HISTOIRE DE LA PHOTOGRAPHIE Près de quatre siècles se sont écoulés entre la description de la chambre obscure par Léonard de Vinci et l'invention de la photographie par Niepce. Daguerre perfectionne rapidement le procédé inventé par Nicéphore Niepce : la pose devient moins longue; l'image obtenue est d'une parfaite netteté, mais elle reste unique. On ne décèle alors encore aucun souci d'interprétation. Le daguerréotype se répand dans le monde entier : un atelier de daguerréotypie est ouvert à Calcutta en 1840, un autre en Australie en 1841, alors que l'Américain Mathew Brady (1823-1896) réalise d'innombrables portraits et des photographies de la guerre de Sécession. Plusieurs genres sont particulièrement en vogue : des vues de villes et de paysages — des photographes accompagneront les voyageurs au Moyen-Orient —, quelques reportages, mais surtout le portrait. Le daguerréotype démocratise ce dernier, qui n'est plus un privilège de gens aisés commandant un souvenir aux artistes peintres. Beaucoup parmi les pionniers de la photographie ont été peintres avant d'être photographes et ont subi l'influence du réalisme pictural. Si, en France, Nadar reste l'un des plus célèbres photographes de son temps, il ne faut pas oublier Etienne Carjat (1828-1906), qui photographie ses amis, Baudelaire, Rossini, Gauguin, Verlaine et tant d'autres. Les oeuvres de l'un et de l'autre témoignent d'un sens psychologique aigu. C'est à l'âge de vingt-deux ans que Gaspard Félix Tournachon (1820-1910) prend le pseudonyme de Nadar et devient journaliste. Humoriste perspicace, il réalise des dessins et d'excellentes caricatures. En 1849, il fonde la Revue comique et alimente à la fois le Journal pour rire et le Charivari. C'est en 1853 qu'il ouvre un atelier de photographie, qui connaît vite un grand succès. En 1854, il commence, sous le nom de Panthéon Nadar, la publication d'une galerie de célébrités contemporaines. Contrairement à A. E. Disderi (1819-1890) attaché à l'apparence et au détail, Nadar étudie la lumière, attend la pose naturelle, recherche le caractère et l'expression de son modèle. Le portrait de Gustave Doré qu'il réalise est d'un naturel étonnant. Attiré par l'aérostation, il fait plusieurs ascensions en ballon avec les frères Godard. En 1858, véritable reporter, il réussit la première photographie aérienne et pense immédiatement à la possibilité de relevés topographiques. Propagandiste de l'idée du plus lourd que l'air, il fait construire, en 1863, un ballon de 6000 m3, le Géant, avec lequel il réalise plusieurs ascensions, dont Daumier nous laisse un souvenir plein de verve. Chef d'une patrouille d'aérostiers, il exécute de nombreuses photographies du siège de Paris et des mouvements des troupes ennemies. Son imagination fertile l'avait amené, en 1860, dans les catacombes de Paris; il y avait installé un éclairage au bec Bunsen permettant les quinze minutes de pose indispensables. D'un genre tout différent sont les portraits d'Antony Samuel Adam-Salomon (1811-1881), ancien sculpteur; tout un décor de draperies, de velours encadre ses modèles. Le négatif. C'est à l'Anglais William Henry Fox Talbot que revient le mérite de la découverte du négatif, du positif et du développement humide de l'image latente. Vers 1840, le procédé permettant plusieurs tirages est au point : c'est le calotype. L'école anglaise emploie rapidement le calotype et plus tard le collodion humide. Elle cherche moins la précision et la vérité que l'école française. Cela vient en partie de la technique utilisée. La netteté du détail apparaît beaucoup moins avec les premiers papiers qu'avec la plaque métallique du daguerréotype. La, rivalité entre ces deux moyens laisse présager la future querelle entre les «flouistes», adeptes d'un « pictorialisme photographique», et les partisans de la seule vérité. Robert Adamson (1821-1848) et David Octavius Hill (1802-1870) refusent le naturel : l'attitude, le décor, tout est savamment apprêté. Étonnante portraitiste, Julia Margaret Cameron (1815-1879) utilise le procédé au collodion humide avec un matériel assez médiocre. En choisissant un éclairage subtil, elle saisit admirablement l'expression de ses modèles. L'un de ses chefs-d'œuvre demeure le portrait du savant Herschel ou encore celui de la mère de Virginia Woolf. 1
Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Dodgson, réalise entre 1856 et 1880 plusieurs milliers de clichés. Les petites filles, ses modèles, sont candides, mais aussi espiègles, et elles inspirent l'auteur d'Alice au pays des merveilles. Lewis Carroll capte avec le talent d'un poète leur charme troublant et leur naïveté piquante. Avec les talents de Charles Nègre, des Anglais Hill, Cameron et Dodgson, mais aussi du Suédois Oscar Gustave Rejlander (1813-1875), qui fut l'un des plus célèbres photographes de Londres et à qui l'on doit les premiers « nus photographiques» inscrits dans d'immenses compositions de style pompier, on voit poindre l'aube de la photographie artistique. Lors d'un entretien en 1875 avec E. Durand-Gréville, le peintre Jean-Jacques Henner (1829-1905) n'avouera-t-il pas : «Ah! si nous pouvions arriver à un pareil résultat! Connaissez-vous ce mot d'Ingres : la photographie est une si belle chose qu'il ne faut pas trop le dire? »
En France. En France aussi, les recherches se poursuivent. Hippolyte Bayard invente la photographie sur papier. Il espère créer comme Daguerre une épreuve directement positive. En 1839, ses premières images positives sur papier, obtenues directement à la chambre noire, sont exposées. En 1851, l'administration des Beaux-Arts décide d'envoyer des photographes à travers la France. Bayard part pour la Normandie avec des plaques de verre à l'albumine. Gustave Le Gray (1820-1882) fait, lui aussi, partie de l'expédition. Peu de temps avant son départ pour l'Aquitaine et la Touraine, il avait inventé le négatif sur papier ciré, qui présentait l'avantage (l'être préparé près de six mois à l'avance. Cela facilitait les voyages et le transport (les négatifs. Enfin, Henri Le Secq (1818-1882) photographie la Champagne, l'Alsace et la Lorraine. Les oeuvres de cet excellent calotypiste sont un précieux témoignage archéologique : les grandes cathédrales sont photographiées avant les restaurations de Viollet-le-Duc. Charles Nègre (1820-1880), peintre lui aussi, réalise de belles images des rues de Paris, mais aussi des photographies, dans lesquelles sa formation initiale se décèle par le souci de la composition et les effets de clair-obscur.
Reportage. Le reportage voit le jour vers le milieu du XIXe siècle. La situation de commanditaire, en quelque sorte, se crée à la même époque. En effet, Thomas Agnew, éditeur à Manchester, commande à Roger Fenton (1819-1869) des photographies de la guerre de Crimée; les moyens dont celui-ci dispose ne lui permettent pas la photographie sur le vif, mais seulement des paysages, des portraits et quelques ruines. Les premières images tragiques de la guerre seront réalisées lors d'une révolte aux Indes en 1854. Aux Etats-Unis, Timothy O. Sullivan (1840-1882), pendant la guerre de Sécession, révèle les horreurs du conflit et nombre d'atroces détails; Mathew Brady envoie certains de-ses collaborateurs parcourir les champs de bataille. Que ce soit la Commune en France ou l'expédition Hayden en 1875 dans les Montagnes Rocheuses, suivie par l'Américain William Henry Jackson (1843-1942) avec un appareil 50 x 60 cm, ou encore l'incendie de San Francisco en 1906, photographié par Arnold Gentile (1869-1942), désormais tous les événements mondiaux seront «couverts» par les reporters. Divertissement, puis expression artistique, quelques décennies après son invention, la photographie devient le témoin de l'action humaine.
George Eastman 2
L'avènement du procédé au gélatinobromure se situe vers 1880. C'est une révolution : la photographie est maintenant à la portée d'un plus grand nombre. Les plaques de verre sont imprégnées à l'avance, et le développement est exécuté par des laboratoires spécialisés. Dans le même temps, l'industrie photographique fait de considérables progrès. Les optiques s'améliorent, et les caméras commencent à se miniaturiser; George Eastman invente le support souple, puis, en 1888, le premier Kodak. Ces simplifications tentent les amateurs, que l'on rencontre dans toutes les couches de la société. L'un des personnages les plus attachants de cette époque est le Français Jacques Henri Lartigue (1896 - 1986). Originaire d'une famille aisée, il est encore enfant lorsqu'on lui offre son premier appareil. D'une exceptionnelle sensibilité, il nous livre les images d'un monde merveilleux et suranné. Combien touchantes ces photographies de jeunes femmes disparaissant sous les capelines à voilette, le mouvement y étant suggéré par un léger flou, ou encore celles des courses automobiles ou des premiers balbutiements de l'aviation. Eugène Atget (1856-1927), lui, est le fils d'un artisan; il devient photographe après avoir exercé plusieurs métiers. Ses photographies témoignent d'une vision simple et concise du monde qui l'entoure. Sa principale source d'inspiration est Paris et ses rues. Atget sera l'un des inspirateurs du nouveau réalisme américain.
Demachy Parallèlement à ce goût objectif de l'image, un courant beaucoup plus sophistiqué se développe : certains voient dans la photographie un art rivalisant avec la peinture, où ils puisent leur inspiration. La photographie artistique naît. Dans le monde entier, professionnels, mais plus souvent riches amateurs pratiquent le « pictorialisme photographique», qui devient le trait caractéristique des photographies de la fin du siècle. Pour les adeptes du flou, tout artifice est valable, depuis l'objectif spécial jusqu'à la cuisine d'atelier ou la retouche au pinceau. L'essentiel étant, comme dit Demachy, «que l'on me montre une image que le voisin ne pourra jamais faire pareille». Les Français Robert Demachy (1859-1936), riche banquier, et Camille Puyo (1857-1933), officier d'artillerie, se distinguent parmi tant d'autres. Demachy utilise quantité de moyens : «objectifs d'artistes», mais aussi procédés de tirages à l'huile et aux encres grasses. Impressionnistes et évanescents, ses paysages et ses nus sont les reflets idylliques du monde. On ne peut nier l'utilité de ces praticiens : leurs recherches suscitent notamment l'amélioration des papiers. Surtout, la photographie n'est pas pour eux tributaire de la seule technique. Leur théorie est une réaction au slogan publicitaire de Kodak : «Poussez sur le bouton, nous ferons le reste.» Ce sont eux qui font ce reste et modifient la vision implacable de la technique.
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LES PIONNERS DE LA PHOTOGRAPHIE . Frederick Scott Archer.
Autoportrait de Frederick Scott Archer Sculpteur et photographe anglais (1813-1857). Il inventa le procédé au collodion humide, qui allait supplanter le calotype. Le procédé qu'il décrivit en 1851 consistait à étendre le collodion, dans lequel était dissous de l'iodure de potassium, sur une plaque de verre. On plongeait ensuite cette plaque dans une solution de nitrate d'argent et on l'utilisait encore humide. On développait après la prise de vue au pyrogallol et l'on détachait la pellicule de collodion du verre. On fixait et on séchait. Archer avait conçu un négatif, mais il avait aussi envisagé le tirage en positifs. Son procédé eut, malgré ses difficultés d'emploi, un large succès.
Oskar Barnack. Inventeur allemand (1879-1936). Mécanicien du service des usines Ernst Leitz à Wetzlar et photographe amateur, il réalisa, à partir de recherches sur la vision des images, un appareil utilisant le film cinéma. Ainsi naquit en 1913 le premier appareil de petit format, qui devait aboutir au premier modèle de la gamme des Leica.
Hippolyte Bayard. Inventeur français (1801-1887). Il vit un jour son père obtenir des silhouettes en plaçant des caches sur des pommes pendant leur mûrissement. Il réalisa, avant les publications de Talbot et de Daguerre, des images sur papier imprégné de chlorure d'argent, qu'il appelait dessins photogénés. La découverte de Daguerre et la mauvaise foi d'Arago à son égard laissèrent Bayard dans l'ombre. Il fut pourtant l'un de ceux qui surent rendre pratique la photographie. Après ses images photogénées de 1839-1845, il utilisa avec art le daguerréotype.
