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L’Epaulette N°171 - septembre 2010

Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contrat

Le travail pour loi, l’honneur comme guide

Dossier (1

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partie) :

Modernisation :

> Focus sur les services > SIMMAD, SEA, SSA, SID, Création des EMB • Lire la réorganisation de la Défense Page 6 Vie d’officier : Page 20 Hommage au général Olivier Rostain

Tribune libre : Page 34 Les valeurs de l’officier

Hommage au Général Marcel Bigeard Pages 3, 4 Appel du 18 juin 40, 70e anniversaire Page 5

Actualités militaires :

CESD Page 25 • Le Trèfle Page 31 Retraites : les nouveautés Page 48 Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2

Conseil d’administration du vendredi 28 mai 2010 Page 30


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SOMMAIRE 2 Le travail pour loi, l’honneur comme guide.

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LE DOSSIER (1ere partie) - En couverture - Modernisation : Focus sur les services > P 6 - La réorganisation de la Défense, par Jacques Taranger, Ancien expert de haut niveau au ministère de la Défense chargé de l’accompagnement de la mise en œuvre des réorganisations administatives. > P 7 - La SIMMAD : nouvelle structure du commandement opérationnel, par le Commandant Bohly > P 10 - Le service des essences des armées (SEA) se restructure, > P 11 - par l’ingénieur en chef de 2eclasse Franck Belpomo, > P 12 - par le Lieutenant-colonel Alain Bouterige et le Capitaine Dominique Maillot, > P 13 - par le lieutenant (F) Célia Douared. > P 13 - La transformation du service de santé des armées : une réforme indispensable au bénéfice des forces, par la rédaction. > P 17 - Le SID dans la Révision Générale des Politiques Publiques, par la rédaction. > P 18 - Les écoles militaires de Bourges (Les EMB) : une réalité en marche, par le Général Hervé Le Garrec, Commandant les écoles militaires de Bourges et l’école du train.

VIE D’OFFICIER

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ACTUALITÉS MILITAIRES

> P 20 - Portrait et hommage au général Olivier Rostain. > P 21 - Hommage au colonel Schaeffer, commandeur de la légion d’honneur.

> P 22 - Francophonie des anciens combattants et descendants (FACED). > P 23 > P 24 > P 25 > P 26 > P 27 > P 28 > P 30 > P 31 -

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Adc Bruno Biasutto/Dicod - Adc Bruno Biasutto/Dicod - Johann Peschel/ECPAD Droits réservés. Michel Guillon/L’Épaulette

En couverture

Pour un retour au vrai cynisme, par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 3 - « Adieu Mon général Bigeard », par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 4 - Hommage au général Marcel Bigeard, par la direction. > P 5 - 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin et de la naissance de la France libre.

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« Adieu Mon général Bigeard » Page 3.

En couverture n°171 : Dossier (1ere partie) / Modernisation : Focus sur les services > SIMMAD, SEA, SSA, SID, Création des EMB.

ÉDITORIAL -

N° 171 SEPTEMBRE 2010

14 juillet 2010. Le triomphe 2010 aux écoles de Saint-Cyr Coëquidan. Le collège européen de sécurité et de Défense (CESD). Nomination de Monseigneur Luc Ravel, évêque aux Armées. Hommage aux soldats, Laurent Mosic et Konrad Rygiel, tués en Afghanistan. Saint-Cyr Coëtquidan : Ordre du jour n° 12 du général Bonnemaison. Le conseil d’administration de L’Épaulette du 28 mai 2010. LIBRES PROPOS - Le mot du président du Trèfle.

TRIBUNE LIBRE > P 32 - France, ma Patrie… Félicitations cher collègien ! > P 33 - Prix Fnac Nice : Ou quand les valeurs patriotiques sont outragées ! - Le Decret du 23 juillet. > P 34 - Les valeurs de l’officier, par le général de division Christian Cavan. > P 36 - Les armées, d’un déni de spécificité à un autre, par le Général d’armée (2s) Jean-René Bachelet Ancien Inspecteur général des armées. > P 38 - L’Afghanistan : un paradoxe stratégique ? par le CES Sansguilhem CID/Groupe B4 Stagiaire Terre. > P 42 - « L’Union du Levant » quel avenir ? par le Chef-d’escadrons Fabien Tabarly.

VIE DE L’ÉPAULETTE > PP 46,47 - Vos quatre référents catégoriels * • GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX : > P 52 - Groupement 29 du Finistère journée du 23 mars 2010. - Groupement 83-06 journée du 12 mars 2010. > P 53 - > Groupement de la Manche journée annuelle 2009. - Récompenses. > P 54 - Groupement Alsace journée du 26 mars 2010. > P 55 - Groupement 32 du Gers journée du 23 avril 2010. - Groupement 87 réunion et témoignage d’un grand ancien.

VIE PRATIQUE

par vos référents catégoriels * > P 48 - Modification des critères d’octroi de la carte du combattant. Augmentation des retraites du combattant. - En route vers le référencement des mutuellles. > P 50 - Adresse du ministre à l’ensemble du personnel militaire sur les retraites, par le commissaire colonel Michel Botella*. > PP 50,51 - Séjour gratuit au profit des bléssés en OPEX, par le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*.

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CARNET

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BIBLIOGRAPHIE

> P 56 - Mariages - Naissances. > P 57 - Décès - Mesures nominatives. - > P 59 - Décorations - Récompenses - Succès.

> PP 60, 61, 63 - Nos sélections livres… Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Général de corps d’armée Paul Gandoët, Présidents d’honneur : Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président national : (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, Président national (1993-1997) - Général (2s) Claude Sabouret, Président national (1997-2000), Général (2s) Jean-Pierre Drouard, Président national (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (Président national (2005 à 2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : R2N Impression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou - Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre Rédacteur en chef (par intérim) - Directeur administratif et financier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : lepaulette@wanadoo.fr - Site Internet : http://www.epaulette.org - Blog du Président : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

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ÉDITORIAL Pour un retour au vrai cynisme

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Général (2s) Jean-François Delochre Président national de L’Épaulette

« « La Marine, c’est l’homme et la mer. L’Aviation, c’est l’homme et la machine. L’armée de Terre, c’est l’homme et l’homme. »

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cier « terrien ». J’avoue qu’une semaine après mon témoignage, lisant ce que je citais plus haut, pour la première fois, je me suis senti vieux, tout au moins « hors jeu ». Je crois pourtant encore, car je me refuse d’en douter, que notre armée de Terre porte toujours ces valeurs que l’on retrouve dans les expressions : « esprit de corps » et « compagnon d’armes ». Faisons les vivre ensemble, sans distinction d’origine et sans complexe, mais aussi sans laisser penser à ceux qui auraient l’intention de nous instrumentaliser que notre « vocation » nous aveugle ! On ne peut que regretter que nous soyons passés du cynisme antique, qui enseignait l’humilité aux puissants, au cynisme « moderne » qui « …désigne un mode de pensée qui diffère tellement des normes établies qu’il en devient choquant. » GBR (2S) Jean-François Delochre,

> Restez informés en direct sur les projets et réflexions de L'Épaulette. > Participez à la marche de votre association en intervenant sur le blog du Président. http://alphacom.unblog.fr

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n document interarmées récent traitant des besoins à venir en officiers des armes, illustre, dans un de ses paragraphes, tout le cynisme d’un dispositif RH placé sous contraintes. On peut y lire : «…il ne s’agit pas de diminuer de manière trop brutale les perspectives de carrière d’officiers (…) en charge justement de conduire les réformes en cours. » J’évoquais il y a quelques jours, dans le cadre d’une intervention qui m’avait été demandée sur les valeurs de l’officier, le « J’obéis d’amitié » du général Frère et la « discipline intellectuelle » de Foch. Je ne me considère pas comme une référence en matière de pensée militaire, simplement j’ai vécu ma vie d’officier avec des repères et des convictions qui m’ont éclairé et guidé et dont je souhaitais témoigner. Je rappelais aussi à mes auditeurs cette belle définition que nous avait donnée le général Jean Lagarde en 1987. Il intervenait alors comme témoin lors de notre stage de la 101e promotion de l’ESG, et nous lui avions demandé ce qui avait motivé son choix pour l’armée de Terre. Il avait cité son père qui, pour l’aider dans sa prise de décision, lui avait simplement dit : « La Marine, c’est l’homme et la mer. L’Aviation, c’est l’homme et la machine. L’armée de Terre, c’est l’homme et l’homme. » J’avais trouvé dans ces phrases simples, sans mépris pour nos camarades des autres armées, mais proches de la pensée d’Antisthène, un raccourci saisissant de la motivation de mon engagement d’offi-


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« Adieu Mon général Bigeard »

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Le général de corps d’armée Marcel Bigeard, en décembre 2000, fut également un grand communicateur, sans doute l’un des inventeurs de la communication moderne dans les armées.

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Le lieutenant-colonel Bigeard de retour de captivité, en 1955. Selon ses vœux, ses cendres seront dispersées au-dessus de la cuvette de Diên Biên Phu.

Toul. Les Français, contrairement à un de Gaulle parfois méprisant pour certains : « Les Français sont des veaux »1, Bigeard ne voyait en chacun d’eux, en chacun de nous que la capacité à se sublimer dans l’abandon à une juste cause, à un chef charismatique qu’il savait incarner jusqu’à l’excès (il parlait toujours de lui à la troisième personne). Il croyait tout possible, il croyait en la transcendance. Mais son respect pour l’Homme allait au-delà de ses « p’tits gars ». C’était je pense pour lui une croyance absolue, quasi mystique. L’Honneur. Peut-être son plus fort guide. Il a eu des adversaires rarement d’ennemis pour peu que les combats, la légitimité des valeurs défendues fussent dignes. C’était le côté chevaleresque, au sens médiéval, du général Bigeard. Sa volonté de vaincre n’était pas décuplée par la haine mais par la conviction de défendre un idéal plus juste que celui de l’adversaire. Là encore faut-il peut-être voir une démarche plus proche de celle du missionnaire que du mercenaire. Cette image très personnelle que je garderai du général Bigeard ne prétend pas reposer sur des analyses rigoureuses ou de seules vérités historiques. Peu m’importe, puisque les vertus qu’il incarne encore aujourd’hui à mes yeux ont contribué à construire l’homme que je suis et l’officier que je reste. Où que vous soyez à cet instant, mon général, reposez en paix… si vous pouvez vous y astreindre ! JFD.

Décider dans l’incertitude, oser commander et assumer les conséquences de ses choix. Sa vision de la France, des Français et de l’Honneur, des traits rarement rassemblés…

1 Expression qu’il a « souvent employée quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d’avoir engagé le fer. » (Philippe de Gaulle dans « De Gaulle mon père » – PLON - 2003).

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HOMMAGE

hef de corps de l’école du Génie il y a une dizaine d’années, j’avais reçu un jeune officier supérieur arrivant de l’EMAT où il pensait ne pas avoir été apprécié à sa juste valeur. Cette certitude, il l’avait développée dans sa lettre au chef de corps en forme de thèse où il opposait « les hommes ordinaires mis en situations exceptionnelles, et qui ne doivent leur gloire qu’aux évènements qu’ils traversent, aux hommes exceptionnels maintenus dans des situations ordinaires ». Il pensait bien sûr émarger à cette dernière catégorie qui, selon lui, voyait nécessairement les qualités de ses membres masquées par la pauvreté des missions qu’on avait cru devoir leur confier. Sa suffisance n’avait d’égal que ses faiblesses, aussi cet officier avait oublié une option dans sa démonstration. Qu’en est-il des « hommes exceptionnels confrontés à des situations exceptionnelles ? » Bigeard à mon sens était de ceux-là. Ses idéaux éclairent nos réponses. Je ne suis pas un spécialiste de « Bruno », comme certains se font un devoir de l’appeler pour laisser croire à une forme de complicité avec cette grande figure. J’ai lu dans ma jeunesse quelques ouvrages du « mythe » qu’il était pour tout officier entrant dans le métier. J’ai eu au téléphone, alors que j’étais commandant d’unité à Épernay, le député Bigeard qui me recommandait un « bon p’tit gars de Toul ». J’ai suivi comme beaucoup les tribulations du Secrétaire d’État. J’ai enfin rencontré il y a quelques semaines l’homme du « Dernier round », conscient de mener là son ultime combat. C’est peu me direz-vous pour oser un avis. Je vous laisse juges de mon audace. Qu’est-ce qui fait à mes yeux, du général Bigeard, un modèle pour nous, officiers de l’armée de Terre. C’est d’abord je crois sa capacité à satisfaire à trois exigences qui s’imposent au chef militaire : décider dans l’incertitude, oser commander et assumer les conséquences de ses choix. Je ne développerai pas ces points tant les exemples qui ont émaillé sa vie viennent immédiatement à la pensée, des plus glorieux aux plus douloureux, voire aux plus contestés. Je chercherai plutôt dans sa vision de la France, des Français et de l’Honneur les traits rarement rassemblés dans une même personnalité et qui lui ont fait surmonter les difficultés. La France. Il l’a aimée jusqu’à la déraison, jusqu’au bout de sa vie. Il a vécu pour elle, il a combattu pour elle, il lui a presque tout sacrifié. Il avait encore les yeux humides et la voix vibrante en en parlant le 30 avril dernier lorsque nous l’avons rencontré pour la dernière fois à


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« En couverture

Le général Bigeard restera pour tous les officiers, mais notamment ceux de recrutement interne, une référence et un exemple.

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HOMMAGE Hommage au général Marcel Bigeard e général Marcel Bigeard, l’une des figures les plus populaires de l’armée française dont il était l’officier le plus décoré est décédé le 18 juin 2010 à son domicile de Toul, à l’âge de 94 ans, après avoir été hospitalisé par deux fois en mars et mai pour une phlébite. Issu du « rang », le général Bigeard a gravi tous les grades dans l’armée française : du simple soldat pendant son service militaire, à la veille de la guerre de 1939, à celui de général de corps d’armée et a pris une part prépondérante à l’histoire militaire récente de notre pays. Né à Toul le 14 février 1916, fils de cheminot, Marcel Bigeard est rappelé comme caporalchef en septembre 1939. Fait prisonnier en juin 1940, il s’évade, gagne le Sénégal et s’engage dans l’infanterie coloniale. Sous-lieutenant en Afrique en 1943, il est parachuté en France l’année suivante, commande les maquis de l’Ariège et participe aux combats pour la libération.

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CCH JEAN-BAPTISTE TABONE/ECPAD

Du grade de caporal-chef à celui de général de corps d’armée, il demeure l’officier le plus décoré de France.

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Souvent engagé dans les combats en Indochine, son nom reste lié à la bataille de Dien Bien Phu. Parachuté à la tête du 6e BPC, sur le camp encerclé par le Vietnam, il mène des combats acharnés sans pouvoir empêcher la réddition du 7 mai 1954. Après une éprouvante captivité il rentre en France en 1955. Lors de la guerre d’Algérie, il commande le 3e régiment de parachutistes coloniaux et participe à la bataille d’Alger en 1957. Investi de divers commandement, notamment celui du centre d’entraînement à la guerre subversive de Philippeville et celui du secteur du Blida, il est rappelé en France en 1960. Successivement nommé général de brigade en 1967, général de division, commandant supérieur de forces françaises dans la zone sud de l’océan Indien, puis en 1973, adjoint au Gouverneur militaire de Paris, commandant de la première région, il est promu général de corps d’armée fin 1973. En 1975, au moment où les armées traversent une grave cirse morale et sont soumises à une vague de contestations, il est nommé secrétaire d’état à la Défense, poste dont il démissionne en août 1976, en critiquant l’insuffisance de son budget. Député de la Meurthe et Moselle de 1978 à 1988, président de la commission de la défense nationale de 1978 à 1981, il se signale par son « franc parlé » et par ses échanges vifs avec l’opposition de l’époque, notamment Monsieur Jean-Pierre Chevènement. Homme d’action, grand croix de la Légion d’honneur et titulaire de nombreuses autres décorations françaises et étrangères, c’est également un homme de réflexion qui a publié une quinzaine d’ouvrages. A sa veuve, Gaby, qui a partagé son existence tumultueuse, mais ô combien glorieuse, depuis leur mariage en février 1942, L’Épaulette présente au nom de tous ses adhérents ses condoléances attristées. Le général Bigeard restera pour tous les officiers, mais notamment ceux de recrutement interne, une référence et un exemple. Jamais il n’a renié ses origines, jamais il n’a renoncé, jamais il n’a négligé ses hommes, notamment ceux qui sont tombés sous son commandement, que dans un ultime geste d’estime, de respect et de camaraderie, il a décidé d’aller rejoindre sur les lieux de leur sacrifice. n Honneurs à vous, mon général ! La direction


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Le 18 juin 1940, le général de Gaulle appelait les Français à refuser la défaite et à poursuivre le combat. Durant quatre ans, sans jamais faillir, l’homme du 18 juin délivra la France de son propre abandon et incarna l’âme de la Résistance. 70 ans plus tard, l’Appel du 18 juin résonne toujours comme un héritage de notre Histoire légué aux jeunes générations, afin qu’elles n’oublient pas le sacrifice et l’engagement de ces « hommes partis de rien » qui ont lutté pour défendre notre liberté et préserver les valeurs auxquelles nous sommes attachés.

L’Appel du 18 juin et la naissance de la France libre

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cte fondateur par excellence, l’appel que le général de Gaulle lance sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, est le point de départ d’une aventure hors du commun : il s’agit rien moins que de sauver la France en restant fidèle, dans les circonstances les plus tragiques, à un allié britannique qui refuse de s’avouer vaincu. Le 5 juin 1940, la force de cette conviction et la lucidité avec laquelle de Gaulle a su anticiper l’évolution de la guerre moderne conduisent Paul Reynaud à le nommer sous-secrétaire d’État à la Défense nationale et à la Guerre : de Gaulle entre dans l’arène politique. Chargé d’assurer la coordination avec les Britanniques, le nouveau sous-secrétaire d’État se rend une première fois à Londres le 9 juin. Mais la situation en France semble déjà trop désespérée pour que Churchill

accepte d’y engager des avions indispensables à la défense des îles britanniques. De Gaulle accepte de plaider auprès de Churchill en faveur d’un projet de fusion franco-britannique. Fort de l’accord du Cabinet britannique, il regagne Bordeaux, mais il apprend à son arrivée qu’il a perdu la partie. Le 17 juin au matin, il s’envole donc pour Londres avec son aide de camp, le lieutenant Geoffroy de Courcel. « Je m’apparaissais à moi-même seul et démuni de tout, écrira-t-il plus tard, comme un homme au bord d’un océan qu’il prétendait traverser à la nage ». Du moins le général de Gaulle peut-il compter sur le soutien de Churchill qui le reçoit le 18 juin en début d’après-midi et qui l’autorise à s’exprimer à la BBC. De Gaulle consacre la journée à rédiger son appel. Son texte, manuscrit et pratiquement illisible, est déchiffré par de Courcel et dactylographié par Elisabeth de Miribel, qui a accepté de s’occuper du secrétariat du Général. À 18 heures, de Gaulle enregistre son appel, qui est diffusé vers 22 heures sur les ondes de la BBC. L’Appel du 18 juin fait écho au discours prononcé la veille, depuis Bordeaux, par Pétain pour annoncer aux Français qu’il a pris contact avec les Allemands pour faire cesser les hostilités. C’est un appel au combat (« la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre ») et un acte de foi en la victoire finale en même temps qu’un bref exposé, argumenté des raisons objectives d’espérer. L’appel est peu entendu en France, mais des extraits en sont publiés dans certains quotidiens régionaux et le bouche à oreille contribue à le faire connaître. Au cours des jours qui suivent l’Appel, la situation se clarifie lentement. Le 22, de Gaulle parle de nouveau à la BBC pour exposer les raisons de ne pas accepter l’armistice : « le bon sens, l’honneur, l’intérêt supérieur de la patrie ». Contrairement à ce qu’il espérait, de Gaulle ne parvient pas à fédérer autour de lui les Français éminents qui se trouvent à Londres. Fidèle à son intuition, Churchill soutient pourtant ce général esseulé. « Vous êtes tout seul ! Et bien ! je vous reconnais tout seul… » lui aurait-il dit. Et le 28 juin, il le reconnaît effectivement comme « chef de tous les Français libres, où qu’ils se trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée. »Le 7 août, cette reconnaissance se double d’un accord qui donne un fondement légal à la France libre. Il s’agit d’abord de mettre sur pied une force militaire pour participer activement à la lutte contre l’envahisseur. Les premières troupes de la France libre proviennent du corps expéditionnaire revenu de Norvège. Un état-major est mis sur pied et l’amiral Muselier se voit confier la responsabilité de constituer une force navale. Le deuxième objectif du général de Gaulle est de doter la France libre d’une base territoriale. Il songe surtout à l’Afrique du Nord et à l’Afrique occidentale française, Son troisième objectif, politique celui-là : créer une autorité centrale française qui face pièce au gouvernement de Pétain, discrédité par sa servitude à l’égard de l’occupant, mais il doit alors abandonner cette idée car aucun Français représentatif ne souhaite le suivre… Il crée un Conseil de défense de l’Empire pour diriger l’effort de guerre français, « véritable gouvernement de guerre qui s’engage à répondre de ses actes devant les représentants de la nation ». Il crée une nouvelle décoration: l’Ordre de la Libération. Mais le mouvement qu’il a initié reste fragile. Du moins l’espoir n’est-il pas mort. La Grande-Bretagne n’a pas cédé face à l’Allemagne et à ses côtés de Gaulle n’est déjà plus le chef d’une simple légion mais le symbole de ces Français qui veulent poursuivre le combat au nom de la France. La descente triomphale des Champs-Élysées en août 44 et la présence de la France à la table des vainqueurs l’année suivante achèvent de donner toute sa valeur à l’Appel lancé depuis Londres un certain 18 juin 1940.

70e ANNIVERSAIRE

70ème anniversaire de l’Appel du 18 juin

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« Refuser la défaite et à poursuivre le combat.

Churchill soutient pourtant ce général esseulé. « Vous êtes tout seul ! Et bien ! je vous reconnais tout seul… »

Extrait du dossier de presse réalisé par la Présidence de la République et la © DICoD - juin 2010 D’après le texte de Sébastien Albertelli Photo : ECPAD

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En couverture

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DOSSIER

Modernisation : focus sur les services (1ere partie)

Depuis 2008 et pour quelques années encore, la Défense vit en France une période de transformations profondes opérationnelles et administratives. Pour en retrouver de semblables, il faut remonter aux lendemains de la défaite de 1870, à la Libération, de 1958 à 1969 avec les décisions du général de Gaulle mises en œuvre par Michel Debré et, plus récemment, de 1995 à 2000, avec les conséquences de la suspension du service militaire obligatoire.

es réorganisations en cours à la Défense se situent dans un nouveau cadre général qui a été clairement défini, selon des choix politiques arrêtés au plus haut niveau, des méthodes et des moyens appropriés et conduisent à des modifications importantes à tous les échelons.

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Le cadre général

D’abord le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale publié en juillet 2008 définit la stratégie globale de défense et de sécurité sur les quinze années à venir. Il formule notamment des propositions concrètes d’adaptation des capacités militaires aux nouvelles menaces. Ensuite, la Révision générale des politiques publiques (RGPP) a été mise en œuvre en 2008 au ministère de la défense d’une manière systématique et approfondie pour dégager des leviers de réformes avec quatre objectifs : clarifier la gouvernance du ministère, rationaliser l’administation générale, réorganiser les soutiens, notamment en mettant fin à la dispersion excessive des forces, et accompagner la réforme. Enfin, la loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2009 à 2014, promulguée le 29 juillet 2009, fixe les objectifs de la politique de défense et la programmation financière pour cette période avec les crédits alloués et les réductions d’effectifs imposées.

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Défense et Sécurité nationale Le Livre blanc préfacé par Nicolas Sarkozy Président de la République édité chez Odile Jacob.

Les grands choix politiques

Le premier grand choix politique pour la Défense consacre le maintien de l’effort budgétaire. Le deuxième porte sur la modernisation en dégageant en interne les marges nécessaires, c’est à dire concrètement que les emplois doivent diminuer en six ans de 54 000 personnes (hors externalisations de services) et des réorganisations importantes doivent être entreprises pour réduire à leur minimum les dépenses de soutien et d’administation générale. La troisième affiche une priorité marquée pour la fonction « connaissance et anticipation » et donc du renseignement sous toutes ses formes. Le quatrième enfin, concerne le juste dimensionnement des moyens opérationnels compte tenu des menaces prévisibles tout en gardant des forces nucléaires indépendantes à un niveau jugé suffisant.

Le pilotage

Des structures de pilotage ont été créées afin de coordonner et de mener à bien la réforme. Il s’agit d’abord du Comité exécutif du ministère (COMEX) composé du ministre et de ses trois grands subordonnés (CEMA, DGA, SGA), ensuite du Comité pour la modernisation du ministère (C2M) présidé par le secrétaire général pour l’administration et, enfin, de la Mission pour la coordination de la réforme (MCR).

BRUNO BIASSUTO/DICOD

La réorganisation de la Défense

Les moyens

Des moyens financiers et humains nouveaux ont été mis en place avec notamment le PAR (plan d’accompagnement des restructurations). Pour ce qui est du fonctionnement direct des armées, un effort très important est fait pour mutualiser au maximum en interarmées le soutien de l’homme et l’entretien du matériel. L’externalisation des services ou domaines non directement opérationnels, comme l’habillement ou une partie de la restauration, est recherchée après des études préalables. Au niveau central, un projet ambitieux concerne le regroupement de l’ensemble des étatsmajors, directions et services d’administation centrale sur le site de Balard (Paris XVe). Au niveau territorial, le grand chantier de réorganisation consiste en la création d’une cinquantaine de bases de défense (BdD) qui assureront l’ensemble du soutien de proximité des unités situées sur leur périmètre d’intervention. Il s’agit donc d’une entreprise ambitiieuse et structurante qui est mise en œuvre par l’ensemble des acteurs de la Défense avec une grande mobilisation dans tous les domaines.  Jacques TARANGER Ancien expert de haut niveau au ministère de la Défense chargé de l’accompagnement de la mise en œuvre des réorganisations administatives.


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Le site de Balard (Paris XVe) regroupe l’ensemble des états-majors. Prises de vues projet Balard depuis les terrasses de la tour F et de la tour A. Ci-dessus le nouveau logo de la base de Balard, créé par la Dicod.

« Atelier de maintenance hélicoptères.

DOSSIER

La fonction de la SIMMAD s’exerce au profit de l’ensemble du parc aérien du ministère de la Défense, aux équipements de soutien et aux armes et munitions.

La SIMMAD : nouvelle structure du commandement opérationnel La structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense (SIMMAD) Pourquoi la SIMMAD ?

endant trente ans, la disponibilité1 des matériels aéronautiques a été de l’ordre de 75 %. À partir de 1996, une forte baisse de cette disponibilité affecte toutes les armées. En 1999, elle n’est que de 59 % pour l’armée de l’air, de 58 % pour la marine et de 65 % pour l’armée de terre. En décembre 2000, la disponibilité moyenne de l’ensemble des flottes n’est que de 54,6 %. Un aéronef sur deux est en état de voler. Cette situation était due à des causes structurelles (diminution du poids relatif de l’aéronautique militaire dans l’aéronautique générale, restructurations industrielles, etc.), conjoncturelles (fortes contraintes budgétaires), réglementaires (Code des marchés publics, mise en concurrence européenne, etc.) et organisationnelles (dispersion des processus et des responsabilités du soutien au sein du ministère de la Défense).

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Pour retrouver une situation acceptable, la SIMMAD a été créée par décision du ministre de la Défense en juillet 1999. En décembre 2000 paraissent les textes fondateurs de la SIMMAD. Les principes à mettre en œuvre au sein de cette nouvelle structure sont les suivants : > intégration des processus et des métiers : un seul responsable pour l’ensemble des fonctions relatives au maintien en condition opérationnelle (MCO)2 ; > primauté de la relation « fournisseurs-clients » : organisation par flottes tournée vers les utilisateurs ; > pilotage par l’opérationnel : les armées conduisent les actions permettant de satisfaire la disponibilité requise.

Missions

Selon les termes du code de la défense (articles R.3233-20 à R.323328) fixant ses attributions, la SIMMAD est chargée d’assurer la meilleure disponibilité des aéronefs et d’en maîtriser les coûts. Cette fonction s’exerce au profit de l’ensemble du parc aérien du ministère de la Défense, aux équipements de soutien et aux armes et munitions. À ce premier volet s’ajoute une seconde mission d’expertise technique et logistique qui conduit la SIMMAD à

proposer aux états-majors des actions d’optimisation qui concourent à améliorer la cohérence du maintien en condition opérationnelle. Ainsi conseillés, les états-majors définissent la politique générale de MCO de leurs matériels aéronautiques respectifs.

Place de la SIMMAD dans la chaîne de soutien logistique

La SIMMAD bénéficie de multiples délégations du ministre et des chefs d’état-major pour exercer la maîtrise d’ouvrage du MCO aéronautique sur le parc aérien de la Défense. Le directeur central de la SIMMAD reçoit en effet des délégations du ministre de la Défense dans les domaines contractuel, logistique et financier : il a les prérogatives d’un « pouvoir adjudicateur » (PA)3 et d’un ordonnateur secondaire4. Depuis le 21 juin 2005, le directeur central est ordonnateur répartiteur5 du stock aéronautique interarmées. D’un point de vue technique, la SIMMAD reçoit délégation de maître d’ouvrage (MOA)6 du MCO aéronautique : elle est maître d’ouvrage délégué (MOAd)7. De ce fait, elle exerce ses fonctions en coordination avec les maîtres d’œuvre (MOE)8 du MCO (grands commandements de l’armée de l’air, notamment) dans une relation de type ••• L’Épaulette n° 171 • septembre 2010 •

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Modernisation : focus sur les services (1ere partie)

La SIMMAD : nouvelle structure du commandement opération

••• clients-fournisseurs et contractualise à leur profit des prestations de soutien en service auprès d’acteurs privés (industrie) ou publics (le service industriel de l’aéronautique [SIAé, rattaché à l’armée de l’air] depuis le 1er janvier 2008).

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La place de la SIMMAD dans la chaîne de soutien

BRUNO BIASSUTO/DICOD

sence ou d’empêchement, l’un des deux étant également le chef du service des contrats et des finances. > La SIMMAD travaille selon un fonctionnement matriciel. Son cœur est le département des flottes. Chaque responsable de flotte, directement placé Subordination sous les ordres du directeur central, est hiérarchique le garant de la cohérence technique, La SIMMAD est : logistique et contractuelle des matériels > une structure intégrée de maîtrise de sa compétence. Il est le chef d’ord’ouvrage déléguée du MCO aéronauchestre du MCO, responsable de la distique ; ponibilité de sa flotte. Il bénéficie des > une direction centrale du minisprestations transverses des autres tère de la défense relevant de l’armée de départements de la SIMMAD : la sous l’air. direction de la planification et de la ges> un organisme à vocation interartion (SDPG) responsable de la planifimées « Air » ; cation budgétaire, la sous direction de > Au titre du 1er alinéa, la SIMla technique et de la logistique (SDTL) MAD : pour les problèmes techniques et logis> est à la disposition de l’ensemble tiques et le service des contrats et des des chefs d’états-majors et autorités finances (SCF) pour les aspects d’emploi pour l’exercice de leurs attricontractuels. butions en matière de maintien en Le département des flottes condition opérationnelle des matériels comprend onze flottes : aéronautiques, > Sept d’entre elles veillent au sou> est sous le contrôle d’un comité tien en service d’aéronefs : les flottes directeur, présidé par le chef d’état« Rafale », « Mirage- Alphajet », major des armées (CEMA), et au sein « Transport – Écoles », « Avions de duquel siègent les chefs d’état-major support opérationnel » (KC-135 FR, d’armées, le directeur AWACS, Falcon…), général de la gendarme« Aviation embarquée D’un point de vue rie nationale (DGGN) et et patrouille maritime », technique, « Hélicoptères » et le délégué général pour la SIMMAD reçoit « Hélicoptères de noul’armement (DGA), délégation de velle génération ». Au titre du 2ème alinéa, > Trois flottes exerla SIMMAD : maître d’ouvrage cent leurs responsabilidispose de déléga(MOA) tés sur un domaine tions du ministre (poutransverse : les flottes voir adjudicateur, ordon« SIC », « Matériel d’environnement » nateur secondaire, ordonnateur répartiet « Armement ». Le bureau des teur des matériels aéronautiques du contrats logistiques des flottes (BCLF) ministère de la défense,), constitue la « 11ème flotte ». > est dotée d’un conseil de gestion, présidé par le chef d’état-major de l’arLa sous-direction de la planificamée de l’air (CEMAA), tion et de la gestion (SDPG) est le point de contact privilégié des états> rend compte au ministre via le majors, responsables des budgets opéconseil de gestion. rationnels de programme (RBOP). Au titre du 3ème alinéa, le soutien de la SIMMAD est assuré par l’armée de Cette sous-direction élabore à ce titre le l’air. plan d’emploi des autorisations d’engagement et gère les crédits de paiement. Organisation La sous-direction de la technique Le directeur central de la SIMMAD, et de la logistique (SDTL) est chargée : officier général, est responsable des > de mener les études concernant activités de l’ensemble de la structure. l’optimisation du MCO en matière d’orIl est assisté par deux adjoints officiers ganisation, de maintien du niveau de resgénéraux qui le remplacent en cas d’absources, d’évolution des matériels ;

Rafale Air et hélicoptère pour la gestion des flottes.

> de définir les règles et de préparer les décisions de prêts, de cession, de délivrance et d’élimination des pièces de rechanges et des matériels référencés ; > de gérer et de préparer les décisions de mouvements des matériels en assurant le maintien du niveau approprié de stocks, les approvisionnements et les mises en réparation ; > d’animer les activités concourant à l’élaboration, l’expertise et la mise en gestion de la documentation du MCO et de s’assurer de sa mise en application ; > d’animer le traitement des faits techniques, de suivre l’application des modifications et de prendre en compte le retour d’expérience par l’exploitation des faits techniques et la participation aux travaux de gestion des états physique et fonctionnel des matériels aéronautiques. Le service des contrats et des finances (SCF) est chargé de préparer les marchés de MCO et d’acquisition de la responsabilité de la SIMMAD. Il tient la comptabilité des crédits.


