GLOBAL+ No. 57 | Automne 2015

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NumÉro 57  |   AUTOMNE 2015

d e at e or ag c t nd e le So otr n Globalisation et politique Nord-Sud

Swissaid  |   Action de Carême  |   Pain pour le prochain  |   Helvetas  |   Caritas  |   Eper  |   www.alliancesud.ch

Un nouvel agenda pour le monde Chef de la DDC : pragmatisme mou

OMC: désaffection du Nord

Spéculation alimentaire : occasion manquée


Votre opinion compte ! Sondage sur global+

Papier ou en ligne ?

dh. Quels sont les débats à venir sur le développement ? Que faut-il attendre de la prochaine conférence de l’ONU ? Quelle position la Suisse devrait-elle prendre pour avoir une politique extérieure cohérente ? Les expert-e-s d’Alliance Sud traitent de ces thèmes quatre fois par an dans global+. Nous savons certes à qui nous envoyons notre magazine, mais nous savons trop peu comment global+ est reçu par vous, chers lecteurs et lectrices. Dans les prochaines semaines, dans la mesure où nous avons votre courriel, vous serez invités par l’Institut IAM pour la science appliquée des médias de la Haute école de Zurich des sciences appliquées ZHAW, à participer à un sondage électronique sur global+ et le travail médias d’Alliance Sud. Merci de lui consacrer un petit quart d’heure et de nous donner votre avis : êtes-vous satisfait-e ? Informons-nous de manière objective ou préféreriez-vous des positions plus affirmées ? Souhaitez-vous plus de potins sur la scène du développement ou davantage de pistes d’approfondissement sur les questions Nord-Sud ? Merci de nous aider à rendre global+ ( encore ) plus proche de vos besoins de lecture et d’information. Nous comptons sur votre intérêt pour un bon développement. Globalement, mais aussi de notre magazine.

Lire global+ sur votre ­smartphone Nouveauté : global+ existe dorénavant aussi dans une version numérique adaptée aux smartphones et tablettes. Vous pouvez pour cela installer l’application ( gratuite ) «Zamml», disponible sur Apple App Store ou Google Play. Après l’installation, ou­vrez l’application, inscrivez « global+ » dans le champ de recherche et commencez à télécharger. Vous pouvez aussi, bien sûr, répondre au sondage de cette manière. Une solution pratique, en train par exemple.

P.-S : Si vous n’êtes pas sûr-e que nous ayons votre courriel ou si vous désirez répondre à notre sondage sans attendre, rendez-vous sur le lien : www.alliancesud.ch/fr/sondage Le sondage sera réalisé conformément à des standards scientifiques. L’anonymat et la protection des données sont garantis.

Impressum

Alliance Sud en un clin d’œil

GLOBAL + paraît quatre fois par an.

Président Melchior Lengsfeld, directeur d’Helvetas Swiss Intercooperation

Editeur : Alliance Sud Communauté de travail Swissaid | Action de Carême | Pain pour le prochain | Helvetas | Caritas | Eper E-Mail : globalplus@alliancesud.ch Site Internet : www.alliancesud.ch Médias sociaux : facebook.com/alliancesud, twitter.com/AllianceSud Rédaction : Michel Egger ( m e ) Tel. + 4 1 21 612 00 98 Iconographie : Nicole Aeby Graphisme : Clerici Partner AG, Zurich Impression : s+z : gutzumdruck, Brig Tirage : 1500 Prix au numéro : Fr. 7.50 Abonnement annuel : Fr. 30.– Abonnement de soutien : min. Fr. 50.– Prix publicité /  e ncartage : sur demande Photo de couverture : Le Cap, Afrique du Sud. © C aroline Minjolle/Lunax Le prochain numéro paraîtra en décembre 2015.

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Direction Mark Herkenrath ( d irecteur ) Kathrin Spichiger, Andrea Rotzetter Monbijoustr. 31, Case postale 6735, 3001 Berne Tél. + 4 1 31 390 93 30 Fax + 4 1 31 390 93 31 E-Mail : mail@alliancesud.ch Politique de développement – C oopération au développement Eva Schmassmann, Tél. + 4 1 31 390 93 40 eva.schmassmann@alliancesud.ch – Politique financière et fiscale Dominik Gross, Tél. + 4 1 31 390 93 35 dominik.gross@alliancesud.ch – Environnement et climat Jürg Staudenmann, Tél. + 4 1 31 390 93 32 juerg.staudenmann@alliancesud.ch – Commerce et investissements Isolda Agazzi, Tél. + 4 1 21 612 00 97 isolda.agazzi@alliancesud.ch