Édouard Belin. Inventeur français (1876-1963). Il imagina les procédés de transferts à distance de photographies par lignes téléphoniques et télégraphiques, puis par radio (bélinographes). Il fut président de la Société française de photographie.
Louis Désiré Blanquart-Évrard. Inventeur français (1802-1872). Industriel lillois, il s'attacha à perfectionner le procédé de Talbot pour obtenir des épreuves sur papier. En 1847, il présenta son procédé à l'Académie des sciences. En 1851, il l'appliqua à l'héliogravure. Il fonda avec Hippolyte Fockedey une imprimerie photographique et fit paraître en 1851 l'Album photographique de l'artiste et de l'amateur, présentant des reproductions d'oeuvres d'art de qualité, puis des photographies rapportées d'Egypte et de Palestine par Maxime Du Camp. En 1870, il chercha à exploiter le procédé en couleurs de Ducos du Hauron, mais il mourut en avril 1872 sans avoir réalisé ce projet.
Charles Cros. Savant et poète français (1842-1888). Il découvrit, en même temps que Louis Ducos du Hauron et sans le connaître, le procédé de photographie en couleurs par trichromie. Louis Jacques Mandé Daguerre.
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Louis Ducos du Hauron. Physicien français (1837-1920). En 1858, il présenta à la Société des sciences d'Agen une communication sur la lumière et il poursuivit des travaux sur la couleur. Il découvrit la photographie par trichromie, qu'il fit breveter en novembre 1868. Le 7 mai 1869, cette invention fut présentée à la Société française de photographie. A la même séance, était présentée l'invention de la méthode, tout à fait similaire, de Charles Cros. En 1891, Ducos du Hauron utilisa la juxtaposition de deux clichés de couleurs complémentaires pour obtenir l'impression du relief (anaglyphes). Ayant consacré sa vie à la réalisation pratique de son invention, qui allait faire la fortune de beaucoup d'autres, il mourut dans un grand dénuement.
George Eastman. industriel américain (1854-1932). Issu d'une famille anglaise venue se fixer deux siècles plus tôt aux Etats-Unis, il découvrit la photographie à vingt-trois ans et s'enthousiasma pour cette technique, qu'il s'appliqua à rendre plus pratique; il prit des brevets et fonda sa propre entreprise à Rochester en 1880. Celle-ci devint The Eastman Dry Plate and Film Company en 1884 puis The Eastman Kodak Company en 1892, qui, du stade artisanal, passa à celui de la grande entreprise internationale grâce à des travaux où la part personnelle du fondateur resta importante. Eastman remplaça les plaques par des films, créa en 1888 le premier appareil Kodak à rouleau de cent vues et mit la photographie à la portée de l'amateur. Inventeur génial, homme d'affaires avisé, il fut aussi un grand philanthrope et il apporta beaucoup de soin à la condition sociale de son personnel et à sa formation.
Harold Eugene Edgerton. Savant américain (né en 1903). Ayant mis au point une lampe flash électronique, il fut l'un des propagateurs de la photographie stroboscopique et de la photographie ultra-rapide (1931).
Hippolyte Fizeau. Ses premiers travaux, menés en collaboration avec Léon Foucault, portent sur l’amélioration du procédé photographique de Daguerre. Tous deux réussirent en 1845 la première photographie du soleil et ouvrent ainsi un nouveau domaine de l’astronomie.
Edwin H. Land. Savant américain (né en 1909). Créateur des appareils à développement ultra-rapide (1947), il est le fondateur de la société Polaroïd.
Aimé Laussedat. Savant français (1819-1907). Polytechnicien, colonel du génie, il fut directeur des études de l'Ecole polytechnique, puis du Conservatoire des arts et métiers; ses recherches portent sur les applications de la géométrie à la topographie. Il créa la photogrammétrie. (Acad. des sc., 1894.)
Gabriel Lippmann. Physicien français (1845-1921). Il réalisa en 1891 une étonnante expérience de fixation d'une image en couleurs par la méthode interférentielle. Mais ce procédé, qui nécessite une technique très précise, est demeuré une belle expérience de laboratoire.
Étienne Jules Marey. Le médecin français Étienne Jules Marey (1830-1904) est l'un des pionniers de la chronophotographie. Motivé par la recherche scientifique, il met au point un fusil photographique qui lui permet de séquencer le vol d'un oiseau. Ses études les plus célèbres sont celles qui portent sur la décomposition du mouvement des sportifs.
Edward James Muybridge. Eadweard Muybridge (1830-1904), photographe britannique, se passionne pour l'étude du mouvement. Il est l'inventeur du zoopraxinoscope qui, par projection, permet la recomposition du mouvement. Son étude la plus célèbre est celle du cheval au galop réalisée en 1877
Joseph Nicéphore Niepce. Le véritable inventeur de la photographie
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Claude Félix Abel Niepce de Saint-Victor. Physicien et chimiste français (1805-1870), cousin de Nicéphore Niepce. Il fut l'inventeur, en 1847, du verre albuminé, avec lequel il obtint des négatifs plus fins et plus contrastés que ceux au collodion. Il avait aussi réussi à produire des daguerréotypes en couleurs, mais sans pouvoir les fixer.
Dimitri Rebikoff. D'origine russe, il fut l'un des premiers réalisateurs du flash électronique, qu'il utilisa pour la photographie sous-marine, dont il fut l'un des pionniers.
William Henry Fox Talbot. Savant anglais (1800-1877). Il s'illustra par de nombreux travaux sur la photographie, inventa le procédé négatif-positif et créa le calotype (aussi appelé talbotype). En 1851, il réalisa une vue ultra-rapide sous éclair électrique. Il étudia ensuite de 1852 à 1858 les procédés photomécaniques, puis se consacra jusqu'à sa mort à la linguistique. Il publia en 1844 « Pencil of Nature » , le premier livre illustré de photographies.
CHRONOLOGIE DE LA PHOTOGRAPHIE. Premiers pas. IVe siècle Aristote décrit la projection d'une éclipse sur le plancher d'une salle au travers d'une av. notre ère petite ouverture. Ibn al-Haytham al-Hazin (965-1039) indique une relation entre la dimension de Xe siecle l'ouverture et la netteté de l'image formée par projection à travers elle. Léonard de Vinci donne une description du principe de la chambre noire, et Albrecht 1500- 1515 Dürer y voit un moyen de dessiner la perspective exacte. v.1550 Jérome Cardan (1501-1576) remplace le petit trou, ou sténopé, par un disque de verre. Giambattista Della Porta (1535-1615) donne des précisions sur la réalisation pratique 1558 de la chambre noire dans Magiae naturalis libri IV. Daniele Barbaro (1514-1570), traducteur de Vitruve, plus précis que Cardan, indique la 1568 possibilité de placer une optique sur l'ouverture de la chambre noire. Athanasius Kircher (1602-1680) décrit la lanterne magique dans Ars magnae lucis et 1646 umbrae. XVIIIe siècle. 1722 Jacob Christophe Le Blon indique le principe d'un tirage trichrome. J.H. Schulze découvre l'effet photochimique de noircissement du nitrate d'argent par la 1725-27 lumière. 1758 Description des premiers objectifs par John Dollond (1706-1761). K. W. Scheele (1742-1786) explore l'extrémité violette du spectre et montre sa plus 1777 grande activité sur le noircissement du chlorure d'argent. 1796 Découverte de la lithographie par Alois Sennefelder (1771-1834). XIXe siècle . 1800 William Herschel (1738-1822) découvre avec les rayons infrarouges l'existence de rayons énergétiques invisibles à l'oeil. 1801 J. W. Ritter (1776-1810) découvre à l'autre extrémité du spectre les rayons ultraviolets par leur action noircissante sur le chlorure d'argent. 1802 Thomas Wedgood réalise des silhouettes par effet photochimique sur le nitrate d'argent, mais il ne parvient pas à les fixer. Thomas Young (1773-1829) promulgue la trivariance visuelle, qui sera à la base de la photographie en couleurs. 1807- 1812 W. H. Wollaston (1766-1828) fabrique une chambre claire (camera lucida) avec objectif ménisque. 6
1814- 1817
Études de J. von Fraunhofer (1787-1826) sur un objectif corrigé des aberrations chromatiques en relation avec ses travaux sur des raies d'absorption et de réfraction de la lumière au moyen d'un réseau. 1816- 1827 Nicéphore Niepce réalise les premières images photographiques et plaques gravées en utilisant du bitume photosensible. 1819 John Herschel (1792-1871) découvre la solubilité du chlorure d'argent par le thiosulfate. 1828- 1832 Diibereiner (1780-1849) découvre de nouvelles substances photosensibles : chlorure de platine et oxalate ferrique ou manganique. 1829 Niepce et Daguerre s'associent et mettent en commun leurs travaux. 1832 Gustav Suckow signale que les bichromates sont photosensibles. 1832 Invention du stéréoscope par Charles Wheatstone (1802-1875). 1838 1835 Daguerre décrit le développement de l'image latente. Expériences de William Henry Fox Talbot (1800-1877) sur papiers sensibilisés au 1835-36 chlorure d'argent. Joseph Berres (1796-1844), Alfred Donné, H. Fizeau transforment dès daguerréotypes en plaques gravées pour l'impression. Appareil photographique à boîte de bois pliante 1840 et diaphragme iris de Ch. L. Chevalier (1804-1850). A. F. J. Claudet (1797-1867) utilise la lumière de l'arc électrique pour réaliser les premières photographies prises en lumière artificielle. John Herschel découvre le renforcement par le bichlorure de mercure et introduit les mots positif et négatif. Objectif achromatique rapide de Joseph Petzval (1807-1891). 1841 Actinomètre de J.-B. F. Soleil (1798-1878) pour la détermination du temps de pose. Talbot présente le procédé calotype. Premier appareil métallique construit par Voigtlânder et utilisant l'objectif calculé par J. Petzval. 1844 Claudet fait breveter l'utilisation en laboratoire de la lumière rouge inactinique. 1847 Niepce de Saint-Victor préconise l'emploi de l'albumine pour les négatifs sur verre et E. Chevreul (1786-1889) présente cette invention à l'Académie des sciences. L. D. Blanquart-Évrard invente l'amphitypie et le tirage d'épreuves positives sur papier à l'albumine. 1848 Edmond Becquerel expérimente les plaques daguerriennes en vue d'obtenir des photographies en couleurs. 1849 David Brewster (1781-1868) propose un appareil stéréoscopique à double objectif. Procédé au collodion de G. Le Gray. 1851 Procédé négatif au collodion humide d'Archer. J. B. Dancer réalise des microphotographies par ce procédé. Ignazio Porro (1801-1875) décrit un téléobjectif. 1852 A. E. Disderi propose un viseur optique doublant l'objectif. La ferrotypie est décrite par Adolphe Alexandre Martin. 1853 Appareil stéréoscopique à deux objectifs de Dancer. H. Gassman formule sa loi sur les mélanges de couleurs. 1854 Paul Pretsch invente la photogalvanographie avec plaques tramées à reliefs de gélatine bichromatée. Les portraits « cartes de visite» de Disderi. 1855 Maxwell présente sa théorie de la synthèse trichrome. Obturateur à rideau de Relandin. 1856 Ferrotype de Hamilton Smith. Félix Tournachon réalise ses photographies aériennes en ballon libre sous le pseudonyme de Nadar. 1857 Agrandisseur à lumière du jour de David A. Woodward. 1858 Les anaglyphes de A. d'Almeida. 7
1859 1860 1861
1862 1864 1865
1866 1869
1870 1872 1873 1877 1879 1880 1881 1882
1884
1885 1887 1888