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MAINTENANCE ARMÉE DE TERRE

n logistique…

La sous-direction des systèmes d’information (SDSI) est chargée : > d’assurer la maîtrise d’ouvrage des systèmes d’information spécifiques à la SIMMAD. Elle prépare le schéma directeur des systèmes d’information correspondants et fait procéder à l’acquisition, à l’installation, à l’exploitation, à l’administration et au soutien des matériels et logiciels, en cohérence avec les systèmes d’information de la direction générale pour l’armement et les armées ; > de préparer l’architecture cible des systèmes d’information logistique du milieu aéronautique,

> de piloter la convergence des sysainsi qu’une globalisation et une forfaitèmes d’information logistique du milieu tisation des contrats. Le personnel de la aéronautique ; SIMMAD compte 1 138 personnes Elle participe aux études relatives (droits) réparties entre le site principal aux systèmes d’information mis en de Brétigny sur Orge et les implantaœuvre dans les programmes développés tions satellites, principalement de en coopération internationale. Toulouse, de Bordeaux et de ClermontLa sous-direction des ressources Ferrand. Ce personnel est issu de tous humaines (SDRH) est chargée du foncles organismes du ministère de la tionnement courant de la structure. A ce Défense (138 terre ; 261 marine ; 618 air ; titre, elle est responsable de la gestion 118 DGA ; 3 gendarmerie). du budget spécifique de la direction centrale de la structure, de la chancellePerspectives rie, de l’administration du personnel, de Le paysage du MCO est en profonde la discipline, du service intérieur, de la évolution. Les axes majeurs de transforgestion de l’infrastructure et de la mation, d’ici les années 2015, sont les comptabilité des matériels de la SIMsuivants : MAD, en liaison avec la BA 217 de > renouvellement très important des Brétigny. flottes (aviation de combat, aviation de Le département ingénierie réglementransport, hélicoptères ; tation du MCO (Dep.IRM) est chargé : > matériels nouveaux plus lourds et > de mener ou participer aux études plus complexes (Motorisation, systèmes concernant l’optimisation du maintien électroniques, drones, composantes sol en condition opérationnelle, en liaison des systèmes satellitaires) ; avec la direction générale pour l’arme> diminution du format des flottes ; ment, l’état-major des armées et les > matériels nouveaux communs à états-majors concernés en matière d’orplusieurs utilisateurs (Rafale commun ganisation du soutien ; Air-Marine, Caracal commun Terre-Air > de conduire les études relatives à - Programmes en coopération internala réglementation génétionale : A400M, Tigre, rale et technique concerNH 90, MRTT, nant le maintien en Le paysage FSAF….) ; condition opérationnelle et la distribution des > mise en œuvre de du MCO est en matériels aéronautiques la navigabilité ; profonde du périmètre de gestion > changements de la SIMMAD ; majeurs affectant le évolution. > de s’assurer de sa MCO (disparition de la mise en application. plus grande partie des Le département pilolimites de fonctionnetage (Dep.Pil) est chargé de coordonner ment – cellules ; disparition des grandes les activités et l’instruction des dossiers visites - moteurs ; disparition des révitransverses de la structure, d’élaborer sions des moteurs complets - équipeles tableaux de bord généraux de la ments ; augmentation de la fiabilité, SIMMAD, d’animer le dialogue de gescomplexité considérablement accrue, tion avec les autorités et le contrôle de réduction des possibilités de réparation, gestion interne de la SIMMAD. problèmes majeurs d’obsolescence) ; > évolutions de standards : Quelques chiffres Modifications logicielles et matérielles ; La SIMMAD soutient un parc de > évolution accélérée des métiers près de 1 600 aéronefs de 46 types dif(diminution du rôle des métiers tradiférents pour un montant annuel d’autotionnels, basculement vers des compérisations d’engagement d’environ tences nouvelles) ; 1,8 G€. Cette fonction de contractuali> gouvernance du MCO (place de la sation s’effectue dans le cadre d’une SIMMAD dans cette gouvernance, relapolitique d’achats approuvée au cours tions MOAs / SIMMAD et SIMMAD / du comité directeur 2005 et qui prône MOEs, réorganisation de la SIMMAD une mise en concurrence croissante en deux pôles, direction à •••

DOSSIER

SIRPA TERRE

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Modernisation : focus sur les services (1ere partie) La SIMMAD : nouvelle structure du commandement opérationnel L’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air est basée à Rochefort depuis 1932.

••• Balard et production à Bordeaux). Dans le cadre de sa démarche qualité instaurée en 2004, la SIMMAD a été certifiée ISO le 4 juillet 2005. Cette qualification, partielle dans un premier temps, s’est étendue progressivement à l’ensemble du périmètre fonctionnel de la SIMMAD pour aboutir depuis juin 2009 à une certification totale.  Commandant Bohly Origine EMIA CTA matériel aéromobilité 1. Disponibilité : rapport entre le nombre d’aéronefs aptes à décoller en moins de six heures pour accomplir une mission et le nombre total d’aéronefs en dotation dans les forces. Cette définition, qui a reçu l’approbation des différentes armées, est donc la référence au sein du ministère de la Défense. Les aéronefs au NSO et en partie au NSI (ex niveau technique d’intervention NTI 1 et 2) sont inclus ; sont exclus les aéronefs chez les réparateurs privés ou étatiques (reste du NSI ex NTI 3), stockés ou en prêt de longue durée. 2. MCO : activité de soutien destinée à assurer à l’aide de moyens (techniques, humains, financiers…), de procédures et de prestations, la disponibilité d’un produit ou d’un système de manière que celui-ci fournisse le service attendu dans les conditions d’utilisation fixées, sur une durée déterminée. Le MCO aéronautique recouvre les fonctions suivantes : gestion de parc et de configuration, exploitation des faits techniques, maintenance, logistique, acquisition et mise à jour de la documentation, traitement des obsolescences et formation (ce dernier point n’appartient pas au périmètre de responsabilité de la SIMMAD).

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SIRPA AIR

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Le service des essences des a

3. Pouvoir adjudicateur : le pouvoir adjudicateur est la personne habilitée à signer le marché au nom de la personne publique.

4. Ordonnateurs : les ordonnateurs prescrivent l’exécution des dépenses. Les ordonnateurs principaux sont les ministres qui délèguent le plus souvent leurs pouvoirs à des directeurs ou chefs de service qui ont qualité d’ordonnateurs secondaires.

5. Ordonnateur répartiteur : l’ordonnateur répartiteur est la personne habilitée par le ministre à mouvementer les rechanges aéronautiques entre armées ou vis-à-vis de partenaires de la défense. 6. Maître d’ouvrage : entité porteuse du besoin, définissant l’objectif du projet, son calendrier et le budget qui lui est consacré ; le résultat attendu est la réalisation d’un produit ou d’un service, appelé « ouvrage » ; la maîtrise d’ouvrage assure le niveau de synthèse des besoins exprimés ; responsable de l’expression fonctionnelle des besoins, elle n’a pas nécessairement les compétences techniques liées à la réalisation de l’ouvrage. 7. MOAd : entité recevant la délégation de la MOA pour assurer la gestion du projet ; elle dispose des responsabilités et compétences requises pour assurer ce management ; la MOAd est en particulier chargée d’assurer l’interface avec les MOE.

8. Maître d’œuvre : entité retenue par le maître d’ouvrage délégué pour réaliser tout ou partie de l’ouvrage dans les conditions de délais, de qualité et de coût fixées par le maître d’ouvrage conformément à un contrat ; le MOE est donc responsable des choix techniques inhérents à la réalisation de l’ouvrage, conformément aux exigences de la maîtrise d’ouvrage.

Été 2010, le rythme des restructurations ne faiblit pas au ministère de la Défense. Au SEA, des établissements ferment déjà leur porte, l’organisation du service est profondément remaniée, des personnels le quittent, certains sont mutés, d’autres le rejoignent. Le SEA est en pleine transformation. ien qu’engagé, comme les autres armées et services, dans une profonde transformation, le SEA poursuit sans faillir, son soutien pétrolier « là où sont les Forces ». La notion de service et la qualité de ce soutien sont préservées : unis par l’expertise pétrolière, les femmes et les hommes du service continuent d’assurer la mission. Cette transformation se concrétise par une concentration de sa structure et une articulation toujours plus forte autour de la composante intervention. Malgré un effectif global (2350 personnes) en sensible baisse, il pourra projeter immédiatement 750 hommes contre 550 auparavant. Ce résultat est rendu possible : > tout d’abord, en poursuivant la militarisation de la ressource humaine. En 2014 les militaires représenteront 65 % de l'effectif total du Service (il ne représentaient que 40 % en 1991) ; > ensuite, en rationalisant les moyens et l'organisation : d’une part,

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Par l’ingénieur en chef de 2°classe Franck BELPOMO

par la fermeture de 18 dépôts (soit 154 000 m3 de stockage), d’autre part, par la disparition du niveau intermédiaire régional au profit d'un échelon à compétence nationale (création de la direction de l’exploitation et de la logistique pétrolières interarmées ou DELPIA) ; > enfin, en réunissant les compétences pétrolières du ministère dans un ensemble optimisé et cohérent : le soutien pétrolier de la Flotte est rattaché au SEA, comme l’ALAT, l’Aéronavale, l’armée de l’Air, les forces terrestres. Ce format et cette réorganisation renforcent la réactivité du SEA. Ils dotent en outre la défense d'un opérateur unique détenant l’expertise requise et les moyens nécessaires pour assurer, à un juste niveau de suffisance, le soutien pétrolier des trois armées, des directions et des services.

Focus sur la base pétrolière interarmées (BPIA), pôle de formation, d’entraînement et de projection du SEA La BPIA, de Chalon sur Saône, naît des enseignements de la première guerre du Golfe. Créée en 1994, elle est constituée par le regroupement des unités essences de l’armée de Terre (708° GEFAR, 711° et 702° GECA) et du centre d’instruction des essences. Sa mission : former le personnel du service au métier de soldat du pétrole. La BPIA devient aussi la garante de leur entraînement, de leur préparation avant projection et de la constitution des détachements projetés. Ses missions sont réaffirmées et renforcées dans le cadre de la réforme 2014.

La BPIA, à travers sa division école (DE), est chargée de la formation de la totalité du personnel du SEA. Elle est aussi responsable de la formation des conducteurs ADR1 n°1 (Munitions) et n°3 (hydrocarbures) de l’ensemble des armées et de la gendarmerie. La formation se décline en trois volets : militaire, pétrolier et interarmées. L’instruction militaire : elle s’adresse à tous ceux qui s’engagent au service. Cette responsabilité est encore plus grande pour les militaires du rang rejoignant directement le SEA, sans passer par une autre école de formation comme le font les officiers et sous-officiers. Il est donc nécessaire de les former totalement au métier des armes et de leur permettre l’acquisition des techniques de base du métier de soldat. Pour les officiers et sous-officiers, c’est un perfectionnement non négligeable. L’instruction pétrolière : elle concerne tous les personnels officiers, sous-officiers et militaires du rang du

L’instruction interarmées : elle est une nécessité au regard des responsabilités à assumer dans l’approvisionnement en carburant au profit de la totalité des forces armées. La réussite de ce soutien exige une connaissance approfondie des « clients » et de leurs missions. L’objectif est de les satisfaire en quantité, en qualité, en tout lieu et en tout temps, en toute sécurité, dans le respect des réglementations. Cet apprentissage doit également s’élargir aux relations internationales en raison de la participation permanente du SEA aux opérations multinationales dans lesquelles la France est engagée. À ces trois volets de l’instruction des soldats du pétrole, s’ajoute celui de la cellule ADR. En effet, le SEA a été certifié par le ministère des transports pour l’attribution des qualifications de transport de matières dangereuses par voieroutière au profit de l’ensemble du personnel du ministère de la Défense et de ••• la gendarmerie. 

DR SEA

armées (SEA) se restructure

DOSSIER

DR SEA

La formation des soldats du pétrole et des personnels des autres armées et services.

SEA qui trouvent à la BPIA un centre d’instruction et une école d’application capables de leur dispenser les connaissances techniques, administratives et fonctionnelles. Ces connaissances leur permettront d’exercer de futures responsabilités au sein de détachements déployés dans le cadre de missions à l’intérieur ou à l’extérieur de nos frontières, dans des établissements pétroliers, dans des organismes de commandement, ou dans des sociétés et administrations civiles ou militaires.

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Modernisation : focus sur les services (1ere partie) Le service des essences des armées (SEA) se restructure

Par Lieutenant-colonel Alain BOUTERIGE Le SPO est articulé autour de trois entités : > une unité de commandement : l’unité de soutien opérationnel (SO). Elle est composée de cellules spécialisées : commandement, planification et coordination d’activités, SICOPS , MCO/MCAP, IST-C. > deux unités élémentaires organiques commandées par la SO, un groupement de soutien des forces (GSF) et un groupement de maintenance (GM).

Les nouvelles orientations données par le Président de la République dans le Livre blanc, ont amené l’EMA à revoir en profondeur les contrats opérationnels et la préparation qui s’y rattache. Conséquences : à court terme, le SPO devra se transformer en un groupe d’intervention pétrolier (GIP) constitué d’un groupement opérationnel et d’entraînement (GOE). Ce dernier comprendra les cellules spécialisées précitées et renforcées, auxquelles s’adjoindront le bureau EPS, ainsi que trois unités élémentaires. Par comparaison, le GOE correspondra aux bureaux « opérations ins-

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truction » et « maintenance logistique » d’un régiment ou aux « soutien opérationnel » et « soutien technique » d’une base aérienne, dont il cumulera les fonctions. Depuis toujours, le SEA s’appuie sur le principe de modularité pour assurer le soutien pétrolier des forces. Modularité dans son soutien et modularité dans la composition de ses détachements. Car en effet, ses moyens son dispersés sur le territoire national. Le personnel militaire œuvre pour la réalisation du contrat opérationnel. A ce titre, il doit donc se préparer aussi bien pour soutenir la composante terrestre qu’aérienne. Pour ce faire, le SEA s’appuie sur les exercices réalisés par les armées de Terre et de l’Air pour mettre en œuvre ses compétences pétrolières et entraîner son personnel en conditions réelles. En plus de ces entraînements conduits dans les unités organiques, le SEA développe depuis 2007 une préparation spécifique parfaitement adaptée à sa taille et à ses moyens afin de maintenir et développer les compétences militaires de son personnel. 

Avitaillement Tigre et Gazelle en Afghanistan.

Sécurisation sur le camp du Valdahon.

La préparation opérationnelle au SEA Par le Capitaine Dominique MAILLOT Elle s’articule entre les exercices interarmées et la préparation spécifique. Celle-ci prépare tout particulièrement le personnel du SEA afin qu’il soit apte à être projeté en opération. Cette préparation se déroule sur deux niveaux : > Niveau 1 : MCO (maintien en condition opérationnelle) > Niveau 2 : MCAP (mise en condition avant projection ou MCP pour l’armée de Terre). Chacun de ces niveaux se déroule sur une période de deux semaines. Des évaluations sont conduites lors de chaque session, garantissant le niveau de préparation.

Les MCO sont consacrés à l’entraînement individuel toutes armes (TTA). Ils permettent, à des militaires, provenant d’horizons différents, regroupés en une même section de marche de : > maintenir le niveau d’entraînement initialement acquis par chacun d’eux, > mettre à jour ou acquérir de nouvelles compétences TTA, tenant compte de l’évolution des matériels ou directives, > de l’évaluer individuellement. Les MCAP ont été mises en place pour certifier de manière collective un détachement complet en vue de sa projection sur un théâtre d’opération. Lors des stages MCAP, sont abordés plus particulièrement « le cœur de métier », la partie pétrolière, ainsi que des exercices de convois logistiques (réaction aux prises à partie, sensibilisation EEI, check-point, foule hostile…). En complément des MCO et MCAP,

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Le Soutien pétrolier opérationnel (SPO)

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La particularité de ce dernier théâtre est prise en compte au SEA, à l’identique de l’armée de Terre. En effet, depuis novembre 2009, les détachements SEA intégrés au sein des BCS PAMIR participent comme leurs camarades de l’armée de Terre et du service de santé des armées, aux MCP spécifiques conduites par l’unité pilote armant le BCS. Ils y mettent en œuvre et

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y développent leurs compétences TTA voire en acquièrent d’autres, nécessitées par les évolutions de la mission et du théâtre, telle que « l’arrachage » de VAB, le tir aux armes collectives (non en dotation au SEA), etc… Cet impératif d’entraînement se décline à tous les niveaux de la hiérarchie Ainsi, les officiers supérieurs feront très bientôt l’objet d’une MCO correspondant aux postes qu’ils auront à tenir et responsabilités à exercer dans le cadre des mêmes contrats opérationnels précités. 

1 european Agrement concerning the international transport of Dangerous goods by Road 2 Système d’information et de commandement opérationnel

DR SEA

MCO-MCAP au camp du Valdahon.

L’intégration du SEA dans la numérisation de l’espace de bataille (NEB) Par le Lieutenant (F) Célia DOUARED La NEB, c’est la mise en place d’un système informatique de remontée de l’informations en temps réel, du combattant aux PC et jusqu’au plus haut des commandements. La force logistique terrestre a entamé la numérisation progressive de ses unités. L’objectif pouvoir disposer d’un réservoir d’unités entraînées et équipées de ce système pouvant soutenir une force elle-même numérisée. Le SEA, ayant pris la mesure de cet enjeu, a entamé dès 2007 la mise en place de moyens dédiés, pour permettre une meilleure intégration aux nouvelles structures numérisées. Il a ainsi créé une section SICOPS à la BPIA, chargée de la mise sur pied et de l’entraînement des éléments de groupements de soutien pétrolier des PC (PC GSP). La formation, l’entraînement et la projection des hommes prennent en compte cette évolution incontournable qu’est la NEB. 

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La transformation du service de santé des armées : une réforme indispensable au bénéfice des forces

DOSSIER

d’autres stages sont initiés tels le tir ISTC (instruction sur le tir au combat) et le PSC1 (premiers secours civiques niveau 1), qui sont aussi des pré-requis à toute projection. La formation au sauvetage de combat SC1 quant à elle n’est dispensée qu’aux détachements destinés au théâtre afghan.

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Avec la suspension de la conscription, le service de santé des armées (SSA) a dû opérer une transformation en profondeur de ses différentes composantes pour répondre aux besoins du soutien d’une armée professionnelle. Il a donc été amené, depuis 2002, à rationaliser progressivement son dispositif, dans le souci constant d’améliorer sa performance tout en renforçant la qualité et la réactivité capacitaire nécessaires au soutien des forces projetées en opérations extérieures. ette dimension est, à elle seule, largement conditionnante d’une grande partie de l’adaptation capacitaire du SSA. En effet, les dispositifs santé déployés lors des opérations récentes se sont adaptés au contexte d'engagements marqués par leur grande variabilité, avec la recherche constante d’une qualité de soins que la médecine moderne permet d’apporter jusque sur le terrain. Jusqu’en 2009, il était possible de considérer que le SSA soutenait, en permanence un scénario S1 du Livre blanc, c’est à dire •••

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Modernisation : focus sur les services (1ere partie)

La transformation du service de santé des armées : une réforme indispensable au bénéfice des forces

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GILLES GESQUIERE

••• 12 000 à 15 000 hommes, sur une dizaine de théâtres dont au moins deux pouvaient être qualifiés de majeurs. Le personnel assigné à cette mission santé représentait près de 4% des effectifs de la force, voire 6 à 7% en situation de risque fort. Une autre caractéristique de ce soutien médical était son organisation dans une logique de coopération internationale prépondérante (55% à 70% des cas). La charge du quotidien s’est donc avérée particulièrement conséquente et le SSA a appris à fonctionner avec le poids de cette mission opérationnelle prioritaire à laquelle il consacrait, à peu de chose près, le potentiel d’un hôpital d’instruction des armées (HIA). Ceci étant, le retour d’expérience tiré de ces participations et, plus encore, les « leçons apprises » de nos homologues alliés à l’occasion de leurs engagements récents en Irak et en Afghanistan, ont incité le Service à actualiser son concept du soutien santé en opérations, l’organisation de la chaîne santé déployée, ainsi que les moyens qui lui sont associés. Bien évidemment, l’environnement opérationnel rencontré sur le terrain structure fortement l’organisation de ce soutien médical : > l’urbanisation des conflits génère des modes d’action particuliers (IED, snipers) modifiant la nature et surtout la gravité des blessures, conférant une large place aux plaies des membres et de la face ; > la dispersion des forces sur le terrain où le « pion » d’emploi est souvent la compagnie, voire l’équipe réduite en situation isolée, ce qui augmente les distances qui les séparent des postes médicaux et milite pour un soutien minimal intégré (secouriste de combat et/ou infirmier diplômé d’état) ; > le besoin d’appui-protection pour les équipes de relève (VR en particulier) pour sécuriser les interventions et éviter le « sur-attentat » ; > l’éloignement de nos zones de déploiement qui rend plus complexe la prise en charge des blessés ; > le déploiement de plateaux techniques très similaires à ceux utilisés en métropole (scanners, moyens lourds) ou encore le

SÉBASTIEN DUPONT

Èvacuation sanitaire d’un bléssé avec fractures, Pristina 18 mars 2008.

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recours à la télémédecine améliorent significativement les stratégies thérapeutiques. Pour trouver sa pleine efficacité, le soutien médical doit être assuré au plus près des combats. Mais si cet objectif implique de porter à l'avant le maximum de moyens performants, comme le prévoit notre doctrine fondée sur un concept associant la médicalisation / chirurgicalisation à l'avant et la systématisation des évacuations sanitaires précoces, ses modalités d’application doivent s’adapter à la réalité des blessures en favorisant les systèmes les plus appropriés à leur prise en charge. Cette précocité de prise en charge trouve trois points d’application majeurs : > l’importance vitale des 5 à 15 premières minutes suivant la blessure, où la survie du blessé est conditionnée par la réalisation de gestes standardisés, pratiqués par un personnel formé au secourisme de combat, très en amont des postes médicaux ou des unités médicales opérationnelles (UMO) de proximité ; > ensuite, la chirurgie de sauvetage et de contrôle des lésions, pratiquée par les équipes des UMO de role 2 ; > et, bien évidemment, la rapidité de prise en charge que seuls peuvent garantir les moyens de transport appropriés, avec l’ambition d’amener le blessé : • au role 2 dans un délai toujours infé-

rieur à 4 heures et où l’hélicoptère (HM EVASAN) tient une place déterminante ; • en métropole, grâce au dispositif d’évacuation sanitaire stratégique collective MORPHEE (C 135 de l’armée de l’air médicalisable sous faible préavis) et qui a fait la preuve de sa pertinence en 2008 au Kosovo et en Afghanistan. La responsabilité médicale, non délégable, qui incombe au Service s’assortit d’une obligation de moyens et de résultats ; elle repose sur une continuité d’actes techniques qui ne peut être assurée que dans un espace fonctionnel médical continu, placé sous l’autorité d’une tête de chaîne unique (DCSSA). Dans ce domaine, l’action des forces et celle du service doivent se conjuguer en parfaites synergie et subsidiarité. Ainsi, l’implication de la tête de chaîne très en amont dans la planification est déterminante pour définir le meilleur soutien possible, compte tenu du besoin opérationnel exprimé et des contraintes logistiques du moment. Elle doit préserver les capacités du dispositif à s’adapter à l’évolution du besoin opérationnel, avec une recherche du juste niveau de suffisance d’autant plus aisée à atteindre que les structures techniques déployées sont en mesure d’accueillir les renforts nécessaires sans contraintes supplé-


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Une transformation ambitieuse tournée vers une meilleure réponse aux besoins des forces et aux exigences institutionnelles

Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, ainsi que le processus de révision générale des politiques publiques (RGPP) conduisent à de profondes mutations du ministère de la défense auxquelles le service de santé des armées est associé. Si le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale conforte le service de santé dans ses missions en le reconnaissant comme un acteur déterminant de l’efficacité opérationnelle des forces armées, il le positionne également comme un acteur de santé publique en reconnaissant une dualité à sa

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mission. Son implication dans les grandes fonctions stratégiques est soulignée, implicitement ou explicitement, que ce soit dans le cadre des grandes menaces reprises dans les scénarios détaillés (dont la grippe A/H1N1 a récemment souligné la pertinence), ou bien au titre des cinq grandes fonctions stratégiques, en particulier la protection où il a naturellement vocation à intervenir. Dans le même temps, le SSA a pu identifier de nombreux espaces de rationalisation à l’occasion de l’audit particulier de la fonction santé, réalisé dans le cadre de la RGPP. Ce mouvement de réforme, anticipé dès 2005 dans les réflexions du plan stratégique du SSA, se traduit par des évolutions de la fonction santé, en parfaite cohérence avec la démarche de mutualisation entreprise depuis plusieurs années (centres médicaux interarmées, directions régionales interarmées…). Cette transformation vise, bien sûr, à améliorer la performance du Service en renforçant et en adaptant ses compétences exclusives, mais elle doit aussi contribuer à offrir une meilleure réponse aux besoins des forces en orientant plus clairement toutes les composantes du Service vers leur finalité d’emploi opérationnel. Par là même, elle permettra d’améliorer la contribution du Service à la satisfaction des besoins de la sécurité nationale en faisant du SSA un instrument particulier de l’outil de défense au service des politiques nationales et internationales. Dans cette période délicate de transformation, cet exercice impose la mise en œuvre des leviers de modernisation impulsés au sein de la Défense : interarmisation, densification, externalisation et simplification des procédures… Qu’en est-il concrètement ? S’agissant du soutien direct, l’instauration des bases de défense rend nécessaire une réorganisation du soutien médical des forces. Celle-ci se traduit par une concentration de l’ensemble des moyens relevant de la fonction santé et une optimisation de leur emploi sur un mode totalement interarmées. Au total cette rationalisation se traduit par l’ajustement du périmètre organique du service de santé sur son périmètre fonctionnel, les centres médicaux en base de défense devenant des formations organiques du service de santé des armées, subordonnées aux directions régionales ou interarmées du Service territorialement compétentes. Les moyens en personnel et en matériel sont regroupés dans ces centres médicaux et

leurs antennes. L’avantage immédiat ainsi obtenu est une optimisation du soutien médical en utilisant au mieux la ressource existante et en offrant une plus grande souplesse d’emploi. Une attention particulière, et c’est normal, continue d’être portée à la prise en compte des spécificités de chaque armée, le service de santé maintenant, par ailleurs, ses missions de soutien au profit de la gendarmerie nationale. Mais au-delà du quotidien, c’est la qualité de la préparation médicale des unités et de leur soutien opérationnel qui en bénéficie, sur les théâtres extérieurs comme sur le territoire national, malgré les diminutions d’effectifs imposées par la RGPP. Les retours d’expériences à l’issue d’une année de fonctionnement et les rapports d’audit des centres médicaux soulignent que les activités de la fonction santé dans le domaine du soutien des forces sont maîtrisées. La formation initiale des praticiens des armées est réorganisée pour, d’une part, délivrer une meilleure qualité de formation et, d’autre part, s’adapter aux évolutions de la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche (réforme « licence-master-doctorat »). Il s’agit, tout en maintenant un taux de succès significativement plus élevé que celui de la population générale des étudiants (en médecine notamment), de renforcer et d’améliorer les formations propres aux armées, tant dans leurs volets « technique » que de préparation au « métier d’officier ». Cette refondation doit s’accompagner, économies obligent, du regroupement de la formation initiale des praticiens sur un seul site permettant ainsi le meilleur emploi des moyens mis à la disposition des élèves, la qualité et le niveau de l’enseignement dispensé. In fine, ceci devrait se traduire par une meilleure adaptation de nos praticiens à la réalité de leurs conditions d’exercice. En 2001, une première adaptation de la recherche du service de santé des armées avait été initiée en regroupant les moyens dans une démarche fédérative susceptible d’optimiser le fonctionnement de cette composante. Malgré certains progrès, de nombreuses imperfections, inhérentes à la dispersion des hommes et des structures, ont perduré. La taille critique de certaines équipes, des redondances thématiques, des travaux parfois décalés par rapport à la mission, les duplications matérielles et le poids des services de soutien similaires restaient des freins importants dans toute recherche •••

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mentaires. Cette capacité technique reste étroitement tributaire des contributions attendues de l’armée pilote du soutien, en termes d’infrastructure opérationnelle, d’autosuffisance énergétique ou d’accès aux moyens de transmissions appropriés, sur lesquels reposent les liaisons techniques indispensables à la poursuite de l’activité médicale, à la télé assistance, ou encore au « reporting ». Enfin, il faut veiller, dès l’origine, à favoriser les conditions d’un désengagement des moyens, soit pour les réinvestir sur d’autres missions, soit pour préserver l’activité du tissu sanitaire local, en évitant une trop forte dépendance locale vis à vis des structures déployées. La participation désormais pleine et entière de la France dans l’OTAN ne remet pas en cause les spécificités françaises que sont la médicalisation-chirurgicalisation de l’avant et la systématisation des évacuations secondaires précoces ; elle valide notre troisième pilier conceptuel : le sauvetage au combat. Dans ce contexte, le SSA représente un outil capacitaire précieux dans la mesure où il reste l’un des rares (avec les Américains et les Allemands) à être en mesure de déployer une chaîne médicale complète en opérations capable de délivrer des soins d’une qualité équivalente à ceux assurés en métropole et de maintenir ce dispositif dans la durée.

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Modernisation : focus sur les services (1ere partie) La transformation du service de santé des armées : une réforme indispensable au bénéfice des forces ••• d’efficience. C’est pourquoi le SSA a engagé, là aussi, un processus de regroupement pour en faire un outil plus opérationnel et mieux identifié dans ses activités au profit de la défense et de la sécurité nationale. La recherche biomédicale dans les armées sera ainsi rassemblée sur le site de Brétigny, au sein d’un pôle modernisé unique : l’institut de recherche biomédicale des armées. Ce nouvel ensemble permettra d’apporter, spécifiquement et avec une réactivité adaptée, une meilleure réponse aux besoins de la défense dans les domaines NRBC, des facteurs humains, de l’adaptation de l’opérateur aux systèmes d’armes et du soutien médico-chirurgical des forces. La nouvelle organisation mise en place prendra en compte les nécessités de transversalité, de synergie et de partage des compétences pour lui assurer un rayonnement national et international, en cohérence avec les autres acteurs « défense » et les partenaires publics et privés. La rationalisation du dispositif de ravitaillement sanitaire est poursuivie avec un resserrement sur trois pôles, optimisant ainsi les capacités de stockage. Mais l’effort est avant tout porté sur la centralisation de la fonction achats « cœur de métier », en réorientant les achats hors de ce périmètre spécifique vers l’administration générale et le soutien commun pris en charge par le commandement interarmées des soutiens, voire en recourant à l’externalisation de certaines activités. Cette fonction est essentielle pour l’équipement en dotations médicales des unités médicales opérationnelles, le fonctionnement courant des formations et établissements de soins du service, de la constitution des stocks nationaux dans le cadre de la participation à la lutte contre les menaces sanitaires terroristes ou naturelles de grande ampleur (type pandémie). Enfin, pour ce qui concerne le système hospitalier militaire, le schéma national d’organisation des soins est revu afin de mieux répondre aux exigences de l’engagement opérationnel de nos forces tout en s’adaptant au cadre normatif de la tarification à l’activité à laquelle les hôpitaux d’instruction des armées sont assujettis depuis le 1er janvier 2009. A ce titre, le service redis-

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SÉBASTIEN DUPONT

Opération chirurgicale d’un des 5 bléssés, ici fractures multiples de la cheville gauche.

tribue ses ressources lui permettant d’augmenter les spécialités projetables tout en préservant les grands équilibres de spécialités indispensables au bon fonctionnement de ses structures hospitalières. Les populations paramédicales et soignantes seront renforcées par rapport aux populations respectivement médicales et non-soignantes. Des services seront regroupés selon des logiques médico-économiques ou encore environnementales. Pour répondre aux observations récentes de la Cour des comptes, les structures elles-mêmes seront adaptées afin d’atteindre le dimensionnement leur permettant d’optimiser leurs coûts fixes. Les nombreuses prestations régaliennes qui sont demandées aux HIA seront systématiquement valorisées en s’attachant à maintenir le meilleur niveau d’activité possible, afin de répondre aux objectifs de performance économique qui leur sont désormais assignés. Ainsi, le besoin opérationnel des forces sera satisfait au mieux, tout en recherchant une performance économique qui reste dépendante des bassins de clientèle.

Un ancrage militaire résolu

Dans toutes ces réformes, un soin particulier est apporté à l’amélioration des conditions d’exercice et de la pratique médicale dans les armées avec la volonté d’élargir l’offre de soins vers la communauté de défense, tout en conservant au lien particulier qui unit le service de santé aux armées

son caractère fondateur. Mais l’ancrage militaire constitue le préalable indispensable sur lequel se fonde cette transformation du service, dans le périmètre de responsabilité directe du chef d’état-major des armées. Le directeur central, conseiller du CEMA, répond devant lui de la mission de soutien médical des forces. Cette situation n’est toutefois pas exclusive des responsabilités qu’il tient directement du Ministre, auquel il rend compte de l’administration de son Service ainsi que de la dimension interministérielle de ses missions. Cette démarche ambitieuse impose un changement de culture qui dépasse le cadre strict du SSA. Elle constitue un véritable projet collectif qui est servi par l’ensemble du personnel du service afin de trouver une rapide concrétisation. La position originale du service tant au niveau du ministère de la Défense, qu’en interministériel avec des interdépendances fortes avec d’autres ministères (santé, intérieur, affaires étrangères…), lui confère une place naturelle au sein du futur système de gouvernance qui prendra place à Balard. Ce positionnement permet au service d’apporter à l’état-major des armées et aux instances ministérielles l’expertise du domaine santé requise par l’importance particulière que revêt, désormais ce domaine, au sein d’une armée professionnelle.  La rédaction


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Le SID dans la Révision Générale des Politiques Publiques Les objectifs majeurs de la RGPP sont maintenant connus : il s’agit notamment pour le ministère de la Défense de rationaliser l’administration sous sa forme générale et de réorganiser l’ensemble de son soutien pour obtenir un gain de 54000 personnes en 2014.

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tenance courante et spécialisée. Ces USID seront issues des actuels établissements d’infrastructure de la défense (EID), dont le reliquat en effectif renforcera les actuelles directions régionales pour obtenir dès 2012 les « Etablissements du service d’infrastructure de la défense » (ESID). Les USID resteront sous autorité hiérarchique auprès des ESID et leurs chefs seront les interlocuteurs privilégiés du commandant de la BdD en matière d’infrastructure. Cette révolution que va connaître le SID s’inscrit dans un environnement contraint, avec le maintien de ses missions traditionnelles, le développement de son action par la gestion entière de la maintenance des infrastructures de la défense, par la prise en compte progressive des infrastructures du service public Outre Mer et par l’augmentation sensible de la maîtrise d’œuvre externe nécessitant

d’augmenter la partie conduite d’opérations, celle qui conçoit les études jusqu’à la phase programme. Ces changements se produiront par ailleurs, dans un contexte « d’interarméisation » relativement nouveau qui nécessite d’affiner certaines procédures internes de fonctionnement et de poursuivre la montée en puissance de sa propre direction des ressources humaines, avec notamment l’apparition en fin d’année 2010 d’un nouveau corps d’officiers : les Ingénieurs Militaires de l’Infrastructure (IMI). Les derniers EID (Paris, Versailles, Montpellier et Strasbourg) seront dissous en 2012. Ils devront d’ici cette échéance constituer leur propre USID dans un environnement sensible généré par le transfert de personnels en interne (ESID, USID) ou par leur détachement dans la fonction publique d’Etat.  La rédaction

DOSSIER

ette optimisation des ressources entraîne des conséquences majeures sur le soutien des trois armées et du SID qui dépendent de deux directions différentes du ministère de la Défense, l’état-major des armées (EMA) pour les uns et le secrétariat général pour l’administration (SGA) pour les autres. Le SID a défini son dispositif 2014 selon l’organisation générale retenue par l’EMA et va pour cela conduire une restructuration complète dans des conditions de transition qui sont aujourd’hui arrêtées. Cette « révolution » va entraîner une « basification » territoriale du soutien de toutes les unités opérationnelles et fonctionnelles. A l’instar de ce qui existait à moindre échelle dans l’armée de l’Air avec les bases aériennes et dans la Marine nationale avec les bases maritimes, le soutien général va se configurer en mode interarmées en se mutualisant au sein de « Bases de défense » (BdD) sectorisées en « Groupement de Service de Base de défense (GsBdD). Ces structures auront la charge d’un soutien multisite et multifonctionnel en regroupant en leur sein les effectifs de toutes les unités de sa zone géographique, dans les domaines de soutien général tel que le budget, les effectifs, les équipements communs (véhicules, bus, etc.), la formation du personnel, etc. Ce soutien comprendra aussi le domaine de l’infrastructure, essentiellement dans sa partie maintenance. Ainsi, le SID constitue depuis 2009 des « Unités du Soutien de l’Infrastructure de la Défense » (USID) au rythme de la création de ces BdD dont la cartographie vient d’être validée définitivement au mois de mai 2010.

