numéro 3 2010

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Recherche Agronomique Suisse 2 0 1 0

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N u m é r o

Agroscope | OFAG | HESA | AGRIDEA | ETH Zürich

M a r s

Production animale Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais Economie agricole

Simulation de l’évolution des structures agricoles

Environnement

ppréciation des risques de transfert de pesticides A par écoulement de surface Page 110

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Page 92

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La santé et le mode de garde des vaches et des veaux sont d’importants domaines de recherche d’Agroscope. Dans ce numéro, deux articles («Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais» et «Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal») sont consacrés à ces sujets. (Photo : Olivier Bloch, ALP)

Sommaire Mars 2010 | Numéro 3 91 Editorial Production animale Âge de la mise en lot et état de santé 92

Impressum Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

des veaux à l’engrais Michel Rérat Production animale 96 Effet du bruit et des vibrations de la salle

de traite sur l’animal

Editeur Agroscope Partenaires bA groscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART) b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne b Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofen b Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich, Department of agricultural and foodscience Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope LiebefeldPosieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Eliane Rohrer (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich) Abonnements Tarifs Revue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris (étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–* * Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou info@rechercheagronomiquesuisse.ch Adresse Nicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch

Maren Kauke et Pascal Savary Economie agricole 102 Simulation de l’évolution

des structures agricoles Christian Flury, Beat Meier et Gianluca Giuliani 110

ppréciation des risques de transfert A de pesticides par écoulement de surface Dorothea Noll, Nathalie Dakhel et Stéphane Burgos

Listes variétales Encart Liste recommandée des variétés

de maïs pour la récolte 2010 Alice Baux, Jean-François Collaud, Jürg Hiltbrunner, Ulrich Buchmann et Mario Bertossa 118 Portrait 119

Actualités

123

Manifestations

Internet www.rechercheagronomiquesuisse.ch www.agrarforschungschweiz.ch ISSN infos ISSN 1663-7917 (imprimé) ISSN 1663-7925 (en ligne) Titre: Recherche Agronomique Suisse Titre abrégé: Rech. Agron. Suisse © Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Haute école spécialisée bernoise Berner Fachhochschule Haute école suisse d’agronomie HESA Schweizerische Hochschule für Landwirtschaft SHL

D é p ar tement fé d é ral d e l’é conomie D FE Office fédéral de l’agriculture OFAG Agroscope

Environnement


Editorial

Une nouvelle décennie : des défis et des opportunités à saisir Chère lectrice, cher lecteur

Fritz Schneider Haute école suisse d’agronomie HESA

La fin de la première décennie du XXIe siècle a été marquée par deux conférences mondiales d’importance: la première sur l’alimentation, qui s’est tenue à Rome en novembre 2009, et la seconde sur le climat de Copenhague, en décembre 2009. L’une et l’autre ont fait l’objet de nombreuses critiques dans la presse et leur utilité a été contestée. Il est vrai que les déclarations finales de ces événements géants, bien modestes, ne contribueront que peu – trop peu – à la résolution des problèmes alimentaires et climatiques. Cependant, parmi les thèmes évoqués au cours de ces deux conférences, nombre d’aspects peuvent présenter un grand intérêt pour le secteur agro­ alimentaire en Suisse et sont – pour les établissements de formation et de recherche – synonymes de nouveaux défis à relever et d’opportunités à saisir. Par ailleurs, qu’il s’agisse de lutte contre la faim, de sécurité alimentaire ou de limitation du réchauffement climatique, les avis étaient unanimes: il n’existe pas de solution simple. La résolution de ces problèmes devra reposer sur des bases globales, qui s’inscriront dans un cadre durable. Pour satisfaire le besoin croissant en denrées alimentaires, en particulier l’augmentation vertigineuse de la demande en produits d’origine animale, la réponse est d’innover et d’intensifier la production actuelle de manière durable. Cette intensification, quel que soit le scénario retenu, devra s’opérer tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux productions végétales et animales, de même que d’autres émissions. Or, les systèmes d’exploitation mixtes qui allient grandes cultures et élevage, ce qui est généralement le cas en Suisse, disposent encore d’un grand potentiel d’optimisation. Grâce à la densité et à l’efficacité de son réseau d’institutions de recherche, de formation et de vulgarisation, notre pays est bien placé pour apporter une contribution importante sur le plan national et international dans le secteur agroalimentaire. Citons ici l’adhésion de la Suisse à l’Alliance pour la réduction des gaz à effet de serre provenant de l’agriculture. Autre signe positif: le fait que l’Office fédéral de l’agriculture se soit engagé, avec la FAO, à développer de manière durable l’économie laitière de certains pays du sud et de l’est en étroite collaboration avec des organes gouvernementaux nationaux et l’économie privée. Forte de son savoir-faire et de son expérience, la Suisse dispose des compétences nécessaires pour remplir ses engagements. «Last but not least»: reste à espérer que les responsables des programmes globaux de la Direction du développement et de la coopération (DDC) dans les domaines de la sécurité alimentaire, des changements climatiques et de l’eau travailleront main dans la main avec les centres de compétences suisses.

Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 91, 2010

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P r o d u c t i o n

a n i m a l e

Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais Michel Rérat, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux Renseignements : Michel Rérat, e-mail : michel.rerat@alp.admin.ch, tél. +41 26 407 73 91

Introduction Le principal problème sanitaire dans les lots de veaux à l’engrais est la pneumonie. Le stress et les mauvaises conditions de transport de l’exploitation de naissance à l’écurie d’engraissement affaiblissent les mécanismes de défense du jeune veau. De plus, le mélange d’animaux d’origines différentes accroît la pression infectieuse. Ces différents facteurs sont responsables des fréquents problèmes respiratoires observés lors de la mise en lot des veaux en écurie d’engraissement. De la deuxième à la sixième semaine de vie, le statut immunitaire du veau en croissance se modifie. L’immunité passive conférée par l’immunoglobuline contenue dans le colostrum durant les premières heures après vêlage disparaît au profit d’une production active d’immunoglobuline (Hassig, 2007). Le fait de transporter les veaux durant cette phase de transition pourrait contribuer à augmenter l’incidence de pneumonies. Un essai a été mis sur pied afin de tester l’hypothèse que la mise en lot de jeunes veaux à un âge correspondant à la période de transition immunitaire peut avoir des répercussions négatives sur les défenses immunitaires et l’état de santé du veau en début de période d’engraissement.

Matériel et méthodes

Le dépistage des premiers symptômes d’une pneumonie est crucial pour la réussite d’un traitement. Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement sera bénéfique. (Photo : ALP)

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Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 92–95, 2010

Nonante veaux mâles de la race Tachetée rouge ont été transportés de 73 exploitations de naissance à l’atelier d’engraissement durant une période de quatre jours. Des informations ont été récoltées sur les traitements réalisés avant leur entrée en écurie d’engraissement. Trente étaient âgés de deux à quatre semaines (groupe A2 – 4), 30 de cinq à sept semaines (A5 – 7), et 30 de 8 à 10 semaines (A8 – 10). La période expérimentale a démarré le jour d’arrivée et duré neuf semaines. Les trois groupes ont été placés séparément, chacun dans une stabulation libre paillée, avec aire d’alimentation bétonnée, sans enclos externe et sans contact direct avec d’autres animaux de l’exploitation. Chaque étable était équipée d’une ventilation mécanique individuelle et identique pour les trois groupes expérimentaux. Le plan d’alimentation était similaire


pour tous les veaux et dépendait du poids vif de l’animal (tabl. 1). La ration d’engraissement à base de lait entier était distribuée à volonté. L’état de santé des veaux a été contrôlé le jour de leur arrivée, puis hebdomadairement. Les animaux suspectés d’être malades ont été examinés. Si l’animal souffrait au moins d’un symptôme général (inappétence, fièvre) et d’un symptôme respiratoire (respiration pompante, fréquence respiratoire augmentée, écoulement nasal ou oculaire, toux, respiration bruyante), l’animal était diagnostiqué comme malade et traité aux antibiotiques. Tous les animaux ont eu une prise de sang le jour de leur arrivée et au 7e, 21e, 35e et 49e jour pour mesurer leur taux d’immunoglobuline G (IgG).

Résultats et discussion Âge de mise en lot et état sanitaire Le nombre analogue de traitements antibiotiques réalisés avant l’entrée en écurie d’engraissement (0,2 ± 0,1, 0,4 ± 0,1, et 0,5 ± 0,1 traitement / veau dans les groupes A 2 – 4, A5 – 7, et A8 – 10; P = 0,08) et l’incidence similaire de pneumonie au jour d’arrivée (fig. 1) montrent que l’état sanitaire initial était identique dans les groupes A 2 – 4, A5 – 7, et A8 – 10. Durant la première semaine, l’incidence de problèmes respiratoires dans le groupe A 2 – 4 était inférieure à celle du groupe A8 – 10, tandis que, lors de la huitième semaine, elle était supérieure à celle des deux autres groupes expérimentaux. Ces observations montrent que la fréquence des pneumonies semble dépendre de l’âge absolu des animaux. Phillippo et al. (1987) ont observé que seuls 10 % des cas de pneumonie apparaissent chez des veaux âgés de moins de 50 jours, contre 83 % chez des veaux âgés de 51 à 130 jours.

Résumé

Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais | Production animale

En Suisse, la mise en lot de veaux âgés de quatre à sept semaines coïncide avec la période dans laquelle les animaux passent d’une immunité passive à une immunité active. Un essai a été mis sur pied afin de tester l’influence de différents âges de mise en lot sur l’état de santé des veaux. Trois groupes de 30 veaux âgés de deux à quatre, cinq à sept, et huit à dix semaines sont arrivés simultanément en écurie d’engraissement. L’âge d’arrivée des veaux n’a eu aucune influence sur le statut clinique ainsi que sur l’incidence de pneumonies. Le nombre total, la durée moyenne et le taux de réussite des traitements antibiotiques étaient similaires dans les trois groupes. La mise en lot de jeunes veaux pendant une période de transition immunitaire n’a eu aucune répercussion négative sur leur état de santé.

Les principaux symptômes observés lors de troubles respiratoires ont été une température rectale supérieure à 39,6 °C, des bruits respiratoires accentués lors de l’auscultation ainsi qu’un écoulement nasal (respectivement chez 99 %, 99 % et 60 % des animaux malades). Le nombre total, la durée moyenne ainsi que le taux de réussite des traitements antibiotiques ont été similaires dans les trois groupes, montrant que l’âge d’arrivée n’a pas eu d’influence sur l’état de santé dans cette expérience.

Tableau 1 | Plan d’allaitement et composition des aliments. Poids vif moyen du groupe (kg)

Poudre de lait (g / kg ration liquide)

100

80 – 109

90

14 – 25

131 – 142

110 – 139

80

46 – 56

150 – 160

140 – 199

70

76 – 99

167 – 190

> 200

70

109

200

Lait

Matière sèche (MS) (g / kg)

60 – 79

Composition

130,3

Energie brute (MJ / kg MS)

28,3

21,1

Matière azotée (g / kg MS)

257,3

196,1

Matière grasse (g / kg MS)

285,3

229,1

54,7

76,0

< 6,3

31,5

Fer (mg / kg MS)

130

Poudre de lait

Matière sèche (g / kg MF1)

Cendres (g / kg MS)

1

Proportion lait entier dans la ration liquide (%)

967,1

MF : matière fraîche.

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Production animale | Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais

100 % de veaux atteints de pneumonie

Âge de mise en lot et statut immunitaire Les concentrations moyennes d’IgG dans les trois groupes, similaires à l’entrée, ont rapidement décru durant les 21 premiers jours d’essai dans les groupes A 2 – 4 et A5 – 7 et durant les sept premiers jours dans le groupe A8 – 10 (fig. 2). Ces chutes de concentration d’IgG dans les trois groupes expérimentaux peuvent s’expliquer par la haute incidence des problèmes respiratoires durant les premières semaines de mise en lot, l’IgG étant fortement impliquée dans les processus inflammatoires. Pour tous les âges testés lors de cette étude, le taux sanguin d’IgG dépendait encore fortement de l’immunoglobuline contenue dans le colostrum administré durant les premières heures après le vêlage. La quantité et la qualité des différents colostrums distribués aux nouveaunés étaient inconnus dans cette expérience et les différences enregistrées dans les taux sanguins d’IgG des veaux peuvent directement en découler. Il est donc préférable d’interpréter avec grande prudence les résultats des concentrations en IgG. Rappelons que même la distribution de colostrums de qualité et de quantité similaires peut provoquer de grandes variations dans le taux sanguin d'IgG maternelles (Erhard et al. 1999).

Groupe A2–4

90

Groupe A8–10

Groupe A5–7

80 a ab

70 60 50

b

40 30

a

20 10 0

b arrivée

1

2

3

4

5

6

7

8

b

9

semaine d’essai Figure 1 | Incidence des troubles respiratoires (%) chez les animaux de l’essai. Valeurs moyennes par groupe; n = 30 pour les groupes A 2 – 4 , A 5 – 7, et A 8 – 10. Des lettres différentes entre les groupes durant la même semaine indiquent des différences statistiquement significatives ( P < 0,05).

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Groupe A2–4

Groupe A8–10

Groupe A5–7

12

Conclusions lgG, g/L

• L’arrivée des veaux en écurie d’engraissement aux âges testés dans cette étude n’a eu aucune influence sur le statut clinique ainsi que sur l’incidence de pneumonies. • Une certaine relation entre l’âge absolu des animaux et l’apparition de symptômes respiratoires semble se marquer, principalement dans le groupe A 2 – 4. • La mise en lot de jeunes veaux à un âge de transition immunitaire n’a eu aucune répercussion négative sur leur état de santé. n

10

b b b

8

a a

a

6 4 2 0 arrivée

1

3

5

7

semaine Figure 2 | Taux moyen d’immunoglobuline IgG par groupe durant les 49 premiers jours après l’arrivée en écurie d’engraissement. Valeurs moyennes par groupe; n = 30 pour les groupes A 2 – 4 , A 5 – 7, et A 8 – 10. Des lettres différentes entre les groupes durant la même semaine indiquent des différences statistiquement significatives ( P < 0,05).

