J. Gamisans
Le paysage végétal de la Corse
39 €
Le paysage végétal de la
Corse Jacques Gamisans
ISBN : 978-2-84698-315-0
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Ouvrage publié avec le concours de la Collectivité territoriale de Corse
Avant-propos ........................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Introduction ......................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Géographie, géologie ........... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Conditions écologiques ........... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Paléogéographie, paléoécologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Flore ................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Le paysage végétal de la Corse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 1. La ligne littorale ................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Les groupements halophiles et semi-halophiles de rochers, falaises, rocailles et sols littoraux . . . . . . . . . . . 16 Les groupements de sables littoraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Les groupements nitrophiles des plages et d’autres secteurs côtiers (Cakiletea maritimae) . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Les pelouses nitrohalophiles riches en plantes annuelles (Saginetea maritimae).......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2. Les étangs littoraux ........... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Les groupements de bords d’étangs ou marais salés ou saumâtres ....................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Les groupements de bords d’étangs ou d’embouchures de f euves au niveau des marécages d’eau douce .. 62
3. La végétation non littorale des eaux douces et des rives de fleuves et torrents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Les mares ........................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les tourbières de basse altitude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les ripisylves de basse altitude (5-700 m) . . . . . . . . . . . . . . . Les ripisylves de moyenne altitude (700-1300 m). . . . . . Les groupements ripicoles de bords de torrents, de ruisselets et de sources au-dessus de 1300 m . . . . . . . .
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4. Étage thermoméditerranéen ....................... 103 5. Étage mésoméditerranéen.......................... 135 Les forêts.......................... .......................... 136 Les maquis à bruyères et arbousiers et les forêts claires f oristiquement aff nes (Erico-Arbutetum).......... 142 La place des maquis dans l’évolution naturelle de la végétation ..................... .......................... 151 Les cistaies (Helichryso-Cistetum cretici) ............... 153 Les fruticées naines........................................ 158 Les pelouses ...................... .......................... 162 Les groupements de rochers, dalles, rocailles ......... 176 Les cultures et les groupements nitrophiles ........... 182
6. Étage supraméditerranéen..........................
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Les forêts.......................... .......................... Les fruticées ...................... .......................... Les pelouses ...................... .......................... Les groupements de parois rocheuses .................
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7. Étage montagnard............ ..........................
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Les groupements de pozzines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
10. Étage alpin .................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
297
Les pelouses ................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300 Le groupement de couloirs rocailleux frais (association à Valeriana rotundifolia et Adenostyles briquetii). . . 309 Les groupements d’éboulis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Les groupements de parois rocheuses . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
Compléments .................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315 1. Les adaptations des végétaux aux particularités du climat méditerranéen ....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315 Les contraintes de la sécheresse estivale . . . . . . . . . . . . . . . 315 Les adaptations aux hivers doux : le feuillage persistant ............................................................. 318 2. Les adaptations au sel .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
206
3. Les adaptations aux milieux sableux . . . . . . . . . . . . . . 319
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4. Les adaptations aux milieux inondés . . . . . . . . . . . . . . 320
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5. Les particularités des milieux de parois rocheuses et les adaptations des végétaux qui les colonisent . 321
Les forêts.......................... .......................... 212 Les groupements de clairières ........................... 136 Les fruticées (Berberido-Genistetum, ThymoGenistetum) .............................................. 238 Les pelouses ...................... .......................... 250 Les groupements de parois rocheuses ................. 256 Les groupements d’éboulis .... .......................... 256
8. Étage cryo-oroméditerranéen ..................... 259 Les fruticées naines (Paronychio-Armerietum genistetosum) ................ ........................... 263 Les pelouses (Paronychio-Armerietum armerietosum)267 Les associations de parois rocheuses ................... 270 Le groupement d’éboulis à moutarde-girof ée (Coincya monensis subsp. cheiranthos) ......................... 270