Le service avait déjà crée de telles unités en 2009 avec l’apparition des bases « expérimentales ». La mission de ces USID est de conseiller le commandant de la BdD dans la conception des schémas directeurs et des besoins qu’il compte exprimer, à assurer la gestion domaniale des unités soutenues et à piloter la main-

SID 2010

Répartition géographique des 51 bases de défense

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Modernisation : focus sur les services (1ere partie)

Les écoles militaires de Bourges (Les EMB) : une réalité en marche es écoles militaires de Bourges sont devenues une réalité depuis le 1er août 2009. Et la venue du CEMAT, le 17 septembre dernier pour présider la cérémonie d’ouverture du cycle de formation, marque tout à la fois rattachement que porte notre chef à la mission de formation et l’intérêt qu’il porte au déroulement du processus de transformation de notre armée de terre. Cependant, le bien-fondé d’une telle opération n’a pas été semble-t-il toujours bien compris. Une nouvelle explication de texte me semble nécessaire tant la communication est un ouvrage qu’il faut sans cesse remettre sur le métier. La création des EMB est une des étapes du processus de modernisation dans laquelle la défense et l’armée de Terre se sont engagées résolument. L’un des éléments de ce processus consiste à diminuer des coûts de fonctionnement engendrés par une possession immobilière importante et essaimée géographiquement, héritage du passé historique de notre pays. Un deuxième élément consiste à réduire les effectifs consacrés à l’administration générale et aux soutiens communs. Au regard de ces critères évoqués, la création des écoles militaires de Bourges, par le regroupement de deux écoles (École de la logistique et du train de Tours et l’École supérieure d’application du matériel de Bourges) et par les structures de fonctionnement adoptées, est l’application exemplaire de la démarche de rationalisation et d’optimisation résolument mise en œuvre au sein de l’armée de terre. Pour autant est-ce incohérent ? Non pour diverses raisons. 1/ II ne s’agit pas du mariage de la carpe et du lapin, mais du regroupement sur un même site de deux armes mettant en œuvre des métiers certes différents mais s’inscrivant dans une seule et même fonction opérationnelle qui s’ap-

pelle la logistique et faisant de Bourges le pôle logistique de l’armée de terre, le centre de formation logistique étant par ailleurs un des piliers des EMB. 2/ Les fonctions mouvements-ravitaillements et maintenance cohabitent depuis très longtemps (du temps des RCS) au sein des entités opérationnelles logistiques que sont les groupements de soutien divisionnaires ou tes bataillons logistiques projetés sur l’ensemble des théâtres d’opérations. Au passage, je rappelle que ces entités sont commandées tout aussi bien par des officiers du Train que par des officiers du Matériel. 3/ La venue de la STAT à proximité de l’école du matériel va faire de Bourges un pôle technique et d’expertise dans le cadre de la maintenance des équipements terrestres. 4/ La cohabitation et la mutualisation des moyens et des instructeurs demeurent à Bourges ce qu’elles étaient à Tours, et débouchent sur une formation commune, avec les mêmes références et repères. Et dans l’esprit, pour

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les lieutenants, il n’y a bien qu’une DA au sein des EMB puisqu’ils ont élu un président pour l’ensemble des deux DA. 5/ Le regroupement des deux écoles a permis l’optimisation du site de Bourges en terme d’occupation des locaux puisqu’on période de pointe ou 1000 stagiaires suivront des formations, 95 % de l’infrastructure sera utilisée. C’était loin d’être le cas à Tours et à Bourges avant l’été 2009. Alors, bien sûr il reste encore des choses à faire. Il faut tirer les enseignements du fonctionnement quotidien de ces écoles en remédiant aux imperfections constatées. Il faut en liaison avec la SDFE et le CFT mettre en œuvre de nouvelles solutions pour le partenariat avec la fermeture prochaine du camp du Ruchard. Il faut attendre patiemment l’infrastructure nécessaire à la simulation en jouant les solutions palliatives imaginées. Et il va falloir formaliser les structures de la future base de défense de Bourges. Le tout en poursuivant, adaptant et améliorant la formation de

Le quartier Auger-Carnot, site des écoles militaires de Bourges (EMB) réunissant l’école du train, l’école du matériel et le centre de formation logistique en un seul lieu.

EMB

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Les écoles militaires de Bourges sont devenues une réalité depuis le 1er août 2009. Elles sont l’une des étapes du processus de modernisation dans laquelle la Défense s’est engagée afin de diminuer les coûts de fonctionnement et de réduire les effectifs consacrés à l’administration générale. Elles préfigurent l’évolution de l’organisation de la formation spécialisée dans l’armée de Terre.

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> Rappel des cotisations…

nos stagiaires, car c’est notre raison d’être, et en livrant aux forces des cadres armés moralement, physiquement et techniquement pour être projetés, car c’est notre devoir.  Général Hervé LE GARREC Commandant les écoles militaires de Bourges et l’école du train

> Le dossier Modernisation (2eme partie) continue dans le n°172 à paraître en décembre 2010. L’entrée des Écoles de Bourges.

Catégories

01 janvier 2010

Officiers généraux et colonels ..................................... Lieutenant-colonels et commandants....................... Officiers subalternes...................................................... Veufs ou veuves .............................................................

52 € 45,5 € 34 € 17 €

Nouvelle adresse ?

Merci de bien vouloir nous la communiquer :

 Par courrier au siège : à l’adresse postale :

 Tél. :  Par Fax. :  Par E-mail :

L’ÉPAULETTE Fort Neuf de Vincennes Case n°115 - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cédex 12

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Tél. : ................................................ Fax : ................................................ Portable : ................................................... E-mail : ................................................................................................................. Affectation : ......................................................................................................... .............................................................................................................................. ..............................................................................................................................

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> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulariser leur situation dans les meilleurs délais. L’Épaulette les en remercie vivement ! « Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».


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VIE D’OFFICIER Portrait du général Olivier Rostain La carrière militaire exemplaire du général Olivier Rostain est indissociable de sa vocation et de son capital de générosité porté par la passion d’aider les autres. Au travers de son parcours d’officier de recrutement interne et des nombreuses associations qu’il a marquées de son empreinte ressortent de belles qualités humaines et une grandeur d’âme peu commune. Il est, entre autres, l’un des artisans du renouveau de L’Épaulette, à laquelle il a consacré sans compter son élégance d’esprit, son énergie et son éthique de soldat. Au moment de sa disparition la rédaction a tenu à lui rendre hommage et à le remercier. e général Olivier Rostain est né le 1er janvier 1941 à Montluçon d’un père architecte et d’une mère décoratrice, mais c’est de son grand-père polytechnicien que lui vient son goût pour l’armée. En 1962, à l’issue de ses études au lycée Poincaré de Nancy, il est appelé au service militaire pour effectuer une préparation militaire supérieure au cours de laquelle ses qualités foncières sont immédiatement remarquées. Ses examens réussis, il est dirigé vers l’Ecole d’application de l’arme blindée et cavalerie de Saumur en qualité d’élève officier de réserve. Classé dans le premier quart de sa promotion, il obtient le brevet de chef de peloton et est nommé souslieutenant de réserve en 1963. Il est ensuite affecté au 26éme Régiment de dragons et embarqué à Marseille, à destination de Mers-elkhébir, pour servir à l’annexe de Colomb-Béchar. Quelques mois plus tard, admis sur titres au peloton préparatoire de l’école militaire interarmes, il regagne la métropole et rejoint l’école militaire de Strasbourg en 1964, après avoir signé un contrat de trois ans avec le grade maréchal des logis. Il est admis à l’école militaire interarmes l’année suivante, dans les rangs de la promotion « Cinquantenaire de Verdun ». Son remarquable classement de sortie lui permet de choisir l’arme blindée

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MICHEL GUILLON - L’ÉPAULETTE

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et cavalerie. Il retrouve alors l’Ecole d’application de l’arme blindée et cavalerie en 1966 pour suivre le cours d’application, avec le grade de sous-lieutenant d’active. En 1967, à l’issue d’une formation de spécialité brillamment réussie, il est affecté au 6éme Régiment de cuirassiers de Saarburg, dans les Forces françaises en Allemagne. En 1968 il est promu lieutenant et suit son régiment transféré à Laon. En 1970, il rejoint à nouveau l’Ecole d’application de l’arme blindée et cavalerie, comme chef d’une brigade d’élèves officiers de réserve, avant d’être muté, en 1973, au 3ème Régiment de hussards de Pforzheim, en Allemagne. L’année suivante, il est promu capitaine et obtient le diplôme d’état-major. Il prend alors le commandement du

premier escadron de son régiment. En 1976 il rejoint l’Etat-major du 1er Corps d’armée où il assure la fonction de chef du Poste de Commandement du détachement avancé de reconnaissance. En 1980 il est nommé chef d’escadrons et en 1981 il est déclaré admis à l’enseignement militaire supérieur du second degré. En 1983 il est affecté à l’Ecole supérieure de guerre (97ème promotion) où il obtient le brevet d’études militaires supérieur - option contrat d’étatmajor. Admis sur sa demande dans l’arme du train, il est muté en 1985 au 2ème Régiment de commandement et de soutien de la 2ème Division blindée à Satory. Il est inscrit au tableau d’avancement pour le grade de lieutenant-colonel la même année. En 1987 il est désigné, pour prendre le commandement du 2ème Régiment de commandement et de soutien de la 2ème division blindée. Il y imprime sa marque, celle d’un chef « obéi d’amitié ». Deux ans plus tard, à l’issue de son temps de chef de corps, il rejoint l’Inspection du train à Paris. En 1990, il est promu au grade de colonel. Muté en 1992 à l’Etat-major du Commandement militaire de l’Îlede-France au camp des Loges, il rejoint le Commandement du train du 3ème Corps d’armée à Lille en 1994. En 1995, détaché auprès du général commandant la brigade logistique, il effectue un séjour en ex-Yougoslavie dans le cadre du premier mandat des Forces d’intervention de l’OTAN en Bosnie. Stationné à Ploce, en Croatie, il commande, sous l’autorité directe de l’OTAN, le secteur sud de la zone de communication avant, avec les pleins pouvoirs opérationnels et territoriaux. A son retour il est affecté à l’Etat-major de la Brigade logistique du 3ème Corps d’armée, en qualité d’adjoint au général commandant la brigade. En 1998 il est


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La rédaction

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> Hommage au colonel Schaeffer commandeur de la légion d’honneur ’est dans son Alsace natale, l’année de ses 18 ans, que le régime nazi incorpore de force Jean Schaeffer dans ses rangs, sous cet uniforme honni, vers lequel ne le portait pas son patriotisme français. Muté comme bon nombre de ces « Malgré nous » sur le front russe, il y est blessé par des éclats d’obus et revient dans sa Patrie avec les pieds gelés au second degré. Mais dès 1946, l’appel des armes retentit dans son cœur et il s’engage comme simple soldat à Colmar. Désigné pour partir en Extrême-Orient la même année, il ne rejoindra Saïgon qu’en 1948, après sa nomination méritée au grade de sergent et un bref séjour opérationnel à Madagascar. Il y trouve la gloire avec une première citation à l’ordre de la division. Son courage et sa volonté le conduisent à rechercher la carrière d’officier. Il regagne la métropole pour cette raison mais son état de santé lui interdit de présenter les épreuves écrites du concours d’officier. Qu’à cela ne tienne, il se porte volontaire à nouveau pour l’Indochine, pour laquelle il est reconnu apte. Sa ténacité est récompensée en 1953 avec son accession à l’épaulette en tant que sergent-chef, après deux nouvelles citations et la Médaille militaire « pour services exceptionnels en ExtrêmeOrient », mais aussi avec une nouvelle blessure de guerre. Appliquant les volontés du Maréchal de Lattre de Tassigny qui souhaitait voir ses meilleurs sous-officiers devenir SaintCyriens, le voici désormais porteur de la coiffure traditionnelle si recherchée des élèves-officiers français : le shako bleu et plumet rouge et blanc. C’est une belle revanche, dix ans plus tard, pour le « Malgré nous » de 1943 ! Sa promotion porte le nom de « Ceux de Dien Bien Phu ». Quelle émotion pour celui qui a connu l’Indochine par deux fois et qui a eu la chance d’en revenir. Affecté dans l’infanterie métropolitaine, il est muté en Afrique du Nord, en Algérie d’abord puis au Maroc. Après les Tirailleurs Marocains, il connaît la Légion étrangère, au 3° REI, où ses actions sont récompensées par deux nouvelles citations. Puis, étant donné son excellente connaissance de la langue allemande il rejoint Berlin. En 1961, c’est avec le grade de capitaine

VIE D’OFFICIER

nommé au grade de général de brigade dans la deuxième section des officiers généraux et quitte le service des armes à l’été de la même année, après trente huit ans de services. Le général Olivier Rostain est officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. Homme de rigueur au caractère ardent et généreux, humble et modeste mais cependant fier et ferme dans ses convictions et ses idées, le général Olivier Rostain prend place dans la cohorte des grands serviteurs de la France. Sa vocation d’officier et son attachement à l’Institution militaire n’ont jamais été pris en défaut. Remarquable de calme et de sang froid, sachant mobiliser les hommes avec habileté, respect et considération, sa volonté tenace et son sens profond de l’humain ont marqué les nombreux officiers et subordonnés dont il a eu la responsabilité. Sa carrière militaire en tout point exemplaire n’a altéré en rien son énergie et sa générosité naturelle consacrée au souci de l’intérêt des autres. Il a entretenu cette passion au-delà de l’Institution en prenant des responsabilités au sein du monde associatif notamment. C’est ainsi qu’après avoir quitté le service actif il s’est investi dans les fonctions de secrétaire général de l’association pour la reconversion des officiers et des sous-officiers de 1998 à 2005, de secrétaire général de L’Épaulette et rédacteur en chef de la revue du même nom de 2005 à 2009 et, en même temps, secrétaire général de la Fédération Nationale du Train. Cette grandeur d’âme qui a donné du sens à sa vie mérite d’être citée en exemple aux jeunes générations. Le général Olivier Rostain est décédé accidentellement le 15 juin 2010. 

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qu’il repart en Algérie pour commander une compagnie au 21ème Régiment d’Infanterie. Il y gagne, à 34 ans, une autre citation suivie, deux ans plus tard, de l’obtention de la croix de chevalier de la Légion d’honneur « pour services exceptionnels ». L’Allemagne, qui est toujours présente dans sa carrière, le voit revenir outre-Rhin en qualité d’officier de liaison auprès de la Bundeswehr et de l’US Army. Il y est promu chef de bataillon. Muté à Amiens au 51°RI il obtient, en 1973, la promotion bien méritée au grade d’officier de la Légion d’honneur. Nommé lieutenant-colonel en 1975, il rejoint la Provence deux ans plus tard au Camp de Canjuers où il finit sa carrière militaire, après une promotion au grade de Colonel en 1980. Il se retire à La Farlède, village du Var où sa silhouette familière et sa dimension humaine sont bien connues de tous et où il apprend sa promotion au grade de commandeur dans l’Ordre de la légion d’honneur. La prestigieuse cravate lui est remise à Hyères par le général d’armée Lardry, ancien commandant de la Force d’action rapide, entouré de sa famille, de ses amis et des anciens combattants du village. Né en 1925, le colonel Jean Schaeffer décède au mois d’avril 2009 des suites d’une longue maladie. Peu avant sa mort il avait reçu, des mains du maire de son village, la médaille d’honneur de la ville, au titre des anciens combattants de la deuxième guerre mondiale.  Lieutenant-colonel (er) Christian Huc EMIA promotion Général Brosset (1973-1974)

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ACTUALITÉS Francophonie des anciens combattants et descendants (FACED) (1)

e souvenir de nos exploits communs subsiste toujours dans les villages de brousse les plus reculés où nos anciens frères d’armes les enjolivent encore : il contribue à notre aura. Il peut surtout ouvrir une fenêtre de tir superbe à notre action pour peu que, jeunesse de coeur et générosité aidant, nous ayons la volonté de jeter nos derniers feux dans ce combat du siècle et de faire ainsi un ultime « pied de nez » aux prophètes de la décadence à l’action dans notre Pays qui font le lit d’une autre langue. Bénéficiant de parrainages et de soutiens prestigieux (2), encouragée très fortement à agir par ses autorités de tutelle, vient de naître FACED (Francophonie des anciens combattants et descendants). Association française, elle se fixe comme objectif premier de renouer avec nos anciens frères d’armes francophones pour les aider à instruire leurs enfants à partir du « Savoir » qu’elle mettra, sur demande, à leur disposition (et incidemment leur témoigner ainsi notre reconnaissance pour les services autrefois rendus). Cette création répond à une demande renouvelée d’amis généraux Libanais formulée en 1998, et pour laquelle il a été finalement trouvé, sortant du cadre des activités classiques des Anciens combattants, cette réponse inattendue d’un livre « de partout » réclamé. FACED sera adossée, pour les mises en place qu’elle réalisera, sur les très vastes dépôts que son association support, « Le Français en Partage » (LFP), lui ouvre largement et

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grâce auxquels, faisant l’économie de longues années de collecte et de classement, elle aura une réactivité instantanée assurée. Dans l’immédiat, déjà très engagés au sein de LFP, elle entend continuer à participer largement aux actions de diffusion et de partage des savoirs de langue française actuellement en cours, cela pendant que se gonfleront nos structures. Ces actions répondent, nous en sommes témoins avec préoccupation et bonheur, aux cris d’alarme qui montent de toutes parts face aux carences actuelles en ce domaine. Le problème est en réalité immense et il menace l’avenir même du français, ce qui ne peut nous laisser indifférents. La mise à disposition des portefeuilles d’adresses que voudront bien lui confier ses futurs membres accélérera les contacts à prendre et les expéditions d’ouvrages. Incidemment, et souhaitant se constituer en mémoire active d’un passé glorieux, FACED lance un appel en direction de l’honorariat des réserves et s’adresse à tous pour l’aider à dresser, avant qu’il ne soit trop tard, une bibliographie des écrits parus afin de préserver l’ensemble des événements de la saga de ce qui fût l’Empire ».

et des prix trop élevés. Aujourd’hui il est quasiment impossible d’accéder aux connaissances. Les enseignants n’ont pas de livres dans les domaines où ils enseignent, les techniciens sont privés des formations indispensables. Pour les 250 millions d’enfants à naître, ce serait une catastrophe si l’on ne changeait pas cette situation. Le Français en Partage, qui propose des solutions économiques et durables, fait appel aux bonnes volontés pour l’aider dans cet engagement humaniste et solidaire. Pour les enseignants, des Centres de Ressources Pédagogiques (C.R.P), ce sont des bibliothèques spécialisées où l’on trouve des échantillons de ce qui existe chez les différents éditeurs, sont installés dans les établissements afin de leur permettre de parfaire et de mettre à jour leurs connaissances. La constitution d’un CRP revient en moyenne à 500 euros en utilisant des livres recyclés. Des CRP ont commencé à être implantés au Togo, au Bénin, au Sénégal et au Mali où les demandes sont nombreuses. Des C.R.P. sont demandés dans plusieurs autres pays. La formule répond à un besoin précis

LE FRANÇAIS EN PARTAGE Le Français en Partage est une organisation de solidarité qui assure la promotion de l’accès à la connaissance dans les pays de la francophonie. Présente dans une trentaine de pays elle agit en réseau avec une vingtaine d’associations qui utilisent ses entrepôts et ses outils logistiques dans le but d’assurer dans la dignité le partage des savoirs. Constatant le caractère indispensable du livre pour l’accès aux connaissances et les carences croissantes dans les pays de la francophonie, Le Français en Partage (LFP) s’est engagé dans des actions précises destinées à faire comprendre les motifs de cette situation et à la corriger progressivement. Depuis les indépendances, la francophonie africaine est passée de 60 à 240 millions de personnes. On estime à 500 millions cette population en 2050. Entretemps le nombre de librairies solvables est passé d’une centaine à une dizaine et 99% des lecteurs potentiels n’y entrent jamais, en raison de la faiblesse de l’offre

La constitution d’un CRP revient en moyenne à 500 euros en utilisant des livres recyclés.

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Un très grand merci à toutes les associations qui voudront bien diffuser le contenu de ce texte et partant, permettront de concrétiser, par des contacts obtenus en grand nombre, un réensemencement correct de notre langue et de nos valeurs sur l’ensemble d’un continent africain, dans lequel les Etats de notre ancienne mouvance - démographie aidant - peuvent en faire le lieu géographique où elle aura le plus de locuteurs, au point d’en devenir le sanctuaire prévisible à terme.


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(1) Association d’intérêt général, régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, inscrite sous les N° W923000510 et 1483 du J.O du samedi 2 janvier 2010. Siège social: 67, rue Émile Duploye 92130 ISSY les MOULINEAUX (Tel:01.46.42.74.36). < francophonie-faced @voila.fr>. (2) Parrains : Général d’armée Bruno CUCHE, gouverneur des Invalides et Président du comité de La Flamme sous l’Arc de Triomphe, LieutenantGénéral (CR) Ibrahim TANNOUS, ancien Commandant en chef de l’Armée libanaise. Comité de soutien: Médecin Général inspecteur du Service de santé Valérie ANDRE, Généraux d’armée Jean-René BACHELET et Jean DELAUNAY, Généraux de corps d’armée (Air) Michel FORGET, (Terre) François CANN, Maurice GODINOT, Norbert MOUNIER, Promotion UNION FRANCAISE COETQUIDAN 1952-1953.

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14 juillet 2010 « Notre Fête nationale est un moment privilégié pour marquer l’ouverture de la France sur le monde, et célébrer les liens particuliers qui nous unissent à certains pays. Cette année de nombreux pays africains célèbrent le cinquantième anniversaire de leur accesion à l’indépendance.» Nicolas Sarkozy

Les troupes des quatorze pays africains, invitées à défiler avec les forces françaises. Ici, les promotions Capitaine Flores de L’EMIA et Groupe Rochambeau 2ème DB de EMCTA, sous l’autorité des lieutenants-colonels Hubert Gomart et Patrice Fenon.

Message du ministre de la Défense n ce jour de fête nationale, à travers le traditionnel défilé de nos forces, la nation réaffirme le lien si fort qui l’unit à son armée. La France et les Français rendent hommage à nos troupes pour leur action au service de notre pays. Cette action, c’est d’abord un engagement sans relâche pour la paix et la sécurité du monde. En Afghanistan, sur les théâtres africains, au Kosovo, dans le Golfe d’Aden, au large de la Somalie ou encore au Liban, nos soldats de t’armée de terre, nos marins, nos aviateurs et nos gendarmes font preuve d’un courage, d’un savoir-faire et d’un savoirêtre exceptionnels. Grâce à eux, la France montre qu’elle a une voix à faire entendre, des convictions à défendre, des valeurs à porter. Grâce à eux, elle pèse de tout son poids sur la scène internationale. Je salue la mémoire de nos soldats qui ont donné leur vie ou qui ont été blessés dans l’exercice de cette mission exigeante et veux leur exprimer notre respect et notre gratitude à tous. L’action de nos forces, c’est aussi une contribution essentielle à la gestion des crises. Tremblement de terre en Haïti, tempête Xynthia, inondations dans le Var : face à la détresse humaine

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et à l’urgence de la reconstruction, avec l’aide des stagiaires du service militaire adapté, les femmes et les hommes de la défense ont agi avec la réactivité et le professionnalisme qui les caractérisent. Ils montrent le plus beau visage de nos armées : le visage de la générosité, de la solidarité et de l’humanisme. Enfin, je voudrais rendre hommage à l’esprit de responsabilité des membres, civils comme militaires, de la communauté de la défense, qui mettent toute leur volonté et leur énergie au service de la modernisation de notre outil de défense. Cette réforme, nous la mettons en œuvre grâce à eux. Mais nous la menons aussi pour eux, pour améliorer l’équipement de nos forces et la condition du personnel. Fusion des trois services du commissariat, poursuite de la réorganisation de nos implantations, généralisation des bases de défense au 1er janvier prochain : 2010 est une nouvelle année de mobilisation, une nouvelle année de progrès. Tout cela, nous le devons aux femmes et aux hommes de la défense. Le défilé du 14 Juillet est une occasion privilégiée pour leur témoigner notre soutien et notre reconnaissance.  Hervé MORIN L’Épaulette n° 166 - octobre 2008 •

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ACTUALITÉS

et insatisfait. Pour les différents lecteurs potentiels qui ne trouvent pas les livres dont ils ont besoin, seules des librairies éphémères offrant un très large choix, de 10 000 à 20 000 titres, peuvent répondre aux demandes et détecter les besoins les plus importants. Intitulées le plus souvent «Foires du Livre», ces manifestations préfigurent des librairies sociales qui seraient ouvertes dans chaque pays où la demande existe. Ces foires nécessitent l’existence de stocks importants (les 3 entrepôts LFP totalisent 2000 m2 et contiennent 700 000 livres) et, là où existent des lacunes, le recours à des achats de livres neufs aux éditeurs. La constitution d’une foire repose sur l’engagement de bénévoles qualifiés durant 4 à 6 mois. Des foires ont été organisées au Sénégal à l’Université, au Bénin au Consulat de France (CCF), au Togo chez un libraire, au Cameroun sous tentes, au Burkina Faso au CCF et avec la ville de Ouagadougou. Il faut continuer dans ces pays. Pour réussir, ces foires doivent proposer des prix particulièrement accessibles. Le prix moyen est de l, 5 euro et il nécessite une aide financière finale d’environ 0,5 à 1 euro par livre. Préfinancer une foire immobilise 50 000 euros, l’aide finale variant de 10 000 à 15 000 euros. Plusieurs pays comme la République Démocratique Congo, la Centrafrique, le Tchad, le Niger, la Mauritanie, sont actuellement demandeurs. Si les entrepôts contiennent les livres nécessaires, si les bénévoles sont qualifiés et volontaires, pour répondre aux différentes attentes Le Français en Partage demande des soutiens globaux ou par projet, afin de faire passer le nombre de titres proposés dans les pays francophone demandeurs de 500 en moyenne à des prix excessifs à 20 000 titres à des prix abordables, assurant ainsi, dans la dignité des lecteurs, un partage des savoirs.  Commandant (H) Robert SEAUMAIRE Président de FACED

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ACTUALITÉS MILITAIRES Le triomphe 2010 aux écoles de Saint-Cyr Coëquidan

Une fête militaire qui rythme la vie des écoles et qui a rassemblé plus de 15000 visiteurs le samedi 24 juillet sur le site des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. e Triomphe marque la fin du cycle d’études des élèves en dernière année de scolarité tout en associant, désormais, les officiers des recrutements semi-tardif et tardif, issus du corps des sous-officiers. Cette manifestation traditionnelle, à la fois solennelle et festive, est un moment de grande émotion pour ceux qui partent et, au-delà, pour les familles et les amis qui sont venus les accompagner à l’occasion de cette journée indélébile dans la carrière d’un officier. Mais, c’est aussi une manifestation de prestige dédiée au lien ArméeNation. qui met en relation 2500 militaires appartenant à presque tous les régiments de France, présents ou représentés ce jour là, avec les quelque 15000 civils venus assister aux différentes présentations et démonstrations militaires. Pour les Saint-cyriens de la promotion « Lieutenant Carrelet de Loisy » c’était l’aboutissement de trois années d’études. C’était aussi le moyen de perpétuer la tradition du Triomphe du tonneau et l’instant attendu pour faire leurs adieux à l’Ecole spéciale militaire. Pour les officiers élèves de la promotion « Capitaine florès » de l’Ecole militaire interarmes dont la scolarité se déroule sur deux ans, cet évènement était l’occasion de présenter leur savoir-faire militaire sur le terrain. Les élèves officiers de la promotion « Groupe Rochambeau 2ème DB » de l’Ecole militaire du corps technique et administratif avaient rejoint leurs camarades de l’école militaire interarmes pour participer aux démonstrations. Leur scolarité qui dure une année concilie les recrutements direct et semidirect et alterne les formations académique et militaire. Quant aux officiers sous contrat de la promotion, « Colonel Jean Sassi » du 4eme bataillon, leur participation au

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Triomphe a une valeur toute particulière puisqu’elle représente, pour eux, le premier grand cérémonial commun aux écoles, renforçant ainsi, leur sentiment d’appartenance au corps des officiers. A l’issue des présentations et démonstrations militaires a eu lieu, en fin d’après-midi, la remise des prix aux majors des différentes promotions. Le général (2S) Jean-François Delochre, président national de L’Épaulette a remis un sabre aux sous-lieutenants Thibault Van Key Meulen et Amélie Robert, respectivement major de l’EMIA et de l’EMCTA ainsi qu’aux

Le général Delochre lors de la remise du sabre au sous-lieutenant de l’EMCTA Amélie Robert

Le capitaine Canamas et le lieutenant Valle sur stand de L’Épaulette, lors du triomphe le samedi 24 juillet 2010.

aspirants Nicolas Campoy, Arnaud Bouguennec et Florent Berniard, officiers sous contrat majors des options Encadrement, Spécialistes et Pilote. Plus tard, dans la soirée, se sont déroulées les activités de Tradition avec le baptêmes des promotions, la remise de leur galon de sous-lieutenant aux officiers sous contrat du 4ème Bataillon, la dissolution de l’EMCTA et la création de l’Ecole militaire d’administration et la remise des épaulettes aux élèves du 2ème Bataillon de l’ESM. Cette journée de tradition s’est terminée par le très solennel défilé nocturne, départ symbolique de ces promotions vers les écoles d’application pour y suivre leur formation de spécialité et un somptueux feu d’artifices qui a clôturé magistralement l’année académique et de formation militaire.  La rédaction

Le général (2s) Alain Bourdenet, lors de la remise de la dague au sous-lieutenant EMIA du Benin, Koffi Agboe.


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Le collège européen de sécurité et de Défense (CESD).

ans la Lettre de la RMF UE du mois de juin 2010, le Général de corps aérien Patrick de Rousiers, Chef des représentations militaires françaises auprès des Comités militaires de l’UE et de l’OTAN précise qu’« à l’aube de l’été 2010 et donc du onzième anniversaire de l’Europe de la Défense, force est de constater que la Politique Européenne de sécurité et de défense commune a un avenir radieux devant elle… mais pour bien préparer cet avenir, c’est dans le domaine de l’éducation qu’il convient d’investir… », En appui de ces propos, la rédaction de L’Epaulette présente le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) au travers de quelques extraits d’un entretien avec monsieur Hans-Bernhard WEISSERTH, son chef de Secrétariat, publié dans ce même document.

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Le Collège européen de sécurité et de défense a officiellement été créé en juillet 2005, après de longues discussions entre les 27 pays membres de l’Union. Son acte fondateur prend la forme d’une action commune du Conseil de l’Union européenne définissant ses missions, ses objectifs, son organisation, ainsi que les modalités de son financement. Dès la naissance de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), il est vite devenu évident que les différents aspects de la gestion de crises nécessitaient un entraînement spécifique au niveau national tout comme au niveau européen. Ainsi, le principal objectif du CESD est de fournir aux États membres et aux institutions de l’UE un personnel qualifié, apte à travailler efficacement dans l’ensemble du spectre de la PSDC. Le Collège contribue aussi grandement à une meilleure compréhension de la PSDC au sein de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESC). Acteur majeur de la culture commune de sécurité européenne, le Collège favorise le développement de méthodes et plus généralement d’un esprit de coopération. Depuis sa création, le Collège a assuré la formation de

Extrait de la lettre de la RMF UE du mois de juin 2010

plus de 2300 diplomates, civils, policiers et militaires des États et des institutions de l’UE. Depuis 2006, environ 350 militaires et employés civils d’États tiers et d’organisations internationales ont suivi les cours de PSDC du Collège.

Organisation et fonctionnement de cette structure originale. Le CESD est un vaste réseau dont les membres sont des institutions (universités, académies, collèges et instituts) civiles et militaires nationales réputées, basées en Europe, évoluant dans la recherche et la formation nationales, ainsi que l’Institut d’études de sécurité (IES) de l’Union européenne situé à Paris. Pour la France, le principal membre est l’IHEDN de Paris. Progressivement, le CESD enrichit son réseau d’autres acteurs de la formation hors des Etats de l’UE, tel le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP). La structure de gouvernance du Collège possède trois niveaux : un Comité directeur, un Conseil académique exécutif, et un Secrétariat permanent. La composition du Conseil académique exécutif est modulable selon les sujets abordés, comme l’illustre le cas du « Groupe de mise en œuvre en appui de l’initiative européenne pour l’échange de jeunes officiers » inspiré du concept Erasmus. Ce Conseil réunit seulement les représentants des académies militaires des États membres engagés dans la formation initiale des officiers. Le Secrétariat permanent fait aujourd’hui partie intégrante de la Direction de planification et de gestion de crise (CMPD). Trois personnes y travaillent à plein temps. A terme, il y en aura huit, civils et militaires confondus. L’une des lignes directrices est d’éviter la duplication des capacités de formation existantes dans les États membres. Dans l’ensemble c’est une réussite, tant au point de vue du fonc-

tionnement que du bénéfice mutuel pour chacun des Etats membres. Au niveau de l’UE, le collège répond aux besoins. Pour les États membres et leurs instituts, il facilite la transmission des politiques, des concepts, des meilleures pratiques et des enseignements tirés des missions et des opérations.

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Variété et principaux axes de formations proposés Depuis 2005, la demande croissante de formation des Etats membres en matière de PSDC a conduit à développer notre les offres de formation. Elles couvrent aujourd’hui un large spectre d’activités, cours généraux ou spécialisés, s’adressant à différents niveaux de compétence, du cadre moyen jusqu’au décideur. Toutes les formations dispensées par le CESD sont accessibles grâce au système d’apprentissage à distance par Internet (IDL). En pratique, les stages s’articulent autour d’une formation par IDL, et d’une partie plus conventionnelle en session. Ces dernières sont conduites à Bruxelles ou dans l’un des instituts nationaux du réseau. Le succès des cours du CESD réside dans sa capacité à tirer le meilleur parti de l’expertise et de l’expérience de chacun, universitaires, membres du réseau et spécialistes des institutions européennes. S’attachant à dispenser des formations accessibles aux militaires comme aux civils, le Collège fait un effort significatif pour la promotion du concept d’approche globale.

L’échange de jeunes officiers : une initiative inspirée d’ERASMUS Le soutien de cette initiative est une tâche attribuée au Collège par le Conseil de l’union européenne. Cette initiative date de la présidence française et le Conseil académique exécutif suit la conduite de ce projet. Des progrès conséquents ont été réalisés depuis son lancement en février 2009, tels que la mise en œuvre de modules PSDC com- ••• L’Épaulette n° 171 • septembre 2010 •

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ACTUALITÉS MILITAIRES Le collège européen de sécurité et de Défense (CESD) muns basés sur des programmes du CESD. Les académies militaires du Portugal et de l’Espagne les ont déjà expérimentés. D’autres suivront cet automne en Autriche et en Grèce. Grâce à la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université de Liège, un inventaire détaillé des partenariats a été dressé, qui facilite les démarches des organismes intéressés. Le 10 mars dernier, le programme a connu une avancée majeure de nature à dynamiser les possibilités d’échanges. C’est la mise en place d’un mécanisme de reconnaissance des formations suivies à l’étranger, selon le modèle universitaire européen du système de transfert et d’accumulation de crédits (ECTS). Enfin grâce à l’Académie militaire de Bulgarie, il existe un forum spécifique destiné à tous.

La promotion d’une « culture européenne de défense » Ces 5 dernières années, le Collège a prouvé sa valeur ajoutée dans la promotion d’une culture européenne commune de sécurité. Le Traité de Lisbonne ouvre vers de nouveaux développements et de nouveaux besoins dans le domaine de la PSDC. Le CESD est appelé à jouer un rôle important dans la formation du personnel travaillant à l’intérieur et autour du nouveau Service européen pour l’action extérieure (SEAE), notamment les structures de gestion de crises. Il est donc important que les États membres suivent et favorisent le développement du Collège, en particulier de son Secrétariat permanent à Bruxelles, afin qu’il soit en mesure de relever ce défi. Pour plus d’informations et pour se tenir à jour sur le CESD et ses activités, il est possible de consulter la page Web qui lui est consacrée sur le site Belge « escd.mil-edu.be ». Dans la Lettre de la RMF UE du mois de juin 2010, le Général de corps aérien Patrick de Rousiers, Chef des représentations militaires françaises auprès des Comités militaires de l’UE

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et de l’OTAN précise qu’« à l’aube de l’été 2010 et donc du onzième anniversaire de l’Europe de la Défense, force est de constater que la Politique Européenne de sécurité et de défense commune a un avenir radieux devant elle…. mais pour bien préparer cet avenir, c’est dans le domaine de l’éducation qu’il convient d’investir… », En appui de ces propos, la rédaction de L’Épaulette présente le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) au travers de quelques extraits d’un entretien avec monsieur Hans-Bernhard WEISSERTH, son chef de Secrétariat, publié dans ce même document. 

Nomination de Monseigneur Luc Ravel, évêque aux Armées

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Biographie de Monseigneur Luc Ravel Monseigneur Luc Ravel, est né le 21 mai 1957 à Paris. Il est le troisième des sept enfants (trois filles, quatre garçons) du Général Roger Ravel et de Madame, née Juliette Fabre, décédée. Son père et son grand-père paternel ont tous deux servi dans l'Infanterie de Marine. Son grand-père maternel était officier de Marine. Son frère Paul, est religieux dans la communauté des serviteurs de Jésus et Marie, à Ourscamp. Entré à l'École Polytechnique - promotion X77- Monseigneur Luc Ravel a fait son service militaire au 1er RC, à l'époque à Pau (aujourd'hui à Pamiers).