Bunsen et H.E. Roscce (1833-1915) utilisent la combustion de rubans ou de fils de magnésium pour réaliser des photographies en lumière artificielle. Appareil petit format de Bertsch. M. A. Gaudin (1804-1880) propose la gélatine comme liant de l'émulsion au bromure d'argent. Obturateur focal de William England. Mise au point de la photogrammétrie par A. Laussedat (1819-1907). Appareil à miroir reflex de Thomas Sutton. Thomas Leahy et Charles Russell utilisent un révélateur alcalin au pyrogallol et à l'ammoniaque pour le développement. Découverte de l'effet de solarisation par Armand Sabatier (1834-1910). W. B. Bolton et J. B. Sayce réalisent les plaques sèches collodion-bromure d'argent. Première conception de la carte postale, qui ne se développera que vers 1900. John Traill Taylor utilise des éclairs de combustion de poudre de magnésium pour éclairer ses prises de vue. Martinez Sanchez et J. Laurent introduisent le couchage baryté pour les supports papiers. Le 7 mai, à la même séance de la Société française de photographie, sont présentés les inventions, les principes et les méthodes de la synthèse trichrome par Charles Cros et Louis Ducos du Hauron. Le pli cacheté de Cros était de décembre 1867, et le brevet de Ducos du Hauron de novembre 1868. Messages par microfilm transmis par pigeons voyageurs au cours de la guerre francoprussienne. Hydrotypie en couleurs de E. Edwards. H. W. Vogel (1834-1898) sensibilise des émulsions à la lumière verte. 1874 E. Becquerel indique la chlorophylle comme sensibilisateur. 1875 James Waterhouse découvre la sensibilisation au vert par l'éosine. Études photographiques du mouvement par Muybridge. Plaques sèches de haute sensibilité à la gélatine de J.W. Swan (1828-1914). D. C. E. Van Monckhoven (1834-1882) découvre l'accroissement de la sensibilité des émulsions au gélatino-bromure par maturation en présence d'ammoniaque. Sensitomètre de Léon W. Warnecke. P. J. C. Janssen (1824-1907) signale des anomalies à la loi de réciprocité. Plaques orthochromatiques sensibilisées à l'éosine de Pierre A. Attout et John Clayton. Alphonse Bertillon (1853-1914) prend des brevets pour la photographie d'identification en police criminelle et sur les systèmes de prise de vue. Chronophotographies de E. J. Marey (1830-1904). Émulsion négative sur papier en rouleau par l'American Film et machine de couchage en continu du papier par George Eastman. F.O. Schott (1851-1935) commence la production de verres spéciaux pour objectifs photographiques. H. W. Vogel indique l'azaline comme sensibilisateur au vert, au jaune et à l'orange. J. M. Eder (1855-1944) indique l'érythrosine comme sensibilisateur. Ernst Mach (1848-1916) utilise l'étincelle électrique comme source de lumière pour la photographie de projectiles en mouvement rapide. Études de F. E. Ives (1856-1937) sur les trames. Obturateur à lames formant diaphragme d'Edward Bausch. Hannibal Goodwin (1822-1900) invente le film négatif par couchage de gélatino-bromure d'argent sur Celluloïd transparent (le brevet ne sera pris qu'en 1898). Lancement du premier appareil Kodak chargé avec bobine (de papier) par George Eastman. Stroboscopie par Mach. 8
1889
Étude de sensitométrie par Karl Schwarzschild (1873-1916), qui établit sa loi du noircissement. 1890 Établissement de la courbe de sensibilité H. et D. par Ferdinand Hurter et Vero Charles Driffield. 1891 Procédé des anaglyphes de A. d'Almeida repris par Ducos du Hauron. Photographie en couleurs par interférences de Gabriel Lippmann. 1893 Procédé de photographie en couleurs à réseau de John Joly. Plaques à gélatine réduite de V. Schumann pour photographie en ultraviolet. Photographies sous-marines de L. Boutan. 1894 Procédé bromoïl de E. H. Farmer. Projections stéréo de diapositives pour relief en lumière polarisée par John Anderton. Appareil pliant à bobines de David H. Houston. Échelle standard de sensitométrie de Julius Scheiner (1858-1913). 1895 Film en bobines pour chargement en plein jour de Samuel W. Turner. 1896 Procédé en couleurs lenticulaire de R.E. Liesegang (1869-1947). Sensitomètre de J.M. Eder. 1898 Eduard Valenta signale le rouge glycine comme sensibilisateur dans le rouge orangé. 1899 Appareil trichrome à prise de vue directe d'Ives. XXe siècle. 1900 Theodor Scheimpflug réalise des photographies avec un appareil fixé sous un cerf-volant. Theodor Becker et Arthur Eichengrün mettent au point le support de sécurité à l'acétate de 1901 cellulose. Obturateur compound de Friedrich Deckel. 1902 H. Lüppo-Cramer signale le révélateur au métol-hydroquinone. Adolf Miethe (1862-1927) et Arthur Traube, puis E. Kônig signalent le rouge d'éthyle comme premier sensibilisateur de la série des isocyanimes, puis le pinachrome, le 1903 pinaverdol... Procédé en couleurs autochrome de A. et L. Lumière. Pinatypie, procédé en couleurs de Léon Didier. 1905 Procédé en couleurs trichrome à trois émulsions sensibilisées de Karl Schinzel. 1906 Les pinacyanines, sensibilisateurs au rouge, sont indiqués par Benno Homolka. Réduction photographique de documents pour conservation en bibliothèque par R. B. Goldschmidt. 1907 Bélinographe d'Édouard Belin (1876-1963) pour la transmission des images photographiques par lignes de téléphone et de télégraphe. André Cailler décrit l'absorption et la diffusion de la lumière par les grains de l'image 1909 argentique (effet Cailler). Commercialisation de la photographie en couleurs par procédé additif à réseau de Louis D. 1910 Dufay. Ce procédé est nommé dioptochrome; il prendra plus tard le nom de dufaycolor. Coins gris neutres pour sensitométrie d'Emanuel Goldberg (né en 1881). Développement chromogène à coupleurs incorporés découvert par Rudolf Fischer et Hans 1912 Siegrist. Appareil métallique à bobine d'Oskar Barnack (1879-1936) utilisant un format au double du 1913 ciné standard 35 mm. 1914 Lancement du Kodachrome (bichrome) par Eastman; il sera assez vite abandonné. 1916 Agfacolor à trame irrégulière. 1917 La cryptocyanine utilisée par E. Q. Adams et H. L. Haller comme sensibilisateur pour 1919 l'infrarouge. H. Lüppo-Cramer découvre la désensibilisation des émulsions avant développement. 1920 Photostéréosynthèse de L. Lumière. 9
1921 1922 1924 1925 1927 1928 1929 1931 1932
1935 1936 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1947 1949
J. E. Duclaux (né en 1877) et P. Jeantet réalisent la sensibilisation d'émulsions avec des huiles fluorescentes pour photographie ultra-violette. Transmission sans fil de photographies par E. Belin. Nouveaux sensibilisateurs (thyacyanates, thyacarbocyanines, thisocyanines, thiapseudocyanines) décrits par W. H. Mills et W. Kônig. Contrôle photographique d'arrivées de courses par Cari P. Gcerz (1854-1923). Premier Leica, appareil de petit format utilisant le film de 35 mm par Barnack. S. E. Sheppard et R. T. Punnett découvrent la sensibilisation des émulsions par l'allylthiourée, constituant actif de la gélatine. Décharge de condensateur dans un gaz rare pour la photographie ultra-rapide et la stroboscopie par A. et L. Seguin. Lampe éclair à feuille combustible sans fumée de Paul Vierkôtter. Rolleiflex de Reinhold Heidecke. Procédé Finlay (Clare L. Finlay) en couleurs à trame. Lampe éclair en fil ou en feuille d'aluminium-magnésium en ampoule scellée emplie d'oxygène, découverte par J. Ostermeier. Photographie stroboscopique et ultra-rapide par Harold E. Edgerton. Sensitométrie DIN par Robert Luther et E. Goldberg. Premier appareil à mise au point par télémètre couplé Leica. Objectif catadioptrique à grande ouverture de Bernhard Schmidt (1879-1935). Posemètre photo-électrique de Weston Electric Instruments Co. Sensibilisation à l'infrarouge par la dicarbocyanine. Sensibilisation à l'ultraviolet par le salicylate de sodium. Émulsion inversible directe de E. Heisenberg. Flash électronique de Marcel Laporte. Leopold D. Mannes et Leopold Godowsky Jr perfectionnent le procédé Kodachrome. Traitement de surface des objectifs (A. Smakula). Augmentation de la sensibilité des émulsions par adjonction de thiocyanate aureux (R. Koslowski). Appareil automatique à diaphragme réglé par le posemètre de Kodak. Théorie de la formation de l'image latente par R. W. Gurney et N. F. Mott. Système 3 D Vectograph d'Edwin H. Land. Premières fluographies et leur principe par M. Déribéré. Papier polycontraste d'Ilford Ltd. Plaques à haute résolution de Eastman Kodak et llford. Film Kodacolor et tirages en couleurs sur papier. Papier Agfacolor. Mise sur le marché du film Ektachrome. La phénidone comme agent développateur (brevet de J. D. Kendall). Principe de l'inversion par diffusion de A. Rott. Sortie du film Aéro-Ektachrome. Applications en muséologie de la fluographie par M. Déribéré et du dessin fluographique par Maurice Déribéré (1907 - 1997) et G. Tendron. Le Dye-Transfer, ancêtre du Flexichrome et des procédés en couleurs arbitraires et à volonté. Verres photosensibles des usines Corning Glass. Le film Ektachrome est livré en bobines. Appareil photominute d'Edwin H. Land. Lancement de l'Ektacolor en plaques et en films par Kodak. Polymères synthétiques pour remplacer la gélatine (E. I. Du Pont de Nemours). 10
1952 1955 1958 1959 1961 1963 19641970 1966 1968 1976 1978
Polacolor de Howard G. Rogers, appliquant l'inversion-transfert et ajoutant la couleur à la photominute. La sensibilité de l'Ektacolor est triplée. Commercialisation du papier Ektacotor. Photographies en couleurs à partir de clichés en noir et blanc selon Land. Mise au point de la thermographie. Commercialisation de l'Ektachrome haute sensibilité. La sensibilité du Kodachrome est doublée. Lancement du Kodachrome X, de l'Ektachrome X et du Kodacolor X. Nouvelles émulsions en couleurs : Fujicolor, Turachrome, Orwocolor. Commercialisation du film infrarouge en couleurs. Début la fabrication des premiers appareils reflex à contrôle automatique Kodak développe le premier prototype d'appareil photo numérique Invention de l’autofocus par Konica
Le numérique. 1981 Sony lance le Mavica, appareil photo numérique doté d’un capteur CCD de 280 000 pixels 1987 Kodak débute la vente du Hawkeye II Imaging qui permet d’enregistrer numériquement à , partir d’un capteur de 1,4 Méga pixels les photos prises par un Nikon F3 2002 il se vend en France plus d'appareils numériques que d'appareils argentiques.
Techniques de la photographie. Généralités. L'émulsion photosensible est le plus souvent du gélatino-bromure d'argent, dont la sensibilité générale et la sensibilité chromatique sont améliorées par maturation et par adjonction de produits sensibilisateurs. Les très fins cristaux de bromure (ou iodure, ou chlorure, ou chlorobromure) d'argent doivent leur sensibilité à des germes répartis sur les faces ou à l'intérieur des cristaux, et leur nature les apparente à des particules d'argent colloïdal. Ce sont ces grains d'argent colloïdal qui constituent le support de l'image latente. Sous l'action de la lumière, ils subissent une modification qui sera rendue visible par l'effet du révélateur. Celui-ci développe le germe impressionné en lui apportant de l'argent réduit emprunté au petit cristal qui le supporte. L'image obtenue, il faut arrêter l'opération en son processus et la fixer.
Prise de vue.
l'ouverture, et distance du sujet à l'objectif.
