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MARRAKECH CAPITALE DE
L’ART PICTURAL MAROCAIN FANTASIA Quand les chevauchées sont féminines
MODE Orientale, fleurie, maillots de bain Dior Haute Couture et Croisière
OBJETS TENDANCE & SHOPPING
VOYAGE Sous le soleil des Bahamas
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221, Boulevard d’Anfa. Casablanca www.dior.com
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jean-jacques fourny directeur de la publication mouna anajjar directrice générale et rédactrice en chef
212 grammes de finesse dans un monde de brutes Cela peut paraître peu, pourtant cette posologie mystérieuse recèle en elle la combinaison magique d’une recette à 3 chiffres. 3 numéros qui en plus de relier notre Maroc au reste du monde lui confèrent désormais, en guise de lucarnes, les colonnes d’un magazine qui l’aime et le sublime. Ici, nous ne ferons pas l'éloge d'une trilogie d'un autre genre (le "bla bla bla"), mais nous vous inviterons simplement, et sans plus attendre, à déguster les quelque 212 grammes de…
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Sous le soleil de s Baha mas
212 MAGAZINE : Publication éditiée par la Sarl Another éditions Maroc - R.C. 26 171 - Patente : 45191132 - I.F. 06520612 - CNSS : 7399464 - Bureaux : 194/197, rue Mohamed Beqal, résidence Firdaous, Guéliz, Marrakech, Maroc - E.mail : info@anothereditions.com Tél. : 024 42 02 49 - Fax : 024 43 90 04 - Directeur de la publication : Jean-Jacques Fourny. E-mail : jjf@anothereditions.com - Directrice Générale et Rédactrice en chef : Mouna Anajjar. Tél. : 024 44 97 09. E-mail : mouna@anothereditions.com - Assistante de Direction : Nadia Ouazahrou. Tél. : 024 42 02 49. E.mail : assistante@anothereditions.com - Rédaction : Yamina Benaï, Karine Bertonnet, Véronique Bruez, Christian Debois-Frogé, Sacha Martin-Liehr, Béatrice Nouveau, Corentin de Penanster, Mélanie Polatova, Faten Safieddine, Laurence Veysseyre, Hélène Zemmour, Catherine Zerdoun - Publicité : Constance Thiollier. Tél.: 024 42 02 49. E-mail : constance@anothereditions.com - Direction artistique : Karim Amari. Tél. : 024 42 02 49. E-mail : da@anothereditions.com - Directeur de création mode : Olivier Rozet di Chiara. E-mail : orozet@rlh.com - Photographes : Olivier Brauman, Guillaume Lechat, Delphine Warin - Ont participé à ce numéro : Alexandry Costa, Virginie Dubois, Virginie Faucher, Jean Baptiste Pereira, Elena Smirnova Impression : Direct Print, Casablanca - Dossier de presse : 07/14 - Dépôt légal : 2007/0119 - ISSN : En cours - Tous droits de reproduction réservés (titres, textes et photos). La rédaction décline toute responsabilité pour tout matériel photographique, iconographique ou rédactionnel, qui lui serait parvenu sans demande expresse de sa part.
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02 En couverture : Barbara de Marilyn Agency porte un Kiffieh de Fadila El Gadi Photographe : Guillaume Lechat Réalisation : Elena Smirnova Assistant photographe : Jean Baptiste Pereira Maquillage : Virginie Dubois Coiffure : Alexandry Costa
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Magazine 212 . Numéro 2. Juillet 2008
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Livres : romans et beaux livres
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Portrait musical : Abderrahmane Kazzoul
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Rencontre : Marc Lavoine
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Enquête : Marrakech capitale de l’art
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Tête à tête : Appartement 22
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Buzz : La nouvelle gare de Marrakech
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Interview designer : Hicham Lahlou
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Univers créateur : Ora Ito
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Shopping déco : Ambiances extérieures
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Vibrations créatives : Ludovic Petit
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Formes végéttales : Isabelle et J.C Mazet
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Mode : Lueur orientale
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Phénomène : Mode écolo
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Planète mode : Hot spots
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Univers : Fadila El Gadi
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Tendances beauté : Tout beau tout bio
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Fashion : Sur les pointes
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Mode podiums : Dior
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Shopping olfactif : Fragrances d’été
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Mode : Fenêtre sur K
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Beauté story : Tchaba cosmétiques
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Histoire de marque : Chopard
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Horlogerie watches : Temps dense
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Mode : Folie fleurie
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Reporrtage : Fantasia au féminin
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Tendance voyage : Voyager en classe luxe
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Exclusif : American dream
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Destination : Californie
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Evasion : Bahamas
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Des bijoux couture TOUS à Casablanca ! Les bijoux TOUS sont désormais à Casablanca. Des bijoux aux collections sans cesse renouvelées et axées sur la mode. Cette multinationale espagnole, entreprise familiale à l’origine, doit son succès à la créativité et à l’originalité de ses produits mais surtout à sa capacité d’innovation. Pas moins de 30 collections en métaux précieux et en gemmes semi-précieuses voient le jour chaque année ! De quoi faire tourner la tête à TOUS… La marque au petit ours en or propose également une large ligne de produits : sacs à mains, parfums, lunettes, prêt-à-porter, maroquinerie, en plus d’une collection spéciale dédiée à la décoration d’intérieur. K.B.
5, Bd Massira Al Khadra et angle rue Abou Abdellah Nafii - Casablanca - Tél/Fax. : + 212 (0) 22 23 83 97
Bien connu au Liban, Ziad Abbas l’est également du monde de la mode, lui qui habille de ses pierres incrustées, les tissus de robes et autres tops de haute couture. Aujourd’hui, c’est le bijoutier qui propose ses créations uniques travaillées avec des pierres Swarovski chez Seven. Des grands noms du showbiz arborent déjà ses bijoux, comme Naomi Campbell ou Haïfa. Colliers, sautoirs, boucles d’oreille, bagues, bracelets, broches et accessoires pour cheveux sont ainsi aujourd’hui disponibles au Maroc dans un showroom très “private”, qui reçoit uniquement sur rendez-vous, afin que ces dames puissent essayer en toute tranquillité les différents bijoux… K.B.
31, Rue d’Algérie Casablanca Tél. : + 212 (0) 22 20 61 00
Un bijou de téléphone signé Dior Grand succès pour le dernier objet de désir créé par la Maison Dior, exclusivement à l’occasion de la soirée de l’AMFAR, le Dior Phone. En cristal saphir rouge, souligné de 640 diamants de 3 251 carats, et portant la griffe de l’incroyable Sharon Stone, ce bijou de téléphone a été adjugé en avant première à 120 000 par ellemême. L’arme de séduction fatale est désormais disponible, depuis le 21 mai dernier, dans la boutique de l’avenue Montaigne de la maison Dior. Reprenant les codes de la marque, le téléphone portable, véritable bijou intemporel, est habillé de cristal saphir et reprend le fameux motif cannage.
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Le Boss de l’élégance Le prêt-à-porter haut de gamme a son Boss, Hugo Boss, installé aujourd’hui dans le Concept store de Casablanca. Un store pensé comme ceux de Milan, Berlin, Tokyo, Paris ou Londres, exception faite d’une “touche” d’inspiration hispano-mauresque, pour que les adeptes retrouvent les codes propres à la marque. Sur deux étages, Hugo Boss décline ses “4 lignes” : la Sélection, une ligne luxueuse et premium ; la Black, un style élégant, moderne mais avec des emprunts aux grands classiques ; la Orange, une collection colorée, branchée et originale pour ceux qui revendiquent leur côté anticonformiste ; la Green, une ligne sportswear dédiée aux férus de golf comme aux inconditionnels du style chic-décontracté. Pour une élégance en toute circonstance… K.B.
9, rue Oumaima Saih - Quartier Racine Tél. : + 212 (0) 22 39 70 08 Casablanca
Samsonite pose ses valises à Rabat Après le succès remporté dans ses boutiques de Casablanca, l’importateur exclusif de la marque Samsonite a ouvert une nouvelle boutique au Megamall de Rabat. Longtemps réputée pour la solidité de ses valises, la marque l’est aujourd’hui pour le design, la légèreté, et la large palette de ses collections. Couleurs, formes, matières se mêlent et se démêlent dans des modèles de valises, mais aussi de sacs à ordinateurs, de serviettes en cuir, de sacs sportifs et autres accessoires de voyages… Les enfants ne sont pas en reste avec une ligne qui leur est spécialement dédiée : la ligne “Sammies”. K.B.
Megamall – Km 4,2 route des Zaers – Souissi – Rabat Tél. : + 212 (0) 73 17 20 80 - Rabat
Le petit singe grimpe la capitale Kipling, la marque de sacs au petit singe, est monté jusqu’à la capitale, pour s’installer à Label’Gallery. Le monkey entend bien conquérir les Rbaties avec ses sacs fashion, souples, légers, pratiques, résistants, et lavables ! Du plus décontracté au plus élégant. K.B.
Label’Gallery – Km 3,5 route des Zaers – Souissi Tél . : + 212 (0) 73 17 20 70 - Rabat
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La belle Uma Thurman est venue se ressourcer à Marrakech Pour se ressourcer, Uma Thurman a choisi Marrakech, où elle a passé quelques jours le mois dernier. Pour la muse de Tarantino, la priorité est à la famille. Et c’est naturellement accompagnée de ses deux enfants, Maya, 9 ans et Levon, 5 ans -de son ex-mari l’acteur Ethan Hawke-, qu’Uma a séjourné dans le somptueux Amanjena… On l’a également aperçu le temps d’un dîner, toujours en famille, au restaurant Le Marrakchi, place Jamaâ El Fna… Outre son physique de rêve, cette blonde de 37 ans dont le prénom est inspiré d’une déesse hindouiste de la lumière et de la beauté, nous a bluffé par sa classe et par sa beauté naturelles !
Stylo doseur pour effet minceur
La Maison du trésor une nouvelle villégiature en dehors des sentiers battus Pour ceux qui, loin des foules estivales, souhaitent goûter les plaisirs d’une pause relaxante sur l’Atlantique, la Maison du trésor vient d’ouvrir à Safi, la petite ville côtière qui monte… Adriano Pirani, collectionneur, touche-à-tout reconnu dans la mode et le cinéma, a voulu créer une annexe de son désormais incontournable Hôtel du Trésor à Marrakech. Située dans la Médina (à découvrir !), avec vue sur les remparts et le port de pêche, la Maison du Trésor, épurée, meublée dans un goût éclectique qui rend son atmosphère si particulière, offre 4 chambres spacieuses et confortables à deux pas de plages magnifiques. On y retrouve l’ambiance cosy de l’hôtel côté mer, le pittoresque d’un passé portugais et la tranquillité d’une station balnéaire authentique. Pour allier charme et détente… V.B.
Maison du trésor : 51, rue de la halle au grain – Safi Contact : + 212 (0) 69 52 54 27 Compter 500 dhs la chambre double petit-déjeuner compris
Clarins lance un nouveau concept minceur, "Addition Concentré Minceur". Le principe original permet de continuer à utiliser ses soins du corps préférés crème, huile ou lait-, auxquels il suffit simplement d’ajouter quelques gouttes de ce nouveau concentré. Après une application quotidienne, ou biquotidienne, pendant 4 semaines, les femmes l'ayant testé déclarent que les capitons sont visiblement réduits, la silhouette affinée, et constatent l'effet amincissant… A vos stylos !
La beauté des 5 coins du monde
K.B.
Venez faire un petit tour du monde des meilleurs rituels de soins au Spa des 5 mondes de Casablanca. Dès l’entrée dans le spa, une ambiance de sérénité et de calme s’oppose au brouhaha de la ville. De discrètes fontaines d’eau essaiment le spa et apaisent le visiteur de leur musique. Aménagé dans des matériaux nobles et naturels tels que le bois, le marbre, les galets…, le lieu emmène à la découverte du monde de la beauté traditionnelle : massage balinais, ayurvédique, oriental, ou shiatsu, bain japonais, rituel brésilien “crème de café“, rituel taoïste ou du Siam ou encore rituel royal de hammam en espace privé… Une véritable invitation au voyage du bien-être. K.B. Casablanca :
18 Rue Ibrahim Ennakhai – Maârif Tél . : + 212 (0) 22 99 66 09 ou + 212 (0) 22 99 66 6 08 cinqmondes@menara.ma Marrakech : au Club Med Palmeraie Tél. : + 212 (0) 24 44 40 16
Croquez la pomme… de pain ! Pomme de Pain régale les amateurs de sandwichs croustillants et de qualité traditionnelle depuis plus de 25 ans en France. Amateurs auxquels vont désormais s’ajouter les Casablancais, puisqu’une franchise a ouvert ses portes en face du lycée Lyautey.
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Super “Nuxe”… C’est le scoop beauté de l’été : les produits Nuxe ont enfin débarqué au Maroc ! Cette ligne de soins cultes résolument écologiques grâce à leur composition à 80% d’origine naturelle est enfin à notre portée. Des plantes rares, des huiles essentielles précieuses… Chez Nuxe, la nature est à l’honneur grâce à une gamme garantie sans matière d’origine végétale et sans colorants. Exactement ce dont nous sommes friandes pour chouchouter notre épiderme délicat ! Pour la petite histoire, c’est en 1991 que “l’Huile Prodigieuse” de la marque voit le jour, un must have adopté depuis par bon nombre de célébrités internationales. Cette huile sèche
A l’ombre des Bougainvillées
multi-usages aux 6 huiles précieuses et à la vitamine E est un cocktail à 98.8 % d’origine naturelle qui s’applique en toute saison, sur le visage, le corps et les cheveux. Indispensable ! Chez Nuxe, chacune peut trouver son bonheur : des crèmes visage adaptées à chaque génération de femme, une gamme “Tonific” pour le corps au complexe hydrotonique de plantes amazoniennes ; et enfin la gamme “Rêve de miel” aux fragrances sucrées d’huiles de fruits et de fleurs… Sans oublier une ligne complète de solaires, le tout en vente dans toutes les bonnes pharmacies. A nous la beauté au naturel ! M.P.
Le Maroc a désormais son Music-Hall
Pour ceux qui travaillent tout l’été, Les Bougainvillées offre une pause déjeuner salvatrice aux accents de vacances. Au bord de la piscine de l’hôtel Hyatt, sa carte se décline en saveurs italiennes tout en légèreté, été oblige ! Au menu : large choix de salades, pâtes originales, pizzas… La carte à été élaborée par Nadi Louhabi et le tout est concocté par un chef qui choisit ses produits frais et de saison avec soin. Le service est rapide et décontracté dans un décor estival en bois exotique. Possibilités de s’offrir une petite séance détente en dehors des heures du déjeuner puisque le lieu est accessible de 11h à 19h. K.B.
Renseignements et réservations : + 212 (0) 22 43 12 34 / 71
French shoes Weston : son nom résonne “so british”, et pourtant ce chausseur est Français. La maison, plus que centenaire, vient d’implanter sa première boutique en Afrique, au Maroc, et plus précisément, à Casablanca. Weston qui, fort de son âge, continue de créer ses modèles à la main avec des cuirs de haute qualité et selon le montage goodyear (assemblage cousu). Cuir classique ou lézard, autruche, crocodile, requin… se transforme en pièces d’exception, élégantes, raffinées, intemporelles. K.B.
Rue Oumaima Saih - Quartier Racine - Casablanca Tél. : + 212 (0) 22 39 89 94
Les Folie’s de Marrakech, le premier Music-Hall (dîner-spectacle) au Maroc, a ouvert ses portes en mai dernier. Créé par Claude Thomas, un spécialiste en la matière, qui depuis 20 ans exprime son art aux quatre coins de la planète - Les Folie’s de Paris, c'est lui-, ainsi que d'autres spectacles au Japon, au Canada et aux Etats-Unis. A Marrakech, on découvre, médusés, la prestation incroyable d'artistes marocains (n'ayant jamais fait de scène auparavant), formés par Santiago du Canada, un excellent chorégraphe cubain qui leur apprend la danse, le jeu de scène et la comédie… dans un décor pharaonique où quelque 600 costumes, tous aussi féériques les uns que les autres, virevoltent et dansent. Une machinerie sophistiquée, un faucon volant dans la salle, 1 000 couverts distribués sur quatre niveaux… Un moment mémorable !
Km 12, route de Fès. Dîner spectacle d'1h30 Renseignements et réservations au : + 212 (0) 24 32 20 20 ou sur www.foliesdemarrakech.com
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Le Murano a mis le feu à Cannes, version rock n’ luxe Pour la deuxième année consécutive, l’enseigne Murano Hotels & Resorts, à laquelle appartient le sublime Murano Oriental Resort de la palmeraie à Marrakech, a marqué de sa présence le Festival de Cannes en recréant une des adresses éphémères les plus courtisées. Dans une villa privée en surplomb de la mer, le jeune groupe hôtelier a reconstitué l’atmosphère “rock n’ luxe” de ses différents établissements dans un lieu accessible uniquement sur invitation. Dédiée exclusivement à ses clients, amis et professionnels du 7ème art, la “villa” Murano a vécu au rythme de l’actualité cinématographique en accueillant chaque soir l’un des évènements phares du Festival. De nombreuses personnalités ont découvert, ou redécouvert, ce lieu d’exception : Benicio Del Toro, Steven Soderbergh, Diego Maradona, Emir Kusturica, Faye Dunaway, Natalie Portman, Tim Robbins, Edward Norton, Eva Herzigova, Paolo Coehlo… Pour ne citer qu’eux.
Vouelle : Trouver chaussure à son pied … Une quête qui peut toutefois se révéler longue, voire difficile pour certaines. C’est précisément ce qu’a expérimenté Melissa Regan de Vogele, qui, la veille du grand jour, n’avait toujours pas les chaussures idéales qui s'accorderaient avec sa robe de mariée… Le lendemain de leur lune de miel, Melissa Regan de Vogele et Julien de Vogele envisageaient déjà la création d’une maison de souliers de mariage pour femmes, alliant tradition des grands chausseurs parisiens, savoir-faire italien et le talent d’une figure reconnue du monde de la mode, Michelle Boor (MB Designs). Aujourd'hui, la première collection Vouelle, “Toi & Moi”, joue la carte subtile de la séduction, avec 18 modèles romantiques, féériques, un brin provocateurs, mais tous assurément raffinés. Les Vouelle s'habillent de matières nobles : satin, organza, taffetas blanc ou ivoire… et s'ornent précieusement de perles, rubans, plumes ou cristaux Swarovski. Toutes les chaussures sont disponibles, suivant les modèles, en quatre hauteurs de talons et couleurs différentes. Compter entre 320 et 1 100 euros.
Showroom : 167, boulevard Haussmann – 75008 Paris France - Tél. : + 33 (0) 9 54 89 07 21 ou melisssaregan@vouelle.com www.vouelle.com
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bo zin.com Marrakech Royaume du Maroc Tel + 212 (0) 24 388 012
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La photographie vue comme un combat Le noir et blanc de Touhami Ennadre se présente comme un véritable coup de poing, un choc esthétique. Noirs profonds qui émergent de la nuit des temps. Qu’il s’agisse de vieux paysans asiatiques ou des corps exhumés de Pompéï…Trente années d’expositions à travers le Monde, de New-York à Tokyo, de Berlin à Dubaï, n’ont pas eu raison de son regard d’enfant. Ennadre est resté le petit garçon qui éclairait sa maman à la bougie alors qu’elle tissait des tapis dans la médina de Casablanca. Il nous confronte aux images en relation avec la vie : la chair, le sang, la mort sont omniprésents dans ses photographies agrandies au format 120x160 cm. Ennadre refuse l’idée du cadrage et de la mise au point, il fait littéralement corps avec ses sujets en un engagement unique. Marocain émigré en France, consacré par de nombreux prix, et une exposition fameuse à l’Institut du Monde Arabe, Touhami Ennadre construit une œuvre “sortie tout droit des ruines de l’existence” qui, dépasse par sa force l’horizon de l’art contemporain. Les responsables de la Fondation ONA qui inaugurent la Villa des Arts de Rabat ne s’y sont pas trompés !... L.V.