Ses Études Après l’École polytechnique et l’École nationale supérieure des pétroles et moteurs, Mgr Luc Ravel a poursuivi des études philosophiques et théologiques à l’abbaye Saint-Pierre de Champagne et à l’Université de Poitiers. Diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale supérieure des pétroles et moteurs, il est aussi titulaire d’une maîtrise de philosophie.

Ses Ministères Mgr Luc Ravel a prononcé sa profession solennelle le 7 décembre 1985 et a été ordonné prêtre le 25 juin 1988. Il a été nommé évêque le 7 octobre 2009 et a été consacré évêque le 29 novembre 2009 par le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris.

Son parcours sacerdotal 1988-1991 Prieur du prieuré au collège Saint-Charles de Porrentruy (Jura suisse), 1991-1996 Prieur et curé du prieuré Marie Médiatrice à Montbron (diocèse d’Angoulême), 1996-2003 Sous-prieur de l’abbaye Saint-Pierre de Champagne (diocèse de Viviers), 1996-2007 Maître des novices, abbaye Saint-Pierre de Champagne, 1996-2009 Responsable de la formation, abbaye Saint-Pierre de Champagne, 1996->… Initiateur du mouvement Notre-Dame de l’Écoute (pour les personnes seules) et directeur des pèlerinages pour sa congrégation des chanoines réguliers de Saint-Victor. A l’issue de sa consécration épiscopale Monseigneur Luc Ravel à été installé dans la cathédrale des Invalides, église Saint-Louis des soldats devenant ainsi le nouvel évêque aux Armées, le dimanche 29 novembre 2009.


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> Hommage aux soldats tués en Afghanistan Laurent Mosic, sous-officier ’adjudant du 13 Régiment du Génie de

e sergent-chef Konrad Rygiel est mort pour la France le 7 juin 2010.,en Afghanistan. Alors qu’il était engagé dans le cadre de l’opération Pamir, au cours d’une mission de reconnaissance dans un village, sa section de commandos parachutistes a été violemment prise sous le feu nourri des insurgés postés en embuscade. Durant le combat, il a été grièvement blessé par un éclat de roquette. Il est décédé lors de son évacuation sur l’hôpital militaire de Kaboul. De nationalité Polonaise, il avait rejoint les rangs de la Légion étrangère le 30 mai 2002. Sous-officier de valeur, consciencieux et doté de belles qualités humaines, il se distinguait par son travail et de solides qualities physiques. Il a servi avec honneur et fidélité dans le respect du code du légionnaire. Lors de ses obsèques, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur, a reçu la médaille militaire et la croix de la valeur militaire avec palme. Sa dépouille a rejoint la Pologne pour y être inhumée auprès des siens. L’Épaulette présente ses condoléances attristées au 2ème REP ainsi qu’à la famille et aux proches du défunt.  La rédaction

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Valdahon, est mort au combat des suites de ses blessures le 6 juillet 2010, après avoir été victime d’un engin explosif improvisé dans la province de Tagab, en Afghanistan. Promu au grade supérieur à titre posthume, les honneurs militaires lui ont été rendus le lundi 12 juillet au camp militaire de Valdahon. Au cours de ses obsèques il a été fait chevalier de la Légion d’honneur par Monsieur Hervé Morin, ministre de la Défense, qui présidait la cérémonie et qui a prononcé un émouvant hommage, rappelant que « l’adjudant Laurent Mosic, soldat d'exception, pilier de sa compagnie et de son régiment, a payé de sa vie l'engagement de la France au service de la paix et de la sécurité du peuple Afghan ». « La Nation veut vous dire sa profonde et immense reconnaissance pour votre sacrifice », a-t-il ajouté. Le général d’armée Elrick Irastorza, chef d’État-major de l’armée de Terre lui avait remis précédemment la Médaille militaire et la croix de la Valeur militaire avec une citation à l’ordre de l’armée. L’Épaulette présente ses condoléances attristées à sa famille, à ses proches et au 13ème Régiment du Génie de Valdahon.  La rédaction

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À lire également dans le journal « la Croix » du 23 juillet 2010, le résultat d’une enquête intitulée « Soldats d’Afghanistan, le sentiment d’être oubliés », dont voici quelques extraits : « Les troupes françaises sont engagées en Afghanistan depuis le début des années 2000. Une opération à risques qui fait régulièrement des morts. Pourtant ici, en France, l’affaire fait peu de bruit…» « 45 soldats ont perdu la vie depuis le début du conflit… mais depuis que la France multiplie les missions auprès de l’armée Afghane, les attaques se sont faites plus nombreuses: 11 morts en 2008 dont la plupart dans l’embuscade de Surobi, 11 morts encore en 2009 et 9 tués, presque un par mois, depuis janvier dernier. Sans compter les blessés, plus de 220 depuis le début de l’opération ». « Ceux qui se battent là-bas ont parfois le sentiment d’être oubliés ». Ils sont surpris « du peu d’intérêt suscité par cette «vraie guerre» menée par notre pays et de son (faible) retentissement dans les médias…». A titre d’exemple, ils ont du mal à supporter « le décalage entre la saga des Bleus, suivie en direct par des millions de français et le silence médiatique autour du 44ème mort français : ce jour là des hommes n’avaient pas respecté le drapeau et on parlait d’eux 24 heures sur 24, tandis que d’autres tombés au même moment pour ce drapeau étaient superbement ignorés ».  Ces hommes sont conscients du danger et savent, lorsqu’ils partent en mission que l’un, ou plusieurs, d’entre eux peut être « ramené dans une boîte ». Ils ont choisi le métier de soldat qui peut exiger d’eux le sacrifice suprême. Ils l’exercent « sans discuter du bien fondé d’une opération dès lors que l’Etat l’a décidée». Leur abnégation, leur courage et leur dignité méritent d’être cités en exemple et leur donne le droit à la reconnaissance et la considération de leurs concitoyens.  La rédaction

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ACTUALITÉS

Hommage au Sergent-chef Konrad Rygiel du 2ème REP

Hommage à l’adjudant Laurent Mosic


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ACTUALITÉS MILITAIRES

DR SAINT-CYR COËTQUIDAN

DR SAINT-CYR COËTQUIDAN

> Saint-Cyr Coëtquidan : Ordre du jour n° 12 du général Bonnemaison

Le sabre que vous allez recevoir est à l’image des droits et des devoirs inhérents à l’état d’officier.

Les futurs officiers sous contrat des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquitan.

Aujourd’hui, avec le sabre qui va vous être confié vous allez recevoir deux droits, ceux de faire usage de l’autorité et d’assumer des responsabilités, mais on exigera de vous deux devoirs, le premier est celui d’être exemplaire et le second celui de la sollicitude que vous devrez porter à vos subordonnés. Telles sont les recommandations données par le général Bonnemaison, commandant les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, aux élèves officiers sous contrat du 4ème Bataillon, dans son ordre du jour prononcé lors de la cérémonie d’adoubement du 4 juin 2010. ous sommes rassemblés ce matin pour une cérémonie qui, pour vous comme pour moi, est fondamentale. Aujourd’hui, l’armée de terre se renouvelle ; elle renouvelle et enrichit, par vous, le corps des officiers qui servent la France. Aujourd’hui, vous allez recevoir, avec le sabre que votre parrain va vous confier après vous avoir adoubé, deux droits. En retour, nous allons exiger de vous des devoirs.

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Le premier droit qui va vous être octroyé est celui de faire usage de l’autorité. L’autorité, il vous appartiendra de l’exercer de manière juste et légitime. Juste signifie que vous devrez l’exercer dans sa totalité, ni plus ni moins, ni trop peu, ni pas assez. Cela veut dire que vous devrez donner des ordres, pour accomplir la mission que

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vos chefs vous auront confiée. Ne pas commander, c’est trahir la confiance de votre chef mais plus largement de tous ceux qui ont placé leur confiance en vous. Pour commander, il vous faudra décider alors que les choix ne seront pas clairs et qu’aucune solution ne sera vraiment satisfaisante ; et surtout ce choix signifiera que vous devrez vous jeter dans l’action, y compris au péril de votre vie. Oui, l’essence de la mission de l’officier est de donner des ordres quand c’est difficile, quand tout semble impossible. Et puis votre autorité sera légitime parce que vous la recevrez de votre chef. Par elle, les charges liées à votre fonction seront reconnues. Alors n’en abusez pas par un comportement vexatoire ou par un ego démesuré. Cette légitimité exigera de vous deux qualités primordiales : La première, c’est le courage intellectuel : votre devoir sera de dire à votre chef ce que vous pensez être la meilleure déci-

sion à prendre. Vous taire, par peur, alors qu’il s’apprête à prendre une mauvaise décision, c’est aussi de la trahison. Mais une fois la décision prise, que vous soyez ou non d’accord avec, votre devoir sera de la mettre à exécution du mieux que vous pourrez. C’est la deuxième qualité, la discipline intellectuelle, qui commence par ne jamais critiquer vos chefs et les décisions qu’ils ont prises. Sinon, ne vous plaigniez pas d’être à votre tour critiqué par vos subordonnés.

Le premier droit était lié à l’autorité ; le deuxième est le droit d’assumer des responsabilités. La responsabilité consiste à prendre les devants sans attendre, à ne pas être inhibé par le fait que le cours des choses déformera votre intention initiale, si bien conçue soit-elle. La responsabilité est une éthique de la puissance. Assumer ses responsabilités est quelquefois très exigeant, parfois contre nature, parfois conduit à mettre en péril sa vie et celle de ses hommes. C’est accomplir quelque chose qui est plus grand que vous. Alors, ne pas prendre ses responsabilités, c’est trahir, là encore, toute une somme de liens visibles et invisibles qui constituent la nation. Le sabre que vous allez recevoir est à l’image de ces deux devoirs et des vertus qu’il représente : Le sabre est droit, comme la hiérarchie et il relie une volonté, celle de celui qui tient le manche, à une exécution, celle de la mission confiée.


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ACTUALITÉS

Et le sabre est dur, c’est-à-dire qu’il ne se déforme à peu près pas, qu’il ne trahit pas l’intention initiale, la volonté supérieure. Il exécute exactement l’ordre qu’il a reçu, avec une fidélité absolue. Et le sabre est d’un seul bloc et sa lame est pure : il représente l’unicité de la chaine hiérarchique et la solidité d’un bout à l’autre de l’ensemble. Avec ce sabre, avec ces droits, je veux citer deux devoirs qui me semblent fondamentaux.

L’exemplarité consiste à mettre en accord ses actes avec ses paroles. Sans l’exemplarité, pas de crédibilité, surtout pour un chef. Pourtant, être exemplaire, c’est exigeant car nous avons tous nos faiblesses, nos moments de doute et de lassitude. C’est quand les choix et les temps sont difficiles qu’on demande à l’officier d’être exemplaire. Vous avez voulu devenir officier ? Vous devrez forcer votre nature profonde, votre caractère, surmonter vos faiblesses. Vous avez voulu devenir officier? Vous devrez vous forcer à obéir. Mais pour obéir, il faut savoir d’abord commander, car il faut savoir se commander à soi-même d’obéir.

Le deuxième devoir que je veux souligner, c’est la sollicitude que vous devrez porter à chaque instant à vos subordonnés. La sollicitude est une vertu inhérente à l’exercice de l’autorité. Elle correspond, à un mouvement du chef vers son subordonné. Elle n’est pas facile à exercer car il faut éviter de tomber dans deux excès. D’un côté, ne soyez jamais indifférent à vos hommes, car c’est la marque de la suffisance, d’un sentiment de supériorité mal placée. Croyez en eux car si vous ne croyez pas en eux, comment trouverontils les ressorts pour se surpasser ? Et de l’autre côté, ne soyez jamais démagogue. La démagogie trahit l’incapacité à assumer que derrière votre propre personne, en tant que chef, vous êtes garant de la loi et de l’ordre que vous représentez et dont vous avez reçu la délégation de pouvoir. Le sabre avec lequel vous allez être adoubé est aussi là pour vous rappeler, au cours de cette cérémonie, ces deux

DR SAINT-CYR COËTQUIDAN

Le premier est celui d’être exemplaire, c’est-à-dire de montrer à vos subordonnés le chemin qu’il faut suivre, dans vos pas.

Le corps des officiers de l’armée de Terre s’enrichit par vous.

devoirs. Vous avez choisi votre parrain pour lui ressembler, pour sa droiture et sa force, à l’image de ce sabre. Comme lui, soyez exemplaire, et devenez tous des exemples. Et puis ce sabre et le geste de l’adoubement symbolisent la confiance qui vous relie, parrain et filleul. Par ce geste, votre parrain exprime sa sollicitude envers vous ; par son geste, il va témoigner de son espérance en vous. Ce sabre est aussi là pour vous donner la force de rester exemplaires et droits. Ce n’est pas rien, quand on a vingt ans, de devenir un modèle, un guide, d’être imité, copié, d’inspirer. Ce n’est pas rien d’avoir entière autorité sur des jeunes de son âge, d’écouter et conseiller des cadres parfois plus âgés, d’entraîner, éduquer, décider, ordonner et contrôler alors qu’on se sent encore si jeune et inexpérimenté. Mais c’est cela la condition d’officier : être à la hauteur d’une tâche plus grande que soi. Je veux que vous ayez confiance en vous-même car vous êtes prêts. Vous êtes prêts, même si vous n’en êtes pas toujours convaincu. Vous êtes prêts parce que, pour vous avoir vu, écouté, observé, vos cadres ici présents savent que vous possédez l’enthousiasme et la curiosité pour balayer tous les obstacles. Vous avez une immense soif d’apprendre, tellement plus forte qu’une compétence technique encore imparfaite. Vous avez aussi une humilité qui fait plaisir à voir, qui vous

permettra de vous remettre en question pour mieux progresser. Vous avez aussi le courage et la ténacité pour surmonter vos doutes. Vous possédez ces qualités de l’officier français et vous allez les mettre en évidence et les développer encore à vos postes de responsabilités. Voir loin, refuser la fatalité, prendre les devants, ne pas se soumettre, entraîner vos hommes par la seule force de votre esprit et de votre cœur et de votre âme, sculpter le futur de vos mains, oser, gagner, voilà votre raison d’être à l’exemple de votre parrain, le colonel Jean SASSI, magnifique officier qui fut, pour tous ceux qui l’ont approché, un modèle de soldat, un exemple de droiture, un chef né. Seul son amour de la Patrie, qui le tenait au plus profond de luimême, peut expliquer ce dévouement total et cette abnégation absolue au service de la France. Que cette oriflamme serve également de point de ralliement entre vous dans les années à venir. Faites fructifier la camaraderie née ici pendant ces quelques semaines et les liens que vous avez noués. Alors, allez de l’avant, et surtout, surtout, souriez à tous, n’ayez peur de rien et faites votre la belle devise de votre parrain « Qui ose gagne » ! À Coëtquidan, le 4 juin 2010  Général Bonnemaison

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> Le conseil d’administration de L’Épaulette

e conseil d’administration de L’Épaulette est constitué de vingtquatre administrateurs élus pour un bail de trois ans, renouvelable deux fois. Il comporte un bureau, organe exécutif du conseil, qui se réunit autant de fois qu’il est nécessaire et élit le président. Il dispose de trois vices présidents et d’un secrétaire général plus particulièrement chargé des relations extérieures de l’association et du suivi de la réglementation. Les attributions de chacun de ces représentants du conseil sont définies dans les statuts de l’association. Le président anime le siège social, le conseil d’administration et les éventuelles commissions. Il se tient informé de la situation administrative et comptable auprès du directeur administratif et financier et reçoit les comptes rendus de la commission de contrôle et du comité de surveillance. Il ordonne les dépenses autorisées par le conseil d’administration et prescrit celles qui présentent un caractère d’urgence. Il se fait présenter les situations dans les différents domaines et propose les orientations envisageables pour atteindre les objectifs fixés par le plan d’action. Le secrétaire général facilite et maîtrise le fonctionnement du conseil d’administration. Il organise les diverses réunions, conseils, assemblée générale… et conduit les études qui lui sont confiées par le président ou le conseil d’administration. Il s’assure du bon fonctionnement des outils de la communication et anime les réseaux extérieurs. Le directeur administratif et financier est le conseiller du président pour les questions organiques. Il est responsable de la gestion financière, de l’administration et du fonctionnement du siège ainsi que des correspondances nécessaires à l’exécution des missions de l’association. Il assiste de droit aux réunions du conseil d’administration et peut participer aux réunions de bureau. Les réunions du conseil d’administration se tiennent en principe au siège de L’Épaulette à Vincennes ou en tout autre lieu choisi par le président. Toute proposition faite par un administrateur est mise en délibération si la majorité décide de la discuter. Tout membre adhérent et les représentants des promotions des écoles de formation peuvent assister au conseil avec voix consultative sans pouvoir parti-

La séance du conseil d’administration du 28 mai 2010.

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MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

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Le général (2s) Alain Bourdenet (DAF) s’adressant aux membres du bureau et aux administrateurs lors de la séance du CA.

ciper aux délibérations confidentielles. L’appel à candidature pour les fonctions d’administrateur se fait par l’intermédiaire de la revue « L’Épaulette ». Elle doit être adressée au siège au moins quinze jours avant la date de l’assemblée générale pour être validée. Les candidats disposent d’un temps de parole pour se présenter devant les membres de l’assemblée générale avant le vote. Chaque administrateur peut se voir confier un mandat d’étude sur un sujet relevant des statuts ou du fonctionnement de L’Épaulette. C’est dans cet esprit qu’ont été désignés quatre « référents catégoriels » au sein du conseil d’administration pour répondre aux attentes des adhérents de la catégorie concernée et leur diffuser les informations qui leur sont spécifiques.

La séance du 28 mai 2010

Le conseil d’administration de L’Épaulette s’est réuni le 28 mai dernier afin de définir les modalités de mise en œuvre des mesures entérinées par l’assemblée générale du 6 février 2010. L’ordre du jour de la séance consistait à faire un point de situation semestriel des objectifs fonctionnels et opérationnels de l’association pour la

période 2010-2015 et de proposer des mesures pour les éventuelles dérives constatées. Dans le domaine fonctionnel les sujets traités ont porté sur la désignation de référents catégoriels membres ès qualité du bureau, la relance du « portefeuille de contacts » auprès des groupements et la modulation du montant des cotisations. En effet, au regard de l’évolution de l’Institution militaire et de la société actuelle, en général, L’Épaulette ne doit-elle pas évoluer et s’investir audelà de la vocation mutualiste,de solidarité et d’entraide, fixée par ses statuts ? Pour ce qui concerne les objectifs opérationnels, il s’est agi essentiellement de lancer une réflexion prospective dans le but de refonder les raisons d’être et les objectifs de nos associations d’officiers et notamment de L’Épaulette. En effet, au regard de l’évolution de l’Institution militaire et de la société actuelle, en général, L’Épaulette ne doit-elle pas évoluer et s’investir audelà de sa vocation mutualiste, de solidarité et d’entraide fixée par ses statuts ? Si tel est le cas, cette évolution ne peut se faire qu’en liaison avec les autres associations d’officiers dans le cadre d’une organisation structurée et sans porter atteinte aux spécificités respec-


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Le mot du président du Trèfle

Cette proposition nécessite préalablement : • de déterminer les éléments fondateurs et fédérateurs des corps d’officiers et, par voie de conséquence, de leurs associations, • d’identifier les risques de dérives, conjoncturels et potentiels, afin de se prémunir contre les tentations partisanes, • d’imaginer et planifier les objectifs communs d’intervention et d’action au service de la cohésion des officiers, • de clarifier les champs et domaines d’intervention préférentiels des différentes associations et réaliser « une charte éthique des associations », • de définir les axes de développement des associations à moyen terme, • de mettre en place une veille coordonnée, ciblée et efficace et identifier l’organe ou l’organisme pilote, • de développer une capacité d’anticonformisme tout en respectant les obligations statutaires de l’association mais en acceptant d’être plus iconoclastes dans les modes d’action et prises de position afin d’être écoutés et parfois entendus, en étant crédibles et influents. Elle s’inscrit dans une démarche collective et requiert une large concertation avec les autres associations d’officiers de l’armée de Terre, de l’armée de l’Air et de la Marine, ainsi qu’avec un panel de représentants sélectionnés des mondes militaire et civil (Commandement, IHEDN, CID, ESCC, politiques, universitaires, chefs d’entreprise, journalistes, milieux social et culturel, etc…). Elle doit être menée à partir de sondages, de contacts et de réunions intermédiaires et avoir pour première restitution l’assemblée générale de L’Épaulette de 2012, au cours de laquelle seraient présentées les premières propositions d’organisation et de domaines d’action.  La direction

on dernier éditorial du mois de décembre 2009 était pour l’essentiel consacré aux actions d’entraide que déploie notre société, dont c’est l’objet premier au regard de son histoire et de ses statuts, et il me paraissait nécessaire d’en rappeler les principales lignes. Elles sont en effet le reflet concret de notre volonté commune d’entretenir entre nous toutes et tous des liens de solidarité et de fraternité d’arme. Les très nombreux témoignages de reconnaissance que je reçois des veuves ou des orphelins eux-mêmes me confortent dans la nécessité de poursuivre nos actions dans ces domaines, quand bien même d’autres actions de type mutualiste peuvent bénéficier à nos adhérents.

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Aussi voudrais-je maintenant évoquer un autre volet de l’action de notre société dont je perçois bien qu’il correspond à une attente forte des adhérents. Les mois écoulés et ceux à venir au cours desquels de profonds changements affectent la gendarmerie ont en effet révélé de façon plus aiguë le souhait de très nombreux adhérents de voir le Trèfle s’investir davantage dans la défense de notre institution et de ses membres, en particulier lorsque des décisions sont de nature à remettre en cause les fondements et la place de la gendarmerie dans le paysage institutionnel, ou que notre arme fait l’objet d’assauts répétés de la part de certains syndicats de police propres à la déstabiliser en interne ou à vouloir en changer fondamentalement sa nature et sa fonction séculaire.

En un mot et à l’image d’un récent débat intervenu sur notre forum, forum hélas encore trop méconnu et bien peu fréquenté par les adhérents, le Trèfle doit-il évoluer afin de ne pas limiter son action à sa seule vocation mutualiste posée par les statuts ?

La réponse me semble aller de soi au regard des évolutions des dernières années au cours desquelles les présidents successifs n’ont pas manqué de solliciter des audiences auprès de l’exécutif comme du législatif pour traduire, aussi fidèlement que possible auprès de leurs interlocuteurs, les attentes, les inquiétudes, voire les dés-

accords vis à vis de certaines mesures législatives ou réglementaires, telles qu’ils avaient pu les appréhender au travers des nombreux contacts avec les camarades d’active et les retraités. La part que nous avons prise dans les débats qui ont précédé le vote et la promulgation de la loi du 3 août 2009, principalement au travers des audiences du CEAG par les commissions parlementaires compétentes, en est le reflet et traduit bien cette volonté de porter une voix lorsque les enjeux le justifient, et sauf à être déjugés en assemblée générale, nous entendons bien poursuivre dans cette voie, de manière raisonnée et raisonnable et dans l’esprit des valeurs qui doivent être les nôtres.

Je suis personnellement convaincu que cette action doit en priorité s’exercer dans le cadre d’un comité d’entente des principales associations de gendarmerie, ce qui suppose son élargissement au delà des quatre membres fondateurs actuels et une organisation plus structurée de ce dernier sur la base de relations plus étroites et confiantes, ce qui ne retirerait rien aux sensibilités respectives de chacune des composantes du comité. Cela passe aussi sans doute par une meilleure circulation de l’information et une plus grande synergie au sein de notre société entre les instances nationales et les membres via les présidents délégués départementaux, orientation qui devrait être rendue plus aisée grâce aux nouveaux outils d’échanges et de communication, et je pense bien entendu à internet.

Au total, le thème que je viens d’évoquer brièvement et ô combien actuel devrait pouvoir nourrir quelques utiles échanges lors de la prochaine assemblée générale du Trèfle qui se déroulera à Nantes le 5 juin prochain et dont les modalités font l’objet d’un dépliant séparé dans le présent bulletin, assemblée délocalisée en province cette année et au cours de laquelle nous espérons vous retrouver nombreux, en particulier les camarades d’active et retraités du « grand ouest ».  Général d’armée (2s) Jean-Marc DENIZOT

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LIBRES PROPOS

tives de chacune de ses composantes. Il convient donc d’anticiper ensemble et de « réflagir » sans complexe, au risque de devoir disparaître au profit de structures moins complaisantes que nous le sommes aujourd’hui.


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TRIBUNE LIBRE Félicitations cher collègien !

MICHEL GUILLON - L’ÉPAULETTE

France, ma Patrie

Notre dévise républicaine, sur le frontispice de nos écoles…

Dand son bulletin de 1976, le Collège Stanislas, établissement privé, situé à Cannes, publiait la copie d’un de ses élèves de 3ème, classé lauréat national dans un concours écrit sur le thème de « La Patrie ». Le sujet exact était : « Que signifie pour vous le mot Patrie ? » En voici sa copie.

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tranger, mon ami, tu me demandes ce que signifie le mot « Patrie ». Si tu as une mère et si tu l’honores, c’est avec ton cœur de fils que tu comprendras mes propres sentiments. Ma patrie, c’est la terre de France où mes ancêtres ont vécu. Ma patrie, c’est cet héritage intellectuel qu’ils m’ont laissé pour le transmettre à mon tour. Viens voir, étranger, la beauté des paysages de France, la splendeur des monuments édifiés par mes aïeux. Va te reposer dans le vert marais poitevin, admire les roches rouges d’A gay qui se baignent dans le bleu de la mer de Provence. Chemine simplement de Paris vers Lyon. Sur la route, près d’Avallon, l’élégance raffinée de la basilique de V ézelay fera surgir pour toi l’épopée de nos croisades. Tu arriveras plus loin au château de la Rochepot qui donne à la région un air médiéval.

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N’oublie pas de visiter en Bourgogne le ravissant hospice de Beaune. Ne néglige pas le barrage de Génissiat. Continue, regarde, réjouis-toi de tant de beauté. Mais si la France, ma patrie, n’était que belle et aimable, mon amour pour elle ne serait pas si grand. Elle est mieux encore : intelligente et cultivée. La clarté de sa pensée, la finesse de son esprit, l’excellence de son goût te sont déjà connus. Des idées venues de France ont influencé l’humanité tout entière. Sais-tu par exemple, que la bibliothèque personnelle de Frédéric II de Prusse, conservée à Berlin, ne contient que des livres écrits en français ? A insi, bien au-delà de nos frontières, des hommes de France sont célèbres : philosophes, écrivains, poètes, artistes, savants. Pascal, Molière, Vigny, Delacroix, Berlioz, Pasteur : tous ont contribué à la gloire de la France. Et vous, héros humbles et méritants, qui avez fait la France brave et fidèle, vous guerriers morts pour la patrie, comme je vous suis reconnaissant de m’avoir conservé ce précieux bien de mes ancêtres ! De Bayard à Guynemer, des premiers chevaliers aux soldats des dernières guerres, que de dévouements, que de sacrifices ! Et toi mon ami, qui es aussi comme moi une créature de

Dieu, ne vois-tu pas qu’ici en France, tu es en terre chrétienne ? Les oratoires pittoresques, les calvaires aux croisées des chemins, les flèches de nos cathédrales sont les témoins de pierre d’une foi vivante. Ma patrie, bonne et pieuse, a vu naître de grands saints. Le sens missionnaire de Saint Bernard, la vertu de Saint-Louis, la charité de Saint Vincent de Paul, le zèle du Curé d’A rs sont le vrai trésor laissé par nos ancêtres. De la grande Sainte Jeanne d’A rc à la petite Thérèse, de l’épopée de l’une à la vie si simple de l’autre, je retrouve le courage et la bonté des femmes de France. > A ux plus humbles d’entre elles, s’est montrée la Vierge Marie. À travers Catherine Labouré, Bernadette de Lourdes, quel honneur pour la France ! Tu comprends maintenant pourquoi, ami étranger, j’aime et je vénère ma patrie comme ma mère ; pourquoi, si riche de tout ce qu’elle me donne, je désire transmettre cet héritage. Ne crois pas que cet amour que j’ai au cœur soit aveugle. Mais devant toi, je ne dirai pas les défauts de ma mère Patrie. Car tu sais bien qu’un fils ne gagne rien à critiquer sa mère. C’est en grandissant lui-même qu’il la fait grandir. Si je veux ma patrie meilleure et plus saine, que je devienne moi-même meilleur et plus sain. La France, ma patrie a tant de qualités que je ne saurais, ami étranger, te priver de sa douceur ; si tu sais découvrir ses charmes et ses vertus, tu l’aimeras, toi aussi. Je partagerai avec toi ses bontés et, loin de m’appauvrir de ce don, je m’enrichirai de cette tendresse nouvelle que tu lui porteras. Mais ne l’abîme pas, ami étranger, la France, ma douce patrie, ma chère mère ; ne la blâme pas, ne la pervertis pas, ne la démolis pas car je suis là, moi son fils, prêt à la défendre.»  La commission que le gouvernement a instituée pour examiner la question de la Nation aurait mieux fait de prendre tel quel ce texte d’un jeune élève qui a tout dit en quelques lignes. On aurait gagné du temps et de l’argent… Bravo à cet élève… Et que d’autres en fassent autant. Texte adressé par le colonel Alain SCHANTZ, EMIA plateau des Glières 69-70


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> Prix Fnac Nice :

LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE Général de CA (2s) Michel Franceschi, Casaperta 20270 Aléria - Le 21 avril 2010 Monsieur le Président de la République,

NOIZET/PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE

J’ai l’honneur de vous rendre compte du sentiment d’extrême indignation qui secoue les associations patriotiques de Haute-Corse après la diffusion par voie informatique d’une photo jointe ci-dessous représentant un individu déculotté se torchant le derrière avec le drapeau tricolore. Ce cliché immonde, attribué à un certain Frédéric Laurent, ne mériterait à la rigueur que le plus profond mépris s’il ne revêtait un caractère officiel. Il a, en effet, remporté le premier prix d’un concours public organisé par la FNAC de Nice le 6 mars 2010. Cette information a été relayée le 19 mars par le journal gratuit « Métro ». C’est parce qu’il s’agit là d’une insoutenable offense au symbole de la France et d’une gravissime injure à la Nation que nous nous adressons directement à Celui qui l’incarne. Nous souhaitons instamment que la FNAC et ses représentants rendent des comptes dans tous les sens du terme devant la justice de la République. Nous suggérons que les dommages et intéréts mérités soient versés au Souvenir Français pour contribuer à l’entretien des tombes de l’immense cohorte de ceux qui sont tombés au champ d’honneur sous les plis de notre emblème national. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma plus haute considération. 

M. C. Cuvillier Président Directeur Général de la FNAC Cabinet du Directeur 9, rue des Bateaux-Lavoirs ZAC Port d'Ivry 94768 Ivry-sur-Seine Cedex Castres, le 20 avril 2010 J’avais eu l’occasion en 2006 de faire valoir à votre prédécesseur le caractère choquant d’un calendrier de l’Avent publié par la FNAC. Le citoyen républicain et respectueux de la laïcité que je suis, ne peut que vous redire sa désapprobation, lorsqu’il prend connaissance aujourd’hui de la scandaleuse photo primée dans un concours organisé par la FNAC de Nice. Je sais d’expérience qu’un grand patron se doit de faire confiance à ses collaborateurs, mais lorsque les choix de ces derniers portent atteinte à la réputation de l’entreprise, alors lui appartient-il d’intervenir. Nous sommes des dizaines de milliers en France à considérer aujourd’hui que votre Directeur de Nice a été beaucoup trop loin dans la provocation et à espérer une intervention publique de votre part pour en dénoncer les outrances. Je ne vois pas en quoi la FNAC peut faire la promotion de la liberté d’expression et du respect de la création artistique, en portant intérêt à une image vulgaire, que rien ne peut justifier. Que vous le vouliez ou non, le drapeau national demeure un symbole respecté par la quasi-totalité de nos concitoyens. Je n’épiloguerai pas sur les raisons multiples de cet attachement, mais je suis de ceux, qui ayant vu flotter un drapeau étranger au fronton des bâtiments publics, ont pu apprécier à leur juste valeur les sacrifices consentis pour que le drapeau national puisse retrouver sa place. En cherchant à flatter l’esprit de provocation d’une minorité, la FNAC risque donc de dissuader l’immense majorité des Français de lui faire confiance, mais ceci est une autre problématique, qui ne devrait pas vous laisser indifférent… Veuillez agréer Monsieur le Président Directeur Général, l’expression de mes sentiments distingués.  OUTRAGE AU DRAPEAU FRANÇAIS : PUBLICATION DU DÉCRET

Parce que la quasi-totalité de l’armée française a participé à la Bataille de Verdun, ce sont des soldats de toutes origines et de toutes confessions qui sont morts pour la France dans le froid et la boue. Cimetière de Douaumont.

> Michelle Alliot-Marie, garde des Sceaux a prestement travaillé à un ajout réglementaire pour punir d’une contravention de 1 500 euros, ce genre d’excentricité « artistique ». > Le décret vient de paraître au JO. Il est entré en vigueur le 23 juillet dernier à minuit. http://twitter.com/Minist_Justice

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TRIBUNE LIBRE

Ou quand les valeurs patriotiques sont outragées !

