Recherche Agronomique Suisse 2 0 1 0
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N u m é r o
Agroscope | OFAG | HESA | AGRIDEA | ETH Zürich
A v r i l
Environnement
Produits phytosanitaires et risques pour l’avifaune
Economie agricole
Agriculture biologique en Suisse : abandons et conversions
Page 128
Production végétale Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre
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Tarier des prés dans du colza. Les oiseaux et autres animaux sauvages sont-ils en contact avec les produits phytosantaires ? Quels sont les risques pour eux ? Cette problématique est étudiée par le Groupe d’écotoxicologie de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW (Photo : Markus Jenny, Fehraltorf)
Impressum Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
Sommaire Avril 2010 | Numéro 4 127 Editorial 128
Partenaires bA groscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART) b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne b Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofen b Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich, Department of agricultural and foodscience Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope LiebefeldPosieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Eliane Rohrer (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich) Abonnements Tarifs Revue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris (étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–* * Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou info@rechercheagronomiquesuisse.ch Adresse Nicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch Internet www.rechercheagronomiquesuisse.ch www.agrarforschungschweiz.ch
iseaux et produits phytosanitaires : O évaluation des risques et monitoring
Michela Gandolfi et Otto Daniel
Environnement
L a Convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ? Franz Bigler
Economie agricole 142 Agriculture biologique en Suisse :
abandons et conversions Ali Ferjani, Linda Reissig et Stefan Mann 148
Production végétale
ébulisation à froid des produits N phytosanitaires en serre: avantages et inconvénients
Jacob Rüegg et René Total
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Production animale
ptitude de deux lignées Holstein A pour la production de veaux blancs Nathalie Roth et Peter Kunz
Eclairage Cinq ans du Réseau de recherche 162
équine en Suisse Dominik Burger, Mireille Baumgartner, Iris Bachmann, Christine Grivel, Anne Rizzoli, Ruedi von Niederhäusern et Pierre-André Poncet 166 Portrait 167
Actualités
171
Manifestations
ISSN infos ISSN 1663-7917 (imprimé) ISSN 1663-7925 (en ligne) Titre: Recherche Agronomique Suisse Titre abrégé: Rech. Agron. Suisse © Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.
Haute école spécialisée bernoise Berner Fachhochschule Haute école suisse d’agronomie HESA Schweizerische Hochschule für Landwirtschaft SHL
D é p ar tement fé d é ral d e l’é conomie D FE Office fédéral de l’agriculture OFAG Agroscope
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Editeur Agroscope
Environnement
Editorial
Le travail en réseau du Haras national suisse Chère lectrice, cher lecteur, près de 100 000 chevaux vivent en Suisse. Ce nombre est révélateur de l’importance de la branche au sein de l’agriculture, puisque la branche chevaline utilise environ 10 % de la surface agricole utile. Pas moins de 265 000 personnes sont impliquées dans l’élevage et l’utilisation du cheval en Suisse. Comme dans d’autres secteurs, la qualité, l’efficacité et la durabilité sont urgemment requises dans la filière du cheval dans le cadre de l’ouverture à l’Europe.
Pierre-André Poncet Directeur du Haras national suisse HNS
Michael Gysi Directeur d’ALP-Haras
Rôle du Haras national suisse HNS Le Haras national suisse HNS occupe un rôle important et central dans cette filière. C’est LE centre de compétences en la matière qui, en tant qu’institution fédérale, permet d’anticiper les questions et les problèmes de la branche et de proposer des solutions. Ceci afin de promouvoir la compétitivité et le bien-être du cheval en Suisse, mais également de contribuer à la conservation de la biodiversité. Elaboré ces dernières années, le programme de formation et de formation continue du HNS est unique en son genre au sein de l’Europe, de même que son travail en réseau bien ancré. En effet, le réseau étroit formé par les nombreuses institutions nationales et internationales, privées ou universitaires, associations, fédérations et haras d’Etat permet de fournir des résultats de recherche efficaces et interdisciplinaires, directement transmissibles à la pratique. Le Réseau de recherche équine en Suisse en est un exemple parlant. Pour la cinquième fois et fort du succès des années précédentes, le haras organise la réunion annuelle du Réseau de recherche équine en Suisse le 30 avril 2010 à Avenches. Pas moins de 32 travaux scientifiques du HNS et d’autres institutions suisses seront présentés publiquement lors de cette édition sous forme de posters ou d’exposés. Cette plate-forme de la recherche équine suisse, interdisciplinaire et ouverte à tous, favorise l’échange entre les chercheurs ainsi que les synergies potentielles. Elle permet également d’optimiser le transfert de connaissances vers les utilisateurs du cheval et à ces derniers de définir directement leurs besoins en matière de recherche. C’est ainsi que le HNS et son Réseau de recherche équine peuvent jouer un rôle décisif dans la reconnaissance précoce des besoins et des problèmes de la branche. En tant que manifestation scientifique annuelle la plus importante du paysage chevalin suisse, ce congrès reconnu internationalement et désormais indispensable apporte une contribution incontournable au développement de l’agriculture suisse. Les défis posés par le développement de l’agriculture suisse, et donc par la filière équine, seraient difficiles à relever en faisant cavalier seul. Seule une collaboration organisée en réseau de haut niveau et dans tous les domaines peut y parvenir. Le Haras national suisse permet de le concrétiser.
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E n v i r o n n e m e n t
Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring Michela Gandolfi et Otto Daniel, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 8820 Wädenswil Renseignements : Michela Gandolfi, e-mail : michela.gandolfi@acw.admin.ch, tél. +41 44 783 62 70
Nid d’oiseau dans un vignoble du Tessin. (Photo: Michela Gandolfi, Zurich)
Introduction Les enseignements de l’histoire Les produits phytosanitaires (PP) sont utiles, car ils aident à combattre les organismes nuisibles et à obtenir de meilleurs rendements agricoles. Les premiers PP de synthèse datent des années 1940 ; à l’époque, ils étaient perçus comme étant «LA» solution : la découverte du DDT a valu à son inventeur, le docteur P. Müller, le prix Nobel en 1948. Le fait que les PP puissent avoir des effets secondaires négatifs pour l’environnement n’a été envisagé que plus tard. Dans les années 1950 et 1960, en
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effet, diverses populations d’oiseaux ont drastiquement diminué, ce qui a été attribué aux effets du DDT et de ses métabolites sur la reproduction (Hartner 1981). A la suite de cette découverte, les autorisations du DDT pour des applications agricoles ont été progressivement retirées. En raison de la forte persistance de cette substance et de sa faculté de bioaccumulation tout au long de la chaîne alimentaire, les espèces concernées ont mis des décennies à s’en remettre. Cette expérience a montré qu’afin d’éviter les surprises désagréables, il fallait aussi étudier les inconvénients des PP avant une autorisation, et pas seulement leurs avantages.
C’est pourquoi les procédures actuelles d’homologation des PP s’appuient sur un processus de comparaison de l’utilité et des risques. La base est une analyse des risques objective et scientifiquement fondée.
Méthode Etude de l’écocompatibilité des produits phytosanitaires En vertu de la législation, seuls les PP sans effets secondaires inacceptables sur l’être humain et sur l’environnement peuvent être mis sur le marché (RS 916.161, Ordonnance du 18 mai 1995 sur les produits phytosanitaires). Toute homologation de PP doit par conséquent être précédée d’une étude d’écocompatibilité. Le groupe d’écotoxicologie de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW analyse si et comment les plantes et les animaux peuvent entrer en contact avec des PP et si ces derniers constituent un danger pour eux. Le spectre des espèces évaluées va des organismes aquatiques (poissons, animaux et végétaux leur servant de nourriture), en passant par les organismes du sol (vers de terre, arthropodes et microorganismes vivant dans les sols) et les insectes (auxiliaires et autres arthropodes) jusqu’aux mammifères et aux oiseaux (Daniel et al. 2007). La présente publication est centrée sur les oiseaux, car de nombreuses espèces de l’avifaune sont très liées aux terres agricoles : en Europe, un quart des espèces aviaires nichent sur les terres agricoles et un nombre bien plus important y recherchent leur nourriture (Schifferli 2000). Pronostiquer les risques avant l’homologation La prévision des risques que l’utilisation des PP fait encourir aux oiseaux implique la connaissance d’informations sur la toxicité du produit et sur l’exposition des oiseaux aux PP sur le terrain. Comme le disait Paracelse, «seule la dose fait le poison». C’est donc avant tout cette relation entre la toxicité du produit et le taux d’exposition des oiseaux qui permet de mesurer le risque. La toxicité des PP pour les oiseaux est testée en laboratoire par des entreprises spécialisées. Les entreprises requérantes soumettent les résultats de ces analyses aux autorités d’homologation. Il s’agit de tests de toxicité orale aiguë, de toxicité alimentaire à court terme et d’études de reproduction sur des espèces standard sensibles, notamment le canard colvert (Anas plathyrhynchos) et le colin de Virginie (Colinus virginianus). Dans les tests aigus et à court terme, on observe à partir de quelle dose les oiseaux considérés présentent des troubles comportementaux (p. ex. comportement alimentaire),
Résumé
Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring | Environnement
Avant toute homologation, l’impact et les effets secondaires des produits phytosanitaires (PP) sur l’environnement doivent être évalués. A la Station fédérale de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, le groupe d’écotoxicologie étudie à l’aide de modèles les risques éventuels présentés par les PP pour les plantes et les animaux, notamment pour l’avifaune. Toutefois, un modèle ne peut jamais rendre compte de la réalité dans toute sa complexité, sans un certain taux d’incertitude. Une fois le produit autorisé, des programmes de monitoring sur le terrain peuvent apporter des informations complémentaires sur les risques éventuels des PP pour les oiseaux. Ces monitoring ont leurs limites, mais constituent néanmoins un bon outil pour compléter les analyses de risques établies avec des modèles. Ils peuvent aider à mieux comprendre les dangers que les PP représentent pour les oiseaux, à déceler des problèmes imprévus et à définir des mesures pour diminuer les risques.
perdent du poids ou meurent. Le taux de mortalité permet de définir la DL50, dose létale pour 50 % des animaux étudiés. Dans les études de reproduction, on observe les doses à partir desquelles il y a des effets sur le nombre d’oeufs pondus, la qualité de ces oeufs, le nombre de poussins en bonne santé qui éclosent, ainsi que sur leur comportement et leur poids. La limite à déterminer ici est le dosage auquel aucun effet (No Observed Effect Level = NOEL) n’est observable sur la reproduction. L’exposition des oiseaux aux PP est essentiellement de nature alimentaire. Il est admis en effet que les oiseaux entrent en contact avec les PP en consommant de la nourriture «contaminée» dans les champs traités. Après les semis, les oiseaux granivores peuvent ingérer directement des graines de céréales traitées qu’ils trouvent sur le sol. Les insectivores peuvent se nourrir d’insectes provenant de champs traités et les herbivores de plantes consommables qui y poussent. Le degré d’exposition se mesure en valeurs ETE (Expected Theoretical Exposure) ; cet indice est composé de deux éléments : le taux de résidus de PP attendu sur la nourriture d’une part et la quantité de nourriture absorbée par les oiseaux d’autre part (fig. 1a). Le calcul de cet ETE nécessite d’avoir des informations sur la pratique agricole, sur le comportement des PP dans l’environnement, de même que sur la biologie et l’écologie des oiseaux exposés (fig.
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Environnement | Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring
1b – 1e). Les paramètres agronomiques sont le taux d’application (TA), le «Multiple Application Factor» MAF (facteur d’applications multiples, mesure de l’effet d’applications répétées), et la «Crop Interception» CI (part de PP que la plante retient lors d’un traitement ; fig. 1b). Il existe encore une autre valeur clé, le Ftwa, qui rend compte la dégradation des PP déposés sur la nourriture (fig. 1c). Les paramètres biologiques sont le type d’oiseau, le type de nourriture et la teneur en résidus attendue (RUD), le poids corporel (PC) et le taux d’ingestion (TI) de l’oiseau (fig. 1d). Au besoin, on procède en outre à des observations supplémentaires de terrain pour déterminer l’utilisation de l’habitat des espèces avicoles concernées (PT), leur comportement alimentaire (PD) ainsi qu’un éventuel comportement d’évitement des PP en question (AV ; fig. 1e). Pour évaluer le risque, on compare la valeur ETE avec la limite de toxicité préalablement définie. Il en résulte une valeur dite TER («Toxicity-Exposure-Ratio»). Le TER est alors mis en relation avec des valeurs de seuil telles que définies : 10 pour la mortalité et 5 pour la reproduction. Si le TER est inférieur à la valeur seuil, un risque aigu ou un risque concernant la reproduction n’est toutefois pas à exclure. La procédure détaillée est fixée dans la directive de l’UE sur l’évaluation du risque pour les oiseaux et les mammifères SANCO (2002). Cette directive a récemment été soumise à une révision totale, puis publiée en décembre 2009 par l’EFSA (European Food Safety Authority). Le groupe d’écotoxicologie d’ACW étudiera cette année les modifications contenues dans la nouvelle directive et les mettra en oeuvre de manière ciblée ; il sera ainsi possible d’optimiser encore davantage l’évaluation des risques et de l’harmoniser avec la législation de l’UE.
Résultats et discussion Limites du pronostic des risques Dans le domaine des prévisions, il s’agit d’éviter la sousestimation des risques ; c’est pourquoi l’évaluation inclut certaines marges de sécurité. Il reste néanmoins toujours une part d’incertitude, car l’environnement est un système si complexe qu’on ne peut le contrôler ni le saisir dans sa totalité. En outre, diverses causes peuvent avoir des effets imprévus sur le terrain : • Une constellation particulière de facteurs et de conditions de terrain : des oiseaux déjà affaiblis par des maladies, des conditions climatiques défavorables, par le manque de nourriture ou par la présence d’autres facteurs de stress peuvent développer une sensibilité étonnamment élevée aux PP
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ETE = (RUD * TA * CI * MAF * Ftwa) * (TI/PC) * PT * PD * AV Résidus dans l‘aliment
Prise de nourriture
Figure 1a | Calcul de la valeur ETE (Expected Theoretical Exposure). – Culture et moment de l’application – Type d’application (aspersion, traitement des semences, granulés ...) – Taux d’application : TA (kg matière active/ha) – N ombre d’applications : MAF (Multiple Application factor) – Stade de croissance : CI (Crop Interception)
Figure 1b | Pratique agronomique.
– Propriétés physico-chimiques – D égradation dans eau, sol, végétation, insectes et vers: Ftwa (time-weighted averaging factor)
Figure 1c | Comportement des PP dans l’environnement. – Type d’oiseau (p. ex. petit insectivore) : PC (poids corporel), TI (taux d’ingestion) – Type de nourriture (p. ex. petits insectes) – R ésidus : valeurs RUD = Residues per Unit Dose, pour 1 kg matière active/ha (Valeur standard tirée de la bibliographie ou mesurèe)
Figure 1d | Biologie des oiseaux. – E spèce typique pour la culture et la saison ? – A ussi dans des surfaces non traitées ? PT (Part of Time in the treated area) – A utres types de nourriture ? PD (Part of Diet of different food types) –C omportement d’évitement ? AV (Avoidance Factor) (les facteurs écologiques requièrent généralement des études de terrain)
Figure 1e | Ecologie des oiseaux.
