjà considéré comme très essentiel: les nouvelles méthodes prévisionnelles devraient notamment offrir la possibilité d’évaluer l’effet des produits phytosanitaires sur les oisillons. Ce nouveau modèle devrait permettre d’étendre la protection des oiseaux adultes à leur progéniture bien plus sensible.
Organisée par le Haras national suisse HNS en collaboration avec l’Observatoire de la filière cheval (OFiChev), une table ronde ayant pour thème «Le cheval et l’éthique» s’est tenue le 18 novembre 2009 à Avenches. L’objectif était de poser les bases d’un consensus visant à sensibiliser le public, mais sans porter de jugement accusateur. Cette démarche visait également à faire prendre conscience de l’impact de nos actes lors des contacts avec les chevaux.
03.12.2009/ ART Réseau social dans le sol
Les vendanges 2009 débutées en septembre se sont généralement terminées durant la première quinzaine d’octobre dans des conditions exceptionnelles. Une excellente matière première est désormais entre les mains des oenologues. Le bilan des vendanges des domaines expérimentaux de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW dans les différentes régions viticoles de Suisse est très positif, la vigne ayant particulièrement bien valorisé les conditions climatiques durant la maturation.
Les champignons sont très importants pour nos plantes. Ils leur apportent des éléments nutritifs et les aident à se développer. On a également remarqué qu’ils se comportaient de façon très sociale dans ce contexte. Pour beaucoup de plantes, il n'est pas toujours facile de puiser les éléments nutritifs dans le sol. C'est pourquoi elles ont besoin de l'aide de champignons appelés mycorhizes. Ces derniers absorbent le phosphore diffus dans le sol et l'azote et le redistribuent contre « paiement » aux racines des plantes. La station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART a découvert que ces champignons avaient apparemment une fibre très sociale. Il semble qu'il leur soit souvent égal de savoir quelle quantité d'hydrate de carbone et de sucre ils obtiennent de quelle plante en contrepartie: leur apport d'éléments fertilisants reste le même.
08.12.2009 / ACW De nouvelles approches dans l’étude des pommes – un avenir aromatique
01.12.2009 / ACW Assez de jus de pomme suisse malgré le feu bactérien!
L’aspect d’une pomme est le premier critère d’achat, mais un arôme savoureux peut compenser une mauvaise impression initiale. C’est ce que les scientifiques spécialisés en analyse sensorielle de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW ont découvert, grâce à une nouvelle méthode de recherche. L’objectif: intégrer le comportement et les désirs des consommateurs dans la création de nouvelles variétés de pommes.
Le feu bactérien touche de plus en plus d’arbres à hautetige et menace directement la production de pommes à cidre. Afin que les consommateurs de notre pays puissent continuer de savourer du bon jus de pomme suisse, il est nécessaire d’avoir des variétés qui, notamment, résistent aux maladies telles que le feu bactérien. La station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, en collaboration avec les cidreries et différents partenaires, a lancé un projet dans ce but.
11.12.2009 / ACW Conditions climatiques et vendanges 2009
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07.12.2009 / HNS Le cheval et l’éthique: sensibiliser sans accuser
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Liens Internet
Manifestations
2010 : Année de la biodiversité www.biodiversite2010.ch Le 20 décembre 2006, l’Assemblée générale des NationsUnies a proclamé 2010 Année internationale de la biodiversité (AIB) et désigné le secrétariat de la CDB comme centre de liaison. C’est l’occasion de faire le bilan sur la protection de la biodiversité et de voir quels sont les enjeux futurs.
Activités de la Suisse durant l’Année internationale de la biodiversité La Suisse participera activement, sur le plan intérieur comme sur le plan international, à l’année 2010 dédiée à la biodiversité. Dans le cadre de ses activités ayant pour but la préservation de la biodiversité, la Confédération, plus précisément l’OFEV, a mis l’accent sur la conservation des espèces, domaine dans lequel la Suisse n’excelle pas selon les rapports de l’OCDE. La Confédération évalue régulièrement la situation par son programme de suivi de la biodiversité. Des rapports sont prévus, l’un pour 2009 au niveau national et l’autre pour 2010, sur les actions que la Suisse mène au niveau international.
