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www.epaulette.org

L’Epaulette N°176 - mars 2012

Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat

Le travail pour loi, l’honneur comme guide

Dossier > le débat…

L’avenir du recrutement interne > Pages 6 à 16

Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides > Page 22

Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2

Journée nationale, AG du samedi 4 février 2012 à l’Arc de Triomphe Encart central 12 pages Page 32


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SOMMAIRE Le travail pour loi, l’honneur comme guide.

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DR L’ÉPAULETTE

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Ce numéro comprend un encart central de 12 pages « Procès-verbal de l’assemblée générale du samedi 4 février 2012 », inséré entre les pages 32,33.

En couverture n°176 : Dossier : le débat… L’avenir du recrutement interne.

ÉDITORIAL -

En couverture

> P 2 - Nouveaux champs d’action, par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 3 - Actualité défense. Hommage au général Jean-Paul Legras. > P 4 - Le Chœur de l’Armée française. Soirée de concert à Rueil-Malmaison.

LE DOSSIER - En couverture - L’avenir du recrutemet interne > P 6 - L’avenir du recrutement interne. Allocution prononcée par le général d’armée Bertrand Ract-Madoux chef d’état-major de l’armée de Terre, à l’amphi Foch de l’École militaire, lors de la journée nationale de L’Épaulette du 4 février 2012. > P 8 - Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012. > P 11 - Intervention du général de gendarmerie Philippe Mazy sous-directeur des compétences de la Direction générale de la Gendarmerie nationale, lors de la tribune de l’assemblée générale de L’Épaulette, le 4 février 2012. > P 15 - Le débat, un autre aspect… Une réussite tonitruante de la « Grande muette ». La promotion interne ça marche !

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ACTUALITÉS MILITAIRES

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VIE D’OFFICIER

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TRIBUNE LIBRE

> P 18 - Hommage : Biographies de l’adjudant-chef Fabien Willm - du brigadier-chef Geoffrey Baumela de l’adjudant chef Denis Estin - du sergent-chef Svilen Simeonov > P 19 - Biographie du légionnaire de 1ère classe Goran Franjkovic. > P 20 - L’Institution nationale des Invalides (INI). > P 22 - Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides. Interview du commandant Gaëtan de la Vergne, président du CSINI. > P 29 - Hommage à Pierre Schœndœrffer. > P 30 - Baptême de promotion à l’École d’Administration Militaire (EAM). > P 31 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

> P 32 - Portrait du Colonel Louis Bugeat (1922-1976). > P 33 - Le matériel en Indochine Opérations « Rondelle I et II ». > P 34 - Opération « Rondelle II » - « Un aérotransport hors du commun ». Récit : extraits du livre du général Mengelle Diên-Biên-Phu « Des chars et des hommes ».

> P 36 - Réflexions sur l’avenir du recrutement interne par le lieutenant-colonel Delfaux, Promotion Centenaire EMIA 1981-1983. - Code de l’adhérent.

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HISTOIRE

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VIE PRATIQUE

> P 38 - Le lieutenant Gaston Ernest Cottenest héros de l’histoire militaire française au Sahara. > P 40 - Le musée du Souvenir des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan : un mémorial dédié à tous les officiers.

par vos référents catégoriels *

> P 41 - Reconversion : penser à ses réseaux par le général de division (2s) Christian Cavan EMIA Promotion Koenig 1970-1971. > P 42 - Entraide, solidarité : que sont ces notions devenues ? - > P 43 - Réunion des « sages » à L’Épaulette. > P 44 - Le BCAAM intègre le service historique de la Défense. - Carte administrative de conjoint de personnel militaire, présenté par le Lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*. > P 45 - Connaître l’essentiel sur la retraite mutualiste du combattant présenté par le Commissaire colonel Michel Botella*.

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CARNET

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VIE DE L’ÉPAULETTE

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N° 176 MARS 2012

> P 46 - Mariages - Naissances - Décès. > P 47 - Mesures nominatives. - > P 48 - Succès.

• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :

> P 49 - Lettre du président Jean-François Delochre aux futurs candidats à la Présidence de la République. > P 50 - Honneur à nos « anciens » - Au général de corps d’armée (2S) Jacques Lemaire, au général (2S) Bernard Josz, élevés à la dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. > P 52 - Au colonel (er) Abd-el-aziz Méliani, élevé à la dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. > P 53 - Discours du colonel Abd-el-aziz Méliani le mercredi 16 novembre 2011 – Palais Rohan. > P 55 - Groupement du Gers à Auch. - Journée départementale du groupement des Pyrénées-Orientales. > P 56 - Groupement du 87 Soirée de gala à Limoges. - Groupement de la Marne réunion annuelle du jeudi 23 février 2012. > P 57 - Groupement Alsace soirée du 19 mars 2011. > P 58 - Repas des « Dolos » de l’opération Pamir en Afghanistan. - Rassemblement de la promotion « Serment de Koufra » à Anglet. > P 59 - Rassemblement de la promotion « Capitaine Bourgin ». > Bulletins de promotions reçus. > P 60 - La 51ème promotion de l’EMIA à Lorient. > P 61 - Bulletin d’adhésion de L’Épaulette.

BIBLIOGRAPHIE > PP 62, 63, 64 - Nos sélections livres…

Droits réservés : Michel Guillon / L’Épaulette

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Général de corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général de corps d’armée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre (†) (1982-1988) - Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000) - Général (2s) Jean-Pierre Drouard (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005 à 2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17 - 60520 La Chapelle en Serval Tél. : 03 44 54 95 95 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre - Directeur administratif et financier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteur en chef : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 paris cedex 12 Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : lepaulette@wanadoo.fr - Site Internet : http://www.epaulette.org - Blog du président : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris. Numéro de commission paritaire : demande en cours. - Diffusion : Accord postal adhésion/abonnement.

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ÉDITORIAL Nouveaux champs d’action

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N Général (2s) Jean-François Delochre Président national de L’Épaulette

D’inévitables redistributions des cartes auront lieu cet été en France quel que soit le résultat de l’élection présidentielle. Engagements de campagne, nouveau Parlement infléchiront nécessairement le cours de notre quotidien. Notre Défense ne pourra échapper aux turbulences. Il y a peu de chance qu’elle en sorte renforcée. Les interventions pour la préservation de la richesse et de la complémentarité de notre corps des officiers resteront au cœur de l’action de L’Épaulette. Les participants à la table ronde de notre dernière assemblée générale ont en effet mis en lumière le potentiel irremplaçable que représente la promotion interne dans une politique RH lucide, socle d’une défense efficiente, plus que jamais nécessaire.

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Les interventions pour la préservation de la richesse et de la complémentarité de notre corps des officiers resteront au cœur de l’action de L’Épaulette.

Nécessaire, car dans le même temps où nous sommes tournés vers les échéances nationales proches, les tensions au Moyen-Orient s’accroissent. Un conflit irano-israélien est aujourd’hui considéré comme probable par les analystes politiques et certains industriels de défense de premier plan. Il représente la menace majeure la plus imminente et ses conséquences, on le sait, dépasseraient largement le cadre régional. Les intérêts vitaux de nombreux pays sont en effet directement concernés par toute déstabilisation du golfe arabo-persique et ses conséquences pétrolières.

Or la France a signé avec les Émirats (EAU) « un des accords de défense les plus contraignants de tous les temps » selon les sources diplomatiques. Cet accord de 1995 va beaucoup plus loin que celui de 1991. Il stipule qu’en cas d’attaque contre les ÉAU, Paris s’engage à déployer 85000 hommes, 2

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130 avions de chasse et un porte-avions avec ses navires auxiliaires.

Cet accord de 1995 aurait été modifié et renouvelé lors de la visite du président de la République à Abou Dhabi en 2009. La teneur de la modification demeure jusqu’à présent secrète, mais il serait question pour la France d’utiliser « tous les moyens militaires dont elle dispose.» Même si le volume d’engagement paraît peu réaliste en regard de nos capacités actuelles il traduit la forte priorité accordée par notre pays à sa diplomatie de défense. Priorité qui resterait un vœu pieux sans des armées aptes à assurer leurs missions. Le désengagement d’Afghanistan, à quelque échéance qu’il se produise, ne devra donc pas conduire une fois encore à spéculer sur les dividendes d’une paix autant que jamais improbable.

Une grande vigilance s’impose ainsi à nous tous sur l’évolution de nos capacités de défense et les risques majeurs que leur érosion ferait courir à la France ET AUX HOMMES QUI LA SERVENT. Nul doute que nos associations auront à relativiser certaines de leurs préoccupations catégorielles, qui peuvent apparaître subsidiaires face à ces risques, pour s’engager sur le terrain de combats plus fondamentaux pour notre avenir.

Certes, il faut considérer avec lucidité notre capacité directe d’influence et privilégier les interventions dans des réseaux qui nous sont aujourd’hui accessibles. Or là encore le poids que donnent les voix des adhérents et la convergence des actions de leurs représentants resteront déterminants. I

GBR (2S) Jean-François Delochre, Président national de L’Épaulette

> Participez à la marche de votre association en intervenant sur le blog du Président. http://alphacom.unblog.fr

ous entrons dans une période d’incertitudes au plan national et y demeurons en ce qui concerne notre environnement économique et stratégique.


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Actualité défense

Hommage au général Jean-Paul Legras ACTUALITÉ DÉFENSE

e général (2S) Jean-Paul Legras est né le 19 juillet 1946 à Le Louverot dans le Jura. Il entre en service en 1964, au 1er régiment de chasseurs parachutistes. Il accède à l’épaulette en 1969, par l’intermédiaire de l’Ecole militaire interarmes, promotion « Plateau des Glières ». En 1970 il est nommé sous-lieutenant et choisit de servir dans l’infanterie. L’année suivante il rejoint l’Ecole d’application de l’infanterie, à Montpellier. A l’issue de son stage d’application il est affecté au 7ème bataillon de chasseurs alpins, à Bourg Saint-Maurice, comme chef de section. Promu lieutenant en 1972, il devient adjoint du commandant d’unité puis officier au bureau instruction du bataillon. En 1976 il est nommé capitaine et conserve le même emploi jusqu’en 1979, date à laquelle il effectue son temps de commandement d’unité élémentaire. En 1981 il est affecté au 1er régiment de chasseurs parachutistes, à Pau Idron, dans la fonction d’adjoint opérations-instruction du régiment. En 1983 il est promu chef de bataillon. La même année il est muté à l’état-major de la 11ème division parachutiste/44ème division militaire territoriale, à Toulouse, comme chef de la section « plan ter » du bureau « EPR » puis d’adjoint au chef de la section « Europe » du bureau « EPR ». En 1986, il est affecté au 8ème régiment d’infanterie, à Noyon, sur le poste de chef du bureau opérations-instruction. En 1988 il rejoint l’Ecole des troupes aéroportées, à Pau, pour commander le groupement d’instruction de l’école, avant d’en assurer la fonction d’officier supérieur adjoint. En 1993 il est désigné pour prendre le commandement du Centre national d’entrainement commando de Montlouis. A l’issue de son temps de chef de corps, en 1995, il est promu colonel, et muté à l’Ecole d’application de l’infanterie, à Montpellier comme commandant du groupement de perfectionnement des officiers. L’année suivante, il est affecté à l’état-major de la Région militaire de défense Nord Est/Circonscription militaire de défense de Metz, sur le poste de chef du bureau Stationnement-Infrastructure. En 1998 il devient chef de corps du lycée militaire d’Aix-enProvence, fonction qu’il assure jusqu’en 2003, date à laquelle il accède au généralat. Il est admis dans la deuxième section des officiers généraux la même année. Breveté technique d’études militaires, blessé deux fois en service commandé, il est officier de la Légion d’honneur et officier de l’Ordre national du mérite. Marié, père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants, le général (2S) Jean-Paul Legras est décédé des suites d’une longue mala-

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Le général Jean-Paul Legras. Ci-contre, lors de son commandement du Centre National d’Entraînement Commando de Montlouis de 1993 à 1995.

die le 20 février 2012. C’était un homme intègre, doté de qualités exceptionnelles et un soldat qui a accompli une carrière d’officier en tout point exemplaire, comme l’a si bien évoqué le général de corps d’armée (2s) Marc Allamand dans l’émouvant éloge funèbre qu’il a prononcé lors de ses obsèques dans l’église Saint Joseph à PAU, le 20 février 2012, dont voici quelques extraits : …« L’heure est venue de te rendre un dernier hommage, à toi qui fut, tout au long de ta vie, à la fois un officier, un homme et un chrétien exemplaire. Tu as commencé ta carrière sous le béret rouge des parachutistes comme jeune sergent. Tu avais vingt ans… Tes qualités intrinsèques t’ont permis d’accéder rapidement à l’épaulette avec la promotion de l’EMIA « Plateau des Glières »… Pour tous ceux qui t’ont connu tu resteras cet officier énergique, souriant, meneur d’hommes, d’une grande rectitude morale, qui avait fait sienne la devise parachutiste « croire et oser » pour gagner et être le meilleur… Ces belles qualités humaines et professionnelles, tu devais les faire partager tout au long de ta carrière pour la plus grande joie de ceux qui t’ont côtoyé dans tes différentes affectations... Ton expérience et ta réputation… Ton rayonnement naturel, le contact inné avec les jeunes…Ta réussite dans tous tes postes te valut les étoiles bien méritées de général de brigade, consécration suprême de ta carrière… Mais je voudrais aussi évoquer l’homme… celui qui aimait la terre et la nature sans jamais renier ses origines… aimant et attentionné… L’homme courageux qui batailla pendant neuf longues années contre le mal avec une vaillance sans pareille. Nous sommes tous rassemblés pour te dire, notre admiration pour l’exemple que tu nous as donné, celui du courage sans faille, celui de l’amitié partagée, celui d’un cœur ouvert aux autres. Ton souvenir demeurera bien vivant dans nos cœurs… ». Le général (2S) Jean-François Delochre, président national, et les membres du conseil d’administration de L’Épaulette présentent leurs condoléances attristées à sa veuve, ses enfants et petits-enfants. I La rédaction

Pour tous ceux qui t’ont connu tu resteras cet officier énergique, souriant, meneur d’hommes, d’une grande rectitude morale, qui avait fait sienne la devise parachutiste « croire et oser » pour gagner et être le meilleur…

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ACTUALITÉ DÉFENSE

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Le Chœur de l’Armée française

Unique chœur d’hommes professionnel en France, il est composé de 45 chanteurs recrutés parmi l’élite des professionnels français, et dirigé par le commandant Aurore Tillac.

e Chœur de l’armée française fut créé en 1982 à la demande de Charles Hernu, alors Ministre de la Défense. Formation spéciale de la Garde républicaine, il est le chœur officiel de la République et représente, de par son caractère original et unique, l’un des fleurons de la culture dans les armées. Unique chœur d’hommes professionnel en France, il est composé de 45 chanteurs recrutés parmi l’élite des professionnels français, et dirigé par le commandant Aurore TILLAC, titulaire d’un premier prix mention très bien à l’unanimité de direction de chœur grégorien du CNSM de Paris. A l’instar de l’orchestre de la garde républicaine, avec lequel il se produit régulièrement, le chœur de l’armée française est amené à participer en France et à l’étranger, tant à des manifes-

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Le chœur de l’armée française est amené à participer en France et à l’étranger, tant à des manifestations officielles (messes, commémorations, soirées de gala), qu’à des saisons musicales ou des festivals.

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tations officielles (messes, commémorations, soirées de gala), qu’à des saisons musicales ou des festivals. Il a apporté sa collaboration musicale à de nombreux orchestres français (Orchestre National de Bordeaux- Aquitaine, Orchestre National du Capitole de Toulouse, Orchestre de Paris, Ensemble Intercontemporain, Orchestre Philharmonique de Montpellier…) sous la direction de chefs tels Yutaka SADO, Christophe ESCHENBACH, Pierre BOULEZ, Edmond COLOMER, Michel PLASSON, Peter EÖTVOS…, pour des concerts ou des enregistrements. Son répertoire, qui s’étend de la chanson traditionnelle et populaire aux grandes oeuvres classiques lyriques composées pour voix d’hommes, a fait l’objet de plusieurs enregistrements dont certains ont été salués par la critique et récompensés. En 2005, le choeur de l’armée française a enregistré avec l’Orchestre de Paris l’œuvre posthume Stanze de Luciano Berio. Au cours de la saison 2011-2012, le Chœur de l’Armée française se produira notamment à Paris en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, Notre-Dame de Paris, Salle Pleyel, à l’UNESCO, à la Mairie du 6e ardt, mais également à l’Equinoxe de Chateauroux, au Théâtre André Malraux de Rueil Malmaison, au Théâtre des Nouveautés de Tarbes... I


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ACTUALITÉ DÉFENSE

Chœur de l’Armée Française Mardi 10 avril 2012 à 20h45 au théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison • Direction : Commandant Aurore Tillac. • Pianistes : Catherine Stagnoli et Jean-Christian Le Coz Le Chœur de l’Armée Française, crée en 1982, est le Chœur officiel de la République. Pour cette soirée de concert (durée 2 heures avec entracte) au théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison, le commandant Aurore Tillac, chef de Chœur, nous propose :

« Ensemble pour Axel & Alicia

1re partie :

2e partie :

Nicolas Mehul, Chant du départ ; Anna Marly, Chant des partisans ; Johannès Brahms, Geisliches lied (op. 30) ; Liebesliederwalzer (n° 14) ; .. Franz Schubert, Standchen, Gondelfahrer, .. Gesang der Geister uber den Wassem.

Henry Busser, Hymne à la France ; César Franck, Chœur des Chameliers ; L.V. Beethoven, Chœur des Prisonniers (Fidelio) ; W.A. Mozart : Chœur des Prêtres - Air de sarastro (O Isis und Osiris avec chœur) ; G. Verdi, Allegri breviam (Ernani), Chœur des assaillants (Trouvère) ; A. Roussel, Le bardit des Francs ; W. Steffe, Battle Hymn.

www.axel-alicia.com

> Programme établi sous réserves d’éventuelles modifications. > Spectacle proposé par le chœur de l’Armée Française. Remerciements au Général Commandant la Région de Gendarmerie de Paris.

Renseignements et réservations : Théâtre André Malraux Place des Arts / BP 135 92500 Rueil-Malmaison Cedex

Site internet : www.tam.fr Billetterie : 01 47 32 24 42

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En couverture > le débat…

DOSSIER

L’avenir du recrutement interne Allocution prononcée par le général d’armée Bertrand Ract-Madoux chef d’état-major de l’armée de Terre, à l’amphi Foch de l’École militaire, lors de la journée nationale de L’Épaulette du 4 février 2012.

essieurs les officiers généraux, Mesdames, Messieurs, Je voudrais tout d’abord féliciter et remercier votre Président pour sa réélection et son nouveau mandat au profit de l’Épaulette. Je remercie également le général Delochre de son invitation à venir m’exprimer devant vous ce matin et voudrais vous dire ma joie de rencontrer des camarades de tous âges pour lesquels j’ai estime et respect.

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Compte tenu du temps un peu contraint, je ne me livrerai pas à une longue exégèse sur l’armée de Terre mais m’appesantirai davantage sur le sujet qui nous rassemble aujourd’hui, la question des officiers de recrutement interne dans toute sa diversité. Sachez, en préambule, que tout au long de ma carrière j’ai donné une priorité à la cohésion des officiers des unités dans lesquelles j’ai servi, sans jamais attacher d’importance à la différence des origines : même galon, même mission. Je n’ai pas changé. Sachez également que j’attache beaucoup d’importance aux liens qui peuvent unir notre armée de Terre aux associations qui partagent ses valeurs et ses préoccupations. Nous en avons besoin dans les moments peu évidents que nous traversons. Nous en avons aussi besoin au quotidien, pour faire savoir à nos concitoyens qui nous sommes, ce que nous vivons et comment nous le vivons. Pour faire savoir que le métier militaire est un magnifique métier, à nul autre pareil. Il y a donc, à mon sens, un risque à compliquer les liens qui nous unissent, et je vais pour cela m’adresser un instant à votre président. Le dernier numéro de l’Épaulette a ainsi ouvert un débat que je qualifierai d’inapproprié et

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suscité peut-être de nombreuses et vives réactions, au risque de fragiliser ce lien que j’évoquais il y a quelques instants. Je sais d’expérience que personne n’a rien à gagner à alimenter la polémique sur des sujets aussi importants. Je pense qu’il est temps maintenant de retrouver les bases d’un débat calme et serein. Je me souviens, en effet, qu’au début des années 2000, dans le tumulte des réformes passées, la question de la fermeture de l’Ecole militaire interarmes (EMIA) avait été posée. Cette option ne fut pas retenue et l’armée de Terre confirmait ainsi le choix du maintien de ses équilibres structurants, notamment pour sa population d’officiers. Nous devrons être unis – pour les mêmes raisons – dans les années qui viennent.

Quels sont ces équilibres structurants ?

Le premier d’entre eux est un modèle de gestion qui s’appuie sur le principe de différenciation des carrières fondée sur le mérite. Les parcours d’officiers sont ainsi fonction des diplômes militaires acquis (brevet d’études militaires supérieures, brevet technique, diplôme technique, diplôme d’étatmajor, diplôme militaire supérieur, diplôme d’aptitude aux emplois d’officier supérieur - DAEOS). Ils sont aussi fonction, bien sûr : • des aptitudes de chacun et de la qualité des services rendus. Il s’agit là de la notation, • enfin, de l’avancement, avec des tranches élargies, permises par les nouveaux statuts. La conjonction de ces trois facteurs et leur évolution récente que j’ai validée garantit l’équité et redonne donc du potentiel aux officiers méritants et parfois plus âgés.

Le deuxième équilibre structurant est que 70% du corps des officiers provient du recrutement interne avec un équilibre d’environ 50% issus du corps des sous-officiers et 20% d’officiers sous- contrat par intégration. Cette proportion a pour but de tirer profit du vivier riche et très divers qui compose notre armée de Terre. L’intégration des Officiers sous contrat se fait en plus grand nombre, notamment après la réussite d’un temps de commandement. En parallèle, un gros effort a été mené par mon prédécesseur et la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) pour dynamiser la scolarité de l’EMIA : • ouverture du concours aux militaires du rang en 2010, pour les quelques éléments en ayant le niveau, • ouverture en 2011 d’un concours sur titre ouvert aux sous-officiers et militaires du rang titulaires d’un BAC + 2 validé, en symétrie du recrutement sur


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Le général d’armée Bertrand Ract-Madoux lors de son allocution devant l’assemblée réunie à l’amphi Foch.

PHOTOS MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

DOSSIER

« M’adressant aux jeunes officiers en début de carrière, je voudrais leur rappeler que pour eux l’unique objectif est bien de réussir comme chef de section à la tête des hommes qui leur seront confiés et de leur consacrer toute leur attention et leur enthousiasme. »

titre à l’ESM, • semestrialisation et attribution, à compter de 2012 d’une licence aux officiers diplômés. Les sous-officiers ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Les candidatures ont considérablement augmenté au cours des deux dernières années. Les officiers sous contrat, quant à eux, ne passent plus par l’EMIA du fait qu’ils sont recrutés à BAC+5 (mastère), qu’ils sont formés à Coëtquidan, en corps de troupe puis en école d’application et exercent ensuite des responsabilités d’officier. L’EMIA est donc désormais l’Ecole par excellence de la promotion interne dans l’armée de Terre et son rôle essentiel en est d’autant conforté.

Quelles conséquences ? M’adressant aux jeunes officiers en début de carrière, je voudrais leur rap-

peler que pour eux l’unique objectif est bien de réussir comme chef de section à la tête des hommes qui leur seront confiés et de leur consacrer toute leur attention et leur enthousiasme. Pour l’instant ne pensez qu’à cela ; à la rigueur dans quelques années, à ce capitaine toujours au contact de ses hommes que vous pourriez devenir. Pour la suite, faîtes confiance à vos chefs qui ont la responsabilité de suivre vos carrières. Si la première partie de carrière est sanctuarisée pour tous les officiers (Saint-Cyriens, EMIA, OAEA), chacun étant appelé à commander une unité élémentaire, l’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur joue ensuite un rôle fondamental, quelle que soit l’origine. Pour l’école de guerre encore il n’y a pas de discrimination particulière. Une part importante d’officiers de recrutement semi-direct réussit le

concours. Ils représentent en moyenne, sur les dix dernières années, 19% d’une promotion. Ces officiers sont ensuite bien évidemment gérés comme des brevetés et auront, bien évidemment accès au grade de colonel. Au tableau de cette année, sur cinq colonels retenus en choix très jeune (tranche 1), un est d’origine semi-directe. Année après année, entre 50 et 70% des officiers brevetés issus de l’EMIA obtiennent ainsi un temps de commandement de premier niveau. Cette année ne dérogera pas à cette tendance, je peux vous le confirmer, puisque je viens de signer la liste des temps de commandement. Onze d’entre eux sont ainsi concernés. Retenez qu’à la sortie de l’Ecole de Guerre, l’ensemble des brevetés est géré de la même manière, sans aucune référence au recrutement d’origine. Les autres effectueront tous un temps de responsabilité de premier ••• L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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En couverture > le débat…

L’avenir du recrutement interne

••• niveau comme leurs camarades SaintCyriens. Ceux qui s’engagent sur la voie du diplôme technique ne sont pas, pour autant, laissés pour compte. La DRHAT met en œuvre une politique de valorisation de cette filière, attribuant de vraies responsabilités, des temps de commandement et de responsabilités de deuxième niveau qui ouvrent, par voie de conséquence, accès aux primes de qualification. En ce qui concerne les OAEA et les officiers rang, nombre d’entre eux accèdent aujourd’hui au grade de commandant, sous réserve de s’être vus attribuer le DAEOS. Chaque officier peut donc développer son propre parcours de carrière, légitimement différencié, mais dont la lisibilité et l’attractivité ont été renforcées.

Une dynamique commune. Certains ont vu dans la disparition de l’Ecole spéciale militaire interarmes (ESMIA), il y a plus de cinquante ans, une rupture irrémédiable dans le corps des officiers. Je pense qu’il n’en est rien. Depuis 1961, les deux écoles de formation initiale d’officiers qui constituent le cœur des écoles militaires de Saint-Cyr n’ont, ainsi, jamais atteint une telle convergence de scolarité. Formant plus que jamais la maison mère des officiers et donc un creuset unique, elles y poursuivent les mêmes objectifs pédagogiques, disposent du même corps enseignant et suivent le même programme de formation militaire. A titre d’exemple, le stage forêt en Guyane a ainsi été récemment élargi à l’EMIA. De même, force est de constater que le recrutement des officiers sur titre (OST) se révèle bien plus intégrateur que les anciens 15-3 et 15-2. Les jeunes n’étant plus, en termes de gestion, des « assimilés Cyrards » mais bien des Saint-Cyriens à part entière, sans aucune différence de gestion ultérieure. Il en est de même à l’EMIA pour les élèves officiers recrutés comme OST.

> Lire aussi l’article du Lieutenant-colonel Delfaux qui traite le sujet sous un angle complémentaire, en page 36.

PHOTOS MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

Allocution du CEMAT

Le général d’armée Bertrand Ract-Madoux lors de son intervention devant l’assemblée réunie à l’amphi Foch. M. Stéphane Volant secrétaire général de la SNCF prenant la parole lors du débat présenté par Mme Katia Gilder journaliste à la chaîne parlementaire LCP.

donner la peine. Et j’utilise ce terme à dessein. Car, à la différence de l’ascenseur, il traduit une véritable notion d’effort personnel. L’intervention du général Delaunay, un de mes illustres prédécesseurs, qui date certes de 1981 et que vous avez cité récemment dans votre revue reste donc plus que jamais pertinente.

Je ne peux qu’encourager mes jeunes camarades à suivre son conseil : avoir davantage confiance en eux, être plus ambitieux et travailler davantage.

Je terminerai en évoquant l’octroi, au printemps dernier, de la croix de la légion d’Honneur au drapeau de l’EMIA, fruit d’un long travail de l’état-major. Ce fut un moment d’émotion intense et de fierté pour le ministre comme pour les représentants de toutes les promotions présentes sur les rangs. Cette décoration illustre sanctionne un glorieux passé mais sa symbolique inscrit le recrutement semi-direct dans une dynamique d’excellence et consacre le service majeur qu’il rend à notre pays. Je vous remercie de votre attention. I

Conclusion Comme je l’ai répété lors des dernières auditions parlementaires, l’armée de Terre représente un escalier social unique pour qui veut bien s’en

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Général d’armée Bertrand Ract-Madoux

Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012 Ouverture par le général Jean-François Delochre qui accueille les intervenants avant d’évoquer l’intérêt de la table ronde « nouvelle formule » : échanges, questions, animation, changement de modèle pour éviter que quatre interventions de 15mn laissent plus de temps au débat. Mme Katia Gilder journaliste à la chaîne parlementaire (LCP), prend la parole pour rappeler le thème et passe la parole à Stéphane Volant. Témoignage de M. Stéphane Volant, secrétaire général de la SNCF Mon général,…, Mesdames et Messieurs, mes chers camarades Dolos (je m’adresse à vous en ces termes puisque j’ai eu le grand plaisir d’être fait « Dolo d’honneur » par vos camarade de la promotion « Colonel du PuyMontbrun »). Lorsque le général Delochre m’a contacté, ma première réaction a été : « pourquoi proposer à un dirigeant de la


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comme il existe, je le crois, de véritables « familles de militaires » et, chez les uns comme chez les autres, chacun a la notion de service chevillée au corps. Nous partageons également un même ancrage territorial très fort : il existe des villes de garnisons comme il existe des nœuds ferroviaires. En cela nos rails et nos gares sont comme vos régiments et vos bases, ils sont des petits bouts de villes, un petit bout de France. Et, en cela aussi nous nous ressemblons. Et puis, il y a ce statut. Le statut du cheminot comme celui « du militaire ». On en parlera certainement beaucoup ce matin car il est au cœur de la gestion de nos ressources humaines. Faut-il le sceller dans le bronze, une fois pour toutes, comme si le cheminot du XIXè et le soldat de l’An II était le même aujourd’hui, ou faut-il le faire évoluer ? On y reviendra… Il y a des missions régaliennes pour ce qui vous concerne, des missions de service public pour ce qui nous concerne. Elles se ressemblent car elles puisent leur légitimité au cœur de la République. Il y a aussi le célèbre « quart de place » ! Le ministère de la Défense et la SNCF sont en pleine négociation pour renouveler le contrat qui conduit les armées à prendre à leur charge (et donc à compenser la SNCF) les 75% de réduction dont chacun d’entre vous dispose dans tous les trains. Rassurez vous, cette négociation se déroule au mieux de nos intérêts réciproques. Le votre consiste à reconduire à l’identique les avantages dont vous disposez déjà, et ceux de la SNCF est de se garantir contre les incertitudes liés aux fluctuations des prix et de la fréquentation. Sans dévoiler de secret, je crois pouvoir dire que les intérêts de la Défense et de la SNCF seront préservés dans la future convention… Il y a aussi l’obéissance ! Je trouve assez amusant de citer ici le général de Gaulle qui disait : « la SNCF, c’est l’armée plus la discipline ! ». Les Français pensent sans doute que c’est l’inverse, mais bon ! Et puis, enfin, plus au cœur de notre sujet de ce matin, on se ressemble aussi en matière de gestion des ressources humaines. Vous avez l’Ecole Spéciale Militaire de St Cyr, et nous avons les Ponts et Chaussées. Vous avez une promotion interne avec l’EMIA, et nous avons un programme qui s’appelle « Magellan ». Vous avez un problème pour garder les meilleurs parce que certains d’entre vous ont envie de partir et la tentation d’aller dans le privé, nous avons aussi

ce problème puisque des concurrents pointent leur nez à l’horizon et veulent embaucher les meilleurs d’entre nous. Alors, dans ce contexte concurrentiel (et peut être cela vaut il aussi pour les armées si l’on considère l’entreprise comme exerçant une sorte de concurrence face à l’institution militaire), comment faire pour faire évoluer notre statut ? Nous y pensons pour le rendre plus attractif et plus souple, et vous aussi probablement mais, comme à la SNCF, il s’agit là du domaine de la loi et c’est donc un sujet complexe. Et puis, nous avons aussi quelques différences parce que le « bigramme », le code « promo-âge » sur lequel s’appuie votre DRH, est peut-être moins apparent à la SNCF que chez vous,… surtout depuis qu’on a supprimé les étoiles sur les casquettes des contrôleurs !

