Mise à jour ABFA
D o s s ie r : L es so rci ères d e Sa le m
Une conver s a t i o n a utour de H it L is t
Un manga à l’honneur : Black Rose Alice
Le s dernièr e s n e ws d e L au rel l ET P L U S E N C O RE : Doct e u r N é m é s i s C in é ma , a v is d e l a r édac In ter v ie w, j e u x , . . .
E X C L U S I V ITE : L e p ro l o g ue du p r o c h a i n r o man de L o ren z o B ri g higni
SOMMAIRE p3 Edito Un petit mot pour commencer... p4 Mise à jour ABFA Parce qu’il s’en est passé des choses depuis la dernière fois ! p6 Les dernières news de Laurell Juste une mise au point, nanana. p9 Une conversation autour de Hit List Et patati et patata p14 Fiche personnage : le mystère Edward Pas celui qui brille ! p18 Un manga à l’honneur : Black Rose Alice Lisons du Setona Mizushiro p20 Interview : Fleurine Mais lâche ton photoshop ! p22 Docteur Némésis Nouvelles consultations p24 Cinéma : Priest Avis de la rédaction p26 Journal d’une sorcière Parce que y’a pas que les vampires p30 Dossier : Les sorcières de Salem Un peu d’histoire p32 Jeu des 7 erreurs Besoin de lunettes ? p33 Lecture : C’era una volta a Venisia Voyage, voyage ! p41 Résultat jeu des 7 erreurs et Crédits
ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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MENTIONS LEGALES EQUIPE Rédaction : Arcantane, Miss Symphonia, Myrdin, Némésis, Tan Sur les idées du : Conseil de St Louis Réalisation : Fleurine Rétoré Utilitaires : Adobe Photoshop CS3, Adobe InDesign CS3, Word 2003 Police : Arabella, Arial Narrow, Arno Pro, Bebas Neue, Black Chancery, Candara, Charlemagne Std, Cooper Std, Little Days, Sweet Lady, Trajan Pro, Waltograph, CONTACT conseilstlouis@gmail.com REMERCIEMENTS A nos beta readers, nos lecteurs, aux membres de la communauté ABFA : vos encouragements sont une source d’inspiration, merci ! PARTENAIRES Vampires & Sorcières, Bit-lit.com, Une Bouilloire et des books, Le Monde de Fleurine, Le Monde de Francesca, Accroc des livres, Chapitre 32, Dark Moon, De la fantasy et autre littérature, La Crypte, Lire ou Mourir, Mordue de livres, Le Monde de la Bit‑Lit, Bit-Lit and Cie, Les chroniques d’Evenusia AVERTISSEMENT La gazette de Sigmund est un fanzine distribué à titre gratuit. En aucun cas il ne pourra être vendu. Les images et les textes appartiennent à leurs auteurs respectifs. Toute reproduction, partielle ou totale, du magazine est interdite sans autorisation de la rédaction. RETROUVEZ NOUS SUR INTERNET *Anita Blake Fans & Asylum, le Forum *Anita Blake Asylum, le Site *Anita Blake Forum & Asylum Gallery *La Boutique ABFA *FaceBook
EDITO Et voilà, ça y est ! L’édito sera le dernier élément à être mis en place pour ce 5ème numéro de la gazette de Sigmund. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps depuis le hors série avec V&S ? Parce que faire un fanzine pour juste faire un fanzine ne fait pas partie de l’état d’esprit de l’équipe. Parce que nombre de communautés créent le leur pour faire comme les copains, sans pour autant avoir de contenu et du coup les lecteurs risquent de se désintéresser de ce type de format. La gazette a été un peu remaniée. Une première partie est consacrée à l’univers Laurellesque et ABFA. La seconde donne dans un ton plus généraliste. En espérant que l’ensemble vous plaira, n’hésitez pas à nous faire part de vos avis sur le forum, le site, la page Facebook ou bien par mail. Bonne lecture !
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Miss Symphonia
Mise à jo ABFA EN CHIFFRE Plus de 104 000 visites depuis la création du site, 660 fans sur la page Facebook, 722 membres sur le forum comprenant plus de 148 000 messages. 5 admins et 3 modos pour vous servir. 5 gazettes dont le nombre de lecteurs augmente au fur et à mesure des numéros; 14 146 pour le fanzine n°2, 16 326 pour le fanzine n°3, 19 738 pour le 4ème numéro et 19 895 pour le Hors Série avec notre partenaire Vampires & Sorcières. EN VRAC - Laurell K Hamilton a commencé l’écriture du 21ème tome d’Anita Blake. Il n’y aura donc pas de Merry Gentry en 2011. - Hit List (tome 20 d’AB) a été classé n°1 de New York Times list (la liste des meilleures ventes aux USA). - Laurell a crée une fan page sur Facebook en plus de son compte, retrouvez la en ligne - Depuis le début 2011, une dizaine de concours ont été organisés avec ABFA dont 5 relatifs à Anita Blake et Merry Gentry et l’année n’est pas finie. Surveillez le site et le forum, de nouveaux arrivent pour la rentrée. - La FAQ relative au forum a été mise à jour, c’est par-là. ABFA Y ETAIT - Endless Night Vampire Ball à Paris en mars au Moulin Rouge (lire l’article) ; - Bit-lit tour : interview à la fantasy tavern (lire l’article), dédicace à virgin (lire l’article) et dédicace dans les locaux de Bragelonne en mars (lire l’article) ; - Inauguration salon du livre en mars (lire l’article) ; - SP avant première du Film Numéro quatre en mars (lire l’article) ; - Projection Ultim’ Twilight en juin au Grand REX (voir les photos). DEFIS LECTURE Cette année, comme vous le savez peut-être, les communautés Vampires & Sorcières et ABFA ont décidé d’organiser leur propre défi lecture. On vous en avait parlé dans le précédent numéro de la gazette. La moitié de l’année est largement passée et il est sans doute temps de faire un petit bilan de l’avancement des choses. Au moment où cet article est écrit, nous avons déjà reçu 309 avis de la part des 32 participants qui se sont lancés dans l’aventure. Il est à noter que 10 des 42 inscrits du départ n’ont pas encore entamé du tout le défi. (Mais qu’attendez-vous ?) C’est presque sans surprise que les gros lecteurs sont déjà en train d’approcher de la ligne d’arrivée. Myrine est la première à l’avoir franchie, talonnée de près par Alea18, Némésis et Sabbata qui ne devraient pas tarder à remplir aussi leur contrat. A vue de nez, les deux romans qui semblent avoir le plus de succès pour l’instant en terme de nombre de critiques sont Guerrière de Marie Brennan et Traquée de Rebecca O’Donnell. ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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u r A B FA Nous vous rappelons que vous pouvez consulter la liste des avis sur cette page récapitulative (et si vous êtes un des participants, n’hésitez pas à nous prévenir si nous avons fait une erreur) Bonne lecture à tous, la route est encore longue jusqu’au 31 décembre :)
AGENDA DES SORTIES LAURELLESQUES 2011
16 août : Anita Blake – Intégral 4 : Tomes 7 et 8 Editions France Loisirs 17 août : Comic Anita Blake – Circus of the Damned : the Scoundrel #1 Editions Marvel 21 Septembre : Merry Gentry – Les Ténèbres dévorantes, Tome 7 Editions J’ai Lu 21 Septembre : Comic Anita Blake – Circus of the Damned : the Scoundrel #2 – Editions Marvel 23 septembre : Anita Blake – Danse Macabre Tome 14 Editions Bragelonne 19 Octobre : Comic Anita Blake – Circus of the Damned : the Scoundrel #3 Editions Marvel 19 octobre : Merry Gentry – Péchés divins, Tome 8 Editions J’ai Lu 21 octobre : Anita Blake – Péchés céruléens, Tome 11 (poche) Editions Milady Novembre : Comic Anita Blake – Circus of the Damned : the Scoundrel #4 – Editions Marvel Décembre : Comic Anita Blake – Circus of the Damned : the Scoundrel #5 – Editions Marvel 2 décembre : Anita Blake – Intégrale 1 Editions Bragelonne
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Les dernières n Depuis le dernier numéro de notre gazette (oula ça remonte !), il s’est passé des choses dans le petit monde de Laurell. Bien sûr il y a eu la sortie de Hit List le 7 juin. Némésis et Tan se sont livrées à leur traditionnelle discussion sur le Anita de l’année que vous retrouverez dans les pages qui suivent. A l’occasion de cette sortie, le site de Laurell a fait peau neuve alors n’hésitez pas à aller jeter un œil. En France, Micah est sorti le 22 avril chez Bragelonne, accompagné de 3 nouvelles inédites pour étoffer un peu l’ouvrage. Danse Macabre est d’ores et déjà prévu pour le 23 septembre prochain et il sera bien plus conséquent puisqu’Amazon annonce qu’il fera 624 pages. Et pour ceux qui préfèrent attendre les sorties en poche, sachez que Péchés céruléens devrait sortir le 21 octobre. Du côté de J’ai Lu, Merry Gentry se porte plutôt bien puisque les tomes 5 (Sous le souffle de Mistral) et 6 (L’Étreinte mortelle) sont sortis respectivement le 19 janvier et le 15 juin de cette année. La suite arrive très vite avec le tome 7 (Les Ténèbres dévorantes) et le tome 8 (Péchés Divins) prévus pour le 21 septembre et le 19 octobre 2011. Et après il faudra attendre car le tome 9 n’est pour l’instant pas encore écrit. On en reparle un peu plus loin. L’adaptation en comic du Cirque des damnés se poursuit aux USA. La deuxième partie intitulée Ingénue vient de se terminer et en août débutera la troisième : The Scoundrel. En France, on a enfin pu découvrir le tout premier tome de Plaisirs coupables qui se sera fait désirer presque 2 ans. Initialement prévu pour le 15 octobre 2009, il sera finalement sorti le 24 juin 2011. La question qui est sur toutes les lèvres maintenant est : quand sortira la deuxième partie ? Réponse : nous avons posé la question à Milady Graphics bien sûr, mais pour l’instant ils n’ont pas encore de date à nous proposer. Patience, patience ! (mais si vous en avez en réserve, vous avez bien tenu jusque là :) ) Quelques news sur le travail de Laurell à présent. La grande révolution est qu’elle a réussi à négocier pour que les Anita et les Merry soient maintenant chez le même éditeur, ce qui lui offre bien plus de flexibilité au niveau de l’écriture. Elle explique qu’elle ne tient plus le rythme d’un Anita et un Merry par an, même après la pause qu’elle s’était octroyée en 2010. Ceux qui suivent l’auteur sur Twitter ou Facebook savent qu’elle profite beaucoup plus de la vie depuis quelques mois, au risque, même selon ses propres dires, de se faire dévorer par le grand méchant loup des loisirs et de la procrastination (Lire l’article). Du point de vue de l’écriture, elle disait vouloir s’atteler au prochain Merry, mais finalement la voix d’Anita s’est davantage faite entendre : le tome 21 semble être sur les rails. Quelques messages de l’auteur nous font cependant craindre le pire puisqu’elle pense pouvoir mener les deux ouvrages de front ; une initiative que les fans regardent d’un œil plutôt circonspect, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour le 6
ews de Laurell Merry, on sait juste qu’elle essaye en vain d’écrire la première scène où apparaîtront les bébés, mais que l’inspiration n’y est pas pour le moment. En tout cas, ça ne sera pas pour 2011. Anita s’écrit plus facilement en comparaison, donc elle continue sur sa lancée. Pour l’instant que sait-on sur le prochain Anita ? • elle a commencé l’écriture début juin • elle travaille au son du dernier Marilyn Manson (entre autres) • il semblerait qu’il y ait une nouvelle scène à trois avec Jean-Claude et Richard. Elle a mentionné Rêves d’incube et dit essayer d’éviter de se contredire ou de faire des redites. • Richard ne serait pas Richard s’il n’ergotait pas n’est-ce pas ? Visiblement, avant d’en arriver à la scène ci-dessus, il y aura une grande discussion entre lui et Anita. Mais pas de clash en vue. • Richard et Anita se réveilleront côte à côte et Richard dira « Weird bad, or weird bad? » (tout est dans la nuance) Bien sûr on commence à avoir l’habitude de lire des informations sur l’histoire à venir et de ne pas les retrouver par la suite dans le livre final. Une chose semble sûre en tout cas, l’intrigue se déroulera à St Louis et il y aura du sexe (comment ça on ne s’avance pas trop là ?). On pourra sans doute vous en dire plus lors du prochain numéro de la Gazette de Sigmund. En attendant, bonne lecture à tous, il y a de quoi faire de notre côté de l’Atlantique !