6. Les tourbières et pozzines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 7. Les particularités des milieux d’éboulis et les adaptations des végétaux qui les colonisent. . . . . 325 8. Incendies et végétation .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326 Le feu facteur écologique ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326 L’effet du feu sur les végétaux et les milieux . . . . . . . . . 326 Évolution de la végétation après le passage du feu . 327 La gestion des milieux par le feu, dans le passé . . . . . . 328 La gestion des milieux par le feu actuellement . . . . . . . 328
Glossaire ......................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330 Index ............................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333 Bibliographie ................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338
9. Étage subalpin ........................................... 271 L’aulnaie à aulne odorant ................................ 272 Les fruticées naines........................................ 279 Les groupements de hautes herbes (mégaphorbiées). 281 Les pelouses rases (Geo-Phleetum) ..................... 284 Les groupements de falaises et rochers ................ 286
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J’ai parcouru la Corse
pendant plus
de quarante ans mais, loin de connaître tous les aspects de ses milieux naturels, je poursuis inlassablement mes promenades de botaniste. Les paysages sont diversifiés et d’une grande beauté, parfois austère. Résultant essentiellement de l’action des facteurs climatiques sur les substrats géologiques et la flore, ils sont aussi marqués par la faune et en particulier par l’homme, probablement présent depuis neuf mille ans. J’ai exposé les nombreux relevés et observations de végétation que j’ai effectués sur l’île et décrit la plupart des groupements végétaux de la Corse dans un précédent manuel à mi-chemin entre la publication pour spécialistes et l’ouvrage de vulgarisation (Gamisans, 1991, 1999). Il m’a semblé utile et intéressant de rédiger un nouveau livre qui présente les structures de végétation corses plus simplement et avec davantage de photos de paysages, de formations végétales et de plantes. C’est ainsi qu’a été conçu ce Paysage végétal de la Corse.
Jacques Gamisans, novembre 2008
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Après un bref rappel du cadre géographique et géologique, des conditions écologiques (climat, impact humain), de données paléogéographiques et paléoécologiques, des grands traits de la flore (matériau de base constituant la végétation) et des problèmes qu’elle peut poser, le corps de l’ouvrage est consacré à l’exposé et à l’illustration des principaux types de végétation de la Corse, depuis le littoral jusqu’à l’étage alpin. Cet exposé est fait essentiellement en fonction des étages de végétation. Chaque étage est défini par divers critères et ses principaux types de végétation sont décrits en commençant par les écosystèmes les plus complexes et stratifiés (les forêts pour les étages qui en possèdent) et en poursuivant par les fruticées, les pelouses… Les groupements principaux font l’objet de précisions concernant leur aspect, leur écologie, leur composition floristique, leur place dans l’évolution naturelle de la végétation, leur origine.
Géographie, géologie Grande île méditerranéenne de 8 748 km2, la Corse se situe à des latitudes (entre 41° et 43° de latitude nord, voir fig. 1) sensiblement identiques à celles des Pyrénées et de la partie moyenne des Apennins. Allongée dans le sens nord-sud, elle est distante
Fig 1. – Limites de la région méditerranéenne (C) et de la région eurosibérienne (A, B, D) et principaux domaines f oristiques de la partie occidentale de celle-ci (A : domaine atlantique ; B : domaine subatlantique ; D : domaine continental).
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En Corse, la ligne littorale se situe au niveau thermique correspondant soit à la limite inférieure de l’étage mésoméditerranéen (température moyenne annuelle de l’ordre de 14 à 15,5 °C), soit, dans certains secteurs, à l’horizon supérieur de l’étage thermoméditerranéen (température moyenne annuelle proche, égale ou supérieure à 16 °C). Mais dans ce cas, le climat ne joue pas le rôle principal pour la répartition des plantes : le facteur dominant et très
limitant pour de nombreux végétaux est constitué par la présence de sels (chlorures en particulier) dans les embruns atmosphériques, dans les sols et dans les eaux marines ou de certains étangs et marais littoraux. La diversité des types de substrats ainsi que leur alimentation en eaux plus ou moins salées et leur degré d’imbibition jouent également un rôle important dans la distribution des plantes et donc dans la constitution des différents groupements végétaux. Sur les terres émergées en permanence ou partiellement submergées, on peut distinguer quatre ensembles de végétation : • les groupements des rochers et falaises maritimes et des zones terreuses qui les surmontent, où les végétaux doivent ajouter à leur adaptation à vivre dans des anfractuosités ou des sols maigres la capacité de supporter des aspersions d’eau salée ; • les groupements de dunes ou de plages sableuses, adaptés à ces substrats mobiles, très filtrants et donc assez secs, mais aussi peu ou pas salés (le sel intervient là surtout par voie Dans les pages qui suivent :
atmosphérique) ;
– le degré d’endémicité des espèces
• les groupements de marais salés à salicornes ou à joncs litto-
citées dans les groupements est
raux où le substrat argilo-limoneux est à la fois inondé (ou très
précisé selon le code suivant :
humide) et salé ;
Corse : Corso-sarde : Corse et autres territoires :
• les groupements d’étangs littoraux légèrement saumâtres ou d’eau douce. Ces deux derniers ensembles seront traités au niveau du chapitre suivant consacré aux étangs. Le littoral est aussi caractérisé par
– Sur les photos d’herbier, le trait blanc
une végétation aquatique marine (qui ne sera pas étudiée ici)
correspond à 1 cm.
