Nicéphore Niépce Pour les articles homonymes, voir Niépce (homony- Tous ces travaux, l'état de guerre permanent propre au premier Empire, le renchérissement de toutes choses mie). amènent leur cortège de difficultés financières et Niépce contracte le premier d'une longue série d'emprunts. Joseph Nicéphore Niépce Joseph Nicéphore Niépce, né le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône (actuelle Saône-et-Loire) et mort le 5 juillet 1833 à Saint-Loup-de-Varennes (Saône-etLoire), est un ingénieur français, considéré comme étant l'inventeur de la photographie, appelée alors « procédé héliographique »[1] . Il est aussi l'auteur de la plus ancienne prise de vue et du pyréolophore, le premier moteur à combustion interne du monde.
1 1.1
1.2 La genèse de l'invention 1816 est l'année des premières recherches « héliographiques », menées conjointement à celles du pyréolophore. Fin 1817, son frère Claude part en Angleterre tenter de vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le « mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères durant les onze années suivantes sera un véritable almanach de l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En 1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère : « La réussite est complète ».
Biographie De 1765 à 1816
Hélas la situation de la famille est catastrophique : les [Quoi ?] ) et Joseph Niépce naît le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône dettes s’élèvent à 1 800 000 francs (en 1987 on songe sérieusement à vendre des propriétés pour remen Bourgogne, sous le règne de Louis XV. Son père est avocat et gérant de biens, et porte le titre honorifique bourser des créanciers devenus impatients. de conseiller du roi. Sa mère, née Claude Barault[2] , est D'après la lettre à son frère Claude datée du 5 mai 1816[5] , la fille d'un célèbre avocat[Qui ?] . Très aisée, la famille il semble que c'est à cette date que Nicéphore Niépce obpossède des propriétés dispersées autour de Chalon-sur- tient un premier résultat significatif : une vue depuis sa Saône lui procurant des revenus élevés[1] . Il adoptera le fenêtre. Il s’agit d’un négatif que Niépce ne parvient pas surnom de Nicéphore lors de la période révolutionnaire à fixer. Après développement, le papier continue de se selon certains[3] , quand d'autres, expliquent qu'il a choi- noircir. Il appelle cette image rétine : « je plaçai l'appareil si « Nicéphore » en 1787, après avoir été renvoyé d'un dans la chambre où je travaille ; en face de la volière, les croisées ouvertes ; je fis l'expérience d'après le procédé collège où il supervisait une classe[4] . que tu connais, Mon cher ami, et je vis sur le papier blanc De 1780 à 1788, ses études aux collèges des Oratoriens à Chalon-sur-Saône, Angers et Troyes font entrevoir pour toute la partie de la voliere qui pouvait être apperçue de la fenêtre et une légère image des croisées qui se trouvaient Joseph une carrière ecclésiastique ; mais il semble que la vocation du jeune homme se soit émoussée. Il renonce moins éclairées que les objets extérieurs. » à la prêtrise et s’engage dans l'armée révolutionnaire en Une nature morte réalisée par Niépce et connue sous le 1792. Il s’installe à Nice et s’y marie avec Agnès Roméro titre La table servie a été considérée par certains chercheurs comme la première photographie, prise avant qui met au monde Isidore en 1796[1] . [6] Dix ans plus tard, il est de retour en Bourgogne. À trente- 1825 . L'original, offert par le petit-fils de Nicéphore, six ans, Niépce retrouve sa terre natale, sa mère, sa sœur Eugène Niépce, à la Société française de photographie Claudine-Antoinette et ses deux frères Claude, l'aîné, en 1890, est aujourd'hui disparu. Il en subsiste une reproet Bernard. Les années suivantes sont consacrées à la duction réalisée[7]par la SFP en 1891. Les recherches de mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions : le J.-L. Marignier ont, depuis, conclu qu'il s’agissait plus « pyréolophore[Quand ?] » moteur à explosion breveté en vraisemblablement d'une image prise en 1832 ou 1833 1807, qui, bien que jamais commercialisé, apporte une par un procédé original, le physautotype, mis au point par de leur collaboration notoriété nationale[réf. nécessaire] à ses talents d'inventeur, Niépce et Daguerre dans le cadre [8] . entre 1829 et 1833 (cf. infra) partagée avec Claude. Il soumet un projet pour la rénovation de la machine hydraulique de Marly et mène des En 1827[9] , Niépce réalise la photographie intitulée le expériences sur la culture du pastel, dont le développe- Point de vue du Gras, prise depuis la fenêtre de sa maison ment est favorisé par le blocus continental. de Saint-Loup-de-Varennes, près de Chalon-sur-Saône. 1