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Une conversation autour de Hit List
Petit récapitulatif avant de commencer cet article : Hit List est le 20ème tome des aventures d’Anita Blake ; dont voici la quatrième de couverture :
Un tueur en série chasse au Nord-Ouest des États-Unis, assassinant ses victimes d’une façon aussi horrible que spectaculaire. La police locale suspecte que des «monstres» sont impliqués et font appel à Anita Blake et Edward, sous sa couverture de marshal fédéral, qui en savent très long sur les monstres, pour attraper le tueur. Mais certains monstres sont bien réels. L’Harlequin est le croque-mitaine du monde des vampires depuis plus de 1000 ans ; il représente un secret tellement obscur que le simple fait de prononcer son nom peut entraîner une condamnation à mort. Il est désormais aux États-Unis, traquant les tigres-garous et la police humaine. L’Harlequin est au service de la Mère de toutes ténèbres, le tout premier vampire. Elle était censée être morte, mais seul son corps a été détruit. Maintenant elle doit en trouver un nouveau et elle a décidé que le corps d’Anita était celui qu’elle voulait. Edward pense que les meurtres en série sont un piège pour attirer Anita plus près du vampire le plus dangereux qu’elle a jamais combattu. Les vampires surnomment Edward «La mort» et Anita «L’Executrice», mais la Sombre Mère arrive pour en tuer un et prendre possession de l’autre... et elle se moque bien du nombre de morts qu’elle laissera dans son sillage.
(traduction de Tan)
Attention spoilers... Némésis : Alors tout d’abord qu’avais-tu retenu du précédent tome Bullet ? Quelles étaient tes attentes ?
agréablement surprise de voir Anita sans sa horde d’hommes à l’autre bout du pays. Ça fait du bien hein ?
Tan : J’en garde un très mauvais souvenir. Ce qui me revient tout de suite à l’esprit quand j’y repense c’est la scène SM avec Richard et la scène finale avec les tigres. Le ridicule ne tue pas, mais là Anita a pris un sacré coup dans l’aile. En plus le livre paraissait inachevé par rapport à tout ce que Laurell avait confié sur Twitter et sur son blog. Elle annonçait Edward et Olaf et au final ils n’étaient pas là. On s’attendait à la lecture de la 4ème de couverture à avoir la grande confrontation avec Marmée et elle n’a pas eu lieu. Pour Hit List, Laurell s’est montrée beaucoup, beaucoup plus discrète et finalement on n’a quasiment rien su sur le livre avant sa sortie. Du coup, j’avais autant d’espoir que de réticences. Au fond de moi, j’avais encore envie de croire à un retour aux sources avec une enquête musclée et peu de sexe.
Némésis : C’est vrai qu’à chaque fois que je vois Edward, je me dis que le livre va être bon, car j’ai encore en mémoire l’excellent Papillon d’obsidienne et puis parce que je suis persuadée qu’il ne se passera jamais rien entre eux si ce n’est un «combat final» pour voir qui est le plus fort, comme le souhaite Edward depuis plusieurs années. Qui dit Edward, dit Anita loin de chez elle, donc de ses amants et même si cela m’attriste car pas de Jean-Claude, cela fait du bien de sortir de cette ambiance malsaine qu’est devenu le cirque à Saint-Louis. Il est intéressant de noter combien Edward a évolué depuis le début de la série : sorte d’ange exterminateur sans foi, ni loi. Il est devenu petit à petit un personnage plus «réaliste», Laurell lui donne de plus en plus d’humanité notamment à travers sa relation avec Donna et ses enfants. Alors que cela ne ressemblait qu’à une vaste blague, juste une couverture un peu malsaine dans Papillon d’obsidienne, je trouve que
Je suppose que comme moi tu as été heureuse de retrouver Edward dès le premier chapitre et probablement ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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maintenant cela devient assez cohérent et construit, Edward devient un «homme» (excepté le truc avec Peter qui ne tient pas debout une minute). Et toi, que penses-tu de ce qu’est devenu Edward ? Tan : J’ai trouvé ça cohérent aussi comme évolution. Il reste le Edward qu’on aime et ce qu’on apprend sur sa face cachée fait qu’on l’aime encore plus. Le retrouver ici, égal à lui-même, a été un vrai plaisir. Sa froideur, son absence d’hésitation, son expérience font qu’il n’est pas compatible avec les nuits de débauches d’Anita. Il sait qu’elle a des besoins, ne les commente pas (alors que je serais bien curieuse de savoir ce qu’il en pense vraiment au fond de lui) et, honnêtement, quand il dit à Anita que s’il fallait qu’il nourrisse l’ardeur lui-même en cas d’urgences, il le ferait sans ciller, j’ai cru pleurer. Laurell a réussi à les mettre dans le même lit, pour des raisons de sécurité, certes, mais quand même.
Imaginer Anita se réveiller avec un bras en travers du torse d’Edward... EWWW ça ne passe pas !
C’est vraiment quelque chose dont je ne veux pas et Laurell a beau nous avoir dit que Edward était off-limit, elle a quand même ouvert une sacrée porte dans ce tome. Pour moi ça serait la fin d’un mythe s’il se passait quelque chose entre eux. C’était une sorte d’amorce de faux-pas alors que pour le reste il était extraordinaire, nous offrant même une superbe scène d’action comme on les aime. Pour toi leur meilleure scène c’est plutôt celle d’intro où ils discutent autour du cadavre ou celle dans les bois et sur la route ? Némésis : La scène dans les bois, sans aucune hésitation, c’est du grand Laurell ! Sa manière de poser le contexte avec un décor effrayant (une forêt à la tombée de la nuit), la tension qu’elle fait monter petit à petit, nos deux personnages qui passent en mode survie...Tout est là pour que cela soit LA scène de ce roman. Quand je l’ai lue, je ne pouvais vraiment pas lâcher le livre et j’étais heureuse de constater que l’auteur savait encore faire ça car je me dis que rien n’est perdu. Anita et Edward sont en ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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parfaite osmose pour se défendre et puis la réaction d’Edward qui décide de sortir l’artillerie lourde, c’est que du bonheur !! J’ai adoré cette scène et la chute n’en a été que plus dure après... Après on retrouve Olaf et Bernardo, qu’est-ce que tu as pensé de leur intervention dans ce roman ? Tan : Ça fleurait bon au départ, la dream-team réunie pour affronter Marmée. On ne pouvait rêver mieux et ça promettait une fin explosive, même si Bernardo est toujours aussi accessoire et est généralement totalement éclipsé par Olaf. Et au final, ils ont été totalement sous-exploités. Ils n’interviennent dans aucune scène de crime ou de fusillade. C’est surtout beaucoup de papotage et l’éternel débat : faut-il prendre une mesure préventive et tuer Olaf tout de suite avant qu’il ne décide qu’Anita ne vaut pas mieux que ses précédentes victimes ? J’avoue qu’après son comportement dans Skin Trade qui m’avait donné des frissons dans le dos, j’ai été très déçue par sa prestation ici. Il est inutile face à Marmée, inutile quand Anita se fait enlever et il y a cette scène inutile et ridicule où on le voit draguer une potentielle victime et où Anita reconnaît ellemême qu’il peut être séduisant. Gros grincement de dents. Comme avec Edward, il y a un glissement dans la relation et j’ai peur de ce qu’il pourrait arriver : Anita le trouve séduisant, certes la situation est particulière, et à la fin, sa transformation fait qu’il pourrait répondre à une des bêtes d’Anita. J’imagine déjà le pire pour la suite et pour le coup je ne suis pas du tout pressée de le revoir. Je sais que tu n’as pas eu le même ressenti que moi sur lui mais ça ne te fait pas un peu peur ce qu’il lui arrive ? Némésis : Dans le meilleur des mondes, nous ne devrions pas nous inquiéter car Olaf ne devrait jamais être un choix potentiel pour Anita. Aussi ce qui lui arrive à la fin devrait juste être le présage d’une belle traque et d’une grosse baston. Malheureusement avec Laurell rien n’est sûr et elle a tendance à outrepasser toutes les limites et pas dans le bon sens du terme. Avec l’Ardeur, elle trouve une justification à tout et ça m’agace car certains personnages ont une place bien définie et sous couvert de pseudoévolution, elle les massacre. Je ne pourrais pas supporter qu’Olaf devienne un amant d’Anita, tout comme Edward, je crois que cela serait la seule raison qui pourrait me faire réellement arrêter de lire la série et revendre ma collection (ouais, je suis comme
ça, lol !). C’est dommage car au final et à côté de ça, le reste des personnages secondaires sont toujours les mêmes clichés : le flic misogyne, le reste de l’équipe qui doute et ne la suit pas, le nouvel amant qui tombe directement sous le charme... elle ne se renouvelle plus du tout et pourtant, quand on lit ces passages, on sent une certaine lassitude venant d’Anita d’avoir toujours à affronter ces archétypes alors je me demande pourquoi elle continue ? Qu’en penses-tu ? Y a-t-il pour toi un personnage qui est sorti du lot ?
foulés dans ce tome pour mener l’enquête, ni les autres policiers d’ailleurs qui, comme tu l’as fait remarquer, étaient plus intéressés par la vie amoureuse de notre héroïne. Tu as plus l’impression qu’ils sont tous en vacances alors que les faits sont quand même graves mais non, ça préfère dragouiller à l’hôpital ou discuter sur la métaphysique du monde. Je les voyais plus à une terrasse en train de prendre un café que de mener une enquête. Surtout qu’ils savent qui est derrière tout ça et que ce ne sont pas des petits joueurs. Tu as raison, je me suis posée plusieurs fois la question :
Tan : Dans ce tome, aucun. Le dernier rajout au harem d’Anita est totalement anecdotique ; il ne marque pas du tout les esprits. A force d’amener des nouveaux personnages dans l’histoire, Laurell se perd. Elle ne prend plus le temps de les développer assez et surtout de les faire rester assez longtemps pour que le lecteur s’attache réellement à eux. Je vois ça surtout comme des fantasmes ponctuels de l’auteur qui se lasse d’eux rapidement, les remplaçant par de nouveaux fantasmes et ainsi de suite.
Leur grande chance dans cette affaire c’est que les Harlequin se révèlent être des clowns ayant abusé de drogues tellement leur fin est pitoyable. Ils s’en sortent tous avec des twists absolument délirants et inconcevables, ils ne font rien, ils ont juste des coups de chance incroyables et là je me suis dit que Laurell nous prenait pour des truffes ou alors sa muse l’avait complètement désertée.
«on vous ennuie ?».
Je te laisse le soin de commencer sur Marmée Noire car je sens que ça bouillonne en toi, lol!
Finalement ce n’est pas étonnant qu’on voit de moins en moins Jean‑Claude et Richard.