– Multinationales et droits humains Michel Egger, Tél. + 4 1 21 612 00 98 michel.egger@alliancesud.ch – Médias et communication Daniel Hitzig, Tél. + 4 1 31 390 93 34 daniel.hitzig@alliancesud.ch InfoDoc Berne Jris Bertschi /  E manuela Tognola / Emanuel Zeiter Tél. + 4 1 31 390 93 37 dokumentation@alliancesud.ch Bureau de Lausanne Michel Egger /  I solda Agazzi /  K atia Vivas Tél. + 4 1 21 612 00 95 /  Fax + 4 1 21 612 00 99 lausanne@alliancesud.ch InfoDoc Lausanne Pierre Flatt /  A mélie Vallotton Preisig /  Nicolas Bugnon Tél. + 4 1 21 612 00 86, doc@alliancesud.ch Bureau de Lugano Lavinia Sommaruga Tél. + 4 1 91 967 33 66 /  Fax + 4 1 91 966 02 46 lugano@alliancesud.ch


Photo : © Daniel Rihs

Budget du développement sous pression

Points forts 4 Photo : © Daniel Rihs

Agenda 2030 de l’ONU Des tâches pour la Suisse

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Le chef de la DDC au chef de l’OFEV «Le Conseil fédéral décidera !»

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Ministérielle de l’OMC Mégatraités versus cycle de Doha

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Spéculation sur les denrées L’enjeu des limites de position

Fin septembre, l’ONU a avalisé l’agenda 2030 pour un développement durable. Un catalogue d’objectifs ambitieux, qui doit conduire d’ici 15 ans non seulement les pays en développement, mais aussi l’ensemble du monde sur la voie d’un futur socialement et écologiquement durable. La Suisse officielle se vante d’avoir contribué avec succès à l’élaboration de ce programme et promet de participer activement à sa mise en œuvre. Cet apparent bel engagement est cependant totalement contredit par l’intention du Conseil fédéral de réduire fortement les moyens de la coopération au développement. Son projet de budget 2016 prévoit des coupes claires d’environ 85 millions de francs dans l’aide au Sud et à l’Est. Selon les processus en cours, les crédits-cadres pour la coopération internationale 2017 – 20 ne devraient guère apporter d’améliorations : l’aide publique au développement devrait rester en-deçà du 0,5 pour cent du revenu national brut exigé par le Parlement. Cela, malgré des coûts croissants pour les requérants d’asile, que la Suisse – comme chacun le sait sur la scène internationale – comptabilise comme aide. A l’origine, l’aide humanitaire devait aussi être revue à la baisse. Le Conseil fédéral est cependant revenu sur cette décision funeste. Il a annoncé récemment qu’il voulait dépenser en 2015 et 2016 quelque 70 millions de plus que prévu pour des mesures humanitaires et de promotion de la paix dans la lutte contre la catastrophe actuelle en matière de réfugiés. La mauvaise nouvelle, c’est qu’une partie de ces engagements se fera sur le dos de la coopération au développement à long terme. Le budget de cette dernière se ratatine donc encore davantage. A l’évidence, le Conseil fédéral ne voit rien de mieux que de financer la nécessaire aide d’urgence au détriment de la lutte contre les causes de la pauvreté et de la détresse. Le budget de la coopération suisse au développement ne fait pas que diminuer. Il sert aussi de self-service pour des intérêts d’un autre ordre. Il est utilisé sans ménagement pour le financement du climat et de plus en plus pour la promotion des exportations. Si tout se passe selon les vœux du Conseil fédéral, il devrait financer l’adhésion de la Suisse à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures ( AIIB ) – une adhésion souhaitable en termes de politique économique, mais très discutable du point de vue de la politique de développement. Le directeur de la DDC Manuel Sager, qui nous a accordé un entretien dans ce numéro, regrette certes que de tels abus menacent la qualité reconnue de la coopération au développement de la Suisse. Il agit cependant comme un compatriote très gentil et loyal. Si loyal qu’il préfère ne pas se mouiller dans les luttes politiques pour le partage du ­gâteau. Selon lui, c’est l’affaire de la politique et non de l’administration de protéger la coopération publique au développement contre les saignées financières. D’autres offices fédéraux se montrent là beaucoup plus offensifs. Alliance Sud a beaucoup de travail ( de conviction ) devant elle. Comme nouveau directeur du « think-and-do-tank » des organisations suisses de développement, je me réjouis de ce défi. Nous ne manquons pas en effet de bons arguments.

Mark Herkenrath, directeur d’Alliance Sud

Concours de l’Infodoc 11 Les réfugiés climatiques en images

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Photo : © S tuart Freedman/Panos

Petit matin sur la place Meskel à Addis Abeba ­( Ethiopie ). L’Agenda 2030 doit aussi réduire l’inégale répartition des richesses dans le monde.

Objectifs de développement durable

Tigre de papier ou moteur de transformation ? Eva Schmassmann  Fin

septembre, l’ONU a adopté

l’Agenda 2030 pour un développement

durable. Cet ambitieux projet de la commu-

nauté internationale concerne tous les Etats. La Suisse aussi a des devoirs à accomplir.