Tout l’été à la Villa des Arts de Rabat et www.fondationona.ma
Les jardins andalous La Villa des Arts de Rabat reçoit cette exposition sur les jardins andalous créée et organisée par la Fondation de Culture Islamique de Madrid. Une manière de découvrir les anciens jardins historiques, botaniques et d’essais au Maroc dans une mise en scène spéciale, regorgeant de senteurs et de plantes de l’époque. K.B.
Jusqu’au 23 août à la Villa des Arts de Rabat. 10, rue Beni Mellal, angle Avenue Mohamed V - Hassan – Rabat Tél. : + 212 (0) 37 66 85 79 à 82
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Le corps dans tous ses états
“Maroc Mosaïque, Regards sur l’identité” Cette exposition donne à voir de nombreux objets qui poussent à s’interroger sur les ressemblances et les différences entre les communautés marocaines musulmane et juive, dans la ligne de l’ouvrage “Un Maroc, deux passions, une mémoire”. Un beau livre qui rend compte d’une rencontre de deux collectionneurs marocains, l’un musulman, Khalid El Gharib et l’autre juif Paul Dahan. K.B.
La toute jeune et dynamique galerie Thema expose “Empreinte”, le travail récent de Florence Arnold. A l’honneur, le corps féminin toujours, riche en formes et en matière… Corps davantage stylisé cette fois, en mutation par rapport aux précédents. Véritable Eve primordiale qui aurait laissé son Adam sombrer dans les tons pastels. Avec Florence Arnold, le figuratif se dissout dans un tourbillon de couleurs… Sa peinture semble surgir des méandres de nos rêves, d’un inconscient collectif. Ses tranches de vie en Algérie, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, et maintenant au Maroc, doivent y être pour quelque chose… Et c’est la toute première fois que l’artiste utilise la toile comme support. Peut-on l’interpréter comme un signe de maturité ? L.V.
Tout l’été à la galerie Thema Arts, 60 Rue Taha Houcine (ex-Galilée) - Casablanca
TO U R N O I
Jusqu’au 8 août à la Villa des arts de Casablanca. 30, Boulevard Brahim Roudani – Casablanca. Tél. : + 212 (0) 22 29 50 87/94 Du 18 août au 27 septembre à la Villa des Arts de Rabat
Et aussi :
Galerie Rê Lucien Viola, qui n’est pas à une surprise près, nous propose pour passer l’été dans la joie et la bonne humeur, et jusqu’à Ramadan, une exposition -installations de 13 jeunes artistes dont Michel Fourquet et Khadija Kabbaj. “Une exposition révolutionnaire, du jamais vu au Maroc”, tels sont ses maîtres mots. Tout l’été (Fermée en Août) à la Galerie Rê, Résidence Al Andalous Angle Rues de la Mosquée et Ibn Toumert – Guéliz - Marrakech Tél. : + 212 (0) 24 43 22 58
L’été sera “show” au casino Les casinos du Maroc vont offrir aux meilleurs joueurs de Texas Hold’em Poker, d’ici et d’ailleurs, la possibilité de s’affronter dans le plus grand tournoi inter casinos qu’ait connu le Maroc. Le “Davidoff Cigarettes Maroc Poker Tour” se déroulera ainsi dans Le Casino de Tanger, Le Grand Casino de La Mamounia de Marrakech et Le Casino Atlantic d’Agadir en octobre prochain, mais l’été accueillera les phases qualificatives dès le 9 juillet. Des sélections qui risquent de faire monter la température sachant que ce championnat est doté d’un montant d’un prix de 1 000 000 de dirhams en plus du Prize Pool de la finale ! Phases qualificatives : Du 9 au 13 juillet au Casino de Tanger à 18h Du 16 au 20 juillet au Grand Casino La Mamounia à 18h Et du 30 juillet au 03 août au Casino Atlantic Agadir K.B.
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MUSIQUE Maya Shane, une fille d’Orient C’est un beau roman, c’est une belle histoire… Celle de Maya Shane et de ce disque tout entier dédié aux femmes orientales et à l’amour toujours !... Histoire peu banale que celle de Maya, d’origine tunisienne, élevée par sa chère grandmère et grandissant en France. Aujourd’hui, elle fait un retour sur la terre de ses ancêtres avec un disque métissé aux orchestrations classiques et au répertoire oriental et quelques reprises, “Hymne à l’amour" d’Edith Piaf, “Un rayon de soleil" en duo avec Enrico Macias. Bercée depuis son enfance par la musique populaire, Maya a gardé une âme tendre malgré les désamours… Sa passion du chant, de la musique, sa nature généreuse, ont fait le reste. Ce disque est aussi l’histoire d’une amitié, celle qui relie Maya à ses musiciens, à son manager Michel Lévy, et à son attaché de presse au Maroc Carlos Peirats. Edité tout d’abord en série limitée, "Les Filles d’Orient" fait l’objet d’un remix avec cinq nouvelles chansons dont "J’existe", affirmation péremptoire et solaire... Un single sort au Maroc cet été, distribué par le label Nabilphone. Maya, quant à elle, se produit dans des soirées privées et dans des concerts, associée à d’autres artistes, en attendant l’automne à Paris. Bravo !
"Les Filles d’Orient" par Maya Shane One Way Concept : Carlos Peirats Tél. : + 212 (0) 24 42 25 60 ou carlos_peirats@yahoo.fr
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CQFD ailleurs Désirer
Casa music : des concerts tout azimut !
Jazz à la Villette
Le festival de Casablanca qui se joue en trois rounds tous les ans, démarre par celui consacré à la musique. Du 17 au 20 juillet prochain, les concerts vont essaimer la ville blanche avec 12 scènes, 60 concerts, plus de 400 artistes, 1 tournoi de breakdance, une soirée spéciale d’ouverture, un spectacle pyrotechnique en clôture ! Au programme, toujours les musiques urbaines actuelles d’ici et d’ailleurs. Du rap acoustique porté par le Libanais Rayess Bek et du rap marocain avec H Kayne, Style Souss, Ould Chaâb et Steph Raggaman ; du reggae avec le grand Burning Spear, sans oublier le reggae casablancais des Ganga Vibes ; du chaâbi avec une soirée spéciale Aïta Marssaouiya avec Abdallah El Bidaoui et Khadija El Bidaouia, Hajib et Daoudia, la Star Stati et Hamid El Mardi pour une touche urbaine du chaâbi. Casa music n’oublie pas les musiques régionales avec la star du Rif Rabeh Mariwari, le chant du Sahara par Rachida Talal et celui du Souss par Saïd Assemghour. Et la soirée de clôture sur la Corniche offrira encore cette année un des plus beaux spectacles de feux d’artifices. www.festivaldecasablanca.ma K.B.
musique, danse, cinéma c’est en septembre mais il vaut mieux réserver sa place dès maintenant pour cet événement du jazz parisien. L'édition 2008 du grand festival de jazz de Paris renouvelle le genre en invitant des artistes venus de tous les horizons à confronter leurs univers. Parmi les rencontres attendues - et inattendues : le saxophoniste Archie Shepp et la chorégraphe Anna Teresa De Keersmaeker, le trompettiste Eric Truffaz et le peintre Pierre Henry. “Jazz à la Villette”, plusieurs sites dont la Cité de la musique et la Grande Halle de la Villette, ave Jean Jaurès, 75019 Paris, du 2 au 14 sept. Réservation : +33 (1) 44 84 44 84
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Par Laurence Veysseyre
“La route”
“Chicago”
De Cormac Mac Carthy, aux Editions de l’Olivier Roman traduit de l’Anglais (Etats-Unis) par Françoiss Hirsch
De Alaa El Aswany, chez Actes Sud Roman traduit de l’Arabe (Egypte) par Gilles Gauthier
L’œuvre de Cormac Mac Carthy, né en 1933 et couronné cette fois par le prix Pulitzer, est considérée comme l’une des plus marquantes de la littérature américaine contemporaine. L’on cite à son propos Faulkner pour le côté Sud profond et Shakespeare pour la théâtralité habitée de ses lieux et personnages. Ce qui le distingue de beaucoup et le classe bien au-dessus de la mêlée, c’est effectivement son souffle extraordinaire et sa vision créatrice exceptionnelle. Mac Carthy, sensible à la beauté du monde, est hanté par la question du Mal. Dans ce dernier roman, l’Apocalypse a eu lieu. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets bizarres…le danger pouvant surgir à tout moment. Mac Carthy dépeint l’humanité dans une odyssée dépouillée. Sec et haletant !
A l’origine dentiste au Caire, l’auteur a connu une immense notoriété depuis la parution en 2006 de “L’Immeuble Yacoubian”, publié déjà en France chez Actes Sud, puis traduit en 22 langues et suivi du film de Marwan Hamed présenté lors de l’avant-dernier Festival du Film de Marrakech en présence de tous les acteurs égyptiens dont Yousra ! Dans ce nouvel univers romanesque, El Aswany s’intéresse cette fois à la petite communauté d’exilés égyptiens à Chicago -ville qu’il a bien connue au cours de ses études. S’ensuit une description de plusieurs personnages aux destins entrecroisés, comme dans son précédent roman. Mais ici, il s’agit d’existences transplantées dans un univers étrange et étranger : l’Egypte est là, nichée en plein cœur d’une Amérique traumatisée par le 11 Septembre. Un roman d’une grande ampleur décrivant le monde dans ses rêves, et la violence dans ses contradictions.
“L’inspecteur Ali” De Driss Chraïbi, en folio chez Gallimard On ne présente plus le regretté Driss Chraïbi. Fort probablement il nous contemple depuis l’au-delà qui nous a ravi sa formidable présence mais non ses écrits. “Vu, lu,”entendu”, “Le monde à côté”, “L’homme qui venait du passé”… L’on ne saurait trop recommander TOUT Chraïbi aux papivores avides d’amour et d’humour. Pour les autres, le ton désopilant et la désormais réputation mondiale du célèbre inspecteur Ali devrait faire l’affaire. Personnage de fiction créé de toutes pièces par Chraïbi luimême pour s’amuser ou faire face à son banquier, l’inspecteur Ali (qui doit beaucoup à la personne de l’auteur) est désormais devenu un classique. Vous ne pourrez résister à son côté hâbleur et provocateur, aussi expert en résolution de loufoques énigmes policières qu’en analyses pertinentes et inattendues au sujet de l’Islam. Réjouissez-vous à l’occasion d’une irrésistible galerie de portraits et d’un tableau de mœurs à nul autre pareil.
“Rock la Casbah” De Rachid Taha avec Dominique Lacout, chez Flammarion Un titre d’une chanson des Clash et en exergue une citation de Hassan Ibn al Sabbâh “je ne changerai pas de route à cause de mon nom, je ne changerai pas de nom à cause de ma route”, tout Rachid se retrouve là !... Pour ceux qui l’ont croisé, accompagné, vu sur scène ici ou là. Cinquante ans est le bel âge pour se lancer dans une autobiographie, même s’il y va à reculons, pressé par son éditeur. Cependant avec la fougue et l’enthousiasme qu’on lui connaît, il n’a pas hésité longtemps. Et un vertige vous saisit à la lecture de ces trente années de rock’n roll débridé car Rachid n’a rien voulu sacrifier de ses amitiés, de son enfance, de Carte de Séjour jusqu’aux stars du showbusiness… Mais c’est encore au travers des films, des disques, des livres qu’il a aimés et qu’il chronique à notre attention d’une plume pudique et élégante, qu’il est le plus attachant.
“La Consolante” D’Anna Gavalda, aux Editions Le Dilettante Ne vous laissez pas rebuter par les 635 pages de ce roman idéal pour l’été ! Vous rêvez d’une saga moderne qui rassemble hommes, femmes et enfants au sein d’histoires d’amours et de séparations, alors ce livre est pour vous. Tout ce petit monde s’agite ou réfléchit (un peu…), connaît des petits et grands bonheurs, et aussi quelques désillusions. Bref chacun s’y retrouvera. Anna Gavalda excelle dans le genre depuis “Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part” jusqu’à “Ensemble c’est tout”. Vous l’aurez compris sans détours, ce roman se laisse lire sans efforts : “Je voyais la petite fille que tu avais dû être, ou que tu avais été si l’on t’avait permis, alors, de faire des farces…”.
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Les Jardins d’Inès R E S T A U R A N T
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Circuit de la Palmeraie B.P 1488 Marrakech Tél. : +212 24 33 42 00 Fax : +212 24 33 42 01 info@lesjardinsdines.com www.lesjardinsdines.com
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beaux-livres
Par Laurence Veysseyre
“Etaix dessine Tati” De Francis Ramirez et Christian Rolot, chez ACR Edition Un livre-coffret magnifique en hommage aux 2 cinéastes français inscrits dans la plus grande tradition comique. Conçu par Mr Rafif, Directeur des Editions ACR et 2 fins connaisseurs des arts traditionnels au Maroc, enseignants l’histoire du cinéma burlesque à La Sorbonne et à Montpellier. Le résultat s’adresse aux amoureux du 7è art certes, mais aussi au grand public, à tous ceux (et celles) qui se réjouissent d’un bon mot, d’une situation cocasse et qui gardent présente à l’esprit la fraîcheur de l’enfance. A conserver dans toutes les bibliothèques privées et publiques, histoire de s’y replonger à chaque coup de blues, ou à offrir à ses meilleurs amis (et ennemis), histoire de les dérider cette fois. Signalons une iconographie riche en croquis inédits croqués sur le vif par Pierre Etaix pendant les tournages des “Vacances de Monsieur Hulot” ou bien encore “Jour de fête”.
“Dans l’intimité des designers” De Grant Scott et Samantha Scott-Jeffries, chez Pyramyd Ce livre, unique dans son genre, vous propose une visite guidée au cœur de la création contemporaine, en s’invitant pour la première fois chez les créateurs de New-York, Paris, Londres, Amsterdam, Sao Paulo… Un véritable tour du monde à portée de main, illustré par plus de 200 photographies, une sélection des 24 plus grands designers (dont Karim Rashid, Matali Crasset, Alberto Alessi, Ali Tayar…) destinés à vous faire partager la vision du design transmise par ces véritables artistes. Grâce à un questionnaire pertinent établi par les auteurs de ce livre au format carré, vous pourrez vous faire une idée plus précise des aspirations et motivations de ces grands noms et décoder l’univers qui vous entoure. Ainsi, pour Alberto Alessi “Rien n’est important sauf les détails…” : paradoxe ou ironie, en tous les cas un moteur pour créer encore et toujours !
“Al Khayma Tente noire du Sahara” De Rahal Boubrik et Saad Tazi, aux Editions Marsam Mon premier est un spécialiste d’anthropologie historique du Sahara, mon second est anthropologue lui aussi et photographe, mon tout est un hommage vibrant en trois langues (Français, Anglais et Espagnol) à cet habitat spécifique censé abrité toute l’âme du désert. Cette grande voyageuse qu’est la tente, fille et reine du désert, n’en finit pas de nous questionner sur la symbolique nomade : vous apprendrez que la femme en est le cœur et que l’on appelait, au début du siècle, un jeune saharien bien né et bien doté, “fils de grande tente”… A signaler, le texte de Ali Squalli sur la place de la tente dans la littérature arabe.
“Le Tanger des Peintres de Delacroix à Matisse” Direction de l’ouvrage Mohammed Kerach, chez Tingis Edition Entre le début du XIXe et le milieu du XXe siècle, Tanger reçut de nombreux peintres attirés par la lumière et les mystères de la “Dream City” évoquée par Paul Bowles. Dans ce livre, des tableaux-hommages regroupent plus de 400 peintres ayant séjourné à Tanger au quotidien. Certains s’y sont établis, d’autres y ont seulement séjourné ; tous célèbrent une ville créatrice, en des scènes colorées et vivantes, des portraits devenus légendaires. Le principe de cette anthologie picturale est simple : une peinture accompagnée d’un texte en guise de commentaire. Véritable mise en correspondance avec d’autres peintures ou textes signifiants. Tanger l’envoûtante, si bien décrite par Lotfi Akalay et Tahar Ben Jelloun, retrouve sa grâce.
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musical
Abderrahmane Kazzoul, ou la renaissance de la musique classique arabe
Un siècle après la “Nahda”, la Renaissance intellectuelle et artistique du Proche-Orient, c’est un Marocain de 47 ans, Abderrahmane Kazzoul, qui œuvre à partir de Paris pour la revivification de la musique classique arabe. Depuis 1995, son groupe “Takht Attourath”, partage sa passion avec le public des plus prestigieux concerts et festivals de musique arabe à travers le monde.
Par Faten Safieddine
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La musique. Une passion que se découvre Abderrahamane Kazzoul très jeune quand, élève à l’école coranique de Beni Mellal, il est subjugué par l’harmonie des textes coraniques. Adolescent, il sera séduit par les voix des grands chanteurs arabes de l’époque : Abdelwahab, Oum Kalthoum… Sa voix aiguë, peu commune, se fait vite remarquer. Après son Baccalauréat, Kazzoul décide de mener des études supérieures d’ingénieur en télécommunication en France. Il intègre le groupe Alcatel et crée un logiciel aujourd’hui installé chez 140 opérateurs dans 44 pays. Une fois le pied dans l’étrier, il monte le groupe Amal qui anime des soirées culturelles pour la communauté marocaine en France. Il découvre Cheikh Imam et Marcel Khalifé. Ce nouveau style draine un public grandissant et encourage le chanteur à élargir son répertoire. Lors d’un spectacle à l’Institut du Monde Arabe, Kazzoul découvre l’existence à Paris d’un “takht”, soit un ensemble de solistes comportant un Kanoun, un Oud, un violon, un Riq (percussion), un Nay et un chanteur. L’organisateur est le célèbre compositeur libanais Nidaa Abou Mrad, auteur d’une dizaine de disques sur le thème de la musique profane et sacrée de la “Nahda” ou “Renaissance” que connut le Proche-Orient à la fin du XIXème siècle. Kazzoul intègre le groupe. C’est le coup d’envoi de sa véritable carrière musicale. La consécration arrive en 1998. Le groupe est sélectionné pour fêter le 60è anniversaire de la BBC. Le spectacle est un véritable succès. Depuis, “Takht Attourath” participe à plusieurs concerts et festivals à travers le monde, dont le Festival de Musique Arabe à Jérusalem en 1999 et le Festival des musiques sacrées à Fès en 2000. 2005 marque un tournant majeur dans le parcours de l’artiste. Il crée à Paris une chorale regroupant des musiciens talentueux issus de différents pays : Imad Ben Ammar, Salem Benoni, Edouard Iskandar, Miloud Benslimane et Bachir Zaïd, Fairouz Dahmani, Sanaa et Siham Moulali, Nassim Aldogom. Tous sont mus par le même désir : ressusciter la splendeur de la musique
arabe classique de la “Nahda” et la remettre au goût du jour pour tous, arabes et autres. En 2006, le premier concert donné par cette chorale à Sèvres connaît un grand succès. En 2007, ce succès se confirme au Festival des musiques arabes à l’Institut du Monde Arabe qui demande au groupe de gérer l’édition 2008 du Festival et d’y donner trois concerts. Le Maroc ne tarde pas à rendre hommage au fils prodigue. La chaîne 2M l’invite à la finale du concours de cantillation coranique et à l’émission “Shada Al Alhane”. Un documentaire sur le groupe, coproduit par France Télévision et 2M, est en cours de réalisation. A notre interrogation concernant l’apport de “Takht Attourath” à la musique classique arabe, Kazzoul répond : “Je ne cherche pas à créer un nouveau style mais à répondre au besoin d’un public d’intellectuels et de mélomanes, arabes et autres, assoiffés de ce style de musique”. Comment peut-on être à la fois un bon ingénieur d’état en Télécom et mener de pair une brillante carrière de musicien ? En menant une double vie : les journées sont consacrées à son métier, les soirs et les week-ends à la musique. Aujourd’hui, malgré le succès, il ne veut pas renoncer à son métier. “Cela me permet de produire un style que j’aime et que je peux imposer à mon public et non pas l’inverse. Je ne souhaite pas tomber dans le commerce de la musique pour vivre”. En octobre 2008, Kazzoul donne un concert à Sèvres. En 2009, il sera l’invité du prochain Festival de Musique Arabe du Caire. Un talent à suivre…
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Zoom sur Marc Lavoine : chanteur, comédien et… photographe Avec ses yeux revolver et son fameux “regard qui tue”, l’artiste hyperactif enchaîne les tournagess et les albums à succès. Marc Lavoine, papa de trois enfants, trouve encore le temps de faire de la photographie : plus qu’une passion, un équilibre. Rencontre avec un créatif engagé.
Par Hélène Zemour
Si être artiste c’est posséder un univers bien à soi, alors sans aucun doute, Marc Lavoine fait partie de ceux-là. Après une compilation qui rassemble les duos qui ont marqué sa carrière, ses performances d’acteur à l’affiche du “Cœur des hommes 2” et de “Si c’était lui”, une comédie romantique avec Carole Bouquet, le chanteur continue de mener de front plusieurs vies. A celles de chanteur et d’acteur viennent s’ajouter celles de père de famille nombreuse, de voyageur amoureux de l’Afrique et de l’Asie… et depuis quelque temps, celle de photographe. Son polaroïd ne le quitte plus : il aime à travers lui capturer l’instant, laisser une trace, voire tenter de photographier son âme… “Je travaille une série que j’ai appelé “L’ombre de moi-même”. J’écris sur les photos, je découpe et colle par-dessus… mais si je rate, je déchire tout.” raconte-t-il, soucieux d’expliquer une démarche artisanale au plus proche de la matière. L’image n’est qu’un support, “j’aime peindre, écrire, taguer, bref retravailler la photo”. La naissance d’un photographe ? Disons plutôt une façon saine de combler l’angoisse du vide, qui le prend parfois. “Lorsqu’on est en promotion, on n’ar-
rête pas de parler de soi. Quand tout s’arrête, j’ai besoin de partir, de voyager. C’est comme une bicyclette : quand elle ne roule pas, elle tombe…” explique-t-il avec philosophie. A 45 ans, Marc Lavoine a appris la sagesse, celle qui permet de ne pas quitter le sol lorsque l’on passe pas mal de temps la tête dans les étoiles. Se raccrocher à l’imaginaire de son enfance, et notamment au Maroc où il se sent si bien, depuis que on père le lui a fait connaître, à l’âge de 14 ans, Rabat, Agadir, Casa, “et surtout la belle Asilah où chaque année, les artistes repeignent la médina… Un bijou”. Marc y a même fait des documentaires, pour essayer de comprendre une culture qu’il respecte, avec pudeur, sans jamais la faire sienne. Il y séjourne régulièrement à l’abri des regards, avec sa femme Sarah, épousée à Marrakech. “L’Afrique noire me fascine, j’ai vécu un choc au Kenya”, raconte le voyageur. Finalement, le fil conducteur des projets artistiques de Marc Lavoine est ce besoin constant de raconter une histoire. Une histoire collective, qui croise les destins. Un dialogue avec les cultures des autres artistes, chanteurs, photographes, designers :
“j’admire Philippe Stark et suis aussi un fou de joaillerie, celle de Victoire de Castellane, d’Ora-Ito ou encore la marque Stone”. Curieux, Marc écoute régulièrement ce qui se fait du côté de la nouvelle scène musicale française, apprécie les textes de Bénabar, Biolay, les chansons de Christophe Willem. Il recommande “Ultra Orange”, le groupe d’Emmanuelle Seigner, et emmène sa fille Yasmine au concert de “Superbus”. “A la maison, à Paris ou dans le Gers, mes enfants remplissent l’espace, et tout est organisé autour d’eux. C’est simple, je ne peux pas m’éloigner d’eux plus de quinze jours… La famille est un sujet qui m’intéresse. Je prépare deux films qui parlent des familles d’aujourd’hui.” Et la réalisation ? S’il est un peu tôt pour en parler, le chanteur reconnaît y penser, et a même acheté les droits d’un roman… On n’en saura pas plus. Une chose est sûre : Marc Lavoine ne conçoit pas de vivre sans art et sans beauté : en vélo dans Paris, il observe l’architecture, s’arrête devant les colonnes de Buren. Un goût pour le beau qu’il partage avec sa décoratrice de femme, et des enfants déjà fans de Gaudi : les chiens ne font pas des chats…
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Galerie Rê
Marrakech compte aujourd’hui plus de galeries d’art que toutes les villes du Royaume réunies. Phénomène de mode lié à l’effervescence immobilière de la Ville Rouge… ou émergence concomitante d’un véritable marché de l’art, grâce à la maturation des donnes de la scène artistique marrakchie ? Enquête. Par Faten Safieddine
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Depuis 1999, on a vu éclore une vingtaine de galeries d’art à Marrakech, alors que Casablanca et Rabat ne se remettent pas encore de la sinistrose ayant provoqué la disparition des galeries pionnières telles qu’Al Manar, L’Atelier et Bassamat.
devenait l’Eldorado artistique pour cette catégorie de peintres.
Flash-Back A l’exception de la célèbre Exposition-Manifeste de Jamaâ El Fna, organisée en 1969 par les pionniers de l’art contemporain abstrait (Melehi, Belkahia, Chebaa, Hafid, Hamidi..), les artistes marrakchis, tels Belkahia, Bouragba, Mellakh et d’autres n’ont pas oublié ces temps où, depuis l’indépendance et jusqu’en 1999, Marrakech était un quasi désert artistique. Ils étaient contraints d’exposer dans les rares espaces disponibles alors : La Galerie Bab Doukkala, l’Institut Français, la salle du ministère du Tourisme, les grands hôtels et les cimaises de quelques restaurants. Leurs clients se réduisaient à quelques banques et rares professions libérales de la ville et à des Casablancais venus passer leurs vacances à Marrakech. Dès 1992, suite à la diffusion d’une émission de “Capital” sur M6 sur l’engouement des étrangers pour les riads de Marrakech, on assiste à une floraison soudaine des gale-
Galerie Rê
Galerie Tindouf
ries d’art ; et ce n’est pas le fruit du hasard : des centaines de riads avaient alors besoin d’orner leurs murs… Si de rares étrangers avisés “chinaient” des vrais orientalistes, la majorité achetaient dans les bazars ou chez les encadreurs des œuvres de facture médiocre, représentant un Maroc folklorique et exotique. C’est grâce à cette clientèle que de nombreux artistes marocains et… européens purent se faire du beurre. Marrakech
Simultanément, à la Palmeraie et au Guéliz, des centaines de villas et d’appartements se construisaient, voués à devenir des résidences secondaires pour les Casablancais, Rbatis et quelques autres Marocains et étrangers nantis. Par mimétisme, snobisme ou ignorance, la grande majorité de cette catégorie porte le même engouement que les étrangers pour les œuvres orientalisantes. Le contexte était favorable à la prolifération de marchands de tableaux. On vit fleurir partout des boutiques d’encadrements dont certaines se muèrent en “galeries d’art”, à ne pas confondre avec les galeries exclusivement dédiées à l’art contemporain. Sous cette enseigne, on retrouve encore à ce jour de nombreux bazars. Même chez les plus prestigieux antiquaires et boutiques de décoration de la ville tels que De Velasco, Marco Polo, Khalid Art Gallery, L’Orientaliste, Darkoum et Lun’Art… peintures contemporaines et reproductions orientalistes de valeur inégale côtoient mobilier, bijoux, tapis et autres objets décoratifs. Partout, les lieux branchés de la ville, tels le Comptoir et le Kechmara prêtent leurs murs à des expositions temporaires. De nouveaux grands
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hôtels se dotent d’espaces d’expositions régulièrement investis par les artistes. Dès 1998, Youssef Falaki et Nabil Mellouki, les deux patrons de Matisse Art Gallery furent les premiers à flairer l’opportunité de créer à Marrakech une véritable galerie vouée à l’art contemporain. La démarche comblait un vide certain. Malgré la nécessité au départ de répondre à une demande d’œuvres orientalistes ou orientalisantes, ils devinrent de fins connaisseurs d’art contemporain et d’habiles galeristes.
raziz, l’espace Al Maqam, Lawrence-Arnott Gallery, Galerie 127… 2007 verra la fermeture de la Galerie Bleue et de la Galerie Les Atlassides, et la création de la Galerie Rê, de la Galerie Noir sur Blanc, de la Light Gallery et d’autres espaces dédiés à l’art contemporain tels Artes Mundi… La dernière-née sera Tindouf Art Gallery en 2008.
En mai 1999, Matisse Art Gallery est inaugurée, suivie depuis par Qoubba Art Gallery, Boularbah Art Gallery, Galerie Tadghart, le Café Littéraire Dar Cherifa, Marrakech Art Gallery, Galerie Majorelle, Galerie Bleue, Les Atlassides, Galerie You-
C’est entre 2005 et 2008 que s’opère un significatif mouvement de migration des principaux acteurs actuels de la scène artistique marrackhie. Alain et Christine Gorius quittent la galerie Al Manar pour lancer la galerie les Atlassides, avant de s’associer à Lucien Viola dans la Galerie Rê. Sakina Gharib, ex-conservatrice du Musée de Marrakech et conservatrice du Musée Dar El Bacha, fonde la galerie Noir sur Blanc avec
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Sofia Tebbaa, ex-responsable culturelle à l’Institut Français. M. Mourabiti, déserte Casablanca pour transformer en 2006 sa propriété à Tahanaout en espace galerie et ateliers d’artistes sous le nom d’Al Maqam. En 2008, Boubker Temli transfère de Tanger à Marrakech une partie de ses activités d’antiquaire et d’amateur d’art dans l’espace de la Galerie Tindouf.
Galeriste professionnel ou marchand de tableaux : la différence. Selon Lucien Viola “Un bon galeriste doit avoir avant tout un bon œil et un flair sûr pour reconnaître un vrai talent et être apte à distinguer parmi les artistes ceux dont l’art correspond à son goût personnel. Son rôle est d’offrir le meilleur choix d’œuvres au client et de guider ce dernier dans ses choix“. Sans être exhaustif, nous retrouvons ces critères chez les meilleurs galeristes. Lucien Viola, par exemple, est fils d’antiquaire et collectionneur d’art pharaonique. Il baigne depuis toujours dans le monde de l’art international… L’ethnologue et anthropologue Sakina Gharib est une référence incontournable depuis 1999… Quant à Hadia Temli de la Galerie Tindouf, notons qu’elle est lauréate de la prestigieuse Middle School of African and Oriental Studies de Londres. La différence entre un “vrai” galeriste et un marchand de tableaux est la notion de l’investissement à long terme, la promotion et le suivi de jeunes talents. C’est la politique et le parti pris dont se prévalent les galeries Rê, Noir sur Blanc, Matisse Art Gallery et la Galerie Tindouf. Un défi qui commence à porter ses fruits à en juger par le nombre de jeunes –et moins jeunes- artistes marocains lancés et suivis par celles-ci. Citons entre autres : Bouchichi, Mouna Cherrat, Larbi Cherkaoui, Chatr, Lahssini, Amina Benbouchta, Kantour...
M’barek Bouhchichi
En matière d’art plastique, qui achète quoi à Marrakech ? Exception faite d’une minorité de clients marrakchis, les principaux clients des galeries d’art contemporain de Marrakech restent des Casablancais qui profitent de leurs vacances à Marrakech pour faire leur “shopping” artistique. Différents de leurs aînés des années 70 qui pour la plupart “décoraient”, plus par snobisme qu’en amateurs avertis, leurs somptueuses villas avec des “Cherkaoui”, des “Belkahia”, des “Melehi” ou des “Glaoui”, les nouveaux acquéreurs sont des cadres et des couples âgés de 35 à 45 ans, d’un niveau socioculturel élevé et
Amina Benbouchta
exerçant des professions libérales. “Ils ont souvent un goût sûr, une certaine culture artistique et, surtout, savent faire confiance aux galeristes”, affirment de concert Lucien Viola, Sofia Tebbaa et Boubker Temli. Certaines “valeurs sûres” telles que Belkahia, Melehi, Mahi Binebine, restent toutefois très prisées par les institutions bancaires casablancaises qui font, elles aussi, leur “shop-
ping” artistique à Marrakech. En second rang viennent les clients étrangers, toutes nationalités confondues. Agés entre 35 et 55 ans, ils sont de plus en plus nombreux à acheter des œuvres d’artistes marocains. Qui dit “marché de l’art” dit prix. Melehi souligne le rôle déterminant joué depuis 2002 par La Compagnie Marocaine des Œuvres et
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Exposition de Mahi Binebine à Al Maqam
Yamou Mahi Binebine
Objets d’Art, spécialisée dans la vente aux enchères d’œuvres et d’objets d’art. On lui prête d’avoir contribué à réveiller l’intérêt d’une plus grande frange de Marocains aisés pour les arts plastiques et à relancer le marché de l’art. Mais on lui attribue aussi le fait d’avoir “boosté”, à tort ou à raison, le prix d’œuvres d’artistes défunts dont la cote a bondi pour atteindre des records jamais atteints auparavant. Des œuvres de Ben Ali Rbati et Ben Allal ont frôlé le million de dirhams, celles de Ahmed Louardighi le demi
million et un petit format de Ahmed Cherkaoui est vendu à 400 000 dirhams. La CMOAA s’est-elle octroyé pour autant l’exclusive légitimé de fixer la cote des artistes Marocains ? Lucien Viola défend farouchement l’idée que “seuls les galeristes professionnels marocains sont habilités à fixer la cote des artistes marocains”. Quant aux rumeurs concernant les prix de vente vertigineux des œuvres de certains peintres marocains vivants, elles dénotent que la fièvre spéculative qui enflamme le secteur
immobilier risque de contaminer le domaine des arts plastiques. Sur le terrain, les galeristes affirment que la “bonne peinture” marocaine se vend entre 5 000 et 300 000 dhs. Un constat toutefois : depuis 2006, l’art figuratif néoorientaliste et folklorisant commence à s’essouffler au profit d’un art contemporain de bonne facture qui se vend bien à Marrakech, pour le plus grand bonheur des artistes et des galeristes.
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Culturel
L’Appartement 22 : fabrique d’art contemporain Par Véronique Bruez
Abdellah Karroum
J’ai rencontré Abdellah Karroum il y a quelques mois, j’ai été frappée par la détermination de ce jeune homme à l’enthousiasme pétillant, l’originalité de ses initiatives, son audace résolue. Abdellah, basé depuis 2002 à Rabat, dans sa galerie un peu particulière -puisqu’il s’agit d’un appartement qui est aussi un lieu de résidence pour les artistes marocains et du monde entier-, vient de créer l’Appartement 22 “horsles-murs” et une radio, Radio Appartement 22. Il parcourt le monde, de biennale en biennale :
on le voit à Venise, Kassel, Dubai, Dakar (l’Appartement 22 a été invité comme espace indépendant à la “Frieze Art Fair” à Londres en 2007 et à la “Joburg Art Fair” à Johannesbourg en 2008), et surtout là où on ne l’attend pas, car il a toujours une nouvelle idée. Il a organisé en novembre dernier un symposium sur les enjeux et les réseaux de la création à l’époque post-contemporaine, à Rabat et à Marrakech, réunissant des spécialistes internationaux de l’art contemporain. Ce débat faisait
écho à un colloque organisé par le MoMa de New York en avril 2007 et proposait une approche “contextuelle” mettant l’accent sur les régions Afrique du Nord et Moyen-Orient. Partant d’un espace privé devenu public, détournant la fonctionnalité du lieu, Abdellah Karroum ouvre aussi et surtout, par l’essaimage de ses actions, un territoire de réflexion sur les problématiques contemporaines des œuvres et des artistes au Maroc. Ici, partout et maintenant, un homme engagé.
Photo : Y. R.
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“World’s pressure” (Monde sous pression), cocotte minute en aluminium découpé. Exposition de Batoul Shimi du 12 juin au 30 juillet à L’Appartement 22
Comment t’est venue l’idée de créer L’Appartement 22 ?
Abdellah Karroum : L’Appartement 22 est né tout seul, presque par hasard, en 2002, à un moment où j’avais très envie de participer au développement de la création contemporaine au Maroc. Mon rêve était de créer un département “Art” à l’Université de Rabat, mais comme je veux toujours aller plus vite que le système, et après quelques rendez-vous officiels, je me suis vite rendu compte de la lenteur de la machine universitaire et de sa complexité. Ma proposition était basée sur une ouverture du champ d’action que les programmes officiels n’offraient pas à l’enseignement de l’art. J’ai donc décidé d’organiser ce projet d’enseignement dans mon appartement sous forme d’activités plus confidentielles, avec l’espoir de répondre à un vide, et aussi d’attirer l’attention des décideurs sur la situation des arts visuels. Le lieu est vite devenu l’amphithéâtre, la salle d’expositions et le lieu de rencontre de beaucoup d’artistes. Cette initiative venait-elle combler un vide dans l’espace culturel marocain actuel ? A.K. : Cet espace est une alternative immédiate, non pas au manque d’espace mais au manque de programme dans les espaces accessibles. Les lieux culturels de l’Etat sont des
lieux offerts aux artistes comme des espaces de présentation. Ce sont les artistes euxmêmes qui doivent concevoir l’accrochage des oeuvres et suivre la vie des expositions. Ces espaces, qui sont souvent de beaux monuments, ont besoin d’une direction artistique pour créer plus de médiation entre les artistes et le public. Il y a un réel manque de cette médiation pour que les oeuvres arrivent jusqu’au public par les voix du dialogue. Ce que L’Appartement 22 apporte ne remplit pas de vide. Il crée un nouvel espace, plus ouvert sur les réalités du contexte marocain et plus ouvert sur le monde. Il y a un vide dans l’espace culturel marocain. Ce vide est lié à une volonté politique qui date de plusieurs décennies, lorsque l’Etat a arrêté l’enseignement de la philosophie au lycée et empêché le développement d’une pensée libre dans les milieux intellectuels. Aujourd’hui, après 5 ans de programmation à L’Appartement 22, j’ai décidé de créer un nouvel espace d’échange autour des oeuvres et de la vie artistique. Cet espace est aussi expérimental et relève de l’ordre des choses exploratoires à amplifier. C’est un espace d’imagination, de production et de rencontres. As-tu rencontré des difficultés, comment ce projet a-t-il été accueilli ? A.K : Le projet de ce lieu indépendant a ren-
contré beaucoup de difficultés, mais il m’a aussi ouvert beaucoup de portes, ainsi qu’aux artistes qui y transitent. C’est ce petit espace qui est le “quartier général” des projets internationaux que je mène, aussi bien à Dakar, Gwangju ou Johannesburg. La principale difficulté pour un commissaire d’exposition est de faire passer l’oeuvre de l’idée de l’artiste à la perception du public tout en inscrivant cette idée dans le contexte culturel où l’oeuvre apparaît. Toutes les expositions et les rencontres de L’Appartement 22 ont eu un très bon succès. Le monde change. Comment vois-tu l’état de la création contemporaine au Maroc ? A.K. : La question de la perception est différente de celle de la vision. La création contemporaine au Maroc est effectivement sous Photo : A. K.
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Faouzi Laatiris et Batoul Shimi, le jour de leur visite à L’Appartement 22.
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tension. Nous vivons un moment important où beaucoup de choses se jouent. Le Maroc a déjà pris un énorme retard dans le développement culturel. Les politiques mélangent l’animation, le folklore, le patrimoine et la culture. Les actions de l’Etat et d’une certaine coopération deviennent une sorte de concurrence déloyale aux projets réellement transformateurs que tentent de mener les artistes et les acteurs professionnels. Y a-t-il pour toi une spécificité de la création dans les pays du Maghreb ? L’œuvre est-elle liée à un “ici” et quel est-il ? A.K. : La seule spécificité que je vois est la relation aux tabous. Les pays d’Afrique du Nord sont d’une grande diversité sociale et politique. La culture se fait aussi au jour le jour, en réponse à ce que l’artiste reçoit de son environnement. Or, l’artiste, comme tout le monde, reçoit des chocs de la mutation du monde tous les jours. La différence, c’est que pour l’artiste, la notion de “patrie” est relative, il se définit davantage comme un acteur dans le monde. Quels sont les artistes que tu as contribué à faire connaître au-delà du Maroc ? A.K. : Des oeuvres comme celle de Younès Rahmoun ont mérité d’être partagées à Singapour, en Espagne et au Pays-bas ; l’oeuvre de Mounir Fatmi sur les “Black Panthers” que j’ai proposée à la Biennale de Dakar a gagné le Grand Prix Sanghor en 2006. La jeune Batoul Shimi va sûrement faire son chemin international. Mais je n’ai aucune prétention de faire connaître des artistes parce qu’ils seraient Marocains. C’est le travail de chacun qui s’impose de lui-même. Depuis quelques mois, l’équipe de L’Appartement 22 s’est élargie et le lieu est désormais géré par un collège de Commissaires d’expositions et d’artistes, au Maroc et à l’étranger. C’est avec un esprit écologique que L’Appar-
tement 22 se transforme en lieu coopératif. Nous parlons du monde et de ce qui nous entoure, et notre travail en réseau permet de voir et d’agir dans plusieurs lieux en même temps.
le monde entier. Le fait que le contenu est en grande partie “made in Morocco” augmente le volume du contenu culturel venant d’Afrique sur la toile, sans limites et sans frontières.