Tan : Qui ça ? Marmée... quoi ? Fut un temps il y avait un personnage terrifiant qui s’appelait Marmée Noire en effet mais dans Hit List, il n’en reste qu’un vague reliquat qui finalement n’est même pas l’ombre d’une menace. On la retrouve dans les toutes dernières pages et on est bien loin de trembler. Vu comme Anita s’en est sortie avec l’Harlequin, il n’y a pas de raison de s’en faire, rien de terrible ne lui arrivera une fois face à Marmée. D’ailleurs la fin est comme d’habitude, malheureusement, c’est-à‑dire bâclée. Super Anita sauve le monde une fois de plus et en ressort indemne. Elle peut retourner à son harem et faire ce qu’elle fait le mieux. Je n’ose même pas imaginer ce que Laurell va inventer pour la suite maintenant que le boss de fin de niveau est mort. J’ai l’impression d’être dans un mauvais manga où le succès des ventes a pris le pas sur la qualité de l’œuvre. Ça marche peu importe le contenu alors pourquoi s’arrêter. Pourtant il serait grand
Ils existent depuis plus ou moins 15 ans et ils restent des personnages de livres. Difficile d’entretenir leur relation avec Anita comme s’il s’agissait de vrais couples. Mais je m’éloigne du sujet. Comme tu le dis, les personnages secondaires sont clichés et malheureusement, ils ne sont pas les seuls à l’être. J’ai trouvé que Laurell avait tendance à radoter. Car malgré les apparences, l’enquête n’occupe pas du tout le devant de la scène et encore une fois il y a beaucoup de blabla sur des thèmes maintes fois abordés. On retrouve l’attrait d’Anita pour les exclus rejetés de tous qu’elle sauve du malheur, son problème vis-à-vis de Cynric qui est mineur, sa lutte contre la bêtise humaine et le racisme. Ça me rappelle trop Laurell qui fait elle-même du militantisme féministe dans les interviews et a tendance à se répéter depuis plusieurs années. Comme quoi les deux brunes sont vraiment proches l’une de l’autre. Pour moi Hit List reste une succession de scènes sans intérêt qui ne servent qu’à meubler mais pas à construire l’histoire, avec des personnages qui sont pour la plupart sans saveur. Combien de fois t’es tu écriée : «Mais va bosser un peu plutôt que de discuter !» ? (car je suis sûre que ça t’est arrivé à toi aussi) . Némésis : Heureusement que les méchants n’étaient pas plus intelligents car Anita et Edward ne se sont pas trop 11
temps... Hit List est un beau gâchis quand même. Certaines scènes nous montrent que Laurell sait encore écrire de l’action pure qui ne se déroule pas dans une chambre à coucher mais ça n’a plus l’air de l’intéresser. Elle préfère philosophier sur sa vie. Je n’ose te demander tes attentes pour la suite... si tu as encore de l’espoir. Némésis : C’est triste mais je vais t’avouer que la fin ne m’a pas surprise, cela fait longtemps que je sais que Laurell ne sait pas écrire des fins dignes de ce nom et depuis Skin Trade, je sais qu’en plus, elle est capable de faire n’importe quoi avec des supers méchants. Marmée Noire quelque part, je savais qu’on en arriverait là. Ce que je ne comprends pas, c’est comment on peut se saborder ainsi car là, c’est sa série qu’elle est en train de tuer. Il faut dire que la dame n’est pas réputée pour bien prendre les critiques, elle s’entoure de personnes qui la vénèrent et ne remettent pas en cause ce qu’elle fait. Ce qui explique sûrement le fait qu’on est en train de tomber bien bas. Quel gâchis en effet d’avoir osé faire subir ce qu’elle a fait subir aux Harlequin et à Marmée, de si bons personnages. Je m’étais dit que le jour où elle en arriverait là, cela voudrait dire que la série serait terminée ; contre qui Anita peutelle encore se battre ? Mais non, ce n’est même pas le dernier tome puisqu’elle est déjà en train d’écrire la suite et je me demande vraiment ce qu’elle va bien pouvoir inventer...très certainement une nouvelle manière de coucher avec plusieurs hommes à la fois.
Cette fin signe aussi l’abandon de l’idée de former un conseil vampirique américain
car il n’y a plus aucune justification donc Anita va retourner à St Louis et continuer tranquillement à se nourrir de son harem... qu’elle agrandira très certainement. Je n’ai pas d’attentes pour la suite, je ne veux plus en avoir car je suis déçue depuis trop de tomes pour me permettre d’encore espérer. Malgré tout, il y a toujours une petite voix (qui devient de plus en plus petite) en moi qui veut voir la suite et qui est persuadée que cela peut aller mieux. Némésis et Tan
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Le mystèr soir d’Halloween déguisé en la figure traditionnelle de la mort. Dans Lunatic café, c’est lui qui montre le snuff movie à Anita. Il doit tuer Gabriel et Alfred. Il ne ressent rien quand il voit le film et mange même un bout de steak alors qu’Anita a du mal à regarder. Il est capturé avec Anita par les chasseurs de métamorphes et Kaspar (un cygne-garou). Quand la police arrive pour les aider, c’est à ce moment-là qu’il utilise pour la première fois son identité de Ted Forrester devant Anita. Il envoie à Anita la peau de cygne de Kaspar comme remerciement pour avoir tué Alfred à sa place. Dans Mortelle séduction, il prévient Anita qu’un contrat court sur sa tête ; on le lui a d’ailleurs proposé mais il a refusé, préférant aider à trouver qui est le commanditaire car il pense que le monde serait moins marrant sans Anita. Pour l’aider, il fait appel à Harley comme soutien. Quand Anita l’abat, Edward lui dit qu’elle a une dette envers lui et qu’un jour, il l’appellera comme renfort. C’est comme ça qu’Anita se retrouve à Santa Fé dans Papillon d’obsidienne. Dans ce tome, on en apprend beaucoup sur Edward. Il vit au Nouveau-Mexique sous le patronyme de Ted Forrester, parle avec l’accent du Texas et est légalement un chasseur qui aide la police de temps à autre. Anita découvre qu’il est depuis deux ans avec Donna Parnell qui est veuve avec deux enfants (Becca et Peter
Edward (on sait maintenant qu’il s’agit d’un pseudo) est de taille moyenne et svelte, il a des cheveux blonds et des yeux bleus. C’est un tueur à gages spécialisé dans les monstres en tout genre (tuer les humains étant devenu trop facile pour lui). On le surnomme la Mort, c’est dire s’il est craint et efficace. Il utilise souvent le pseudo de Ted Forrester, notamment lorsqu’il travaille en tant que US Marshal. On apprend dans Hit List qu’il s’agit en fait de son vrai nom. Edward et Anita se rencontrent pour la première fois avant le début de la série et ceci est relaté dans le comics First Death. Il la considère comme son élève et lui fournit toujours de nouvelles armes. Anita devient tellement douée qu’il en vient à rêver d’un duel entre eux deux pour savoir qui est réellement le meilleur. Dans Plaisirs coupables, il est chargé de tuer le maître de la ville, Nikolaos. Il donne un coup de main à Anita, parce que ça sert ses intérêts personnels et lui montre comment tuer des vampires dans leur sommeil grâce à une injection d’argent liquide. Dans Le Cirque des damnés, il est à nouveau chargé de tuer le maître de la ville mais Anita refuse de lui dire de qui il s’agit, naturellement. Edward lui laisse un numéro pour la joindre (preuve de la confiance qu’il lui porte) et lui donne 24h pour tout lui dire sinon il la torturera. Elle finit par lui faire croire que le maître de la ville est Alejandro. Il accompagne Anita dans la bataille finale le ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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e Edward un tueur en série. La présence d’Olaf et son intérêt pour Anita force Edward à se rapprocher d’elle pour le tenir à distance, mais toujours en tout bien tout honneur bien sûr. Il admet avoir refusé un contrat sur la tête de Marmée Noire car il estime qu’il a dorénavant des responsabilités vis à vis de Donna, de Becca et de Peter et préfère pouvoir rentrer chez lui pour s’occuper d’eux plutôt que de risquer sa peau face à un vrai méchant qui serait susceptible de le tuer.
qui a du mal à s’entendre avec lui). Ils viennent tout juste de se fiancer. Edward entretient de bons rapports avec la police locale. Il fait aussi appel à Olaf et Bernardo pour les aider. Vers la fin du roman, Edward retrouve celui qui, apparemment, l’a formé : Van Cleef. Du temps où il travaillait pour lui, il était surnommé le croque-mort. C’est dans ce tome que l’on se rend compte qu’il a beaucoup d’estime pour Anita et qu’il est fier que son élève soit devenue aussi forte. Il lui avoue même qu’il pense que leurs âmes sont liées, en tout bien tout honneur bien sûr. Il la fait réfléchir sur la tournure que prend sa vie et ce qu’elle désire vraiment, ce qui le fait aussi cogiter sur sa sienne, on sent qu’il a envie de n’être plus que Ted et pouvoir épouser tranquillement Donna. Il finit par voir un thérapeute pour essayer d’arranger les choses.
Il apparaît enfin dans Hit List, le 20ème tome de la série, dans lequel il mène l’enquête avec Anita pour retrouver un tueur de tigres-garous. C’est dans ce tome qu’il révèle qu’en cas de besoin, il se dévouera pour nourrir l’ardeur avec Anita. Et il le dit sans ciller. Pour des raisons de sécurité, ils passent tous deux une nuit dans la même chambre et Anita se réveille avec un bras en travers du torse d’Edward. Moment étrange mais heureusement les choses ne vont pas plus loin et bien qu’Edward se montre toujours très protecteur vis à vis d’Anita, aucun des deux ne semblent vouloir franchir cette limite invisible qui existe entre eux depuis le tout début de la saga. Et c’est tant mieux.
Par la suite, il revient dans The Harlequin à la demande d’Anita qui a besoin d’aide face à ce redoutable ennemi. C’est là que l’on découvre que la relation d’Edward avec Peter a évolué puisque le jeune homme connaît son pseudonyme et veut maintenant marcher dans ses pas. Ce qui n’est pas pour rassurer Anita. On découvre à cette occasion qu’il parle une ou plusieurs langues du Moyen Orient. Dans Skin Trade, il rejoint Anita à Las Vegas pour traquer 15
Baby or not Baby ?
Découvrez la réponse le 23 septembre 2011
Black Rose Alice
de o Setona Mizushir
Comme vous avez pu le constater, pas de « mythe du vampire autour du monde » dans ce numéro de la Gazette. A la place, on a choisi de revenir sur un manga qui revisite le même thème à sa façon. Ceux qui connaissent déjà Setona Mizushiro savent que c’est une touche à tout qui sait aussi bien parler du mal-être de l’adolescence (X-Day, L’Infirmerie après les cours) que d’homosexualité (Le Jeu du chat et de la souris). Avec Black Rose Alice, elle bascule définitivement dans le fantastique mais n’oublie pas pour autant d’explorer les recoins de l’âme humaine et sa complexité. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout cette auteur, peut-être que cet article donnera envie de vous pencher sur le sujet. Voici déjà un résumé en guise d’introduction :
Vienne, 1908. Dimitri, un jeune chanteur d’opéra, se relève inexplicablement d’un accident mortel. Peu après, suicides et autres morts étranges se multiplient dans son entourage. Quand un mystérieux personnage l’approche avec de terrifiantes révélations, Dimitri prend conscience que quelque chose en lui est en train de changer... Tokyo, 2008. Azusa, une jeune enseignante japonaise, vit une douloureuse aventure avec un de ses élèves, jusqu’au jour où un événement dramatique vient bouleverser son existence. (source : Kaze-manga) Pour compléter, sachez que l’histoire est celle de quatre vampires qui vont chercher à séduire une jeune femme, Alice, afin que celle-ci accepte de se sacrifier pour le bien de leur espèce. Car dans le monde de Black Rose Alice, les vampires ne se nourrissent pas de sang. Ils n’ont pas les dents pointues et ne pourchassent pas les humains à la nuit tombée. Non rien de tout cela. Mizushiro a fait de ses vampires des êtres végétaux. Le sang qui coule dans leurs veines n’en est pas, ils parlent de sève. Pour se reproduire, il leur faut planter leurs graines dans le corps d’un hôte qui donnera naissance à des papillons et une fois morts (ce qui arrive de manière automatique quand leur tête tombe après la reproduction), ils se transforment en arbre. Ces vampires d’un autre genre se nourrissent grâce à des familiers mais là encore point de Renfield en vue. Lorsqu’ils se reposent, des insectes et autres mygales sortent de leurs bouches et vont, à leur place, absorber l’énergie vitale des humains voire parfois un peu plus que ça. Le soleil ne les dérange pas plus que l’ail mais ils sont néanmoins plus actifs la nuit. Une vision des choses pour le moins originale n’est-ce pas ? Passée cette présentation de la « biologie » de nos vampires, il y a bien sûr l’intrigue en elle-même. Alice est dans une position bien étrange car avant d’être Alice, elle était Azusa et suite à un accident fatal et à un pacte avec « le diable », elle doit prendre possession du corps d’une jeune femme et assumer la terrible tâche de choisir le mâle le plus valeureux parmi ses quatre courtisans pour lui permettre d’utiliser son corps afin de se reproduire. Une situation qui a tendance à laisser le lecteur u n peu nauséeux par moment car Alice est destinée à mourir elle aussi à terme (c’est le cas de le dire). ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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Au final, elle doit décider non pas de qui elle aimera mais pour qui elle se sacrifiera sur la base de critères très terre à terre. Un fait qui aurait été sans doute plus facile à accepter s’il y avait eu ne serait-ce qu’une once de passion mais c’est loin d’être le cas ici. Il ne s’agit pas d’une histoire d’amour conventionnelle même si on voudrait bien que ça soit le cas et que Dimitri semble le candidat idéal. Tous disent à Alice qu’ils l’aiment (mais l’aiment-ils vraiment comme un homme aime une femme ?) et elle les aime à sa façon mais de là à offrir son corps alors qu’elle a à nouveau la vie devant elle... C’est là que le manga se complique car il y a aussi des passages assez poignants qui forcent à accepter les choses telles qu’elles sont, aussi cruelles soient-elles. Tous sont des personnages torturés et en détresse pour qui on ne peut que ressentir de l’empathie. Dimitri bien sûr est le protagoniste le plus construit jusqu’à présent puisqu’il bénéficie d’un certain nombre de flashbacks qui apportent des éclaircissements sur son passé et lui donne beaucoup de profondeur. L’histoire des jumeaux commence tout juste à être abordée à la fin du 5ème tome. Celle de Léo n’est visiblement pas encore finie. Et celle d’Alice est double puisqu’on a tendance à oublier que, sous ses airs de gamine, il y a Azusa qui avait une vie avant de disparaître du jour au lendemain. Même avec la meilleure volonté et le plus grand dévouement du monde, on ne tire pas aussi facilement un trait sur ce qu’on a été. Surtout quand le passé se décide à vous rattraper. Black Rose Alice est comme la plupart des œuvres de l’auteur : complexe, lent et assez psychologique, avec une ambiance assez pesante et quelques rares pointes d’humour. Le dessin est propre au shôjo : élégant et maîtrisé. Les visages sont expressifs et transpirent des sentiments des personnages qu’il s’agisse de joie, de tristesse, de haine ou d’amour. Ce manga ne peut se résumer en un pur produit de divertissement tant il est capable de faire éprouver des sentiments contradictoires et conflictuels. Il force à s’interroger sur les réelles motivations des personnages en permanence. Il réinvente aussi à sa manière le mythe du vampire de façon très organique. On ne vous mentira pas, Black Rose Alice n’est pas le manga le plus accessible de l’auteur mais il reste une œuvre assez atypique et intéressante dans la multitude de titres qui sortent chaque mois. A tester et éventuellement à adopter. PS : Ce manga est prépublié mensuellement depuis 2008 dans le magazine Princess au Japon et en France, 5 tomes sont déjà parus chez Kaze Manga. La série est toujours en cours. Tan
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- Interview Fleurine C'est une interview un peu spéciale que vous découvrirez dans ce nouveau numéro. A l'occasion de la 1ère exposition de ses œuvres à la librairie l'Antre Monde durant le mois de juin, Fleurine Rétoré (plus connue sur la toile par ses pseudos : Mrs Symphonia ou Satine) n'est pas une étrangère pour ceux qui fréquentent la communauté d'ABFA. Illustratrice à ses heures perdues, nous avons le plaisir de vous proposer sa toute première interview qu'elle a bien voulu nous accorder en exclusivité. Arcantane : Pour ceux et celles qui ne te connaissent pas, peux-tu en quelques lignes te présenter ? Fleurine : Je suis un être humain, de sexe féminin, âgée de 26 ans, avec plusieurs passions. Certaines étant plus faciles que d'autres à assouvir (rire). La photographie, la lecture, la création par ordinateur et les voyages.