L'appareil de prise de vue photographique est essentiellement constitué par une chambre noire (S). A l'avant de cette chambre est l'ouverture, munie de l'optique (O), et à l'arrière est placée l'émulsion, qui reçoit l'image formée (A). L'ouverture pourrait être un simple petit trou, ou sténopé, mais l'introduction d'une optique, ou objectif, qui peut être amovible, assure une plus grande luminosité de l'image et une amélioration de ses qualités. On adjoint à l'objectif un diaphragme réglable et un viseur soit indépendant, simple ou à télémètre couplé pour le réglage de la distance, soit incorporé dans les appareils à visée réflexe. La prise de vue implique un triple réglage : temps, ou durée d'obturation, diaphragme, ou dimension de 11
La durée d'obturation pour un diaphragme donné se détermine au moyen d'un posemètre qui n'est autre qu'un appareil mesurant la quantité de lumière que reçoit le sujet par unité de surface. L'ouverture du diaphragme est déterminée par la profondeur de champ désirée; plus le diaphragme sera fermé, plus grand sera le champ fournissant des images nettes. Dans les appareils modernes, on tend souvent à un automatisme de ce double réglage au moyen d'une cellule photo-électrique incorporée. La profondeur de champ net dépend aussi de la focale (objectif) utilisée; plus cette focale est courte, plus grand est le champ de netteté; le téléobjectif réduisant cette profondeur de champ implique donc un réglage soigné ou de faibles ouvertures. Dans beaucoup d'appareils modernes, le diaphragme se trouve remplacé par un rideau contrôlant une fente plus ou moins étroite et qui se déplace devant l'émulsion à une vitesse variable, contrôlant le temps de prise de vue.
Format. L'émulsion sensible peut être une plaque de verre, un film plastique en support ou un film enroulé dans un chargeur; cette dernière formule est aujourd'hui la plus courante. Les formats de grande dimension, tels que les formats 13 x 18 cm ou 9 x 12 cm, ne sont plus guère utilisés que par les professionnels pour des usages particuliers, tels que photo industrielle, de mode... Les formats les plus usuels sont les formats 6 x 9 cm ou 6 x 6 cm et surtout les petits formats qui utilisent le film 35 mm en 24 x 36 mm ou en 24 x 24 mm (voire de plus petits encore avec le film 16 mm); le petit format a permis la réalisation d'appareils compacts, maniables ainsi que le développement de la photographie en couleurs et la projection des diapositives ainsi obtenues.
Traitement des photographies noir et blanc. Pour transformer l'image latente, qui est invisible, en une image visible, il convient de réduire le bromure d'argent insolé en le dissociant en argent métallique, qui fournira l'image négative, et en acide bromhydrique, qui sera neutralisé par des substances basiques contenues dans le révélateur. Beaucoup de substances sont utilisables comme révélateurs : les plus courantes sont le génol, l'hydroquinone, le phénidon, auxquelles on associe des substances stabilisantes, comme le sulfite de soude, qui retarde l'oxydation spontanée à l'air et joue de surcroît le rôle de solvant du bromure d'argent. On joint aussi un antivoile, comme le bromure de potassium, et un accélérateur, comme le borax ou le phosphate de sodium. De nombreuses formules sont possibles selon les résultats recherchés. Après un rinçage soigné, car les deux bains sont incompatibles, on fixe l'image argentique en éliminant le bromure non impressionné. Le meilleur solvant à cet égard est l'hyposulfite de sodium, qui forme avec le bromure d'argent un sel complexe, soluble dans l'eau. On lui adjoint des produits durcissants, comme l'alun de potassium, et stabilisateurs, comme l'acide borique ou acétique. A partir des négatifs ainsi obtenus, on peut pratiquer, au moyen d'opérations similaires, le tirage sur papier, qui fournit un négatif d'un négatif, autrement dit une image positive. Cela peut être fait par insolation en lumière blanche, par contact ou par agrandissement par projection dans un agrandisseur; les épreuves photographiques ainsi obtenues peuvent être virées en couleurs ou en nuances diverses.
Traitement des photographies en couleurs. La photographie en couleurs remplace les grains d'argent par des colorants et nécessite ce transfert sur trois couches superposées. Le traitement chromogène, s'il est possible par l'amateur, oblige donc à des opérations compliquées et à des réglages, notamment des produits chimiques et de la température des bains, extrêmement délicats, et la plupart des utilisateurs se contentent de remettre les films qu'ils ont pris à un laboratoire spécialisé, soit pour le développement de leurs films inversibles (diapositives) ou négatifs, soit pour le tirage de ces derniers sur papier. La photographie en couleurs s'est faite d'abord selon des procédés additifs où les couleurs se retrouvaient côte à côte sur l'émulsion. Elle est maintenant presque exclusivement le fait de procédés soustractifs, utilisant sur le support trois couches colorées superposées.
Utilisations. La photographie est devenue d'un usage très étendu et quasi universel : documentation, études et fixation instantanée d'un moment précis d'un phénomène, expression artistique, reproductions pour l'édition, etc. La principale utilisation pour l'amateur, qui était autrefois le tirage d'épreuves sur papier, s'est enrichie avec la couleur des projections éventuellement sonorisées ou passées en fondu enchaîné (diaporama). L'enseignement s'en est inspiré, et le tirage des diapositives commerciales rejoint peu à peu celui de la carte postale.
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Les grandes écoles. Ecole américaine. Aux Etats-Unis, la photographie artistique connaît sous l'impulsion d'Alfred Stieglitz (18641946)un remarquable essor. Grâce à la lutte incessante que mène Stieglitz, la photographie est admise entant qu'expression artistique. En effet, en 1910, le musée de Buffalo lui achète des épreuves et, en1924, le musée de Boston lui commande des photographies. Stieglitz a fait des études en Allemagne, où il a vu les photographies réalisées par les Européens, qu'il exposera ensuite à New York. D'abord membre du Camera Club de New York, il fonde en 1902 un groupe dissident, Photo-Secession, et des galeries : en 1903 The Little Galleries of the Photo-Secession et plus tard la galerie «291». Dès lors, le groupe expose sans discontinuer, et ses oeuvres sont publiées dans la revue de Stieglitz Camera Work (1903-1917). Stieglitz révèle aussi les réalisations de l'avant-garde - européenne, et sa galerie devient le point de rencontre des peintres, des sculpteurs et des photographes. Lors de ses débuts, il éprouve une grande admiration pour les oeuvres de Demachy, mais lui-même ne trafique jamais ses images et il est le premier à travailler « à main libre» (sans trépied). Ses réalisations dégagent sans aucun artifice l'ambiance où elles sont réalisées. Parmi les plus intéressantes citons les portraits de sa femme — le peintre Georgia O'Keeffe; la simplicité des moyens et la pureté de la composition laissent toute la place à l'intense vie intérieure du modèle. S'intéressant aussi aux sujets abstraits, Stieglitz entreprend en 1924 une série de photographies de ciels et de nuages. Il l'intitule «Equivalents». Ici encore, ce précurseur réussit l'évocation delasubtilitéfugitivedesatmosphères. Ses théories sont défendues par ses amis, les membres de Photo-Secession : Gertrude Kâsebier (1852-1934), Clarence H. White (1871-1925), Histoire. Edward Steichen (1879-1973). Après un apprentissage dans un atelier de lithographie, Steichen part visiter l'Europe. A Paris, où il est inscrit à l'académie Julian, il est fasciné par les milieux artistiques de l'époque. Lors de son retour à New York en 1902, il devient membre du Camera Club; il sera l'un des membres fondateurs de Photo-Secession. Passionné par la photographie et sa technique, il réalise plus de mille photographies d'une tasse et d'une soucoupe blanches posées sur un fond d'abord extrêmement clair pour aboutir au noir le plus intense. Il fait quelques photographies abstraites qui ne le satisfont guère. Son souci de la précision s'accentue de plus en plus, et ses portraits des célébrités du moment influenceront encore la génération américaine de portraitistes et de photographes de mode des années 50. Directeur de la section photographies du Museum of Modern Art de New York entre 1947 et 1962, Steichen organise en 1955 l'exposition The Family of Man, qui constitue une étape dans l'histoire de la photographie : plusieurs centaines de clichés évoquant la condition humaine de l'époque y sont réunis. Egalement cofondateur de Photo-Secession, Alvin Langdon Coburn (1882-1966) voyage en Europe en 1900. Il illustre en 1909 un ouvrage de Henry James et publie des séries de portraits. Il va bientôt réaliser des photographies abstraites, qu'il appelle vortographs. Charles Sheeler (1883-1965), peintre apprécié, est également photographe, et sa série de vues des usines Ford influence ses toiles. On le sent fasciné par les vertigineuses perspectives de l'architecture américaine.
Nouveau réalisme. C'est sa rencontre avec Stieglitz qui décide de la vocation de Paul Strand (né en 1890). Il collabore aux travaux de Sheeler en 1921. Son œuvre est d'une acuité impitoyable; il est le partisan le plus convaincu de la «photographie pure» et du « nouveau réalisme». Il dit lui-même : «Le travail est brutalement direct.» Edward Weston (1886-1958) peut également être rattaché à cette tendance. Il n'y a pas d'impondérable dans son oeuvre, rien n'est laissé au hasard, ses cadrages sont minutieux, et sa patience est inlassable lorsqu'il attend le moment ultime de la réalisation. Pour rendre à la perfection la matière qui le fascine, Weston recherche l'épreuve techniquement parfaite; que ce soit pour évoquer un nu féminin ou les très beaux paysages de l'anse chinoise. Dans cette intention, il fonde en 1932 le groupe «f. 64» (diaphragme le plus étroit qui permet le maximum de netteté). Originaire de San Francisco, Ansel Adams (né en 1902) est l'un des membres les plus remarquables de ce groupe. 13
Ses vues de la Yosemite Valley ne trahissent pas la grandeur du site et sa beauté naturelle. Soumis au réel, l'artiste garde sa sensibilité, mais aussi la maîtrise totale du moment décisif. Ce souci de perfection et d'objectivité devient le trait dominant des grands reporters avec la création, en 1935, aux Etats-Unis, d'un organisme qui prend en 1937 le nom de Farm Security Administration et dont le but est de révéler au public la misère dans laquelle stagnent bon nombre de citoyens américains et d'émigrés. Ce n'est plus l'art seul qui est en jeu, mais la signification immédiate du sujet. De tels documentaires sociaux sont publiés par la presse. Cette époque connaît une pléiade de remarquables techniciens non dépourvus de sensibilité. Ceux-ci restent dans la trace de leur précurseur, Lewis W. Hine (1874-1940), qui abandonne l'enseignement en 1905 pour se consacrer à la photographie en tant que document social. C'est en partie grâce à son intervention et au témoignage atroce de ses photographies que le travail des enfants sera soumis à des lois au début du siècle. Les plus importants des photographes travaillant pour la FSA sont Dorothea Lange, Walker Evans et Arthur Rothstein (né en 1915). Le peintre de la protestation sociale, Ben Shahn (1898-1969), fait également partie de l'équipe; il est du reste l'un des premiers artistes «engagés» de l'école américaine. Chez Walker Evans (né en 1903) se marque l'influence d'Atget, qu'il a découvert lors d'un voyage en Europe. Sa vision du monde est statique; rien n'est superflu. Ses images, d'une rude vérité, décrivent les chômeurs ou les fermiers qu'il rencontre. Dorothea Lange (1895-1965) a une approche du monde différente. Elle considère les déshérités avec une émotion contenue, sans exagération. Margaret Bourke-White (1904-1971) ne travaille pas pour un organisme officiel, mais, en 1934, elle est chargée par le magazine Fortune de photographier les vapeurs industrielles qui planent sur les villes. Après avoir été free lance (indépendante), elle entre au magazine Life en 1936. Elle réalise en 1937, avec le romancier Erskine Caldwell, un voyage dans le sud des Etats-Unis. Tous deux publient You have seen their Faces, ouvrage illustré par de tragiques photographies. On ne peut manquer de signaler à cette époque l'influence de la littérature sur la photographie. Les grands magazines, comme Life, jouent un rôle primordial. Les reportages d'Eisenstaedt, de Smith ou d'Arthur Felling Weegee (1900-1971) en sont la meilleure preuve. Alfred Eisenstaedt (né en 1898), avant de devenir en 1935 l'un des photographes vedettes de Life, avait travaillé en Allemagne. Les prises de vue d'une grande perfection technique réalisées pendant un voyage à Genève du ministre du IIIe Reich Joseph Goebbels sont des constats objectifs : l'opérateur ne se permet aucune interprétation. Cette théorie va du reste influencer longtemps l'équipe de Life. William Eugene Smith (né en 1918), lui, ne reste pas impartial : il n'hésite pas à dramatiser son sujet. Mais ce lyrisme est tempéré par une grande rigueur et une profonde honnêteté. Les thèmes que Smith choisit sont multiples; la guerre du Pacifique, un village espagnol ou la vie d'une sage-femme noire.