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SNCF d’ouvrir votre matinée consacrée à la promotion interne et au reclassement des militaires ? » Tout d’abord, je n’ai donc pas très bien vu le lien entre les cheminots que je représente et les militaires que vous êtes. La SNCF est en effet une entreprise nationale qui compte 160 000 agents (220 000 salariés au sein du groupe), et dont le chiffre d’affaires de 33 milliards, en croissance cette année encore montre qu’elle est finalement moins touchée par la crise que d’autres puisque les Français voyagent et se déplacent de plus et en plus, en France et dans le monde. Je comprends en revanche que les armées sont aujourd’hui confrontés à une RGPP draconienne, qui vous conduit à réduire le format de votre voilure et à davantage parler de « savoir partir », « d’outplacement » pour faire chic et moderne, et de deuxième partie de carrière en essayant, malgré tout, de conserver les meilleurs. Et puis, dans un second temps, je me suis dit : « j’embauche aussi des militaires ! ». J’ai embauché récemment un général : un logisticien (NDLR : membre de l’Épaulette) chez Géodis et, la semaine dernière encore, j’ai embauché des gendarmes et des marsouins pour s’occuper de surveillance dans les trains et protéger nos clients. L’idée du général Delochre était donc bonne de me proposer de lancer vos débats, puisque, outre le fait que j’embauche souvent des militaires de tous les grades, de nombreux points communs rapprochent nos deux institutions. Au-delà du fait qu’il y a naturellement des différences entre nous, et j’y reviendrai, nous nous ressemblons donc de mille façons : d’abord parce que nous sommes deux grandes institutions nationales et que, le « chef de votre chef » comme « le chef du mien », est le président de la République. C’est vrai pour l’amiral Guillaud comme pour Guillaume Pepy. Nous nous ressemblons également parce que nous entretenons avec les Français une espèce de relation du type « je t’aime moi non plus ». Les Français aiment bien les trains. Ils aiment également les militaires. Mais en même temps, par voie de presse le plus souvent, on nous tire dessus à boulets rouges. Les uns pour leurs retards, les autres pour des engagements dont on feint de ne pas comprendre l’intérêt. Enfin bref, une relation un peu d’amour vache ! Et puis il y a des vocations de soldats, comme il y a des vocations de cheminots. A la SNCF, certains de mes collègues sont cheminot de père en fils

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« Nous nous ressemblons également parce que nous entretenons avec les Français une espèce de relation du type « je t’aime moi non plus ». Les Français aiment bien les trains. Ils aiment également les militaires.»

En revanche, à la SNCF, nous avons des syndicats, ce qui en matière de RH est un facteur essentiel à prendre en compte comme tel. J’ai compris que vous n’en n’aviez pas encore complètement partout,… mais peut être y aura-til un jour un « SUD armée de Terre » comme il existe un « SUD rail » ? Alors : « promo interne et reconversion » ! Si je m’attache d’abord à la « promotion interne », finalement cela veut dire : « qu’est ce qu’on attend d’un cadre à la SNCF pour qu’il progresse dans sa carrière et comment, ensuite, le promouvoir ? ». J’en attends au moins trois choses. La première, c’est la gestion du temps : j’attends des cadres de l’entreprise qu’ils sachent, dans un univers rythmé par les secondes du côté ferroviaire et par l’éternité plus un jour de l’autre côté (comme toutes les institutions, la SNCF se vit et se voit comme éternelle), des cadres de l’entreprise qu’ils soient ••• L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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••• capables de « prendre le temps de prendre le temps » et de « choisir le moment ». Peut-être y a-t-il en cela des liens à établir avec votre activité militaire ? Entre la stratégie et la tactique, entre l’immédiateté et le long terme. Mais en tout état de cause, ce que j’attends de mes cadres, c’est d’abord ça : savoir gérer le temps et savoir prendre le recul nécessaire à la prise de certaines décisions lourdes. J’attends aussi qu’ils soient capables d’assurer aussi leurs missions, naturellement, comme vous, mais j’attends surtout qu’ils soient capables d’assumer leur mission. Assumer la mission du chef c’est différent d’assurer la mission et, de ce point de vue, j’attends aussi des cadres de la SNCF qu’ils assument leurs décisions et qu’ils se comportent de façon très emblématique comme le meilleur conseiller du chef du dessus et comme le meilleur protecteur - et le meilleur chef - des agents du dessous. Je me rappelle souvent l’échange qu’on prête à Louis XIV et au maréchal de Villars… Un jour le vieux maréchal s’approche du roi de France et lui dit à peu près ceci : « Sire, je suis très ennuyé. Dans les Flandres, c’est la débandade. Les Hollandais sont à nos portes et nous n’avons plus les moyens de les retenir ? En même temps, la garnison de Paris n’est guère en meilleur état et il ne faudra vous étonner si l’un de vos héritiers

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> Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012

« Il faut travailler les mobilités à l’intérieur de l’entreprise. Pour ce faire, j’ai à ma disposition au sein de la SNCF, comme vous probablement, des écoles et des formations internes. » à indiqué M. Stéphane Volant secrétaire général de la SNCF, lors de son exposé, à ses côtés, le colonel (Air) Arnaud Iralour commandant la BA 117 Paris Balard, Mme Katia Gilder, journaliste à la chaîne parlementaire LCP, et le colonel Thierry Lion (DRHAT).

voit un jour les parisiens à la grille du château. Et je ne parle même pas de l’armée des Pyrénées, parce que là, votre cousin le roi d’Espagne est bientôt en France si l’on ne prend pas des décisions urgentes et très sérieuses ». Le roi de France aurait regardé le vieux maréchal et lui aurait dit : « Tout cela est pénible, Monsieur le Maréchal. Regardez comme les seins de la marquise sont beaux ! Regardez comme cette galerie des glaces est merveil-

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« Je me rappelle souvent l’échange qu’on prête à Louis XIV et au maréchal de Villars…»

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leuse ! Regardez comme le feu d’artifice éclaire les jardins de Monsieur Le Nôtre… Et, surtout, cessez de m’ennuyer avec toutes ces tracasseries qui, vraiment, m’insupportent ! » Le vieux maréchal de France aurait regardé le roi et lui aurait dit : « Sire, je ne peux à la fois vous plaire et vous servir ! ». Cette anecdote résume parfaitement ce que l’on est en droit d’attendre des cadres de la SNCF : qu’ils soient mis en condition de servir surtout, de plaire peut-être - mais c’est vraiment accessoire - et essentiellement de servir. D’avoir ainsi ce droit à l’impertinence, ce droit à l’erreur aussi, et être encouragé à la fois à gérer le temps, à assumer des décisions et à dire les choses telles qu’elles sont et pas telles qu’on aimerait qu’elles soient. Alors pour former à cela, il existe trois critères de sélection essentiels (en dehors des critères techniques propres à chaque métier) : Il faut travailler les mobilités à l’intérieur de l’entreprise. Pour ce faire, j’ai à ma disposition au sein de la SNCF, comme vous probablement, des écoles et des formations internes. J’ai à ma disposition un système de notation tout au long d’une carrière gérée par un « grand architecte » chez nous, ce n’est pas la DRHAT, c’est la DRH tout court - mais malgré tout, Suite page 12 •••


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Le général de gendarmerie Philippe Mazy, lors de son intervention devant l’assemblée.

essieurs les officiers généraux, Mesdames et Messieurs. Permettez-moi tout d’abord de vous présenter les excuses du général d’armée Jacques Mignaux, directeur général de la gendarmerie nationale, qui m’a demandé de le représenter à votre assemblée générale, compte tenu de son emploi du temps particulièrement chargé. Je suis très heureux qu’il m’ait demandé d’être à vos côtés ce matin, tant je suis concerné par les débats qui viennent de se tenir. Je le suis à double titre. D’abord parce que j’assume la fonction de sous-directeur des Compétences, (quelle belle dénomination) ce qui fait de la problématique du recrutement interne des officiers l’une de mes préoccupations de cœur de métier. Ensuite parce que je me suis senti totalement des vôtres au regard de mon propre parcours professionnel. Historiquement le corps des officiers de gendarmerie a toujours été constitué à partir d’une très forte porosité avec le corps des sous-officiers. Selon les époques des deux-tiers aux trois-quarts des officiers provenaient du corps des sous-officiers, soit par le biais d’un recrutement interne dit « semi-direct », soit par le recrutement interne dit « tardif ». Ce marqueur de l’institution répond à un réel besoin en raison de l’organisation même de la gendarmerie en petites unités très largement disséminées sur le territoire et à la tête desquelles sert un officier. Ce dernier, souvent seul officier de son unité, est isolé. Il doit donc être totalement autonome, bien connaître ses subordonnés, dont la majorité d’entre eux sont sous-officiers. Être issu des rangs de ce corps ne peut qu’être une plus-value dès lors que l’on n’a pas oublié d’où l’on vient et pourquoi l’on sert. Au total, cette possibilité marquée de

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passer d’un corps à l’autre au sein de nos institutions est une véritable chance à la fois pour les forces armées qui permettent l’irrigation du corps supérieur par les meilleurs, mais aussi pour les individus eux-mêmes. Fondée sur le mérite et les compétences, cette accession constitue un véritable ascenseur social en plein accord avec les valeurs qui fondent, depuis toujours, notre République. Elle est donc facteur de cohésion, d’émulation et a valeur d’exemple pour tous. Ceci posé, ma principale préoccupation est de bien accueillir cette ressource de qualité dans le corps des officiers pour permettre une intégration rapide et totale sans laquelle, il n’y a pas véritablement de valorisation. La gendarmerie nationale a profondément modifié les règles permettant d’accéder, en cours de carrière, au corps des officiers. Seul le concours le permet désormais. Les lauréats sont accueillis au sein de l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), creuset de la formation des officiers, pour une scolarité de plusieurs mois, entrecoupée de périodes en unité qui permet l’exhaussement des compétences et la prise de conscience des nouvelles obligations liées à l’état d’officier. Un mot rapide sur l’E.O.G.N. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ma joie et ma fierté concernant la parution dans l’hebdomadaire le « Nouvel Observateur » du 26 janvier 2012 du palmarès des lycéens relatif aux grandes écoles de la République. Selon eux, l’E.O.G.N. se classe cinquième au niveau national, à égalité avec Polytechnique et l’École des Mines de Paris. C’est dire les progrès accomplis. Je voudrais, dans un deuxième temps, revenir sur les débats techniques qui viennent de précéder mon intervention. Je

crois très sincèrement que l’essentiel n’est pas de savoir si nos jeunes officiers qui intègrent l’Ecole militaire interarmes pourront se présenter un peu plus tôt ou un peu plus tard aux épreuves de l’École de Guerre et atteindre tel ou tel grade en fin de carrière ! Si j’avais un conseil à leur donner, aujourd’hui, c’est de vivre pleinement le sens de leur engagement : celui de commander, au milieu de leurs subordonnés, et de vivre la vie exaltante d’un officier, chef militaire qui commande et qui partage. Ils auront bien le temps, plus tard, de dresser des plans de carrière ! Qu’ils fassent donc confiance à leur hiérarchie pour faire en sorte qu’émergent les meilleurs et qu’à ceux-là soient offerts des parcours valorisant leur permettant d’exprimer leurs talents jusqu’au plus haut niveau possible. Chacun d’entre eux admet parfaitement que tous ne peuvent finir au grade sommital et ce n’est pas de nature à les préoccuper. Je crois comprendre, parce que je l’ai vécu ainsi, qu’ils ont souhaité revêtir l’épaulette pour vivre une vie passionnante, au cœur des réalités humaines et militaires et non pour atteindre au plus vite les plus hauts grades ! Je suis certain qu’ils ne seront pas déçus par ce qu’ils vont vivre et que jamais ils ne regretteront l’effort qu’ils ont consenti pour entrer dans cette belle école de Saint-Cyr coëtquidan. Très rapidement, ils se rendront compte que c’est dans les yeux de leurs subordonnés qu’ils mesureront leur dimension de chef. Là sera leur véritable salaire ! Pour tous je forme des vœux de plein succès à la tête de leurs unités. Merci de votre attention. I Général Philippe Mazy

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«

> Intervention du général de gendarmerie Philippe Mazy sous-directeur des compétences de la Direction générale de la Gendarmerie nationale, lors de la tribune de l’assemblée générale de L’Épaulette, le 4 février 2012 à l’École militaire.


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••• Suite de la page 10

j’y reviendrai, on sait probablement, comme vous, lui faire confiance et discuter avec elle de choses très concrètes et très claires… même si son approche des hommes nécessairement un peu macro, heurte parfois l’approche plus micro que chaque manager aimerait voir prise en compte. J’ai des programmes pour les hauts potentiels qui me permettent d’identifier quasiment dès son entrée dans l’entreprise celui d’entre nous qui sera capable d’assumer plus tard les plus hautes fonctions. Je dispose aussi d’un réseau efficace de coachs internes et de parrains – un peu comme dans vos promos – qui permettent aux plus anciens d’aider les plus jeunes tout au long de leur carrière. Et puis, je facilite naturellement la mobilité interne, à l’intérieur de l’EPIC (la SNCF maison-mère), mais également à l’intérieur du groupe. J’utilise aussi les mises à disposition : certains des salariés de la SNCF sont également dans l’armée de terre de la même façon que l’armée de Terre me met à disposition certains d’entre vous ; j’en ai aussi dans la Gendarmerie… Mais j’ai aussi un système de rémunérations très intéressant, sans doute très différent du votre. Un système de tuilage de rémunérations qui fait qu’on peut être lieutenant et avoir une solde de capitaine parce qu’il est difficile de donner la promotion comme on le souhaiterait, mais qu’en revanche on estime que la rémunération doit parfois pouvoir anticiper l’éventuelle promotion. Nous disposons aussi de parts variables. Il s’agit là d’un outil un peu éloigné de vos réflexions du moment, mais la rémunération brute annuelle de mes cadres peut varier très sensiblement chaque année, en fonction des résultats obtenus l’année précédente. Et puis, certains de mes collègues demandent à quitter le statut tout en étant maintenu dans leur emploi. Ils renoncent dès lors à certains des avantages inhérents au statut du cheminot, pour profiter de la gestion « sur mesures » d’un contrat de droit privé à durée indéterminée. J’ai en tête un exemple concret : l’un des plus emblématiques d’entre nous de ce point de vue est passé, en 10 ans, de conducteur du RER D « en tête de loco » – son grade équivalait à celui d’un caporal ou d’un caporal-chef, à aujourd’hui « directeur d’établissement de la SNCF » avec 1 200 hommes

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sous ses ordres. Il est, peu ou prou, chef d’organiser, d’obéir, de mobiliser, bref de corps ! de commander, bref d’être des manaIl a souhaité démissionner du statut, gers comme on dit chez nous, des chefs a fait un master à l’école des Ponts et comme on dit chez vous. De ce point de Chaussées et puis il est revenu chez vue là, je trouve que vous avez un nous et, en 10 ans, il est passé de capométier en soi qui mérite d’être mis en ral-chef à colonel plein ! Dans ce cas exergue, peut-être davantage que vous très concret là, nous avons essayé d’apne le faites quand vous envisagez votre pliquer à la SNCF qui est certes un deuxième partie de carrière. dinosaure, mais « un dinosaure qui Aussi, lorsque les plus âgés d’entre galope », la formule qu’on prête à vous auront l’envie de nous rejoindre, l’Empereur : « si vous avez un lieuteinsistez plutôt ou aussi sur vos diffénant qui a l’étoffe d’un général, ne rences que sur vos ressemblances. Vous commettez pas la bêtise de le nommer appartenez certes à une population très capitaine, mais nommez le tout de suite particulière. Votre tenue le prouve et, général ! » moi, j’ai besoin de gens qui assument Je ne suis pas certain qu’il faille sysce qu’ils sont et pas qui essayent de tématiquement accélérer les promotions nous expliquer – pardon d’être un peu comme cela, mais je trouve intéressant rugueux – que parce qu’ils ont un que dans cette entreprise nationale, il « équivalent master ou licence », ils soit possible de faire galoper le dinosavent maîtriser les comptes exactesaure en faisant galoper avec lui ses ment comme les HEC, ils ont la culture agents les plus méritants… générale d’un énarque, le talent de Cela nécessite, avec notre DRH, rédaction d’un Sciences Po, et qu’en évidemment une très plus ils sont de remargrande proximité, une quables soldats ! Dans immense compréhenmon entreprise, les « Mais j’ai aussi sion des enjeux, des 160 000 cheminots de la enjeux qui sont les siens, un système de SNCF - ou les 220 000 rigueur, homogénéité du rémunérations très du Groupe - sont incapasystème et d’animation bles de faire le métier que intéressant, sans de ce système, de clarté vous faites (quoique cersur les objectifs que doute très différent tains réservistes !). Et nous partageons, de probablement n’êtesdu vôtre. Un sysconfiance entre nous. tème de tuilage de vous pas complètement Bref, nous on vit bien (encore ?) de rémunérations qui capables avec notre DRH, j’esfaire celui qu’ils font. Il fait qu’on peut être faut donc capitaliser sur père que c’est le cas avec la vôtre ! lieutenant et avoir ce que vous êtes, sur ce Reconversion : nous que vous faites et essayer une solde de avons besoin de milide faire miroiter effecticapitaine… » taires, naturellement, à vement ces valeurs là qui la SNCF. Nous en avons vous sont particulières, besoin pour des métiers pour voir si effectiveprécis. Par exemples dans la logistique, ment elles peuvent être utiles à l’entredans l’informatique, dans la sûreté, prise. dans l’infrastructure (ce que vous Je rêve ainsi, finalement, pour incarappelleriez chez vous le Génie), et pour ner cela, d’un classement des grandes ça on recrute des militaires et vous êtes écoles (cf. Le Point) où, de façon très les bienvenus à la SNCF ! spécifique, on noterait que compte tenu Mais j’ai aussi besoin de « soldats », des caractéristiques très particulières du et je fais une différence entre le soldat métier de soldat, l’ESM - et l’EMIA et le militaire. Pour moi, le militaire est ne feraient naturellement pas partie de une carrière et le soldat est un métier ! ce classement. Il ne faut évidemment Et je trouve intéressant que certains pas que vous disparaissiez du classemilitaires aient des métiers : logistique, ment, mais que vous y soyez identifiés informatique, génie qui soient immépour ce que vous êtes, me semble-t-il, diatement transposables dans l’entreen indiquant les particularités de votre prise. Mais je suis aussi intéressé par le métier. soldat de métier, par le métier du soldat, Il faut naturellement aussi que vous avec cette façon si particulière (et pourinsistiez sur votre capacité à faire. Je tant si proche de celle de certains pern’embauche pas « sur étagère » un sonnels de la SNCF) qu’il a de servir, métier particulier sauf très rarement


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« Cette anecdote résume parfaitement ce que l’on est en droit d’attendre des cadres de la SNCF : qu’ils soient mis en condition de servir surtout, de plaire peutêtre - mais c’est vraiment accessoire - et essentiellement de servir. »

pour les logisticiens, les informaticiens, … mais le soldat que vous êtes. Ce soldat là est quelque chose qui peut être « en devenir » et, moi, j’ai besoin de cette capacité là que je vais savoir utiliser, que je vais savoir adapter à mes métiers et à mon entreprise de telle sorte que mon investissement sur vous, sur votre capacité à faire, sur votre savoir être, soit un jour rentabilisée. Car, finalement, l’ennemi chez moi est le concurrent, et la victoire se mesure en marge nette ! Et puis, puisque je m’adresse à des …Dolos, permettez moi de vous dire aussi sincèrement ce que sont les meilleurs des cheminots de la SNCF, une espèce de chauve-souris : « regarde mon corps, je suis un rongeur ; regarde mes ailes, je suis un oiseau ». Vous êtes des soldats au départ, vous connaissez votre métier, vous êtes au cœur de vos hommes. Vous avez été sous-officiers, vous savez ce que c’est que le métier de soldat. Et, en même temps, vous avez été formés dans une école exceptionnelle qui vous a permis de prendre de la hauteur, de prendre la dimension des choses, d’assumer autant que d’assurer, de gérer le temps et de dire les choses telles qu’elles sont. De ce point de vue là, je trouve formidable l’alliance du soldat de terrain que vous êtes et de l’officier que vous êtes devenus. Nous essayons d’avoir, à la SNCF, exactement ce type de recrutement, en interne. C’est le fameux programme Magellan dont je vous ai parlé. Il est ouvert aux cheminots de terrain, qu’on identifie comme faisant partie des meilleurs et que l’on sort un temps du terrain pour les promouvoir aux postes de

L’animatrice, Katia Gilder, après avoir remercié l’intervenant pour son exposé riche et brillant, entame le débat en sollicitant la réaction du colonel Lion vis-à-vis des préoccupations de la DRHAT confrontée aux attendus d’une bonne GRH et aux contraintes de l’armée de Terre : contexte, missions, moyens.

DOSSIER

que ce soit comme dirigeant de la SNCF parce que je reconnais là les valeurs partagées par mes collègues. Vous êtes donc formidables dans l’armée de terre, c’est le citoyen qui vous le dit ! Et vous êtes les bienvenus à la SNCF parce qu’elle a une énorme envie de cadres qui vous ressemblent ! Je vous remercie.

L’intervention du colonel Thierry cadres de direction. Je vous propose Lion (DRHAT) revient sur donc d’insister là-dessus si vous soucertains points soulevés par M. Volant. haitez entamer un jour une deuxième Défi de l’armée de partie de carrière à la Terre : il rappelle que SNCF ! l’armée de Terre doit à la …puisque vous Comme le marché de l’emploi est parfois un avez comme devise : fois continuer à recruter tout en « déflatant ». combat qui n’est gagné « le Travail pour loi La « manœuvre RH » que par les meilleurs, je et l’Honneur en cours vise à conserver vous suggère aussi de les compétences, les comme guide », développer une « stratéfaire et les resgie des alliés ». Des je peux vous dire savoir sources spécifiques alliés composés d’anque s’il s’agit d’un d’une armée de jeunes, ciens « passés dans le bon commencement aguerris et formés. privé », de réservistes,… Statut : il est une réaqui peuvent vous dans la vie d’Officier, lité si chacun a conseiller très utilement. il s’agit là, aussi, de été à; même un moment « trop L’association l’Épauformidables valeurs vieux » peu après avoir lette est très probableété « trop jeune », la pour rentrer dans ment là aussi pour cela, DRHAT doit créer de la pour le rayonnement de le privé ! fluidité en gestion. ce que vous êtes, pour Caractéristiques du vous aider de conseils, et chef : il confirme le besoin : proximité, modestement, je me dis que les « dolos aptitude à la prise de décision, prise de d’honneur » sont là aussi pour ca ! recul, discernement… sans détermiTravaillez donc ces réseaux, ce lobnisme et sans le « grand corps » d’élite bying, cette influence, car ils sont bons que certains voudraient à notre place. pour vos arméesd’appartenance lorsque L’armée de Terre se bat au quotidien vous êtes « sous les drapeaux », et vous pour conserver un recrutement direct seront peut être utiles quand vous n’y (et semi-direct) large qui permette l’asserez plus. cension et la différenciation des parEt puis, pour conclure, puisque vous cours selon les mérites et non sur le seul avez comme devise : « le Travail pour recrutement. loi et l’Honneur comme guide », je Rémunération : lié à la grille indipeux vous dire que s’il s’agit d’un bon ciaire, l’outil existe pour les échelons commencement dans la vie d’Officier, élevés, et est à l’étude pour la il s’agit là, aussi, de formidables partie variable liée à la performance valeurs pour rentrer dans le privé ! mais avec la difficulté d’en mesurer la Naturellement, j’aime les gens qui dimension collective. ont « le Travail pour loi et l’Honneur Reconversion : le reproche de comme guide », que ce soit au sein de « l’approche diplôme » vs capacités est ••• nos armées comme tous les Français, ou L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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En couverture > le débat…

L’avenir du recrutement interne > Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012 ••• pertinent mais lié à la pratique très franco-française dans ce domaine qui a poussé à faire « reconnaître » les cursus (master à l’ESM ; licence à l’EMIA).

Le Colonel Arnaud Iralour (commandant la B.A. 117 de Paris – Balard) revient, « en double casquette » (expérience précédente à la DRH AA) sur les spécificités du recrutement semi-direct au sein de l’armée de l’air dont le bilan comparatif est encore moins favorable que dans l’armée de Terre : 10 % des sous-officiers accèdent à l’épaulette (7-8 % via l’EMA ; 3-4 % au choix, par le rang). Les officiers d’origine semi-direct n’ont pas vocation à atteindre les hautes responsabilités : ancrage culturel, retard initial de 5 ans (en moyenne) même si le tempo des parcours d’officiers est identique pour les meilleurs. Même si le taux de réussite des « EMA » (école militaire de l’Air) à l’EMS2 tend à s’améliorer, il reste marginal par rapport à celui des officiers de recrutement direct.

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• L’Épaulette n° 176 • mars 2012

Le Général (2s) Norbert Molinier, ancien président de l’Épaulette, rappelle, exemple historique à l’appui, le besoin, certes de diplôme mais aussi de capacité à commander sur le terrain.

Le LCL Alain Walter, commandant de l’EMIA (nouvelle organisation à deux promotions) intervient pour dire que l’âge d’entrée observé aujourd’hui à l’EMIA est de 25,5 ans en moyenne (le plus jeune a 23 ans) et que très peu d’élèves-officiers ont l’âge seuil de 23 ans à l’intégration à Coëtquidan compte tenu de la durée de leur apprentissage (formation, expérience en corps de troupe, participation à une ou plusieurs OPEX). La question porte, selon lui, plutôt sur les perspectives réelles offertes aux profils de semi-direct bre-

vetés sortant du l’école de guerre : postes de chef de Bureau organisation instruction, temps de commandement à terme, avancement.

M. Stéphane Volant intervient pour s’étonner du poids et du caractère inéluctable de l’âge dans l’armée par rapport au monde civil ; il s’interroge sur ses effets (réalité du plafond atteint) et sa pertinence dans un système, quel qu’il soit alors qu’à la SNCF il « se moque un peu de l’âge de ses capitaines ». I La rédaction

Le colonel Thierry Lion (DRHAT), lors de son exposé.

MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

Le Général (2s) Norbert Molinier, ancien président de L’Épaulette, rappelle, exemple historique à l’appui, le besoin, certes de diplôme, mais aussi de capacité à commander sur le terrain spécifique et non diplômable - et regrette la mesure qui a fait passer de 22 à 23 ans l’âge d’entrée à l’EMIA qui pénalise les officiers semi-direct en raison du « facteur âge » : parcours, accès à l’EMS2. Le colonel Lion lui répond ne pas partager son avis, revient sur les bons résultats (26 %) des semi-direct dans les filières littéraires d’accès à l’école de guerre et les raisons pour lesquelles il n’y a plus de semi-direct dans les filières scientifiques (exigence de niveau BAC+5 : diplôme d’ingénieur ou master 2) en raison d’une réduction des durées de formation spécialisées dans ce domaine. Enfin, le colonel Lion précise que la « mesure 23 ans » a été prise à l’échelon interarmées par le niveau ministériel il y a plusieurs années pour mieux différencier les recrutements direct et semi-direct.

MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

L’animatrice, Katia Gilder, rappelle l’intérêt de la VAE dans ce domaine, sujet malheureusement sans le témoignage prévu en raison de l’indisponibilité de dernière heure du CNE Karine Gainetdinoff.


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> Le débat, un autre aspect… Une réussite tonitruante de la « Grande muette ». La promotion interne ça marche !

llez, un peu d’histoire ! Bigeard, mort en 2010, n’a pas seulement été la « grande gueule » que tous s’entendaient à décrire ; ce fut à la fois une aventure humaine et un parcours professionnel atypique. Et quel parcours ! Qui aurait dit au jeune appelé de la classe 36, affecté à un régiment de forteresse sur la ligne Maginot, qu’il ne « tomberait le treillis » qu’en 1975 pour poser ses cantines et son barda au secrétariat d’État à la Défense ? Simple commissionnaire de la Société Générale mobilisé en 1939 comme sergent, prisonnier, évadé, meneur d’hommes dans les maquis, il a toujours eu le goût de l’action et du commandement, mais ne s’en contentait pas. De l’Indochine à l’Algérie, seule la première place l’intéressait. Officier le plus décoré de France, général de corps d’armée au terme de sa carrière militaire, il n’était pas saintcyrien et se permettait même la coquetterie de feindre de mépriser les Ecoles Supérieures de Guerre dont est pourtant issu le sérail des officiers généraux… ses pairs ! Bigeard, en fait, ne troublait pas le jeu de l’avancement et du mérite, il y avait toute sa place. De ce point de vue, les armées sont, par tradition, étonnamment modernes et novatrices.

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Un système de promotion interne original

La différence déterminante entre les systèmes de promotion dans le monde civil et les armées tient essentiellement à l’échelle des temps. Celle d’un bilan annuel pour l’entreprise, d’une carrière pour l’institution militaire. Il revient à l’Ambitieux de se déclarer et d’engager seul toutes ses forces dans une bataille qui se livre chaque année au sein de l’entreprise, alors que l’aptitude et le potentiel sont détectés et encouragés au plus tôt d’une carrière par l’encadrement au sein des armées. Dans les deux cas, le travail sera évidemment le juge de paix de la réussite. En d’autres termes, la promotion interne reste une démarche éminemment solitaire dans le monde de l’entreprise pour se hisser au sein de la hiérarchie. Elle relève, en revanche, d’une ambition partagée et renouvelée entre le soldat et son armée tout au long de sa vie professionnelle. Par ailleurs, s’il est possible dans une société de manager une équipe nombreuse en sortant d’une presti- •••

En hommage à votre parcours d’homme professionnel atypique, Mon général Bigeard, nous sommes fiers et honorés d’avoir choisi votre nom pour la 50e Promotion 2010-2012 EMIA « Promotion Général Bigeard ».

L’égalité des chances, au-delà du principe.

Les émeutes de 2005 dans nos banlieues ont jeté sur la table de l’actualité politique le sac de noeuds de l’égalité des chances. Le problème n’était en soi pas nouveau, mais le législateur s’est senti tenu d’y aller d’une loi dès l’année suivante (loi du 31 mars 2006). La charte pour la promotion de l’égalité L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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DOSSIER

L’ascenseur social dans les armées, singulier à plusieurs égards, fonctionne bien et depuis longtemps déjà, sans que cette réussite n’ait fait école ailleurs.

dans la fonction publique du 24 janvier dernier n’en est, à bien des égards, qu’une resucée. Qui peut donc vraiment contester l’ambition sociale de la Vème République ? Certainement pas les armées qui en ont fait un de leurs principes moteurs bien avant la plupart de vénérables institutions qui s’y convertissent sur le tard. En jetant simplement un regard par dessus son épaule, on pourrait encore apercevoir le burnous du maréchal Lyautey qui avait compris et affirmé la vocation sociale de l’officier… à la fin du XIXème siècle ! A l’avant-garde, les armées se sont appropriées les termes de « méritocratie », de « justice sociale », ou encore de « diversité » avant même qu’ils n’aient été inventés ou prononcés. Bien loin de l’image d’Epinal, faite d’immobilisme et de rigidité, qui leur colle obstinément à la peau dans le fantasme populaire, les armées se sont

montrées les « bons élèves » de la réforme. De toutes les réformes. Avides de ressources humaines, elles ont très tôt compris l’avantage qu’elles pouvaient tirer de la promotion des meilleurs éléments en leur sein.

CCH JEAN BAPTISTE TABONNE / ECPAD

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En couverture > le débat…

L’avenir du recrutement interne

Un modèle transposable au monde de l’entreprise ?

Le silence entourant ce succès assourdissant dans les armées subsiste. Tout le monde y trouve pourtant son compte, l’individu comme son employeur. Pourquoi ?

