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Introduction

L’utilisation pathologique des nouvelles technologies est un problème social croissant débattu dans le monde entier. Le trouble de dépendance à Internet ruine des vies, en provoquant des complications neurologiques, des troubles psychologiques et des problèmes sociaux. Dans cette première partie on commencera par présenter les addictions et leurs typologies, ensuite on essaiera de circonvenir le phénomène de l’utilisation pathologique des nouvelles technologies, analyser le profil des cyberdépendants et les nivaux d’usage et de dépendance afin de travailler sur une nouvelle manière de percevoir et de traiter les dépendants. Dans ce contexte on contemplera des concepts clefs rattachés à la cyberdépendance à fin de trouver l’essence de la dépendance. On enrichira notre étude par des recherches et des études faites de par le monde sur l’utilisation pathologique des nouvelles technologies. Une fois le phénomène cerné, on s’intéressera aux différents modes de traitement en essayant une nouvelle approche du cadre thérapeutique visant à valoriser le cyberdépendant et à trouver l’essentiel de ses besoins.

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1. De nition des addictions

Pour mieux comprendre une addiction il est important de revenir à l’étymologie du terme lui-même. Le terme addiction trouve son étymologie dans le latin ‘ ad-dicere ‘ qui veut dire donner ou offrir quelqu’un à l’esclavage. Donc la personne dépendante est au service du consommable (Tabac , drogue , Media , jeux … ) D’après Larousse médical (2019) ‘‘ l’addiction est un processus par lequel un comportement humain permet d’accéder au plaisir immédiat tout en réduisant une sensation de malaise interne. Il s’accompagne d’une impossibilité à contrôler ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. ‘’ Figure 1 : Les addiction (illustration de l’auteur)

On peut conclure de ces définitions que l’addiction est une privation de liberté qui commence par une habitude, un attachement et qui finira par rendre le dépendant un esclave.

Les facteurs de l’addiction

D’après le livre des drogues des toxicomanies et des dépendances (2005), l’addiction résulte de trois familles de facteurs : - Les facteurs individuels - Les facteurs environnementaux - Les facteurs liés à la substance ( consommable )

Figure 2 : Les Facteurs de dépendance (illustration de l’auteur)

Les différentes organisations de santé mentale qui étudient et travaillent sur les dépendances ont opté pour définir des caractères pour l’évaluation des différentes dépendances. Les chercheurs de La DSM 1affirment que seul l’addiction aux substances, au jeu d’argent sont des dépendances authentiques alors que les dépendances sans consommable, comme la dépendance au sexe, aux nouvelles technologies, ne sont pas jugées authentiques et cela est dû à la limite des données de recherche scientifique dans ce sujet (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 2010).

Aviel GOODMAN1 a émis six critères pour le diagnostique de la dépendance. Cette recherche a pour but d’analyser le comportement d’une personne cyberdépendante et de savoir si elle agit de la même manière ou non qu’une personne dépendante. Ses conclusions sont les suivantes:

Figure 3 : L’addiction (http://www.fondsecran.eu)

Tableau 1 : Les critères de l’addiction selon GOODMAN (1990) (illustration de l’auteur)

Alors quelle est la typologie des addictions et où peut on classer la cyberdépendance ?

Il y a deux types d’addictions, les addictions physiques et les addictions comportementales. a. Les Addictions physiques :

Les addictions physiques sont des addictions liées à une substance matérielle. On cite par exemple: 1- les Substances psycho-actives :

C’est être dépendant à n’importe quelle substance qui modifie le fonctionnement physique de la personne. On cite à titre d’exemple l’alcool, tous les types de drogues (cocaïne, ecstasy, héroïne…), la nicotine, la caféine, le cannabis, les hallucinogènes, les sédatifs, les hypnotiques et les anxiolytiques … etc. La consommation occasionnelle de ces produits a beaucoup d’inconvénients sur le corps humain, on peut mentionner l’excitation incontrôlable, l’irritabilité, les troubles de coordination des mouvements, la perte d’équilibre, les troubles de vision, et même l’inconscience totale (Larousse, 2006).

Figure 4 : les Substances psycho-actives (illustration de l’auteur) L’addiction est supportée par un malheur intérieur qui donne besoin d’un détachement de la réalité et d’une perte de conscience pour une durée limitée de temps.