L’agenda 2030 et ses Objectifs de développement durable ( ODD ) prennent le relais des Objectifs du Millénaire pour le développement ( OMD ). Ils ne visent pas seulement l’élimination de la pauvreté, mais aussi la lutte contre les inégalités et la protection de l’environnement. Les pays riches industrialisés sont autant impliqués que les pays du Sud. En Suisse, tous les départements sont concernés par la mise en œuvre des ODD. Ainsi, l’ODD 1 ne demande pas seulement la fin de la pauvreté absolue ( moins de 1,25 dollar US de revenu par jour ), mais une réduction de moitié de la pauvreté selon les critères nationaux – en Suisse, cela touche 590 000 personnes. L’ODD 7 exige un doublement de l’efficacité énergétique ainsi qu’une augmentation substantielle de la part des énergies renouvelables – la Suisse a un gros potentiel en matière d’isolation des bâtiments. L’ODD 10 veut rendre possible une migration sûre, régulière et responsable – un défi pour la Suisse comme pays d’immigration. L’ODD 12 appelle à une consommation et production durables – avec 694 kg par ha­ bitant et par an, la Suisse est au troisième rang mondial – derrière le Danemark et les Etats-Unis – en matière de déchets ménagers. Rôle clé de l’aide publique au développement Un objectif central pour Alliance Sud est le 17. Il traite des moyens et processus, donc de la cohérence des politiques. Pour atteindre les ODD, il sera en effet essentiel d’évaluer toutes les décisions à l’aune des ODD. La révision en cours de la loi sur les marchés publics sera un test clé pour mesurer si la Suisse respecte ses engagements. L’ONU estime que 3500 à 5000 milliards de dollars seront nécessaires chaque année pour la mise en œuvre des ODD dans les seuls pays en développement. Le plan d’action issu de la conférence d’Addis Abeba en juin ne dit malheureusement pas

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d’où viendront ces moyens. En tant que pays parmi les plus riches de la planète, la Suisse a une coresponsabilité dans le financement des ODD dans les pays en développement. Des domaines comme la santé et l’éducation doivent rester dans les mains de l’Etat. Autrement dit, l’aide publique au développement demeure un pilier important du financement. Avec l’agenda 2030, la Suisse s’est à nouveau engagée pour une augmentation de son APD à 0,7 pour cent du revenu national brut. En 2014, elle a atteint pour la première fois l’objectif de 0,5 pour cent, fixé par le Parlement. Or, à l’heure même où le monde s’accorde sur un agenda ambitieux, elle prévoit déjà de faire des économies sur le dos des plus pauvres et de négliger ses propres engagements. L’agenda du développement durable est un cadre extrêmement ambitieux. Il reste à démontrer s’il constituera la force de transformation promise. En décembre déjà, les chefs d’Etat et de gouvernement devront prouver à la Conférence de Paris sur le climat s’ils prennent au sérieux cette transformation. Si les pays riches du Nord se refusent une fois de plus à assumer leur responsabilité, les objectifs environnementaux de l’agenda 2030 seront déjà de la maculature.

Le défi de la vérification Les OMD l’ont montré : même un mécanisme de surveillance faible et sans sanction peut générer une certaine pression. Ainsi, par leur mobilisation et leur communication, les organisations de la société civile ont suscité une forme de concours de beauté entre les pays. Il convient de conserver ce genre d’émulation. Les détails du monitoring volontaire des ODD seront élaborés ces prochains mois. Un premier projet devrait être présenté en décembre 2015. Les jalons figurent déjà dans l’agenda 2030 : une revue annuelle au plan global dans le cadre du Conseil économique et social des Nations Unies ( Ecosoc ), une discussion tous les quatre ans sur la mise en œuvre à l’Assemblée générale de l’ONU, des rapports aux plans national et régional. Les processus de vérification devront être participatifs et transparents. La société civile est mentionnée explicitement comme partenaire.


Entretien avec Manuel Sager, directeur de la DDC

« Sans moyens supplémentaires, l’aide pour le climat restreint les tâches actuelles » Jürg Staudenmann et Daniel Hitzig  « Le

financement du climat se fera dans le cadre de l’aide publique au

développement. » Cette affir­mation du directeur de l’OFEV dans le

­précédent numéro de GLOBAL+ est

apparue comme une provocation. Le directeur de la DDC Manuel

Sager répond diploma­tiquement : une telle décision ne relève

pas des directeurs d’office, mais du Conseil fédéral et du Parlement.