LETTRE RÉPONSE Daniel Roudeillac 6 chemin de Bel-Air - 81100 Castres


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TRIBUNE LIBRE Les valeurs de l’officier

souvent exprimée explicitement ou de manière plus diffuse, sinon pudique est : l’altruisme patriotique exprimé tout simplement comme la volonté de servir Article publié avec l’aimable autorisation de la revue trimestrielle de la Saintson pays. Cyrienne (LE CASOAR n°198 de juillet 2010, page 18). Les faits déclencheurs de l’engagement sont pourtant souvent plus prochangé, mais pour autant, peut être inhiLes valeurs de l’officier : saïques : aléas dans la conduite du cycle bés par deux siècles de menaces directes question récurrente dans la des études, modèle familial, « révélation » contre le territoire, les responsables polilors du service militaire (qui n’était pas profession et maintes fois tiques ont maintenu le principe de la encore national) obligatoire… Pourtant abordée au cours des spécificité militaire. Au-delà de ce derrière ces raisons, somme toute temps. Pour ne pas me constat sans doute trop provocateur, ils banales, s’exprime le désir de servir son livrer à une nouvelle ont dû considérer que quelles que soient pays dans des conditions extrêmes car à dissertation philosophique les circonstances de son exercice, le cette époque le marché du travail offrait sur le sujet, me fondant métier des armes n’est décidément pas d’autres perspectives, parfois plus allésur le témoignage porté un métier comme les autres. chantes, qui rangent au second plan le Et alors que le personnel de la foncpar quatre-vingts soupçon d’un choix « alimentaire » ou tion publique civile est recruté « ad camarades de promotion « par défaut ». En outre, la proximité des vitam » par concours, les militaires le sur leurs quelque quarante deux conflits mondiaux du XXe siècle, sont par engagement. Pour banal qu’il années de carrière celle de l’emploi du contingent dans des puisse paraître, ce second constat est opérations de guerre en Algérie, l’exje vais tenter d’y apporter pourtant lourd de sens : trême concentration des une réponse l’Etat engage un collaboforces militaires au centre « collective » vécue. rateur qu’il sait peut-être de l’Europe, les gesticulaL’altruisme éphémère ; le militaire uparavant, pourquoi revenir tions militaires du pacte de s’engage pour sa part à sans cesse sur cette question patriotique Varsovie et de ses alliés honorer intégralement le des valeurs de l’officier ? Cubains ou Chinois faiexprimé contrat jusqu’à son terme. Sans doute parce que l’état saient prendre conscience tout simplement Approchant du créd’officier n’est pas banal et de menaces qui n’avaient comme puscule de leur vie, les se situe bien au-delà d’un métier de la rien de virtuel et poussaient la volonté officiers de la promotion fonction publique. A cet égard, remarà l’engagement pour particide l’école militaire interde servir quons que bien que les militaires font per, par sa présence, à la armes à laquelle j’apparpartie des agents de l’Etat, leur statut, son pays. défense de son pays. tiens, comme bien d’auobjet jusqu’alors d’une loi spécifique, Formés à la lutte contre tres avant eux, ont entreest désormais fondu dans un « code de la les forces blindées et pris de témoigner du défense » qui restreint certains droits mécanisées avec des regard qu’ils portent sur les quelque fondamentaux accordés aux autres moyens matériels et des méthodes hériquarante années qu’ils ont passées sous citoyens et en contrepartie leur ménage tées des opérations en Algérie, dans l’uniforme à une période bien singulière des conditions spécifiques de dérouleleurs premiers postes, les jeunes offide l’histoire de notre pays. ment de carrière et d’exécution de leurs ciers que nous étions honoraient leur Qu’on en juge : fonctions. engagement en instruisant avec persévéEngagés comme militaires du rang Cette singularité résulte de celle de rance les soldats appelés que le pays leur ou comme sous-officiers, pour les plus la mission confiée aux militaires, synconfiait, tous les deux mois, pour une anciens dans les dernières années de la thétisable de la façon suivante : par déléannée, afin d’assurer sa sécurité. guerre d’Algérie, aux prémices de l’avègation du peuple français et sous les Au travers des descriptions de cette nement du feu nucléaire dans l’armée de ordres du Président de la République préparation à un combat qui ne viendra terre pour les plus jeunes, ils ont terminé qu’il a élu, se préparer à assurer la pas apparaît une deuxième valeur de leur carrière comme officier, pour les défense du territoire et des citoyens par l’officier : le respect de ses hommes. premiers au moment de l’engagement des actions armées pouvant conduire à la Respect, car eux n’étaient pas volondes forces françaises en « exdestruction de l’adversaire, au péril de sa taires et satisfaisaient, dans des condiYougoslavie », pour les seconds de celui propre vie. tions parfois précaires, à des obligations en Afghanistan, après avoir assisté à C’est ce dernier terme de phrase qui que leur imposait la loi. l’évanescence de leur ennemi désigné : différencie le militaire du fonctionnaire Respect, car c’est avec eux que nous les forces du Pacte de Varsovie. Le fait civil et fait de lui un agent dont l’Etat ne aurions eu à nous engager jusqu’à l’ulest unique dans l’histoire récente de peut préjuger la pérennité de la prétime sacrifice, déjà évoqué. A aucun notre pays : sans tirer un seul coup de sence. Ce risque de disparition brutale et moment nous n’avons douté, qu’au-delà feu ou de canon autrement qu’à l’exermassive d’une partie de la puissance de leurs récriminations (parfois légicice, une génération d’officiers a partipublique a connu son apogée à l’époque times…) et des caricatures véhiculées cipé à l’éradication d’un adversaire de la mise en œuvre du concept de dispar certains médias, ils n’auraient comconsidéré comme crédible, redoutable et suasion nucléaire qui affichait officiellebattu avec la même ardeur et la même dangereux. Ainsi, ils ont pris rang parmi ment le sacrifice des enfants du pays abnégation que leurs grands-pères au ceux qui ont été les « vainqueurs de la comme ultime limite avant le déclencheChemin des Dames ou en Argonne, que guerre froide ». ment d’un holocauste nucléaire. leur père à Lille ou en Alsace ou que Des quelque quatre cents pages de Depuis, l’environnement géopolileurs frères en Algérie, car ils savaient témoignages recueillies, la valeur la plus tique de notre pays a profondément discerner l’attention, l’estime, voire

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l’amitié que les cadres leur témoignaient. Alors que dans ces conditions, sur le théâtre centre européen, la majorité d’entre nous faisait face à ce que certains considéraient comme leur « désert des Tartares », d’autres servaient leur pays tout aussi consciencieusement dans des contrées plus exotiques, dans des situations parfois dangereuses avec les soldats professionnels de l’époque (qui s’étaient souvent engagés pour l’aventure). De leur témoignage ressort le même respect pour ces hommes qu’ils ont dû à quelques occasions conduire dans des actions de combat, même si parfois une plus grande familiarité était observable dans ces unités éloignées du contact des appelés du contingent et du formalisme de comportement imposé pour garantir le respect de leur dignité. Or, le maniement simultané du respect et de la familiarité n’est l’apanage que d’une minorité de chefs et d’un nombre encore beaucoup plus réduit de subordonnés car rien n’indique que l’équilibre délicat entre respect et familiarité soit à sens unique. Afin d’éviter à coup sûr deux écueils critiques de cette manière d’exercice du commandement : autoritarisme et démagogie, retenons que la seule valeur pour l’officier doit être le respect accordé à ses subordonnés, empreint de la dignité dans le comportement de l’un et des autres. Puis vient la période des premières fonctions de rédacteur et la préparation aux examens que certains décrivent comme une traversée du désert. Evidemment à ce moment de la carrière les notions de service de l’Etat et de respect des subordonnés s’estompent avec l’éloignement du contact direct de la troupe et de ses activités collectives : c’est la phase de la réflexion et de la pugnacité dans le travail personnel. Naturellement tous les officiers se sont préparés à cette échéance, mais pour quelques uns c’est une épreuve insurmontable qui souvent, sans qu’ils en tirent trop d’acrimonie, les ramène à leur choix initial du commandement de proximité. Pour ceux qui se convainquent qu’il est possible de servir son pays en s’éloignant temporairement de ce contact direct de la troupe et, par leur travail, assorti parfois de certains sacrifices personnels, réussissent à franchir l’obstacle ouvrant de nouvelles perspectives de carrière commence une nouvelle tranche de vie dont le rite initiatique passe par une affectation dans un état-major. A ce moment, certains (re) découvrent une valeur de l’officier, apprise de longue date, mais souvent passée à l’arrière plan jusque là : l’humilité.

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À ce moment, certains (re) découvrent une valeur de l’officier, apprise de longue date, mais souvent passée à l’arrière plan jusque là : l’humilité.

Ecrivant ces mots, j’entends parmi les plus jeunes de nos lecteurs, grincements de dents et ricanements goguenards. Et pourtant, leur tour viendra et ils devront, parfois à leur corps défendant, remettre vingt fois l’ouvrage sur le métier, pour donner à leur chef tous les éléments nécessaires à sa prise de décision (parfois changeante…). Malgré leurs études fouillées et leurs brillantes argumentations, ils devront finalement mettre en forme des décisions qu’ils jugeront fades, ne correspondant pas à leur proposition « P1 » pourtant pressentie comme géniale. Pour déconcertante au début et rugueuse qu’elle soit parfois, cette épreuve d’humilité est unanimement soulignée positivement par ceux qui l’ont vécue car, ajoutée aux acquis précédents, elle complète la « boîte à outils » nécessaire à l’exercice d’un commandement de niveau supérieur, à celui des hautes responsabilités et même à une reconversion dans une administration civile ou dans une entreprise du secteur privé. Curieusement, le courage physique qualité souvent mise en avant dans les travaux concernant les valeurs des officiers, n’apparaît pas dans les quatrevingts témoignages recueillis. Sans doute, parce qu’il s’agit là d’une vertu consubstantielle à l’état d’officier. Peutêtre aussi parce que notre génération d’officiers n’a pas eu l’occasion d’éprouver ce courage physique car il est un fait admis que c’est dans l’adversité que se révèlent les personnalités et que ce sont généralement les circonstances qui créent les héros, et non l’inverse. Plus sûrement, parce qu’il s’agit d’une valeur de l’ordre de l’intime qui, par pudeur, n’est pas mise en avant. D’autant que ce courage ne peut être apprécié que de l’extérieur. En effet, un acte jugé comme banal par celui qui l’accomplit, peut être considéré comme courageux par ceux qui l’observent. Et admettre ces considé-

rations revient en définitive à donner plus de relief à la valeur précédente : l’humilité. Pour conclure, longue est la liste des valeurs nécessaires à l’exercice du métier enseigné aux élèves officiers. Du bilan de quarante années de carrière d’une promotion il ressort que ces valeurs ne sont pas toutes sollicitées au même moment ou sont exploitées à des degrés d’intensité différents selon les circonstances. Quatre sont plus particulièrement mises en exergue : l’altruisme patriotique, le respect dû aux subordonnés, la pugnacité dans le travail et l’humilité. Pris d’un doute quant à la fiabilité de l’échantillon retenu pour la détermination des vertus nécessaires à l’exécution du commandement militaire, une recherche entreprise dans les travaux d’introspection réalisés par d’autres promotions de toutes origines a permis de valider ce constat. Ces quatre valeurs qui semblent transcender toutes les autres ne doivent cependant pas faire négliger ces dernières qui existent bien, mais sont moins exprimées car difficilement maîtrisables ou quantifiables, ou bien appartenant à l’intime et à la pudeur de chacun. L’expérience accumulée en quarante années sous l’uniforme confirme bien que le l’état d’officier n’est pas une condition banale car elle tangente parfois la frontière ténue entre la vie et la mort (celle des autres et la sienne). C’est pourquoi ce « métier » ne devrait être exercé que par des « Hommes parfaits ». Or, « l’Homme parfait » n’existe pas, aussi il convient de connaître ses propres limites et de ne pas se mentir à soi même. Ceci c’est de la lucidité et c’est peut être la cinquième valeur que j’aurais dû développer.  J’ai appris qu’une vie ne vaut rien, mais que rien ne vaut une vie. (A ndré Malraux) GDI (2s) Christian Cavan Vice-président de L’Épaulette Promotion général Koening (EMIA 70-71)

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TRIBUNE LIBRE Les armées, d’un déni de spécificité à un autre La banalisation de l’Institution militaire conduit l’opinion à la considérer comme un service de l’Etat à l’instar des autres branches du service public. Mais l’armée est l’organisation dépositaire de la force, qu’elle est en charge de mettre en œuvre au prix et au risque de la destruction et de la mort. A l’heure où l‘exigence du respect de la vie n’a jamais été aussi universellement proclamée et où la dure réalité de l’explosion de la violence s’impose, le militaire est placé au cœur d’une redoutable problématique que le Général Jean-René Bachelet livre à notre réflexion. ans les années 70-80 du précédent siècle, il était de bon ton, dans les cercles qui font l’opinion, de récuser toute spécificité à l’état militaire, volontiers considéré comme un service de l’Etat à l’instar des autres branches du service public. Ce parti pris de banalisation s’inscrivait dans un moment de l’Histoire à vrai dire singulier pour les Armées françaises: le gel stratégique de la dissuasion nucléaire se traduisait en effet par une virtualisation de l’action militaire, dans la mesure où son occurrence même aurait signé l’échec de cette dissuasion, ouvrant sur des perspectives apocalyptiques. Les réalités concrètes de cette action potentielle s’estompaient ainsi derrière une stratégie des moyens marquée par la primauté de la technologie, et des usages et pratiques militaires « du temps de paix » considérés par beaucoup comme une survivance anachronique. Dans le même temps, l’accent volontiers mis par les militaires sur une vocation à une disponibilité sans faille pouvant aller jusqu’au sacrifice de la vie comme spécifique du métier, loin d’inverser la tendance, pouvait au contraire l’encourager : il était en effet paradoxal qu’un tel discours soit tenu dans un temps où, pour la première fois de son histoire multiséculaire et tumultueuse, l’armée française n’exposait plus la vie de ses membres sur les champs de bataille. On pouvait ainsi objecter que nombre de professions s’avéraient plus dangereuses, outre que les perspectives apocalyptiques de l’affrontement nucléaire ne discriminaient pas entre civils et militaires. Le service militaire obligatoire et universel n’était pas sans en rajouter dans cette banalisation d’un métier qui n’en aurait pas été un puisque tout un chacun pouvait l’exercer, dès lors qu’il était normalement constitué. Un large spectre de l’opinion, et, plus encore, des faiseurs d’opinion, trouvait son compte à ce déni de spécificité. Tel était le cas, en premier lieu, de tous les « antimilitaristes » héritiers des vicissitudes du siècle, parfois sous influence, comme l’a bien montré François Furet dans « Le passé d’une illusion ». La banalisation de l’institution militaire devait naturellement conduire à la faire « rentrer dans le rang » en tous domaines, à en estomper sinon effacer l’image dans le paysage national, elle qui, durant des siècles, avait

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pu figurer aux avant-postes de l’Histoire de ganisation dépositaire de cette force, en charge France. Mais une telle perspective pouvait de la mettre en œuvre. C’est-à-dire, à proporaussi séduire une toute autre population, quand tion des violences à combattre, l’organisation bien même n’était-elle pas marquée par un capable de prendre l’ascendant sur le fauteur semblable a priori idéologique. de violence, au prix et au risque, si nécessaire, Nombre de serviteurs de l’Etat ne poude la destruction et de la mort. vaient en effet que favorablement envisager Terrible, extravagante, paradoxale spécificette entreprise de nivellement ; soit qu’ils cité que cette capacité d’infliger la mort, à aient considéré que les choix budgétaires qui l’heure même où l’exigence de respect de la sont au bout du compte la traduction de la polivie n ’a jamais été aussi universellement protique en tous domaines, en aient été facilités ; clamée. Et voilà pourquoi, sauf à consentir aux soit qu’ils aient estimé que la remise en cause régressions barbares, ou ai ’inefficience, ou de singularités, d’attributs, de fonctions, de aux deux, l’armée n’est pas une simple et « privilèges », jusque là réservés aux milibanale organisation, mais une institution hors taires, était de nature à normes, avec, en plus d’un ouvrir des perspectives impérieux besoin de légitigratifiantes à d’autres mité, un encadrement légiscorps de l’Etat. On notera latif et réglementaire ainsi Là où nombre que ces deux familles que des usages eux-mêmes d’esprits d’options ne sont en rien nécessairement hors normes. généreux croyaient alternatives. Cette redécouverte voir s’ouvrir Ainsi avons-nous dû n’alla pas sans balbutiebatailler sans relâche, dans ments, hésitations, voire une ère de paix les années qui ont précédé contre-sens, aussi bien dans universelle la « chute du Mur » et tanl’opinion, chez les décideurs et où les dis que la conscription que dans l’armée elle-même. pragmatiques brillait de ses derniers Alors même que nombre feux, contre l’étrange de pacifistes d’hier s’étaient pensaient dès lors conjugaison de l’antiniiliconvertis en va-t-en guerre tirer les tarisme intellectuel et résolus, et que les « soldats « dividendes de la de l’hégémonisme énarde la paix » se voyaient chique, réunis dans un entourés de la faveur popupaix », la dure même objectif de laminage laire au risque d’encourager réalité s’est imposée de l’institution militaire, les contre-sens, il fallut des quasi d’emblée… au nom, en particulier, de expériences cruelles, notamla banalité « objective » de ment celles du tragique celle-ci. démembrement de la Et puis, au début des années 90, est surYougoslavie, de 1991 à 1995, pour que l’action venu l’événement improbable de l’implosion militaire, avec laquelle on renouait dans un du bloc soviétique et, du même coup, de la fin cadre inédit, trouve sa cohérence, tant dans du monde bipolaire sous menace nucléaire. Là l’interface politico-militaire qu’au sein même où nombre d’esprits généreux croyaient voir de l’armée. s’ouvrir une ère de paix universelle et où les Autrement dit, il fallut le non sens avéré pragmatiques pensaient dès lors tirer les « divid’actions militaires quasi désarmées face à la dendes de la paix », la dure réalité s’est impoviolence déchaînée pour que s’impose une idée sée quasi d’emblée : celle de l’explosion de qui paraît aujourd’hui frappée au sceau de violences jusque là globalement contenues l’évidence : l’action militaire est d’abord capadans les sphères d’influence des deux puiscité d’usage de la force, avec tous les moyens sances précédemment hégémoniques. pour l’emporter, tout en se démarquant résoluCelle aussi, en conséquence, d’une autre ment de la violence sans limites. réalité historique : la nécessité, face à ces vioEt l’armée, qui en est en charge, se trouve lences, de devoir user de la force pour s’y ainsi investie, par délégation de l’Etat, du pouopposer et y mettre un terme. voir, hors toutes normes, de faire usage des Ainsi se révélait dans sa réalité crue la spéarmes qui lui sont confiées dans des affrontecificité militaire hier récusée : l’armée est l’orments où la vie même est enjeu.


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indispensable « formation morale » à tous les niveaux 4. Si tout cela est aujourd’hui, non seulement admis au sein de l’institution militaire, mais traduit en directives, procédures et pratiques, il est remarquable que le « mode d’emploi » des armées n’ait pas suivi la même évolution. Au déni de spécificité du temps de la guerre froide a en effet désormais succédé un autre déni de spécificité, non pas tant dans le discours, lequel accompagne volontiers une certaine faveur populaire qui tranche avec l’antimilitarisme d’antan, mais, plus délétère peut-être, dans les actes et dans les faits, qui s’inscrivent dans deux tendances lourdes du monde contemporain. Première tendance lourde, le dogme du libéralisme économique, que la crise en cours n’a pas véritablement ébranlé. On ne fera qu’évoquer ici sa manifestation planétaire la plus significative, s’agissant des armées : l’essor des Sociétés militaires privées (SMP), dont on aura du mal à convaincre qu’elles puissent constituer un progrès de civilisation eu égard, précisément, à la spécificité de l’action militaire rappelée ici. Si la France est aujourd’hui en retrait par rapport à ce phénomène - ce que certains n’hésitent pas à pointer comme un retard à rattraper de toute nécessité-, l’approche économique des problèmes « de Défense » impose sa loi, outrageusement simplificatrice et normalisatrice, sous apparence de « rationalisation » et d’ « optimisation », au mépris de la spécificité d’une fonction hors normes, dans des conditions pires que celles de la guerre froide initialement évoquées. Les remises en cause de diverses natures, présentées comme de bonne politique, ne sont pas sans offrir par ailleurs, des perspectives alléchantes, que ce soit, comme hier, au bénéfice d’autres corps de l’Etat, ou, ce qui est nouveau, pour les appétits économiques. Quoi qu’il en soit, l’étude reste à faire, semble-t-il, des effets pervers, à terme plus ou moins proche, d’une telle politique. Il y va de la nécessaire information des décideurs au plus haut niveau de l’Etat. La deuxième tendance lourde est tout aussi délétère, appliquée aux armées : il s’agit de la judiciarisation de la société, qui étend le champ juridique au détriment de l’espace réglementaire. Ses effets, plus immédiats que ceux du précédent phénomène sont potentiellement ravageurs pour l’alchimie fine du fonc-

tionnement du système militaire précédemment évoquée. Les procédures récentes engagées par des familles de militaires tombés en Afghanistan obéissent à cette tendance. On peut encore souhaiter qu’à cette occasion il soit mis en évidence que la « mise en danger de la vie d’autrui », délit de droit commun, est indissociable de l’exercice d’un métier qui, lui, est hors normes. Mais comment ne pas observer qu’en amont de cette affaire, tout se passe comme si on avait ouvert la voie à un traitement « banal » du drame : qui ne voit en effet le caractère extravagant d’un voyage des familles organisé sur les lieux, à l’instar d’accidents d’avion antérieurs ? Il n’est sans doute pas trop tard pour tirer les leçons de ce qu’il faut bien appeler une erreur, sinon une faute. Mais un tel examen, lucide, rigoureux et sans concession, s’impose de toute nécessité. A examiner ces deux « tendances lourdes » du monde contemporain, et leurs effets sur l’institution militaire, on ne peut manquer de relever un paradoxe. La prise de conscience est désormais avérée, chez la plupart des décideurs politiques, des dangers de rupture des grands équilibres de la biosphère sous l’effet d’une activité humaine conduite au nom d’une rationalité oublieuse de la complexité du monde. En conséquence, la prise en compte des effets pervers potentiels de toute action s’exerçant en milieu complexe, s’impose aujourd’hui comme l’un des paramètres déterminants de la décision. Or, quoi de plus complexe que les situations de conflit, à tous les niveaux d’intensité jusqu’aux violences les plus atroces, dans lesquelles les armées sont conduites, par nature, à exercer leur activité ? Comment dès lors, ne pas, là aussi, percevoir le caractère pour le moins inadapté de rationalités sans commune mesure avec cette complexité ? La mise en évidence de cet aveuglant paradoxe devrait pourtant inciter à l’optimisme : la prise de conscience ne peut pas ne pas venir... Encore devons-nous souhaiter qu’elle survienne avant les catastrophes. Général d’armée (2 S) Jean-René Bachelet Ancien Inspecteur général des armées

1 Remarquons l’inversion des perspectives : si pour le militaire, la « production » de premier degré peut être la destruction et la mort, mais, par vocation, est au deuxième degré et au final la fin des violences et le retour à la paix, pour nombre d’acteurs économiques, on découvre aujourd’hui qu’une « production » de premier degré positive peut faire le lit, à terme, d’effets cataclysmiques. 2 Cf « L’exercice du métier des armes dans l’armée de terre : fondements et principes » Document EMAT janvier 1999. 3 Cf notamment revue Inflexions N°l et N° 6. 4 L’ensemble est synthétisé dans les 11 articles du « code du soldat » qui, depuis juillet 1999, constitue, dans l’armée de terre, le code de conduite applicable à tous les échelons de la hiérarchie..

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Mais, du même coup, tenant sa légitimité d’une nation qui se définit avant tout par des valeurs partagées, celles de l’humanisme, son action ne saurait, sauf contre sens, trahir ces valeurs ; elle doit, au contraire, y puiser son inspiration, Et voilà le militaire placé au cœur d’une redoutable problématique, pour ne pas dire de cruels dilemmes, entre impératif d’efficience dans l’usage de la force et exigence simultanée de maîtrise de celle-ci. En cela, il ne fait qu’exprimer, à la limite et sur le mode paroxystique, la problématique de toute action humaine, entre trop et trop peu, bien illustrée désormais par ailleurs par les injonctions écologiques. Mais sa situation, singulière et unique, notamment par rapport aux « agents économiques » dont on fait aujourd’hui volontiers la référence universelle, y compris dans le service de l’Etat, réside dans le fait que sa « production » peut être, au premier degré, la destruction et la mort. Oui, véritablement, incontestablement, hors normes1... Si l’on veut bien dérouler le fil de la réflexion par cette extrémité-là, on découvre la nécessaire singularité, à la fois des modes de fonctionnement internes à l’institution militaire, et de son « mode d’emploi », politique et juridique. Pour ce qui est des modes de fonctionnement, on ne fera qu’évoquer l’architecture des ressorts de l’action militaire, tels qu’ils ont été mis en évidence à la fois dans des documents officiels2 et dans diverses publications3. Ressorts premiers, qui permettent au combattant de dominer ses inclinations individuelles et de se hausser au-delà de lui-même au cœur de la violence déchaînée et des périls extrêmes, la « fraternité d’armes », cette alchimie de solidarités croisées indéfectibles, entre l’esprit de camaraderie d’une part, et un exercice de l’autorité à la composante affective prononcée ; « l’esprit de corps », qui transcende les égoïsmes individuels dans une identité collective mobilisatrice et valorisante ; le rôle capital, dans ce cadre, des chefs à tous niveaux, clés de voûte, pierres angulaires du système, pour le meilleur et pour le pire. D’où des us et coutumes qui peuvent paraître étranges de l’extérieur, voire anachroniques. Ressorts premiers néanmoins nécessaires, à proportion des situations extrêmes d’exercice du métier des armes, mais ambivalents... C’est pourquoi s’impose une inspiration supérieure qui demeure à ce jour celle de la nation dont le soldat n’est que le délégataire et qui, seule donne légitimité à l’exercice de son pouvoir hors normes. D’où une référence à la patrie, à son histoire, à ses symboles, sans équivalent ailleurs. Mais là aussi, ambivalence, qui n’est tranchée que par la référence aux valeurs qui sont, précisément, le ciment de la nation, résumées dans la devise de la République. Ainsi sont posés les fondements d’une

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TRIBUNE LIBRE L’Afghanistan : un paradoxe stratégique ? Dans son dernier rapport avant sa révocation le 23 juin dernier, par le président Barack Obama, le général américain Stanley Mac Chrystal, commandant en chef de l’ISAF1, rappelait le rôle central de la population afghane dans le conflit. Il réaffirmait, avec conviction, l’impérieuse nécessité de « gagner les cœurs, pour gagner les esprits ». Cette nécessité justifiait en partie sa demande d’un nouveau renforcement significatif des effectifs sur le terrain, afin de poursuivre cette conquête de l’adhésion des populations jusqu’au centre des villes et ne pas fragiliser les premiers bénéfices des actions engagées.

DOMINIQUE DHE/SIRPA TERRE IMAGE

Par le Chef d’escadron Sansguilhem CID/Groupe B4 - Stagiaire Terre

ependant, les occidentaux et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sont présents dans ce pays depuis 2001. Ils ont déjà amorcé un vaste programme de reconstruction, mais ils n’ont obtenu que des résultats peu significatifs et dans un nombre de provinces limité. L’Afghanistan semble donc inexorablement condamné à vivre dans la guerre et les forces internationales cherchent encore une stratégie qui jugulerait l’enlisement. L’art de coordonner l’action des troupes et de les conduire à la victoire est à la portée d’une alliance militaire. Mais le paradoxe stratégique de l’OTAN, en Afghanistan, est de fonder son action sur l’assistance consentie à un régime politique dont la légitimité est contestée en la personne de son président et dont l’autorité est quasiment limitée à la seule capitale. L’alliance néglige un constat historique : les Afghans ont toujours refusé un pouvoir pashtoune, instauré à KABOUL. Ainsi, bien que la population soit au cœur des préoccupations, son appréciation de

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L'opération Synapse n'aurait pu être menée sans le concours de l'armée nationale afghane…

l’intervention, après huit années, est très différente de celle des occidentaux. Si l’OTAN connait en Afghanistan d’incontestables succès tactiques, elle peine à aider l’état afghan à se reconstruire et semble de moins en moins capable de répondre efficacement à la réalité de cette région singulière. D’incontestables succès encouragent légitimement les nations engagées dans le conflit à un certain optimisme… En dépit du coût prohibitif de la guerre, des efforts considérables sont régulièrement consentis par les pays engagés, sur les plans matériel et technique, afin d’améliorer l’efficacité de leurs troupes, contre un ennemi en permanente adaptation. La protection de la force est au cœur des préoccupations des commandants tactiques. Des moyens actifs ou passifs sont venus accroitre la sécurité des combattants, au cours de leurs missions et dans leurs cantonnements. Même aux plus bas échelons, les bases avancées en zones de combat2 constituent de véritables forteresses, points d’appui sécurisés, où les soldats peuvent combattre, se remettre en condition et assurer la maintenance de leurs matériels, à l’abri des menaces immédiates. Le renseignement est lui aussi l’objet d’un intérêt particulier et permanent. Pour disposer d’informations fiables, préliminaires indispensables à une action pertinente, l’exploitation d’images satellite est devenue quasiment systématique. Lors d’un déplacement d’unités en secteur incertain, des survols de drones et des reconnaissances aériennes sont préalablement réalisées. Grâce aux indications de plus en plus précises, les réactions de l’ennemi peuvent être envisagées avec

méthode et le chef au combat peut élaborer en connaissance de cause une manœuvre adaptée. Au cours des phases tactiques de la manœuvre, les détachements sont toujours appuyés par des moyens conséquents (artillerie ou appui aérien au contact). Les engins explosifs de circonstance étant une des menaces prégnantes, des moyens de lutte ont été développés pour renforcer la liberté d’action de la coalition. Dans ce cadre, dès qu’un besoin est identifié, des programmes d’acquisition répondent, dans l’urgence, aux exigences des militaires. * Depuis 2006, afin de répondre aux attaques anti-coalition des talibans redevenus efficaces à l’est et au sud du pays, les forces occidentales réarticulent et densifient régulièrement leur dispositif. Cette flexibilité assure à l’ISAF d’indéniables succès. À la fin de l’année 2009, près de 100 000 soldats sont déployés en Afghanistan et confèrent à l’OTAN une capacité d’action considérable. Le quadrillage d’un maximum de secteurs sensibles permet une présence dissuasive, une collecte permanente du renseignement et crée l’insécurité dans le camp rebelle. Dans ces conditions, la force multiplie les opérations dans des zones qu’elle ne contrôlait pas auparavant et elle s’y installe dans la durée. Elle acquière un ascendant sur l’ennemi, tout en développant ses relations avec la population. C’est d’ailleurs dans cette perspective que les troupes françaises ont quitté KABOUL, pour concentrer leur effort à l’Est, dans les provinces de KAPISA et de KABOUL, afin de rendre leur action plus cohérente.


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monde… Après huit années de présence occidentale et une assistance massive, la population semble bien éloignée des projets de reconstruction. En conséquence, l’alliance ne parvient pas à conquérir les esprits, ni même à les marquer. Le besoin le plus urgent de la population, celui de la sécurité, n’est toujours pas garanti à tous les Afghans. En dépit d’une présence militaire de plus en plus conséquente, les attentats continuent à semer la mort parmi les civils, à KABOUL et dans les grandes villes. Même le Nord et l’Ouest, longtemps épargnés, ne sont plus à l’abri de ce type de menaces. La proximité des cantonnements des forces occidentales n’assure plus aux civils la sécurité à laquelle ils pourraient prétendre, mais au contraire multiplie les risques de dommages collatéraux, lors des attaques anti coalition. Par ailleurs, dans certaines campagnes ou vallées reculées, la présence des militaires est aléatoire et ponctuelle, afin de constituer une incertitude perturbante pour les insurgés. Mais cette manœuvre est difficilement compréhensible par les habitants de ces zones qui se sentent abandonnés. * Singulièrement, pour une majorité d’afghans, l’assistance et la reconstruction, vantées par les occidentaux, ne change pas fondamentalement leur vie quotidienne, bien qu’étant devenues indispensables. Hors des grandes villes du pays, dans les régions les plus éloignées des centres urbains, où les voies de communications sont quasi inexistantes, la population ne peut percevoir la réalité de l’aide, car elle ne parvient pas jusqu’à elle. Les besoins vitaux les plus immédiats, comme une nourriture suffisante et l’accès aux soins médicaux, reposent sur des structures archaïques ou inadaptées et sans moyen financier adéquat. L’effort des organisa-

SYLVAIN PETREMAND/SIRPA TERRE IMAGE

…lien indispensable avec les autorités et les habitants des villages.

tions non gouvernementales, pourtant déployées massivement, est incapable de pallier ces carences et les conditions de vie du pays le plus pauvre du monde se dégradent encore ! De plus, en dépit d’une volonté affichée des occidentaux de lutter contre la culture du pavot, elle devient l’activité agricole prédominante de certaines régions. Ainsi, l’Afghanistan assure près de 90% de la production mondiale de pavot, dont la culture garantit aux paysans des revenus rapides et substantiels. Cette recherche immédiate du profit entraîne une sous production agricole rédhibitoire. L’auto suffisance des campagnes n’est plus assurée et il est nécessaire à l’Afghanistan d’importer des céréales ou d’accepter le soutien international pour nourrir son peuple. * Enfin, la population est parfois tenue à l’écart de l’assistance internationale par ses chefs tribaux. Elle ne s’implique que très modérément dans les projets de reconstruction, car elle demeure sous l’emprise d’un système clanique qui accepte mal la présence des étrangers. L’organisation sociale du pays est basée sur l’appartenance aux ethnies et en leur sein, aux tribus. Elle se traduit par une véritable structure féodale, où des familles reconnaissent un chef de clan, qui se place lui-même sous la protection d’un chef de tribu plus influent. La puissance est liée au nombre d’hommes mobilisables pour le combat et à la capacité du chef à conduire une action. Cette logique a créé les seigneurs de guerre, qui détiennent encore aujourd’hui le seul pouvoir qu’une majorité d’afghans reconnaisse et accepte. Ils redoutent qu’au nom de la sécurité leur soient imposés un système politique et une société, sans qu’ils ne correspondent à leurs valeurs. Ils ont en effet des besoins immédiats et concrets, parmi lesquels la démocratie et les droits de l’Homme ne constituent pas les premières priorités. * Or cette organisation séculaire de la société afghane semble négligée, voire évincée, du projet de reconstruction de l’alliance qui redoute l’influence des chefs tribaux. Ce refus des structures traditionnelles de l’Afghanistan pourrait constituer une regrettable erreur stratégique. * …mais surtout, les occidentaux qui agissent au sein de l’OTAN, ont une stratégie paradoxale. Pour mener son combat contre les talibans et rétablir la paix en Afghanistan, l’alliance a choisi, parallèlement à ses opérations militaires, de favoriser la reconstruction d’un état capable de main- •••

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Si le Général Mac Chrystal demandait, lors de sa prise de fonction, que les Etats-Unis et l’alliance poursuivent leurs efforts, c’est qu’il jugeait indispensable de disposer de 40000 hommes supplémentaires afin de tirer de nouveaux avantages de la « conquête des cœurs ». Les américains sont persuadés que de tels renforts pourraient définitivement renverser la situation tactique et, à terme, relancer le processus de reconstruction du pays et le Président OBAMA a finalement accepté que 30.000 hommes supplémentaires soient envoyés sur le théâtre afghan. * De surcroit, l’OTAN a aujourd’hui définitivement choisi de conduire en Afghanistan des opérations de contre insurrection. Elle s’est donc dotée de méthodes et de tactiques susceptibles d’aboutir à de véritables succès. Le cadre de l’action de la force est clair et cette dernière maitrise dorénavant les actions spécifiques de la contre rébellion. Elle cherche à préserver la population des zones contrôlées de l’influence des talibans. Pour conquérir du terrain et étendre son influence, elle utilise le principe de la « tache d’huile » : isoler l’adversaire, le confiner dans ses zones refuges et l’entraver dans ses mouvements. Après huit années de présence en Afghanistan, l’alliance connait mieux les procédés des talibans et poursuit sans relâche la sécurisation dans ses zones d’opérations. Davantage présente sur le terrain, la force dispose d’un renseignement plus fiable, elle est donc plus réactive et développe avec la population locale une connaissance mutuelle, première étape indispensable au retour de la confiance réciproque. Cette démarche est la condition essentielle et indispensable aux missions ultérieures de reconstruction. Cette méthode a permis au 27e Bataillon de chasseurs alpins, aux ordres du colonel LENEN3, de reconquérir la vallée d’ALASSAY en mars 2009, pourtant sous influence des talibans depuis plusieurs mois. * Malgré tout, les troupes sont régulièrement attaquées, hors ou à proximité de leurs bases, par des combattants s’appuyant sur une connaissance parfaite du terrain et une audace toujours surprenante. Dans ces conditions, la population demeure dubitative quant aux chances de succès des occidentaux. * …dans ces conditions la « conquête des cœurs et des esprits » piétine et les populations demeurent éloignées des objectifs de reconstruction d’un Afghanistan moderne et ouvert sur le

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TRIBUNE LIBRE L’Afghanistan : un paradoxe stratégique ?

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néglige ainsi un fait historique : l’Afghanistan a toujours évincé un chef pashtoune établi à KABOUL. En effet, un pouvoir centralisé a toujours été contesté par la population des provinces. Si de plus ce pouvoir est exercé par un pashtoune, il est systématiquement refusé par les autres ethnies qui voient en lui une menace d’oppression. Ces arguments paraissent bien étranges aux nations démocratiques de la coalition, mais lorsqu’en outre, la « réélection » du président KARZAI est entachée d’irrégularités, voire de fraudes, certaines leçons devraient en être tirées. Le peuple afghan est en réalité constitué d’une multitude d’entités qui ne se fédèrent que dans l’adversité. Ainsi en 1842, les Britanniques représentant une menace pour toutes les tribus, elles s’allièrent et parvinrent même à décimer le corps expéditionnaire dans la passe de GANDAMAK. Les Afghans ne laissèrent qu’un seul survivant pour témoigner de ce massacre5. De même, pendant les dix années de présence soviétiques en Afghanistan (19791989), les tribus, sous l’influence de certains seigneurs de guerre, créèrent et défirent aussi rapidement des alliances qui devaient lutter contre l’envahisseur. Si une ethnie y voyait des avantages immédiats, elle pouvait collaborer avec le pouvoir communiste et même directement avec les Russes. Après de nombreux revirements des tribus et des alliances fluctuantes, les moudjahidin contraignirent les soviétiques au départ. L’Afghanistan serait-il un pays trop complexe pour qu’un occidental en comprenne les subtilités ? * En dépit de succès tactiques limités et d’un manque cruel d’adhésion de la population aux thèses de l’alliance, aucune volonté politique nouvelle n’émerge dans le camp occidental. La stratégie de l’OTAN semble définitivement inadaptée et aucun changeLe commandant Massoud, était le lion du Pandjshir.