2- les Médicaments psychotropes :

Ce sont des médicaments qui agissent sur l’activité mentale, et ils sont généralement des tranquillisants, des somnifères, des neuroleptiques ou des antidépresseurs. En vérité , il s’agit d’un traitement pour guérir certains troubles mentaux sévères, mais l’utilisation excessive qui mène obligatoirement vers un état d’euphorie et de relaxation exagérée, peut endommager le fonctionnement normal du cerveau dans peu de temps (Larousse, 2006).

Figure 5 : Les dépendances physiques et comportementales (illustration de l’auteur - Mémoire d’Architecture: La Ferme de Guérison, De la dépendance vers l’indépendance)

b. Les addictions comportementales :

Les addictions sans substance sont similaires sur les plans clinique, psychopathologique, neurocognitif ou encore socio-environnemental aux addictions classiques. Mais elles sont dans un univers virtuel crée par le dépendant. On cite :

1- Les nouvelles technologies : C’est la dépendance virtuelle, connue par le nom « cyberdépendance » , et elle touche plusieurs domaines : le domaine sexuel (les sites pornographiques), le domaine relationnel (les chats et les sites de rencontre), le domaine dépensier (poker, achats en ligne), les jeux vidéos …etc. En réalité cette dépendance commence à devenir grave à partir de 40h de connexion par semaine (plus de 5h par jour), et d’ailleurs elle a touché plus de 12 millions de personnes internationalement (Addiction à internet, 2016).

2- La boulimie : C’est un trouble d’alimentation, qui n’est pas du tout lié à un problème physique, mais plutôt à une dépression et pure anxiété. Il s’agit d’un besoin excessif et répétitif de manger sans même avoir faim, juste pour satisfaire le corps, et elle est dans la plupart des cas suivie d’un sentiment de colère et de dégout d’où les vomissements. (Boulimie : causes, symptômes et prise en charge, 2010).

3- Les achats compulsifs : Ce type d’addiction touche de 1 à 8% de la population mondiale sans jamais le sous-estimer. En effet, Il s’agit de l’incapacité de contrôler ses besoins de faire les courses régulièrement, d’où l’achat impulsif d’objets complètement inutiles. Ce besoin maladif est lié soit à une valeur thérapeutique d’antidépresseur, soit à une lutte contre le mal intérieur et l’angoisse de la personne, qui en résulte éventuellement d’un sentiment de culpabilité et de frustration une fois l’achat est fait (shopaholic, 2015). Figure 6 : Internet (Source :https://www.hoover. org)

Figure 7 : La boulimie (Source : https://www.dhnet. be/actu/sante)

Figure 8 : Les achats compulsifs (Source : https://muhc.ca/ health-info/)

1. Dé nition de la cyberdépendance

Dé nition :

La cyberdépendance est une manipulation intensive et continue de multiples fonctions d’internet dont l’usage devient difficile voire impossible à contrôler et qui se manifestera ensuite par des tourments cliniquement significatifs. Cette utilisation pathologique d’Internet crée des sentiments de détresse et des troubles au niveau psychologique, professionnel et social de l’usager. (Addiction à internet, 2016)

Les types de la cyberdépendance

Figure 9 : la cyberdépendance (illustration de l’auteur)

La cyberdépendance peut se développer sous plusieurs formes 1- Les cybers relations (La dépendance relationnelle) qui se caractérise par un aspect interactif ; c’est un développement de relations et d’échange par le biais du Web (les courriels, les applications de rencontre …). Ce nouveau type de relations virtuelles (familiales, amicales ou professionnelles) ne mènera qu’à la détérioration de ces dernières et la condamnation du dépendant à l’isolement. 2- Les jeux vidéo peuvent rendre l’individu dépendant dans le cas où ce dernier passe des heures ou des journées à faire cette activité au détriment des autres activités. 3- Les activités sexuelles en ligne qui se caractérisent par un besoin de consommation de matériel pornographique ou de recherche de partenaire sexuel sur le Web. Cela peut entrainer des troubles mentaux chez le dépendant qui finira par préférer les relations sexuelles en ligne au détriment des relations réelles. 4- L’addiction aux réseaux sociaux. Ce type d’addiction touche la plupart des adolescents qui trouvent un besoin irrésistible de passer des journées entières sur les réseaux sociaux. Cependant un type de cyberdépendance peut entrainer d’autres formes de cyberdépendance (Marie-Anne Sergerie, 2002).