où interviennent des algues mais aussi certaines phanérogames (posidonies, cymodocées, zostères…). 15
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Les groupements halophiles et semihalophiles de rochers, falaises, rocailles et sols littoraux Les végétaux liés à ces milieux doivent obligatoirement posséder des adaptations qui les rendent aptes à supporter des concentrations plus ou moins fortes en sels (voir complément n° 2). Sur les côtes rocheuses siliceuses de la Corse, apparaît une zonation où l’on distingue généralement une première ligne presque constamment battue par les vagues et dépourvue de plantes à fleurs. Au-dessus se différencie une ceinture de végétation phanérogamique dite halophile, car toujours soumise aux embruns. Sur les rochers pentus, elle est marquée par la présence de la criste-marine (Crithmum maritimum) et divers Limonium et constitue une association particulière (CrithmoLimonietum) avec souvent : Crithmum maritimum, basciccia (criste-marine) Limonium articulatum (statice articulé) Erodium corsicum, erba consula (bec de grue corse) Lotus cytisoides, pedipullinu marinu (lotier faux cytise)
1 2 3 1. Populations d’Armeria soleirolii (armérie de Soleirol, f eurs blanches) sur la côte rocheuse de l’îlot de Gargalu (Réserve de Scandula). 2. Populations de Seseli praecox (séséli précoce) sur la côte rocheuse de la Réserve de Scandula. 3. Côte occidentale de la Corse à l’ouest de Galeria. La large écharpe grise (photographiée en mai) correspondant au Thymelaeo-Helichrysetum (semi-halophile) dominé par l’immortelle d’Italie. Cette formation, développée sur substrat terreux, est large car la côte est ici soumise au libecciu qui projette des embruns très haut les jours de tempêtes. Lorsque le substrat devient rocheux ce sont des groupements semihalophiles à genêt corse (f eurs jaunes) qui se développent.
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Plus en arrière apparaissent des groupements semi-halophiles, c’est-à-dire soumis aux embruns seulement dès que les vents entrent en action. Sur les grandes falaises dotées d’anfractuosités contenant quelques poches de sol, entre Calvi et Piana, se développe alors l’association à Armeria soleirolii et Seseli praecox. Ailleurs, sur les substrats plus riches en terre, souvent sur des pentes moins fortes, elle est remplacée par l’association à passerine hirsute et immortelle d’Italie (Thymelaeo-Helichrysetum). Cette association, largement présente sur les côtes corses,
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L A LIGNE LITTORALE
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4. La ceinture semi-halophile du Thymelaeo-Helichrysetum photographiée en juillet, quand l’immortelle d’Italie est en f eur (presqu’île de Scandula). 5. La ceinture semi-halophile du Thymelaeo-Helichrysetum photographiée en mai dans le Capicorsu. 6. Euphorbia pithyusa, lattone marinu (euphorbe des îles Pithyuses). 7. L’association halophile à criste-marine (Crithmum maritimum) et Limonium articulatum, sur la côte du Capicorsu. 8. Senecio transiens, senecciu marinu (séneçon à feuilles de marguerite), sur des rochers maritimes près de Bunifaziu. 9. La criste-marine en f eur à la f n de l’été.