(Buerger et al. 1994). De même, la structure du milieu agricole local et la présence ou non d’habitats naturels peut influer sur la fuite et le rétablissement des animaux concernés, et, par conséquent, sur les risques au niveau de la population (Hart 1990a). • Des formulations particulièrement problématiques : les PP préparés sous forme de granulés, d’appâts ou de semences traitées ont une forte concentration de substance active. Les PP de ce type sont ceux avec le plus haut taux d’incertitude relative au risque, car la précision de leur application et le comportement des oiseaux peuvent influer sur l’exposition de manière déterminante (Hart 1990b). PP critiques Certaines classes de PP présentent des risques relativement importants pour les oiseaux. Il s’agit souvent de classes de matières actives assez anciennes, comme les carbamates, les produits organophosphorés et les ro-
Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring | Environnement
denticides (Devine et Furlong 2007). Des cas d’empoisonnement d’oiseaux sont rapportés avec diverses sub stances actives, notamment le chlorpyriphos et le diazinon (Cox 1991), le thirame (Riedel et Grün 1986), le diméthoate, le méthiocarb et le carbosulfan (BVL 2004) ainsi que le carbofuran (Dietrich et al. 1995; Jenni-Eiermann et al. 1996; Barnett et al. 2007; Kupper et al. 2007). Dans l’UE, toutes ces molécules font actuellement l’objet d’une vérification dans le cadre d’un programme de réévaluation de toutes les matières actives (selon la directive 91/414/CEE, art. 8). Les substances actives qui resteront autorisées après cette nouvelle évaluation constitueront des candidates possibles pour un programme de monitoring après autorisation. Monitoring «passif» après autorisation La surveillance «passive» – le recensement des cas d’empoisonnement d’oiseaux – permet de glaner des renseignements complémentaires sur le danger de l’emploi des PP. Dans plusieurs pays, il existe des services spécialisés auxquels annoncer les cas d’empoisonnement d’animaux sauvages. Au Royaume-Uni par exemple, c’est le DEFRA (Department for Environment, Food and Rural Affairs) et, en Allemagne, le BVL (Bundesamt für Verbraucherschutz und Lebensmittelsicherheit). Ces organismes enregistrent systématiquement tous les empoisonnements d’animaux et les publient régulièrement. En Suisse, les oiseaux trouvés morts sont généralement signalés et envoyés à la Station ornithologique suisse de Sempach ou aux stations régionales correspondantes. Les causes de la mort sont recherchées ponctuellement, en étudiant notamment s’il existe un lien avec l’utilisation de PP. Ce travail requiert des analyses morphologiques et toxicologiques ciblées sur les animaux morts et éventuellement des examens sur le lieu de découverte. La plupart des empoisonnements d’animaux sauvages sont non intentionnels et généralement dus à un dosage excessif ou à la non observation des dispositions de sécurité. Il est rare que des oiseaux soient intentionnellement intoxiqués avec des PP. Un dosage excessif peut se produire fréquemment lors de traitements de petites surfaces ou de l’application de PP difficiles à doser, par exemple en répandant des granulés à la main (Kupper et al. 2007). En Suisse, il existe une série de dispositions de sécurité (Ordonnance sur les produits phytosanitaires, RS 916.161, 18 mai 2005, annexe 5) : les appâts rodenticides doivent toujours être disposés de manière contrôlée et les rongeurs morts toujours retirés de la zone de traitement (SPr 1, 2 et 3). Pour les semences traitées, les antilimaces et les granulés, deux précautions sont notifiées : SPe 5 «Pour protéger les oiseaux, le
produit phytosanitaire doit être entièrement incorporé dans le sol, en s’assurant qu’il soit également incorporé en bout de sillon.» et SPe 6 «Pour protéger les oiseaux, tout produit phytosanitaire accidentellement répandu doit être récupéré.» Si l’on n’observe pas ces dispositions de sécurité, les semences ou les granulés peuvent être plus accessibles et consommés à doses mortelles par les oiseaux (Barnett et al. 2007). Les cas d’utilisation inadéquate de PP doivent être limités. Un renforcement des contrôles pourrait éventuellement être utile, mais demanderait un gros travail (Ellenberg 1992). Il paraît plus efficace d’informer et de sensibiliser les utilisateurs à ce problème. Monitoring actif et ciblé Une fois le produit autorisé, il serait bon, pour certains PP présentant des risques, de contrôler et de surveiller de manière ciblée leurs effets réels sur le terrain. Par exemple, un programme de surveillance a pu démontrer que la dieldrine, produit de traitement des semences, constituait un danger pour les oiseaux. Un second monitoring, réalisé après retrait de l’autorisation de ce PP, a pu prouver que ce problème était résolu (Riley 1990). Aux Etats-Unis, ces études de terrain «actives» constituent souvent même une condition de base pour l’obtention d’une autorisation (Turner 1990). Ce type d’étude peut également être utilisé pour comparer des systèmes de culture. Fluetsch et Sparling (1994) ont par exemple étudié l’avifaune des cultures fruitières conventionnelles (traitées avec des insecticides, acaricides, fongicides et herbicides de synthèse) et des cultures fruitières biologiques (protection phytosanitaire au moyen d’extrait naturels de plantes et d’auxiliaires, sans utilisation d’herbicides). L’étude comparative met en évidence que, dans les vergers conventionnels, les oiseaux ont une mortalité plus élevée, un taux de succès reproductif réduit et que la diversité des espèces est plus faible. Les études de terrain peuvent aussi servir à vérifier que les modèles de pronostic des risques protègent suffisamment les oiseaux. Dans le cadre de la révision de la directive de l’UE concernant les oiseaux et les mammifères (SANCO 2002), une comparaison entre les risques pronostiqués et les risques effectivement observés sur le terrain a été réalisée à partir des données bibliographiques existantes (EFSA 2008, appendice 2). Dans quelques cas, moins d’oiseaux morts que prévu ont été dénombrés sur le terrain (faux négatifs). En revanche, des mortalités d’une ampleur imprévue ont été constatées avec plusieurs applications de terrain pronostiquées comme non problématiques (faux positifs), confirmant ainsi le fait que les modélisations comportent inévita-
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Environnement | Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring
blement un certain taux d’incertitude résiduel. Limites et possibilités du monitoring Le monitoring passif permet dans certains cas de détecter des effets inattendus des PP sur le terrain (voir p. ex. Stanley et Bunyan 1979). Il est toutefois probable que les cas d’empoisonnement documentés ne reflètent qu’une partie des effets réels des PP (Balcomb 1986), pour plusieurs raisons : les oiseaux morts restent souvent non détectés, spécialement s’ils sont petits et peu spectaculaires ; en règle générale, seules les espèces les plus grandes et les plus impressionnantes, comme les rapaces, les oies ou les canards (Jenni-Eiermann et al. 1996), sont repérées. L’expérience montre aussi que seule une faible partie d’entre eux sont annoncés et, là encore, ce sont surtout des oiseaux appartenant à des espèces particulièrement belles et rares. De plus, les cadavres sont généralement très vite emportés et consommés par des prédateurs ou des animaux nécrophages. Dans une étude, Balcomb (1986) a montré que 62 à 92 % des oiseaux morts disparaissent dans les 24 heures. Mineau et Collins (1988) ont indiqué des taux de disparition semblables, en particulier pour les petits oiseaux chanteurs. Les oiseaux, très mobiles, peuvent, en cas d’empoisonnement, se réfugier dans un endroit qu’ils considèrent comme sûr et mourir plus tard, loin de l’endroit où ils se sont intoxiqués (Vyas 1999). Il convient de noter aussi que les PP peuvent avoir une action retardée, selon leur mécanisme d’action ou par une accumulation progressive dans les tissus graisseux (Evans 1990). Et pour finir, rappelons que, si le cadavre est découvert après un cer-
Literatur b B alcomb R., 1986. Songbird carcasses disappear rapidly from agricultural fields. Auk 103, 817 – 820. b B arnett E. A., Fletcher M. R., Hunter K., Taylor M. J. & Sharp E. A., 2007. Pesticide poisoning of animals in 2006. Investigations of suspected incidents in the UK. A report of the Environmental Panel of the Advisory Committee on Pesticides 2007. b B uerger T. T., Mortensen S.R., Kendall R. J. & Hooper M. J., 1994. Metabolism and acute toxicity of methyl parathion in pen-reared and wild northern bobwhites. Environmental Toxicology and Chemistry 13 (7), 1139 – 1143. b BVL, 2004. Meldungen über Pflanzenschutzmittelvergiftungen von Wirbeltieren (1998 – 2003). b Cox C., 1991. Pesticides and birds: from DDT to today’s poison. Journal of Pesticide Reform 11 (4), 2 – 6. b D aniel O., Gandolfi M., Aldrich A., Baumann H. & Büchi R., 2007. Ökotoxikologische Risikoanalysen von Pflanzenschutzmitteln. Agrarforschung 14 (6), 266 – 271. b D evine G. J. & Furlong M. J., 2007. Insecticide use: contexts and ecological consequences. Agriculture and Human values 24, 281 – 306. b D ietrich D. R., Schmied P., Zweifel U., Schlatter Ch., Jenni-Eiermann S., Bachmann H., Bühler U. & Zbinden N., 1995. Mortality of birds of prey following field application of granular Carbofuran: a case study. Arch. Environ. Contam. Toxicol. 29, 140 – 145.
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tain délai et loin du lieu d’empoisonnement, il est souvent difficile d’établir une relation de causalité entre l’application de PP et l’empoisonnement de l’animal. Quant à l’aptitude du monitoring «actif» à saisir directement les effets des pesticides sur les oiseaux, elle fait l’objet de controverses. C’est surtout la représentativité et la proximité à la réalité de ce type d’études très coûteuses qui sont remises en question (Oelke 2002). Les résultats de ces études de terrain dépendent dans une large mesure des conditions, de la méthode de saisie et de la précision des relevés. Si des effets sont observés, leur interprétation est souvent ardue, car il est difficile de séparer clairement les effets des PP des effets généraux de l’intensification de l’agriculture (Scharenberg 2008). Par ailleurs, rappelons que l’absence de cadavres ne signifie pas qu’il n’y ait pas eu de victimes (Fischer 1990). La principale faiblesse du monitoring «actif» ou «passif» est qu’il est difficile de saisir, de mesurer et de documenter les effets des PP sur le comportement et sur la reproduction de façon directe. Et ce sont peut-être justement de tels effets qui constituent le principal danger pour les populations d’oiseaux et le principal risque pour la biodiversité. Malgré ses limites et son utilité restreinte dans la saisie directe des effets des PP sur le terrain, le monitoring constitue un outil important pour compléter les pronostics de risques précédant l’autorisation. Cette technique peut aider à mieux comprendre la nature des risques sur les oiseaux, à déceler des problèmes imprévus et à définir des mesures pour diminuer ces risques. n
b E FSA (European Food Safety Authority), 2008. Scientific Opinion of the Panel on Plant protection products and their Residues (PPR) on the Science behind the Guidance Document on Risk Assessment for Birds and Mammals. EFSA Journal 2008 734, 1 – 181. b EFSA (European Food Safety Authority), 2009. Guidance Document on Risk Assessment for Birds & Mammals. EFSA Journal 2009 7 (12), 1438 (139 p.). Zugang: www.efsa.europa.eu. b Ellenberg H., 1992. Vögel und Pestizide – zur Einführung. In: Pflanzenschutzmittel und Vogelgefährdung. (Ed. H. Gemmeke & H. Ellenberg). Mitteilungen aus der Biologischen Bundesanstalt für Land- und Forstwirtschaft 280, Berlin, 11 – 14. b Evans P. R., 1990. Population dynamics in relation to pesticide use, with particular reference to birds and mammals. In: Pesticide Effects on Terrestrial Wildlife (Ed. L. Somerville & C.H. Walker). Taylor & Francis, 307 – 317. b F ischer D. L., 1990. Problems in the estimation of percent mortality in carcass searching studies. In: Pesticide Effects on Terrestrial Wildlife (Ed. L. Somerville & C.H. Walker). Taylor & Francis, 285 – 290. b Fluetsch K. M. & Sparling D. W., 1994. Avian nesting success and diversity in conventionally and organically managed apple orchards. Environmental Toxicology and Chemistry 13 (10), 1651 – 1659. b H art A. D. M., 1990a. The assessment of pesticide hazards to birds: the problem of variable effects. Ibis 132, 192 – 204.
Uccelli e prodotti fitosanitari: valutazione dei rischi e monitoraggio Gli effetti collaterali dei prodotti fitosanitari (PFS) sull’ambiente devono essere valutati prima di un’autorizzazione. Il gruppo di ecotossicologia di ACW esamina con l’aiuto di modelli i potenziali rischi dei PFS su piante e animali, tra cui gli uccelli. Poiché un modello non può mai cogliere integralmente la complessità della realtà, alcune incertezze rimangono. Grazie a studi di monitoraggio è possibile ottenere anche dopo un’autorizzazione ulteriori informazioni sulla sicurezza o i rischi dei PFS sugli uccelli. Il monitoraggio ha i suoi limiti, tuttavia è un importante complemento alla prognosi del rischio con modelli. Infatti può contribuire a capire meglio l’impatto dei PFS sugli uccelli, ad individuare problemi imprevisti e a definire misure per la riduzione dei rischi.
Summary
Riassunto
Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation des risques et monitoring | Environnement
Birds affected by pesticides? Risk assessment and monitoring Prior to authorization, the side-effects of pesticides on the environment must be evaluated. The Ecotoxicology group at ACW assesses by means of models the potential risks of pesticide uses to plants and animals, including birds. Since a model can never incorporate the whole complexity of reality, uncertainty remains. With the help of passive or active monitoring after authorization, additional information can be gathered about safety or danger of a pesticide to birds. Even if monitoring studies have their limits, they are an important complement to the risk assessment based on models. They help to understand the risks of pesticides for birds, to identify unexpected problems and to define measures for risk mitigation. Key words: birds, pesticides, risk, monitoring.
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E n v i r o n n e m e n t
La Convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ? Franz Bigler, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich Renseignements : Franz Bigler, e-mail : franz.bigler@art.admin.ch, tél. +41 44 377 72 35 emploie des parasitoïdes, des prédateurs, des pathogènes et des phytophages pour enrayer le développement des ravageurs et l’apparition de maladies et d’adventices. L’application de la Convention sur la diversité biologique peut toutefois générer un grave problème pour l’emploi d’organismes auxiliaires dans la protection phytosanitaire biologique.
A l’origine, l’acarien prédateur Phytoseiulus persimilis vient d’Amérique du Sud. Depuis plus de 40 ans, il est utilisé avec succès dans le monde entier dans les cultures sous serre contre l’acarien commun, Tetranychus urticae. (Photo : Mario Waldburger, ART)
Introduction Il est de plus en plus fréquent de trouver dans le monde des animaux et des végétaux qui ne sont pas indigènes, qui ont été importés volontairement ou non. Le développement du commerce international, la multiplication des voyages et le tourisme y sont pour beaucoup. Une partie de ces espèces s’établissent, se développent et peuvent se transformer en organismes nuisibles pour l’agriculture ou la sylviculture, ou encore menacer les espèces indigènes dans leurs biotopes naturels. La lutte biologique contre les ravageurs, qui utilise certains organismes pour limiter les populations d’autres organismes, est une des méthodes les plus sûres sur le plan écologique et les plus intéressantes sur le plan économique. Elle permet de contrôler et de combattre les organismes nuisibles indigènes ou non dans les écosystèmes naturels et dans ceux exploités par l’homme. Elle
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Qu’est-ce que la Convention sur la diversité biologique ? La Convention sur la diversité biologique poursuit trois objectifs : • la conservation de la diversité biologique ; • l’utilisation durable de tous les éléments de la diversité biologique (ressources génétiques, espèces et écosystèmes) ; • le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques (Access and Benefit Sharing, ABS). La Convention sur la diversité biologique est une convention-cadre internationale. Ses dispositions sont obligatoires pour les états signataires. Il est désormais reconnu au niveau international que les Etats possèdent un droit souverain sur les ressources biologiques situées à l’intérieur de leurs frontières nationales (elles sont considérées comme leur propriété) et que, par conséquent, les traités qui régissent l’accès à ces ressources et leur utilisation commune doivent être rédigés et ratifiés par les parties du contrat. Ce type d’accord est résumé par le concept «Access and Benefit Sharing, ABS» (accès et partage équitable des avantages des ressources génétiques). L’ABS est valable pour tous les auxiliaires échangés entre les états signataires de la Convention sur la diversité biologique. A l’avenir, les chercheurs et les experts spécialisés dans la lutte biologique contre les ravageurs devront satisfaire aux exigences ABS, qui doivent être adoptées lors du dixième meeting de la Conférence des signataires de la Convention sur la biodiversité en 2010. Ces derniers temps, la mise en oeuvre de la Convention sur la biodiversité a déjà entravé les travaux (collecte, identification et étude de la biologie) et l’exporta-
La Convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ? | Environnement
Résumé
tion des organismes naturels destinés à la recherche dans le domaine de la lutte biologique dans quelques pays. L’application stricte et à grande échelle des règles ABS pourrait remettre en question la lutte biologique contre les ravageurs, pourtant très efficace et sûre sur le plan écologique. Si ces mesures venaient à être appliquées, tout projet de recherche en lutte biologique nécessiterait une autorisation préalable dans chaque pays d’origine potentiel, ainsi que l’adoption de conditions réciproques (éventuellement avec des mécanismes monétaires) en vue du partage des avantages. Les experts en lutte biologique devraient se pencher et identifier à temps les conséquences possibles des dispositions ABS, potentiellement génératrices de contraintes et d’obstacles, y compris pour la communauté universitaire à but non lucratif. Jusqu’à présent, la plupart des experts et des chercheurs spécialisés dans ce domaine ignorent quels en seront les effets sur l’application et la recherche. Ces deux à trois dernières années, les spécialistes de la lutte biologique ont été confrontés à quelques cas d’application stricte des ABS. Les institutions de recherche concernées ont rapporté ces cas à l’Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée contre les Animaux et les Plantes Nuisibles (OILB) (www. iobc-global.org). Après consultation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) (www.fao.org), les auteurs (voir encadré 1) ont rédigé un rapport en 2009 sur le thème des ABS et de la lutte biologique contre les ravageurs sur mandat et avec le soutien financier de la FAO, en tant que membre de la Commission globale de l’OILB sur le «Biological Control and Access and Benefit Sharing». Le rapport concerne notamment l’emploi des animaux invertébrés dans la lutte biologique contre les ravageurs. Les principes décrits peuvent toutefois être appliqués directement à l’emploi de pathogènes dans la lutte biologique. Le rapport pour la FAO traite de la lutte biologique dans l’agriculture et la sylviculture en particulier, bien que celle-ci soit également de plus en plus pratiquée dans les écosystèmes naturels.
Contenu du rappor t FAO Pratiques de la lutte biologique Le rapport FAO décrit les pratiques anciennes et actuelles de lutte biologique contre les ravageurs en lien avec l’emploi et l’échange de ressources génétiques, importantes pour les auxiliaires. Il existe deux types principaux de lutte biologique. Le premier, la lutte biologique
La Convention sur la diversité biologique a été ratifiée en 1992. Elle poursuit trois objectifs : 1) la conservation de la diversité biologique ; 2) l’utilisation durable de tous les éléments de la diversité biologique, 3) la garantie de l’accès aux ressources génétiques ainsi que le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Elle garantit en outre le droit souverain des Etats sur leurs ressources génétiques. Les traités qui régissent l’accès à ces ressources et leur utilisation commune doivent être rédigés et ratifiés par les parties du contrat (Access and Benefit Sharing, ABS). Ceci s’applique également aux organismes qui sont collectés et étudiés en vue de leur utilisation potentielle dans la lutte biologique contre les ravageurs. Ces derniers temps, la mise en oeuvre de la Convention sur la biodiversité a déjà fait obstacle à la collecte et à l’exportation des organismes destinés à la recherche dans le domaine de la lutte biologique dans de nombreux pays. L’application de cette pratique à grande échelle pourrait remettre en question la lutte biologique, qui dépend de la biodiversité. D’ici la fin de l’année 2010, les pays signataires de la Convention sur la diversité biologique doivent ratifier une proposition détaillée sur les ABS. En collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et avec son soutien financier, l'Organisation Internationale de lutte Biologique et intégrée contre les Animaux et les Plantes Nuisibles (OILB) a rédigé un document de base, publié dernièrement sous la forme d’un rapport FAO (ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/017/ ak569e.pdf). Le rapport contient des recommandations qui simplifient la collecte et l’échange d’organismes pour la lutte biologique, ainsi que des propositions de conditions-cadres solides destinées aux décideurs politiques et aux acteurs de la lutte biologique. Le rapport veut également inciter les responsables de la protection biologique des végétaux à participer aux discussions avec l’organe représentant l’ABS dans leur pays, afin que leurs intérêts soient pris en compte.
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Environnement | La Convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ?
Encadré 1 | Les membres de la Commission
de l'OILB Global sur le Biological Control and Access and Benefit Sharing et auteurs du rapport FAO sont : Matthew J. W. Cock, CABI EuropeSwitzerland, 2800 Delémont, Suisse Joop C. van Lenteren, Wageningen University, 6700 EH Wageningen, Pays-Bas Jacques Brodeur, Université de Montréal, 4101 Montréal, Canada Barbara Barratt, AgResearch Limited, 50034 Mosgiel, Nouvelle-Zélande Franz Bigler, Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich, Suisse Karel Bolckmans, Koppert B. V., 2650 AD Berkel en Rodenrijs, Pays-Bas Fernando L. Cônsoli, Université de São Paulo, 13418-900 Piracicaba-SP, Brésil Fabian Haas, icipe, 00100, Nairobi, Kenya Peter G. Mason, Agriculture and Agri-Food Canada, Ottawa, Ontario, Canada José Roberto P. Parra, Université de São Paulo, 13418-900 Piracicaba-SP, Brésil
classique, consiste à importer un auxiliaire, généralement originaire du même pays que le ravageur, afin de lutter contre ce dernier dans le pays où il a été introduit. Après l’importation, l’auxiliaire doit s’établir, se reproduire et se développer, pour avoir une action durable et permanente sur le ravageur. Le deuxième type de lutte, la lutte biologique avec lâcher périodique d’auxiliaires, implique de produire et de lâcher des auxiliaires indigènes ou exotiques. Les auxiliaires permettent de réguler les ravageurs et meurent dès qu’il n’y en a plus ou, au plus tard, au moment de la récolte. Ils doivent donc être lâchés périodiquement à intervalles plus ou moins longs. L’autorisation de l’emploi d’auxiliaires dans un autre pays n’engage pas la responsabilité du pays d’origine. La lutte biologique contre les ravageurs est une activité qui nécessite l’accès aux ressources génétiques et mobilise beaucoup de ressources au niveau de la recherche sans
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offrir de revenus financiers importants. Jusqu’à maintenant, les auxiliaires utilisés dans la lutte biologique n’ont jamais été brevetés, et cela ne devrait pas changer dans un proche avenir. Recherche et partage des connaissances Les études sur les ravageurs et leurs ennemis naturels doivent souvent être effectuées dans plusieurs pays. De tels travaux coûtent cher et n’offrent en général aucune perspective de gains à partager entre les pays qui les financent et les utilisateurs potentiels des ressources génétiques. Les pays d’origine peuvent toutefois bénéficier du transfert des connaissances, par exemple dans le domaine de la taxonomie, la méthode moléculaire utilisée pour déterminer les espèces et les écotypes. Ils peuvent également participer aux études communes sur le terrain et en laboratoire et obtenir de nouvelles connaissances sur des espèces peu étudiées jusque-là. Ces travaux aident à mieux connaître et mieux comprendre la biodiversité. Quelques exemplaires des ravageurs et de leurs ennemis naturels sont généralement envoyés dans d’autres pays pour y être identifiés par des spécialistes et pour les besoins des études taxonomiques. Conservés ensuite dans les règles de l’art, ils font office d’exemplaires de référence. Des études détaillées doivent parfois être réalisées dans le pays d’origine pour évaluer le potentiel des prédateurs naturels à servir d’auxiliaires. D’autres études, portant par exemple sur la spécificité des hôtes et impliquant des plantes et des animaux naturellement absents dans le pays d’origine, devraient pouvoir être réalisées en quarantaine dans le pays cible ou dans un pays tiers. A ce stade, de nombreuses collaborations sont possibles dans la recherche et la formation communes et le transfert des connaissances, avec les pays d’origine des auxiliaires. En revanche, dans les phases ultérieures du projet, comme la sélection des auxiliaires en laboratoire, l’identification des impacts environnementaux ou encore le lâcher et le contrôle de l’effet des auxiliaires dans le pays cible, ces possibilités de recherche commune sont relativement limitées. Les partenaires locaux dans les pays d’origine jouent toujours un rôle capital pour les études et les recherches dans le domaine de la lutte biologique. En outre, si l’on tient compte de l’engagement moral contenu dans les ABS, le partenariat avec les organismes de recherche locaux est absolument nécessaire. Les partenaires locaux sont d’ailleurs souvent appelés à devenir les leaders du développement de la lutte biologique dans leur pays.
La Convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ? | Environnement
Financement de la lutte biologique Il existe deux catégories de fournisseurs d’auxiliaires pour la lutte biologique avec lâchers périodiques: les entreprises privées et celles qui bénéficient de fonds publics, fournissant leur production aux agriculteurs sans but lucratif. Les entreprises commerciales sont indépendantes et produisent des auxiliaires qu’elles vendent directement aux utilisateurs. Jusqu’ici ces entreprises travaillaient surtout dans les pays développés. Depuis peu, les producteurs privés opèrent également au niveau international, notamment dans les pays émergents, où ils produisent et commercialisent parfois les auxiliaires. Certains pays émergents et en voie de développement soutiennent la production d’auxiliaires par des fonds publics, souvent pour des secteurs de niche dans des cultures agricoles et forestières à grande échelle. Les auxiliaires sont alors fournis gratuitement ou à très bas prix aux producteurs. Dans le cas de la lutte biologique classique contre les ravageurs qui ne nécessite pas une grosse production d’auxiliaires, les projets sont généralement financés par les fonds publics et les organisations internationales, et aucun auxiliaire n’est vendu. Bénéfices pour les utilisateurs et les consommateurs En agriculture et en sylviculture, ce sont les agriculteurs qui profitent le plus de la lutte biologique classique; les problèmes de ravageurs sont résolus sans qu’il soit nécessaire d’utiliser activement des auxiliaires. En se pro-
Figure 1 | Le parasitoïde des oeufs Trichogramma brassicae a été introduit en France en 1973 en provenance de l’actuelle Moldavie, dans l’intention de lutter biologiquement contre la pyrale du maïs. Aujourd’hui, près de 150 000 hectares sont traités chaque année en Europe occidentale contre la pyrale du maïs avec ce trichogramme. (Photo: Mario Waldburger, ART)
pageant et en se multipliant, les auxiliaires contribuent à la réduction des ravageurs, et donc des pertes de récolte. Ils augmentent ainsi la sécurité des denrées alimentaires et améliorent les conditions de vie. La lutte biologique classique est pratiquée avec succès partout dans le monde. Tous les producteurs de denrées alimentaires en profitent, notamment ceux qui vivent en autarcie. Ce dernier point est particulièrement important dans les pays émergents et en voie de développement, car le degré d’auto-approvisionnement de la population rurale y est élevé. La lutte biologique classique a pris une grande importance au cours des dernières années, partout où il est désormais interdit d’utiliser des pesticides dans les biotopes proches de la nature et les parcs publics. Dans ces conditions, le lâcher périodique d’auxiliaires peut également contribuer à la lutte contre les organismes nuisibles en respectant l’environnement. La lutte biologique permet de réduire l’emploi des pesticides et de limiter les résidus dans les denrées alimentaires et l’environnement, au grand bénéfice des consommateurs. Grâce à la réduction des pesticides et de leurs résidus, les producteurs de denrées vivrières et agricoles des pays émergents et en voie de développement peuvent remplir les hautes exigences de qualité des marchés d’exportation de l’hémisphère nord. L’écoulement de leurs produits sur ces marchés profitables leur permet de réaliser des bénéfices, ce qui contribue à créer des emplois et à faire rentrer des devises dans ces pays.
Figure 2 | Le parasitoïde larvaire Heterospilus prosopidis vient d’Amérique du Nord. En Suisse, des études sont en cours sur l’utilisation de cet auxiliaire dans la lutte contre les ravageurs des denrées stockées. (Photo: Gabriela Brändle, ART)
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Ampleur de la lutte biologique Au moins 7000 cas ont été documentés jusqu’ici dans lesquels des auxiliaires ont été introduits dans des pays cibles. Ces importations portaient sur environ 2700 espèces d’auxiliaires, provenant de 119 pays sources et importées dans 146 pays cibles. Les pays en voie de développement pratiquent le plus souvent la lutte biologique et, parallèlement, sont ceux qui fournissent le plus d’auxiliaires. Les pays émergents et en voie de développement exportent légèrement plus d’auxiliaires qu’ils n’en importent. Pour les besoins de la lutte biologique avec lâchers périodiques, plus de 170 espèces d’auxiliaires ont été produites, vendues ou fournies gratuitement, avec environ 30 espèces représentant plus de 90 % du marché mondial. Ces dernières années, on observe que, dès l’apparition d’un nouveau ravageur, même exotique, la démarche consiste d’abord à lui trouver un prédateur naturel indigène avant d’importer un auxiliaire exotique, ce qui est très positif. En effet, cela diminue considérablement le risque que le lâcher d’auxiliaires exotiques puisse nuire à la biodiversité et rend la lutte biologique encore plus sûre. Les pays en voie de développement peuvent souvent utiliser de tels auxiliaires et bénéficier ainsi de la recherche et du développement des pays industrialisés. Par exemple, les travaux effectués dans les pays développés à climat tropical et subtropical (comme l’Australie et les Etats-Unis) profitent souvent directement aux pays en voie de développement situés dans des régions à climat similaire. Contrôle des ressources génétiques et possibilités de profit Dans la lutte biologique classique contre les ravageurs, les instituts de recherche nationaux ou internationaux effectuent normalement les travaux de recherche nécessaires. Une fois qu’un auxiliaire s’est établi et que la lutte donne des résultats satisfaisants, l’institut de recherche n’assume généralement plus les contrôles ultérieurs. L’auxiliaire se reproduit et contribue, lorsque tout se passe bien, à lutter efficacement contre le ravageur. Il se propage dans l’aire géographique qui lui correspond, souvent également dans d’autres pays. C’est le sens de la lutte biologique classique: offrir un bien public gratuit, en renonçant à la protection de la propriété et à monopoliser l’accès aux auxiliaires. Toutes les connaissances sont mises à disposition du public, en invitant les autres pays à profiter des avantages conférés par la lutte biologique classique. Les bénéfices qu’en retirent les agricul-
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teurs, les consommateurs et l’économie locale n’apportent aucun retour financier à l’institut de recherches ou aux donateurs. Dans la lutte biologique avec lâcher périodique d’auxiliaires, les entreprises productrices assument le coût de la recherche et du développement dans les pays industrialisés. Ces entreprises vendent ensuite leurs auxiliaires dans un but lucratif sur les marchés du monde entier. Les utilisateurs des auxiliaires bénéficient d’une protection efficace contre les ravageurs, de rendements plus élevés et d’une qualité éventuellement supérieure. Ils peuvent cultiver des denrées alimentaires sans pesticides et obtiennent ainsi un meilleur prix pour leurs produits. Les consommateurs, eux, obtiennent des denrées alimentaires saines à un prix acceptable. Dans ce type de lutte biologique, il n’est pas possible de breveter les auxiliaires. N’importe qui peut donc collecter des auxiliaires dans la nature et les utiliser, dans la mesure où la commercialisation n’est pas réglementée par les autorités locales. Les entreprises peuvent faire breveter des procédés de production, mais en général le savoir-faire est gardé secret et n’est pas breveté. Environ trente grandes entreprises privées produisent des auxiliaires pour les lâchers périodiques dans le monde, dont vingt en Europe. Parallèlement, on recense environ cent petits fournisseurs qui occupent moins de cinq personnes. Le marché de la vente de ces auxiliaires aux utilisateurs a été estimé à environ 100 – 135 millions de US$ en 2008. Avec un rendement sur chiffre d’affaires net d’environ 3 – 5 %, le produit total de l’industrie de la lutte biologique avec lâcher périodique d’auxiliaires représente moins de 15 millions de US$ par an. Ces chiffres indiquent qu’il s’agit d’une activité dégageant des rendements modestes, pratiquée par des petites et moyennes entreprises. Réglementation de l’importation des auxiliaires Ces vingt dernières années, l’importation des auxiliaires est de plus en plus réglementée par les législations nationales ou internationales. Les normes internationales pour les mesures phytosanitaires n°3 de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) définissent les obligations des différents participants, mais ne contiennent aucune disposition relative aux ABS. Depuis le début de la lutte biologique contre les organismes nuisibles, les auxiliaires ont plutôt été échangés gratuitement et librement, sur une base multilatérale, sans recourir à des conventions réciproques d’utilisation commune. Les pays sont à la fois donateurs et
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utilisateurs des auxiliaires. Jusqu’ici, dans la pratique, il s’est toujours avéré judicieux de collaborer avec un organisme de recherche du pays d’origine des auxiliaires. Mais, devant la demande croissante d’études détaillées sur l’évaluation des risques et des impacts environnementaux, il devient de plus en plus indispensable de s’appuyer sur une recherche commune dans les pays d’origine. D’un autre côté, on observe une tendance générale à restreindre l’accès aux ressources génétiques, notamment aux auxiliaires nécessaires à la lutte biologique. Plusieurs raisons expliquent cette attitude, comme les dispositions ABS et la législation sur la protection des végétaux. L’échange multilatéral gratuit d’auxiliaires, tel qu’il était pratiqué jusqu’à présent, et le réseau international très efficace de chercheurs et d’utilisateurs de la lutte biologique représentent une base solide qui devrait être prise en compte dans le cadre des ABS. Certains pays ont ou vont introduire de nouvelles législations pour le règlement de l’accès aux ressources génétiques. Si celles-ci ne tiennent pas compte des besoins spécifiques de la lutte biologique, la situation deviendra très difficile, pour les chercheurs internationaux comme pour leurs partenaires nationaux et les utilisateurs. Ces législations entreront probablement en vigueur prochainement. De nouvelles dispositions ABS internationales ne tenant pas compte des besoins de la lutte biologique risquent également de voir le jour, posant de nouveaux obstacles à la recherche et à l’application, et ralentissant encore le processus.
Points de vue des utilisateurs Dans le domaine de la lutte biologique contre les ravageurs, les opinions et les positions divergent en ce qui concerne les ABS. Pendant longtemps, dans la lutte biologique classique, leurs conséquences possibles n’ont pas été envisagées. Aujourd’hui, les intéressés ont davantage conscience des enjeux politiques et de la nécessité de permettre l’échange des auxiliaires, afin de garantir la lutte biologique, reconnue d’utilité publique. Les utilisateurs savent depuis longtemps que la lutte biologique classique contre les organismes nuisibles ne leur rapporte aucun bénéfice financier. Déjà parce que ce serait en contradiction avec les principes éthiques. En outre, il n’existe aucun moyen ni mécanisme pour exiger une participation financière des bénéficiaires, comme les exploitations agricoles et les individus pratiquant l’autoapprovisionnement. Les différentes formes non monétaires de partage des avantages – activités de recherche communes financées essentiellement par les pays récepteurs ou formation des scientifiques issus des pays donateurs par d’autres scientifiques des pays récepteurs – permettraient de retourner aux pays émergents et en voie de développement une grande partie des acquis communs générés par les projets de ce type et d’améliorer ainsi les capacités de recherche et les connaissances. Les utilisateurs de la lutte biologique avec lâcher périodique d’auxiliaires sont en revanche davantage conscients du problème soulevé par les ABS, peut-être parce que cette technique génère quelques profits. Les gros producteurs d’auxiliaires, comme les membres de l’International Biocontrol Manufacturers Association (IBMA) et de l’Association of Natural Biocontrol Producers (ANBP), se déclarent prêts à étudier les principes et les exigences des ABS et à proposer des formes possibles d’exploitation équitable des ressources génétiques. S’il fallait payer pour chaque prédateur naturel étudié et éventuellement utilisé pour aboutir à un produit, la plupart des entreprises privées produisant des auxiliaires ne seraient plus en mesure de poursuivre leurs activités. Dans l’ensemble, les producteurs partent du principe que les activités communes et l’échange de connaissances entre les pays donateurs et les pays récepteurs représentent une approche plus réaliste, car les rendements et les marges de bénéfices sont relativement réduites dans ce type de lutte biologique.
Figure 3 | Le parasitoïde larvaire Eupelmus vuilleti vient d’Afrique. Il sert également à lutter contre les ravageurs des denrées stockées. (Photo: Gabriela Brändle, ART)
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Conclusions et recommandations Les dispositions relatives à l’accès et à l’utilisation équitable des ressources génétiques (ABS) devraient tenir compte des propriétés spécifiques de la lutte biologique contre les ravageurs : • les pays qui fournissent des auxiliaires pour la lutte biologique, peuvent également être utilisateurs de cette technologie; • de nombreux auxiliaires sont échangés et utilisés, mais la valeur financière totale réalisable reste minime ; • les organismes ne sont pas brevetés, ce qui veut dire qu’ils peuvent à tout moment être utilisés par tout le monde ; • les informations relatives à la lutte biologique classique et partiellement à la lutte biologique avec lâcher périodique d’auxiliaires sont accessibles et utilisables par le public ; • les atouts de la lutte biologique sont importants pour la société: bénéfices pour l’environnement, la santé des hommes et des animaux, et possibilité de diminuer les pesticides ; • la lutte biologique contre les ravageurs est largement répandue dans les pays industriels comme dans les pays en voie de développement. • la lutte biologique est pratiquée essentiellement dans l’agriculture et la sylviculture, mais de plus en plus aussi pour protéger les biotopes naturels des végétaux et animaux envahissants.
Compte tenu de ces faits et des aspects positifs de la lutte biologique, le rapport FAO préconise les recommandations suivantes : 1. Les gouvernements devraient s’appuyer sur l’échange multilatéral d’auxiliaires pratiqué jusqu’ici. Cette base de collaboration se complète et se développe réciproquement, en garantissant un partage juste et équitable dans le monde des avantages tirés de la lutte biologique contre les ravageurs. 2. Les dispositions relatives à l’accès et à l’utilisation équitable des ressources génétiques (ABS) devraient stimuler le développement de la lutte biologique en facilitant l’échange multilatéral des auxiliaires. 3. Les différents pays devraient être incités à créer une centrale de contact pour faciliter les recherches, l’accès aux informations, la mise en réseau institutionnelle et le soutien taxonomique, ainsi que pour conseiller les intéressés sur les dispositions en vigueur pour la lutte biologique, dont les ABS. 4. Les dispositions ABS relatives à la lutte biologique devront tenir compte des avantages non monétaires comme les programmes de recherche communs, la formation et / ou le transfert de connaissances / technologie, tels que les pratiquent déjà de nombreuses institutions qui travaillent dans ce domaine. 5. Un document devrait être rédigé et diffusé, décrivant les «bonnes pratiques» pour l’ABS concernant la lutte biologique et contenant des directives pour les activités de recherche communes, équitables et non restrictives, à l’intention des organisations et institutions de lutte biologique. 6. Pour améliorer la transparence des échanges d’auxiliaires, des mécanismes devraient être créés afin de donner aux pays d’origine et aux pays cibles l’accès gratuit à des bases de données contenant des informations sur les auxiliaires. 7. Dans des situations d’urgence touchant la sécurité des denrées alimentaires, avec conséquences humanitaires, les gouvernements devraient coopérer avec la FAO, afin d’accélérer l’échange des auxiliaires. n
Le rapport FAO est disponible dans son intégralité sous ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/017/ak569e.pdf
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La convenzione sulla biodiversità è una minaccia per la lotta biologica? La Convenzione sulla diversità biologica (CBD) è stata adottata nel 1992. Gli obiettivi che si prefigge sono tre: 1) la conservazione della diversità biologica, 2) l’impiego sostenibile dei suoi elementi, 3) la garanzia dell’accesso alle risorse genetiche e la ripartizione giusta dei vantaggi dallo sfruttamento della biodiversità. Essa, inoltre, garantisce agli Stati il diritto sovrano di sfruttare le loro proprie risorse genetiche. Gli accordi che disciplinano l’accesso e l’utilizzo in comune di queste risorse devono essere convenuti dalle parti per iscritto (Access and Benefit Sharing, ABS). Ciò si applica anche per gli organismi analizzati per un potenziale impiego nella lotta biologica. Le recenti applicazioni dei principi della CBD hanno già reso difficoltoso raccogliere ed esportare organismi ai fini della ricerca sulla lotta biologica in diversi Paesi. L’ampia applicazione di questa prassi potrebbe compromettere la lotta biologica basata sull’uso della diversità biologica. Entro la fine del 2010 gli Stati firmatari della CBD dovranno varare una proposta completa di ABS. In collaborazione con l’Organizzazione delle Nazioni Unite per l’Alimentazione e l’Agricoltura (FAO) e con il suo sostegno finanziario, l’International Organisation for Biological Control of Noxious Animals and Plants (IOBC) ha redatto un documento di posizione pubblicato recentemente come rapporto FAO (ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/ meeting/017/ak569e.pdf). Il rapporto contiene raccomandazioni che agevolano la raccolta e lo scambio di organismi per la lotta biologica, nonché proposte per condizioni quadro funzionali, con l’obiettivo di sostenere tutti coloro che sono chiamati a prendere decisioni in ambito politico e della lotta biologica. Inoltre, esorta i responsabili della lotta biologica dei singoli Paesi a cercare il dialogo con il servizio nazionale di contatto ABS affinché vengano prese in considerazione le loro esigenze.
