3 minute read

« L’innovation au service du développement de l’aviation civile »

La communauté aéronautique mondiale célèbre chaque 07 décembre, la journée internationale de l’Aviation civile. Instituée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), cette journée offre l’opportunité de sensibiliser les pouvoirs publics des 191 Etats membres et les opinions sur l’importance de l’aviation civile dans le développement socio-économique et culturel d’une nation. L’OACI œuvre ainsi depuis sa création à l’élaboration et à l’application des normes techniques, veille à l’application des règlements aéronautiques, à l’efficacité et à la régularité du transport aérien.

La commémoration de cette journée internationale de l’aviation civile ce mercredi 07 décembre 2022 survient après la 41ème assemblée générale de l’OACI, tenue du 27 septembre au 07 octobre 2022 à Montréal au Canada. Les travaux de cette 41ème Assemblée générale ont été sanctionnés par la prise d’importantes résolutions en lien avec la promotion de l’innovation dans le domaine de l’aviation civile.

Advertisement

Le thème retenu cette année 2022, à l’instar des trois dernières années, est : « L’innovation au service du développement de l’aviation civile ». Par ce thème, l’OACI entend non seulement faire le point de la promotion des innovations opérées dans le secteur de l’aviation civile, de parachever celles qui sont en cours, mais aussi et surtout, d’en faire une culture, ce qui permettra au transport aérien d’être durable, efficace et accessible.

Cette 41ème Assemblée générale de l’OACI a abordé des sujets sur les innovations d’importance majeure en cours de mise en œuvre. Il s’agit de :

• l’utilisation du carburant durable pour les aéronefs ;

• la recherche sur les propulsions à base d’hydrogène ;

• la gestion des contrôles frontaliers avec le moins de contacts possibles avec les passagers ;

• l’architecture intégrée de contrôle aux frontières ;

• le développement des aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL).

Quant à l’utilisation du carburant durable, force est de constater que le programme « CORSIA » est la référence. Il se base sur un panier de mesures visant à réduire les émissions de CO2 issues du transport aérien, par l'introduction de nouvelles technologies visant à réduire la consommation des avions, améliorer l'utilisation de carburants alternatifs durables. Le Burkina Faso est inscrit à ce programme et a rédigé en mai 2016 son plan d’action pour la réduction des émissions de CO2. Le pays a été sélectionné dans le cadre du programme CORSIA pour le volet renforcement des capacités. A ce jour, la participation du Burkina Faso à ce programme se traduit par la collecte des données relatives aux émissions de dioxyde de carbone par Air Burkina, la seule compagnie aérienne nationale effectuant des vols internationaux. Cette collecte se fait sous la surveillance de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC).

Les études ont montré que les émissions carbone de l'avion par passager sont parmi les plus élevées du secteur des transports. L'industrie s'attend à une croissance rapide du transport aérien, passant de 3,8 milliards de passagers en 2016 à 7,2 milliards en 2035. Les conséquences d’une telle augmentation s’annoncent préoccupantes au regard de leurs impacts hautement négatifs sur le climat et l’environnement. Pour inverser cette tendance, l’innovation sur les propulsions à base d’hydrogène doit être promue et vulgarisée. D’ores et déjà, les gouvernants des Etats membres de l’OACI sont interpellés. Ils doivent en faire une priorité dans leurs plans et politiques de développement en vue d’apporter des réponses appropriées et efficaces dans la protection de l’environnement.

La pandémie de Covid 19 a fortement ébranlé le transport aérien. Dans l’optique de soutenir les États dans leurs efforts de redémarrage, de relance et de résilience, l’OACI a développé l’architecture intégrée de contrôle aux frontières. Cette nouvelle technologie permet de réduire au maximum, le contact entre le personnel travaillant à l’aéroport et le passager. Cela permet de réduire le taux de contamination dans les enceintes aéroportuaires.

Sur un tout autre plan, l’utilisation et l’exploitation des aéronefs télépilotés, communément appelés drones, est aussi une innovation majeure dans le développement de l’aviation civile. On constate une forte tendance à la hausse de son exploitation. En plus des besoins militaires et de sécurité (surveillance du territoire, activités militaires), les drones sont utilisés par des particuliers pour des missions de l’environnement, de la production agricole, des mines, du cadastre et des reportages télévisés. Pour une meilleure exploitation, le Gouvernement du Burkina Faso, à travers le ministère en charge des transports a révisé les dispositions du code de l’aviation civile et a pris l’arrêté n°2019-0013/MTMUSR/ SG/ANAC du 06 mai 2019 portant conditions techniques d’exploitation des systèmes d’aéronefs télépilotés civils.

En sus, le Gouvernement du Burkina Faso a pris en compte des préoccupations cruciales liées à la protection des données à caractère personnel et à la sécurité des systèmes d’information. Cela s’est traduit par l’élaboration d’un cadre légal complet et précis à travers l’adoption d’une loi portant régime juridique applicable aux drones civils en mai 2021.

La commémoration de la journée internationale de l’aviation civile m’offre l’agréable plaisir, l’agréable devoir de traduire au nom du Gouvernement de la Transition et à mon nom propre, toute notre reconnaissance et nos encouragements aux travailleurs de l’aviation civile, pour les efforts consentis au quotidien pour le rayonnement de l’aviation civile nationale. Je les exhorte à relever les défis à court, moyen et long terme avec le même élan de solidarité, d’entraide et d’audace pour des innovations au service du développement de l’aviation civile.

- Vive l’OACI !

- Vive l’aviation civile du Burkina Faso pour un transport aérien plus performant et sécurisé !

Je vous remercie !

Anûuyirtole Roland SOMDA

41E SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’OACI :

This article is from: