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Jean-Jacques Fourny

directeur de la publication

Mouna Anajjar

directrice générale et rédactrice en chef

Cosmopolite, chic et contemporain Nous voilà de retour, avec cette troisième édition d'un 212 toujours aussi fidèle à sa signature, "Chic, cosmopolite et contemporain". Son regard novateur, son esprit vif et son désir avoué de bousculer le classicisme de l'édition en s'imposant comme chef de file d’un nouveau territoire de presse magazine glamour et ouverte sur le monde, a déjà séduit un grand nombre d'entre vous qui nous l'ont chaleureusement témoigné, en nous encourageant dans cette nouvelle et belle aventure. Le 212, vous l'aurez compris, c’est bien plus qu'un féminin, trimestriel, c'est avant tout un style de vie… Une forme de curiosité résolument planétaire qui enrichit l’imaginaire, la beauté d'un éclectisme, celui de l’ici et de l’ailleurs, les dernières tendances du luxe… et la rencontre des marocains, intellectuels et artistes, aux quatre coins de la planète. Car oui, le 212 se veut ainsi le porte-parole de la création et de la créativité contemporaine sous toutes leurs formes, pour devenir votre rendez-vous incontournable où les tendances actuelles rivalisent avec les grandes signatures du futur.

212 MAGAZINE : Publication éditiée par la Sarl Another éditions Maroc - R.C. 26 171 - Patente : 45191132 - I.F. 06520612 - CNSS : 7399464 - Bureaux : 194/197, rue Mohamed El Beqal, résidence Firdaous, Guéliz, Marrakech, Maroc - E.mail : info@anothereditions.com Tél. : 05 24 42 02 49 - Fax : 05 24 43 90 04 - Directeur de la publication : Jean-Jacques Fourny. E-mail : jjf@anothereditions.com - Directrice Générale et Rédactrice en chef : Mouna Anajjar. Tél. : 05 24 44 97 09. E-mail : mouna@anothereditions.com - Rédaction : Karine Bertonnet, Elise Hameau, Marie Lefort, Béatrice Nouveau, Najlae Naaoumi, Corentin de Penanster, Mélanie Polatova, Faten Safieddine, Hélène Zemmour, Catherine Zerdoun - Publicité : Constance Thiollier. Tél. : 05 24 42 02 49. E-mail : constance@anothereditions.com - Régie 7 : 8, rue Koronfal, lots Youssef Parranfa, Casablanca. Tél. : 05 22 36 88 04. E-mail : m.ghaouti@regie7.com - Direction artistique : Another Editions. Tél. : 05 24 42 02 49. E-mail : da@anothereditions.com - Directeur de création mode : Olivier Rozet di Chiara. E-mail : orozet@rlh.com - Photographes : Olivier Brauman, Guillaume Lechat, leila Alaoui, Delphine Warin - Ont participé à ce numéro : Ihssane el Idrissi, Wassim Ayoub- Impression : Direct Print, Casablanca - Dossier de presse : 07/14 - Dépôt légal : 2007/0119 ISSN : En cours - Tous droits de reproduction réservés (titres, textes et photos). La rédaction décline toute responsabilité pour tout matériel photographique, iconographique ou rédactionnel, qui lui serait parvenu sans demande expresse de sa part.

En couverture : Photographe : Olivier di Chiara Stylisme : Elena Smirnova/O2R Make-up & Hair : Pierre-François Carrasco/ Ann Ramirez Agency Mannequin : Nora/FAM Agency


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SOMMAIRE

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Magazine 212 - Numéro 3 - Mai 2009

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Les News : pêle-mêle

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Actu : Samira Bennani

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Culturoscope : mon agenda

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Livres : romans et beaux livres

22

Rencontre : Claudio Bravo

28

Portrait musical : DJ Ucef

30

Film choc : Casanegra

32

Photographies : Lala Essaydi

36

Histoire d’une marque : Bulgari

38

Joaillerie : alouette je te plumerai

46

Planète Bio : Lolita Lempicka

50

Mode : belle et rebelle

56

Tendances : what’s up ?

58

Mode : pause café

66

Sélection : Les indispensables de l’été

70

Univers : poids plume

72

Histoire : le denim

74

Style : Bab Hotel

82

Design : péril jaune

84

Artiste : Hassan Hajjaj

90

Design : nuits High Tech

92

Mode : ethnic chic

100

Beauté : Aguicher sans ciller

102

Beauté : un maquillage pas ordinaire

104

Beauté : soigner ses mains

105

Beauté : Les nouveauté Make up

106

Mode : Une nuit sur la terre

114

Reportage : Ouarzazate plateforme du cinéma marocain

122

Escale : 3 jours à Barcelone

126

Exclusif : Le tarot de Marrakech

128

Evasion : Saint-Domingue escale enchantée

136

Horoscope : l’année 2009

LES NEWS

REPORTAGE

CULTURE

DESIGN

ELLES

ART DE VIVRE


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LES NEWS

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Par Karine Bertonet

Balizza, italian touch

Célébrez les couleurs

avec Sony

Bientôt, un répertoire Officiel du

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ony a lancé en grande pompe l'arrivée au Maroc de toutes ses "couleurs". Les nouveaux écrans TV –dont le plus fin du monde– full HD ont dévoilé leurs images et teintes éclatantes, mais pas seulement ! La marque a également mis sous les projecteurs ses appareils photos numériques, réflexes, caméscopes... Outre la qualité des images, on craque pour les gadgets, comme celui de cet appareil photo "intelligent" qui se déclenche quand le sujet sourit ! Les nombreuses nouveautés sont à découvrir chez tous les revendeurs.

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Cerrutti, l’homme italien n autre grand nom de la mode a récemment ouvert ses portes à Casablanca. Cerruti, la très chic maison italienne a élu domicile dans le quartier Gauthier, dans un spacieux showroom de quelque 150 m2. Un véritable havre de blancheur, de lumière, de sobriété et d’élégance, posé sur la placette qui fait face à la bouillonnante avenue Moussa Bnou Noussair. Cette première boutique (d’autres sont à suivre sur le Maroc) propose à ces messieurs la ligne Cerruti Homme, déclinée pour la journée et le soir, le chic et le sportswear.

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GALERIES LAFAYETTE le retour...

BIRKENSTOCK, VERSION ROCK ! irkenstock est depuis longtemps sorti du classique et propose régulièrement des collections tendance. Cette fois, elle sera Rock 'n' roll ! Pour cela, l’enseigne s'associe à Rock Star Baby la marque de Tico Torres, le célèbre batteur du chanteur de hard rock Bon Jovi. Résultat : une collection de sabots et sandales très glam’rock où se mêlent jean, daim, strass Swarovski, clous, têtes de morts, ailes d'anges… 58, bd Abdellatif Ben Kaddour, Résidence Ismaîlia Casablanca Tél : 05 22 39 23 80

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es Galeries Lafayette, tout le monde connaît. Surtout le Casablanca de la Belle époque qui disposait de son Grand magasin dans les années 20 ! Signer ce partenariat exclusif avec le groupe Aksal permet donc un beau retour au Maroc des Galeries Lafayette. Et aux Casablancais et visiteurs de jouir de toutes les grandes marques que propose l’enseigne. Mais pour cela, il faudra encore être patient… et attendre que le projet du grand Mall de la côte soit achevé. Patience, patience…

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a Senza a ouvert en mars dernier son cinquième magasin marocain à Rabat, idéalement situé dans le quartier de l’Agdal, le coin shopping par excellence de la capitale. La marque, connue pour ses collections de lingerie affriolantes, tantôt raffinées, tantôt plus sobres, mais toujours confortables, a dévoilé une panoplie encore plus large : une façon de séduire également les hommes, les jeunes filles et les ados. On retrouve ainsi une large variété d’articles de lingerie, bien sûr, tout comme des shorts, des robes de chambre, peignoirs, accessoires de beauté, kimonos, pantoufles, bustiers, sweetshirts, tongs… Le tout, à des prix doux, ponctués de promotions et de cadeaux surprises pour récompenser votre fidélité. 85, rue Fal Ouled Oumeir, Agdal. Rabat

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TOURISME MAROCAIN ’agence Serchan planche pour le compte de la Fédération Nationale du Tourisme (FNT) sur l’édition du Répertoire Officiel du Tourisme Marocain (ROTM) pour la saison 2009-2010. Un Officiel décliné sur plusieurs supports : papier, e-répertoire, le mini DVD interactif, annuaire web touristique de la FNT et version mobile du portail. Le répertoire papier, édité à 100.000 exemplaires, sera distribué au Maroc, mais aussi à l’étranger dans les grandes foires et salons du tourisme. Pour retrouver, en un seul geste, l’ensemble des prestataires du tourisme national.

LA SENZA : nouvelle adresse

'est à l'étage d'un immeuble angle boulevard Al Massira Al Khadra et rue Chella, que s'est nichée la boutique Balizza. On y accède par l'arrière de la rue, ce qui rend l'adresse encore plus confidentielle. Vous pourrez d'ailleurs tout à fait la privatiser sur demande... l'instant d'un remake de Pretty Woman ! Dans cette honorable maison, les collections haute couture se font féminines, élégantes et actuelles. Les tissus, raffinés, proviennent du même fabricant italien que Roberto Cavalli, Dolce & Gabbana, ou encore Chanel. Et parce qu'avoir le choix, c'est aussi ça le luxe, la marque propose pas moins de trois lignes : la "Black Label", classique, chic et élégante -pensée pour une femme active et glamour-, la "B2 Balizza", plutôt sport chic, jeune et décontracté, et la "Balizza Gold", LA collection, à la fois sexy et extravagante, qui enflamme les podiums de haute couture. Et si les Casablancais avaient jusque là une longueur d'avance, les Marrakchis ne seront bientôt plus en reste puisque l’ouverture d’une seconde boutique dans la ville rouge est imminente. Angle Bd Al Massira Al Khadra et rue Chella Casablanca

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La panthère Cartier s’installe au cœur de la Ville Royale près Casablanca, c’est au tour de Rabat, la ville royale, d'accueillir Cartier, dans le quartier chic de l’Agdal. Une boutique majestueuse et sereine qui déploie sa façade sur trois vitrines, véritable petit théâtre à la française tel que l’a imaginé l’architecte-designer Bruno Moinard. D’emblée, l’esprit qui anime la boutique rappelle celui qui règne rue de la Paix, une atmosphère de Maison parisienne où le luxe se découvre avec émerveillement : chêne clair, velours sombre, larges vitrines composées en forme de théâtre miniature… Une installation qui s’imposait, poursuite attendue de l’histoire d’amour qui lie Cartier et le Maroc.

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Un nouveau Millésime... pour les amateurs de Chocolats e temple du chocolat de Casablanca accueille au Maroc le célèbre maître chocolatier français Daniel Stoffel, dans son écrin épuré et minimaliste, tout en noir et blanc. Ce que l'on aime chez Daniel Stoffel, c'est sa légendaire audace dans le mariage des saveurs, il n'hésite pas à allier gingembre et chocolat, ou encore praline pure amande et poivre noir... Si ses classiques -ganaches, truffes, pralinés amandes ou giandujas-restent des incontournables, Millésime propose également ses délicieuses gammes d’épicerie fine : nougats de Montélimar, dragées Reynaud, foie gras millésimé, marrons glacés et pâtes de fruits Daniel Stoffel, ou encore confiserie de Cafés Tasses. 209, Boulevard d’Anfa – Casablanca

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Des fleurs où vous voulez, quand vous voulez ! rop de monde chez le fleuriste, pas de place pour se garer, pas le temps… Aux oubliettes le -classique et long- répertoire d'excuses pour échapper aux petites attentions qui, pourtant, font tellement plaisir… Sur www.floweronline.ma, en quelques clics, on se "dégote" le bouquet de fleurs que l'on paie en ligne avec sa CB marocaine ou étrangère et que l'on se fait livrer à l'adresse souhaitée… et ça marche aussi pour les chocolats. Alors, messieurs, vous êtes prévenus !

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LA COLLECTION SEVILLA D’AZUELOS

ALRAZAL enfin à Casa !

architecturale ! our savoir où tu vas, tu dois savoir d’où tu viens”, tel serait l’adage pour cette nouvelle collection que les bijoutiers Azuelos nous révèlent en ce printemps. Après avoir posé un nouveau regard sur la Khmissa, puis relooker la Fibule, Azuelos dresse aujourd’hui un pont entre tradition et modernité ; entre architecture et joaillerie. Les parures beldi de nos grands-mères - dablijes ajourés et autres Sertla ciselées- sont remises au goût du jour, avec la délicatesse de l’allégement, et dans le respect de cet art ancien dont jouit le bijou marocain. Et pour nous relier encore plus à nos origines, le joaillier est parti chercher toute son inspiration… en Andalousie ! Les poignées de la porte de la cathédrale Giralda, anciennement grande mosquée de Séville construite au 12ème siècle sur le modèle des édifices almohades tels la Koutoubia de Marrakech ou encore la Tour Hassan de Rabat, ont influencé la création d’une ligne purement architecturale de boucles d’oreille, pendentifs et bagues. Azuelos a travaillé sa collection comme un grand architecte réaliserait une œuvre pour l’éternité, avec le souci du détail, de l’Histoire, du beau et de la créativité. Des parures qui nous rendent belles et fières de nos origines ! A découvrir dans les boutiques Azuelos : Casablanca : 16 bld Moulay Youssef. Tél. : 05 22 47 13 08 - Rabat : 12 rue du 16 Novembre, Agdal. Tél. : 05 37 67 55 01 et Megamall, Souissi. Tél. : 05 37 75 05 28

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STICKERS VERSION Marguerite & Gribouilli

a graphiste marocaine Assia Bennani, créatrice des fameux stickers de mur Marguerite & Gribouilli, lance sa nouvelle collection au Maroc. Vous avez déjà certainement vu ses grandes fleurs biscornues, ses angelots, ou une de ses frises "zelliges"… Les histoires grimpantes de Marguerite & Gribouilli sont tour à tour drôles, enfantines ou élégantes, elles égayent toutes les pièces de la maison en un tour de main. La nouvelle collection “Vintage” a été lancée à Hong Kong le 15 mars puis a débarqué courant avril dans les show-rooms de la boutique Zénitude de Casablanca et de Marrakech pour le plus grand plaisir des amateurs de déco en panne d'inspiration. Zénitude Casablanca : 17, rue Molière Zénitude Marrakech : 473, Sidi Ghanem

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epuis son ouverture à Marrakech en 2006, la marque de vêtements pour princes et princesses en herbe avait tellement de succès auprès de la clientèle casablancaise de passage, qu'elle a décidé de s'implanter à Casablanca. Alrazal vous accueille désormais dans son show room du Triangle d'or, en face de Cacharel, où la collection de printemps vient d'arriver. Tenues de baptêmes, robes Empire, tuniques et sarouels de jour et de soirée, tenues hippy chic pour jeunes fille en fleur… Découvrez des dizaines d'ensembles craquants pour habiller filles et garçons, de la naissance à douze ans, pour un évènement spécial ou pour la vie de tous les jours... Marrakech : 05 24 43 78 84 Casablanca : 05 22 22 05 49

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En apesanteur... e n’est pas seulement un hôtel… mais c’est l’hôtel le plus haut jamais réalisé au Maroc qui a d’ouvert le 1er mars dernier à Casablanca. Le Kenzi Tower Hotel, idéalement situé dans le district business et touristique de la ville, se dresse sur les 28 étages de la tour B du Twin Center, avec une vue époustouflante sur la ville blanche, son port et sa grande Mosquée Hassan II. 237 chambres et suites (de 38 et 225 m2), spacieuses et confortables, services, majordome, conciergerie, room service 24h/24, coffre fort, internet en haut débit, service limousine... Notons que ses 8 salles de réunion (jusqu’à 333 m2, et 300 per-

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sonnes) en font un lieu idéal pour les séminaires. Mais pas seulement ! Son spa, signé Clarins, s’étendant sur 800 m2, avec 6 salles de soins, une piscine couverte, une salle de fitness, un Hammam, un salon de coiffure et une salle de repos… promet de purs moments de bien être. Un instant d’apesanteur qui se prolonge agréablement au 27ème ou au 28ème étage, à la Brasserie In’Sensé, au bar panoramique Sky28 pour écouter l’excellent jazz band, ou au restaurant Gastronomique Sens, où les jumeaux de la cuisine, célèbres aux quatre coins de la planète, les Frères Pourcel, raviront nos papilles de leur cuisine sensitive et inventive. Boulevard Zerktouni, Twin center Casablanca. Tél. : 05 22 95 89 89

CAP SUR… LA MAISON es accros de déco peuvent se réjouir encore car, en plein cœur du Casablanca commercial et à deux pas de l’espace Porte d’Anfa, vient d'apparaître La Maison Cap, enseigne du groupe Mobilier de France. Des meubles fabriqués de façon artisanale, gage de qualité… et aussi, d’exclusivité ! Ici, le show room nous invite à découvrir une composition scénique de différentes pièces à vivre, dévoilant ainsi meubles restaurés ou contemporains, luminaires, tableaux et autres objets de décoration… de quoi éveiller l'inspiration ! 14, avenue Ahmed Charci, quartier Vélodrome – Casablanca

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QUE DU BIEN-ETRE !

lus qu'une maison d’hôtes, le Riad Sindibad est également un SPA, les Bains de Sindibad. Situé à Bab Yacout à côté de Bab Doukkala dans la médina de Marrakech, il nous dévoile toute une panoplie de soins apaisants, relaxants ou encore revitalisants : massages, "stone thérapie", bains d’algues, soins esthétiques… Le tout, dans un cadre 100% marocain disposant de deux hammams beldis, d'une piscine chauffée et d'une machine Power Plate.

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11, Derb Sidi Messaoud, Bab Yacout, Médina-Marrakech Tél. : 05 24 38 42 62

Dior Printemps Eté 2009 L'audace d'un esthète

'inspiration flamande, la collection Haute Couture Printemps-Eté 2009 chez la maison Dior

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conjugue merveilleusement la structure et la coupe, propres à Monsieur Dior, aux couleurs vibrantes et lumineuses

Canal+ lance son bouquet "légal" au Maroc ! ous adorez les Guignols de l'Info, le sport, le cinéma comme en salle… Vous serez ravis d'apprendre que le groupe Canal+ a enfin lancé son bouquet au Maroc, en partenariat avec Arabsat. L’offre est distribuée sous forme de cartes prépayées de 6 ou 12 mois, à 1.600 DH et 2.500 DH, compatibles avec tous les décodeurs Viacess qui sont déjà possédés par plusieurs millions de foyers marocains. Une première offre "légale" de chaînes françaises, donc, composée de plus de 25 chaînes aux thématiques multiples puisque l'on a le choix entre des grilles généralistes, du divertissement, de la musique, des programmes jeunesse, de l'information, de l'art de vivre, du Sport, etc... Le bouquet ! Plus d'infos sur www.bouquet-canalplus.com

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de Vermeer, qui viennent à leur tour s'ajouter à la posture des aristocrates flamands peints par Van Dyck. Cela nous donne

des broderies en relief, des jupes trèfle à quatre feuilles, des chapeaux coup de pinceau décalés… Un régal pour les

yeux, des juxtapositions inattendues que le maître John Galliano ose et réussit avec brio. Chapeau !


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VROOOM

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Par Stéphane Roux

SAMIRA BENNANI La Formule 1 au Féminin

Samira Bennani et son fils pilote Mehdi

212 : Avec votre silhouette très féminine, le regard des hommes et votre intégration dans cet univers si spécifique n’ont pas dû être aisés ? Samira Bennani : Je vous le confirme, et encore aujourd’hui, peu de femmes se risquent à venir taquiner les hommes sur les grilles de départ des courses automobiles. Si au début certains doutaient légitimement de mes capacités à piloter des voitures surpuissantes, j’ai réussi à leur prouver que nous avions notre place dans ce sport. D’autres femmes comme la française Michèle Mouton, Vice championne du Monde des rallyes, a bien ouvert la voie et a su faire taire les mauvaises langues… Aujourd’hui, je dirais que la femme est enfin respectée dans le sport auto. 212 : C’est un peu ce que vous avez voulu dire en inscrivant sur votre site : “la course auto n’est pas réservée aux seuls hommes… “ S.B. : Oui c’est exact et tant pis pour ceux qui restent avec des vieux clichés : comme quoi ce sport est le seul apanage des hommes. 212 : Pourtant piloter en circuit exige une super condition physique… S.B. : Le pilotage est très exigeant avec des directions très dures à manœuvrer, des suspensions particulièrement raides, et surtout sous nos latitudes. Ici au Maroc il fait très chaud dans les voitures et d’avantage encore sous les casques… Alors, effectivement, il faut avoir une bonne condition physique et s’entretenir régulièrement pour rester au sommet. 212 : La notion de danger existe en sport auto, comment la gérez-vous ? S.B. : On ne doit pas l’ignorer, mais on ne vit pas avec, car avoir peur au volant, veut dire immédiatement une baisse de régime sur le chronomètre. Je ne dis pas que je ne prends pas de risques parfois, comme par

Dans la famille Bennani, le sport automobile est l’un des rares sujets qui fait l’unanimité, puisque de Abdelhaq, le papa, à Samira, la maman, sans oublier le fiston, Mehdi, ils ont en commun cette passion dévorante pour les sports mécaniques. Très féminine, pour ne pas dire coquette, Samira a longtemps été la seule femme à se risquer à la pratique virile des sports mécaniques au Maroc. Cette passion pour cet univers pour le moins “macho” n’est pas qu’une seule passade pour Samira car après dix ans de carrière assidue, elle continue à arpenter tous les circuits du Royaume avec, de temps en temps, des escapades sur des tracés étrangers, comme en Espagne ou au Portugal. exemple lors d’un freinage, mais on essaye de tout calculer, et avec l’expérience, on limite les dégâts. 212 : En tant que mère, comment appréhendez-vous les courses de votre fils ? S.B. : Nous lui avons transmis le virus, et je serais ridicule aujourd’hui de vouloir le freiner. J’essaye dans la mesure du possible de lui transmettre mon expérience et le conseiller. Je dois avouer néanmoins que je n’aime pas beaucoup le voir du bord de la piste, mais c’est un sentiment naturel chez une mère qui regarde son fils pratiquer un sport à risques. Il va débuter à Marrakech lors de Race Of Morocco, dans le Championnat du Monde des voitures de Tourisme ; et pour être franche, je suis trop heureuse pour lui lorsque je sais que c’est du très haut niveau avec des risques accrus… 212 : Vous ne vous contentez pas de piloter, vous êtes aussi organisatrice de courses auto. C’est un véritable virus ! S.B. : J’organise effectivement chaque année une course à Rabat via mon association Club Flamme des sports Mécaniques, dont je suis la Présidente. Vous savez, je veux vivre ma passion à 200% ; et en passant de l’autre côté de la barrière, en tant qu’organisatrice, j’ai peut-être apporté un petit plus aux rapports pilotes/organisateurs car je sais de quoi parlent les pilotes quand ils ont des revendications comme la sécurité. 212 : Samira, la femme coquette a-t-elle encore une place ? S.B. : Oui bien sûr, je reste avant tout une femme. Je m’occupe beaucoup de moi, avec, comme toutes les femmes, des passages réguliers chez le coiffeur et autres instituts de beauté avec des préoccupations très féminines.