Escalade de la violence. En Amérique, comme en Europe, l'impression de la photographie est devenue courante, et la grande presse se montre de plus en plus avide d'images «à sensation». Un monde sépare les témoignages de l'Allemand Erieh Salomon (1886-1944) de ceux de Capa, de Seymour, de Bischof ou, plus récemment, de Larry Burrows (1926-1971) ou de Gilles Caron (1939-1970), qui seront tués en mission. Salomon assiste aux conférences internationales à l'époque d'Aristide Briand; grâce à des instantanés, il réalise les premières photographies indiscrètes. Originaire de Hongrie, Robert Capa (1913-1954) étudie en Allemagne, puis vient à Paris. Ses photographies de guerre le rendent célèbre. Après avoir laissé des clichés inoubliables de la guerre d'Espagne, il montre Londres sous les bombardements, le débarquement en Normandie et la campagne d'Indochine, où il est tué. Ses reportages intègres sont réalisés avec une sûreté et une parfaite maîtrise du langage de l'image. De cette même génération et également originaire de l'Europe de l'Est, David Chim Seymour (1911-1956) fixe sur la pellicule l'Europe dévastée et le sort tragique des populations civiles. Il meurt pendant la campagne du Sinaï. Tous ces photographes se sentent concernés par leur temps et espèrent, grâce à leurs oeuvres, éveiller la conscience du public. C'est dans cet esprit que Capa, Seymour, George Bodger et Henri Cartier-Bresson fondent en 1947 l'agence Magnum qui réunit des talents aussi divers que ceux du Suisse Werner Bischof ou de la Française Gisèle Freund (qui fait partie du Magnum jusqu'en 1954). Bischof (1916-1954) modèle ses images en utilisant mieux les subtilités des gammes de gris que les variations chromatiques de la couleur. Gisèle Freund (née en 1912), en revanche, utilise la couleur dès 1938. Elle fait de grands reportages sur l'Amérique latine et entreprend une collection de portraits d'écrivains.Henri Cartier-Bresson (1908 - 2004) écrit : «J'ai vu Pékin en petites sections d'un centième de seconde.» Ces quelques mots définissent parfaitement son oeuvre.Toujours améliorée, la technique fixe la fraction de seconde. Le reporter passe inaperçu; il «mitraille» le monde, mais choisit aussi le «moment décisif» (titre de l'un de ses albums). 14
Les oeuvres de Cartier-Bresson sont d'une pureté rigoureuse, qui n'exclut pas un profond sens de l'humain.
Poésie et rêve. En Tchécoslovaquie, deux tendances se manifestent : celle de Frantisek Drtikol (1878-1961), qui d'abord portraitiste, s'intéresse ensuite presque exclusivement aux nus et dont l'oeuvre, p connue,
est fortement influencée par l'expressionnisme tchèque des années 1925; celle de Josef Sudek (né en 1896 qui garde une vision poétique, mais précise de ses sujets. Avant Seconde Guerre mondiale, l'arrivée des Hongrois en France représente apport de sang neuf. Leur vision totalement différente de celle l'école anglo-saxonne. L'étrangeté des choses les attire. Gyula Halasz Brassai (né en 1899) voit le monde avec une arrière-pensée surréaliste. Fasciné par la poésie des lieux, il est l'un des premiers à photographier de nuit. L'un de ses albums, de 1961, Graffiti (langage invisible des murs lépreux révèle sa passion de l'insolite. André Kertész (né en 1893) rencontre Brassai à Paris en 1926. Lui aussi cherche l'aspect inattendu de l'objet. En 192 il découvre le petit format, qui lui permet de conserver sa minutie, mais qui accroît sa mobilité. Américain, le peintre Man Ray (né en 1890) s'intéresse aussi à l'aspect secret de l'objet. Il s'initie à la photographie dès 1919. S'enthousiasmant pour le mouvement dada, il fait ensuite partie du groupe surréaliste. Après son arrivée à Paris, il réalise en 1922 ses premiers « rayogrammes» en posant directement les objets éclairés sur la surface sensible. Par ce procédé, il obtient des compositions abstraites d'une grande simplicité baignées d'une lumière étrange. Ses portraits restent aussi les témoins d'une esthétique nouvelle. Passionné par les trouvailles techniques, Man Ray est l'un des premiers à pratiquer la solarisation. La poésie est très apparente dans les réalisations des Français Doisneau, Izis, Boubat ou Lucien Clergue. Robert Doisneau (né en 1912), auteur de plusieurs albums sur Paris, sa ban-lieue et ses habitants, transfigure grâce à son humour le quotidien banal. lais (né en 1911), le rêveur. intitule l'un de ses plus beaux albums Paris de rêve, mais il est aussi fasciné par les animaux et par le cirque; il est un subtil utilisateur de la couleur. l (lottard Boubat (né en 1923) réalise des reportages pleins de force conte-nue et de tendresse, et, en 1973, il publie Miroirs, recueil de très beaux portraits, en collaboration avec le romancier Michel Tournier. Lucien Clergue (né en 1934) réalise des reportages, tous empreints d'une poésie discrète, qu'il soit inspiré par son ami Picasso, par les paysages de Camargue ou par l'eau et le nu féminin; ses images se situent hors du temps; Clergue recherche l'essentiel. L'Angleterre voit aussi, à la suite de Cecil Beaton, se développer une génération nouvelle de photographes. Cecil Beaton (né en 1904), qui a d'abord été peintre, ne renie pas les grands précurseurs anglais, Hill, Lewis Carroll ou Cameron. Ses images romantiques et vaporeuses sont souvent le résultat de certaines subtilités techniques; surimpression, cadrage étrange. Beaton reste l'un des coloristes les plus délicats. En regardant son œuvre, on ne peut s'empêcher de penser à certaines images de Lewis Caroll et, plus près de nous, à celles de David Hamilton, dont les jeunes fille rêveuses sont à la fois érotiques et irréelles. BiII Brandt (né en 1905), aussi, est tenté par le nu féminin et s'amuse des perspectives étranges du corps féminin. 11 réalise aussi de très belles photographies de reportage (1940, les Abris-Refuges de Londres, ou The English Home). Une place toute particulière doit être réservée à l'Autrichien Ernst Haas (né en 1921). Celui-ci réalise un reportage sur le retour des prisonniers de guerre en 1949 et fait quelque temps partie du Magnum. Aujourd'hui, ce sont sur-tout ses images en couleur qui suscitent l'admiration. L'apport de la technique est surtout utilisé au moment de la prise de vue. Le recueil que Haas publie en 1971, la Création, est un chef-d'œuvre dans lequel les quatre éléments deviennent un poème chamarré et grandiose. L'école japonaise possède également de grands virtuoses, le plus souvent adeptes des petits formats. Hamaya Hiroshi (1915 - 1999) s'intéresse très jeune à la photographie. Sa ville natale, Tôkyô, est son premier sujet d'exploration. Il visite ensuite de nombreux pays, toujours avec l'ceil d'un photographe concerné par son temps et entre à Magnum en 1960. 15
Hosoe Eikô (né en 1933), également originaire de Tôkyô, réalise des images plus violentes; ses nus ont une intensité dramatique. Il utilise volontiers la lumière du jour, mais jongle aussi avec les possibilités du flash électronique. Anzai Kichisaburô (né en 1936) traite le paysage avec sensibilité, malgré une vision sophistiquée. Il travaille souvent au grand angle. Publicité et mode. La photographie est-elle devenue l'un des principaux media de la «communication de masse»? Et pourtant rien n'est plus irréel que la photographie publicitaire. Entre les deux guerres mondiales, le Français Hary Meerson (né en 1910) est parmi les premiers fabricants de rêve; il montre une femme heureuse devant un produit nouveau. Dans un dépliant publicitaire réalisé par Helmut Newton de Londres, érotisme et vitesse deviennent des mythes qui accompagnent l'accessible voiture de luxe. Réelle aussi la très belle photographie d'un athlète de Ernst Haas : l'attitude puissante est très bien saisie par le cadrage et le choix de l'objectif; mais il s'agit ici aussi d'un mythe, et le document sera utilisé pour vanter les effets toniques d'une médication à la vitamine E. D'autres photographes publicitaires, prenant une voie délibérément opposée, situent l'homme en
harmonie avec la nature, ainsi le Français Guy Bourdin, qui fait aussi de très belles photographies de femme. Certains encore, tel un autre Français, André Edouard (né en 1939), évoquent la métallurgie et sa puissance ou l'infini des distances parcourues par Air France, uniquement au moyen de photographies totalement abstraites, qui créent l'illusion de la force et du mouvement. Le domaine de la photographie de mode a toujours été partagé entre deux tendances : l'une réaliste, traitant la mode en reportage, en portrait vérité, et l'autre situant la mode dans un monde inaccessible, parfois intimiste, mais toujours sophistiqué. Les images de l'Américain Irving Penn (né en 1917) sont d'un style réaliste. Le graphisme puissant est souvent servi par le contraste du noir et blanc ou par une subtile utilisation de la couleur. Richard Avedon (né en 1923), a eu pour maître Alexeï Brodovitch (1900-1971), qui dirige jusqu'à sa mort la revue Harper's Bazaar, et donne le ton aux magazines de mode du monde entier. Ses images sont techniquement très sophistiquées; elles nous montrent des femmes lointaines, à la silhouette démesurément allongée. Wakabayaschi Yasuhiro, dit Hiro (né en 1930), tout comme Avedon, dont il fut l'assistant, subit l'influence de Brodovitch. Il est depuis 1958 l'un des principaux photographes de Harper's. Georges Tourdjman (né en 1935), autre élève de Brodovitch, utilise souvent le corps féminin tel une toile de fond pour la présentation de matériaux insolites. Il jongle avec les reflets des métaux et les scintillements des matières synthétiques. Jeanloup Sieff (né en 1933) s'intéresse très jeune à la photographie. Il devient professionnel en 1954. Par de longs séjours à New York entre 1960 et 1965, il connaît les réalisations des grands magazines de mode américains auxquels il collabore. Le petit format qu'il adopte volontiers et le flash électronique donnent une grande mobilité à ses images. Il n'exclut pas les cadrages insolites (photographie d'un chauffeur de Rolls), les déformations créées par le choix des optiques, les filtres et les manipulations de laboratoire. Devant la réalité d'un nu, d'un paysage ou de la mode, il est à l'affût de l'irréel. Ce monde enchanté a provoqué une réaction inverse, et des femmes comme Lisette Model (née v. 1920) ou son élève Diana Arbus (1923-1971) font des photographies où percent la laideur humaine et l'angoisse. L'Américaine Judy Dater (née en 1941), elle, est obsédée par la solitude de ses contemporains. Nouveau réalisme en Europe et recherches abstraites. L'école américaine, et principalement Paul Strand, a prôné le nouveau réalisme; en Allemagne, Albert Renger-Patzsch (1897-1966) est le chef de file d'un mouvement, qu'il intitule nouvelle objectivité. A l'affût de la perfection, il travaille le plus souvent avec un appareil de format 9 x 12 cm et un trépied. A la même époque, la «neue Sachlichkeit» triomphe en peinture avec George Grosz et Otto Dix. Photographie et peinture s'influencent mutuellement. C'est l'impressionnisme qui crée la réaction de ces peintres, et le pictorialisme photographique celle des photographes. 16
Deux voies s'ouvrent désormais à la photographie : le nouveau réalisme, c'est-à-dire la photographie «concernée» et la création pure, abstraite, dépourvue de toute anecdote, dont Stieglitz a ouvert la voie avec la série des «Équivalents». Dans les années 20, en Allemagne, des artistes peintres se servent du réalisme photographique pour transfigurer le quotidien (collages de l'Autrichien Raoul Haussmann [né en 1886]). Les travaux de Moholy-Nagy sont à l'origine de la section photographique du Bauhaus. Moholy-Nagy part souvent d'images objectives d'une grande pureté de lignes et réalise ensuite des photomontages (v. ASSEMBLAGE). Ses « photogrammes» exécutés sans caméra, sortes de peintures lumineuses, sont encore une source d'inspiration pour les artistes cinétistes de nos jours. En 1937, Moholy-Nagy fonde à Chicago le New Bauhaus qui deviendra, deux ans plus tard, The Chicago Institute of Design. Ses théories ne seront pas sans influencer la carrière de Harry Callahan (né en 1912), qui, cependant, se reconnaît Adams et Stieglitz pour maîtres. Pour de nombreux artistes contemporains, tels les adeptes du pop art, de l'« hyperréalisme» ou ceux de la nouvelle figuration, la photographie reste le grand intercesseur. L'Allemand Otto Steinert (né en 1915) tient particulièrement au terme de photosubjectif. Il considère la technique indispensable ainsi que les manipulations de laboratoire. Le Belge Pierre Cordier (né en 1933) travaille quelques mois sous sa direction. Ses oeuvres deviennent des u chimigrammes»; Cordier utilise tout à la fois la photographie et la chimie, mais aussi, dans une certaine mesure, le hasard, espérant trouver ce que Magritte appelait «d'inattendues images de l'inconnu». La Française Dominique Sarraute réalise d'étonnantes compositions où la matière picturale se mêle habilement à la rigueur photographique de la réalité. Jean-Pierre Sudre (né en 1921) est un des virtuoses de la chimigraphie. Fasciné par les cristaux, il découvre leur monde ignoré de l'oeil humain. Partisan des tirages uniques, il place l'épreuve photographique sur le même plan que la réalisation picturale; il déclare du reste : « [L'épreuve] naît à la fin d'un combat gestuel avec la lumière et des réactions physico-chimiques contrôlées qui la révèle. Cent cinquante années ont suffi à l'homme pour trouver dans la photographie l'un des principaux auxiliaires de la science et un indispensable élément de la vie quotidienne. Mais la photographie reste aussi l'un des moyens artistiques de notre époque, fixant pour l'éternité l'instant éphémère à jamais disparu.