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••• tenir un niveau de sécurité satisfaisant et d’assurer un niveau de vie convenable à la population. Malheureusement, les résultats s’avèrent toujours limités après huit années d’intervention et le pouvoir instauré par les occidentaux manque cruellement de légitimité. Si l’OTAN est un acteur stratégique incontesté, sa vision stratégique de l’avenir de l’Afghanistan demeure toujours imprécise. Lors de la reconquête de l’Afghanistan, en fin d’année 2001 et au début de l’année 2002, les Etats-Unis ont utilisé l’autorité et les capacités militaires des seigneurs de guerre de l’alliance du Nord pour chasser les talibans de KABOUL. Cette alliance était la seule à pouvoir appuyer efficacement les occidentaux sur le terrain et bénéficiait d’une légitimité en la personne de son ancien chef, MASSOUD4, le lion du Pandjshir. Si les commandants militaires de cette alliance ont représenté une alternative intéressante à un engagement massif au sol, en novembre 2001, leur influence politique a ensuite été négligée. Pourtant, ces guerriers sont aussi des chefs de tribu, qui ont tout intérêt à conserver un véritable lien avec leurs « sujets ». Ainsi par exemple, le général DOSTUM, décrit très justement comme rustre et cruel, a néanmoins élevé le niveau de vie des habitants de son fief de SHEBERGHAN. Il a créé des structures hospitalières, développé les écoles et facilité l’accès à l’éducation des jeunes filles. Pour assoire son autorité et disposer d’un relais efficace, il est allé jusqu’à financer l’installation d’une chaîne de télévision… Dans sa région, sa légitimité est bien réelle et il dispose d’une vraie capacité à régler certaines difficultés auxquelles les afghans sont confrontés. Il présente enfin l’avantage d’être un musulman modéré. L’exemple du général DOSTUM ne constitue pas un cas isolé, de nombreux chefs tribaux ont agi de la sorte, toujours dans le but d’augmenter leur pouvoir. En effet, plus un chef local a d’influence, plus il est capable de mobiliser derrière lui, le jour où sa tribu connait des difficultés. Ce pouvoir séculaire semble malencontreusement négligé dans la reconstruction de l’Etat afghan. * L’alliance soutient le régime du président KARZAI et réfute toute relation institutionnelle de ce dernier avec les chefs de tribus. Elle juge trop ambiguë leur attitude vis-à-vis du président et de la coalition, elle préfère donc concentrer un maximum de pouvoir entre les mains d’un leader politique contesté. Elle

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ment de cap n’est envisagé. En réalité, pour qu’une stratégie soit pertinente et efficiente, elle doit s’appuyer sur une détermination politique forte. Or, si l’alliance atlantique est un acteur stratégique majeur par essence, elle peine à définir une politique favorable à la reconstruction du pays et compatible avec les intérêts de ses 28 membres. Cette carence est son principal talon d’Achille. Lorsqu’elle conduit une guerre asymétrique, où la volonté politique des acteurs et leur détermination est une des clefs de la réussite, l’OTAN ne lutte pas sur un terrain favorable. Les talibans tirent de cette « friction » de véritables dividendes, et leur capacité d’action n’en est que plus efficacement multipliée. * Pour combattre cette insurrection, l’Alliance a commis une erreur rédhibitoire : elle s’est appuyée sur l’autorité contestée du Président KARZAI, tout en négligeant le seul pouvoir séculaire qui perdure en Afghanistan, celui des tribus et des chefs de guerre. Sans volonté politique commune et novatrice des membres de l’OTAN, le « royaume de l’insolence »6 pourrait demeurer face à ses éternels démons. Et le prix du sang supporté par les occidentaux pourrait les conduire à quitter l’Afghanistan sans gloire, car l’Histoire a maintes fois démontré qu’il était plus facile de conquérir ce pays que d’y demeurer… L’Alliance devrait corriger ce « paradoxe stratégique », en conseillant au Président KARZAI d’impliquer les seigneurs de guerre dans la reconstruction de son pays. Cependant, l’ « afghanisation » du conflit ne semble pas envisager de telles perspectives depuis la récente nomination du général Petraeus avec la présence actuelle de 100 000 Américains  CES SANSGUILHEM EMIA Lieutenant Schaffard 95-97 CID/Groupe B4 Stagiaire Terre

1. International Security for Afghanistan Force : Force internationale de sécurité en Afghanistan. 2. Forward Operational Base –FOB3. Voir LENEN, GIVRE, COURREGES, « Combat en montagne », Economica, Stratégies et doctrines-20064. Ahmad Shah MASSOUD, tadjik et partisan d’un islam éclairé, a été assassiné le 9 septembre 2001. Certains voient dans cet assassinat un signe avant coureur des attentas du 11 septembre 2001. 5. Le Dr William Brydon, seul survivant (européen) d’une colonne de 16 500 militaires et civils britanniques, menée par le général William Elphinstone. 6. Terme utilisé par les Anglais au XIX e siècle, et pérennisé par Michael Barry à travers le titre d’un livre où il décrivait la Résistance Afghane du Grand Moghol à l’invasion soviétique. Voir Le royaume de l’insolence (paru le 08/01/1992 aux éditions FLAMMARION).


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« L’Union du Levant » quel avenir ? L’émergence de la Syrie en tant que puissance diplomatique et économique partageant des intérêts communs avec la Turquie, dont l’entrée dans l’Union Européenne tarde à se solutionner, peut contribuer à une « Union du Levant » ou, pour le moins, à un pôle d’intérêts stratégiques dans cette région que l’Europe ne peut ignorer. C’est ce que tente de démontrer le Chef d’escadrons Fabien Tabarly dans son propos. menée à jouer un rôle important sur la scène politique et économique internationale, la Syrie d’aujourd’hui tente de se démarquer (avec un certain succès) de l’image désuète, mais encore tristement figée dans l’esprit du monde occidental, d’un pays nourrissant le terrorisme d’état. Depuis l’arrivée au pouvoir de Basher el Assad, nous assistons à l’émergence d’une puissance diplomatique et économique, procédant à la démocratisation de sa société et à son ouverture à une économie de marché. Cette double évolution était jusque là refusée par un gouvernement conservateur, socialiste et nationaliste, tournée vers une production autarcique visant l’autosuffisance (ce même gouvernement n’hésitant pas à citer Staline comme exemple lors de la sanglante répression alaouite de 1979 contre les islamistes). Les récentes visites du chef d’état Syrien en France, sa présence au sommet de l’Union pour la méditerranée et, plus remarquable car lourd de sens, aux cotés de Nicolas Sarkozy lors des célébrations du 14 juillet 2008, démontrent le souhait de la France de raviver son influence au Levant, avant que d’autres ne le fassent...car la Syrie est particulièrement convoitée depuis qu’elle a retrouvé son honorabilité au yeux de la communauté internationale. Pourtant, la France possède sans aucun doute l’avantage de son histoire dans cette zone, même si les positions de la république n’ont pas toujours été en faveur des syriens (notamment au moment de la création du Liban). En Syrie, l’enseignement de la langue française est obligatoire dés la 3éme, et les écoles les plus cotées dispensent leur enseignement en français. L’héritage francophone est omniprésent mais la France, en rompant toute relation avec Damas suite à l’attentat ayant causé la mort du premier ministre libanais Rafïc Hariri, a blessé sont allié.

Doit-on y voir la raison qui pousse la Syrie à retarder la signature du traité d’accord de libre échange avec l’union européenne ?

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Pourtant, selon les déclarations de M. Mouallem, ministre syrien des affaires étrangères, devant l’Académie Diplomatique Internationale à Paris le 6 octobre 2009, Damas reconnaît le courage exceptionnel de Nicolas Sarkozy qui a, malgré le vent de critiques et de désapprobations occidentales comme orientales, tendu la main à Basher el Assad ce 14 juillet 2008. Cette initiative a sorti Damas de « l’axe du mal ». Et lui donne aujourd’hui l’opportunité de transformer l’essai en rejoignant le concert des nations. La France devra maintenant poursuivre sa démarche avant que d’autres, comme la Turquie (voire un retour de la Russie ?), ne décide de reprendre l’avantage. Pour réussir ce pari, il faudra abor-

der Damas sans aucune condescendance et en vrai partenaire, avec un projet politique et économique qui ne laisse d’autre choix à Bâcher el Assad que celui de l’intérêt général de son peuple et de ses alliés, dont l’Iran... Les stigmates des années Bush (père et fils) sont bien présentes au Levant, et les arabes, après l’humiliation provoquée par la naissance de l’état d’Israël, ne supporteront pas indéfiniment d’être soumis à la volonté d’un état, fut-il la première puissance mondiale. Quand bien même Damas déciderait de poursuivre une politique d’apaisement face à un occident outrageusement prétentieux (du point de vue arabe), la minorité alaouite du gouvernement syrien ne pourrait probablement plus se le permettre face aux 70% de sunnites, aux 15 % de chiites et aux mouvements nationalistes islamistes, héritiers « tolérés » des frères musulmans, et contrôlés non sans difficultés par le pouvoir alaouite et le parti Ba’as. Si Damas peut être considéré comme

DR DICOD

« L’Union du Levant » présente un pôle d’intérêts stratégiques dans cette région que l’Europe ne peut ignorer.

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Pourquoi la Turquie serait elle susceptible de pénétrer le Levant ?... Cette même Turquie qui reconnaissait l’Etat d’Israël dés 1949 et qui en 1996 signa un accord militaire de formation et de transfert de technologie avec l’état hébreu, pourrait elle reprendre les habits de l’Empire Ottoman et rétablir une sorte de « Fax Ottomane » sur le Levant ? Parce que l’Europe, frileuse, n’a pas réussi (P a-t-elle véritablement souhaitée un jour ?) à intégrer celle-ci dans sa structure. Elle aura bien tenté de lui offrir en compensation un rôle dans l’Union Pour la Méditerranée, mais cette manoeuvre habile pensée par la France n’a toujours pas démontré son efficacité. Si l’Europe se fait désirer, la Turquie garde l’initiative Et se tourne vers le Levant où l’union reste à construire : une réaction pourtant prévisible, et tellement pragmatique, qui permettrait à cette nation à l’histoire impériale de trouver ce que l’Europe lui refuse : un rayonnement à la hauteur de ses ambitions. Les relations entre Ankara et Damas ne datent pas d’hier : amour et haine se sont succédés sans jamais laisser place à l’indifférence, et c’est là le plus important : revendications syriennes sur le sandjak d’Iskenderun (Alexandrette, région cédée par la France à Mustapha Kemal en 1938), reconnaissance d’Israël par Ankara et développement des liens entre les deux pays, la question du partage des eaux de ï’Euphrate, le soutient de DAMAS au PKK...autant de sujets de discorde qui auront eu l’avantage de provoquer (et maintenir) le dialogue ces dernières décennies entre les deux puissances régionales.

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Nous assistons aujourd’hui à une le pays (bien que celui-ci tende à se relâaccélération sans précédents des échanges cher progressivement depuis l’élection du économiques et diplomatiques entre ces nouveau gouvernement américain) l’emdeux pays qui pourrait conduire à une pêche d’augmenter sa production d’hyalliance stratégique puissante et influente, drocarbure ; malgré cela, les IDE (invesbien au delà de la ligue arabe ou du lien tissements direct étrangers) en 2008 ont franco-syrien. Le point de départ de ce augmentés de 70% pour atteindre 2,1 milréchauffement aura été l’expulsion par la liards de dollars. Ankara est actuellement Syrie du leader du PKK, Abdullah OCAsur le point de signer plusieurs accords LAN, au plus fort de la crise kurde en commerciaux avec Damas pour la créa1998 : la question kurde est un dossier de tion d’une société pétrolière commune, un préoccupations communes au caractérisGazoduc reliant les deux pays, ainsi que tiques complexes ne pouvant pas se résupour la modernisation de ses installations mer aux seules revendications autonoaéroportuaires. Sur le plan social, les indimistes du PKK. cateurs de la banque Toujours est il que mondiale sont optile combat politique mistes : En 5 ans (2000« légitime » du peuple 2005), le taux de scolariLa Syrie affiche Kurde est englobé dans sation dans les établisseaujourd’hui une une problématique ments secondaires a croissance de plus régionale : un doublé (62% de la popude 5% par an en Kurdistan indépendant lation considérée), idem deviendrait la 6° puisconstante augmenta- pour le PNB et le revenu par habitant ; quant au sance pétrolière montion, et ce malgré taux d’alphabétisation diale. la crise mondiale. des plus de 15 ans, il Le total des invesdépasse les 80% ! La tissements turcs en Syrie pour la seule Elle est aussi un atout Syrie ne montre aucun présageant d’un année 2009 dépasse diplomatique avec la signe ralentissement de son 200 millions d’euros ; Turquie dans développement économalgré une balance mique dans les années à commerciale déficila reprise des venir. Quant à son image taire, la Syrie aura tout négociations d’« état voyou » suscepde même exporté cette du conflit tible de ralentir les IDE, même année 640 milisraélo arabe. la récente intégration lions d’euros de biens par Damas des 1,5 milde consommation, les lions de réfugiés irakien importations venant de (dont plus de 40 000 chrétiens, chaldéens, Turquie s’élevant à 1,1 milliard d’euros. orthodoxes, arméniens...) nous rappelle que la Syrie reste une terre d’accueil et de La Syrie mérite t-elle pour autant tolérance où toutes les confessions se d’être courtisée par la Turquie ? côtoient (y compris les communautés Les indicateurs de la Banque juives). Mondiale montre que la dette extérieure syrienne s’élève à plus de 6 milliards de Sur le plan diplomatique, dollars, le coût de la vie est en augmentala Syrie est un carrefour. tion constante, l’année 2008 voit la proLa Syrie partage avec la Turquie la duction agricole diminuer de 50% due à la volonté (non dénuée d’intérêts stratésécheresse et aux problèmes d’approvigiques) de voir reprendre les négociations sionnement en eau, sachant que 70% de pour le règlement du conflit israélo arabe. son PIB est conditionné par les secteurs Leurs atouts, outre le fait d’être deux pays de l’agriculture et du pétrole ; Cependant, à majorité musulmane, résident dans leur la Syrie affiche aujourd’hui une croiscapacité à dialoguer avec l’ensemble des sance de plus de 5% par an en constante acteurs de l’arc de crise : Hamas, augmentation, et ce malgré la crise monHezbollah, Fatah, Armée Libanaise, Iran. diale (à laquelle elle a échappé grâce à En effet, pour ce qui est de la Syrie, ses une économie régionalisée, par opposirevendications demeurent inchangées tion à la mondialisation des économies depuis 2003, date du plan de paix connu occidentales) ; le secteur bancaire est en sous le nom d’initiative saoudienne : pleine évolution grâce à sa libéralisation retour au frontières de 1967, appuyé et récente et à l’ouverture de la bourse de légitimé par les résolutions 242, 338 et Damas en mars 2009. La grande majorité 497 du conseil de sécurité, rétrocession des observateurs s’accordent à dire que le du Golan et droit au retour des palestisecteur touristique est sous exploité, que nien. l’embargo (Iran-Syria non prolifération amendment act 2005) dont souffre encore Contrairement à la Jordanie, elle n’a •••

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jouissant d’une relative stabilité intérieure, c’est au prix d’efforts considérables de négociations et parfois de répressions pour maintenir le parti Ba’as au pouvoir. Rappelons nous les événements de Hama en 1982 et la répression conduite par le pouvoir contre les frères musulmans pour préserver la Syrie de la montée de l’Islamisme ; les méthodes sont radicales, mais un peu de « real politik » nous permet de remettre cela en perspective dans le contexte de crise que nous connaissons : Le régime islamique de Téhéran pose suffisamment de problèmes à la communauté internationale pour ne pas le conforter dans sa démarche politique en lui octroyant un allié de taille comme Damas qui partagerait les mêmes desseins de radicalisation de la société et d’éradication d’Israël.

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jamais accepté de négocier avec Israël, mais elle n’a pas non plus montré d’affection ou de compromission probante avec les états unis, comme l’ont fait en leur temps les pays du Golf ou l’Egypte ; L’Irak, quant à lui, n’a pas achevé sa renaissance et ne peut être considéré comme un médiateur potentiel; enfin, l’Iran, sclérosé par les luttes de pouvoir interne et la radicalisation de sa politique extérieure, n’est plus considéré comme crédible:

Damas se positionne donc comme un interlocuteur privilégié de ce groupes politiques arabes Aux revendications certes discutables mais avec lesquelles ils ne transigeront plus. Au-delà, ce sont des groupes politiques avec lesquels l’occident doit accepter de composer car jouissant d’une vrais légitimité aux yeux de dizaine de millions d’arabes : la démocratie ne doit pas être une notion à géométrie variable et implique des devoirs, le premier desquels étant la prise en compte de l’expression populaire. Démocratie laïque bien qu’allègrement imprégnée d’un Islam omniprésent dans la vie politique et sociale, la Turquie n’est pas assez « arabe » pour jouir des mêmes prérogatives que Damas (rappelons nous que le seul royaume arabe uni de l’histoire de la région, fut-il éphémère, fut celui de Fayçal en 1920, à DAMAS, érigé sur les ruines de l’empire Ottoman). En revanche, elle reste un acteur accepté et reconnu par ses co-religionnaires. Sa plus value réside dans sa capacité à mobiliser et fédérer les forces orientales et occidentales de part sa position géographique, ses alliances stratégiques (membre de l’OTAN depuis 1951, candidate à l’intégration de l’union européenne depuis 1999), sa crédibilité et son poids politique. Elle possède en outre une capacité à dialoguer avec l’état d’Israël, ce que Damas ne semble pas officiellement disposé à faire, tout au moins tant qu’un accord préalable établissant des bases de négociations crédibles ne sera pas entériné (d’où le rôle de la Turquie). La Turquie est aussi maîtresse de l’eau d’une partie du moyen orient. Le Tigre et PEuphrate, principaux réseaux de distribution de l’eau en Syrie et en Irak, pren-

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Ankara • Téhéran • Damas •

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nent leurs sources en Turquie orientale. La deuxième source syrienne, le plateau aquifère du Golan, est inaccessible car annexé par Israël en...1967 ! La Syrie n’a donc d’autre choix que celui d’entretenir de bonnes relations avec son voisin.

Quid des relations entre la Syrie et l’Iran ? La position commune de la France et des Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien semble incompatible avec leurs velléités de se rapprocher de Damas. Là aussi, le vœux de Nicolas Sarkozy de voir Basher el Assad intervenir auprès de Téhéran est un vœux pieu, tout au moins s’il souhaite obtenir l’arrêt total et définitif de F enrichissement d’uranium. En revanche, Damas pourrait effectivement intervenir pour convaincre Ahmedinedjad de modérer son discours et d’accepter les contrôles de PAIE A; un peu de diplomatie ne lui porterait pas préjudice ! Un tel changement de position permettrait à l’Iran de poursuivre son chemin vers un accès à la technologie nucléaire, et d’en faire bénéficier Damas, puis l’ensemble du proche orient. La Syrie travaille d’ailleurs dans ce sens, s’y l’on se fie aux récentes déclarations du président Syrien sur sa volonté de contribuer à une dénucléarisation (militaire) du Proche et Moyen Orient car la principale pathologie dont souffrent ces pays est leur dépendance technologique vis-à-vis des pays avancés. En Iran, la capacité de maîtriser l’intégralité de la chaîne nucléaire, de l’extraction des minerais jusqu’à son

exploitation dans les centrales, est une question de fierté et d’indépendance, autant que l’a été le choix du général de Gaulle de préserver l’indépendance de la France dans ce domaine. L’enjeu est bien trop grand pour être abandonné. Quelle que soit la décision Iranienne,

Damas ne rompra pas ses relations avec Téhéran II y a trois raisons majeures à cela : Premièrement, l’Iran procure au régime de Damas la capacité d’ouvrir un deuxième front contre un Irak encore instable. Cela s’est déjà produit lors de la guerre Iran-Irak, Hafez el Assad (le père) ayant procuré un soutien sans faille au régime Khomeyniste. Les britanniques ne seront pas insensibles à cet argument, n’ayant pas hésité à faire appel à Hussein ibn Ali (roi du Hedjaz) pour combattre l’empire Ottoman en 1915 ! Deuxièmement, pour une Syrie en pleine restructuration économique (mise en place d’une économie de marché sous l’impulsion de B. AL Assaad) et étant sous le coup d’un embargo sélectif initié par le gouvernement Bush, l’Iran est un allié commercial de taille dont la Syrie aurait bien tord de se passer pour des considérations d’ordre éthiques évidentes. D’ailleurs la Turquie ne se prive pas des opportunités Iraniennes, au regard des récents contrats signés entre les deux pays pour l’acheminement du gaz iranien vers l’Europe. Enfin, nous savons que la commu-


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nelle du continent européen (la deuxième armée de l’OTAN en effectifs après les Etats-Unis) et qui est aussi un espace laïque né avec la république en 1923, qui a la maturité nécessaire pour organiser une « Union du Levant ». Après 60 années d’échecs successifs et d’hésitations, l’Europe et les Etats-Unis n’ont pas convaincu quant à leur capacité à régler le conflit Israélo-arabe (elles auront réussi à maintenir un statu quo, ce qui est déjà un succès politique, mais une bien maigre compensation pour une colonisation des territoires occupés qui s’accélère). La Turquie quant à elle, sait qu’elle pourrait tout gagner en obtenant la relance du processus de paix.

Ankara voit en Damas la porte d’accès au Levant Le Levant représente pour Ankara une zone économique en pleine croissance et la Turquie est aussi en recherche de partenaires stratégiques au cas où son entrée dans l’Union Européenne ne serait pas solutionnée à moyen terme. Ankara peut aussi être le catalyseur d’une « Union Turco-Irano-Arabe » (forte des gigantesques ressources humaines, énergétiques et financières de chacun) élargie, au mieux politique, au minimum économique, et peut être militaire comme le montre le dernier incident en date de cette année : Ankara, après avoir refusé l’accès à son territoire aux forces aériennes israéliennes dans le cadre d’entraînements programmés, s’est empressée d’annoncer la tenue d’exercices militaires conjoints avec la Syrie ...

Perspectives... Parler d’un déplacement du centre de gravité politico stratégique de la Turquie de l’Europe vers le Levant serait sans doute anticiper sur l’avenir et partiellement faux. En revanche, nous ne pouvons ignorer l’émergence d’un second « pôle Organiser enfin cette Union Arabe dont ont tant rêvé Thomas Edward Lawrence et Faysal ibn Hussein ibn Ali au début du 20è siècle. Ci-dessous l’Émir Fayçal en 1925.

d’intérêts stratégiques » dans cette région, l’Europe restant une priorité pour Ankara . Damas, avec une gouvernance stabilisée et des leviers d’influence dans la plupart des pays de la région, pourrait profiter de l’amélioration de son image auprès de la communauté internationale. Grâce à sa politique d’apaisement, la Syrie pourrait embrasser le rôle de médiateur dans les nombreuses négociations qui ne manqueront pas d’être générées par la relance d’un processus pour un règlement durable au Proche Orient. Si l’Europe, par le biais de la France, souhaite conserver une influence dans cette région en plein bouleversement, elle devra y consacrer un effort significatif et non se contenter de mettre sur pied un « groupe de travail ». Quelle que soit la voie choisie, elle passera par l’établissement d’un partenariat puissant avec au moins l’un de ces pays afin d’être mécaniquement impliquée dans les futures décisions stratégiques soit pour les appuyer, soit les bloquer... une forme de dépendance à établir avant que d’autres ne décident de le faire. Car si la Turquie Kémaliste, l’Iran Perse et les nations arabes du Levant (auxquels pourraient se joindre les pays du golfe) décident d’œuvrer de concert, aucun de ces pays au caractère forgé par l’histoire n’aura besoin de l’Europe pour construire une zone de paix et de stabilité. Cette fois la Turquie ne serait plus la puissance occupante mais une des puissances tutélaires pour organiser enfin cette Union Arabe dont ont tant rêvé T.E. Lawrence et Faysal ibn Hussein ibn Ali au début du 20ème siècle. La clef de l’union, c’est le règlement du conflit Israélo-Arabe... et ces trois pays savent qu’ils ne résoudront leurs problèmes de développement économique et politique qu’en obtenant la paix.  Chef-d’escadrons Fabien Tabarly EMIA général Gandoët 96-98

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Damas voit en Ankara une puissance régionale partageant avec elle des intérêts communs, ayant les moyens « d’aider » à faire pression sur les dirigeants Israéliens afin d’obtenir la restitution des terres occupées, le retour et la sécurité des palestiniens et la création d’un Etat indépendant viable. Ankara sera soutenu, dans toute initiative de règlement de la crise israélo arabe par les puissances occidentales qui ne peuvent pas se passer d’un tel allié représentant la plus grande armée profession-

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AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE > Quelques consignes pratiques ! Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF (lepaulette@wanadoo.fr) . Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page) iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numériques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction > Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

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TRIBUNE LIBRE

nauté internationale demande régulièrement à la Syrie de rompre ses relations avec l’Iran et le Hezbollah afin de participer au combat que mène l’Occident contre le terrorisme et pour le règlement de la crise israélo arabe. Damas possède donc un atout majeur. Le pouvoir Syrien sait pertinemment que c’est précisément cette « relation spéciale » qui lui procure l’assurance d’être écouté par l’Occident et ne compte pas y mettre fin sans contreparties significatives...

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a proposition faite par le bureau de désigner quatre « référents catégoriels » au sein du conseil d’administration pour répondre aux attentes des adhérents de la catégorie concernée et leur diffuser les informations qui leur sont plus spécifiques a été adoptée à l’unanimité lors de l’assemblée générale du 6 février dernier et entérinée par le conseil d’administration du vendredi 28 mai 2010. Les quatre catégories qui ont été retenues sont celles des retraités, des officiers d’active, de la gendarmerie et des officiers sous contrat.

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VOICI VOS RÉFÉRENTS CHOISIS >>>> > Pour les contacter : par téléphone au 01 41 93 35 35. > ou sur le site Web, www.epaulette.org > ou sur l’E-mail, lepaulette@wanadoo.fr

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Quatre référents catégoriels sont désormais à pied d’œuvre pour recueillir et répondre aux attentes des adhérents de la population d’officiers qu’ils représentent. Ils disposent à cet effet d’un espace réservé dans la revue et le site internet de L’Épaulette.

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Vos référents catégoriels

> Le commissaire colonel Michel Botella pour les RETRAITÉS

> Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle pour les OFFICIERS D’ACTIVE

’origine Elève officier de réserve, le commissaire colonel Michel Botella est à la retraite depuis 2007. Spécialiste de la finance, de l’audit, des affaires juridiques et de la gestion du personnel, il est titulaire d’une maîtrise de droit public et détient le brevet de l’Ecole militaire supérieure des sciences et techniques, option « Commissariat ». Il a partagé sa carrière militaire entre L’Arme blindée et cavalerie et le commissariat de l’armée de Terre. Durant les premières années il a servi à l’EAABC de Saumur, au 12ème RC de Mulheim, au 4ème régiment de cuirassiers et au 4ème RC de Bitche. En 1990 il devient commissaire et sera muté successivement à Dijon, Châlons en Champagne, Saint-Denis de la Réunion, Versailles, Cayenne et lyon où il quittera le service actif. Très impliqué dans le monde associatif, le commissaire colonel Michel Botella, s’est proposé pour prendre une part plus active au sein du conseil d’administration de l’association en mettant son expérience et ses connaissances au service des adhérents, notamment des retraités. 

e lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle est entré en service en 1977 pour suivre une corniche militaire au lycée Henri IV à Paris. En 1979 il est affecté au 60ème RI. Il rejoint l’Ecole nationale des sous officiers d’active à Saint-Maixent en 1983. L’année suivante il accède à l’École militaire interarmes au sein de la promotion « lieutenant De Lattre de Tassigny » et choisit de servir dans l’artillerie. De 1986 à 1996 il est muté successivement au 3 èmeRA de Mailly le Camp, au 19ème RA de Draguignan et à l’Ecole d’application de l’artillerie où il prépare le concours de l’EMS2. En 1999, à l’issue de sa scolarité à l’INALCO, il obtient le diplôme technique en langue et civilisation Tchèques et est admis au cours supérieur de l’étatmajor général à l’académie militaire de Brno, en Moldavie. En 2000, Il rejoint le ministère de la Défense, à Prague, comme officier coopérant militaire. De retour en France en 2003, il est muté à Lille au Commandement de la force d’action terrestre puis au Corps de réaction rapide. En 2007 il rejoint la Direction du renseignement militaire à Paris, mutation au cours de laquelle il effectue un séjour en Bosnie en qualité de conseiller renseignement du REPFRANCE. Membre du CFMT, le lieutenantcolonel Jean-Marie Mosèle est administrateur de L’Épaulette avec plusieurs mandats à son actif. Il s’implique avec sagacité dans le suivi de la condition militaire et des statuts. Il est marié et père de famille.

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es référents catégoriels sont chargés de recueillir les attentes, les besoins et les suggestions de la population d’adhérents qu’ils représentent et doivent répondre soit individuellement, soit collectivement, aux questions qui leur sont posées, après validation des réponses par le secrétaire général en liaison et ,éventuellement du directeur administratif et financier, pour ce qui le concerne. Ils disposent, à cet effet, d’un espace réservé dans la revue et du site internet de l’association. Ils sont assistés d’un suppléant et possèdent une lettre d’accréditation, insérée dans le règlement intérieur de l’association, qui fixe leurs attributions, leurs responsabilités et leurs délégations éventuelles. Compte tenu de leur rôle spécifique, ils sont invités à participer aux réunions du bureau en tant que membres consultatifs afin d’être associés aux projets et aux prises de décisions le plus en amont possible.  La rédaction

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> Le lieutenant-colonel Philippe Caland pour LA GENDARMERIE

> le capitaine Rudy Labourel pour les OFFICIERS SOUS CONTRAT

près une carrière de sous-officier au sein de l’artillerie sol-sol le lieutenant-colonel CALAND accède au statut d’officier par le recrutement semi-direct tardif de la promotion « Capitaine PERRETTI » (19911992). En 1997, à l’issue de son affectation au 40ème régiment d’artillerie, il intègre l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale par le biais du concours ouvert aux capitaines des trois armées. De 1998 à 2001 il commande un escadron de gendarmerie mobile dans l’Aisne, puis une compagnie de gendarmerie départementale en Lozère de 2001 à 2004. Affecté pendant cinq ans comme chef de bureau au sein de l’étatmajor « ressources humaines » de la région de gendarmerie Aquitaine, il occupe depuis le 1er août 2009 la fonction de commandant en second du groupement de gendarmerie de la Haute Vienne. Titulaire du diplôme d’étatmajor, il détient un mastère 2 de droit privé et de sciences criminelles. Agé de cinquante ans, il est marié et père de deux enfants. Adhèrent depuis vingt ans et membre du conseil d’administration, par son expérience, ses valeurs humaines et son engagement, il contribue au rayonnement de L’Épaulette en œuvrant à la cohésion des officiers, à l’amélioration des statuts et de la condition militaire.

nformaticien de formation, le capitaine Rudy Laboure a commencé sa carrière comme appelé du contingent au 516ème régiment du train de Toul. Il accède à l’épaulette par le recrutement des officiers sous contrat « option spécialiste ». A l’issue de sa formation initiale il est muté au 1er régiment du matériel en qualité d’adjoint au chef du service informatique régimentaire. En 2006 il est affecté à la 2ème Base de soutien au commandement, au Fort de Vincennes, où il assure la fonction de chef du service informatique. Le 1er janvier 2010 il est désigné pour prendre la tête de l’Antenne CIRISI de Vincennes. Il est actuellement dans sa neuvième année de service et s’est porté volontaire pour représenter les officiers de son recrutement au sein du conseil d’administration de L’Épaulette. Le capitaine Labourel est marié sans enfants. 

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La proposition de créer des référents catégoriels adoptée à l’unanimité lors de l’assemblée générale du 6 février dernier à été entérinée par le conseil d’administration du 28 mai 2010.

MICHEL GUILLON/ L’ÉPAULETE

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VIE DE L’ÉPAULETTE

RÔLE ET MISSIONS DU RÉFÉRENT


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> Reférent pour les retraités > Le commissaire colonel Michel Botella

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VIEPRATIQUE DE L’ÉPAULETTE VIE

> Modification des critères d’octroi de la carte du combattant

es grands conflits du XXe siècle ont marqué profondément des générations entières de combattants, au point que l’on parle de 1ère génération du feu pour les Poilus de 14-18, de 2e génération du feu pour ceux de 39-45, d’Indochine et de Corée, et de 3e génération du feu pour les anciens d’Algérie. La reconnaissance de la nation, le droit à réparation et le devoir de mémoire ont été construits en référence à ces trois conflits, dont le dernier a cessé il y a 48 ans. Pourtant, notre pays, nos militaires n’ont pas cessé d’être engagés dans des conflits armés ou dans des opérations découlant de nos engagements internationaux. Cela s’est traduit par leur présence au sein d’unités françaises, alliées, ou de forces internationales. L’ensemble de ces opérations extérieures est regroupée sous l’appellation d’OPEX. Or, si depuis 1993, la loi prévoit que la carte du combattant peut être attribuée à ces soldats ses critères d’obtention sont restés ceux des trois guerres précédentes. C’est-à-dire la participation à un certain nombre d’actions de feu et de combat. Ces seuls critères apparaissent désormais en décalage avec la réalité des

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engagements de nos forces. Cela a eu pour conséquence de priver ces soldats d’une reconnaissance légitime. Que l’on songe, par exemple, aux interventions sur engins explosifs, aux évacuations sanitaires ou à l’évacuation de personnes, aux actions contre la piraterie, toutes actions qui ne sont pas, en mesure d’être reconnues selon ses critères. C’est pour cette raison que j’ai décidé de modifier les critères d’octroi de la carte du combattant, en accord avec le ministre du Budget. Je souhaite que les soldats de la 4e génération du feu, c’est-à-dire celle des OPEX, celle de l’Afghanistan, du Golfe, de Bosnie, du Tchad ou du Liban, puissent être pleinement reconnus par la nation. Je veux qu’ils puissent bénéficier des mêmes droits que leurs aînés. Le décret en Conseil d’Etat et l’arrêté qui fixent la liste des nouveaux types d’action de feu et de combat retenus pour l’attribution de la carte du combattant seront prochainement publiés. Extraits de la réponse du secrétaire d’Etat à la Défense et aux anciens combattants au président de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, au cours de la séance du mardi 25 mai 2010. 

AUGMENTATION DES RETRAITES DU COMBATTANT > A compter du 1er juillet 2010, conformément à la loi de finances adoptée par le Parlement, le nombre de points d’indice affectés au calcul de la retraite du combattant passe de 41 à 43. > Par conséquent, le nouveau montant annuel de cette retraite s’élèvera à 589,96 Euros. Il est rappelé que pour bénéficier de la retraite du combattant, il faut être titulaire de la carte du combattant attribuée, selon certains critères spécifiques, aux militaires ayant participé aux guerres de 1939-1945, d’Indochine, d’Algérie, aux combats du Maroc et de Tunisie, à certaines des 28 missions extérieures reconnues par le ministère de la Défense. Cette carte du combattant doit être officiellement demandée ; elle donne droit au port officiel de la croix du combattant et permet un avantage spécifique réservé aux seuls anciens combattants, la constitution d’une rente mutualiste « ancien combattant », subventionnée par l’Etat de 12,5 % à 60 %, non imposable, dont les versements constitutifs sont entièrement déductibles du revenu imposable, revalorisée chaque année, et dont le capital peut (selon l’option choisie) être reversé net d’impôt au bénéficiaire désigné.