La conseillère fédérale Doris Leuthard entend réaliser jusqu’à 20 pour cent des réductions des émissions de gaz à effet de serre de la Suisse à travers des projets de développement à l’étranger. Une manière pour l’Office fédéral de l’envi­ronnement ( OFEV ), qui a le leadership en matière de climat, de se décharger sur la Direction du développement et de la coopération ( DDC ) ? Selon la loi, la coopération suisse au développement a pour tâche de lutter contre la pauvreté. Si des mesures de réduction ou d’adaptation au changement climatique y contribuent, elles sont tout à fait dans la ligne de ce que nous faisons déjà.

même si elles sont considérées comme importantes et efficaces. Dans ma compréhension, les mesures climatiques liées à la lutte contre la pauvreté doivent rester à la DDC. Il faudra donc voir projet par projet ce qui est dans notre mandat ou non, quelle est la contribution concrète à la lutte contre la pauvreté, et quelles mesures visant à améliorer les conditions de vie dans les pays pauvres ont un lien avec le changement climatique. Sur ces questions, les points de vue peuvent bien sûr diverger. Mais ultimement, les décisions seront prises non par les offices fédéraux, mais par le Conseil fédéral et le Parlement. Les conditionscadres internationales comme les 17 Objectifs de développement durable, parmi lesquels le climat, vont également jouer un rôle important. Les pays industrialisés sont les principaux responsables du changement climatique. Ne devraient-ils pas fournir les moyens nécessaires à la solution du problème, via par exemple une taxe accrue sur le CO2 ou sur le trafic aérien ? La question de comment générer en Suisse des moyens supplémentaires exige un large débat socio-politique. Un élément clé sera la collaboration avec le

secteur privé. Je suis convaincu que la plus grande part du financement du climat doit être assurée par des instruments de l’économie de marché. Les fonds publics, en effet, ne suffiront jamais pour mobiliser les 100 milliards de dollars ou les montants nécessaires qui seront définis jusqu’en 2020. Le but des entreprises privées est de générer des profits et non de pro­ mouvoir un développement inclusif. Aucune entreprise ne va investir de manière volontaire dans des infrastructures publiques, par exemple des digues contre la hausse du niveau de la mer. Sans doute. La construction ou non d’une digue dépendra de la capacité d’un Etat à mobiliser les ressources nécessaires. Il convient cependant d’étudier s’il n’existe pas là aussi des modèles de partenariat public-privé permettant de réaliser de tels projets avec des moyens privés – et donc une composante de recherche de gain. Cela dit, il serait faux de considérer le secteur privé comme un acteur de la coopération au développement. C’est cependant sa responsabilité de mener ses activités de manière durable aux plans social et écologique.

Photo : © D aniel Rihs/Alliance Sud

Mais des mesures climatiques ne participent jamais à 100 pour cent de la lutte contre la pauvreté. Si, comme le laisse entendre le directeur de l’OFEV Bruno Oberle dans Global+ ( No 56, été 2015 ), la décision politique a déjà été prise que le budget de la DDC doit financer le problème environnemental du climat, des coupes seront ­nécessaires ailleurs ainsi qu’une révision des priorités. Si des tâches s’ajoutent sans moyens supplémentaires, il est clair que des activités de la coopération au développement ne pourront plus être poursuivies,

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Conférence ministérielle de l’OMC à Nairobi

Le Nord veut en ­finir avec le ­développement Isolda Agazzi

Lors de la ministérielle de l’Organisation mondiale du

commerce en décembre, les pays industrialisés pourraient essayer d’enterrer le cycle de Doha pour passer à autre chose. Les pays du Sud s’accrochent, eux, à un vrai round du « développement ». Analyse d’un fossé plus béant que jamais. Lancé en 2001 à Doha, le cycle « de développement » devait durer trois ans. Profondément bloqué, le processus de négociations n’en finit pas de mourir et de renaître. La première conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce ( OMC ) à être organisée sur le continent africain va-t-elle l’enterrer définitivement ? Beaucoup le craignent. « Le gouvernement kényan est sous forte pression pour que le sommet réussisse. Le résultat final pourrait être la mise à la poubelle de Doha et le lancement d’un nouveau round, appelé par exemple ‹ cycle de Nairobi ›, avec les nouveaux sujets chers aux pays industrialisés », prédisait le Tanzanien Yash Tandon, ex-directeur du South Centre, lors d’un récent passage à Genève. Blocages des pays industrialisés C’est qu’au moment de fêter son vingtième anniversaire, le passage à l’âge adulte se révèle particulièrement difficile pour l’organisation multilatérale. Les positions entre les membres – 162 pays – sont plus distantes que jamais. L’objectif initial de son directeur général, le Brésilien Roberto Azevêdo, était de conclure le cycle de Doha à Nairobi. Or, la date butoir du 31 juillet pour présenter un programme de travail, a été manquée. Les pays industrialisés contestent pratiquement tous les acquis péniblement réalisés en quatorze ans de négociations. Remettant en discussion la catégorisation entre pays en développement et développés, ils essaient d’imposer des obligations assez semblables à tous les membres, au nom de la « convergence » et de la « simplification ». Sans faire, par ailleurs, beaucoup de concessions en matière de soutiens internes à leur agriculture et en posant, en contrepartie, des exigences importantes en matière de commerce des services et des produits industriels. Si les Etats-Unis sont prêts à éliminer les subventions aux exportations de produits agricoles, la Suisse revendique un paquet global. Elle refuse d’éliminer les subventions aux exportations isolément, sans que soient considérés aussi les deux autres piliers que sont l’aide aux entreprises d’Etat et l’aide ali-