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••• gieuse école, cela relève d’un processus beaucoup plus long et normé sous l’uniforme. En effet, avant de faire briller ses étoiles de général ou d’amiral, l’officier aura dû démontrer ses compétences sur l’ensemble des postes à responsabilités qu’il aura occupés depuis son accession à l’Épaulette. Mais cela lui forge une crédibilité et une légitimité que personne ne peut lui contester. Plus encore que les diplômes universitaires – que l’officier détient de toute manière – c’est à la fois son expérience humaine et la sérénité consolidée au gré des missions qui assurent cette crédibilité. Attention, le succès n’est en rien garanti, loin s’en faut ! C’est un véritable parcours du combattant dans lequel les obstacles et épreuves sont complexes à franchir, sans préjuger d’ailleurs le nombre comme la valeur des candidats. Issus de la grande diversité des recrutements dans les armées, ils n’en sont pas moins des pairs concourant pour un statut de Primus inter pares. La légitimité sort dès lors renforcée de ce processus en assurant l’égalité de droit de tous les candidats. Pour autant, la promotion interne n’est pas une profession de foi puisque, selon la direction des ressources humaines du ministère de la défense, 70 % des officiers étaient issus du corps des sousofficiers en 2009 et chaque armée pouvait se prévaloir d’officier généraux, issus du recrutement interne et occupant de très hautes fonctions. Incidemment, on ne peut nier que la promotion interne dans les armées soit un peu victime de son succès. Les autres administrations lui font du pied. Combien d’officiers de valeur ont fait le choix de mettre à la disposition de la police nationale, de la magistrature ou encore de la préfectorale leur discipline intellectuelle, leur puissance de travail et leur disponibilité quasi monacale ? Des postes à haute responsabilité leur sont ainsi offerts… à rémunération souvent (?) - supérieure. Ils y rencontrent plus qu’un succès d’estime et leur compétence originale y est tout particulièrement appréciée.

DR COMMUNICATION EAM2-CTA

Une réussite tonitruante de la « Grande muette » La promotion interne ça marche !

Selon la direction des ressources humaines du ministère de la Défense, 70 % des officiers étaient issus du corps des sous-officiers en 2009, et chaque armée pouvait se prévaloir d’officiers généraux, issus du recrutement interne et occupant de très hautes fonctions.

Le modèle économique dominant de l’entreprise en ce début de XXIème siècle privilégie la sacro-sainte rentabilité, pour des raisons évidentes de dividendes distribués aux actionnaires. Son besoin en cadres qualifiés suit donc la même logique. Le recrutement interne demeure dès lors, structurellement marginal parce que l’investissement à consentir est long, couteux et somme toute hasardeux. Pourtant, la quête de promotion personnelle, d’accomplissement de soi – et même de satisfaction de l’égo – objectifs louables et réalisables sous réserve d’investissement pour l’individu, sont aussi des facteurs de performance pour l’entreprise. Pour l’entreprise traditionnelle ou pour la multinationale moderne hantée par les fortes marges de profit ? «… Les deux, mon général ! ». Et c’est d’ailleurs parfois une seule et même société. A l’instar de l’esprit de corps sur les bâtiments de guerre, les bases aériennes ou les régiments, la promotion interne peut contribuer à l’éclosion d’une véritable culture d’entreprise. Les mots d’ « identité », de « fidélité », d’ « attachement » et d’« adhésion » prennent alors tout leur sens.

Michelin, Peugeot ou Dassault pourraient, dans l’esprit, revendiquer et promouvoir un mode de fonctionnement proche de celui du 2e Régiment Etranger de Parachutistes ou du porte-avions Charles de Gaulle, fondé sur la confiance et un lien « familial » très fort. En définitive, il s’agit de replacer la promotion interne au coeur des préoccupations sociétales. Dans un monde caractérisé par le culte de la performance et de l’individualisme, c’est l’opportunité offerte à l’entreprise « citoyenne » de tempérer la dynamique inégalitaire inscrite dans l’ordre libéral, tout en restant performante. Alors, messieurs les capitaines d’industries, regardez donc ce qui se passe sous l’uniforme ! I

Chef d’escadrons Philippe Baillot d’Estivaux Chef de bataillon Samir Yaker Officiers de la 18e promotion de l’Ecole de Guerre Issus du recrutement interne sous-officier.


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SOUTENIR L’ASSOCIATION NATIONALE MARÉCHAL LYAUTEY

Appel du Général d’Armée (2s) Bertrand de Lapresle, vice-président de la Fondation Maréchal Lyautey. > Un nouveau souffle pour une mémoire vivante Le devoir de mémoire, désormais si souvent invoqué relève d’un réel besoin de transmissions de valeurs. Le cas du Maréchal Lyautey (1854-1934)

mérite désormais, et de façon très urgente, une attention toute particulière car la Fondation Lyautey a de moins en moins les moyens d’assurer seule la conservation et la valorisation du patrimoine laissé par ce grand serviteur de l’Etat qui sut « faire aimer la France partout où il servit ». Aujourd’hui, l’Association Nationale Maréchal Lyautey gère et anime à Thorey-Lyautey, à 35 kilomètres de Nancy, le château meublé du Maréchal Lyautey. Il vient de bénéficier du label « Maison des Illustres » récemment créé par le Ministre de la Culture et de la Communication. La pérennité de ce haut lieu

repose sur la capacité de la Fondation Lyautey, propriétaire des lieux, à réunir des fonds privés. Au fil des dernières années, la diminution simultanée du nombre des donateurs et du nombre des visiteurs du château ne permet plus de couvrir les besoins vitaux d’entretien et d’investissement du domaine. Lors d’un récent renouvellement des administrateurs de la Fondation Lyautey, plusieurs personnalités ont accepté de travailler à la recherche d’un nouveau souffle en vue de consolider et de pérenniser l’œuvre exemplaire déjà accomplie pour promouvoir la mémoire du Maréchal sur le site de Thorey-Lyautey et pour transmettre son message.

> L’actualité du message de Lyautey Dans le contexte actuel, trois images de Lyautey s’imposent à nous : • Lyautey, l’initiateur d’un management à visage humain, précocement traité dans son « Rôle social de l’Officier » (1891), et illustré par son comportement, tandis que se révèle plus que jamais actuel son leitmotiv du « devoir social » qui s’impose à tous « dirigeants sociaux ». • Lyautey, le visionnaire de la politique à mener envers le monde musulman, servi en cela pas son ouverture d’esprit, sa hauteur de vues, sa très vaste culture, et sa tolérance.

• Lyautey, le pacificateur faisant de la sécurité la nécessaire condition du développement économique et social, ce développement étant lui-même en retour un puissant facteur de sécurité. Tel est précisément l’esprit de « l’approche globale » préconisée aujourd’hui sur les théâtres en crise.

> Un besoin de mobilisation L’héritage de Lyautey, à la fois moral et matériel, est d’une brûlante actualité et mérite absolument d’être préservé et transmis sous ces deux aspects. C’est ce qui justifie toutes les nombreuses actions menées avec une pugnace obstination depuis 1980.

> Un appel est donc lancé à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs d’humanisme que le Maréchal Lyautey défendait. > Plus d’informations sur le site : http://www.lyautey.fr Je participe à l’action de la Fondation Maréchal Lyautey : • J’adresse un DON déductible sur les revenus de 2012 à l’ordre de « Fondation Lyautey » Nota : A partir de 40 euros, les dons dispensent de cotisation à l’Association pour l’année en cours. Ils bénéficient de la réduction d’impôts de 66% du montant des versements. • Les attestations de dons seront adressées en mars/avril 2013 pour être jointes à la déclaration des revenus de 2012. • J’adhère à l’association en réglant ma Cotisation (minimum 12 euros) par chèque libellé à l’ordre de « Association Nationale Maréchal Lyautey » et adressé à Association et Fondation Lyautey BP 13851 54029 NANCY Cedex.

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Hommage aux morts en Afghanistan

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Les militaires du 93ème Régiment d’artillerie de montagne (RAM) et du 2ème Régiment étranger de génie (REG) ont été tués le 20 janvier 2012 par un soldat du kandak 34 installé sur la FOB(*) de Gwan depuis décembre.

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nombreuses opérations extérieures et missions de courte durée au cours desquelles son professionnalisme, ses savoir-faire et ses qualités humaines ont été remarqués : la République Centrafricaine en 1996, la Guyane en 1998, la Polynésie en 2000, le Tchad en 2003, la Bosnie/Croatie en 2004-2005, le Kosovo en 2006, la Côte d’Ivoire en 2007, puis l’Afghanistan en 2008 et en 2009-2010. Il était de nouveau présent en Afghanistan depuis septembre 2011 au sein d’une équipe OMLT (Operational mentoring and liaison team), équipe de conseillers intégrée au sein d’un bataillon afghan. Agé de 43 ans, l’adjudant-chef Willm est titulaire de deux citations à l’ordre de la brigade avec attribution de la croix de la valeur militaire, de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République Centrafricaine », « Tchad » et « République de Côte d’Ivoire», de la médaille de la défense nationale échelon or avec agrafes « artillerie » et « mission d’assistance extérieure », de la médaille commémorative française avec agrafes « Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan ». Marié et père d’un enfant, l’adjudantchef Fabien Willm a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France qu’il aura servie durant plus de 25 ans.

> Biographie du brigadier-chef Geoffrey Baumela DR SIRPA

’adjudant-chef Fabien Willm aura servi la France durant plus de 25 ans. Il est né le 8 juillet 1968 à Strasbourg. Il s’engage le 1er octobre 1986 en qualité d’élève sous-officier. Il obtient dès sa formation initiale des résultats très encourageants, qui lui valent une nomination au grade de sergent le 1er avril 1987. Affecté en sortie d’école d’application d’artillerie, en avril 1987, au 93ème Régiment d’artillerie de montagne, il débute sa carrière comme chef de pièce. Déterminé, d’une disponibilité sans faille, il s’adapte d’emblée dans ses nouvelles fonctions. De 1989 à 1992, il est affecté successivement au Bataillon de soutien opérationnel, une nouvelle fois au 93ème RAM puis au 60ème Régiment d’artillerie. Il y acquiert de solides connaissances techniques et suscite l’émulation autour de lui. Promu maréchal des logis-chef le 1er juillet 1992, il accède au corps des sousofficiers de carrière le 1er décembre de la même année. Il poursuit brillamment sa carrière en s’affirmant au quotidien par un remarquable état d’esprit et une haute conscience professionnelle. Affecté au 68ème Régiment d’artillerie d’Afrique, à La Valbonne, le 1er août 1994, ses qualités d’instructeur sont remarquées. Il obtient aisément le brevet militaire professionnel du 2ème degré « artillerie sol-sol ». Il rejoint en août 2001 le 8ème Régiment d’artillerie à Commercy, où il occupe la fonction d’officier observateur dans laquelle il obtient les meilleurs résultats lors d’évaluations régimentaires. Il est promu au grade d’adjudant le 1er avril 2003. À son retour au 93ème RAM en août 2009, il occupe la fonction de technicien supérieur « acquisition » et est promu au grade d’adjudant-chef le 1er janvier 2011. Soucieux du détail, il se dépense sans compter dans la réalisation de chacune des missions qui lui sont confiées. L’adjudant-chef Willm a effectué de

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> Biographie de l’adjudant-chef Fabien Willm

e brigadier-chef Geoffrey Baumela est né le 29 novembre 1984 à Echirolles aura servi la France durant 5 ans. Il s’engage en septembre 2006 comme engagé volontaire de l’armée de Terre au sein du 93ème Régiment d’artillerie de montagne. Mécanicien de grande valeur, intéressé et polyvalent, il gagne immédiatement la confiance de ses chefs. Projeté en Guyane en 2008 au sein de la section maintenance, il est unanimement apprécié pour son dynamisme et sa disponibilité. Il est promu brigadier le 1er octobre de la même année. Travailleur consciencieux et appliqué, acteur incontournable au sein de l’atelier « roue », il montre, jour après jour, ses capacités à prendre des initiatives, ce qui lui permet d’être promu au grade de brigadier-chef le 1er octobre 2010. Technicien mécanicien de grande qualité et doué d’un potentiel indéniable, le brigadier-chef Baumela est alors promis à une belle carrière de sous-officier. Agé de 27 ans, il est titulaire de la médaille de bronze de la défense nationale avec agrafe « troupes de montagne ». Il aura servi la France avec abnégation et honneur durant cinq années. Le brigadier-chef Geoffrey Baumela vivait en concubinage et était père d’un enfant. (*) traduction française « Base opérationnelle avancée ».

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> Biographie de l’adjudant-chef Denis Estin

’adjudant-chef Denis Estin est né le 12 décembre 1966 à Douai. Il s’engage le 6 novembre 1984 au titre du 35ème Régiment d’artillerie parachutiste à Tarbes. Rapidement, il s’illustre comme un élément de très grande valeur. Il est nommé brigadier le 1er mai 1987. Ses excellentes qualités humaines et professionnelles lui permettent d’intégrer l’Ecole nationale des sous-officiers d’active à SaintMaixent. Il est nommé sergent le 1er juillet 1988. Il est affecté le 3 octobre suivant au 34ème Régiment d’artillerie, à Mullheim, en qualité d’adjoint au sous-officier transmissions, il se révèle d’emblée comme un élément indispensable pour son chef de section. Le 1er septembre 1991, il rejoint le 3ème Régiment d’artillerie, à Mailly, comme chef de station régimentaire. Sous-officier au comportement irréprochable, il obtient de très bons résultats. Le 1er septembre 1993, il est affecté au 68ème Régiment d’artillerie d’Afrique, à La Valbonne, où il occupe la fonction de sousofficier transmissions d’unité élémentaire dans laquelle il excelle. Il est promu maréchal des logis-chef le 1er juillet 1994 et accède au corps

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des sous-officiers de carrière le 1er décembre 1995. Il est déclaré titulaire du brevet militaire professionnel du 2ème degré le 1er janvier 1997. Le 1er août 2000, il sert au 40ème Régiment d’artillerie, à Suippes, en qualité de gestionnaire de réseaux radio puis technicien graphiste. Minutieux et compétent, il s’investit avec rigueur et dynamisme dans toutes les missions confiées. Il est promu adjudant le 1er avril 2004. Le 1er août 2009, il est affecté au 93ème Régiment d’artillerie de montagne, à Varces, en qualité d’adjoint à l’officier des systèmes d’information et de communications. Déterminé, il maîtrise tous les aspects de sa spécialité et s’affirme au quotidien par un remarquable état d’esprit. Il est promu adjudant-chef le 1er janvier 2011. L’adjudant-chef Estin a effectué de nombreuses opérations extérieures et missions de courte durée au cours desquelles son abnégation et ses qualités humaines ont été remarquables : la République Centrafricaine en 1986 et 1994, le Tchad en 1996, la Martinique en 1999, la Bosnie/Croatie en 2005 et l’Afghanistan en 2004 et 2009. Agé de 45 ans, l’adjudant-chef Estin, titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe « République Centrafricaine », de la médaille d’or de la défense nationale avec agrafes « artillerie » et « mission d’assistance extérieure » et de la médaille commémorative française avec agrafes « Afghanistan » et « exYougoslavie », était marié et père de deux enfants. Il aura servi la France durant plus de 28 ans.

> Biographie du sergent-chef Svilen Simeonov e sergent-chef Svilen Simeonov à rejoint les rangs de la Légion étrangère il y a près de dix ans. Souscrivant un premier contrat de cinq ans le 12 septembre 2001, il effectue sa formation initiale au 4ème Régiment étranger de Castelnaudary, où il se fait remarquer

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d’emblée par sa forte motivation. Il choisit alors d’intégrer le 2ème Régiment étranger de génie de Saint-Christol le 7 février 2002. Dès son arrivée au régiment, il montre de réelles qualités de soldat et confirme sa volonté de progresser en réussissant pleinement les stages de formation initiale à la fonction de sapeur de combat et de démineur. Toujours volontaire et discipliné, il donne entièrement satisfaction et est élevé à la distinction de 1ère classe, le 1er août 2002. Parfaitement intégré dans sa compagnie et maîtrisant tous les savoirfaire du sapeur d’assaut, il est naturellement désigné pour suivre la formation générale élémentaire et est nommé caporal le 1er février 2004. Ses réelles qualités de sapeur légionnaire de montagne lui permettent d’être nommé sergent le 1er novembre 2005, puis d’être promu sergent-chef le 1er juillet 2009. Le sergent-chef Simeonov a effectué une mission de courte durée en Guyane française en 2004, deux opérations extérieures en 2007, en Afghanistan, au sein de l’opération PAMIR, et en République de Côte d’Ivoire, au sein de l’opération LICORNE. Il a également effectué des missions de renforts temporaires à l’étranger en République de Djibouti en 2003, 2006 et 2009. Agé de 34 ans, Le sergent-chef Simeonov est détenteur de la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafe « Légion étrangère » et « troupes de montagne », de la médaille d’outremer avec agrafe « Côte d’Ivoire », de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan », du titre de reconnaissance de la nation et de la médaille commémorative OTAN avec agrafe « ISAF ». Marié et père d’un enfant, le sergentchef Simeonov a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France. Source SIRPA

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> Biographie du légionnaire de 1ère classe Goran Franjkovic

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e légionnaire de 1ère classe Goran franjkovic effectue sa formation initiale au 4éme régiment étranger de Castelnaudary. Il se fait d’emblée remarquer par sa motivation et sa rusticité, ce qui lui permet de choisir d’intégrer le 2éme régiment étranger de génie à Saint-Christol, en août 2010. Dès son arrivée dans son régiment, il montre de réelles qualités de soldat et confirme sa volonté de progresser en réussissant pleinement les stages de formation initiale à la fonction de sapeur de combat et de démineur. Toujours volontaire et discipliné, il donne entièrement satisfaction et s’affirme comme un sapeur solide en obtenant son brevet d’alpinisme et de skieur militaire. Il est élevé à la distinction de 1ère classe le 1er février 2011. Bien intégré dans sa compagnie et maîtrisant tous les savoir-faire du sapeur d’assaut, il est naturellement désigné, en mars 2011, pour servir dès novembre en Afghanistan avec sa compagnie. Il entame dès lors une préparation minutieuse et rigoureuse de six mois. Au cours de cette période, il n’a de cesse de renforcer son aguerrissement, notamment lors des exercices de synthèse, et de se perfectionner. Il obtient la qualification de fouille opérationnelle complémentaire en août 2011, démontrant une fois de plus sa vivacité d’esprit et son professionnalisme. Le 14 novembre 2011 en milieu de matinée, un détachement du Groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa, armé par le Batfle group TIGER, participe à une opération de sécurisation de l’axe « Vermont » en vue du passage d’un convoi logistique franco-afghan. Alors que l’élément génie du détachement interarmes progresse en tête afin de vérifier que l’itinéraire n’est pas piégé, le légionnaire de 1ere classe Goran Franjkovic est atteint par un tir d’arme légère. Grièvement touché, il est évacué en compagnie d’un camarade plus légèrement blessé en début de matinée, vers l’hôpital militaire français de Kaboul où il décède des suites de ses blessures. Agé de 25 ans, le légionnaire de 1ère classe Goran Franjkovic a été tué alors qu’il accomplissait sa mission au service de la France. Source SIRPA

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Textes publiés avec l’aimable autorisation du service de communication de l’INI.

Lieu de mémoire et de réparation, l’Institution nationale des Invalides est un établissement médical de pointe spécialisé dans la prise en charge des blessés de guerre et du grand handicap. Au service du Monde combattant, l’Institution est aussi ouverte au service public hospitalier.

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DR © CSINI EXCEPTÉ ESCRIME, ADJ JR DRAHI, CYCLISME - L BAHEUX - FOOT FAUTEUIL, FFH.

L’Institution nationale des Invalides (INI)

Les missions de l’Institution

ujourd’hui, toujours fidèle à sa vocation initiale, l’Institution nationale des Invalides (INI) est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du Secrétariat d’Etat aux anciens combattants. Elle est dirigée par un médecin général du service de santé des armées. Un conseil d’administration en définit l’organisation et la politique générale. Unique en son genre, l’Institution occupe les bâtiments de l’ancienne infirmerie de l’Hôtel, 450 personnes, dont 9 officiers du Service de Santé des armées, en assurent le fonctionnement. Disposant de services administratifs et logistiques elle se divise en trois pôles complémentaires spécialisés dans la prise en charge des séquelles du grand handicap : un service de long séjour, le centre des pensionnaires, un centre médico-chirurgical et un centre d études et de recherche d’appareillage des handicapés (CERAH). Au service du monde combattant, l’Institution nationale des Invalides a pour vocation :

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• d’accueillir, à titre permanent ou temporaire les invalides bénéficiaires des dispositions du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre ; • de dispenser dans un centre médico-chirurgical, des soins en hospitalisation ou en consultation aux malades et aux blessés en vue de leur réadaptation fonctionnelle, professionnelle et sociale ; • de participer aux études et à la recherche sur l’appareillage des handicapés. Quoique très largement ouverte au service public hospitalier, l’Institution est bien plus qu’un simple hôpital ou qu’une unité de long séjour médicalisé, elle est un lieu de mémoire où l’histoire est inscrite dans la pierre, mais surtout, de manière cruellement renouvelée, dans la chair des victimes de la guerre qui y séjournent. Symbole fort de l’attachement de la nation au devoir de réparation, elle est d’abord la « maison des Invalides ».


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DR © ADC OLIVIER DUBOIS / SIRPA TERRE 2007

ACTUALITÉS Au service du monde combattant, l’Institution nationale des Invalides (INI) a pour vocation d’accueillir, à titre permanent ou temporaire les invalides bénéficiaires des dispositions du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre.

L’historique

Dans son édit de fondation de l’Hôtel des Invalides, en 1670, Louis XIV estimait « qu’il était bien raisonnable que ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien de notre Monarchie jouissent du repos qu’ils ont assuré à nos autres sujets et passent le reste de leurs jours en tranquillité ». Tranquillité n’est pas oisiveté : la vie de l’hôtel est parfaitement codifiée, des tâches nombreuses sont confiées aux pensionnaires, des ateliers s’organisent, les relations avec la ville sont encadrées. Pour soigner ces « officiers et soldats tant estropiés que vieux et caducs », l’infirmerie qui emploie des médecins et chirurgiens prestigieux préfigure le premier hôpital moderne où les règles d’hygiène sont rigoureuses, la recherche clinique active. Ainsi se définissent d’emblée les missions dont l’institution est aujourd’hui héritière après plus de trois siècles d’existence sous la protection directe du Chef de l’Etat. À la conférence interalliée de 1917, dans sa séance du 9 mai, Jean Camus rapporte les travaux des neurologues parisiens sur « les grands infirmes par

troubles des centres nerveux » et parmi eux, Augusta Déjerine-Klumpke est chargée par la direction du service de santé d’organiser le service des grands infirmes à l’Hôpital des Invalides. Leurs recommandations sont encore d’actualité. L’hôpital des Invalides parfait ses compétences et établit sa réputation sur le plan international. Dans les années 50, le médecin-colonel Pelot, lassé des difficultés occasionnées par le transfert de ces blessés médullaires qu’il opère au Val-de-Grâce, en décidant de déplacer son équipe et son bloc à l’Institution améliore considérablement la qualité de leur prise en charge.

Les partenaires de l’Institution

L’Association du Foyer des Invalides fut créée au lendemain de la première guerre mondiale et reconnue d’utilité publique en 1927. Elle est présidée par un médecin général du service de santé des armées. En plus d’un espace de vie et de convivialité au profit des pensionnaires et des hospitalisés, le Foyer des Invalides, soutenu par une équipe de bénévoles, assure la permanence d’une boutique et d’une bibliothèque ainsi que l’organisation de nom-

breuses sorties récréatives et culturelles. Le Cercle Sportif de l’InstitutionNationale des Invalides (CSINI) a été créé le 10 octobre 1966. Initialement réservé aux ressortissants du Monde combattant, le Cercle Sportif s’ouvre dès 1968 aux personnes handicapées physiques de toutes origines. Sa vocation étant de favoriser par la pratique sportive, la réadaptation et la réinsertion des personnes handicapées moteurs ou des personnes souffrant d’une déficience visuelle et auditive. Il s’agit d’une association type loi 1901 qui est agréée Jeunesse et sports et affiliée à la Fédération Française Handisport (FFH) ainsi qu’à la Fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense (FCSAD). Le CSINI compte environ 400 adhérents militaires et civils présents dans plus de dix célulles sportives dont les principales sont le cyclisme, l’équitation, l’escrime, le foot-fauteuil, l’haltérophilie, la musculation, la natation, le tennis, le tir, le ski de fond et alpin. C’est l’un des plus anciens clubs handisport français et le plus important en nombre d’adhérents et par la qualité de son palmarès sportif obtenu lors des rencontres handisport internationales et ••• L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides Affiliation aux Fédérations

> L’Institution nationale des Invalides (INI)

••• des jeux paralympiques d’été et d’hiver. Les liens qui unissent le Cercle à l’INI privilégient en particulier l’accueil des pensionnaires et s’orientent également vers une collaboration accrue avec le service de médecine physique et de réadaptation par le biais de l’intégration des activités physiques adaptées dans le parcours de soins et de rééducation des personnes hospitalisées.

Le centre d’études et de recherche sur l’appareillage des handicapés (CERAH )

• l’appareillage ; • les aides techniques ; • la documentation ; • l’enseignement et la formation ; • la recherche. La rédaction

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Interview du commandant Gaëtan de la Vergne

DR © CSINI

Centre unique en son genre, le CERAH est intégré à l’Institution nationale des Invalides depuis le 1er janvier 2010 Il a pour mission la recherche en matière de handicap moteur. Ses prestations s’adressent à toutes les personnes handicapées. Sa compétence médicale, scientifique et technique en appareillage et sa vocation particulière de spécialiste du fauteuil roulant en font l’interlocuteur privilégié de tous les milieux concernés : usagers, fabricants, revendeurs et prescripteurs. Lieu d’échange, d’écoute, de rencontre, de concertation, le CERAH est l’interface entre les milieux professionnels et les usagers. Il dispose d’une certification NF EN ISO 9001 pour l’ensemble de ses activités et d’une accréditation NF EN ISO 17025 pour ses activités d’évaluation technique des dispositifs médicaux. > Les activités du CERAH s’organisent autour de six pôles essentiels : • le laboratoire d’évaluation technique ;

Le Cercle a été créé par les militaires pour les militaires.

Le commandant Gaëtan de la Vergne, président du CSINI.

La double affiliation fédérale du Cercle fait de lui le plus grand club handisport de France par le nombre d’activités physiques et sportives proposées.

L’Épaulette : Mon commandant, qu’est-ce que le Cercle sportif de l’Institution nationale des Invalides ? Commandant de la Vergne : Le Cercle sportif est une association du type loi 1901, agréée par la Jeunesse et les sports et affiliée à la Fédération Française Handisport (FFH) ainsi qu’à la Fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense (FCSAD). C’est l’un des plus anciens clubs handisport français et l’un des plus important tant par le nombre de ses adhérents que par la qualité de ses résultats et de son palmarès. Aujourd’hui, le CSINI accueille près de 400 personnes, dont 300 handicapées, dans une douzaine de disciplines comme l’escrime, l’haltérophilie, la natation, le cyclisme, le tennis de table, le foot-fauteuil, le torbal, le tir aux armes, le ski de fond et le ski alpin… Il a pour vocation la reconstruction et la réinsertion par le sport des grands militaires blessés et collabore pour cela, de façon accrue, avec le service de médecine physique et de réadaptation à partir d’activités physiques adaptées à la rééducation des personnes hospitalisées. La double affiliation fédérale du Cercle fait de lui le plus grand club handisport de France par le nombre d’activités physiques et sportives proposées. Les échanges fructueux avec les deux fédérations de tutelle, qui sont aussi par-


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Le CSINI est une association à vocation sociale et à but non lucratif.

ACTUALITÉS

DR © CSINI EXCEPTÉ ESCRIME, ADJ JR DRAHI - CYCLISME, L BAHEUX - FOOT FAUTEUIL, FFH

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12 logos symbolisent les activés et le rayonnement du Cercle sportif de l’INI. Lire page 24 le sens et la force de la motivation que représentent ces sports, pour le handicap. L’handisport est pratiqué en loisir, pour la grande majorité des adhérents, et en compétition pour 42 d’entre eux actuellement.

tenaires du Cercle, lui confèrent de grandes compétences axées sur le milieu du handicap et du handisport. C’est aussi le seul club handisport de la FCSAD. Son palmarès paralympique est le plus étoffé de notre pays. Il est aussi le plus grand par l’effectif de personnes handicapées et compte de nombreux adhérents à la fois militaires et civils. Le cercle comporte 13 sections sportives. L’handisport est pratiqué en loisir, pour la grande majorité des adhérents, et en compétition pour 42 d’entre eux actuellement. Le haut niveau concerne 8 athlètes qui participent aux compétitions internationales handisport. L’Épaulette : quelle est l’histoire fondatrice du Cercle sportif de l’Institution nationale des Invalides ?

Commandant de la Vergne : le Cercle a été créé par les militaires pour les militaires. Ces derniers, et plus particulièrement les blessés de la guerre d’Algérie, sont à l’origine du mouvement handisport en France. L’adjudant Pierre Clerc en a posé la première pierre. Spécialiste de l’éducation physique militaire et sportive, il a été blessé en 1940 puis emmené en captivité en Allemagne. À la fin de la guerre il entre à l’Institut national du sport (INS), aujourd’hui l’Institut national du

sport et de l’éducation physique (INSEP), comme maître d’armes. Il est détaché à l’Institution nationale des Invalides, sur la demande du directeur de l’Institution pour organiser, structurer et fédérer ses activités sportives. Le lieutenant Morin, blessé à la guerre d’Algérie et symbole de réinsertion par le sport, est l’un des co-fondateurs du CSINI. Il en assurera la présidence de 1966 à 1994. Deux autres symboles, deux exemples qui sont un message d’espoir pour les militaires blessés, deux anciens appelés de la guerre d’Algérie, qui se sont reconstruits et réalisés par la pratique sportive et la prise de responsabilités : Le sergent Hennaert, co-fondateur du CSINI et vice-président délégué de la Fédération Française du handisport (FFH) de 1977 à 2007, et l’aspirant Auberger, président de la Fédération Française Handisport, pendant 27 ans, de 1980 à 2007, et trésorier du Centre national olympique et sportif Français (CNOSF) et de l’International Paralympic Comitee (IPC). Champions paralympiques en tennis de table et en escrime, ils ont reçu la croix de commandeur de la légion d’honneur. Ils comptent parmi les fondateurs du handisport en France et les créateurs de la Fédération.

L’Épaulette : de quels moyens le CSINI dispose-t-il pour accomplir des missions aussi nobles et qui pourraient paraître ambitieuses ? Commandant de la Vergne : Le CSINI est une association à vocation sociale et à but non lucratif qui comporte, à ce titre, un bureau composé d’un président et un vice-président, un trésorier et un trésorier adjoint, un secrétaire général et un secrétaire général adjoint. Il dispose d’une infrastructure et de moyens adaptés dans un environnement militaire et protégé, « l’Institution nationale des Invalides » (INI) et utilise aussi de nombreuses infrastructures de la Ville de Paris pour mener à bien toutes ses activités. Le cercle bénéficie d’un encadrement interarmées. Du personnel militaire est affecté ou détaché, pour le faire fonctionner et encadrer les séances de sport. Il compte aussi sur des partenaires et le bénévolat.

L’Épaulette : de quel personnel s’agit-il ?

Commandant de la Vergne : le ministère de la Défense met à la disposition du CSINI un officier et deux sousofficiers de l’armée de Terre. Un aviateur, un marin et un gendarme sont pour l’instant détachés respectivement de la ••• L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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Des liens fédérateurs d’avenir…

Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides

Base aérienne 117, de l’état-major de la Marine et de la 1ère région de gendarmerie. Le sergent-chef Djamel Mastouri vient du 8ème Régiment de transmission. Inscrit sur la liste d’athlètes de haut niveau, Il est champion du monde et recordman du monde du 1500 m en 2005, 3ème aux jeux paralympiques de Pékin. Alain Akakpo est un ancien du 8ème RPIMa. Accidenté en service, il a été repris comme civil de la Défense. Il possède un fort potentiel sur 100 mètres et saut en longueur. Son objectif et celui du Cercle : une sélection pour les jeux olympiques de Londres. Tous les moniteurs ont été formés au handisport dès leur arrivée au Cercle. Ils sont titulaires, en plus de leur formation militaire spécialisée, d’un brevet ou d’un diplôme d’Etat, ou encore d’un certificat de qualificationhandisport (CQH). Le CSINI bénéficie également de partenaires particulièrement actifs : des partenaires institutionnels, ministère de la Défense, ONAC et Mairie de Paris, les partenaires associatifs, les Gueules Cassées, la Fédération Nationale André Maginot, Terre Fraternité, la France Mutualiste. A titres d’exemples, Terre Fraternité a financé un stage pour les blessés de l’armée de Terre par le biais de la CABAT, l’ONAC a financé ce même stage pour un officier marinier par le biais de la section d’action sociale condition du personnel de la Marine. Le CSINI et la France Mutualiste souhaitent participer ensemble à des actions de solidarité à l’attention des militaires blessés en opérations extérieures.