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Les pelouses nitrohalophiles riches en plantes annuelles
ques espèces des mares temporaires à isoètes sont présentes alors qu’elles sont exclues du Polypogonetum en raison d’une trop grande concentration en sel. Le recouvrement est supérieur à 80 % avec comme espèces les plus fréquentes :
(Saginetea maritimae)
Hordeum marinum subsp. gussoneanum, orzu marinu (orge maritime)
La plupart de ces pelouses se développent sur des terrains
Hainardia cylindrica (lepture cylindrique)
assez plats ou en cuvette, à proximité immédiate (généralement
Trifolium resupinatum (trèfle résupiné)
moins de 200 m) de la mer, sur des sols argilolimoneux à limo-
Anthoxanthum ovatum, paglia muscarina (flouve annuelle)
nosableux relativement peu épais, humides une grande partie
Agrostis pourretii (agrostis de Pourret)
Centaurium tenuiflorum subsp. acutiflorum (érythrée à petites fleurs)
de l’année, mais se desséchant complètement en été. Elles sont régulièrement pâturées par les ovins et bovins. Les plantes qui les constituent doivent être adaptées aux sols humides en hiver et au printemps (accumulation d’eau de pluie ou de mer), desséchés en été, plus ou moins riches en chlorures
•••
(embruns, inondations d’eau salée au cours des tempêtes) et en dépôts organiques (débris d’algues, fréquentation du bétail). Ces facteurs expliquent la dominance de plantes annuelles (thérophytes) halophiles et nitrophiles dans ces pelouses n’excédant guère 20 cm de hauteur et où le recouvrement est toujours supérieur à 80 %. On peut observer dans l’association à Polypogon subspathaceus : Polypogon subspathaceus (polypogon subengainé) Bupleurum semicompositum (buplèvre composite) Hainardia cylindrica (lepture cylindrique) Parapholis incurva (lepture incurvé) Catapodium marinum (pâturin fausse ivraie) Sagina maritima, corogliule marinu (sagine maritime) Cynodon dactylon, erba canina (chiendent)
L’association à Hordeum marinum subsp. gussoneanum (Centaurio-Hordeetum) est caractérisée par des conditions écologiques proches de celles de la précédente, mais marquée par une influence maritime moins directe et moins intense. Si l’humidité du substrat est en partie d’origine maritime (embruns), elle est aussi due à l’accumulation d’eau de pluie. Ainsi, quel-
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Parmi les étangs littoraux en relation avec la mer, les plus petits sont généralement bordés uniquement de marécages salés, tandis que les plus grands (Biguglia et quelques autres) comportent à la fois des marécages salés et des marécages d’eau douce, cette dernière étant apportée le plus souvent par des cours d’eau se jetant dans l’étang. Certaines embouchures de fleuves présentent aussi les deux types de marécages.
Les groupements de bords d’étangs ou marais salés ou saumâtres Les sols argileux, argilolimoneux ou limonosableux des bords des lagunes, étangs et marais côtiers, sont plus ou moins fortement salés suivant leur position topographique et le degré d’assèchement estival. Ils sont colonisés par des espèces hygrohalophiles adaptées aux conditions très particulières de ces milieux (voir complément n° 2). Le nombre de plantes adaptées à ces conditions est peu élevé et les groupements végétaux colonisant ces biotopes ne comportent que peu d’espèces. Les familles des chénopodiacées (Salicornia, Sarcocornia, Arthrocnemum, Bassia) et des plumbaginacées (Limonium) sont parmi les mieux représentées sur les sols les plus fortement salés, mais quelques graminées, joncacées, composées, papilionacées sont également présentes. Dans ces milieux, on peut observer des groupements à salicornes annuelles, à salicornes
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LES ÉTANGS LIT TORAUX
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vivaces, des prés salés, des roselières (groupements de hautes 3
herbes dominés par le roseau) halophiles et semi-halophiles, des peuplements de tamaris.
1. L’étang de Biguglia vu de Tighime. Les groupements de marécages salés y sont largement présents, mais la végétation liée à l’eau douce est également bien développée, en particulier sur la rive ouest.