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Bidonville à Jakarta ( Indonésie ). Sans être la panacée, un accord multilatéral à l’OMC avec une perspective de développement vaut mieux que des ( méga )traités régionaux et bilatéraux.

mentaire. En effet, si la Suisse ne subventionne plus les produits agricoles de base, elle est directement concernée par la proposition américaine à cause de la « loi chocolatière ». Celle-ci sert à subventionner l’exportation de produits agricoles transformés, en compensant le surcoût des intrants suisses dans la filière agroalimentaire. Le budget fédéral prévoit 115 millions de francs par an, même si un tel montant n’a jamais été entièrement dépensé. Revendications des pays du Sud Les pays du Sud, au contraire, prônent le statu quo. Pour l’agriculture et les produits industriels, ils veulent s’en tenir aux textes de négociation de 2008, sur lesquels il semblait y avoir un consensus. Ils défendent le traitement spécial et différencié et les autres flexibilités accordées aux pays en développement. Ils veulent faire aboutir la proposition indienne de permettre aux pays en développement de constituer des stocks de nourriture pour la population pauvre – formulée lors de la ministérielle de Bali en 2013, elle n’a jamais été véritablement acceptée. Si elle n’aboutit pas, une bonne quinzaine de pays en développement – y compris des pays les moins avancés ( PMA ) comme le Bangladesh, le Malawi, la Tanzanie et la Zambie – ne pourront pas mettre en œuvre leurs programmes de réserves publiques pour réduire la faim à grande échelle. Les pays en développement défendent aussi les produits spéciaux – des produits agricoles de première nécessité sur lesquels ils ne seraient pas obligés de baisser les droits de douane – et le mécanisme spécial de sauvegarde. Celui-ci est censé leur permettre d’augmenter temporairement leurs tarifs douaniers


Photo : © Martin Adler/Panos

en cas de baisse des prix sur les marchés internationaux, pour éviter des importations massives nuisibles à leurs petits producteurs. Enfin, les pays du Sud veulent également profiter de la première ministérielle organisée sur le continent africain pour parvenir à un résultat probant en matière de développement et favorable aux PMA. Ils demandent notamment d’opérationnaliser enfin la « dérogation sur les services » adoptée en 2011, à savoir l’accès au marché préférentiel et non réciproque pour les services en provenance des PMA – la Suisse l’a mise en œuvre en juillet de cette année. Un enjeu fort est le coton, en l’occurrence l’élimination des subventions des pays industrialisés à la production et à l’exportation, qui font chuter les prix sur les marchés internationaux. Une question délicate s’il en est, car les Etats-Unis et l’Union européenne ( UE ) ne sont plus les seuls à soutenir leurs cotonculteurs – des pays émergents comme la Chine s’y sont mis aussi. Diviser pour régner Or, l’issue de la Conférence risque d’être l’inverse : les pays industrialisés – Suisse comprise – semblent vouloir se débarrasser du cycle de Doha, donc le conclure au rabais. Pour passer à autre chose et imposer des nouveaux sujets qui leur sont chers : investissements, droit de la concurrence, marchés publics, etc. Forts de la nouvelle dynamique qui s’est mise en place avec le TISA – l’accord sur le commerce des services négocié en marge de l’OMC par 24 membres, dont la Suisse –, ils tentent de remodeler à leur guise l’OMC, où ils ne disposent plus de la majorité numérique.

Pour parvenir à leurs fins, les Etats-Unis et les autres pays industrialisés paraissent être revenus à la vieille stratégie coloniale de « diviser pour régner ». Ils essaient de monter les PMA contre les autres pays en développement. Roberto Azevêdo, qui s’est illustré en organisant des réunions dans la fameuse « chambre verte » avec quelques pays triés sur le volet – mais sans aucun PMA – s’est même attiré les foudres du Brésil qui l’a implicitement accusé de faire le jeu des pays industrialisés. Un moindre mal Alliance Sud ne se pose pas en avocate de l’OMC. Mais celle-ci, ainsi que le soulignent les pays en développement, est la dernière enceinte internationale pour discuter de sujets essentiels comme les subventions à l’exportation et les soutiens internes à l’agriculture ayant des effets de distorsion sur les échanges. Une organisation commerciale multilatérale, qui pose des règles claires et adaptées aux différents niveaux de développement des pays, et qui œuvre à rééquilibrer des accords inéquitables, est préférable à des accords bilatéraux de libre-échange. Malgré ses nombreuses limites, un cycle de Doha véritablement pro-développement est la meilleure façon d’y parvenir. Il vaut mieux que tous les mégatraités comme le TISA, le TTIP ( accord transatlantique de commerce et d’investissement entre les Etats-Unis et l’UE ), le TPP ( accord transpacifique ) et le CETA ( accord de libre-échange UE-Canada ), où les pays industrialisés imposent des standards qui, tôt ou tard, vont s’appliquer à tout le monde, à commencer par les pays ( en développement ) qui ne les ont pas négociés.