Commandant de la Vergne : Les séances d’activités physiques adaptées (A.P.A.) sont pratiquées par les pensionnaires, les hospitalisés et les « externes » de l’Institution nationale des Invalides. Les pensionnaires sont résidents à l’INI au titre de la Reconnaissance de la Nation. Dans leur majorité ce sont d’anciens combattants des guerres de 19391945, d’Indochine et d’Algérie, des déportés, des victimes d’attentats… Ils bénéficient des infrastructures et de l’encadrement du Cercle sportif. Parmi eux, les personnes dépendantes sont encadrées par les psychomotriciennes de l’INI, les bénévoles et les moniteurs du Cercle, à raison de deux séances programmées par semaine. Les pensionnaires autonomes se ren-

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L’Épaulette : dans la présentation du CSINI vous avez fait allusion à de nombreuses activités physiques adaptées. Pouvez-vous préciser quel public elles concernent ?

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Interview du commandant Gaëtan de la Vergne

Une histoire fondatrice en 1959 par l’Adjudant Pierre Clerc.

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• L’Épaulette n° 176 • mars 2012

Le général Lesecq face à l’adjudant-chef Bataille. ADC Paul Bataille : blessé en Indochine, le général Lesecq grièvement blessé à plusieurs reprises lors des combats de la Libération et en Indochine, Grand Officier de la Légion d’honneur et Compagnon de la Libération.


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Une association à but non lucratif Le CSINI est une association de type Loi 1901. Il comprends à ce titre : Un président et un vice – président Un trésorier et un trésorier adjoint Un secrétaire général et un secrétaire général adjoint Du personnel militaire des Armées est affecté ou détaché pour faire fonctionner le Cercle et encadrer les séances de sport. Le CSINI compte aussi sur le bénévolat. Ci-dessous, un encadrement interarmées Terre, Air, Gendarmerie, Mer, Le ministère de la Défense est le contributeur le plus important du Cercle. Un officier et deux sous-officier de l’armée de Terre y sont affectés. L’aviateur, le marin et le gendarme sont pour l’instant détachés respectivement par la BA117, l’EMM et la 1ère région de gendarmerie. DR © CSINI

L’Épaulette : ces activités physiques adaptées sont donc confiées aux sections sportives du CSINI dont c’est le rôle mais qui ont également en charge la préparation des athlètes handisport aux diverses compétitions ?

Le Cercle utilise de nombreuses infrastructures de la Ville de Paris pour mener à bien toutes ses activités.

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Commandant de la Vergne : en effet, le CSINI compte 13 sections sportives dans les disciplines haltérophilie, natation, escrime, tennis de table, football-fauteuil, torbal, cyclisme, football à cinq, tir aux armes, ski, équitation, musculation et viet vo dao. Elles ont pour mission la reconstruction par le sport des pensionnaires de l’INI en difficultés sur les plans physique et moral mais aussi la préparation des athlètes handisport dans des conditions optimales pour participer aux compétitions internationales. Dans ce but, le CSINI organise ou participe chaque année à de nombreuses compétitions dans ces disciplines. C’est le cas, par exemple, du traditionnel stage interarmées de ski qui s’est déroulé pour la troisième année consécutive, du 19 au 26 mars 2011, à Bessans, dans la vallée de la Maurienne, au profit de 27 adhérents du Cercle, dont 10 militaires blessés et 17 déficients visuels. Ce stage est organisé en collaboration avec les cellules d’action sociale et familiale de chaque armée, dont la CABAT pour l’armée de Terre. Le ski alpin est proposé aux militaires blessés. Il a mobilisé 4 moniteurs dont 3 du CSINI et 2 éducateurs spécialisés handisport extérieurs. Le ski de fond est réservé aux nonvoyants. Il est pratiqué avec un encadrement militaire individualisé et s’est déroulé avec 17 moniteurs dont 2 du CSINI et 1 de la CABAT. La cohésion et l’entraide ont fortement marqué ce stage, les militaires blessés, les non-voyants et leur encadrement. Monsieur Daniel Personnaz maire

ACTUALITÉS

dent au Cercle pendant les créneaux d’ouverture, du lundi au vendredi, et sont pris en charge individuellement par un moniteur. Les personnes hospitalisées à l’INI viennent au Cercle sur rendez-vous avec un moniteur pour suivre une séance et un programme personnalisés et ce, en fonction du handicap et des indications médicales, en collaboration étroite avec les équipes thérapeutiques. Les personnes en soins externes à l’INI qui ont été généralement hospitalisées, poursuivent leur reconstruction par le sport en intégrant une ou plusieurs sections sportives. Une collaboration poussée entre l’hôpital et le Cercle sportif a eu pour effet aussi d’augmenter de manière significative la fréquentation de la salle.

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de Bessans, et le colonel Duvivier, représentant le général Breth, commandant la Région terre sud-Est, se sont rendus sur place. Ce fut l’occasion pour le colonel Duvivier de rencontrer les militaires blessés, ainsi que les nonvoyants encadrés par les chasseurs alpins. L’année précédente, le CSINI a organisé les championnats de France d’escrime.Ils se sont déroulés au gymnase rue Louis Lumière dans le 20ème arrondissement, à Paris, en relation avec les deux fédérations de tutelle du CSINI, la Fédération Française d’handisport et la Fédération des clubs sportifs et artistiques. La mixité valides / handicapés sur un même plateau a été particulièrement appréciée par l’ensemble de compétiteurs. Un grand partenaire du Cercle a contribué dans une pleine mesure à la réussite de ces championnats. De la même manière, le CSINI s’est

pleinement impliqué dans l’organisation des championnats du monde d’escrime, au Grand Palais, sur les plans techniques et logistiques. Ces championnats combinaient le championnat du monde des valides et le championnat du monde handisport. Le Cercle a accueilli l’équipe de France d’escrime en stage de préparation aux championnats du monde d’escrime dans lequel elle s’est particulièrement distinguée en se classant 1ère nation. Le Centre national des sports de la Défense a mis à disposition du comité d’organisation 90 stagiaires moniteurs sur le plateau technique pendant toute la durée des championnats. Cette belle prestation a été l’occasion d’accueillir de nombreuses écoles. Elle a permis aux enfants d’encourager les athlètes de l’équipe de France et d’être sensibilisés sur le handicap et le handisport en parti- ••• L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides Interview du commandant Gaëtan de la Vergne

Les championnats de France d’escrime Public : 18 clubs FFH, 6 clubs FCSAD (valides) 170 participants à Paris les 26 et 27 juin 2010 Les championnats de France, organisés par le CSINI, se sont déroulés au gymnase rue Louis Lumière dans le 20ème arrondissement en relation avec les deux fédérations de tutelle du CSINI, la FFH et la FCSAD.

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Les sections sportives Musculation, Haltérophilie, Tir, Escrime, Cyclisme, Natation, Ski, Tennis de table, Viet vo dao, Torball, Equitation Foot, fauteuil Relaxation.

nis de table fauteuil, le tir en fauteuil avec un bras, la musculation sur des appareils pour personnes handicapées…. Le CSINI initie et organise chaque année un séminaire interarmées auquel participe le correspondant Handicap national du Secrétariat général à l’administration qui éclaire les participants sur la politique d’insertion et de maintien dans l’emploi des personnes handicapées. Ce séminaire est une opération qui consiste à mettre en relation les cellules sociales et familiales de chaque armée, de la Gendarmerie nationale et de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) avec le Cercle. Une des missions de ces cellules est la réinsertion et la reconstruction des militaires blessés. A cette occasion le Cercle présente ses projets et fait témoigner des militaires et d’anciens militaires qui sont adhérents

au CSINI et qui continuent à se reconstruire par la pratique sportive. La politique du CSINI dans ce domaine consiste aussi à accueillir et participer à la formation des Jeunes. Ces échanges ne peuvent être que bénéfiques pour le Cercle et pour les stagiaires dès lors qu’ils participent activement par le biais de mises en situation sous le contrôle d’un éducateur. Par leur action et leur jeunesse, ils contribuent également à une pratique régulière des activités physiques adaptées par les pensionnaires. Lors du stage de ski, par exemple, une opération de sensibilisation a été montée au profit des enfants de CE1, CE2, CM1 et CM2 des écoles primaires de Bessans. Trois ateliers ont été installés : • Un atelier « canne-blanche ». L’enfant doit se déplacer et s’orienter

Stage d’aviron, discipline paralympique en 2008 à l’occasion des Jeux de Pékin.

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••• culier. Les pensionnaires du Cercle ont pu également assister à une partie des championnats. Dans le même esprit, une course en montagne a été réalisée par le CSINI au profit de deux de ses adhérents nonvoyants. Cette course a été l’occasion de réaliser l’ascension du sommet « La roche Faurio », dans le massif des Ecrins. Grâce au financement de ce projet, nos adhérents non- voyants ont pu réaliser un bel exploit sportif. Le CSINI a également organisé, du 9 au 13 mai 2011, un stage d’initiation multisports au CREPS de Bourges qui s’adressait aux militaires blessés . Les objectifs de ce stage consistaient à les reconstruire par le sport et les suivre en collaboration avec les Cellules d’actions sociales, à préserver leur lien avec l’Institution militaire, à les initier et leur faire découvrir de nombreuses activités sportives quel que soit le handicap moteur, de leur proposer une pratique « loisirs » du sport avec une ouverture sur la compétition et le dépassement de soi et d’identifier le CSINI comme un point de ralliement, d’orientation et d’information pour les blessés de la Défense.

Commandant de la Vergne : effectivement. Des opérations de sensibilisation au handicap ainsi que des démonstrations handisport sont organisées au profit de nos partenaires civils, militaires et associatifs afin de mettre les personnes valides en situation sur des parcours en fauteuil, avec la canne blanche ou encore sur des activités sportives telles que l’escrime fauteuil, le ten-

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L’Épaulette : le Cercle sportif de l’Institution nationale des Invalides n’a t-il pas aussi pour mission de mener des campagnes de sensibilisation au handicap ?

Opération de sensibilisation - Atelier « chien guide » - Atelier « fauteuil » - Atelier « canne blanche ». Une opération de sensibilisation a été montée au profit des enfants de CE1, CE2, CM1 et CM2 des écoles primaires de Bessans.


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SGT Jocelyn Truchet 13ème BCA Blessé en Afghanistan en 2010 Amputé jambe gauche (au dessus du genou) IED sous le VAB en Afghanistan. DR © CSINI

Stage de ski interarmées Public. Alpin : 10 blessés militaires Nordique : 17 non voyants Du 19 au 26 mars 2011.

population sportive a pu s’initier à l’escrime en fauteuil. Il convient d’ajouter, enfin, la participation du Cercle à des opérations diverses favorables à la communication dans ce domaine telles que « le handicirque » qui a permis de présenter les médaillés handisport de l’année au public, sous le haut patronage du Gouverneur Militaire de Paris, le général de corps d’Armée Dary et en la présence de M. Hamou Bouakkaz, adjoint au maire et nouvel adhérent du Cercle ; La Galette du CSINI, organisée pour les adhérents et les pensionnaires, qui est l’occasion de remercier les grands partenaires du Cercle ainsi que notre participation active au « famiathlon », aux journées EDF organisées par la Fédération Française handisport sur le parvis de l’Hôtel de ville, aux journées à l’hôpital, etc.

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dans l’espace, les yeux bandés, à l’aide de la canne blanche. Il doit être capable d’accomplir des taches sous une forme ludique qui lui ont été préalablement présentées ; • Un atelier « fauteuil »: l’enfant doit se déplacer, s’orienter et franchir des obstacles en fauteuil roulant. • Un Atelier « chien guide ». L’enfant doit se déplacer et franchir des obstacles les yeux bandés, guidé par Arcan, chien guide d’une adhérente non voyante du CSINI. Le CSINI organise également des rencontres pour présenter ses activités et ses projets au profit des blessés de la Défense. C’est le cas des militaires blessés qui lui ont rendu visite. Le Cercle projette d’organiser pour eux, dans le cadre de leur reconstruction et leur réinsertion, des stages d’initiation et de découverte multisports et interarmées en 2012 et en 2013. À cette occasion cette

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Séminaire Interarmées - 13 janvier 2011- La réinsertion et la reconstruction des militaires blessés . Le correspondant Handicap National du SGA, Mme Anne-Marie Le Verche, a éclairé les participants sur la politique d’insertion et de maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

ACTUALITÉS

Compétitions sportives 2010 De très nombreuses compétitions sportives ont ponctuées l’année 2010, dans les disciplines suivantes : Haltérophilie, Natation, Escrime, Tennis de table, Foot-fauteuil, Torball, Cyclisme, Foot à cinq, Tire aux armes.

L’Épaulette : quelles sont vos perspectives pour 2012 et 2013 ?

Commandant de la Vergne : les actions de reconstruction et de réinsertion par le sport des blessés et de nos adhérents ainsi que la participation du CSINI aux divers évènements et manifestations qui concernent notre vocation sont une évidence et seront poursuivies. Les priorités de l’année 2012 sont de deux ordres. La première portera sur les actions à mener au profit des militairesblessés qui seront encore développées avec la création d’un nouveau stage à Fréjus orienté vers les activités nautiques et subaquatiques ; la pérénnisation du séminaire Interarmées ; l’organisation d’une journée à Londres aux jeux paralympiques pour les blessés adhérents du Cercle ; l’engagement d’une équipe de militaires blessés « CSINI » lors d’« wounded warriors trial » organisé par l’US Marines Corps au profit de ses blessés ainsi que le développement du handicirque pour mettre en valeur le monde handisport, et le Cercle en particulier, à travers les résultats sportifs de l’année. La seconde priorité concerne la préparation pour les jeux paralympiques de Londres. Nos athlètes doivent participer à de nombreux stages pour pouvoir se préparer dans des conditions optimales et se présenter à quelques compétitions internationales pour pouvoir évaluer leur état de forme et leur préparation. Le CSINI souhaite vivement que certains de ses athlètes puissent être sélectionnés pour participer aux Jeux Paralympiques de Londres l’été prochain, que ce soit en escrime, en tennis de table, en athlétisme ou en cyclisme… Le calendrier des activités du CSINI de ce début d’année comporte : l’organisation du stage de ski annuel •••

Jeunes des écoles en soutien au handicap.

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Des liens fédérateurs d’avenir…

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides Interview du commandant Gaëtan de la Vergne

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Sergent-chef Djamel Mastouri, est pré-sélectionné pour les JO.

Stage d’initiation multisports au CREPS région centre de Bourges du 9 au 13 mai 2011.

dans les Alpes du 17 au 24 mars 2012. Depuis plus de trente ans, ce stage est une réussite sur les plans de la reconstruction des participants et de l’ambiance grâce au concours des unités de la Brigade d’infanterie de montagne et de certains organismes de la Région Terre Sud Est, l’encadrement du CSINI participera également aux premières « Rencontres Militaires Blessures et Sports » organisées à Bourges du 1er au 7 avril prochains par l’Etat-major des armées. Il s’agit de réunir en un même lieu une vingtaine de jeunes blessés des trois armées pour leur faire découvrir pendant une semaine plusieurs disciplines sportives. Les vertus du sport dans la reconstruction, dans la réadaptation et dans la réinsertion des personnes handicapées, ne sont plus à prouver et le CSINI est bien là pour en témoigner, riche de sa longue expérience et de son savoir-faire, le CSINI organisera au mois de mai à Paris le championnat de France de foot-fauteuil, au mois de juin prochain, le CSINI emmènera une dizaine de ses adhérents à Fréjus dans le Var pour des activités « de pleine nature », orientées vers le milieu maritime. Parallèlement à ces nouveaux projets, le CSINI continue d’offrir à ses adhérents la possibilité de pratiquer le sport de leur choix, adapté ou non selon leur handicap, que ce soit dans le cadre de leurs loisirs ou, s’ils le souhaitent et

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qu’ils en ont les moyens, en compétition, voire même dans le cadre du sport de haut niveau. Toutes ces activités sont surtout rendues possibles et réalisées

grâce au ministère de la Défense qui accepte d’affecter au Cercle des moniteurs d’éducation physique des trois armées et de la gendarmerie volontaires

> Convention avec Terre Fraternité

Le jeudi 8 décembre 2011 fut signée la convention de partenariat entre Terre Fraternité et l’association CSINI, respectivement par le général d’armée (2s) Bernard Thorette et le commandant Gaëtan de la Vergne, président du CSINI.

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La préparation pour les jeux paralympiques de Londres se répartit sur deux ans : la première année, l’année 2011, est l’année des qualifications. Pour se qualifier, il faut se présenter à de nombreuses compétitions en France comme à l’Etranger et y réaliser les meilleurs résultats possibles afin de figurer en bonne place sur la ranking list. C’est la position sur la ranking list qui va conditionner une sélection aux Jeux.

ACTUALITÉS

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> Hommage à Pierre Schœndœrffer

DR

DR © CSINI

Caméraman héroïque, écrivain : « de la 317e section, au Crabe-Tambour » mort d’une légende

Alain Akakpo en route pour sa qualification aux JO.

DR © CSINI

La 317e section (1965) « Une légende s’installe… »

Préparation au stage de tir à l’arc.

DR © CSINI

Un nouveau symbole pour conclure, qui illustre bien l’esprit du Cercle et sa grande mixité : Agathe (12 ans) et l’adjudant-chef Bataille (96 ans).

DR © ECPAD

et qualifiés, sans oublier le soutien des nombreux partenaires et associations qui œuvrent aux côtés du Cercle depuis des années. Propos recueillis par le général (2s) Alain Bourdenet, rédacteur en chef de L’Épaulette.

Le Crabe-tambour César 1977 Meilleur Acteur, Meilleur Second Rôle Masculin, Meilleure photo.

À 24 ans, le caporal-Chef Pierre Schœndœrffer avait miraculeusement survécu durant la guerre d’Indochine couvrant la bataille de Diên Biên Phu comme caméraman du sercice cinématographique des armées. Six ans plus tard, « L’Adieu au roi », décrochera un Prix interallié et le « Crabe-tambour » le Grand prix du roman de l’Académie française en 1976.

Pierre Schœndœrffer est né en 1928 dans une famille alsacienne protestante. Tout jeune, il rêve de la mer et s’embarque dans la marine marchande. Mais il effectue son service militaire au sein du 13e bataillon des chasseurs alpins. Intéressé par le cinéma il s’engage au service cinématographique des armées. Il est envoyé en Indochine, pays qui le fascine et dont la guerre à laquelle il participe en tant que caméraman, notamment à Diên Biên Phu où, à sa demande, il est parachuté pour filmer les combats alors que la défaite est imminente, va guider le reste de son existence. Il est fait prisonnier à l’issue de la prise de la cuvette et survit miraculeusement à sa captivité. Après sa libération, il devient journaliste et reporter-photographe de guerre, au Maroc et pendant la guerre d’Algérie. Il se lance dans le cinéma où la guerre d’Indochine deviendra le thème récurrent de son œuvre. Cinéaste, scénariste et réalisateur, il tourne « La 317e section » en 1965, l’un des meilleurs témoignages sur le conflit vietnamien, adaptation de l’un

de ses ouvrages, puis un documentaire « La Section Anderson » sur le même sujet. Il écrit un roman « Le Crabe-tambour » qui obtient le grand prix du roman de l’Académie française en 1976, adapté au cinéma et primé aux Césars 1977. Bien d’autres œuvres littéraires sont devenues des films comme « L’honneur d’un capitaine » 1982, Diên Biên Phu 1992. Soldat de 1re classe d’honneur du 1er régiment de chasseurs parachutistes, à l’invitation duquel il s’est rendu en Afghanistan, reporter, écrivain, cinéaste, Pierre Schœndœrffer a obtenu la reconnaissance de la Nation et du monde artistique. Il est commandeur de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du mérite et Officier des Arts et des Lettres, et a reçu de nombreuses décorations militaires : la médaille militaire et la Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec 6 citations et une palme. Il meurt le 14 mars 2012 à l’hôpital militaire Percy de Clamart. Les honneurs militaires lui ont été rendus dans la cour d’honneur des Invalides. La rédaction L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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> Baptême de promotion à l’École d’Administration Militaire (EAM)

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* Ordre du jour n°5 du ComEAM.

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Lieutenant Cauchois-Le Mière Solenne Ecole d’Administration Militaire Instructeur RAJ Chef de filière EAM2-CTA Officier Communication

Cette nouvelle promotion, composée d’élèves commissaires et d’élèves du corps technique et administratif, porte le nom d’« Opération Daguet ».

DR PHOTOS COMMUNICATION EAM2-CTA

u soir du 7 décembre 2011, la seconde promotion de 1’École d’Administration Militaire (EAM) a été baptisée sur la place des Lices de Rennes. La cérémonie, présidée par le commissaire général de première classe Foures, représentant le DCSCA, a eu lieu en présence du général de division Bonnemaison, commandant les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, du général de brigade du Breil de Pontbriand, général adjoint engagement représentant 1’OGZDS Ouest et du commissaire colonel Damblanc commandant 1’EAM. Cette nouvelle promotion, composée d’élèves commissaires et d’élèves du corps technique et administratif, porte le nom d’ « Opération Daguet ». « Le baptême de promotion est un moment fort qui forge I’identité et la cohésion d’un groupe. II témoigne de I’appartenance à un corps et de la reconnaissance de I’état d’officier ici au sein de l’armée de Terre. Il permet aussi de s’inscrire dans une lignée, sous le parrainage d’une opération militaire choisie pour les valeurs et le renouveau qu’elle représente et qui peut vous servir de guide au long de votre carrière. » * Cette cérémonie a vu également les élèves officiers de réserve de l’IEP et de l’ESSEC se faire adouber : « Cet adoubement marque votre entrée dans la famille des officiers. II représente ce lien indéfectible qui unit l’ancien et le jeune, le maître et l’élève, lien hérité de la chevalerie du moyen âge qui voyait ainsi se transmettre les valeurs d’honneur et de fraternité d’armes. »* Cette journée a revêtu un aspect tout particulier pour les élèves officiers du corps technique et administratif puisqu’en plus de recevoir leur nom de promotion, ils ont pu célébrer leur saint patron. Saint Ambroise, qui fut un administrateur brillant avant de devenir évêque de Milan.


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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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VIE D’OFFICIER Portrait du Colonel Louis Bugeat (1922-1976)

Ayant retrouvé sa santé après ses blessures, le sergent-chef Bugeat prépare le concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire interarmes (ESMIA) de Coëtquidan auquel il est reçu en octobre 1946. ancien enfant de troupe Louis Bugeat (Billom 1936, Autun 1937-1940) contracte un engagement volontaire en 1940 et part en Afrique du Nord. En 1942, l’invasion de la zone dite « non occupée » surprend le sergent Bugeat en congé dans sa Corrèze natale. Il n’a de cesse dès lors, de rechercher les moyens de rejoindre son corps ; le 4eme Régiment de tirailleurs marocains à Taza. Il y réussit, en franchissant clandestinement la frontière francoespagnole en 1943, et après une captivité d’un mois peut enfin gagner le Maroc. A peine arrivé, il part pour l’Italie afin de retrouver son régiment qui est engagé dans la longue campagne de libération de l’Europe. Il va participer aux opérations du Corps expéditionnaire français jusqu’en juin 1944. Blessé deux fois à quelques jours d’intervalle, il sera évacué sur les hôpitaux de l’arrière pour plusieurs mois. Par sa brillante conduite au feu et pour la conquête du Girofano, où il fit quarante prisonniers, il reçoit une première citation à l’ordre du corps d’armée. Ayant retrouvé sa santé, le sergentchef Bugeat prépare le concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire interarmes (ESMIA) de Coëtquidan auquel il est reçu en octobre 1946. A l’issue de l’examen de sortie l’aspirant Bugeat choisit le matériel. Il est nommé sous-lieutenant le 1er septembre 1948, après son stage d’application. Dans les années qui vont suivre, il va réussir dans de très bonnes conditions sa spécialisation « engins blindés ». Après un rapide passage en Allemagne, le sous-lieutenant Bugeat part pour l’Indochine, en 1952, où il va donner la mesure de ses qualités de technicien et de meneur d’hommes. Que ce soit comme inspecteur auto-chars ou chef de section mobile de réparation (SMR), ses qualités techniques, son allant et son dynamisme font l’objet de nombreux éloges et sont soulignés par trois témoignages de satisfaction et deux nouvelles citations, dont l’une à l’ordre du corps d’armée. Cette dernière souligne son action efficace et particulièrement courageuse dans la « Plaine des Jarres » et à Dien Bien Phu, dans le cadre des « opérations Rondelle I et II ». Il est, en effet, à l’initiative du remontage sur place des chars M24

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Lieutenant Bugeat, en mars 1952 (mois du départ).

« Schaffee » permettant ainsi la participation de l’arme blindée à la défense du camp retranché de Dien Bien Phu. Il a réédité cet exploit technique à Luang Prabang, grâce encore à de belles qualités de courage et de sang froid. Rapatrié d’Extrême-Orient en juillet 1954, le lieutenant Bugeat est affecté à l’Ecole d’application du matériel comme instructeur auto-chars avant de recevoir comme capitaine, le commandement de la compagnie d’instruction des anciens enfants de troupe, à Bourges, retrouvant ainsi l’âme de sa jeunesse. En 1956 le capitaine Bugeat est fait chevalier de la Légion d’honneur pour services exceptionnels de guerre en Extrême-Orient. En 1960 il est admis à la Direction du service du matériel de l’armée de Terre et nommé Ingénieur principal en 1962. Il part pour l’Algérie en 1964 pour prendre la direction de l’Etablissement du service à Colomb Bechar où il restera jusqu’en 1966. Son séjour à Bechar lui vaudra une lettre de félicitations pour sa participation à la campagne « Diamant », qui aboutit au lancement du satellite français Al. Rentré en métropole, il est affecté à l’Etablissement de réserve générale d’artillerie de Bourges, dont il prend la direction en 1967 et qu’il transforme en Magasin central de rechanges et d’outillages (MCRO). Promu au grade

d’Ingénieur en chef de deuxième classe en 1969, le lieutenant-colonel Bugeat va servir pendant deux ans au Service central des approvisionnements (SCA) à Versailles. Cette période sera mise à profit pour élargir ses connaissances dans le domaine si complexe de l’approvisionnement d’une armée moderne et dans celui du management. Nommé au commandement de la Chefferie du matériel de la 4eme division, il va développer et appliquer une fois encore son enthousiasme et sa ténacité à améliorer et rendre plus efficace l’action du service auprès d’une grande unité du corps de bataille. Il réussit pleinement et, promu au grade d’Ingénieur en chef de première classe le 1er juillet 1973, le colonel Bugeat est fait officier de la Légion d’honneur en 1974. Appelé en 1975, à la direction de l’Etablissement régional du matériel (ERM) de Toulon, dont l’importance s’accroît en raison de la création du camp national de Canjuers et de l’arrivée de l’Ecole d’artillerie à Draguignan, l’ingénieur en chef de première classe Bugeat termine brillamment sa carrière en réussissant à rendre opérationnel cet établissement à la veille de son transfert sur Draguignan. Officier de la Légion d’Honneur, titulaire de trois citations et cinq témoignages de satisfaction, l’Ingénieur en chef de première classe Louis Bugeat est également décoré de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile vermeil, de la Croix de guerre des TOE avec étoile de vermeil et de la Croix du combattant volontaire 19391945. Il quitte le matériel et le service actif le 21 septembre 1976, au terme de 36 ans d’une carrière particulièrement brillante au cours de laquelle il a donné le meilleur de lui-même, en toutes circonstances, pour servir son pays avec abnégation et au péril de sa vie . Il décède quelques jours plus tard, le 3 octobre 1976, des suites d’une longue maladie.

Lieutenants Vincent Machet et Christophe Juge OAEA 2007-2008 Promotion colonel Louis Bugeat


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a Direction du matériel des troupes françaises en ExtrêmeOrient (DIRMAT T.F.E.O.), créée en août 1945 à Paris, débarque le 25 décembre 1945 et s’installe à Saïgon. Elle prépare activement l’organisation du Service du matériel local et la mise sur pied de deux bataillons de réparation adaptés à la maintenance des forces présentes en Indochine. Durant les deux années qui suivent, le Service du matériel doit sans cesse parer au plus pressé, malgré un déficit important en personnel spécialisé et une pénurie chronique de rechanges. Son organisation reste fragmentaire et mal adaptée aux besoins du corps expéditionnaire. Au début de 1947, le commandement supérieur des troupes en ExtrêmeOrient fixe les conditions nouvelles de l’organisation de ce service pour l’ensemble de l’Indochine. Mais cette nouvelle organisation n’est pas sans défaut. Elle se révèle inadaptée aux circonstances du combat et insuffisante en personnel. Le maintien en condition est réalisé dans des conditions proprement anarchiques. Bien des difficultés se trouvent réunies pour rendre délicate sa mission :

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Malgré toutes les contraintes et le manque d’homogénéité du système logistique mis en place, le Service du matériel a pris sa juste part dans les opérations menées par le corps expéditionnaire. Adaptant son organisation et ses techniques à la forme prise par les combats, apportant chaque fois que possible des solutions inédites à des problèmes nouveaux, il a su justifier le maître mot qui figure dans sa devise : Servir.

VIE D’OFFICIER

> Le matériel en Indochine Opérations « Rondelle I et II »

1954. Tourelles de chars démontées en vue de l’opération « Rondelle II ». En médaillon, quarante ans plus tard, le général Mengelle à pour le « CONTI », le geste du cavalier qui flatte sa monture après un rude parcours. Tout un symbole, une page est tournée, le temps du témoignage est arrivé…

infrastructure très insuffisante, du moins pendant les cinq premières années, effectifs réduits devant mener à bien des tâches de plus en plus lourdes et complexes, matériels d’une grande disparité utilisés et entretenus dans des conditions peu rationnelles. S’y ajoute la faiblesse chronique des moyens de tous ordres accordés au corps expéditionnaire, compensée dans certains domaines seulement, et après plusieurs années d’opérations, par les arrivages de l’aide extérieure. L’année 1949 marque un nouveau tournant dans l’évolution du Service du matériel avec la résolution progressive des problèmes, consécutive à une organisation de soutien de contact, mieux adaptée au besoin des forces et l’aide apportée par les États-Unis au corps expéditionnaire français qui devient particulièrement importante et permet de mener la guerre avec des moyens logistiques accrus. Dès le milieu de 1950 le service s’améliore régulièrement. Les actions opérationnelles amènent les formations du matériel à soutenir et à participer de plus en plus étroitement, au plus près des forces en action. C’est surtout au cours des grandes

opérations des années 1953 et 1954 que le Service du matériel va trouver l’occasion de s’illustrer pleinement. Tout d’abord dans l’opération « Atlante » il engage des moyens importants adaptés aux unités de combat et qui progressent avec elles. Ensuite, le transport d’engins blindés par voie aérienne vers le pays thaï lui est confié. L’objectif consiste alors à amener à pied d’œuvre des chars légers que l’on aura démontés à des centaines de kilomètres de leur futur lieu d’emploi puis transportés en fardeaux séparés par Bristol ou D.C.3. seuls avions capables de se poser sur les pistes rudimentaires disponibles. Le remontage des fardeaux se fait à l’arrivée à l’aide d’une équipe de spécialistes dépêchés sur les lieux. La première opération de ce genre, baptisée « Rondelle I » est montée au profit de la « Plaine des Jarres » avec des chars M 5 et dure du 20 mars au 30 mai 1953. C’est ensuite au profit du camp retranché de Diên-Biên-Phu que se déroule « Rondelle II » permettant la mise en place de chars M 24 « Shaffee ». L’étude des conditions d’exécution de cette opération est particulièrement significative. Elle sera bientôt suivie de « Rondelle III » exécutée à Luang- ••• L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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VIE D’OFFICIER

> Le matériel en Indochine : Opérations « Rondelle I et II »

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••• Prabang. On ne peut manquer de souligner, également, le rôle joué par le personnel du dépôt de munitions opérationnel de Diên-Biên-Phu appelé à manipuler plusieurs milliers de tonnes de munitions et, poursuivant sa mission jusqu’à l’extrême limite, faisant sauter les stocks restant disponibles le 7 mai 1954, jour de la chute du camp retranché. Extraits d’un texte rédigé par le lieutenant Anne-Marie Mans, intitulé « Le matériel en Indochine » paru dans un numéro spécial de la Revue historique des armées en 1980. 1952. Une équipe mobile de dépannage en action sur la route (Convoi de Ban Mé Thuot).