Figure 10 : Les types de la cyberdépendance (illustration de l’auteur)

La psychologue Américaine Kimberly Young1 est la pionnière dans l’étude et les recherches sur la dépendance au virtuel. Young définit la cyberdépendance en 1996 comme ‘’ une nouvelle maladie mentale caractérisée par la difficulté à contrôler ses impulsions, l’incapacité à se déconnecter d’internet, et dont le tableau clinique est assimilable au jeu compulsif ‘’ Young a élaboré des critères de diagnostique à partir du DSM2 qui sont basés sur la dépendance au jeu d’argent (jeux pathologiques) pour établir les huit symptômes de la cyberdépendance (Young, 1996).

Tableau 2 : Critères de la cyberdépendance selon Young (illustration de l’auteur)

À présent, l’utilisation pathologique d’Internet se généralise aux deux sexes et qui affecte des catégories d’âges variées. Dans ce cas, on ne peut pas attribuer un profil type du cyberdépendant. Cela est dû à la démocratisation des nouvelles technologies (l’ordinateur, les Smartphones …) qui sont devenues des objets abordables et surtout des objets incontournables et qui permettent à toute la société d’être potentiellement atteinte par la cyberdépendance. (Caplan, 2002)

Selon Doctissimo (2018), le phénomène de la cyberdépendance a commencé vers les années 1990. La majorité des cyberdépendants étaient des jeunes hommes (69%) de 25 à 30 ans qui étaient introverties et peu sociables. La différence entre les deux sexes c’est l’objet des recherches effectuées, entre autre le type de cyberdépendance et la manière dont ils perçoivent Internet. Les hommes sont dépendants des jeux vidéos ou sont à la recherche de site à caractère pornographique par contre la plupart des femmes s’intéressent aux réseaux sociaux, aux cyber-relations et aperçoivent Internet comme moyen d’information. On constate également que la cyberdépendance touche plus les enfants et les adolescents de moins de 19 ans certainement parce qu’ils ont du mal à gérer leurs temps de connexion. Internet constitue une échappatoire pour les adolescents des troubles et des traumatismes de cette période sensible. Cet âge est souvent accompagné de questions identitaires qui peuvent être contournées par ce monde virtuel.

Figure 11 : Le portrait du cyberdépendant en France (Source :http://www.pearltrees.com/dieta_groupe3_psy)

Figure 12 : Le profil des cyberdépendants en europe (illustration de l’auteur)

De l’usage simple à la dépendance

D’après Meer (2018) il y’a quatre niveaux d’usages et de dépendances; - L’usage simple - L’usage à risques - L’abus ou l’usage nocif - La dépendance Figure 14 : L’addiction (illustration de l’auteur)

a) L’usage simple

C’est un usage régulier mais qui n’abouti pas à des dégâts au niveau psychologique ou social. b) L’usage à risque

C’est un usage pouvant éventuellement créer des complications et des difficultés essentiellement au niveau social. c) L’abus ou l’usage nocif

Les usages nocifs sont caractérisés par des troubles répétables au niveau psychologique et social.

Tableau 3 : Les difficultés de l’usage nocif (illustration de l’auteur) d) La dépendance

La phase de la dépendance est caractérisée par des besoins irrésistibles de consommation qui s’installe progressivement, une perte de contrôle et des symptômes de manque (physique ou psychologique). (Caplan, 2002)