A : Qu'utilises-tu comme logiciel pour tes créations ? F : Le principal : Photoshop cs3 et parfois la cs4, car j'ai tellement d'automatismes sur
la 3 que j'ai du mal à passer sur la version 4. En revanche, celle-ci a des "petits plus" carrément géniaux. J'ai bien envie d'essayer la 3D aussi, voir ce que je pourrais faire en mixant plusieurs logiciels... A : Quelles sont tes sources d'inspiration ? F : La littérature, les films, certaines couvertures de roman et les travaux de LilifIlane, Phatpuppyart, Zummerfish, Dezzan… Deviantart est une source sans fin d'artistes merveilleux ! A : Combien de temps environ un montage te prend-t-il ? F : Cela varie en fonction du style de création, de la complexité de celle-ci. Je vais généraliser et dire environ trois heures de montage, auquel il faut ajouter le travail de recherche préalable des photos, textures, brush and co. A : Peux-tu nous parler de tes dernières illustrations ? Ou 20
celles qui sont en cours ? Des futurs projets que tu as en tête ? F : Je travaille sur une série d'illustrations basée sur les personnages de contes de fées. « J'ai » Blanche Neige et cherche l'inspiration pour les autres personnages. Et je suis actuellement en train d'effectuer des démarches pour faire imprimer des marque-pages*. A : Quels conseils donnerais-tu pour ceux qui débutent ? F : Je me vois mal donner des conseils dans la mesure
où je débute également. Mais pour ceux qui souhaitent se former à Photoshop de manière autodidacte (comme je le fais), je dirais : « posez vos questions à votre ami Google, il vous répondra à coup sûr ! » A : Une dernière question : quel effet cela te fait-il de découvrir tes œuvres exposées pour la première fois au grand public ? F : Je suis très heureuse évidemment ! Mais j'ai quand même des appréhensions sur les retours ^^ A : Une dernière question (c'est promis c'est vraiment la dernière *rires*) : Un mot ou un message pour les fans d'ABFA ou le lecteur qui lira cette interview ? F : Aux fans d'ABFA : Oui, je joue de la souris, mais j'ai toujours autant de dextérité avec ma hache donc attention... Aux "non membres" : J'espère que l'interview ne vous aura pas achevés avant d'arriver à cette question !
Pour plus d'informations sur Fleurine, vous pouvez consulter son site web, sa page Facebook et sa page DeviantArt http://lemondedefleurine.com https://www.facebook.com/pages/Le-Monde-deFleurine/131062746978418 http://graphique-satine.deviantart.com/
Interview réalisée en juin 2011 *Les marque-pages sont maintenant disponibles dans sa boutique.
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ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
Docteur Némésis Dis-moi Docteur, est-ce que Sailor Moon est une déesse garou ? Non parce que je trouve qu’il y a quand même pas mal de trucs troublants : elle se transforme (certes sans le côté poilu) et puis elle vient de la Lune, c’est même la princesse de là-bas. Les garous, ils ont des temples dédiés à elle ? Ils l’honorent ?
Coucou doc, je viens de me refaire Aladdin et un truc m’est apparu : en fait le singe Abu, c’est un singe garou ! Je comprends pas pourquoi il ne parle pas mais sinon tous les indices sont là, c’est évident ! Pourquoi Disney n’a jamais rien dit ?? Un détective made in Disney
Un fan de manga
Mesdames et messieurs, vous pouvez voir comme moi les terribles ravages de la drogue sur l’intelligence de nos pauvres jeunes… Quoi ? Tu ne te drogues pas ?! Tu ne fais que regarder la télé… Mesdames et messieurs, vous pouvez voir comme moi le terribles ravages de la télé-réalité sur la jeunesse de notre pays. Éteignez vos télés et lapidez Benjamin Cast***i pour les aider, ils ont besoin de nous. Quoi encore ? Mais non Naruto n’est pas un cousin éloigné d’Anita, quel est le rapport ??!! *sort son fusil de chasse* A ce stade-là, il n’y a plus rien à faire…A part, faire preuve de pitié…Arrête de bouger bon sang !
Non là, trop c’est trop, qu’on m’apporte un yaourt périmé, je vais suivre les conseils d’Alain Chabat, grand homme, et me petit-suissider. *se met à pleurer* Mais pourquoi vous me faites ça ? Qu’est-ce qu’il vous prend ? Qu’est-ce que je vous ai fait ?? Aller Némésis, ressaisis-toi ! Tu es docteur après tout. Mes chers lecteurs fascinés par les garous en tout genre, sachez qu’à partir de maintenant (et oui, je veux dire tout de suite pendant que vous êtes en train de lire ces lignes), le premier qui ose m’écrire à propos des garous ou qui ose y penser un peu trop fort à mon goût, se verra maudit sur 10 générations. Voilà, maintenant vous allez peut-être vous mettre à utiliser vos neurones avant de m’envoyer vos âneries. Je vous laisse, je m’en vais en vacances avec Hugh Jackman ! (Il m’a envoyé un petit mot doux au dos d’une étiquette de Lipton Ice Tea, on va danser !).
Dis docteur, ca existe les escargots garous ? Et les chenilles garous ? Une grande curieuse Oui bien sûr, y’a aussi les libellules garous dans les espèces méconnues, mais tellement attrayantes, des garous. C’est dommage parce qu’elles sont trop lourdes pour voler comme leurs cousines. Non mais c’est fini les questions cons sur les garous, vous vous êtes passé le mot ou quoi ? Des escargots garous, c’est festival ! Mrs Symphonia, j’ai besoin de toi et de ta hache pour faire un peu de tri et puis amène-moi un mojito, je vais finir par tomber en dépression avec des questions pareilles.
Note de Tan : A mon avis une certaine sorcière de Bordeaux t’a jeté un sort... fallait pas partir en vacances avec Hugh Jackman.
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ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
Priest : criti
A
près un brainstorming autour d’un brownie et d’un soda à la terrasse d’un café, la rédaction s’est demandé si ça ne pourrait pas être sympa de tenter une conversation croisée autour d’autre chose qu’un Anita. Pour s’échauffer un peu, nous avons choisi de tenter l’expérience avec un film sur les vampires histoire de rester en terrain conquis. C’est donc Priest, film de 2011, réalisé par Scott Charles Stewart qui a retenu notre attention. Le DVD est prévu pour le 11 septembre 2011. Précision utile : Aucune de nous ne l’ayant vu en 3D, nous n’avons pas du tout abordé cet aspect dans les quelques échanges qui suivent.
Tan : Symph’, tu avais déjà entendu parler ou lu le manhwa avant de voir le film ou pas ? Si oui, est-ce l’adaptation lui fait honneur selon toi ? Si non, est-ce que ça t’a donné envie de le lire ?
engueuler par mon frère, avec qui j’ai regardé le film, parce que toutes les deux minutes, je m’exclamais «Ah ! Mais je le connais lui ! Il joue dans... Et elle joue dans... Et lui c’est...» ^^
Mrs Symphonia : Oui j’avais entendu parler du comics, mais absolument pas feuilleté ni même lu avant de voir le film. Je suis plutôt BD que comics (note de T : il ne s’agit pas d’un comics. Hérétique. A la rigueur tu peux dire manga), mais j’avoue que la scène d’introduction du film m’a beaucoup plu ! Ça ma fait penser à Kill Bill. Et toi, Arc’, que penses-tu de cette scène ?
Arcantane : Effectivement un bon paquet d’acteurs du petit et grand écran connus : Paul Bettany (Légion, The Tourist...), Karl Urban (Le Seigneur des anneaux, Les Chroniques de Riddick...), Cam Gigandet (Twilight), Maggie Q (Nikita), Stephen Moyer (True Blood).... J’avoue que cela me fait sourire de voir des acteurs jouant des vampires dans d’autres films/séries se battre contre des vampires dans Priest. En parlant des personnages, Tan qu’as-tu pensé du personnage «Black Hat» le méchant de l’histoire ?
Arcantane : La scène racontant l’introduction est assez sympa et fait un clin d’œil au manhwa (même si ce ne sont pas les mêmes dessins que la BD ). C’est court mais bien expliqué et au moins on connaît les bases de l’histoire. Quant à la façon de tourner, Priest m’a fait penser à un mélange entre Equilibrium (avec leurs règles de conduite dans les cités où tout est contrôlé), Judge Dredd (le héros qui s’enfuit pour aller combattre les méchants dans le désert) et de western (la scène finale entre Black Hat et le prêtre sur le train).
Tan : J’ai trouvé qu’il avait la classe avec son chapeau et son grand manteau. Il a bien plus de charisme que notre héros que j’ai trouvé correct sans plus. Bon bien sûr quand on connaît un peu l’acteur qui interprète Black Hat, on n’est pas vraiment surpris de le voir réapparaître dans la deuxième partie du film. Puis, en tant qu’hybride, il a eu la chance de ne pas ressembler à ses camarades vampires qui pour le coup n’ont pas été gâtés par la nature. Après niveau développement des personnages, ça ne va pas chercher bien loin dans un camp comme dans l’autre, c’est un peu une accumulation de clichés ; la faute en partie à la durée du film qui ne permet pas de rentrer dans les détails.