« Cette page de gloire dans l’Histoire militaire de notre pays, retracée par le général Mengelle dans son ouvrage « Des chars et des Hommes », dont voici quelques extraits, montre combien l’action cruciale des mécaniciens de la 2ème Compagnie de réparation d’engins blindés de la Légion étrangère et du 1er Bataillon de réparation du matériel a été déterminante dans les combats héroïques menés par « le 1er escadron de chars qui a eu l’honneur, à lui seul, de représenter l’arme blindée à Diên-Biên-Phu ». • A vingt-deux ans, jeune sous-lieutenant de réserve volontaire pour servir en Indochine, André Mengelle est parachuté en renfort à l’escadron début avril 1954. La bataille fait rage depuis le 13 mars. Il prend immédiatement le commandement d’un peloton dont le chef est hors de combat, avant de commander l’ensemble des deux pelotons de la portion centrale, en raison des blessures du capitaine commandant l’escadron. L’adjoint du capitaine, en effet, commandait le troisième peloton de chars détaché au point d’appui «Isabelle», totalement encerclé et isolé à cinq kilomètres au sud. Aujourd’hui, celui-ci tient à souligner que le sous-lieutenant Mengelle a personnellement conduit et animé jusqu’au 7 mai le combat des sept chars de la position centrale. Véritable entraîneur d’hommes, toujours en tourelle, courageux jusqu à la témérité, maintenant le moral de chacun, il s’est imposé à tous par son exemple, son énergie, sa bravoure. Le Général de Corps d’armée (2s) Henry Préaud (ancien chef de peloton de chars du PA Isabelle)

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> Récit : extraits du livre du général Mengelle Diên-Biên-Phu « Des chars et des hommes »

> Opération « Rondelle II » « Un aérotransport hors du commun » e 29 Novembre 1953, l’avion du général Navarre, commandant en chef, atterrit à Diên-Biên-Phu. Accompagné du général Cogny, commandant les Forces terrestres du Nord Viêt-Nam (F.T.N.V.), il est venu voir le terrain où vont se dérouler les opérations. Il doit arrêter sa décision le jour même. Agréablement surpris par les possibilités de manœuvre qu’offre la plaine, il accepte que la bataille ait lieu sur ce terrain qu’il vient de choisir d’une manière définitive… Il sait que l’ennemi peut déclencher l’attaque dès la mi-janvier et que la bataille sera rude. Il lui faut donc désigner un chef « prestigieux, compétent et expérimenté », apte à la conduire et lui donner les moyens nécessaires… Dès son retour à Saïgon, le 30 Novembre, le général Navarre mobilise son état-major et ordonne, notamment, l’étude la mise en place de chars sur le site de Diên-Biên-Phu, ainsi que les canons de 155 millimètres destinés aux tirs de contre-batteries. Ce n’est pas encore une mission, c’est déjà une exigence. Les travaux préparatoires à un combat aéroterrestre menés par le général de division aérienne Bodet, adjoint au commandant en chef, vont bon train, mais les véritables hommes d’action du moment sont ceux du 4ème bureau, du transport aérien et du service du matériel. Le problème le plus urgent, celui posé comme un défi, est l’aérotransport des chars décidé la veille. Le représentant du matériel, précise tous les problèmes que la première expérience de ce type menée au profit de la plaine des Jarre « l’opération

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Rondelle », au nom de code évocateur, a permis de résoudre Il est évident que ces problèmes résolus, l’opération que l’on appelle déjà « Rondelle II » pourra s’effectuer dans les délais voulus. Mais l’officier du matériel, comme son camarade aviateur du transport aérien, savent très bien qu’il faudra, comme d’habitude, aller bien au-delà des normes réglementaires. La première chose à faire est de démonter les 18 tonnes d’un char M 24 « Shaffee » pour connaître au kilogramme près le poids des charges incompressibles. L’ordre est donné au matériel du Nord ViêtNam de procéder à ces vérifications. Faisant référence aux enseignements de « Rondelle », le représentant du matériel fixe à six le nombre raisonnable de chars pouvant être opérationnels à la date du 15 janvier. quel que soit le type de char retenu. Le nombre d’avions devrait être sensiblement le même, soit, pour un char deux à trois rotations de Bristol et cinq à six de Dakota... Dès le début décembre, à Hanoi, les Forces Terrestres du Nord Viêt-Nam s’activent. Dans un vaste atelier du service du matériel, un char M 24 « Shaffee » neuf est en fin de démontage pour répondre au plus vite au problème posé par Saigon. Les légionnaires mécaniciens de la 2ème Compagnie de réparation d’engins blindés de la Légion étrangère, (C.R.E.B.L.E), agissent en silence, avec les gestes précis des personnels compétents, une véritable sélection de spécialistes allant bien plus loin dans le soutien que ne le fixent les règlements. Ils connaissent à fond le M 24 « Shaffee » et sont capables de refaire avec des moyens de fortune ce que les construc-


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1952. Atelier du 1er bataillon de matériel à Saïgon. Vérification du frein d’un canon de 25 Pounders.

1952. Vue d’ensemble du parc de la 1ère compagnie de réparation du matériel de la Légion étrangère à la Plaine des Tombeaux.

teurs réalisent à Détroit sur les chaînes de montage… Le travail commencé dans l’après-midi se prolonge tard dans la nuit. Le hall bien éclairé est entièrement rempli par les nombreuses pièces démontées, entourées de leurs boulons, ressorts ou rondelles, le tout disposé dans un ordre qui ne doit rien au hasard. Celui-ci correspond déjà aux directives des cadres qui étudient, dès ce premier essai, la méthode qui permettra de passer sans contretemps de la phase de démontage à celle du conditionnement des charges, puis à celle du remontage. L’impasse étant faite sur la tourelle, l’inconnue à lever porte sur le seul poids de la caisse, charge la plus encombrante et la plus lourde. Pour la réduire les mécaniciens ont enlevé successivement les moteurs, les réservoirs d’essence, les systèmes de transmission, les éléments de suspension, les postes de pilotage, l’installation électrique, les soutes à munitions et les trains de roulement… Le verdict tombe : on est nettement hors des normes de sécurité pour un vol de plus de 300 kilomètres au-dessus d’une région montagneuse. Mais après un essai avec un fret avoisinant les quatre tonnes et un plan de vol soigneusement étudié pour franchir les crêtes successives, à la verticale des cols les moins élevés. Le feu vert est donné à l’aérotransport du M 24 « Shaffee »… La première décision prise consiste à renforcer la 2ème C.R.E.B.L.E. par des spécialistes du 1er Bataillon de réparation du matériel de Saïgon. La méthode est affinée. Les 180 éléments d’un char démonté exigent deux Bristol et six Dakota pour l’aérotransport. La

planification étudiée à l’approbation des aviateurs. A partir du jour «J», correspondant à l’arrivée de la première carcasse, tout doit se dérouler sans à-coup, ni trop vite pour éviter le stockage des pièces dans de mauvaises conditions à Diên-Biên-Phu, ni trop lentement pour éviter les ruptures d’approvisionnement… Le lieutenant Bugeat est désigné pour prendre le commandement de l’équipe de pointe chargée d’implanter la chaîne de remontage. Celui-ci choisit le personnel et fait préparer les matériels nécessaires : l’outillage, le portique démontable, conçu pour Rondelle I, plans et plaques Sommerfield. Les véhicules qui lui sont nécessaires, deux camions GMC dont un équipé à l’avant d’une chèvre, sont mis en place par Bristol. Ce premier détachement arrive à Diên-Biên-Phu le 12 décembre et cherche immédiatement une implantation pour le chantier de remontage au plus près du quai de déchargement des Bristol réalisé par le génie, en bout de piste. Ce terrain, est trop souvent balayé par d’épais nuages de poussière pour convenir. Le lieutenant Bugeat trouve une solution de compromis en obtenant l’autorisation de placer son dispositif parallèlement, et à l’ouest de la piste. En trois jours, les 25 hommes du lieutenant Bugeat ont installé l’aire de remontage. Les cadres chargés de la réception des chargements ont pris un contact très utile avec le centre de transit. La perte, même provisoire, d’un colis peut bloquer le système… A Hanoï la chaîne de démontage est maintenant lancée. Les lots pour chaque avion sont constitués, pesés et bien réperto-

riés. Les rotations se feront à partir de l’aérodrome militaire de Bac-Mai en lisière Sud de la ville, à l’exception des vols qui amèneront à Diên-Biên-Phu le fardeau le plus imposant, la carcasse des chars. Le Bristol en limite de charge, a besoin pour son décollage laborieux de toute la longueur de la piste de Gia-Lam, l’aérodrome civil. Entre l’atelier d’Hanoï et l’aire de remontage de Diên-Biên-Phu, la carcasse d’un char fait l’objet de quatre chargements et déchargements successifs, de camion en wagon, notamment pour le franchissement du Fleuve Rouge sur les 1800 mètres du pont Doumer, puis de nouveau de camion en avion… A partir du 16 décembre, les premiers Dakota se posent et l’équipe hétéroclite de transbordement, à base de prisonniers ViêtMinh, les déchargent en quelques minutes. la première carcasse de M24 « Shaffee » arrive à Diên-Biên-Phu le 18 décembre. Les 180 éléments du premier char sont rassemblés. Sans perdre de temps, les légionnaires de la 2ème C.R.E.B.L.E. et leurs camarades du matériel venus en renfort s’affairent, rivalisant d’ardeur et d’imagination pour réaliser ce tour de force. Ces spécialistes forcent le respect de tous. En moins de trois jours leurs mains expertes ont reconstitué le puzzle. De l’amas des caisses, sommairement entassées pour être ramenées à Hanoï dans un avion, est sorti le premier M24 « Shaffee » de Diên-Biên-Phu. D’autres caisses sont déjà rangées, à intervalle régulier, sur les deux bandes de plaques PSP. Les éléments du deuxième char sont déjà en place. « Rondelle II » se déroule sur le rythme de l’hypothèse la plus favorable. L’opération sera d’ailleurs prolongée par le remontage de 20 canons de 105 et de 155 millimètres… Mais la présence à Diên-Biên-Phu d’un détachement de montage de chars n’échappe pas à la vigilance du réseau de renseignement ennemi. L’information est exploitée immédiatement par le Viet-Minh au profit des régiments faisant une marche forcée vers le camp retranché. Malgré cette course de vitesse maintenant bien engagée, la petite section de remontage du lieutenant Burgeat poursuit sa mission sans faiblir ni démériter. On ne peut manquer de souligner le dynamisme et l’action particulièrement efficace et courageuse de cet officier dans les opérations « Rondelle I et II » pour lesquelles ses qualités de meneur d’hommes et de technicien lui ont valu d’obtenir une citation à l’ordre de l’armée… Ce sérieux, cette rigueur dans la méthode mais aussi cette souplesse intellectuelle d’hommes qui savent prendre leur responsabilité en allant au-delà des règlements, sont à l’honneur du service du matériel du Nord Viêt-Nam ». La rédaction, d’après le livre Diên-Biên-Phu « Des chars et des hommes » du Général Mengelle Édition Lavauzelle ©1996 L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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VIE D’OFFICIER

DR E.C.P. ARMÉES / ECPAD

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TRIBUNE LIBRE Code de l’adhérent

Art. 1 (ENGAGEMENT ACTIF) • En adhérant à L’ÉPAULETTE je participe activement à la vie de l’association dans l’intérêt de tous, et cela quelle que soit mon origine.

> ADHÉRER C’EST APPORTER AUX PLUS JEUNES LE SOUTIEN FRATERNEL ET L’EXPERIENCE DE L’AINÉ. C’EST AUSSI CONFORTER LES PLUS ANCIENS DANS LA NÉCESSAIRE PÉRENNITÉ DE LEUR ENGAGEMENT D’OFFICIER.

Art. 2 (ENGAGEMENT CONSCIENT)

> ADHÉRER C’EST REJOINDRE UNE COMMUNAUTÉ D’OFFICIERS FIERS DE LEUR CHOIX ET ENGAGÉS SOLIDAIREMENT À FAIRE VALOIR LEUR RôLE AU SEIN DE LA DÉFENSE ET DE LA SOCIÉTÉ.

Art. 4 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)

> ADHÉRER C’EST S’ENGAGER DANS L’ACTION. UNE ACTION ANCRÉE DANS LA RÉALITÉ ET MENÉE À PARTIR D’UNE VISION OBJECTIVE DU CADRE ET DES POSSIBILITÉS D’INTERVENTION.

Art. 6 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)

• En tant que membre actif de l’association je suis co responsable de ses messages et de ses actions. À mon échelon, j’en suis le relais.

Art. 3 (ENGAGEMENT RESPONSABLE) • En désaccord avec les buts ou modes d’action de L’Épaulette, j’en informe sans réserve les différents échelons de l’association.

• D’active, de réserve ou en retraite mon activité d’adhérent reste guidée par l’éthique de l’officier.

Art. 5 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE) • Officier d’active et cadre responsable, je m’engage à ne pas substituer aux voies réglementaires ouvertes par l’institution le recours à l’association.

• Officier d’active, je m’exprime librement et sans anonymat dans le cadre de l’association. En revanche, je laisse le soin à l’association de conduire tout débat public qui remettrait en cause mon obligation de réserve.

DR SIRPA TERRE

• L’Épaulette n° 176 • avril 2012

Réflexions sur l’avenir du recrutement interne > Voir l’allocution du CEMAT qui traite le sujet sous un angle généraliste, en page 6. Mon expérience d’administrateur à L’Épaulette et mes dix années de « Ressources Humaines » en administration centrale m’amènent tout naturellement à réagir à l’article paru dans le n° 175 de décembre intitulé « l’avenir du recrutement interne, une régression inexorable ? » me parait, en effet par trop pessi’ article miste, présentant une vision passéiste de l’institution, par ailleurs il ne fait pas réel-

L Fort neuf de Vincennes Bat.24 Cours des Maréchaux 75614 PARIS CEDEX 12 Téléphone : 01 41 93 35 35 Fax : 01 41 93 34 86 PNIA : 821 941 35 35

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Recrutement interne

lement état de propositions qui permettraient au recrutement « semi-direct » (SD) de défendre ses perspectives de carrière dans l’avenir.

Une vision passéiste L’importance du recrutement Officiers sous contrat sous-estimé L’Épaulette est l’association du recrutement interne et non celle de l’EMIA. Les chiffres du recrutement 2010 montrent que les Officiers sous contrat (OSC) représentent, tous corps confondus (COA+CTA), 21% des officiers. Ce taux va cependant augmenter considérablement dans les années à venir compte tenu du fort recrutement de cette origine. Ainsi en 2011, les OSC ont représenté 30% du recrutement des officiers. Les perspectives d’intégration sont, de plus, importantes, 21% dans le CTA et 49% dans le COA. En 2011, l’armée de terre a recruté 267 OSC ce qui représente plus que les recrutements Saint-Cyr et EMIA réunis. La population des OSC intégrés constituera donc dans les toutes prochaines années la population de « semi-directs » la plus nombreuse et la plus diplômée. Une appréciation du niveau académique des semi-directs erronée Il ne faut pas s’émouvoir, outre mesure, que les sous-officiers constituent désormais le seul réservoir de recrutement à l’EMIA en sous enten-


Au début, le Lycée militaire d’Autun…

dant que cela constitue une baisse du niveau académique. Ce faisant on oublie, d’une part, que les OSC intégrés vont remplacer les officiers de réserve en situation d’activité (ORSA) d’autrefois, d’autre part que l’« EMIA » quitte aujourd’hui Coëtquidan avec une licence contre un master 2 à ses camarades Saint-cyriens. Ceci constitue un réel progrès car on a longtemps connu l’« EMIA » sortant… comme il était entré, soit, pour la plupart, avec son seul baccalauréat. Le « gap » aujourd’hui entre « directs » et « semi directs » s’est donc réduit. Un jugement de valeur porté sur les sous-officiers semi-directs et la cohésion des officiers à reconsidérer L’EMAT a fait le choix d’augmenter le recrutement sous-officier « semi direct » pour le porter à 70%. Il ne faut pas y voir une régression. Ce serait oublier que 25% des EVAT sont titulaires du baccalauréat et que notre institution a toujours privilégié l’ascenseur social. En quoi les EVAT bacheliers ayant connu la vie de l’EVAT, puis celle du sous-officier chef de groupe seraient-ils moins bons que les Saint-maixentais? Les deux années passées à l’EMIA et celle en école d’application ne vont-elles pas les préparer intellectuellement, moralement et militairement à leur futur rôle d’officier ? On a donc peu à craindre pour la cohésion des officiers, celle-ci d’ailleurs se joue, notamment, au cours de la première partie de carrière qui vient d’être allongée d’une année. C’est bien dans les régiments, puis au cours des stages (CFCU, DEM) que se crée la cohésion des officiers. Mais il est vrai (voir ci-dessous), qu’elle est aussi le fruit de règles de gestion justes et transparentes. Il n’y a donc pas lieu de craindre un corps d’officiers « à deux vitesses ».

Une nécessaire adaptation de notre armée aux réalités actuelles

Comme les autres ministères, nous devons nous plier aux contraintes du Livre blanc et de la RGPP mais, finalement n’est-ce pas un bien ? Pouvait-on conserver l’architecture humaine de l’armée de Terre d’aujourd’hui au nom des perspectives de carrière ? Une armée de 120 000 hommes qui compte 156 généraux, 800 colonels et 3000 lieutenants colonels. Faisons les ratios,

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c’est édifiant ! Si l’on veut remettre « l’opérationnel » au cœur de notre institution, il faut aussi prendre les mesures « Ressources Humaines » pour revenir à des taux d’encadrement moins « mexicains ». Sur un tout autre plan, si « les vraies valeurs se forgent au combat », aucune origine de recrutement, fort heureusement, n’en a le monopole. Ce serait caricatural, aujourd’hui, de penser que telle origine d’officiers a plus vocation aux combats et telle autre, aux états-majors. De plus, sur les quelque 17 000 officiers que compte actuellement l’armée de Terre combien auront connu le baptême du feu ? A savoir : être directement pris à parti. Ceux qui ont connu cette situation sont-ils devenus, pour autant, des héros, des figures emblématiques qui feront d’eux les chefs indiscutables de demain ?

camarades « semi directs » pour qu’ils soient moins timorés et qu’ils défendent leur chance au CSEM. Il est bon de rappeler à ce sujet que le CSEM est régi par la législation générale encadrant les concours de la fonction publique et que par conséquent, nul ne peut s’opposer à l’inscription de quelqu’un qui remplit les conditions de candidature. Il faudra aussi veiller à ce que des critères d’âge ne soient jamais instaurés au détriment des « semi directs » (1). Le jury du concours du CSEM, en particulier pour les épreuves orales, doit comprendre un officier « d’origine « semi directe » afin d’éviter toutes interrogations quant à son impartialité et répondre à l’exigence de transparence (voir la législation en vigueur : aucune information extérieure aux épreuves du concours ne doit être prise en considération par le jury) (2). Enfin, l’accès des meilleurs « semi directs » Des perspectives à défendre au généralat (première section), même s’ils Pour des raisons à la fois stratégique, géopodeviennent rares (3) doit se poursuivre. Des comlitique et budgétaire, on ne refera pas l’armée mandements comme celui de l’ENSOA, par d’hier et non pas celle de demain. Les temps de exemple, devrait continuer d’être donné, sauf commandement ont considéexception, à un « semi rablement diminué ce qui évidirect ». demment nuit aux perspecFort heureusement, le tives de carrière. Cela vaut titre de l’article comporte un « Ces perspectives point d’interrogation. Il est pour les « semi directs » comme pour les « directs ». donc permis de répondre que de carrière Un Saint-cyrien sur deux, seule recrutement interne a reposent lement, sera promu colonel et encore de beaux jours devant un sur six général. Tous les lui. globalement recrutements subissent donc, L’Épaulette doit prendre sur la manière en termes d’évolution de caren compte que les officiers rière, la réduction du format supérieurs (commandant, de servir en France de l’armée de Terre. lieutenant- colonel et colonel) Ces perspectives de carde demain auront un profil comme au cours rière reposent globalement sur différent de ceux d’audes opérations la manière de servir en France jourd’hui. Les lieutenantscomme au cours des opéracolonels, par exemple, seront et bien entendu tions et bien entendu sur la moins nombreux. Ils occupesur la réussite réussite aux concours. ront des emplois à responsabiL’Épaulette peut contrilité et seront rémunérés en aux concours. » buer à la mise en place de conséquence (nouvelle grille règles de gestion justes et indiciaire, échelon exceptiontransparentes, en particulier nel). Ils seront bien notés pour tout ce qui touche à des (avancement uniquement au actes de gestion fondamentaux : intégration des choix) et, le plus souvent, doublement diplômé, OSC, avancement et concours. DEM + DT. Compte tenu de l’importance quantitative Il faut aussi, peut-être, réaffirmer que l’es(voir supra) et qualitative des OSC, il faudra tousentiel pour un officier ne doit pas forcément être jours veiller à l’intégration des meilleurs d’entre le galon qu’il portera sur la poitrine au moment de eux dans des proportions significatives de l’ordre quitter l’institution. Certaines carrières d’officiers de 1/3, soit grosso modo l’équivalant d’une progénéraux peuvent paraître bien ternes comparées motion de l’EMIA (90). à celles d’officiers de grade inférieur. Il faudra aussi veiller à ce que la notion d’oriLieutenant-colonel Delfaux gine de recrutement ne constitue pas un paramèPromotion Centenaire tre de sélection à l’avancement, ce qui pourrait EMIA 1981-1983 s’apparenter à de la discrimination. Qu’elle ne (1) Actuellement le CSEM accueille 95 à 100 officiers or soit pas un critère discriminant, par exemple, pour il n’y a que 85 temps de commandement soit une relève annuelle de 42/43. Un officier breveté sur deux commandera, les premières propositions, celles des « choix pour les autres, des postes à responsabilité les attendent pour jeunes », voire « très jeunes », et qui ont perdu de lesquels la notion d’âge importe peu. leur sens avec l’allongement des carrières conséJe conserve un souvenir ému de mes deux oraux de l’école de Guerre où j’avais dû décliner mon origine en cutif à la loi sur les retraites. préambule de ma « colle d’arme ». L’Épaulette devra aussi mener un travail En 2012, la « liste » comprend 25 nominations au grade de général de brigade en première section. d’influence et de persuasion auprès de nos jeunes (2)

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TRIBUNE LIBRE

DR TIM

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es sérieux combats du début de cette année entre l’armée malienne et la rébellion touareg dans la région frontalière saharienne commune à l’Algérie, au Mali et au Niger nous rappellent le siècle de présence et d’autorité françaises (1860-1960) sur ces immenses étendues désertiques et hostiles, marquées par des explorateurs célèbres (René Caillé, Duveyrier, Foureau, Lamy…), des missionnaires pères blancs souvent massacrés dont le père de Foucauld, et bien sûr, des militaires aux destins divers dont le lieutenant-colonel Flatters et le chef d’escadrons devenu général Laperrine (créateur des compagnies sahariennes et pacificateur du Sahara). C’est le retour d’une hostilité séculaire entre peuples que tout oppose. Mais qui se souvient du lieutenant Gaston Cottenest ? Il a pourtant été celui qui, par son éclatante victoire au combat de Tit (près de Tamanrasset) en mai 1902, a mis fin au mythe de l’invincibilité des redoutables guerriers touareg depuis le massacre de toute la colonne Flatters en 1881 ! Une victoire qui a rétabli le prestige et l’autorité française au Sahara (malgré quelques révoltes venues de Lybie vite mâtées dont celle de 1916 avec l’assassinat du père de Foucauld) jusqu’à l’indépendance de nos colonies dans les années soixante. La France a sagement entretenu pendant toute cette période des relations confiantes avec le peuple toua-

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DR COLLECTION PARTICULIÈRE

HISTOIRE Le lieutenant Gaston Ernest Cottenest Héros de l’histoire militaire française au Sahara

Le lieutenant Gaston Cottenest, entouré des chefs indigènes et Touaregs d’In-Salah. Ci-dessus à droite, portrait du commandant Cottenest en 1870. Ci-contre à droite, le médaillon commémoratif de Tit, près de Tamanrasset, inauguré le 15 janvier 1932, par le Gouverneur général Carde, est scellé sur le monument « La Gara » qui domine le terrain du combat.

reg dont l’identité était reconnue et soutenue, ce que les nouvelles nations périphériques se sont appliquées à défaire. D’où les affrontements actuels. Gaston Ernest Cottenest et né le 26 mars 1870 à Bergues (Nord). Après le décès de son frère, lieutenant d’infanterie de marine, tué au Tonkin, il interrompt des études de médecine pour s’engager en 1889 au 3ème régiment d’infanterie de Marine à Brive-la-Gaillarde. Admis à L’Ecole Militaire d’Infanterie de Saint-Maixent, il en sort en 1895, affecté au 8ème BCP. Passionné par l’aventure coloniale du moment, il obtient la même année une affectation au 1er régiment de zouaves. Son aventure saharienne commence en 1898 par sa mutation au Service des Affaires Indigènes de Touggourt puis en 1900, au Bureau Arabe de l’Annexe d’In-Salah. Il y acquiert une grande connaissance du milieu naturel (le Sahara) et humain (les touareg). Ses hommes et la

population apprécient son commandement ferme et juste et son comportement. Sa réputation est établie dans la région où, de plus, il a réussi le premier forage artésien du Tidikelt. Un savoir et une popularité qui lui permettront de trouver facilement les hommes sûrs et de réunir sans erreur les moyens nécessaires pour l’expédition punitive ordonnée par le Général Laperrine contre les razzias et pillages auxquels se livrent sans risque les tribus touareg depuis le massacre de la colonne Flatters 20 ans auparavant. Parti d’In-Salah le 23 mars 1902, le lieutenant Cottenest va pister, trouver, combattre et finalement détruire le 7 mai 1902 les forces touareg à Tit, près de Tamanrasset, après une véritable épopée de 45 jours sur plus de 1500 kilomètres de désert (Hoggar) suivie des 16 jours pour le retour à In-Salah. Il est impossible de résumer ici son rapport d’opération d’une cinquantaine de pages.


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DR COLLECTION PARTICULIÈRE

C’est un modèle d’exercice du commandement dans des conditions extrêmes : organisation, sûreté en déplacement et au bivouac, soutien des hommes et des animaux, précision et contrôle des ordres donnés, recherche de la surprise, rapidité de réaction, courage au combat parfois

jusqu’au corps à corps… L’ultime engagement à Tit, où les touareg ont pris l’initiative de l’attaque, a duré 2 heures ½ au cours desquelles nos forces brûleront 14000 cartouches (une centaine par homme) ! Les touaregs furent décimés. Nos troupes retrouveront beaucoup d’armes, de matériels et documents qui avaient été pris à la mission Flatters. Nos pertes furent légères : 3 morts et 10 blessés dont Cottenest. L’échec des touareg eût un grand retentissement au Sahara et à l’extérieur, notamment en Lybie dans les tribus fondamentalistes sennoussites. Chez les touareg du Hoggar, Cottenest était devenu un héro de

Comme son aîné de six ans formé à l’EMI de Saint-Maixent, le général Jean-Baptiste Marchand qui s’est illustré à la tête de la mission Congo-Nil (Fachoda) à la même époque (1896/98), le chef de bataillon Cottenest est une illustration parfaite de la richesse du recrutement interne de l’armée de Terre. Le 15 janvier 1932, le Gouverneur général Carde a inauguré à Tit un monument où est scellé un médaillon à l’effigie du commandant Gaston Cottenest.

Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier Président d’honneur de L’Épaulette

Note : ce récit, illustré par des photographies recherchées sur Internet, doit beaucoup à l’ouvrage du général Michel Bourgin Chroniques touarègues (L’Harmattan 2011). Remerciements à l’auteur pour sa précieuse collaboration.

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE > Quelques consignes pratiques ! Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF (lepaulette@wanadoo.fr). Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page) iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numériques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction > Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

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HISTOIRE

légende qui alimenta longtemps le répertoire des conteurs traditionnels sahariens. Après congé et convalescence, le lieutenant Cottenest poursuivra l’essentiel de sa carrière dans l’armée d’Afrique et les service des affaires indigènes : commandant la compagnie des oasis sahariens de la Saoura (1908), 35ème régiment d’infanterie puis 3ème régiment de tirailleurs, service des renseignements au Maroc (Chaouïa) (1910). Chef de bataillon au 3ème régiment de Zouaves en 1914, il sera blessé mortellement en Champagne le 28 septembre 1914.


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HISTOIRE Le musée du Souvenir des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan : un mémorial dédié à tous les officiers

e 23 juillet dernier, à l’occasion du Triomphe des Ecoles de SaintCyr Coëtquidan, une cérémonie sobre et émouvante était organisée au musée pour l’inauguration de la « Flamme du Souvenir ». M. Marc Laffineur, secrétaire d’Etat à la défense et aux Anciens Combattants, a ravivé pour la première fois cette flamme en présence du Général Irastorza, chef d’Etat Major de l’armée de Terre. Sous les armes, des officiers de toutes origines ont participé à cette cérémonie : Le souhait du commandement des écoles était d’illustrer la diversité du recrutement des officiers de l’armée de Terre, réunis par une même communauté de destin qui apparait avec une tragique évidence à la lecture de la liste de nos derniers camarades tombés en Afghanistan : Valéry Tholy et Camile Levrel, récemment tués en opération, étaient issus du recrutement semi-direct OAEA ainsi que Matthieu Gaudin tombé quelques mois avant eux. Thomas Gauvain était issu de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, Benoît Dupin de l’Ecole Militaire Interarmes. Lorenzo Mezzasalma et Patrice Sonzogni étaient « officiers rang ». Fabrice Roulier et Christophe Barek-Deligny, que le 4e bataillon de l’ESM vient de choisir comme parrain de promotion, étaient d’anciens ORSA/OSC. Le parcours exemplaire de ces hommes, et de tous ceux qui avant eux ont donné leur vie au service de la France, illustre toute la diversité et la richesse du recrutement des officiers de l’armée de terre autant que leur esprit de sacrifice. La mise en place de cette flamme, inaugurée de façon solennelle, vient illustrer le fait que le musée du Souvenir est bien celui de tous les officiers, quelle que soit leur origine. On doit pourtant constater que les collections exposées sont pau-

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CÉDRIC BOUTET/DICOD

Le musée du Souvenir fêtera son centenaire en 2012. Inauguré le 24 juillet 1912 par le président Fallières, c’est le plus ancien des musées de l’armée de Terre.

Le musée du Souvenir lors de son inauguration par le CEMAT le général Elrick Irastorza.

vres en objets et souvenirs évoquant ceux de nos camarades qui ne s’attardent pas à Saint-Cyr Coëtquidan pendant leur formation d’officier. Cet oubli relatif peut être comblé grâce aux lecteurs de l’Épaulette. Ceux qui connaissent ou côtoient des camarades blessés en opération, ou les familles de ceux qui ont donné leur vie au service de la France, sont invités à leur demander d’adresser au musée un Souvenir qui permettra de leur rendre témoignage. Un béret ou un képi, un effet de paquetage ou d’équipement, une décoration, un objet personnel, une lettre, un souvenir rapporté d’un théâtre d’opération sont des objets qui, en soi, ont peu de valeur, mais qui, lorsqu’ils évoquent un officier tué ou blessé en opération, prennent au musée du Souvenir un sens particulier et permettront de laisser aux générations futures une trace de leur dévouement et de leur sacrifice. Pour que la longue « nuit de l’oubli » ne les ensevelisse pas une seconde fois…

L’Association des Amis du Musée du Souvenir des Écoles de SaintCyr Coëtquidan (A.A.M.S) Organisme d’intérêt général à caractère culturel, l’Association des Amis du Souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan a été créée en 1985. Elle est régie par la loi de 1901 et déclarée à la préfecture de Vannes. Elle a pour objet : • De contribuer au fonctionnement du musée en mettant à sa disposition des salariés qu’elle rémunère ; • de participer au rayonnement du musée ; • d’aider à la mise en valeur et à l’enrichissement du patrimoine historique et culturel au musée ; • de perpétuer le souvenir des officiers de l’armée de Terre, en particulier de ceux qui sont morts pour la France ou en service commandé, ainsi que de tous ceux, civils et militaires, qui ont concouru à la formation de ces officiers.

Commandant Tristan Leroy Conservateur du musée du Souvenir des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan.