a. L’obésité

L'augmentation rapide de la prévalence mondiale de l'obésité suggère que les facteurs environnementaux peuvent être responsables. L'utilisation accrue de la technologie est associée à des taux d'obésité accrus en raison de la baisse de l'activité physique et d'un mode de vie sédentaire important. La dépendance à Internet est également un problème de santé croissant associé à une diminution de l'activité physique et à une mauvaise qualité du sommeil ainsi qu'aux divers problèmes de santé. Le but de plusieurs études était de déterminer les associations entre la dépendance à Internet et les problèmes liés à l'obésité chez les adolescents Une étude transversale en milieu scolaire a été menée dans les sept pays participant à l'étude EU NET ADB1: Allemagne, Grèce, Islande, Pays-Bas, Pologne, Roumanie et Espagne. Les adolescents obèses étaient beaucoup plus susceptibles d'avoir une dépendance à Internet, une qualité de vie inférieure et une somnolence diurne plus élevée . De plus, une analyse de régression binaire a montré que la dépendance à Internet et moins d'activité physique étaient associés à une augmentation du risque d'obésité. Les résultats ont indiqué une association significative entre la dépendance à Internet et l'obésité. Les professionnels de la santé devraient tenir compte de la dépendance à Internet, des activités en ligne et des activités physiques possibles dans le suivi des adolescents obèses. En plus des thérapies pharmacologiques et des interventions diététiques, la fourniture d'une thérapie comportementale ciblant une utilisation saine d'Internet peut être prometteuse pour réduire les effets de l'obésité à l'adolescence (De l’écran au suicide, 2002). Figure 16 : Le traitement de l’obésité (Illustration de l’auteur)

b. Les autres problèmes de santé

L’utilisation répandue et abusive des ordinateurs et téléphones peut causer des problèmes physiques aussi sérieux que ceux mentaux. Au fond, s’assoir pour de longues heures et dans une mauvaise posture devant l’ordinateur sans prendre de pauses régulières a son prix. Cela peut causer des tensions prolongées sur les muscles et les tendons. De même, les mouvements répétitifs (dans le cas des textos ou les jeux vidéos) mènent vers des douleurs insupportables de pouces, poignets, coudes et même épaules. Dans le même contexte, les troubles de visions sont une résultante directe du fait de regarder les écrans pendant longtemps. Ce trouble ne provient pas seulement d’une fatigue oculaire incommodante, mais aussi d’une vision brouillée, d’une sécheresse des yeux et des maux de tête. Ces symptômes peuvent être plus graves si l’éclairage est inadéquat, ou la position de la tête n’est pas compatible avec celle de l’écran (Larousse, 2006).

a. L’apathie et la perte du sens de la vie

D’après Larousse (2006) l’apathie est l’indolence ou l’indifférence de quelqu'un poussé jusqu'à l'insensibilité complète la nonchalance et inertie. Lenteur à agir ou à réagir, passivité, inertie d'un groupe, de l'économie, etc. La cyberdépendance est omniprésente et dévorante. Elle domine les pensées, les émotions et les comportements des dépendants voie leurs vies totalement dépassées. L'un des effets les plus destructeurs qu'elle peut avoir est d'éradiquer le sens de la compassion et de l'empathie. Les soumis deviennent absorbés, même obsédés par le sujet de leurs dépendances ils perdent leur lien avec leurs âmes, le sens de la morale

La cyberdépendance peut éradiquer l’empathie et rendre les cyberdépendants apathiques puisque leur nouvel objectif est maintenant de se maintenir et de survivre. Cela peut les rendre insensibles, égocentriques et égoïstes parce que leurs priorités ont radicalement changé afin de maintenir leur dépendance nourrie et rassasiée. Ils commencent à perdre leur lien avec leurs propres valeurs, ils ressentent moins de regrets pour leurs erreurs. Ces derniers peuvent traiter leur entourage avec indifférence et nonchalance ce qui peut entrainer un besoin d’échapper du monde réel et l’isolement du dépendant.

Figure 17 : l’apathie (https://www.webetic.be/)

Figure 18 : L’isolement et l’apathie (illustration de l’auteur)

Ils peuvent évoluer vers une apathie qui peut séparer les cyberdépendants des autres et les isoler. Ils commencèrent à voir d'autres personnes et le monde à travers une lentille d'amertume, de colère et de méfiance. Ils se considèrent seuls dans leur monde, sans alliés. Rejetant l’aide des gens et toute connexion, ils pourraient vouloir avec eux, parce que leurs dépendances ont fait construire des murs autour d’eux pour essayer de les protéger, les éloigner, les séparer et les déconnecter du monde réel (Nicard, 2017).