Les groupements à salicornes annuelles (Thero-Salicornietea)
2. Petits étangs salés de Barcaggiu, dans le Capicorsu.
Dans les dépressions ou les bassins salés longtemps inondés se
3. Rive nord de l’étang de Sperone (Bunifaziu). Elle est bordée d’une population très dense de la graminée Spartina versicolor (spartine à couleur changeante).
développent des groupements à salicornes annuelles.
4. Étang de Biguglia, rive est au niveau du Casone. De petits bancs de calcaire coquillier ont isolé un bassin du reste de l’étang. On reconnaît au premier plan un rideau de salicorne arbustive, puis des formations denses à scirpe maritime (d’un vert brunâtre) dont la base est immergée ; le troisième plan est constitué par une roselière et le quatrième par des aulnes et des peupliers qui bordent la route du lido.
L’association à Salicornia emerici, facilement reconnaissable à la couleur rouge que lui donne cette salicorne dès la fin de l’été, constitue un groupement pionnier sur les bords des lagunes ou dans les petits bassins enclavés au sein de formations exondées à salicornes vivaces. Salicornia emerici y constitue des peuple-
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de saules tels que Salix alba, Salix cinerea et S. atrocinerea ou
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du frêne à fruits aigus.
32a
Les aulnaies de type ripicole (Hyperico-Alnetum vitietosum et fraxinetosum) ont un sol souvent émergé et le sous-bois de l’aulne glutineux est alors constitué d’un cortège floristique dominé par les espèces des forêts humides où l’on peut observer
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33
29. Fraxinus angustifolia subsp. oxycarpa, frassu (frêne à fruits aigus), feuillage.
Alnus glutinosa, alzu, alisu (verne, aulne glutineux)
30. Fraxinus angustifolia subsp. oxycarpa, frassu (frêne à fruits aigus), noter les bourgeons de couleur marron qui permettent de distinguer cet arbre du frêne élevé (absent des milieux naturels en Corse mais qui a été parfois planté et dont les bourgeons sont noirs).
Salix cinerea (saule cendré)
Trois espèces de ces forêts marécageuses
Fraxinus angustifolia subsp. oxycarpa, frassu (frêne à fruits
31. Hydrocotyle vulgaris (écuelle d’eau). (Ø feuille : 3-5 cm).
en particulier les éléments suivants :
aigus) Laurus nobilis, orifogliu, alloru (laurier-sauce, laurier noble)
32a et 32b. Solanum dulcamara, agridolce (morelle douce-amère), assez fréquente dans les forêts marécageuses (f eur et fruits). (Long. fruit : 1-1,5 cm).
Vitis vinifera subsp. sylvestris, lambrascu, uva zampina (vigne 33.Humulus lupulus, luppiu (houblon). sauvage) Crataegus monogyna, prunalbellu (aubépine) Rosa sempervirens (rosier toujours vert) Rubus ulmifolius, lamaghja (roncier) Osmunda regalis, filicastrella (osmonde royale) Carex remota (laîche espacée) Carex microcarpa, sisicciu (laîche à petits fruits) Carex pendula (laîche pendante) Brachypodium sylvaticum (brachypode des forêts) Solanum dulcamara, agridolce (douce-amère) Circaea lutetiana (circée de Paris) Eupatorium cannabinum subsp. corsicum, canapina (eupatoire-chanvrine corse)
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49. Lysimachia vulgaris (lysimaque commune). (Ø f eur : 1 cm). 50. Dorycnium rectum (bonjéania érigée). (Ø capitule : 3 cm).
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38. La lavande à f eurs alignées (piumbone, Lavandula stoechas). (Long. bractées terminales : 2,5-4 cm). 39. Le cytinet rose et blanc (marculella, franculella, Cytinus hypocistis subsp. clusii, Ø f eurs : 8-10 mm), vivant en parasite sur les racines des cistes à f eurs roses (ciste de Crète). 40. Le cytinet jaune et rouge (marculella, franculella, Cytinus hypocistis subsp. hypocistis), plante sans chlorophylle (Ø f eurs : 8-10 mm), vivant en parasite sur les racines des cistes à f eurs blanches. 41. L’anémone des jardins (Anemone hortensis subsp. hortensis) dans une cistaie du Capicorsu.(Ø f eurs : 4-6 cm). 42. Férules et cistes dans un secteur régulièrement incendié du massif de Tenda. Du fait de l’érosion, la roche-mère aff eure largement.