Tan : En parlant de références cinéma, j’ai vraiment eu l’impression que l’ambiance visuelle de la ville au début était totalement repompée sur Blade Runner et j’avoue que ça m’a un peu gênée pour rentrer dans l’ambiance. Une fois dans le désert, c’est assez différent, effectivement il y a un côté western avec l’attaque du train et puis il ne manque que les éperons et le cheval à notre méchant. Mais qu’est ce qu’ils passent du temps à faire de la moto ! Surtout pour un film de moins de 80 minutes. Un petit mot sur le casting ? Que j’ai personnellement trouvé assez impressionnant. J’avais l’impression de connaître tout le monde.
Symph’, d’une manière générale, tu as trouvé ça comment cette histoire de prêtres (homme et femme) appelés à se battre contre des vampires ? Surtout que curieusement l’aspect religieux ne semble pas servir à se défendre (croix, eau bénite au rayon des absents). Mrs Symphonia : Pour moi, la thématique religieuse omniprésente dans ce film sert de métaphore. Plusieurs faits bien réels sont dénoncés. L’extrémisme religieux
Mrs Symphonia : Ne m’en parle pas ! Je me suis fait 24
ique croisée Pour resituer un peu le film, Priest est l’adaptation d’un manhwa (un manga coréen) de HYUNG Minwoo qui compte actuellement 16 tomes. Sa publication en Corée est à l’arrêt. En France, c’est le défunt Editions Tokebi qui a édité la série, devenue aujourd’hui quasiment introuvable. En voici un résumé pour comprendre un peu de quoi ça parle. Le Far-West… Un train parcourt le désert. L’un de ses wagons semble étrangement protégé. A bord du train, un mystérieux prêtre au visage d’albâtre. Lorsque la bande des Mat Riders vient délivrer son chef capturé par un marshal, c’est tout l’enfer qui débarque sur terre ! Cernés par des morts-vivants déchaînés, les Mat Riders défendent chèrement leur vie. Leur seul espoir réside en la personne d’Ivan Isaak, l’énigmatique prêtre. Qui est donc cet étrange chasseur de démons qui a vendu son âme au diable ? Date de sortie cinéma : 11 mai 2011 Genre : Aventure , Epouvante-horreur , Science fiction Durée : 01h27min Année de production : 2011 Distributeur : Sony Pictures Releasing France
(quelle que soit la religion) qui monte en puissance dans notre société. L’obligation de célibat, controversée, des prêtres (ici la «nièce/fille»). Et si les éléments habituellement symboles de protection ne sont pas utilisés dans ce film, c’est à mon avis, pour appuyer les faits précités.
surtout qu’il n’est vraiment pas long. Et vous les filles ? Votre dernier mot ? Mrs Symphonia : Mon dernier mot Jean-Pierre ? (Vlà la référence télévisuelle pfff...). je dirais, que j’ai été agréablement surprise par le casting, que le scénario aurait pu être utilisé de manière plus poussée mais qu’au final, le film reste sans prétention et qu’on passe un bon moment. Aller, je suis magnanime et donne un 7/10.
Tan : J’avoue ne pas avoir été chercher aussi loin au niveau du parallèle mais du coup je trouve ça assez sousexploité dans le film qui laisse quand même la part belle à l’action (et aux scènes de moto interminables, j’insiste). On peut imaginer que si suite il y a, cet aspect-là de l’histoire prendra plus d’importance. Enfin avant de parler de suite, concluons déjà sur celui-ci. Personnellement je lui donne 6/10. On est loin du chefd’œuvre mais visuellement, même s’il est très inspiré, ça marche plutôt pas mal. Il y a un bon casting, quelques bonnes scènes d’action, pas mal de trucs capillotractés aussi. Je n’ai pas aimé au point de vouloir le revoir mais j’ai passé un bon moment de détente pas prise de tête,
Arcantane : Je suis d’accord avec vous, bien que ce qui m’a plus déçue dans ce film c’est la façon dont disparaît le méchant à la fin. En résumé : à voir, un film que j’appelle «sans prise de tête» (pas besoin de réfléchir pour savoir ce qui va se passer) dans la lignée des Jonah Hex et cie... Note : 6/10 25
ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
Journal d’une sorcière Voici présenté le journal d’une habitante imaginaire de Salem Village en l’année 1692. 17 Décembre 1691 La neige et la glace ont envahi notre bon vieux village de Salem. Il fait froid et il n’y a pas grand-chose à faire pour nous réchauffer. La vie est plutôt difficile, il n’y a pas grand-chose à manger. Je n’ai hélas pas de mari et je dois me débrouiller pour m’en sortir. Parfois, cette situation est assez mal perçue par le reste de la population. Pourquoi suis-je seule à mon âge ? Je me pose la question. Je ne suis, certes, pas fainéante et j’ai eu la chance d’apprendre à lire et à écrire dans mon Écosse natale. Il y a bien un de mes jeunes voisins qui me plaît. Il est beau, grand et fort. J’ai eu l’occasion de le voir plusieurs fois l’été dernier lorsque je travaillais dans les champs pour la famille Putnam mais je ne pense pas l’intéresser. La famille Putnam a été bonne avec moi. Elle me donne du travail l’été dans les champs et l’hiver, je m’occupe de la petite Ann. Elle va bientôt avoir 12 ans. Je fais également les tâches ménagères de leurs maisons. Je m’entends plutôt bien avec Ann. Nous nous racontons souvent ce que nous avons sur le cœur. Elle va parfois jouer avec Betty, la fille du révérend Parris et sa cousine, Abigail Williams. 23 décembre Le révérend Parris nous a interdit de fêter Christmas comme on le faisait avant son arrivée. Ni chants, ni danse, ni fête ! Les enfants n’ont même pas le droit d’avoir des jouets. Les sermons du révérend sont devenus encore plus rudes depuis qu’une partie de la population refuse de payer sa rétribution. ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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7 Janvier 1692 M. Putnam était particulièrement furieux aujourd’hui. Il pense que les Corey, nos voisins, ont déplacé les clôtures afin de s’approprier davantage de terrain. Il aurait vu leurs traces dans la neige. Il pense que les Porter les ont encouragés à le faire. Les Porter et les Putnam ont toujours été en conflit, je n’ai jamais compris pourquoi. 15 janvier Le pain a un drôle de goût ces jours-ci. Je l’ai fabriqué avec nos réserves de céréales de l’été dernier mais il s’en dégage une odeur étrange. 18 janvier M. Putnam a de violents accès de colère. Je ne l’ai jamais vu ainsi. Il a dit qu’il irait tuer les Corey et les Porter de ses propres mains. Mme Putnam a essayé de le calmer. Ann a eu très peur. 20 Janvier Depuis hier, la petite Ann est malade. Elle est prise de convulsion et ses paroles sont dénuées de sens. J’ai tenté de préparer une potion d’herbes pour la soulager. J’ai dit à ses parents qu’il s’agissait d’une soupe parce que l’herboristerie est plutôt mal perçue par ici. 21 janvier La fièvre ne baisse toujours pas. Ann est prise d’une forme de délire. Je suis allée chercher le docteur Griggs dans le blizzard. J’ai cru ne jamais pouvoir y arriver tant il faisait froid. 22 janvier Enfin, la petite semble guérie mais elle doit
garder le lit. 30 janvier La neige commence à fondre. La première bonne nouvelle depuis longtemps. Ann agit étrangement ces derniers jours. Elle parle toute seule. M. et Mme Putnam sont inquiets, moi aussi. Apparemment, elle n’est pas la seule enfant à être affectée par ce mal. Le docteur Griggs a dit qu’Abigail Williams et Elizabeth Parris sont également atteintes.
fille de 4 ans. Sarah Good serait enceinte d’après les rumeurs. 5 mars J’ai été à la ville pour faire des commissions. On ne parle que de cette affaire partout. J’ai entendu que les magistrats John Hathorne et Jonathan Corwin ont interrogé les accusées. L’indienne Tituba aurait avoué pratiquer la sorcellerie et que les deux autres femmes seraient ses complices.
12 février Nous avons appris aujourd’hui une horrible nouvelle. Les indiens Wabanaki ont attaqué York. Plus de cent personnes dont des femmes et des enfants ont été massacrés. C’est affreux. En ville, certains pensent qu’ils ont été envoyés par les Français. La peur est omniprésente dans le village. Et si cela nous arrivait !
10 mars Ann est toujours affectée par le mal. Son père est entré dans la chambre pour lui parler, seul. De nombreuses fillettes sont touchées par le Malin dans le village.
15 février Le docteur Griggs est formel. Ann, Abigail et Elizabeth sont victimes de sorcellerie. C’est la seule explication à leurs convulsions et à leur comportement. Il y a un peu plus de trois ans, il y eut un cas de sorcellerie sur la famille Goodwin. Il en résulta la pendaison d’une pauvre Irlandaise, Ann Glover.
17 mars Depuis quelques jours, à Salem et dans les villages voisins d’Andover et d’Ipswich, des dizaines de personnes ont été arrêtées. Serionsnous entourés de sorciers et sorcières ?
22 février La ville est en effervescence depuis cette nouvelle. D’autres jeunes filles ont commencé à agir étrangement. Les habitants veulent des réponses. Le révérend Samuel Parris a sauté sur l’occasion. Le Malin est parmi nous ! a-til crié lors de son sermon. 29 février Le Révérend Parris a questionné sa fille Elisabeth et sa cousine Abigail Williams. Elles ont accusé trois femmes de notre village : Tituba, l’esclave indienne des Parris, l’étrange Sarah Osborne, qui ne vient jamais au prêche et Sarah Good, une sans abri qui a une petite
15 mars Ann a accusé plusieurs personnes de lui avoir jeté un sort, dont nos voisins, les Corey.
23 mars C’est affreux ! Le marshal Samuel Brabrook a arrêté la fille de Sarah Good, mais elle n’a que 4 ans ! Ils sont fous ! 25 mars M. Putnam, très en colère, m’a interdit de m’approcher de la petite Ann. Pourquoi ? Qu’ai-je fait de mal ? 27 mars Mr Putnam m’a renvoyée. Il ne m’a donné aucune explication. Je dois quitter la maison avant ce soir. Je ne comprends pas, j’ai toujours été loyale et dévouée. Des personnes mal attentionnées auraient-elles fait courir des ragots sur ma personne ? Pourquoi ? 27
29 mars Ils sont venus pour m’arrêter, j’ai juste le temps d’écrire cette ligne avant que…
préparer une potion qui la soulagerait. De plus cela risquerait d’être pris comme preuve de sorcellerie.
25 avril Voici presque un mois que je suis en prison. Nous n’avons que peu à manger et à boire. Nous sommes traités comme des bêtes, entassés dans ces geôles affligeantes. Ils nous ont déplacés plusieurs fois. De Salem à Boston, de Boston à Salem dans la nouvelle prison qu’ils ont construite spécialement pour l’occasion. J’ai été arrêtée le 29 mars dernier. La petite Ann m’a accusée de lui avoir lancé un mauvais sort. Pourquoi ? Je lui avais toujours fait confiance jusque là. Dans mon malheur, quelque chose de bien, J’ai réussi à obtenir une bible sur laquelle je griffonne ces quelques mots. Je n’ai pas grand chose d’autre à faire, ici. J’ai dû supplier pour l’avoir, heureusement, ils ne savent pas que j’écris dessus sinon ils me pendraient sans procès. Je suis fatiguée. Plusieurs personnes sont malades. J’ai discuté avec Sarah Osborne. La pauvre femme est très fatiguée. Elle m’a conté que durant son examen par les procureurs, ils lui ont demandé si elle avait rêvé d’indiens. Il faut savoir que rêver d’indiens est considéré comme un signe du Malin et donc comme une preuve spectrale. Mais qui ne rêve pas d’indiens quand ils commettent des massacres ?
7 mai A notre grande stupéfaction, le révérend Burroughs, l’adjoint même du révérend Parris, a été emprisonné. Il est désormais considéré comme un sorcier. Parris voudrait-il se débarrasser de lui ?
27 avril Finalement, je me rends compte que toutes les rumeurs propagées sur cette pauvre femme sont fausses mais elle a été accusée parce qu’elle ne s’est jamais réellement intégrée dans la communauté. J’aime bien discuter avec elle, elle connaît tant de choses.