Y a-t-il aujourd’hui un espace de désir pour l’art contemporain au Maroc ? A.K. : Oui. Je suis surpris chaque jour au Maroc. En ce moment, le pays est un champ rempli de fleurs qui ont envie de sortir à la surface. Le domaine du cinéma est certainement plus avancé que celui des arts plastiques, mais je pense que très vite nous allons assister à l’éclosion des oeuvres, au-delà de cet espace du désir, vers un espace de propositions et d’échanges.
Ce que tu fais est avant-gardiste, disons que tu es peut-être en avance, même si on sent une grande effervescence de voix qui émergent, d’œuvres qui percent : comment vois-tu l’évolution de ton inittiative ? A.K. : J’espère être connecté à la vie. En réalité les propositions que j’exprime sont à l’image de mes positions vis-à-vis de l’existence. Je communique beaucoup avec les artistes, les philosophes, ceux du passé et ceux de ma génération. Je crois que la réflexion sur le monde nous amène à apercevoir la relativité du temps et de l’espace. Quand j’écoute une musique, je ne me demande pas à quelle date elle a été composée. Dans le champ des arts visuels, les oeuvres “m’interpellent” quand elles arrivent à dépasser cette notion de temps précis, pour parler de la vie. Je conçois la communication aussi bien avec Omar Khayyam qui est du XIe siècle, qu’avec Adel Abdessemed ou Sislej Xhafa qui sont des penseurs et artistes de ma génération. Je vis dans notre temps d’aujourd’hui. C’est un temps ambigu pour une grande partie de l’humanité. Je rêve de l’existence des projets que je mène actuellement et ceux qui viendront comme un témoignage lucide sur le monde. L’art est un espace de liberté qui va exister tant que la jouissance de la vie est nécessaire.
Quel peut être le contact entre un artiste engagé, souvent en rupture avec un système, et un publiic qui lui ne l’est pas ? A.K. : Je pense que chacun est engagé. La différence est au niveau des enjeux de l’engagement. Un artiste utilise un langage plus sensible qui permet d’être partagé avec les autres. L’artiste, comme individu, est lié au système aussi, mais, comme esprit, il est souvent dans la résistance ou dans le désir d’agir sur le système et de changer le monde. Comment l’idée de la radio de L’Appartement 22 t’est-elle venue ?
A.K. : Contrairement à L’Appartement 22 -lieu physique qui relève de la spontanéité-, celle de la Radio est une construction qui répond à ma façon de vivre ! Après 5 ans d’activités basées à Rabat, j’ai voulu construire un espace dans lequel je peux m’exprimer et être à l’écoute des autres tout en voyageant et en étant partout. La webradio est écoutée dans
Expo :
Projets :
Du 12 juin au 30 juillet, L’Appartement 22 consacre une exposition personnelle à Batoul Shimi, après sa participation à plusieurs projets, dont “JF-JH Complicités” (avec Faouzi Laatiris) et “Dessins Projets 3” (avec Doa Aly, Liliana Basarab, Younès Rahmoun...). Batoul Shimi, née à Asilah en 1974, vit et travaille à Martil (Maroc).
Toutes les oeuvres de cette exposition sont réalisées en 2008. Commissaire de l’exposition : Abdellah Karroum. Régisseur : Abderrahmane Essaïdi.
L’actualité de l’appartement ? A.K. : Depuis juin, l’Appartement 22 consacre une exposition personnelle à Batoul Shimi, une jeune artiste marocaine qui vit et travaille à Martil au Maroc. Et puis, il y a la radio, à vocation culturelle, diffusée en plusieurs langues. Et un projet surprise, “Un roman dans la ville”, à venir à l’automne à Marrakech.
La “Biennale de Gwangju” en Corée du Sud, vernissage le 5 septembre, dans laquelle Abdellah Karroum est commissaire de l’exposition “Expedition 7 (Patries relatives)” dans le programme “Position Papers”.
L’Appartement 22 est invité par la “Biennale de Bruxelles” et aussi par la Art Radio de L’Appartement 22. Il aura entre 300 et 400 m2 de projet (exposition, actions...). Abdellah Karroum est aussi commisaire dans le programme “Africa i Oslo”, avec une exposition qui ouvre en février 2009 au Kunstnernes Hus, musée d’art contemporain à Oslo.
Vue de l’exposition “Dessins, Projets...” organisée à L’ Appartement 22
Photo : Jérôme Schlomoff 2007
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Photo souvenir avec les membres du Jury du Prix International pour l’Art Contemporain de la Fondation du Prince Pierre de Monaco. Photo devant une oeuvre de l’artiste sud africaine Candice Breitz, lauréate 2007 (de gauche à droite : Jean-Louis Froment, Lorenzo Fiuzi, Abdellah Karroum, le Prince Charles de Monaco, Candice Brietz, la Princesse Caroline de Hanovre, Marie-Claude Beaud, Michel Enrici, Philippe Rahm, Björn Dahlström).
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LA NOUVELLE GARE DE MARRAKECH Une invitation au voyage Par Faten Safieddine
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Prévue initialement pour fin 2007, puis attendue en juin 2008, l’inauguration de la nouvelle gare de Marrakech est imminente. En contrepoint du Théâtre Royal, un nouveau monument public, alliant avec maestro modernité et tradition marque désormais le paysage urbain de la ville ocre. C’est de la “belle ouvrage” que nous offre l’architecte Youssef Melehi, devenu depuis le brillant succès de la gare de Tanger, le “spécialiste” des gares marocaines. “Une gare doit être un repère architectural de la ville. C’est un bâtiment public à forte symbolique, car c’est le moyen de transport le plus démocratique. D’où le choix d’une architecture insolite, qui marque le paysage urbain et les passagers”. Pour cela, Youssef Melehi s’inspire des principaux repères architecturaux de la ville, tels la porte almohade Bab Agnaou et les murailles de Médina. Il en résulte une brillante retranscription moderne de la géométrie berbère et islamique. L’élément le plus marquant étant l’im-
mense porte vitrée, la plus haute façade vitrée au Maroc, symbole de “Porte du voyage, celle par laquelle on accède à la ville”. Mais aussi le palmier, élément végétal et symbole par excellence de l’oasis qu’est Marrakech, et que l’on retrouve dans les quatre piliers géants du grand hall des “pas perdus”. Frappant, le dialogue visuel harmonieux de matériaux, techniques modernes et technologie de pointe avec différents matériaux traditionnels. L’ONCF aura investi plus de 70 MDH pour ce bijou architectural. Un investissement en partie rentabilisé par l’affectation des espaces commerciaux à des franchises internationales tels McDonald’s, KFC, Segafredo et Venezia Ice. La nouvelle gare sera dotée de 8 guichets de vente, de dispositifs de vente de billets automatiques, de grands panneaux d’affichage d’horaires et écrans géants, ainsi que de 4 voies au lieu de 2, en attendant de lancer la voie MarrakechAgadir…. Une invitation au voyage.
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HICHAM LAHLOU De la théière Koubba à la consécration internationale Ce designer marocain, après des études à la célèbre Académie Charpentier à Paris, est rentré à Casablanca en 1995 avec la ferme intention d’exercer son métier, même si celui-ci n’existait pas vraiment encore à l’époque au Maroc. D’abord remarqué durant l’année du Maroc en France avec sa théière Koubba exposée à l’Institut du Monde Arabe, il a largement contribué à faire du design marocain une réalité. La preuve, il est aujourd’hui recensé dans un ouvrage de référence qui consacre un long chapitre à l’architecture et au design. Hicham se retrouve ainsi parmi les dix personnalités internationales les plus en vogue dans ce domaine et qui travaillent notamment dans le monde arabe. Rencontre avec le seul designer marocain à y figurer. Par Karine Bertonnet
chaise Almodovar
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Lampe Barakat Mohammed
Abris-bus Agadir
Théière Koubba 2006
Vous êtes une nouvelle fois sur le devant de la scène du design avec une place de choix dans “In the e Arab World… Now” édité par la Galerie parisienne Enrico Navarra. Comment u côté de grands vous êtes-vous retrouvé au noms du design international ? Hicham Lahlou : Je crois qu’il y a plusieurs raisons liées à mon parcours. Ça commence sans doute avec mon retour au Maroc en 1995, alors que le design n’avait aucune ampleur ici. Je suis rentré pour une envie simple : exercer mon métier de designer, rendre le design populaire. Je voulais que le design marocain devienne incontournable et même exportable ! Il y a la théière, premier objet de design “made in Morocco” devenu emblème et porte drapeau du design marocain. Et puis j’ai créé mon agence, la première de design pluriLivre évènement en 3 tomes “ In the Arab World... Now”
disciplinaire au Maroc ; le premier livre sur le design au Maroc ; mon travail sur le design industriel avec le mobilier urbain d’Agadir, … “In the Arab World… Now” est un livre exceptionnel qui a le mérite de montrer le monde arabe dans son immense diversité, sous des angles très hétéroclites… en tout cas, comme on le voit rarement. Montrer que le monde arabe est riche, plein de ressources, de gens positifs et éclairés, c’est pour moi très important, je suis très attaché à ces valeurs de progrès. Figurer dans ce livre, c’est participer un peu à la valorisation de notre image à travers nos cultures et nos talents. La Koubba, votre désormais célèbre théière présentée à l’Institut du Monde Arabe à Paris on de l’année du Maroc en France, à l’occasio est a été acquise par le musée Alessi en Italie, et par le Wereld dmuseum de Rotterdam. Ne fait-elle pas trop d’ombre au reste de votre travail ? H.L. : Non, cette théière, c’est un peu mon
“logo”. Ça permet aux gens de me situer : “Ah c’est donc vous la théière !”. C’est rare dans ce milieu de créer un modèle qui vous symbolise… comme le presse agrumes de Philippe Starck, l’Institut du Monde Arabe de Jean Nouvel, la Télévia de Roger Tallon ou encore le vase Allah de Karim Rashid. Designer et architecte d’intérieur de formation, vous sortez le design à l’extérieur avec le mobillier urbain de la ville d’Agadir. Quelle a été votre démarche ? H.L. : Ce genre de projet (Agadir ou Tamuda Bay) offre la possibilité à toute ville d’arborer une identité unique. Au-delà de l’aspect utilitaire et fonctionnel, la ville qui opte pour ce type de projet, prône la culture du goût, du beau, du respect de l’environnement et du paysage visuel. Elle montre qu’elle veut apporter le meilleur à ses habitants et à ses visiteurs, qu’elle incarne des valeurs de modernité tout en proclamant avec fierté son identité et la multitude de ressources que recèle son patrimoine historico-culturel. Le
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projet d’Agadir, c’est un concept global dédié que j’ai spécialement mis au point par un process et une méthode uniques, c’est pour cette raison que la ville aujourd’hui fait partie des rares agglomérations au monde à bénéficier d’un tel positionnement. Vous avez participé au Workshop initié par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat à Fès en mars dernier. 4 designers marocains et 4 étrangers ont travaillé ensemble, en collaboration avec les arrtisans afin de créer des modèles destinés à renouveler l’artisanat traditionnel. Que vous a apporté cette expérience ? H.L. : C’est une nouvelle expérience intéressante de workshop dans lequel il y a eu des échanges d’idées, des confrontations. Les artisans ont apporté leur contribution dans un esprit ouvert et ont pu entrevoir de nouvelles façons de créer. Cela m’a permis de créer plusieurs modèles dans la céramique, le cuir, la dinanderie, la passementerie… Un
bon exercice de style. Quels sont vos maîtres ou références en matière de design ? H.L. : Je n’ai pas de maître à proprement parler, mais des références dans l’histoire comme : Thonnet, Walter Gropius, Alessi, le pape du design moderne Raymond Loewy qui disait “la laideur se vend mal” et Philippe Starck qui a popularisé et vulgarisé le design à l’instar de ce que j’ai fait à mon niveau au Maroc, ou de ce que Karim Rashid a fait en Egypte… Quels sont vos projets à moyen et long termes ? H.L. : C’est l’année du développement et du lancement à l’international de ma marque “Hicham Lahlou Designer” avec une présence à Paris, Milan et au Moyen-Orient, avec le positionnement originel, universel, “Made in Morocco”, pour des projets de grande échelle et d’édition de modèles pour
des grandes marques nationales et internationales. En dehors du mobilier urbain, je peaufine plusieurs créations de design, meubles, objets… Je travaille notamment sur une collection pour l’Artisanat du Maroc. J’ai choisi le secteur de la dinanderie, en particulier celui de Fès dans le cadre des 12 siècles de la ville. La dinanderie compte parmi nos métiers les plus extraordinaires, il faut lui donner les moyens de passer à la vitesse supérieure, c’est pour moi un challenge important. Je viens de lancer un nouveau concept “Coufi” avec les collections “Barakat Mohammed”. La “Barakat Mohammed”, bénédiction du prophète Mohammed, est un concept inspiré de la calligraphie de style coufi rectangulaire. Déclinable en mobilier, luminaires, joaillerie… C’est en cours d’édition… Il y a aussi des projets d’architecture d’intérieur, notamment au Qatar, ainsi que plusieurs expositions à Paris, à Casablanca, Dubaï et Saint Etienne…
Projet Tamuda Bay
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créateur
L’aura d’Ito
Le Cab à Paris
Par Yamina Bénaï
31 ans, un visage taillé à la serpette, des idées à foison, et un succès exponentiel : telle est la fiche signalétique du designer Ito Morabito, créateur de la griffe Ora-Ïto, et génial enfant de l’ordinateur.
Le garçon aux yeux de chat a débuté très jeune, en 1998 – et sans formation spécifique si ce n’est un goût prononcé pour l’esthétique – avec un remarquable canular qui consistait à s’autoproclamer directeur artistique de marques telles que Vuitton, Gucci, Bic, Macintosh ou Nike. Parodiant la société de consommation, il avait alors conçu pour ces griffes de vrais faux produits en imagerie de synthèse sans, bien entendu, demander la moindre autorisation… allant même jusqu’à mettre au
point un concept publicitaire pour chacune d’elles. Séduite par cette folle audace, la presse insère dans ses éditions les pages de publicité signées Ora-Ïto, donnant au virtuel une impertinente réalité. Les conséquences sont incroyables. Une armada de Japonaises, page de publicité en main, prend d’assaut les boutiques Vuitton réclamant de pouvoir acquérir le modèle de sac tant désiré. Tout cela devant des vendeuses hautement expérimentées mais médusées d’ignorer l’existence de ce sac. Cette tempête de force 10 fut cependant suivie d’une accalmie durable, sagesse et art de la communication de la marque obligent ! L’épisode, savoureux, propulse son ordonateur sous les feux de la rampe. En effet, Ora-Ïto passait ainsi d’une notoriété quasi inexistante à “félicitations du jury”. Lentement mais sûrement, riche de sa curiosité pour les formes, les matériaux et les technologies nouvelles, il procédait à l’ascension irrésistible du versant design. Ses collaborations se multiplient, certaines sont
primées. C’est le cas de la bouteille en aluminium, conçue pour Heineken, ou encore de la lampe de bureau One Line, la plus fine au monde, couronnée d’un Red Dot Design award. L’Oréal, Danone, Kenzo, Nike, Adidas, Clarins, Nike, LG Electronics, Guerlain, Nestlé, Lancôme, Levi’s, Davidoff… noircissent peu à peu son cahier de commandes. En parallèle, il développe une relation privilégiée avec les grands éditeurs de mobilier et de luminaires contemporains (Artemide, Zanotta, Frighetto, B&B Italia, Cappellini), confortant ainsi son assise dans l’univers de la créativité la plus rigoureuse. L’extrême variété des réalisations d’Ora-Ïto est à l’image de l’éclectisme de son paysage mental, construit, non pas sur les bancs d’une université mais à l’aune de recherches formelles rendues possibles par des logiciels sophistiqués et son talent pour la sobriété. Un disque dur externe en forme de Lego pour La Cie, un fauteuil présidentiel pour Zanotta, un flacon de parfum pour Adidas,
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un lit pour Frighetto, une boîte de nuit (Le Cab, à Paris), ou encore le nouveau Flagship européen de Toyota sur les Champs-Elysées et la charte architecturale des concessionnaires au plan mondial, salués par le Janus de l’Industrie… Avec toujours l’idée-force de fluidité et de lignes simples, Ora-Ïto trace sa route. Un chemin lumineux où le superflu n’est pas de mise. Rencontre. Il y a six ans, peu avant la sortie de votre chaise longue Petal pour Cappellini, votre marque était alors frémissante… Ora-Ïto : Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de travail, je peux réellement choisir mes clients, je suis plus à l’aise avec mon activité. La liberté financière acquise au fil du
temps me permet de travailler avec des marques et des personnes que j’apprécie. Je suis également passé par l’apprentissage du montage d’une société en France : dès que l’on met en place une structure avec des salariés, c’est plutôt difficile ! Actuellement, une douzaine de personnes travaillent pour moi. Les domaines professionnels présents au sein du Studio Ora-Ïto sont l’architecture, l’édition de mobilier et le développement de la marque. Quel regard portez-vous sur votre décennie de travail ? O.Ï. : L’apprentissage, les erreurs à éviter, l’expérience humaine, l’aboutissement d’une recherche, une maturité, en un mot : une évolution.
Comment concevez-vous votre travail ? O.Ï. : J’essaie d’évoluer dans mon propre style : une épure formelle additionnée d’audace tout en restant rationnel, et doté d’une approche sensuelle. J’essaie, dans mon univers personnel, d’aller plus loin. J’appelle ma vision la simplexité : des choses simples mais complexes et difficiles à réaliser. Mes créations illustrent bien cette approche, par leur diversité et les contraintes préliminaires du cahier des charges. Tout ce que je fais est une première expérience. C’est à la fois vertigineux et très stimulant, avec, parfois, des moments où j’omets certains paramètres. Par exemple, j’ai fait une chaise longue pour B&B Italia… à ma taille, en oubliant que je n’étais pas grand ! Quels sont vos projets ? O.Ï. : J’ai récemment sorti une collection de robinetterie pour l’Espagnol Supergrif, des couverts pour Christofle, des éléments de cuisine Gorenje. Je travaille actuellement sur des lunettes de soleil, une importante boutique à Paris, un projet avec JC Decaux, une collection de vêtements en jean avec Lee Cooper, un nouveau concept immobilier, une marque de soin biologique avec un grand groupe cosmétique de luxe, mais tout cela est pour 2009 et 2010.
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Ambiances extérieures Fauteuils, beds, tables, photophores... pour vivre dehors comme à l’intérieur
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Ludovic Petit : Grand jouisseur créatif
Fan de déco, Ludovic Petit prépare le concours de l’école Boulle qu’il échoue. La mode le récupère et le forme au stylisme modélisme pendant plus de quinze ans. Accro à ses premières amours, il lance Kim et Garo intérieur, en devient D.A., et crée des objets qui parent la silhouette et agrémentent la maison. Eternel touche à tout, il s’investit aujourd’hui en archi et en déco intérieure. Le restaurant Bis Jardins des Arts est sa première “pierre” marrakchie…
Par Corentin Huon de Penanster Photos Delphine Warin
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Ludovic Petit, alias Ludo, décroche à dix-neuf ans son diplôme du Centre de Formation des Modélistes de Paris. La chanteuse, Nayanka Bell repère son talent, le happe, et lui propose de monter le Diamant Noir -un salon de couture en plein coeur d’Abidjan- pour donner au boubou une touche “frenchy”. Les rayures tennis s’impriment sur des soies, des toiles, du tweed… jusqu’à se convertir en stores vénitiens… Elevé dans une France multiculturelle qu’il côtoie à l’école ou au sein de sa propre famille, Ludo mélange les matières, les couleurs, les tissages… “J’ai grandi dans l’immigration sans lui donner de nom. C’était bien…”. De retour en France, il lance Pattern Studio et élabore des patronages pour les grands… Styliste modéliste pendant 7 ans, il se penche sur les collections “Kenzo Jeans”, “Jungle” et celle de Christian Lacroix, “Bazar”. En 1997, sensibilisé par le beau -grâce à une arrière grandmère divine repriseuse, une grand-mère dans le cartonnage de luxe et une mère très élégante-, Ludo développe la notoriété Kim et Garo. “Quand les clientes aiment quelque chose, elles le portent et en parlent beaucoup, seulement… des coussins sur la tête !... “ C’est ainsi qu’il conçoit paniers, sacs ou autres écharpes… Son style naît, et se reconnaît… Le succès est palpable. Entre Paris et Marrakech, il monte son atelier de fabrication à Tamslouht -un petit village à un quart d’heure de Marrakech- et y embauche une partie de sa population. “Notre première pièce phare a été la babouche avec son “dollar” dessus –cette spirale de fil torsadé qui s’assemble comme un réglisse”.
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Ludovic aime se prouver que rien n’est “vilain” et qu’avec de l’idée, du travail et du talent, on peut en obtenir quelque chose de “formidable”. Son panier “tzigane”, en patchwork de velours de banquettes marocaines surbrodé, en est la preuve… Paul Smith le diffusa comme des petits pains. Ludo observe tout, les gens en particulier, leurs modes de fonctionnement… “Les Marocains s’assoient sur n’importe quoi. J’observe ce “n’importe quoi”, et je lui trouve une nouvelle fonction”. C’est ainsi que naît le “pouf cocotte” et fait un carton ! Reconnaissant, Ludo se sent particulièrement gâté par la vie, “quand on vit ici, on doit s’apercevoir de cette chance… Il
suffit juste de regarder autour de soi !”. Ludo travaille de chez lui à Marrakech, entre deux coussins, un plateau et un poêle à charbon. “J’ai besoin de rien… Je ne cherche jamais et je cherche tout le temps… Je suis fainéant, alors, je vais à l’essentiel”. Son plus beau cadeau, c’est d’entendre ses clientes lui avouer se servir encore de ses créations conçues il y a plus de dix ans… L’intemporel ! voilà son maître mot… “Et puis le vrai luxe, c’est de réaliser des choses de qualité à l’extérieur comme à l’intérieur, rien que pour soi ! Une broderie, par exemple, dessus comme dessous, elle doit être impeccable”. Des cotons d’Egypte, des lins d’Italie, des velours de Hol-
lande… rien n’est jamais trop beau pour Ludo, le tout, 100% végétal. “Je vais bientôt travailler sur des cotons organiques, 100% bio…” Son avenir ? il se verrait bien sur une scène de théâtre, dans un one man show ! “Je suis prêt à tout, l’essentiel est que je ressente du plaisir. Je suis un jouisseur permanent qui vit à 90% dans le rire”. Ludo a aussi ses coups de gueule, qu’il exprime sans tabou,“C’est difficile d’entendre certaines personnes me définir comme un pilleur d’artisanat marocain… je suis un créatif, je m’inspire de ce que je vois… je coopère avec les artisans, je ne vole rien ! j’emprunte un esprit pour inventer une âme, ma signature !“.
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végétales
Isabelle et Jean-Charles Mazet
Tandem végétal Par Béatrice Nouveau
Cyber Parc Arset My Abdesslam
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Domaine El Majal
Un jardin en plus… Le nom, déjà, évoque le supplément d’âme. Un désir fou d’ajouter encore à la nature de la beauté. Née en 1998 à Marrakech, sous la houlette d’Isabelle et Jean-Charles Mazet, cette société de création d’espaces verts n’a, en effet, de cesse d’imaginer des jardins comme autant de nouveaux endroits à vivre, à être. Avec pour principal credo, l’harmonie : osmose des éléments entre eux, le minéral et le végétal, mariage des traditions séculaires et de l’inspiration contemporaine, fusion globale qui unit une demeure, ses propriétaires et l’histoire propre des lieux. En prime, une vision éco-consciente aiguë, primordiale à l’heure des grands débats sur la protection de l’environnement. Aujourd’hui, les réalisations du couple au sein de la Ville Rouge sont de véritables signatures reconnues sur l’ensemble du pays jusqu’en Europe : les parcs somptueux de l’ Amanjena , le Domaine El Majal , les jardins délicats du Relais&Châteaux La Villa des Orangers , le sublime Domaine d’Abraj ,
Villa privée Palmeraie
les espaces colorés et intimistes de l’hôtel Les Jardins de la Médina , le graphisme végétal de La Plage Rouge … sans oublier l’incroyable réhabilitation des huit hectares de l’ Arsat Moulay Abdessalam , transformés en Cyberparc, sous l’impulsion de la princesse Lalla Hasna. Et les projets continuent de fleurir de plus belle… comme celui du futur hôtel Elite , sur la route du Barrage, qui vient d’être signé en collaboration avec le célèbre décorateur Jacques Garcia. Car l’histoire d’ Un jardin en plus ne fait que commencer à s’inscrire dans la grande tradition de l’art subtil des jardins savamment cultivés en oasis depuis les origines de la création de Marrakech. Une cité qu’Isabelle et Jean-Charles ont adopté comme nouvelles racines dès 1993. Un coup de foudre réciproque qui leur a vite fait oublier leur première vie d’antiquaires à Saint-Ouen, spécialisés dans l’art Déco, et à vouloir apporter en échange au Maroc, un jardin en plus, comme un supplément d’âme…
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Mode LUEUR ORIENTALE
Photographe : Guillaume Lechat RĂŠalisation : Elena Smirnova
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Robe Couture vinyl & dentelle de Calais : DuprĂŠ-Santa Barbara
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Pancho en crèpe de soie, broderie ivoire “Maâlam”, collier en passementerie : Fadila El Gadi
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Short en coton broderie “Maâlam”, chemise en satin brodée aiguille, ceinture en passementerie : Fadila El Gadi
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Seroual en satin, blouse en mousseline brodée “Maâlam” : Fadila El Gadi. Accessoires vintage et sandales dorées en cuir
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Robe mousseline brodée à l’aiguille, ceinture rouge en passementerie : Fadila El Gadi
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Mannequin : Barbara@Marilyn Agency Assistant photographe : Jean Baptiste Pereira Maquillage : Virginie Dubois Coiffure : Alexandry Costa Prises de vue au Hammam Les Cents Ciels – Boulogne sur Seine www.hammam-lescentciels.com
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Robe couture cuir & dentelle de Calais : DuprĂŠ-Santa Barbara
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Quand mode rime avec écologie :
soyez “fashion responsable” ! Après avoir envahi votre frigo et votre salle de bain, le bio s’attaque à votre penderie ! C’est désormais au tour des géants du luxe de se découvrir la main verte. Nombreuses sont les marques qui s’engagent dans une production plus écologique, afin de lutter contre le réchauffement planétaire. Enquête sur cette tendance verte.
Par Hélène Zemour
Crédit image © LS&CO
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Quand mode rime avec écologie
Jusqu’ici réservés aux bobos soixante-huitards dans des boutiques spécialisées, les vêtements bio envahissent peu à peu les rayons des enseignes chics. Vous ne le remarquez peut-être pas sur les podiums, mais les matières d’aujourd’hui varient et de nouvelles viennent s’immiscer doucement dans notre vie quotidienne. La fibre de bambou est de celles qui passent inaperçues. Brillante comme la soie, teinte et confortable comme le coton, cette matière se fraye un chemin assuré vers nos garderobes. Directement extraite des tiges de bambou, la fibre ne contient pas d’additif chimique et se présente naturellement comme antibactérienne et anti-transpirante. Ce sont aujourd’hui des tee-shirts, draps, sous-vêtements et des collections entières qui sont, chez certaines marques, développées avec la fibre de bambou. Des vêtements infroissables, dans un tissu dit “vert” : le bambou pousse rapidement et, bien maîtrisée, sa coupe n’engendre pas de déforestation. Si le bambou est moins cher que le coton et le lin, son prix à la vente demeure néanmoins encore élevé. Cela ne l’empêche pas de se faire une place dans les grandes surfaces, notamment en France, dans les hypermarchés Carrefour qui ont ajouté à leur marque Tex une gamme de literie et de bain “bambou”. Si en matière de protection de l’environnement l’industrie du textile bouge, le dressing “100% propre” n’est pas pour aujourd’hui ! “Pour qu’une fibre soit estampillée bio, elle doit être cultivée sans engrais chimique et sans pesticide, souligne Valérie Cailliez, Responsable de Com-
munication auprès de l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH). Or, la culture du coton, par exemple, requiert beaucoup d’eau et de pesticides (c’est une plante fragile qui a beaucoup de prédateurs). Pratiquer de matière intensive, elle empêche le renouvellement de la terre épuisée et fragilise l’écosystème.” Conclusion : le coton organique n’est jamais 100% bio. Alors, on enfile quoi quand on veut préserver la planète ? “La laine est plutôt écologique, mais nécessite des traitements chimiques très polluants. Certaines matières naturelles comme le bambou, qui donne la viscose, ne présentent pas de danger pour l’environnement lors de la pousse mais, là aussi, le traitement pour le transformer utilise encore beaucoup de chimie”, détaille cette spécialiste. Entre difficultés logistiques et surcroît financier, fabriquer un produit totalement bio se révèle une mission quasi-impossible. Le plus souvent, les fabricants se limitent donc à une collection restreinte, comme une ligne de tee-shirt en coton organique. Mais, méfiance, certains n’hésitent pas à apposer “bio” sur des vêtements contenant un pourcentage ridicule de coton organique. Quant à l’acheminement des matières premières et des produits, il soulève aussi le problème de l’empreinte écologique…
Les marques s’engagent : Lancôme vient de s’associer avec l’organisation Carbonfund, afin de lutter contre le réchauffement planétaire. Afin de compenser la pollution engendrée par les déplacements de ses égéries à travers le monde, la firme a fait planter 10 000 arbres. Elle s’est également associée avec le duo montant de la mode new-yorkaise, Rag and Bone , afin de lancer une édition limitée de tee-shirts, dont les bénéfices seront entièrement reversés à Carbonfund. Lancôme en profite pour procéder au lancement de son tout nouveau produit : un sérum qui protège la peau des méfaits de la pollution… Eh oui, altruiste certes, mais la stratégie marketing n’est jamais loin.
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Bernard Arnault, lui, a annoncé récemment que toutes les nouvelles boutiques Vuitton seraient conçues de manière à consommer 40% moins d’énergie qu’auparavant. Fendi , avec sa nouvelle ligne de sacs “Carmina Campus”, communique sur le fait que ses sacs sont entièrement composés de chutes de matières récupérées dans les ateliers de la griffe. En outre, 20% du prix des sacs sera reversé à une association caritative. Stella McCartney, la fille de sir Paul, est très investie dans la sauvegarde de la planète. Comme en témoignent sa mode militante, ses cosmétiques “organiques” et sa nouvelle ligne de lingerie bio. Denim naturel Levi’s s’est emparé de la tendance avec sa collection “Levi’s Eco”. Le denim est 100% organique, à base de coton de Turquie, le délavage est réalisé avec de l’amidon de pomme de terre et la coloration utilise de l’indigo naturel. Quant aux boutons, ils sont en noix de coco ! Ober en a pris de la graine et lance une collection “écoconçue” réalisée en coton issu de cultures bio, sans pesticides ni engrais chimiques, labellisés “Skall” et “Oeko-tex”. Petit plus : un guide d’entretien écologique pour le respect de la nature est fourni avec le jean. Tee-shirts eco-friendly La première gamme de t-shirts collectors et biologiques est née : “Organics”, c’est l’alliance de LaFraise (la plus célèbre compétition de graphisme en ligne), des meilleurs designers actuels, et de la Fondation Nicolas Hulot. Le résultat ? Des t-shirts certifiés biologiques, sérigraphiés sans
aucun produit chimique, envoyés dans des enveloppes sans plastique. Chez LaFraise, on souhaite lancer une tendance qui va au-delà du simple partenariat marketing : “Jusqu’ici, la mode éco-friendly était associée à des matières désagréables, des couleurs ternes, des motifs rétro et des coupes dépassées. Parce que cette conception de l’écologie a vécu, laFraise Organics se présente comme l’avenir du design responsable.“ A commander sur www.lafraise.com Une ligne de chaussettes bio chez Timberland La marque sportswear lance une gamme de chaussettes écologiques. Conçues à 87% en fibre de bambou, elles sont entièrement biodégradables. Ces chaussettes sont disponibles en kaki, écru, noir et beige dans les points de vente Timberland, au prix de 10 euros la paire. Jérôme Dreyfuss, créateur engagé Initiateur de son propre label, “l’Agricouture”, Jérôme Dreyfuss travaille ses sacs avec des matières naturelles obtenues dans le strict respect de l’environnement. Il utilise ainsi des peaux issues d’élevage d’agneaux français ou anglais élevés en plein air et destinés à l’alimentation. Pour le tannage, il a réduit au maximum l’emploi du chrome (8 % au lieu de 90 % de la composante de la teinte) en privilégiant le tannage végétal. Comme quoi talent rime bien avec environnement.
H&M , multinationale impliquée L’enseigne propose une ligne de vêtements en coton biologique, signalée par une étiquette spéciale. La firme fait régulièrement des audits pour vérifier la conformité aux normes environnementales locales, veiller à la sécurité des employés qui manipulent des produits chimiques et s’assurer que des installations de retraitements des eaux usées soient en place. H&M a demandé à ses fournisseurs de ne plus utiliser certains produits trop nocifs comme le plomb, le mercure…
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mode
Hot spots Lieux à découvrir
Très confidentiel
En soie
Patrizia Pepe
Mounia Berger qui s’était illustrée avec la palette de collections prêt-à-porter et d’accessoires très “bobo” de sa boutique En Soie à Rabat, récidive pour le plus grand plaisir des fins connaisseurs en matière de mode avec une autre boutique, casablancaise cette fois. En soie c’est une sorte de cocon douillet très “girly”, avec ses tons pastel, ses lampes baroques, son boudoir qui n’est pas sans rappeler l’univers Marie-Antoinette dans le film de Sofia Coppola… C’est ici que l’on vient dénicher les tuniques Paul&Joe, avec leurs jolis imprimés de cet été, les sacs de la marque Jamin Puech, et leur inimitable touche baroque et festive... On retiendra également les jolis modèles de Celeste, See by Chloe et Ken Scott. Une belle sélection tout en poésie. Zéro fausse note.
Connue surtout des plus pointues et aficionados, la marque florentine Patrizia Pepe s’est récemment implantée à Casablanca, dans le quartier du Triangle d’or. On est désormais ravies d’accueillir dans notre dressing les collections très féminines de sa ligne faussement classique et divinement contemporaine. Un déferlement de couleurs inonde la boutique, qui affiche également sacs en cuirs, chaussures à se damner, tops glitter... la touche Patrizia Pepe. Côté déco, la marque reste fidèle à ses origines toscanes, l’olivier et les carreaux d’émaux en sont les emblèmes. Et pour celles pour qui glamour rime avec fête, la créatrice a imaginé un concept original, “l’After Duty Show”, des apéros chics et de la bonne musique dans des endroits de rêve, Saint Tropez, Milan, Formentera et Marina di Pietrasanta …
La dernière-née des boutiques casablancaises branchées de prêt-à-porter est l’une de ces adresses ultra confidentielles que l’on ne partage qu’avec ses meilleures amies. Nichée dans une villa du quartier du C.I.L., elle arbore élégamment un look minimaliste et épuré. Les connaisseurs, tout comme les initiés, y trouveront leur compte, les différentes collections y sont dignes des plus grandes capitales mondiales de la mode. Ici la sélection offre aussi bien du Azzarro, Emilio Pucci, Karl Lagerfeld, Alessandro Dell’Acqua… qu’une large palette de créateurs minutieusement choisis pour leur talent et leur audace, en provenance de Milan, New York, Paris, Londres et Buenos Aires. “Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du nord de l’Italie !”, clame gaiement le maître des lieux, à l’identité bien gardée, Concept oblige !
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27, rue Aïn Asserddoune - C.I.L. Casablanca (de 10h à 20h)
28,
rue Molière - quartier Racine Casablanca - Tél. : + 212 (0) 61 23 76 04 155, avenue John Kennedy - Galerie la pinède - Rabat - Tél. : + 212 (0) 37 77 38 59
rue Ain Aiti - Triangle d'or Casablanca - Tél. : + 212 (0) 22 47 15 28
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Cosmos Mania Qu’il s’agisse de trouver une combi lamée or pour faire fureur le soir, ou un jeans Corleone à la coupe confortable et parfaite pour tous les jours, Cosmos mania s’impose comme le lieu idéal. Amal Benabdeljelil, la figure emblématique de cet endroit adulé par les casablancaises élégantes, définit elle-même sa boutique comme le corner sport chic de la ville. Ses robes Lady rock de cet été font tout simplement un carton. Sa sélection aussi bien pour la ville que pour les soirées vaut vraiment le détour, on est sûr de ne pas repartir les mains vides. Ouverte il y a moins d’un an, cette boutique multi-marques a su se distinguer grâce à son choix hétéroclite dans les lignes de marques qui ont fait leurs preuves, comme Plein sud, Roccobarroco, Used, Vent couvert, Rock & Republic et tout récemment Citizen of Humanity. On adore !
Lalla - from Marrakech with Love xxx Laetitia, la créatrice de la marque Lalla, fan de Vintage et Personal Shoppper à Marrakech, a finalement ouvert une adorable petite boutique. Elle y propose des sacs, à partir de 150 dhs, comme le grand cabas en cuir “Hammam”, les petites pochettes colorées “Zwina” ou encore le modèle classique fourre-tout “Habibi” ; tous fabriqués au Maroc et autrefois vendus à Londres -chez Paul&Joe, CocoRibbon et Urban Outfitters-, et à Paris -au Bon Marché. On craque pour sa sélection de Vintage chiné entre Casablanca, Tanger et Marrakech : sacs 80’s customisés, ceintures traditionnelles que l’on imagine bien sur une robe d’été… ou encore, boucles d’oreilles strass un peu “too much”… Sans oublier le must de l’été : le keffieh coloré vert émeraude, fushia ou jaune, que Balenciaga a fait défiler sur les podiums...
Souk Chérifia, 1er étage - Dar El Bacha Médina - Marrakech (de 11h à 19h) Tél. : + 212 (0) 61 47 72 28 - www.lalla.fr
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24, rue Al Kaissi - Quartier Racine Casablanca - Tél. : + 212 (0) 22 39 26 39
Alta Moda Leurs longues années passées dans les deux capitales européennes les plus fashion –9 ans à Paris et 11 ans à Milan-, imposent Saïd et Ahmed comme le tandem le plus apte à embellir vos gardes robe. Ces passionnés de mode ont eu l’idée ingénue d’importer d’Italie des pièces uniques à des prix imbattables, dans leur charmante petite boutique, ouverte récemment à Marrakech, dans le quartier du Guéliz, à deux pas de l’hôtel Caspien. Les marques et modèles préférés des fashionistas y sont exposés : nus-pieds Dolce & Gabbana, sacs Armani, escarpins Paciotti… En exclusivité, on retrouve également la marque Impérial, avec des blouses fleuries, des robes glamour et fraîches… Exquis ! La toute jeune enseigne prévoit aussi du Roberto Cavalli pour la saison à venir. Quant aux hommes, ils pourront s’y vêtir avec de belles pièces de la ligne Armani et s’y chausser avec Guardiano, Paciotti, Armani et Bruno Giordani. Rue Loubnane, rés. Ben Fateh n° 8 (à l’étage)
Guéliz - Marrakech - Tél. : + 212 (0) 77 65 56 80
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Mes lieux de predilection
“Au Maroc : le Mirage et le patio du Minzeh à Tanger, le bô-zin, le Café de la Poste et la Terrasse des épices à Marrakech… Et à Casa, j’aime retrouver mes amis le soir à la Cigale, pour son côté décalé… ou, dans un autre style, à Dar Marjana... Le midi, le Cabestan est parfait”
L’UNIVERS SECRET DE
Fadila el Gadi
Teint ambré, regard profond, allure élégante et sophistiquée, voici le portrait sans retouche de la créatrice de mode, Fadila Elgadi. Née à Salé, cet ancien port de corsaires planté sur la rive droite de l’embouchure du Bou Regreg, face à Rabat, Fadila Elgadi a été très tôt marquée par l’art vestimentaire, “J’ai toujours été fascinée par l’élégance de ma mère. Lorsqu’elle rentrait d’un mariage, j’admirais son maquillage et son caftan, c’était un émerveillement.” C’est donc tout naturellement qu’elle entreprend un apprentissage auprès des brodeuses de sa ville natale, qui lui enseignent toutes sortes de techniques : le point de Fès, le Tarz Zammouri, le Tarz Rbati... qu’elle ne tarde pas à maîtriser parfaitement. Devenue maman à 19 ans, elle redouble d’énergie pour faire connaître ses petites collections, notamment en Italie où elles sont très appréciées. Son heureuse rencontre avec le photographe Paul Thorel élargit son horizon et… son carnet de commandes. La voici placée sur orbite. Le talent de Fadila El Gadi, doublé d’une grâce et d’un charme naturels lui permettent toutes les audaces. Comme ce soir d’été 1999 où son chemin croise celui d’Yves Saint Laurent, moment lumineux couronné par la création d’une collection pour la demeure marrakchia du grand couturier français. Jouant sur les contrastes, soyeux, brut, blanc, noir, les lignes très contemporaines de la styliste s’ornent de broderies qui confèrent à toutes ses créations une inimitable touche couture. Présente dans des boutiques multimarques à Marrakech, Rome, Positano, Naples, Milan et, plus récemment, New York, Paris et Madrid, Fadila El Gadi a également ouvert une boutique à Tanger et un showroom à Marrakech et peaufine l’ouverture prochaine d’un autre showroom à Casablanca.
Mon monde mode
“Azzedine Alaïa a un talent exceptionnel, j’aime tout ce qu’il fait”
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“A Paris, j’aime bien le Café Charlot, rue de Bretagne, pour son côté brasserie authentique… Comme je suis séduite par l’atmosphère élégante de certains hôtels comme le Raphaël, très british, ou encore le Bristol“
Mon monde intime
“Narjis s, m cœur, m a fille, mon a raiso n d’être ...”
es parents“ époque de m d’ o ot ph lle “Une be
“Elle adore me faire des surprises, ici à mon anniversaire, elle me comble...” “…Yves Saint Laurent, le maître, est l’une de mes plus belles rencontres.“
Ma montre : mon principal bijou “Sinon j’aime beaucoup les créations Van Cleef & Arpels…”
“Quand je “shoppe” à Paris, j’ai mes incontournables : Colette, Maria Luisa, L’Eclaireur... ainsi qu’Erès et Agent provocateur, pour le charme de leurs sousvêtements !”
Ma trousse de toilette ideale
“J’ai quelques produits fétiches comme la Crème de 8h d’Elizabeth Arden que je mets sur les mains et les lèvres. En avion, une couche légère et je suis fraîche à l’arrivée. … J’adore les produits de Novella, une des plus ancienne parapharmacie de Florence, son latte virgininale fait des miracles… ou encore, le Lait Lavant à la banane et l’Eau Florale de Sisley … et toute la gamme By Terry, d’excellents produits pour un teint pur et éclatant… et bien sûr, le rouge de Saint Laurent“
ut avait to ite, elle e...” t e p jà “Dé ctric uture a d’une f
ai faite e que j’ petite, u n e t e n it “C’est u quand elle éta photo” e te ll t e e c r u p o u p co e beau elle aim
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“Mes secrets de beauté… Ils sont tout simples : je marche, je danse et je ris souvent....”
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Belles rencontres
“J’habille parfois Marc Lavoine. C’est un ami… et c’est un artiste que je trouve génial… J’ai également eu l’occasion d’habiller Arielle Dombasle sur un shooting mode à Tanger, elle est surprenante de gentillesse. ”
“Je note tout sur mes carnets, tout ce qui peut m’inspirer. Des mots, des dessins, idées, détails de broderie...”
“Ma boutique de Tanger”
“Quand je m’amuse, c’est à
100%”
“Je travaille beaucoup… Mais, quand je relâche la pression, alors je m’amuse à 100%.”
“J’adore les vieux films en noir et blanc.....” ““Les oiseaux”… un chef d’œuvre ! Je trouve merveilleuses les héroïnes hitchcockiennes, ces blondes, froides, tirées à 4 épingles...”
Mes films Coup de coeur : Manteau en brocard brodé “Maâlam” au fil d’or perlé, en dessous deux robes supperposées l’une en satin et l’autre en mousseline, ceinture passementerie
““One from the heart”, de Francis Ford Coppola. Une belle histoire d’amour ! La bande son est d’un romantisme… Cette voix rocailleuse de Tom waits, mêlée au timbre clair de Crystal Gayle… Dans un autre registre, les films de Narjiss Nejjar me touchent beaucoup, surtout “Les yeux secs”.”
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Mon livre de chevet
“Les “Rubayat” de Omar Khayam ne me quittent jamais.”
Ma musique “Je suis fan d’Oum Kalthoum, sa voix parle aux âmes… Elle me transcende !” “… J’aime beaucoup Billie Holiday. Une chanteuse de jazz exceptionnelle qui m’émeut, me trouble…” …Récemment, j’ai découvert “Mademoi6 selle” de Berry, j’ai tout de suite accroché… J’aime la fraîcheur de sa mélodie et la douceur son timbre de voix.”
” n ie b s n e s y ’ m je , it o r “J’aime cet end de n sur la colline “… ma maiso
Bouregureg”
Mes voyages de coeur “Bali est sûrement ma destination favorite, j’aime cette île, son atmosphère zen, ses paysages, la gentillesse des balinais… j’y suis retournée plusieurs fois.” “De Hong Kong se dégage une telle énergie !” “…Plus que tout, j’affectionne l’Italie, tout a été décisif pour moi làbas, en particulier à Naples.”
J’aime aussi :
le thé à la menthe, je ne bois que ça toute la journée, j’adore ! les balades en mer... les orchidées, mes fleurs préférés” faire de la calèche seule à Marrakech en rêvassant, ça me repose...”
Mon prochain voyage ? “… Le Cambodge”
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beauté
TOUT BEAU TOUT BIO Organic beauty
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Par Yamina Bénaï
En ces temps de retour à l’authentique et à la qualité, une attention particulière est donnée à la création des dernières gammes de produits cosmétiques. Efficacité, innocuité et textures gourmandes sont les nouvelles tendances pour être beau et bio. Célébrités et anonymes sont de plus en plus séduits par cette nouvelle façon 100 % bio de prendre soin de soi… et de la planète... Tour d’horizon.
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1 Câlinesse, beauté du buste au lait d’ânesse et aux extraits de plantes. 2 Brumisateur Evian, fashion Limited Edition dessinée par Stéphane Manel. 3 Green Energy, crème exfoliante corps aux fruits rouges des bois. 4 K pour Karité, masque réparateur cheveux. Formule karité-gingembre enrichie en huiles essentielles pour la vitalité et la souplesse de la chevelure. 5 Alpaderm, crème de protection solaire 30SPF visage, peaux sensibles, enfants. 6 Zvonko, bio-cosmétique marine pour homme. Contour des yeux décongestionnant à l’extrait de fucus. 7 Nosoderm, sérum hydratation durable sans paraben, sans conservateur, sans parfum, sans colorant.
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Jean-Charles Mazet
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in the mood
SUR LES POINTES
Par Marie Le Fort
près la folie du “It Bag”, les marques de luxe misent désormais sur des talons d’exception pour faire scintiller l’été. A mi-chemin entre design et maroquinerie, ces objets-cultes rivalisent de complexité, ouvrant la voie, dans les boutiques du monde entier, à de nouvelles formes plastiques. Etes-vous plutôt chaussures sculptures, escarpins “effeiléens” ou talons d’exception ? Quel que soit votre penchant, les dernières tendances de mode vous donneront raison. Depuis quelques saisons, on assiste en effet à une montée en gamme vertigineuse de la chaussure ; une tendance emmenée par les maisons de luxe qui voient dans ces nouvelles déclinaisons de formes une manière de renforcer leur image. Avoir la bonne paire de chaussures, c’est s’assurer d’être à la mode, quelle que soit sa tenue. Dès lors, l'impact de ces “chaussures sculptures” s’est propagé comme une onde de choc dans le milieu de la mode. Fiers, les modèles jouent sur le terrain de l’extravagance et de la surenchère pour séduire des clientes assoiffées de nouveautés. Et cet été, la palme revient aux italiens avec des créations signées Giuseppe Zanotti, Sergio Rossi, Miu Miu ou Prada… à vous de juger.
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Miu Miu
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Pour autant, cette tendance n’aurait pu voir le jour sans une mutation radicale du savoir-faire technique. Talons sculptés et formes exclusives, jusque-là réservés au sur-mesure, font désormais partie du répertoire prêt-à-porter. Grâce à la mise au point de nouveaux outils de conception informatique, les modèles les plus complexes sont appréhendés comme des sculptures. Matériaux rares, talons parés de strass, éditions exclusives… tous les moyens sont bons pour hisser le soulier au rang d’objet fétiche, et camper la femme sur un piédestale. En un mot, une manière d’affirmer sa volonté de puissance, du même ordre que celle manifestée par les hommes à l’idée de posséder une énième voiture sportive. Et la logique voudrait que le plus sculptural et le plus haut, soit le plus noble. Comme s’il s’agissait de s’élever au-dessus de la mêlée, de briller par le statut d’objet d’art de sa parure de pieds. De là à sombrer dans le fétichisme, il n’y a qu’un pas. Quant à vouloir partir en courant, la question ne semble pas avoir été étudiée…
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DIOR NOUS DÉVOILE sa collection Haute Couture Automne-Hiver 2008 -2009 Un revival des années New look brillamment réinterprété par John Galliano Lundi 30 juin, Paris, les jardins du musée Rodin. On aperçoit un podium gris et des colonnades antiques en marbre. C’est dans ce cadre que le “spectacle” de Dior ouvre majestueusement les quatre jours de défilés haute couture automne-hiver 2008-2009. John Galliano nous dévoile, dans une ambiance 50’s, “une femme très Dior”, pour reprendre ses propos. Tous les codes de la marque sont à l’honneur. Les 44 modèles présentés rendent hommage à la collection “New Look” que Christian Dior avait inventée en 1947. Des silhouettes ultra-féminines à la taille étranglée et aux hanches sculptées, rappellent également une certaine femme Mugler. Les coloris sont doux : lilas, ciel, rose poudré, caramel, beige… et le noir et le bleu nuit teintent les soirs de fête. L’imprimé léopard de Misia Sert, muse et amie de Christian Dior, rappelle quant à lui les débuts de la maison de l’avenue Montaigne. Du glamour, certes ! … Et surtout, un coup de génie en hommage à son maître, brillamment signé par John Galliano.
… A présent, direction les podiums.
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COLLECTION CRUISE 2009
Dior nous emmène en croisière chic Mardi 13 mai, New York, John Galliano livre la nouvelle collection Croisière (Cruise) de Dior. Des pièces mi-saison qui se substituent à celles de l’été 2008 pour permettre aux boutiques de proposer de nouveaux modèles avant ceux de l’hiver. John Galliano a imaginé une femme mondaine, à l’allure 60’s, tout droit sortie d’une Amérique “bobo chic” de l’époque. Les pièces urbaines côtoient les tenues estivales, et les tailleurs les djellabas et autres robes légères. Les accessoires et les bijoux se font extravagants, et sont parfois brodés directement sur les vêtements. De la chic attitude... haute en couleurs.
… Jugez plutôt par vous-même !
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Fragrances d’été Bleus aquatiques et bouquets fleuris Avec l’été et les vacances, une envie de fraîcheur s’empare de nos parfums, tant dans les fragrancces que dans le look. Version femme, version homme ou version unisexe, les flacons se déclinent en un camaïeu de bleu : cascade, torrent, ciel, océan… ou en bouquets exotiques pour une ambiance aquatiique et estivale assurée !
pour elle
Fleur défendue - Bouquet de sensualité Un parfum voluptueux de fleur d’absinthe pour ce parfum Lolita Lempicka. Il joue la carte florale dès les premières effluves avec les feuilles de fraisier, la tige de mimosa, l’accord fleur d’absinthe découvrant des notes vertes, toniques et acidulées. La pivoine et la violette amènent, elles, la sensualité du cœur et le fond, gourmand de fruits, enveloppe les muscs d’amandes et de cerises griottes. Flacon Le premier parfum de Lolita Lempicka enfile un discret vert absinthe cristallin, et, sophistiqué, il arbore des feuilles de lierre et des fleurs précieuses.
Par Karine Bertonnet
Cool water - Freeze me pour elle - Banquise tonique Un parfum tout en féminité, qui s’ouvre sur un cocktail de fruits frais avec le citron, la mandarine et le raisin, quand le cœur renchérit de fraîcheur avec des notes de basilic, menthe, géranium, sur un fond ambre et musc. Flacon Ondulant comme une vague d’été, mais opaque comme un iceberg, il s’habille de bleu soutenu et de blanc, ambiance banquise du grand Nord.
1881 En fleurs Envolée printanière Une édition limitée signée Cerruti 1881 Pétillant, floral et aérien, 1881 En Fleurs s’ouvre sur une fraîcheur fruitée avec la mandarine, le citron de Sicile, le litchi et les petites baies rouges. Le cœur se fait tendre avec les notes douces des pétales de jasmin et de violette, d’amande et du géranium. Les muscs, l’ambre blanc et le patchouli vanillé donnent de la profondeur au parfum. Flacon Le flacon originel de 1881 Femme s’habille de jaune d’or et de fleurs fraîchement écloses.
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pour lui
Boss Pure La force du torrent Subtil et sophistiqué, Boss Pure s’inspire directement de la fraîcheur et de la force du torrent. Boisé aquatique, ce parfum Hugo Boss annonce une note de tête aquatique d’eau douce dynamisée par un zeste de citron. La touche fruitée de la figue en note de cœur s’appuie sur un accord boisé autour du bois de Massoia pour la note de fond. Une fragrance charnelle, profonde, virile. Le flacon Les arêtes tranchantes et les lignes cubiques évoquent un mur d’eau urbain. Le verre poli, le métal glacé, et le bleu du jus soutiennent la référence à l’eau et à sa force.
Eternity Summer Clapotis de l’eau Nouvelle édition limitée pour Calvin Klein perfume lancée avec sa version femme. Une ambiance tonique, avec en entrée un accord océanique “Blue Rush” mêlé d’agrumes givrés et de kumquat, qui se fait discret devant le cœur fougère verte, la lavande et les notes herbacées dans la pureté d’un été au bord de l’eau. Le fond marie bois, épices et voile d’ambre, pour une identité masculine.
Flacon
unisexe
Les formes du flacon reprennent celles d’Eternity for men dans une teinte bleu clair. Les tiges et les feuilles rappellent les notes fougères.
Rituel de Java Lagon épicé Voyage en Indonésie avec une des cinq eaux de toilette de la collection Pluie d’Arômes du Spa des Cinq Mondes. Pensée pour le corps et l’esprit, cette eau diffuse un départ de feuilles de coriandre et un cœur voile d’épices au boisé santal doux, réchauffé de notes épicées : poivre, muscade, girofle, cannelle... Il s’appuie en fond sur un duo bergamote et bois de gaïac. Flacon Sobriété absolue pour ce flacon cylindre de verre à l’eau bleu turquoise, inspirée des lagons.
CK One Summer 2008 L’énergie des cascades La version Summer 2008 de CK One, comme son nom l’indique, est une édition limitée, aux fragrances fruitées, vertes et fraîches. La note de tête amène l’énergie avec son accord cascade d’eau, pastèque et agrumes, suit une note de cœur tout en énergie avec la menthe givrée, la concombre et cardamone, pour finir sur une note de fond plus chaude mousse, bois blonds et musc pour une sensation “peau propre”. Le flacon L’édition Summer 2008 conserve le flacon “flasque” de CK One, mais se pare d’un habit estival bleu, inspiration aquatique oblige.
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Photographe : Guillaume Lechat @ rozet.com Direction artistique : Elena Smirnova
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FENĂŠTRE SUR
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Maillot de bain : Emporio Armani Collier : Swarovski Bracelet : Emporio Armani Bague : Versace Sac : Giorgio Armani Lunettes de soleil : Versus Serviette de baiin : Linde Chaussures : Versace
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Maillot de bain : Karl Lagerfeld Sac : Christian Dior Bracelets : Hélène Zubeldia Bague : Cartier Collier : Soaz Lunettes de soleil : Céline Chaussures : Versace
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Maillot de bain : Bottega Veneta Foulard : Lacoste Bracelet : Marie Seguy Lunettes de soleil : Dolce & Gabbana Chapeau : Lacoste Sac : Versace Chaussures : Versace
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Maillot de bain : Linde Lunettes de soleil : Miu Miu Bague : Versace Bracelet : Cartier Collier : HÊlène Zubeldia Bracelet : Paule Ka
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Prises de vue à L’hôtel Costes K Paris 16e www.hotelcostesk.com
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Maillot de bain : Christian Dior Collier : Emporio Armani Bracelet : Swarovski Lunettes de soleil : Karl Lagerfeld Sac : Christian Dior Capeline : Lacoste Chaussures : Versace
Stylisme : Arno Ferrie Mannequin : Camila M.@ Marilyn Agency Make-up : Virginie Dubois Hair : Julien Brion Assistante Photo : Ana Lorenzana Assistante Stylisme : CĂŠline Leblanc
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TCHABA Cosmétiques Par Mélanie Polatova
“C’est en intégrant l’entreprise familiale et en m’intéressant à son développement que je me suis pris de passion pour le thé, à travers mes nombreux voyages en Asie”… C’est ainsi qu’Amine Baroudi débute le récit passionnant de la naissance des thés Tchaba. Aujourd’hui, la société SITI, qu’il manage depuis plus de dix ans, représente la plus importante production mondiale de sachets de thé haut de gamme. Biodégradables, faits en coton, en nylon ou en soie pure, les sachets produits par SITI se chiffrent à 200 millions de sachets par an et s’exportent dans le monde entier. Ils sont patiemment confectionnés de façon artisanale par les mains d’un millier d’ouvrières. “Je tiens à ren-
dre h o m mage à ces femmes sans lesquelles notre entreprise n’existerait pas” : Amine Baroudi est un personnage d’une grande humilité qui ne ressemble en rien au businessman débordé que l’on s’attendait à rencontrer. Mais au-delà de son rôle de chef d’entreprise qu’il prend très à coeur, c’est bel et bien avec le thé qu’il vit une histoire d’amour. Il s’est formé au contact des producteurs d’Asie grâce auxquels il a acquis une culture suffisamment étendue pour se lancer dans l’aventure Tchaba.