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3
HOMMAGES ET LIEUX DE MÉMOIRE
étroite : une correspondance s’établit entre Chalon-surSaône et Paris. On use même, pour préserver le secret, d'un code chiffré désignant les éléments utilisés (13=la chambre noire, 56=le Soleil, 5=le bitume de Judée, etc.). Ce code compte jusqu'à cent une références. Les lettres échangées montrent que Daguerre est surtout préoccupé de la gestion de son « diorama » et que les recherches sont essentiellement le fait de Niépce (bien que Daguerre parle de « nos » recherches). En 1832 enfin, Daguerre réalise pour Niépce un bilan de ses propres travaux d'où il ressort que l'un et l'autre, avec les mêmes produits, obtiennent des résultats différents ; il est toutefois à noter — et cela n'est pas sans imporPoint de vue de la fenêtre, la plus ancienne photographie conser- tance — que jamais Daguerre n'a pu montrer à Niépce le vée, réalisée par Nicéphore Niépce en 1827. moindre résultat de ses essais. Mais les choses avancent. Début 1833, cependant, Daguerre, malade, suggère la re[réf. nécessaire] Il utilise pour cela une plaque d’étain et du mise à plus tard de certains essais. bitume de Judée, provenant de l'asphalte des mines de Le 5 juillet 1833 à sept heures du soir, Nicéphore Niépce Seyssel (Ain). Après avoir reconstitué le procédé dans meurt subitement dans sa maison de Saint-Loup-deles années 1990 et en s’appuyant sur les témoignages Varennes. Il repose au cimetière du village. d'époque[10] , J.-L. Marignier a estimé que le temps de Le 3 juillet 1839, François Arago présente à la chambre pose avait dû être de plusieurs jours[11] . des Députés son rapport sur le Daguerréotype[12] . Cette Parallèlement, l'inventeur lie ses premières relations avec communication livre « à l'univers tout entier » le secret le graveur Lemaître et l'ingénieur-opticien Vincent Che- du procédé de Louis Daguerre. Arago oublie seulement valier, de Paris. C'est grâce à ce dernier que Louis Da- de préciser que l'invention dont il est question est née deguerre écrit une première lettre à Niépce en 1826. Les puis déjà quinze ans du génie d'un autre homme : Nicontacts entre les deux hommes sont peu fréquents : céphore Niépce. En 1841 commence une polémique sur Niépce est assez méfiant, Daguerre plutôt pressant. Ni- la paternité de l'invention. Le fils de Nicéphore Niépce, céphore envoie avec parcimonie des échantillons (par- Isidore Niépce, publie un livre intitulé Historique de la défois tronqués) de ses réussites tandis que Daguerre, lui, couverte improprement nommée daguerréotype[13] . Il faun'envoie que des promesses… dra quelques années pour que la paternité de l'invention, 1827 est une année décisive. Bien que miné par des diffi- confisquée un temps par Daguerre, soit définitivement cultés de tous ordres, Niépce prend conscience du degré rendue à Niépce. d'achèvement de son invention et cherche des contacts Vers 1853, Abel Niépce de Saint-Victor améliore la techpour la faire reconnaître et la perfectionner. Claude nique de son oncle sous le nom d'héliogravure. tombe toutefois gravement malade et il faut partir pour l'Angleterre où la situation est là aussi calamiteuse : épuisé par ses recherches, n'ayant pas réussi à négocier le 2 Articles connexes pyréolophore, Claude sombre dans la démence et meurt peu après. Lors de leur passage à Paris, Niépce et sa • Musée Nicéphore-Niépce femme nouent des relations avec des scientifiques, mais sans suite. Mêmes résultats en Angleterre malgré de flat• À propos de l'invention de la photographie teuses rencontres avec des membres de la Royal Academy. • Histoire de la photographie
1.3
L'association avec Daguerre et la mort prématurée de l'inventeur
Début 1828, retour à Chalon-sur-Saône : Daguerre se montre de plus en plus désireux de connaître de nouveaux résultats. Le premier projet d'association entre Niépce et Daguerre voit le jour en octobre 1829. Le but de l'association est de commercialiser les fruits de la nouvelle découverte, à parts égales. Niépce apporte son invention, Daguerre ses relations et son « industrie ». Au cours des années suivantes, la collaboration devient plus
• Découverte de l'iode • Prix Niépce • Le festival de photographie Nicéphore + fait référence à Nicéphore Niépce.
3 Hommages et lieux de mémoire • Musée de la photographie Nicéphore-Niépce. C'est le pôle de développement, de soutien et d’accompa-
3 gnement de la filière « image et son » (Nicéphore Cité) de Chalon-sur-Saône. • Maison de Nicéphore Niépce de Saint-Loup-deVarennes. • Association Gens d'images Depuis 1955, cette association décerne à un photographe français ou résidant en France depuis plus de trois ans, le prix Niépce, qui compte parmi ses premiers lauréats Jean Dieuzaide, Robert Doisneau ou Jeanloup Sieff.