ART PHOTOGRAPHIQUE. En 1839, lorsque Louis Jacques Daguerre (1787-1851), à la suite des travaux de Nicéphore Niepce (1765-1833), annonça la découverte de son procédé photographique, le peintre Paul Delaroche déclara : «À dater d'aujourd'hui, la peinture est morte.» La possibilité qu'elle engendrait de saisir tous les détails de la réalité allait faire de la photographie l'art du futur. Ses adversaires proclamaient tout aussi fort qu'elle ne pourrait jamais rivaliser avec la peinture et le dessin. Depuis 1839, la photographie s'est mise au service de nombreux domaines, qu'il soit scientifique, médical, anthropologique, journalistique ou publicitaire. Elle n'a jamais pour autant cessé d'affirmer sa vocation artistique.
Le XIXe siècle. Pour les artistes qui travaillaient sur le vif, les photographies constituèrent une source incomparable de détails et de compositions. Dans les années 1880, Eadweard Muybridge (1830-1904) prit les premiers clichés à grande vitesse. Il exposa ses clichés de cheval au galop ou d'homme en mouvement. Ces décompositions du mouvement intéressèrent de nombreux peintres, notamment l'impressionniste Degas. En quête d'un statut et d'une reconnaissance artistique, les premiers photographes adoptèrent les thèmes moraux des peintures du XIXe siècle, parfois en en recopiant simplement le style. Désireux d'évoquer dans leurs portraits ou leurs paysages les coups de pinceau du peintre, des artistes se réclamant du courant «pictural» coloraient leurs photos de teintes profondes ou y incorporaient des effets de flou. Ils peignaient avec la lumière, affirmaient-ils. Grâce aux progrès techniques des décennies suivantes, les photographes apprécièrent leur discipline pour son instantanéité unique et sa faculté de porter sur le monde un regard particulier. 17
Les meilleurs d'entre eux, telle la portraitiste victorienne Julia Margaret Cameron (1815-1879), conféraient à leurs œuvres une grande vitalité et les imprégnaient d'une profondeur psychologique authentique. Le modernisme. Au début du XXe siècle, la photographie acquit un nouveau statut : celui d'activité artistique indépendante. À travers son œuvre et ses écrits, dans sa galerie new-yorkaise et son magazine Camera Work, l'Américain Alfred Stieglitz (1864-1946) préconisait une photographie «pure», chargée d'une valeur esthétique qui dépasserait la simple fonction descriptive ou utilitaire. Cette conception moderne influença toute une génération de photographes. Les Américains Edward Weston(1886-1958) et Paul Strand (1890-1976) soutenaient une forme de photographie «objective» : la beauté et la signification des images, nettes et précises ; provenaient du choix du sujet même, objets, personnages ou paysages.Ansel Adams (1902-1984), héritier de cette tradition puriste, se fit connaître par ses superbes tirages et ses clichés parfaits des contrées sauvages des États-Unis. Tandis que les photographes américains recherchaient l'inspiration dans la solitude de la nature, les photographes européens nouaient des liens étroits avec l'avant-garde artistique : les futuristes italiens adoptèrent la photographie pour célébrer le rythme et la vitesse de la société moderne, le dynamisme de l'âge des machines. S'inspirant des techniques de collage cubistes, les dadaïstes allemands, comme John Heartfield (1891-1968), recoururent au photomontage pour juxtaposer différentes représentations de la réalité : ce procédé devint un puissant instrument de satire politique et sociale. Pour les surréalistes et leur grand photographe novateur, Man Ray (1890-1976), la photographie représentait l'outil idéal pour suggérer l'illusion et l'étrange en éclairant le monde quotidien sous un jour nouveau, dans le but de mystifier, de troubler ou de choquer leurs contemporains. Les innovations techniques et l'esprit de provocation de Man Ray engendrèrent un courant toujours actuel : la photographie « surréelle ». Les photographes de la «nouvelle objectivité» proposaient un autre regard sur le monde. Leur chef de file, le HongroisLâszlé Moholy-Nagy (1895-1946), participa à l'école révolutionnaire allemande du Bauhaus. Ils dégageaient l'insolite des lieux les plus banals, sans les modifier de façon artificielle, mais en les saisissant sous des angles inhabituels et avec un détachement quasi scientifique. Ce point de vue singulier transforme les choses ordinaires : un gros plan de fleur la fait ressembler à une machine, une scène de rue photographiée de très haut évoque un motif abstrait de tissus. La photographie documentaire. Considérés aujourd'hui comme de grands maîtres, ces photographes n'étaient pas en quête d'un statut d'artiste.Eugène Atget (1856-1927), André Kertesz (1894-1985) et Brassaï (1899-1984), qui décrivaient la vie quotidienne en faisant ressortir ses qualités surréelles, inspirèrent les surréalistes. La photographie documentaire est un domaine vaste et varié, tant par ses attitudes que par ses thèmes. Walker Evans(1903-1975) s'intéressait à la dure existence du monde rural : ses images vives, puissantes et dignes constituent d'irremplaçables témoignages des inégalités sociales d'alors. Les photographies de Jacques-Henri Lartigue (1896-1986) rendent brillamment compte des loisirs et des événements sans importance de la société bourgeoise française. Ces chroniques, apparemment anodines, possèdent une véritable dimension sociale. Les images minutieuses, poétiques et obsédantes de Bill Brandt (1904-1983) soumettent à une critique sociale la vie quotidienne de l'Angleterre des années trente."Le travail du photographe consiste, en partie, à voir les choses plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois, ou celle du voyageur qui découvre une contrée exotique". Précurseurs de la photographie « engagée » de l'après-guerre, des reporters parcouraient le monde en espérant, grâce au témoignage de leurs photographies, le modifier. Telle est la démarche d'Henri Cartier-Bresson (1908-2004), dont les clichés élégants cherchent à saisir cet instant fugitif et décisif où la perfection de la composition corrobore la transparence du message. 18
La photographie depuis 1945. Dans les années cinquante et soixante, les Américains Lee Friedlander (né en 1934), Robert Frank (né en 1924) etDiane Arbus (1923-1971) enrichirent l'approche spontanée des scènes urbaines ou des scènes de rue. Leurs clichés dépeignent un univers grave en proie à la guerre froide, encore sous le choc de l'Holocauste, dans lequel le photographe se sent étranger.
L'art plastique et la photographie entretiennent des liens très étroits. Les œuvres des artistes du pop' art, comme Andy Warhol (1929-1987) et Robert Rauschenberg (1925-2008), utilisent des concepts et des clichés photographiques. En s'inscrivant en faux contre le caractère unique, physique et manuel de l'objet d'art, la photographie soutient l'essor des arts minimaliste et conceptuel, ainsi que du Performance Art. Si la photographie est maintenant omniprésente, son public semble plus averti et mieux préparé à passer outre aux notions d'objectivité ou de vérité. Ce type de réaction favorise l'intrusion croissante de leur propre imaginaire dans l'œuvre des photographes contemporains.
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Vocabulaire de la Photo A Aberrations, défauts d'un système optique. Les principales aberrations sont : l'aberration chromatique, caractérisée par des différences de netteté selon les couleurs; l'aberration de sphéricité, qui est due au fait que les rayons sont différemment réfractés au bord ou au centre d'une lentille; les distorsions, qui traduisent des droites par des courbes sur l'image; l'astigmatisme, qui traduit une dissymétrie des rayons réfractés en fonction de leur direction. Chacun de ces effets peut être corrigé. On supprime par exemple l'aberration chromatique en fabriquant des objectifs dits «apochromatiques ». Accélérateur, produit que l'on ajoute à un révélateur pour maintenir son effet en cours de développement et accélérer en conséquence celui-ci. C'est le cas, par exemple, du métaborate de sodium. Agrandissement, tirage d'épreuves à un format plus élevé que le négatif original. On opère sur un appareil appelé «agrandisseur». Aluphoto, photographie sur plaquettes d'aluminium sensibilisées en surface par incorporation d'une couche photosensible dans les pores du traitement anodique. Ambrotype, photographie sur plaque au collodion, ou amphitype, blanchie au mercure. Amphitype, photographie sur plaque de verre au collodion de Talbot (1852). Anaglyphe, couple d'images stéréoscopiques traduites l'une en rouge et l'autre en vert. Ces images sont imprimées en superposition; quand on les regarde avec une lunette bicolore dont un verre est rouge et l'autre vert, on retrouve l'impression du relief binoculaire à l'examen. Anamorphose, distorsions recherchées et amplifiées par dispositifs optiques aberrants. Anastigmat, objectif corrigé de l'astigmatisme. Autochrome, se dit du procédé de photographie en couleurs des frères Lumière, qui utilise une mosaïque trichrome formée par des grains très fins de fécule colorée. Autographies, images obtenues par enregistrement direct d'un corps radioactif.
B Blanchiment, action de solubiliser l'argent d'une image en vue de l'éliminer pour affaiblir l'image ou de le remplacer par un autre composé en vue d'un virage coloré ou d'un renforcement. Le bromure de potassium est le plus souvent à la base des bains de blanchiment. Bonnette, lentille grossissante pour prises de vue de près, tels que portraits.