> Sa cotisation annuelle est de : 10 € > Si vous souhaitez adhérer et/ou participer à la vie de l’A.A.M.S., n’hésitez pas à prendre contact à l’adresse ci-dessous :

N.B. : Le musée du Souvenir fêtera son centenaire en 2012. Inauguré le 24 juillet 1912 par le président Fallières, c’est le plus ancien des musées de l’armée de Terre. Un dossier complet lui sera consacré dans votre prochain n° de L’Épaulette.

M. LE PRÉSIDENT DE L’A.A.M.S. Musée du Souvenir Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan 56381 GUER cedex Tél : 02.97.70.77.52 – Fax : 02.97.70.77.49 Courriel: museedusouvenir@stcyr.terre.defense.gouv.fr


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> Reférent pour les officiers sous contrat > le capitaine Rudy Labourel

Reconversion : penser à ses réseaux

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Quatre règles fondamentales pour la reconversion. 1° règle : prendre la parole pour parler de soi (ce qui n’est pas dans notre culture française). 2° règle : avoir de bons outils de communication et des réseaux. 3° règle : être actif, plus précisément : ne pas attendre, ne pas se laisser rebuter par les échecs, ne pas se résigner. 4° règle : avoir un projet mûri très en amont de l’échéance du début de l’action de reconversion. Les réseaux « réels ». Sans que parfois cela soit très présent dans nos esprits, chacun d’entre nous pos-

sède un ou des réseaux : amicaux, familiaux, professionnels, sportifs, culturels, militaires, d’école… En bâtissant son projet de reconversion, il convient de prendre le temps de « structurer » ces réseaux (en fait s’efforcer de coucher sur le papier le nom de ses connaissances et les classer) pour en retirer les quelques personnes qui pourraient aider à l’accomplissement de ce projet. La phase suivante consiste à élaborer un plan d’action pour rencontrer les membres identifiés du réseau en préparant l’entretien et les objectifs à atteindre au cours de cette rencontre qui, quel que soit son résultat, doit faire l’objet d’une évaluation personnelle archivée. Enfin, il convient de garder à l’esprit que le réseau est un lieu d’échange et qu’un jour ou l’autre on peut être soi même sollicité.

Les réseaux virtuels. L’essor d’Internet et l’explosion consécutive des réseaux sociaux créent de nouvelles conditions. Pour « exister » il faut désormais être sur ces réseaux qui sont devenus l’un des principaux instruments de travail des DRH avec tous les avantages, mais aussi tout les risques que cela comporte. Les réseaux professionnels tels Viadeo ou LinkedIn par exemple offrent la possibi-

lité de déposer des CV qui sont souvent consultés par les recruteurs des PME et PMI notamment. Pour sortir du lot mieux vaut déposer sa photo et avoir détaillé sa formation et son expérience. Pour augmenter ses chances, il n’est pas inutile de participer à des groupes thématiques voire tenir un Blog pour montrer sa compétence. Si Internet constitue un formidable réseau d’échange de « cartes de visite », il ne faut pas s’en dissimuler les risques. Le premier réflexe d’un DRH recevant un CV est en effet désormais de faire une requête sur Google, voire de rechercher sur Facebook, Copains d’avant et autres lieux d’échange de photos ou Blogs pour se faire une véritable idée du candidat aussi bien dans un but positif pour vérifier les véritables qualités de la personne que dans la recherche, moins gratifiante, de ses travers actuels ou passés pouvant ressurgir de ces réseaux. En conclusion, la reconversion est un temps fort de la vie pour lequel il convient de mettre tous les atouts de son côté, les réseaux sociaux d’Internet en font désormais partie, mais ils doivent être utilisés en pleine connaissance de cause. Général de division (2s) Christian Cavan EMIA Promotion Kœnig 1970-1971 Vice-président de L’Épaulette

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VIE PRATIQUE

eprésentant le président en début d’année à la remise des prix de l’association « Entreprises & Défense » j’ai assisté, en ouverture à cette cérémonie à une communication qui me paraît pouvoir intéresser nos camarades envisageant ou contraints à une reconversion. Pour l’intervenant, spécialiste de la question, le succès d’une action de reconversion repose sur des règles générales et, outre les organismes spécialisés (ARCO ou Défense Mobilité pour ce qui nous concerne), sur l’utilisation de réseaux.


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VIE PRATIQUE Entraide, solidarité : que sont ces notions devenues ?

Avec la dispersion géographique, de plus en plus les jeunes officiers aspirant à l’indépendance (en fait la dissociation entre le travail et la vie de famille) cherchent à acquérir rapidement un bien immobilier et ce d’autant plus que l’épouse travaille…

ncore un article philosophique sur les notions mille fois rabâchées d’entraide et solidarité faisant partie des objectifs statutaires de notre association ! Et bien non, ce propos issu de situations réelles est destiné à proposer des mesures simples et concrètes pour tenter de pallier des difficultés que peuvent rencontrer certains de nos jeunes adhérents et leur famille.

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Un peu d’histoire, presque d’archéologie. En ce temps là, l’armée de Terre comptait dans ses rangs plus de 250 000 hommes répartis en quelque 200 régiments, principalement implantés en métropole et en République fédérale d’Allemagne. Les opérations n’étaient pas nombreuses, mais pour autant les absences étaient fréquentes pour cause d’entraînement, de manœuvres, d’actions de formation individuelle dans les écoles ou organismes spécialisés. A maintes occasions à cette époque, tant pendant mes absences que plus tard pendant une période de « célibat géographique », j’ai pu mesurer la solidarité et l’entraide qui existaient entre les épouses non pas dans les circonstances exceptionnelles, mais dans les actes simples de la vie quotidienne : garde momentanée d’enfants malades ne pouvant pas aller à l’école, récupération d’enfants à l’école en cas de retard ou

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d’indisponibilité de la mère, covoiturage de celles ne possédant pas de permis de conduire, cette liste étant loin d’être exhaustive. Pour être juste, il convient de mentionner que tout cela se passait au sein d’un régiment, voire de la garnison tant les familles étaient imbriquées dans le tissus urbain et social. Je n’ai pas retrouvé cette entraide plus tard en administration centrale, mais les besoins n’étaient plus les mêmes, pour ce qui me concerne. Je pense en revanche que les plus jeunes officiers affectés dans les organismes de cette nature devaient vivre des situations proches de celles d’aujourd’hui.

Les temps ont changé. Pour malheureusement avoir eu, parfois, à le mesurer à Vincennes, je ne doute pas un seul instant que l’entraide et la solidarité existent toujours dans les moments de grande détresse. Par contre il est certain qu’elles ne s’exercent plus, même dans les régiments, pour les petits « faits » de la vie quotidienne décrits précédemment alors que les besoins sont peut-être plus importants qu’ils ne l’étaient à l’époque. Que s’est-il donc passé ? Il serait commode d’invoquer l’individualisme ambiant de la société, auquel les armées n’échappent pas, ou

le rythme des activités qui ne favorise plus les actions de cohésion antérieures qui constituaient le ferment de la solidarité. Selon-moi, le véritable changement provient essentiellement de trois facteurs : • l’hétérogénéité des populations d’officiers, qui d’évidence crée des scissions internes entre officiers d’active et officiers sous-contrat, souvent mal intégrés (peut-être en portent-ils une part de responsabilité… ?), sans parler du clivage habituel entre officiers de recrutement précoce et ceux provenant plus tardivement du corps des sous-officiers ; • la dispersion géographique car de plus en plus les jeunes officiers aspirant à l’indépendance (en fait la dissociation entre le travail et la vie de famille) cherchent à acquérir rapidement un bien immobilier et ce d’autant plus que l’épouse travaille ; • le travail de l’épouse, enfin, désormais pratiquement généralisé tant pour des raisons économiques que d’aspirations personnelles de celles-ci. A ces trois facteurs s’ajoute celui du célibat géographique résultant bien souvent des deux derniers mis en évidence. Et l’on en arrive à la situation banale suivante : le mari est « célibataire géographique » à 2 ou 300 kilomètres, l’épouse qui travaille assure la « gestion » de deux enfants en bas âge mis en nourrice, à la crèche ou à l’école maternelle. Tout va pour le mieux jusqu’au matin où l’un des enfants fiévreux ne


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Que peut faire L’Épaulette ? Evidemment les autorités de l’armée de terre nous affirmeront qu’au niveau des corps tout est mis en œuvre pour porter remède à ces situations. Je ne doute pas un seul instant qu’elles aient donné les directives nécessaires. Mais ce dont je ne doute pas non plus c’est que cela ne fonctionne pas. Il faut d’ailleurs se rendre à une évidence, la mutation/célibat géographique coupe de la « famille militaire » d’origine et c’est naturel. Ceci est encore aggravé lorsque l’organisme de départ est un gros état-major situé dans une métropole régionale. Au niveau civil local, il existe sans doute dans les mairies ou organismes sociaux des listes de personnes susceptibles d’apporter une aide ponctuelle, sous réserve d’avoir pris le soin de s’en faire connaître ; donc d’avoir anticipé,

Général de division (2s) Christian Cavan EMIA Promotion Kœnig 1970-1971 Secrétaire général de L’Épaulette

> Réunion des « sages » à L’Épaulette Quelques jours avant l’assemblée générale du 4 février 2012, la réunion des « sages » - officiers généraux du recrutement interne, ou de réserve, en activité ou jeunes 2ème section - organisée au siège de L’Épaulette a permis à la presque trentaine de participants de rencontrer de manière conviviale le président et l’équipe du bureau de L’Épaulette autour d’un plateau déjeuner au cercle du Groupement de soutien de la base de Défense de Vincennes. Cette rencontre visait à amorcer une réflexion collective et partagée sur les attentes de nos adhérents, les nouveaux objectifs que L’Épaulette doit se donner et les messages à actualiser au sein de l’association en réponse aux évolutions de l’institution militaire et de son environnement. L’objectif initial étant atteint, il importe que l’essai soit transformé et s’inscrive de manière récurrente et productive dans le calendrier annuel des activités de L’Épaulette. > À suivre donc…

DR

DR MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

peut aller dans sa structure d’accueil habituelle et c’est la perte d’au moins une journée de travail pour la mère. Ne sachant comment faire, en désespoir de cause, c’est le SOS mamy/papy qui certes se font une joie d’aller rendre service, mais ne peuvent généralement pas rejoindre immédiatement pour une « mission » n’excédant que rarement quelques jours voire quelques heures et qui en d’autres temps aurait été assurée par l’entraide et la solidarité locales.

Dans l’idéal : • le correspondant de formation devrait disposer de la connaissance des personnes capables d’apporter une aide ponctuelle et avoir favorisé des contacts préalables destinés à favoriser l’échange ; • le président de groupement devrait connaître les familles en situation d’isolement et au travers de son réseau disposer d’une information sur les services

d’entraide locaux susceptibles d’apporter diverses aides et auxquels nos adhérents et leur famille ne pensent pas spontanément. A cet égard, les assistants sociaux de la défense ont également certainement un rôle à jouer. Nous sommes bien loin de cet idéal. Il s’agit pourtant bien là d’un domaine où l’association aurait toute sa place en complément des actions menées par les formations. Ainsi, les termes entraide et solidarité reprendraient toute leur valeur et ne se limiteraient pas comme c’est malheureusement trop souvent le cas à l’idée que s’en font les jeunes promotions qui se rapproche plus du sponsoring que de l’acte désintéressé. Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, tout est à repenser et à reformuler. La réunion des présidents de groupement et correspondants du 1er juin 2012 sera l’occasion de ranimer le débat.

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VIE PRATIQUE

mais c’est plutôt rare. Pour atténuer le sentiment d’isolement de certaines familles de ses adhérents l’Épaulette a sans nul doute un rôle à jouer dans le cadre de ses objectifs statutaires d’entraide et de solidarité. Tout repose sur le « couple » président de groupement/correspondant de formation. L’un et l’autre doivent être connus des adhérents. Eux-mêmes doivent connaître lesdits adhérents et, au cas précis évoqué, les familles restées sur place après une mutation/célibat géographique.


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> Reférent pour les officiers d’active

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VIEPRATIQUE DE L’ÉPAUVIE

> Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

informations administratives, juridiques et sociales.

ogé dans la caserne Bernadotte à Pau, le Bureau central d’archives administratives militaires (BCAAM) quitte le 1er janvier le giron de la Direction du Service National (DSN) pour s’intégrer dans la nouvelle organisation du Service Historique de la Défense "(SHD), où il prendra le nom de Centre des archives du personnel militaire (CAPM). Ce changement qui marque la dernière étape de la réorganisation du SHD, n’est pas anodin. Créé en 1961, le BCAAM avait, comme son nom l’indiquait, une finalité administrative. Son intégration au SHD lui confère une dimension plus historique, dans l’optique d’une mise à disposition de ses fonds au public. Pour cela, le SHD va entreprendre un traitement archivistique des archives paloises (cotation et inventaire), parallèlement à un plan de sauvegarde matérielle. Le nouveau CAPM détient les dossiers des officiers d’activé ou de réserve de l’armée de Terre et des services communs rayés des contrôles depuis le 1er janvier 1971, les dossiers du personnel non officier dégagé des obligations du service national (individus âgés de 50 à 90 ans) mais aussi les dossiers des étrangers ayant servi dans l’armée française, hors légionnaires. C’est encore à Pau qu’on trouve les dossiers du personnel féminin de l’armée, de ses débuts pendant la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1972 quand cette catégorie fut assimilée au personnel masculin. Y sont également conservés les fichiers des citations de 1914 à nos jours. Le bureau central d’archives administratives militaires a été créé le 1er mai 1961 et s’est installé dans la caserne Bernadotte, place de Verdun à Pau. Il a permis de regrouper les archives administratives de l’armée de Terre, disséminées jusqu’alors dans divers établissements de métropole et d’Afrique du Nord. Depuis 1976, le BCAAM fait partie de la direction du service national (DSN). La direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) conserve, pour sa part, le contrôle technique de l’archivage. Le BCAAM a pour mission de détenir, conserver et exploiter les dossiers individuels des militaires de l’armée de Terre, de la Gendarmerie nationale et des Services communs rayés des cadres

L

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• L’Épaulette n° 176 • mars 2012

DR COLLECTION PARTICULIÈRE

> Le BCAAM intègre le service historique de la défense

Jean-Baptiste Jules Bernadotte, né le 26 janvier 1763 à Pau (France), mort le 8 mars 1844 à Stockholm (Suède), eut un destin singulier, passant, en l’espace de vingthuit ans, d’un modeste grade de sous-officier français, en 1790, au rôle prestigieux, en 1818 de roi de Suède et de Norvège (sous les noms respectifs de Charles XIV Jean (Karl XIV Johan) et Charles III Jean (Carl III Johan), après avoir été tour à tour, sous le Consulat et le Premier Empire, ambassadeur, ministre, général puis maréchal d’Empire.

> Carte administrative de conjoint de personnel militaire

cinq ans, ou une durée inférieure si la date de fin de contrat est inférieure à la demande du militaire ou de son conjoint. Conjoints des militaires admis à la retraite et conjoints des militaires décédés La carte peut être délivrée aux conjoints des militaires admis à la retraite : au moment où ces derniers quittent le service actif, la demande est à adresser au chef de corps deux mois avant la date de radiation des cadres. • postérieurement à leur admission à la retraite, la demande est à déposer auprès de l’autorité habilitée à la délivrer (voir le quatrième alinéa ci-dessous) et, pour les conjoints des gendarmes, à la brigade compétente du lieu du domicile, qui l’adresse au chef de rattachement. La carte peut aussi être délivrée au conjoint des militaires décédés en activité de service, en position de congé lié à l’état de santé ou en retraite selon les mêmes errements que ci-dessus. Pour être validée, toute carte doit comporter la signature de l’autorité qui l’a délivrée et l’empreinte du timbre de la formation, établissement ou service, apposé sur la photographie d’identité ainsi que la signature du bénéficiaire.

Référence : Circulaire n° 201678/DEF/DFR/FM2-4 du 26 septembre 1988. ne carte administrative peut être délivrée au conjoint d’un militaire des trois armées, de la gendarmerie, de la délégation générale pour l’armement et des services communs, qu’il soit en activité, en retraite, décédé ou placé en position de non-activité. Cette carte peut servir de justification d’identité ou pour accomplir diverses formalités administratives et permettre l’accès à certains organismes militaires ouverts aux familles. Elle est délivrée pour une durée de

Usage de la carte La carte permet au bénéficiaire de justifier de sa qualité de conjoint de militaire d’active, retraité, décédé ou en position de non-activité pour raison de santé, à l’égard des services du ministère de la Défense auxquels il pourrait être amené à s’adresser pour diverses formalités ou prestations : les hôpitaux des armées, l’action sociale, les mess de garnison, etc... Elle peut servir de carte d’accès aux organismes militaires ouverts aux familles, infirmerie de garnison, magasin de vivres, clubs, bibliothèques... qui sont implantés dans les enceintes militaires, à l’exclusion des zones protégées,

depuis le 1er janvier 1971, du personnel féminin né avant le 1er janvier 1983, des étrangers ayant servi dans l’armée française (hors légion étrangère) et des ressortissants de l’ex-communauté ayant servi dans l’armée française. Il a également en charge les archives collectives, administratives et médicales des formations de l’armée de Terre depuis 1937, des unités dissoutes et des unités d’active après 5 ans de conservation au corps, ainsi que les fichiers des citations et ordres généraux, de 1914 à nos jours (hors Air et Mer). Le BCAAM reçoit, chaque année, quelque 270 000 correspondances. Il produit 100 000 états de service, 29 000 travaux de décoration et vérifie 25 000 à 30 000 demandes de cartes du combattant. La rédaction

U


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> Reférent pour les retraités > Le commissaire colonel Michel Botella

DR

Renouvellement de la carte La carte administrative est renouvelée tous les cinq ans pour les conjoints de militaires en activité, ainsi que pour les conjoints des militaires retraités ou décédés, A l’échéance de la validité ou, au plus tôt deux mois auparavant, et également en cas de perte ou de vol, une demande de renouvellement de la carte administrative de conjoint ou de veuve doit être adressée : • au chef de corps dont relève le militaire en activité ou du lieu de résidence pour les conjoints des gendarmes retraités ou décédés. • à l’officier de garnison du lieu de résidence pour les militaires retraités ou décédés, à l’exception des gendarmes. La rédaction

n une période où l’engagement opérationnel est particulièrement soutenu et où les retraites occupent, pour beaucoup, le premier rang des préoccupations, la retraite mutualiste du combattant (RMC) est un dispositif qui mérite d’être mieux connu. Elle est accordée au titre du droit à réparation pour service rendu à la Nation. Faisant partie des dispositifs de reconnaissance de la Nation, elle est un produit d’épargne unique conçu pour les militaires ayant participé aux opérations extérieures et titulaires de la carte du combattant ou du titre de reconnaissance de la Nation. Elle permet de constituer une retraite complémentaire assortie ou non du versement, hors succession, d’un capital aux proches en cas de décès. Elle apporte des compensations uniques en matière de condition militaire et vient compléter de manière avantageuse le dispositif de reconnaissance du soldat. La retraite mutualiste du combattant est à ne pas confondre avec la retraite du combattant liée à la carte du combattant et versée automatiquement dès 65 ans. Elle est un complément de retraite par capitalisation ouvert à tout titulaire d’une carte du combattant ou d’un titre de reconnaissance de la nation (TRN) sans limite d’âge. Pourquoi souscrire une retraite mutualiste du combattant et quels en sont les avantages ? • des cotisations libres ; • une adhésion sans limite d’âge et sans dossier médical ; • des versements déductibles des impôts ; • une retraite cumulable avec toutes sources de revenus ; • une rente majorée par l’Etat (12,5% à 60%) ; • la constitution d’une retraite complémentaire non imposable ; • une rente à vie dont les versements sont possibles dès 50 ans.

nécessaires dans les démarches pour le titre de reconnaissance de la Nation ou la carte du combattant ?

E

• Livret individuel militaire ; • Diplôme de la médaille commémorative ; • Formulaire Cerfa n° 10858*01 ; • Eventuellement : citations et témoignages de satisfaction. Contacts utiles :

Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC) 6, boulevard des Invalides Hôtel National des Invalides 75700 PARIS (Tél. : 01 49 55 62 00). La rédaction (Information Bureau condition du personnel - environnement humain – DRHAT).

Qui peut souscrire une retraite mutualiste du combattant ? Les militaires ayant participé à certains conflits et missions (Afghanistan, Liban, RCI, etc…) et titulaires de la carte du combattant ou du titre de reconnaissance de la Nation mais également les veuves et veufs, orphelins de guerre ou ascendants directs d’un combattant « Mort pour la France » à titre militaire. Quelles sont les pièces administratives

DR MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

Retrait ou restitution de la carte De caractère strictement personnel, la carte, qui comporte une photo d’identité, ne doit pas être prêtée. Tout usage frauduleux fera l’objet d’un retrait immédiat et éventuellement de poursuites pénales. Le conjoint du militaire inscrit luimême au verso de la carte de conjoint, sous sa propre responsabilité, les changements survenus dans sa situation. Exemple: départ à la retraite, invalidité, disponibilité…

> Connaître l’essentiel sur la retraite mutualiste du combattant

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VIE PRATIQUE

selon les conditions définies, le cas échéant, par l’autorité compétente (officier de garnison, chef de corps,...). Les enfants mineurs accompagnant le titulaire de la carte pourront bénéficier des mêmes facilités d’accès.


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CARNET

> Aëla, quatrième petit enfant (et première petite-fille) du Lieutenant-colonel Jean-Pierre COLIVET (TRS-EMIAGénéral Brosset-73/74) et de Madame, au foyer d’Isabelle et Jérôme CHENU, le 20 août 2011 à Hillion.

MARIAGES > Sonia, petite-fille du Général Maurice DABOVAL (OA-TDM-Saint-Maixent1929- Parrain de la Promotion EMIA 90/92) et de Madame, et fille du Colonel Alain DABOVAL (OAEA-INFLieutenant Mallasen-78), avec Monsieur Laurent TOUCHARD, le 19 novembre 2011 à Paris.

> Clémence, première petit-fille du Lieutenant-colonel Dominique MUSSEAU (TRS-EMIA-Capitaine Cozette-80/81), au foyer de Monsieur et Madame ETIEVANT, le 10 octobre 2011 à Lyon.

> Augustin, troisième petit-fils du Lieutenant-colonel Alain PHILIPPOT (TRS-EMIA-Capitaine Cozette-80/81) et de Madame, au foyer de Anne-Laure et Thierry PHILIPPOT, le 18 octobre 2011 à Toulouse.

> Wilfried, fils du Lieutenant-colonel Xavier BREHIER (GEN-EMIALieutenant Bernard de Lattre de Tassigny-84/85) et de Madame, avec Mademoiselle Elodie WEISS à Ouistreham. > Lieutenant François RENAUD (TDM-ESM-Capitaine Beaumont05/08), fils du Général Jacques RENAUD (TDM-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, petit-fils du Chef de bataillon Claude ROUCH (TDM-OT) et de Madame, avec Mademoiselle Suvi JÄRVELÄ, le 31 décembre 2011 à Hämeelinna (Finlande). > L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

> Gustave, quinzième petit enfant du Lieutenant-colonel Charles de CERTAINES (ABC-EMIA-Général Marceau-72/73) et de Madame au foyer du Capitaine et de Madame DELORT, le 6 novembre 2011 à Tahiti. > Martin, quatorzième arrière petit enfant de Madame BERNACHOT, veuve du Général Jean BERNACHOT, fils du Capitaine Jean PASQUIERBERNACHOT et du Capitaine Commissaire de l’Air Alix PASQUIERBERNACHOT, le 21 novembre 2011.

> Constance, sixième enfant du Chef de bataillon Nicolas JAMES (INF-EMIAGénéral Gandoët-96/98) et de Madame, le 11 décembre 2011 à Troyes.

> Gersende, dixième enfant du Colonel Jean-Charles RENAUDIN (TRSEMIA-Bataillon de Corée-89/91) et de Madame, le 11 janvier 2012 à Strasbourg.

> Clément, onzième petit enfant du Colonel Philippe MIAILHES (GNDCapitaine Prudhomme-80/81) et de Madame, au foyer de Bertrand et AudeMarie PELLERIN de la VERGNE, le 14 janvier 2012 à Fort de France (Martinique).

> Jules, dix-huitième arrière petit-fils du Lieutenant-colonel Guy KLEPPER (TDM-Poitiers-39), douzième arrière petit-fils du Général Michel LAFITTE (TDM-ESMIA-Maréchal de Lattre51/52) et de Madame, deuxième petitfils du Lieutenant-colonel Pierre KLEPPER (INF-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, au foyer de Catherine et Christian KLEPPER, le 2 février 2012 à Paris. > Ombeline, troisième enfant du Capitaine Jean-Philippe DIEULANGARD (ABC-15/2-01) et de Madame, le 7 février 2012 à Troyes.

> Noéline, deuxième petite fille du Général Daniel PERSONNE (TRSEMIA-Du Souvenir-71/72) et de Madame, au foyer de Damien et Julie PERSONNE, le 16 février 2012 à Poissy.

> Constance, cinquième enfant du Lieutenant Raphaël DION (ABCEMIA-Capitaine Florès-08/10) et de Madame, le 18 février 2012 à Fèves

> Baptiste, septième petit enfant du Colonel Jean-Claude PANNEQUIN (GND-EMIA-Aspirant Zirnheld-64/65) au foyer de Philippe et Jordane, le 1er mars 2012 à Cannes.. > L’Épaulette adresse ses félicitations aux parents et grands-parents.

NAISSANCES

> Antoine, premier petit-fils du Colonel (†) ABBADIE (Union Française) et de Madame, au foyer du Commandant (Cyr-2001) et de Madame MALERGUE. > Sixtine, fille du Lieutenant Bruno de FRANQUEVILLE (INF-OSC) et de Madame, le 29 juillet 2011 à Annecy. > Gabriel, quatrième enfant du Capitaine Sylvain MESNIL (LOGEMIA-Campagne d’Italie-99/01) et de Madame, le 23 septembre 2011 à Kourou (Guyane Française).

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> Antonn-Galyan, troisième enfant du Capitaine Guillaume VEYS (TRS-15/2) et de Madame, le 17 décembre 2011 à Saint-Germain du Pinel.

DÉCÈS

> Madame Gilberte DUPRÉ, veuve du Colonel DUPRÉ, mère du Général JeanPierre DUPRÉ et de l’Adjudant-chef Robert DUPRÉ, en février 2007 à Sorbets. > Colonel André MERIC (OA-Turenne42) le 23 décembre 2007 à Clamart.


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> Colonel Jean CHESNE (ARTESMIA-Général Leclerc-46/48) en 2011 à Olonne sur Mer.

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> Colonel Henri LAIDET (TRS-OR58) le 7 février 2012 à Paris.

> le chef d’escadron Thierry LANG. Pour prendre rang du 1er août 2012

> Chef d’escadrons Lucien LACROIX (ABC-OR-56) le 11 février 2012 à Saumur.

> les chefs d’escadron : Bruno CURÉ Philippe VAILLER.

> Lieutenant-colonel Gilbert ZABLOCKI (GENIE-EMIA-Indochine -46/47), en 2011 à Bordeaux.

> Chef de bataillon Raymond CROZET (INF-ESMIA-Maréchal Franchet d’Esperey-55/56) le 16 février 2012 à Vichy.

> Colonel Edmond LION (TDMOAEA-39) en 2011 à Juvisy-sur-Orge.

> Général Jean-Paul LEGRAS (INFEMIA-Plateau des Glières-69/70) le 17 février 2012 à Pau.

> Lieutenant-colonel Maurice ASSIER de POMPIGNAN (CS-OR-51) en 2011 à Peyrehorade. > Colonel Joseph ONIMUS (INFEMIA-Indochine-46/47) en 2011 à Hausgauen. > Colonel René BARRAL (ART-OR45) le 23 février 2011 à Saint-Paul-leMonestier.

> Lieutenant-colonel Jacques-Henri NICOD (INF-OR-58) le 8 mars 2012 à Vallerois le Bois.

> L’Épaulette partage la peine des familles

éprouvées par ces deuils et leur adresse ou leur renouvelle ses condoléances attristées.

Au grade de chef d’escadron Pour prendre rang du 1er mai 2012 > le capitaine Eric DESSE. Pour prendre rang du 1er août 2012 > le capitaine Fabien MASSON. Corps technique et administratif de la gendarmerie nationale Au grade de colonel Pour prendre rang du 1er septembre 2012

> Commandant Michel POUILHE (TDM-OAEA-61) le 23 février 2011 à Saint-Pair-sur-Mer.

> le lieutenant-colonel Philippe LAUBIES.

> Colonel Michel MESLIER (INFSaint-Cyr-Ceux de Dien Bien Phu52/54), beau-père et père du Lieutenantcolonel François RIVET (GND-EOGNBicentenaire-89) et de Madame, le 30 mai 2011 au Chesnay.

JORF du 24 décembre 2011 Décret du 22 décembre 2011

> Chef de Bataillon Jannick BERGEOT (TRS-ORSA-86) le 20 juin 2011 à Saint-Mandé. > Colonel René GRUYER (CS-OR-44) en juillet 2011 à Hossegor. > Madame Jacqueline LABURTHE, veuve du Colonel Louis LABURTHE (†), le 14 août 2011 à Sigoulès.

portant nomination et promotion dans l’armée active

MESURES NOMINATIVES Portant nomination et promotion dans l’armée active GENDARMERIE NATIONALE

> Général Jean-Louis COSNEFROY (MAT-OA-61) le 9 novembre 2011 à Saint-Pois.

Corps des officiers de gendarmerie

> Lieutenant-colonel Claude GERVAIS (INF-ESMIA-Nouveau Bahut-45/47) le 1er janvier 2012 à Wintzenheim.

ARMÉE DE TERRE Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant

JORF du 22 décembre 2011 Décret du 20 décembre 2011

> Madame Odette BACHELET, épouse du Colonel Gérard BACHELET (ART49) le 21 septembre 2011 à Limoges.

> Madame Yvette FREMIOT, bellemère et mère du Colonel Edmond BERNIER (Cinquantenaire de Verdun65/66) et de Madame, le 11 décembre 2011 à Mont-de-Marsan.

VIE DE L’ÉPAULETTE

> Lieutenant-colonel Charles-Marie TRAMINI (CTA/GEN) en 2011 à Poggiolo.

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OFFICIERS DE CARRIÈRE

Au grade de colonel Pour prendre rang du 1er mars 2012 > les lieutenants-colonels : Didier RAHMANI - Didier JAM. Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er mai 2012

Pour prendre rang du 1er août 2011 ÉCOLE MILITAIRE INTERARMES ECOLES DE FORMATION DES OFFICIERS DES ARMES > les élèves officiers de carrière : Arnaud BATOZ - Matthieu MILLE Laurent ERNWEIN - Frédéric DURAND - Sébastien ROLLIN Laurent PINOT - Grégory SALOME Gilles PAULIN - Ludovic PAILLOT Arnaud ROLLAND - Régis JOHANN Mélanie JAUSSERAND - Raphaël SUDAN - Pascal BESNARD - Nicolas VERDIER - Emeric CATTA - Fabrice GRANONE. Corps technique et administratif de l’armée de Terre Au grade de lieutenant

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CARNET •••

Pour prendre rang du 1er août 2011 ÉCOLE D’ADMINISTRATION MILITAIRE > les élèves officiers de carrière : > Eva DUPUY.

> les lieutenants-colonels de réserve : Yves LEMASSON (INF) - Stève VIDIC (ART) - Jean-Paul GALLET (ART). Corps technique et administratif de l’armée de Terre Au grade de lieutenant-colonel de réserve

A compter du 1er août 2011 et pour prendre rang du 1er août 2010

Pour prendre rang du 1er décembre 2011

> Mathieu VAUBOURG - Hamdi CHEMAK.

> les commandants de réserve : Bernard OLIVIER - Michel BESNIER.

JORF du 31 janvier 2012 Décret du 30 janvier 2012 portant promotions et nominations dans la 1re et la 2e section et affectations d’officiers généraux

JORF du 20 mars 2012 Décret du 19 mars 2012

JORF du 25 novembre 2011 Arrêté du 15 novembre 2011 Portant attribution du brevet technique d’études militaires supérieures Le brevet technique d’études militaires supérieures est attribué, à compter du 1er août 2011, aux officiers de la 124e promotion du cours supérieur d’étatmajor (voie état-major) ci-après désignés : ARMÉE DE TERRE Corps des officiers des armes

Portant promotions et nominations re dans la 1 section et la 2e section, et affectation d’officiers généraux.