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La rencontre du thé et de la cosmétologie Depuis 2001, cette Maison de thé marocaine réunit, dans une gamme de saveurs exclusives, plus d’une centaine de références en provenance des grands jardins de Chine, du Japon et de l’Inde. C’est sur les hauteurs du Darjeeling qu’Amine Baroudi aperçoit pour la première fois les grandes cultures de thé blanc. Ce fut en quelque sorte la découverte de sa vie : celle d’une infusion prestigieuse aux vertus bienfaisantes, considérée par les connaisseurs comme le “caviar du thé”. En approfondissant ses recherches sur ce produit unique, Amine Baroudi en découvre tous les bienfaits, aussi bien sur le plan médicinal qu’esthétique. Germe alors immédiatement en lui l’idée de créer une ligne de soins à base de thé blanc. Un industriel italien, lui aussi en quête d’excellence, se verra alors confier le rôle fondamental de l’alchimiste, afin d’extraire de ces feuilles le plus naturel et le plus exceptionnel élixir de jeunesse. La ligne de soins Tchaba ainsi voit le jour. Amine l’aura nourrit généreusement de tous les bienfaits du thé, usant de ses connaissances pointues en la matière… l’Ita-
Thé vert, thé blanc : tout ce qu’il faut savoir lie, elle, lui aura apporté la touche scientifique grâce à ses laboratoires cosmétiques à la pointe de la technologie. La fusion entre le thé et la cosmétologie produit un effet “booster” exceptionnel sur l’épiderme ! Le thé blanc et les principes actifs de plantes ont alors été extraits pour confectionner un sérum anti-rides redoutable, une crème pour le visage multi-régénérante, des crèmes hyper actives pour le combat de la cellulite, des vergetures et de la déshydratation corporelle… Mais aussi des gels douches et de délicats sachets de plantes bienfaisantes à plonger dans le bain pour une volupté sensorielle extrême. Cependant Monsieur Baroudi, le visionnaire, ne peut raisonnablement s’arrêter là. Le concept Tchaba Cosmétiques, une fois implanté dans le commerce au Maroc puis à l’international, sera décliné en une version “Spas et instituts”, plus adaptée à leurs besoins. Un nouveau challenge pour un homme passionné pour lequel le respect de la nature et de l’humain sont plus qu’une philosophie, une seconde nature .
Les bienfaits du thé vert Le thé vert est reconnu depuis des siècles et des siècles pour ses multiples bienfaits : Outre ses propriétés médicinales contre les agents cancérigènes, les maladies cardio-vasculaires et le cholestérol, et son pouvoir amincissant (action diurétique et lipolytique), le thé vert est également réputé pour ses vertus rajeunissantes. Grâce à sa richesse en flavonoïdes -des antioxydants 200 fois plus puissants que la vitamine E-, le thé vert est un allié de choix pour combattre le vieillissement cutané.
Le thé blanc, le “caviar du thé” Le thé blanc a quant à lui la particularité de ne pas être oxydé, un fait exceptionnel dû aux très faibles transformations faites depuis les feuilles fraîches du théier. Il en conserve alors toutes les propriétés de façon optimale. Sa cueillette et sa fabrication demandent beaucoup d’attention car seuls les bourgeons non épanouis, les plus hauts et les plus délicats, sont ramassés… Des critères d’exception qui ont inspiré aux chinois l’appellation de “cils blancs”. Et c’est pour sa concentration exceptionnelle en principes actifs (qui représente 1 fois et demi celle du thé vert) que le thé blanc a été sélectionné comme composant majeur de la gamme Tchaba Cosmétiques. Il devient, grâce à cette ligne de soins complète, un bouclier anti-stress et un anti-rides naturel imparable…
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Chopard, la tradition de l’excellence Horloger, mais aussi joaillier, Chopard est synonyme de montres et de bijoux mythiques et intemporells. Cette marque suisse de luxe a su habilement évoluer et séduire les stars internationales adeptes des tapis rouges. Histoire d’une légende.
Par Hélène Zemmour
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En 1860, Louis Ulysse Chopard a 24 ans lorsqu’il fonde dans le Jura Suisse la société qui porte ses initiales : L.U.C. Sa devise souligne son intérêt premier pour la précision et le “fait main” : “Qualité par le plus de travail manuel possible”. Les clients de ce petit atelier sont vite séduits par ses montres, toujours très personnalisées. Outre ses talents d’artisan, Louis-Ulysse Chopard prospecte sa clientèle à l’étranger, principalement du côté de l’Europe de l’Est, de la Russie tsariste et de la Scandinavie. L’entreprise connaît alors ses heures de gloire. Au tournant du siècle, la fabrication des chronomètres de poche ultra précis occupe 150 artisans. En 1920, l’atelier est déménagé à Genève pour étendre sa production. Mais le déclin de l’entreprise familiale s’amorce dès la troisième génération. Le petit-fils de Louis Ulysse est certes un horloger de grand talent, mais le sens commercial lui fait défaut. Il n’aime ni voyager, ni participer aux foires horlogères. Assis du matin au soir en blouse blanche devant l’établi, il se contente de réaliser des montres et des mouvements ultra-sophistiqués pour une poignée de clients scandinaves fortunés… A l’âge de 70 ans, Paul-André Chopard se décide à vendre, mais pas au premier venu !
Eva Herzigova
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Salma Hayek
Caroline Gruosi-Scheufele (co-présidente de Chopard)
Pénélope Cruz
La renaissance de la maison Chopard Le nouveau propriétaire de la société devra posséder le sens de la tradition, aimer l’horlogerie de qualité et connaître toutes les particularités de la gestion d’une entreprise familiale. En outre, il devra s’engager envers Paul-André Chopard -dernier horloger du nom- à le laisser continuer à travailler devant son cher établi, enfin libéré de tout souci financier. Un jeune orfèvre et horloger de Pforzheim, âgé de 25 ans, petit-fils du fondateur d’une entreprise familiale spécialisée dans la création de bijoux et de montres-bijoux de grande
qualité, remplissait idéalement toutes ces conditions. Il semble en mesure, grâce à son habileté commerciale et à sa passion des voyages, toutes deux héritées de son grandpère, de sortir enfin le label Chopard de son oubli pour en faire à nouveau une marque de renommée internationale. “Dès ma première visite dans l’atelier genevois, en voyant le vieux monsieur Chopard assis à son établi devant la fenêtre, j’ai su que nos deux entreprises étaient faites pour s’entendre”, déclare aujourd’hui Karl Scheufele. C’est donc en 1963 que le dernier des Chopard horloger vend l’entreprise à Karl Scheufele, qui, avec sa femme Karin, puis avec ses enfants Karl-Friedrich et Caroline, modernise l’exploitation et crée les fondements de ce qui deviendra une entreprise d’articles de luxe au succès international. Comme prévu, André Chopard continue à travailler pour la société comme horloger et à conseiller son successeur jusqu’à sa mort en 1968. De la joaillerie sur mesure… Dans le domaine des bijoux et des montres
joaillerie, les collections comportent jusqu’à 500 modèles différents, sans compter les différents cadrans. Tous les modèles peuvent être adaptés et personnalisés. Les clients de Chopard recherchent un design intemporel, pas nécessairement austère, mais qui conserve sa valeur au fil des ans. “Nous cherchons à créer des montres modernes aujourd’hui et qui demain deviendront des classiques”, précise Karl-Friedrich Scheufele. Ces montres doivent avant tout être exclusives, uniques. S’il fallait retenir un succès de la marque, ce serait sans doute la montre “Happy Diamonds”, créée en 1978 et dans la-
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Elsa Pataky
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de guirlandes de diamants et de saphirs roses, violets et bleus, de spinelles roses, de quartz opaques et d’améthystes. Soit un poids total de 2 904 carats de pierres fines et précieuses… C’est dire si pour Chopard, le rêve n’a pas de prix !
quelle des diamants enfermés mais non scellés dans le cadran, bougent au gré des mouvements. Le concept sera repris avec génie par la fille de Karl. Le clown “Happy Diamonds”, c’est à elle qu’on le doit. La designer Caroline Scheufele consacre en effet toute son énergie à la création de collections de bijoux, mais aussi de parfums et d’accessoires. Chopard, jadis exclusivement horloger, se diversifie alors avec succès. L’un des secrets de Chopard est l’autonomie de l’entreprise : “Nous faisons presque tout nous-mêmes, des boîtiers aux bracelets en passant par les cadrans”, revendique-t-on fièrement. Les créateurs, orfèvres, polisseurs, tourneurs, ajusteurs-outilleurs, sertisseurs et graveurs sur acier, façonnent, en Allemagne ou en Suisse, les précieux bijoux et montres. … et du glamour sans compter La maison Chopard a su élargir sa notoriété en s’associant à des événements prestigieux, comme la célèbre course automobile de la “Mille Miglia” pour laquelle elle a inventé des
Chopard au Maroc
chronographes qui allient technique de pointe et esthétique racée… pour “être en tête de course” ! En devenant partenaire officiel du Festival de Cannes pour qui Chopard a créé la palme d’or, la marque s’impose comme une référence auprès d’une clientèle exigeante. Pour l’ouverture du festival cette année, tous les regards se sont posés sur la belle Bar Rafaeli, vêtue d’une exceptionnelle robe bijou créée par l’actuelle co-présidente de Chopard, Caroline Gruso-Scheufele, et la créatrice Alberta Ferretti. La robe Desiderio est rebrodée
L’essor général de l’industrie du luxe au Maroc a permis à la marque de s’implanter à Casablanca dès 1997 : les bijoux Chopard sont alors commercialisés dans la bijouterie d’une famille de connaisseurs en joaillerie, les Sefrioui. Une boutique exclusivement dédiée aux produits Chopard ouvre bientôt au Twin Center, puis la famille Sefrioui, forte de son succès auprès de la clientèle huppée, ouvre en 2005 une enseigne dans le triangle d’or, rue Aïn Harrouda, surnommée la “place Vendôme casablancaise”. Afin de répondre à la demande locale, Chopard introduit dans sa collection une Khmissa, exclusivement vendue au Maroc. L’idée sera même reprise par Cartier ! Chopard et le Maroc : une histoire d’amour qui ne fait que commencer…
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TEMPS DENSE intensive time
Montre Rolex Oyster Perpetual Day-Date II
Mille Miglia GT XL Chrono Speed Black de Chopard
Montre Cartier Pasha Seatimer chronographe en acier
Montre GĂŠrald Genta Gefico Biretro Safari
Montre Chanel J12 undex ĂŠmeraudes
RM011 Flyback Chronographe Felipe Massa, de Richard Mille
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photographed by Bob Krieger
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Mode FOLIE FLEURIE
Photographe : Olivier Brauman@rozet.com Direction artistique : Elena Smirnova
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Robe mousseline : Lie Sang Bong Sac : Bocage Sandales : Barbara Bui
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Robe soie et ceinturon cuir et mĂŠtal : Etro Bijoux : Marion Godart Sandales : Fratelli Rossetti
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Robe mousseline : Pinko Bijoux : AurĂŠlie Bidermann et Laure Montebello CompensĂŠs bois : Pinko
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Robe soie brodĂŠe et escarpins : Zuhair Murad
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Stylisme : FrĂŠdĂŠric Blanc Mannequin : Fabienne van D.@ Marilyn Agency Make-up & hair : Bea Barbat
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Fantasia Quand les chevauchées se conjuguent au féminin Considérée comme exclusivement masculine, la fantasia accueille désormais son équipe marocaine féminine. A la tête de cette épopée incongrue, une femme bercée au sérail depuis sa plus tendre enfance, “profite” du changement de société voulu par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, et du nouveau code de la famille au sein de la Moudouwana –plus d’égalité pour les femmes- pour lancer sa propre équipe de cavalières. S’agirait-il d’une outrecuidance à la tradition ?
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Par Corentin Huon de Penanster Photos Delphine Warin
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Univers Créateurs
Halima se protège les mains pour éviter tout éclat de poudre
Halima Bahraoui a 14 ans, lorsqu’elle se lance en tant que cavalière, et au milieu de 25 hommes, dans la sorba (équipe) dirigée par son père. Trois ans passent et c’est en moukadama -première chef au féminin- qu’il faudra compter sur elle. Malgré les insultes et les intimidations, l’élégance et la droiture de l’équipe de Halima Bahraoui finissent par remporter moult trophées et mille éloges -en 2003 elles rafleront le premier prix. Halima, un peu amère, se souvient que ses débuts n’ont pas été simples, ni pour ses cavalières, ni pour sa famille, tant les critiques étaient acerbes. Mais sa détermination aura eu raison de son succès. Et puis, à force de travail, le scepticisme a fait place à l’admiration, à telle enseigne que des envieuses formèrent trois autres équipes féminines nationales. C’est en bottes blanches joliment brodées, que Halima, hiératique, forte et féminine, fait face à ses cavalières situées au loin dans la campagne. La plus jeune a 14 ans. Pas un bruit ne vient perturber cette douce communion de regards lointains, et puis à l’indicible signal, les cavalières se ruent au galop, fusils pointés vers le ciel. Leur cri ne fait qu’un. Leur course effrénée se stoppe nette aux abords de leur chef, dans un tir synchro à l’adresse des cieux. Halima est restée de glace. Rude entraînement pour ces femmes qui ont tant à prouver face à un terrain de jeu traditionnellement masculin. Chaque année, aux alentours du mois de juin, le “Trophée Royal” rassemble des équipes masculines, féminines et juniors, en provenance de tout le Maroc. Le Trophée Hassan II des Arts Équestres Traditionnels “Tbou-
Les bottes brodées doivent être correctement ajustées pour une tenue optimale
L'équipe féminine au complet, en tenue d'apparat
rida” est placé sous la présidence de S.A.R la Princesse Lalla Amina. Des médailles et primes sont à la clef. La rencontre se déroule au cœur du Royal Polo Club Equestre Dar Es Salam, à Rabat. Tout autour du terrain, de magnifiques tentes accueillent, durant cinq jours, les équipes et leurs invités. La tension monte dans le cœur des cavalières, malgré le réconfort de la maman de Halima, que tout le monde nomme “khalti” (tante). La fantasia représente à elle seule un réel danger, sans compter la pression d’une telle compétition, véritable enjeu ! Les fusils sont fabriqués à Kenitra -leur poids est de 2,5 kg- et sont finement conçus pour que les jeunes femmes les brandissent à bout de bras. Sous la tente familiale, Halima se prépare déjà à affronter le terrain. Son look fashion un peu rebelle, s’exacerbe au contact du terrain. Les cavalières sont prêtes et dignement vêtues couleur émeraude. Halima pour sa part apparaît resplendissante dans une tenue diaprée. Un silence mêlé de regards complices s’instaure. L’équipe recueillie se soude et psalmodie des versets du Coran, implorant ainsi, l’ultime protection divine. Puis, c’est l’accolade entre cavalières. L’émotion est à son paroxysme… quelques gestes sont esquissés en guise de répétition et de rappel obstiné à la volonté d’une seule et unique communion. Les chevaux sont là. Les selles, entièrement brodées, sont le reflet même de la belle ouvrage. Un jet de sel sur l’encolure pour porter chance et déjà les youyous et la musique s’élèvent des tentes alentours. Halima en digne Moukadama monte “La Carda”,
Lors d'une séance d'entraînement, une des cavalières maîtrise son cheval
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son cheval favori. Les hommes émus bourrent la poudre dans chaque fusil. L’exaltation contenue est palpable… Après la “Hadda” reconnaissance du terrain de course, pour tester la cohésion de l’équipe et le comportement des chevaux- qui se termine par un salut devant la tribune princière, c’est au tour de la “Talqa”, la “course” proprement dite. Les chevaux s’élancent en cohésion et parfaitement alignés. Les cavalières semblent soudées à leur monture. S’élève alors un cri de ralliement à l’adresse de la Moukadama, coordonné avec les mouvements des fusils. Au pied des tribunes, sur ordre ineffable de leur chef, elles cessent de concert cette belle envolée, et tirent simultanément leur salve. Un seul son doit retentir d’une manière synchronisée, défi important de la fantasia. La foule experte applaudit à l’oreille. Halima rejoint la tente satisfaite… Son équipe remportera la médaille d’or féminine en 2007… Beau galop d’essai !
Les cavalières rejoignent la ligne de départ
Rappel des ultimes consignes avant la course
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Voyager en classe luxe Le voyage oui, mais version luxe : cabines première classe des compagnies aériennes, recettes de chefs ou DJ dans l’avion... Face aux charters qui cassent les prix, un autre marché se développe, celuii du vol “bling-bling”. Par Hélène Zemmour
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Espace First Class de la compagnie Singapore Airlines
Comment voyager en avion, où séjourner, que faire et où aller – les réponses à ces questions reflètent les demandes des riches globe-trotters d’aujourd’hui. Le voyage de luxe, qui augmente de 10 à 20 % l’année, est un marché en soi, indépendant des fluctuations économiques mais qui en reflète les excès. Les riches sont de plus en plus riches, mais ils sont aussi plus jeunes : le millionnaire a en moyenne deux ans de moins que l’année dernière, et ce sont pour la plupart des “self made men”. On comprend alors qu’ils aient des envies différentes en termes de mode de vie, et une nouvelle définition du luxe. Dans ce monde de privilégiés, les jets privés sont légion. Finies les files d’attente inter-
minables à l’aéroport, les longs couloirs de transit, l’attente : les clients VIP veulent partir quand ils veulent, et où ils veulent, sans contrainte. Les compagnies internationales de renom se mettent en quatre pour offrir un service luxe sur leurs vols longs courriers. Pour leur clientèle la plus exigeante, une excellence sans précédent est proposée par la Singapore Airlines : l’intérieur de l’Espace First Class, exclusivement exclusif. Large de 89 cm, le plus spacieux des fauteuils de première classe n’a rien à envier aux salons d’hôtels : le client peut jouir d’une réelle liberté de mouvements dans un espace entièrement privatisé. Un vrai lit que les hôtesses vous ouvrent et vous préparent
avant votre coucher, un écran interactif personnel de 58 cm, et au menu, des mets préparés par un chef 3 étoiles, servis dans une porcelaine Givenchy. La compagnie Qatar Airways a quant à elle créé, à l’aéroport international de Doha, un terminal Premium, exclusivement dédié à ses passagers de première classe et classe affaires. Il permet aux plus nantis de ne pas se mêler au commun des passagers et de bénéficier d’un service à part. Un faste et une myriade de services sont mis à leur disposition : centre d’affaires avec secrétariat, salle de prière, centre médical, salons privatifs, boutiques duty-free, mais aussi spa, jacuzzi, sauna, massages, douches et salles de bain complètent cet espace où tout res-
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David Guetta mixant sur le vol Paris - Ibiza du 15/07/2007 de la compagnie Vueling
pire le luxe. Le marché de l’aviation pense aussi aux fêtards : les 180 passagers d’un vol Paris-Ibiza ont eu du mal à en croire leurs yeux et leurs oreilles, quand peu après le décollage, ils ont vu apparaître le DJ David Guetta et ses platines, qui a transformé le temps d’un set de quarante minutes un Airbus A320 en discothèque volante. L’opération consistant à transformer un vol commercial en discothèque représentait une gageure technique soumise à un cahier des charges particulièrement pointilleux, selon Edo Friart, directeur général en France de la compagnie aérienne Vueling. Il semble que plus rien, du luxe ou de l’extravagant, ne soit désormais impossible aux compagnies aériennes : bienvenue dans le ciel, où vos rêves les plus fous ne demandent qu’à êtres exaucés.
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L’American Dream de Christian Audigier
L’an passé, Johnny Hallyday et ses musiciens lui offraient un concert privé dans le parc de sa villa. Le 23 mai dernier, pour célébrer en majesté son cinquantième anniversaire, Christian Audigier, le créateur de mode français devenu milliardaire à Los Angeles, a réuni autour de lui une impressionnante pléiade d’artistes et de people planétaires. Une soirée très rock’n’roll qui s’est déroulée au Peterson Museum de la “Cité des Anges” et dont l’apothéose fut atteinte par l’apparition quasi irréelle de… Michael Jackson !