[9] Entre le solstice d'été et la fin du mois de juillet, cf. JeanLouis Marignier, « Aux origines de la photographie : Nicéphore Niépce », Académie des beaux-arts, 25 juin 2008, p. 53-84 (lire en ligne) et Jean-Louis Marignier, « Histoire de la redécouverte des procédés de l'invention de la photographie par Nicéphore Niépce », Histoire de la recherche contemporaine, vol. 1, no 2, 2012, p. 145-156 [10] Le Constitutionnel du 20 août 1839, p. 2, « “Le procédé de M. Daguerre” », sur Gallica, 1839 (consulté le 2 mars 2014)
• Statue de Nicéphore Niépce par Arsène Letellier, 89 rue Jeanne-d'Arc à Rouen
[11] Jean-Louis Marignier, Niépce : L'invention de la photographie, Belin, 1999, 592 p. (ISBN 2-7011-2433-6), p. 532-536
• Maison natale à Chalon-sur-Saône.
[12] François Arago, Rapport de M. Arago sur le daguerréotype, Bachelier, 1839, 54 p. (lire en ligne)
• Maison de Nicéphore Niépce de Saint-Loup-deVarennes. [13] Isidore Niépce, Historique de la découverte improprement • Musée Nicéphore-Niépce de Chalon-sur-Saône. • Prototype de moteur pyréolophore breveté par les frères Niépce en 1807. • Vélocipède/draisienne des frères Niépce de 1818. • Chambre noire de Nicéphore Niépce de 1820. • Daguerréotype de Louis Daguerre. • Plaque sur la maison natale. • Monument de Saint-Loup-de-Varennes.
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Notes et références
[1] « Joseph Nicéphore Niépce », sur fiches.lexpress.fr (consulté le 22 février 2014) [2] Ou Baraut, selon son acte de mariage, ou Barrault, selon l'acte de baptême de sa fille, cf. Manuel Bonnet et JeanLouis Marignier, Niépce correspondance et papiers, op. cit. [3] http://www.bienpublic.com/actualite/2014/08/07/ niepce-l-inventeur-qui-ne-sut-jamais-se-vendre [4] Daniel Girardin, « Niépce versus Ste Véronique », in Nicéphore Niépce, une nouvelle Image, Actes du colloque Nicéphore Niépce, 15-16 janvier 1998, Société des amis du Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône, 1999. [5] Manuel Bonnet & Jean-Louis Marignier, « Niépce correspondance et papiers », 2003 (consulté le 22 février 2014) [6] « Catalogue des œuvres », sur Niepce.com (consulté le 22 février 2014) [7] Jean-Louis Marignier, Niépce : L'invention de la photographie, Belin, 1999, 592 p. (ISBN 2-7011-2433-6), p. 478-491 [8] « Le physautotype », sur Niepce.com (consulté le 22 février 2014)
nommée daguerréotype, Astier, 1841, 72 p. (lire en ligne)
5 Bibliographie • Isidore Niépce, Historique de la découverte improprement nommée daguerréotype, Librairie Astier, 1841 [lire en ligne] [PDF] • Raymond Lécuyer, Histoire de la photographie, Brachet et Cie, 1945 • André Vigneau, Brève histoire de l'Art de Niépce à nos jours, Robert Lafont, 1963 • Yvan Christ, L'age d'or de la photographie, Vincent, Fréal et Cie Editeurs, 1965 • Joseph Nicéphore Niépce Lettres, 1816-1817 : Correspondance conservée à Chalon-sur-Saône, Rouen, Pavillon de la photographie du Parc naturel régional de Brotonne, 1973, 190 p. (OCLC 462835035, LCCN 74180136)
• Jean-Claude Lemagny & Christian Rouillé, Histoire de la photographie, Bordas 1986 • Isidore Niépce et Victor Fouque, Nicéphore Niépce : sa vie, ses essais, ses travaux (reproductions en facsimilé de : Isidore Niépce, Historique de la découverte improprement nommée daguerréotype, Astier, 1841 ; et de : Victor Fouque, Nicéphore Niépce, la vérité sur l'invention de la photographie, Librairie des auteurs et de l'Académie des bibliophiles, 1867), Jean-Michel Place, 1987 (ISBN 2907284126 et 9782907284127)
• Paul Jay, Niépce, genèse d'une invention, Chalonsur-Saône, Société des amis du musée Nicéphore Niépce, 1988 (ISBN 2907284126 et 9782907284127) • Odette Joyeux, Le troisième œil, Ramsay 1990
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6 • Jean-Louis Marignier, Niépce, l'Invention de la photographie, Belin, Paris, 1999 (ISBN 2701124336) • Manuel Bonnet & Jean-Louis Marignier, Niépce correspondance et papiers, Maison Nicéphore Niépce, 2003 [lire en ligne] (ISBN 2952092109))
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LIENS EXTERNES
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