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CULTUROSCOPE

MON AGENDA : LE GUIDE DES FESTIVALS, CONCERTS, EXPO...

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La culture en transe

en couleur, signées, datées et numérotées. Bouleversant ! Du 5 mai au 5 juillet à la galerie 127. Tél. : 05 24 43 26 67.

Pris en otage entre deux mondes, celui du luxe à l’oriental, des soirées au bord du Nil et celui des souks et des quartiers populaires, Denis Dailleux fige sous son objectif des images qui le hantent. 35 de ses plus belles photographies

Avec “Terre vue d’en haut”, de surprenantes images satellitaires nous invitent du 08 au 24 mai à expérimenter un nouveau regard sur la planète… Avant de célébrer la journée mondiale de l’environnement avec 20 artistes et leur vision de “L’Art au service de l’En-

MARRAKECH “Constructed Views : la photographie d’architecture de Julius Shulman” Cette petite galerie de la Kasbah nous offre l’opportunité de découvrir à travers plusieurs dizaines d’œuvres originales, toutes vintage, l’œil extraordinaire de ce photographe légendaire. Du 9 mai au 11 juillet à la Light Gallery. Tél. : 05 24 38 45 65.

Ester Andújar

On ne rate sous aucun prétexte l’évènement sportif de l’année : le Premier Grand Prix Automobile International de Marrakech du 1er au 3 mai, un des trois grands championnats mondiaux de l’automobile ! (www.marrakechgrandprix.com) Du 2 au 6 mai, le Festival Mondial des Rencontres et des Musiques Soufies de Marrakech nous invite à des soirées de chants spirituels dans les mausolées, palais et jardins historiques de Marrakech. Le 10 mai, à Casablanca, c’est le 8ème rendez-vous du Salon de la Franchise. (www.franchisemarocexpo.com) Du 12 au 16 mai, on fait plaisir à ses enfants en les accompagnant au Festival de l’Enfant à Casablanca car pour la première fois, nos bouts d’choux deviennent, à la fois les acteurs, les créateurs et les critiques d’une expérience inédite… le tout, dans une ambiance de fête. (association.arkane@gmail.com) Le 15 mai, direction Meknès pour visionner des animations, en courts et longs métrages, au 9ème Festival International de Cinéma d’Animation. (www.ficam.ma) Le 17 mai, allez les filles, on se motive (ou on se fait coacher) pour participer à la course féminine de 10 kilomètres de Casablanca. (amsd@menara.ma) Puis, du 25 au 28 juin, on se rend à la Foire Internationale de Casablanca, pour parcourir de long en large le LOGIMMO. Pour sa 7ème édition, ce salon du logement et de l’immobilier revient avec plus de 50 exposants que constituent promoteurs immobiliers de toutes les régions du Maroc et organismes de crédit. ▲

CASABLANCA Hakim Ghazali le retour ! Cet artiste marocain dont la réputation dépasse largement les frontières, marque avec cette exposition un véritable événement du fait qu’il n’avait pas montré ses peintures au Maroc depuis plusieurs années. A cette occasion, les amateurs d’art seront ravis de découvrir ses œuvres les plus récentes. Avis aux collectionneurs ! Du 12 mai au 12 juin à L’Atelier 21 Tél. : 05 22 98 17 85.

Mon agenda express

Photographies de Denis Dailleux “Du Nil dans mes veines…“

Samedi 9 mai à 20H00 : Flamenco au Théâtre Dar Attakafa à Marrakech, avec La Zambra, un spectacle offert par l’Institut Cervantès (entrée gratuite). Infos et réservations à l’Institut Cervantès 05 24 42 20 55.

vironnement”. Une exposition du 30 mai au 30 juin, initiée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa. A la Villa des Arts de Rabat. Tél. : 05 37 66 85 79 à 82.

RABAT

Jeudi 28 Mai à 20H00 : les Tres Por El Jazz à la Villa des Arts de Rabat. L’Institut Cervantes et la Villa des Arts de Rabat présentent un concert de Jazz exceptionnel avec les Tres Por El Jazz, groupe composé de la chanteuse espagnole Ester Andújar, et de deux figures emblématiques de la scène Jazz internationale : Ximo Tébar à la guitare et Ricardo Belda au piano.

Mercredi 01 Juin à 20H00 : Concert Orange Blossom & Electro World Orientale à la Villa des Arts de Rabat, en partenariat avec l’Institut Français de Rabat. Entre chants arabes, percussions tribales, violons tziganes agrémentés de samplers et des guitares électriques, l’univers musical d’Orange Blossom séduit par son style... Pure alchimie entre musique occidentale et sonorités métissées orientales, Nawel Ben Kraiem (chant), Carlos Arenas Robles (Batterie-percussion), Matthias Vaguenez (Percussion) et Pierre Jean Chabot (Violon). Jusqu’au 30 mai, à 20H30 : Acoustic Session à la Villa des Arts de Casablanca. A l’image des MTV Unplugged, l’Acoustic Session est un concert intime où l’artiste propose à son public son répertoire avec un son acoustique. Rendez-vous donc avec les registres au complet et autres chansons inédites de : Nass El Ghiwane le 02 Mai, Mazagan le 09 Mai, Khansa Batma le 23 Mai et Nabila Maan le 30 Mai. Compter 30 DH pour le ticket (1 session) et 120 DH le Pass (5 sessions). Infoline : 06 62 51 80 20.

Je ne rate aucune expo !

...ET UN CONCERT ▲

Les abattoirs de Casablanca se sont transformés en fabrique culturelle. Un lieu de conception, production et diffusion de l’art urbain et d’une culture multidisciplinaire. Ce projet a vu le jour les 11 et 12 avril derniers grâce à l’initiative de la ville de Casablanca, en partenariat avec celle d’Amsterdam, et à un collectif d’artistes, associations, acteurs et militants culturels de la ville qui s’étaient réunis depuis septembre 2008 pour dessiner les contours de la nouvelle identité du lieu. Un lieu qui accueille cette année sur sa scène le Tremplin du l’Boulevard du 28 au 31 mai.

Pour la troisième année consécutive, Awaln’art s’installe sur les places publiques de Marrakech, Tahanaoute, Tamesloht, Aït ourir et Aghmat. Du 18 au 21 juin, acrobates, conteurs, mimes, équilibristes, funambules, danseurs, clowns, jongleurs et musiciens nous invitent à un voyage improbable au-delà des frontières, pour “Aller dans la rue par nécessité et y trouver du sens”. www.awalnart.com

Si vous ne connaissez pas encore le Tanjazz, dépêchez-vous de réserver vos pass et votre chambre d’hôtel, car du 10 au 14 juin c’est toute la ville de Tanger qui vibre au rythme du jazz. Pour cette 10ème édition, la programmation est encore une fois délicieusement conçue. On attend des artistes comme Shakura S’Aida et sa voix puissante à la Aretha Franklin, Mandrill, ces Champions de la Paix qui ont marqué le monde de la musique, Nnenna Freelon, la “Wonder girl” de ces toutes dernières années sur la scène Américaine… et bien d’autres. www.tanjazz.org

Awaln’art Marrakech

DEUX FESTVALS... Jazz Gourmet Marrakech, ce festival qui se tiendra du 12 au 17 mai au Marrakech Ryads AR (ex Bluebay Marrakech) nous a concocté un programme tout en saveurs : repas gastronomiques par de grands chefs cuisiniers marocains et dîners de gala par l’équipe de l’Institut Paul Bocuse France… Le tout, autour d’une programmation artistique très jazzy.

On fait un tour du côté de Benslimane où se tiendra la 1ère édition du festival Al Felline du 23 au 26 juillet dont le thème “Harmonie entre l’homme et la nature” se décline autour de l’éco tourisme, l’agriculture, la biologie, les énergies renouvelables, le traitement de l’eau… 4 jours de réflexion, d’échanges, de débats et de sensibilisation aux grandes problématiques qui lient développement et environnement. Le but ? Faire de Benslimane la capitale écologique du Royaume.

Diversité des sons et des rythmes sont les maître-mots de cette 8ème édition du Festival Mawâzine où toutes les musiques du monde se sont données rendez-vous sur pas moins de neuf scènes ! La reine de la Pop en personne, Kylie Minogue, inaugurera le festival lors de la soirée d’ouverture ; tandis que les amateurs de Soul pourront admirer la jeune Alicia Keys et le monstre sacré Stevie Wonder… Des rythmes brésiliens, africains, espagnols, mais aussi arabes, avec d’immenses stars comme Kadem Saher et Fethellah Lamghari, qui côtoieront des styles plus contemporains. Les jeunes talents marocains tels Bigg, H-Kayne et Hoba Hoba Spirit, pour ne citer qu’eux, promettent de teinter cet événement haut en couleurs dont la programmation impressionnante contentera toutes les générations. www.festivalmawazine.ma

Le Festival Mawâzine de Rabat du 15 au 23 mai

On scande en cœur : “L’eau c’est la vie !” au Festival Africain sur l’Ecologie et le Développement Durable, qui s’installe pour sa 2ème édition dans la forêt de Bouskoura à Casablanca du 27 au 31 mai. www.festival-ecologie.com

La musique

De quoi devenir Jazzophile

Coup de coeur

VERT VERT VERT…


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LIVRES

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Le cru littéraire de cette année réserve quelques best-sellers, à découvrir sans tarder !

SYNGUE SABOUR PIERRE DE PATIENCE de Atiq Rahimi Editeur : P.O.L. Comment ne pas sombrer dans la folie lorsqu’on est entouré de bombes, de ruines et de cadavres ? “Quelque part en Afghanistan ou ailleurs”, en pleine guerre civile, une femme prend soin de son mari, qui, une balle dans la nuque, se retrouve dans un état végétatif. Elle souffre, dans cet ailleurs, de toute la souffrance du monde, dans l’attente de rien. Pour meubler cet espace dénudé, aucun dialogue : à l’aide de phrases courtes, nominales et répétitives, Atiq Rahimi livre sa pierre de patience, qui, selon la croyance, finit par éclater en délivrant quiconque lui confie ses secrets. Un long monologue s’installe, dans lequel cette pierre prend les traits du mari plongé dans le coma. Ce récit se lit d’une traite, malgré un malaise croissant de plus en plus insupportable. D’une écriture débarrassée de toute censure, Atiq Rahimi livre un récit dur mais émouvant, comme un hommage au combat de la femme musulmane face à l’intégrisme...

SEUL DANS LE NOIR de Paul Auster Editeur : Actes Sud "Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m’efforçant de venir à bout d’une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain." Ainsi commence le récit d’August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l’immobilité par un accident de voiture, s’est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, récemment divorcée. Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs qui l’assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fic-

tions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n’aurait pas eu lieu et où l’Amérique ne serait pas en guerre contre l’Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et son propre questionnement sur la création romanesque.

CE QUE LE JOUR DOIT A LA NUIT de Yasmina Khadra Editeur : Julliard Alors que Younes n’a que neuf ans, son père, paysan ruiné par un spéculateur autochtone, perd ses terres ancestrales. Accablé, l’homme doit se résoudre à confier son enfant à son frère, un pharmacien parfaitement intégré à la communauté pied-noir d’une petite ville de l’Oranais. Le sacrifice est immense. En abandonnant son fils, l’homme perd du même coup le respect de lui-même. Mais les yeux bleus de Younes et son physique d’ange l’aident à se faire accepter par cette communauté aisée de province. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi de jeunes colons dont il devient l’inséparable camarade. Jusqu’au jour où revient au village Emilie : naîtra ainsi une grande histoire d’amour qui mettra à rude épreuve la complicité fraternelle des quatre garçons, écartelés entre la loyauté, l’égoïsme et la rancune que la guerre d’Indépendance va aggraver. La révolte algérienne sera, pour Younes-Jonas, sanglante et fratricide. Avec la verve romanesque qu’on lui connaît, Khadra éclaire d’un nouveau jour ce conflit ayant opposé deux peuples amoureux d’un même pays. La grande originalité de cette saga qui se déroule de 1930 à nos jours repose sur une courageuse défense de cette double culture franco-algérienne que l’Histoire a, de part et d’autre, trop souvent cherché à renier.

EN BAS, LES NUAGES de Marc Dugain Editeur : Flammarion L’auteur de “La Chambre des officiers”, “La Malédiction d’Edgar” et d’ “Une exécution ordinaire” a livré à la rentrée littéraire de janvier un opus très attendu, basé sur un scénario dense et original. L’écrivain suit, dans cet opus, sept hommes vivant à notre époque en Dordogne, au Maroc ou aux Etats-Unis. A travers l’histoire et les aventures de ces personnages différents, Marc Dugain révèle les vices de notre temps, les qualités et les défauts des hommes dans sept nouvelles qui se lisent d’un trait. A noter que, outre l'écriture, Marc Dugain cumulera une autre activité artistique en 2009. Il réalisera luimême le film adapté de son roman “Une exécution ordinaire”. Le tournage de ce long métrage est prévu pour 2009.

IMPARDONNABLES de Philippe Djian Editeur : Gallimard Romancier, traducteur, parolier et auteur d'une série littéraire en six épisodes, “Doggy bag”, Philippe Djian fait évoluer sa plume dans tous les genres et c'est à chaque fois une réussite. Francis, le narrateur d'“Impardonnables”, est un écrivain à succès meurtri par le destin. Quinze ans avant le début du roman, il a vu sa femme et l'une de ses deux filles mourir devant ses yeux, écrasées par un camion fou. A présent, il vit au Pays Basque et s'est remarié avec Judith, agent immobilier dans la région. Sa fille Alice est une jeune comédienne à succès. Tout irait bien si Alice, que Francis chérit plus que tout, ne disparaissait pas brusquement… Dynamisme de la narration, style nerveux et dense, Impardonnables révèle une fois de plus la maîtrise romanesque incomparable de l'auteur.


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BEAUX LIVRES

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Une sélection d’ouvrages à feuilleter sans se lasser ou à offrir pour faire plaisir… UNE HISTOIRE DE LA PUBLICITE

LES ANCETRES LIES AUX ETOILES

De Stéphane Pincas et Marc Loiseau Editeur : Taschen

De Rachid Koraïchi et Ferrante Ferranti. Editeur : Actes Sud

De 1842 à 2006, le bel ouvrage de Stéphane Pincas et Marc Loiseau dresse l’inventaire de quelques-unes des plus belles trouvailles de la publicité. Des premiers pas, quand les projets tenaient plus de l’art à proprement parler que du pur outil commercial, aux campagnes plus ludiques, plus spectaculaires ou carrément provocantes de ces dernières années. Pour résister à la pression de la concurrence et la multiplication de l’offre, la pub a dû rivaliser d’imagination. Pas toujours de bon goût, mais quand des millions sont en jeu, tous les coups ne sont-ils pas permis ?

Ce projet retrace le cheminement de la famille Koraïchi, arrivée dans le désert algérien au VIIIe siècle au moment de l'islamisation de l'Afrique du nord. Dans le Mausolée des ancêtres, ont été retrouvés un ensemble d'étendards comme on en trouve régulièrement sur les mausolées mystiques de l'islam. De là est partie l'idée de refaire un étendard par ancêtre pour remonter toute la chaîne initiatique jusqu'au prophète.

LE MAROC SAHARIEN De Jean-Baptiste Leroux et Mohamed El Faiz Editeur : Actes Sud Le bel ouvrage du photographe Jean-Baptiste Leroux et de l’historien Mohamed El Faïz offre une percée surprenante dans le Grand Sud marocain. Au désert qui avance, encercle les arbres et recouvre les constructions, au dénuement le plus brut qui côtoie les technologies de pointe, les clichés opposent un bleu persistant : l’azur, partout, domine la pierre et la végétation. Car c’est bien de paysages culturels qu’il est question ici, de la protection des richesses naturelles et d’un écosystème en péril. Il faut sauver ces oueds, ces oasis et ces palmeraies, repenser intelligemment et durablement la notion de forage, d’irrigation. La longue chronique historique de Mohamed El Faïz, en fin d’ouvrage, illustre la construction chaotique d’un équilibre entre l’homme et le désert au fil des ans, la lutte acharnée pour établir des terres cultivables.

100 PHOTOS DE STARS POUR LA LIBERTE DE LA PRESSE par H&K Editeur : Reporters Sans Frontières L’argent recueilli grâce à la vente de cet album de photos permettra à Reporters sans frontières de mener des actions concrètes : financement de matériel informatique pour relancer une rédaction, paiement d’un avocat lors de procès, aide financière à la famille d’un journaliste emprisonné... L’agence de photographies H&K associe la maîtrise et le style des plus grandes signatures actuelles - telles que Dominique Issermann, Kate Barry, Sylvie Lancrenon ou encore Carole Bellaïche... à l’aura et à l’identité des stars de cinéma, de théâtre ou de la chanson. De la photo glamour, au sens premier du terme, celle qui dévoile, non pas l’intimité d’un corps "flashé" à la sauvette mais la beauté d’un visage, la profondeur d’une émotion, ce qui fait l’âme des artistes photographiés.

THE CLASH Ouvrage collectif Editeur : Le Diable Vauvert

Les étendards brodés imaginés par Rachid Koraïchi et réalisés en Syrie avec des artisans d'art, les photos de Ferrante Ferranti et les textes de Farouk Mardam Bey et Mohammed Kacimi viennent illustrer ce propos et donner une image de l'islam réel, tel qu'il est aussi vécu, entouré de tolérance, d'ouverture et de bonheur.

La couverture rose bonbon fait très Sex Pistols, mais c’est bien des Clash dont il est question. L’histoire des 4 Fantastiques (Joe Strummer, Topper Headon, Paul Simonon et Mick Jones) dans une compilation débordant de citations desClash eux-mêmes ! L’occasion d’en savoir plus sur l’importance d’avoir des lunettes de soleil quand on est un rockeur, et de connaître enfin la véritable raison de la disparition de Joe Strummer, introuvable pendant une semaine en avril 1982. Cerise sur le gâteau, le livre est copieusement illustré avec les traditionnelles places de concert froissées.

GRAND CAFÉ RESTAURANT DE LA POSTE Angle boulevard El Mansour Eddahbi et avenue Iman Malik Guéliz - Marrakech Tél. : 00 212 (0)5 24 43 30 38 Resa@grandcafedelaposte.com www.grandcafedelaposte.com


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PORTRAIT

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Par Faten Safieddine Photos : Leila Alaoui

Collection Claudio Bravo

CLAUDIO BRAVO Dénicher les numéros de téléphone de Claudio Bravo ou de l’un ses proches est déjà une prouesse. Obtenir un entretien avec l’artiste est une tâche quasi impossible. Claudio Bravo défend farouchement la moindre minute de son temps "ouvrable", soit du lever du soleil à son coucher, en toute saison. Il aura fallu que le galeriste Boubker Temli convainque son ami de faire une exposition dans sa Galerie Tindouf à Marrakech en janvier dernier pour que le célèbre artiste chilien accepte, pour la première fois depuis trente cinq ans de vie au Maroc, d’accorder un entretien à un représentant de la presse marocaine. Evènement. voir les difficultés, précautions et extrême discrétion qui entourèrent la prise du rendez-vous avec l’artiste, on pouvait imaginer ce dernier comme l’un de ces vieux monstres sacrés irascibles, hautains et grincheux. L’alerte septuagénaire en veste de cachemire moutarde et cravate rouge qui nous ouvrit la porte dissipa rapidement nos craintes. Regard bleu perçant, sourire sobre et poignée de main ferme, Claudio Bravo nous invite à pénétrer dans son riad-atelier. L’impression de pénétrer dans un temple. Le brouhaha de la médina laisse place miraculeusement au pépiement des oiseaux et au doux chant d’une fontaine. La typique et élégante demeure traditionnelle marrakchie est agencée autour d’un long bassin avec fontaine, agrumes, cyprès, palmiers et rosiers. Partout, décor minimaliste et sobre. Les quelques objets qui

A

Paire de brebis 2008 E.A 75 x 106cm

animent l’espace : poteries majestueuses, chaises en bronze, tapis berbères, au-delà de leur fonctionnalité évidente, semblent des "natures mortes" bien vivantes, méticuleusement mises en scènes par l’artiste. La mise en scène est bien le fort de l’ex-acteur et danseur que fut

à ses débuts Claudio Bravo. Tout, jusqu’au plus infime détail, est mis en scène dans chacune de ses œuvres. Et c’est avec la patience et la grâce d’un aristocrate qu’il se prête à la mise en scène de son propre personnage face à l’objectif de la jeune photographe Leila Alaoui. Il sait, pour avoir exécuté plusieurs autoportraits, quel angle de son visage offrir, quelle attitude du corps, quelle position des mains. C’est la course avec la lumière déclinante et l’envahissante culpabilité de voler encore quelques minutes du précieux temps du "Maître". Malgré un début de grippe et la fatigue du long trajet depuis Rabat où il venait de recevoir une médaille d’honneur de l’Ambassade de Chili, ce dernier avait fait l’effort de nous recevoir. Dans une grande salle au plafond en bois de cèdre, moitié salle de séjour moitié atelier, enfin l’interview peut commencer.


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212 : Voici trente cinq ans que vous vivez et travaillez au Maroc. Pourquoi n’y avoir jamais exposé auparavant ? Claudio Bravo : Je suis lié avec la Galerie newyorkaise Marlborough par un contrat d’exclusivité qui m’interdit d’exposer mes œuvres ailleurs que dans les filiales de la Marlborough à Madrid, Paris et Londres. Mais mon ami Boubker Temli, que je connais depuis mon arrivée à Tanger en 1972, a réussi à me convaincre d’exposer dans sa Galerie Tindouf à Marrakech quelques unes de mes épreuves d’artistes de lithographie, notamment celles représentant les animaux de ma ferme à Taroudant, ainsi que ma collection de crânes d’animaux : girafe, rhinocéros, gorille, hippopotame… 212 : Claudio Bravo, tout le monde le sait, n’a jamais recours à la photographie. Comment avezvous pu saisir sur le vif des sujets aussi mobiles que des animaux, notamment poules et canards ? C.B. : Il ne faut pas oublier que je suis un homme de la campagne. Depuis mon enfance au Chili où mon père avait une ferme, j’ai toujours vécu avec des animaux et j’ai des relations exceptionnelles avec eux. Dans ma ferme de Taroudant, les chevaux, les vaches, les brebis et les agneaux me suivent partout. Jamais je n’ai été attaqué par un chien si dangereux soit-il. Quand j’étais petit, ma mère avait l’habitude de rentrer tous les jours dans ma chambre avec un panier pour sortir de sous les draps de mon lit mes petits "frères" avec lesquels je dormais : lapins, chats, chiens. Dans ma ferme au Chili, j’ai des lamas et des autruches. Pour répondre à votre question : Quand je veux dessiner un cheval, un chameau ou une chèvre, je demande à mon personnel, deux ou trois personnes, d’immobiliser autant que possible l’animal. La pire est la vache qui a toujours tendance à attaquer. Le canard est maintenu par une corde autour du cou. Quant aux poules, je les hypnotise. 212 : Vous hypnotisez les poules ?! C.B. : C’est une technique que j’ai vue dans l’un des films de Fellini. On effectue un geste qui immobilise la poule pendant vingt minutes et qu’on refait dès qu’elle bouge à nouveau. 212 : Vous dessinez directement ces animaux sur place ? C.B. : Oui, dans la grange, avec l’odeur du fumier et les mouches autour. 212 : Combien de temps vous prend un dessin sur le vif ? C.B. : Trois jours entiers. Mais il faut une semaine entière pour transposer ensuite le dessin sur un papier calque spécial avant de l’imprimer sur une plaque d’aluminium de 2mm d’épaisseur, selon une technique de lithographie très récente. 212 : Vous qui êtes un grand coloriste, que représentent pour vous ces œuvres sur papier en gris monochrome ? C.B. : J’ai fait en mai 2008 une exposition à New York de 34 toiles avec des couleurs “pop” très vives. Travailler sur du papier et dessiner des animaux me repose. Photo Leila Alaoui

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212 : Quelles sont les prochaines expositions que vous préparez ? C.B. : Je prépare une exposition à la Galerie Chelsea Marlborough de Londres qui expose les artistes d’avant-garde de renommée internationale. Je veux m’imposer face à tous les jeunes artistes. On voit dans tous les musées d’art moderne de

jeunes artistes qui ont beaucoup d’imagination mais peu de technique et une grande dose de vulgarité. Je prépare également une autre exposition en 2010 à New York. Ce serait de très grandes compositions autour du thème du supermarché. Ainsi je mettrai dans des chariots bleus, rouges, jaunes… des articles de couleur bleue, rouge ou jaune : lessive, shampoing, boîtes de conserve… 212 : Quels sont vos thèmes de prédilection ? C.B. : Tout me fascine. Je prépare une série représentant des moteurs de voitures. Cela vous fait sourire ? Je trouve que les moteurs de voitures sont de véritables sculptures pour qui sait les regarder sous cet angle là. J’expose à New-York des œuvres représentant en trompe-l’œil les châssis des tableaux vus de l’arrière. Je sais que ce serait une provocation pour les jeunes artistes new-yorkais. Mais j’aime également la nature et les paysages. Dans l’art du paysage occidental, la nature est dominée par l’arbre. Ce qui m’attire au Maroc ce sont ces paysages dépouillés et sans arbres. Tel ce village entre Tiznit et la plage d’Aglou avec ses maisons modernes et aux différentes couleurs. La terre, le ciel, la montagne et ces cubes de couleurs en font une véritable composition abstraite ! J’aime aussi ces paysages de vieilles kasbah du sud, la terre, les rochers, les chemins de terre… J’ai peint beaucoup de paysages grandioses mais sur des petits formats, car je les peignais de ma voiture. Si on les alignait l’un après l’autre, on aurait l’impression de voir défiler les paysages à travers la fenêtre d’un train en marche. 212 : Vous avez parfois exprimé votre admiration pour certains artistes tels que Lucien Freud, Francis Bacon, Picasso et Andy Warhol. Ont-ils eu une influence déterminante sur vos choix artistiques ? C.B. : Admirer ne veut pas dire être influencé ou imiter. Je considère avoir été très avant-gardiste quand j’étais jeune et bien avant Andy Warhol. J’ai fait la couverture de la Dokumenta de Kassel en 1972. Aujourd’hui je commence à faire des copies de moi-même. Je transpose les mêmes thèmes traités dans ma jeunesse sur une petite échelle en compositions de très grande échelle, pouvant atteindre 2 mètres par 4 m. Ce qui les différencie, à part l’échelle, c’est l’expérience acquise au cours des ans. 212 : Connaissez-vous les artistes contemporains marocains ? Si oui que pensez-vous de la situation de l’art au Maroc ? C.B. : Je ne peux prétendre connaître suffisamment tous les artistes marocains ni la situation actuelle de l’art au Maroc, même s’il m’est arrivé au fil des ans d’avoir rencontré ou vu les œuvres de quelques uns. J’ai découvert Belkahia à la FIAC de Paris par exemple. J’apprécie le travail de Hassani et de Bellamine aussi. J’avoue que lorsque je suis dans mes ateliers, à Tanger, Marrakech et Taroudant, je suis tellement absorbé par mon travail, soucieux de ne pas perdre une seconde de lumière du jour, que je n’ai pas le temps matériel d’aller à la découverte de l’art des autres. Cela dit, je peux témoigner que depuis mon arrivée à Tanger en 1972, l’art contemporain marocain a gagné en qualité. J’ai le souvenir de galeries dans la médina de Tanger où l’on ne vendait que des œuvres d’artistes de l’Ecole de Tétouan, une déprimante copie d’un Maroc folkloriste. Aucune discipline, aucune rigueur et exigence plastique dans ces œuvres de mauvaise facture. Sans doute la faute revient au manque de galeristes intelligents, possédant une véritable culture artistique euxmêmes, et qui pousseraient l’artiste à produire un art de qualité. Cela commence heureusement à

changer et l’on voit émerger un nouvel art contemporain marocain de qualité. 212 : Pensez-vous, comme ce fut revendiqué par les artistes du Tiers-Monde des années 60 et 70 qu’il existe un art spécifiquement "marocain", "chilien" ou… "chinois" ? C.B. : Je pense que le point commun à toutes les expressions artistiques, quel que soit la période ou l’origine géographique et culturelle, est la Beauté. Seule la beauté est intemporelle et universelle. Il est vrai pourtant que l’expression du mexicain Siqueiros est différente de celle du chinois Za Wou Ki. L’un et l’autre sont à la fois très universels et reflètent leurs propres racines et culture. 212 : En quoi l’œuvre de Claudio Bravo est chilienne ? C.B. : Mon œuvre est à mon image. Dans mes veines coule un mélange de sang indien chilien, anglais, français et espagnol. En cela je suis un véritable latino-américain. Les couleurs de l’Amérique latine sont vives, contrastées. L’artiste mexicain Tamayo utilise ce rose indien très caractéristique. A côté de Tamayo, les couleurs fauves de Gauguin restent très classiques et "harmoniques". Mes couleurs sont dissonantes, comme la musique de Stravinsky. Elles crient. 212 : L’influence du Maroc sur votre œuvre et votre palette chromatique ? C.B. : Je retrouve au Maroc des lumières de mon enfance, dans la campagne chilienne ainsi que le bonheur visuel des couleurs végétales, vives, à la luminosité inégalable. J’y retrouve également des modèles pour mes sujets d’inspiration religieuse telle cette toile de 2,5m x 2m représentant Imilchil en village biblique et où la Vierge, Saint François et tous les 200 autres personnages sont vêtus en habits traditionnels marocains. De même, cette autre toile représentant La Cène et où le Christ et les apôtres sont habillés en Marocains. 212 : Vous avez de nombreuses œuvres à thème religieux. Quelles sont vos préoccupations religieuses et existentielles ? C.B. : Mes parents étaient de religion catholique. J’ai même voulu être prêtre dans ma jeunesse. Mais je ne suis pas un religieux pratiquant pour autant. Je suis ouvert à toutes les spiritualités. Je suis intéressé par la religion des indiens Pillan du Chili, persuadés qu’il existe un Dieu du Bien et un Dieu du Mal qui hantent les volcans des Andes. Aussi suis-je en train de relire le Coran. Je ressens beaucoup de sympathie pour les musulmans sincèrement croyants. Dans mes œuvres, j’utilise parfois la religion comme source d’inspiration thématique, tout comme Stravinsky en composant ses Requiem. On retrouve dans mes œuvres à thème religieux ce bric-à-brac d’influences religieuses et culturelles, catholiques et musulmanes et même bouddhistes. Le Zen est un grand enseignement de simplicité et de minimalisme. 212 : Vous considérez-vous donc plus spirituel que religieux ? C.B. : Je considère que l’artiste authentique respire la spiritualité et qu’entre un véritable artiste et un saint il y a peu de différence. Tous les deux cherchent la vérité et la lumière divine. L’art advient quand il y a un mélange de la vérité, de l’homme et de Dieu. Quand un artiste travaille il entre dans un état Alpha proche de l’extase mystique. Quand je suis concentré devant une œuvre je me sens flotter à deux mètres et demi du sol. Le moindre bruit me fait tomber brutalement sur

terre et j’ai beaucoup de mal par la suite à retrouver cet état de béatitude. Pour moi, mon atelier est comme une chapelle. C’est pour cette raison que je refuse d’être dérangé pendant que je travaille, sous aucun prétexte. 212 : Vous travaillez dans le silence total ou en musique ? C.B. : En musique, toutes sortes de musiques allant de la musique classique à la musique ultra moderne de nos jours. J’ai une préférence pour Bach, Mozart, Vivaldi, Debussy, Erik Satie et autres. Tout comme je peux me contenter du bruit de l’eau de ma fontaine. 212 : Etes-vous sensible à la musique marocaine ? C.B. : La musique marocaine représente pour moi la musique des fêtes locales. Je l’écoute parfois, comme musique de fond. 212 : Vous disiez dans une interview : "Si je ne peins pas, je deviens fou". L’art est-il donc pour vous une thérapie ? C.B. : Je pense que tous les artistes sont des psychopathes. L’état Alpha dans lequel ils entrent quand ils sont en pleine fièvre créatrice les aide à guérir de leurs angoisses. 212 : Quelles sont vos angoisses ? C.B. : Je me sens le plus angoissé lorsque je suis en voyage pour une longue durée, surtout dans les grandes villes, loin de mon atelier et loin de la nature. 212 : Le temps est-il un ami ou un ennemi pour vous ? C.B. : Les deux. Je travaille tout le temps, un minimum de dix heures par jour et pourtant cela m’angoisse de n’avoir pas assez de temps pour réaliser tous les projets d’œuvres qui m’habitent. 212 : Travaillez-vous pour l’instant ou pour l’Histoire, l’éternité ? C.B. : Je ne cherche pas à entrer dans l’histoire car c’est déjà fait. Je crois que l’éternité est un instant. C’est au moment de la mort que nous en avons une compréhension instantanée. Le tableau est un présent qui touche le passé et se projette dans le futur. Quand je travaille je vis en permanence l’instant présent. 212 : Qu’est-ce qui vous ressource à part l’art ? C.B. : L’activité physique. Après de longues heures devant mon chevalet, j’aime sauter dans une piscine et nager longuement. Je fais tous les jours un kilomètre de marche. La lecture aussi. Je lis deux heures au moins avant de dormir, des ouvrages d’histoire, de philosophie. Mais ce qui me ressource le plus est l’amour pour tout et tous ceux qui m’entourent : la lumière du jour, les gens simples qui partagent mon quotidien, l’amour des bêtes aussi. A la perte de l’un de mes chiens, j’ai pleuré pendant trois jours. 212 : A 72 ans, avez-vous le sentiment d’avoir réalisé tous vos rêves de jeunesse ? C.B. : Quand j’étais jeune je cherchais à avoir une personnalité bien définie. J’étais doué dans plusieurs domaines : danse, musique, théâtre, poésie… J’ai du faire un choix : devenir exclusivement peintre. En ceci je pense avoir réalisé mon rêve. 212 : En un mot qu’est-ce qui vous lie au Maroc ? C.B. : Y vivre et y travailler depuis 35 ans, y avoir trois grandes maisons, n’est-ce pas une réponse suffisante ?


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Certains moments sont tout simplement inoubliables !

INTERVIEW

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L’avion à votre demande

L’aviation d’affaire selon Alfa Air La notion de luxe prend tout son sens grâce à cette compagnie marocaine d’avions privés qui propose des voyages de loisirs et d’affaires empreints de tout le confort et la discrétion possibles, et ce, en toute sécurité. Rencontre avec Monsieur Chakib Lahrichi, Président de la compagnie Alfa Air.

212 : Pouvez-vous nous décrire l’activité de votre société ainsi que le contexte dans lequel elle a vu le jour ? Chakib Lahrichi : Partant de ma passion pour l’aviation, j’ai décidé de fonder Alfa Air: une entreprise familiale dont l’activité consiste à mettre à disposition différents types d’avions pour des clients privés. Elle a vu le jour l’année dernière, pour répondre à un besoin qui s’est fait ressentir dans le domaine de l’aviation d’affaire, qui est en pleine explosion. En effet, depuis les attentats du 11 septembre et le développement des transports aériens ces dernières années, se déplacer en avion est devenu compliqué à cause des normes de sécurité draconiennes qui ralentissent considérablement le processus d’embarquement. L’aviation d’affaire vient combler ces lacunes pour les clients exigeants qui ont besoin de gagner du temps sur leurs déplacements. Elle apporte également une notion de luxe inégalable grâce aux conditions de vol exceptionnelles qui sont mises en œuvre à bord : un confort et un service bien supérieurs à ceux d’une première classe…

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11 rue Michel-Ange, quartier Racine, Casablanca, Maroc Tél. : 0619 900 900 / 080 2008 202 - Fax : 05 22 39 77 14 - info@alfaair.ma - www.alfaair.ma

212 : A quelle clientèle les services d’Alfa Air sont-ils destinés ? C.L. : Nos avions permettent de faire des voyages vers des destinations qui ne sont pas desservies par les lignes régulières ; nous pouvons relier Marrakech à des villes comme Ouarzazate, Tanger ou Fès… Ce qui intéresse différents profils de clients comme des professionnels du cinéma, des investisseurs, mais aussi le domaine de la santé pour lequel les avions privés apportent une grande rapidité d’intervention. Au décollage, un Falcon atteint la hauteur du Toubkal en trois minutes… il vole plus vite et plus haut qu’un Boeing ! Vous pouvez relier Marrakech à Paris en 2h30, ajoutez à cela le temps que vous gagnez à l’enregistrement et au débarquement, vous obtenez un voyage trois fois plus rapide que sur une ligne régulière. Notre clientèle bénéficie également d’une grande flexibilité d’horaires puisqu’elle décide du jour, de l’heure et du lieu de départ. Les

avions privés offrent aussi le meilleur moyen de voyager “incognito”, ce qui est fondamental pour certains clients en recherche de confidentialité. Quant à la sécurité, c’est un maître-mot dans le domaine de l’aviation et c’est indéniablement notre meilleur argument. 212 : Pouvez-vous nous expliquer sur quoi reposent ces normes de sécurité ? C.L. : Si l’avion est le moyen de transport le plus sûr au monde, c’est parce qu’il respecte des mesures strictes de sécurité. Il faut savoir que le ciel est un espace international, le Maroc adopte dans le cadre de sa législation des règles européennes ; il est donc au même niveau de sécurité que tous les autres pays. Ces normes reposent sur trois paramètres fondamentaux : Premièrement, les compétences de nos pilotes, qui ont des milliers d’heures de vol à leur actif, et qui sont soumis à des tests réguliers. Ensuite, la qualité de maintenance de nos appareils qui est faite en Suisse pour la maintenance courante et aux Etats Unis pour les grandes révisions. Vient enfin l’administration de contrôle qui veille à l’application de toutes ces mesures de sécurité. Les constructeurs sont également très impliqués tout au long de la vie de leurs appareils, ils interviennent fréquemment pour apporter des améliorations, l’aviation étant sans cesse à la pointe de la technologie. 212 : Quelles sont les villes de départ et de destination couvertes par Alfa Air ? C.L. : Nos avions peuvent décoller de toutes les villes du Royaume et, depuis l’Open Sky, nous pouvons aller chercher nos clients n’importe où. Nous allons dans tout le continent européen, au Moyen Orient et en Afrique. Toutes les villes non desservies par des avions de ligne sont accesibles par nos avions. Vous pouvez rejoindre la ville que vous voulez, quand vous voulez et où que vous soyez ! A titre d’exemple, et à partir de Marrakech, vous pouvez relier Dakla en 1h40, Montpellier en 2h ou Southampton en 3h.


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MUSIQUE

U-CEF, Halalwood Crammed Discs, 2008 Avec Damon Albarn, Natacha Atlas, Rachid Taha, Mirror System (Steve Hillage & Miquette Giraudy), Justin Adams, UK Apache, Bizmatik, Saïd Damir, Oum, Pastel, Mbarka, Dar Gnawa, Sweetman, Staiffy, Amina Annabi. www.myspace.com/ucef www.crammeddiscs.com

Par Leïla Biraoui

U-Cef, nomade électro Ce percussionniste et DJ originaire de Rabat a conçu et mixé, entre le Maroc, Paris et Londres (où il vit) son second album, qui lie l’électronique aux sonorités maghrébines et orientales. Rencontre. ’est l’histoire nomade d’un musicien marocain qui a fait sa vie à New-York puis Londres, et réussi à se frayer un chemin dans le milieu épineux de la musique – producteurs louches, clubs enfumés et maisons de disques qui mettent la clef sous la porte. Sur son second album, Halalwood, Moulay Youssef Adel (U-Cef pour les intimes) accueille une pléiade d’invités tels que le très classe Damon Albarn, ex-chanteur de Blur qui navigue du Mali à Gorillaz, Natasha Atlas, Steve Hillage ou Justin Adams, guitariste voyageur de Robert Plant. Signant même un remix de Ya Rayeh – chanson de Dahmane El Harrachi popularisée des années plus tard par Rachid Taha. Publié par le label belge Crammed Discs, ce second album à la fois électronique et oriental, fruit d’années de travail, est distribué à l’international. Un aboutissement, sans doute, pour ce musicien nomade et père de famille de 46 ans, installé à Londres depuis 1994. C’est là qu’il eût son premier enfant, Joshua, 11 ans et demi aujourd’hui, d’une mère caribéenne dénommée Asha. Puis Maysoun, 6 ans, fille d’une Italienne, Alessandra, dont il partage toujours la vie. Originaire de Diour Jamaâ à Rabat, U-Cef a toujours gardé le contact avec son Maroc natal, revenant au pays au fil des saisons. Les samples qui font l’architecture de son album ont été réalisés avec des gnaoua ou des musiciens amazigh… Et ce, au fil d’années de collectage sonore, des recoins obscurs des

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médinas jusqu’aux sommets du Haut-Atlas. L’été, on le croise évidemment à Essaouira ou Timitar, à Agadir, aussi à l’aise avec les musiciens traditionnels qu’avec les jeunes rappeurs ou rockeurs de la nouvelle génération. “Nous avions repéré son premier album et l’avons programmé en 2005”, se souvient Hicham Bahou, du Boulevard, le festival casablancais des musiques urbaines. “Sa manière d’utiliser les musiques maghrébines (berbère, gnaouie, saharaouie) dans un contexte urbain

et électronique nous a tout de suite touchée. Son rapport à la musique traditionnelle est, vu d’ici, beaucoup plus intuitif et authentique qu’exotique”, poursuit-il, évoquant un second album qui sonne “un peu plus oriental”. Pour autant, en passeur, U-Cef n’oublie pas d’ouvrir la porte à de jeunes artistes marocains comme le duo rap Dar Gnawa, ou la chanteuse R’n’B Oum. Il joue collectif.

Si cet album se distingue par des invités de renom, U-Cef n’oublie pas d’où il vient. Sa carrière ? “A pure struggle, man”, comprenez “une lutte de chaque instant”. L’exil, les préjugés, les années de diète, les petits boulots… Adolescent, il traînait au Jefferson à Rabat ou à La Notte à Casablanca, avant de débuter en tant que batteur et percussionniste, en pantalon à “pattes d’eph”, avec Quark, un groupe de jazz-rock psychédélique, à la fin des années 80. U-Cef passe ensuite quelques années parfois difficiles à New-York, où il côtoie le gnaoui marrakchi Hassan Hakmoun (qui jouera un peu plus tard avec Peter Gabriel), puis des groupes de reggae et hip-hop. C’est en arrivant à Londres en 1994 qu’il boucle la boucle en s’immergeant dans une scène dub, drum’n bass et ragga foisonnante. Il débute en mixant au Zebra, au Spitz, au Mass à Brixton ou encore au très people restaurant maghrébin “Chez Momo”, entre Oxford Circus et Picadilly. Aujourd’hui, c’est à la constitution d’un groupe pour les scènes des grands festivals qu’il travaille, entouré d’amis maghrébins de Londres. Un véritable melting-pot qui naviguera sur scène de la transe gnaouie au beat électronique du hip-hop et de l’électro en passant par les guitares électriques… Des univers que U-Cef connecte et mêle dans Halalwood, manifeste métissé d’un musicien qui ressemble à son look, nomade. On aime.


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CINEMA

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Le phénomène

CASANEGRA Les coulisses d’une légende urbaine Coup de poing, électrochoc, phénomène culturel… Les adjectifs qui ont été déployés pour décrire le second long-métrage de Nour-Eddine Lakhmari, à eux seuls, suffisent à nous faire comprendre que Casanegra est bel et bien rentré dans la légende cinématographique marocaine. Un film controversé, certes, mais non dénué d'audace, marqué par un langage qui a, sans vergogne, envoyé "balader" bien au loin toutes les règles habituelles de bienséance, au risque d'écorcher les plus chastes oreilles ! Sorti en salle le 24 décembre 2008, l'opus aura totalisé 250.000 entrées. Une prouesse dont Nour-Eddine Lakhmari peut être fier ! Ce fan de Scorsese a su refléter avec brio cette Casablanca riche en paradoxes, cette société marocaine tendrement et amèrement schizophrène. Ici les mots sont crus. Ils résonnent dans une ville Art déco, nocturne, poisseuse… mais tellement belle, car sublimée par la caméra d'un réalisateur qui, on le devine, l'aime tant. Lakhmari a ainsi signé de sa griffe une œuvre au style décalé, fascinante et dérangeante à la fois, puis a révélé un jeu d'acteurs tout simplement bluffant, cousu de justesse et de vérité. Retour donc sur le choc Casanegra au travers de l’expérience des deux protagonistes d’une légende urbaine, le duo d'infortune, Karim (Anas Elbaz) et Adil (Lotfi Omar).

Interview 212 magazine : Quelle fût votre première réaction quand vous avez lu le script ?

Anas : J’ai été quand même bien surpris, parce que Karim est d’abord un personnage trash. Mais son côté humain m’a très vite séduit. Du coup de la peur je suis passé à la curiosité, de la recherche à l’interprétation. Lotfi : J’ai été un peu choqué aussi, je me suis demandé comment est ce que j’allais faire pour interpréter le rôle de Adil avec le maximum de crédibilité ?! Puis Nour-Eddine m’a rassuré, m’a dit de lui faire confiance… et ça a marché ! 212 : Ça n’a pas été trop dur d’être aussi vulgaire ?

Anas : Un peu tout de même parce que je viens de Rabat, c’est beaucoup moins hard qu’à Casa. Mais ça n’a pas été non plus très dur vu qu’au Maroc ce genre de langage fait parti du quotidien. Lotfi : Et bien au tournage de la première scène ça m’a fait quand même bizarre d’être aussi vulgaire. Mais ce n’est jamais gratuit, tous les mots ont un sens, y a de vrais messages derrière. Faut vraiment dépasser le vulgaire, parce que c’était nécessaire si on voulait rester fidèle au film. 212 : Comment tu t’es préparé à rentrer dans la peau de ton personnage ?

Anas : La préparation avec Nour-Eddine a été très instructive, mais j’ai beaucoup appris par moimême. Déjà, tous les jours en prenant le train pour Casa, je rentrais dans la peau de mon personnage, le stress de la ville, la pollution, la crasse... Rien que le fait d’être à Casa, ça provoquait quelque chose en moi. Puis Nour-Eddine et d’autres comme Assad Bouab m’ont encouragé à aller de l’avant dans mon jeu d’acteur. J’ai persisté et finalement c’est bien rentré !

quelques tracs à cause de ça, je me rappelle d’ailleurs qu’il y avait cet homme qui nous suivait avec sa mobylette, et dès qu’il entendait “ça tourne !”, il allumait sa mob et faisait exprès de faire beaucoup de bruit. Mais bon, ça ce n’est pas très grave encore, on a eu pire…

Lotfi : Ca n’a pas été simple du tout. Un soir, alors qu’on finissait vers 1h du mat, je rentrais chez moi à Ain Shock avec deux autres personnes de la production. On était encore en médina quand soudainement 4 types (dont 2 sur moto) nous ont agressés avec des couteaux. On s’est mis à courir et je sentais un des agresseurs qui cherchait à me blesser au dos pour me faire tomber. Je leur ai jeté le portable et on a finit par les semer. T’imagines que pendant la course ils faisaient exprès d’hurler “Au voleur ! Au voleur !” pour que les gens nous arrêtent ! On a vraiment eu de la chance. Ce soir là Nour-Eddine a décidé que tout le monde dormait à l’hôtel. Franchement, le film Casanegra ne retrace qu’une infime vérité de ce qui se passe vraiment à Casa la nuit, c’est bien pire encore. 212 : Vous sembliez étonnés de recevoir des prix aux festivals de Dubai et Tanger…

Lotfi : J’ai fait beaucoup de recherche de mon côté, et puis il y avait aussi mon background en tant qu’homme de théâtre. Mais ça n’a pas été facile de cerner le personnage de Adil, à la fois sensible et méchant. Avec Nour-Eddine on s’est préparé deux mois avant le tournage, il nous a traîné dans les bas fonds de Casablanca, les quartiers chauds, les bars miteux. C’est là bas qu’on a “pompé” les détails qui nous manquaient pour nos personnages. 212 : Quelle a été la scène qui vous a le plus marqué ?

Anas : La scène où je me rebelle contre Hassan Squalli (mort récemment) qui jouait le patron exploiteur. Ce fût assez intense en jeu d’acteurs, je m’en souviendrais toujours ! J’en profite d’ailleurs pour lui rendre hommage, c’était un grand homme. Lotfi : La scène où je sauve la tortue du toit. J’ai refusé la doublure malgré le vide de 8 étages sous mes pieds, donc grosse frayeur sur le coup sachant que je n’avais même pas de protection. 212 : Comment était l’ambiance sur le plateau ?

Anas : Très cool et conviviale. Aucun favoritisme, tout le monde faisait la queue. Du coup, même quand on était très fatigués à cause des horaires nocturnes et des conditions de rue, l’ambiance restait bonne. Lotfi : On était comme une famille, pas de différence que tu sois acteur, réalisateur ou technicien. C’est grâce à Nour-Eddine qu’on a eu cette bonne ambiance, et du coup on a vraiment partagé de grands moments tous ensemble. 212 : Comment s’est passé le tournage de nuit dans les rues de Casablanca ?

Anas : Déjà il faut savoir que 80% du film a été tourné pendant la nuit. On commençait à 19h et on terminait à 6 ou 7h du mat. Y’a eu effectivement

Anas : Complètement, c’est pour ça que c’était gratifiant aussi. Ça nous a démontré qu’on faisait bien de persister dans ce métier d’acteur, même si parfois ce n’est pas facile. Lotfi : En partant pour Dubaï, Nour-Eddine nous avait préparé à l’éventualité d’avoir un prix. Mais on savait que c’était plus pour nous motiver qu’autre chose. Du coup, quand on l’a reçu, on n’en revenait pas ! 212 : Est-ce que ça a boosté votre carrière ?

Anas : Oui, vraiment. D’ailleurs, je fais très attention à garder les pieds sur terre, parce qu’à mon sens,

choper la grosse tête c’est signer son arrêt de mort. Lotfi : Oui, mais c’est à double tranchant, parce qu‘après on est obligé de toujours faire mieux. Tu sais, un prix en 2008 ça s’oublie… c’est pour ça qu’il faut chercher à en avoir tous les ans, pour garder le rythme (rires). 212 : Avez-vous eu des retours négatifs sur le film ?

Anas : Jamais directement. Mais c’est sûr qu’il y en a eu… Le principe d’une œuvre c’est aussi d’être critiquée. J’espère juste que ces personnes ont compris notre volonté d’être les plus réels possible, même si ça implique un côté trash, qu’on assume. Lotfi : Vraiment, très peu. Par contre, on a eu beaucoup de commentaires du genre : “le film est très bien… mais très dur“. 212 : Quelle est votre actu en ce moment ?

Anas : On est en train de négocier la diffusion du film Casanegra à l’étranger. Il est déjà programmé pour certains pays d’Europe du nord et je pense que nous ne devrions pas tarder à le voir sur les écrans français. Lotfi : Je viens de tourner la suite d’El Kadia, où je joue un handicapé. Sinon je suis également sur le projet d’une série comique de Si Mohamed Achaour, où j’interpréterais un Zorro version marocaine. Et en ce moment, je suis en tournage à Laâyoune sur un film Djins d’Hugues Martin, où j’ai la chance de jouer avec des grands acteurs comme Saïd Taghmaoui. Sinon côté théâtre je joue dans une pièce qui s’appelle Jules César, dont les avant-premières sont prévues le 27 février et le 14 mars. Propos recueillis par Najlae Naaoumi

Anas Elbaz, le beau gosse

Lotfi Omar, le rêveur

Record marocain d’audience et de récompenses

Né à Rabat en 1983, Anas El Baz obtient à Paris son diplôme du prestigieux Cours Florent en 2007. Son casting pour Casanegra, le deuxième long-métrage de Nour-Eddine Lakhmari, lui a ouvert les portes pour plusieurs autres rôles. On le retrouve sur les écrans français dans deux séries produites par France2, Terre de lumière et Mariage arrangé.

Après des études théâtrales fraîchement réussies, Omar lotfi enchaîne sur des pièces et des petites productions. 2008 sera l’année de la consécration avec Casanegra pour lequel il reçoit un prix d’interprétation au festival de cinéma de Dubaï et de Tanger et Te souviens-tu de Adil ? de Mohammed Zineddaine où il interprète le rôle principal. Casanegra fût mon premier casting et je n’avais jamais pensé faire de cinéma auparavant, dixit Omar Lotfi. Et bien, il était temps !

Plus de 110.000 spectateurs en trois semaines d’exploitation et 250.000 au total : des chiffres records dans un pays où l es trois quarts des salles ont fermé en 25 ans, et où les entrées ont chuté de 20 à 3 millions par an (www.savecinemasinmarocco.com) Casanegra a également collectionné les récompenses, avec une sélection au festival de Dubaï où il a gagné le prix de l’image et celui, ex-æquo pour Omar Lotfi et Anas El Baz, du meilleur acteur, avant de rafler cinq récompenses au Festival national du film de Tanger (premier et second rôles masculins, son, critique et presse).

BIOGRAPHIES


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33 Par Mélanie Pelatova

L’espace temps de

LALLA ESSAYDI ée au Maroc, Lalla Essaydi a longtemps vécu en Arabie Saoudite avant de s’installer à Boston aux Etats Unis où elle possède son atelier. Plus qu’une photographe, cette artiste réalise un incroyable et patient travail d’écriture calligraphique, une performance au-delà de laquelle le sujet traité interpelle particulièrement le spectateur. Lalla Essaydi nous invite dans une autre dimension, un espace-temps propre à son histoire, ses souvenirs, sa culture. Cette fenêtre ouverte sur un univers parallèle procure presque un sentiment de voyeurisme ; elle donne l’impression de voler des moments d’une grande intimité. "Mon travail est hautement autobiographique. J’y raconte mes pensées et mes expériences de femme et d’artiste, en trouvant le langage avec lequel je peux parler de ces zones incertaines entre la mémoire et le présent, l’Ouest et l’Est." L’artiste devient conteuse, elle nous raconte des histoires à travers ses mises en scènes d’une grande profondeur et d’un esthétisme qui ne laissent jamais le spectateur indifférent. Elle le dit elle-même : "Je pense à ces photographies comme à des livres, et à chaque femme comme à une page ou un chapitre". Pour les écrire, elle utilise le henné, élément indissociable de la vie de la femme arabe, et la calligraphie, dont elle recouvre chaque centimètre de sa mise en scène. Un moyen d’expression artistique qui lui demande parfois plus de six mois de préparation pour un shooting. Le henné et la calligraphie enrobent alors ces images austères ou voluptueuses pour un résultat surprenant de beauté : L’odalisque, nue et sensuelle, nous offre sa chevelure et la courbe de son dos, la femme voilée lit le coran, la femme arabe est là, devant nous, en état de grâce.

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Chaque protagoniste répond à un fantasme ou un cliché que les occidentaux se représentent en pensant à la femme orientale : "J’utilise le voile pour évoquer la fascination occidentale, telle qu’elle est exprimée dans les peintures

orientalistes, avec le même royaume intérieur apparemment inaccessible, l’espace privé, qui est le territoire des femmes dans la culture arabe traditionnelle. Et mon travail se réfère spécialement aux trois aspects de cette inté-

riorité qui figurent dans la tradition orientaliste : le voile, l’odalisque et le harem." Lalla Essaydi nous laisse entrevoir des tableaux qui paraissent réels, mais qui, telles des chimères, s’évanouissent dans un autre espace-temps...

Après avoir exposé un peu partout aux Etats Unis, en Europe et en Arabie Saoudite, Lalla Essaydi expose ses oeuvres, pour la première fois au Maroc, jusqu’au 10 mai à la Galerie Tindouf de Marrakech (22, Bd Mohammed VI – Tél. : 024 43 09 08).


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HISTOIRE DE MARQUES

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BULGARI Par Hélène Zemmour

Incarnation de la joaillerie, l’excellence et le prestige

Depuis plus d’un siècle, Bulgari a façonné la joaillerie italienne. Une ligne créative qui n’a cessé de s’ins-pirer de l’infinie beauté de l’art gréco-romain, tout en y apportant une touche contemporaine. Grec comme le fondateur de la maison, Sotirio Bulgari, et romain comme la culture qu’il a adoptée.

Hôtel Bulgari à Bali

l’argenterie romaine du XIXe. L’expansion internationale de Bulgari commence dans les années 1970 avec l’ouverture de la première boutique outre-atlantique à New York, suivie par d’autres à Paris, Genève, et Monte Carlo. Dix ans plus tard, la marque lance la montre Bulgari, qui deviendra un succès mondial, considérée comme un classique indémodable. L’entreprise s’installe alors en Suisse pour y concevoir toute sa ligne de montres. Au début des années 1990, la stratégie de Bulgari se diversifie et la marque s’introduit sur le marché de la parfumerie. Suivront des collections en soie, foulards et cravates, qui

’est à Rome, sur la via Condotti que s’est ouverte la première boutique : un point de rencontre de l’aristocratie, du monde du cinéma et de la culture, en somme de la Dolce Vita et d’Hollywood ! Déjà, les modèles de luxe sont le fruit de combinaisons osées. Des matériaux précieux, alliés à la pureté d’un design et à une attention méticuleuse du détail. Que ce soit à Rome, Paris, Londres, New York ou Los Angeles, comme à Tokyo ou Dubai, Bulgari incarne la joaillerie, l’excellence et le prestige.

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Les Bulgari sont les descendants d’une vieille famille grecque d’orfèvres, dont le commerce se fit d’abord dans le petit village d’Epirus, où Sotirio, le père de la famille, réalisait de petites pièces d’argenterie. A la fin du XIXe siècle, Sotirio émigra en Italie et ouvrit sa première enseigne sur la via Sistina, à Rome. En 1905, avec l’aide de ses fils Costantino et Giorgio, il inaugura la boutique de la via Condotti, qui reste aujourd’hui encore la figure de proue de la marque Bulgari. Au début du XXe siècle, les deux frères s’intéressèrent

de près aux pierres précieuses, aux bijoux et aux montres, en s’affirmant face à leur père dans le développement de ce nouveau marché. La période qui succède la seconde guerre mondiale marque un tournant important dans l’histoire de Bulgari. Elle représente le moment où la société s’émancipe du modèle strict de l’école française d’orfèvrerie, la référence jusqu’alors. Bulgari crée son propre style, unique. Une ligne qui s’inspire du classicisme antique, particulièrement de la Renaissance italienne, et de l’influence de

font rayonner à l’international le design et la qualité de l’artisanat italien. La collection cuir et les lunettes de soleil sont lancées en 1998. Trois ans plus tard, Bulgari annonce la création d’une chaîne hôtelière de luxe, en partenariat avec Mariott, et ouvre un petit nombre d’hôtels de prestige dans les grandes villes du monde. Bulgari : une marque qui reflète plus que jamais luxe et élégance. Bulgari au Maroc Présent dans le monde entier, c’est également à Casablanca que le groupe Bulgari a ouvert une antenne marocaine. D’abord centrée sur la

gamme Horlogerie de la marque, toute la collection internationale Bulgari est maintenant proposée dans la boutique franchisée : articles de bijouterie, d’horlogerie, de maroquinerie, de parfumerie et de soieries. Située au cœur de la ville, boulevard Zerktouni, l’enseigne est à l’image du groupe. L’ambiance intime et feutrée y est 100% italienne : des murs en stuc de marmorino, comme à Varone, des vitrines soulignées de bronze massif, du marbre rose… Selon Bulgari Maroc, “tout le magasin a été conçu en Italie avant d’être monté ici”. De quoi séduire les cadres marocains, la clientèle ciblée par ce célèbre joaillier.


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JOAILLERIE

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ALOUETTE, JE TE PLUMERAI LA TETE...

Photographe : Olivier Clair Direction artistique : Elena Smirnova Stylisme : Frédéric Blanc Make-up & hair : Jean-Pierre Canavate /Ann Ramirez Agency Assistant photographe : Valentin Desjardins Mannequin : Barbora Marconova/Marilyn Agency

Manchettes Cobblestones en or noble avec 30 cristaux et 7 diamants et Bague Cobblestones en or noble avec 2 cristaux et 22 diamants : H. Stern Collier en cristal de Swarovski


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Collier Fleurs or gris et diamants : Chopard Boucles d’oreilles or blanc et diamants : Dior joaillerie

Collier « Shado » or gris et diamants : Chopard Boucles d’oreilles « Extravaganza » or gris et diamants : Chopard


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Tour de coup, 10 maillons or blanc et pavés diamants, bracelet assorti mis en pendentif, or blanc : Dinh Van Bracelet double sens, or blanc pavé diamants, pendentif assorti : Dinh Van Bague fleur Bagatelle or blanc et diamants : Dior joaillerie

Minaudière, bague, serre-tête en Crystal de Swarovski


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Montre : Versace Plastron plumes, or noir : Aurélie Bidermann Boucle d’oreille, perle : Kailis Masque dentelles : Jadis Jade

Coiffe chaîne argentée, cristal et sequins : Tilmann Grawe 2 Bracelets Ultra, or gris, céramique et diamants, mis en tours de cou : Chanel Joaillerie


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Par Hélène Zemmour

L’UNIVERS FEERIQUE

DE LOLITA LEMPICKA ENVAHIT LE BIO! On connaît la marque pour sa ligne de parfums sucrés et envoûtants, déclinée au féminin comme au masculin, et pour ses vêtements inspirés des contes de fées de son enfance. La créatrice Lolita Lempicka a choisi de décliner son univers dans le monde du goûter. Le résultat ? Une collection de Gourmandises bio à se damner… ouche-à-tout et volontiers inspirée lorsqu’il s’agit de faire ce qui lui ressemble, Lolita Lempicka, mange bio depuis plus de 30 ans. “Ma famille a toujours baigné dans l’éthique bio. Mes parents étaient des précurseurs, alors plus tard, j’ai continué à faire attention à mon alimentation” se souvient la créatrice. Rien d’étonnant donc à ce que les délices sucrés qu’elle lance aujourd’hui soient “bons et bio à la fois”. Gourmande et volontiers cuisinière, Lolita avait naturellement accepté la proposition lancée par le pâtissier Le Nôtre aux créateurs de mode de réaliser une bûche de Noël. Une bûche oui, mais une bûche bio ! Un challenge qu’elle relève et qui lui donne envie de pousser le concept. “Le problème du bio, c’est qu’il ne bénéficie pas toujours d’une image glamour : le riz complet ne fait pas rêver grand monde… “. Alors que Les Gourmandises de Lolita Lem-

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picka, si. Rien qu’à voir le packaging, on salive : des boîtes aux couleurs poudrées, des noeuds, des appellations généreuses et nostalgiques comme ses “Grands petits beurre” emballés, comme de la lingerie fine, dans du papier de soie aux motifs toile de Jouy, ou encore son infusion “Belle au bois de réglisse”. Des tré-

sors à faire pâlir d’envie la petite fille qui sommeille en vous. Et pas de culpabilité, c’est 100% bio. “J’ai choisi de travailler avec la marque Bonneterre, qui respecte une exigence de qualité élevée et fait de tout : salé comme sucré.” précise-t-elle en connaisseuse. La bonne idée de Lolita a été de transposer un univers très “fille” à celui du bio, version heure du thé servi dans une dînette merveilleuse : un goûter onirique, présenté dans des écrins sublimes –mais en carton recyclés s’il-vous-plaît !– qui rappellent davantage le monde de la cosmétique que celui de l’alimentaire. Des produits plein d’humour (le chocolat “Sous le choc” fait de l’ombre à la confiture “Framboise forever”), et qu’on a envie d’offrir. Une ligne cadeau un peu superficielle, mais bourrée de sens. Chaque création a fait le fruit de nombreux tests, et il a fallu pas moins de deux ans pour élaborer les recettes : “j’ai fait une orgie


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de sucre durant cette période, mais cela correspond à mon art de vivre… “ explique la demoiselle que l’on croit sur parole. Les Gourmandises de Lolita Lempicka sont vendues au Bon Marché à Paris, dans les bonnes épiceries fines, dans quelques boutiques de la marque Bonneterre, ainsi que sur le site

48 internet www.lesgourmandisesdelolitalempicka.com. Associer sa marque glamour au bio, c’était osé, certes : “un sacré défi dans ce monde sportswear et peu raffiné !“, soulignet-elle. C’était aussi permettre au bio de toucher un public différent, peu adepte de cette philosophie. Pénétrer les esprits sous la

forme d’une promesse douce qui fleure la vanille, le réglisse et l’anis, en écho aux parfums en forme de pomme que les lolitas s’arrachent... Ce goûter de princesse gâtée, sans colorant ou presque, est un engagement plus profond qu’il n’y paraît. Et ce n’est qu’un (bon) début !