Summary
Riassunto
La Convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ? | Environnement
Does the convention on biological diversity impede biological control? The Convention on Biological Diversity (CBD) was established in 1992 with three objectives: 1) conserve nature, 2) sustainably use biodiversity and 3) ensure access and fair and equitable sharing of the benefits arising form the use of biodiversity. It also ascertains that countries have sovereign rights over their genetic resources. Agreements governing the access to these resources and the sharing of the benefits arising from their use need to be established between involved parties (Access and Benefit Sharing ABS). This also applies to species collected for potential use in biological control. Recent applications of CBD principles have already made it difficult or impossible to collect and export natural enemies for biological control research in several countries. If such an approach is widely applied it would impede this very successful and environmentally safe pest management method based on the use of biological diversity. The CBD is required to agree a comprehensive Access and Benefit Sharing process in 2010. In collaboration and with financial support of the Food and Agriculture Organisation (FAO), the International Organisation for Biological Control of Noxious Animals and Plants (IOBC) has prepared a position paper on Access and Benefit Sharing for Biological Control that has been published recently as an FAO report (ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/ meeting/017/ak569e.pdf). The report makes recommendations which would facilitate the practice of collection and exchange of biological control agents, propose a workable framework to assist policy makers and biological control practitioners, and urge biological control leaders in each country to get involved in the discussions with their national ABS contact point to take their needs into consideration. Key words: genetic resources, biological control, natural enemies, IOBC. Recherche Agronomique Suisse 1 (4): 134–141, 2010
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E c o n o m i e
a g r i c o l e
Agriculture biologique en Suisse : abandons et conversions Ali Ferjani, Linda Reissig et Stefan Mann, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, 8356 Ettenhausen Renseignements : Ali Ferjani, e-mail : ali.ferjani@art.admin.ch, tél. +41 (0)52 368 31 31
Surtout les paysans de montagne sont ceux qui renoncent le plus à l'agriculture biologique. De 2005 à 2007, il y a eu plus d'abandons que de conversions.
Introduction De 2005 à 2007, le nombre d’exploitations biologiques a baissé de 4,2 % (Reissig et al. 2009). Quelles sont les raisons de cette baisse et quels sont les types d’exploitation qui abandonnent le plus fréquemment l’agriculture biologique ?
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Recherche Agronomique Suisse 1 (4): 142–147, 2010
La Station de recherche Agroscope Reckenholz- Tänikon ART a mis en place un projet en collaboration avec BioSuisse, pour étudier les causes qui expliquent l’abandon de ce mode de production, les obstacles qui pénalisent la conversion à l’agriculture biologique et, enfin, pour trouver d’éventuelles mesures à prendre. Dans un premier temps, les chercheurs ont étudié les causes qui
Agriculture biologique en Suisse: abandons et conversions | Economie agricole
Résumé
ont poussé les chefs d’exploitation à abandonner la production biologique. Une des priorités de l’étude portait sur les mesures à prendre pour favoriser efficacement le développement de l’agriculture biologique.
Méthode L’étude a été réalisée à partir d’une enquête écrite. Au total, 3425 exploitations ont été contactées, dont 1145 exploitations biologiques et 281 exploitations ayant cessé l’agriculture biologique entre 2005 et 2007. Le taux de réponses était de l’ordre de 45,6 % pour les exploitations biologiques et de 31 % pour les exploitations ayant renoncé à ce mode de production. Les facteurs de démission ou d’adhésion ont été déduits des raisons indiquées dans le questionnaire pour expliquer l’abandon de la production biologique ou la conversion à ce type d’agriculture à l’aide d’une analyse factorielle et d’une régression logistique (Backhaus 2003). Cet article présente les résultats des groupes d’exploitations biologiques et d’exploitations ayant abandonné ce mode de production.
Résultats Attitude face à l’agriculture biologique La question «Pourquoi avez-vous décidé d’opter pour l’agriculture biologique ?», et les 14 arguments avancés pour l’agriculture biologique munis de quatre réponses possibles (échelonnées de «très important» à «pas important») avaient pour but d’évaluer l’opinion des personnes interrogées sur l’agriculture biologique. Dans le groupe des exploitations qui sont restées fidèles à l’agriculture biologique, la conviction écologique profonde des agriculteurs est une raison importante ou très importante de conversion (57 %), suivie du «Bien-être des animaux» et de l’argument «Convient à la conception personnelle de l’exploitation». Les considérations financières (p. ex. «Prix des produits plus élevés» avec 38 %) viennent en second plan. Au contraire, pour les exploitations qui ont abandonné l’agriculture biologique, les aspects financiers sont prépondérants, notamment les arguments «Peut améliorer le revenu agricole» (70 %), «Autorise plus de paiements directs» (69 %) suivis du «Prix des produits plus élevés» (63 %). Facteurs pénalisants dans l’agriculture biologique Le questionnaire demandait aux agriculteurs de préciser leur opinion sur les problèmes de l’agriculture biologique et proposait 26 raisons potentielles de quitter ce mode de production. Là aussi, les personnes interrogées devaient évaluer l’importance de ces raisons dans leur
En janvier 2009, la Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART a réalisé une enquête auprès de 3425 exploitations agricoles en Suisse afin d’étudier l’abandon de la production biologique entre 2005 et 2007, ainsi que les obstacles à surmonter pour s’y convertir. Cette étude détermine les facteurs qui ont influencé l’abandon de la production biologique à l’aide d’une analyse factorielle et d’une régression logistique. Les exploitations qui ont renoncé à l’agriculture biologique sont avant tout des exploitations laitières de montagne. Les raisons économiques (prix des produits biologiques, paiements directs réduits), la charge des enregistrements et des contrôles («les directives changent trop fréquemment») et l’approvisionnement difficile en concentrés ou en paille adaptés sont les principales raisons invoquées pour l’abandon de ce mode de production. Un taux important d’exploitations sont prêtes à renoncer à l’agriculture biologique (14 %), en particulier dans la production laitière. L’analyse de régression confirme les résultats de l’enquête.
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Economie agricole | Agriculture biologique en Suisse: abandons et conversions
décision sur une échelle de quatre degrés (de «très important» à «pas important»). Les raisons expliquant l’abandon de l’agriculture biologique ont été relevées aussi bien auprès des exploitations qui ne pratiquent plus ce mode de production que chez celles qui le pratiquent encore. Pour les exploitations qui ont effectivement arrêté l’agriculture biologique, les attentes semblent souvent avoir été déçues, car les raisons citées comme importantes ou très importantes sont un «Revenu difficilement améliorable, même avec la culture bio» (72 %) ou un «Prix des produits ne couvrant pas les dépenses supplémentaires» (71 %) (fig. 1). De plus, ces exploitations jugeaient les directives biologiques trop changeantes (76 %) et trop sévères (72 %). Les problèmes liés à l’achat de concentrés adéquats (70 %) jouaient un rôle majeur sur ce point, sans doute à cause de l’adaptation des directives de BioSuisse à l’ordonnance de l’UE qui impose désormais que tous les aliments pour animaux soient d’origine biologique.
% Changements trop fréquents des directives Revenu difficilement améliorable, même avec la production bio Directives trop sévères Prix des produits ne couvrant pas les dépenses supplémentaires Paille et concentrés adaptés difficiles à obtenir Contrôles biologiques trop chers Pression des mauvaises herbes Paiements directs trop bas Volume de travail trop élevé Ecoulement et commercialisation insuffisamment organisés Demande future en produits bio incertaine Trop grandes pertes de revenu Insécurité sur l’évolution des paiements directs Trop lourdes charges administratives Difficultés à s’approvisionner en nutriments Exigence de gros investissements Inquiétude face au droit de livraison Image négative de l’agriculture biologique D’autres formes d’agriculture améliorent aussi la qualité de l’environnement Je n’aime pas être surveillé Difficulté d’obtenir les semences adaptées Niveau insuffisant de connaissances en agriculture bio Pression des maladies et des ravageurs Vulgarisation insuffisante pour les exploitations biologiques
Les exploitations qui continuent l’agriculture biologique acceptent un peu mieux les directives, 63 % considèrent que des directives trop changeantes ou trop sévères pourraient les pousser à abandonner l’agriculture biologique. La charge de travail généralement plus élevée en agriculture biologique a tendance à causer davantage de problèmes, notamment la pression des mauvaises herbes (72 %). Les exploitations biologiques jugent également la situation financière pesante, citant plus particulièrement le niveau trop bas (73 %) et l’évolution incertaine (72 %) des paiements directs. Enfin, de nombreuses exploitations désapprouvent le coût des contrôles biologiques (72 %) et les charges administratives (60 %). Combinaisons des raisons qui motivent l’abandon Les raisons qui expliquent l’abandon de l’agriculture biologique ou les problèmes qui interviennent dans la
Exploitations biologiques
63 60 63 70 62 72 72 73 63 45 35 43 72 60 40 42 35 22 25 25 27 25 45 23 0%
20%
40%
60%
80%
%
%
30 30 30 18 30 20 18 17 30 42 52 45 17 30 48 47 47 63 57 67 57 58 43 63
76 72 72 71 70 62 60 59 54 51 49 49 48 46 38 36 33 31 31 30 30 24 20 12
100%
Très et assez important
Figure 1 | Classement des raisons d'abandon des exploitations interrogées.
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Recherche Agronomique Suisse 1 (4): 142–147, 2010
Exploitations ayant cessé l‘agriculture biologiqe
% 10 14 17 16 14 26 32 25 31 30 32 36 36 39 46 44 47 54 53 58 43 61 62 69
120%
140%
160%
Pas et peu important
180%
200%
Agriculture biologique en Suisse: abandons et conversions | Economie agricole
conversion ne sont pas tous indépendants les uns des autres. L’analyse factorielle permet d’identifier ceux qui sont indépendants. Six facteurs de ce type ont pu être extraits pour les besoins l’étude. Ils représentent chacun un groupe de raisons motivant l’abandon (tabl. 1). A l’aide de modèles de régression logistique, les chercheurs ont étudié dans quelle mesure ces facteurs d’influence et d’autres encore, relevés dans le cadre du sondage, ont un impact sur le risque de quitter l’agriculture biologique. Les facteurs «Valeur ajoutée et directives» et «Image» notamment ont joué un rôle capital dans la décision de quitter ce mode de production (tabl. 1). La probabilité que les paysans et les paysannes ayant invoqué ces arguments abandonnent l’agriculture biologique était 2,4 fois plus élevée que pour leurs collègues qui n’avaient pas de problème sur ce plan. L’évolution du revenu au cours des cinq dernières années a également un impact considérable sur la décision. Lorsque
les chefs d’exploitation indiquaient que leur revenu avait tendu à s’amenuiser, la probabilité qu’ils quittent l’agriculture biologique était multipliée par 3,6. Enfin, la charge de travail joue elle aussi un grand rôle. Lorsque les exploitants jugent la charge de travail trop lourde ou beaucoup trop lourde, la probabilité qu’ils abandonnent l’agriculture biologique est trois plus élevée que pour leurs collègues qui indiquent une charge de travail réduite ou équilibrée. Les exploitations de production laitière sont celles où la probabilité de démission est la plus élevée, (4,1 fois plus que pour les autres types d’exploitation). Volonté de continuer l’agriculture biologique Une des questions du sondage portait sur la volonté de poursuivre dans l’agriculture biologique. 14,1 % des agriculteurs et agricultrices interrogés songent à quitter l’agriculture biologique. Parmi eux, 58,3 % gèrent une
Tableau 1 | Groupement des facteurs Facteurs
Liste
Valeur ajoutée et directives (facteur 1)
Paille et concentrés adaptés difficiles à obtenir, revenu difficilement améliorable, même avec la production bio, changements trop fréquents des directives, prix des produits ne couvrant pas les dépenses supplémentaires, directives trop sévères, demande future en produits biologiques incertaine, inquiétude face au droit de livraison, écoulement et commercialisation insuffisamment organisés, exigence de gros investissements
Connaissances et environnement (facteur 2)
Vulgarisation insuffisante pour les exploitations biologiques, niveau insuffisant de connaissances en agriculture bio, difficulté d’obtenir des semences adaptées, surfaces de compensation écologique difficiles à respecter, d’autres formes d’agriculture améliorent aussi la qualité de l’environnement
Technique de production et surcroît de travail (facteur 3)
Pression des mauvaises herbes, volume de travail trop élevé, pression des maladies et des ravageurs, trop grandes pertes de revenu, difficultés à s’approvisionner en nutriments
Administration et contrôles (facteur 4)
Trop lourdes charges administratives / de suivi, je n’aime pas être surveillé, contrôles biologiques trop chers
Paiements directs (facteur 5)
Paiements directs trop bas, insécurité sur l’évolution des paiements directs
Image (facteur 6)
Je rejette catégoriquement l’agriculture biologique, image négative de l’agriculture biologique
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Economie agricole | Agriculture biologique en Suisse: abandons et conversions
exploitation de montagne. Pour des raisons topographiques et climatiques, la plupart sont producteurs de lait (38,4 %). Ils pensent souvent qu’une conversion n’apporte pas d’avantages, mais plutôt des inconvénients et aucune amélioration du résultat de l’exploitation. Les changements souhaités par les chefs d’exploitation vont dans le même sens que les raisons qui motivent l’abandon de l’agriculture biologique : des directives biologiques stables, des prix plus élevés pour les produits biologiques, des contrôles moins chers et des paiements directs plus élevés sont les principaux arguments qui pourraient inciter certains agriculteurs à reprendre l’agriculture biologique.
Discussion L’étude visait essentiellement à analyser les démissions au sein de l’agriculture biologique de 2005 à 2007 et les raisons qui les expliquent. Que faudrait-il changer dans les conditions commerciales et les paramètres incitatifs pour que les agriculteurs se décident à nouveau pour ce mode de production? L’enquête auprès des agriculteurs montre que les aspects financiers sont prioritaires pour décider de renoncer ou d’adhérer à l’agriculture biologique. Les principales raisons qui motivent la démission sont : direc-
tives trop souvent modifiées et renforcées, suppléments de prix obtenus pour les produits écologiques trop faibles, aliments biologiques pour animaux trop chers ou difficilement disponibles et paiements directs pour la production biologique trop bas. 14 % des agriculteurs biologiques songent actuellement à quitter ce mode de production, de nombreuses exploitations l’ont déjà fait. Parallèlement, le nombre d’exploitations qui envisagent une conversion est relativement limité (26).
Conclusions Les résultats descriptifs et analytiques de cette étude permettent de tirer les conclusions suivantes pour le développement de l’agriculture biologique : • Les contrôles devraient être simplifiés et contribuer à un contact positif avec les chefs d’exploitations agricoles. • Les directives devraient être stabilisées. Leur renforcement devrait être annoncé et justifié à l’avance. • Les possibilités de commercialisation devraient être développées. • Les exploitations biologiques existantes devraient n être soutenues et servir d’exemple.
Tableau 2 | Analyse des raisons de démission
Structure et propriétés
Arguments contre l’agriculture biologique
Variable dépendante Probabilité de démission
Probabilité
0,837***
2,310
Connaissances et environnement (Facteur 2)
– 0,030***
0,971
Technique de production et surcroît de travail (Facteur 3)
– 0,209***
0,811
Administration et contrôles (Facteur 4)
– 0,147***
0,863
Paiements directs (Facteur 5)
– 1,342***
0,261
Image du paysan par rapport à l’agriculture biologique (Facteur 6)
0,862***
2,368
Convient à la conception personnelle de l’exploitation (Oui = 1; Non = 0 )
– 1,114***
0,328
– 0,567***
0,567
Exploitations à titre principal (Oui = 1; Non =0)
Charge de travail (élevée = 1; autre = 0)
1,110***
3,033
Chef d’expl. ayant grandi dans l’agriculture (Oui = 1; Non =0)
1,586***
4,840
Durée de l’exploitation biologique (années)
– 0,144***
0,866
Vente directe (Oui = 1; Non =0)
0,245***
1,277
Exploitation de production laitière (Oui = 1; Non = 0)
1,421***
4,143
Surface agricole utile (ha)
0,025***
1,025
Non morcelée (Oui = 1; Non = 0)
1,192***
3,292
Âge du chef d’exploitation (années)
0,972
Réduction du revenu (Oui = 1; Non = 0)
1,292***
3,640
Constante
0,017
*** Significatif à 1 %, ** significatif à 5 % et * significatif à 10 %.
146
Coefficient
Valeur ajoutée et directives (Facteur 1)
Recherche Agronomique Suisse 1 (4): 142–147, 2010
– 0,028** * – 4,056***
Agricoltura biologica in Svizzera: chi la intraprende e chi la abbandona? Nel gennaio 2009, la Stazione di ricerca Agroscope Reckenholz-Tänikon ART ha condotto un’inchiesta tra 3425 aziende agricole svizzere con l’obiettivo di analizzare l’abbandono della modalità di produzione biologica, osservato tra il 2005 e il 2007, nonché le difficoltà che si incontrano se si vuole intraprendere tale tipo di gestione. Nel presente contributo si riportano i fattori d’influenza e i motivi determinanti che spingono ad abbandonare l’agricoltura biologica, rilevati tramite un’analisi dei fattori e una regressione logistica. Tra chi abbandona sono numerose le aziende lattiere di montagna. Tra i motivi maggiormente addotti vi sono le condizioni economiche (prezzi dei prodotti bio, pagamenti diretti esigui), il dispendio per le registrazioni e i controlli («le direttive sono modificate troppo frequentemente») e le problematiche legate all’acquisto di foraggio concentrato o di paglia adatti. La volontà ad abbandonare l’agricoltura biologica è alta (14 %), soprattutto tra le aziende specializzate nella produzione lattiera. L’analisi di regressione conferma i risultati del sondaggio.
Summary
Riassunto
Agriculture biologique en Suisse: abandons et conversions | Economie agricole
Organic Farming in Switzerland: opting in and opting out The Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Research Station conducted a survey on 3425 Swiss farms in January 2009. Its aim was to examine the dropout rate from organic farming over the period 2005 – 2007, to determine the types of farms and regions primarily affected, and the reasons leading farms to opt out. In the present study, the factors influencing a decision to opt out of organic farming are determined by means of a factor analysis and logistic regression. The bulk of those opting out are dairy farms in the mountain region. Economic reasons (price of organic products, low direct payments), the time and effort of record-keeping and checks («Guidelines change too often») and problems obtaining suitable concentrated feed / straw were the most commonly cited reasons for opting out. There is a high disposition towards opting out of organic farming (14 %), especially in the case of dairy farms. The regression analysis confirms the results of the survey. Key words: organic farming, survey, factor analysis, logistic regression.
Bibliographie b B ackhaus K., Erichson B., Plinke W. & Weiber R., 2003. Multivariate Analysemethoden. Eine anwendungsorientierte Einführung, 10. Auflage. Springer-Verlag Berlin. b B undesamt für Statistik, 2007. Struktur der landwirtschaftlichen Betriebe 2007. Adresse: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/de/index/ themen/07/01/key.html b R eissig L., Ferjani A. & Zimmermann A., 2009. Ausstieg aus dem Biolandbau – steigende Tendenz in der Schweiz. Agrarforschung 14 (4), 124 – 128.