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tout cas toujours très secs en été. Dans l’association à plantain de Bellardi (Tuberario-Plantaginetum bellardii), une des plus sèches, on peut observer en particulier : Plantago bellardii (plantain de Bellardi) Tuberaria guttata (hélianthème taché) Trifolium campestre (trèfle des champs) Trifolium cherleri (trèfle de Cherler) Trifolium arvense (trèfle pied-de-lièvre) Trifolium glomeratum (trèfle aggloméré) Trifolium scabrum (trèfle scabre) Aira cupaniana (canche de Cupani) Paronychia argentea (paronychie argentée) Silene gallica (silène de Gaule) Filago gallica (cotonnière de Gaule)
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Pelouses sèches 57. Bartsia trixago (bellardie) se développe dans les pelouses mésophiles à sèches. (Long. f eurs : 10-25 mm). 58. Paronychia argentea (paronychie argentée). Les bractées argentées de cette espèce réf échissent les rayons du soleil et évitent à la plante un échauffement excessif, ce qui limite sa transpiration. (Ø groupes de f eurs : 12-15 mm). 59. Silene gallica (silène de Gaule). (Ø f eurs : 8-10 mm). 60. Filago pygmaea (cotonnière naine). (Ø plante : 15-30 mm).
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70. Orchis coriophora subsp. fragans (orchis parfumé). (Long. f eurs : 12-14 mm) 71. Orchis lactea (orchis laiteux). (Long. f eurs : 13-18 mm). 72. Spiranthes spiralis (spiranthe d’automne). (Long. f eurs : 8-12 mm) 73. Ophrys bombyliflora (ophrys bombyx) est plus fréquent dans les pelouses sur calcaire. (Long. f eurs : 10-14 mm).
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se développer. On peut y observer en particulier quelques orchidées. Les substrats longuement humides portent des pelouses hygrophiles à vivaces ne supportant que peu ou pas la sécheresse estivale. Parmi les espèces les plus fréquentes, on peut noter : Ranunculus macrophyllus (renoncule à grandes feuilles) Orchis laxiflora (orchis à fleurs lâches) Hypochoeris radicata (porcelle enracinée)
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74. Ophrys incubacea (ophrys noir) est présent sur divers types de substrats. (Long. f eurs :18-25 mm). 75. Acis longifolia (nivéole à feuilles longues) dans une petite pelouse fraîche et partiellement ombragée du massif de Tenda. (Long. f eurs :1518 mm). Pelouses humides 76. Placage de Soleirolia soleirolii sur un talus humide en Castagniccia. 77. Vue rapprochée de la population dense de Soleirolia soleirolii (pariétaire de Soleirol), minuscule urticacée endémique présente en particulier en Corse, Sardaigne et Baléares. 78. Près de la Marine de Bravona, pelouse humide en bordure d’une aulnaie-frênaie marécageuse. La lisière forestière est constituée essentiellement par Salix cinerea (saule cendré) et Salix atrocinerea. 79. Vue rapprochée de la pelouse humide.
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28. Clairière dans la forêt d’Uspidali. De la fruticée à genévrier nain émergent un if (à gauche) et un houx (à droite). Ces deux éléments participent largement aux écosystèmes forestiers de ce massif et sont fréquents en particulier dans le sous-bois du pin laricio. 29. Haute vallée de la Luvana (massif de l’Alcudina). La forêt montagnarde apparaît là constituée d’une mosaïque : le laricio est dominant sur les fortes pentes à sols maigres et rocailleux (en particulier sur les éperons rocheux), tandis que le hêtre couvre les
sols plus épais retenant mieux l’eau (en particulier dans les fonds de vallons). 30. La forêt de Valdu-Niellu dans le Niolu est une des plus vastes forêts de pins larici de Corse. En arrièreplan on peut noter la Paglia Orba et le massif du Cintu. 31. Forêt montagnarde dense de pin laricio dans le massif de l’Uspidali.
