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DECO & DESIGN T VISION D'INTERIEUR CREATEUR

LA TRIBUNE DE MARRAKECH DÉCEMBRE 2021

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Par Jérémy Baudet, photos JJF

LUDOVIC PETIT ou l’élĂ©gance sous toutes ses formes

FormĂ© dans les plus grandes maisons de haute couture française, Ludovic Petit est devenu l’un des crĂ©ateurs les plus douĂ©s de sa gĂ©nĂ©ration. Amoureux de Marrakech et adepte du sur-mesure, il « sĂ©vit » dans de nombreux domaines (dĂ©coration, architecture d’intĂ©rieur, Ă©vĂ©nements) avec une modernitĂ© rare. Rencontre.

D

ans la vie, il y a ceux qui adorent se mettre en scĂšne, briller Ă  la lumiĂšre des projecteurs pour mieux susciter l’intĂ©rĂȘt des courtisans. Puis il y a les autres. Les discrets. De celles et de ceux qui, bien que dĂ©bordant de talents, prĂ©fĂšrent rester tapis dans l’ombre, quitte Ă  parfois se faire lĂ©gĂšrement voler la vedette. CrĂ©ateur Ă©mĂ©rite, Ludovic Petit est ainsi fait. Qu’importe le succĂšs mĂ©diatique que cultive aujourd’hui Lup 31, sa marque de dĂ©co que l’on retrouve dans les magazines branchĂ©s. Pour cet artiste formĂ© dans les plus grandes maisons de haute couture françaises, proche de Kenzo - il fut notamment son assistant -, la discrĂ©tion est pourtant devenue une marque de fabrique. Au mĂȘme titre que son souci de perfection et cette inspiration, unique, que lui inspire les matiĂšres, les objets et l’atmosphĂšre si particuliĂšre des souks de la citĂ© ocre. De ses sacs en cuir, de ses coussins brodĂ©s Ă  la main, de sa vaisselle en cĂ©ramique en passant par ses incontournables photophores et autres pochettes en toile de jute plastifiĂ©e, on retrouve Ă 

chaque fois dans ses crĂ©ations ce petit quelque chose qui relie Ă  merveille les traditions et la modernitĂ©. Les deux pans d’une ville, Marrakech, oĂč il avait un pied Ă  terre et qui a fini par devenir, quelque part,

la muse de sa vie. Croyant aux bienfaits du hasard, Ludovic Petit y a fait sa premiĂšre escale Ă  la fin des annĂ©es 2000. « Je venais de vendre Kim & Garo. Au dĂ©part, c’était dans l’idĂ©e de me poser,

aprĂšs tant d’annĂ©es Ă  vivre Ă  fond sur Paris », se remĂ©moret-il tout en admettant que trĂšs vite, la soif de crĂ©er l’a rattrapĂ©. En tĂ©moigne le premier atelier qu’il installe Ă  Tameslohte oĂč prĂšs de 400 brodeuses vont alors travailler pour lui. Les annĂ©es passant, le bouche Ă  oreilles a fait le job et ouvert le champ des possibles Ă  ce crĂ©ateur reconnu dans le monde entier. En effet, Ă  cĂŽtĂ© de ses objets de dĂ©co, rĂ©vĂ©lateurs d’une grande dĂ©licatesse, Ludovic Petit compose et remodĂšle aujourd’hui les espaces, Ă  la maniĂšre d’un architecte d’intĂ©rieur. Des manoirs, des restaurants, des hĂŽtels de luxe. En Sologne, au Qatar ou encore dans le dĂ©sert d’Agafay. « Je sĂ©vis un peu partout », lance-t-il dans un Ă©clat de rire. Un nouveau mĂ©tier, en quelque sorte, que ce « vieux de la vieille », comme il aime s’appeler, pratique avec la mĂȘme audace. « Ce que j’aime, en crĂ©ant, c’est avant tout de bluffer les gens. Apporter un regard nouveau, rĂ©interprĂ©ter l’ancestral au goĂ»t du jour, raconter une histoire Ă  ces choses parfois dĂ©suĂštes qui nous entourent. Je le fais tout en m’inspirant des situations,