C Calotypie, négatif sur papier à l'iodure d'argent imprégné de nitrate d'argent et d'acide gallique, proposé en 1841 par Talbot. On développe à l'acide gallique. On obtient le tirage au positif par les mêmes voies. Carbro, procédé sur papier bromure pigmenté et tanné, donnant des résultats voisins du procédé papier sur charbon à noirs profonds. Chambre, partie de l'appareil photographique recevant, d'une part, l'objectif et, d'autre part, les surfaces sensibles. Chargeur, magasin à films sensibles permettant de placer ceux-ci en plein jour dans le fond de la chambre de manière commode. Chromophotographie, procédé de photographie directe en couleurs.
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Chronophotographies, suite en séries selon une cadence donnée de vues d'un mouvement pour l'étude de ce mouvement (J. Janssen, en 1874, Muybridge, en 1877, Marey, en 1882, pratiquèrent ce moyen, repris plus commodément depuis avec la stroboscopie). Coin de Goldberg, dispositif fournissant une gamme sensitométrique à variation continue de la densité et dont Goldberg a donné des modes de préparation sur gélatine. Collodion, solution de nitrate de cellulose (coton poudre) dilué dans un mélange alcool-éther, qui fut utilisée comme véhicule et liant d'émulsion par Gustave Le Gray en 1849, puis dans de nombreux procédés, soit sous forme humide, soit sous forme sèche. Colorbrite, procédé chimique de correction de nuances des émulsions en couleurs Ektachrome. Contraste, valeur relative entre les parties les plus claires et les parties les plus foncées d'un cliché. Contrejour, photographie obtenue avec la source de lumière devant soi et non derrière, comme on le recommande parfois aux débutants. On obtient ainsi, moyennant quelques précautions, des résultats esthétiques intéressants. Cyanines, matières sensibilisateurs.
colorantes
dont
de
nombreux
dérivés
sont
utilisables
comme
D Dactyloscopie, photographie des empreintes digitales et sa comparaison avec les documents du fichier d'identification utilisé dans les services de police judiciaire. Daguerréotype, image obtenue sur feuille d'argent plaquée sur cuivre selon un procédé imaginé par Daguerre et Niepce, et fixée par amalgame. Ce fut de 1839 à 1849 la forme populaire de la photographie. Décentrement, dispositif de réglage de l'objectif pour maintenir la représentation géométrique parfaite d'un sujet, tel que monument vu du bas. Toutes les chambres professionnelles en sont dotées. Déclencheur, dispositif pour commander l'ouverture de l'obturateur. Le déclencheur souple est un accessoire constitué par un câble flexible gainé dont une extrémité s'adapte à la commande de déclenchement et dont l'autre permet la manoeuvre au moyen d'un poussoir. Cet accessoire est utile pour les poses sur pied, car il évite toute vibration. II peut être combiné avec un retardateur, ce qui permet à l'opérateur d'aller se placer dans le champ pour se photographier lui-même. Densitométrie, contrôle et mesure de la densité optique des clichés photographiques. Des appareils très précis ont été réalisés pour ces opérations à des fins scientifiques. Dessin photographique, document obtenu en superposant un positif et un négatif également denses et en tirant sur papier à grand contraste avec éclairage en mouvement rotatif de la lampe autour du châssis. On obtient ainsi un pseudo-dessin pouvant être reproduit par les procédés photomécaniques sans usage de trame. Développement, opération chimique destinée à transformer l'image latente en image négative, visible et stable, par le moyen d'un bain révélateur. Diapositive, photographie positive sur support transparent, généralement destinée à la projection. Doubleur de focale, dispositif optique intéressant pour les appareils de petit format à objectif interchangeable et que l'on place entre le boîtier et l'objectif pour doubler la longueur focale de celui-ci. Il existe aussi des tripleurs de focale. Le temps de pose doit être majoré en conséquence.
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E anomalies présentées par les couches sensibles lors de leurs transformations. Les principaux sont : l'effet Cailler (dans un agrandissement, une lumière dirigée donne un contraste plus élevé qu'une lumière diffuse); l'effet Clayden (une forte surexposition peut se traduire par une inversion des valeurs); l'effet Herschel (une légère lumination peut donner lieu à une sensibilisation à une lumière inactinique de longueur d'onde plus élevée); l'effet Russell (des émanations de corps qui s'oxydent lentement à l'air provoquent un voilage des couches sensibles qui leur sont exposées); l'effet Sabatier (sensibilisation d'une émulsion par une légère exposition préalable en lumière blanche; c'est cet effet que l'on utilise pour la solarisation); l'effet Schwarzschild (il traduit la nonréciprocité des effets de noircissements qui ne sont pas en rapport linéaire avec la lumination). Effets photographiques,
Electrographie, procédé permettant l'obtention d'images par fixation de phénomènes électrostatiques. La xérographie en est un exemple. On appelle aussi électrographies les images d'effluves électriques : une médaille posée sur une plaque photographique et soumise à une forte tension pourra être ainsi reproduite. Emulsions, nom donné aux couches photosensibles, parce qu'elles sont formées par des cristaux microscopiques d'halogénures d'argent enrobés dans une substance colloïdale, qui est en général la gélatine. Epreuve, image positive tirée directement ou agrandie sur papier à partir d'un cliché négatif.
F Ferrographie, procédé d'enregistrement magnétique des images utilisant une encre spéciale ferro-magnétique. Ferrotype, procédé au collodion sur plaque métallique. Ferromagnétographie, procédé de photocomposition pour la transcription directe d'images sur papier. Film, terme d'usage courant pour désigner le support plastique de l'émulsion, en opposition à plaque lorsqu'il s'agit du support rigide de verre. On devrait dire pellicule et réserver le terme de film pour désigner les longues bandes destinées au cinéma ou au petit format. Filtre, élément destiné à être placé devant l'objectif (parfois devant la source de lumière) pour sélectionner certaines radiations. II existe des filtres destinés seulement à des corrections, qui sont seulement nuancés et clairs, et des filtres d'effets, qui sont de couleurs beaucoup plus saturées. Les filtres sont réalisés en verre coloré ou en gélatine teintée. Ils doivent être rigoureusement plan avec des surfaces parallèles et préparés optiquement. II faut tenir compte de leur coefficient d'absorption, par lequel on multipliera le temps de pose. II existe des filtres incolores, mais qui arrêtent les rayons ultraviolets, et des filtres noirs, qui laissent passer soit des rayons infrarouges, soit des rayons ultraviolets. Il existe aussi des filtres à facettes taillées pour multiplier le nombre des images, des filtres donnant des flous artistiques, des filtres de trucages et d'effets très divers. Fish-eye, système optique (objectif) à très grand angle (120 à 180°), que l'on devrait appeler très grand angulaire. Fixage, opération chimique de fixation de l'image après son développement. Flash, éclair lumineux pour prises de vue par éclairage instantané du sujet. On utilise soit des lampes donnant un seul éclair, soit des décharges de condensateur dans un tube à gaz rare (généralement xénon) selon un dispositif que l'on nomme flash électronique. Les lampes flash, miniaturisées, groupées par quatre (flash cube), susceptibles d'être amorcées par une énergie mécanique remplaçant le courant d'une pile (magicube), constituent un moyen commode pour des prises de vue occasionnelles.
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Le flash électronique, dont il existe des versions puissantes ou des versions automatisées par computer incorporé, est pratique pour des reportages suivis et des prises de vue multiples. Flou, manque de précision dans les détails d'une image, recherché parfois pour l'obtention d'effets artistiques. Fluographie, procédé qui consiste à imprégner le sujet de produits fluorescents qui se fixent dans les cavités et les accidents de surface. On essuie et l'on photographie en fluorescence sous les rayons ultra-violets filtrés d'une lampe de Wood. On obtient de cette manière des précisions sur l'état de surface ou le détail de fines gravures, rayures ou fissures. En annexe, on a proposé le dessin fluographique, qui précise la fluographie et s'obtient par un tirage de la superposition d'un positif et d'un négatif de la fluographié originale.
G Gamma, facteur de contraste du négatif, traduisant les courbes de noircissement d'une émulsion en fonction de la lumination. C'est le contrôle du gamma qui permet de modifier le contraste d'un cliché en agissant sur la durée de développement. Gammagraphie, procédé de radiographie par les rayons gamma très pénétrants. Glaçage, opération consistant à rendre brillante la surface d'une épreuve tirée sur papier en la séchant sur une surface très lisse (verre bien net ou rouleau de laiton chromé). Grain, particule de sels d'argent enrobée dans la gélatine des couches sensibles. La granulation est plus ou moins grande et s'amplifie en général avec la sensibilité. Elle limite le pouvoir de résolution de l'émulsion, donc ses possibilités d'agrandissement. Pour une émulsion donnée, on peut réduire le grain apparent par des développements dits «à grains fins».
H Héliographie, procédé graphique de report photographique d'une image au moyen d'un cliché gravé sur plaque métallique; il dérive de l'héliogravure (Niepce de Saint-Victor, 1853). Hélioplastie, moyen indiqué en 1855 par Alphonse Poitevin (1819-1882) pour obtenir sur gélatine bichromatée un relief permettant le moulage d'un cliché. Holographie, technique de production d'images en relief utilisant un faisceau lumineux cohérent : laser. L'image ainsi obtenue est un hologramme. Aujourd'hui, les hologrammes sont des images en 3 dimensions.
I Inversion, traitement chimique destiné à transformer une image positive en image négative, ou inversement.
K Kératométrie, étude de la cornée de l'oeil en faisant intervenir la photographie. Kymographie, procédé d'investigation microphotographique d'un processus dynamique combinant un enregistrement sur diaphragme à fente et un mécanisme transporteur du film. On étudie et on illustre ainsi les battements du coeur et ses anomalies éventuelles.
L Lanterne magique, ancêtre, qui eut une grande vogue, de l'appareil de projection de diapositives. C'est de la lanterne magique d'Athanasius Kircher (1602-1680) que dérivèrent le Praxinoscope, ou «Théâtre optique», d'Émile Reynaud (1876), le cinéma et aussi la » Laterna Magica» de Prague, qui est un intéressant essai de spectacle intégré, combinant les projections de vues fixes ou de décors, le cinéma et le jeu d'acteurs réels. Latensification, procédé d'intensification consistant en un renforcement de l'image latente, que l'on pratique par fumigation dans des vapeurs de mercure ou de divers acides organiques ou d'anhydride sulfureux, ou par bain dans un acide dilué dans un solvant volatil, du bisulfite de sodium, du perborate de sodium ou de l'eau oxygénée.
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Lentilles, bonnettes de grossissement qui se chiffrent en dioptries (puissance de grossissement d'une lentille qui aurait 1 m de distance focale). On nomme aussi lentille diffusante les filtres de flou et lentille prismatique les filtres prismatiques multiplicateurs d'images. Lithophotographie, transfert photographique sur pierres lithographiques (Zurcher, 1842). Iogetron, dispositif électronique de correction ou de modification des contrastes au tirage ou à l'agrandissement. Lumination, quantité de lumière utilisée sur l'émulsion pour obtenir l'image photographique. On la détermine au moyen des posemètres, qui ne sont autres que des luxmètres étalonnés en fonction des commodités de la prise de vue. Luminographie, technique consistant à garnir des parties creuses d'un sujet (gravure par exemple) de produits phosphorescents pour en obtenir l'image par contact avec une plaque photographique ou directement sur papier apposé contre. Lumitypie, procédé de composition typographique d'Higonnet et Moyroud (1948) pour imprimer selon un processus photographique.