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Photo : © K EYSTONE/LAIF/Miquel Gonzalez

Terminal des échanges à la Commerzbank de Francfort, Allemagne. Les gouvernements doivent créer davantage de transparence sur les marchés.

Limites de position contre la faim

Un pas en avant, un pas en arrière Dominik Gross

La spéculation sur les denrées

­ali­mentaires attise les fluc­tuations de prix et peut générer des crises de la faim. Malgré cela, le Conseil fédéral renonce à une régulation con­sistante. Il donne ainsi un élan à l’initiative « Stop à la ­spéculation ». En mai 2008, le Blick titrait : « Des enfants menacés par la faim au Pakistan. » La farine et le riz étaient devenus rares. Le risque de sous-alimentation avait fortement augmenté en peu de temps dans les familles pauvres pakistanaises. Le journal de boulevard suisse citait David Toole, alors directeur régional de l’Unicef pour l’Asie du Sud : « Ces enfants sont en danger et, pour les sauver, nous devons élaborer des chemins permettant de surmonter la crise. » Mais le Pakistan n’était pas le seul pays affecté. En seulement une année et demie, les prix des denrées alimentaires avaient progressé de plus de 70 pour cent au plan mondial. Quand, mi-2008, la spirale des prix avait atteint son acmé, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO ) estimait que 80 millions de personnes dans le

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monde n’avaient plus accès aux denrées alimentaires de base. Au Pakistan, la pauvreté s’était accrue de 35 pour cent. Des crises alimentaires et des révoltes sociales avaient éclaté dans de nombreux endroits du Sud. Forte volatilité des prix Depuis le changement de millénaire, les prix des denrées alimentaires ont pris l’ascenseur à long terme. En outre, il y a eu des poussées inflationnistes régulières. Pour de multiples raisons. D’un côté, la demande n’a cessé de gonfler avec la croissance démographique et les exigences grandissantes des couches sociales montantes dans les pays émergents. De l’autre, l’offre n’a pas suivi avec la négligence des investissements dans l’agriculture et les coupes claires dans les programmes étatiques agricoles des pays en développement. De plus, avec le réchauffement climatique, l’eau s’est raréfiée et les sécheresses sont devenues plus fréquentes. Parallèlement à l’augmentation des prix des denrées agricoles, les acteurs des marchés financiers ont trouvé de nouvelles possibilités d’investissement dans le négoce des matières premières : leurs engagements au plan mondial dans ce domaine sont passés de 2003 à 2013 de 13 à 430 milliards de dollars US. En 2000, 20 pour cent des contrats sur les marchés à terme de matières premières servaient à de purs investissements en capitaux ; aujourd’hui, leur proportion dépasse 80 pour cent. On appelle « financiarisation » cette colonisation des marchés de biens matériels par les gérants de fortune et les capitaux spéculatifs.


Obstacles au développement Les jongleurs de la finance ont-ils provoqué la crise alimentaire de 2008 ? La bataille d’experts continue. Un consensus existe cependant sur la nécessité de différencier entre la « bonne » et la « mauvaise » spéculation sur les marchés de biens à terme. Personne ne conteste que la « bonne » ( Hedging » ) sert à garantir les activités de négoce avec des matières premières réelles ; elle peut aussi être à l’avantage des petits producteurs du Sud. La querelle porte plutôt sur les conséquences de la « mauvaise » spéculation – qui consiste en de purs paris sur les prix –, en particulier sa contribution à l’augmentation à long terme des prix des denrées alimentaires. Les milieux scientifiques sont divisés. Nombre d’études montrent cependant qu’une spéculation financière excessive crée de l’instabilité sur les marchés de biens à terme. Elle renforce les variations de prix à court et moyen terme causées par des facteurs externes comme la sècheresse. De telles fluctuations, qui se sont répétées ces dernières années, peuvent menacer l’existence de consommateurs pauvres et de petits producteurs – par exemple des cultivateurs de café en Colombie.

Nombre d’études montrent qu’une spéculation financière excessive crée de l’instabilité sur les marchés. Potentiel régulateur des limites de position Parmi les moyens d’endiguer la spéculation nuisible sur les marchés de matières premières et donc de stabiliser les prix, figurent les limites de position sur les dérivés de denrées alimentaires – les contrats à terme conclus par exemple sur les prix du riz, du sucre, de la farine ou du café. Les limites de position fixent le nombre maximal de contrats à terme qui peuvent être détenus par des acteurs individuels ou des groupes. Elles permettent ainsi d’éviter qu’une poignée de négociants spéculatifs puissent influencer seuls la formation des prix sur le marché, elles préviennent la spéculation excessive et les distorsions de prix. De plus, les limites de position encouragent la transparence et la sécurité pour les négociants. Elles assurent les conditions pour que les marchés à terme de marchandises puissent remplir leur fonction effective, qui est d’offrir des garanties financières pour les échanges réels. Les nouvelles règlementations des marchés financiers aux Etats-Unis ( Dodd Frank Act ) et dans l’Union européenne ( MiFID I et II ) envisagent de telles limites de position. La Suisse a – au bout d’une dure lutte parlementaire menée par le PS, les Verts et les partis du centre – intégré un article correspondant dans la nouvelle loi sur l’infrastructure des marchés financiers ( LIMF ). Il devrait avant tout servir de moyen de dissuasion : étant donné les efforts de régulation sur les marchés américain et européen, le Conseil fédéral et le Parlement voulaient éviter que la