Ils sont collectors… Lolita Lempicka habille aussi les objets de notre quotidien ! Des associations avec de grandes marques dont les collections s’arrachent. Petit tour d’horizon des créations siglées Lempicka : % Le Samsung SGH-U600 Lolita Lempicka n’en finit plus de séduire les demoiselles qui souhaitent allier high-tech et mode. Avec son look tout de mauve vêtu, ses fonds d’écran arty et ses sonneries originales, il détonne dans les rayons téléphonie mobile.

drinking and fooding

% Côté voiture, rien de plus chic depuis quelques années que de rouler en Nissan Micra, surtout depuis que la version coupé cabriolet est elle aussi, après la berline, disponible avec la finition “Lolita Lempicka”. % Voyagez avec la nouvelle ligne de bagagerie Lolita Lempicka pour Delsey. Six modèles, de la valise trolley au sac 48h, en passant par l’indispensable vanity-case seront disponibles au début de l’année prochaine. Un soin particulier a été apporté aux détails : cadenas en forme de feuille de lierre, imprimés élégants et logo discret feront le bonheur des fashionistas. Le must, prévu par la maison Lempicka, sera le modèle pour animal de compagnie : partir avec son chat, oui, mais pas dans n’importe quel sac !

Tel + 212 (0) 524 388 012

bo zin.com

Marrakech Royaume du Maroc


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Belle et Rebelle by Rykiel Photographe : Olivier di Chiara Direction artistique : Elena Smirnova/O2R

Paletot, t-shirt collerette, shorts, mi-bas & escarpins : Sonia by Sonia Rykiel


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Robe, ceinture & escarpins : Sonia by Sonia Rykiel

Veste, t-shirt, jupe, ceinture & mi-bas : Sonia by Sonia Rykiel


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Robe, tutu & escarpins : Sonia by Sonia Rykiel Stylisme : Elena Smirnova/O2R Make-up & hair : Pierre-François Carrasco /Ann Ramirez Agency Mannequin : Nora/FAM Agency


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LABORATOIRE DE TENDANCES

Partie de poker chic… chez moi

Quand Chanel se met à la guitare…

Jawbone : Le Top modèle des Oreillettes C’est parce qu’elle élimine quasiment tous les bruits extérieurs que cette oreillette pas comme les autres a été élue à plusieurs reprises comme un gadget de qualité. De plus, Jawbone vient de se payer un lifting parfaitement réussi, révélant au passage des noms amusants -Goldy Lips (doré), Blah Blah Black (noir) et Silver Tongue (argenté)- et sa nouvelle silhouette de top modèle, avec une taille divisée par deux pour un poids total de seulement 10 grammes ! Prix indicatif : 130 $. A découvrir sur : http://us.jawbone.com

"Sign in Diamonds" car la Saint Valentin... c’est toute l’année !

Laissez-vous séduire par ce superbe bijou que le designer Atillio Zanetti a créé exclusivement pour le Bon Marché : des anneaux en or blanc, jaune ou rose, et diamants blancs ou noirs- où votre signature est incrustée dans votre calligraphie. Unique ! Pour l'anneau en or avec votre signature en diamant, compter à partir de 4.450 euros ; et pour celui pavé de diamants avec votre signature en diamant et en contraste, à partir de 7.750 euros www.treeslbm.com

WHAT’S UP Quoi de neuf sur la scène, en constante évolution, des tendances ? De l’oreillette Bluetooth dernière génération à la bague carnivore de Dior pavée de diamants, en passant par les guides de voyages pour planifier nos prochaines vacances au soleil, petit guide shopping des “must have”.

Glamour même en deux roues !

A vous les coups de bluff et autres astuces de pro grâce à ce magnifique coffret en bois qui contient jeux de cartes plastifiées au format Poker, jetons professionnels, dés et même un livre d’apprentissage écrit par le co-fondateur de la 1ère école de poker française ! Hobby Concept - Jeu de carte - Coffret Las Vegas 500 Poker www.amazon.fr

Avec des coutures faites à la main, le casque Borsalino est le “must have” pour jouer la touche glamour jusqu’au bout. En smoking, le casque devient l’accessoire indispensable, surtout le modèle en satin de soie. Ah ces italiens ! Ils ont l’art de “glamouriser” le plus anodin des objets… www.borsalino.com

Du Bling bling utile

Tout sur la place Vendôme Avis aux voyageurs épicuriens : Le monde de Vendôme, film documentaire sur l’emblématique place parisienne Vendôme et ses joailliers de luxe est diffusé dans tous les vols AirFrance long courrier depuis le 1er Avril. Les grandes maisons de la Place (Cartier, Chanel, Boucheron…) et les nouveaux créateurs (Tournaire, Courteille) nous entraîneront dans leurs arrières boutiques pour nous révéler les secrets de leur savoir-faire.

Le royaume extraordinaire des fleurs… carnivores !

Des guides qui “ont du bagage” agnès b. fait du skate !

Les City Guides de Louis Vuitton fêtent leurs dix ans : format revisité, nouveau look et nouvelles destinations… Le millésime 2009 fait aussi escale à Mumbai, Miami, New York, Paris et Tokyo, tandis que l’édition européenne ajoute à sa carte Bucarest, Glasgow, Lausanne, Palerme, Manchester et Saint-Tropez. Le plus : une trentaine de personnalités nous dévoilent leurs meilleures adresses, comme celles de Monica Belluci à Rome. www.louisvuitton.com

Mangatus, Epinosa, Ancolia, Carnivora Devorus, Poisonus, Chardonus, Feuillus Carnivora et Egratigna... Voici les noms savants des huit nouvelles fleurs carnivores, nées du succès de la collection haute-joaillerie Belladone Island. Milly Carnivora de Dior, est cette nouvelle collection qui a éclos de l'imaginaire foisonnant de Victoire de Castelane pour s'épanouir au cœur du jardin de Dior Joaillerie. Des bijoux qui s’offrent à nous aujourd’hui : à porter sans modération… rafraîchissants ! www.dior.com

Agnès b. a imaginé trois chaussures exclusives et en série limitée pour DC shoes, la marque américaine favorite des skaters. Une collaboration à priori surprenante pour ces deux marques aux univers totalement antinomiques… Mais le résultat est "cool" pour un modèle qui se décline en bleu, en noir ou en beige. Le lancement s’est déroulé à Paris dans les boutiques agnès b. de la rue du Jour, avec une exposition de design graphique puis s’est poursuivit à New York à la boutique agnès b. de Soho. www.agnesb.fr

Cela donne l’accessoire le plus étonnant de la collection Chanel été 2009 : Une guitare acoustique noire et sa housse matelassée. Karl Lagerfeld explique en riant “Coco Chanel avait une liaison avec Stravinsky, moi avec la guitare”. Prix : environ 3.100 euros. www.chanel.com

Le projet de yacht de Van Geest

Van Geest Design, le spécialiste néerlandais du design de yachts ultra luxueux, nous présente un nouveau projet, un yacht de 85 m au design très contemporain. www.vangeestdesign.com

Elton John fait scintiller l’iPod pour la bonne cause ! Voici les iPod Nano, très funky et flashy, revisités par Sir Elton John et la très luxueuse Goldgenie. Le chanteur a tenu à rajouter des cristaux Swarovski sur toute la façade avant et sa signature dans le dos. Sur les 9 couleurs initiales du baladeur, ces modèles, produits chacun en 100 exemplaires, comprennent également l’album "Rocket Man : The Definitive Hits". 12,5% des ventes seront immédiatement reversés à la fondation d’Elton John pour la lutte contre le SIDA. Prix : environ 565 $ (pour la version 8GB) et 636 $ (pour la version 16GB). www.goldgenie.com

Giuseppe Zanotti : une valeur sûre Quand Giuseppe Zanotti sort un nouveau modèle, on lui fait entièrement confiance. Ce chausseur italien, qui a hérité les techniques de confection de chaussures de grande qualité de ses aïeux, est aujourd'hui l'un des plus grands chausseurs au monde et l’un des plus prisés par les stylistes des stars. La française Ludivine Sagnier, la reine du R’n B Mary J Blige, la scintillante Beyoncé, Ashanti (qui le cite même dans une de ses chansons), Alicia Keys, Mischa Barton… Bref, les stars de la chanson et du cinéma, toutes, ne jurent que par ses créations. A nous d'en faire autant… www.giuseppe-zanotti-design.com


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MODE

PAUSE CAFE Photographe : Olivier Clair Direction artistique : Elena Smirnova Stylisme : Frédéric Blanc Make-up & hair : Pierre-François Carrasco/Ann Ramirez Agency Assistant photographe : Valentin Desjardins Mannequin : Dreilly Oliveira/Marilyn Agency

Manteau : Marithé et François Girbaud Chemise : Jadis Jade by Dupré Santabarbara Legging : Rodika Zanian Gants : Tommy Hilfiger Boots : Christian Louboutin


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60 Top : Ermanno Scervino Collier et Bague : Swarovski Montre et Sac : Versace

Ensemble : Chanel Bottes et Pochette : Walter Steiger


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Perfecto, Mini- Jupe et Gants : Tommy Hilfiger Top : Maria Bishara Collants : Dim Sac : La bagagerie Escarpins : Fratelli Rossetti


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Robe : Benetton Leggings : Le Bouget Sac : Lancel Escarpins : Versace

INSTITUT DE BEAUTE

LE RESPECT DU CORPS

Coiffure, Esthétique, Soins, Hammam Balneotherapie et Fitness HORAIRES 9h à 21h : lundi, mardi, mercredi 10h à 22h : jeudi, vendredi, samedi 9h à 17h : dimanche Ouvert aux hommes le dimanche 489, avenue Allal El fassi – Issil (En face du service des mines) Tél. : 05 25 06 02 68 / 69


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LES INDISPENSABLES DE L’ETE

Une nouvelle protection visage optimale de tous les instants Darphin

Photographe : Olivier di Chiara Stylisme : Christelle Santabarbara Maquillage/Coiffure : Ai Cho Mannequin : Nathalie c/o FAM International

é arr eC g pla rs de elou p v a Dr ition n i f

e lor cF n Bla

Nouveau, génial et efficace ! SOS coups de soleil de Clarins

ton co n e

lunettes en acétate rose Sonia Rykiel

Chaussure perles Tsuru by Mariko Oikawa Boucles d’oreilles Dior Shelly

Maillot deux pièces Linde Lunettes Thierry Lasry Sautoir perles et cristal Hélène Zubeldia Bague argent Jalan Jalan Sac en cuir Velvetine

Cabas "fourre tout" en cuir verni pour la ville et la plage Sunny Rose

Sandale Giuseppe Zanotti Design bijou massai


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69 Lunettes Chantal Thomass, monture solaire face noire sur blanc, branche pois noir sur blanc

Chaussure pyton Walter Steiger Collier porte monnaie N2

Sélection de bracelets multicolores en résine Sonia Rykiel

Pochette bijoux Hélène Zubeldia

Sandale “Giuseppe Zanotti Design”cage cuir blanc et plateau bois laqué

Sandales “Giuseppe Zanotti Design” fluorescentes en cuir verni

Lunettes Isotoner

nc Bla é arr s e C lour g a l ve e p tion d i ap in Dr on f t co

n li e Ka

Sandale plate bijou cuir et cristaux Giuseppe Zanotti Design Bague argent Jalan Jalan

Manchette Jen Mood

Bikini Bandeau noir bijoux intégré LA PERLA.


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ARTISANS DU LUXE

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POIDS PLUME

turale, des rangées de plumes une à une martelées à la main. Autant de bijoux et pendentifs qui, de par leur finesse, semblent sans poids, voir souples au toucher. Outre la mode, on retrouve également cette tendance dans l’univers de la maison. Surprenantes, les lampes “Plume” de Mat & Jew-

ski semblent prêtes à s’envoler : recouvert de plumes, chaque abat-jour s’apparente à un plumage monochrome qui diffuse la lumière avec douceur. Pour la marque de décoration d’intérieur Abafazi (qui signifie “les femmes” en zulu), des rangées de plumes d’autruche transforment chaque plaid en mohair en un

Abafazi

Ave wall lamp

Bollywood style tie-back

Bracelet plume Jamin Puech & Stern

bijou de maison. Combinant design traditionnel sud-africain et matières brutes naturelles, chaque pièce est unique et faite à la main par des mères monoparentales qui travaillent pour soutenir leurs familles élargies. Une marque qui a tout pour prendre son envol et nous donner des ailes. A vos plumes !

Par Marie Le Fort

Si les plumes renvoient immanquablement à l’univers du cabaret, du French Cancan et du boa de mistinguettes, elles se pavanent également dans la cour des créateurs de mode. Tantôt grigri chez Marni ou accessoire pour la maison chez Mat&Jewski, les plumes poétisent et allègent notre quotidien. Lampe Mat&Jewski

Milan, lors du dernier défilé Marni, des colliers de plumes finissaient de camper une silhouette aérienne, s’enroulant autour du cou comme un col multicolore. Présentes sur les podiums et dans les boutiques, on le retrouve “en doublure vaporeuse ou collier chez Sophia Kokosalaki, en bibi revisité version ange déchu pour Nina Ricci ou encore en chauffe-épaule chez Céline. Stars inattendues, les plumes seront l’accessoire des tenues de soirées à venir”, commente une

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acheteuse de chez Liberty. “Avec grâce et poésie, subtilité et finesse, le plumage des belles d'hiver se fera irrésistible”. Délicates et poétiques, les plumes reflèteraientelles notre soudain besoin d’apesanteur ? Il semblerait que oui. “Le consommateur ne veut plus d’objets standardisés produits en masse : il cherche un supplément d’âme, un objet qui parle à sa sensibilité. Qui lui parle”, explique Libby Sellers, commissaire indépendante et galeriste londonienne, avant de poursuivre : “Les

créateurs et designers cherchent à donner un caractère unique à leurs créations. Telles des métaphores, les plumes insufflent de la poésie dans les silhouettes”. Investissant le champ du fait main, le duo de créateur Jamin Puech imagine des sacs qui se parent de délicates plumes en acier qui bruissent à chaque mouvement. Filant la même métaphore, le joaillier brésilien H. Stern a imaginé, autour de ce thème, une collection tout en or : intitulée Feather, elle décline, de manière sculp-

Robe Sophia Kokosalaki


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MODE

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LE DENIM Toute une histoire ! Vêtement porté par les travailleurs manuels américains à la fin du XIXe siècle, le blue jeans est devenu emblématique de “l'American way of life”, avant de gagner tous les continents et toutes les catégories sociales. Le confort et la robustesse de ce pantalon à coutures coupé dans la toile denim lui ont permis de résister aux modes et de s'y adapter.

D’où vient son nom ? Le tissu utilisé pour la confection du blue jean est le denim. C'est une toile de coton à armure de serge qui était originellement tissée à Nîmes, en France, d'où son nom (Denim viendrait phonétiquement de "de Nîmes"). Le tissage très serré est fabriqué à partir d'une chaîne teinte en bleu (du moins à l'origine) et d'une trame écrue ou blanche. Le bleu de la chaîne provenait d'une teinture dite "blu di Genova", en italien, "bleu de Gênes", et le nom jeans viendrait d’une déformation de la prononciation du mot "genovese" (génois).

Le Jean à ses origines Comme celles de tout objet à fort pouvoir mythologique, les origines historiques du Jean restent entourées d'un certain mystère. La principale tient sans doute à l'incendie qui, en 1906, lors du grand tremblement de terre de San Francisco, a détruit les archives de la firme Levi Strauss, créatrice du célèbre pantalon un demi-siècle plus tôt. C'est en effet au printemps 1853 que le jeune Levi Strauss, petit colporteur juif de New York, originaire de Bavière et âgé de vingt-quatre ans, arrive à San Francisco, où, depuis 1849, la fièvre de l'or découvert dans la Sierra Nevada provoque un accroissement de population considérable. Il apporte avec lui une grande quantité de toile de tente avec l'espoir de gagner sa vie. Mais les ventes se révèlent médiocres. Un pionnier lui explique que, dans cette partie de la Californie, on n'a pas tant besoin de toile de tente que de pantalons solides et fonctionnels. Le jeune Levi Strauss a alors l'idée de faire tailler des pantalons dans sa toile de tente. Le succès est immédiat, et le petit colporteur de New York devient confectionneur de prêt-à-porter et industriel du textile. Ses pantalons ne sont pas encore bleus mais de différents tons, du blanc cassé au brun foncé. Mais la toile de tente, si elle est très solide, constitue un tissu rêche et difficile à travailler. Entre 1860

et 1865, Levi Strauss a donc l'idée de la remplacer progressivement par du denim, tissu de serge importé d'Europe et teint à l'indigo. Le jean bleu est né.

Des Etats-Unis à l’Europe… Pendant la grande crise de 1929, le jeans est adopté par les paysans et les travailleurs et en 1933, dans le cadre du New Deal, des dizaines de milliers de salopettes en denim sont distribuées aux déshérités. Vers 1935, la mode du blue jean se répand au sein d'une population estudiantine et artistique et ce pantalon s'introduit dans les garde-robes féminines. C’est en 1945, avec le GI’s, que le jeans débarque en Europe. Dans les années 50, associé au blouson noir et à la Harley, il devient le symbole de la révolte des jeunes. James Dean et Marlon Brando contribuent à son succès.

De génération en génération Le blue jean devient un code vestimentaire chez la génération hippie. Sa forme change avec les jeans patte d'éléphant et il se personnalise. On le peint, on le brode, on y coud des coquillages, des strass, motifs de fleurs ou "peace and love". En France, le jean s'impose comme un bien de très grande consommation avec le choc pétrolier de 1973. C’est en 1978 qu’apparaissent les stone-washed, des jeans délavés par un traitement qui consiste à bombarder le tissu de petites pierres ponces. Après un recul au profit des slacks, pantalons de toile plus légers et plus habillés, le blue jean revient sur le devant de la scène en 1986 et s'impose comme un produit de mode à part entière. Dans les années 1990, l’apparition du "sur teint" donne un coup de jeune à ce grand classique, bientôt suivie par la vague du Lycra en 1994. Le jeans Lycra rencontre un grand succès auprès des femmes et en 1996, pour la

première fois en France, les femmes achètent autant de jeans que les hommes.

Les modes En 2000, Rica Lewis devient numéro un du jeans sur le marché de la grande distribution. Aujourd'hui, le jean est devenu un signe identitaire d'appartenance à une communauté. Sa forme (le slim, le boot cut, le relax, le regular, etc.) ou sa marque (Diesel, Notify, Acquaverde, Lee, Pepe jeans) est un signe de ralliement à un stéréotype social. D’une année à l’autre, on revient au large, à la taille haute ou basse, on change de couleur… en fonction de ce que portent les stars. Kate Moss ne quitte pas son slim gris, Katie Holmes lance la mode du "boyfriend jean" oversized… Quant aux créateurs, Versace et Lacroix entre autres, ils le customisent à leur gré : coutures tournantes, tissu élastiss, incrustations de dentelles ou autres, et motifs délavés imitant l'usure du vieux jean (moustache), impressions, etc... Du vêtement utilitaire porté par les pionniers aux créations des plus grands stylistes, le blue jean est sans doute le vêtement qui aura le plus marqué l’histoire du XXe siècle.

Le Jean mythique : le Levi’s 501 Les premiers jeans conçus par Levi Strauss avaient pour défaut leurs poches trop fragiles, qui se déchiraient quand elles étaient remplies par les mineurs. En 1872, Jacob Davis, un tailleur de Reno dans le Nevada, écrit à Levi Strauss, pour lui faire part d'un procédé qu'il a inventé : des rivets de cuivre renforçant les coins des poches des pantalons. Strauss fait aussi coudre sur les poches de ses jeans des surpiqûres de fil orange assorties aux rivets : le Levi's 501 était né ! Ce célébrissime modèle unisexe- tient son nom du numéro de référence figurant sur les lots de tissu avec lequel il était fait.


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ParBéatrice Nouveau Photos Yann Deret

BAB HOTEL

Parmi les nouveautés de la Ville Rouge, le BAB HOTEL, BoutiqueHôtel urbain et contemporain, inaugure une nouvelle ère de l'hôtellerie dans le Royaume. 45 chambres-lofts au coeur de Guéliz et aussi un restaurant, un espace beauté Carlota, un corner dédié à la styliste Fadila El Gadi, des expositions d'artistes marocains et internationaux... Plus qu'un hôtel, une atmosphère qui n'est pas sans rappeler celle des plus belles adresses design du Sunshine State.