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P r o d u c t i o n
v é g é t a l e
Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre: avantages et inconvénients Jacob Rüegg et René Total, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 8820 Wädenswil Renseignements : Jakob Rüegg, e-mail : jacob.rueegg@acw.admin.ch, tél. +41 44 783 64 28
Appareil de nébulisation à froid «PFALZTECHNIK» avec lequel le fongicide Forum (diméthomorphe) a été appliqué, à raison de 0,4 litre pour 20 litres d’eau et 2 litres de bioaérosol pendant une heure dans un compartiment de serre (0,31 hectare de surface au sol), sur des tomates. L’appareil a été utilisé conformément aux recommandations du distributeur local Hortiplus Sàrl.
Introduction L’application d’insecticides et de fongicides au pulvérisateur à rampe ou à lance sur les cultures en serre, comme les tomates, les concombres ou les aubergines, implique une importante charge de travail. Il est donc compréhensible qu’un processus d’application nettement plus simple, comme la nébulisation à froid, paraisse intéressant aux yeux des producteurs. Avec les appareils de nébulisation à froid du commerce dotés d’une ou deux buses à air comprimé, le produit phytosanitaire, mélangé à un faible volume d’eau (5 à 40 l / ha) est pulvérisé
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Recherche Agronomique Suisse 1 (4): 148–153, 2010
dans la serre fermée, en général le soir après le travail. Les ventilateurs produisent un faible courant d’air qui transporte la fine nuée de gouttelettes à travers la serre durant la nuit. Le diamètre des gouttelettes est très petit (5 à 30 μm), contre 100 à 400 μm dans les traitements par pulvérisation standard. Selon le produit phytosanitaire utilisé et le dosage, la substance active est 10 à 100 fois plus concentrée dans les gouttelettes de vapeur que lors d’applications avec des volumes de plusieurs centaines de litres par hectare. Le matin, une fois la nébulisation à froid achevée, la serre est ouverte et bien aérée avant le début du travail. La nébulisation à froid permet
Résumé
Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre : avantages et inconvénients | Production végétale
Figure 1 | Appareil de nébulisation à froid «PFALZTECHNIK». L’insecticide Pirimor (pirimicarbe) et le fongicide Switch (cyprodinil, fludioxonil) ont été appliqués, à raison de 0,8 kg pour 15 litres d’eau et 2 litres de bioaérosol pendant une heure dans une serre (0,87 hectare de surface au sol), sur des aubergines. L’appareil a été utilisé conformément aux recommandations du distributeur local, Hortiplus Sàrl.
d’appliquer un insecticide ou un fongicide avec une heure de travail par hectare, contre une journée entière de travail, voire plus, avec les techniques standard. Les points forts de la nébulisation à froid sont ainsi la simplicité de son utilisation et le gain de temps important qu’elle permet. Il convient néanmoins de s’interroger sur les points faibles de cette technique d’application, et sur leurs conséquences.
La nébulisation à froid offre le grand avantage de simplifier et d’alléger les travaux liés à l’application des produits phytosanitaires en serre. Cependant, les premières mesures effectuées dans deux serres où étaient cultivées respectivement des tomates et des aubergines ont montré que la répartition de la matière active à partir d’un appareil stationnaire était très inégale. De plus, ponctuellement, les résidus trouvés sur le produit récolté étaient trop élevés. L’utilisation de la nébulisation à froid peut et doit donc être améliorée par des mesures techniques appropriées. En outre, le choix et le dosage des produits doivent pouvoir se baser sur une information disposant de données bien étayées.
tance active. Si les plantes portaient des fruits prêts à être récoltés, quelques échantillons de fruits ont aussi été prélevés et transmis au même laboratoire pour analyse, environ deux jours avant la récolte. L’utilisation
Matériel et méthodes Premiers essais d’Agroscope Changins-Wädenswil ACW Dans deux exploitations qui cultivent à grande échelle sous serre, respectivement des tomates et des aubergines, les dépôts de produits phytosanitaires (insecticides, fongicides) ont été détectés et mesurés sur le sol, la végétation et la structure de la serre. Juste avant que les producteurs mettent en marche leurs appareils de nébulisation à froid «PFALZTECHNIK» (fig. 1), des boîtes de Pétri munies de rondelles de papier-filtre (7 cm de diamètre) ont été placées sur le sol, contre les parois et sur le plafond de la serre, ainsi qu’à la face supérieure et inférieure des feuilles de plantes choisies (fig. 2a et b ; 3b). Le budget à disposition a limité la pose de ces filtres collecteurs à deux ou trois endroits par serre. Le lendemain matin, après nébulisation et aération de la serre, les rondelles de papier-filtre ont été recueillies et mises dans des éprouvettes en verre. Les échantillons ont ensuite été envoyés au laboratoire certifié ISO Veritas de Zurich pour rechercher et mesurer les dépôts de subs-
Figure 2a et b | Doubles rangs de tomates le 16 mai 2009, hauteur des plants 190 cm, indice de surface foliaire 2,6; des rondelles de papier-filtre blanches ont été placées sur le dessus et le dessous de feuilles se trouvant sur les parties supérieures, inférieures, intérieures et extérieures des doubles rangs. D’autres rondelles de papier-filtre ont été posées sur le sol et sur la structure de la serre.
Figure 3a et b | Doubles rangs d’aubergines, avec environ 1,7 plant par mètre carré. Le 16 mai 2009 : hauteur des plants 90 cm, indice de surface foliaire 1,9. Des rondelles de papier-filtre ont été installées dans différents endroits de la végétation, sur le dessus et le dessous des feuilles, ainsi que sur le sol et sur la structure de la serre, afin de mesurer les dépôts.
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Production végétale | Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre : avantages et inconvénients
d’une substance de marquage était impossible, à cause des contaminations indésirables dans des serres commerciales. Les figures 4 et 7 montrent schématiquement le plan des serres avec le détail de la position des appareils de nébulisation et du dispositif de mesure des dépôts. Les figures 5, 6 et 8 présentent une sélection des résultats sous forme de schéma. Réglage et dosage adaptés à la culture Les dépôts mesurés aux positions A, B et C (fig. 5, 6, 8) montrent très clairement qu’un appareil de nébulisation à froid stationnaire posé à même le sol et un ventilateur par 500 m2 environ ne permettent pas d’obtenir une répartition égale de la matière active dans les deux serres
B
Circulation de l‘air Appareil de nébulisation à froid C
67m
A 130m
Figure 4 | Schéma de la surface au sol de la serre des aubergines, à sept chapelles. Position de l’appareil de nébulisation à froid (rouge), circulation de l’air (bleu) provoquée par les ventilateurs et points A, B et C où les dépôts ont été mesurés (noir).
Aubergines 16 mai 2009 Pirimor (primicarbe) LMR 1,00 mg/kg
394
303
588
0.90 mg/kg
2.67 mg/kg
Position A
Position C
A: Plante Ø 897 Dessus feuille Ø 1498 Dessous feuille Ø 295
291
1983
A: Sol Ø 1172
1524
333
1083 459
1418 216
1507 172 820
0.11 mg/kg
Position B
345
B: Plante Ø 216 Dessus feuille Ø 327 Dessous feuille Ø 105
234
204
3488 1814
B: Sol Ø 264
100
367 103
452
283
132
245
85 282
Figure 5 | Coupe transversale schématique de la serre avec les doubles rangées d’aubergines, le 16 mai 2009. Valeurs des dépôts de l’insecticide nébulisé, Pirimor (pirimicarbe), en ng/cm2 , sur des rondelles de papier-filtre, et valeurs des résidus en mg/kg sur les aubergines mûres pour la récolte, deux jours avant la récolte, aux points A, B et C. Les emplacements où les rondelles de papier-filtre ont été placées, sur le sol, sur les plantes ou sur la structure de la serre, sont indiqués en jaune.
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examinées. Dans le passage où l’appareil était placé, les dépôts étaient très importants sur le sol et sur les plantes avoisinantes, alors que la position A, et encore plus le point B, ont enregistré des dépôts bien moins importants, voire très faibles. Sur le dessus des feuilles, le dépôt était presque toujours plusieurs fois supérieur à celui de la face inférieure. Pour les aubergines comme pour les tomates, les résidus laissés sur les fruits, prélevés deux jours avant la récolte commercialisée, étaient très variables et parfois nettement trop élevés. Globalement, les dépôts sur les parois et le plafond étaient plutôt faibles à moyens. Des estimations indiquent que, la plupart du temps, 43 à 46 % seulement de la substance active se retrouvent sur les feuilles des plantes, tandis que 16 à 19 % se déposent sur le sol de la surface cultivée et moins de 2 % sur la structure de la serre. La quantité restante de substance active se trouvait sur le sol du passage de la serre, où était installé l’appareil de nébulisation à froid, ou encore s’était échappé de la serre et dispersé à l’extérieur (Stanghellini 2009). Ces calculs sont basés sur un petit nombre d’emplacements, toutefois, et ne donnent qu’un ordre de grandeur. Ces données, certes encore modestes, montrent tout de même qu’il est urgent de se poser, dès maintenant, la question du dosage des produits phytosanitaires lorsqu’on utilise la nébulisation à froid (voir encadré). Actuellement, la plupart du temps, la quantité de produit autorisée par hectare est extrapolée à la surface de la serre; ce faisant, la taille de la surface cible, soit, suivant le produit et le ravageur, la surface totale de feuillage et de tiges de la végétation ou des fruits, n’est que peu, voire pas du tout prise en compte. Des premières mesures indiquent que, chez l’aubergine par exemple, l’indice de surface foliaire (surface foliaire par unité de surface au sol) augmente considérablement de la mi-mai à la mi-juillet, passant de 1,9 à 4,5 (fig. 9). Dans ces conditions, maintenir le même dosage n’a aucun sens. Pour adapter celui-ci, il serait important de connaître non seulement la modification des surfaces cibles en fonction des cultures et de la croissance, mais aussi quels sont les taux optimaux de fixation du produit atteignables par les appareils de nébulisation à froid. Les plantes proches du passage de la serre où était installé l’appareil de nébulisation à froid présentaient parfois de très nettes brûlures aux feuilles et les résidus trouvés sur les fruits étaient beaucoup trop élevés. Des mesures effectuées à une douzaine d’emplacements dans les deux serres pour évaluer le mouvement de l’air provoqué par les ventilateurs ont montré que l’air circulait bel et bien. Cependant, la vitesse atteinte par le courant, généralement inférieure à 0,2 m/s, ne remplissait pas bien sa fonction. L’effet de dispersion de la subs-
Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre : avantages et inconvénients | Production végétale
Aubergines 16 mai 2009 Switch (cyprodinil) LMR 0,50 mg/kg
240
177
413
0.38 mg/kg
1.85 mg/kg
Position A
Position C
A: Plante Ø 715 Dessus feuille Ø 1248 Dessous feuille Ø 182
141
1597
A: Sol Ø 982
207
808 309
1191 116
1395 98
1246
0.04 mg/kg
191
Position B
109
B: Plante Ø 142 Dessus feuille Ø 222 Dessous feuille Ø 63
131
3795 1878
62
258 59
300
197
B: Sol Ø 183
79
53 193
173
707
Figure 6 | Coupe transversale schématique de la serre avec des loubles rangées d’aubergines, le 16 mai 2009. Valeurs des dépôts du fongicide nébulisé, Switch (cyprodinil, fludioxonil) en ng/cm 2 , sur des rondelles de papier-filtre, et valeurs des résidus en mg/kg sur les aubergines mûres pour la récolte, deux jours avant la récolte, aux points A, B et C.
Appareil de nébulisation à froid A
d m a
168m B
Circulation de l‘air
C
19m
Figure 7 | Schéma de la surface au sol de la serre des tomates ; essai réalisé dans un compartiment à deux chapelles. Position de l’appareil de nébulisation à froid (rouge), circulation de l’air (bleu) provoquée par les ventilateurs et points A, B et C où les dépôts ont été mesurés (noir). En plus des points A, B et C, les dépôts ont également été mesurés au sol dans le couloir traversant la serre, devant (d), au milieu (m) et à l’arrière (a).
Tomates 18 juillet 2009 Forum (diméthomorph) LMR 0,20 mg/kg 0.31 mg/kg
22
Position A
97
Plante Ø 426 Dessus feuille Ø 670 Dessous feuille Ø 182
14
891 318 735 Sol Ø 970 140 1086
3.10 mg/kg
Position C Plante Ø 2440 Dessus f. Ø 3891 Dessous f. Ø 989
835 234
4186 d 14198 1083
217
m 89378
36 853
a 11096
3596 894
0.84 mg/kg
20
70
Position B
15
Plante Ø 42 Dessus feuille Ø 53 Dessous feuille Ø 30
Sol Ø 50 46
57 32
65 20
42
48
50
18 54
Figure 8 | Valeurs des dépôts du fongicide nébulisé, Forum (diméthomorphe) en ng/cm2, sur des rondelles de papier-filtre, et valeurs des résidus en mg/kg sur les tomates mûres pour la récolte, le 18 juillet 2009, deux jours avant la récolte, aux points A, B et C. Les valeurs des dépôts mesurés aux points d, m et a, sur le sol du passage, sont également mentionnées.
Figure 9 | La même culture d’aubergines à la mi-juillet: hauteur des plants 250 cm, indice de surface foliaire 4,5.
tance active n’était pas suffisant et doit être amélioré. Plusieurs solutions sont possibles: soit utiliser plusieurs appareils de nébulisation à froid à l’hectare, soit installer le ou les appareils en hauteur, au-dessus de la végétation, ou même avoir une installation mobile, similaire à celle des rampes d’arrosage horizontal montées sur roues. Cependant, même si des améliorations de ce type peuvent être apportées, la répartition de la substance active restera vraisemblablement inégale entre le dessus et le dessous des feuilles. Ces écarts seront certainement diminués avec des produits à action translaminaire ou avec une pression de vapeur élevée. Jusqu’ici, toutefois, seules de très rares recherches ont été entreprises sur les cultures maraîchères en serre. En Allemagne, les organes officiels ne recommandent la nébulisation à froid qu’avec des réserves, voire pas du tout, les résultats des essais effectués dans ce pays mettant également en lumière la problématique de la répartition inégale des produits nébulisés (Meinert et al. 1996; Harmut et Krämer 2005). Des recherches antérieures menées sur des plantes ornementales avaient également montré qu’une répartition égale sur la couverture végétale était difficile à obtenir (Owens et Bennet 1978). En Suisse, les instances de conseil publiques et privées manquent d’informations consistantes dans le domaine de la nébulisation à froid, car les données expérimentales sont encore très modestes. Comme dans le cas de l’application de produits phytosanitaires par arrosage au goutte-à-goutte, la vulgarisation ne peut être étayée concrètement que par la constitution progressive d’une base de données et d’expériences. Ces nouvelles méthodes d’application sont certainement pertinentes pour une exploitation moderne des serres, parallèlement aux systèmes de pulvérisation standard. Cepen-
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Production végétale | Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre : avantages et inconvénients
dant, ces techniques doivent être utilisées de manière à ce que l’efficacité biologique soit bonne, que l’apparition de résistances chez les ravageurs soit retardée le plus longtemps possible et que la présence de résidus inacceptables soit à tout prix évitée. Pour être utile aux producteurs, la vulgarisation doit, en collaboration avec l’industrie, indiquer et définir clairement, sur la base de leurs caractéristiques (par ex. action systémique et/ou translaminaire), quels sont les produits appropriés à la nébulisation à froid ou à l’arrosage au goutte-à-goutte. Partout où cela est possible, les insecticides devraient être remplacés par l’utilisation d’auxiliaires appropriés. Des expériences faites aux Pays-Bas et en Suisse montrent que, en fonction des années, des cultures et de la présence des ravageurs, la nébulisation à froid doit être complétée avec des traitements sélectifs ponctuels par pulvérisation et/ou vaporisation avec des appareils à rampe verticale conventionnels, que l’on fait passer entre les rangs le long de la haie foliaire. Pour ces derniers également, les études en matière de réglage des appareils et de dosage des produits adaptés aux cultures doivent aussi être poursuivies (voir encadré). La base de données est, ici aussi, encore trop mince pour permettre un conseil fiable et professionnel. n
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Encadré 1 | Dosage des produits phytosani-
taires en serre Actuellement, pour la plupart des fongicides, des insecticides et des acaricides, les autori sations accordées en Suisse ne mentionnent, concernant l’utilisation en serre, que la concentration en pourcentage pour la fabri cation de la bouillie. Le volume de bouillie à utiliser pour une culture précise à un stade de développement donné n’est pas indiqué clairement. Lors de la nébulisation à froid, on transpose généralement la quantité de produit par hectare usuelle dans les cultures maraîchères au champ, à la surface au sol de la serre. Là aussi, la façon d’adapter la quantité de produit ainsi calculée à la surface foliaire en croissance de la culture n’est pas clairement expliquée. A l’avenir, la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW cherchera à élaborer, en collaboration avec l’industrie suisse et européenne, des données de dosage faciles à utiliser en fonction de la culture et de la surface foliaire présente. Comme cela se fait déjà en arboriculture fruitière, en viticulture et en culture de baies, des instructions de dosage doivent être établies en fonction des cultures, incluant le type d’appareil à utiliser pour l’application, avec le réglage et les caractéristiques d’utilisation appropriés.
Vantaggi e inconvenienti della nebulizzazione a freddo per l’applicazione di prodotti fitosanitari in serra La tecnica della nebulizzazione a freddo semplifica l’applicazione dei prodotti fitosanitari su colture in serra con un investimento di lavoro estremamente ridotto. Tuttavia, le prime misurazioni effettuate in due serre (una coltivata a pomodori e l’altra a melanzane), hanno però dimostrato che la distribuzione della sostanza attiva partendo da un apparecchio stazionario era molto irregolare. Inoltre i residui riscontrati sul raccolto erano a puntino troppo elevati. L’utilizzo della nebulizzazione a freddo può e deve essere migliorata con delle misure tecniche appropriate. La scelta e il dosaggio dei prodotti devono basarsi su informazioni solide e sicure.
Summary
Riassunto
Nébulisation à froid des produits phytosanitaires en serre : avantages et inconvénients | Production végétale
Strengths and weaknesses of coldfogging for pesticides application in greenhouses Cold-fogging crop protection products in greenhouses is an easy to handle and time and labour saving method. However measurements of depo sitions on commercial tomato and eggplant crops in two greenhouses in Switzerland revealed that active ingredients distribution in the greenhouses was very uneven. Furthermore there were spots where unacceptably high residues were found on harvested fruit. Cold-fogging application method must and can be improved through technical measures. The choice and the dosage of the products should rely on solid data sets made available to the extension service. Key words: cold-fogging, application techniques, crop protection, tomatoes, eggplants, greenhouse, deposition, distribution.
Bibliographie b H armuth P. & Krämer P., 2005. Jahresbericht des Pflanzenschutzdienstes Baden-Württemberg. Landesanstalt für Pflanzenschutz, Reinsburgstrasse 107, 70197 Stuttgart Deutschland. b M einert G., Schmidt K., Wagner R. & Merz F., 1996. Untersuchungen zur Minimierung der Boden- und Luftbelastung durch Pflanzenschutz mittel in Gewächshäusern bei verbesserter biologischer Wirksamkeit. Abschlussbericht zum Forschungsvorhaben. Landesanstalt für Pflanzenschutz, Reinsburgstrasse 107, 70197 Stuttgart Deutschland. b O wens J. M. & Bennett G. W., 1978. Spray Particle Size Distribution in Greenhouse ULV Applications to Poinsettia. J. of Economic Entomology 71 (2), 353 – 357. b S tanghellini C., 2009. Emissions by aerial routes from protected crop systems (greenhouses and crops grown under cover). A position paper. Report 224. EFSA Eurpean Food Safety Authority. Wageningen UR Greenhouse Horticulture, Wageningen January 2009.