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Età d’inserimento nel gruppo e stato di salute dei vitelli da ingrasso In Svizzera, l’inserimento nel gruppo di vitelli di età compresa tra le quattro e le sette settimane coincide con il loro periodo di transizione, dall’immunità passiva a quella attiva. E’ stato condotto un esperimento per valutare l’influenza dell’inserimento nel gruppo a diverse età sullo stato di salute dei vitelli. Tre gruppi di trenta vitelli, di età compresa tra due e quattro, cinque e sette e otto e dieci settimane, sono stati collocati contemporaneamente nella stalla d'ingrasso. L’età dei vitelli, al momento del collocamento nel gruppo, non ha influito sul loro stato clinico e sull’incidenza di polmonite. Il numero totale, la durata media e il tasso di successo dei trattamenti antibiotici è risultato simile nei tre gruppi. L’inserimento nel gruppo di giovani vitelli durante il periodo di transizione immunitaria non ha avuto alcuna conseguenza negativa sul loro stato di salute.

Summary

Riassunto

Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais | Production animale

Entry age of veal calves in a fattening unit and health status In Switzerland, the entry of veal calves in the fattening unit at the age of 4 – 7 weeks coincides with the transition from passive to active immunity. The main objective of this study was to determine the effect of the entry age in the fattening unit on the health status of veal calves. Three groups of 30 calves ranging from 2 to 4, 5 to 7 and 8 to 10 weeks of age were simul­ taneously brought to the fattening unit. The age of entry influenced neither clinical symptoms nor respira­ tory disorders incidence. The number, duration, and success rate of the antibiotic treatments were similar in the three groups. In conclusion, the arrival of veal calves in the fattening unit during the period of immune transition did not have any negative influence on their health status. Key words: bovine respiratory disease, calf, immunoglobulin G.

Bibliographie b E rhard M. H., Amon P., Nüske S. & Stangassinger M., 1999. Studies on the systemic availability of maternal and endogenously produced immunoglobulin G1 and G2 in newborn calves by using newly developed ELISA systems. J. Anim. Physiol. Anim. Nutr. 81, 239 – 248. b H assig M., Stadler T. & Lutz H., 2007. Transition from maternal to endogenous antibodies in newborn calves. Vet. Rec. 160, 234 – 235. b P hillippo M., Arthur J. R., Price J. & Halliday G. J., 1987. The effects of selenium, housing and management on the incidence of pneumonia in housed calves. Vet. Rec. 121, 509 – 512.

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P r o d u c t i o n

a n i m a l e

Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal Maren Kauke et Pascal Savary, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen Renseignements : Maren Kauke, e-mail : maren.kauke@art.admin.ch, tél. +41 52 368 31 31

Atmosphère calme lors de la traite. (Photo : Robert Meier, ART)

Introduction Même dans les salles de traite modernes et répondant aux normes, des problèmes peuvent se présenter dans les différentes phases de la traite. Par exemple, des vaches ne se rendent pas de leur plein gré dans la salle de traite, elles sont agitées, elles urinent et défèquent plus fréquemment. Parallèlement, leur comportement pendant la traite change et l’état de santé de la mamelle se détériore. Nosal et al. (2004) ont montré que les bruits et les vibrations peuvent être la cause de ces problèmes. Dans leurs études, ils ont mesuré une intensité sonore allant jusqu’à 70 dB(A) et des vibrations comprises entre 0,1 et 0,2 m/s2 dans des exploitations présentant une bonne santé de la mamelle. Dans les exploitations à problèmes,

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des bruits dépassant 70 dB(A) et des vibrations de plus de 0,3 m/s2 ont été enregistrés. Enfin, ils ont constaté que, dans les exploitations où les teneurs en cellules du lait restaient en dessous de 200 000/ml, les bruits étaient d’une intensité inférieure à 70 dB(A) et les vibrations à moins de 0,3 m/s2. Le bruit et les vibrations sont liés en premier lieu à la construction et au montage des différents composants de l’installation de traite, comme la pompe à vide, le régulateur de vide, les pulsateurs, le système de conduites et la pompe à lait. Suivant l’installation et le montage de ces différents éléments, des fluctuations de vide importantes peuvent survenir dans les conduites d’air et de lait, occasionnant du bruit et des vibrations. Enfin, certaines particularités des bâtiments peuvent également influencer le volume sonore. En mo-


difiant l’installation de traite de manière appropriée, le bruit et les vibrations peuvent être ramenés à un niveau inférieur à 70 dB(A), respectivement 0,1 m/s2. Gygax et al. (2006) ont constaté une baisse significative du nombre de cellules du lait après une réduction des vibrations liée à une rénovation de l’installation de traite. Des seuils limites de bruit et de vibrations sont fixés pour les humains, mais aucune indication n’existe à ce propos pour les animaux. Le projet avait pour but, à l’aide de paramètres éthologiques et physiologiques appropriés, d’évaluer l’ampleur du stress causé à l’animal par le bruit et les vibrations durant la traite.

Matériel et méthode Dispositif expérimental L’étude a eu lieu entre novembre 2004 et mai 2005 sur l’exploitation d’essai de la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART. Elle a porté sur dix vaches de la race «Brown Swiss» et cinq de la race «Tachetée Rouge Suisse». Quatre des animaux étudiés étaient en première lactation, les onze autres entre leur deuxième et huitième lactation. Des systèmes de haut-parleurs spéciaux ont été mis en place dans une salle de traite autotandem de la maison GEA WestfaliaSurge (2 × 3 places, vide de traite : 42 kPa) afin d’obtenir des intensités définies de bruit et de vibrations (variante A : 70 dB(A) / 0,5 m/s2 ; variante B : 80 dB(A) / 0 m/s2 ; variante C : 80 dB(A) / 0,5 m/s2 ; variante 0 : 70 dB(A) / 0 m/s2). Chacune des variantes A, B et C a été étudiée pendant trois semaines, tandis que la variante témoin 0 (état d’origine) a été appliquée à chaque fois à l’issue des variantes A, B et C. L’essai a été subdivisé en trois phases (I, II et III). Pendant les phases I et II, les températures extérieures moyennes étaient comprises entre –1 et 2 °C, pendant la phase III, elles fluctuaient entre 11 et 15 °C. Paramètres relevés Le comportement des animaux durant la traite a été saisi au moyen d’observations directes. Elles ont eu lieu pendant deux jours, soit sur quatre traites au total par semaine d’essai. Le comportement des animaux de l’essai a en outre été enregistré une fois le matin et une fois le soir. Pour évaluer une situation de stress, les paramètres suivants ont été pris en considération : la vache ne pénètre pas de son plein gré dans la salle de traite, elle a la queue serrée entre les jambes, elle donne des coups en direction de l’unité trayeuse, elle défèque et urine pendant son séjour dans la salle de traite. L’évaluation a consisté à déterminer la part de vaches chez qui se manifestaient les différents paramètres de comportement. Enfin, la fréquence des «phases de piétinement»

Résumé

Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal | Production animale

L’étude avait pour but d’évaluer, à l’aide de paramètres éthologiques et physiologiques appropriés, l’ampleur du stress causé à l’animal par le bruit et les vibrations lors de la traite. Du bruit et des vibrations ont été produits à différentes intensités dans une salle de traite autotandem au moyen de haut-parleurs spéciaux: variante A : 70 dB(A) / 0,5 m/s2 ; variante B : 80 dB(A) / 0 m/s2 ; variante C : 80 dB(A) / 0,5 m/s2 ; variante 0 : 70 dB(A) / 0 m/s2. Les variantes A, B et C ont été chacune appliquées pendant trois semaines. La variante témoin 0 a été étudiée à chaque fois à l’issue des variantes A, B et C. Les paramètres suivants ont été relevés : comportement des animaux, fréquence cardiaque pendant la traite et santé de la mamelle. Le bruit (variante A), les vibrations (variante B), ou les deux combinés (variante C) ont entraîné une hausse significative du nombre d’animaux ayant la queue serrée entre les jambes. La variante C a également eu tendance à augmenter la défécation et la miction pendant le séjour en salle de traite. La fréquence cardiaque était aussi significativement plus élevée dans la variante C que dans la variante 0. Aucune différence n’a pu être identifiée sur le plan de la santé de la mamelle. Les résultats montrent que les vaches peuvent être perturbées par le bruit et les vibrations, mais les différences observées entre les variantes d’essai et le témoin étaient si faibles en valeur absolue qu’elles ne permettent pas de conclure à une réduction du bien-être des animaux.

pendant la traite a été également calculée. La fréquence cardiaque a été mesurée durant dix traites par semaine à l’aide d’appareils de la marque Polar S810i, intégrés à des ceintures ventrales spécialement conçues à cet effet. La mise en valeur a porté sur les moyennes de cinq minutes de fréquences cardiaques relevées 15, 10 et 5 minutes avant la traite (AvT), pendant la traite, ainsi que 5, 10 et 15 minutes après la traite (ApT). Lorsque la durée de la traite dépassait cinq minutes, les cinq premières et les cinq dernières minutes (traites 1 et 2) ont été considérées. Il y a donc eu des recoupements lorsque la durée de la traite était inférieure à dix minutes. Le paramètre utilisé pour déterminer la santé de la mamelle était la teneur du lait en cellules somatiques.

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Production animale | Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal

Une fois par semaine, un échantillon était prélevé sur la traite totale de chaque animal et analysé par la Fédération d’élevage de la Race Brune. Evaluation statistique Les données ont été évaluées statistiquement au moyen de modèles linéaires généralisés mixtes (méthode lme, Pinheiro et Bates, 2000, ou méthode glmmPQL, Venables et Ripley, 2002) avec R 1.9.1 (R Development Core Team, 2004). Les variables explicatives étaient les différentes variantes (0, A, B et C), les périodes avant, pendant et après la traite, les traites (le matin et le soir) ainsi que les phases d’essai. Les effets aléatoires étaient l’animal (fréquence cardiaque, phases de piétinement), respectivement les traites (refus d’entrer de son plein gré, coups, queue serrée, défécation et miction), réparties suivant les situations expérimentales, elles-mêmes hiérarchiquement structurées en phases d’essais. Une analyse graphique des résidus a également été effectuée afin de contrôler les hypothèses prises pour les modèles. Dans le but de remplir les exigences des modèles statistiques, les paramètres étudiés ont parfois dû subir une transformation logarithmique (phase de piétinement et défécation, miction) ou arc sinus (refus d’entrer de son plein gré).

Résultats Paramètres de comportement La part de vaches qui ne sont pas entrées de plein gré dans la salle de traite était plus faible dans la variante A avec des vibrations de 0,5 m/s2 que dans la variante de référence 0 (tabl. 1). Cette différence n’est cependant pas significative. Aucune différence significative n’a pu être observée non plus entre les variantes B et C et la variante de référence correspondante (F1,13 = 1,27 ; p = 0,281). Concernant la part des vaches qui ont donné des

coups au moins une fois pendant une traite, un effet d’interaction statistiquement significatif entre les variantes A, B et C et les variantes de référence en fonction des phases d’essai (F2,11 = 6,25 ; p = 0,015) a été relevé. Dans la phase III, aucune différence n’a pu être observée entre la variante C et la variante témoin. Tandis qu’un pourcentage accru de vaches répondaient au paramètre «coups» dans la variante B, ce comportement était moins fréquent dans la variante A. Le nombre de vaches ayant la queue serrée entre les pattes arrière pendant les phases d’essai II et III était significativement plus bas que dans la phase d’essai I (F1,13 = 38,04 ; p < 0,001 ; tabl. 1). Le bruit et les vibrations, tout comme la combinaison des deux, ont conduit à une augmentation statistiquement significative du nombre de vaches avec la queue serrée entre les jambes (F2,13 = 19,35 ; p < 0,001). Les vaches qui ont été traites avec un volume sonore de 80 dB(A) ont eu tendance à déféquer et à uriner plus fréquemment qu’avec 70 dB(A) (F1,13 = 3,42 ; p = 0,087 ; tabl. 1). Pendant la phase III, elles ont déféqué et uriné significativement moins que pendant les phases I et II (F2,10 = 4,10 ; p = 0,050). Le bruit tout comme les vibrations ont eu un impact sur le nombre de phases de piétinement (F1,44 = 0,01 ; p = 0,913). Pendant la phase III, les vaches piétinaient nettement moins que dans les phases I et II (F2,28 = 5,93 ; p = 0,007). Fréquence cardiaque Les vaches présentaient des fréquences cardiaques significativement plus basses pendant la phase III que pendant les phases I et II (F2,28 = 8,84 ; p < 0,001 ; fig. 1). De plus, sur toute la période d’essai, les valeurs étaient plus faibles à la traite du matin qu’à celle du soir (F1,76 = 439,07 ; p < 0,001). Dans la variante C, la fréquence cardiaque des vaches était significativement plus élevée que pendant la variante témoin 0 (variante x phase: F2,42 = 8,84 ; p < 0,001; fig. 1), avec une différence plus mar-

Tableau 1 | Moyennes (de toutes les traites et / ou animaux) et écart-type des paramètres de comportement étudiés

(part des animaux en % et / ou nombre de phases) en fonction des différentes variantes et phases d’essai. Paramètres de comportement

Refus d’entrer de plein gré (%)

98

Phase I

II

III

Variante A 70 dB(A) 0,5 m/s2

Variante 0 70 dB(A) 0,0 m/s2

Variante B 80 dB(A) 0,0 m/s2

Variante 0 70 dB(A) 0,0 m/s2

Variante C 80 dB(A) 0,5 m/s2

Variante 0 70 dB(A) 0,0 m/s2

16,9 (± 5,6)

30,0 (± 5,4)

25,8 (± 3,0)

20,0 (± 4,9)

28,9 (± 4,8)

28,9 (± 4,4)

Coups (%)

17,1 (± 2,9)

31,1 (± 3,3)

27,8 (± 2,9)

23,3 (± 2,3)

10,0 (± 3,8)

10,0 (± 1,5)

Queue serrée (%)

45,2 (± 11,9)

31,1 (± 4,4)

17,6 (± 2,7)

4,4 (± 1,4)

8,9 (± 3,3)

0,0 (± 0,0)

Défécation et miction (%)

20,5 (± 6,2)

27,8 (± 6,8)

19,4 (± 4,7)

13,3 (± 1,7)

16,7 (± 3,3)

7,8 (± 2,0)

Phases de piétinement (n)

5,2 (± 0,9)

5,7 (± 0,5)

4,9 (± 0,4)

4,3 (± 0,3)

3,2 (± 0,3)

2,9 (± 0,2)

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Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal | Production animale

quée pendant la traite du matin (variante x temps de traite : F1,76 = 5,64 ; p = 0,020). Les fréquences cardiaques ont progressivement augmenté pendant la période précédant la traite (F7,1160 = 213,18 ; p < 0,001). Elles baissaient ensuite légèrement jusqu’à la fin de la traite, mais remontaient dès que la vache quittait la salle de traite. Pendant la phase III, la différence entre la variante de référence et la variante d’essai était moindre après la traite que dans la période antérieure, le matin comme le soir (fig. 1). Santé de la mamelle Dans toutes les variantes, le nombre de cellules était inférieur à 60 000 / ml et donc en dessous du seuil-limite de 100 000 / ml, considéré comme indicateur de mamelles en bonne santé. Aucune différence n’a pu être constatée entre les variantes d’essai et les variantes de référence.