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> En route vers le référencement des mutuellles Plusieurs de nos adhérents ont fait part au siège de L’ÉPAULETTE de leur inquiétude relative au choix de l'organisme référencé de protection sociale complémentaire des ressortissants du ministère de la Défense. Une partie de la réponse à cette question est donnée par la mutuelle Unéo dans son magazine Unéoinfo N°6 du mois de juin, dont quelques extraits sont publiés ci-dessous avec son aimable autorisation.

vant 2005, le ministère de la Défense versait chaque année une subvention aux mutuelles assurant une protection sociale complémentaire de son personnel. A la suite de la remise en cause, à la fois en droit interne et communautaire, des modalités d’intervention traditionnelles de l’Etat en faveur de ces mutuelles, un nouveau système de financement de la protection sociale complémentaire a été élaboré. En effet, une loi a été adoptée afin de permettre aux employeurs de participer à nouveau à la couverture sociale complémentaire de leur personnel après une procédure de mise en concurrence. Mais qu’est-ce qu’un référencement ? Qui cela concerne-t-il ? Quel est son intérêt ? Vous trouverez les réponses à vos questions ci-après.

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Qu'est ce que le référencement ? Ce dispositif organise les nouvelles règles de participation de l'Etat employeur public au financement de la protection sociale complémentaire de ses agents. Il vise l'ensemble de la Fonction publique. Chaque ministère établit un cahier des charges, lance un appel public à concurrence. Les mutuelles, institutions de prévoyances et entreprises relevant du Code des assurances peuvent y répondre, dès lors qu'elles proposent une offre « garantissant la mise en œuvre de dispositifs de solidarité entre les bénéficiaires, actifs et retraités ».


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Communiqué

Solitarité Défense

Qu'est ce qu'un offre référencée ? Elle répond aux critères de solidarité intergénérationnelle et familiale. Le décret précise que l'offre porte sur la santé et la prévoyance. L'offre référencée est une offre retenue par l'employeur public. Qui sera concerné ? L'ensemble des militaires en activité, les veuves et veufs de militaires actifs et les retraités. Y aura-t-il une participation financière du ministère de la Défense ? Oui. Le ministère de la Défense déterminera chaque année le montant de la participation qu'il entend accorder à chaque adhérent. Elle sera directement versée aux organismes référencés. Son montant sera fonction du nombre de personnes qui auront adhéré et sera calculé uniquement en fonction du niveau de solidarité intergénérationnelle et familiale offert par la mutuelle. Qu'en sera-t-il des militaires qui n'adhéreraient pas à l'offre référencée ? Les militaires qui n'adhèreront pas à l'offre référencée, auront un délai d'un an pour y souscrire. Au-delà de ce délai, une majoration sera appliquée sur leur cotisation pour adhésion tardive. » A la connaissance de L’Epaulette, le choix de l’organisme référencé pour le personnel militaire n’a pas encore fait l’objet d’un appel d’offre par le ministère de la Défense. Seul, actuellement, le personnel civil de la Défense bénéficie de deux mutuelles sélectionnées comme organismes de référence. L’Épaulette s’intéresse à cette question et tiendra ses adhérents informés des décisions prises par le ministre dans ce domaine.  La rédaction

> POUR les militaires français et leurs familles, > POUR ceux qui sont engagés dans les opérations extérieures, > POUR le développement du lien armée-nation. > REJOIGNEZ NOTRE CHAîNE DE SOLIDARITÉ

IL VOUS SUFFIT DE RENSEIGNER ET RETOURNER LE COUPON Je, soussigné (e) Nom : ................................................................................................................. Prénom : ............................................................................................................ Adresse : ........................................................................................................... ............................................................................................................................ ............................................................................................................................ Téléphone (facultatif) : .................................................................................... E-mail : .............................................................................................................. JE CHOISIS LA/LES FORMULES CI-DESSOUS :

 Adhésion : 20 € € (avec déduction fiscale).

 Don de

 Ci-joint un chèque de :

> à l’ordre de Solidarité Défense (compte Banque postale n°37.841.09.C.033 LA SOURCE). À ........................................................ le, ....................................................... Signature :

> Adressez ce bulletin d’adhésion avec votre chèque bancaire ou postal à :

SOLIDARITÉ DÉFENSE (reconnue d’utilité publique) 19, rue Latour Maubourg 75007 PARIS Tél : 01 44 42 57 60 - Fax : 01 44 42 57 80 E-Mail : solidarite.defense@online.fr

www.solidarite.defense.org L’Épaulette n° 171 • septembre 2010 •

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VIE PRATIQUE

Combien de temps durera le référencement ? Les organismes qui seront désignés s'engageront pour une durée de sept ans sur l'offre référencée.

Comment nous aider ? > par l’adhésion de tous ceux qui veulent manifester leur solidarité ; > par des dons de personnes, d’entre- prises, d’amicales ou associations des armées ; > par des subventions de collectivités ; > par le bénévolat de ceux qui peuvent nous rejoindre. C’est ainsi que, depuis 1994, Solidarité Défense se mobilise : > pour le soutien de plus de 600 familles aidées ponctuellement ou dans la durée ; > par l’envoi, chaque année, de prés de 13 000 colis de Noël aux militaires en opération extérieure et aux familles éprouvées ; ces colis contenant en outre 25 000 dessins d’enfants collectés dans les écoles.


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> Reférent pour les retraités > Le commissaire colonel Michel Botella

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VIE PRATIQUE

Adresse du ministre à l’ensemble du personnel militaire sur les retraites a dernière session du Conseil Supérieur de la Fonction Militaire a coïncidé avec l’annonce par le gouvernement du projet de réforme des retraites rendu indispensable par les évolutions démographiques. Je sais que c’est un sujet qui préoccupe l’ensemble de la communauté. Aussi, je souhaite partager avec chacune et chacun d’entre vous, les éléments que j’ai évoqués devant vos représentants.

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Tout d’abord, j’ai indiqué que notre objectif dans la préparation de la réforme des retraites avait été de préserver le cœur du régime des militaires tout en prenant part à l’effort national visant à rétablir et consolider notre régime par répartition. Le rapport du HCECM, que j’avais souhaité, a ainsi éclairé les choix du gouvernement en faisant apparaître la nécessité de préserver la spécificité du régime des pensions militaires, comme cela a été fait chez l’ensemble de nos grands partenaires. La réforme qui a été présentée par le gouvernement concilie cette double exigence : D’une part, les spécificités liées à l’état de militaire sont préservées par la réforme, en particulier : • le principe de la retraite à jouissance immédiate ; • le calcul du montant de la pension sur les 6 derniers mois ; • la bonification du cinquième du temps de service accompli dans la limite de cinq annuités, accordée aux militaires ayant accompli au moins quinze ans de services ou rayés des cadres pour invalidité, est également maintenue ; • les bonifications pour campagne, service à la mer et outre mer et d’activités (pour services aériens et services sous-marins) qui traduisent la spécificité de la condition militaire ne sont pas non plus remises en cause. D’autre part, dans une logique d’équité et de solidarité, les mesures qui s’appliquent à l’ensemble de nos compatriotes feront l’objet d’une transposition du régime général vers le régime des pensions des militaires :

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• la durée de services pour l’obtention d’une pension militaire augmentera de deux ans pour les non-officiers comme pour les officiers. Pour les non officiers, elle passera progressivement de 15 à 17 ans de services. Pour les officiers, elle passera de 25 à 27 ans de services. Cette augmentation de la durée de services exigée ne concernera pas les militaires ayant déjà 15 ou 25 ans de services effectifs. En contrepartie, les limites d’âges seront relevées progressivement de deux ans. • La mise en extinction de la possibilité d’un départ anticipé pour les parents de 3 enfants après 15 ans d’activité ; ce dispositif sera supprimé pour l’avenir. Les mères ayant 3 enfants au 1er janvier 2012 pourront cependant continuer de partir plus tôt à la retraite, sous réserve d’avoir 15 ans d’activité en 2010. • Le taux de cotisation acquitté par les fonctionnaires et les militaires sera aligné progressivement sur celui du secteur privé. L’actuel taux de cotisation salarial sera donc porté de 7,85 % à 10,55 %. L’alignement du taux de cotisation s’effectuera en 10 ans sans changement de l’assiette de cotisation (traitement indiciaire), soit 0,27 % d’augmentation annuelle à partir du 1er janvier 2011. • Les conditions d’octroi du minimum garanti devront faire l’objet d’adaptations spécifiques pour tenir compte de la spécificité des carrières militaires. Dans les tous prochains jours, les services du ministère travailleront en concertation avec ceux du ministère du Travail et de la fonction publique pour s’assurer de la bonne mise en œuvre de cet équilibre. Je sais pouvoir compter sur le sens des responsabilités de chacun et chacune d’entre vous pour comprendre l’importance de cette réforme.  Signé : Hervé MORIN, ministre de la Défense. Paris, le 18 juin 2010

Séjour gratuit au profit ans le cadre du soutien social des militaires blessés en opérations extérieures un protocole d’accord, visant à octroyer un séjour gratuit aux personnes concernées a été signé le 9 juin 2010 entre le DRH-MD et l’IGeSA. L’objectif de ce dispositif est d’apporter un témoignage de reconnaissance du ministère de la Défense à ses agents gravement blessés dans l’exercice de leurs fonctions. Ce protocole, en vigueur depuis le 9 juin 2010, s’applique rétroactivement à compter de 1er janvier 2008.

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À qui s’adresse ce séjour ? II s’adresse aux agents du ministère de la Défense, civils ou militaires (réservistes et gendarmes inclus) gravement blessés(1) lors d’une opération extérieure (OPEX). Les types de blessures pris en compte sont : • les blessures physiques ou psychologiques graves résultant des opérations citées ci-dessus ; • les chocs post-traumatiques graves résultant des opérations citées cidessus. Sont exclues du bénéfice du séjour : les blessures légères.

Comment en bénéficier ? La demande de séjour peut être faite soit à l’initiative du blessé auprès de son commandement, soit sur proposition du commandement. La décision d’accorder (ou non) le séjour est prise par le chef de corps (commandement) auquel est rattaché le personnel blessé ou le chef de corps du groupe de transit et d’administration des personnels isolés (GTAPI) s’il y est affecté. En cas d’accord, le chef de corps remplit et signe le formulaire de demande de séjour gratuit et en remet l’original au personnel blessé.


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> Reférent pour les officiers d’active > Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

Le séjour et ses modalités Lieu du séjour Tous les établissements de vacances gérés par l’IGeSA(2) (métropole, Corse ou départements d’Outre-Mer) en pension complète, demi-pension ou location sont ouverts au bénéficiaire du séjour, sous réserve de leur disponibilité et de leur capacité à accueillir la personne devant y séjourner (le handicap éventuel du blessé doit être compatible avec les installations du centre de vacances). Si l’établissement choisi par le bénéficiaire n’est pas disponible, un choix d’établissements aux caractéristiques comparables lui sera proposé par l’IGeSA. N.B. : Le séjour ne peut pas se dérouler dans les établissements partenaires de l’IGeSA. Seuls les séjours « transport non compris » peuvent être choisis pour le séjour gratuit. Réservation du séjour Le bénéficiaire effectue sa réservation du séjour auprès de l’IGeSA, dans les conditions habituelles de réservation, au moyen du "bulletin d’inscription en villages, hôtels, résidences et campings IGeSA"(2). Il joint à ce bulletin d’inscription : • les pièces justificatives demandées par l’IGeSA(2) ; • l’original du formulaire de demande de séjour gratuit rempli et signé par le chef de corps. (à joindre obligatoirement pour bénéficier de la gratuité du séjour et de la priorité d’accès offerte aux personnels OPEX et aux familles avec enfants à charge, pour les séjours en période de vacances scolaires). Durée et date du séjour La durée du séjour est de 7 jours consécutifs. Le bénéficiaire choisit librement la date de son séjour sous réserve que le déroulement de celui-ci

s’effectue dans le délai fixé ci-dessous (cf Durée de validité de l’offre de séjour). Durée de validité de l’offre de séjour L’offre de séjour est valable 2 ans à compter de la date de la blessure(1)(4). La demande de séjour et le déroulement du séjour doivent s’effectuer dans ce délai. A titre exceptionnel, la durée de validité de l’offre de séjour peut dépasser ce délai pour les blessures psychologiques ou résultant d’un choc post-traumatique, sur demande dûment justifiée adressée à la sous-direction de l’action sociale par le chef de corps de l’intéressé. Accompagnants Le conjoint et les enfants à charge du bénéficiaire peuvent participer gratuitement au séjour. Le bénéficiaire célibataire, sans enfant à charge, peut se faire accompagner gratuitement par une personne de son choix. Les autres participants éventuels règlent leur séjour aux conditions tarifaires prévues dans le catalogue de l’IGeSA. Tarification et facturation du séjour Le bénéficiaire ne supporte pas le coût du séjour (sauf pour les « autres participants éventuels » désignés cidessus.) mais fournit les pièces justificatives habituelles à l’IGeSA qui calcule le tarif du séjour en fonction, notamment, du quotient familial. Le ressortissant reçoit de l’IGeSA une facture « pro forma » à titre de confirmation de son séjour. Il conserve cette facture dont le montant sera réglé directement par le payeur (sous-direction de l’action sociale). Frais de voyage et de déplacement Les frais de voyage et de déplacement liés au séjour sont entièrement à la charge du bénéficiaire.

Renseignements pratiques sur l’Igesa • IGeSA : Institution de gestion sociale des armées - Direction vacances loisirs Adresse : Caserne Saint-Joseph BP 335 20297 BASTIA Cedex ; • Pour obtenir le catalogue des établissements IGeSA : allô catalogue : 0826 107 177 ; • Pour pré-réserver par téléphone : allô réservation 04.95.55.20.20 ; par fax : 04.95.33.55.02 ; (du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h) ; par e-mail : jereservevacances@igesa.fr • Site internet : www.igesa.fr ; pour pré-réserver : www.igesa.fr rubrique pré-réservation ; • Pour connaître la liste des établissements accueillants des handicapés moteur en fauteuil roulant : allô réservation 04.95.55.20.20 ; • Bulletin d’inscription disponible dans le catalogue ou sur le site internet de l’IGeSA (rubrique « réserver mes vacances » choisir « télécharger le bulletin d’inscription ». Ce bulletin énumère, au verso, les pièces justificatives à fournir lors de la réservation d’un séjour ; • Les conditions générales de vente du catalogue IGeSA précisent les formalités éventuelles à remplir pour les accompagnants (enfants en cas de divorce, PACS, concubinage).  (1) La date de la blessure doit être égale ou postérieure au 1er janvier 2008.

(2) Voir la rubrique «renseignements pratiques sur l’IGeSA». (3) Voir la rubrique « renseignements pratiques sur l’IGeSA » pour les dispositions relatives aux enfants à charge ou au conjoint -pacs ou concubinage-.

(4) Pour les personnes blessées en 2008 et 2009, la durée de validité de l’offre de séjour est calculée à partir de la date de signature du protocole et non à partir de la date de la blessure.

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VIE PRATIQUE

des bléssés en OPEX


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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement 29 du Finistère journée du 23 mars 2010 e groupement 29 de L’Epaulette a tenu son assemblée générale le 23 mars 2010 dans la salle de réunion du Centre nautique du port de Crozon mise à disposition par la municipalité. Après des souhaits de bienvenue, le Président Martial Le Goff ouvre la séance en présence du général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, ancien Commandant en chef de la Légion Étrangère, ancien Directeur du personnel militaite de l’armée de Terre et ancien président national de L’Épaulette, du colonel (er) Pierre Jorrot, Délégué de la Saint cyrienne du Finistère, du lieutenant-colonel de gendarmerie Gérard Florentin représentant le Commandant de l’école de gendarmerie de Châteaulin et d’une quarantaine de membres, en incluant les épouses. Le général (2s) Daniel Moysan, maire de Crozon et membre de L’Épaulette n’a pu être des nôtres en raison des obligations de sa charge et malgré son attachement à notre égard. Qu’il en soit néanmoins remercié pour le prêt de la salle, pour la deuxième année consécutive. Il en est de même pour le Directeur administratif et financier de L’Épaulette, le Général (2s) Alain Bourdenet, qui n’a pu se joindre à nous en raison d’un contrôle inopiné du siège à Paris. Le Président du Groupement fait ensuite observer quelques instants de recueillement en mémoire des amis trop tôt disparus, en 2009 : le Colonel Daniel Roger Grosjean, le Chef d’Escadrons de Gendarmerie Robert Marcel Bricheteau et le Général Guy Roblin, membre sympathisant. Les camarades morts ou blessés au combat en Afghanistan ou sur d’autres théâtres d’opérations et les familles dont nous mesurons tous la peine ont été associés à cet hommage.

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DR GROUP 29

Au centre le président de groupement le Lieutenant-colonel Martial Le Goff.

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A l’issue, il a été rendu compte aux adhérents du contenu de l’Assemblée Générale qui a eu lieu le 06 février à Paris. Les membres ont reconnu l’importance des vœux présentés par le Président national de l’Epaulette au ministre de la Défense et aux Chefs d’état-major des Armées et de l’Armée de Terre. Une cérémonie religieuse, à l’intention de nos amis disparus, a été célébrée, immédiatement après, en l’église de Morgat, par Monseigneur Gourves, évêque émérite de Vannes, assisté de monsieur Caouissin, aumônier de l’Ecole de Gendarmerie de Châteaulin. Cette cérémonie empreinte d’émotion a été un temps fort dans le déroulement de la journée. Après l’office, le lieutenant-colonel de réserve et Historien Guy Malbosc a pris la parole pour une brillante conférence sur « la bataille de Camaret ». Il s’est fait aider par le vice-président du groupement, le lieutenant-colonel Guy Le Bloa, pour la partie projection. La réunion s’est poursuivie au Fret autour d’un verre de l’amitié offert par notre ancien Président, le colonel (er) Frédéric Dufay. Un repas fraternel partagé par quarante deux convives et animé par notre traditionnel popotier : le colonel (er) Gabriel Esnault a permis de prolonger la journée en toute simplicité. La visite d’un sous-marin nucléaire à l’Ile Longue n’a pu se faire, dans l’après-midi, en raison d’un effectif de dernière minute trop important, ALFOST n’acceptant que trente visiteurs au total pour des raisons légitimes de sécurité. Il est à noter, qu’à cette occasion, les membres du Groupement 29 sont une fois de plus restés fidèles à l’esprit de groupe qui les caractérise, en renonçant unanimement à cette visite. Le chant traditionnel de l’Epaulette a mis un terme à une journée bien trop vite écoulée, dans une ambiance conviviale. Le Président remercie tous les membres du Bureau ainsi que leurs épouses pour leur excellente collaboration dans l’organisation de cette journée. Il donne rendez-vous à Douarnenez pour la prochaine Assemblée Générale.  Lieutenant Colonel (er) Martial Le Goff Président du groupement 29

> Groupement 83-06 journée du 12 mars 2010 a réunion annuelle du groupement Var et Alpes maritimes s’est déroulée cette année sur la base général Lejay de l’Ecole de l’ALAT au Cannet des Maures. Il convient de noter à ce sujet que la présence de neuf formations militaires dans le Var (dix bientôt) est une opportunité non négligeable pour une telle organisation. Cette manifestation traditionnelle a pour objectifs de permettre d’une part aux adhérents de se retrouver en toute cordialité et, d’autre part, de diffuser aux retraités et aux cadres d’active les différents messages énoncés lors de l’AG parisienne de février. Cette année, la réunion avait une dimension toute particulière car, outre le groupement qui comprend déjà deux départements et près de 360 adhérents, deux autres groupements sont venus y participer : les Bouches du Rhône du fait de la proximité géographique et l’Hérault dans le cadre de la venue prochaine de l’Ecole de l’Infanterie à Draguignan. Le général Delochre, notre président national, nous a fait l’honneur de se joindre à nous. Le programme de la journée comprenait successivement un amphi de présentation de l’EALAT et de l’EFA (Ecole franco-allemande) par le général Pertuisel commandant la base, une visite de matériels, le cocktail suivi d’un repas en commun et la réunion de débriefing proprement dite. Près d’une cinquantaine d’adhérents retraités ainsi que les correspondants des organismes et formations stationnées se sont retrouvés pour un café d’accueil avant l’intervention du GBR Pertuisel qui a présenté l’organisation, les missions et les moyens de cette Ecole de l’aérocombat. Un bus nous a ensuite amenés par petits groupes sur le tarmac pour une présentation de différentes machines (Tigre,

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Prochain rendez-vous 2011 vraisemblablement


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Lieutenant-colonel (er) Dentinger Président du groupement du Var et des Alpes Maritimes EMIA Lieutenant Chézeau 77- 78

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> Groupement de la Manche journée annuelle 2009

DR CGROUPEMENT MANCHE

Les 14 participants, 7 adhérents du groupement accompagnés de leurs épouses, se sont réunis à Coutances, avec les Saint-Cyriens du département.

a journée annuelle de L’Épaulette de la Manche a eu lieu, comme chaque année, le 2 décembre. Les 14 participants, 7 adhérents du groupement accompagnés de leurs épouses, se sont réunis à Coutances, avec les Saint-Cyriens du département. Cette rencontre prévue depuis 2008, devait permettre de visiter l’Ecole des fourriers, située à Querqueville, près de Cherbourg. Cet établissement interarmées, géré par la Marine, est une école hôtelière qui a pour mission de former tous les personnels de restauration. Malheureusement, le Commissaire en chef, commandant cette école, qui est également DMD de la Manche, a fait savoir que le repas prévu serait servi « à la rampe », c’est à dire au plateau, ce qui ne pouvait convenir à l’esprit de cette journée. Ce manque de considération à l’égard

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des deux associations, L’Épaulette et Saint-Cyrienne, a grandement surpris les présidents et les a conduits à modifier les projets. La réunion s’est déroulée à Coutances, dans le centre du département, ville partiellement détruite par un bombardement en 1944, lors de la Bataille de Normandie. Sa cathédrale du 13ème siècle qui possède deux flèches et une tour-lanterne, est un exemple typique du gothique normand. La rencontre a été l’occasion d’informer les participants sur la vie de L’Épaulette et sur l’actualité des armées et de la gendarmerie. Les adhérents se sont félicités de la diffusion des deux premiers bulletins d’information du CEMAT. Dans une ambiance conviviale, rendezvous a été pris pour le 2 décembre 2010.  Colonel (er) Michel Margotin Président du groupemnt de la Manche EMIA Cinquantenaire de Verdun 65-66

RÉCOMPENSES CABINET DU PRÉFET DE LA RÉGION MARTINIQUE ARRÊTÉ N° 10-01453 DU 30 AVRIL 2010 Article 1er.- Une récompense pour Actes de Courage et de Dévouement, suite au séisme survenu en Haïti le 12 janvier 2010, est décernée à :

au 54e RA à Hyères.

MÉDAILLE DE BRONZE > Commissaire Lieutenant-colonel Gilles CASALTA MÉDAILLE D'OR DR CGROUPEMENT 83

VIE DE L’ÉPAULETTE

Gazelle, Puma) ainsi que les simulateurs de vol ou de tactique. Cette visite a été particulièrement appréciée et les questions ont été nombreuses. Pour le cocktail au mess de la base, nous ont rejoints monsieur le maire du Cannet et les adhérents d’active de l’EALAT. Le président du groupement a d’abord prononcé le traditionnel mot de bienvenue ainsi que les remerciements au GBR Pertuisel et à toute l’équipe organisatrice pour la qualité de leur prestation avant de céder la parole au GBR Delochre. Après un excellent repas où les discussions allaient bon train et la traditionnelle photo de groupe, tout ce petit monde s’est dirigé vers l’amphi. Après une courte intervention du président départemental de la France Mutualiste, le LcL (er) Dentinger a rappelé les principaux points de l’AG (rapports moral et financier, effectifs de L’Épaulette, composition du nouveau bureau, commentaires et explications sur la lettre de vœux adressée au Mindef, CEMA, CEMAT, …) et présenté les spécificités de son groupement : moyenne d’âge des retraités particulièrement élevée (près de 80 ans dans le 06), ratio active-retraite à l’inverse de la moyenne nationale, très faible participation des cadres d’active à cette journée. Après s’être présenté d’une manière très originale, le GBR Delochre a rappelé quelques points forts des objectifs à venir et un débat a suivi notamment sur les déroulements de carrière, l’EMIA et la vocation de L’Épaulette à réunir les officiers de recrutement non-direct. La journée s’est terminée en fin d’après midi et tous les participants ont fait part de leur satisfaction sur le déroulement et l’organisation de cette journée. Rendez vous est pris en 2011, vraisemblablement au 54e RA à Hyères ; mais auparavant et dès la rentrée il conviendra d’accueillir comme il se doit les 90 adhérents d’active de l’EI à Draguignan. 

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> Lieutenant-colonel Philippe COVA > LE PRÉSIDNT, LE CONSEIL D’ADMINISTRATION ET LA DIRECTION DE L’ÉPAULETTE LEUR ADRESSENT LEURS VIVES FÉLICITATIONS.

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement Alsace journée du 26 mars 2010

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empêchés qui ont fait un don au profit des œuvres d’entraide et de secours de L’Épaulette. Le président a excusé le général Huguet, gouverneur militaire de Strasbourg et commandant la brigade du génie retenu par d’autres obligations. Pour conclure, le président de groupement a exprimé toute sa gratitude au colonel Champeaux pour l’excellent accueil réservé, montrant ainsi l’intérêt porté à l’association et lui remit, au nom de l’association, le livre sur « les officiers de recrutement interne de 1875 à nos jours » dédicacé par le président de L’Épaulette. Enfin, le repas a permis de poursuivre les conversations et de passer un agréable moment. Avant de se séparer, le chant de tradition de L’Épaulette mit un point final à cette rencontre entre adhérents, autour du président national.  Lieutenant-colonel (er) André Motel Président du groupement Alsace EMIA général Brosset 73-74

Le colonel (air) Champeaux, commandant le CFIAR, (ci-dessus lors de la remise du livre « les officiers de recrutement interne de 1875 à nos jours » de L’Épaulette), par le Lieutenant-colonel (er) André Motel, président du groupement Alsace de L’Épaulette. Ci-dessous, au centre, le général Delochre, président de L’Épaulette, lors de la remise des gerbes du CFIAR et de L’Épaulette.

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MICHEL GUILLON

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A l’issue, les participants se sont réunis devant le monument aux morts dédié aux serviteurs du Renseignement au pied duquel a été déposée une plaque à la mémoire des anciens élèves de l’EMS morts pour la France. Outre les membres de L’Épaulette, on notait la présence du colonel (air) Champeaux, commandant le CFIAR, du général (2s) de Bonnières, délégué de la Saint-Cyrienne, du lieutenantcolonel Delafon, représentant le général commandant la région de gendarmerie d’Alsace, du colonel (er) Méliani, viceprésident de la communauté urbaine de Strasbourg, membre de L’Épaulette, du colonel (er) Lefevre de la délégation du Souvenir Français, du capitaine Mérino représentant le colonel commandant le groupement de gendarmerie, des colonels (r) Augst et Vonthron de l’Association des Officiers de Réserve, du commissairecolonel Brett, directeur du CAT et de Monsieur Gillmann, président de l’ANMONM. Deux gerbes ont été déposées : l’une du CFIAR et l’autre du groupement, en hommage aux serviteurs du Renseignement et aux anciens élèves de l’EMS et plus largement aux officiers d’origine semi-directe tombés au champ d’honneur. Après la traditionnelle photo, les participants ont visité la salle d’honneur du CFIAR, puis ont été conviés au vin d’honneur servi dans les locaux de l’annexe Stirn du cercle militaire de Strasbourg. Au cours de son allocution, le lieutenant-colonel Motel a remercié les autorités militaires, les adhérents, les représentants des associations d’officiers et patriotiques. Leur présence symbolise l’ouverture de L’Épaulette vers les autres associations et au-delà de l’institution militaire. Enfin, il a adressé un remerciement particulier aux membres

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algré de nombreux adhérents en opérations extérieures, empêchés pour raisons professionnelles ou de santé, la journée de L’Épaulette du 26 mars 2010 a réuni plus de 40 adhérents au quartier Stirn à Strasbourg où est implanté le CFIAR (Centre de Formation InterArmées au Renseignement) L’effort à se rassembler était au rendez-vous, la présence du président national y était certainement pour quelque chose. La journée a débuté par une réunion d’information. Après la lecture du traditionnel ordre du jour par le CNE Demanet de l’EM/brigade d’artillerie, une minute de silence a été observée en mémoire du LCL René Ferry (IA – Serment de Koufra 62-63) qui nous a quitté depuis la journée 2009. Après le mot de bienvenue, le président de groupement a souligné combien nous étions sensibles à la présence du général DELOCHRE et attendions avec intérêt son intervention. Le groupement totalise 150 adhérents dont l’active représente un peu moins de 50% de l’effectif ; un effort de recrutement est donc à faire dans les corps, car c’est l’active qui fait notre force. Au cours de son intervention, le président national est revenu sur l’AG du 6 février dernier, marquée par la volonté d’ouverture de l’association avec l’organisation d’une tribune présidée par le député Yves Fromion, membre de la commission de la Défense Nationale, avec la participation du CEMAT, du représentant du DGGN et du commandant les ESCC. La reprise d’une tradition avec l’envoi des vœux de l’assemblée générale au ministre, Le député Yves Fromion. appelant son attention sur les signes d’une résignation croissante des officiers non saint cyriens, face à un avenir qu’ils estiment incertain, notamment en 2ème partie de carrière. Il a rappelé que dès son arrivée à la présidence, il s’est engagé à poursuivre l’action du général Brûlé en faisant effort sur les objectifs statutaires, soulignant que leur développement nécessitait un effectif d’au moins 7000 adhérents cotisants. Il a insisté sur les rapports qu’il entretient avec les jeunes promotions (saut sur le Mont saint-Michel, nuit au Bois du Loup à Coëtquidan et prochainement ascension du Mont-Blanc) riches d’enseignements.


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> Groupement 87 réunion et témoignage d’un grand ancien

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es membres du groupement 32 de L’Épaulette se sont réunis le 23 avril 2010 à la ferme auberge « Le Prieur » à Sémézies-Cachan, dans le cadre de leur journée traditionnelle et annuelle. A cette occasion le LCL (er) Pierre SIRE, après avoir cité les noms des absents excusés et rappelé le décès de notre camarade, le LCL (er) DELARBRE, s’est attaché à rendre compte de la dernière assemblée générale de L’Épaulette à laquelle il a participé en février. En marge de ce compte rendu, le président a fait référence aux propos tenus dans le livre « Paroles d’officiers ». Le passage concernant le niveau de culture générale des officiers issus du recrutement semi-direct a fait l’objet d’une réprobation unanime et l’assemblée a approuvé les termes employés par le président de L’Épaulette dans sa lettreréponse adressée à l’auteur. Même si ces propos ont outré les membres présents, ils n’en ont pas pour autant coupé leur appétit. Et c’est dans la bonne humeur générale retrouvée que tous ont dégusté les succulentes et copieuses spécialités régionales préparées par la cuisinière des lieux. A une heure avancée de l’après midi, l’assemblée s’est séparée, prenant d’ores et déjà rendez-vous pour l’année prochaine.  Colonel (er) Jean-Paul Pierre EMIA général Kœnig 70-71 Président du groupement du Gers

a réunion rituelle avant les permissions, vacances, mutations, s'est tenue le 24 juin 2010. En dépit des opex, de la 3e BM en Afghanistan et de quelques officiers de la garnison en Macédoine et au Kossovo et ailleurs, 55 personnes - 34 adhérents, dont 10 d'active, et 21 épouses - se sont rassemblés de 18 h et 21 h au Cercle de garnison. Il faut dire, qu'avant un cocktail parfaitement maîtrisé par le gérant du cercle, un préambule alléchant excitait la curiosité. Notre ancien, le colonel Roger Cunibile, de la dernière promotion de l'Ecole Militaire d'Infanterie, SaintMaixent 42, cette promotion repliée à Aixen-Provence qui fut dispersée un mois plus tard quand les Allemands envahirent la zone libre, proposait d'exposer une expérience rare pour un officier. En effet, spécialiste des affaires indigènes au Maroc, puis aux affaires algériennes, il mit sur pied, avec deux autres officiers du même profil, au sein de la Préfecture de Police de Paris, une structure de lutte contre le FLN dans Paris et sa banlieue. A 92 ans révolu, notre ancien, aspirant chef de section anti-chars en 1939-40, la Résistance, le Maroc, l'Indochine et l'Algérie, nous a donc conté comment il a bouclé 25 années d'une riche carrière par la chasse aux fels en région parisienne de 1958 à 1962. Avec ses deux camarades, appliquant les modes opératoires efficaces en Algérie, il créa les outils adaptés à la situation de crise à Paris. Appelé Service d'Assistance Technique aux Français musulmans, SAT-FATMA, il traitera de l'administration, des affaires de renseigne-

ment et de sécurité, pour tous les Français musulmans de Paris et sa banlieue, et de la mise sur pied d'une police auxiliaire de quelque 350 hommes, composée de Français musulmans, triés sur le volet, qui mènera la traque et la vie dure au FLN. Au bilan, sur 150 000 Français musulmans de Paris près de 120 000 ont été reçus en entretien, dont 92 000 nouveaux venus. C'est aussi 1380 arrestations, la saisie de 264 armes, 40 bombes, 20 000 cartouches, 4 véhicules, des dizaines de kg d'explosifs divers, 35 000 francs, 1 poste émetteur, enfin, le réinvestissement de quartiers entiers devenus zone de non-droit, Goutte d'Or, Barbès etc. Ces quelques pages d'une histoire encore brûlante, qui n'en finit pas de rebondir, notre colonel le plus ancien a parfaitement su les feuilleter et nous l'en remercions vivement. Il a aussi été question des partants, l'un des objectifs de la réunion. Le colonel Laplace commandera la Base de Défense d'Angers, le colonel Joret sera Directeur de la Formation à l'ENSOA, tandis que le chef de bataillon Haag y commandera un bataillon. Le lieutenant-colonel de Puch rejoint Djibouti, le lieutenant Costabadie l'EID de Vincennes, tout près du siège de l'Epaulette. Enfin, notre valeureux popotier, le lieutenant Besset, est muté à la Direction Régionale du Génie, au Camp des Loges à St Germain en Laye. Bonne mutation à tous et merci au colonel Marilly pour les photos, aux lieutenant colonel Claveau et Pinaud et au commandant Drault de leur aide.  Colonel (er) Lucien Suchet EMIA - Belvédère 1963-64 Président du groupement 87

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Durant l’intervention du colonel Roger Cunibile, 55 personnes 34 adhérents, dont 10 d'active, et 21 épouses se sont rassemblés durant cet entretien au Cercle de garnison.

Notre groupement à la ferme auberge « Le Prieur » à Sémézies-Cachan.

> BULLETINS REÇUS DES PROMOTIONS

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Maréchal de Lattre (n°66) Général Laurier (n° 22) Extrême-Orient (juin 2010) Belvédère (n° 20) Le Connétable (n° 23) L’Épaulette n° 171 • septembre 2010 •

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VIE DE L’ÉPAULETTE

> Groupement 32 du Gers journée du 23 avril 2010


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CARNET

MARIAGES > Chef d’escadron Eric MILET (ARTEMIA-Capitaine Maine-93/95) avec Mademoiselle Emmanuela AGYAKWAH, le 13 février 2010 à Accra (Ghana).

> Chef de bataillon Stéphane LEXPERT (GEN-EMIA-Grande Guerre97/99) avec Madame Virginie BEYER, le 13 février 2010 à Metz.

> Chef d’escadron Olivier MARIOTTI (ART-EMIA-Cadets de Cherchell94/96), fils du Général Guy MARIOTTI (TRN-EMIA-Général Kœnig-70/71) et de Madame, avec Mademoiselle Johanne BURCKEL, le 10 avril 2010 à Saint-Dié. > Claire, fille du Colonel Philippe LAFOIX (GND-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, avec Monsieur Geoffroy BRICHLER, le 17 avril 2010 à Saint-Gervais.

> Diane, fille du Colonel Fernand GEORGES (TDM/INF -EMIACapitaine Cozette-80/81) et de Madame, et petite-fille du Colonel Maurice LOISELET (ESMIA-Rhin et Danube-45/47), avec Monsieur Fabrice LABROUSSE, le 14 mai 2010 à Sauterne.