> CDT Jean FERNEX de MONGEX CDT Régis GUERIN - CDT Nicolas HOUMEAU - CDT Patrick ROLLAT. JORF du 21 janvier 2012 Arrêté du 5 janvier 2012

GENDARMERIE NATIONALE Article 2 Est promu dans la 1re section des officiers généraux :

Est nommé dans la 2e section des officiers généraux de l’armée de Terre :

Au grade de général de division Au grade de général de brigade Pour prendre rang du 1er février 2012 > M. le général de brigade Jean-Michel VANDENBERGHE, nommé sousdirecteur administratif et financier de la direction des soutiens et des finances de la direction générale de la gendarmerie nationale à la même date.

Pour prendre rang du 1er mai 2012 > M. le colonel de l’infanterie François AMÉLINEAU.

Portant attribution du brevet technique d’études militaires générales Le brevet technique d’études militaires générales est attribué, à compter du 1er décembre 2011, aux officiers ci-après désignés : ARMÉE DE TERRE Corps des officiers des armes

Portant nomination et promotion dans la réserve opérationnelle

> LCL Jean-Philippe BALCEROWIAK - LCL Jean-Pierre CHABAS LCL Floria CORDIER - LCL Thierry KRIEGER - LCL Eric MANDILLE LCL Ronald PALECZNY - LCL Didier PAWLIK - LCL Michel PENARANDA - LCL Jean-Marc PEREZ - LCL Dominique RUDEAUT - LCL Philippe STORACI.

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers du cadre spécial

JORF du 8 janvier 2012 Décret du 6 janvier 2012

> LCL Michel CLAVERIE.

Corps des officiers des armes Au grade de colonel de réserve Pour prendre rang du 1er décembre 2011

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Corps technique et administratif

SUCCÈS

> LCL Claude GUY.


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VIE DE L’ÉPAULETTE

> Lettre du président Jean-François Delochre aux futurs candidats à la Présidence de la République

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Honneur à nos « anciens »

e général de corps d’armée (2S) Jacques Lemaire est né le 19 juin 1923 à Roye dans la Somme. De recrutement ESMIA « Corps de troupe » il rejoint Coëtquidan en 1945. Il est nommé sous-lieutenant au mois de décembre de la même année et choisit de servir dans l’infanterie. En 1946, il effectue son stage d’application à l’Ecole de l’infanterie, à Auvours. A l’issue de sa formation, en 1947, il est promu lieutenant et affecté au Dépôt commun des régiments étrangers à Sidi Bel Abbes, avant de rejoindre le 2ème régiment étranger d’infanterie, comme chef de section, en Indochine. En 1950 il est muté en Algérie, au 3ème bataillon étranger parachutiste, mais quelques mois plus tard il repart en Indochine avec le 1er bataillon étranger parachutiste. Nommé capitaine en 1953, il retrouve le 3ème bataillon étranger parachutiste en Algérie, pour effectuer son temps de commandement de compagnie. L’année suivante il est désigné comme officier parachutiste régional au Groupement régional de Marseille. En 1955 il est à nouveau muté en Algérie, à l’état-major du Groupement parachu-

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tiste d’intervention, pour servir au 2ème bureau/action psychologique tout d’abord, puis comme officier de presse en 1956, lorsque le Groupement devient la 10ème Division parachutiste. En 1957, de retour en métropole, à Issoire, il prend le commandement du Centre de formation des moniteurs de la jeunesse musulmane. En 1959 il repart en Algérie, au 14ème régiment de chasseurs parachutistes, comme chef d’état-major chargé des opérations. Il est promu commandant la même année. En 1961 il est muté à la Base école des troupes aéroportées de Pau, en qualité de directeur de l’instruction combat, puis à la 10ème brigade mécanisée de Reims en 1962, avant de revenir à Pau, au sein de l’état-major de la subdivision miliaire en tant qu’adjoint au sous-chef d’étatmajor. En 1965 il est désigné pour prendre le commandement du Centre d’entrainement commando de Givet, poste qu’il occupe pendant cinq ans. Il est nommé lieutenant colonel en 1966. De 1970 à 1972 il effectue son temps de chef de corps à la tête du 67ème régiment d’infanterie de Soissons. Il est promu colonel en 1971. A l’issue de son com-

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En 1953, il reçoit la Légion d’Honneur par le général de Lattre de Tassigny, sur les lieux du combat.

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Général de corps d’armée (2S) Jacques Lemaire Général (2S) Bernard Josz Élevés à la dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite.

mandement, il est affecté à l’état-major du 1er corps d’armée, à Nancy, en qualité de chef du 3ème bureau. En 1975, après un bref passage au collège militaire de Saint-Cyr L’Ecole, comme chef de corps, il est désigné pour prendre le commandement de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active à SaintMaixent. Il accède au généralat en 1977. En 1978 il devient adjoint au général commandant la 11ème division parachutiste/44ème division militaire territoriale, grande unité dont il prend le commandement en 1979. Il est promu général de division en 1980. En 1981 il est muté à l’état-major de la 4ème région militaire à Bordeaux, où il prend la fonction de général major général. Nommé général de corps d’armée en début d’année 1983, il est admis dans la deuxième section des officiers généraux le 20 juin 1983. Le général de corps d’armée (2S) Jacques Lemaire, blessé trois fois (une blessure de guerre et deux blessures en service commandé), a été cité onze fois au cours de sa carrière, avec huit citations pendant la guerre d’Indochine et trois autres pendant la guerre d’Algérie. Il est Grand’croix de l’Ordre national du mérite et a été élevé à la dignité de Grand’ croix de la Légion d’honneur par décret du 5 mai 2011. I


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VIE DE L’ÉPAULETTE Le général Bernard Josz.

e général (2S) Bernard Josz est né lé 10 octobre 1931 Saint-Dié dans Les Vosges. Incorporé en 1952, il suit les cours du peloton des officiers de réserve à l’Ecole d’application de l’infanterie de Saint-Maixent et choisit l’infanterie à sa sortie de formation. Nommé sous-lieutenant de réserve en 1953, il est affecté au 18ème régiment d’infanterie parachutiste de choc à Bayonne pendant quatre ans. Intégré dans l’armée d’active en 1956, il rejoint le 5ème bataillon de chasseurs à pied l’année suivante, comme chef de section, en Algérie où il sera blessé et cité plusieurs fois. En 1961 il retourne à l’Ecole d’application de l’infanterie de SaintMaixent en qualité de stagiaire. Il est promu lieutenant en 1962 et muté la même année au 110ème régiment d’infanterie mécanisé, à Belfort, comme rédacteur au bureau instruction. En 1964 il est désigné pour servir au 35ème régiment d’infanterie mécanisé, toujours à Belfort, comme adjoint au directeur de l’instruction, puis comme officier des transmissions. En 1967 il est nommé capitaine et affecté au 1er régiment de chasseurs parachutistes à Pau Idron pour effectuer son temps de commandement d’unité élémentaire. En 1972, promu chef de bataillon, il rejoint le 3ème régiment d’infanterie stationné à Radolfzell, dans la fonction de commandant du bureau instruction. En 1973 il prend le commandement du Centre d’entrainement commando n°4 de Vieux Brisach, en Allemagne, avant de rejoindre, en 1975, l’état-major du 2ème

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Ci-dessus en haut, le lieutenant Jacques Lemaire en Indochine en 1951, au côté du commandant Raffalli. En 1952, lors de l’opération dans le Delta du Tonkin. Ci-contre à gauche, Suez 1956, alors capitaine, lors du débarquement de Port Saïd.

corps d’armée/commandement en chef des Forces Françaises en Allemagne, en qualité de Chef de Section Sport. Promu colonel en 1977, il est affecté au Centre national d’entrainement commando de Montlouis l’année suivante sur la poste de commandant en second. En 1979 il effectue son temps de commandement de chef de corps à la tête du Centre mobilisateur de Saint-Avold, à l’issue duquel, en 1981, il est désigné chef du bureau instruction de l’étatmajor de la 6ème division blindée/62ème division militaire territoriale, à Strasbourg. En 1983 il est nommé colonel et prend les fonctions de sous-chef d’état-major avant de devenir, en 1984, chef d’état-major de la 62ème division militaire territoriale et division du Rhin à Strasbourg. En 1986 il est muté à la 54ème division militaire territoriale de Carcassonne en qualité d’adjoint au général commandant la division. Nommé général de brigade dans la 2ème section, il quitte le service actif le 11 octobre 1988. Issu du recrutement « officier de réserve », le général (2S) Bernard Josz est blessé de guerre et détient six citations obtenues pendant la guerre d’Algérie pour ses belles qualités de courage, de sang-froid et son action exemplaire menée au péril de sa vie. Commandeur de la Légion d’honneur, il a été élevé à la dignité de grand’croix de l’Ordre national du mérite par décret du 5 mai 2011 et décoré le 14 mars 2012. I La rédaction. L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Honneur à nos « anciens » Colonel (er) Abd-el-aziz Méliani Élevé à la dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. e colonel (er) Abd-el-aziz Méliani est né le 27 février 1935, à Guellal, en Algérie. À dix-huit ans il signe un premier contrat avec l’armée, à Strasbourg, un pacte qui va durer près de 30 ans. En 1956, après sa réussite au concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire interarmes à Coëtquidan, il se classe dans les tout premiers de la promotion « Général Laperrine ». Deux ans plus tard, nommé lieutenant, il est affecté en Algérie pour commander un commando de chasse composé de près de 200 tirailleurs et harkis. Les nombreuses actions menées à la tête de ses hommes lui valent d’être cité à plusieurs reprises. En 1959, il est blessé en opération et le sera à nouveau deux fois par la suite. En 1962, à la fin de la guerre d’Algérie, il est muté dans les Forces Françaises en Allemagne, dans lesquelles il va passer la majeure partie de sa carrière, jusqu’en 1980. En 1985, parvenu au grade de colonel, alors qu’il occupe la fonction de chef d’étatmajor adjoint de la 4ème Division blindée à Nancy, il décide d’interrompre prématurément ma carrière pour engager un autre combat, l’un des plus grands de sa vie : la reconnaissance et l’intégration dans notre communauté nationale, des Français musulmans rapatriés, composante citoyenne de la France depuis plus d’un siècle. A partir de cette date, il s’engage dans l’action associative auprès de la fondation et la direction du Conseil national des Français musulmans qui réunit près de cent soixante dix associations et participe, en qualité de coprésident, en 1990, à la Mission de réflexion sur la communauté rapatriée d’origine nord-africaine, chargée de fournir au Gouvernement un rapport avec des propositions concrètes et réalistes pour enfin mettre un terme aux phénomènes de marginalisation, voire d’exclusion, dont souffrent nos compatriotes rapatriés d’origine nord-africaine. Actuellement, en relation avec « le Monde combattant », il préside d’autres associations, comme l’Association pour la coopération et la solidarité Alsace-Algérie (A.C.S.A), un trait d’union entre l’Alsace « l’Européenne » et l’Algérie « la Méditerranéenne », dont le but est de promouvoir un courant d’échanges économiques, culturels, scientifiques, sportifs,

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Le colonel Abd-el-aziz Méliani

dans un esprit de compréhension et de respects mutuels conforme aux statuts de l’Association « France-Algérie », créée en 1963 par le Général de Gaulle, destinée à maintenir la fortification du lien francoalgérien. Il occupe également la fonction de président national de l’Union nationale des anciens combattants Français musulmans et leurs enfants (U.N.A.C.F.M.E) qui regroupe trente associations départementales et régionales et réunit environ 5000 adhérents et leurs familles. Cette grande fédération est chargée de la « Transmission de la Mémoire » aux nouvelles générations, en faisant connaître l’Histoire des Musulmans « Soldats de France » dans la défense et la libération de la France, notamment durant les guerres de 1870, 1914/1918, 1939/1945, et en engageant des débats sur les thèmes de société : laïcité, Francité, lutte contre les discriminations, égalité des chances, place de l’Islam… Au nom de ce « Devoir de Mémoire », il a présidé l’Association « Mémorial AFN » pour rendre hommage

aux combattants d’Afrique et d’Outre Mer « morts pour la France » en Alsace de 1870 à 1945. Aujourd’hui, le colonel (er) Abd-el-aziz Méliani est vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg, chargé des relations avec les armées, des associations d’anciens combattants et des actions relevant du devoir de mémoire. Membre du Haut conseil des rapatriés et du Conseil économique et social, il est également conseiller municipal de Strasbourg et correspondant Défense pour la ville de Strasbourg. Grand invalide de guerre, il est l’auteur du livre « Le drame des Harkis » - Editions Perrin.

Commandeur de la Légion d’honneur, il a été élevé à la dignité de Grand’croix de l’Ordre national du mérite par décret du 5 mai 2011, paru au journal officiel de la République Française du 6 mai 2011. I La rédaction


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près les paroles chaleureuses et bienveillantes qui viennent d’être prononcées à mon égard, je veux exprimer ma profonde gratitude : • tout d’abord au Premier ministre Michel Rocard qui a accepté de me remettre à l’instant cette Dignité de Grand’Croix de l’Ordre National du Mérite. La plus haute distinction dans l’Ordre du Mérite que la République peut décerner, • ensuite au Sénateur-Maire de notre Cité, M. Roland RIES, qui au nom de notre ville, vous accueille dans ce magnifique édifice qu’est le Palais Rohan, haut lieu chargé d’histoire. Merci infiniment, mon cher Roland, pour la beauté et le panache de ton geste qui me touche profondément. Vous êtes, chers Amis, réunis, aujourd’hui autour de moi, toutes les familles qui ont fait de moi ce que je suis : • la famille France symbolisée par vous, monsieur le Premier ministre, • la famille Militaire qui fut ma première grande famille plus de 30 ans durant, • la famille combattante à travers mes anciens frères d’armes et de lutte, • la famille alsacienne aujourd’hui, ma famille adoptive représentée par ses anciens Ministres, ses parlementaires, élus locaux et tous mes amis et collègues du Conseil Municipal de Strasbourg et de la Communauté urbaine de Strasbourg, • et enfin la tribu Méliani à travers mes enfants et petits enfants, mes frères et mes sœurs. 5 familles réunies comme les 5 doigts de la main. Quel bonheur ! Je ne sais si l’émotion, qui commence à m’envahir, me permettra d’aller au terme de l’hommage que je veux rendre à tous ceux, nombreux, à qui je dois le grand honneur et le privilège de cette dignité. • Cette distinction républicaine à laquelle votre présence, monsieur le Premier ministre, confère encore plus d’éclat, d’émotion et de symbole. • Cette distinction qui atteste que la République tient pour qualité éminente le Sens du devoir, à savoir l’exigence de l’effort pour atteindre le véritable mérite, le mérite personnel.

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• Cette distinction est une récompense, celle à laquelle tout citoyen peut prétendre, pourvu qu’il ait prouvé, sous quelque forme que ce soit, son dévouement au bien public. • Peut-on rêver principe plus noble ? • Peut-on rêver émulation plus féconde ? « On se sent un peu gêné d’être fier d’une décoration comme s’il s’agissait que de vanité, mais l’on a tort. La santé d’un pays gagne à de telles fiertés ». J’ai, en cette circonstance, emprunté ces fortes paroles à une grande dame de l’Académie Française, Mme Jacqueline de Romilly. J’ajouterai, quant à moi, que porter cette dignité rend fier assurément, mais surtout modeste quand je songe aux héros et aux génies sur lesquels cette Grand’Croix a brillé. Ma fierté d’être élevé à cette dignité nationale ne peut me faire oublier la dette de reconnaissance que j’estime avoir contractée envers tous ceux qui m’ont tendu la main, aidé à franchir les obstacles d’une vie passablement mouvementée, tout au long du demi-siècle consacré au service de notre pays. Ma première pensée va tout naturellement à mon regretté père le Bachagha Méliani « Mort pour la France » et pour une certaine idée de la France et de l’Algérie. Une Algérie nouvelle qu’il voulait plurielle. Une Algérie nouvelle où vivraient en harmonie tous ses enfants. Ceux de la Torah, ceux de la Bible et ceux du Coran. Après m’avoir nourri au « biberon tricolore », il m’a inculqué très tôt des valeurs qui donnent un sens à ma vie : HONNEUR, LOYAUTE, GENEROSITE, AMOUR DE LA PATRIE… et un certain culte de l’élégance en toutes circonstances. L’amour de la France deviendra, en quelque sorte, notre code génétique. Une France généreuse mais exigeante et compliquée. Parfois ingrate. Mais une France que nous avons beaucoup aimée et servie de toutes nos forces. Une France dont le sang coule dans nos veines. C’est avec une vive émotion qu’en cet instant, mes pensées vont vers ceux

qui, au péril de leur vie, ont sauvé bien souvent la mienne. Vers ceux dont l’absence hante souvent ma mémoire et mes nuits. Mes anciens frères de combat « Morts pour la France ». Cette France qui était leur terre promise. L’honneur et la fierté de ma vie resteront d’avoir commandé ces braves. Symboles admirables de courage, de dévouement et de générosité. A l’exemple du TirailleurCommando Saïd Bekkrar, aujourd’hui présent à mes côtés. Brave, parmi les braves, Saïd Bekkar n’a pas hésité à risquer sa vie pour sauver la mienne le 19 décembre 1959, m’offrant ainsi une seconde vie. Le 25 septembre dernier, dans la Cour des Invalides, Saïd BEKKRAR a reçu des mains du président de la République les insignes de la Légion d’Honneur pour – je cite : « avoir sauvé la vie de son lieutenant ». Vous comprendrez, chers amis, qu’en ce moment, je les unis dans mon cœur comme ils furent unis par l’amour de notre terre mère, l’Algérie, que nous voulions nouvelle et fraternelle. Comment pourrais-je oublier celle qui fut ma « seconde famille » : l’Armée. Cette famille où, à travers les souffrances et les combats, des liens d’une extraordinaire densité se nouent pour engendrer cette communion étrange et quasi-mystique que les combattants appellent la « Fraternité d’armes ». Fraternité d’armes qui peut aller jusqu’au sacrifice suprême. Tous ceux qui ont servi notre Armée, et ce qui fut son fleuron, notre glorieuse « ARMEE d’AFRIQUE », en sont transfigurés. Témoins et présents parmi nous aujourd’hui, mes grands anciens et amis combattants à qui je veux dire mon profond et fraternel respect. A vous, Mon cher Ministre et ami André Bord, chers frères de combat, merci infiniment de votre chaleureuse et fidèle présence qui me touche profondément. Comment ne pas associer à cette dignité républicaine STRASBOURG, qui m’a accueilli pour la première fois en 1953 et où j’ai scellé un pacte au service des Armes de notre pays. ••• L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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VIE DE L’ÉPAULETTE

> Remise de la Grand’Croix de l’Ordre nationale du mérite au colonel Méliani Discours du colonel Abd-el-aziz Méliani le mercredi 16 novembre 2011 – Palais Rohan


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VIE DE L’ÉPAULETTE > Honneur à nos « anciens »

Discours du colonel Abd-el-aziz Méliani

Pacte qui va durer plus de 30 ans. Strasbourg et les Strasbourgeois que j’ai l’honneur de servir depuis plus de 10 ans à vos côtés, mon cher Roland RIES, et aux côtés de mes collègues au sein de nos Assemblées municipale et communautaire, dont je suis, privilège de l’âge, le Doyen. Je veux dire toute ma fierté de siéger parmi eux et à qui je veux exprimer ma gratitude. Honneur à toi, mon cher Roland, pour ta grande confiance et ta fidèle amitié qui m’aident à surmonter les effets de l’âge, les séquelles et les traumatismes de la guerre. Le 5 décembre 2010, à l’occasion de la journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie, M. Alain Juppé, ancien Ministre de la Défense, a déclaré – je cite : « Près de 50 ans après la fin des combats, il convient d’encourager une mémoire apaisée de cette période… » ajoutant : « il est indispensable que la Mémoire rejoigne l’histoire afin de regarder, sans complaisance ni faiblesse, tout ce que fut réellement cette guerre ». Insistant pour que : « Toutes les mémoires doivent pouvoir s’exprimer » car dit-il : « le vrai défi, celui qui, finalement apaisera, est de ‘traverser le miroir’ ». Permettez au vieux soldat qui fut acteur et témoin de cette guerre à nulle autre pareille car elle fut aussi et dramatiquement une guerre civile avec toutes les horreurs liées à ces guerres, que ce défi est au cœur de l’action que nous menons au sein de l’Union Nationale des Anciens Combattants FrançaisMusulmans que j’ai l’honneur de présider. Nous pensons, en effet, que l’avenir, si l’on veut aboutir à une véritable réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée doit d’abord passer par la paix des braves et la construction d’une mémoire assumée et apaisée. En clair, une mémoire partagée. • Oui, près de 50 ans après, le temps est venu de réconcilier les combattants qui se battaient chacun pour une cause qu’ils estimaient juste et qu’il convient de respecter, • Oui, près de 50 ans après, le temps

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est venu de respecter les souffrances, de réparer les blessures et d’écrire de nouvelles pages, • Oui, le temps est venu de promouvoir une mémoire partagée dans le respect de l’Histoire collective de chaque partenaire et dans la confiance mutuelle, • Oui, enfin, le temps est venu de promouvoir cette mémoire partagée, notamment, en sortant de l’oubli, ce qui est sans doute l’un des grands moments de l’Histoire où la France et l’Algérie, au sein de la glorieuse Armée d’Afrique, ont fait cause commune contre l’intolérance la plus abjecte et la plus meurtrière de l’humanité. Sortir de l’oubli donc ces Spahis, Zouaves et Tirailleurs qui, aux côtés de leurs frères d’armes de Métropole et d’Algérie, se sont battus et beaucoup, beaucoup, sont morts durant plus d’un siècle pour « faire vivre une certaine idée de l’humanité, une certaine idée de la France ».

• Oui, monsieur le Premier ministre et chers amis, sachez que ce défi, cette paix des braves et des Mémoires, nous habite pleinement. Je témoigne que c’est notre conviction, c’est notre volonté ! A ma famille ici présente, à mes enfants et petits enfants, à mes frères et sœurs et à celle qui m’accompagne, je leur dit : N’oubliez pas votre terre Mère, l’Algérie, et soyez fiers d’être Français, votre patrie élective. Voilà ce que je voulais vous dire, cher monsieur le Premier ministre, mon cher Roland, mes chers amis ; • je vous l’ai dit avec toute mon amitié • je vous l’ai dit avec tout mon cœur. Enfin, je vous remercie de votre patiente attention et vous invite à partager ensemble dans la joie : le pain, le sel et le verre de la fraternité. I Honneur à vous !

« Nous pensons, en effet, que l’avenir, si l’on veut aboutir à une véritable réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée doit d’abord passer par la paix des braves et la construction d’une mémoire assumée et apaisée. »

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Le lieutenant Aziz Méliani, ci-contre à droite, alors Chef du Commando de Chasse V14, en Alge ́ rie.


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e 18 novembre 2011, le groupement du Gers s’est réuni à la ferme auberge de La Gouardère à Roquelaure à quelques kilomètres d’Auch. Sous la présidence du général Pasquier de Franclieu et du colonel Saint-Martin nos présidents d’honneur, le lieutenant-colonel Sire a fait le point des principales préoccupations de l’Épaulette. Après avoir parlé des événements heureux et plus douloureux du groupement, il a donné la liste des absents excusés. Il est à noter que les jeunes retraités participent à l’effort de nos Armées pour faire fonctionner les bases arrières de nos E.M. et de nos régiments lors des diverses missions extérieures et leur présence à nos réunions est problématique. Bien que très dynamiques et très jeunes de caractère, les membres du Groupement prennent de l’âge et la relève est de plus en plus difficile à trouver depuis que le Gers est devenu un « désert militaire ». Notre

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détermination est toutefois intacte et nous continuerons à soutenir les efforts de l’Épaulette dans toutes les missions d’entraide et du suivi de la formation des jeunes officiers. Le repas qui a suivi s’est déroulé dans une ambiance de franche camaraderie. Nous remercions le lieutenantcolonel Baurens de la gentille attention qu’il a eu à la fin du repas à l’occasion de sa décoration de la médaille d’officier du mérite national. Toutes nos félicitations. Merci à tous pour votre présence et à bientôt pour soutenir l’action de l’Épaulette. I Le lieutenant-colonel Pierre Sire GEN-EMIA- Général Kœnig - 1970-1971 Président du groupement du Gers

> Journée départementale du groupement des PyrénéesOrientales

Le 18 novembre 2011, le groupement du Gers s’est réuni à la ferme auberge de La Gouardère à Roquelaure à quelques kilomètres d’Auch.

e froid et la grippe ont épargné notre journée départementale qui s’est tenue à Perpignan, le 29 février 2012. Le nombre de participants reste stable d’une année sur l’autre, les défections des uns étant compensées par de nouvelles présences. Le colonel Jacques Zocchetto, délégué militaire départemental, nous fait l’honneur de sa présence. Nous accueillons avec grand plaisir le délégué de la Saint-Cyrienne et le président de la Fraternelle, pour le département. Le président du groupement 66 anime les traditionnels chapitres : accueil, hommage aux disparus de nos trois associations, effectifs, situation financière et nos satisfactions. Le colonel Antoine Guerrero, 2ème Viceprésident du Centre Départemental de Mémoire 66 dont nous sommes un modeste partenaire, fait un point de

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Le groupement 66 c’est réuni par une météorologie clémente ce qui nous à permis, en toute quiétude, de prendre l’apéritif à l’extérieur avant de conclure cette journée par un repas convivial et une vigoureuse interprétation du chant de L’Épaulette.

situation sur la fréquentation, en hausse, et sur les différents volets de son activité (expositions, bibliothèque, pédagogie sur la citoyenneté et écocitoyenneté). Reprenant la parole, le président aborde la Journée nationale du 4 février et rend compte des sujets traités, chiffres à l’appui et met à disposition de l’auditoire la lettre de l’Épaulette destinée aux candidats à l’élection présidentielle et le rapport moral du général Cavan. Les détenteurs d’un accès internet avaient déjà été rendus destinataires de ces deux documents. La parole est ensuite donnée au lieutenant-colonel (er) Gérard Blanc. Ayant effectué une OPEX en Afghanistan au cours du second semestre 2011, il nous présente des schémas organisationnels et des photos, prises pour la plupart par ses soins, de son environnement géographique et de différents matériels. Le colonel Zocchetto rappelle les trois catégories de réservistes (réserve opérationnelle, réserve citoyenne et réservistes locaux à la jeunesse et à la citoyenneté) avec leurs finalités respectives, fait un point sur sa politique pour la Réserve dans le département des Pyrénées-Orientales et la montée en puissance de la réserve citoyenne et tout particulièrement sur ses moyens et ses objectifs. Ainsi qu’en atteste la photo jointe, une météorologie clémente nous permet de prendre, en toute quiétude, l’apéritif à l’extérieur avant de conclure cette journée par un repas convivial et une vigoureuse interprétation du chant de l’Épaulette. I Le colonel (H) Christian Talarie EMIA promotion Capitaine Vergnaud 1972-1974 Président du groupement des Pyrénées-Orientales

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> Groupement du Gers à Auch

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement du 87 Soirée de gala à Limoges e choix d’une date, entre neige et Carême, est toujours risqué. Finalement, le 17 février, deux jours après la fonte des neiges de ce tardif et rigoureux hiver 2012, fut un bon choix. La circulation rétablie en Limousin permit en effet à une trentaine d’adhérents de se retrouver. La grippe et la gastro frappant sept adhérents, juste avant le jour J, limita hélas la participation. A l’heure H, avec les épouses nous n’étions plus que 58 personnes dont deux Creusois, le lieutenant colonel Jacquier – EMIA de Belsunce 19761977 - et son épouse, signe encourageant qui milite pour élargir notre Groupement à la Creuse. Traditionnellement notre soirée de gala débute par un office religieux, à la mémoire de nos anciens et des militaires décédés dans l’année écoulée. Extrait de la prière universelle : « Nos soldats sont engagés en Europe, en Asie, en Afrique, pour séparer des belligérants, combattre le terrorisme et dans des situations de guerre comme en Afghanistan, où déjà 82 d’entre eux sont morts pour la France, les derniers froidement assassinés. Pour ceux et celles qui sont exposés au danger, pour ceux qui nous ont quittés, pour les soldats blessés, ceux qui sont handicapés, pour les familles en deuil, les conjoints et leurs enfants, prions... » A la fin de l’office, remarquablement célébré par le père Alain Ducoux, animé avec brio par le lieutenant colonel Blaise – EMIA Chézeau 1977-1978 - dans la majestueuse église Saint Pierre, XIIIe siècle,

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Au 1er plan assis colonel Guilleminot, Commandant Drault, Colonel Léger, Lieutenant-colonel Reynaud, Mme Léger, Capitaine Bourdon au fond derrière Drault le Colonel Dudognon délégué de la Saint-cyrienne.

DR COLONEL MARILLY

En soirée un diner eu lieu à l’Espace Wilson, à une centaine de mètres de l’église, cadre de classe et de charme.

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nous avons entonné « La Prière » et marqué d’entrée la soirée au sceau de la tradition. La suite s’est déroulée dans l’esprit de l’assemblée générale de début février à Paris, avec l’ordre du jour et le chant de l’Épaulette soulignant nos différents recrutements, l’unité dans la diversité qui en découle… L’une des forces de l’Épaulette est là. L’appel des promotions où se mêlent celles des grands anciens, Saint-Maixent 1942, Victoire 1945, à celles de l’ESMIA, de l’EMIA, EOGN, EMCTA, OAEA, OAES, ORSA, OR, RANG, OT, en est le fidèle et sympathique reflet. La soirée à l’Espace Wilson, à une centaine de mètres de l’église, cadre de classe et de charme, un peu frais ce soir là, nous a régalé et fait danser jusqu’à 0h30. En préliminaire, le président a accueilli le colonel Pascal Léger – EMIA Centenaire 1981-82 - chef du Centre de production multimédia de la Gendarmerie Nationale, situé au quartier Beaublanc, et son épouse, ainsi que le lieutenant colonel Anne Reynaud – EMCTA Lazare Carnot 1981-1982 retraitée depuis deux ans à Limoges. Si la dissolution de la garnison en 2011 a divisé par deux le nombre de nos adhérents, la fidélité de ceux qui restent, leur taux de participation, voisin de 50%, permettent le maintien et l’agrément des activités du Groupement 87. Cependant, la création d’un Groupement du Haut Limousin, HauteVienne + Creuse, est souhaitée. Il pourrait faire l’objet d’une décision du prochain conseil d’administration de l’Épaulette. I Colonel (er) Lucien Suchet EMIA Belvédère 1963-1964 Président du groupement 87

> Groupement de la Marne réunion annuelle du jeudi 23 février 2012 e groupement de la Marne a tenu sa réunion annuelle le jeudi 23 février 2012. La présence en Afghanistan de la 1er BM a fait que nous n’étions que 26 à y participer ; l’an prochain, l’objectif est de réunir 40 membres… si rien d’ici là ne vient compliquer son organisation. Accueillis par le colonel Aballéa, chef de corps du Centre d’entrainement des brigades de Mourmelon, nous avons commencé notre soirée par un dépôt de gerbe. Une minute de silence a été observée en mémoire de nos morts, dont le général Villeneuve, doyen du groupement, décédé en 2011 dans sa 102° année ; nous y avons associé tous les membres de notre association ainsi que nos frères d’armes tués au combat au cours de cette même année. Nous nous sommes rendus ensuite au cercle Napoléon, mis à notre disposition par le lieutenant colonel Raguet commandant le Groupement de soutien de la base de Défense. Dans un premier temps, le lieutenant colonel Trzcialkowski, second du 40° RA et correspondant de L’Épaulette, nous a fait le compte rendu de l’assemblée générale du 4 février à Paris. Il nous a donné lecture du rapport moral et chacun a pu noter les préoccupations de notre président national et des membres du conseil d’administration. Il a exposé ensuite le déroulement de la journée et a développé les échanges observés autour de la table ronde de la matinée portant sur le parallèle de la

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Regroupé après les échanges observés autour de la table ronde de la matinée portant sur le parallèle de la promotion interne au sein de la SNCF et dans l’armée de Terre.