Discussion A l’exception du refus d’entrer de plein gré dans la salle de traite, la part d’animaux qui présentaient un comportement de stress caractérisé était plus faible pendant la phase III que pendant les deux premières phases d’essai. Afin de pouvoir étudier les animaux sélectionnés pendant toutes les phases, les vaches choisies se trouvaient au premier tiers de leur lactation au début des essais. Par conséquent, tous les animaux se trouvaient en fin de lac-

tation durant la phase III. Contrairement à nos résultats, Van Reenen et al. (2002) ont constaté une augmentation des phases de piétinement et des coups jusqu’au 130 e jour de lactation. Neuffer (2006) a également relevé une multiplication du nombre de phases de piétinement au cours de la lactation. Une baisse de l’activité en phase III peut être due à la saison, plus exactement à des températures ambiantes plus élevées. Les phases d’essai I et II ont eu lieu en hiver tandis que la phase III a eu lieu au printemps, voire au début de l’été. Les résultats de la fréquence des coups varient pendant la traite. Dans les salles de traite avec stalles individuelles, Hopster et al. (2002) n’ont relevé aucun coup, tandis que Wenzel et al. (2003) n’en relevaient que très rarement. Dans les salles de traite autotandem, Neuffer et al. (2004) ont observé que 28 % des vaches ont tapé au moins une fois pendant la traite. Selon Van Reenen et al. (2002), le nombre de coups varie significativement en l’espace de deux jours déjà. Etant donné ces résultats contradictoires, le paramètre «Coups» ne paraît pas adéquat pour indiquer si l’animal est stressé ou non pendant la traite. La part de vaches avec la queue serrée entre les jambes était significativement plus élevée dans les variantes A, B et C que dans les variantes témoins correspondantes. Aucun essai systématique n’a été effectué jusqu’ici sur ce critère en relation avec le stress des vaches en salles de traite.

90

Fréquence cardiaque (pulsation/min)

85

80

75

70 Variante 0, matin 65

Variante A, B, C, matin Variante 0, soir

60

Variante A, B, C, soir

Phase I

Phase II

ApT 15

ApT 10

ApT 15

Traite 12

Traite 11

AvT 15

AvT 10

AvT 15

ApT 15

ApT 10

ApT 15

Traite 12

Traite11

AvT 15

AvT 10

AvT 15

ApT 15

ApT 10

ApT 15

Traite 12

Traite11

AvT 15

AvT 10

AvT 15

55

Phase III

Figure 1 | Fréquence cardiaque en fonction des différentes variantes et phases, avant, pendant et après les traites, le matin et le soir.

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Production animale | Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal

100

Dans une salle de traite en épi, Hagen et al. (2004) ont constaté que les vaches urinaient lors de 7,5 % des traites. Un cas de défécation a été observé lors d’une seule traite. Dans le présent essai, ces deux comportements ont été enregistrés plus fréquemment chez les vaches; la défécation et l’urination sont notamment plus fréquentes dans les variantes B et C avec un volume sonore de 80 dB(A) que dans les variantes de référence. Le niveau de la fréquence cardiaque était nettement plus bas pendant la phase III que pendant les phases I et II, peut-être à cause des températures plus élevées de la phase III car, selon Bayer (1979) et Miescke et al. (1978), la fréquence cardiaque baisse avec l’augmentation des températures. Avec un volume sonore de 80 dB(A) (variante B), aucune différence n’a été constatée sur le plan de la fréquence cardiaque par rapport à la variante témoin. Arnold et al. (2007) ont certes observé une hausse de la fréquence cardiaque lorsque le volume sonore de l’installation de traite était de 85 dB(A), mais seulement le premier jour de la phase d’essai. Par la suite, les vaches se sont acclimatées. Avec des vibrations d’une intensité de 0,5 m/s2 (variante A) également, les animaux ne se comportaient pas autrement que dans la variante de référence. Par contre, lorsque bruit et vibrations étaient combinés (variante C), une hausse de la fréquence cardiaque survenait déjà 15 minutes avant l’entrée dans la salle de traite, ce qui permet de supposer que les animaux appréhendaient la situation. Les différences entre les variantes C et 0 durant la phase III n’étaient pas supérieures à 6,2 pulsations / min. en moyenne. Hopster et al. (1995) ont constaté une hausse de la fréquence cardiaque deux fois plus élevée lors de la séparation de la vache et de son veau, situation très stressante pour la vache. Les résultats de Hopster et al. (1998 et 2002) et de Wenzel et al. (2003) confirment les présentes observa-

tions, qui montrent une augmentation de la fréquence cardiaque lorsque l’animal pénètre dans la salle de traite suivie d’une baisse pendant la traite. Les valeurs plus élevées le soir se recoupent avec les résultats de Bayer (1969), mais pas avec ceux de Hagen et al. (2004) dont les valeurs étaient plus élevées le matin que le soir. Il est difficile d’interpréter les résultats obtenus dans le cadre de la présente étude, car il manque parfois des valeurs de référence ou certaines conclusions contredisent d’autres études scientifiques. De plus, les différences sont relativement faibles en valeur absolue. Dans un troupeau de 30 bêtes, une hausse significative de 13,2 % du paramètre «queue serrée» ne représente par exemple que quatre vaches. Selon Nosal et al. (2004), les éleveurs observent souvent d’importants changements de comportement de leurs animaux, ainsi qu’une hausse de la teneur du lait en cellules somatiques après l’installation de nouvelles salles de traite, où l’intensité du bruit et des vibrations est élevée. Ces observations n’ont pas pu être confirmées avec cet essai standard dans lequel les bruits et les vibrations étaient produits de manière artificielle dans une installation de traite qui, elle, était inchangée. Les problèmes de traite décrits par Nosal et al. (2004) s’expliquent donc en premier lieu par l’origine du bruit et des vibrations. Les fluctuations de vide dans les conduites d’air et de lait et par conséquent les fluctuations du vide à l’extrémité des trayons semblent notamment perturber le bien-être des animaux. C’est pourquoi les recommandations des conseillers devraient se concentrer sur la cause du bruit et des vibrations et y remédier; la mise en place de matériaux silencieux et amortisseurs dans le but de réduire le bruit et les vibrations ne suffit pas forcément à améliorer la santé de la mamelle et le confort n de la vache.

Bibliographie b A rnold N. A., Ng K. T., Jongman E. C. & Hemsworth P. H., 2007. The behavioural and physiological responses of dairy heifers to taperecorded milking facility noise with and without a pre-treatment adaptation phase. Appl. Anim. Behav. Sci. 106, 13 – 25. b A rnold N. A., Ng K. T., Jongman E. C. & Hemsworth P. H., 2008. Avoidance of tape-recorded milking facility noise by dairy heifers in a Y maze choice task. Appl. Anim. Behav. Sci. 109, 201 – 210. b B ayer A., 1969. Rhythmische Veränderungen der Herzfrequenz aufgestallter Milchkühe. Berliner und Münchner tierärztliche Wochenschrift 18, 345 – 346. b B ayer W., 1979. Untersuchungen zum Einfluss unterschiedlicher Luftfeuchten bei hoher Umgebungstemperatur auf Leistungseigen­ schaften laktierender Rinder im Klimastall. Dissertation, Technische Universität Berlin.

b G ygax L. & Nosal D., 2006. Contribution of vibration and noise during milking to the somatic cell count of milk. J. Dairy Sci. 89, 2499 – 2502. b H agen K., Lexer D., Palme R., Troxler J. & Waiblinger S., 2004. Milking of Brown Swiss and Austrian Simmental cows in herringbone parlour or an automatic milking unit. Appl. Anim. Behav. Sci. 88, 209 – 225. b H opster H., O’Connell J. M. & Blokhuis H. J., 1995. Acute effects of cow-calf separation on heart rate, plasma cortisol and behaviour in multiparous dairy cows. Appl. Anim. Behav. Sci. 44, 1 – 8. b H opster H., van der Werf J. T. N. & Blokhuis H. J., 1998. Side preference of dairy cows in the milking parlour and its effects on behaviour and heart rate during milking. Appl. Anim. Behav. Sci. 55, 213 – 229. b H opster H., Bruckmaier R. M., van der Werf J. T. N., Korte S. M., Macuhova J., Korte-Bouws G. & van Reenen C. G., 2002. Stress responses during milking; comparing conventional and automatic milking in primiparous dairy cows. J. Dairy Sci. 85, 3206 – 3216.

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Effetti del rumore e delle vibrazioni sull’animale nella sala di mungitura Lo scopo del presente studio era quello di valutare, utilizzando parametri etologici e fisiologici adeguati, quanto ampio sia lo stress causato agli animali da rumori e vibrazioni durante la mungitura. Con l’ausilio di altoparlanti speciali sono state prodotte diverse intensità di rumore e vibrazioni in una sala autotandem: variante A: 70 dB(A) / 0,5 m/s2; variante B: 80 dB(A) / 0 m/s2; variante C: 80 dB(A) / 0.5 m/ s2; variante 0: 70 dB(A) / 0 m/s2. Le varianti A, B e C sono state applicate ognuna per tre settimane. La variante 0 (controllo) è stata applicata di volta in volta al termine delle varianti A, B e C. Sono stati rilevati i seguenti parametri: comportamento del animale, frequenza cardiaca durante la mungitura e salute della mammella. Il rumore (variante A), le vibrazioni (variante B) e la combinazione di entrambi (variante C) hanno comportato un significativo aumento del numero di animali che tenevano la coda stretta tra le gambe. Nella variante C si è inoltre riscontrato la tendenza degli animali a aumentare la defecazione e la minzione durante la mungitura. Nella variante C anche la frequenza cardiaca risultava più elevata in modo significativo rispetto al controllo. Per quanto concerne la salute della mammella non è stata riscontrata nessuna differenza. I risultati mostrano che le mucche possono essere disturbate dal rumore e da vibrazioni, ma le differenze tra le varianti di prova ed il testimone sono risultate talmente esigue da non permettere di affermare che il benessere degli animali è compromesso.

b M iescke B., Johnson E. H., Weniger J. H. & Steinhauf D., 1978.: Der Einfluss von Wärmebelastung auf Thermoregulation und Leistung laktierender Kühe. Zeitung für Tierzüchtung und Züchtungsbiologie 95, 259 – 268. b N euffer I., Gygax L., Hauser R., Kaufmann C. & Wechsler B., 2004. Verhalten von Kühen während der Melkung in verschiedenen Automatischen Melksystemen. Aktuelle Arbeiten zur artgemässen Tierhaltung 2004. KTBL-Schrift 437, 107 – 114. b N euffer I., 2006. Influence of automatic milking systems on behaviour and health of dairy cows. Dissertation, Universität Hohenheim. b N osal D., Rutishauser R., Bilgery E. & Oertle A., 2004. Lärm und Vibrationen als Stressfaktoren beim Melken. FAT-Berichte Nr. 625 (heute ART-Berichte), Forschungsanstalt Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Ettenhausen. b P inheiro J. C. & Bates D. M., 2000. Mixed-effects models in S and S-PLUS. Springer, New York.

Summary

Riassunto

Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal | Production animale

Effect of noise and vibration in milking parlour on dairy cow The aim of this study was to record, through appropriate ethological and physiological parameters, the extent of the stress caused in animals by noise and vibration. Various intensities of noise and vibration were produced in an autotandem milking parlour by means of special loudspeaker systems (variant A: 70 dB(A) / 0.5 m/s2; variant B: 80 dB(A) / 0 m/ s2; variant C: 80 dB(A) / 0.5 m/s2; variant 0: 70 dB(A) / 0 m/s2), with variants A, B and C each being implemented for three weeks. Variant 0 functioned as a control and in each case was achieved following variants A, B and C. Data collection encompassed behaviour parameters, heart rate during milking and udder health. Both noise (variant A) and vibration (variant B) as well as a combination of the two (variant C) raised significantly the number of animals which kept their tails between their legs. Variant C also showed a tendency to more frequent defecation and urination during the milking parlour. The heart rate in variant C was also significantly higher than in variant 0. No differences were found in respect of udder health. Although the results lead to the conclusion that cows can be adversely affected by noise and vibration, the differences observed between experimental and control variants were so slight in absolute terms that they gave no indication of restriction in animals well-being. Key words: milking technique, noise, vibration, behaviour, heart rate.

b R Development Core Team, 2004. R: A language and environment for statistical computing. R Foundation for Statistical Computing, Vienna, [http://www.R-project.org] b Van Reenen C.G., Van der Werf J. T. N., Bruckmaier R. M., Hopster H., Engel B., Noordhuizen J. P. T. M. & Blokhuis H. J., 2002. Individual differences in behavioral and physiological responsiveness of primiparous dairy cows to machine milking. J. Dairy Sci. 85, 2551 – 2561. b Venables W. N. & Ripley B. D., 2002. Modern applied statistics with S, fourth edition. Springer, New York. b Wenzel C., Schönreiter-Fischer S. & Unshelm J., 2003. Studies on step-kick behavior and stress of cows during milking in an automatic milking system. Livestock Production Science 83, 237 – 246.

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E c o n o m i e

a g r i c o l e

Simulation de l’évolution des structures agricoles Christian Flury1, Beat Meier2 et Gianluca Giuliani1, 1 Flury&Giuliani Sàrl, Agrar- und regionalwirtschaftliche Beratung, 8006 Zurich 2 bemepro, beat meier projekte, 8400 Winterthur Renseignements : Christian Flury, e-mail : christian.flury@flury-giuliani.ch, tél. +41 44 252 11 33

L’efficacité des structures d’exploitation peut être améliorée sans précipiter le changement structurel. (Photo : Gabriele Brändle, ART)

Introduction En termes de coûts, la compétitivité du secteur agricole dépend fortement de la taille des exploitations. Une analyse des évolutions montre que près de 44 000 ha de surface agricole sont transférés chaque année entre exploitations ou exploitants (voir Meier et al. 2009a). Toutefois, l’évolution structurelle relative à la taille des exploitations est plutôt lente et les terres qui deviennent disponibles sont rarement transférées au profit d’exploitations plus grandes produisant à moindres coûts. Ainsi, la taille moyenne des exploitations a augmenté de 0,24 ha seulement de 2003 à 2007 pour atteindre 17,2 ha. Durant la

102

Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 102–109, 2010

même période, la part des exploitations de 30 ha et plus de la surface agricole totale est passée de 31 % à 35 %. Les changements structurels s’expliquent par cinq processus: les disparitions, les créations et les remises d’exploitation, ainsi que par les agrandissements et les réductions de surface. L’allocation des terres lors de transferts joue un rôle essentiel car les plus grandes exploitations présentent de meilleurs résultats économiques. De plus, la croissance a un effet positif sur l’évolution du revenu des exploitations (voir Giuliani et al. 2009). Accélérer le transfert de terres agricoles au profit des grandes exploitations permettrait de réduire les coûts et, dès lors, d’améliorer la compétitivité: c’est ce que l’on


peut déduire des analyses ex-post de l’évolution des coûts et des structures. Parallèlement, cela permettrait d’améliorer le revenu des personnes travaillant sur l’exploitation ou de compenser partiellement les pertes de revenu impliquées par une ouverture accrue du marché. En prévision des défis futurs, il est nécessaire d’étudier les changements structurels des exploitations en extrapolant les tendances actuelles et en envisageant d’autres scénarios.

Méthode Modèle de simulation Le modèle de simulation de l’évolution structurelle relative à la taille des exploitations est un modèle paramétrique (voir Meier et al. 2009b). La simulation couvre la période de 2003 à 2023; pour les années 2003 à 2007, les données ont été validées par l’évolution réelle. La simulation s’effectue au niveau de l’exploitation, pour un échantillon aléatoire divisé en classes de grandeur. L’échantillon regroupe 10 % des exploitations recensées en 2003 dans le Système d’information sur la politique agricole (SIPA). Les exploitations modélisées évoluent en fonction de cinq processus organisés hiérarchiquement, selon des paramètres basés sur l’observation de la période 2003 à 2007: 1. Disparition de l’exploitation: la probabilité d’une disparition dépend de la taille de l’exploitation et de l’âge de l’exploitant. Plus son âge est élevé et moins la surface est grande, plus la probabilité de disparition de l’exploitation est forte. 2. Création d’une exploitation: de nouvelles exploitations peuvent être créées dans la simulation. Leur taille, leur structure et l’âge des exploitants sont prédéfinis. 3. Succession à la tête de l’exploitation: la probabilité d’une succession dépend de la taille de l’exploitation et de l’âge de l’exploitant. L’influence des facteurs est la même que pour la disparition de l’exploitation. 4. Agrandissement de la surface: dans la simulation, la probabilité et l’ampleur de l’agrandissement dépendent de la taille de l’exploitation. 5. Réduction de la surface: comme pour les agrandissements, la probabilité et l’ampleur des réductions dépendent de la taille de l’exploitation. Scénarios La simulation se base sur cinq scénarios prédéfinis qui ne tiennent compte ni des évolutions inattendues du contexte, ni de la variabilité des mesures politiques relatives à l’agriculture et aux structures. La simulation doit

Résumé

Simulation de l’évolution des structures agricoles | Economie agricole

L’évolution des structures agricoles vers des exploitations plus grandes – et par conséquent vers des structures de coûts plus rentables – est relativement lente dans l’agriculture suisse. Le modèle de simulation dynamique permet une extrapolation des tendances actuelles ainsi que l’étude d’autres scénarios pour l’avenir des exploitations agricoles. Les simulations montrent que l’on peut viser des structures de coûts plus rentables sans précipiter les cessations d’exploitation indépendantes de l’âge. La baisse du nombre de nouveaux exploitants et l’évolution vers une agriculture duale doivent être considérées comme bénéfiques car elles permettent d’améliorer la compétitivité de manière socialement supportable et politiquement réalisable. Au vu des défis qui attendent l’agriculture, il est indispensable de tirer profit de ces potentiels. A cet effet, la politique agricole doit consciemment prendre position en faveur de structures de coûts plus rentables et d’exploitations plus grandes.

plutôt mettre en évidence les changements structurels possibles et leurs effets: 1. Scénario A «tendances actuelles»: projection des évolutions structurelles futures sur la base des tendances actuelles. Pour déterminer la probabilité d’une disparition, d’une création ou d’une succession ainsi que la probabilité et l’ampleur d’un agrandissement ou d’une réduction de la superficie, on utilise des valeurs fondées sur l’évaluation descriptive et économétrique des changements structurels au cours des dernières années (Meier et al. 2009b, Giuliani et al. 2009). 2. Scénario B «plus de volume»: scénario centré sur l’effet structurel d’une augmentation du volume par des réductions de superficie. Pour toutes les exploitations, la probabilité d’une réduction de la superficie est 50 % plus élevée que dans le scénario A. 3. Scénario C «moins de nouveaux exploitants»: scénario illustrant les effets d’un plus fort recul du nombre d’exploitations résultant d’une baisse des créations et des remises d’exploitation. La probabilité d’une succession ou d’une création est réduite de 50 % par rapport au scénario A. 4. Scénario D «croissance des grands»: scénario montrant le potentiel qu’offre un transfert des

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Economie agricole | Simulation de l’évolution des structures agricoles

surfaces vers les plus grandes exploitations, tout en gardant le même nombre d’exploitations que dans le scénario A. La probabilité d’une augmentation de surface est réduite de 25 % pour les exploitations de moins de 20 ha et augmentée de 25 % pour les exploitations de plus de 20 ha. 5. Scénario E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands»: combinaison des scénarios C et D.

Résultats et discussion Simulation Scénario A «tendances actuelles»: le nombre d’exploitations recule de 1,6 % par année jusqu’en 2023 pour se fixer à 44 840 exploitations (fig. 1 et tabl. 1). Le recul du nombre d’exploitations va de pair avec une augmentation de 31 % de la surface exploitée moyenne, qui at-

70 000

Nombre d’exploitations

60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2003

2005

2007

2009

Résultats du modèle de simulation; traitement par Flury&Giuliani

2011

2013

2015

0 – 10 ha

10– 20 ha

50 – 70 ha

> 70 ha

2017

2019

20 – 30 ha

2021

2023

30 – 50 ha

Proportion des exploitations des diff. classes de grandeur

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

2003

2005

2007

2009

Résultats du modèle de simulation; traitement par Flury&Giuliani

2011

2013

2015

SAU expl. 0 – 10 ha

SAU expl. 10 – 20 ha

SAU expl. 50– 70 ha

SAU expl. > 70 ha

2017

2019

SAU expl. 20– 30 ha

2021

2023

SAU expl. 30 –50 ha

Figure 1 | Scénario A «tendances actuelles»: évolution du nombre d’exploitations et répartition de la surface entre les classes de grandeur.

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Simulation de l’évolution des structures agricoles | Economie agricole

teint 22,6 ha. La part des exploitations de 30 ha et plus à la surface agricole totale passe à tout juste 53 %. L’évolution du nombre d’exploitations varie selon la classe de grandeur, ce qui s’explique par des processus de surfaces et leurs facteurs d’influence. L’abandon des petites exploitations est plus fréquent et la probabilité d’une succession à la tête de l’exploitation augmente avec la taille de cette dernière. Les agrandissements et les réductions de superficie jouent un rôle clé. Plus l’exploitation est grande, plus la probabilité d’un tel événement est forte et plus la superficie concernée est importante. Toutefois, l’ampleur de ces agrandissements et réductions varie très fortement. Pour de nombreuses exploitations, elle est nettement inférieure à la moyenne. En revanche, quelques exploitations enregistrent une augmentation ou une réduction de leur superficie plusieurs fois supérieure à la moyenne de leur classe de grandeur. Scénario B «plus de volume»: les structures correspondent dans une large mesure à celles du scénario A (tabl. 1 et fig. 2). La probabilité d’une réduction de la surface est plus forte, ce qui n’a quasiment aucune influence sur l’évolution structurelle relative à la taille des exploitations bien que près de 3000 ha supplémentaires soient transférés. Scénario C «moins de nouveaux exploitants»: le nombre de successions et de créations d’exploitation est divisé par deux et le nombre d’exploitations s’abaisse à 38 650 en 2023. Les terres qui deviennent disponibles sont principalement transférées vers des exploitations appartenant aux classes de grandeur 20 – 30 ha et 30 – 50 ha ou permettent d’agrandir les petites exploitations restantes qui entrent alors dans une classe de grandeur supérieure. En 2023, la part des exploitations de 30 ha et plus à la surface agricole totale atteint bien 60 %.

Scénario D «croissance des grands»: à l’issue de la période de simulation, la part des exploitations de 30 ha et plus de la surface agricole totale se monte à 63 % alors que le recul du nombre d’exploitations et la taille moyenne des exploitations (22,6 ha) sont les mêmes que dans le scénario A «tendances actuelles». L’augmentation de la surface exploitée par les grands domaines se fait en partie seulement au détriment des petites exploitations. C’est surtout la classe de grandeur 20 – 30 ha qui perd en importance car ces exploitations profitent d’une augmentation de leur superficie et entrent dans des classes supérieures tandis que les petites exploitations sont rares à accéder à cette classe de grandeur. Scénario combiné E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands»: la baisse du nombre d’exploitations est encore un peu plus marquée que dans le scénario C; le nombre d’exploitations se monte à 38 000, ce qui représente un recul de 2,8 % par année dès 2007. En 2023, dans le scénario combiné, les exploitations comptent en moyenne 26,6 ha et près de 72 % de la surface agricole totale est exploitée par les domaines de 30 ha et plus. En comparant les résultats, on remarque que le nombre d’exploitations est à peu près égal pour les trois scénarios B «plus de volume», D «croissance des grands» et A «tendances actuelles» (tabl. 1). On constate cependant de nettes différences concernant la répartition des exploitations dans les classes de grandeur. Les scénarios C «moins de nouveaux exploitants» et E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands» induisent un plus fort recul du nombre d’exploitations. Cette évolution n’est pas causée par une augmentation des cessations d’exploitation indépendantes de l’âge mais par la réduction du nombre de nouveaux exploitants, car les créations d’exploitation et les successions sont moins fréquentes.

Tableau 1 | Transferts de surfaces et paramètres structurels des différents scénarios

2007

Structures en 2023 A tendances actuelles

Nombre total d’exploitations

B plus de volume

C moins de nouveaux exploitants

D croissance des grands

E moins de nouveaux exploitants & croissance des grands

57 244

44 841

44 558

38 652

44 758

37 986

Recul du nombre d’exploitations

(%)

–1,4

–1,6

–1,6

–2,7

–1,7

–2,8

Part exploitations > 30 ha de la surface agricole totale

(%)

34,9

52,8

53,7

60,1

62,8

71,6

Surface agricole moyenne

(ha)

18,2

22,6

22,7

26,2

22,6

26,6

Volume transféré *

(ha)

46 216

56 182

59 293

51 413

56 710

51 608

Volume transféré, sans les reprises d'exploitations *

(ha)

29 633

36 904

42 143

39 083

39 359

41 611

* Remarque: le volume transféré correspond à la moyenne de la période de simulation entre 2007 et 2023.

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Economie agricole | Simulation de l’évolution des structures agricoles

On observe la même divergence en ce qui concerne le volume des terres transférées. Dans le scénario A «tendances actuelles» comme dans le scénario D «croissance des grands», environ 56 000 ha sont transférés, soit 20 % de plus qu’en 2007. Cela s’explique par la croissance des exploitations au fil du temps. Par conséquent, la probabilité d’un agrandissement ou d’une réduction de la superficie ainsi que le volume des transferts augmentent. En revanche, dans les scénarios C «moins de nouveaux exploitants» et E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands», le volume total transféré est moindre car le taux des remises d’exploitation est plus faible. Il n’y a aucun lien direct entre le volume transféré et la part des exploitations de plus de 30 ha de la surface agricole totale. La libération de terres permettant l’agrandissement d’exploitations est bien sûr une condition nécessaire à l’évolution vers des exploitations plus grandes et des structures de coûts plus rentables, mais cela ne suffit pas. Le scénario D «croissance des grands» montre qu’une nette augmentation de la surface exploitée par les grands domaines est possible sans perdre plus d’exploitations qu’en suivant la tendance actuelle. Enfin, le potentiel d’assainissement des structures offert par le scénario E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands» est encore plus grand. L’évolution structurelle relative à la taille des exploi-

tations au cours de la période de simulation se répercute aussi sur la répartition de la surface agricole par classe de grandeur (fig. 2). En 2007, les exploitations de 10 – 25 ha exploitaient la majeure partie de la surface totale. Dans les scénarios A «tendances actuelles», B «plus de volume» et C «moins de nouveaux exploitants», cette répartition évolue au profit des classes de grandeur supérieures. Dans le scénario D «croissance des grands», où la probabilité d’expansion est plus forte pour les exploitations de 20 ha et plus, les structures évoluent vers une agriculture duale avec un grand nombre de petites exploitations, peu d’exploitations de taille moyenne et beaucoup de grandes exploitations. Les terres libérées, par les exploitations de taille moyenne principalement, sont transférées vers des exploitations plus grandes. Cette évolution structurelle vers un système dual est encore plus manifeste dans le scénario E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands». Conséquences économiques des scénarios La proportion des différentes classes de grandeur permet le calcul des effets économiques. La surface totale par classe de grandeur est corrélée avec les indices de rendement brut, des charges réelles et des unités de main-d’œuvre familiale par hectare. Lors du transfert vers d’autres structures de grandeur, on s’appuie sur les prémisses suivantes: il s’agit d’indices agrégés des coûts

200 000 2003

Surface par classe de grandeur (ha)

180 000

2007

160 000

A tendances actuelles

140 000

B plus de volume 120 000 C moins de nouveaux expl. 100 000

D croissance des grands

80 000

E scénario combiné

60 000 40 000 20 000

Surface agricole utile (ha) par classe de grandeur

Figure 2 | Comparaison des scénarios: surface agricole par classe de grandeur.

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> 100

95–100

90–95

85–90

80–85

75–80

70–75

65–70

60–65

55–60

50–55

45–50

40–45

35–40

30–35

25–30

20–25

15–20

10–15

5–10

0–5

0


Simulation de l’évolution des structures agricoles | Economie agricole

et des prix valables pour les années 2000 – 2006, basés sur l’avancement technologique et organisationnel ainsi que sur les intensités et les productivités des années 2000 – 2006. Le transfert permet d’évaluer quels indices sectoriels on obtiendrait, aux prix actuels, pour les diverses tailles d’exploitation. Plus les différences entre les divers scénarios – c’est-à-dire entre les structures qui en résultent – sont grandes, plus la valeur significative de l’extrapolation est grande. Dans le scénario A «tendances actuelles», la répartition des surfaces est plus large qu’en 2007 et la répartition par classe de grandeur se déplace vers la droite. Le rendement brut global, les charges réelles et le revenu agricole baissent d’environ 10 % tandis que le total des unités de main-d’œuvre familiale diminue de près de 20 %. Par conséquent, le revenu moyen des facteurs, calculé comme «revenu agricole par unité de main-d’œuvre familiale», est en hausse d’environ 12 %. Les valeurs du scénario A «tendances actuelles» servent de référence pour les autres scénarios (100 % dans la figure 3). Les différents scénarios influent peu sur les valeurs agrégées du rendement brut, des charges réelles et du revenu agricole. En revanche, on constate une différence plus marquée en ce qui concerne le nombre d’unités de main-d’œuvre familiale. Cette valeur dépend d’une part du nombre d’exploitations et d’autre part de la taille des structures. Si le nombre de nouveaux exploi-

150%

Tendances actuelles = 100%

tants baisse (scénario C), le nombre d’unités de maind’œuvre diminue plus fortement que le revenu sectoriel. Ainsi, le revenu par unité de main-d’œuvre familiale s’améliore de plus de 7 % par rapport au scénario A. Dans le scénario D «croissance des grands», bien que la surface exploitée par les exploitations de plus de 30 ha augmente de 19 %, le nombre d’unités de main-d’œuvre familiale est inférieur de 4 % seulement au scénario A. En effet, ce scénario engendre une structure duale avec beaucoup de petites exploitations qui requièrent un grand nombre d’unités de main-d’œuvre familiale. Par conséquent, le revenu moyen par unité de main-d’œuvre familiale augmente très peu. En revanche, avec le scénario E «moins de nouveaux exploitants & croissance des grands», le nombre d’unités de main-d’œuvre familiale est réduit de 15 %, ce qui influe positivement sur le revenu moyen par unité de main-d’œuvre familiale. Comme dans le scénario C, la situation économique s’améliore en raison d’un nombre réduit de nouveaux exploitants. La répartition des unités de main-d’œuvre familiale par classe de grandeur est essentielle à l’identification du revenu agricole moyen par unité de main-d’œuvre familiale. A cet effet, nous avons distingué deux groupes: les exploitations de moins de 20 ha et celles de plus de 40 ha (fig. 4). Généralement, le revenu agricole par unité de main-d’œuvre familiale de ces exploitations est inférieur à 45 000 francs pour le premier groupe et

180%

Tendances actuelles = 100%

170%

140%

160%

130%

150%

120%

140%

110%

130% 120%

100%

110%

90%

100%

80%

90% 80%

70%

70%

A Tendances B Plus de actuelles volume

C Moins de D Croissance E Scénario nouveaux des grands combiné expl.

Surface exploitée par les exploitations > = 30 ha Revenu agricole par unité de main-d’œuvre familiale Revenu brut agrégé Charges réelles globales Revenu agricole global Diverses sources : Unités de main-d’œuvre familiale traitement par bemepro, Nombre d’exploitations Flury&Giuliani

Figure 3 | Comparaison des scénarios : indices structurels et économiques agrégés.

A Tendances B Plus de actuelles volume

C Moins de D Croissance E Scénario nouveaux des grands combiné expl.

Unités de main-d’œuvre familiale dans les exploitations > 40 ha ( > env. 65 000 RA/UTAF) Revenu agricole par unité de main-d’œuvre familiale Unités de main-d’œuvre familiale dans les exploitations < 20ha ( < env. 45 000 RA/UTAF)

Diverses sources : traitement par bemepro, Flury&Giuliani

Figure 4 | Revenu du travail pour les différents scénarios.

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Economie agricole | Simulation de l’évolution des structures agricoles

supérieur à 65 000 francs pour le second. Dans le scénario C «moins de nouveaux exploitants», on observe un recul de plus de 20 % du nombre d’unités de maind’œuvre à bas revenu. Le revenu moyen augmente de 5 % au moins tandis que le nombre d’unités de maind’œuvre au revenu «confortable» augmente un peu plus. Dans le scénario D «croissance des grands», le nombre de «bas revenus» s’accroît de bien 10 %. Parallèlement, le nombre de «revenus confortables» est en hausse de plus de 30 %. Ainsi, le terme «structure duale» s’applique aussi à la répartition des revenus. Les scénarios d’agriculture duale D et E révèlent un problème: plus de la moitié des unités de main-d’œuvre familiale travaillent dans des exploitations de moins de 20 ha.

Conclusions Les simulations montrent que l’on peut atteindre des tailles d’exploitation et des structures de coûts plus rentables sans précipiter les changements structurels, c’està-dire les abandons d’exploitation indépendants de l’âge. En prévision des modifications des conditionscadre qui s’annoncent, il est indispensable d’utiliser ces potentiels car en refusant d’améliorer la compétitivité à long terme, on s’expose à des coûts d’ajustement élevés. L’évolution vers une agriculture duale est une chance pour les grandes exploitations, mais elle renforce la nécessité pour les petites exploitations de s’assurer un revenu non agricole. Cette évolution vers une structure duale de l’agriculture remet en cause les représentations sociales de part et d’autre de l’échelle: le maintien d’un grand nombre de petites exploitations permet de conserver une structure de «petite agriculture», mais ce groupe perd en signification dans les débats concernant la politique des revenus. En d’autres termes, la répartition des revenus doit désormais primer sur l’évolution du revenu moyen. On saura ainsi combien d’exploitations peuvent réaliser un revenu des facteurs supérieur à la moyenne. Améliorer la compétitivité en exploitant la taille des

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structures pour réaliser des économies d’échelle doit être au cœur des préoccupations. A cet effet, il convient d’analyser d’un œil critique les mesures politiques actuelles qui attirent de nouveaux exploitants et le système des paiements directs qui pénalise les grandes exploitations. La voie à suivre passe par une séparation claire, avec d’une part les paiements compensatoires accompagnant les changements politiques et d’autre part les paiements directs pour certaines prestations multifonctionnelles clairement définies. Les paiements compensatoires doivent être limités dans le temps et réservés aux exploitants actuels, c’est-à-dire que les nouveaux exploitants ne doivent pas en bénéficier. Si l’on se débarrasse de ces fausses incitations, l’évolution structurelle à moyen et long terme vers de plus grandes exploitations devrait s’accélérer sans qu’il ne soit nécessaire d’intervenir activement. La condition fondamentale à cette évolution structurelle vers des exploitations plus aptes à faire face aux défis futurs est un consensus des acteurs de la politique agricole sur les points suivants: l’urgente nécessité de faire baisser les coûts et le rôle prépondérant joué par l’évolution structurelle relative à la taille des exploitations. Sur la base de ce consensus (aujourd’hui inexistant), on peut appliquer deux stratégies. D’une part, un recul accéléré du nombre d’exploitations et du nombre de personnes actives dans l’agriculture permet de faire baisser les coûts de manière socialement supportable si le nombre de nouveaux arrivants dans le secteur diminue. D’autre part, l’agriculture peut profiter de son évolution vers une structure duale où les surfaces libérées sont attribuées prioritairement aux exploitations compétitives, mais qui permet aussi l’exploitation d’un grand nombre de petits domaines comme seconde n source de revenu ou à titre de hobby.


Simulazione dell’evoluzione delle strutture agricole L’evoluzione delle strutture agricole verso strutture più grandi e, di conseguenza, più convenienti dal punto di vista dei costi, è nell’agricoltura svizzera, relativamente lenta. Il modello di simulazione dinamica permette un’estrapolazione delle tendenze attuali e lo studio di scenari alternativi per il futuro agricolo Le simulazioni mostrano che è possibile mirare a strutture più convenienti anche senza accellerare la sparizione di aziende non legata all’età. Tra le opportunità per una migliore concorrenzialità, che sia sostenibile socialmente e realizzabile politicamente, sono indicate la riduzione delle aperture di nuove aziende e lo sviluppo verso un agricoltura a tempo parziale. Alla luce delle sfide che il futuro riserva all’agricoltura è indispensabile trarre profitto da questi potenziali. In questo senso è necessario che la politica agricola prenda apertamente posizione a favore di costi strutturali più redditizi e d’aziende agricole più grandi.

Summary

Riassunto

Simulation de l’évolution des structures agricoles | Economie agricole

Simulation of future farm size structures In the Swiss agricultural sector, the development towards larger farms and consequently towards more economically favourable cost structures is relatively slow. A dynamic simulation model is used to investigate where an extrapolation of the present development could lead in future and what form alternative development paths could take. The simulations indicate that, compared to a continuation of the current development, more cost-effective structures can be achieved without more frequent, non-age related farm closures. A reduction in the number of start-ups or a development towards a dual agricultural structure can be identified as socially acceptable and politically realisable opportunities for improved competitiveness. In view of future challenges, this potential has to be exploited to the full. This demands that agricultural policy demonstrates a firm commitment to more efficient cost structures and thus to larger farms. Key words: structural change, simulation model, farm size structures.

Bibliographie b G iuliani G., Meier B. & Flury C., 2009. Impact économique du transfert des terres agricoles. Agrarforschung 16 (5), 163 – 165. b M eier B., Giuliani G. & Flury C., 2009a. Transferts des terres agricoles et développement des structures agricoles jusqu’à 2007. Agrarforschung 16 (5), 152 – 157. b M eier B., Giuliani G. & Flury C., 2009b. Flächentransfers und Agrar­ strukturentwicklung, Studie im Auftrag des Bundesamtes für Landwirtschaft. Schlussbericht, Winterthur und Zürich.

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E n v i r o n n e m e n t

Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface Dorothea Noll, Nathalie Dakhel et Stéphane Burgos, Ecole d’Ingénieurs de Changins EIC, 1260 Nyon Renseignements : Stéphane Burgos, e-mail : stephane.burgos@eichangins.ch, tél. +41 22 363 40 52

Regard avec dépôt de terre provenant en partie de l’érosion de la parcelle en amont.

Introduction L’agriculture mécanisée et productive d’après-guerre a conduit à une fertilisation intensive, une augmentation des traitements phytosanitaires, une modification structurale du paysage agricole (allongement des parcelles) et à une compaction des sols. Ces changements favorisent le ruissellement et l’érosion, se traduisant par une augmentation des teneurs en particules fines et en pesticides dans les eaux superficielles jusqu’à des valeurs dépassant souvent les normes dans les régions agricoles.

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Les écoulements de surfaces sont une des voies majeures de transfert des pesticides vers les eaux superficielles (Liess et al. 1999). Les produits phytosanitaires peuvent être soit adsorbés par les particules du sol (argiles et matières organiques) soit dissous dans les eaux (Calvet et al. 2005). Plusieurs méthodes et modèles existent déjà pour estimer les risques d’érosion (perte de terre) ou de pollution des eaux superficielles par les pesticides. Certains utilisent des données existantes à des échelles variables, notamment ceux qui sont basés sur l’équation universelle de perte de terre USLE (Bakker et al. 2008).


Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface | Environnement

Résumé

D’autres nécessitent un nombre important de paramètres parfois difficiles à acquérir (Ludwig et al. 2004). Le choix de l’échelle constitue souvent un problème pour la mise en place de mesures cohérentes (Schriever et al. 2007). Les modèles développés à l’échelle parcellaire n’utilisent généralement pas les systèmes d’information géographique (SIG) (CORPEN 2001). L’objectif de ce travail est de développer, à l’échelle parcellaire, une méthode d’estimation du risque de transfert de pesticides vers les eaux superficielles par ruissellement et érosion. L’étude a été réalisée pour une partie du bassin versant du Boiron de Morges (VD). Elle s’intègre dans un programme de réduction de la concentration en produits phytosanitaires, mis en place depuis 1999, basé sur l’article 62a de la Loi fédérale sur la protection des eaux.