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onçu par Clémence Pirajean, architecte d'intérieur du studio londonien Hopscotch, le BAB HOTEL joue la carte de l'espace et de la lumière, avec une approche résolument contemporaine. Qu'elles soient Standard, Deluxe ou Suite, les quarante-cinq chambres immaculées

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sont ponctuées de touches noires graphiques et clin d'oeil humoristique, de mini-haltères flashy pour un réveil en forme. Entièrement équipées dans un esprit loft, elles disposent d'écrans plasma pour internet et TV-Vidéo, d'une connexion wi-fi et d'un ipod avec la sélection mu-

sicale du BAB HOTEL. Le room service est proposé 24h/24 et la conciergerie accède à tous vos désirs. De 30 à 110 m2, les chambres profitent d'une terrasse, où il fait bon savourer le soleil marrakchi. Enfin, notons au 4ème étage un executive floor réservé à de vastes suites.


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peine ouvert, le restaurant du BAB HOTEL compte déjà parmi les tables les plus appréciées de Marrakech. Une réussite liée notamment à un cadre exceptionnel qui, en plein coeur de la Ville Moderne, tranche brillamment avec tout ce qui existait jusqu'à présent. Car toujours soucieux de créer des concepts forts, les proprié-

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taires du très chic Grand Café de la Poste, du select bô-zin et du seventie's Yellow Sub , n'ont pas hésité une nouvelle fois à innover. L'immense espace est rythmé par un jeu de voilages blancs ponctuellement rehaussé de notes vives. Le visiteur peut s'installer dans le salon de la cheminée, sur le ponton de la piscine ou près du bar. Côté "Table", les

cartes (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) signées par le jeune chef talentueux, Hadrien Villedieu (un ancien de Passard et Ducasse), s'inscrivent dans l'esprit du BAB HOTEL en proposant une cuisine à la fois simple et audacieuse. Un lieu unique où la musique répond à chaque moment de la journée.


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Le BAB HOTEL est la déclinaison d'un art de vivre. Côté bibliothèque, vous pouvez emprunter beaux livres, romans et jeux de société. Côté boutique, vous êtes séduits par les créations de Fadila El Gadi. Et sur les murs, vous découvrez les oeuvres d'artistes contemporains. Prochainement, un Sky-Bar et une piscine profilée couronneront le 6ème étage. BAB HOTEL Angle Bd Mansour Eddahbi et rue Mohamed El Beqal Tél. : 05 24 43 52 50 resa@babhotelmarrakech.com www.babhotelmarrakech.com


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par Elise Hameau

PERIL JAUNE

l n'est ni l’apanage du motif provençal, ni synonyme de discorde dans votre couple, encore moins réservé aux années 70. La preuve : devenu tendance majeure, le jaune a envahi nos demeures. Citron ou safran, ocre, moutarde, canari ou mimosa, poussin, anis ou paille, il réchauffe l’atmosphère et illumine les intérieurs. Avec du gris, il devient chic et graphique, avec du blanc il s’assagit, et au contact de couleurs vives, il devient psychédélique. Mais surtout, il aurait des vertus dynamisantes, serait réputé pour stimuler l’intellect et inciter aux travaux de l’esprit et des sens. La couleur positive par excellence. Om !

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De gauche à droite : Tabouret tam tam pop Branex design - Chaise de bar fluo et blanche, Living Room - Lampe boule à plume, Mat&Jewski - Fauteuil en plexiglas Palocco, Habitat - Lampadaire Fold de Silvera - Fauteuil équinoxe, Steiner - Chaise Lady jaune, Lisaura - Tirelire Smiley, Cocoon Spirit - Waco jaune Marie’s Corner


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HASSAN HAJJAJ

Coup de griffe d'un artiste ultra inspiré !

photo Zahed Sultan

Du Street Wear chic à la photo, et de la photo au Design…


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87 Le regard de ses "acteurs", souvent menaçants, revendique des valeurs, un territoire, des racines… Chaque tableau retrace une parcelle de son enfance et rend unique celui qui pose, comme ce charmeur de serpents isolé devant une toile vierge.

Déraciné de Larache alors qu'il n'a que cinq ans, Hassan arrive dans la grisaille londonienne et se met en tête de maîtriser l'idiome pour mieux s'impliquer. Observateur d'une culture qu'il ignore et qui contraste avec le sentiment de liberté qu'il ressentait dans son petit port de pêche, Hassan dompte les codes pour mieux les épouser. Naît ainsi une inspiration qu'il affûte et met aujourd'hui au service de son art : la photographie, la mode, le design d'objets et de meubles. n 1984, Covent Garden, un quartier très tendance cousu de boutiques à la mode, accueille RAP, un espace vente étalé sur deux étages. La musique "hype" du même nom s'installe au sous-sol pendant que le rez-dechaussée présente les jeunes griffes de la créatrice Vivienne Westwood ou de John Galliano. Hassan Hajjaj, propriétaire du lieu, y mèle une collection de T-shirts ostensiblement imprimés des sigles Gucci ou Chanel. Même le dos des vestes se voit affublé, au petit point, du logo Louis Vuitton. Le succès est immédiat ! "On

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créait ce que les grandes marques refusaient de faire, du "street wear" chic". Piètre technicien, comme il se définit, Hassan s'entoure des meilleurs fabricants et illustre ses mille pensées fourmillantes par l'élaboration d'une ligne d'accessoires qui cartonne. Alors que la House Music est à son apogée, cet artiste noctambule aux multiples facettes, assure en parallèle la promotion de groupes en vogue lors de fêtes mémorables dans des discothèques de la capitale -terrain d'étude sociologique idéal pour nourrir sa recherche créa-

tive. La récession économique mondiale le contraint


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pourtant, en 1992, à fermer RAP et à changer son fusil d'épaule… C'est en solo, et plus spécifiquement dans la pratique de son hobby, la photographie, qu'il renaît. Un ami pro lui cède son matériel et l'encourage à peaufiner sa technique. Styliste photo pour ses amis, il gère aussi des castings et repère des lieux pour le tournage de vidéos. C'est immergé dans cet univers de l'image, qu'il commence, pas à pas, à brosser le portrait de ceux qui l'inspirent… Puis, un voyage au Maroc s'augure. Sa terre natale, ses

89 racines, déclenchent en lui une force tendre, signature toujours d'actualité dans son travail. L'un de ses amis, propriétaire d'un riad dans la médina, le supplie d'apporter ses lumières à l'organisation d'un shooting pour le magazine ELLE. Hassan accepte de gérer la mission, mais impose "ses gens à lui". La trame de son univers actuel s'amorce. Fasciné par l'intemporel palpable, il joue sur une approche "surannée réactualisée". Son empreinte se dessine. Musiciens, personnalités locales… passent sous sa

houlette, dans une mise en scène théâtrale. Le regard de ses "acteurs", souvent menaçants, revendique des valeurs, un territoire, des racines… Chaque tableau retrace une parcelle de son enfance et rend unique celui qui pose, comme ce charmeur de serpents isolé devant une toile vierge. Son égérie reste la femme voilée qu'il stylise avec amour et humour dans des tenues logotypées à l'esprit "beldi". Ce morceau de tissu qu'il trouve sexy, dissimule et encadre un regard qu'il veut un brin hautain.

Les collections de prêt à porter de Hassan

Une confiance outrancière, un regard implacable, qui lui rappelle l'Europe et qu'il drape pour l'impliquer dans une vie "vraie", celle du bled. Les sigles à foison mettent en exergue une pauvreté palpable… "Et puis, si j'avais demandé à Louis Vuitton d'utiliser leurs produits, je pense qu'ils m'auraient répondu, "niet sidi !"". Hassan en sourit et opte pour sa propre cuisine en créant des modèles "maison", plus réalistes. Pour les imprimés, il joue sur l'ambiguïté des codes, comme ce camouflage mi-terroriste, mi-"fashion victim", ou cette peau de

léopard, cliché sexiste… mi-"pute", mi-tendance. "Possédé", voilà son état quand il déballe tout ce qu'il a en tête… Dans le design d'objet "pal pal", il s'est juste rendu compte que les produits de son enfance, sous les mêmes labels et enrubannés dans les mêmes packaging, étaient encore en rayon. "Et puis, ce côté "recyclage débrouille", c'est quand même un sport national, alors faire d'une cagette un tabouret ou une table, c'était l'évidence même". Hassan adore sa coopération avec les artisans locaux, qui l'immergent au

cœur de sa culture… Présenter son travail au Maroc le démange. Lire les critiques et entendre la réaction des gens le grise… "Le plus important pour moi, conclut-il serein, c'est de me sentir bien, en cheminement créatif perpétuel… L'argent ou la célébrité ? Je m'en fiche ! Je suis trop vieux pour ça…" Intarissable, Hassan exhume en ce moment des infos sur les gnawas disparus et souvent oubliés. Il veut rendre à ce pays qui lui apporte tant une mémoire bien vivante que les jeunes générations "se doivent de pérenniser".

T-shirts, babouches, sacs, robes… bijoux, colliers, bracelets, écharpes, chaussettes… sont disponibles à Marrakech à la boutique Kulchi de la Médina et à celle du restaurant le Comptoir Darna dans l'Hivernage, ou au Riad Yima de Hassan Hajjaj où la collection de meubles recyclés est également visible.

Zoom sur les dernières expositions de Hassan et sur ses projets d'expositions pour 2009 A Doha : "The third line gallery" Au Koweit : A la fin du mois de novembre 2008 A Dubaï : fin novembre 2008 A Londres : en septembre 2008, à la Leighton house museum A Bruxelles : en ce moment au parlement de la ville. En avril 2009 à Londres . Projet d'expo au Maroc en 2009

KULCHI : 1 bis moul Laksour à Bab Laksour, Médina, Marrakech. Contact : Florence 06 62 64 97 83 RIAD YIMA : 52, Derb Aarjane, Rahba Lkdima , Médina, Marrakech Tél. : 05 24 39 19 87 ou 06 65 16 75 54 Contact : Hassan Hajjaj ou Abdelghafour Benbadryef. www.riadyima.com


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DESIGN

Par Elise Hameau

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NUITS HIGH-TECH

Lit du futur le transport bed d’Alberto Frias

Le lit Hi Can

n lit : fait pour dormir ? Une idée reçue bien ringarde au vu des nouveaux lits ultra perfectionnés que les designers nous proposent. De véritables objets de design high-tech aux multiples fonctions. Ecran de cinéma qui se déploie à vos pieds (lit HiCan), waterbed à chauffage modulable dans un cocon avec enceintes reliées à votre iPod ou votre ordinateur (le “transport bed” d’Alberto Frias), oeuf “lumino-thérapique” avec rangements intégrés (le lit Lomme), et plus fort que tout, le lit flottant. Non, non, vous ne rêvez pas, ce lit flotte bien à 40 cm du sol grâce à une force magné-magique qui repousse deux aimants, un dans le sol et un vers le lit. Côté design, la tendance est à l’épuré, au zen et au cocooning. Ces objets intègrent tant de fonctionnalités qu’ils se suffiraient (presque) à eux-mêmes. Allez, au lit !

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Lit Lomme de Thöny Projekt


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MODE

ETHNIC CHIC Photographe : Georg Wendt @ www.rozet.com Styliste : Ulrike Schl체ter @ www.ballsaal.com Mannequin : Olha @ www.m4models.de Coiffure : Karim Amerchih @ www.closeup-agency.de Maquillage : Gudrun M체ller @ www.bigoudi.de Postproduction : Vanessa Wendt Assistant styliste : Carolin Kohl Assistant photo : Sven Busse

Bikini-Pants : H&M Petit collier : Martin Hardt Autres colliers : African Vintage Manteau : Original Chinese Paddyfarmer`s Raincoat

Pants : Kostas Murkudis Bracelet en haut : Caroline Ronzani Autre bracelets et colliers : Vintage Culotte cuir : Original African whips Rest : Vintage


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Bloomer (mis en top) : H&M Blouse : Kostas Murkudis Sandales : H&M Cape (mise en jupe) : Lena Hoschek Sequined trouser leg (actually jacket) : Vintage Colliers et vĂŠtements : Vintage


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Top : Dries van Noten Vintage Colliers, bracelets et boucles d’oreille : Vintage Feather Chieftains Hat : Vintage Lance : Original African

Robe sous robe plume : Stefanel Vintage Drapé sous ceinture : Marimekko Ceinture : Original Indian Manteau fourrure : Indian Handmade Botes : Vintage Arc et fléche : Original African


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Robe verte : Hausach Couture Sandales : H&M Gaiter and Dress (beneath,beige) : Vintage Ceintue, bracelets et colliers : Vintage Feather fan : Vintage

Veste plume : Goldknopf Couture Top (mis en robe) : Marimekko Jupe : Hausach Couture Chapeau plume : Vintage Bracelets, ceinture et colliers : Vintage


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BEAUTE

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AGUICHER SANS CILLER Par Elise Hameau

Comme nous ne sommes pas toutes des Gisèle Bündchen, nous avons besoin de temps en temps d’un petit coup de baguette magique. Pas pour tricher, pas pour rectifier, pas pour corriger… juste pour sublimer ! Et quoi de mieux pour en mettre plein la vue que de battre des cils-plumes, des cils-bleus, des cils-perlés ? Règle d’or : pour se faire remarquer, mettre le paquet sur les cils (sans faire de paquets, évidemment !).

Faux cils surréalistes


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BEAUTE

INSPIRATION

UN MAQUILLAGE PAS OR-DINAIRE Par Elise Hameau

Pour les soirs de fêtes, quoi de plus beau que d’assortir son teint, ses yeux, ses ongles, à sa tenue ? Mode d’emploi d’un maquillage éclatant.

Par Hélène Zemmour

LE TEINT On illumine son teint avec des touches d’or sur les points saillants du visage et du décolleté : haut des pommettes, arête du nez, milieu du front, galbe de la poitrine, haut de l’épaule. Le must : le Sun Cherub, poudre de soleil sensuelle, visage et corps chez Lancôme.

LANCEL VERSION HYPE !

LA BOUCHE Pour une bouche ultra glamour avec un maquillage doré : un joli rose pâle, pour le côté sobre, un doré pailleté pour être glamour le soir. Le must : le rouge à lèvres Kiss Kiss Very Gold N° 500 de Guerlain, le Pur Color Crystal Gloss N°14 Sugarcane d’Estée Lauder.

LES ONGLES Un vernis doré, pour l’être de la tête aux pieds ! L’été, les extrémités ne sont à négliger sous aucun prétexte. Pédicures et manucures sont essentielles pour être parfaite dans ses tropéziennes. Le must : Le vernis Pure Color Bronze Goddess d’Estée Lauder.

LES YEUX L’or se mélange bien avec un blanc nacré. On applique le blanc sur la totalité de la paupière mobile, puis une touche d’or au coin externe de l’œil. Estomper ensuite pour créer un léger dégradé. Pour un maquillage du soir, on joue les sultanes orientales avec un charbonneux marron que vient illuminer une touche dorée sur le coin externe de l’œil. Le must : Le fard gras or n° 20 de Make Up For Ever (texture mousse), Star Bronzer Color Effect n°1 de Lancôme (texture poudre).

LE CORPS Il n’y a pas que celles qui partent à la mer qui ont le droit d’avoir un joli corps couleur pain d’épice. Grâce aux produits spécialement conçus pour pailleter nos gambettes urbaines privées de soleil, à nous les jupettes ! Le must : L’huile scintillante pour le corps Nuxe pour son effet brillant, la crème de diamant Make Up For Ever pour l’effet mat.

arisienne sophistiquée s’il en est, frange brune et rouge à lèvres, la jeune Cécile Togni était la muse idéale pour la cultissime marque de sacs de luxe Lancel. Cette DJ adepte des soirées branchées de la capitale française, connue pour ses mix sur talons hauts, s’est vue proposer un partenariat par le célèbre maroquinier. “Lorsque l’on m’a proposé de lancer ma propre gamme de sacs, Togni by Lancel, en me donnant carte blanche pour créer mon univers, je n’ai pas hésité longtemps !” s’étonne-t-elle. Lancel s’était déjà offert les services de la championne de natation Laure Manaudou et de l’actrice Alice Taglioni ; avec Cécile Togni, son image se dynamise : la fée des

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platines incarne à la fois le chic nouvelle génération et cette french touch enviée par toutes les fans de mode. En exclusivité dans la boutique parisienne Colette (so trendy!), le maroquinier a lancé une gamme de nouveaux produits: un sac sceau, une valise de DJ, un cabas, un étui mp3 et d’autres créations griffées Cécile Togni. Une collection féminine, stylée, noir et bien sûr rouge Lancel, multipliant les clins d’œil à la petite brune : bouledogue en hommage à sa petite chienne Victoire casque et stilettos sont dessinés sur le cuir. Voilà donc l’image de la marque un rien bousculée, et pour notre plus grand plaisir. Notre petit doigt nous dit que la trousse de maquillage, la

clef USB, et la pochette à Ipod “made in” Cécile s’arrache déjà comme des petits pains. La DJette a également signé une pochette tout aussi musicale : “sinon avec quoi sortirais-je le soir?” s’interroge-t-elle, pragmatique. Après avoir embrasé les dance-floors du monde entier avec son groupe Les Petites femmes de Paris, notamment le bô-zin à Marrakech, la belle DJ prépare une tournée, où, valise Lancel à la main, elle ira séduire le public tokyoïte ou marocain. Quand le cuir rencontre la musique… Rabat : Mag N°2 Immeuble N°1 Rue Ghafsa. Tél. : 05 37 20 34 71 Casablanca : 127 Boulevard d’Anfa Tél. : 05 22 36 68 44


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SHOPPING BEAUTE

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SHOPPING BEAUTE

SOIGNER SES MAINS

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Par Elise Hameau

LES NOUVEAUTES MAKE-UP

Les mains sont une des parties de notre corps qui exprime le plus notre sensualité. Par des gestes, des caresses, elles donnent, reçoivent et peuvent aussi envoûter. C’est pour cela qu’il est indispensable de bien les traiter. Pour des mains douces et impeccables, suivons à la lettre les conseils d’Anna, de l’Institut Carlota de Neuilly. Quels conseils donneriez vous à nos lectrices pour de belles mains au quotidien ? Pour de belles mains tous les jours, il n’y a pas de secrets. Cela passe en premier lieu par des ongles impeccables. Je recommande une manucure par semaine en plusieurs étapes : d’abord un bain de paraffine pour hydrater en profondeur, ensuite, repoussez les cuticules de l’ongle avec un repoussoir, appliquez une base fortifiante puis un vernis neutre ou de couleurs. La couleur ne tolère aucune négligence. N’attendez pas qu’elle s’écaille pour l’enlever ! Pour un soin quotidien, je recommande une hydratation régulière des mains. Cela permet de ralentir le vieillissement.

Pourquoi est-ce important d’entretenir ses mains ? Il est indispensable d’entretenir ses mains, car c’est la partie du corps qui vieillit le plus vite. C’est aux mains que l’on peut connaître l’âge véritable d’une personne. Alors faisons en sorte qu’elles ne nous trahissent pas en leur apportant un soin particulier.

Par Elise Hameau

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Le Pocket Beauty Case de Givenchy 1

Quels sont les produits indispensables ? Ne jamais se séparer de sa crème pour les mains. Elle ne doit pas quitter notre sac. Pour nos manucures à la maison, on oublie trop souvent l’huile pour les cuticules qui sert à hydrater l’ongle. Une base durcissante nécessaire pour fortifier, un joli vernis de qualité, et le tour est joué.

Prenez un objet typique du vestiaire masculin, ajoutez y l’indispensable de la beauté pour une femme, vous obtenez le nouvel objet de votre désir. La montre à gousset s’accroche n’importe où et ne vous quittera plus. A l’intérieur, un gloss multifonction qui fait briller les lèvres et illumine les pommettes. Hello Dandygirl !

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Le Vernis à ongles Facettes d’or de Chanel

Crème mains et ongles Carlota

L’été sera chic. Et quoi de plus chic que d’assortir son vernis à ongles à ses bagues en or ? Le vernis Facettes d’or de Chanel illumine vos mains d’un éclat précieux. Une couleur inhabituelle en vernis mais qui pourrait bien devenir le must-have de la saison. 3

Le Joli Rouge de Clarins

La gamme de rouge à lèvres Joli Rouge s’étoffe de 10 nouvelles teintes. De la couleur noisette à la framboisine en passant par l’hibiscus (coup de cœur de la rédaction), vous trouverez forcément teinte à vos lèvres ! Et toujours le double effet colorant et traitant comme un stick à lèvres. Le petit plus : l’irrésistible senteur framboise ! A goûter absolument !

La Palette Fards à paupières effet cuir de Dior 4

On assortit son vernis à ses bagues, pourquoi pas son fard à paupières à son sac à main ? La palette effet cuir de Dior prend non seulement des teintes “cuirées”, mais en prend aussi l’apparence ! En effet, le fard est pressé pour un rendu effet croco. Un joli camaïeu de bronze et brun pour créer son “smoky eye” so tendance.