Par Béatrice Nouveau Photos ©DR
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Ophélie Winter
Snoop dogg Mickey Rourke et Gem
Holly Rea
Le rapper Rea Qon et John Salley, basketteur célèbre de la NBA entourés d’amis
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“And now, ladies and gentlemen, let me introduce you… The King of Pop !”. Main dans la main, Christian Audigier et Michael Jackson parcourent la longue scène créée pour l’occasion, traversant une salle où se mêlent délire, stupeur et admiration. L’artiste n’était plus apparu en public depuis de trop nombreux mois. Superbe, rayonnant, il s’adresse au public durant une dizaine de minutes et sacre Christian “King of Fashion”, sous les applaudissements des 1 500 personnes présentes. Puis repart, aérien, en exécutant son légendaire “moon walk”. La star, qui en rêvait depuis toujours, vient même de confier au designer frenchy la création d’une ligne complète de vêtements à son nom ! La soirée, déjà riche en surprises et en émotion, -avec la participation sur scène de Macy Gray, Snoop Dog ou Fergie, et dans la salle, de Pamela Anderson, Britney Spears, Mickey Rourke entre autres célébrités-, est à son comble. Pour clôturer le show, Johnny Hallyday, son idole depuis l’enfance, son ami, reprend quelques-uns de ses plus grands succès, repris en chœur et en flamme par la foule. Gamin, en Avignon, dans les années 1960, Christian Audigier avait deux rêves : devenir un grand nom du stylisme et réussir aux Etats-Unis, son American Dream. Aujourd’hui, à 50 ans, il a exaucé tous ses vœux. Retour sur une Success Story… Arrivé en 2000 à Los Angeles avec juste 700 dollars en poche, Christian Audigier est aujourd’hui à la tête d’un empire qui pèse des dizaines de millions de dollars. En prime, il est devenu l’enfant chéri des médias américains. Les chaînes de télé se l’arrachent, fans de sa Success Story, de son audace unique, de ses clients superstars et de son accent so frenchy. A 50 ans, “Le Vif” comme le surnomment ses amis, a su imposer sa griffe en inventant le “Celebrity Wear”, puis le “Tatoo Wear”. Son secret ? Vivre à fond ses rêves. Designer pour Von Dutch, il lance d’abord la mode des casquettes de camionneur (truck caps) et des tee-shirts “surlogotisés”. Un jour, sur Melrose, il offre une de ses nouvelles casquettes à Britney Spears et à Justin Timberlake. Peu après, quand le couple se sépare et fait la Une des magazines, ils portent tous deux du Von Dutch ! La marque est lancée et tout Hollywood se précipite dans sa boutique. Johnny Hallyday, lui-même, va lancer la marque en France. En trois ans, Audigier inonde la planète avec le nom du plus fameux
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Retour sur scène de Michael Jackson “King of Pop” main dans la main avec Christian Audigier “King of Fashion” “tuner” (carrossier extrême) des States. Après le rêve américain, la descente aux enfers… Il se sépare de son associé, fait une crise cardiaque et se retrouve au Cedar Sinaï Hospital entre la vie et la mort. Mais il s’en sort et décide de voler de ses propres ailes : désormais, il sera son propre boss. La chance frappe alors de nouveau à sa porte. En surfant sur Internet, il découvre l’existence et l’œuvre du maître tatoueur Don Ed Hardy… et imagine un street wear à ses couleurs. Bingo, à peine deux ans plus tard, la marque cartonne et toujours grâce à une célébrité. Cette fois, c’est Madonna, ancienne fan de Von Dutch, qui craque. Jogging, avant-premières, soirées, voyages au Malawi… la star ne jure que par Ed Hardy quelles que soient les circonstances. Fort de son succès, le frenchy tente un nouveau pari : lancer une seconde marque avec son propre nom, Christian Audigier. Et c’est le jackpot : rockeurs, rappeurs, bikers… tous se jettent sur ses tee-shirts flamboyants, dont le symbole est une couronne. Le “Bling-Bling” chic, avec des strass, des épées, des madones… Durant l’été 2006, son ami Johnny lui demande de lui créer une collection. Ce sera Smet, “Born in the Street” parce que les deux hommes devenus associés sont nés pauvres, “dans la rue”. Aujourd’hui, les boutiques Ed Hardy, Smet, Christian Audigier et récemment Crystal Rock (une ligne pour adolescentes du nom de sa propre fille) de Los Angeles occupent un block entier sur Melrose, au même titre que les plus grandes marques. Après la Cité des Anges, le Français s’est attaqué à la Grosse Pomme où il a ouvert trois magasins, puis Miami, l’Australie, l’Afrique du Sud et, bien sûr, la France. Père de famille modèle, Christian vit avec Ira, 33 ans, sa femme brésilienne, sa fille Crystal, 15 ans, et ses trois fils, Dylan, 6 ans, Rocco, 4 ans et Vito, un an. Ils demeurent tous à Beverly Hills, en face de la villa d’Antonio Banderas et de Mélanie Griffith, dans une “mansion” de rêve, relookée rock star classe par son ami, le designer Philippe Puron, qui a décoré également la nouvelle maison californienne de Johnny et Laeticia. Fou de belles cylindrées et de gros cubes, “Le Vif” roule en Aston-Martin, Porsche, Bentley ou Cadillac Escalade, sans compter les Harley-Davidson… le symbole de l’American Dream qu’il s’était juré de vivre alors qu’il n’était encore qu’un modeste petit garçon dans les rues d’Avignon.
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Californie : ballade à travers les vignes Par Catherine Zerdoun
De la baie de San Francisco aux contreforts des sierras, les vignobles de Californie composent un paysage harmonieux qui rappelle à l’occasion la Toscane. Quatrième producteur mondial de vin, la région attire les amateurs de bonnes choses et les esthètes. Ici, la notion d’art de vivre prend tout son sens…
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La porte d’entrée des domaines les plus réputés, c’est San Francisco, la plus européenne des villes américaines. Il suffit de franchir le fameux pont du Golden Gate pour partir en direction du nord à la découverte des vallées de Napa et de Sonoma situées à moins d’une centaine de km de là. Les collines vallonnées, plantées d’eucalyptus, de pins et de palmiers abritent des “châteaux” comme on a peu l’habitude d’en voir : celui du vignoble Ledson évoque un manoir gothique, celui de Viansa, une villa toscane, celui de Nicholson, une construction moderne et épurée, celui du Rubicon Estate, propriété du réalisateur Francis Ford Coppola, une demeure champêtre… Tout a commencé à Sonoma Valley en 1857, sur la propriété de Buena Vista où un émigré hongrois eut l’idée d’acclimater aux terroirs californiens des plants de vignes rapportés d’Europe… lesquels, par une curieuse ironie de l’histoire, refirent quelques décennies plus tard un voyage vers le Vieux Continent, lorsque les viticulteurs français, victimes du phylloxera importèrent des plants de Californie pour reconstituer leurs vignobles ! Aujourd’hui, la visite de
ces propriétés se déroule selon un scénario bien rôdé : parcours à travers les chais impeccables et ultra modernes, promenades à travers les vignes, dégustation d’une sélection des productions “maison” qui portent les noms des cépages et non des terroirs, Zinfandel, Cabernet, Merlot, petite Syrah… Une bonne idée : prendre de la hauteur pour découvrir du ciel, en ballon, ces paysages dorés et poétiques. Les demeures de maître ressemblent à des maisons de poupées et les rangées de vignes bien alignées à un décor de modélisme ! Dans cette atmosphère de bien vivre, les auberges de charme, les Bed&Breakfast cosy et les bonnes tables ont tout naturellement fleuri. Voilà l’occasion rêvée de goûter la fameuse cuisine “fusion” californienne, qui mêle avec succès influences françaises, italiennes et asiatiques en accommodant à une sauce toute personnelle les produits locaux d’une fraîcheur et d’une qualité irréprochable. Bienvenue chez Sondra Bernstein, une Américaine amoureuse de la France, à l’origine d’une des tables les plus chaleureuses de
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Sonoma : The Girl and the Fig. Au menu, fromages affinés et plats originaux, comme les coquilles Saint-Jacques braisées au genièvre. A Yountville, les gourmets fortunés ne manquent pas de réserver (ou tout au moins d’essayer : les listes d’attente sont longues !) à la French Laundry, relais gourmand campagnard de grand luxe, où Thomas Keller, chef encensé par la critique, prépare des plats résolument novateurs. Nulle part, un détail n’est laissé au hasard. Les hôtes du Gaige House Inn , belle demeure victorienne transformée en Bed&Breakfast et plantée au cœur d’un jardin luxuriant, ont du mal à
French Laundry
quitter les lieux. Imaginez une douzaine de chambres plus confortables et raffinées les unes que les autres, un décor, à mille lieux des chintz fleuris et des meubles en acajou traditionnellement dévolus à ce genre d’endroit, composé des souvenirs de voyages rassemblés par l’esthète maître des lieux, amoureux de l’Asie et de l’Afrique. Ceux qui auront posé leurs valises à l’Auberge du Soleil ou à Meadowood, deux des Relais&Châteaux de la région, pourront, quant à eux, bénéficier des bienfaits des soins dispensés dans les spas de ces établissements. Luxe, calme et volupté…
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Pratique Formalités Les ressortissants marocains doivent demander un visa au consulat américain de Casablanca : http://casablanca.usconsulate.gov Voyager Royal Air Maroc dessert quotidiennement New York. De là, il faut prendre une correspondance pour San Francisco sur une compagnie américaine. www.royalairmaroc.com www.jetblue.com www.delta.com www.aa.com www.virginamerica.com S’informer www.onlyinsanfrancisco.com
www.napavalley.com www.sonoma.com Dormir A Rutherford : www.aubergedusoleil.com A Glenn Ellen : www.gaige.com A Yountville : www.burgundyhouse.com A St Helena : www.meadowood.com Dîner et sortir A Sonoma : www.thegirlandthefig.com A Glenn Ellen : www.glenelleninn.com A Yountville : www.frenchlaundry.com A St Helena : www.travignerestaurant.com
Notre sélection de bons crus - Chardonnay - blanc Beringer, Private Reserve - Napa Valley 1999 Napa Ridge Vineyards - Napa Valley 2000 Joseph Phelps 'Ovation' - Napa Valley 1999 Chalk Hill Estate- Sonoma County 1999 - Sauvignon Blanc / Fumé Blanc Flora Spring - Napa Valley 1992 Joseph Phelps - Napa Valley 2000 Dry Creeck Fume Blanc - Sonoma County 2000, 1997 Rodney Strong - "Charlotte's Home" Sonoma 1997 Cakebread - Napa Valley 2001 Chalk Hill Estate - Sonoma County 1999 - Cabernet Sauvignon rouge Caymus - Napa Valley 1997 Beringer, Private Reserve - Napa Valley 1996 Joseph Phelps - Napa Valley 1999 Mount Veeder - Napa Valley 1998 Cakebread - Napa Valley 1999 Chalk Hill Estate - Sonoma County 1998 - Merlot rouge Joseph Phelps Vineyards - Napa Valley 1998 Rodney Strong Vineyards - Sonoma County 1999 Chalk Hill Estate - Sonoma County 1998 Napa Ridge - Napa Valley 1999
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Bah l’Ocean
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Par Christian Debois Frogé
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amas : Club One & Only Resort,
“Glamour”des palaces
“Dieu aurait créé le Paradis à l’image des Bahamas”… C’est du moins ce que dit la légende en évoquant les 700 îles disséminées, toutes différentes, dans le sud-est de l’océan Atlantique, de la Floride aux abords des Caraïbes. Il est permis de croire la légende lorsque vous débarquez -à 15 heures, heure locale-, à Nassau, la capitale des Bahamas. Par le hublot, vous entrapercevez déjà un spectacle qui ne peut que vous ravir : des eaux limpides mouchetées d’îles verdoyantes, des plages de sable fin qui s’étirent sous le soleil des tropiques, des îles lézardant au milieu de cet océan de beauté.
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Vue sur le trou n°4
A l’aéroport, une limousine blanche vous attend pour le transfert au royaume du luxe et du raffinement, l’Ocean Club, destination finale. En traversant la ville, qui a su conserver son charme d’antan avec ses vieilles demeures coloniales dans la plus pure tradition britannique, vous êtes surpris par l’animation qui règne tout le long de Bay Street, avec ses boutiques de toutes les couleurs… Vous longez Paradise Island, et là, devant vos yeux s’étend le gigantisme de l’Atlantis II et ses 1 200 suites et chambres, le resort le plus spectaculaire des Bahamas, dont le maître d’œuvre est Sol Kerzner, le magicien d’Atlantis, mais également propriétaire de l’Ocean Club, ouvert en 2000 et reconnu comme l’un des hôtels les plus raffinés des Caraïbes.
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Aujourd’hui, le palace fait partie de la presti-
gieuse chaîne One & Only Resort. Cette ancienne demeure coloniale a été reconstruite à partir des ruines d’un cloître du XIVè siècle, apportées de France pierre par pierre. Le luxe dans sa simplicité, dans un site exceptionnel, à travers une architecture parfaitement intégrée dans son environnement -au milieu d’une végétation luxuriante. La chambre, spacieuse, arbore un mobilier en bois précieux, lit “King Size”, fauteuils couleur miel, divans profonds vert amande… La salle de bain, un petit “Temple” dédié à la beauté, avec sa baignoire jacuzzi agrémentée d’une télévision murale. La terrasse qui domine les jardins est orientée vers la mer dégradée de turquoise le long d’une plage de sable fin… La présence discrète, mais efficace d’un majordome 24/24h est à votre disposition pour régler le moindre détail d’intendance…
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Chambre de luxe avec vue sur mer
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Le bar “Dune “
Avant d’aller dîner, apéritif sur la terrasse du Dune où le rhum est la boisson vedette. La coutume locale est de ne boire du rhum qu’après le coucher du soleil. Sol Kerzner a choisi Jean Georges Vongerichten pour diriger ce restaurant de prestige. D’origine alsacienne, celui-ci a su se tailler une réputation sans égale aussi bien à Londres qu’à New York, Los Angeles ou à Paris (le Market, c’est lui)… Sa cuisine est un mélange très personnel de gastronomie française et de saveurs exotiques. Il fait la part belle aux produits locaux : poissons et crustacés… la langouste géante grillée, un régal ! Un petit potager voisin fournit les multiples herbes aromatiques indispensables à son talent.
Ma passion golfique m’entraîne chaque jour sur le 18 trous, bordé de trois côtés par l’océan. Il vient d’être totalement revu et corrigé par Tom Weiskopf. Couvert de deux sortes d’herbes, dont une très particulière pour les fairways acceptant l’eau de mer, ce nouveau parcours a fait l’objet d’un système d’irrigation sophistiqué. Les plus beaux points de vue se trouvent au trou n°4 qui surplombe l’océan, et au 17 qui longe la plage. Le coup le plus difficile à jouer, c’est le trou n° 12, un par 3, de plus de 200 m avec passage de la balle au dessus d’un plan d’eau et atterrissage entre deux bunkers, là où le vent souffle de droite à gauche, vous obligeant à viser les palmiers en direction du point d’eau si vous voulez que la balle aille du bon côté.
Autre moment de pur bonheur : le petit-déjeuner sur la terrasse où souffle une brise légère. Face à la splendeur de l’océan, vous savourez viennoiseries, salades de fruits frais, œufs brouillés…
En dehors du golf et du spa, tous les rêves sont permis : de la tranquillité des longues plages désertes à la découverte des îles extérieures. De la pêche à la mouche à la plongée sous-marine pour admirer les poissons aux multiples couleurs et les magnifiques coraux, chacun d’entre vous trouvera son plaisir et son bonheur.
Ensuite, un petit tour par le spa s’impose. Ouvert en décembre 2001 dans 8 spacieuses villas de style balinais, au cœur d’un jardin privatif, l’espace conjugue les codes du raffinement, marbre blanc, table de massage en teck javanais, oreillers en soie cousus main… Y sont prodigués massages, soins du corps, relaxation, thérapie à base de plantes… et le top du top : un massage à 4 mains qui combine les techniques de massages japonais, thaï, shiatsu, suédois et balinais… L’extase !
Quand Christophe Colomb débarqua aux Bahamas à San Salvador le 12 octobre 1492, savait-il qu’il entrait au Paradis ? Il écrivait à cette époque “même le chant des oiseaux est tel qu’un homme ne pourrait jamais souhaiter quitter cet endroit”.
L’Ocean Club : 105 chambres – 14 Suites et 5 Villas Chambre avec vue sur les jardins : 810 $ Junior Suite avec vue sur l’Océan : 1 440 $ Villa avec vue sur l’Océan : 10 000 $ Tél. : + 1 242 363 2501 reservations@oneandonlyresorts.com Spa
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La fête fait partie intégrante de la culture bahaméenne. Le festival de Junkanoo. Cette fête traditionnelle débute le 26 décembre à 4 h du matin. Elle vit au rythme d’un carnaval dans la plus grande tradition africaine qui a lieu dans toutes les îles. Défilés joyeux et colorés, musiques entraînantes, les troupes de danseurs masqués et costumés entament des danses endiablées au son des cors, sifflets, cloches, conques, et tambourins. Office de tourisme des Bahamas : 60, rue Saint Lazare – 75009 Paris – Tél. : + 33 (1) 45 26 62 62 Mes bonnes adresses : La meilleure cave à cigares : Atlantis Resort, Crystal Court, Casino Drive, Paradise Island. Tél. : + 1 242 363 5809.
http://havana-humidors.com/ Robinson Road, New Providence, Nassau Quartier : Paradise Island Marathon Mall, Robinson Road, New Providence : tous les plus beaux magasins réunis dans ce mall Déguster des fruits de mer au Crocodiles’s. East Bay Street, west of Paradise Island Western Bridge, Nassau – Tél. : + 1 242 323 3341 Prendre un verre au Chippie’s Wall Street cafe. Bay Street, (above the Cameo Factory), Nassau Tél. : + 1 242 356 2087 Comment y aller : Royal Air Maroc avec 2 escales (NY et Miami). www.royalairmaroc.com Air France (quotidien) Paris/Miami/Nassau. www.airfrance.fr Delta Air Lines (quotidien) Paris/Atlanta/Nassau. www.delta.com
American Airlines (quotidien) Paris/Miami/Nassau. www.americanairlines.fr Bahamas Pratique : Climat idyllique toute l’année. De courtes pluies tropicales en été. Températures moyennes : mini 17° maxi 32° Température de l’eau : 24/28 Décalage horaire : moins 6 heures, GMT Monnaie : le dollar Bahaméen est à parité et interchangeable avec le dollar américain Electricité : 120 volt; prises américaines Conduite automobile : à gauche Gouvernement : les Iles Bahamas sont indépendantes depuis 1973 et membre du Commonwealth. Démocratie parlementaire, calquée sur le modèle britannique, en place depuis 300 ans Visa OBLIGATOIRE pour les nationaux marocains Aucune vaccination obligatoire
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adresses
P. 22 - Marrakech Capitale de L’art : Artes Mundi Marrakech - Lot 29, Q.I Sidi Ghanem Tél. : + 212 (0) 24 35 62 72 Dar Cherifa Marrakech - 8, derb Cherifa Lakbir – Médina Tél. : + 212 (0) 24 42 64 63 Darkoum Marrakech - 5, rue de Liberté – Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 44 67 39 Dar Youraziz Marrakech - 36/44, derb Sahrij, Riad Mokha Médina Tél. : + 212 (0) 24 44 38 64 De Velasco Marrakech - rue le Verdoyant N`°4, av. Hassan II Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 44 67 39 Galerie Boullarlah Marrakech - 61, rue de Yougoslavie, N°55 Passage Ghandouri - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 44 72 94 Galerie Lawren nce – Arnott Marrakech - Imm El Kalil , av Hassan II - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 43 04 99 Galerie Majorelle Marrakech - 61, rue de Yougoslavie, N°54 Passage Ghandouri - Guéliz Tél. : + 212 (0) 68 76 40 01 Galerie Noir sur Blanc Marrakech - 48, rue de Yougoslavie, Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 42 24 16 Galerie Rê Marrakech - Angle rue de la Mosquée et rue Ibn Toumert n°3 - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 43 22 58 Galerie Tindouf Marrakech - 48, rue de Yougoslavie - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 42 24 16 Galerie 127 Marrakech - 127, avenue Mohammed V - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 43 26 67 Khalid Art Gallery Marrakech - 14, rue Dar El Bacha - Médina Tél. : + 212 (0) 24 44 24 10 La Qoubba Art Gallery Marrakech - 91, souk Talaa, (près du musee de Marrakech) - Médina Tél. : + 212 (0) 24 38 05 15 Light Gallery Marrakech - 2, derb Chtouka, Kasbah - Médina Tél. : + 212 (0) 24 38 45 65 Lun’Art Marrakech - 106, rue Mohamed El Beqal - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 44 72 66 Marco Polo Marrakech - 55, boulevard Zerktouni - Guéliz Tél. : + 212 (0) 43 53 55 Marrakech Art Gallery Marrakech - 60, bd El Mansour Eddabhi - Guéliz Tél. : + 212 (0) 24 43 93 41
La Radio de L’appartement 22 : www.radioapartment22.com
P. 34 - Hicham Lahlou Casablanca - 34, rue Saâd Ben Abi Oukka, 2è étage - Tél. : + 212 (0) 22 22 20 29
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