10 mai Sarah Osborne est morte aujourd’hui. J’étais devenue sa seule amie. Je me retrouve de nouveau isolée, perdue... 18 mai J’ai été examinée aujourd’hui pour la seconde fois. Les magistrats m’ont fait me déshabiller. De leurs mains ridées, ils m’ont palpée tels deux pervers sous les yeux obscènes ravis ou accusateurs de la communauté. Ils ont pressé mes seins pour voir si du lait de démon sortait. Ils m’ont fouillée, cherchant la marque de Satan sur moi mais ils n’ont rien trouvé. L’un d’eux émit même une idée. Il voulait apposer sur moi une croix chauffée à blanc pour voir si ma peau brûlerait. Est-il possible qu’ils soient devenus fous à ce point ? Ils m’ont ensuite demandé si j’avais rêvé d’indiens ou de démons, je leur ai répondu que non. Ann maintient ses accusations. Sa seule parole est une preuve pour les magistrats. Elle a utilisé ce que j’ai pu lui confier contre moi. Elle a déformé mes propos. Afin de s’attirer la sympathie de la communauté ? Son père lui aurait-il suggéré ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je l’aimais comme ma petite sœur.
19 mai J’ai pleuré toute la journée. Jamais je ne me suis sentie à ce point humiliée et ainsi traitée. 28 avril Quels crimes si terribles ai-je pu commettre Sarah est malade. Personne ne veut ou peut pour subir ce calvaire ? Il suffit donc qu’une la soigner. Je reste la journée à lui tenir compagnie. Je n’ai hélas rien sous la main pour personne en accuse une autre pour se retrouver 28
au ban de la société. 27 mai Le nouveau gouverneur, Phips, est arrivé aujourd’hui. Vu le nombre très important d’accusés, il va monter une cour "d’oyer et terminer" d’après une méthode française, nos ennemis. Cette cour est mise en place uniquement dans les cas les plus graves comme la trahison… ou la sorcellerie. Ils ont tout pouvoir à présent. 5 juin La première à avoir été victime du grand jury est Bridget Bishop. Nous avons appris qu’ils l’ont reconnue coupable de sorcellerie et condamnée à être pendue. Cette nouvelle nous a glacé le sang. Justice expéditive. Que lui reprochaient-ils ? De ne pas respecter le sacro saint code puritain ! De ne pas s’habiller comme il fallait ? 7 juin Ils ont monté l’échafaud non loin de la ville, sur la butte qui surplombe la rivière. 10 juin Bridget a été emmenée pour être pendue. La peur nous a tous pris. Le gouverneur est sans pitié. 15 juin Le nombre d’accusés continue d’augmenter, bientôt il y aura plus de personnes emprisonnées qu’en liberté dans la région. Nous sommes une majorité de femmes. La plupart sont âgées et fatiguées. Beaucoup pleurent, ici. Nous ne comprenons pas ce qu’il nous arrive.
jugées, Sarah Good. Son histoire est terrible. Sarah vivait de la bonté des habitants de Salem. Quand Sarah a été arrêtée, elle était enceinte. Elle n’a évidemment pas voulu dire qui était le père. Ils ne l’ont pas relâchée si bien que son bébé est né en prison. Le pauvre chérubin est mort de faim quelques jours plus tard. Sa fille de 4 ans a également été arrêtée. Les magistrats ont forcé la petite à témoigner contre sa mère. Sont-ils complètement fous ! Ils voient le Malin partout. 19 juillet Sarah et quatre autres femmes du village ont été emmenées pour être exécutées. Jusqu’au bout, Sarah a proclamé son innocence. J’ai pleuré. Que va devenir sa petite fille ? 20 juillet Il paraît que les habitants de Salem et des villages aux alentours se sont amassés comme des insectes pour admirer la pendaison, criant à la sorcellerie ! Applaudissant une fois la sentence exécutée ! Maudits soientils ! J'éprouve tellement de haine contre les habitants de Salem que j’aimerais presque que les indiens nous attaquent. Nous sommes accusés de sorcellerie mais ce sont eux les monstres ! 28 juillet Je craque. Je ne veux pas mourir, je suis innocente ! Innocente ! Je n’ai jamais rien fait contre qui que ce soit.
8 août Je suis fatiguée, fatiguée… Nous sommes comme des animaux désormais, nous battant pour un bout de pain, attendant notre heure prochaine. 29 juin Plusieurs d’entre nous ont été conduites devant Je crains de faire partie des prochains à être le grand jury. La preuve spectrale et le jugés. Cette folie ne s’arrêtera donc jamais. Je témoignage des filles sont les seules preuves suis fatiguée. Je n’ai rien fait. Fatiguée… qu’ils ont et pourtant cela suffit pour nous Je vais mourir seule… sans personne… envoyer sur l’échafaud. Parmi les personnes 29
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Les sorcièr De février 1692 à mai 1693, plus de 150 personnes ont été accusées, arrêtées et emprisonnées pour « sorcellerie » dans les villes voisines de Salem Village (actuellement Danvers), Ipswich, Andover et Salem Town. - 31 personnes ont été jugées entre les cours de Salem Village, Ipswich, Boston et Charlestown ; - 29 d’entre elles ont été condamnées pour crime capital de sorcellerie ; - 19 ont été exécutées par pendaison dont 14 femmes et 5 hommes ; - 5 autres sont mortes en prison ; - 1 personne a refusé de plaider, morte par écrasement.
***Contexte politique*** Le Massachusetts était alors dans une colonie anglaise. En 1688, le roi anglais catholique James II fut renversé par les protestants William & Mary. En 1692, le gouverneur du Massachusetts fut remplacé par Sir William Phips, un ancien capitaine de vaisseau, chasseur de trésor et commandant militaire. A ce moment, la France et l’Angleterre étaient « localement » en guerre en Nouvelle Angleterre avec leurs alliés indiens respectifs. Durant cette guerre, plusieurs massacres furent perpétrés par les indiens dont le dernier en 1692 dans la ville de York. Les habitants de la région vivaient donc dans la peur (pour ne pas dire terreur) des indiens d’autant plus que treize années auparavant, il y eut une rébellion sanglante de plusieurs tribus indiennes contre les colons anglais.
***Contexte religieux*** Salem a été fondée en 1626 en Nouvelle Angleterre dans l’état du Massachusetts. Salem était le 1er nom de Jérusalem qui signifie paix. Les habitants de la ville étaient très croyants, en Dieu mais également en l’existence du Diable et autres démons, vivant dans une superstition quotidienne. Déjà, avant 1692, des suspicions de sorcellerie dans les alentours de Salem Village avaient entraîné la pendaison de plusieurs personnes. Le révérend Samuel Parris fut ordonné « ministre » de la ville (autorité religieuse protestante) en 1689 mais il était contesté pour son prêche et ses valeurs puritaines particulièrement dures. De plus, les habitants de Salem devaient lui verser une sorte de redevance, ce que certains refusèrent. Il faut savoir qu’au XVIIeme siècle, le Massachusetts était dominé par la doctrine des conservateurs Puritains (protestants influencés par le calvinisme). A Salem, la doctrine était dure : la musique, la danse et les célébrations de Noël étaient interdites. Les enfants n’avaient ni jouets, ni poupées. La seule école autorisée était l’école religieuse et l’étude de la bible.
***Les querelles internes*** Le révérend Parris avait donc plusieurs « ennemis » mais il n’était pas seul. Salem était connue pour ses disputes entre voisins. La puissante famille Putnam avait plusieurs rivaux. ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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es de Salem ***Les procès des sorcières de Salem*** C’est donc dans une ambiance « malsaine » que sont nées les suspicions de sorcellerie. Tout débuta en février 1692 avec deux petites filles : Elizabeth Parris, la fille du révérend, et Abigail Williams, sa cousine qui furent atteintes par une maladie mystérieuse qui rendit leur comportement étrange et provoqua des crises « épileptiques ». Le médecin Griggs, « impuissant » devant la maladie, déclara qu’il s’agissait de sorcellerie. Les fillettes furent alors interrogées afin qu’elles fournissent des noms. Ainsi, trois femmes « marginales » furent arrêtées. La première, Tituba, était une esclave indienne (probablement originaire des Caraïbes), la seconde, Sarah Good était une sans-abri enceinte, la troisième, Sarah Osborne ne s’était jamais réellement intégrée dans la communauté. Deux semaines plus tard, Ann Putnam Jr, elle aussi « affectée », lança des accusations envers de nombreuses personnes de la ville qui furent alors arrêtées. Nous ne savons pas si la famille Putnam voulut profiter de l’occasion et forcer leur fille à témoigner contre des voisins trop gênants ou si la petite délirait réellement. Une psychose s’empara alors de tout Salem et des villages aux alentours : les voisins s’accusèrent chacun leur tour. Tout le monde cherchait une explication au mal qui prenait tour à tour les jeunes filles du village, la « sorcellerie » ne pouvait être que la cause ! Devant l’ampleur du phénomène et l’incapacité des deux magistrats de Salem, le nouveau gouverneur, William Phips, mit en place une cour spéciale dite d’ « Oyer et Terminer » qui donne tout pouvoir aux magistrats pour enquêter, juger et condamner. A partir de ce moment, de nombreuses femmes furent condamnées pour sorcellerie et pendues sur les dires, le plus souvent, de leurs voisins et sur preuve « spectrale » qui consistait, entre autre, à analyser les rêves ou les visions des accusés et des plaignants. Il y avait également le test du toucher : les plaignantes devaient toucher l’accusée, et si elles étaient prises de symptômes ou s’évanouissaient, cela constituait évidemment une preuve. En réalité, plusieurs des personnes accusées ne suivaient pas le code religieux puritain ou vivaient en marge de la société, mais la grande majorité fut surtout des victimes de règlement de comptes entre voisins ou du climat délétère qui régnait alors à Salem. Les causes à l’origine de ce drame sont multiples : fanatisme religieux, querelles entre voisins, superstition omniprésente, terreur des indiens, psychose collective, paranoïa… Quant à la maladie d’Abigail Williams, l’élément déclencheur, il est probable qu’elle fut liée à des crises d’épilepsie ou à l’ergot de seigle, un champignon hallucinogène, qui aurait pu se retrouver dans le pain. D’ailleurs, à l’époque médiévale, les personnes victimes de cet empoisonnement étaient considérées comme étant possédées par la sorcellerie ou par les démons.
***La fin de l’histoire*** Au cours de l’année 1692, plusieurs personnes se sont élevées contre les procédés utilisés par la cour, dont plusieurs révérends et des personnalités de Boston. Fin 1692, la cour est finalement dissoute. Le gouverneur Phips interdit d’autres arrestations et libère plusieurs accusés. En 1693, toutes les personnes accusées sur « preuve spectrale » sont libérées. Des années plus tard, la cour supérieure annule plusieurs condamnations et indemnise les familles. En 1706, Ann Putnam Jr s’excuse publiquement des accusations qu’elle avait lancées et demande le pardon des familles. Par Myrdin 31
Jeu des 7 erreurs 7 erreurs sont venues se glisser dans notre version de l’illustration de couverture du prochain Patricia Briggs. Saurez-vous les retrouver ? *Résultats page 40
Sortie US : 7 février 2012 Synopsis : On dit que les opposés s’attirent. Dans le cas des loups-garous Anna Latham et Charles Cornick, ils s’accouplent. Charles, le fils et bras-droit du chef des loups-garous du continent nord-américain, est un alpha dominant alors qu’Anna est une omega qui a le rare talent de calmer ceux de sa race. Maintenant que les loups-garous ont révélé leur existence aux humains, ils ne peuvent plus se permettre aucune mauvaise publicité. Les infractions qui aurait du être ignorées par le passé sont maintenant punies et le stress de devoir faire le sale boulot pour son père commencent à se faire sentir chez Charles. Quoiqu’il en soit, Charles et Anna sont envoyés à Boston lorsque le FBI demande l’aide de la meute sur une affaire de tueur en série. Ils s’aperçoivent rapidement que les deux dernières victimes étaient non seulement des loups-garous mais que c’est en fait le cas de toutes les victimes. Quelqu’un s’en prend à leur race. Et cette enquête a mis Anna et Charles directement dans le collimateur du tueur.