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Agnès b : le club des créateurs des beauté

Lime ongle, crayon soins ongles et cuticules Sephora


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MODE

Une nuit sur la terre Styliste : Marianne Chloé Maquillage : Malene Qvist Mannequin : Nicoline Edinger, Scoop Models Photographe : Steen Evald Assistant : Anis Dhiman

Robe noire : Max Mara Jupe : Max Mara Chaussures : Malene Birger Top : I blues 4 jupes assemblées : Sportmax Bracelet : Max Mara


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Robe : Zara Head Piece : Malene Birger Chaussures : Max Mara

Robe noire : Sportmax Jupe paillette : Marella Chaussures : Zara


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Robe : Salon By Malene Birger Chaussures : Salon By Malene Birger

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Robe et gants : Sportmax

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Jupe : Max Mara Veste soie : Salon By Malene Birger


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OUARZAZATE sous les feux de la rampe

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REPORTAGE

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Par Corentin Huon de Penanster Photos Delphine Warin

Plateforme du cinéma marocain Ouarzazate, située à 1136 mètres d'altitude, est connue pour son architecture en pisé et ses paysages montagneux aux plaines lunaires. Un décor naturel hors du commun, que les professionnels du cinéma ont élu comme toile de fond. Maints studios, couverts ou à ciel ouvert, se sont développés pour répondre à une demande de plus en plus pointue… Entraînée dans une spirale économique florissante, la population s'est également mobilisée et formée aux métiers du cinéma.

la question de savoir pourquoi est-ce que Ouarzazate a été originellement choisie comme plateforme du cinéma marocain, une contemplation émerveillée des splendeurs naturelles dont est dotée la région suffit pour seule réponse. C'est à la fin des années soixante que feu sa majesté Hassan II demanda à Souheil Ben barka -entre autre réalisateur des Amants de Mogador- de choisir une ville pour devenir l'espace privilégié du cinéma marocain. Ouarzazate s'imposa en toute clarté. Des atouts majeurs, comme la lumière, le ciel bleu profond, l'architecture et les paysages incroyables -Kasbahs en pisé, montagnes enneigées, plaines arides, vallées désertiques parsemées d'oasis verdoyantes- font de cette région l'évident point de mire des tournages cinématographiques. Les différentes ethnies, présentes sur place en grand nombre, offrent aussi un vaste panel de visages différents et propices aux tournages en qualité de figurants. De 1961 à 62, déjà, ces décors naturels abritent le tournage de Lawrence d'Arabie. Dans la

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foulée, un aéroport international s'érige pour accueillir les productions du monde entier. Le développement logique s'en suit, charriant dans son cortège toute une population motivée ; aujourd'hui dédiée aux nombreux métiers qui gravitent autour du septième art. Les transporteurs, loueurs de bureaux, hôteliers, costumiers, artisans créateurs d'accessoires, plâtriers, ferronniers, menuisiers sont autant de métiers florissants qui participent à cet élan ambiant. Même les cascadeurs et maîtres chevaux émergent dernièrement et se spécialisent… Mais pour atteindre l'ambition du Maroc, la réalisation de vingt films par an à Ouarzazate (longs et courts métrages, documentaires et publicités), il fallait donner un sacré coup de collier ! Dans la même dynamique, le gouvernement marocain vient de rendre accessible aux jeunes bacheliers la filière du cinéma en créant une école. Inaugurée en décembre 2006 par Sa Majesté Mohamed VI, l'établissement offre deux filières spécifiques : une pour la gestion de production (effets spé-

ciaux et décors) et la seconde pour la coiffure, le maquillage et la machinerie. Le professionnalisme grandissant apporte un plus indéniable à l'organisation des équipes de tournage, à telle enseigne que certains réalisateurs étrangers viennent aujourd'hui flanqués de leur seul premier assistant, préférant jouir des équipes techniques locales férues, que les maisons de production marocaines proposent, à l'instar de Dune Film ou Dreamaker (voir encadré), plutôt que de devoir déplacer tout un "staff" par trop onéreux. En 1983, les Studios Atlas se créent principalement pour le tournage du film Le diamant du Nil avec Michael Douglas et Kathleen Turner. En 2004, c'est au tour des Studios CLA -trois producteurs : un Italien Cinecittà, un Américain, Dino de Lorentis et un Marocain Saïd Alj- de voir le jour, offrant ainsi la possibilité aux équipes de pouvoir shooter, en un lieu, une place, toutes les facettes de leur storyboard. La création de bureaux, d'ateliers, mais aussi de décors spécifiques pour les tournages intérieurs, s'ajoute aux prestations


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existantes. "La colline a des yeux" étrenne le studio en 2005. En 2008, Monsieur Alj rachète les Studios Atlas et les ouvre au public pour maintenir le patrimoine existant, tout en conservant sa fonction première : être un lieu de tournage. Différents, ces deux studios sont complémentaires. Conçu aux normes internationales, CLA vise davantage les grosses productions hollywoodiennes. La Jé-

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rusalem du moyen âge, édifiée pour les besoins du tournage de Kingdom of heaven, et une reconstitution de la Mecque du temps du Prophète accueillent de nouveaux films et autres documentaires. Chaque décor, pour se l'approprier, peut être modifié par l'ajout d'éléments spécifiques ou le changement d'une patine… l'essentiel du travail de modification ou d'amplification se passe ensuite

en post-production, grâce au numérique et à la 3D. Deux plateaux couverts entièrement insonorisés proposent un "black out" total. L'un d'eux est nanti d'une piscine. Un costumier, propriété de Souheil Ben Barka, est entièrement géré par Houssine, un homme passionné qui vient de trier et répertorier des milliers de silhouettes de toute époque, peuples, styles et nation.

Body of lies, le dernier Ridley Scott avec Leonardo DiCaprio… Le prince de Perse de Walt Disney, Gladiator, Kingdom of heaven, Astérix et Obélix (mission Cléopâtre) et aussi Cléopâtre avec Timothy Dalton, ou encore Kundun de Martin Scorsese… sont les quelques têtes d'affiche qui ont foulé la terre ouarzazatie. Désireux d'offrir une parcelle du "star system" aux particuliers et aux entre-

prises, Amine Tazi Hemida, l'un des directeurs des Studios CLA et Atlas, voudrait développer le tourisme d'affaire, les séminaires… Organiser des dîners au sein des décors, avec un thème en rapport avec l'univers alentour, est une idée qui chemine. L'Hôtel Oscar, niché au sein des Studios Atlas, d'une capacité de soixante-cinq chambres et suites, donne un atout non négligea-

ble au confinement des équipes. Pour l'heure, le grand projet à venir, et qui verra sa première pierre posée en 2010, est une reconstitution fidèle de la Rome Antique en semi dur sur vingt hectares (JAL'S Production financera le projet, ainsi qu'une banque marocaine). Une étude est en cours en ce moment pour que chaque détail des monuments originels soit identique.


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Portrait : les acteurs des coulisses De gauche à droite : Fouad Challa, Omar Driouche, Jimmy et Cédric Proust

CEDRIC PROUST Cascadeur des grands Formé au dressage et à la voltige cosaque, Cédric Proust entame sa carrière au cinéma dans Le Légionnaire avec Jean-Claude Van Damme. Au sein de sa société Cedstunts, Cédric 33 ans, Story-board en main, coordonne, sécurise et réalise chaque figure. Il manage aussi une quarantaine de cascadeurs chevronnés et tourne dans des films comme Green Zone avec Matt Damon, Prince of Persia avec Jake Gyllenhaal… Pour la publicité, il vient de terminer un remake de l'une des scènes de Green Zone pour les thés Lipton. Dans Mirrors, tourné en Roumanie, il double Kiefer Sutherland… La peur, assure-til, le stimule et le rend encore plus vigilant, il faut juste savoir la contrôler ! www.cedstunts.com

JIMMY (DUNES FILMS) Un producteur qui enchante Son look Afro à la Jimmy Hendrix aura tôt fait de lui laisser son estampille… Jimmy, encore prof de maths, se présente à un casting pour un téléfilm français. Contrat en poche, il gagne en trois jours la moitié de son salaire mensuel en tant que fonctionnaire… Patrick Grandperret, réalisateur français, lui demande de devenir son assistant. Galvanisé, Jimmy abandonne le professorat et dirige la figuration d'une main de fer. Une aubaine pour un ex-prof habitué à s'adresser à un auditoire… En 1998, il fonde Dune pour les besoins du tournage de La Momie. Les autorisations, l'hébergement, le casting, les équipes techniques, le transport, l'import ou l'export de matériel… Jimmy gère tous les rouages. La Momie 2, The rules of engagement, Sahara, Kingdom of heaven… et dernièrement Le Prince de Perse, signent sa pleine légitimité. Influent, il parvient même à convaincre le réalisateur de Babel d'abandonner la Tunisie, originellement prévue dans le scénario, au profit du Maroc, mieux adapté et plus accessible. Ses projets ? Acquérir un terrain à Ouarzazate pour monter son propre studio. www.dunefilms.com

OMAR DRIOUCHE, REGISSEUR Protagoniste de premier plan C'est en transportant le producteur du film Gladiator, alors en repérage à Ouarzazate, que Omar Driouiche gagne sa confiance et devient régisseur, "par accident". Installé en nouvelle Zélande pendant trois ans pour les besoins du

tournage du Seigneur des Anneaux, du Prince Caspien et d'Avatar, il vient de rentrer à Ouarzazate pour le Prince de Perse de Walt Disney. Dernièrement en charge d'un documentaire au sein de la Jérusalem de Kingdom of heaven pour la ZDF (deuxième chaîne allemande), sur les prouesses humaines du monde islamique, Omar nous a expliqué son métier. Repérage des plateaux et des décors, choix des équipes, autorisations, contrats avec chaque intervenant… Il est en lien permanent avec les premiers assistants, et règle les moindres détails, surtout l'imprévu. Omar endosse cette activité, terriblement stressante, avec flegme. "Le "Non" est à proscrire dans ce métier", lance-til amusé, "…si un réalisateur veut sa caméra à un emplacement lambda, alors que le planning de la journée ne le spécifie pas, je m'exécute, docile". Ses prochains projets sont la deuxième partie du Prince de Perse et Tripoli avec Russel Crowe. Tél. : 06 68 51 53 52

FOUAD CHALLA Dreamaker ou les clefs du Royaume Diplômé de la célèbre University of California de Los Angeles, Fouad Challa a grandi aux Etats-Unis. Marocain depuis huit ans, il peut se targuer d'avoir produit une centaine de documentaires pour National Geographic, Discovery Channel… Sous le label Dreamaker, Fouad agit en prestataire de service dans la production de films étrangers (transport, techniciens, matériel, etc.). Pour China mystery mummies, Boujemaa Rassourance, l'un de ses "poulains", a été nominé aux 29èmes "Emmy Awards" en tant que meilleur décorateur. Encourageant ! Producteur de longs-métrages, Fouad prépare en ce moment Pégase avec le réalisateur Mohamed Mouftakir. Le tournage est prévu en février. www.dreamakerproductions.com


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DESTINATION

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ParCatherine Zerdoune

UN WEEK-END A BARCELONE CATALAN ET COSMOPOLITE Des merveilles d’architecture, des musées splendides, des boutiques pleines de tentations, une vie nocturne trépidante… la capitale de la Catalogne ne manque pas d’atouts pour séduire. Elle cultive art et douceur de vivre comme nulle autre : profitez-en ! PREMIER JOUR Le matin : prise de contact… culturelle Rien de tel qu’une promenade sur les Ramblas pour prendre le pouls de la ville. Malgré ses vendeurs de souvenirs, l’avenue la plus connue de Barcelone conserve un caractère authentique. Attablez-vous pour un café ou une horchata de chufa, boisson rafraîchissante au goût d’amande amère, et savourez le spectacle de la rue ! Vous pouvez vous installer au Café de l’Opera, face au théâtre du Liceu, un établissement à l’atmosphère un peu surannée qui a pour cadre une ancienne chocolaterie, ou pourquoi pas, aller jusqu’au marché de la Boqueria, installé sous une superbe halle métallique et déguster au comptoir, avec les marchands, churros (beignets) ou boccadillos (petits sandwiches). Traversez le quartier populaire d’E El Raval pour rejoindre le funiculaire qui part du métro Paral.lel. Il vous conduira sur la colline de Montjuïc, où sont rassemblés plusieurs musées intéressants. La Fondació Joan Miró mérite à elle seule le voyage. Le bâtiment aux lignes pures abrite la plus grande collection d’œuvres de cet enfant du pays (1893-1983). Ne manquez pas de vous arrêter à la très belle boutique du musée et au restaurant qui possède une agréable terrasse avec vue sur les sculptures de l’artiste.

L’après-midi : ballade dans les vieux quartiers Redescendez vers la vieille ville et partez à la découverte du Barri Gòtic, le cœur historique de Barcelone. Perdez-vous dans ses étroites ruelles, faites une pause sur l’une des innombrables placettes du quartier, comme la plaça Nova, où sont encore visibles des vestiges de la muraille romaine. La splendide cathédrale gothique est toute proche ; elle abrite un cloître délicieux, planté d’orangers et de palmiers. Audelà de la via Laietana commence le quartier de la Ribera. Ici encore l’histoire a rendez-vous avec l’art : musée du textile, musée d’art précolombien Barbier-Mueller, musée Picasso… Les

boutiques branchées côtoient celles des petits artisans. Ne manquez pas de faire un tour chez Moska pour dénicher des bijoux originaux, chez Cortana, pour des tenues féminissimes, chez Casa Oliveras, pour des broderies délicates. En revenant vers les Ramblas, deux adresses incontournables : La Manuel Alpargetera, pour les espadrilles fabriquées à la main, et Coses de Casa, pour les toiles catalanes.

Le soir : la tradition… revisitée Dînez sous les arcades de la charmante plaça Reial, chez El Taxidermista, qui propose une

nouvelle cuisine à la mode catalane dans le cadre de l’ancien musée des Sciences naturelles, ou aux Sept Portes, une institution depuis 1836, réputée pour sa paella et son riz noir.

DEUXIEME JOUR Le matin : la ville du modernisme

dans tous les esprits. C’est lui qui a conçu la fameuse Sagrada Familia, incroyable cathédrale en "dentelle de pierre", inachevée depuis sa mort et devenue le symbole de cette ville toujours en mutation. Le quartier de l’Eixample, investi par la bourgeoisie triomphante de l’époque, compte plusieurs immeubles à ne pas manquer : la Pedrera, la Casa Milà, la Casa Batlló, la Casa Amatller…

L’après-midi : destination shopping Vous êtes ici dans le triangle d’or du shopping barcelonais ! Commencez la tournée par le grand magasin El Corte Inglés qui occupe tout un angle de la plaça de Catalunya. Déjeunez dans l’un des restaurants du dernier étage -vue imprenable sur les toits de la ville– ou chez Flash Flash, pour les meilleurs hamburgers de Barcelone dans un cadre pop art. Lancez-vous ensuite à l’assaut des boutiques du quartier où se sont donné rendez-vous les grands noms de la mode et du design. C’est là que vous trouverez les marques espagnoles qui s’exportent comme le maroquinier Loewe ou la styliste Agatha Ruiz de la Prada, et des créateurs plus confidentiels, certains barcelonais : Josep Font, David Vals, Lydia Delgado… Pour votre sweet home : Taller de Lenceria (linge de maison raffiné) et Pilma (déco contemporaine et accessoires). Envie d’accorder votre coiffure à votre nouveau look ? Faites une pause chez Marcel, le coiffeur qui “décoiffe”. Fatigué ? Direction Aqua-Urban Spa, oasis au service du bien-être et de la beauté…

En pleine ébullition à la fin du XIXe siècle, Barcelone s’est dotée de nouveaux quartiers et de bâtiments au goût du jour : celui du modernisme. Le nom d’A Antoni Gaudí (1852-1926) est

Le soir : un dîner élégant Le quartier ne manque pas de lieux raffinés pour dîner. Essayez El Tragaluz, nouvelle cuisine dans une ambiance feutrée, ou Casa Calvet, fruits de mer et poisson dans une demeure construite par Gaudi.

TROISIEME JOUR

Le soir : tapas et fiesta

Le matin : la facette méditerranéene

La réputation de la nuit barcelonaise n’est plus à faire. La soirée se doit de commencer dans un bar à tapas, où l’on grignote au coude à coude en sirotant une bière ou un verre de vin, chez Sagardi, où se pressent les habitués, ou à La Vinya del Senyor, une bodega (bar à vins) avec une belle terrasse. Les mélomanes essaieront d’entendre un concert au Palau de la Música catalana, la salle la plus renommée de la ville, fameuse pour son incroyable décor. Les amateurs de salsa, rumba, pop ou acid jazz tenteront leur chance à Costa Brave, un club branché à la programmation éclectique. Pour finir la soirée, les bars de nuits ne manquent pas : Torres de Avila, sur les hauteurs de la ville, compte des terrasses d’où la vue est imprenable ; Snooker possède un superbe décor et une ambiance feutrée, idéal pour siroter un cocktail.

Impossible de partir sans avoir vu la mer. Pour une bonne entrée en matière, visitez le magnifique musée maritime installé dans les anciens arsenaux (XIIIe s.) ou bien découvrez toute la faune de la Méditerranée dans le plus grand aquarium d’Europe. Embarquez ensuite pour une promenade le long du littoral sur Las Golondrinas, ces bateaux qui, en 35 mn ou en 1h30, permettent de humer l’air du large.

L’après-midi :

farniente au bord de l’eau Direction la Barceloneta. L’ancien quartier des pêcheurs et des dockers a gardé son côté populaire mais il n’a pas échappé à la frénésie de transformations qui s’est emparée de la municipalité à l’occasion des jeux Olympiques de 1992. Cinq kilomètres de plages garnies de sable fin et frangées de palmiers s’alignent désormais face à la mer. Profitez des joies de la plage en dégustant du poisson grillé les pieds (presque) dans l’eau dans l’un des nombreux restaurants du bord de mer, cuisine légère et service charmant.


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CARNET D’ADRESSES SE LOGER Banys Orientales***, Carrer de l’Argenteria, 37, M° Jaume I. www.hotelbanysorientals.com. Un immeuble au charme discret qui abrite des chambres à la décoration moderne. Les prix sont très doux et il faut réserver longtemps à l’avance. Colón***, Avigunda de la Catedral, 7, M° Jaume I. www.hotelcolon.es . Une situation excellente et un charme rétro. Demandez une chambre avec vue sur la cathédrale. Hotel Omm*****, Carrer del Rosselló, 265, M° Diagonal. www.hotelomm.es. Une belle façade de marbre, des chambres ultra modernes et une piscine sur le toit. Deux restaurants réputés et une boite de nuit animée. Arts Barcelona*****, Carrer de la Marina, 19-21, M° Ciutadella-Vila Olímpica. www.hotelartsbarcelona.com. Chambres raffinées et design high tech pour un hôtel chic avec piscine et vue imprenable sur le port Olympique. L’hôtel abrite aussi un spa réputé.

VISITER Aquarium, Moll d’Espanya, s/n, M° Drassanes, www.aquariumbcn.com Fondation Miró, parc Monjuïc, funiculaire, http://fundaciomiro-bcn.org Las Golondrinas, sur le port, www.lasgolondrinas.com Musée Barbier-Mueller, Carrer de Montcada, 1214, M° Jaume I, www.barbier-mueller.ch Musée maritime, Avigunda de les Drassanes, s/n, M° Drassanes, www.mmb.cat Musée Picasso, Carrer de Montcada, 15-23, M° Jaume I, www.museupicasso.bcn.es Musée du textile, Carrer de Montcada, 12, M° Jaume I, www.museutextil.bcn.cat Sagrada Familia, Carrer Sardenya, M° Sagrada Familia, www.sagradafamilia.cat

MANGER-SORTIR Agua, Passeig Maritim de la Barceloneta, 30, M° Cuitadella-Vila Olimpica. Café de l’Opera, La Rambla, 74, M° Liceu.

Casa Calvet, Carrer de Casp, 48, M° Catalunya. Costa Brave, Carrer d’Aribau, 230, M° Diagonal. El Tragaluz, Passeig de la Concepció, 5, M° Diagonal. Flash Flash, Carrer de la Granada del Penedès, 25, M° Diagonal. La Vinya del Senyor, Plaça Santa Maria, 5, M° Jaume I. Mercat de la Boqueria, Ramblas, 85-89. Bien aussi pour faire le plein de confiseries, dont le délicieux turrón. Palau de la Música catalana, Carrer de Palau de la Música, 2-6, M°Urquinaona, www.palaumusica.org Sagardi, Carrer de l’Argenteria, 62, M° Jaume I Snooker, Carrer Roger de Llúria, 42, M° Passeig de Gràcia. Torres de Avila, Avigunda del Marquès de Comillas, M° Espanya.

SE RENSEIGNER Site de l’office de tourisme : www.barcelonaturisme.com Un grand week-end à Barcelone, Hachette.

Y ALLER Royal Air Maroc dessert Barcelone depuis Marrakech (1 escale), Casablanca (sans escale). www.royalairmaroc.com Air France dessert Barcelone depuis Rabat (1 escale). www.airfrance.fr

VISA A demander à l’ambassade d’Espagne à Rabat : Rue Ain Khalouiya, Route des Zaers, Souissi. Tél. : 05 37 63 39 00 Email: emb.rabat@mae.es Au consulat d’Espagne à Casablanca : 31, rue d'Alger. Tél: 05 22 22 07 52

SHOPPING Aqua Urban Spa, Carrer Gran de Gràcia 7, M° Diagonal, www.aqua-urbanspa.com Antonio Pernas-Agatha Ruiz de la Prada, Carrer del Conseil de Cent, 314-316, M° Passeig de Gràcia. Casa Oliveras, Carrer de la Dagueria, 11. M° Jaume I Coses de Casa, Plaça Sant Josep Oriol, 5, M° Liceu. Cortana, Carrer dels Flassaders, 41, M° Jaume I David Vals, Carrer de Valencia, 235, M° Passeig de Gràcia. El Corte Inglés, plaça de Catalunya, 14 M° Plaça de Catalunya. Josep Font, Carrer de Provença, 304, M° Diagonal. La Manuel de Alpargetera, Carrer Avinyó, 7, M° Liceu. Loewe, Passeig de Gràcia, 35. M° Passeig de Gràcia. Lydia Delgado, Carrer de Minerva, 21-28, M° Diagonal. Marcel, Carrer de València, 247, M° Diagonal. Moska, Carrer dels Flassaders, 42 bis, M° Jaume I. Pilma, Avigunda Diagonal, 403, M° Diagonal. Taller de Lenceria, Carrer del Rossello, 271, M° Diagonal.

L’Hôtel Omm


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LE TAROT DE MARRAKECH renaît de ses cendres…

Le Tarot est un ensemble de cartes au contenu très symbolique, connu pour son usage divinatoire. Mais sa réalité est tout autre. Les images symboliques qui l'illustrent sont des représentations archétypiques des grands moments de la pensée humaine. On y retrouve les caractères psychologiques fondamentaux, mais aussi les situations que tout individu dans sa vie peut être amené à expérimenter. (La solitude, l'amour, la peur, l'injustice etc.). Or il existe des milliers de Tarots différents, le plus connu date du XVIIIè siècle, c'est le Tarot de Marseille. Mais les chercheurs lui reconnaissent une existence très antérieure et feraient remonter son origine au moyen-âge. Nous avons rencontré le philosophe Georges Colleuil, qui avec le peintre Valadié a tenté l'aventure de retrouver les symboles originaux du Tarot qui seraient nés à Marrakech à la fin du XIIe siècle. Ils ont ainsi créé ensemble Le Tarot de Marrakech.

212 : Le Tarot de Marrakech est le fruit de votre rencontre avec le peintre Jean-Baptiste Valadié, comment est née l'idée de ressusciter cette oeuvre ? Georges Colleuil : La rencontre avec Valadié est un peu magique. Lors de notre première rencontre il s'est gentiment moqué du Tarot. Puis il m'a invité dans son atelier. Là j'ai pu observer que nombre de ses peintures contenaient à son insu les symboles fondamentaux du Tarot. Il les portait en lui, comme beaucoup d'artistes reliés aux archétypes universels ! Mais cela était inconscient. 212 : De quelle manière s'est articulé votre projet ? G.C. : L'important c'était d'intégrer que le Tarot n'est pas un jeu de carte divinatoire comme beaucoup de personnes le pensent, mais un ensemble de symboles qui aident à une meilleure connaissance de soi. Je lui

parlai de mon ressenti avec les Arcanes et il dessinait ce ressenti. Il me montrait son croquis, j'apportais des commentaires, il affinait, en même temps de nouveaux symboles que je n'avais pas prévus qui émergeaient de son imagination et que je validais à mon tour. 212 : L'origine du Tarot de Marrakech remonterait au XIIe siècle, que sait-on aujourd'hui sur son histoire, sa genèse ? G.C. : On sait peu de choses. Tous les tarologues connaissent cette anecdote selon laquelle à la fin du XIIe siècle, 7 sages se seraient retrouvés à Fès pour rassembler tous les savoirs qu'ils possédaient avant de disparaître, et les dessiner, selon le principe qu'une image vaut dix mille mots. Mais on ne sait rien de plus. J'ai eu un rêve qui m'a montré qui étaient ces 7 sages, je me suis laissé guidé par eux au cours de l'écriture.

212 : Dans la première partie de l'ouvrage vous proposez comme titre "la traversée'', pourquoi ? G.C. : L'histoire du Tarot est véritablement une traversée. Né en Egypte, il s'est retrouvé simultanément en Inde, en Europe puis au Maroc, puis il a subi des autodafés et a continué à émigrer vers l'Espagne, d'où il s'est empreint de cabale. Il a ensuite probablement atterri à Marseille, grande plaque tournante commerciale et culturelle. Mais c'est aussi l'histoire de la traversée de l'homme qui part à la conquête de lui-même. J'ai essayé de montrer les deux traversées en parallèle. 212 : Quels sont les points communs entre le Tarot de Marseille et celui de Marrakech ? G.C. : Leur point commun : tous les deux puisent à la même source. Le Marrakech n'est pas une traduction du Marseille ou inversement. Mais les auteurs de ces deux Tarots se sont ins-

“Il ne sert pas à lire l'avenir, mais à le construire” pirés du même message et l'on traduit en fonction de leur propre sensibilité. Pour évoquer les différences comparons le Mat et le Mejnoun. Le Mat du Marseille est rebelle à la société, c’est un contrebandier, un sdf, un hors la loi, un voyou, un insoumis. Il est insaisissable, inclassable, incassable. Le Mejnoun, lui, est tout entier tourné vers l’amour. Les scorpions, les serpents et les hyènes tentent de le détourner de son chemin de sagesse mais ils n’y parviennent pas. Son regard est illuminé. Certains diraient allumé ! Le sourire qu’il affiche est très différent de celui du Mat. Le sourire du Mat est cynique, ironique, j’menfoutiste, provocateur, moqueur comme le chant du merle... Le sourire du Mejnoun est réjoui, comblé, ravi. Ravi comme si on l’avait ravi des territoires de la médiocrité et qu’un Djinn bienveillant, s’étant emparé de son âme, l’avait conduite vers les terres radieuses du Promis ! Les hommes ne lui font pas de

place au sein de leur communauté. Lorsqu’il n’est pas carrément rejeté ou enfermé, on se moque de lui…Comme d’une sorte d’handicapé. Le Mejnoun, comme le Mat d’ailleurs, n’est inscrit dans aucun parti, n’appartient à aucune association ou confrérie, il ne cotise à aucune caisse, si ce n’est à la caisse d’insécurité sociale…

forme de fantasme. Construire son avenir c'est être en lien à chaque instant avec le réel.

212 : Quelle est la force principale du Tarot de Marrakech ? G.C. : Il est très fin et très précis, notamment pour le travail en généalogie et pour le décodage des rêves.

212 : L'une de vos priorités à été de ressusciter les symboles arabes et berbères du Tarot de Marrakech, quel arcane témoigne selon vous le plus de cette richesse ? G.C. : Chaque Arcane porte cette mémoire. Les noms qu'on leur a donné, les terres rouges, les cimes enneigée de l'Atlas, et mille autres petits détails. Peut être que la Croix du Sud ou le Marchand d'eau, personnage emblématique de la cité de Marrakech, offre le plus de ressemblance avec la réalité de cette culture.

212 : Vous dites que le Tarot ne sert pas à lire l'avenir mais à le construire, qu'entendezvous par là ? G.C. : En tant que miroir de l'âme les images symboliques du Tarot nous mettent en relation avec nous-mêmes. Je crois plus au devenir qu'à l'avenir. Lire l'avenir c'est souvent projeter une

212 : Vous proposez une série de séminaire consacré au Tarot de Marrakech, quel est le contenu de ces stages ? G.C. : J'enseigne des tirages spécifiques avec ces symboles pour décoder des rêves, résoudre des conflits, réparer des blessures émotionnelles ou généalogiques.

LES AUTEURS DU TAROT DE MARRAKECH de Naissance), les empreintes orientales présentes en filigranes dans l'Ancien Tarot de Marseille. Touché par l'œuvre de Valadié comme par la magie marocaine, il fait sienne la très ancienne pensée hermétique selon laquelle une image vaut dix mille mots. Il resucite alors avec son ami peintre l’invraissemblable origine archaïque du Tarot. Georges Colleuil animera un séminaire sur le Tarot de Marrakech et les philosophies du Sud, du 24 au 27 septembre 2009, au Riad Sahara Nour à Marrakech (www.riadsaharanour-marrakech.com). Renseignements et inscriptions : +336 12 51 87 31 georgescolleuil.stages@yahoo.fr GEORGES COLLEUIL, explorateur de mémoires Georges Colleuil poursuit une quête étonnante. Depuis l'enfance il se passionne pour de fabuleux trésors symboliques qui reposent dans d'étranges cavernes d'Ali Baba : La Mythologie, le Tarot, les nombres sacrés, les cristaux, l'Alchimie, les contes populaires etc. Passionné de philosophie, de linguistique et de psychologie il découvre au fil de ses multiples créations (notamment Le Référentiel

JEAN-BAPTISTE VALADIE, le peintre errant Jean-Baptiste Valadié parcourt inlassablement le monde à la recherche de nouvelles lumières. Son œuvre appréciée dans le monde entier est aux couleurs de ses voyages. Ses peintures, lithos ou sculptures, ont connu notamment plusieurs périodes : africaine, mexicaine, asiatique... Aujourd'hui son inspiration se révèle orientale.

Jean-Baptiste Valadié revivifie dans ses toiles les vieilles mémoires endormies du détroit de Gibraltar aux confins de l'Atlas. Les couleurs, la lumière et l'esprit des terres rouges marocaines l'enchantent. Ce coup de foudre pour le Maroc et sa rencontre avec Georges Colleuil le plongent dans l'ivresse de la création du Tarot de Marrakech.


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EVASION

Escale enchantée

SAINT-DOMINGUE Destination soleil, Saint-Domingue fait partie du gotha des caraïbes. Elle avait déjà fortement impressionné Christophe Collomb quand il y fit escale, sur sa route de l’or, il y a quatre siècles. Voir Hispanolia c’est ne plus jamais repartir… notera dans son carnet de bord l’explorateur qui a pourtant vu d’autres rivages… Capitale originelle du Nouveau Monde, Santo Domingo, sera en 1496 la première cité bâtie du continent américain. Sa zone coloniale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, fourmille de références gothiques et de somptueux palais Renaissance.

Par Dominique Boin Photographies : DR


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LA PENINSULE DE SAMANA L’ultime paradis perdu Ilot de nature vierge, cerné par tous les bleus du ciel et de la mer, la péninsule de Samana, au nord-est de l’île de Saint-Domingue, est peut-être l’un des ultimes paradis perdus sur la planète terre. A l’abri des colères du grand large, blottie derrière un récif corallien, une succession de plages paradisiaques promettent farniente et solitude au voyageur amoureux d’espaces infinis.

l y a seulement une dizaine d’années, ni électricité ni téléphone ne perturbaient la sérénité de cette région qui vivait en toute simplicité, de pêche et d’agriculture. La modernité venue à sa rencontre a épargné miraculeusement ce jardin d’Eden de l’appétit démesuré des promoteurs. Malgré un essor touristique en constante progression, la nature a pu conserver ses droits sur l’homme. Une loi incontournable veille sur toute construction dont aucune ne doit dépasser le faîte des cocotiers, et si l’on évite le réseau routier, des kilomètres de pistes serpentent au coeur d’une végétation tropicale, exubérante, exotique et parfumée. Le décor est planté pour faire resurgir chez l’urbain fatigué, ses rêves secrets de conquêtes et d’aventures. Autrefois, l’arrivée à Las Terrenas, petit village de pêcheurs ancré dans une baie turquoise, se méritait tout au bout d’une piste chaotique, poussiéreuse et interminable qui grimpait dur à l’assaut des collines. Une sorte de récompense, un trésor authentique alangui au soleil pour lequel on tombait immédiatement en amour. Il a bien fallu, pour accueillir le XXIe siècle, se résigner à déployer une autoroute de goudron pour relier la capitale en 3 heures. Une concession au temps et à la vitesse qui n’entâche en rien la magie du lieu. Il paraît simplement moins loin et plus accessible.

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“Cette île est un véritable jardin d’eden où s’épanouit une nature exubérante”

Les habitants tout autant que les instances politiques dirigeantes de la république dominicaine ont très tôt pris conscience de l’importance à protéger leur écosystème. Près de 20% du territoire national sont classés en parc national ou réseve scientifique. Véritable sanctuaire marin, la baie de Samana accueille chaque année le ballet des centaines de baleines à bosses qui viennent s’y reproduire de janvier à mars.

Le sanctuaire des Baleines En mer avec Kim Beddall

La piste du café : un raid éco-passion

ien plus qu’un simple raid en quad, ce circuit sur pistes est une véritable découverte de la flore et de la faune qui permet la découverte des plantations de café qui jalonnent les zones de montagnes. La république dominicaine, écrin d’abondance, fleuri et luxuriant grâce à ses pluies tropicales, est extrêmement vigilante sur la préservation de son éco-système. La péninsule de Samana abrite la plus grande cocoteraie du monde : 60 kms de long sur 20 kms de large. Terrorisée à juste titre par l’aridité et la désertification de sa voisine haïtienne, l’île verte applique un contrôle forestier sévère. Chaque arbre abattu induit l’obligation de replanter la même essence. On atteint quasiment l’équilibre parfait avec un chiffre de 9 millions d’arbre pour 9 millions d’habitants. On ne saurait trop vous recomman-

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der cette balade pour aventuriers aguerris ou débutants, six heures de bonheur ponctuées de nombreux arrêts : panorama époustouflant, études des feuilles de palmiers et bananiers, et caféiers bien sûr... avec un arrêt salvateur dans une plantation ou le propriétaire vous accueille dans son intimité… Les conditions de vie, simples et rudes, n’ont pas évoluée depuis le 19e siècle et le grandpère monagénaire, père de 18 enfants, gère toujours d’une main de fer son empire vert. Grâce à la percée du commerce équitable, la famille arrive à joindre les deux bouts… de ficelle. Ni eau, ni électricité, ni télévision… juste l’amour de la terre et du travail hérités d’une saga familiale qui s’étire sur plusieurs siècles. “les jeunes descendent au village et ne veulent plus travailler dix heures par jour. Leurs rêves sont d’aujourd’hui, encombrés de moto, de discothèques et de vie facile… En fait, mes petits enfants rêvent d’être joueurs de foot. Alors il faudra bien vendre quand je ne serais plus là.” Le plus : une halte déjeuner au restaurant chez Santi, référence incontournable à Sanchez, pour sa cuisine typique dominicaine.

Cette scientifique américaine a consacré sa vie entière à l’observation des baleines à bosses. c’est donc avec elle de préférence qu’il faut embarquer vers le grand large pour approcher, sans les déranger, ces mammifères marins, énormissimes, qu’elle répertorie et identifie grâce aux tâches dessinées sur leurs nageoires. Une sorte d’empreinte digitale tout à fait unique qui permet de suivre leur évolution. Une classification d’espèces en voie de disparition leur assure depuis pas mal d’années une protection maximale et elles viennent s’ébattre et mettre bas en toute confiance, en haute mer juste à la sortie de la baie de Samana, un sanctuaire sous protection de l’UNESCO. A voir absolument !

Il faut savoir Ces baleines présentent une bosse à la base de l’aileron dorsal. Elles font partie de la classification des mammifères marins qui ne sont pas des poissons. Ce sont des animaux à sang chaud qui sont retournés à la mer. Ils possèdent donc des poumons, des poils, des mamelles et allaitent leurs petits. La taille moyenne pour les mâles est d’environ 14,6 m. Poids : entre 30 et 40 tonnes pour les mâles et les femelles adultes. A la naissance, le baleineau à bosse pèse 1 tonne. La durée de vie d’une baleine à bosse est de 50 ans en moyenne. Soyez patient ! Les baleines sont curieuses et votre intérêt l’un pour l’autre est réciproque.

La cascade de El Limon Une balade d’environ trois heures qui emprunte des sentiers étroits, des gués de rivière, permet l’observation de panoramas extaordinaires, de faucons chasseurs et de la flore tropicale... En récompense, à l’arrivée, les notes cristallines d’une cascade puis les rugissements d’une imposante chute d’eau de 50 mètres. Nager dans cette eau fraîche est un pur bonheur. Les courageux iront à pied, les autres à cheval, de préférence avec un guide.


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“Près du village de Las Galleras, le site enchanteur de Rincon est classé parmi les 10 plus belles plages du monde”.

“Le petit village de pêcheurs ancré à la pointe d’une presqu’île quasiment sauvage, est ourlé d’une multitude de plages et de criques désertes” n comprend aisément pourquoi les Indiens Tainos avaient choisi de s’établir dans la région et pourquoi, quelques siècles plus tard, des Français téméraires, pour la plupart montagnards d’origine, sans doute lassés des neiges éternelles et des pressions fiscales de la civilisation, prirent la décision d’y reconstruire leur vie. Des cases rudimentaires, quelques petits hôtels sans prétention, dotés de leurs groupes électrogènes, surgirent sur le sable, bientôt suivis d’une éclosion de bars, restaurants et boutiques. La communauté française est encore dominante, l’Ecole française scolarise plus de 150 enfants, mais les ressortissants belges, suisses, italiens et canadiens venus fuir la folie du monde contemporain font de ce refuge une véritable tour de Babel. En négociant habilement son évolution vers le futur, Las Terrenas a su rester authentique et garder une dimension humaine malgré le flot de touristes qui animent la haute saison.

Station balnéaire en perpétuelle évolution, le village a su toutefois garder son charme et une forte personnalité qui lui permet, pour l’instant, de rester insensible aux sirènes du tourisme de masse. Ici, la civilisation a du faire des concessions : hormis la rue principale, la calle Duarte, toutes les autres voies sont restées en terre. D’où une joyeuse pagaille, beaucoup de poussières aux heures

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d’affluence mais aussi cette atmosphère charmante, haute en couleurs et parfumée aux senteurs des tropiques.. Les dominicains sont par nature joyeux et accueillants. Il règne ici un mélange heureux d’indolence, d’insouciance et de joie de vivre décuplée par le soleil, le rhum et le merengue…Tout simplement irrésistible ! Le monde moderne et son stress, c’est une autre galaxie...

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Deux atouts majeurs : Le climat doux avec ses vents alizés et la chaude température de l’océan Atlantique sub-tropical se combinent pour apporter à cette partie de l’île un temps délicieux tout au long de l’année avec très peu d’écart de température entre l’hiver et l’été. 50% de zones côtières du pays ne sont pas encore exploitées. Elles pourront attirer des investisseurs dans le futur...


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ASTRO 2009 Par Bérénice - Tél. : +33 6 09 452 478 - EMail : berenicethai@hotmail.com

Bélier

Lion

Sagittaire

Vous aviez commencé l’année en fanfare, vous continuez à bénéficier de vibrations positives et magiques, tout vous réussit… ou presque. Des décisions, des changements, des renouveaux, que de choses à faire. Le climat amoureux est paisible. Toute décision que vous prendrez vous engagera pour 9 ans, alors réfléchissez. Bien avec les Scorpions et les Poissons.

Liberté, liberté chérie, vous serez enfin libre d’aller où bon vous semble, de faire ce qui vous plait, acceptez ce renouveau que vous vivrez, vous l’avez tant espéré. Une certaine réussite dans vos activités et vos nouvelles idées peuvent faire l’unanimité. Une rencontre peut changer votre vie. Bien avec le Sagittaire et le Lion.

On récolte toujours ce que l’on sème, et en 2009 elle sera abondante. Vous repartez d’un pied nouveau, vous vous sentirez invulnérable (ou presque). Vous souriez et la vie vous sourit, vos projets se réalisent avec une grande aisance et vos amours sont au beau fixe, vous rayonnez. Quelle chance. Bien avec le Capricorne et les Poissons.

Taureau

Vierge

Capricorne

Guerre ou paix !!! Soit vous vous associez, soit vous vous séparez. Patience et diplomatie sont les maitres mots de ce début d’année. Ne provoquez rien, et tout peut vous arriver. Il y a des ruptures mais aussi de nouvelles relations. Savourez les moments intenses que vous réservent ces prochaines semaines. Bien avec le Cancer et le Capricorne.

Ne résistez pas et laissez éclater tous ces vieux problèmes autour de vous. En 2009 il est temps de faire le point et de prendre de nouvelles directions. Ouvrez votre cœur et regardez vers l’avenir, qui peut être rose, détachez-vous du passé qui vous rend si nostalgique. Bien avec les Gémeaux et le Bélier.

Mettez vos projets à exécution, le ciel vous est favorable, profitez-en !!! En amour, vous vous sentirez sûr de vous et de vos sentiments. Evitez, cependant le chantage affectif, ou la jalousie excessive, ça pourrait tout gâcher… Alors soyez plus cool. Bien avec le Sagittaire et le Taureau.

Gémeaux

Balance

Verseau

Quelle belle année, la famille s’agrandit, un voyage en prévision, une nouvelle maison aussi !!! Enfin des tas de projets, de désirs, c’est le moment ou jamais de réaliser tous les souhaits qui vous tiennent à cœur. Bien avec la Balance et la Vierge.

Réfléchir c’est bien mais agir c’est mieux... Ne mollissez pas et profitez des effets du début de l’année qui a du vous stimuler pour atteindre vos objectifs. Ambitieux et courageux, vous l’êtes et tout devrait vous réussir. L’amour est au bout du chemin. Bien avec le Taureau et la Vierge.

Vous souhaiterez commencer une nouvelle expérience et cela devrait marcher. Les planètes protègent votre vie amoureuse, en couple ou célibataire, l’amour est au rendez-vous ne le ratez pas. Vous vivrez des moments de tendresse intense. Bien avec le Cancer et la Balance.

Cancer

Scorpion

Poissons

N’hésitez pas à dire tout ce que vous avez en tête et préparez vous à tourner une page. Un grand nettoyage dans votre vie ne peut que vous faire le plus grand bien. Méfiez vous des coups de foudre. Le grand Amour pourrait vous tomber sur la tête sans que vous puissiez imaginer que c’est lui (ou elle) que vous connaissez déjà ??? Mais QUI... Bien avec le Verseau et leBélier.

Ne vous mettez pas à crier sans connaitre la situation !!!! Sachez écouter et composer. Vous serez poussé à parler de vos intentions amoureuses et votre partenaire sera comblé par vos révélations. Si vous utilisez votre charme, vous n’aurez aucun problème à convaincre. L’amour adoucit les mots et les maux, n’est-ce pas ? Bien avec le Cancer et le Verseau.

Vous avez peut-être des projets qui attendent au fond d’un tiroir ce serait le moment de les sortir et de les proposer vous aurez de l’énergie à revendre, bien inspiré vous réaliserez de grandes choses. C’est le moment de sortir, de profiter des joies de l’amour et de vous retrouver dans les bras de Vénus. En couple vous roucoulerez. Bien avec le Lion et les Gémeaux.

Photo Delphine Warin


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