> Caroline, fille du Lieutenant-colonel Christian BERCY (ABC-EMIALieutenant-colonel Broche-79/80) et de Madame, avec Monsieur Pierre-Louis GARRIGOU GRANDCHAMP, fils du Général de corps d'armée Pierre GARRIGOU GRANDCHAMP (ESMSouvenir de Napoléon) et de Madame, le 14 mai 2010 à Draguignan. > Aude-Aline, fille du Colonel Olivier SASTRE (ABC-EMIA-Dalat-86/88) et de Madame, avec Monsieur Arnaud DESSEIN, le 5 juin 2010 à SaintMaixent -l’Ecole. > Mathilde, fille du Lieutenant-colonel Dominique MUSSEAU (TRS-EMIACapitaine Cozette-80/81) et de Madame, petite-fille du Colonel (†) Claude MARTIAL (ESMIA-Union Française-52/54) et de Madame, avec Monsieur Guillaume ETIÉVANT, le 12 juin 2010 à Montélimar.

> Chef de bataillon Loïc POUDRET (INF-15/2-96) avec Mademoiselle Jeanne-Claudine RATZANATSIMBA, le 12 juin 2010 à Castelnaudary. > Aurélie, fille du Colonel Jean-Marc

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• L’Épaulette n° 171 • septembre 2010

DELÉTANG (GND-EMIA-Capitaine Cozette-80/81), Administrateur de L’Épaulette, et de Madame, petit-fille du Lieutenant-colonel Louis-Jacques DELÉTANG et de Madame, avec Monsieur Henri AZAR, le 17 juillet 2010 à Paris.

> Lieutenant Jean-Marie KALI (OSCCTA-2006), concepteur du nouveau site de L'Épaulette, et Mademoiselle Laura LOUSSALA, le 17 juillet 2010 à Vanves. > Anne-Sophie, fille du Colonel JeanPhilippe ARTUR (TDM/INF-EMIACapitaine Cozette-80/81) et de Madame, avec Monsieur Erwan LE MÉNÉ, le 24 juillet 2010 à Plurien. > Lieutenant Gaël SOULEZ (TRSEMIA-Lieutenant de La Bâtie-06/08) avec Mademoiselle Muriel MARCHAND-FRANCHET, le 7 août 2010 à Fercé. > Lieutenant Guillaume HERBELETTE (EMIA-Capitaine Florès-08/10) avec Mademoiselle Mélanie CASTAING, le 14 août 2010 à La Romieu.

> Anne-Claire, fille du Lieutenant-colonel Dominique MUSSEAU (TRSEMIA-Capitaine Cozette-80/81) et de Madame, petite-fille du Colonel (†) Claude MARTIAL (ESMIA-Union Française-52/54) et de Madame, avec Monsieur Romain LIBERGE, le 28 août 2010 à Gallardon. > Marie-Astrid, fille du Colonel Hubert JEU (CTA/SANTE-OA-84) et de Madame, petite-fille du Médecin Chef des Services Marcel JEU et de Madame, avec l’Aspirant Jean-Baptiste NAUDIN, le 28 août 2010 à Bougival. > Damien, fils du Commandant Christian BRIÈRE (CTA/GENIE80/81) et de Madame, avec Mademoiselle Marine TAVERNIER, le 18 septembre 2010 à Corseul.

> Chef d'escadron Thibaut VAUTERIN (ART-EMIA-Général Gandoët-96/98) avec Mademoiselle Sabine DUTHEIL de La ROCHÈRE.

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES > Armand, le 21 décembre 2009 et Maxence, le 3 février 2010, premier et

deuxième petits-fils du Lieutenant-colonel Alain PHILIPPOT (TRS-EMIACapitaine Cozette-80/81) et de Madame.

> Éloi, premier arrière-petit-enfant du Général Jean-Paul HARDY (TDMESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) et de Madame, au foyer de leur petite-fille Ségolène et de Jean-Marie TISSOT, le 3 février 2010.

> Owen, premier petit-enfant des Lieutenants-colonels Michel RUER (CTA/GSEM-EMCTA/Sully-79/80) et Solange NICOLAS (CTA/CATEMCTA-Sully-79/80) au foyer de Jérémy et Elodie, le 10 février 2010 à Fougères. > Louise, dix-huitième petit-enfant du Général François GAUDY (CS-EMIAConnétable Du Guesclin-66/67) et de Madame, au foyer de Laetitia et Antoine GAUDY, le 11 mars 2010 à Coulounieix-Chamiers.

> Marie-Clémence, douzième enfant du Lieutenant-colonel François RIVET (GND-EOGN-Bicentenaire -89/91) et de Madame, douzième petit-enfant du Colonel Michel MESLIER (INF-CyrCeux de Dien Bien Phu-52/54) et quatorzième petit-enfant du Colonel Jean RIVET (GND-ESMIA-Laperrine54/56), le 17 avril 2010 à Caen. > Roch, cinquième enfant du Chef de bataillon Hugues LATOURNERIE (INF-EMIA-Général Gandoët-97/98) et de Madame, le 17 avril 2010 à Paris. > Milo, quatrième arrière petit-enfant du Lieutenant-colonel Pierre MÉNÉGAUX (Rang-62) au foyer de Julie et Alban SERRA, le 21 avril 2010 à Perrignat-sur-Allier. > Enguerrand, troisième enfant du Capitaine Fabien STASSINET (ARTEMIA-Capitaine Biancamaria-01/03) et de Madame, le 24 avril 2010 à Tarbes. > Ninon, cinquième petit-enfant du Général Olivier ROSTAIN (TRNEMIA-Cinquantenaire de Verdun65/66), Secrétaire Général de L’Epaulette de 2005 à 2009, et de Madame, au foyer de leur fille Virginie ARBLADE, le 30 avril 2010.

> Bérénice, huitième petit-enfant du Général Jean-François DELOCHRE (GEN-EMIA-Du Souvenir-71/72), Président National de L’Épaulette, et de Madame, au foyer du Capitaine Benoît DELOCHRE (Cyr-Raffali) et de Madame, le 9 mai 2010 à Angers. > Romain, premier petit-enfant du Lieutenant-colonel Jean-Louis CAMISULI (ART-EMIA-Capitaine de Belsunce-76/77) et de Madame, au foyer de leur fille Maud et de Guillaume RIOULT, le 17 mai 2010.


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> Louis, huitième petit-enfant du Général Guy MARIOTTI (TRN-EMIAGénéral Kœnig-70/71) et de Madame, et troisième fils du Chef d’escadron Olivier MARIOTTI (ART-EMIACadets de Cherchell-94/96) et de Madame, le 17 juin 2010 à Châlons en Champagne.

> Victor, septième petit-enfant du Lieutenant-Colonel Gilles DUMONT (TRS-EMIA-Narvik-67/68) et de Madame, au foyer de Sarah et Cyril DUMONT, le 14 juillet 2010 à Agen.. I > L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

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> Lieutenant-colonel Michel BLOT (GEN-ESMIA-Maréchal de Lattre51/52) le 20 janvier 2010 à Toulouse.

> Lieutenant-colonel Robert DOUMAYROU (TDM-ESMIA-Union Française-52/53) le 28 janvier 2010 à Noisy Le Roi.

> Commissaire Colonel Pierre COLLART (ESMIA-Ceux de Dien Bien Phu-53/54) le 20 février 2010 à SaintRaphaël.

> Colonel Joseph HITTINGER (ABCOAEA-Saumur-52/53) le 4 mars 2010 à Bitche. > Monsieur Gérard DEBISSCHOP, Ancien combattant AFN, père du Lieutenant-colonel Xavier DEBISSCHOP (GEN-EMIA-Bataillon de Corée-89/91) le 10 mars 2010 à Hyères. > Madame Lucie LESCURE, veuve du Chef d'escadron Jean LESCURE (GND-OR-57) le 22 mars 2010. > Colonel Michel PLET (GND-OR-64) le 26 mars 2010.

> Lieutenant-colonel René LITIQUE (CS-OA-39) le 27 mars 2010 à Strasbourg. > Colonel Jean SCHAEFFER (INFESMIA-Ceux de Dien Bien Phu-53/54) le 16 avril 2010 à La Farlède.

DÉCÈS > Capitaine Gontran BERNARD (MATRang-45) le 11 juillet 2009 à Puilboreau.

> Colonel Roger LACAGE (INFESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) le 31 octobre 2009 à Le Cres.

> Lieutenant-colonel Robert GARNIER (INF-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) le 2 novembre 2009 à Ustaritz.

> Lieutenant-colonel Robert QUEFFELEC (ART-ESMIA-Général Leclerc46/48) le 16 novembre 2009 à Limoux.

> Lieutenant-colonel Henri BILLET (ART-ESMIA-Maréchal de Lattre51/52) en 2010. > Lieutenant-colonel Charles LEMAIRE (CS-OA-34) en 2010.

> Colonel Jean PILLAUD (OR-EMIAIndochine-46/47) en 2010.

> Colonel Maurice TARRATS (GNDESMIA-Ceux de Dien Bien Phu-53/54) en 2010. > Colonel Joseph ROCHE (GEN-OA39) le 19 janvier 2010 à Angers.

VIE DE L’ÉPAULETTE

> Clémence, deuxième enfant du Capitaine Grégoire ROCHER (ABCEMIA-Campagne d'Italie-99/01) et de Madame, et petite-fille du LieutenantColonel José BARATON (EMIAGénéral Marceau-72/73) et de Madame, le 15 juin 2010 à Tarbes.

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> Général Claude SABOURET (ABCOR-54), Président National de L’Epaulette de 1997 à 2000 le 17 avril 2010 à Paris. > Madame Nicole KOPF, épouse du Général Alfred KOPF (INF-OR-43), le 20 avril 2010 à Vesoul.

> Chef de bataillon Maurice GAYVALLET (INF-OAEA-60) le 4 juin 2010 à Chamonix.

> Madame Edith ROTH, épouse du Colonel Michel ROTH (ART-ESMIAUnion Française-52/53) le 5 juin 2010 à Montbéliard. > Lieutenant-colonel Jacques CARPIS (MAT-OA-71) le 5 juin 2010 à Castelnaudary.

> Général Olivier ROSTAIN (TRNEMIA-Cinquantenaire de Verdun-65/66), Secrétaire Général de L'Epaulette de 2005 à 2009, le 16 juin 2010 à Béziers. > Madame Nicole MOTEL, épouse du Lieutenant-colonel André MOTEL (ARTEMIA-Général Brosset-73/74), Président des groupements du Bas-Rhin et du HautRhin, le 19 juin 2010 à Colroy La Roche.

> Lieutenant-colonel Hubert PUGA grand-père du Lieutenant Ludovic PUGA (EMIA-Colonel Gueguen-04/06).. I > L’Épaulette partage la peine des familles éprouvées par ces deuils et leur adresse ou leur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURES NOMINATIVES JORF du 15 avril 2010 Décret du 12 avril 2010 portant nomination et promotion dans l’armée active ARMÉE DE TERRE OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er mars 2010

> les commandants : Thierry CONTOUX (ART) - Jean-Luc RUBOD (GEN) - Yves FÉRÉ (TRS). Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er janvier 2010

> les capitaines : Eddy BIZEAU (GEN) - Eric GAUTHEROT (ART) Denis DEMERCASTEL (TRN) François DUGAIN (ALAT/INF) Nicolas FEDRY (INF) - Emmanuel QUATRE (INF) - Olivier PACORY (ALAT/INF) - François FELLI (TRN) - Yannick MAQUET (GEN) - Raoul DAMPIERRE (GEN) - Tony SOULARD (ABC) - Philippe REVERDY (ABC) - Benoît DESJARS (TDM) Arnaud GUIGNARD (TRS) - Sylvian BERGERON (TDM) - Bruno de ROHAN CHABOT (TRN) - Philippe GIRVES (INF) - Bruno DEMANET (ART) - Eric DUPONT (TRS) - Manuel SIMON (INF) - Michel ARGANS (INF) - Dominique THIRION (ART) Thibaut VAUTERIN (ART) - Fabien TABARLY (ABC) - Christian BAROUX (GEN) - Jérôme BLANDIN (MAT) - Samir YAKER (INF) - Franck CHAPOLARD (TDM/ABC) - Frédéric DUPREZ (INF) - Jean LEVADOUX (ALAT/TRN) - Stéphan LEPOURIEL (GEN) - Jean-François HANTZ (GEN) - Emmanuel DESACHY (INF) Gwénaël BARBOT (GEN) - Régis GUERIN (ABC) - Jérôme CLÉE (INF) - David CHEVALIER (TRN) - Lancelot DAMPIERRE (INF) - Stéphane LEXPERT (GEN) - Patrick PIERRU (TRN) - Alain VENDE (ABC) - Stéphane BONNARD (ART) Thierry LAHAUSSE (INF). •••

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CARNET Corps des officiers du cadre spécial Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er janvier 2010

> le commandant Philippe GAROLA.

Corps technique et administratif de l’armée de terre Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er janvier 2010

> les chefs d’escadron : Jean-François MOREL - Franck CHAIX - Christophe HERRMANN. Pour prendre rang du 1er mars 2010

> le chef d’escadron Alain LEFEBVRE. Pour prendre rang du 1er avril 2010

> les commandants : Christophe GUÉ Philippe GUTH - Didier GOMEZ.

> le chef d’escadron Christophe MONBELLI-VALLOIRE

Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er janvier 2010

Pour prendre rang du 1er mai 2010 > les chefs d’escadron : Alain VAILLANT - Eric WISNIEWSKI.

> les capitaines : Eric RUBAT du MÉRAC - Pascal CAGLIERIS Jacques LANZA. OFFICIERS SOUS CONTRAT Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant Pour prendre rang du 1er janvier 2010

> les sous-lieutenants : Vincent CHARLES (INF) - Antoine REVILLER (TRN). SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps technique et administratif du service des essences des armées Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er janvier 2010

> le capitaine Franck DELATTRE. JORF du 4 mai 2010 Décret du 27 avril 2010

portant nomination et promotion dans l’armée active GENDARMERIE NATIONALE OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers de gendarmerie Au grade de colonel Pour prendre rang du 1er avril 2010

> les lieutenants-colonels : Fabrice GRANDI - Pascal HURTAULT. er

Pour prendre rang du 1 juillet 2010

> les lieutenants-colonels : Alexandre KORSAKOFF - Patrick MASCARO Thierry VARENNES - Serge JAVON Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er janvier 2010

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• L’Épaulette n° 171 • septembre 2010

Pour prendre rang du 1er juillet 2010

> les chefs d’escadron : Philippe PERRET - Jean-Pierre REYNAUD.

Au grade de chef d’escadron Pour prendre rang du 1er janvier 2010 > le capitaine Arnaud BELTRAME.

Pour prendre rang du 1er avril 2010

> les capitaines : Christophe GAUTHIER - Pierre MICHON. Pour prendre rang du 1er octobre 2010 > les capitaines : Paul BETAILLE Bertrand DUTHEIL. Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2010

> les lieutenants : Christophe JAKUBOWSKI - Chantal BREDIN. JORF du 9 juin 2010 Décret du 7 juin 2010 portant affectation d’officiers généraux ARMÉE DE TERRE

> M. le général de brigade Yann PERTUISEL est nommé commandant de l’aviation légère de l’armée de terre à compter du 1er août 2010. JORF du 10 juin 2010 Décret du 8 juin 2010 portant nomination et promotion dans l’armée active ARMÉE DE TERRE OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers des armes Au grade de colonel Pour prendre rang du 1er avril 2010

> le lieutenant-colonel EGLEMME (GEN).

François

Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er mai 2010

> les commandants : Pascal CLÉMENT (ALAT/INF) - Lionel HUNOT (INF) - Stéphane LANG (TRS) - Jean TROUET (ART) Bernard KAMUS (TRN) - Patrick GRIMAUD (MAT) - Christian BOURNEL (INF) - Guillaume EHRHART (TDM/INF). Pour prendre rang du 1er juillet 2010

> les commandants : Rémy ONIMUS (ART) - Jean-Christophe BERGER (INF) - Brice KROELL (GEN) - Xavier GIGNET (ABC) - Philippe DELSOL (GEN) - Denis BRETAUDEAU (ABC) - Philippe MAZY (ART) - Denis BEAUSOLEIL (INF) - Régis MAILLET (ART) - Louis ANANI (INF) Jean-Marie EHOUSSOU (TRS) Pascal ROBERT (MAT) - Jean-Louis HIPPOLYTE (ART) - Olivier ZAFRILLA (ART) - Géry de STABENRATH (INF) - Patrice VAZ (TDM/ART) - Marc MOREL de la POMAREDE (ABC) - Pierre LORIDON (TRS) - Claude NIHOUARN (TRN). Corps technique et administratif de l’armée de terre Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er avril 2010

> le commandant Eric BERTRAND. OFFICIERS SOUS CONTRAT Corps des officiers des armes

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er mai 2010

> le lieutenant Philippe DRECOURT (INF). Au grade de lieutenant Pour prendre rang du 1er mai 2010

> les sous-lieutenants : Gaël BERTRU (GEN) - Marie BIET (TRN) - Valentin BECMEUR (INF) - Pierre SIRJACOBS (INF) - Guillaume NEDELLEC (INF) - Timothée CARTON de WIART (INF). JORF du 22 juin 2010 Décret du 21 juin 2010 portant promotion et nomination dans la 1ère section, affectation d'officiers généraux ARMÉE DE TERRE Article 2 Est nommé dans la 1ère section des officiers généraux


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Au grade de général de brigade Pour prendre rang du 1er août 2010

> M. le colonel de l'infanterie Frédéric THUET, nommé commandant en second des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan à la même date. JORF du 11 juillet 2010 Décret du 9 juillet 2010 portant affectation d'officiers généraux

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Chancelier de l’ordre national du Mérite Militaires n’appartenant pas à l’armée active ARMÉE DE TERRE Au grade d’officier > Colonel Michel PETIT (TRN). JORF du 6 mai 2010 Décret du 4 mai 2010 portant promotion et nomination

ARMÉE DE TERRE

> M. le général de brigade Pascal VANDENBUSSCHE, est nommé inspecteur à l'inspection de l'armée de terre à compter du 1er septembre 2010..I

Chancelier de l’ordre national du Mérite Militaires appartenant à l’armée active Au grade d’officier GENDARMERIE NATIONALE

DÉCORATIONS ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR JORF du 2 mai 2010 Décret du 27 avril 2010 portant promotion Grand Chancelier de la Légion d’honneur Militaires n’appartenant pas à l’armée active Au grade de commandeur Sans traitement ARMÉE DE TERRE > Colonel Max RABEYROLLES (CS). Au grade d’officier Avec traitement > Lieutenant-colonel Emile BLAY (TRN). ORDRE NATIONAL DU MÉRITE JORF du 2 mai 2010 Décret du 27 avril 2010 portant promotion

> Colonel Jean-Marc DELÉTANG

RÉCOMPENSES CABINET DU PRÉFET DE LA RÉGION MARTINIQUE ARRÊTÉ N° 10-01453 du 30 avril 2010 Article 1er.- Une récompense pour Actes de Courage et de Dévouement, suite au séisme survenu en Haïti le 12 janvier 2010, est décernée à : MÉDAILLE DE BRONZE

> Commissaire Lieutenant-colonel Gilles CASALTA MÉDAILLE D’OR

> Lieutenant-colonel Philippe COVA. I

ARMÉE DE TERRE > LCL Patrick BLOSSIER (ABC) - COL Didier BRONOËL (TRS) - LCL Michel CONSTANTIN (INF) - LCL Alain COT (INF) - GBR Didier HENAUT (MAT) - LCL Philippe HERVÉ (ABC) - LCL Paul LAURENS (CS) - LCL Christian PAUC (TDM).

Au grade de chevalier

SUCCÈS

ARMÉE DE TERRE

> LCL Arnaud d’ANSELME (INF) - CBA

Philippe BOHN (TRS) - CDT Laurent BOURDEAU (MAT) - CEN Alain CAMPAGNE (TRN) - CBA Philippe DELSOL (GEN) - LCL Vincent DUVIC (GSEM) CBA Gabriel FOISEL (GEN) - LCL Renaud GODARD (MAT) - CDT Ludovic LABOULBENE (MAT) - CES Gérard MARENGO (ABC) - CBA Eric MAURICETTE (ALAT/INF) - LCL Gilles MONTEMBAULT (GEN) - CES Marc MOREL de la POMAREDE (ABC) - LCL Eric PARNET (GEN) - LCL Eric PASQUIER (GEN) - CDT Isabelle PETIT (GSEM) - CBA Christian PICHON (INF) - CBA Luc de PILLOT de COLIGNY (TDM) - LCL Thierry PORRET (ABC) - LCL Stéphane POUJOL de MOLLIENS (INF) - CBA Xavier PREVISANI (TRS) - CEN Jean-Philippe ROMERO (ART) - CEN Paul SANCHEZ (ART) - LCL Henri VILLERET (TRS). I

JORF du 26 juin 2010 Arrêté du 31 mai 2010 portant attribution du brevet de qualification militaire supérieure Le brevet de qualification militaire supérieure est attribué, à compter du 1er janvier 2010, aux officiers désignés ci-après : > les lieutenants-colonels : Philippe BÉOT (INF) - Christian DECOLLOREDO (GEN) - Jean-Louis GAUTIER (GEN) - Thierry JULLIEN (GEN) - Philippe LOYAU (TRN). I

> L’Épaulette adresse ses félicitations aux lauréats. L’Épaulette n° 171 • septembre 2010 •

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BIBLIOGRAPHIE LES RISQUES subir ou prévenir ?

LES MAQUIS DE L’HISTOIRE Guerre révolutionnaire, Guerres irrégulières Par Antoine Champeaux Guerre révolutionnaire, guerre irrégulière ou « petite guerre », guérilla et contre-guérilla, autant de termes pouvant caractériser ces conflits qui sortent des voies classiques de la tactique et de la stratégie. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend sans doute une nouvelle dimension à la lumière des luttes armées qui continuent à secouer certaines zones du monde contemporain. Obligeant à redéfinir les notions de combat dans l’espace et dans le temps, contraignant à mesurer le rôle des populations civiles en tant qu’enjeu autant qu’acteur de la lutte, ce style de guerre mérite d’être longuement pensé et réfléchi. Les textes rassemblés dans cet ouvrage devraient contribuer à enrichir cette réflexion. 288 pages Format 14,8 x 21 Editions Lavauzelle BP 8 - 87350 PANAZOL

Par Valentine Erné-Heintz Grippe A, OGM, pesticides, attentats... Certaines crises ou catastrophes écologiques et sanitaires ont démontré la fragilité de l'homme et les limites du progrès et de la connaissance. Les individus manifestent une sensibilité grandissante au risque, voire un refus du risque. Or, le progrès enfante le risque. L'homme vit dans une société du risque : le risque zéro n'existe pas. Cependant, le risque est traqué : les analyses du risque se multiplient et s'accompagnent d'actions de prévention plus ou moins contraintes. On assiste alors à l'émergence d'une société assurantielle et à une interprétation parfois erronée du principe de précaution. Par ailleurs, l'incapacité à tout prévoir remet en cause le savoir des experts et des scientifiques. Face à cette absence de consensus, il est donc parfois difficile d'apprécier le risque alors même que la société est en attente d'une réponse. Il existe pourtant divers outils pour se protéger et gérer certains risques. Encore faut-il que les instruments proposés soient socialement acceptés. 154 pages Format : 14x21 Editions Ellipses 32 rue Bargues 75740 PARIS CEDEX 15

Les mythes et légendes qui se sont forgés des deux côtés à l’occasion de la guerre d’Indochine, l’emprise idéologique anticolonialiste sur l’université et les médias français, l’absence d’une véritable recherche historique au Vietnam communiste, tout cela laisse encore aujourd’hui le champ ouvert à de nombreuses questions. En sélectionnant celles qui lui ont été posées, le plus souvent à la suite de la publication de son premier ouvrage : « Indochine, les mensonges de l’anticolonialisme », Paul Rignac propose des réponses qui s’appuient sur la chronologie des événements et battent en brèche certaines interprétations idéologiques devenues vérités officielles. De manière simple et concise, l’auteur offre une approche originale de cette guerre, en mettant l’accent sur ses trois caractéristiques fondamentales : • L’interminable agonie d’une entreprise coloniale touchée à mort par l’agression japonaise du 9 mars 1945. • La cristallisation d’aspirations nationalistes multiples s’affrontant dans une véritable guerre civile. • La manipulation des peuples d’Indochine par les grandes puissances (URSS et États-Unis) au service de leurs propres intérêts dans le combat sans merci de la « guerre froide ». 142 pages Format 15.50 X 24 Indo Editions 61, rue de Maubeuge 75009 PARIS

CODE DES PENSIONS D’INVALIDITÉ ET DES VICTIMES DE LA GUERRE Par Claire Aubertie-Mouren

LA GUERRE D’INDOCHINE EN QUESTIONS CONTRE-ENQUÊTE Par Paul RIGNAC Préface du général Guy Simon Tu réponds aux questions que tout le monde se pose ! Affirmait un ancien combattant d’Indochine à l’auteur après la lecture de son manuscrit.

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Notre société évolue rapidement en fonction des nouvelles technologies et des nouvelles données socio-économiques, la guerre et le terrorisme changent de visage, pourtant la partie du droit traitant de leurs conséquences prend du retard, et l’utilisation de ces textes devient d’autant plus ardue. Cette édition du code commenté des pensions militaires d’invalidité a été construite pour faciliter l’utilisation et la mise en pratique de ce droit, tant par des professionnels aguerris à la juridiction du Tribunal des pensions militaires que par des néophytes. L’ensemble des textes utilisables devant cette juridiction est regroupé dans cet ouvrage, ainsi que les dernières jurisprudences nationales ou européennes. 608 pages Format 16 x 23,5 Editions Lavauzelle BP 8 - 87350 PANAZOL

• L’Épaulette n° 171 • septembre 2010

100 DATES INCONTOURNABLES DE L’HISTOIRE Par Thierry Chef 100 dates. C’est à la fois peu et beaucoup.... Peu car l’histoire du monde ne se résume pas à 100 dates, bien sûr. Beaucoup, car les événements choisis sont tous des tournants dans l’Histoire. L’invention de l’écriture, la fin de l’Empire romain, Christophe Colomb qui met pied à terre outre-Atlantique, la première extrac-


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204 pages Format : 14x21 Editions Ellipses 32 rue Bargues 75740 PARIS CEDEX 15

JOFFRE De la préparation de la guerre à la disgrâce, 1911-1916 Par André Bourachot Des trois maréchaux vainqueurs de la Grande Guerre, Joffre est le moins connu et le plus discuté. Nommé chef d’étatmajor général en 1911, il élabore un plan qui prévoit de porter le fer en Alsace et en Lorraine annexées. Dès les premiers jours de la guerre de 1914, ce plan s’avère être un ecchec - les Allemands enveloppant les armées françaises par la Belgique. La France est au bord du gouffre quand s’engage la bataille de la Marne, qui est finalement gagnée par les Alliés. Dans certaines sphères civiles et militaires, des voix contestent sa victoire à Jofre. La polémique va enfler dans les années suivantes, qui sont celles des hécatombes et du « grignotage » meurtrier. Sous la pression de la Chambre des députés, Joffre est destitué de son commandement à la fin 1916, après que lui a été attribuée la dignité du maréchal. Joffre a-t-il été un général incompétent ou un stratège remarquables ? A-t-il été ni l’un ni l’autre ? Ce livre donne quelques éléments de réponse. Bernard Giovanangeli Éditeur 22, Rue Carducci 75019 Paris

100 FEMMES QUI ONT FAIT L'HISTOIRE DE FRANCE

Par Annie Zwang

LA DIVERSITÉ EN FRANCE IMPÉRATIF OU IDÉAL ?

Transversale Débats Par Hervé Marchal Aujourd’hui, la diversité est au centre de bien des débats et controverses dès lors qu’il s’agit de penser le « vivre ensemble » et de définir les valeurs sur lesquelles doit reposer notre société démocratique et républicaine. La diversité concerne de multiples champs sociaux, comme l’école, la famille, la ville, l’armée, l’immigration et la politique, et de nombreuses dimensions, comme la culture, les identités sexuelles et ethniques ou la religion. Elle mobilise donc des acteurs multiples, chercheurs – sociologues, historiens, spécialistes des sciences de l’éducation…-, opérateurs de la ville – urbanistes, élus…-, ou encore praticiens de la vie sociale – éducateurs, psychologues… Interroger la diversité, c’est donc interroger l’avenir même de notre société tout entière.

Aliénor d'Aquitaine, Catherine de Médicis, Colette, Simone Veil... Si ces femmes sont connues de tous, d'autres le sont bien moins : Elisa Lemonnier, Hubertine Auclert, Marie Marvingt... Femmes politiques, reines, résistantes, écrivains, peintres, sportives de haut niveau... 100 portraits originaux de celles qui font la France depuis l'Antiquité. Célèbres ou oubliées, elles ont toutes joué un rôle fondamental dans l'Histoire ou la culture française... Une façon originale de (re)découvrir l'Histoire de France et de réveiller la Mémoire !

BIBLIOGRAPHIE

tion de pétrole, la chute du mur de Berlin, les attentats du 11 septembre 2001... L’important est de saisir ce qui se passe à un moment clé et de comprendre ses conséquences : par exemple, le microprocesseur a changé notre vie... Qui l’aurait dit en 1973 ? Alors, remontez le temps et... entrez dans l’Histoire !

237 pages Format : 14x21 Editions Ellipses 32 rue Bargues 75740 PARIS CEDEX 15

176 pages Format : 14,8 x 21 Editions Ellipses – 32 rue Bargue – 75740 PARIS CEDEX 15

GUIDE PRATIQUE DES DÉCORATIONS FRANÇAISES ACTUELLES Nouvelle édition 2010 Par Jean Battini Witold Zaniewicki Parue en 1998, la première édition du Guide pratique des décorations a connu un très important succès, tant au sein des administrations civiles et militaires et des associations que du grand public. Cette nouvelle édition totalement revue et complétée présente toutes les décorations françaises officielles actuelles y compris celles instituées ces dernières années. Deux nouvelles parties sont consacrées notamment aux médailles sans ruban, à l’ordre de port des décorations officielles françaises et à la discipline. Historique, bénéficiaires et conditions d’obtention, description complète, protocole de remise, particularités... Une information précise et parfaitement à jour destinée à tous. Une photographie couleur de chaque décoration complète cette nouvelle édition. 448 pages Format 14,8 x 21 Editions Lavauzelle BP 8 - 87350 PANAZOL

MUSÉE DE L’ALAT ET DE L’HÉLICOPTÈRE MISE EN CONTEXTE ET APERÇU DES COLLECTIONS Par le Capitaine Tristan Leroy Préface de Madame le Médecin Général Inspecteur Valérie André Avant propos de Monsieur le Général de Division Patrick Tanguy Présenté par le Capitaine Tristan LEROY, conservateur du Musée de •••

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BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)* Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Situation militaire : Active – Retraite* Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Année du grade :

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Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cotisations : Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 euros Lt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 euros Officier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 euros Elève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gratuit Conjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS). Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON* L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12 Fait à .................................................................................. le ............................................................................................. Signature : * Rayer les mentions inutiles

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••• l’ALAT et de l’hélicoptère de Dax, cet

100 DATES DE L’HISTOIRE DE FRANCE Par Philippe Zwang • Alésia ? 52 avant J.-C. • 1515 ? Marignan ! • 1898 ? J’accuse ! • L’euro ? 2002. Si certains de ces événements semblent connus de tous, d’autres sont souvent ignorés ou oubliés. Pour autant, aucun n’est anodin. La découverte du vaccin contre la rage, l’assassinat de Jean Jaurès, celui d’Henri IV, la bataille d’Austerlitz, l’appel de l’Abbé Pierre… Autant de dates incontournables dans l’Histoire de France. Ce sont donc 100 dates, connues ou méconnues, qui permettent de faire un « tour » de l’Histoire de France en quelque 200 pages ! 240 pages Format : 14,5 x 21 Editions Ellipses – 32 rue Bargue – 75740 PARIS CEDEX 15

128 pages Format : 15 x 21 Editions Semia – 57 rue Francis Combe – BP 30199 – 95024 CERGY PONTOISE CEDEX

28 MAI 1940 NARVIK, LA COURTE VICTOIRE DES ALLIÉS Jean-Luc Messager Situé à 220 kilomètres au nord du Cercle polaire, Narvik est le port norvégien par lequel transite le fer en provenance des mines de Kiruna, en Suède, via une ligne de chemin de fer qui lui est affectée. En hiver, toujours libre de glaces, il est le seul port praticable de la région, offrant un accès direct à l'océan Atlantique pour l'exportation du fer suédois, soit 10% des importations du Royaume-Uni et 50% de celles de l'Allemagne. Hitler décide d'assurer la sécurité de cette ligne d'approvisionnement et d'en priver les Britanniques, tandis que les Alliés veulent, de leur côté, couper « la route du fer ». L'Allemagne envahit la Norvège début avril 1940. Après avoir conquis rapidement le Sud du pays, il ne lui reste qu'à s'emparer de Narvik, sa dernière cible stratégique. L'opération est lancée le 9 avril. Le

lendemain s'engage une bataille navale - qui se poursuivra à terre à partir du 13 - à laquelle participe un corps expéditionnaire français composé majoritairement de chasseurs alpins et de légionnaires - la future 13e DBLE - sous les ordres du général Béthouart. Les troupes sont mises à terre à partir d'une force maritime britannique. Après des études de lettres, Jean-Luc Messager choisit la carrière des armes. Il sert successivement dans les troupes aéroportées et à la Légion étrangère. Actuellement chef de pôle au sein de l'ECPAD, il est l'auteur de 9 novembre 1989 : Berlin. La chute du Mur de la honte et a dirigé Légionnaires parachutistes, soixante ans au service de la France (L'Esprit du livre éditions) ainsi que Français et Roumains dans la Grande Guerre (ECPAD). 96 pages Format : 21 x 27 Éditeur : L’esprit Du Livre éditions

> LA SECONDE

UN BÉRET ROUGE EN... KÉPI BLEU ! MISSION EN KABYLIE 1956-1961, CARNETS D’UN CHEF DE SAS, BENI-DOUALA Par Georges Oudinot En septembre 1955, le capitaine Oudinot revient d’Indochine amer. Il a beaucoup réfléchi à cette guerre subversive perdue. Homme de guerre, il se sent concerné par la situation alarmante de l’Algérie où une mouvance subversive indépendantiste minoritaire et très active en profite pour instaurer un climat insurrectionnel généralisé. La gravité de la situation contraint le gouvernement à faire appel à l’armée qui prend en charge un nouveau service : les Sections administratives Spécialisées (SAS) dont les officiers portent le traditionnel képi bleu à croissant d’or de leurs « anciens ». Leur mission immédiate consiste à rétablir le contact avec la population. En mai 1956, il se porte volontaire pour être « officier SAS » et prend le commandement de la SAS de Beni-Douala, en grande kabylie. Il retrace, dans son ouvrage, cette expérience riche et périlleuse, hors du commun. 703 pages - Format : 15 x 23,5 Éditeur : L’esprit Du Livre éditions

GUERRE MONDIALE Par le général (cr) Jean Delmas Le général (cr) est un spécialiste, Officier du génie, docteur en histoire, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Ancien chef de cours d’histoire de l’Ecole supérieure de guerre, ancien chef du Service historique de l’armée de terre(1980-1986), il est l’auteur de nombreux ouvrages historiques dont « La bataille d’Alger », publié chez Larousse en 2007. IL retrace dans son livre toutes les étapes de la guerre 39-45 racontées de manière claire et didactique. Il donne toutes les informations pour comprendre les enjeux de la seconde guerre mondiale et ses conséquences actuelles.

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BIBLIOGRAPHIE

ouvrage est destiné à remettre en contexte et à faire mieux connaître les collections de ce musée, dépositaire d’un patrimoine aéronautique exceptionnel. Il se veut également un hommage à tous nos « Grands Anciens » sans lesquels la grande aventure de l’aéromobilité n’aurait pas été possible. Sans prétendre à l’exhaustivité, son propos consiste à mettre en perspective la continuité d’emploi des aéronefs mis en œuvre par l’armée de Terre, à montrer comment l’acquisition progressive de ces moyens aériens s’est assortie d’une réflexion sur la façon de les utiliser au combat et à souligner le saut technologique et tactique induit par l’apparition de l’hélicoptère au milieu des années 1950. Aujourd’hui premier opérateur français d’aéronefs à voilure tournante, l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) a joué un rôle décisif dans ce processus et il était important d’en rendre compte.


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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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