Suisse se transforme en eldorado pour les agioteurs de matières premières. En outre, ils désiraient garder ouverte la possibilité de s’adapter plus tard aux régulations de l’UE. Les Jeunes socialistes prévoient aussi des limites de position dans le concept de mise en œuvre de leur initiative « Stop à la spéculation sur les denrées alimentaires » : si elles étaient fixées à zéro pour les dérivés de produits alimentaires, cela équivaudrait à une interdiction de la spéculation nuisible. Négligence du Conseil fédéral L’article 118 permet donc au Conseil fédéral d’introduire, au besoin, des limites de position. Le problème, c’est qu’il est formulé de manière très ouverte. Et les ordonnances prévues pour la mise en œuvre de la LIMF ( OIMF et OIMF-FINMA ) ne disent rien de ce à quoi un régime de limites de position pourrait ressembler. Le Département des finances précise qu’il ne faut pas s’attendre à d’autres ordonnances sur ces limites. De plus, les projets en question ne créent que de manière très insuffisante la transparence nécessaire dans les marchés de gré à gré, jusqu’ici totalement opaques. Le Conseil fédéral manque ainsi de répondre à la demande d’interdiction en ne régulant pas de manière signifiante la spéculation sur les marchés à terme. En attendant, la revendication de l’initiative « Stop à la spéculation » des Jeunes socialistes reste pour Alliance Sud très pertinente  – aussi dans le sens des propos du directeur général de l’Unicef David Toole et des enfants sous-alimentés d’Islamabad.

Team d’Alliance Sud

Nouveau ­collaborateur Photo : © D aniel Rihs

Cela a conduit, dans le monde scientifique et la société civile, à un débat intense sur l’influence de la spéculation financière dans l’évolution des prix des denrées alimentaires. En Suisse, les Jeunes socialistes ont lancé en 2012 une initiative populaire visant à interdire la spéculation sur les denrées alimentaires. Elle sera soumise en votation en 2016.

Dominik Gross a succédé à Mark Herkenrath, nouveau directeur d’Alliance Sud, comme responsable du dossier finance internationale et politique fiscale. Agé de 34 ans, il a étudié la philosophie et l’histoire à Berlin et Zurich. Il dispose d’une expérience de ­plusieurs années dans le journalisme, notamment à la WOZ et au Magazin du Tages-Anzeiger. Il a accompli son service civil en Inde auprès du mouvement de défense non violente des paysans sans terre Ekta Parishad.

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Alliance Sud a publié « Au-delà de la confusion du monde »

Jalons pour une transformation globale Peter Messerli et Andreas Kläy1  Avec

sa dernière publication, Alliance Sud se

propose d’apporter un éclairage permettant d’aller au-delà de la confusion du monde. La promesse est tenue, grâce à une compétence

éprouvée en matière de politique de développement et à de longues années d’expérience dans la coopération internationale.

Le livre ne se contente pas de présenter de manière claire et synthétique – avec des faits clés et des exemples concrets – les dernières évolutions dans des domaines comme la coopération au développement, la finance, le commerce, les entreprises et les droits humains, la politique climatique et environnementale. Il en montre aussi les blocages, en analyse les causes et esquisse des pistes de solution. Il souligne à chaque fois les liens avec la Suisse et les défis de politique intérieure mondiale qui en résultent. A cet égard, les 13 objectifs stratégiques d’Alliance Sud constituent d’importants repères pour définir, entre autres, une politique de durabilité consistante de la Suisse. Cela, en vue non seulement du message du Conseil fédéral sur la coopération au développement 2017 – 2020, mais aussi de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. En tant que cadre global d’où devraient émerger les forces pour les transformations nécessaires, l’agenda 2030 de l’ONU touche de nombreux domaines de la politique. Alliance Sud offre une contribution essentielle pour une participation renforcée aux débats sur le développement durable, dans le respect des limites de la planète et de principes fondamentaux comme les droits humains, la justice et l’universalité. Son livre trace des voies pour une cohérence accrue des politiques. Il mérite donc d’être lu. Car seule une discussion large et vivante permettra de sortir du paradigme encore domi-

Au-delà de la confusion du monde – analyses et actions de politique de déve­loppement, ­Editions d’en bas ( Lausanne ) et ­Alliance Sud ( Berne ), 122 pages, 18 francs, ISBN 978-2-8290-0526-8. Disponible en librairie ou directement ( ainsi que pour des ­services de presse ) à ­Alliance Sud ( mail@alliancesud.ch ). 1 Centre for Development and Environment ( C DE ) , Université de Berne

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nant – un développement fondé sur une croissance économique non durable – et d’ouvrir la perspective vers une « grande transformation sociale ». La Suisse, à cet égard, ferait bien d’avoir des échanges avec des pays voisins comme l’Allemagne, où la Commission scientifique sur les changements écologiques globaux ( WBGU ) a lancé un important débat de fond. Même la promotion de la recherche est incitée à changer de paradigme, en remplaçant le principe actuel « de la science au marché » par une science transformatrice.