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Les forêts montagnardes de pins larici Le pin laricio est un arbre magnifique au fût droit et longuement nu, atteignant ou dépassant parfois 50 m de hauteur, doté d’une longévité supérieure à un millénaire, âge que l’homme lui laisse rarement l’occasion d’atteindre. Il est présent dans l’île aux étages montagnard et supraméditerranéen (localement aussi aux ubacs du mésoméditerranéen). Les forêts les plus importantes de cet arbre s’étendent depuis la vallée de la Tartaghjine jusqu’à la forêt de l’Uspidali. Il faut noter aussi sa présence discrète sur le massif de Tenda, sur le massif du San Petrone et sur le Monte di Cagna. Le laricio se développe dans les secteurs qui reçoivent entre 800 et 1800 mm de précipitations annuelles et dans un éventail de températures moyennes annuelles qui va de 12 à 7 °C. Ainsi, le spectre climatique couvert par le pin laricio apparaît nettement plus large que celui du hêtre et du sapin. C’est ce qui explique la place importante qu’il occupe à l’étage supraméditerranéen. À l’étage montagnard, lorsqu’ils sont en concurrence, le hêtre et le sapin occupent essentiellement les ubacs et les secteurs humides et frais, tandis que le pin laricio est limité aux adrets, aux substrats rocailleux ou rocheux et aux parcelles dégradées où il assure souvent le rôle de pionnier de la recolonisation forestière (avec parfois le bouleau). Dans certains cas, les surfaces où hêtres et sapins ont été coupés sont colonisées par le laricio qui peut constituer un stade assez long (souvent entretenu par les forestiers) avant le retour naturel du climax. La répartition adret-ubac de ces essences (avec de nombreuses zones de contact et parfois un véritable aspect de mosaïque étant donné la topographie insulaire très accidentée et une perturbation certaine due à l’action des forestiers) souffre deux types d’exceptions. Les régions très arrosées à climat relativement nébuleux voient le hêtre (ou parfois le sapin) prédominer largement sur le pin laricio (massif du San Petrone) ou même l’éliminer complètement (Cuscionu). Inversement, certains secteurs, où le climat semblerait pouvoir assurer la présence du hêtre, sont colonisés par le laricio à toutes les expositions : c’est le cas de la
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Les forêts claires de pins larici (Galio-Pinetum anthyllidetosum) Lorsque le recouvrement de la strate arborescente de pins larici est compris entre 40 et 70 %, le sous-bois, bien plus lumineux que dans le cas précédent, est plus ou moins largement envahi par les buissons bas des fruticées naines montagnardes qui viennent se juxtaposer aux espèces typiquement forestières dont le nombre et l’abondance sont bien moindres que dans les forêts denses.
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44. Pionnier et peu exigeant, le pin laricio arrive à se développer dans des conditions topographiques diff ciles comme ici dans les aiguilles d’Uppulasca, où on peut l’observer parfois en compagnie de l’if (Taxus baccata).
47. Versant ouest de la crête entre Punta di Bocca d’Oru et Punta Taoria. De nombreux jeunes larici sont en train de se développer au sein des fruticées naines montagnardes. C’est encore là un effet de la déprise pastorale.
45. Massif de Bavedda, près des cabanes de Tova. Ces vieux larici, isolés auparavant par les effets d’un pastoralisme intensif, sont maintenant accompagnés de jeunes générations qui ont pu se développer surtout grâce à la déprise pastorale.
48. Massif de Bavedda, crête à l’ouest des cabanes de Tova en 1984. Deux générations de jeunes larici (issus des porte-graines de droite) se sont installées sur les fruticées naines à genêt de Salzmann.
46. Forêt claire de pins larici près du Kyrie Eleïson, liée à la topographie diff cile et à l’impact des troupeaux. Le sous-bois est là constitué par des fruticées naines montagnardes.
49. Massif de Bavedda, même crête en 2007. Les deux générations de 1984 ont vieilli, de nouveaux jeunes larici sont apparus, la forêt a nettement gagné sur les fruticées, un des vieux porte-graines est mort. Cette progression de la forêt est liée à la déprise pastorale.
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99. Sedum dasyphyllum (orpin à feuilles épaisses). (Long. f eur : 6-8 mm).