des lieux et bien Ă©videmment, des dĂ©sirs des clients. Je dis souvent que c’est comme si je vivais un petit mariage avec eux.» Pour l’aider dans ses aventures au royaume du surmesure, une Ă©quipe solide d’artisans l’accompagne tout le long du processus crĂ©atif, au sein de deux vastes ateliers. L’un est situĂ© Ă  Sidi Ghanem, l’autre dans l’ancien quartier industriel de la ville, derriĂšre la gare ONCF. C’est lĂ , dans un ancien hangar, Ă  l’abri de l’agitation, qu’il accueille son public, dessine et partage son quotidien avec l’équipe de Delight, une des meilleures agences d’évĂ©nements luxueux au Maroc, dont il dirige Ă©galement la partie artistique. Un vrai touche-Ă -tout. Ouvert sur le monde mais finalement, peu Ă  son aise avec la foule et les nouvelles formes de communication que sont les rĂ©seaux sociaux. A vrai dire, Ludovic Petit n’en a jamais eu besoin. Son talent a toujours parlĂ© pour lui. Et ça, malgrĂ© tout, ça ne se copie pas. www.lup31.com JĂ©rĂ©my Baubet

ROCHE BOBOIS s’offre un showroom à M Avenue

AprĂšs Rabat et Casablanca, Roche Bobois poursuit son expansion au Maroc avec l’ouverture de son troisiĂšme showroom Ă  Marrakech. C’est au cƓur du prestigieux projet rĂ©sidentiel et commercial M Avenue que la rĂ©fĂ©rence internationale de l’ameublement a pris place pour distiller son “French Art de Vivre”. La Tribune de Marrakech a rencontrĂ©, Ă  l’occasion de l’inauguration, Jean-Guy Testut, directeur de collection pour la partie canapĂ©s et assises chez Roche Bobois.

D

u haut de ses soixante ans d’existence, la maison familiale Roche Bobois a intĂ©grĂ© le cercle des leaders mondiaux du mobilier design haut de gamme. Avec 275 magasins Ă  son compteur, rĂ©partis dans 55 pays, l’enseigne s’est imposĂ©e grĂące Ă  sa mosaĂŻque d’univers qui se veut universelle, son audace et son lĂ©gendaire savoir-faire. Une symbiose omniprĂ©sente dans le nouveau showroom marrakchi de prĂšs de 700 mÂČ, oĂč les designs, les couleurs et les textures nous insufflent mille et une idĂ©es pour notre intĂ©rieur. L’implantation au sein de la perle du sud sonnait comme

une Ă©vidence : “S’installer Ă  Marrakech, c’est quelque chose que l’on voulait faire depuis longtemps. Nous sommes ravis d’ouvrir ce bel espace au cƓur du concept inĂ©dit M Avenue qui vient renforcer le rayonnement de la ville”, nous confie JeanGuy Testut. «French art de vivre», tel est le slogan arborĂ© par la marque culte du design tricolore : “La France a Ă©tĂ©, depuis plusieurs annĂ©es, un des pays moteurs dans le dĂ©veloppement du goĂ»t occidental dans le monde. Je pense que Roche Bobois a toute la lĂ©gitimitĂ© d’ĂȘtre un ambassadeur et de perpĂ©tuer cet art de vivre Ă  la française

qui remonte au dĂ©but du 19e siĂšcle. Toutefois, cela ne nous empĂȘche pas d’ĂȘtre ouvert sur d’autres horizons en travaillant avec des designers du monde entier”. En effet, la maison Roche Bobois a Ă©levĂ© plus d’une fois le design au rang d’art en collaborant avec de grands noms, parmi lesquels : “Des designers historiques Ă  l’instar du grand Marc Berthier dans les annĂ©es 60 ou encore le designer allemand Hans Hopfer qui a crĂ©Ă© le canapĂ© iconique Mah Jong pour Roche Bobois en 1971. À partir des annĂ©es 2000, on a dĂ©cidĂ© d’habiller cette piĂšce phare. J’ai ainsi sollicitĂ© Kenzo avec

son univers colorĂ© Ă  la croisĂ©e des cultures, puis la maison italienne de mode Missoni et pour les 40 ans du Mah Jong, j’ai voulu marquer le coup de maniĂšre exceptionnelle, d’oĂč la collaboration avec Jean Paul Gaultier qui a dessinĂ© les tissus”, se remĂ©more Jean-Guy Testut. Le «French art de vivre» façon Roche Bobois vient embellir les intĂ©rieurs marrakchis avec cette ouverture en grande pompe, avant de mettre le cap sur la mĂ©diterranĂ©e pour un nouveau showroom qui verra le jour dans un futur proche Ă  Tanger. Majda Fadili


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