Matériel et méthode Zone d’étude Située dans la partie N-E du bassin versant du Boiron (fig. 1), sa superficie est de 980 ha, dont 577 ha de grandes cultures et cultures diverses: 133 ha de prairie, 103 ha de vignes et 167 ha de zone non agricole (forêt, village etc.). L’altitude varie entre 423 et 655 m. Cette zone comprend trois affluents du Boiron: l’Irence, le Blacon et le Blétruz.

Ce travail expose une méthode d’estimation des risques de transfert de pesticides vers les eaux superficielles par écoulement de surface (érosion, ruissellement) sur une partie du bassin versant du Boiron de Morges (VD). Cette méthode combine des observations de terrain et l’utilisation de systèmes d’information géographique (SIG). Elle considère des facteurs intemporels et temporels. Une grille d’évaluation permet de classer les différents facteurs selon l’intensité du risque qu’ils génèrent. La combinaison des facteurs sert ensuite à réaliser une carte de synthèse des risques de transfert de pesticides pour l’ensemble de la zone d’étude. Cette méthode permet non seulement d’identifier les parcelles à risque de transfert élevé, mais également les facteurs à l’origine de ces transferts. Une fois ces parcelles identifiées, des mesures ciblées peuvent être mises en place pour limiter les pertes de terre et les transferts de pesticides.

Facteurs mesurés L’ensemble des éléments significatifs de la zone (parcelles agricoles, forêts, bandes herbeuses, voies de communication, regards et voies d’évacuation des eaux) est numérisé. Ces éléments sont soit relevés par des observations de terrain soit par l’utilisation du SIG Arcview 9.3,

Figure 1 | Localisation de la zone d’étude (rouge).

Figure 2 | Pente d’une parcelle mesurée sur la base du MNT avec une résolution de 5 x 5 m avec Spatial Analyst (classification selon le tabl. 1).

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Environnement | Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface

Figure 3 | Représentation des bassins versants des routes (couleur pastel) et du flux d’eau potentiel (lignes bleues) (chiffre noir = n° de la route, chiffre vert = correspondance des parcelles avec les bassins versant des routes).

de son extension Spatial Analyst (SA), du Modèle Numérique de Terrain à 5 m (MNT), de l’orthophoto et de la carte topographique. Les éléments ou facteurs relevés sont de deux natures: intemporels et temporels.

Facteur pente

Facteur longeur de pente

Facteurs intemporels Ils sont liés à la position et à la topographie et ne varient pas au cours d’une saison culturale. Les trois premiers facteurs sont dérivés du MNT. • La pente: plus la pente est importante, plus le risque de transfert est élevé. Certaines parcelles présentent une pente maximum importante selon le calcul SIG, mais n’ont en réalité qu’une petite zone très pentue (fig. 2). Considérer la pente maximum reviendrait à surestimer le risque mais n’analyser que la pente moyenne de l’ensemble de la parcelle le sous-estimerait. Pour cette raison, un seuil de 25 % de pixels en classe de risque supérieur est fixé pour faire passer une parcelle en risque supérieur. Ce seuil fixé arbitrairement vise à être suffisamment sévère. • La longueur de pente: le risque de transfert augmente avec une longueur de pente croissante. Cette variable correspond à la distance entre le point le plus haut et le point le plus bas de la parcelle. • Les éléments du paysage influençant les transferts dans le sens de l’écoulement de l’eau: ils comportent les voies de communication et leur revêtement (routes goudronnées, chemins...), les forêts, les haies et les bandes enherbées de plus de 3 m (zones tampons). De tels éléments du paysage peuvent constituer soit une voie d’écoulement soit une barrière pour les eaux de surface. Pour identifier la direction

Facteur relief

ou Facteurs intemporels

Facteur distance au réseau hydrographique

Facteur éléments du paysage

ou

Figure 4 | Réalisation des cartes des facteurs intemporels.

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Facteur écoulement


Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface | Environnement

des écoulements sur les parcelles, les «mini-bassins versants» de chaque voie de communication sont déterminés ainsi que les directions d’écoulement de chaque parcelle. En connaissant ainsi la destination de l’eau issue des parcelles (fig. 3), il est aisé de voir s’il existe un transfert direct ou non vers les eaux superficielles. Par exemple, si l’eau s’écoule sur une route, elle atteindra plus rapidement les eaux superficielles en pénétrant dans une grille d’évacuation qui alimente directement les eaux superficielles. • La distance au réseau hydrographique correspond à la distance entre les parcelles et les cours d’eau. Plus une parcelle est proche des eaux de surface, plus le risque que les écoulements de surface y parviennent aussi est élevé. • La texture superficielle du sol a été relevée par tests tactiles, lors de 100 sondages à la tarière réalisés de manière aléatoire, sur la zone d’étude. Les études pédologiques existantes ont également été utilisées (Haeberli 1971; SIGALES 2004). Facteurs temporels Ces derniers évoluent de manière saisonnière selon les pratiques culturales et l’assolement. • Le type de culture donne pour chaque parcelle le nombre moyen de traitements pesticides ainsi que le taux de couverture du sol au moment des traitements. Les vignes sont classées selon le taux d’enherbement dans l’interligne.

• L e sens du travail du sol par rapport à la pente est relevé lors des observations de terrain. Genèse des cartes de risques Pour tous les facteurs considérés, une grille d’évaluation (tabl. 1) a été élaborée. Elle détermine pour chaque facteur des classes de risques, en général cinq, dont les limites sont établies sur la base de données bibliographiques ou sur l’avis d’experts. A chaque classe de risque est associé un coefficient allant de 0 (pas de risque) à 4 (risque très élevé). Des cartes de risques sont générées pour chaque facteur. Elles sont ensuite combinées pour générer une carte de synthèse des risques de transfert de pesticides. Parmi les facteurs intemporels, seuls les facteurs relief (inclinaison et longueur de pente) et écoulement (éléments du paysage et distance au réseau hydrographique) sont retenus. En effet, les textures de surface sont, dans toute la zone d’étude, de type LAS (limon argilo-sableux) ou Lsa (limon sablo-argileux) selon le triangle textural du GEPPA (Groupe d’Etude pour les Problèmes de Pédologie Appliquée). L’homogénéité des textures et leur appartenance à une même classe de risque (tabl. 1) conduisent à ne pas considérer ce facteur ici. Pour constituer le facteur relief, la classe de risque maximum entre la pente et la longueur de pente est reportée. De la même manière, le risque maximum entre la distance au réseau hydrographique et les éléments du

Tableau 1 | Grille d’évaluation du risque de transfert de pesticides Peu de risque coeff. = 1

Risque moyen coeff. = 2

Risque élevé coeff. = 3

Risque très élevé coeff. = 4

Pente (1)

< 2 %

2 – 5 %

6 – 15 %

16 – 25 %

> 25 %

Longueur de pente (2)

< 50 m

51 – 100 m

101 – 200 m

201 – 300 m

> 301 m

Eléments du paysage

Forêt / haies, talus

Bande enherbée, parcelle

Chemin enherbé

Chemin pierreux

Route

Distance au réseau hydro­ graphique (3)

> 200 m

Texture de surface (1)

AA, As, A

Facteurs temporels

Facteur écoulement

Facteurs intemporels

Facteur relief

Pas de risque coeff. = 0

Type de culture (4)

Sens du travail du sol

20 – 200 m

AIs, AS, AI

Prairie permanente ou temporaire, jachère, luzerne, roseaux

Céréales, vigne > 70 % recouvert

Pas d’écoulement

Perpendiculaire à l’écoulement

SI, S, SS, Sa Arboriculture-verger, culture de printemps (5), féverole, vigne 70 à 50 % recouvert

< 20 m

SaI, Lsa, LAS, La Betterave, pomme de terre, vigne 50 à 30 % recouvert

L, Ls, LL Culture maraichère, vigne < 30 % recouvert

Parallèle à l’écoulement

(1) Mosimann et al. (1991) ; (2) Mosimann et Rüttimann (1996) ; (3) Laubier (2001) ; (4) Hani et al. (1990) ; (5) culture de printemps = colza, maïs, soja, tournesol, lupin, pois.

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Environnement | Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface

paysage est reporté pour former le facteur écoulement. Ensuite, le risque lié aux facteurs relief et écoulement est calculé. Si le risque est nul pour l’un ou l’autre facteur, alors le risque final est considéré comme nul. Sinon, c’est le risque moyen qui est utilisé. Ceci permet d’obtenir la carte des facteurs intemporels (fig. 4). La carte des facteurs temporels est obtenue en associant les risques liés au type de culture et au sens du travail du sol, c’est-à-dire en calculant le risque moyen, sauf si l’un de ces risques est nul (fig. 5). Pour finir, la carte de synthèse des risques de transfert de pesticides par écoulements de surface (fig. 6) est obtenue en associant la carte des facteurs intemporels et celle des facteurs temporels. A nouveau, le risque moyen est calculé sauf si l’un d’entre eux est nul.

Résultats et discussion Cette méthode offre un aperçu de la répartition des risques de transfert de pesticides pour les parcelles

Facteur travail du sol

Facteur type de culture

d’une région. La figure 7 représente les risques auxquelles sont soumises les prairies, les cultures, les vignes et l’ensemble de la surface agricole. Le risque est élevé sur 260 ha pour les cultures et 80 ha pour les vignes, soit respectivement 32 % et 10 % de la surface agricole totale. Ce haut niveau de risque résulte des améliorations foncières qui ont créé de nombreuses voies de communication et allongé les parcelles pour faciliter la mécanisation. 5 %, soit 39 ha, de la surface agricole totale sont classés avec un risque très élevé. Cela concerne 4 % des cultures (20 ha) et 19 % des vignes (19 ha). Les prairies temporaires, permanentes et les jachères sont toujours classées sans risque. La méthode permet de localiser les parcelles problématiques sur la carte de synthèse et d’identifier les facteurs en cause. L’extrait de carte (fig. 8) montre quatre cas particuliers. La parcelle 1 présente un risque très élevé car elle est longue, travaillée dans le sens de l’écoulement de l’eau qui afflue sur une route. Les parcelles voisines 2 et 3 présentent les mêmes caractéristiques

Facteurs temporels

+ Figure 5 | Réalisation des cartes des facteurs temporels.

Facteurs intemporels

Facteurs temporels

+ Figure 6 | Réalisation de la carte de synthèse.

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Carte de synthèse


Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface | Environnement

pas de risque peu de risque

risque moyen risque élevé

risque très élevé

350 300 250 200 150 100 50 0

Prairie

Culture

Vigne

Ensemble de la surface cultivable

Figure 7 | Histogramme des classes de risque pour les surfaces de prairie, de culture, de vigne et de l’ensemble de la surface agricole.

Figure 8 | Extraits de la carte de synthèse des risques de transfert de pesticides (trait bleu = sens de l’écoulement de l’eau).

physiques, mais avec un risque nul pour la parcelle 2 car c’est une prairie temporaire et avec un risque moyen pour la parcelle 3 car l’eau s’écoule dans d’autres parcelles. La parcelle 4, une vigne, présente un risque très élevé car la pente est supérieure à 20 %, avec une route en aval, des rangs travaillés parallèlement à la pente et peu enherbés. La méthode donne aussi la possibilité de mettre en place des mesures ciblées pour les parcelles à risque car les facteurs en cause sont connus. Il s’agit de limiter l’écoulement ou d’éviter que l’eau afflue sur les voies de communication. Cependant, les mesures de correction sont parfois difficilement applicables. Pour la parcelle 2 (fig. 7), par exemple, un travail perpendiculaire à la pente est difficilement réalisable vu la configuration allongée de la parcelle; la diviser en deux ne faciliterait pas le travail et serait peu acceptable pour les agriculteurs. La mise en place d’une bande herbeuse serait une mesure envisageable (Gouy et Gril 2001). On peut également préconiser de modifier l’assolement, par exemple en évitant les cultures maraîchères dans les zones à

risque, et utiliser des techniques culturales simplifiées ou le semis direct. Ces pratiques diminuent les atteintes aux sols, limitent la formation d’une croûte de battance et ainsi le ruissellement (Labreuche et al. 2007). Concernant les vignes (parcelle 4), les mesures sont restreintes; les possibilités d’enherbement devraient être étudiées pour limiter les transferts. Les facteurs pris en compte dans la méthode sont ceux qui sont communément considérés comme impliqués dans les transferts de pesticides par écoulement de surface. Les apports de cette méthode par rapport à d’autres développées à l’échelle parcellaire (Aurousseau et al. 1998; Laubier 2001) sont l’utilisation du MNT à haute résolution, l’observation de la pente maximum et moyenne des parcelles, la considération des voies de communication et la prise en compte des traitements phytosanitaires selon les cultures en place. En particulier, l’observation des pentes moyenne et maximale permet une meilleure estimation des risques pour les parcelles présentant des pentes irrégulières qu’en utilisant la pente moyenne seule. La considération des voies de

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Environnement | Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface

communication permet par ailleurs de tenir compte des transferts directs vers les eaux superficielles qui contribuent certainement à exporter des concentrations élevées en particules fines et en pesticides.