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P r o d u c t i o n
a n i m a l e
Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs Nathalie Roth, Peter Kunz, Haute école suisse d’agronomie HESA, 3052 Zollikofen Renseignements : Nathalie Roth, e-mail : nathalie.roth@bfh.ch, tél. +41 31 910 22 75
L’aptitude à l’engraissement de ces veaux Holstein-Friesian néo-zélandais a été testée dans le cadre d’une thèse de Bachelor.
Introduction Les conditions topographiques sont très variables en Suisse. Les exploitations de montagne et de plaine ayant choisi de pratiquer la pâture intégrale emploient peu d’aliments concentrés, ce qui peut causer des problèmes de santé et réduire la fertilité des vaches à haute performance. La race Holstein néo-zélandaise a été sélectionnée non seulement pour sa production laitière élevée et certains critères morphologiques, mais aussi pour obtenir de bonnes longévité et fertilité et un poids plus faible. Cette race peut atteindre une production laitière
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acceptable en pâture intégrale grâce à son ingestion d’herbe élevée par kilo de poids vif. En Suisse, le rendement économique d’une race bovine dépend non seulement de la production laitière des vaches mais également de la performance d’engraissement des veaux. L’étude de cette performance chez des veaux Hol stein Friesian néo-zélandais intéresse donc les exploitations pratiquant la pâture intégrale. Dans le cadre d’un travail de Bachelor à la Haute école suisse d’agronomie (Roth 2009), la performance à l’engraissement de veaux Holstein Friesian néo-zélandais et suisses a été comparée dans les conditions de la pratique en Suisse.
Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs | Production animale
Essai d’engraissement de veaux en deux groupes Les veaux ont été détenus en stabulation libre sur litière profonde paillée. La surface totale de 70 m2 a été subdivisée comme suit : 20 m2 pour les 11 veaux NZ et 50 m2 pour les 26 veaux CH. Pour optimiser l’utilisation des places disponibles, le nombre de veaux suisses a été augmenté. L’étude a été réalisée entre mars et juin 2009 (fig. 1). La consommation d’aliment (kg de poudre de lait et d’ensilage de maïs) a été enregistrée en continu pour chaque groupe. L’état de santé des veaux a été suivi dans un journal de traitement pendant toute la période d’engraissement. Les animaux ont été pesés chaque mois : en début d’engraissement, trois fois pendant l’engraissement et 24 h avant l’abattage. Six veaux suisses avaient déjà atteint ou dépassé le poids maximal de 210 kg après 86 jours. Ils ont donc été abattus plus tôt que prévu. Un pesage supplémentaire a alors été nécessaire pour le groupe suisse parce que l’ingestion alimentaire n’était enregistrée que pour le groupe complet. Les 31 veaux restants (20 suisses, 11 néo-zélandais) ont été abattus après 100 jours d’engraissement.
Résumé
Matériel et méthodes
Dans le cadre d’un travail de Bachelor à la Haute école suisse d’agronomie (HESA), la performance d’engraissement de 11 veaux mâles Holstein Friesian néo-zélandais a été comparée à celle de 26 veaux Holstein Friesian suisses. Les deux groupes ont été engraissés pendant 100 jours dans les mêmes conditions d’alimentation et de détention. Les veaux accédaient librement à un mélange d’eau et de poudre de lait au distributeur automatique. A partir du 17e jour d’engraissement, ils ont reçu en outre de l’ensilage de maïs à volonté. La ration a été complétée par un supplément minéral et une pierre à sel. Les gains de poids quotidiens des veaux néo-zélandais ont été comparables à ceux des veaux suisses. Ceux des veaux suisses étaient de 130 g plus élevés ; leur poids vif moyen et leur poids final étaient également supérieurs, mais les différences étaient non significatives. Les pieds avant des veaux néo-zélandais étaient plus légers, indiquant une plus faible proportion d’os dans la carcasse, ce qui représente un avantage pour l’acquéreur. Les carcasses des deux groupes ont été classifiées principalement dans les classes +T3 à -T3 du système CH-TAX, avec un léger avantage pour les veaux néo-zélandais.
Relevés à l‘abattoir (pH, couleur de la viande) Début essai engraissement Pesées avant abattage (PV) 3 pesées intermédiaires
Mars
Avril
Mai
Juin
Juin
Juin
Relevés ingestion (poudre de lait, ensilage de maïs)
Abattages 1&2 Relevés poids des pieds avant
Figure 1 | Calendrier et déroulement de l’essai d’engraissement. Thèse de Bachelor de Nathalie Roth (2009).
Figure 2 | Quartiers arrière des veaux de l’essai (NZ&CH) avec leurs étiquettes d’identification dans la chambre froide : la couleur de la viande et le pH du muscle longissimus dorsi ont été mesurés sur les carcasses suspendues.
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Production animale | Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs
Lors de l’abattage, les pieds avant (des onglons à l’articulation carpale) ont été détachés et pesés, puis les carcasses ont été refroidies. Après 3,5 jours (88 h post mortem), la couleur et le pH de la viande ont été déterminés dans le muscle long dorsal (M. longissimus dorsi). Le pH a été mesuré, avec un ph-mètre de Mettler Toledo, dans une coupe du muscle long dorsal (M. longissimus dorsi) au niveau d’une côte des quartiers arrière gauche et droit (fig. 2). Pour la comparaison des deux groupes, les variables mesurées (accroissement journalier, poids vif final, poids mort et proportion de poids des pieds avant) ont été analysées statistiquement par covariance, avec le poids initial comme covariable. La couleur de la viande a été comparée avec le test exact de Fisher. La charnure (CHTAX) a été comparée avec un test Mann-Whitney. Tous les tests ont été évalués avec un niveau de signification de 5 % (p < 0,05). Comme la consommation alimentaire était déterminée par groupe et non par animal individuel, elle n’a pas pu être analysée statistiquement.
Le groupe suisse (CH) comprenait 26 veaux HolsteinFriesian. Les pères provenaient principalement de Suisse et d’Amérique du Nord et avaient une valeur d’élevage lait moyenne de + 466 kg (ET ± 552) (Fédération suisse d’élevage Holstein, mai 2009). Les veaux ont été acquis sur le marché par la Gefu Oberle AG en choisissant des animaux convenant bien à l’engraissement. Deux veaux présentaient un poids initial déjà très élevé (95 et 103 kg). Ils ont été exclus de toutes les analyses de données, sauf pour la consommation alimentaire et le rendement économique, dont les données n’étaient pas enregistrées individuellement. Pour toutes les analyses statistiques, cependant, le groupe suisse comprenait 24 veaux. Les 11 veaux du groupe néo-zélandais (NZ) provenaient d’exploitations avec pâture intégrale, qui utilisent la génétique néo-zélandaise dans leur élevage. Il s’agissait de veaux avec 1 à 3 générations de génétique Holstein-Friesian néo-zélandaise. La valeur d’élevage lait suisse des pères était en moyenne de – 386 kg (ET ± 154) (Fédération suisse d’élevage Holstein, mai 2009). Le nombre de vaches et d’inséminations avec de la génétique Holstein néo-zélandais étant restreint en Suisse, seuls un nombre limité de veaux mâles d’origine néo-zélandaise était disponibles. Une enquête téléphonique immédiatement après la mise en stabulation a permis de décrire les conditions sur
Caractérisation des deux groupes de veaux L’essai incluait 37 veaux mâles Holstein Friesian d’origine génétique différente. Tous les veaux étaient nés en Suisse. Ils ont été subdivisés en deux groupes selon leur origine génétique, reflétant des buts d’élevage différents :
Tableau 1 | Teneur en énergie et valeur nutritive de l’ensilage de maïs et des deux poudres de lait Aliments
Prix [CHF / dt MS] (UFA 2009)
Teneurs par kg MS (ALP 2004) MS [%]
EMV [MJ]
PB [g]
CB [g]
CE [g]
LB [g]
Fe [mg]
Ensilage de maïs (dès le 17e jour)
30
28
12,3
74
183
kA
30
kA
Gefumilk 20 – 20 (engraissement initial)
400
93
18,9
200
0
65
180
50
Gefumilk Swissspray (finition)
400
93
19,5
210
0
65
210
22
MS = matière sèche; EMV = énergie métabolisable veau; PB = protéines brutes; CB = cellulose brute; CE = cendres brutes; LB = lipides bruts; Fe = fer, – pas d’indication.
Tableau 2 | Composition chimique des compléments minéraux Aliments
156
Prix [CHF / dt MS]
Teneurs par kg MS (indications du fabricant) Ca [g]
P [g]
Mg [g]
Na [g]
Se [mg]
Iode [mg]
Co [mg]
Cu [mg]
Zn [mg]
Mn [mg]
Complément minéral Homin Ca:P 2:1
280
120
60
30
60
20
20
20
200
2000
500
Pierre de sel MINALO Ca : P 2,7 : 1
300
140
60
40
120
8
6
3
50
720
800
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Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs | Production animale
les exploitations dont proviennent les veaux. Les conditions de détention (extérieur / intérieur, isolés / en groupe), l’alimentation (lait, foin, maïs etc.) et l’état de santé (journal de traitement) des veaux ne différaient pas systématiquement entre les deux groupes. Après une administration préventive de sélénium et de vitamine E lors de la mise en stabulation (contre la maladie du muscle blanc), les veaux ont reçu les médicaments suivants à travers le lait : SK-60 (Biokema SA, Crissier), CAS 45 K et Amoxan 70 (UFAMED AG, Sursee). Pour cause de maladie, deux veaux NZ et trois veaux CH ont en outre reçu un antibiotique à large spectre (Advocid 18 %, Pfizer AG, Zurich). Alimentation Tous les veaux ont été initialement nourris avec un mélange poudre de lait-eau. Dès le 17e jour d’engraissement, la ration a été complétée par de l’ensilage complet de maïs donné en crèche. Les animaux avaient accès à la paille fraîche de la litière. Dès le 40 e jour d’engraissement, la poudre de lait initiale a été remplacée par une poudre de lait de finition avec une teneur en protéines brutes plus élevée (tabl. 1). La différence essentielle était la teneur en fer, réduite de 50 mg à 22 mg / kg MS en phase finale pour obtenir la couleur de viande claire requise par le marché.
Les veaux ont en plus reçu le complément minéral Homin 1263 (2 : 1) de Gefu Oberle et la pierre à sel Minalo (2,7 : 1) de Multiforsa (tabl. 2), qu’ils pouvaient consommer à choix. Sur la base de l’ingestion totale de la ration, l’indice de consommation a été calculé en kg MS / kg croît et en MJ NEV / kg croît.
Résultats Performances d’engraissement L’utilisation du fourrage diffère peu entre les deux groupes (tabl. 3). L’âge moyen des veaux différait significativement au début de la période d’engraissement mais pas à la fin. Six veaux suisses ont dû être abattus environ 14 jours avant la fin prévue de l’engraissement, soit après 86 jours. Le poids des deux groupes ne différait pas significativement au début de l’engraissement, ni à la fin, si on les corrige par rapport au poids initial. L’accroissement journalier moyen a évolué parallèlement dans les deux groupes. Pendant tout l’engraissement, les animaux suisses ont gagné en moyenne 130 g par jour de plus que les animaux néo-zélandais (fig. 3). Cependant, les prises de poids ne différaient pas significativement. Le poids supérieur de 11 kg des veaux suisses s’explique entièrement par leur poids supérieur au dé-
Tableau 3 | Performances d’engraissement des veaux Groupe NZ Nombre d’animaux
Groupe CH
n = 11
n = 24
(jour)
100
86 (n = 4) ou 100 (n = 20)
Indice de consommation (IC) poudre et ensilage de maïs
(kg MS/kg croît)
37,2
38,4
Indice de consommation (IC) poudre et ensilage de maïs
(MJ NEV/kg croît)
1,96
2,02
Durée d’engraissement
Moyenne (Ø) + / – écart-type (ET) Âge initial Poids vif initial Âge final
Ø*
ET
Ø
ET
31a
+ / – 9,2
39 b
+ / – 11,6
(kg/veau)
64,9 a
+ / – 8,5
70,2a
+ / – 6,5
a
(jour) (jour)
131
+ / – 9,2
137
+ / – 10,9
Poids vif final
(kg/veau)
197,1a
+ / – 23,2
215,2a
+ / – 18,4
Gain moyen quotidien
(g/veau)
1322a
+ / – 184
1450 a
+ / – 151
Poids mort
(kg/veau)
108,2a
+ / – 15,6
119,4 a
+ / – 10,5
Poids des jambes antérieures
(kg/veau)
2,49 a
+ / – 0,22
2,84 b
+ / – 0,19
a
* Des indices différents (a, b) indiquent des différences significatives entre groupes (p < 0,05).
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Gain moyen quotidien des deux groupes (g)
Production animale | Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs
2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0
GMQ veaux CH 0
10
20
30
40
50
60
Couleur de la viande et pH du muscle La couleur de la viande a été jugée par un expert (blanc, rose, rouge) et comparée à une échelle standardisée (1 = blanc ; 6 = rouge ; tabl. 4). Aucune différence significative n’est apparue entre les deux groupes. Leur génétique différente n’influence donc pas ces caractères. Le pH du muscle dorsal après 88 h ne différait pas non plus entre les deux groupes.
GMQ veaux NZ 70
80
90
100
Durée d’engraissement (d)
Pourcentage des animaux par groupe
Figure 3 | Courbes d’accroissement moyen (GMQ, g / jour) des deux groupes pendant 100 jours d’engraissement.
45
NZ (n=11)
40
CH (n=24)
35 30 25 20 15 10 5 0 T+3
T3
T-3
A3
A2
2X2
Taxation des carcasses Figure 4 | Taxation des carcasses en pourcentage des animaux par groupe (CH : n = 24, NZ : n = 11).
but de l’engraissement. En revanche, les pieds avant représentaient une partie moindre du poids chez les veaux néo-zélandais que chez les veaux suisses. La qualité des carcasses appréciée selon le système CH-TAX était satisfaisante pour les deux groupes. Les veaux néo-zélandais avaient tous le degré d’engraissement optimal 3 et une charnure entre +T et A. Les animaux suisses étaient également classés entre +T3 et A3, sauf trois (A2, A2, 2X2 ; fig. 4).
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Comparaison des résultats avec d’autres études En Suisse, un grand intérêt a été porté à la génétique d’Amérique du Nord dans les années 1960 et la race Tachetée noire fribourgeoise a été remplacée par la race Hol stein nord-américaine, meilleure laitière. La Fédération suisse d’élevage de la race Tachetée noire a rapidement développé un programme d’évaluation national indépendant, de sorte que l’élevage des Holstein est maintenant bien établi en Suisse et compétitif au niveau international. L’élevage suisse s’oriente encore maintenant sur une vache à haut rendement laitier avec le but de maximiser la performance. C’est pourquoi les Holstein Friesian suisses sont généralement comparées avec des études effectuées avec des Holstein Friesian nord-américaines. Plusieurs auteurs ont comparé la production de viande entre lignées de Holstein Friesian (Reklewski et al. 1985 ; Keane 2003 ; McGee et al. 2005 ; MacDonald et al. 2007). Ces études concernaient généralement des taurillons, ce qui empêche une comparaison directe avec les études suisses, portant généralement sur l’engraissement de veaux blancs. Par rapport aux lignées Holstein du Danemark, de Pologne, d’Allemagne, de Hollande, de Suède, d’Amérique et d’Israël, les veaux néo-zélandais montraient régulièrement des poids vifs inférieurs en début d’engraissement, les veaux nord-américains ayant les poids les plus élevés dans toutes les comparaisons effectuées. L’accroissement journalier, le poids vif final et le poids des carcasses des veaux néo-zélandais étaient également toujours inférieurs à ceux des Holstein nordaméricains (Reklewski et al. 1985 ; Stolzman et al. 1988 ; Keane 2003). La qualité des carcasses était cependant semblable pour les deux lignées. Les animaux néozélandais avaient partiellement même un taux d’engraissement supérieur et une proportion d’os inférieure (Reklewski et al. 1985). Aspects économiques La rentabilité de l’engraissement a été comparée entre les deux groupes par un calcul des marges brutes comparables. Pour rendre la comparaison plus robuste, le calcul s’est basé sur le prix moyen des veaux entre 2006 et 2008,
Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs | Production animale
qui était de CHF 14,50 / kg poids mort pour un veau T3 (Proviande 2008), plutôt que sur le prix exceptionnellement bas de juin 2009 (CHF 11,70 / kg PM). La marge brute comparable du groupe néo-zélandais surpassait toujours celle du groupe suisse, même si les animaux suisses étaient vendus à un meilleur prix, vu leur poids final supérieur. La différence est due à trois positions principales du bilan économique : le prix d’achat, les frais alimentaires et le produit de vente. Le prix d’achat du groupe néo-zélandais était inférieur de 77 CHF / animal par rapport au groupe suisse en raison du poids inférieur et d’une classification CH-TAX inférieure. Les frais alimentaires du groupe néo-zélandais étaient également inférieurs de 88 CHF / animal en raison du gain de poids plus faible. Le produit de vente à l’abattoir (en supposant un prix de CHF 14,50 / kg PM pour les veaux T3) ne différait que de 112 CHF / animal entre le groupe néo-zélandais (CHF 1558) et le groupe suisse (CHF 1670). C’est pourquoi un veau néo-zélandais obtient une marge brute comparable supérieure de 53 CHF à celle d’un veau suisse.