(Traduction de Tan)
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Venesia, XVème siècle. Venise, la plus prestigieuse cité de son époque. La république maritime, particulièrement prospère, comptait alors des dizaines de comptoirs à travers toute la Méditerranée. Avec sa concurrente directe, Gênes, elle dirigeait le commerce maritime sur toute la Méditerranée jusqu’à Tripoli. Les ports Vénitiens étaient hélas la cible récurrente de pirates ottomans. La guerre entre les Européens et les Ottomans ne m’intéressait pas particulièrement. Jamais pirate n’était parvenu jusqu’ici, après tout. Par contre, un conflit opposait alors la France à la Ligue de Venise. Je me nomme Anestia Vesucci. Dans une poignée de jours, j’aurai vingt-six ans. Je suis une courtisane, pas une de ces vulgaires femmes du pont de Rialto mais une femme distinguée de bonne famille, famille dans laquelle je reçus une éducation. J’étais à présent reconnue pour mes talents si bien que j’avais mes entrées dans les palais et soirées des régents. Pour peu que vous y mettiez le prix, vous pourriez louer mes services, toutefois, ma spécialité n’est pas celle que vous croyez. Derrière mes charmes se cache une toute autre motivation : l’information ! Je suis devenue une experte dans l’art de soutirer les secrets les plus intimes aux nobles, à condition de passer suffisamment de nuits auprès d’eux. Vous pourriez croire que je ne le fais que pour l’argent mais les frissons et l’excitation ressentis, toujours plus grands, m’offrent des émotions que je n’aurais jamais connues avec mon mari. Il faut savoir que je fus mariée « de force » à l’âge de seize ans à un médecin. Durant des années je ne vécus que pour lui, que pour le satisfaire. Cette vie étriquée ne me seyait guère, d’autant plus qu’il finit par me reprocher de ne pas lui avoir donné d’enfants. Tout changea lors d’une des réceptions auxquelles mon mari était régulièrement invité. Ce dernier croyait bon de batifoler aux yeux de tous avec une des ses nombreuses maîtresses. Furieuse, je finis par accepter la proposition d’un homme qui me courtisait depuis quelques semaines déjà. Avec lui, je connus sinon l’amour, au moins la passion. Il devint ainsi mon amant. Je me montrai discrète car si les hommes mariés pouvaient sortir en compagnie de leur maîtresse. Les femmes, elles, n’avaient guère ce luxe. Il se trouve que mon amant fut un espion espagnol. Je dis « fut » parce qu’il est mort aujourd’hui, victime de son succès. Il m’apprit tout ce que je devais savoir pour séduire, manipuler et découvrir les secrets de chacun. Il m’initia à nombre de techniques comme l’amour ou la rapière, la manipulation et la confection de poisons que ce soit dans le but d’enivrer ou de tuer. Rapidement, j’exécutai mes premières missions. Faciles au commencement puis de plus en plus complexes, dangereuses, tortueuses voire perverses. Tel était mon passé. Je vais vous conter à présent comment ma vie changea. La mission qui m’avait été confiée ne devait pas être trop difficile à exécuter. Je devais « rencontrer » un notable du duché de Milan afin de lui subtiliser quelques sombres missives. La difficulté résidait dans le fait que je n’avais qu’une seule occasion pour réussir. Ce soir-là, le Doge de Venise donnait une réception au palais. Les membres les plus imminents de la Ligue y étaient d’ailleurs logés. Ils s’apprêtaient à fêter leur récente victoire contre le roi des Français, Charles VIII. Un bal était organisé pour l’occasion. Personnellement, je me moquais bien de savoir qui serait le vainqueur dans ce conflit du moment que Venise ne coulât pas. Durant ma « carrière », j’avais rencontré nombre de notables qui avaient pu apprécier mes services et qui me permettaient ainsi d’avoir des entrées, même au palais du Doge. Devant le petit miroir posé sur la commode, je finis de me coiffer, faisant et défaisant ma natte afin qu’elle prenne une allure qui me satisfasse. La complexité de ma chevelure reposait sur mes deux tresses horizontales qui s’enchevêtraient à l’arrière de la tête. Naturellement, je ne pouvais obtenir une coiffure digne de ce nom toute seule, aussi, je me faisais ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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seconder par ma servante, Viola. « Le blond qui ressort de vos cheveux est parfait, Matrone. » Viola était une femme assez vigoureuse d’une quarantaine d’années. À mon service depuis fort longtemps, elle était toujours présente dans les moments difficiles. Ce que je préférais chez elle était sa sagesse. Elle avait raison sur la teinte de mes cheveux. Le safran et le citron permettaient aux femmes qui possédaient une chevelure brune comme la mienne de donner un éclat doré à condition de se brûler au soleil. Toutefois, à mon époque, une peau de porcelaine était le critère de beauté le plus convoité. Les femmes vénitiennes devaient ruser pour avoir la peau blanche et les cheveux blonds à la fois. Que ne fallait-il faire pour séduire ! « S’il vous plaît, Matrone, arrêtez de bouger ! Sinon je n’arriverai pas à vous coiffer ! — Aie ! Porca… ! — Ne blasphémez pas ! Imaginez si un membre de l’inquisition vous entendait ! — Je ne serai pas pendue pour ça. — Peut-être pas pour ce motif, mais pour l’ensemble de votre œuvre, Matrone ! — Que veux-tu dire ? » Viola, me ramenant la tête en arrière, me tira les cheveux. La surprise plus que la douleur me fit pousser un cri. La coiffure était presque achevée, il restait à y placer des bijoux. Autant de saphirs et de perles, de cristal de roche et autres topazes à mon service, la concurrence serait rude ce soir. Concernant le teint de porcelaine, la céruse était la solution la plus pratique. Je me badigeonnai le visage, le cou et le haut de ma poitrine avec. « Matrone, j’ai vu des femmes s’affaiblir à force d’utiliser ce poison, jusqu’à en mourir même ! — Tu n’es pas concernée par la recherche de la peau parfaite avec ton teint halé ! Qu’y comprends-tu ? — J’y comprends que les vendeurs de tels produits sont des charlatans ! — Voyons ! La céruse est utilisée depuis des siècles. » Je me levai pour admirer cette femme dans le miroir, cette courtisane de belle lignée, oui, je parlais effectivement de moi. La robe que j’avais choisie avait des teintes jaunes et dorées. Les couleurs s’entremêlaient, formant lignes et arcades qui s’entrecroisent au niveau du dos. Des broderies égayaient les pourtours de la robe et s’achevaient par de la fine dentelle. Elle était très belle mais loin d’être agréable à porter. Le bustier m’enserrait le ventre et me remontait les seins. Viola serra les lacets si fort que j’eus l’impression d’étouffer. Une souffrance nécessaire pour mieux paraître, m’auriez-vous dit ! « Vous rayonnez ! me dit Viola. — Comme le Soleil ! » répondis-je avec une certaine ironie dans la voix. Il était temps pour moi de partir. Une dernière petite touche : un peu de carmin sur les lèvres, de beaux bijoux en or et, objet indispensable, un petit poignard. Le poignard se cachait dans une gangue en cuir dissimulée dans un repli de la robe cousu exprès. Qui peut savoir les rencontres –bonnes ou mauvaises– qu’il était possible de faire dans les minuscules ruelles de Venise ? Mieux valait se montrer prudente ! Pour atteindre le palais du Doge, je remontai le canal San Marco jusqu’à la Piazzetta. Utilisant les services d’un batelier, je me postai sur le rebord de la gondole. Ainsi je pus admirer ma cité que je trahissais pourtant avidement. Les derniers rayons du soleil couchant se perdirent dans la cité, illuminant les maisons d’une teinte mordorée. Les gondoles étaient un moyen idéal pour se déplacer à Venise. En réalité, elles étaient même le seul moyen. La cité était constellée de canaux qui séparaient les différents îlots reliés entre eux par quelques ponts. Après une courte traversée, je posai enfin pied à terre. La Piazzetta San Marco m’attendait. Au loin, je pus apercevoir la lagune et le quai auquel de nombreuses gondoles étaient arrimées. Du haut de sa tour, le lion en bronze m’observait. Son regard me sembla légèrement accusateur. Me serais-je sentie coupable d’un acte que je n’avais pas encore commis ? Le majestueux palais me fit face. L’aspect extérieur n’était pas sans rappeler certains châteaux du passé. L’édifice était bordé de centaines d’arcades et de piliers qui lui donnaient un air si caractéristique. 35
Enjouée, je me présentai à l’entrée. Deux soldats à l’uniforme rouge et bleu me permirent l’accès au sein de la puissance vénitienne. Je fis un clin d’œil à l’un d’eux. Je l’avais déjà croisé lors d’une de mes précédentes aventures. « Passez une bonne soirée, Signora ! — Je vous remercie », répondis-je d’un ton aguicheur. De nombreux invités étaient déjà arrivés. Ce qui était certain, c’est que je ne n’étais pas la seule courtisane ce soir. Le commis me conduisit jusqu’à la salle de réception et m’annonça. « La Signora Vesucci ! » Je détestais ce nom, c’était évidemment celui de mon mari « adoré ». Heureusement, il n’avait pas été invité contrairement à moi. L’intérieur était réellement somptueux. Séparées par des dorures luxueuses, corniches et moulures aux motifs floraux, de magnifiques peintures ornaient murs et plafond. Au centre de cette splendeur, de nombreux notables vénitiens, milanais, génois et napolitains trinquaient, avec, à leur bras, des filles de joie, maîtresses ou courtisanes de luxe ; parfois aussi leur véritable épouse. N’oublions pas les femmes de haut rang, souvent sculpturales et à la robe magnifique comme la Signora Carrugi accompagnée par son sigisbée ! Plusieurs invités portaient des masques, certains en porcelaine, d’autres en tissu brodé d’or. Je m’empressai de mettre le mien. L’atmosphère était enjouée mais ne vous y trompez pas, les conversations revenaient rapidement autour de deux thèmes : la guerre et l’or. Même dans le palais du Doge, on parlait affaires ! J’aperçus Flavio Pelo, noble vénitien de son état. Je m’approchai de lui en souriant. Il ne m’avait sûrement pas oubliée. À voir son visage réjoui et son regard malicieux, je devinai qu’il m’avait reconnue sous mon petit masque et à la forme de son pantalon, qu’il était plutôt ravi de me revoir. « Signora Anestia Vesucci, quel plaisir de vous trouver ici ! » Après de chaleureuses salutations, je lui demandai de me présenter rapidement les invités, ce qu’il fit, tout naturellement. Je m’intéressai plus particulièrement à un groupe, ceux de Milan. « Ma chère Anestia, l’homme assis sur le fauteuil est l’envoyé du duc Sforza, le comte Tomaso Di Pavia et à ses côtés, son conseiller, Alessandro Quatrocci. » Je profitai de sa présentation pour étudier une technique d’approche. Tomaso Di Pavia était un noble d’une cinquantaine d’années au ventre particulièrement opulent. Assis dans son fauteuil, il but goulûment le vin servi par ses deux maîtresses… ou courtisanes. Le conseiller Quatrocci était tout de rouge et de noir vêtu, d’un style classique. L’homme était chauve mais moins âgé que son maître. Ses traits secs étaient marqués par deux grandes moustaches noires, un bouc et des sourcils arqués. Il avait également un collier avec d’étranges symboles ainsi qu’une bague avec un rubis immense. Quatrocci regarda en ma direction et me fit un petit sourire narquois. J’avoue avoir préféré les yeux du lion de bronze à ceux de cet homme. À côté de lui, un homme que je devinai jeune semblait également m’avoir remarquée. Son visage était malheureusement masqué. J’aurais dû me sentir flattée mais seul le comte Tomaso Di Pavia m’intéressait –manière de parler– et lui ne s’intéressait qu’à ces deux… femmes ! Des catins de bas étage, oui ! Elles n’avaient aucun charme, aucune distinction ! Remarquez, je leur avais trouvé du courage ! Le comte était moche, gras et visiblement imbus de sa personne. En plus, il parlait à son serviteur –le jeune homme à la chemise blanche– d’une manière franchement odieuse. Il me fallait trouver un autre moyen que la séduction. La solution découla d’elle-même. Pendant mes observations, Flavio avait croisé un groupe d’amis avec qui il s’était arrêté pour parler. « Alors, quelles nouvelles du Gênois, Cristoforo, et de son « nouveau monde » ? — Il compte bien y repartir ! — Les Espagnols sont fous de croire en lui ! — Ils devraient plutôt nous soutenir contre les Français au lieu de dépenser leur or dans des rêves. Des centaines de milliers de ducats perdus ! — Allons, Messieurs ! Allons ! dit Flavio. Nous avons remporté une victoire décisive. La guerre sera bientôt terminée. Ces 36