Conclusions La méthode expérimentée permet de: • définir les risques de transfert de pesticides vers les eaux superficielles à l’échelle parcellaire; • déterminer les facteurs en cause dans les transferts; • proposer des mesures ciblées pour limiter les transferts; • obtenir des cartes de risques et des facteurs impliqués permettant de gérer l’ensemble du bassin versant et de conseiller les agriculteurs. n

Bibliographie b A urousseau P., Gascuel-Odoux C. & Squividant H., 1998. Eléments pour une méthode d’évaluation d’un risque parcellaire de contamination des eaux superficielles par les pesticides. Etude et Gestion des Sols 5 (3), 143 – 156. b B akker M., Govers G., von Doorn A., Quetier F., Chouvardas D. & Rounsevell M., 2008. The response of soil erosion and sediment export to land-use change in four areas of Europe: The importance of landscape pattern. Geomorphology 98, 213 – 226. b C alvet R., Barriuso E., Bedos C., Benoit P., Charnay M.-P. & Coquet Y., 2005. Les pesticides dans le sol – Conséquences agronomiques et environnementales. Ed. France Agricole, Paris, 637 p. b CORPEN (Comité d’Orientation pour des Pratiques agricoles respec­ tueuses de l’Environnement)., 2001. Diagnostic de la pollution des eaux par les produits phytosanitaires. Base pour l’établissement de cahiers des charges des diagnostics de bassins versants et d’exploitations. Ministère

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de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 32 p. G ouy V. & Gril J.-J., 2001. Diagnosis of pesticide diffuse pollution and management practices to reduce transfer to water. Ingénieries eau agriculture territoires n° spécial, 81 – 90. H aeberli R., 1971. Carte écologique-physiographique des sols du canton de Vaud. Office Cantonal Vaudois de l’Urbanisme. Cahier de l’aménagement régional 12, 119 p. H ani F., Popow G., Reinhard H., Schwarz A., Tanner K. & Vorlet M., 1990. Protection des plantes en production intégrée - Grandes cultures. Centrale des moyens d’enseignement agricole, Zollikofen, 334 p. L abreuche J., Le Souder C., Castillon P., Ouvry J. F., Real B., Germon J. C., de Tourdonnet S. (coordinateurs), 2007. Evaluation des impacts environnementaux des Techniques Culturales Sans Labour en France. ADEME-ARVALIS Institut du végétal-INRA-APCA-AREAS-ITBCETIOMIFVV, 400 p.


Metodo di valutazione dei rischi di trasferimento di pesticidi attraverso le acque che scorrono in superficie Questo studio illustra un metodo di stima dei rischi di passaggio dei pesticidi nelle acque superficiali attraverso il trasporto di superficie (erosione, ruscellamento) in una parte del bacino imbrifero del Boiron de Morges (Vaud, Svizzera). Tale metodo abbina osservazioni sul terreno e l’utilizzo di sistemi d’informazione geografico (SIG), considerando fattori perenni e fattori temporanei. Una griglia di valutazione permette di classificare i diversi fattori secondo l’intensità del rischio generato. La loro combinazione permette in seguito la realizzazione di una mappa di sintesi dei rischi dovuti al passaggio di pesticidi nell’insieme della zona studiata. Il metodo permette di identificare le parcelle a elevato rischio, di individuare i fattori all’origine del fenomeno e di proporre delle misure mirate per limitare l’erosine di terra e il conseguente trasferimento di pesticidi.

b L aubier F., 2001. The diagnosis of the risk of pesticides transfer in superficial waters: the bases and the implementation of the method developed in Bretagne Region (France). Ingénieries eau agriculture territoires n° spécial, 91 – 98. b L iess M., Schluz R., Liess M. H.-D., Rother B. & Kreuzig R., 1999. Determination of insecticide contamination in agricultural headwater streams. Water Research 33 (1), 239 – 247. b L udwig B., Le Bissonnais Y., Souchère V., Cerdan O. & Jetten V., 2004. Intégration des pratiques agricoles dans la modélisation du ruissellement et de l’érosion des sols: les modèles LISEM et STREAM. In: Organisation spatiale des activités agricoles et processus environnementaux. (Ed. P. Monestiez., S. Lardon., B. Seguin), INRA Editions, Paris, 43 – 62. b M osimann T. & Rüttimann M., 1996. Erosion, clé d’appréciation du risque. Sols cultivés de Suisse romande. SRVA (Service de vulgarisation agricole), Lausanne, 27 p.

Summary

Riassunto

Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface | Environnement

Assessment of risks of pesticides transfer by surface runoffs This work presents a method for assessing pesticides transfer risks to the surface water by erosion and runoff. It was developed in a part of the watershed of the Boiron de Morges (Vaud, Switzerland). This method combines observations in the field with the use of Geographic Information Systems (GIS). It considers timeless and timely factors. An evaluation grid permits to classify the different factors by the risk severity they generate. Their combination then allows to produce a synthetic map showing the transfer risks of pesticides in the whole zone examined. This method makes not only possible to identify the plots with an inherent risk of high transfer, but also the factors responsible for it. Once the plots have been identified, targeted measures can be envisaged to limit the soil loss and the pesticides transfer. Key words: erosion, runoff, GIS, pesticides, DEM, transfer.

b M osimann T., Maillard A., Musy A., Neyroud J.-A., Rüttimann M. & Weisskopf P., 1991. Lutte contre l’érosion des sols cultivés. Guide pour la conservation des sols. Programme national de recherche «Utilisation du sol en Suisse», Berne-Liebefeld, 187 p. b S chriever C. A., von der Ohe P. C. & Liess M., 2007. Estimating pesticide runoff in small streams. Chemosphere 68, 2161 – 2171. b S IGALES (Etude de Sols et Terroirs), 2004. Etude des terroirs viticoles vaudois. Géo-pédologie. Prométerre-Office de conseil viticole, Lausanne, 124 p.

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P o r t r a i t

Michel Rérat : la recherche au service de l’animal Jeune vétérinaire originaire du Jura bernois, Michel Rérat n’a pas toujours rêvé d’être chercheur en médecine vétérinaire. Enfant, il rêvait de devenir sommelier. C’est au gymnase de La Chaux-de-Fonds qu’il commence à s’intéresser à la médecine. «En médecine vétérinaire, le patient ne peut pas dire où il a mal et c’est ça que je trouve captivant». C’est ainsi que Michel Rérat explique son choix en faveur des études de médecine vétérinaire. «Intuition et sensibilité pour les animaux sont des traits de caractère importants pour exercer ce métier». Au terme de ses études à Berne, il travaille comme assistant dans un cabinet vétérinaire à Bulle. Sa thèse de doctorat du département de physiologie vétérinaire de l’Université de Berne, consacrée à la «Croissance des veaux issus de fécondation in vitro», a été un pas supplémentaire en direction de son activité de recherche actuelle chez ALP : la santé des veaux. Engraissement de veaux en bonne santé Les troubles respiratoires représentent le plus grand problème dans l‘engraissement des veaux. «Lors de la mise en lot de 30 veaux provenant de 30 exploitations différentes, les germes pathogènes font un joyeux mélange. Par ailleurs, les veaux sont souvent transportés, de leur ferme d’origine à l’atelier d’engraissement, à un stade critique de leur croissance. Lors de cette phase de transition, ils sont très sensibles aux maladies». Par une gestion de troupeau ciblée et une détention en étable optimisée, Michel Rérat tente dans ses travaux de recherche de maintenir les veaux en bonne santé et de réduire l’emploi d’antibiotiques. Michel Rérat relève avec enthousiasme un double défi : participer à la recherche internationale en médecine vétérinaire et trouver des solutions applicables dans les exploitations suisses. Son projet actuel, mené en collaboration avec d’autres instituts suisses de santé animale, se déroule dans le cadre de la révision de l’Ordonnance sur les épizooties. Il a pour objectif de découvrir quels types de complémentation fourragère conviennent le mieux à la bonne santé du veau et à ses besoins physiologiques.

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Michel Rérat (Photo: Olivier Bloch, ALP)

Citadin et amateur de théâtre «Maintenant, je dois m’exprimer en français  !» dit Michel Rérat dans un grand éclat de rire. Après avoir usé de la langue de Goethe pour expliquer ses projets de recherche, Michel Rérat revient au français, sa langue maternelle, pour parler de ses hobbies. «Je ne corresponds pas vraiment au portrait que l’on se fait normalement d’un vétérinaire, passionné de nature et passant le plus clair de son temps libre dans les montagnes». Michel Rérat préfère la ville et son offre culturelle. Il est passionné de théâtre, jouant lui-même avec le Théâtre de la Cité à Fribourg – son lieu de domicile. Andrea Leuenberger, rédactrice de Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux


A c t u a l i t é s

Actualités Lancement du nouvel ERA-Net RURAGRI Dans les pays européens, l’utilisation du sol et le mode de vie en zone urbaine exercent un impact croissant sur les espaces ruraux et la production agricole. Pour s’adapter à cette nouvelle donne, les mesures politiques font appel à des démarches interdisciplinaires dans le domaine de la recherche. C’est dans ce contexte que la Commission européenne soutient le réseau ERA-Net RURAGRI. Celui-ci a pour objectif de regrouper les domaines de recherche relatifs à l’agriculture, à la durabilité, au développement rural et de mettre en place un réseau transnational de ces activités de recherche. Un réseau de recherche européen ERA-Net (European Research Area Network) vise à coordonner les programmes nationaux et régionaux et à renforcer durablement la collaboration entre la recherche et l’économie. Dans le cadre d’un ERA-Net, les pays partenaires peuvent lancer des appels d’offre communs et promouvoir des projets de recherche. Les partenaires de projet sont financés selon les critères de promotion applicables dans chaque pays membre. La complexité croissante des enjeux agricoles requiert une recherche interdisciplinaire et une mise en réseau des structures au sein de l’Espace européen. RURAGRI a été lancé lors d’une rencontre à Uppsala, en Suède, les 29 et 30 octobre 2009 ; la Commission européenne soutient ce projet ERA-Net dans le cadre du septième programmecadre de recherche et développement (PCRD7). RURAGRI – Le défi de la durabilité : les nouvelles relations entre l’agriculture et le développement des zones rurales en Europe – est coordonné par l’INRA (France). La Suisse fait partie des 15 pays qui participent à cet ERA-Net. Elle est représentée par l’Office fédéral de l’agriculture et les spécialistes d’Agroscope. La durée des activités au sein de l’ERA-Net est de 48 mois. Dans les pays européens, l’urbanisation progressive est un processus très dynamique. Ce phénomène englobe l’expansion de l’utilisation urbaine des terres, soit l’extension du milieu urbanisé sous forme de surfaces habitables, zones industrielles et infrastructures, de même que le développement du mode de vie urbain qui accompagne cette évolution. Ce développement concerne de plus en plus de régions. L’urbanisation a également une influence croissante sur les espaces ruraux relativement éloignés des centres urbains et sur

l’agriculture elle-même, qui doivent ainsi se positionner face à ce phénomène. D’une part, les espaces ruraux sont le lieu de production des denrées alimentaires destinées aux habitants des espaces urbains, qui à leur tour utilisent les espaces ruraux à des fins récréatives ; d’autre part, les habitants des espaces ruraux adoptent de plus en plus souvent le mode de vie urbain. Cette tendance se traduit par un affaiblissement des liens de la population rurale avec l’agriculture et par des flux croissants de pendulaires entre les espaces ruraux et les espaces urbains. La promotion d’un développement durable des espaces ruraux nécessite de comprendre les interactions entre l’agriculture et les utilisations alternatives des terres telles que l’habitation, les infrastructures de transport ou de loisir. Afin que la recherche puisse apporter un soutien efficace dans l’élaboration des mesures politiques pour piloter un développement durable, il est important d’étudier et de comparer, au niveau régional et national, le changement d’utilisation des terres et les interactions entre ces différentes utilisations, les instruments politiques de pilotage et la gouvernance. Le réseau européen des partenaires de recherche veut promouvoir l’échange des «meilleures pratiques» en tant que pistes pour des solutions novatrices. Pour toutes ces raisons, RURAGRI est axé sur une recherche interdisciplinaire qui considère les sujets «agriculture et durabilité» dans toutes leurs dimensions, parallèlement au développement rural. RURAGRI se propose d’atteindre ses objectifs en trois étapes : 1) recenser, pour tous les pays qui participent au réseau, les programmes et projets de recherche en cours dans le domaine considéré, de même que les coopérations internationales en place et le mode de fonctionnement des échanges d’information ; 2) identifier les lacunes en matière de recherche et développer un calendrier stratégique de la recherche ; 3) développer les instruments permettant de garantir une promotion durable des programmes de recherche transnationaux. Maria-Pia Gennaio et Stefan Mann, Agroscope Reckenholz-Tänikon ART ; Markus Lötscher, Office fédéral de l’agriculture OFAG

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Actualités

Nouvelles publications

Fodder Crops and Amenity Grasses Un nouvel ouvrage de référence sur la sélection des variétés de trèfles et de graminées vient de paraître, un demi-siècle après le dernier ouvrage détaillé sur le sujet. Quelque 44 chercheurs de 13 nations – dont 3 chercheurs d’Agroscope ART – ont contribué à la rédaction de cet ouvrage de 523 pages et 20 chapitres. Fodder Crops and Amenity Grasses a pour objectif d’actualiser les connaissances scientifiques relatives à la sélection de plantes fourragères (notamment les variétés de trèfles et de graminées). Neuf chapitres généraux fournissent au lecteur toutes les informations nécessaires relatives à la sélection, de l’emploi des ressources génétiques aux dispositions d’autorisation officielle des variétés, en passant par les méthodes et les objectifs de sélection. Les onze chapitres consacrés aux espèces spécifiques décrivent les progrès réalisés par la sélection dans les principales familles de graminées et de légumineuses, les enjeux actuels et l’apport des connaissances en biologie moléculaire. Cet ouvrage s’adresse aux sélectionneurs de plantes fourragères, aux enseignants, aux hautes études agricoles, à la branche des semences et à la vulgarisation agricole. Mais les non-spécialistes auront aussi du plaisir à parcourir ce livre qui, par endroits, se lit comme un roman policier. Le premier chapitre, rédigé par le Belge Dirk Reheul, relate le parcours en flèche du trèfle, qui a commencé sa «carrière» au XVIe siècle, à une époque où les forêts étaient tellement défrichées pour répondre aux besoins en bois pour le chauffage et la construction navale que, en Europe, les sols étaient épuisés par les grandes cultures et dégénéraient. La base de la production des denrées alimentaires menaçait de s’effondrer. Le semis de trèfle violet a permis de réintroduire des éléments nutritifs dans le cycle des engrais de ferme et ainsi de reconstituer la fertilité des sols. Le trèfle a non seulement sauvé les sols, mais il a aussi accru leur productivité, ce qui a eu pour effet, déjà à l’époque, de doubler les récoltes de céréales. Depuis quelques décennies, le trèfle violet est de plus en plus menacé par l’anthracnose. Cette maladie fongique s’est fortement propagée au cours des dernières années, vraisemblablement en raison des températures estivales plus élevées. L’amélioration de la résistance à l’agent pathogène de cette maladie est une des priorités de la sélection. Le livre apporte les connaissances de base pour faire face à cet enjeu.

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Boller B., Posselt U. K. et Veronesi F. (Eds.). Fodder Crops and Amenity Grasses, Series: Handbook of Plant Breeding Vol. 5, 523 p., Springer Science+Business Media, New York. ISBN: 978-1-4419-0759-2 http://www.springer.com/978-1-4419-0759-2


Actualités

Rapport ART

No 718 2010

Tâches de gestion d’exploitation en grandes cultures Christoph Moriz et Andreas Mink, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen, E-Mail: christoph.moriz@art.admin.ch

Les grandes exploitations consacrent nettement moins de temps aux tâches de gestion d’exploitation par hectare et par an. Le temps consacré fluctue entre 3,6 et 26,2 heures de maind’œuvre par hectare et par an. En valeur absolue, les tâches de gestion d’exploitation dans les grandes cultures impliquent entre 154 et 680 heures de main-d’œuvre par exploitation et par an dans les exploitations étudiées. Etant donné l’importance de ces travaux, il est indispensable de leur octroyer une place centrale dans la planification. Avec les procédés de production hautement mécanisés qui caracté-

risent les grandes cultures, il n’est pas surprenant que les tâches de gestion d’exploitation représentent un fort pourcentage du temps de travail total requis sur l’exploitation. Les exploitations étudiées consacrent en moyenne près de 45 pourcent de leur temps de travail à la gestion d’exploitation. C’est une raison suffisante pour approfondir la question et développer des mesures pour optimiser ce secteur.

Sommaire

Tâches de gestion d’exploitation en grandes cultures

Page

Problématique

2

Méthodologie

2

Décomposition systématique

3

Anticipation ou réactivité

3

Résultats

3

Conclusions

7

Bibliographie

8

Fig. 1: Outre les travaux des champs, la gestion d’exploitation occupe elle aussi une place de plus en plus importante dans les grandes cultures. (Photo: Marion Riegel, Agroscope ART)

Rapport ART

No 719 2009

Problématique de la structure des rations mélangées des troupeaux haute productivité Résultats d’une enquête auprès des exploitations de vaches laitières Franz Nydegger et Simon Bolli, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, CH-8356 Ettenhausen, E-Mail: franz.nydegger@art.admin.ch

Pour les éleveurs de bovins et pour les conseillers en alimentation, il est de plus en plus important d’évaluer la structure d’une ration. Ils devraient pouvoir s’appuyer sur des méthodes fiables et connaître l’influence du traitement du fourrage de base sur sa structure. Une enquête réalisée dans dix-sept exploitations a montré qu’en pratique, l’évaluation de la structure des rations totales à l’aide de la valeur structurelle de de Brabander et al. était peu satisfaisante pour les exploitations suisses ayant de forts pourcentages d’ensilage d’herbe et de foin. En dépit de valeurs structurelles relativement bonnes, environ deux tiers des exploitations ont recours à des substances tampons pour protéger la panse. Or, plus la part de concentrés dans la ration totale est élevée, plus le risque de problèmes structurels est im-

portant. Toutefois, une part élevée de concentrés n’entraîne pas nécessairement des problèmes de structure. L’analyse avec tamis-secoueur permet d’étudier la ration mélangée. Cependant, elle ne prend pas en compte les aliments complémentaires proposés dans le distributeur automatique de concentrés, alors que ces aliments jouent un rôle décisif surtout pour les animaux à haute productivité qui sont les plus exposés. Les résultats ont montré que l’analyse avec tamis-secoueur permettait éventuellement d’identifier les relations entre le pourcentage de particules fines dans la ration mélangée et l’apparition de problèmes de structure. Par contre, les répercussions négatives du traitement mécanique de fourrage destiné aux ruminants sur la structure n’ont pu être mises en évidence. L’étude a mon-

tré que l’évaluation de la structure des aliments pour ruminants comportait encore beaucoup d’incertitudes. Les systèmes employés pour évaluer la structure ne peuvent être appliqués aux conditions pratiques que sous réserve.

Sommaire

Page

Problématique

2

Structure du fourrage destiné aux ruminants

2

Méthode de relevé des données 2 Evaluation de la structure des aliments pour ruminants

2

Résultats

3

Discussion des résultats

6

Conclusions

7

Bibliographie

8

Problématique de la structure des rations mélangées des troupeaux à haute productivité Résultats d’une enquête auprès des exploitations de vaches laitières

Fig. 1: La rumination est très importante pour le bon fonctionnement de la digestion et du métabolisme de la vache.

Rapport ART 718

Rapport ART 719

Les grandes exploitations consacrent nettement moins de temps aux tâches de gestion d’exploitation par hectare et par an. Le temps consacré fluctue entre 3,6 et 26,2 heures de main-d’oeuvre par hectare et par an. En valeur absolue, les tâches de gestion d’exploitation dans les grandes cultures impliquent entre 154 et 680 heures de main-d’oeuvre par exploitation et par an dans les exploitations étudiées. Etant donné l’importance de ces travaux, il est indispensable de leur octroyer une place centrale dans la planification. Avec les procédés de production hautement mécanisés qui caractérisent les grandes cultures, il n’est pas surprenant que les tâches de gestion d’exploitation représentent un fort pourcentage du temps de travail total requis sur l’exploitation. Les exploitations étudiées consacrent en moyenne près de 45 % de leur temps de travail à la gestion d’exploitation. C’est une raison suffisante pour approfondir la question et développer des mesures pour optimiser ce secteur.

Pour les éleveurs de bovins et les conseillers en alimentation, il est de plus en plus important d’évaluer la structure d’une ration. Ils devraient pouvoir s’appuyer sur des méthodes fiables et connaître l’influence du traitement du fourrage de base sur sa structure. Une enquête réalisée dans dix-sept exploitations a montré qu’en pratique, l’évaluation de la structure des rations totales à l’aide de la valeur structurelle de de Brabander et al. était peu satisfaisante pour les exploitations suisses qui utilisent de forts pourcentages d’ensilage d’herbe et de foin. En dépit de valeurs structurelles relativement bonnes, environ deux tiers des exploitations ont recours à des substances tampons pour protéger la panse. Or, plus la part de concentrés dans la ration totale est élevée, plus le risque de problèmes structurels est important. Toutefois, une part élevée de concentrés n’entraîne pas nécessairement des problèmes de structure. L’analyse avec tamissecoueur permet d’étudier la ration mélangée. Cependant, elle ne prend pas en compte les aliments complémentaires proposés dans le distributeur automatique de concentrés, alors que ces aliments jouent un rôle décisif, surtout pour les animaux à haute productivité qui sont les plus exposés. Les résultats ont montré que l’analyse avec tamis-secoueur permettait éventuellement d’identifier les relations entre le pourcentage de particules fines dans la ration mélangée et l’apparition de problèmes de structure. Par contre, les répercussions négatives du traitement mécanique du fourrage destiné aux ruminants sur la structure n’ont pu être mises en évidence. L’étude a montré que l’évaluation de la structure des aliments pour ruminants comportait encore beaucoup d’incertitudes. Les systèmes employés pour évaluer la structure ne peuvent être appliqués aux conditions pratiques que sous réserve.

Christoph Moriz et Andreas Mink, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART

Franz Nydegger et Simon Bolli, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 119–123, 2010

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Actualités

Communiqués de presse

www.agroscope.ch 22.02.2010 / ART Moins de stress pour la vache au travail Une paroi de traite expérimentale unique en Europe a été mise en service à Tänikon (TG). Elle permet de mesurer les causes du bruit et des vibrations pendant la traite. Les résultats aideront le lait suisse à rester le leader mondial par sa qualité.

15.02.2010 / ACW Economie d’énergie en culture sous serre L’énergie et surtout les moyens de l’économiser sont aujourd’hui au cœur des préoccupations des serristes. Depuis 2006, la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW travaille sur la gestion du climat par intégration de température en cultures sous serre. Cette gestion particulière permet d’économiser 10 % à 30 % d’énergie selon les cultures.

11.02.2010 / ALP De moins en moins d’apiculteurs et de colonies d’abeilles à l’échelle européenne En Europe centrale, le nombre de colonies d’abeilles a fortement diminué au cours des dernières décennies. Quant au nombre d’apicultrices et d’apiculteurs, il a chuté dans toute l’Europe. Or, pour la première fois, on dispose d’une vue d’ensemble à l’échelle européenne du problème du recul du nombre de colonies. D’autres insectes pollinisateurs comme les abeilles sauvages et les syrphes étant aussi touchés par ce problème, la pollinisation, dont dépend un grand nombre de plantes cultivées, risque de ne plus être assurée. Tel est le résultat auquel est parvenu l’IBRA (International Bee Research Association – Association internationale pour la recherche apicole) lors d’une étude menée en étroite collaboration avec le Centre de recherches apicoles d’Agroscope Liebefeld-Posieux ALP.

09.02.2010 / ACW La mineuse américaine de la vigne est arrivée au Tessin Originaire de l’Amérique du Nord, la mineuse américaine de la vigne, Phyllocnistis vitegenella, a franchi nos fron-

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tières et est apparue en 2009 dans les vignobles tessinois du Mendrisiotto. C’est un minuscule papillon dont les chenilles creusent des mines dans les feuilles. Ce ravageur est probablement arrivé dans nos régions à partir de l’Italie. En effet, il a été signalé pour la première fois en Europe en Vénétie (Italie) en 1994 et aujourd’hui il colonise plusieurs régions du nord-est de l’Italie. En 2004, il a été trouvé en Slovénie, et en 2008 dans le sud de l’Italie (Puglia). La station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW suivra son évolution pour évaluer sa réelle nuisibilité dans les conditions tessinoises.

04.02.2010 / ART Engrais et changement climatique A côté du trafic routier, de l’artisanat et de l’industrie, l’agriculture contribue elle aussi à l’émission de gaz à effet de serre et donc au changement climatique. Une conférence internationale organisée à Soleure a porté sur la fertilisation des champs et des prairies à base d’engrais azotés.

03.02.2010 / ACW Le couronnement de la branche des spiritueux Les cinq organisations de la branche suisse des spiritueux sont parvenues à s’associer pour fonder une nouvelle association, Distisuisse – sous l’impulsion de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, de la Régie fédérale des alcools RFA, ainsi que de la plateforme DARF (Distillation Agroscope Régie fédérale des alcools). Sa vision : regrouper les forces pour conquérir des parts de marché avec les eaux-de-vie de qualité supérieure, originaires de Suisse et du Liechtenstein.

02.02.2010 / ALP Contrôles des aliments pour animaux pour des denrées alimentaires saines La station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP représente, en vertu de son mandat de contrôle des aliments pour animaux, le premier maillon de la sécurité dans la chaîne alimentaire. En 2009, ALP a prélevé et analysé 1’727 échantillons d’aliments pour animaux de rente et de compagnie. Le nombre d’échantillons non conformes reste dans l’ensemble semblable à l’année précédente.


Actualités

Liens Internet

Manifestations

Informations de la recherche en production bovine www.calfnotes.com Ce site américain donne de nombreuses informations (en anglais) sur les dernières recherches concernant les veaux et leur application dans la pratique.

www.portal-rind.de Des articles intéresssants (uniquement en allemand) sur la santé des bovins sont présents sur Portal-Rind.de.

Mars 2010 19.3.2010 Journée d’information ART Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Reckenholz, Zurich Avril 2010 15.4.2010 Vergleich von Futterbewertungssystemen Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Posieux 22.4.2010 5e journée d’information sur la recherche bio : Quoi de nouveau sur le boeuf bio ? Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Posieux 22.4.2010 Zustand der Biodiversität in der Schweiz Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Reckenholz, Zürich

Dans le prochain numéro Avril 2010 / Numéro 4 Le groupe d’écotoxicologie de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW étudie comment les plantes et les animaux peuvent entrer en contact avec des produit phytosanitaires et si ces derniers constituent un danger pour eux. (Photo : Markus Jenny)

• Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring, M. Gandolfi ACW • Nébulisation à froid – Forces et faiblesses d’un processus d’application de produits phytosanitaires en serre, J. Ruegg ACW • Aptitude de deux lignées Holstein à la production de veaux blancs , N. Roth et P. Kunz SHL

30.4.2010 5e réunion du réseau de recherche équine en Suisse Haras national suisse HNS Avenches Mai 2010 05. – 06.05.2010 10. Tagung – Landtechnik im Alpenraum Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Feldkrich, Österreich 06.05.2010 L’agriculture et la médecine vétérinaire ensemble dans la recherche en nutrition animale ALP, ETHZ, Facultés Vetsuisse Universités Zurich et Berne ETH Zürich Informations : www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen et www.an.ipas.ethz.ch Juin 2010 03.06. – 05.06.2010 IGN-Tagung 2010 : Internationale Gesellschaft für Nutztierhaltung Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, Ettenhausen

• Agriculture biologique suisse: qui l’abandonne, qui s’y convertit ? A. Ferjani ART

18.06. – 20.06.2010 Portes ouvertes 2010 Agroscope Changins-Wädenswil ACW Changins, Nyon

• Réunion annuelle du Réseau de recherche équine en Suisse, D. Burger HNS

Informations : www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen

Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 119–123, 2010

123


22 avril 2010

5e Journée d’information sur la recherche bio Quoi de nouveau sur le bœuf bio Le bétail bovin dans l’agriculture biologique est au centre de cette journée. Présentation des derniers résultats de recherche sur les cultures fourragères, l’élevage des bovins, la santé animale et la qualité des produits.

Lieu Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Rte de la Tioleyre 4 Case postale 64 CH -1725 Posieux

Programme et inscription www.agroscope.admin.ch (Manifestation: 5e journée d’information sur la recherche bio)

Organisation Agroscope et FiBL

Schweizerische Eidgenossenschaft Confédération suisse Confederazione Svizzera Confederaziun svizra

5_journée_information_recherche_bio_2010_V2_fr.indd 1

Stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Agroscope Reckenholz-Tänikon ART

25.01.2010 15:28:25


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