M Macrophotographie, photographie d'objets très rapprochés et de petits sujets dont l'image est en grandeur réelle ou un peu-plus grande que celle de l'objet. Cette technique implique de longs tirages de la focale et un éclairage étudié. Magnétographie, procédé dans lequel les images sont obtenues sur une pièce métallique aimantée par fixation des spectres magnétiques figurés par de la poudre de fer et photographiées. L'image obtenue est dite « magnétogramme ». Microfilm, copie en dimensions réduites sur film de documents en vue de leur stockage ou de leur transport. Utilisé pendant la guerre de 1870 pour envoyer des messages par pigeons voyageurs durant le siège de Paris, le microfilm ne fut repris qu'en 1930 pour une conservation et une utilisation rationnelles de l'information, reportée sur film de 16 ou de 35 mm. Microphotographie, images photographiques obtenues sous forts grossissements au moyen d'un microscope. Miniformat, format qui utilise des films de 16, voire de 9,5 ou de 8 mm chargés en cassettes dans des appareils de très petites dimensions (celles d'un stylo par exemple). Montage photographique, ou diaporama, ensemble cohérent de photographies sur un sujet donné, utilisé en projection, de préférence en fondu enchaîné, avec accompagnement sonore d'un commentaire approprié ou d'un fond musical, ou de leur combinaison. Monture, cadre en carton, en matière plastique ou en métal servant à maintenir des vues diapositives de petit format éventuellement enserrées entre deux verres minces protecteurs. Multivision, projection simultanée de diapositives sur plusieurs écrans. La multivision sur deuxou trois écrans peut accroître le caractère documentaire et attractif. Celle qui se fait en véritable mosaïque sur plusieurs dizaines d'écrans répond surtout à un souci de surenchère publicitaire.
N Netteté, l'une des premières qualités d'une image photographique, qui dépend de la qualité de l'objectif, de son ouverture (on accroît la netteté en diaphragmant), du pouvoir résolvant de l'émulsion, de son développement et des conditions de la prise de vue (un fort éclairage permet de diaphragmer). Nombre guide, indice utilisé pour définir l'efficacité relative d'une lampe flash ou d'un flash électronique. C'est le produit de la distance par l'ouverture du diaphragme.
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O. Objectif, dispositif optique placé sur l'ouverture de la chambre noire de l'appareil photographique. II permet d'obtenir des images plus lumineuses que la simple ouverture en sténopé et de fixer des focales diverses. Les courtes focales couvrent de larges champs et sont dites «grands angles; les longues focales permettent d'opérer à grandes distances et sont dites «téléobjectifs». Une optique normale couvre un champ voisin de celui de notre sens visuel et correspond à environ 50 mm de focale en format 24 x 36 mm. Obturateur, dispositif mécanique, parfois électronique, permettant de découvrir durant le temps requis (temps de pose) l'ouverture de la chambre noire. Les obturateurs sont centraux à iris réglable ou à fente se déplaçant à une rapidité réglable. L'obturateur central est constitué par une série de lamelles mobiles pivotantes, dont le mécanisme moteur doit être préalablement armé. Les obturateurs focaux sont constitués par un mécanisme propre à assurer, après leur armement, l'exposition de la surface sensible par la translation rapide de deux rideaux distincts terminés par une lèvre rectiligne perpendiculaire à la direction de la translation. En certains cas, c'est la largeur de la fente qui est réglable. Ombroscopie, technique permettant, en projetant sur un écran, au moyen d'une source ponctuelle et puissante, l'ombre d'un fluide perturbé, d'obtenir une image des perturbations dues aux variations provoquées dans l'indice de réfraction des diverses zones. C'est ainsi que la méthode des ombres de Libessart permet d'obtenir, autour de la silhouette d'un projectile se déplaçant en mouvement rapide, les mouvements que provoque le projectile dans l'air, où il se déplace.
PP Panoramique, se dit d'un appareil photographique permettant d'obtenir par balayage un très grand champ horizontal sans les déformations qui accompagnent les systèmes optiques à très grand angle, dits «fish-eyes». Paraglyphes, effets de similirelief ou de bas-relief obtenus en superposant un négatif et un positif d'un même sujet et en faisant un tirage avec un léger décalage. Il faut distinguer ce système de celui du dessin photographique, où les deux clichés doivent être exactement superposés et de même densité optique, alors qu'ici on peut jouer au contraire sur les densités respectives. Les paraglyphes, découverts par Béla Alexander (1852-1916), furent, par la suite, réinventés par plusieurs auteurs. Blondeau les a appliqués à la radiographie, et Tendron à la fluographie. Photocéramique, photographie sur émaux, porcelaine ou verre, utilisant une préparation photosensible spéciale, qui, après développement et lavage, est vitrifiée et fixée par cuisson. Photochromie, ensemble des procédés photographiques fournissant des images en couleurs. Photochromotypographie, procédé graphique photomécanique de reproduction des couleurs. Photocopie, copie d'un phototype (cliché) par un procédé optique. Photodécoration, art du décor et de la décoration à partir de photographies, notamment d'agrandissements de dimensions importantes. Photographisme, ensemble de recherches graphiques obtenues au moyen de procédés photographiques. Photogramme, image obtenue sans appareil en projetant directement par contact (ou avec un agrandisseur) les ombres ou les silhouettes des objets sur un papier bromure que l'on développe et fixe. Photogrammétrie, technique qui consiste à effectuer des mesures dans une scène, en utilisant la parallaxe obtenue entre des images acquises selon des points de vue différents. Recopiant la vision stéréoscopique humaine, elle a longtemps exploité celle-ci pour reconstituer le relief de la scène à partir de cette différence de points de vue.
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Photolithophanie, effets de transparence sur porcelaine ou autre support translucide, obtenus par procédés photographiques. Photométrographie, synonyme de photogrammétrie dans son sens le plus général. Photominute, procédé de reproduction rapide, où les produits de développement et de fixage sont écrasés en pâte sur l'émulsion à la prise de vue en couleurs. Photomitrailleuse, instrument photographique en forme de fusil ou de mitrailleuse, servant à l'entraînement militaire au tir et fournissant sur un film les images du but qui aurait été touché si le tir avait été réel. Photoprofil, procédé de photographie des sections de galeries de mines en vue de leur contrôle. Photorama, prise de vue et projection d'une suite de vues recouvrant en panorama le tour complet de l'horizon (Lumière, 1900). Photosculpture, exécution rapide et précise de sculptures à l'aide de prises de vue photographiques suivies de leur restitution. Photostéréosynthèse, obtention de photographies en relief observables sans lunettes. Ce système fut imaginé par L. Lumière en superposant une suite de diapositives mises au point sur des plans successifs. Photothermométrie, procédé photographique de contrôle des corps chauds par densitométrie des clichés. Pinatypie, procédé de transfert hydrotypique de colorants au moyen d'une couche gélatinée. Piqué, terme utilisé par les photographes pour caractériser un bon pouvoir résolvant et un bon contraste. Pose, durée d'exposition sur la couche sensible pour la prise de vue. Posemètre, appareil destiné à déterminer la durée d'exposition. Il est le plus généralement photo-électrique et au sulfure de cadmium.
R Radiographie, procédé utilisant les rayons X pour obtenir une image qui donne des informations sur l'intérieur du corps. L'image peut être obtenue directement sur émulsions spéciales épaisses, par photographie de l'écran fluorescent d'un appareil radioscopique, en microradiographie. L'action directe des rayons X sur les émulsions impose une certaine prudence au cours de voyages aériens, où les bagages peuvent être sondés aux rayons X pour raisons de sécurité. Il est donc dangereux de laisser des émulsions vierges ou impressionnées dans les bagages, et il est recommandé de les garder avec soi. Réflectographie, procédé photographique de photocopie très simple sur papier contraste. Reliéphotographie, ou reliéfographie, procédé de photographie en relief sous sélecteur gaufré lenticulaire, proposé par Maurice Bonnet (1941). Reprographie, terme utilisé pour désigner les divers procédés de reproduction photographique de documents. Rétinographie, procédé pour la photographie du fond de l'oeil au moyen d'un appareil doté d'une lampe à éclair que l'on nomme rétinographe. Révélateur, substance réductrice utilisable pour le développement de l'image latente. Les principaux révélateurs sont : le métol, qui est le sulfate de méthyle para-amino-phénol (génol, ucenol, rhodol...); le glycin, qui est le para-hydroxy-phénilglycin (ikonil, kodurol...); le para-aminophénol; le diamino-phénol (amidol, acrol...); le phénidon; l'hydroquinone; la chlorhydroquinone; la pyrocatéchine; le pyrogallol; la paraphénylène-diamine... Ces produits sont à la base de bains alcalinisés et stabilisés.
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S Scintigraphie, technique d'exploration médicale qui utilise des produits radioactifs pour impressionner caméra spéciale appelée caméra à scintillation (gamma-caméra). Sensitométrie, étude des propriétés et des caractéristiques des surfaces sensibles. Les courbes sensitométriques des émulsions sont caractéristiques de leur efficacité. La Sensitométrie est la base de l'étude et des applications du noircissement en fonction de la sensibilité rapportée au type du révélateur et à son mode d'emploi. La rapidité se chiffre selon divers systèmes, dont un tableau annexe donne les valeurs. Solarisation, application de l'effet Sabatier pour obtenir des effets d'inversion partielle et artistique sur des négatifs que l'on tire ensuite. On peut aussi effectuer de telles opérations en cours de tirage. Ce procédé est aussi pratiqué par tirages sur film inversible en duplicata des effets semblables en couleurs. Spectrophotographie, enregistrement photographique des spectres des diverses sources lumineuses. Sténopé, petite ouverture libre par laquelle se fait l'image dans une chambre noire. Universellement remplacé aujourd'hui par un objectif, le sténopé est parfois réutilisé par des jeunes ou des bricoleurs pour construire un appareil bon marché ou pour réaliser des expériences de production d'images. Stéréoscopie, vision du sujet en relief. Nos yeux voient les images sous des angles un peu différents, ce qui leur permet d'apprécier le relief. En réalisant un couple de photographies décalées de la même manière et en les regardant dans un appareil per-mettant à chaque oeil de voir seulement l'image qui lui correspond, on restitue l'impression de relief. Des appareils de prise de vue à deux objectifs ont été conçus à cet usage, ainsi que des appareils pour l'observation binoculaire des couples ainsi obtenus. Strioscopie, enregistrement photographique des projectiles ou subjectiles se déplaçant dans l'espace à grande vitesse, qui utilise le fait que la lumière se déplace plus lentement dans les couches denses de l'air que dans les couches moins denses. Ce procédé, dû à Schlieren et qui porte parfois son nom, est combiné avec l'emploi de filtres et de méthodes d'interférence pour la visualisation, en noir ou en couleurs arbitraires, des courants d'air formés par exemple autour d'un avion en vol. Stroboscopie, mode d'obtention, au moyen d'éclairs, d'une suite de photographies jalonnant les phases successives d'un mouvement en étude.
T Thermographie, procédé d'enregistrement photographique de l'émission infrarouge d'un corps chaud. Ce procédé s'est développé dans le domaine médical pour l'examen du corps humain par son émission thermique, que l'on capte et que l'on amplifie de façon à pouvoir la reproduire sur un film photographique ou sur un écran de télévision, qui peut lui-même être photographié. Les thermographies sont souvent transcrites en zones arbitraires de couleurs, ce qui facilite leur interprétation. Tomographie, association de la photostéréosynthèse à la radiographie.
V Virages, opérations ayant pour objet de transformer une image en noir et blanc colorée monochrome, en remplaçant tout ou partie du sel d'argent noir par un sel métallique différent et coloré. Viseur, accessoire disposé sur ou dans le boîtier de l'appareil et permettant de voir distinctement l'image telle qu'elle sera enregistrée.
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X Xérographie , procédé d'électrographie qui remplace le procédé photochimique classique par un procédé électrique. On utilise une plaque photosensible chargée électriquement. Son enduit électrostatique, isolant dans l'obscurité, devient conducteur par insolation et inscrit une image latente. On projette à sec sur cette plaque une poudre qui se fixe sélectivement sur les parties chargées pour transformer cette image en une image visible que l'on peut fixer. Les poudres utilisées sont, par exemple, du noir de fumée, des résines colorées, une poudre de lycopode, qui sont chargées négativement. On les fixe par collage en pulvérisant une eau gommée ou par chauffage.
SOURCE : http://faust.chez.com/index.html
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