Discussion et conclusions L’expérience montre que les deux lignées de Holstein Friesian conviennent à l’engraissement dans les conditions de production suisses. Les deux groupes ont livré des résultats semblables, correspondant aux valeurs normales pour l’engraissement des veaux en Suisse (Kunz 2009). Le gain de poids quotidien des deux groupes était de 1320 g (NZ) et 1450 g (CH) mais ne différait pas significativement. D’autres études rapportent également un
accroissement inférieur significatif avec des animaux néo-zélandais par rapport à des animaux nord-américains (Keane 2003 ; Stolzman et al. 1988 ; Reklewski et al. 1985). L’accroissement inférieur des veaux néo-zélandais peut être expliqué par un poids initial moindre. De plus, les Holstein Friesian NZ adultes atteignent un poids maximal inférieur aux lignées européennes et nordaméricaines (MacDonald et al. 2007 ; Berry et al. 2005 ; Kolver et al. 2000). Notre étude a confirmé que les animaux NZ ont une proportion d’os plus faible dans la carcasse en raison d’un poids inférieur des pieds avant (Reklewski et al. 1985). Ceci représente un avantage pour l’acquéreur mais n’augmente pas le revenu du producteur. Après correction due au poids initial différent, le poids final des deux groupes ne différait pas significativement. Contrairement à ces résultats, Keane (2003) a obtenu des poids finaux supérieurs avec des animaux européens et nord-américains qu’avec les animaux néozélandais. La qualité des carcasses ne différait pas dans l’étude de Keane (2003). Dans notre étude, les animaux néo-zélandais ont montré une qualité légèrement supérieure, sans que la différence soit significative. Considérant qu’il s’agit d’une race laitière pure, même les veaux néo-zélandais avec leur âge inférieur présentaient une bonne charnure. Malgré leur moindre gain quotidien et leur poids final inférieur, les veaux néo-zélandais arrivent tout à fait à atteindre le degré d’engraissement 3 désiré. Les animaux néo-zélandais ont pu être achetés moins chers, en raison d’un poids et d’une classification inférieurs. A l’abattage, le supplément de qualité CH-TAX par kg de poids mort était plus élevé pour les veaux néo-
Tableau 4 | Couleur de la viande et pH du muscle pour les deux groupes de veaux Groupe NZ Nombre d’animaux
Moyenne (Ø) + / – écart-type (ET)
Groupe CH
n = 11
Ø*
n = 24
ET
Ø
ET
Couleur de la viande: jugement visuel1
1,2
+ / – 0,40
1,4
+ / – 0,49
Couleur de la viande: échelle standardisée 2
3,0
+ / – 0,63
3,3
+ / – 1,08
5,545
+ / – 0,065
5,537
+ / – 0,053
pH du muscle dorsal (88 h post mortem) * Les différences entre les deux groupes ne sont pas significatives. 1 Jugement d'un expert : 1 = blanc, 2 = rose, 3 = rouge 2 Comparaison avec une échelle de couleurs : 1 = blanc à 6 = rouge
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Production animale | Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs
zélandais. Avec des frais d’alimentation moindres, la marge brute est supérieure chez les animaux néozélandais, même si les prix du marché fluctuent. En conclusion, dans les conditions de l’essai, les Holstein Friesian néo-zélandais ont présenté des gains de poids légèrement plus faibles et des poids à l’abattage inférieurs mais une meilleure marge brute pour l’engraisseur. n
Bibliographie b A LP, 2004. Fütterungsempfehlungen und Nährwerttabellen für Schweine. Landwirtschaftliche Lehrmittelzentrale LmZ, Zollikofen, 242 p. b B erry D. P., Horan B. & Dillon P., 2005. Comparison of growth curves of three strains of female dairy cattle. Animal Science 80, 151 – 160. b Keane M. G., 2003. Beef Production from Holstein Friesian bulls and steers of New-Zealand and European/American descent, and Belgian Blue x Holstein Friesians, slaughtered at two weights. Livestock Production Science 84, 207 – 218. b Kolver E. S., Napper A. R., Copeman P. J. A. & Muller L. D., 2000. A comparision of New-Zealand and overseas Holstein Friesian heifers. Proceedings of the New-Zealand Society of Animal Production 60, 265 – 269. b Kunz P., 2009. Fütterung von Mastkalb und Mastrind. Vorlesungs unterlagen TP-17 (non publié). Schweizerische Hochschule für Landwirtschaft, Zollikofen CH, 15 p. b M acDonald K. A., McNaughton L. R., Verkerk G. A., Penno J. W., Burton L. J., Berry D. P., Gore P. J. S., Lancaster J. A. S. & Holmes C. W., 2007. A Comparison of Three Strains of Holstein-Friesian Cows Grazed on Pasture: Growth, Development, and Puberty. Journal of Dairy Science 90 (8), 3993 – 4003. b M cGee M., Keane M. G., Neilan R., Moloney A. P. & Caffrey P. J., 2005. Production and carcass traits of high dairy genetic merit Holstein, standard dairy genetic merit Friesian and Charolais × Holstein-Friesian male cattle. Irish Journal of Agricultural and Food Research 44, 215 – 231.
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b P roviande (Branchenorganisation der Schweizer Fleischwirtschaft), 2008. Der Fleischmarkt im Überblick 2008. Produzentenpreise, 57 p. b Reklewski Z., Jasiorowski H., Stolzman M., Lukaszewicz M. & De Laurans A., 1985. Beef performance of male crossbreds of different Friesian cattle strains under intensive feeding conditions. Livestock Production Science 12, 117 – 129. b Roth N., 2009. Vergleich von zwei Typen von Holstein Friesian Mast kälbern. Bachelor Thesis (non publié). Schweizerische Hochschule für Landwirtschaft, Zollikofen, 66 p. b Stolzman M., Jasiorowski H., Reklewski Z., Zarnecki A. & Kalinowska G., 1988. Comparison of ten Friesian strains in Poland under field conditions. Strain comparison for growth rate. Livestock Production Science 18 (3 – 4), 217 – 237 b U FA, 2009. Kosten in den Griff kriegen. UFA Revue 1, 40 – 42. Remerciements Nous remercions chaleureusement les personnes suivantes pour leur aide précieuse et pour la bonne collaboration : Jörg Oberle de Gefu Oberle AG et son équipe, Famille Risi de Sempach Station (chef d’exploitation) et Adrian Scheidegger de Frischfleisch AG Sursee et son équipe.
Idoneità di due linee Holstein per l’ingrasso di vitelli Nell’ambito di una tesi di bachelor alla scuola superiore svizzera di agricoltura, SHL, sono stati confrontati undici vitelli di sesso maschile della linea neozelandese Holstein Friesian sulla loro idoneità per l’ingrasso con altri 26 vitelli della linea svizzera Holstein Friesian. I due gruppi sono stati messi all’ingrasso alle stesse condizioni di stabulazione e foraggiamento per una durata di 100 giorni. Durante questo periodo, i vitelli avevano libero accesso ad un abbeveratoio automatico dal quale ricevevano una miscela di acqua e latte in polvere. Dal 17.esimo giorno d’ingrasso, i vitelli ricevevano inoltre dell’insilato di mais a volontà. Le razioni sono state completate con un supplemento minerale e una pietra salina. L’aumento del peso d’ingrasso giornaliero raggiunto dai vitelli neozelandesi è confrontabile con quello ottenuto dai vitelli svizzeri. La crescita giornaliera media dei vitelli svizzeri era di 130 g superiore e , di conseguenza, lo era anche il loro sviluppo del peso medio vivo e finale Tuttavia, non vi sono differenze significative. Le zampe anteriori dei vitelli neozelandesi risultavano più leggeri, indicando uno spessore osseo più debole della carcassa il che rappresenta un vantaggio per l’aquirente. Le carcasse dei due gruppi sono state classificate principalmente da +T3 a -T3 del sistema CH-TAX con lievi vantaggi per i vitelli neozelandesi.
Summary
Riassunto
Aptitude de deux lignées Holstein pour la production de veaux blancs | Production animale
The Suitability for Fattening of Various Strains of Holstein Friesian Calves To determine their suitability for fattening, 11 male New Zealand Holstein Friesian calves and 26 Swiss Holstein Friesian calves underwent a comparative study within the framework of a Bachelor Thesis at the Swiss College of Agriculture SHL. Both test groups were held and fed under the same conditions for 100 days. The calves had free access to a pure milk powderwater mixture throughout the entire duration of the test via an automatic feeder. In addition, the calves were given maize silage ad libitum as of the 17th day. This was supplemented with a mineral preparation and a salt lick. The weight gains of the New Zealand calves were comparable to the published results for the Swiss calves, although average weight gains for the Swiss calves were approximately 130 g higher. This affected the development of the average live weight and the final weight of the Swiss calves. However, the differences were not statistically significant. The New Zealand calves reached a considerably lower forefoot weight, which points to a lower bone content of the carcasses, and an advantage for the buyer. The carcasses for both groups were classified from T+3 to T-3 according to the CH-TAX-system, with slight advantages for the New Zealand calves. Key words: Holstein Friesian, strain comparison, fattening calves, daily gains, growth curves, carcass quality.
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E c l a i r a g e
Cinq ans du Réseau de recherche équine en Suisse Dominik Burger, Mireille Baumgartner, Iris Bachmann, Christine Grivel, Anne Rizzoli, Ruedi von Niederhäusern et Pierre-André Poncet, Haras national suisse HNS, 1580 Avenches Renseignements : Dominik Burger, e-mail : dominique.burger@haras.admin.ch, tél. +41 26 676 63 00
Quand l'union fait la force: la recherche en réseau.
En seulement cinq ans d’existence, le Réseau de recherche équine en Suisse, congrès annuel et public créé et organisé par le Haras national suisse d’Avenches, est devenu la plateforme interdisciplinaire des chercheurs autour du cheval en Suisse. Reconnu nationalement et internationalement, ce congrès constitue un pont transparent et interactif entre la science et la pratique. Cette année encore, pas moins de 32 présentations scientifiques sont attendues, de même que la distribution des prix pour jeunes chercheurs, sans oublier les discussions autour de thèmes actuels importants. A l’instar du Haras national suisse HNS, de nombreux groupes de recherche en Suisse se penchent sur les ques-
tions les plus diverses autour du cheval. Une bibliométrie de Clément et Bassecoulard (2004), couvrant 6775 publications des années 1998 à 2000 sur le cheval, situe la Suisse au 14e rang mondial. La recherche équine a évolué longtemps de façon peu coordonnée, souvent dans l’ignorance des travaux d’autres groupes, en situation de concurrence ou encore sans le contact et l’échange de connaissances nécessaires avec les usagers de la filière du cheval. Les cercles intéressés de la branche, soit finalement les utilisateurs du cheval, étaient ainsi insuffisamment informés et ne pouvaient guère faire part de leurs besoins. Afin d’améliorer la situation, le Réseau de recherche équine en Suisse a été lancé en 2005 par le HNS et poursuivi par des rencontres annuelles depuis. Les buts de celles-ci sont : • l’établissement d’une plateforme pour la recherche équine en Suisse • la présentation des travaux et projets actuels • l’échange scientifique • le transfert de connaissances vers les utilisateurs • la détermination des besoins de la branche • l’intégration du public Une telle manifestation est encore unique en Europe. Les congrès interdisciplinaires comparables, comme la Journée de recherche organisée annuellement par les Haras nationaux français, l’European Association for Animal Production (EAAP) ou encore les Göttinger Pferdetage allemands par exemple, intéressent surtout les chercheurs et les usagers scientifiques directs, comme les vétérinaires et les agronomes. Organisation Lors des rencontres annuelles du Réseau de recherche équine, les travaux de recherche sont présentés sous forme de conférences et de posters. Il s’agit de rapports scientifiques, de thèses, de PhD, de Master, de Bachelor ou encore de bons travaux de semestre issus de tous les domaines. Auparavant, chaque contribution est expertisée par une commission scientifique interdisciplinaire*, puis, si la qualité le permet, le résumé est alors publié
* Prof. Dr. Jörg Auer et PD Dr. Anton Fürst, Faculté Vetsuisse de l'Université de Zurich; PD Dr. Vinzenz Gerber, Faculté Vetsuisse de l'Université de Berne; Dr. Stefan Rieder, Haute école suisse d’agronomie de Zollikofen et Prof. Dr. Rico Thun, rédacteur en chef des Archives Suisses de Médecine Vétérinaire
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Cinq ans du Réseau de recherche équine en Suisse | Eclairage
dans un cahier spécial du périodique Archives suisses de médecine vétérinaire, qui fait également office de document de congrès (Proceeding) (Nationalgestüt 2006, 2007, 2008, 2009). A la fin de la manifestation, différents prix, décernés par la commission scientifique et par des représentants des associations de sport et d’élevage, sont distribués, récompensant les meilleurs jeunes chercheurs pour leurs travaux. Toutes les activités de ces journées, de même que la plupart des contributions ainsi que d’autres informations et interviews sont archivées sur le site internet du congrès www.reseaurechercheequine.ch, rendues ainsi accessibles à un large public (Nationalgestüt 2010). Afin de garantir un transfert de connaissances attrayant et compréhensible, des séminaires (2006 / 2007), des tables rondes (2008) et une session plénière (2009) sont organisés en parallèle pour tous les publics, spécialisés ou non, sur des thèmes choisis. Ces thèmes, souvent anticipateurs et représentatifs d’enjeux actuels importants comme l’éthique dans le sport et l’élevage ou la protection des animaux, complètent les sujets plus conventionnels, comme la santé, l’entraînement ou la sélection. Depuis deux ans, une traduction simultanée est offerte au public lors de cette manifestation bilingue. Le programme de 2009, qui a su convaincre, sera repris en 2010. En plus de l’échange scientifique et du transfert de connaissances, ces rencontres annuelles servent également à la détermination proactive des problèmes et des besoins de la branche. A cette fin, un questionnaire est distribué depuis 2007 lors des rencontres du Réseau et d’autres manifestations du HNS. En 2008 – 2009, il a été également envoyé à 32 associations suisses de sport et d’élevage. Les moyens financiers indispensables à cette mani-
Haute école suisse d’agriculture, Zollikofen (23)
ETH Zurich (4)
Autres
festation sont réunis chaque année grâce à la générosité de groupes d’intérêt provenant de l’industrie, des assurances et d’associations. Ils sont évoqués sur le site internet, dans le matériel publicitaire et lors de la journée annuelle. Les partenaires du Réseau Des 119 groupes de chercheurs participant au Réseau de recherche équine en Suisse depuis cinq ans, 52 proviennent d’institutions et de fondations publiques, 18 d’organismes privés suisses et 49 de l’étranger, dont huit américains (fig. 1). Les institutions vétérinaires sont clairement dominantes. Les premiers auteurs proviennent surtout des deux facultés Vetsuisse de Berne (68) et de Zurich (35), mais aussi du HNS (22) et de la Haute école suisse d’agronomie de Zollikofen (13). L’implication du haras d’Avenches dans la collaboration en réseau est apparente par les co-auteurs (41). On constate également un grand éventail d’autres institutions intéressées, mais les grands absents sont les partenaires en sciences humaines. Lors de l’interprétation de ces chiffres, il est important de considérer la variété importante du niveau scientifique des différentes contributions. Participants aux réunions annuelles Le nombre de participants au Réseau de recherche est en continuelle augmentation. Le pic a ainsi été atteint en 2009 avec 245 personnes. Ces chiffres font des journées du Réseau la plus grande manifestation scientifique autour du thème du cheval organisée périodiquement en Suisse. La croissance de ce congrès est due à la présence toujours croissante des représentants de la filière du cheval et de l’industrie. Le nombre de chercheurs
Haras national suisse HNS, Avenches (63)
Faculté Vetsuisse Université de Zurich (55) Faculté Vetsuisse Université de Berne (132)
Figure 1 | Distribution des instituts de recherche par le nombre de résumés publiés dans les Archives suisses de médicine vétérinaire, dans le cadre du Réseau de recherche equine en Suisse entre 2006 et 2010.
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Eclairage | Cinq ans du Réseau de recherche équine en Suisse
et de praticiens vétérinaires reste constant (fig. 3). Cinquante-trois éminents représentants d’organisations de sport et d’élevage participaient au congrès en 2009. Une nette augmentation d’intéressés provenant d’instituts de recherche de pays voisins est à noter. Sujets scientifiques La recherche équine suisse s’intéresse presque uniquement à des thématiques vétérinaires depuis de nombreuses années. Les facultés vétérinaires de Zurich et de Berne sont au 37e et 42e rang mondial des institutions de recherche, selon Clément et Bassecoulard (2004) qui ont étudié les publications entre les années 1998 et 2002. L’analyse des contributions scientifiques présentées lors des rencontres annuelles du Réseau de recherche équine en Suisse montre également une dominance claire des thèmes vétérinaires (prévention, médecine interne et système locomoteur), suivis de la génétique, du bien-être et du comportement (fig. 3). Cependant, on dénote au fil des ans, et particulièrement en 2010, une augmentation frappante de thèmes moins sanitaires, répondant à l’ambition d’interdisciplinarité de la recherche équine suisse dans l’intérêt de la filière du cheval (www.reseaurecher cheequine.ch). Ainsi en 2010, on ne compte que dix sujets purement vétérinaires sur 32 titres. Toujours en 2010, onze sujets relèvent de l’élevage, de la reproduction et de la génétique; les questions de performance et de com-
portement comptant quatre contributions chacune et trois titres traitent de l’alimentation. Problèmes et besoins de la filière du cheval Les questionnaires distribués depuis 2007 pour cerner les problèmes et les besoins de la filière du cheval ont été remplis par 245 personnes, dont 111 se décrivent comme éleveur actif et 188 comme cavalier et / ou atteleur ; dans ces deux groupes, 28 et respectivement 17 personnes sont des représentants d’associations. On y lit que les éleveurs jugent les sujets fertilité, sélection et génétique primordiaux pour la recherche, alors que les cavaliers et atteleurs préfèrent les sujets maladies, bienêtre et affourragement. Dans ce cadre, plusieurs chapitres, parfois complexes comme l’éthique, l’application de la loi pour la protection des animaux, le transfert de connaissances ou encore la question du cheval et de l’environnement, ont été identifiés et thématisés en collaboration avec l’Observatoire Filière Cheval. Ces résultats et ces constatations vont dans le sens de la seule étude de ce type conduite en Europe, celle du Comité d’orientation scientifique et technique (COST) des Haras nationaux français (Duchemin et Bernard 2007), et correspondent au besoin croissant en général de solutions concrètes aux problèmes, de conseils et de connaissances inter- et transdisciplinaires. Objectifs d’avenir
2009
2008
2007
2006
Chercheurs Détenteurs et représ. associations Vétérinaires praticiens Etudiants et doctorants Industrie et sponsors Presse Organisation et Haras national suisse HNS 0
10
20
30
40
50
60
70
Nombre de participants Figure 2 | Nombre de participants au Réseau de recherche équine en Suisse entre 2006 et 2009, selon la fonction.
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80
90
100
Cinq ans du Réseau de recherche équine en Suisse | Eclairage
En plus du maintien des réunions annuelles du Réseau de recherche équine, il est prévu d’intensifier la collaboration entre les différents instituts de recherche par un journal électronique périodique qui communiquera les projets et coopérations actuels. Ces objectifs, joints à une plus forte collaboration entre médias, associations et organisateurs, pourraient faciliter et coordonner les synergies tout en impliquant la filière cheval, mais pourraient également créer de nouveaux groupes de travail (par exemple sur la recherche génomique) et libérer de nouveaux moyens financiers. Les besoins des chercheurs seraient ainsi également mieux pris en compte. Actuellement, un réseau européen est en création entre des groupes de recherche intéressés, en collaboration avec la Horse Commission de l’EAAP. D’autres synergies et possibilités sont également attendues des activités en lien avec la recherche et le transfert de savoir de la récente European State Stud Association (ESSA).
Le succès des réunions annuelles du Réseau de recherche équine en Suisse, spécialement auprès des utilisateurs, démontre la nécessité d’une approche pluridisciplinaire. Le savoir, mais aussi la confiance, se gagne par une communication compréhensible et transparente. L’obtention de solutions orientées vers la pratique, applicables et utilisables rapidement, découle de la possibilité de décrire les problèmes et besoins de la filière à la recherche. Par la mise en réseau nationale, internationale et pluridisciplinaire de la façon de penser et d’agir, la recherche peut profiter de nouvelles synergies et collaborations, de même que de la mobilisation de moyens financiers supplémentaires. Les premières pierres sont posées pour atteindre le but que s’est fixé l’agriculture suisse: aller dans le sens de la rentabilité et du bien-être n du cheval.
Conclusions
2006
2007
2008
2009
alimentation
économie d’entreprise
écologie
histoire/archéologie
Nombre de contributions
25 2010
20
15
10
5
divers
reproduction
physiologie de la performance
comportement
bien-être et détention
génétique
appareil locomoteur
prévention et santé
0
Figure 3 | Contributions scientifiques lors des journée du Réseau de recherche équine en Suisse entre 2006 et 2010, selon la thématique.
Bibliographie b C lément F. & Bassecoulard C., 2004. La recherche équine en France et dans le monde au travers d’une analyse bibliométrique. INRA Prod. Anim. 17 (1), 69 – 76. b D uchemin M. H. & Bernard A., 2007. Evaluation quantitative des besoins en matière de recherche équine. Rapport d’étude COST Haras nationaux France, Paris. b N ationalgestüt, 2006. 1. Jahrestagung Netzwerk Pferdeforschung. Schweizer Archiv für Tierheilkunde 148 (4), 199 – 213.
b N ationalgestüt, 2007. 2. Jahrestagung Netzwerk Pferdeforschung. Schweizer Archiv für Tierheilkunde 149 (4), 173 – 187. b N ationalgestüt, 2008. 3. Jahrestagung Netzwerk Pferdeforschung. Schweizer Archiv für Tierheilkunde 150 (4), 181 – 193. b N ationalgestüt, 2009. 4. Jahrestagung Netzwerk Pferdeforschung. Schweizer Archiv für Tierheilkunde 151 (4), 177 – 287. b N ationalgestüt, 2010. Netzwerk Pferdeforschung Schweiz. Accès: http://www.reseaurechercheequine.ch [18. Februar 2010].
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P o r t r a i t
Hans Ramseier : tout a commencé par un accident Hans Ramseier avait 21 ans lorsqu’il a été victime d’un grave accident de la route. Les premiers diagnostics n’étant pas très positifs, il se faisait à l’idée de passer sa vie en chaise roulante. C’est alors qu’on lui a annoncé que sa lésion de la colonne vertébrale pouvait malgré tout être opérée... Peu de temps après, il était de nouveau sur pied; un handicap devait persister. Ensuite ? Ce fils de paysans originaire de l’Emmental allait terminer son apprentissage agricole et n’avait jamais envisagé d’exercer un autre métier. L’agriculture était toute sa vie. Un changement d’orientation s’imposait. Il s’est décidé pour une formation d’ingénieur agronome ETS au technicum agricole de Zollikofen. Aujourd’hui, le technicum s’appelle «Haute école suisse d’agronomie HESA», Hans Ramseier y enseigne : l’agriculture est toute sa vie. Une prédilection pour les cultures spéciales «Cela fait plus de vingt ans que je suis à la HESA, je commence à prendre racine !», déclare Hans Ramseier avec un sourire. Vingt ans, certes, mais pendant lesquels il a exercé d’innombrables fonctions et s’est toujours montré ouvert à de nouvelles idées. La protection des végétaux et la compensation écologique, qu’il enseigne, sont complémentaires à ses yeux : «L’agriculture doit produire des denrées alimentaires de haute qualité tout en tenant compte des impératifs écologiques.». S’il a opté pour la production intégrée, on devine un net intérêt pour une agriculture biologique axée sur la demande des consommateurs. Ses activités de recherche l’amènent à étudier les grandes cultures préservant les ressources. Actuellement, des essais prometteurs consistent à cultiver sous semis de trèfle blanc. Cette couverture du sol permet de limiter la croissance des mauvaises herbes et de fixer l’azote. Quand on sait que la fabrication d’engrais azotés de synthèse est très gourmande en énergie… Toujours dans une perspective globale, Hans Ramseier s’engage pour la préservation de la biodiversité et des cultures spéciales : la fabrication de bières locales à partir d’orge de
2010, année mondiale de la biodiversité Hans Ramseier fait partie des initiateurs du concours «Biodiversité dans l’agriculture». Seront récompensés les projets visant à promouvoir la diversité (diversité génétique, diversité des espèces et diversité des biotopes). Délai de candidature : le 15 juin 2010. Informations : www.agrigate.ch.
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Hans Ramseier (Photo : Reto Baula, HESA)
brasserie et de variétés russes de millet commun, par exemple, est à l’ordre du jour. Conseiller et encourager Pour Hans Ramseier, le côté pratique est essentiel : «J’ai parfois besoin de revenir à la terre !». Cet agriculteur dans l’âme s’occupe – souvent personnellement – des petites parcelles d’essai situées à côté du campus de Zollikofen. Et son enthousiasme est communicatif : heureusement, car c’est lui qui accompagne les jeunes pendant le stage préliminaire. Il aide chaque année des dizaines de personnes à trouver une exploitation et se tient à disposition quoi qu’il arrive. «Hans», première personne de contact à la HESA, demeurera aux yeux de beaucoup d’entre eux un mentor précieux, qui aura su les encourager, et avec lequel les liens dureront parfois bien au-delà des études. La HESA se félicite de pouvoir compter sur la figure sympathique de Hans Ramseier – malgré les circonstances qui l’y ont amené. A quelque chose, malheur est bon!
Urs Wehrli, chargé de l’information, Haute école suisse d’agronomie, 3052 Zollikofen
A c t u a l i t é s
Actualités Journée professionnelle du 6 mai 2010 L’agriculture et la médecine vétérinaire ensemble dans la recherche en nutrition animale Le thème de la journée professionnelle de cette année sera la collaboration entre la recherche agronomique et la recherche en médecine vétérinaire dans le domaine de la nutrition animale. Pour la première fois, cette journée est organisée en collaboration par la station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, la faculté Vetsuisse de l’université de Zurich, la faculté de Vetsuisse de l’université de Berne et l’EPF Zurich. Pour commencer, les responsables des différents instituts de recherche présenteront les particularités et les buts de leur recherche et programmes de recherche respectifs. Ensuite, les connexions entre la recherche en nutrition animale du point de vue agricole et de la médecine vétérinaire seront approfondies. Une exposition de nombreux posters présentant les travaux actuels des organisations participantes et d’autres instituts de recherche et de formation attend les participantes et participants après le repas de midi. Pour finir la journée, Alfred Buess, président du conseil de recherche agronomique, fera le point sur la recherche actuelle sur les animaux de rente en Suisse. La nutrition animale est un thème important aussi bien pour l'agronomie que pour la médecine vétérinaire.
Programme : Le programme détaillé et le talon d’inscription se trouvent sur les sites Internet d’ALP www.agroscope.ch et de «Institut für Nutztierwissenschaften der ETHZürich» www.an.ipas.ethz.ch
Des chercheurs américains fabriquent de la viande de volaille à base de soja Des chercheurs de l’Université de Missouri ont présenté une imitation de poulet à base de soja, qui ressemble beaucoup à l’original. Grâce à une technique spéciale de transformation, ils sont parvenus à fabriquer du suprême de poulet avec de la farine de soja. Leur objectif a été d’imiter au mieux tant le goût et la couleur que la structure et la consistance de la viande de poulet. Les avantages de cette invention pour les consommateurs sont liés à la santé. Le soja contient d’importantes composantes nutritionnelles qui baissent le taux de cholestérol, renforcent les os et peuvent prévenir les tumeurs de la prostate et du sein. En outre, le soja est une bonne source d’acides gras essentiels. Seul l’affinement du goût est encore nécessaire avant la commercialisation du produit. Agra-Europe 7 / 10, 15 février 2010
Les boissons au soja ne remplacent pas le lait Les boissons au soja ne sont pas un substitut complet du lait, selon le Secrétaire d’Etat parlementaire du ministère allemand de l’agriculture. Les boissons au soja ne peuvent pas non plus être vendues comme «lait de soja». La dénomination «lait» ne peut s’appliquer qu’à un aliment d’origine animale. Or, même s‘il ressemble au lait et s’il peut être utilisé comme du lait, le lait de soja n’en reste pas moins un aliment végétal. Agra-Europe 7 / 10, 15 février 2010
Projet de recherche sur le décodage du génome ovin Le décodage de la séquence ADN dans le génome ovin est l’objectif d’un projet mené par des chercheurs de l’Institut Leibniz sur la biologie des animaux de rente à Dummerstorf, en collaboration avec des collègues australiens, néo-zélandais, britanniques et américains. Selon les indications de l’institut, le séquençage complet et la détermination de la structure génomique devraient permettre d’approfondir la compréhension de la biologie et de l’évolution des ruminants. Les résultats servent de base non seulement à la compréhension détaillée du génome ovin, mais aussi à l’élaboration de nouvelles stratégies en matière de sélection. On pourrait par exemple développer des moutons adaptés à l’environnement, qui seraient capables de tirer le meilleur profit des conditions régionales et donc, de produire de très bons rendements. Agra-Europe 7 / 10, 15 février 2010 Recherche Agronomique Suisse 1 (4): 167–171, 2010
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Portes ouvertes à Changins du 18 au 20 juin 2010 Le site de Changins ouvrira ses portes au public du vendredi 18 au dimanche 20 juin 2010, sous le thème «L’alimentation de demain : un défi pour la recherche d’aujourd’hui». Six postes seront proposés aux visiteurs pour illustrer les défis de l’alimentation de demain.
Poste 1 : Un environnement préservé ACW et des partenaires comme la CIPEL, Sol-Conseil ou la CPS favorisent une production alimentaire respectueuse de notre environnement. Ce poste vous permet de découvrir : • différentes méthodes alternatives appliquées à la lutte contre les adventices, les maladies et les ravageurs ; • différentes actions de préservation de la qualité des eaux, de la diversité des plantes sauvages dans notre paysage agricole et de la fertilité des sols. Poste 2 : La plante et son milieu L’importance de la variété et de la certification dans le système de production suisse, ceci sur les principales espèces de grandes cultures, arboricoles ou médicinales, est présentée sur ce poste. Les travaux de maintien des ressources génétiques sont également richement illustrés. Les actions au cœur ou en aval de ces thèmes sont présentées par nos partenaires DSP, Swisssem, la FSPC et Sol-Conseil. L’influence du climat, du lieu ou de la fumure sont également expliqués.
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Poste 3 : Sécurité et suffisance alimentaire Comment s’assurer en Suisse d’une production suffisante de produits sains ? Ce poste présente certaines recherches réalisées sur les principales espèces fourragères et de grande culture. Il aborde différents aspects de la sécurité microbiologique des produits et les contaminations fongiques provoquant des toxines sur les grains de céréales et de maïs. Egalement présentés dans ce poste: le programme de recherche ProfiCrops, qui vise la compétitivité de notre agriculture, et l’ADCF, y sont également présentés. Poste 4 : Emotions, jeux, concours Plusieurs animations sont prévues pour le plaisir des grands et des petits. Initiation ludique à la découverte du travail et des produits agricoles, un parcours des sens (goût, odorat, toucher, vue) et de nombreuses autres attractions initieront les plus jeunes et leurs parents à l’importance et à la beauté de notre agriculture. Un parcours en mini-tracteur, un lâcher de ballons et d'autres jeux sont également prévus. Chaque enfant sera donc également un hôte de marque. Poste 5 : Qualité, plaisir et santé Les aliments de qualité et goûteux savoureux contribuent à notre bonne santé et au plaisir de la table. La recherche d'ACW est illustrée par de nombreuses dégustations – pain, vin, distillats, fruits, pommes de terre, Ribelmaïs et huiles – qui démontrent la diversité des goûts obtenus selon les méthodes de production, le lieu ou la variété. Agridea, la CPC, l’EIC, Swisspatat et la FUS seront également présents à ce poste.
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Nouvelles publications
Bruit et vibrations lors de la traite
Poste 6. Ethique et alimentation Diverses recherches visant à produire mieux sont présentées à ce poste : économie de l’eau d’irrigation, production de fourrage dans des conditions sèches, valorisation des zones de montagne ou marginales. L’importance d’une production régionale, bio et saisonnière y est aussi présentée. Les visiteurs y trouveront des réponses con cernant la production d’agro-carburants en Suisse, le rôle d’ACW dans le dossier OGM et la manière dont Médiplant contribue à la lutte contre le paludisme dans le monde. Conférences Marcel Mazoyer, agronome et économiste, professeur titulaire de la chaire d’agriculture comparée et développement agricole à l’INRA Paris-Grignon donnera une conférence intitulée L'alimentation de demain, un défi pour aujourd’hui. Aline Clerc, ingénieure EPFL en génie rural et en environnement, responsable des domaines de l’agriculture, de l'environnement et de l’énergie à la Fédération romande des consommateurs (FRC) donnera une conférence intitulée sur les Produits régionaux de saison – importance des labels. Cafés-scientifiques Des cafés scientifiques seront organisés durant toute la durée des portes ouvertes, d’une durée de 15 minutes, suivies de 15 minutes de discussion. Ces mini-conférences interactives favoriseront un contact étroit entre les chercheurs et le public.
Effets sur l’homme et l’animal
Rapport ART 720 Les mesures de rénovation des salles de traite visant à réduire le bruit et les vibrations permettent d’améliorer la santé de la mamelle et de faire baisser le taux de cellules somatiques dans le lait (rapport FAT n° 625, actuellement rapport ART). C’est pourquoi les «Directives concernant le montage des installations de traite» recommandent de ne pas dépasser des seuils de 70 dB(A) pour le bruit et de 0,3 m/s2 pour les vibrations (Standard de la branche, annexe 3, al. 7). Toutefois, on sait encore peu de choses sur les effets du bruit et des vibrations sur le bien-être de la vache et du trayeur. L’étude avait pour but, à l’aide de paramètres éthologiques et physiologiques appropriés, d’évaluer l’ampleur du stress causé à l’animal. Les effets sur le trayeur ont été étudiés sur la base d’interviews. Le bruit de 80 dB(A) et les vibrations de 0,5 m/s2 au niveau des pare-bouses et de la structure tubulaire de la salle de traite, tout comme la combinaison des deux, ont conduit à un changement de comportement chez les animaux, ainsi qu’à une accélération de leur fréquence cardiaque. Néanmoins, les différences observées entre les variantes d’essai avec une intensité de bruits et de vibrations plus élevées et la variante de référence (70 dB(A), 0 m/s2) étaient si faibles en valeur absolue qu’elles ne permettent pas de conclure à un impact négatif sur le bienêtre des animaux. Les trayeurs interrogés à Tänikon ont déclaré ne pas sentir les vibrations de 0,5 m/s2. Par contre, ils ont avoué trouver très désagréable le bruit d’une intensité de 80 dB(A) et ont constaté des répercussions négatives sur la qualité de leur travail. Maren Kauke, Pascal Savary, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
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Communiqués de presse
19.03.2010 / ART 11.03.2010 / ACW Les arbres finissent par cacher la montagne La culture in vitro redonne vie à d’anciennes Le changement structurel de l’agriculture ne variétés de pomme de terre suisses passe pas inaperçu dans le paysage des régions de Au cours de l’année 2009, 17 variétés de pommes montagne. Les arbres et les buissons envahissent de terre anciennes ont pu être réintroduites dans les prairies et les pâturages qui ne sont plus ex- le commerce suisse. Tombées dans l’oubli car ploités, tandis que la diversité biologique souffre contaminées par différentes maladies et pathode l’exploitation trop intensive des autres sur- gènes, elles ont été assainies et multipliées à la faces. La recherche tente de trouver des solutions. station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, pionnière en matière de biotechno13.03.2010 / HNS logie végétale. Réunion du Réseau de recherche équine en Suisse : chevaux et cavaliers sous la loupe 25.02.2010 / ACW Le 30 avril prochain se tiendra la 5e rencontre du Le climat stresse la vigne Réseau de recherche équine à Avenches, sous Les facteurs environnementaux – eau et tempéral’égide du Haras national suisse HNS. Les derniers ture – ont une influence décisive sur le développerésultats de la recherche scientifique sur la perfor- ment de la vigne. La station de recherche Agroscope mance, les maladies et leur prévention, l’élevage Changins-Wädenswil ACW étudie le rôle joué par et la génétique ou encore le comportement des les conditions du sol et du climat, comme la réserve équidés seront présentés. en eau des sols, la répartition des précipitations et l’évolution climatique (hausse des températures). Ces facteurs peuvent largement déterminer les stress environnementaux chez la vigne et influencer la qualité des raisins et des vins.
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Liens Internet
Manifestations
Liens intéressants pour les produits phytosanitaires Index des produits phytosanitaires en Suisse
http://www.blw.admin.ch/psm/produkte/ index.html?lang=fr Dans l’index des produits phytosanitaires en Suisse, on peut rechercher par le produit, par la matière active, par le ravageur ou encore par le domaine d’application. On peut ainsi obtenir toutes les informations sur un produit pour une culture donnée en Suisse. EU Pesticide Database
http://ec.europa.eu/sanco_pesticides/public/ index.cfm Dans la banque de données européenne, les informations peuvent être recherchées par le pesticide, le produit commercial ou la matière active. Ordonnance sur la mise en circulation des produits phytosanitaires (Ordonnance sur les produits phytosanitaires, OPP) du 18 mai 2005
http://www.admin.ch/ch/f/as/2005/3035.pdf
Dans le prochain numéro
Avril 2010 22.4.2010 5e journée d’information sur la recherche bio : Quoi de nouveau sur le boeuf bio ? Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Posieux 22.4.2010 Zustand der Biodiversität in der Schweiz Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Reckenholz, Zürich 30.4.2010 5e réunion du réseau de recherche équine en Suisse Haras national suisse HNS Avenches Mai 2010 05. – 06.05.2010 10. Tagung – Landtechnik im Alpenraum Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Feldkrich, Österreich 06.05.2010 L’agriculture et la médecine vétérinaire ensemble dans la recherche en nutrition animale ALP, ETHZ, Facultés Vetsuisse Universités Zurich et Berne ETH Zürich Informations : www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen et www.an.ipas.ethz.ch Juin 2010
Mai 2010 / Numéro 5 La diversité et la composition botanique des prairies riches en espèces réagissent à la fumure et au mode d’exploitation. (Photo: Gabriela Brändle, ART)
• Effets de la fumure sur une pelouse à nard raide R. Tenz et al. ART • La disparition d'espèces réduit la production fourragère, A. Stampfli et M. Zeiter HESA et Université de Berne • Production de viande au pâturage sur des prairies temporaires: intérêt de la fétuque élevée, E. Mosimann et al. ACW et HESA
03.06. – 05.06.2010 IGN-Tagung 2010 : Internationale Gesellschaft für Nutztierhaltung Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, Ettenhausen 06.06.2010 Breitenhoftagung 2010, Treffpunkt der Steinobstbranche Agroscope Changins-Wädenswil ACW Wädenswil 16.06. – 17.06.2010 Tänikoner Agrartechniktage Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, Ettenhausen 18.06. – 20.06.2010 Portes ouvertes 2010 Agroscope Changins-Wädenswil ACW Changins, Nyon
• Augmenter la productivité, M. Lips ART • Liste recommandée des variétés de colza d’automne pour la récolte 2011
Informations : www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
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