> Groupement Alsace soirée du 19 mars 2011 La rédaction prie le groupement Alsace de bien vouloir l’excuser pour le retard de parution de son compte rendu dû à un changement d’implantation, lié à l’actualité, pour rendre hommage à un officier mort en Afghanistan.

algré de nombreux adhérents en opérations extérieures, empêchés pour diverses raisons ou de santé et, cette année en raison des élections cantonales, la

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nels des officiers de recrutement autre que Saint-Cyr et ainsi, de participer à la cohésion de l’ensemble du corps des officiers. Au niveau de l’association, L’Épaulette a pour première ambition de venir en aide à ses membres qui sont dans le besoin. Cette année, au titre de la cohésion du corps des officiers, elle s’engage auprès des promotions qui organisent la commémoration du cinquantenaire de l’EMIA. Elle veille aux conditions de déroulement de carrière des officiers qu’elle représente du début jusqu’à l’accès à la 2ème partie de carrière. Pour répondre à ces besoins, quatre référents catégoriels ont été créés : retraités – officiers d’active – gendarmerie – officiers sous contrat. La vie de L’Épaulette fait l’objet d’une communication pratiquement en temps réel au travers de la revue, le site internet et le blog du président. A l’extérieur de l’association. Dans le cadre des transformations profondes que connaissent les armées, notre association ne peut se tenir à l’écart des débats. C’est ainsi que L’Épaulette a demandé une audience au nouveau ministre pour échanger sur divers sujets. En réponse, une délégation a été reçue par des proches collaborateurs du ministre. A cette action majeure, le président rencontre régulièrement le CEMAT et d’autres autorités pour signaler des dysfonctionnements dans les déroulements de carrière des officiers de nos origines. Dans l’avenir, il s’agit de poursuivre, voire d’amplifier toutes ces actions. L’ambition, c’est que leur parcours professionnel soit fondé sur la valeur et le travail plus que sur un diplôme universitaire, tout en sachant qu’ils doivent détenir le niveau requis pour leur permettre de tenir des postes de haut niveau en seconde partie de carrière. L’égalité des chances doit demeurer l’indispensable maintien de la cohésion du corps des officiers dans son ensemble. Enfin, pour faire entendre sa voix, L’Épaulette doit disposer d’un nombre d’adhérents supérieur à celui d’aujourd’hui. C’est là un engagement majeur que doit prendre chacun d’entre nous en participant à l’accroissement des effectifs. Pour conclure le président exprima toute sa gratitude au colonel Méliani, représentant le sénateur-maire de Strasbourg, pour l’excellent accueil réservé aux membres présents et pour le remercier, il lui remit la Médaille de L’Épaulette. Enfin, le dîner a permis de poursuivre les conversations et de passer un agréable moment. Avant de se séparer, le chant de tradition de L’Épaulette mit un point final à cette sympathique et belle soirée. I

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Le président exprime toute sa gratitude au colonel Méliani, représentant le sénateurmaire de Strasbourg, pour l’excellent accueil réservé aux membres présents et pour le remercier, il lui remet la Médaille de L’Épaulette.

Lieutenant-colonel (er) André Motel Président du Groupement Alsace EMIA - général Brosset -1973-1974 L’Épaulette n° 176 • mars 2012 •

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promotion interne au sein de la SNCF et dans l’armée de Terre. A l’issue de son intervention, nous avons pris le verre de l’amitié. Les nouveaux membres du groupement ont ainsi pu faire connaissance des plus anciens, en activité ou en retraite. Enfin, pour terminer cette soirée, nous avons partagé un dîner d’une grande qualité préparé par le personnel du cercle de Mourmelon. Qu’il en soit ici remercié. A 23 heures, retour dans nos bases respectives en se donnant rendez-vous en 2013. I Colonel (er) Alain Schantz EMIA 1969-1970 « Plateau des Glières » Président du groupement de la Marne

soirée L’Épaulette du 19 mars 2011 a réuni une trentaine d’adhérents dont certains accompagnés de leurs épouses sur les 180 membres du groupement. L’effort à se rassembler n’a donc pas été au rendezvous. La nouvelle formule de rencontre, organisée un samedi en soirée autour du cercle de garnison de Strasbourg, lieu central de la région Alsace, n’a pas eu l’attrait attendu… c’est bien dommage ! Néanmoins, nous les invitons à nous rejoindre car L’Épaulette œuvre avant tout au profit des camarades d’active et en particulier, des plus jeunes. La soirée a débuté par un office religieux à la chapelle de garnison, célébré par le Père Max VIVIER et en présence du général Klotz gouverneur militaire de Strasbourg et commandant la 2ème brigade blindée, en mémoire du général de corps d’armée (2s) Jean Pincemin et du Lieutenant colonel (er) René Litique disparus en 2010 et plus récemment du général de corps de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, président d’honneur de L’Epaulette, auxquels ont été associés nos soldats morts pour la France en Afghanistan. A l’issue, les participants se sont retrouvés dans les salons de l’hôtel de ville à l’invitation de la municipalité de Strasbourg, représentée par le colonel (er) Méliani, conseiller municipal, vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg , délégué aux relations avec les armées et membre de L’Épaulette. Au cours de son allocution, le lieutenant-colonel Motel est revenu sur l’assemblée générale du 5 février dernier. L’Épaulette se développe selon deux axes : l’adaptation de l’association aux évolutions de l’environnement et sa visibilité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’institution. Le but final de celles-ci étant bien de veiller à la préservation des parcours profession-


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VIE DE L’ÉPAULETTE cyrien, invité d’honneur et « Dolo d’un jour », le déjeuner fut pour « les Dols OMLT de Naghlu » l’occasion de se souvenir de leur prestigieuse école et de faire un peu plus connaissance en se racontant, sans aucune exagération, « leurs campagnes ». I

> Repas des « Dolos » de l’opération Pamir en Afghanistan artis de France le 20 janvier 2012, jour devenu tristement célèbre en raison des événements durant lesquels quatre de nos soldats du COP (Combat Out Post) de Gwan ont perdu la vie, les détachements 4 et 5 et l’état-major de l’Operational Mentoring and Liaison Team (OMLT), du mandat 10, sûrs de leur engagement et fiers de servir leur pays se sont déployés en Afghanistan. Engagé dans le cadre de l’opération PAMIR, l’état-major OMLT, à présent « PC avant » de l’état-major de la Task Force La Fayette (TFLF), la brigade française sous commandement US, lui-même localisé en Kapisa à NEJRAB, est stationné à Naghlu à environ cinquante kilomètres à l’Est de Kaboul. Egalement installés au COP de Naghlu, les « mentors » français des 4 et 5 bataillons appui et logistique afghans (Kandaks) ont, pour tous, la mission est de « mentorer » les cadres de la 3ème Brigade de l’Armée Nationale Afghane commandée par le général NAZAR et appartenant au 201ème Corps. Le décor étant planté, il était temps pour les dix « Dolos » de Naghlu de se rassembler le 29 février 2012 afin de déguster un délicieux et typique repas afghan, essentiellement à base de riz et de viande. Après « la poussière » et avoir chanté tous ensemble « La prière », l’heure était aux festivités. Autour du lieutenant colonel Bizien chef d’état-major de l’OMLT, Saint-

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Les « Dolos » OMLT de Naghlu avec les cuisiniers afghans lors de la préparation du repas.

Les officiers de recrutement semi-direct issus de l’EMIA présents à Naghlu : Lieutenant-colonel Michel Maufrais « Lieutenant Chezeau » 1977-1978 (génie) de l’état-major de l’OMLT Lieutenant-colonel Marcel Dommartin « Général Daboval » 1990-1992 (train) de l’OMLT K5 Lieutenant-colonel Fabrice Chapuy « Combats de Thu-Lé » 1992-1994 (artillerie) de l’OMLT K4. Chef d’escadron Yann Legoff « Capitaine Maine » 1993-1995 (A rtillerie) de l’OMLT K4. Chef d’escadron CEN Paul Sanchez « Capitaine Maine » 1993-1995 (artillerie) de l’état-major de l’OMLT. Capitaine (TA ) Nicolas Beauvais « Campagne d’Italie » 1999-2001 (train) de l’OMLT K5. Capitaine Pierre-Archambaud Grollemund « Capitaine Coignet » 2000-2002 (Arme blindée cavalerie) de l’état-major de l’OMLT. Capitaine Arnaud Lapierre « Capitaine Biancamaria » 2001-2003 (artillerie) de l’OMLT K4. Capitaine Pascal Griffault « Colonel Delcourt » 2005-2007 (matériel) de l’OMLT K5. Lieutenant Grégoire Tourenq « Capitaine Florès » 2008-2010 (matériel) de l’état-major de l’OMLT. Chef d’escadron Paul Sanchez, état-major de l’OMLT, Mentor S3 Fire Support Officer ». EMIA 1993-1995 « Capitaine Maine » (artillerie).

> Rassemblement de la p Koufra » à Anglet

La Serment de Koufra rassemblée devant le sanctua

a promotion Serment de Koufra s’est rassemblée du 27 septembre au 1er octobre 2011 à Anglet (Pyrénées Atlantiques) avec pour thème un mariage harmonieux entre la culture, la nature et la gastronomie. La première, représentée par la visite du monumental sanctuaire de SaintIgnace de Loyola, en Espagne et de la ville de Saint-Jean de Luz ; la seconde par la magnifique baie (La Concha) de San Sébastian et la route touristique côtière de Cantabrique ; la troisième consacrée à « la route gourmande » du Pays basque français entre Espelette, son fameux piment rouge, ses pottoks et son axoa, et le pays Quint, au nord-est de Pampelune, via Saint-Martin d’Arrossa, Osses, porte d’entrée aux collines verdoyantes de Basse-Navarre et célèbre pour ses artisans et le gavage de ses canards, Saint-Etienne

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L’équipe des « Dolos » rassemblée devant l’entrée de l’OMLT K5.


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> Rassemblement de la promotion « Capitaine Bourgin »

a promotion « Capitaine Bourgin » a tenu son rassemblement annuel - le dix-huitième - du 13 au 17 septembre 2011, en pays catalan. Nous étions trente deux de la promotion, cinquante- sept avec nos épouses, à nous retrouver sous un soleil radieux dans le magnifique cadre du village-club d’Alenya, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Perpignan et quelques encablures de la côte du Roussillon. Outre l’habituelle réunion de recalage, destinée à faire un point de situation sur nos effectifs et nos activités, la partie touristique de ce rassemblement a comporté un volet « mer », avec la visite de la côte vermeille entre Argelès et Banyuls ; un volet « montagne », avec les visites du four solaire d’Odeillo et de la citadelle de Mont-louis, où un très chaleureux accueil nous a été réservé par les personnels du Centre national d’entrainement commando, et la visite de Perpignan avec, notamment, le palais des rois de Majorque et la vieille ville. Le prochain rassemblement de la promotion est prévu au mois de septembre

aire de Saint-Ignace de Loyola en Espagne.

de Baîgorry, le vignoble d’Irouléguy et la vallée des Aldudes qui perpétue les traditions et les particularismes d’une terre montagnarde bien marquée par la chasse à la palombe, les stèles discoïdales,1’élevage des cochons noirs - de la nurserie jusqu’au fameux jambon, la truite de Banca, les fromages de brebis, les cuveries où le sagarno est bu à volonté. C’est aussi le pays des tapas, de la piperade, du miel, du chocolat, des cerises noires, du ttoro -la bouillabaisse basque et de la garbure à la viande confite de canard, de porc ou d’oie, mais également de la pelote, du taureau, du rugby et du fameux béret qui n’est pas seulement une coiffure mais souvent un savoureux gâteau. L’essentiel de l’allocution du secrétaire de promotion fut dédié au cinquantenaire de 1’EMIA. En quittant ce magnifique Pays basque et en s’interrogeant sur le vol des vautours fauves audessus de nos têtes et sur les écobuages, nous songeons à la richesse de ses traditions et de ses différences dont le principal lien reste la langue, mais aussi à cet art de vivre et à cette douceur de chanter, de danser, de faire la fête et de profiter des trésors gastronomiques. I Lieutenant-colonel (er) Gilbert Moutard Promotion Serment de Koufra EMIA 1962-1963 Secrétaire de promotion.

Colonel (h) Bertrand Churlet Promotion Capitaine Bourgin EMIA 1961-1962 Secrétaire de la promotion.

La promotion « Capitaine Bourgin » à l'entrée nord de la citadelle de Mont-Louis.

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2012, en région parisienne, (périphérie nord : Senlis - Chantilly). Le 5 novembre dernier trois représentants de la "Capitaine Bourgin" ont assisté à la remise des sabres de la 51e promotion de l’EMIA, 50 ans après leur entrée à Coëtquidan. Cette émouvante cérémonie marquait, à un jour près, la date anniversaire de la remise de son drapeau à l’Ecole militaire interarmes, le 6 novembre 1961, par messieurs Michel Debré et Pierre Messmer, respectivement Premier ministre et ministre des Armées de l’époque. Depuis sa dernière réunion, la promotion « Capitaine Bourgin » a encore perdu l’un des siens : Louis Péan, artilleur, âgé de soixante quinze ans, le 30 octobre 2011, à Aix-en-Provence, ce qui porte le total de nos disparus à 45 sur 155 auxquels il convient d’ajouter dix étrangers sur vingt-quatre. Chaleureuse amitié à tous.

> BULLETINS DE PROMOTIONS REÇUS • Garigliano - 49/51 - Mai 2011. • Cinquantenaire de Verdun - 65/66 Juin 2011. • Maréchal de Lattre - 51/53 - Été 2011. • Extrême-Orient - 50/52 - Juin 2011. • Lieutenant-colonel Jeanpierre- 59/61 -

Juillet 2011. • Amilakvari - 54/56 • Franchet d'Esperey - 55/56 - Juillet 2011. • Général de Gaulle - 70/72 - Année 2011.

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romotion « Serment de

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VIE DE L’ÉPAULETTE > La 51ème promotion de l’EMIA à Lorient ans le cadre de sa formation la 51ème promotion de l’EMIA se rendra au Centre d’entrainement à la forêt équatoriale (CEFE), en Guyane, pour un stage d’aguerrissement de deux semaines à la fin du mois de mars. Pour se préparer à cette épreuve la promotion a effectué un stage auprès des Commandos Marine, à Lorient, du lundi 16 au jeudi 19 janvier 2012. En effet, dans le but de préparer leur séjour en Guyane tous « les dolos » de la 51ème ont passé 24 heures à Lorient. Les objectifs étaient divers. Mais deux étaient primordiaux : d’abord se remémorer l’ambiance d’un stage d’aguerrissement, les techniques à maîtriser, combler les lacunes en matière d’équipement pour les uns ou les autres et chacun a pu faire un bilan de sa condition physique. Le deuxième objectif était de favoriser la cohésion de la promotion alors divisée en petites classes depuis l’entrée en période académique, au mois de décembre 2011. Ainsi toute la promotion, par filière académique, s’y est succédée. En premier les élèves de la filière « lettres » qui ont commencé le lundi à midi, puis ceux de la filière « sciences » le mardi et, enfin, ceux de la filière « économie », le mercredi. Tous ont pu se mesurer sur les pistes terrestres et aériennes du centre lors des parcours de groupe, de jour comme de nuit, pendant les douze premières heures. Durant ce laps de temps il fallait maîtriser le passage d’une tyrolienne, simple ou double, une descente le long d’une asperge et, de manière générale, le franchissement de tous types d’obstacles à l’aide d’une corde. Après une nuit réparatrice dans la fameuse cuve sèche du centre, les élèves ont fait la connaissance du « parcours boue » au petit matin. Epreuve de groupe, elle consistait essentiellement à porter un brancard de fortune dans la boue et les eaux froides de la rade de Lorient. Cette épreuve qui a beaucoup fait parler « les dolos » est importante à deux titres : le premier parce que c’est probablement la plus proche de celles que la promotion pourrait rencontrer en Guyane, mais aussi parce que c’est la plus éprouvante et la dernière, celle qui marque la fin du stage. De retour à Coëtquidan « les dolos »

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toriale avec une envie d’en découdre avec elle, palpable dans les couloirs de la 51ème promotion. I EOA Charles de Rocquefeuil Secrétaire de la 51ème promotion de l’EMIA.

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se racontent leurs exploits personnels, tantôt amusants, tantôt difficiles ou éprouvants, mais qui, finalement, sont tous de bons souvenirs qui contribuent à écrire l’histoire de la promotion. Chacun en a tiré son propre bilan afin de se préparer au mieux à la forêt équa-

De retour à Coëtquidan les « dolos » de la 51 se raconte chacun leurs exploits tantôt amusants, tantôt difficiles ou éprouvants mais finalement ce sont tous de bons souvenirs qui contribuent à écrire l’histoire de la promotion.


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Bulletin d’adhésion Association d’officiers de recrutements internes et contractuels

Historique Issue de la fusion des amicales la Versaillaise, la Saint-Maixentaise, la Saumuroise et la Vincennoise, l’amicale des anciens élèves officiers d’active (AAEOA) est créée le 24 novembre 1964 par le général Gandoët (1902-1995) qui en assure la première présidence. L’AAEOA devint L’ÉPAULETTE le 16 novembre 1979.

Adhérents • Les officiers en activité,ou en toute autre position statutaire, appartenant à l’armée de Terre, à la Gendarmerie ou aux Services communs. • Les élèves-officiers et les officiers-élèves répondant à ces mêmes critères d’origine. • Les conjoints des adhérents décédés.

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BIBLIOGRAPHIE LES ROSES DE PA KHA France - Indochine Algérie 1944 - 1961 Mémoires posthumes d’un officier parachutiste Bernard Magnillat-Rapp Préface d’Hélie de Saint-Marc LES VICTOIRES FRANÇAISES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE Dominique Lormier Enfin un livre qui rassemble tous les combats victorieux de l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale. Et en tout premier lieu, ceux qui sont les moins connus, notamment en mai-juin 1940, à Hannut, Gembloux, Montcornet et Abbeville, lorsque la 4e division cuirassée de réserve du général de Gaulle enfonça les positions allemandes. Amiens, Rethel, Voncq, ne sont pas non plus oubliés. Pas plus que les combats qui, en Moselle ou dans les Alpes, permirent de tenir en échec les armées allemande et italienne. Au fil de cet inventaire des victoires de l’armée française, des Forces françaises libres et de la Résistance, l’auteur nous conduit aussi en Afrique orientale (1941), en Libye (1942), en Corse, sur l’île d’Elbe, dans les poches de l’Atlantique, et jusque dans l’Allemagne de 1945 occupée par les forces alliées.

Le 24 février 1950, le lieutenant Magnillat, incorporé au 5e BCCP, saute sur le poste de Nghia Do encerclé par la Brigade 308 Vietminh. Le poste repris, il reçoit l’ordre de se joindre à un commando du 3e BCCP pour se rendre à Pa Kha, petite localité distante d’une cinquantaine de kilomètres, afin d’y réquisitionner des coolies et des chevaux capables de transporter les parachutes de l’opération. Après deux jours de marche le commando atteint le village en pleine nuit et, harassé de fatigue, s’écroule à même le sol. Au petit matin les hommes se réveillent dans un univers de roses blanches… Vision inoubliable et quelque peu irréelle, c’était la fête des fleurs à Pa Kha en ce 28 mars 1950 et le commando devait y demeurer durant deux mois et demi. Son épouse, Marie-José Magnillat a rédigé et mis en forme un ouvrage reprenant la correspondance, les archives, les notes, les agendas de marche et les témoignages divers, réunis de son vivant par son époux. « Les roses de Pa Kha » suivi par « Les roches pourpres des Aurès », dont il avait ébauché la rédaction, font apparaître un parcours militaire, court mais dense, jalonné d’épisodes parfois inédits et souvent surprenants. Ce livre nous emmène des jungles d’Indochine aux reliefs des Aurès, d’opérations militaires en périodes plus calmes, auxquelles des épisodes civils donnent un éclairage élargi sur la vie dans ces Territoires d’OutreMer dont le souvenir est, aujourd’hui, presque effacé.

PHILIPPE II ROI DE MACÉDOINE Ian Worthington

LE TEMPS DES DJEBELS Pierre-André Pénichon

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Pierre-André Pénichon 9, Impasse Lafayette 34 420 Villeneuve-lès-Béziers Site : www.penichon.com

338 pages Format : 15,5 x 24 cm INDO Editions 61 rue de Maubeuge 75009 PARIS

311 pages Format : 16 cm x 24 cm Editions Lucien Souny Le Puy Fraud 87260 SAINT PAUL

Une suite de récits racontent les 54 mois pendant lesquels j’ai servi en Algérie. Je me suis attaché à relater les faits qui illustrent les réalités de ce conflit, en m’obligeant à être aussi impartial que possible. Libéré de mes obligations militaires - cinq ans - afin de rembourser mes études dans une école militaire préparatoire en qualité d’enfant de troupe, je me suis fait démobiliser à Alger, le jour de mes vingt -trois ans. Débarqué en Algérie le 5 août 1955, j’avais dix-huit ans et demi. Je fus plongé dans ce

drame algérien sans préparation aucune. L’armée tenait les événements d’Algérie pour une simple affaire de maintien de l’ordre. Ce recueil de récits est dédié à tous mes camarades de combat ayant participé à cette guerre sans nom... dont les forfaitures n’ont pas fini de ternir nos principes démocratiques. Je souhaite que certains d’entre vous, comme moi, retrouvent leurs vingt ans, parfois désabusés par le souvenir des atrocités qu’ils ont vécues et qu’ils puissent, une fois pour toutes, en faire leur deuil. Ce livre autobiographique est la suite d’un précédent ouvrage : Le temps des cerises (1937 - 1954) raconte l’histoire ambiguë de mon enfance et de mon adolescence.

Alexandre le Grand est sans doute le dirigeant le plus célèbre de l’Antiquité, et ses prodigieuses conquêtes ont souvent été racontées dans des livres ou des films. Mais, qu’en est-il de son père, Philippe II, lui qui unifia la Macédoine, créa en son temps la meilleure armée du monde et conquit puis annexa la Grèce ? Cette biographie - qui fera date - est la première à faire revivre Philippe, en explorant les détails de son existence et de son héritage. 300 pages Format : 24 x 15,5 cm Editions Economica 49 rue Héricart - 75015 PARIS

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LA LOGISTIQUE, Une fonction opérationnelle oubliée Olivier Kempf La logistique constitue une des trois fonctions stratégiques universelles avec le commandement et le renseignement. Méconnue, elle est toutefois intimement associée à la manœuvre interarmes. L’apparition des guerres industrielles est d’ailleurs allée de pair avec son développement. Les évolutions récentes l’amènent à répondre à deux traits essentiels, celui de l’internationalisation et celui de l’externalisation. Pourtant, la logistique est bien souvent absente des débats stratégiques. C’est l’originalité du colloque La logistique, fonction opérationnelle oubliée ?, organisé en juin 2009 par le club Participation et progrès et Alliance géostratégique à


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LA CHINE : histoire d’une civilisation millénaire Anne Bernard-Grouteau

Moins de 300 pages pour résumer plus de 4 000 ans d’histoire chinoise... Tel est le pari, réussi, de ce petit ouvrage ! À la portée de tous, il permet de découvrir l’histoire de la Chine. Des fondements de sa civilisation à l’histoire la plus récente, l’ouvrage offre un décryptage des grands événements et dresse le portrait des principaux personnages qui ont construit cet immense pays. Alors, plongez au cœur de cette histoire de la Chine pour découvrir les forces, les faiblesses, les enjeux et les défis de l’actuelle deuxième puissance économique mondiale.

rent nullement à reprendre l’initiative, une fois le front percé à Sedan, le 14 mai. Le système de commandement français montra alors au reste du monde sa carence à réagir à temps aux initiatives allemandes qui se manifestèrent sur l’ensemble du théâtre des opérations. Les comptes rendus arrivaient trop tard et les ordres insuffisamment coordonnés ne réussissaient pas à atteindre les unités en heure et en temps voulus. Le système de commandement français semblait paralysé... L’auteur montre que si les principes de commandement enseignés par les doctrinaires français de l’entre-deuxguerres semblaient encore infailli-

BIBLIOGRAPHIE

l’École militaire. Il a voulu répondre à des questions permanentes (trop ou trop peu ? flux ou stocks ? à l’avant ou à l’arrière ? par armées ou conjointe ? interne à la défense ou externalisée ? publique ou privée ?), mais aussi aux questions nouvelles du contexte contemporain (projection, base de théâtre ou soutien de proximité ? front, ou espace lacunaire ? avec, contre ou au sein des populations ? nationale, ou internationalisée ? si oui, dans le cadre de dispositifs institutionnalisés (ONU, UE, OTAN) ou avec des structures ad hoc (coopération avec la nation hôte, avec les ONG…) ? étatique, par agence, ou par SMP ?). C’est en fait la question de l’adaptation de la logistique à la guerre irrégulière qui est ainsi posée. Dans cette perspective, il semble que tous nos débats stratégiques oublient, le plus souvent, que la logistique devient de plus en plus une fonction

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282 pages Format : 21 cm x 15 cm Editions Ellipses 32, rue Bargues - 75740 PARIS CEDEX 15

L’Année de Lattre en Indochine (1951) Par Michel Gay opérationnelle majeure et est devenue le centre de gravité opératif, voire stratégique, des opérations aujourd’hui conduites, alors que dans le même temps elle devient le lieu des efforts de rationalisation. 182 pages Editions L’Harmattan 5 rue de l’Ecole Polytechnique 75005 PARIS

L’École de la guerre SEDAN 1940 Ou la faillite du système de commandement français Vincent Arbarétier Au printemps 1940, les armées hitlériennes réussirent à infliger une défaite décisive en moins d’une semaine à l’armée française, qui passait alors pour la première armée du monde. Le généralissime Maurice Gamelin et son état-major ne réussi-

La glorieuse épopée de JeanMarie Gabriel de Lattre de Tassigny est exceptionnelle : quatre fois blessé au cours de la première guerre mondiale et une cinquième lors de la campagne du Rif au Maroc, mis à la retraite d’office avec une condamnation à dix ans de prison pour s’être insurgé contre l’invasion de la zone libre par les Allemands, ce brillant général prit comme devise "ne pas subir". Incarcéré à Riom, il s’en évade et rejoint Londres. A la tête de la 1ere Armée, il entreprend de libérer la France, par une marche victorieuse de l’Afrique à l’Autriche. On le retrouve à Berlin pour signer le 8 mai 1945 l’acte de reddition des armées allemandes avant de devenir, en pleine guerre froide, le Commandant en Chef des forces terrestres de l’Union Occidentale... poste qu’il abandonne pour assumer par devoir la double fonction de Haut Commissaire et Commandant en Chef en Indochine... jusqu’à sa mort. Cet ouvrage retrace comment, en quelques semaines, il ranima la combativité du Corps Expéditionnaire exangue qui, depuis 1945, n’avait connu qu’une succession de revers. 1951 restera marqué du sceau d’une série de victoires qui étonneront le monde. Ces hauts faits, le plus souvent méconnus, constituent l’aboutissement d’un parcours hors normes dont le terme fut la mort (comme pour son fils Bernard). Broché - 235 pages - Format : 14,5 cm x 20 cm Editions de l’Officine 45 Rue des Petites Ecuries - 75010 PARIS

bles en ce début de mois de mai 1940, ils n’allaient pas tarder à révéler leurs limites face aux réalités de la guerre nazie, marquée pour sa part, par la vitesse, la violence, et l’innovation technologique, notamment en matière de systèmes d’information et de communication. Aux principes de l’École de Guerre étaient opposés ceux de l’école de la guerre plus durs, plus réalistes et aux termes desquels notre pays subit l’une des défaites les plus lourdes de son histoire. 160 pages Format : 15 cm x 24 cm Editions Economica 49, rue Héricart 75015 PARIS

Aimer L’ARMÉE Une passion à partager Général Henri Bentégeat Vouloir servir, être nomade, aimer l’honneur, vivre l’attente, apprécier l’effort, être joueur... •••

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BIBLIOGRAPHIE GÉOPOLITIQUE DE L’EAU Suzanne Dionet-Grivet

••• En fait, l’armée au quotidien c’est beaucoup plus qu’aimer l’ordre et l’uniforme. Ce livre d’une grande justesse sur le « ressenti militaire », écrit par l’un de ceux qui a eu le commandement suprême de l’armée française, est un document exceptionnel. Ni recueil de souvenirs glorieux ni ouvrage de stratégie post-combats comme en écrivent souvent les officiers, c’est une étonnante réflexion qui montre le sens du choix des hommes et des femmes qui ont opté pour le métier des armes.

Raréfaction de l’eau, inégalités des hommes face à la ressource, eau des villes et eau des champs, pollutions, conflits de l’eau et hydrodiplomatie, nécessité d’une gestion concertée...Autant de thèmes abordés clairement et simplement. Largement illustré de cartes et schémas, et grâce à de nombreux exemples pris à travers le monde, l’ouvrage est un outil précieux pour comprendre les défis et enjeux de cette ressource essentielle à la vie. 258 pages Format : 16,5 cm x 24 cm Editions Ellipses 32, rue Bargues 75740 PARIS CEDEX 15

Promotion « GÉNÉRAL KŒNIG » École militaire interarmes L’École militaire interarmes forme des officiers de l’armée de Terre sélectionnés par recrutement interne, traditionnellement parmi les sous-officiers et les officiers de réserve. > La promotion 1970-1971 de l’École militaire interarmes « général Kœnig » commémore en 2011 le quarantenaire de son accession à L’Épaulette.

162 pages Format : 12 cm x 22 cm Editions DUMESNIL 192, boulevard Saint Germain 75007 PARIS

L’ARME BLINDÉE FRANÇAISE Tome 1 Mai-Juin 1940 ! Les blindés français dans la tourmente 2e édition Gérard Saint-Martin Préface de Pierre MESSMER de l’Académie Française Ancien Premier ministre La Blitzkrieg victorieuse menée par l’Allemagne en mai juin 1940, en engageant des Panzerdivisions appuyées par la Luftwaffe, incite à se demander comment la France a pu perdre en vingt ans sa supériorité

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1971 - 2011 : Souvenirs Une boule de feu dans les mémoires Grâce à la collaboration de nombreux officiers, le « Mémorial de la promotion général Kœnig » est devenu réalité. C’est un ouvrage collectif qui témoigne de l’histoire et de la vie des membres de cette promotion dans le contexte géopolitique, économique et social de la seconde moitié du XXe siècle. Il relate des souvenirs personnels ou collectifs et met parfois en lumière des situations particulières de vie et des expériences extrêmement diverses, que les auteurs ont eu envie de raconter et de partager avec d’autres, comme leurs familles ou encore les générations d’officiers qui suivront. Ce « Mémorial » qui comporte des contributions de plus de la moitié des membres vivants de la promotion, peut aussi servir à ceux qui rechercheraient des témoignages authentiques d’officiers de cette époque récente de guerre froide, de conflits périphériques et de montée du terrorisme. Une période de paix instable pendant laquelle il était malgré tout tabou de parler de la guerre. Au final, il s’agissait simplement de laisser une trace collective de près de quarante années d’activités d’une promotion d’officiers. Association « Promotion général Kœnig » Siège social « L’Épaulette » Case 115 - Fort Neuf de Vincennes Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

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dans le domaine des chars. Quels sont les causes et les responsables du désastre le plus foudroyant de son Histoire ? Comment son Arme blindée était-elle organisée ? Quels étaient ses chefs ? Quelle était sa doctrine ? Quelle était la valeur de ses chars et de ses équipages comparés à ceux de la Panzerwaffe ? La « parité » existaitelle en ce domaine comme on l’écrit actuellement ? Quel fut l’emploi des autres armes dans la manoeuvre blindée ? Quid de la logistique ? L’auteur situe le problème militaire dans son contexte politique, économique et social de l’entre-deuxguerres. Il fait ressortir le cheminement séparé des armes de mêlée sous la férule initiale du « magistère bleu horizon ». S’appuyant sur de nombreuses archives et des témoignages tant français qu’étrangers, il effectue une autopsie sans complaisance des neuf batailles livrées, de Sedan à Saumur, parfois uniquement « pour l’honneur », dans la tourmente de mai juin 1940, par nos divisions mécaniques ou cuirassées. Il bouscule cependant quelques mythes et met en évidence un redressement sous-jacent du concept blindé français. Compte tenu de la sécheresse du « score » il n’avait jamais été dégagé jusqu’alors, mais annonçait, à l’évidence, au-delà des difficiles chemins du renouveau, l’achèvement de ce redressement matérialisé par les divisions blindées de la Libération (2e tome). Cet ouvrage comprend, au total, une soixantaine de cartes (dont quatre en couleurs), tableaux et documents et de nombreuses photos. 372 pages Format : 15,5 cm x 24 cm Editions Economica 49, rue Héricart 75015 PARIS


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