Une étude italiénne a défini quatre critères pour diagnostiquer l'apathie:

• Une diminution ou un manque de motivation. Une personne affiche une motivation diminuée qui n'est pas compatible avec l'âge, la culture ou l'état de santé. • Les changements de comportement, de pensée ou d’émotions. Les changements de comportement peuvent rendre difficile d'engager des conversations ou d'effectuer des tâches quotidiennes. Les changements de pensée comprennent un désintérêt pour les nouvelles, les événements sociaux et la réflexion profonde. • Effet sur la qualité de vie. Les changements de comportement affectent négativement la vie professionnelle et les relations personnelles d'une personne. • Changements de comportement non causés par d'autres conditions. Les changements de comportement ne sont pas liés à des handicaps physiques, à la consommation de substances ou à un niveau de conscience affecté (l’apathie, 2014).

b. La dépression

De nos jours, Internet a remplacé un grand nombre d'activités qui étaient auparavant pratiquées à l'extérieur du domicile et celles nécessitant une interaction directe..Le temps passé sur internet est devenu déterminant de l’humeur et du comportement de l’usager. En effet, il existe une corrélation directe entre le temps passé en ligne, la satisfaction à l'égard de la vie et la dépendance à Internet. Les cyberdépendants sont tellement accrochés à la vie virtuelle que parfois même ça devient inaperçu. Plus leur consommation est importante, plus ils risquent de sombrer dans la dépression (srix, 2018). Figure 20 : Le profil des cyberdépendants souffrant de dépression (illustration de l’auteur)

Figure 21 : La déression (Illustration de l’auteur)

c. Le suicide

La cyberdépendance est devenue une menace réelle qui peut même mener au suicide. L’évasion du monde réelle et le détachement de l’entourage peut créer un genre d’illusion surtout chez les adolescents qui sont les plus vulnérables émotionnellement ce qui provoque une perte de stabilité sociale d’où le suicide, qui, parait comme un voyage court vers un monde échappatoire, mystérieux mais encore semblable à ce que montrent les jeux vidéos. En réalité, ces jeux mettent l’accent sur les mondes-parallèles aux notres, toujours tentant qu’il soit, et encouragent les enfants à les exploiter surtout qu’ils sont inconnus et inaccessibles, sans penser aux résultats. Ce problème est devenu ingérable vu que les enfants sont toujours laissés seuls au domicile, et personne n’est là pour contrôler la dégradation de leurs états psychiques, la chute de leur aptitude mentale ou le changement de leurs comportements. On ne contrôle même pas les sites qu’ils accèdent, ou le nombre d’heures qu’ils passent devant leurs ordinateurs ou leurs téléphones (Badach-Allouche, 2007). Les statistiques Tunisiennes de 2017 ont montré que la cyberdépendance a aboutit à 319 cas de tentatives de suicides dont 249 sont des filles. Ce qui prouve l’effet considérable de ces illustrations tridimensionnelles simples sur les cerveaux naïfs de nos enfants. Et la situation peut encore s’aggraver (les victimes de suicide en Tunisie, 2018).

d. la Cyber-condrie :

La cyber-condrie est l’hypocondrie, l’anxiété obsessionnelle à propos de sa santé manifestée en ligne, est devenu un phénomène très fréquent aujourd’hui. De nos jours, les gens ont l’habitude d’hurler vers les sites médicaux, qui ne sont pas forcément faits par des médecins ou des professionnels, et de consulter leurs symptômes sans aucun contact physique. De cette façon, une simple migraine peut se transformer en une tumeur puisque le diagnostic n’est ni précis ni direct, d’où l’hallucination et la propension de penser que chaque symptôme est aussi grave. En guise de conclusion, ces mauvaises habitudes que les nouvelles technologies ont enfoncées dans nos vies peuvent être offensives parfois, du coup il ne faut jamais donner plus de confiance à l’internet qu’aux hommes de profession (Vie, 2015).