français présomptueux seront contraints de se retirer de nos terres. — Ils termineront comme toutes ces catins, dans le canal, ajouta un homme rabougri et chauve. — De quoi parlez-vous mon cher ? Demanda mon protecteur. — Plusieurs femmes ont été retrouvées, exsangues, dans le canal, dit-il, un sourire ironique aux lèvres. Vous ne le saviez donc pas, Flavio ? » Le Doge, heureusement, mit un terme à leur sordide conversation. Il ouvrit enfin le bal. Cependant, comme de coutume, le Doge Agostino Barbarigo prononça auparavant un long discours. Je m’attardai surtout sur sa barbe blanche touffue qui lui donnait, somme toute, un air sympathique. Le bal débuta enfin, le moment que j’attendais était arrivé. Les musiciens exécutèrent des musiques vénitiennes plutôt gaies tout en gardant un ton courtois. Nous eûmes le droit à la viole de gambe, flûte, dulciane et autre luth. Il était évident que nous n’allions pas danser la tarentelle. Après une danse octroyée à mon cher Flavio, je décidai d’entrer en action. Je n’avais pas prévu, toutefois, d’être abordée par le jeune homme au masque. « Signora, accepteriez-vous ? » me demanda-t-il en tendant gracieusement la main. Je me rendis compte qu’il était en réalité un peu plus âgé que moi. Un masque vermillon à la forme explicite camouflait une partie de son visage. Sa peau était blanche, davantage que la mienne, pourtant il ne portait pas de céruse. Sa demande pourrait éventuellement jouer en ma faveur aussi je répondis oui. « Habituellement, je ne danse pas avec les serviteurs, savez-vous ? — Je ne suis pas un vulgaire serviteur ! me répond-il, un petit sourire au coin. — Vous avez donc d’autres fonctions. Votre maître a l’air d’être un homme puissant. — J’ai de nombreuses fonctions, néanmoins, le comte n’est pas mon maître. Je ne fais que l’accompagner dans son voyage mais il s’accorde beaucoup de faveurs. » Nous continuâmes ainsi à danser. « Le Doge a donc invité le comte dans son palais, il doit être ravi. — Il lui a réservé la plus belle des chambres, » me confia-t-il. Subrepticement, j’en profitai pour lui poser diverses questions, plutôt anodines mais dont le but était d’en apprendre davantage sur la délégation du duché de Milan. Je m’intéressai également à lui afin qu’il se sente flatté et ainsi, je n’éveilla pas ses soupçons. J’avoue qu’il me plaisait assez avec sa voix à l’accent étrange, ses bonnes manières et ses attentions. Il ne me voyait pas comme un objet bien que je sentais son désir pour moi affluer. J’appréciai ! À la fin de la danse, je fus –à mon grand regret– contrainte de me séparer de mon partenaire. La mission avant tout ! Je me faufilai entre les convives. Comme la plupart étaient masqués, on ne me remarqua pas. Je glissai ainsi un sou dans la main d’un jeune page. Il me conduisit à la chambre du milanais. L’excuse était toute trouvée. « Je suis une surprise pour le comte, ne le dis à personne ! » Je lui remis un baiser sur la joue, il rougit. Une fois seule, je commençai à fouiller méticuleusement la pièce. Je n’avais qu’une petite bougie pour m’éclairer. Le comte avait fait mener de nombreuses malles dans lesquelles je trouvai des vêtements très amples, des bijoux et même… de la nourriture ? Du vin avait été porté, posé sur la commode que je décidai d’ouvrir. Alors que je commençais à désespérer, je découvris une cassette contenant des ducats et des florins. Autant dire que si j’y touchais, la condamnation à mort était certaine. Prouver le vol de lettres censées demeurer secrètes sera plus complexe et couvrirait sans doute le comte du ridicule aux yeux de son duc Ludovico Sforza de Milan, ce qu’il ne désirait sûrement pas. Enfin, je trouvai les documents tant espérés. Je n’avais que peu de temps pour les lire et identifier ceux qui m’intéressaient. Une personne approcha. Je roulai les lettres et les glissai dans la doublure de ma robe, fermant la cassette d’un coup de main. La porte s’ouvrit ! Où me cacher ? 37
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Il s’agissait du jeune homme. Il ne parut qu’à moitié étonné de me voir, ce qui me troubla davantage. « Signora, que faites-vous donc dans la chambre du comte ? » Il n’était plus question de dire que j’étais la surprise pour Tomaso Di Pavia. Mon excuse s’était envolée. « Je vous attendais ! dis-je d’une voix étranglée. — Moi ? êtes-vous certaine ? » Que pouvais-je inventer pour m’en sortir ? Je ne souhaitais pas être pendue ni terminer sous les plombs, ainsi étaient nommées les cellules qui se trouvaient sous les plaques en plomb du toit du palais. Instinctivement, je l’embrassai avant de tenter de partir. Il me retint. Il me rendit mon baiser. Je voulus me dégager mais, étrangement, je ne le fis pas. Le baiser fut presque tendre, tout en nuances de passion et de promesses. Je n’eus plus envie de m’en défaire. Que m’arrivait-il ? Ma main passa dans ses cheveux. Je fis glisser ce masque étrange à terre. Son visage est plutôt agréable, doux. Ses yeux étaient emplis de désir et, étrangement, d’une certaine compassion, comme si nous nous étions déjà connus dans le passé. Il m’embrassa le cou, remontant délicatement mon masque. Les ficelles de ma robe se défirent et comme par magie, mes seins ressortirent de leur gangue. L’homme les pressa et les malaxa avant de les embrasser goulûment. Je poussai un soupir. Il lécha mes tétons, faisant des spirales avec sa langue avant de les mordiller. Mon désir montait peu à peu. Ma respiration se fit plus forte. Il faisait si chaud. « Non ! Non ! Il ne faut pas » honnêtement, je n’arrivais plus à m’en convaincre moi-même. Il se mit à genoux devant moi, j’en fus surprise. L’homme souleva ma robe tout en fixant mes yeux. J’agrippai ses épaules, plongeant mes ongles dans sa chair. Il couvrit mes jambes de baisers remontant progressivement. La dernière parcelle de dentelle retirée, mon sexe s’offrit à lui. Il admira quelques instants ma toison. Bientôt ses lèvres entrèrent en contact avec les miennes. Une nouvelle danse commença. Je fermai les yeux, je frémis. Rapidement, j’oubliai pourquoi j’étais venue. Sa langue tourna encore et encore. Le bas de mon corps se mit à onduler, se focalisant sur son rythme. Quelques éclairs me parcoururent le corps ! Ma main attrapa ses cheveux bruns et comme si elle était animée d’une volonté propre, elle plaqua sa tête contre ma chair. De ses doigts, il explora mon corps, l’extérieur comme l’intérieur, atteignant des zones que seul feu mon amant espagnol connaissait. Le plaisir devint incontrôlable, des vagues successives m’emportèrent au loin. Je crus m’entendre pousser un cri. Mes genoux ne me supportèrent pas davantage, je m’écroulai sur lui. Il me retint puis, tendrement, me caressa le visage. Je demeurai quelques instants à demi-consciente. Un tout nouveau désir influa en moi. Je voulais le voir, le toucher, l’embrasser. Son fascinum était mien. Je le pris dans ma bouche avec tendresse. Il était déjà fort et tendu. Sur le moment, mon nouvel amant ne réagit pas. Il se contenta de me fixer, une pointe d’admiration dans son regard. Je savais qu’à la fin il serait vaincu, comme tous les hommes avant lui, il semblait juste plus résistant. Je lui lançais un regard entre coquinerie et perversité. À sa couleur et sa dureté, j’aurais parié qu’il était prêt à exploser, ce qu’il ne fit pourtant pas. Je redoublais l’intensité de mes caresses. Je brûlais à présent de le sentir en moi, ma chair le réclamait et lui aussi le désirait. « Prends-moi ! » dis-je. Il obéit à cet ordre sans attendre. Nous oubliions définitivement le risque encouru. Mon amant me poussa contre le lit, puis, entra en moi. Sa largeur et sa courbure prirent alors toute leur importance. Nos regards se croisèrent, il m’embrassa avant de me dire quelques mots doux dans l’oreille que je ne partagerai pas avec vous. J’eus l’impression que mon corps se liquéfia. Notre passion se déchaîna dans un rythme frénétique, de plus en plus rapide. Nos corps se fondirent, nos âmes se perdirent dans un flot de plaisir, haletant, criant. Nous dansâmes sur le lit de satin durant de longues minutes. Avec difficulté, je tentai de retenir mes cris pour ne pas qu’on nous entende. ABFA - La gazette de Sigmund n°5 - Août 2011
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Je sentis la chaleur naître au fond de moi. L’intérieur de mon corps était de feu. La vague, bientôt, me submergea et finalement, je chavirai sous ses allées et venues. Peu à peu, je repris mes esprits. Mes jambes étaient comme tétanisées. Combien de temps s’est-il passé ? Je me rendis alors compte que nous avions visité le lit de satin du comte, horreur ! Mes cheveux étaient complètement défaits, mes petites perles avaient glissé un peu partout. Mon amant, peu enclin à se lever, continua à m’embrasser tendrement. Mon regard se voulu reconnaissant mais quand je croisai le sien… L’iris de ses yeux était devenu rouge et luminescent. Je pris peur. « Je ne te veux aucun mal, me dit-il pour me rassurer. — Quel genre de créature es-tu ? » Je tirai ma robe immédiatement et la fouillai frénétiquement. L’angoisse monta en moi. J’arrivai enfin à trouver mon petit couteau. « Attends ! » dit-il. Je tentai de le frapper, au moins pour l’éloigner et j’envisageai sérieusement l’option de crier « à l’aide ». Soudain, il était derrière moi. Ses dents se posèrent sur mon cou. Je paniquai. « Non ! » Une vive douleur puis l’inconscience ! Quand je me réveillai, je remarquai que j’étais couchée sur une gondole, les jambes repliées. Mon esprit était confus et je me sentais faible. Visiblement, nous naviguions à travers les canaux de la cité. Mon « amant », debout, tenait la rame. Il avait revêtu une grande cape noire et un chapeau aux larges bords. Son visage était de nouveau caché par son masque au nez vermillon. À la couleur du ciel je devinais que le soleil n’allait pas tarder à se lever. Je n’arrivai pas à bouger, épuisée. Dans un effort quasi surhumain, je trouvai enfin la force de lui parler. « Qui es-tu ? Le passeur ? Que vas-tu faire de moi ? — Ne t’inquiète pas, Anestia ! — Je ne veux pas terminer comme ces autres femmes. » Je songeai à ma vie qui allait bientôt se terminer, les larmes aux yeux. J’eus une pensée pour Viola également, elle devait s’inquiéter. Il se retourna vers moi. « Que racontes-tu ? Je ne te ferai rien ! affirma-t-il d’une manière qu’on pourrait pu croire que je l’avais vexé. — Je ne comprends pas. Où m’emmènes-tu ? — Je ne pouvais pas te laisser partir avec ces lettres. Elles auraient pu compromettre la victoire de la Ligue. Je te sauve la vie. — Me donnerais-tu un choix que tu n’as jamais eu ? dis-je avec ironie. — Si quelqu’un t’avait découverte, tu aurais subi mille souffrances. Sache que, bientôt, tu seras appelée à une plus grande destinée ! À présent, repose-toi ! » Mes yeux se fermèrent, je fus emportée par la fatigue. Quelles surprises me réserveraient mon avenir ? 39
Passionnée par les livres,
Taly Lefèvre est la jeune propriétaire de la librairie de l’Antre‑Monde, récemment ouverte.
Spécialiste dans la Fantasy, Science Fiction, Gothique, Esotérisme et Erotisme, vous trouverez votre bonheur en ces lieux.
Elle accueille des illustrateurs, photographes et autres artistes dans sa galerie. Sont
régulièrement organisées des rencontres avec les auteurs et bientôt des ateliers thématiques. N’hésitez pas à aller découvrir sa boutique !
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