Annonce

2016/2017 Certificate of Advanced Studies (CAS)

Gender, Justice, Globalisation Le prochain cours de la formation continue CAS «Gender, Justice, Globalisation» débutera le 18.02.2016. Les participant-e-s pourront se familiariser avec les processus complexes de la globalisation qu’ils analyseront dans une perspective de genre. Les transformations économiques et l’origine des standards éthiques et juridiques globaux seront thématisés dans 7 modules (02.2016 03.2017). Des expertes et des experts nationaux et internationaux comme la Prof. Sylvia Chant de la London School of Economics, la Prof. Yakin Ertürk, ancienne Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la violence à l’égard des femmes, ou encore Ursula Keller de la direction du développement et de la coopération, figurent parmi les intervenant-e-s. Organisation: Centre Interdisciplinaire d‘études genre Délai d‘inscription: 04.01.2016 I Langue du cours: Anglais Coûts : CHF 8’700.- I module seul : CHF 1’300.- à 1’600.www.izfg.unibe.ch/content/weiterbildung cas@izfg.unibe.ch I +41 (0)31 631 52 68


Concours de jeunes graphistes

Les réfugiés ­climatiques en images Amélie Vallotton Preisig  En

2015, deux thèmes majeurs oc-

cupent le devant de la scène médiatique et politique mondiale : la question migratoire, avec la situation

tragique des réfugiés en Méditerranée, et les changements cli­matiques, avec la prochaine Conférence sur le climat à Paris. A l’initiative d’Alliance Sud,

25 jeunes graphistes ont illustré ces deux crises inter-

Illustration : © D avid Bérod

dépendantes.

Les changements climatiques génèrent des pénuries de ressources, une raréfaction de l’eau, des catastrophes naturelles et d’autres dégradations irréversibles de l’environnement. Ils sont par là-même à l’origine de certains conflits et déplacements de population. La communauté internationale doit affronter ces deux problèmes majeurs de front et donner une réponse urgente et durable à la situation dramatique des réfugiés de ­l’environnement. A la fois chassés de leurs terres et sans statut juridique, ces derniers sont dépourvus de ressources. Dans le cadre de son mandat de sensibilisation et d’information du grand public sur les grands enjeux mondiaux, Alliance Sud InfoDoc a organisé, en collaboration avec l’Ecole cantonale d’art du Valais ( ECAV ), un concours d’affiches sur ce thème. Comment un jeune adulte perçoit-il cette problématique mal connue et comment la traduit-il graphiquement ? Les 25 élèves d’une classe terminale de graphistes se sont confrontés à cette question et l’ont traduite en images. L’exposition « Sans toit, ni loi » nous emmène dans des univers tour à tour dramatiques ou drôles. Les affiches seront exposées dans les locaux du centre de documentation, à Lausanne, du 1er octobre au 4 décembre 2015, et accompagnées de documentation.

Illustration : © A drian Pirlet

L’affiche du haut ( 2e prix ) a été réalisée par ­ David Bérod; celle du bas ( 3e prix ) par Adrian Pirlet. La gagnante est Hélène Brantschen, dont l’image ­figure en dernière page de ce magazine et constitue l’affiche de l’exposition « Sans toit, ni loi ».

Plus d’info : www.alliancesud.ch/fr/infodoc Pour plus d’informations sur les réfugiés climatiques, voir notre dossier : www.alliancesud.ch/ fr/infodoc/dossiers/ecorefugies

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0,005 pour cent

de taxe sur les trans­ actions financières ­rapporterait 30 – 50 mrd de dollars US.

doivent être investis pour financer l’agenda 2030. Sources : UN MDG Gap report, 2014 The UN Development Strategy beyond 2015 Unctad World Investment Report, 2014

Illustration : © H élène Brantschen

191 mrd USD

ont été promis en 2014 comme aide au ­développement, mais pas payés.

7000 mrd USD

Faits et chiffres Agenda 2030

« Sans toit, ni loi » Exposition

01.10.2015 – 4 .12.2015   lu– ve 8 h 30 – 17 h 30 GLOBAL +

Avenue de Cour 1  |   1007 Lausanne

Téléphone 021 612 00 95 E-Mail : globalplus@alliancesud.ch www.facebook.com /  a lliancesud

www.alliancesud.ch

Alliance Sud InfoDoc, Av. de Cour 1, Lausanne


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