Figure 22 : Les troubles mentaux (Source :http://www.santementale5962.com)

a. L’isolement

Internet a radicalement changé notre vie quotidienne et a également modifié notre façon de communiquer. Alors que les applications de médias sociaux deviennent plus populaires, les utilisateurs sont plus étroitement connectés à Internet et leur temps passé dans le monde réel continu de diminuer il est devenu de plus en plus évident que ceux qui utilisent les médias sociaux manquent obsessionnellement de véritables liens sociaux réels en raison de leur nature isolée (Schneider, 2020). Figure 23 : L’isolement (illustration de l’auteur)

D’où l’apparition du phénomène Hikikomori qui est un caractère psychosocial apparu dans les années 1990 qui touche principalement les adolescents et qui concerne les personnes vivant isolés, coupé du monde, dans un nouveau monde virtuel crée pour fuir les difficultés de la vie (wikipedia, 2019). Weiser a conclu que Les enfants et les adolescents sont devenus plus isolés socialement et sont progressivement devenus plus seuls et déprimés. Bien que l’on puisse conclure que l’utilisation d’Internet ne peut pas avoir le même impact universel sur tous les utilisateurs, les effets psychologiques et sociaux de l’utilisation d’Internet doivent être évalués à travers des conditions situationnelles objectives ainsi que des différences individuelles subjectives (Weiser, 725).

Comment l’espace architectural peut soulager les souffrances des cybérdépendants souffrant d’isolement ? Figure 24 : L’age de commencement du Hikikomori (Source :https://www.cairn.info/)

Les principales causes de l’isolement

L’isolement peut être du à des facteurs extérieurs ou intérieurs : - Des traumatismes familiaux ou sociaux engendrés souvent pendant l’enfance ou l’adolescence et qui provoquent la perte de la confiance en soi et de la sécurité ; ces personnes trouvent Internet comme une échappatoire et un refuge pour contourner ces traumatismes. - une forte pression sociale exercée surtout sur les enfants et les adolescents et qui se présente sous deux conduites soit par une pression de groupe exercée par le milieu social ou par le système éducatif soit par une pression scolaire exercée par le milieu familial (Schneider, 2020). Effets de la solitude et de l’isolement

Comme l’a démontré un examen des effets de l’isolement socialfait par Hawkley (2019)1, l’isolement peut faire des ravages sur la santé physique, mentale et cognitive d’un individu. Hawkley souligne des preuves établissant un lien entre l’isolement social perçu et les conséquences néfastes sur la santé, notamment la dépression, une mauvaise qualité du sommeil, une fonction exécutive altérée, un déclin cognitif accéléré, une fonction cardiovasculaire médiocre et une immunité altérée à tous les stades de la vie.

Figure 26 : L’isolement (illustration de l’auteur)

b. Les chantages et l’exposition des informations privées

Un jeune qui manque d’expériences dans la vie, peut être facilement et inconsciemment impliqué dans des chantages et des accords suspects. Pour accéder à un service sur internet, il est parfois demandé de donner des informations privées dont tout le monde peut en prendre avantages si ces sites ne sont pas parfaitement sécurisés. Ces données ont une très grande valeur chez les sociétés publicitaires ou de marketing, qui peuvent les prendre en considération pour vous passer des publicités ciblés et des propagandes qui vous séduisent. Cela donne aussi de la permission à ces entreprises de savoir beaucoup sur vous, illégitimement, afin de connaitre le type de contenu qui vous attire et vous prisonne le plus longtemps possible dans le cyber monde et pour influencer votre opinion ou background. (Cariou, mai 2019).

Figure 27 : Le pourcentage des cyberdépendants souffrant de chantage en France (illustration de l’auteur)

c. Le Cyber-harcèlement c. Le Cyber-harcèlement

Le cyber-harcèlement n’est pas aussi différent que l’harcèlement dans la vie réelle, et il est également interdit par la loi. Il peut être effectué à travers des messages privés, ou sur une plateforme publique, par des personnes anonymes. Le seul avantage c’est le faite que vous pouvez avoir des preuves concrètes pour porter plainte. A nos jours, les réseaux sociaux représentent un espace favorable pour les pervers et les pédophiles, ils n’ont plus besoin de faire la sortie des rues et des écoles, les sites de rencontres leur offre des victimes plus jeunes et plus désirables. Une fois les photos envoyées, le chantage commence et les adolescents cèdent et perdent le contrôle total d’eux-mêmes. Les jeunes ne sont plus intimidés par l’idée de partager des moments intimes ou de diffuser des scènes pornographiques sur leurs comptes en pensant que peu de monde va les voir, et pendant une longue durée, mais ce n’est plus le cas puisque tous les réseaux sociaux stocke ces informations et ne donne pas tant de sécurité à ce type de data (le cyberharcèlement , 2018).

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