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Cet étage est défini uniquement sur les adrets, les crêtes et les secteurs à substrats très secs, entre 1800 et 2200 m. Il est asylvatique et représenté par des fruticées naines dont la composition floristique est proche de celles de l’étage montagnard, avec quelques espèces alticoles différentielles comme Armeria multiceps, Paronychia polygonifolia, Bellardiochloa variegata, Scleranthus burnatii, epèces que
l’on retrouve dans les pelouses (assez réduites) de cet étage. La flore méditerranéenne y apparaît légèrement dominante (54 % des taxons). Le passage du montagnard au cryo-oroméditerranéen se matérialise essentiellement par la disparition des derniers larici (les forêts montagnardes ont souvent un aspect très ouvert, voire délabré dès 1500 à 1600 m parfois pour des raisons anthropiques, 1. Crête à l’est de la Punta Lattiniccia. Au premier plan, en adret, apparaissent des fruticées naines et des pelouses du cryooroméditerranéen. Plus bas, au deuxième plan, sur la crête de Sant’Eliseu, l’ubac (à gauche) porte des hêtraies montagnardes, tandis que l’adret (à droite) a été déboisé et est couvert de fruticées naines et de pelouses montagnardes, entretenues par le pâturage.
mais les larici isolés atteignent 1800 m). Le climat de l’étage cryo-oroméditerranéen apparaît rigoureux. Les températures moyennes annuelles sont approximativement comprises entre 3 et 7 °C et les précipitations annuelles moyennes peuvent être estimées comme étant légèrement supérieures à celles de l’étage montagnard. Ces précipitations se font régulièrement sous forme de neige entre novembre et mai. L’importance et la durée de la couverture neigeuse varient notablement suivant les années, mais la fonte y intervient toujours beaucoup plus précocement qu’à l’étage subalpin, localisé, lui, aux ubacs. Il s’ensuit que la végétation cryo-oroméditerranéenne est directement soumise, en fin de printemps, à des températures rigoureuses, alors que la végétation subalpine est souvent encore protégée par un manteau de neige dont la fonte est beaucoup plus tardive. En été, l’insolation est bien plus intense
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4 2. Haute vallée du Verghellu. Sur les adrets des crêtes Ritondu-Cardu, la forêt montagnarde de larici, à partir de 1700 m environ, est relayée vers le haut par des fruticées naines cryo-oroméditerranéennes. 3. Massif de Bavedda, Punta di u Furneddu vue de l’Alcudina. Les taches vert sombre correspondent à l’aulnaie odorante localisée aux ubacs où elle matérialise l’étage subalpin. Les versants plus clairs (adrets) sont colonisés par des fruticées naines cryo-oroméditerranéennes. 4. Crête à l’est-sud-est du Capu Biancu. L’ubac (à gauche) est couvert par l’aulnaie odorante subalpine (vert sombre). L’adret (à droite) porte des pelouses écorchées et des fruticées cryo-oroméditerranéennes. 5. Massif de Bavedda, crête entre Punta Muvrareccia et Punta di u Furneddu. Au premier plan (adret), fruticées naines cryo-oroméditerranéennes. Au deuxième plan, aulnaie (vert sombre) et pelouses du Geo-Phleetum se partagent l’ubac. 6. Cirque glaciaire du versant sud du Monte Alcudina. La moraine frontale de l’ancien glacier est encore bien en place. Il est remarquable que le versant sud de cette moraine très caillouteuse et à sol f ltrant est occupé par une maigre végétation de fruticées naines cryo-oroméditerranéennes, tandis que le petit revers nord, à sol humide, est peuplé par une aulnaie odorante. C’est un autre exemple de juxtaposition subalpin-cryooroméditerranéen. 7. Pianu d’Ese, rive gauche du torrent d’Ese. Au premier plan (adret) : fruticée naine cryo-oroméditerranéenne à Genista salzmannii var. lobelioides. Au deuxième plan (ubac) : aulnaie odorante subalpine. C’est bien l’exposition et l’ensoleillement fort ou modéré qui va avec qui est responsable de cette juxtaposition, dans une même tranche altitudinale, d’écosystèmes méditerranéen et eurosibérien.
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