Février 2010 5.2.2010 Journée d’information «Produire de la viande au pâturage» Agroscope Changins-Wädenswil ACW Nyon 8 – 12.2.2010 Winterbesuchswoche ART Tänikon 2010 Woche 6 Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon 22 – 26.2.2010 Winterbesuchswoche ART Tänikon 2010 Woche 8 Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon Mars 2010 4.3.2010 Journée phytosanitaire pour les cultures maraîchères 2010 Agroscope Changins-Wädenswil ACW Wädenswil 19.3.2010 Journée d’information ART Agroscope Teckenholz-Tänikon ART Reckenholz, Zurich Avril 2010
Dans le prochain numéro Février 2010 / Numéro 2 Une chercheuse d’Agroscope Changins-Wädenswil ACW mesure la qualité interne d'une pomme par spectroscopie proche de l'infrarouge. (Photo: Carole Parodi, ACW)
• Projet Isafruit : préférences des consommateurs de pommes en Suisse, S. Egger ACW
22.4.2010 5e Journée d’information sur la recherche bio Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Posieux 30.4.2010 5e réunion du réseau de recherche équine en Suisse Haras national suisse HNS Avenches
Informations: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
• Projet Isafruit : comparaison internationale de la production de pommes, E. Bravin ACW • Influence d’un déficit énergétique à partir du troisième mois de lactation sur la composition du lait, I. Morel ALP • Facteurs décisionnels pour la culture de plantes transgéniques, J. Schweiger ART • Listes recommandées des variétés de soja, tournesol et pois protéagineux pour la récolte 2010
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Janvier - février 2010
La biodiversité vaut de l’or! Stations de recherche Agroscope
La biodiversité, c’est notre patrimoine naturel, le fondement de toute vie et notre avenir. Agroscope présente des solutions optimales pour promouvoir la diversité. Qui dit diversité naturelle, dit plaisir: passez vous régaler à notre bar des saveurs!
Visitez le stand de la recherche agronomique suisse! Swiss’expo 14 -17 janvier 2010 Halle 9, Stand n° 923, Beaulieu, Lausanne Tier & Technik 25 -28 févier 2010 Halle 1.1, Stand n° 22, Halles de l’Olma Messen, St-Gall
Agroscope fait de la recherche pour les Hommes, les animaux et l’environnement! www.agroscope.ch Schweizerische Eidgenossenschaft Confédération suisse Confederazione Svizzera Confederaziun svizra
Stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Vendredi 5 février 2010
Produire de la viande au pâturage
Journée d’information 2010 - Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Changins
Objectifs de la journée • Présenter les résultats d’essais et les connaissances actuelles en ce qui concerne la production de viande à partir d’herbe pâturée. Favoriser les échanges sur ce sujet entre les chercheurs et les différents acteurs de la filière. Public cible • La journée s’adresse à toutes les personnes concernées par la thématique de la production de viande au pâturage : agriculteurs, conseillers agricoles, enseignants, chercheurs, etc.
Vendredi 5 février 2010 9h00 à 16h15, Aula de Changins Exposition de posters sur le thème de la journée ou sur les grandes cultures Information et inscription www.agroscope.ch, rubrique « Manifestations » Inscription obligatoire jusqu’au 21 janvier 2010 Agroscope Changins-Wädenswil ACW Grandes cultures et systèmes pastoraux bernard.jeangros@acw.admin.ch marco.meisser@acw.admin.ch
Schweizerische Eidgenossenschaft Confédération suisse Confederazione Svizzera Confederaziun svizra
Département fédéral de l'économie DFE Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW