Textes d'exposition «IBÈRES»

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Textes d’exposition

IBÈRES

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Textes d’exposition 2

Les textes des sections sont marqués de caractères ibériques. Les cartels sont numérotés. Les stations de l'audioguide sont marquées par le symbole .


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LES IBÈRES La péninsule Ibérique, l'actuelle Espagne et le Portugal, était habitée au Ier millénaire av. J.-C. par de nombreux peuples d'origines diverses. Tandis que des tribus celtes s'installèrent à l'ouest et au centre de la péninsule, l'espace vital de différentes populations, que nous regroupons sous le nom d'« Ibères », s'étendait des côtes de l'Andalousie au sud, sur toute la côte orientale jusqu'au Languedoc, dans le sud de la France. Au carrefour de la Méditerranée et de l'Atlantique, entre tradition autochtone et influences étrangères venues d'Orient, une civilisation fascinante se développa entre le VIe et le Ier siècle av. J.-C. L'exposition, de l'Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig conçue en collaboration avec le Museu d'Arqueologia de Catalunya, présente les dernières découvertes sur les Ibères. «Le nom d'Ibérie est de ceux-là, et, suivant certains auteurs, les anciens Grecs l'avaient donné à tout le pays à partir du Rhône […], tandis que, aujourd'hui, on regarde le Mont Pyréné comme la limite de l'Ibérie, en même temps qu'on fait des noms d'Ibérie et d'Hispanie deux noms équivalents.» Strabon, Géographie III, 4, 19 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu)

«L'Ibérie ressemble tout à fait à une peau de bœuf, qu'on aurait déployée dans le sens de sa longueur de l'ouest à l'est, et dans le sens de sa largeur du nord au sud.» Strabon, Géographie III, 1, 2 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu)

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CHRONOLOGIE Âge du bronze tardif 1200 – 800 av. J.-C. Culture de l'âge du bronze dans le sud-ouest de la péninsule Ibérique Premier âge du fer (800 – 550 av. J.-C.) Xe siècle av. J.-C. Explorations phéniciennes Fin du IXe siècle av. J.-C. Enclaves phéniciennes à Huelva et la Rebanadilla (Málaga) Début du VIIIe siècle av. J.-C. Fondation de ʾgdr/Gadeira (Cádiz) Ière moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Fondation des premières colonies phéniciennes dans le sud de la péninsule Ibérique. 814 av. J.-C. Fondation de Carthage par les Phéniciens 753 av. J.-C. Fondation de Rome vers 725 av. J.-C. Arrivée des Phéniciens à Ibiza VIIe siècle av. J.-C. Apogée de l'expansion phénicienne ; culture « tartessienne » orientalisante vers 600 av. J.-C. Fondation de Massalia (Marseille) par les Phocéens Ibérique ancien (550 - 400 av. J.-C.) Début du VIe siècle av. J.-C. Développement urbain dans le sud de la péninsule Ibérique vers 550 av. J.-C. Fondation d'Emporion (Empúries) par les Phocéens vers 500 av. J.-C. Fin de la culture « tartessienne » Ve siècle av. J.-C. Premières attestations de l'écriture ibérique Ibérique moyen (400 – 175 av. J.-C.) IVe siècle av. J.-C. Apogée de la culture ibérique 264 – 241 av. J.-C. Première guerre punique entre Carthage et Rome 229/226 av. J.-C. Fondation de Carthago Nova par le Punique Hasdrubal 219 av. J.-C. Conquête de Sagonte par le Punique Hannibal 218 av. J.-C. Débarquement romain à Emporion 218 – 202 av. J.-C. Seconde guerre punique entre Carthage et Rome 197 av. J.-C. Création des provinces romaines Hispania Ulterior et Hispania Citerior Dès 195 av. J.-C. Romanisation de l'est et du sud de la péninsule Ibérique

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Ibérique récent (175 - 10 av. J.-C.) 155 – 153 av. J.-C. Expéditions romaines contre les Celtibères 133 av. J.-C. Conquête de Numance par Rome 123 av. J.-C. Conquête des îles Baléares par Rome 82 – 72 av. J.-C. Guerre sertorienne sur la péninsule Ibérique 49 – 44 av. J.-C. César et Pompée s'affrontent sur la péninsule Ibérique 19 av. J.-C. Toute la péninsule Ibérique est sous domination romaine


1 Statue d’une louve, partie d’un monument funéraire (?) Calcaire, IIe siècle av. J.-C. Nécropole de Cerro de los Molinillos, Baena (Cordoue) Museo Íbero de Jaén 2 LA PRÉHISTOIRE Des recherches récentes dans le domaine de la paléogénétique suggèrent que les Ibères étaient le résultat d'une évolution basée sur des populations locales et leurs contacts avec d'autres groupes continentaux pendant la préhistoire (Ve – IIe millénaire av. J.-C.). Dès le IIIe millénaire av. J.-C., des structures sociales complexes sont avérées. Elles exploitaient à la fois des minerais (cuivre) et entretenaient des contacts avec l'Afrique du Nord et le Proche-Orient. Ces relations sont attestées par l’importation de matières premières comme l'ivoire. 1. Idole en ardoise Ardoise, IIIe millénaire av. J.-C. Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig 2.– 3. Idoles anthropomorphes Ivoire, IIIe millénaire av. J.-C. Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig 3 LES PREMIERS IBÈRES Les Ibères n'étaient pas un peuple immigré. Selon les recherches actuelles, la population locale se développa progressivement. Au VIIe siècle av. J.-C., la société présentait déjà une complexité croissante. Il existe des preuves de l'émergence de princes vivant dans des résidences seigneuriales séparées et nouant des contacts privilégiés avec des commerçants phéniciens. En échange de matières premières précieuses, principalement des minerais, ils recevaient des amphores à vin et des objets de luxe. Les possessions de cette élite en plein essor nous sont parvenues grâce aux tombes. 1. Chaînes avec pendentifs en forme d’animaux Bronze, VIe/Ve siècle av. J.-C. Nécropole de Mianes, Santa Bàrbara (Tarragone) Museu de les Terres de l’Ebre 2. Couteau Fer, VIe/Ve siècle av. J.-C. Nécropole de Mianes, Santa Bàrbara (Tarragone) Museu de les Terres de l’Ebre 7


3. Coupe phénicienne à pied haut Argile, début du VIe siècle av. J.-C. Site de Sant Jaume - Mas d’en Serrà, Alcanar (Tarragone) Museu de les Terres de l’Ebre 4. Gobelet Argile, début du VIe siècle av. J.-C. Site de Sant Jaume - Mas d’en Serrà, Alcanar (Tarragone) Museu de les Terres de l’Ebre 5. Collier Bronze, VIe/Ve siècle av. J.-C. Nécropole de Can Canyís, Banyeres del Penedès (Tarragone) Museu del Vendrell 6. Boucle de ceinture Bronze, VIe/Ve siècle av. J.-C. Nécropole de Can Canyís, Banyeres del Penedès (Tarragone) Museu del Vendrell

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Qui étaient les Ibères ?

LA DIVERSITÉ DES PEUPLES IBÉRIQUES En réalité, « les Ibères » n'existaient pas en tant qu'ethnie unique. Il faut plutôt partir du principe qu'il s'agissait d'une mosaïque de peuples ayant des points communs et des spécificités. Leurs noms nous sont principalement parvenus grâce à des auteurs gréco-romains, qui nous décrivent souvent de manière tendancieuse et pleine de préjugés les différentes tribus. Leur culture vit le jour et se développa de manière parfois très différente sur l'ensemble du territoire, en raison d'une multitude de facteurs. Le contact avec les commerçants et les colons de la Méditerranée orientale, d'abord avec les Phéniciens et plus tard avec les Grecs, eut une influence importante. Cette diversité se reflète également dans les systèmes linguistiques et d'écriture non indo-européens multiples utilisés par les Ibères. «[…] le pays ne comportant pas naturellement un grand nombre de villes, tant le sol en est pauvre, la situation peu centrale et l'aspect sauvage, et les mœurs des Ibères, ainsi que leur manière de vivre, ne supposant rien non plus d'analogue, puisque la sauvagerie est le fait des populations qui vivent dispersées dans des bourgs et que la plupart des Ibères sont des sauvages […]» Strabon, Géographie III, 4, 13 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu)

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4 LES INDIGETES «Puis se montrent les durs Indigètes, nation farouche, nation de fiers chasseurs, et qui ne sort pas de ses forêts.» Rufus Festus Avienus, Ora Maritima 160-163 (IVe s. apr. J.-C.) (trad. E. Despois et Ed. Saviot) Vase ibérique Argile, IVe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5 LES LAIETANI «[…] Scipion, envoyé en Espagne avec une flotte et une armée, après être parti des bouches du Rhône, et avoir côtoyé les monts Pyrénées, était venu aborder à Empories : lorsqu'il eut débarqué ses troupes, il soumit à l'empire de Rome, d'abord les Laietani, puis toute la côte maritime jusqu'à l'Èbre […]» Tite-Live, Histoire de Rome depuis sa fondation XXI, 60 (59 av. J.-C. – 17 apr. J.-C.) (trad. M. E. Pessoneaux) Vase à anse ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6 LES CESSETANI «[…] la région des Cessetani, le fleuve Subi, Tarragone, colonie, ouvrage des Scipions, comme Carthagène est l'ouvrage des Carthaginois.» Pline l’Ancien, Histoire naturelle III, 21 (23 – 79 apr. J.-C.) (trad. E. Littré) Coupe ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Fontscaldes, Valls (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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7 LES ILERCAVONES «La région des Ilercavones, l'Èbre, riche par sa navigation commerciale […] c'est en raison de ce fleuve que les Grecs ont donné le nom d'Ibérie à l'Espagne entière […]» Pline l’Ancien, Histoire naturelle III, 21 (23 – 79 apr. J.-C.) (trad. E. Littré) Pichet ibérique (œnochoé) Argile, Ve – IIIe siècle av. J.-C. Site de San Antonio, Calaceite (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya 8 LES SEDETANI «Au milieu de ces bataillons on distinguait, à l'éclat des cuirasses, la cohorte Sédétane, envoyée des bords du froid Sucro, par la ville de Sétabis, leur patrie.» Silius Italicus, Punique III (Ier s. apr. J.-C.) (trad. M. Nisard) Couvercle d’un récipient ibérique Argile, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Site de Cabezo de Alacalá, Azaila (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya 9 LES EDETANS «[…]de Carthage-la-Neuve à l'Èbre, une seconde section de même longueur ou peu s'en faut que la première, et occupée par les Edetans […]» Strabon, Géographie III, 4, 13 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu) Couvercle d’un récipient ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole d’El Castellar, Oliva (Valence) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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10 LES ILERGETES «Scipion, à la tête d'une armée redoutable, vient attaquer les Ilergètes, abandonnés de ceux qui les avaient poussés à la révolte; il les réduit à se renfermer tous dans Atanagrum, leur capitale, et les y assiège.» Tite-Live, Histoire de Rome depuis sa fondation XXI, 61 (59 av. J.-C. – 17 apr. J.-C.) (trad. M. E. Pessoneaux) Récipient ibérique (calathos) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 11 LES BASTETANI «[…] du mont Calpé, voisin des Colonnes d'Hercule, à Carthagela-Neuve, une première section de 2200 stades, occupée par les Bastétans, les mêmes qu'on nomme quelquefois les Bastules […]» Strabon, Géographie III, 4, 1 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu) 1. Récipient ibérique (calathos) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Récipient ibérique (calathos) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Sud-est de la péninsule Ibérique Museu d’Arqueologia de Catalunya 12 LES CONTESTANS «[…] la région Contestanienne; Carthagène, colonie, du promontoire de laquelle, appelé promontoire de Saturne, il y a un trajet de 187.000 pas jusqu'à Césarée, ville de la Mauritanie.» Pline l’Ancien, Histoire Naturelle III, 19-20 (23 – 79 apr. J.-C.) (trad. E. Littré) Pichet ibérique (œnochoé) Argile, IIe siècle av. J.-C. Archena (Murcie) Museu d’Arqueologia de Catalunya 12


Quel est le lien entre les Phéniciens et les Ibères ?

LES PHÉNICIENS SUR LA PÉNINSULE IBÉRIQUE

Malgré sa situation périphérique aux confins du monde antique, la péninsule Ibérique était un lieu important d'interactions culturelles et d'échanges transméditerranéens. Les Phéniciens, qui vivaient sur la côte orientale de la Méditerranée (aujourd'hui le Liban et la Syrie), jouèrent un rôle particulièrement important. Les citésÉtats phéniciennes comme Tyr et Sidon étaient à la recherche de nouveaux marchés et surtout de ressources, notamment de gisements métallifères. La péninsule Ibérique, riche en métaux, devint l'objectif des efforts d'expansion phéniciens. La création de comptoirs sur la côte méridionale, soit sous forme de quartiers dans des colonies existantes (Huelva), soit sous forme de nouvelles fondations (Gadeira/Cádiz), constitua la base d'échanges qui durèrent plusieurs siècles. Ces contacts intensifs permirent l'arrivée dans la péninsule Ibérique de marchandises provenant d’Orient, mais aussi d’avancées technologiques, comme le tour de potier, de nouveaux procédés métallurgiques, ainsi que l'alphabet phénicien, qui constitua la base de l'écriture ibérique. «Les Phéniciens ayant continué ce commerce pendant un fort long temps, devinrent si riches qu'ils envoyèrent plusieurs colonies dans la Sicile et dans les îles voisines, dans l'Afrique, dans la Sardaigne et dans l'Ibérie même.» Diodore, Bibliothèque Historique V, 35, 4 (Ier s. av. J.-C.) (trad. J. Terrasson)

«Nulle part, jusqu'à ce jour, on n'a trouvé l'or, l'argent, le cuivre, et le fer à l'état natif dans de telles conditions d'abondance et de pureté.» Strabon, Géographie III, 2, 8 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu)

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13 LES PUNIQUES Les Grecs appelaient collectivement Phéniciens les habitants des cités-États de Sidon, Bérytos et Tyr. Les Romains latinisèrent le nom en Poeni/Puni et désignèrent ainsi les Phéniciens de la Méditerranée occidentale sous l'égide de Carthage. Dans le langage actuel, on désigne souvent les Carthaginois des temps anciens comme Phéniciens, mais comme Puniques à partir du VIIe siècle av. J.-C., lorsque Carthage commença à développer une politique et une culture indépendantes. 1. Buste féminin punique avec bras insérés Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Collier Perles de verre, IVe siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Buste féminin punico-hellénisant Argile, IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Protomé punico-hellénisant en forme de tête féminine Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Encensoir (thymiaterion) en forme de tête féminine Argile, IVe – IIe siècle av. J.-C. Site de Puig d’El Bordissal, Camarles (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya La petite tête de femme tirée d'une matrice est appelée encensoir en raison de la cavité qui servait à recueillir les substances aromatiques. De tels récipients étaient présents dans l'ouest du bassin méditerranéen et presque exclusivement dans la zone d'influence punique. La coiffe décorée de fruits et d'épis de blé renvoie à la déesse grecque de la fertilité Déméter, que les Puniques assimilèrent à la déesse Tanit à partir du IVe siècle av. J.-C. La plupart des encensoirs furent trouvés dans des sanctuaires. Mais des exemplaires provenant de contextes funéraires et d'habitats nous sont également parvenus. Ce que les Ibères associaient à ces représentations étrangères nous échappe. On peut toutefois supposer qu'elles représentaient pour la population ibérique des divinités qui nous sont inconnues. 14


14 LE MATÉRIEL PUNIQUE Alors que du matériel phénicien fut retrouvé sur de nombreux sites ibériques, les trente années de domination punique laissèrent peu de témoignages archéologiques. C'est à Ibiza que la présence phénicienne d'abord, puis punique ensuite, est le mieux attestée, par exemple dans la nécropole de Puig d'es Molins ou le sanctuaire d'Es Culleram. 1. – 2. Protomés puniques en forme de tête Argile, VIe – IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Statuette masculine punique Argile, VIe – IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Masque punique grimaçant Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Mas d’en Gual, El Vendrell (Tarragone) Museu del Vendrell 5. Pendentif punique en forme de tête barbue Pâte de verre, IVe siècle av. J.-C. Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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Y avait-il des Grecs dans la péninsule Ibérique ?

LA COLONIE GRECQUE D’EMPORION Emporion (aujourd'hui Empúries, Gérone) est située sur la côte de la Catalogne, au nord-est de la péninsule Ibérique. La colonie fut fondée au début du VIe siècle av. J.-C. par des habitants de Massalia (l’actuelle Marseille). Massalia elle-même était une colonie fondée une génération plus tôt par des Grecs d'Asie mineure originaires de Phocée. Le nom de la ville vient du terme grec emporion, qui peut être traduit par « marché » ou « comptoir », et indique l'importance initiale de la colonie. Comme les Phéniciens, qui construisaient leur premier village à l'abri sur une île ou une péninsule, la vieille ville d'Emporion, Palaiopolis, fut construite sur l'île de Sant Martí d’Empúries. Puis, à la fin du VIe siècle av. J.-C., le pas vers la terre ferme fut franchi et la Neapolis y fut fondée. Emporion constituait une interface importante entre le monde grec et le monde ibérique. Contrairement aux Phéniciens, qui créèrent de nombreuses colonies, les Grecs étaient nettement moins présents dans la péninsule Ibérique. «[…] sur la côte […] Emporiae, ville double, moitié aux indigènes et moitié à des Grecs descendants des Phocéens […]» Pline l’Ancien, Histoire Naturelle III, 22 (23 – 79 apr. J.-C.) (trad. E. Littré)

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15 OBJETS PROVENANT D’EMPORION 1. Inscription funéraire grecque Calcaire, Ier siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Traduction: «Thespis, (fils) d’Aristoleos, de Massalia, je te salue!» 2. Vase ibérique en forme d’oiseau (askos) Argile, IVe siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Statuette féminine Argile, Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Petit vase à onguent attique à figures noires (lécythe) Argile, début du Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Petit vase à onguent (aryballe) Pâte de verre, VIe siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Petit vase à onguent (amphorisque) Pâte de verre, VIe/Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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Pouvons-nous lire et comprendre l’écriture des Ibères ?

LANGUE ET ÉCRITURE DES IBÈRES L'ibère est une langue non indo-européenne qui disparut en tant que langue écrite il y a plus de deux mille ans. Malgré les efforts des chercheur·euse·s et le fait qu'une transcription phonétique approximative des textes ait été réalisée, elle reste essentiellement incompréhensible en raison de l'absence d'une langue étroitement apparentée. Néanmoins, nous connaissons certains aspects de l'ibère grâce à des comparaisons avec des inscriptions contemporaines similaires dans des langues connues. De plus, les noms de personnes peuvent être facilement identifiés grâce aux parallèles dans les inscriptions latines. La langue ibérique était écrite dans trois alphabets différents selon les régions : l'alphabet nord-oriental, l'alphabet sud-oriental et l'alphabet gréco-ibérique. La grande majorité des inscriptions correspond à la première écriture citée. Les écritures nord-orientale et sud-orientale sont toutes deux composées de signes alphabétiques et syllabiques et sont issues d'un ancêtre commun : l'alphabet phénicien. L'alphabet gréco-ibérique utilisait l'alphabet grec pour la reproduction écrite de la langue ibérique. L'écriture ibérique fut utilisée du Ve siècle av. J.-C. au Ier siècle av. J.-C. «[…] les autres nations ibères ont aussi leur littérature, disons mieux leurs littératures, puisqu'elles ne parlent pas toutes la même langue.» Strabon, Géographie III, 1, 6 (63 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) (trad. A. Tardieu)

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16 Stèle funéraire avec inscription ibérique Grès, IIe siècle av. J.-C. Site de Santa Perpètua de Mogoda (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: -]śtaneśe[intaneś ebanen.au ŕuninkika oŕdinse ikika. siba ntin 17 Stèle funéraire avec inscription ibérique Pierre, IIe siècle av. J.-C. Site de Cabanes (Castelló) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: Ildiŕbigis en: seldar ḿi 18 TABLETTES EN PLOMB Les inscriptions ibériques les plus longues se trouvent sur des tablettes en plomb. Grâce à la comparaison avec des parallèles grecs, il s'agit pour certaines d'entre elles de lettres ayant un lien avec des activités commerciales. Le nom du destinataire est inscrit sur la face extérieure des tablettes de plomb initialement roulées. D'autres exemplaires pourraient représenter des textes comptables avec des listes de personnes et des montants correspondants. 1. Tablette avec inscription grecque (réplique) Résine, Original : 530 – 500 av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya La feuille de plomb présentée ici appartient à la catégorie des lettres privées. Les feuilles de plomb étaient utilisées comme support d'écriture, car elles étaient faciles à graver avec un stylet tout en étant résistantes. Cet exemplaire, enroulé à l'origine, fut retrouvé à Emporion. Dans la lettre, rédigée en dialecte ionien, l'auteur donne des instructions commerciales. 19


1 [–]ὠς ἐν Σαιγάνθηι ἔσηι, κἄν[–] [–] Ἐμππορίταισον οὐδ ἐπιβα[–] νες ἤ ἔκοσι κοἶνος οὐκ ἐλα[–]δ[–] 4 [– Σαιγ]ανθηῖον ὠνῆσθαι Βασπεδ[...]π[–] [–]αν ἄρσαν παρακομίσεν [..] εν[–] [–]ωνι τί τούτων ποητέον [..]ν[–] [–]α καὶ κέλευε σὲ Βασπεδ[..] ἐλκ[εν–] 8 [εἴρεσ]θαι [εἴ] τις ἔστιν ἕλξει ἐς δ[.]οστ[–] [–ἠ] μέτερον . κἄν δύο ωἶσι, δύο προ[έσ]θ[ω–] [διπ]λ[ό]ος δ’ ἔστω . κἄν αὐτὸς θέλη[ι–] [–τὤ]μυσυ μετεχέτω . κἄμ μὴ ὀ[–] 12 [–]τω κἀπιστελάτω ὀκόσο ἄν[–] [–]ν ὡς ἄν δύνηται τάχιστα[–] [–κεκ]έλευκα . χαῖρε. 1 (II faut que tu prennes soin) d'être à Saiganthé, et si... ...pour les Emporitains, mais pas pour les passagers... ...plus de vingt, et du vin pas pour... 4 ...(que) la cargaison qu'il y avait à Saiganthé et qu'a achetée Basped ...mis à la mer pour transporter des marchandises aussi en... ...à ... qu'est ce que nous devons faire de tout cela... ...et invite Basped à te remorquer 8 ...(demander) s'il y a quelqu'un qui fasse le remorquage jusqu'à... ...de notre (cargaison ? vaisseau ?); et, s'il y en avait deux, qu'il envoie deux... ...mais qu'il soit le (responsable ?); et, si de sa part, il veut... ...qu'il partage à demi; mais, s'il n'est pas d'accord... 12 ...qu'il reste là, et qu'il m'envoie une lettre en disant combien... ...le plus vite possible pour lui... ... Voilà mes commissions. Salut. 2. Tablette avec inscription ibérique Plomb, IIIe siècle av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: uśtalar : ordinbeŕeteŕeikin : śalaiaŕgisdeŕokan : śalir [:] o III : neitiniunstir : aiuniguŕskate :

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3. Récipient en forme d’animal (askos) avec graffito ibérique Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: neitiniunstir anbaikabalika ilbikon +ŕkelki koen [–] ekiaŕakerbikir [–] ban auskeikaŕ 19 INSCRIPTIONS Nous connaissons plus de deux mille inscriptions ibériques – souvent très courtes – sur une grande variété de supports. Elles indiquent souvent le nom du propriétaire sur des vases en céramique ou des noms de lieux sur des monnaies. Nous disposons également d'inscriptions funéraires sur des stèles en pierre, d'inscriptions religieuses dans des grottes, d’estampilles sur des amphores et d’inscriptions peintes sur des céramiques. 1. Coupe attique à figures noires (kylix) avec graffito ibérique Argile, Ve siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: ]letaŕ 2. Assiette attique à vernis noir avec graffito ibérique Argile, IVe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: kuleśuŕir 3. Tesson d’une amphore (ostracon) avec graffito ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: [.]+Igitibaś lauŕsu : turin aluŕtileis bilotigeŕei

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4. Coupe avec inscription ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: sosian INSCRIPTIONS SUR MONNAIES Les monnaies ibériques portent une légende en langue ibérique avec le nom du lieu où elles furent frappées. Cependant, il est souvent impossible d'identifier plus précisément ces lieux de production. 5.– 7. Monnaies ibériques (frappes d’Undikesken) Bronze, IIe siècle av. J.-C. Sites de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) et d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 8. Poids avec inscription Pierre, fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig Castellar, Santa Coloma de Gramenet (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Transcription: ustainabaŕarban INTERVIEW JOAN FERRER I JANÉ Universitat de Barcelona Quelle langue parlaient les Ibères et comment s'écrivait-elle ? « Ils parlaient une langue non indo-européenne, comme le basque. Dans certaines régions, comme la Catalogne, on pensait qu'il s'agissait simplement d'une langue commerciale, mais elle était utilisée comme langue vernaculaire, car elle figurait également dans les inscriptions personnelles et religieuses. Il n'y a pas non plus de traces d'une autre langue, et les effets sur la toponymie sont similaires dans toute la région. Trois écritures ont été utilisées pour la langue ibérique : l'écriture nord-orientale, l'écriture sud-orientale et l'écriture gréco-ibérique. Dans 95 % des textes, c'est l'écriture nord-orientale qui est utilisée ; comme l'écriture sud-orientale, il s'agit d'une forme mixte de signes alphabétiques et syllabiques qui remonte à l'écriture phénicienne. »

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Peut-on déchiffrer la langue ibérique ? « Oui et non. Les inscriptions peuvent être transcrites, nous connaissons la valeur des signes, mais nous ne pouvons pas les traduire, car nous n'avons pas de langues similaires. Néanmoins, les parallèles avec d'autres inscriptions contemporaines et l'analyse des textes nous permettent de progresser dans leur décryptage. Les parallèles avec le latin nous permettent d'identifier des noms de personnes comme Sakaŕisker et Iskeŕadin et, grâce aux répétitions dans les peintures rupestres, les noms de divinités comme Balkar et Urdal. Certains substantifs courants se caractérisent par le fait


qu'ils apparaissent toujours sur le même objet, comme śalir sur les pièces de monnaie et baikar sur les petits récipients. Certains verbes se distinguent par leur complexité morphologique, comme eŕoke, qui est typique des textes commerciaux. En raison de son utilisation dans l'étiquetage des produits, egiar doit signifier "fabriqué par". » Y a-t-il un rapport entre la langue ibérique et le basque ? « C'est très probable, car les chiffres ibériques correspondent presque exactement aux chiffres basques, ce qui n'est pratiquement le cas que pour les langues apparentées. De plus, les chiffres ibériques sont combinés autour des bases 10, abaŕ, et oŕgei, 20, et apparaissent dans des contextes qui favorisent leur présence. Néanmoins, il est possible que ni l'ibère ni le basque n'aient été des langues uniformes, mais des continuums dialectaux avec des variations dans des zones voisines, plus significatives dans les dialectes les plus éloignés et peut-être liées à une langue de transition. Cette relation n'a cependant pas été très fructueuse pour l'interprétation des textes, peut-être en raison de l'énorme distance de plus de quinze siècles qui sépare les derniers textes ibériques des premiers textes basques. » 20 Amphore ibérique Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 21 Amphore punique Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 22 LA CÉRAMIQUE IBÉRIQUE C'est au contact des Phéniciens que le tour de potier arriva sur la péninsule Ibérique. Les imitations de vases phéniciens furent déterminantes pour la production de céramique ibérique, car elles élargissaient le répertoire déjà existant de l'âge du bronze tardif (fin du IIe millénaire av. J.-C.). L’engobe rouge typique des récipients phéniciens fut également partiellement repris. 1. Vase ibérique à anses Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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2. Vase ibérique à anses Argile, IIIe siècle av. J.-C. Bellaterra, Cerdanyola del Vallès (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Urne funéraire ibérique Argile, VIe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Urne funéraire phénicienne (type «Cruz del Negro») Argile, VIIe/VIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Piteu - Can Roqueta, Sabadell (Barcelone) Museu d’Història de Sabadell 5. Vase avec tête de taureau, importé d’Europe centrale Argile, VIe siècle av. J.-C. Site de Tossal Redó, Calaceite (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya 23 1. Vase à verser ibérique (askos) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Vase ibérique (dinos) Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Vase à verser punique (askos) Argile, IVe – IIe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Vase à verser attique à vernis noir (askos) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig d’es Molins, Ibiza (Îles Baléares) Museu d’Arqueologia de Catalunya 24 1. Bol ibérique Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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2. – 3. Coupes ibériques Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Coupe attique à vernis noir avec estampille Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5.– 6. Coupes attiques à vernis noir Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Cerro del Santuario, Baza (Grenade) Collection Duran Vall-Ilosera Aux Ve et IVe siècles av. J.-C., des vases attiques furent importés en masse dans la péninsule Ibérique. Les potiers ibériques s’inspirèrent parfois de formes étrangères. Cependant, le décor resta en grande partie libre de toute influence extérieure.

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1. Vase à mélanger le vin ibérique (cratère) Argile, IVe siècle av. J.-C. Sud-est de la péninsule Ibérique Collection Duran Vall-Ilosera 2. Vase à mélanger le vin attique à figures rouges (cratère) avec scène de banquet Argile, IVe siècle av. J.-C. Sud-est de la péninsule Ibérique Collection Duran Vall-Ilosera 26 1. Gobelet ibérique à une anse Argile, IIIe siècle av. J.-C Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Pichet ibérique biconique Argile, IIIe siècle av. J.-C Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Coupe ibérique à pied haut Argile, IVe siècle av. J.-C Site de San Antonio, Calaceite (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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4. Coupe ibérique à pied haut Argile, IIIe siècle av. J.-C Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Bol à anse ibérique modelé Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Coupe ibérique à pied haut Argile, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7. Coupe attique à vernis noir Argile, IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 8. Vase à boire attique à vernis noir (skyphos) Argile, fin du Ve siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 9. Coupe attique à figures rouges Argile, IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Cerro del Santuario, Baza (Grenade) Collection Duran Vall-Ilosera 10. Coupe attique à vernis noir Argile, fin du Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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LA SECONDE GUERRE PUNIQUE (218 – 201 AV. J.-C.) Au IIIe siècle av. J.-C., les tensions entre Rome et Carthage, les principales puissances militaires et commerciales de la Méditerranée, débouchèrent sur la première guerre punique (264 – 241 av. J.-C.), qui se solda par une victoire romaine. Vingt ans plus tard, le général carthaginois Hannibal Barca devait prendre sa revanche. Il quitta Qart Ḥadašt (Carthagène), sa base opérationnelle sur la péninsule Ibérique, avec l'intention d'attaquer Rome. Il assiégea d’abord la ville ibérique de Saguntum, qui était alliée à Rome. Ensuite, il traversa le fleuve Èbre, ce qui poussa Rome à déclarer la guerre à Carthage. Les troupes romaines débarquèrent à Emporion en 218 av. J.-C. et vainquirent les Carthaginois près de l'actuelle Tarragone en 216 av. J.-C. Entre-temps, Hannibal avait franchi les Pyrénées et les Alpes avec de l'infanterie, de la cavalerie et des éléphants. Entre 218 et 216 av. J.-C., il mena une campagne victorieuse contre les troupes romaines en Italie, mais après des défaites à Syracuse et à Capoue, il chercha refuge en Afrique du Nord en 211 av. J.-C. Au même moment, Publius Cornelius Scipio triompha dans le sud de la péninsule Ibérique. Finalement, Scipion, après avoir été envoyé en Afrique du Nord, vainquit Hannibal à Zama en 202 av. J.-C., faisant ainsi basculer le conflit en faveur de Rome.

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LA SECONDE GUERRE PUNIQUE (218 – 201 AV. J.-C.)

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237 – 219 av. J.-C. Présence militaire dans la péninsule Ibérique. Délimitation de la sphère d'influence entre Rome et Carthage. 226 Traité de l'Èbre entre Rome et Carthage. 219 Siège de la ville de Saguntum par le général punique Hannibal. 218 Hannibal franchit l'Èbre, les Pyrénées et les Alpes. Déclaration de guerre de Rome. Bataille du Ticinus. Bataille de la Trébie. Débarquement d'une force romaine commandée par Gnaeus Cornelius Scipio à Emporion. 217 Hannibal défait les troupes romaines au lac Trasimène. Publius Cornelius Scipio débarque à Emporion avec des renforts. 216 Victoire romaine à l'embouchure de l'Èbre. Hannibal défait huit légions romaines à Cannes (Pouilles). 215 Victoire des frères Gnaeus et Publius Cornelius Scipio à la bataille d'Ibera (Catalogne). 211 Bataille de la Haute Baetis. Victoire des Puniques et mort des deux Scipiones. 210 Publius Cornelius Scipion, fils du général tué et futur Scipion l’Africain, prend le commandement romain sur la péninsule Ibérique. 209 Conquête de Carthago Nova par Scipion. 208 Bataille de Baecula (Jaén). Victoire de Scipion sur Hasdrubal, frère d'Hannibal. 206 Bataille d'Ilipa (Andalousie). Victoire des troupes romaines de Scipion. Gadès (Cádiz) revient à Rome. Fin de la domination punique sur la péninsule Ibérique. Première révolte ibérique sous les princes des Ilergetes Indibilis et Mandonius contre la présence romaine sur la péninsule Ibérique. 205 Deuxième révolte ibérique. Mort des frères Indibilis et Mandonius. 202 Bataille de Zama (Afrique du Nord). Victoire de Rome sous Publius Cornelius Scipio. Capitulation de Carthage. Scipion reçoit le nom honorifique d'Africanus. 197 Partage des territoires romains de la péninsule Ibérique en deux provinces : Hispania citerior et Hispania ulterior. Révoltes ibériques. 195 Marcus Porcius Cato l'Ancien réprime les révoltes ibériques.


LA FIN DE L’INDÉPENDANCE IBÉRIQUE La confrontation entre Rome et Carthage bouleversa la péninsule Ibérique. En 197 av. J.-C., les Romains victorieux divisèrent l'Espagne en deux provinces, tandis que les Ibères du nord-est se rebellèrent contre leur domination. Le consul Marcus Porcius Cato parvint à les soumettre deux ans plus tard. Ils furent contraints d'abandonner leurs villes et leurs villages. Les Romains fondèrent d'autres villes et les Ibères adoptèrent peu à peu les coutumes romaines. La forte résistance des autres peuples de la péninsule Ibérique n'empêcha pas Rome d'achever sa conquête à la fin du Ier siècle av. J.-C. Les cultures locales finirent par disparaître sous la pression de la langue, de la religion et de la législation romaines. 27 1. Huit drachmes (frappes d’Emporion) Argent, 220 – 198 av. J.-C Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2.– 3. Monnaies puniques Bronze, fin du IIIe siècle av. J.-C. Site de La Palma, L'Aldea (Tarragone) Generalitat de Catalunya, Conselleria de Cultura 4. Pointe de flèche punique Bronze, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Aixalelles, Ascó (Tarragone) Generalitat de Catalunya

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À quoi ressemblait la société ibérique ?

LA SOCIÉTÉ IBÉRIQUE Les fouilles de nécropoles révèlent de profonds changements à partir du VIe siècle av. J.-C. Le nombre d'inhumations semble avoir fortement diminué par rapport à la période précédente, ce qui indique que les rituels d'incinération coûteux étaient limités à quelques personnes. En Catalogne et à Valence, des « tombes de guerriers » virent le jour. Les défunts y étaient accompagnés de bijoux, de récipients en bronze et d'armes. Dans le sud de la péninsule Ibérique, des monuments funéraires monumentaux firent leur apparition. Tout cela peut s’interpréter comme l'émergence d'une aristocratie dirigeante. Dans une telle société hiérarchisée, la majorité de la population se trouvait en bas de la pyramide. La classe inférieure était constituée d'une grande masse d'ouvriers agricoles et d'éleveurs. Il existe des preuves d'une appropriation intensive des surplus agricoles par les élites, mais nous savons peu de choses sur le degré d'autonomie ou de servitude des familles paysannes. Beaucoup d'entre elles travaillaient en parallèle comme artisans, voire comme soldats dans des situations de conflit, et parfois comme mercenaires à l'étranger. 28 EX-VOTOS Le Museu d’Arqueologia de Catalunya (MAC) possède l'une des collections les mieux documentées de statuettes ibériques en bronze. Les figurines proviennent de sanctuaires rupestres du sud et du sud-est de la péninsule Ibérique, où elles étaient placées comme ex-votos. Elles témoignent des pratiques cultuelles dans ces sanctuaires et constituent, de par leur diversité, une source importante sur les vêtements, les parures et l'armement des populations ibériques. Statuettes votives Bronze, Ve – IIe siècle av. J.-C. Sanctuaires de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) et La Luz, Verdolay (Murcie) Museu d’Arqueologia de Catalunya 30


29 LES ARMES DES GUERRIERS IBÈRES Les guerriers ibères utilisaient différentes armes défensives et offensives, avec des spécificités régionales. L'équipement défensif comprenait un casque (en cuir ou en métal), une cuirasse ou un plastron, des jambières et un bouclier rond ou ovale. Les armes d'attaque étaient des lances, des poignards ainsi que différents types d'épées. Les lances, que l'on pouvait brandir ou lancer, étaient importantes d'un point de vue tactique. Les plus légères pouvaient être projetées à de grandes distances. Parmi les lances lourdes, il y avait des javelots entièrement en fer, appelées soliferrum, et des pieux avec une longue pointe en fer. Les pointes de flèches étaient généralement fabriquées en bronze et pouvaient également être utilisées pour la chasse. Les projectiles en plomb étaient tirés avec des frondes. «Mais lorsqu'on eut épuisé les javelots tout de fer avec les phalariques, et mis l'épée à la main, le combat parut recommencer. Ce n'étaient plus des coups imprévus et partis de loin qui blessaient au hasard; on se battait corps à corps, la valeur et la force de chacun faisaient tout son espoir.» Tite-Live, Histoire de Rome depuis sa fondation XXXIV, 14, 11 (59 av. J.-C. – 17 apr. J.-C.) (trad. M. E. Pessoneaux) 1. Épée (type «La Tène») Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Pointe de lance Fer, fin du IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Pointe de lance Fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Pointe de lance Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Can Garrofa, Aiguaviva (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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5. Javelot de fer (soliferrum) Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Can Garrofa, Aiguaviva (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Cuirasse (cardiophylax) Bronze, IVe siècle av. J.-C. Can Garrofa, Aiguaviva (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7. Umbo de bouclier Fer, IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 8. Éperon Fer, Ve – IIIe siècle av. J.-C. Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 9. Projectiles de fronde Plomb, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Olèrdola (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 10. Épée ibérique courbe (falcata) Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya L'épée courbe, appelée falcata, était une arme d'attaque populaire dans le monde ibérique entre le Ve et le Ier siècle av. J.-C. La falcata était surtout répandue en Haute-Andalousie et dans le sud-est de la péninsule. Avec sa lame très pointue, incurvée et asymétrique, dotée d'un seul tranchant acéré, elle ressemble aux modèles balkaniques, italiques et grecs, mais se distingue par son manche en forme de tête de cheval, d'oiseau ou de griffon. La lame était en partie décorée de rainures longitudinales et les exemplaires les plus somptueux étaient ornés d'incrustations d'argent. 30 Stèle avec cavalier armé et pointes de lance Calcaire, IIe/Ier siècle av. J.-C Site de San Antonio, Calaceite (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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31 Stèle avec cavalier armé «Stèle de Palerme» Calcaire, IIe/Ie siècle av. J.-C. Palermo (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya 32 Urne funéraire avec représentations de guerriers Argile, IVe – IIe siècle av. J.-C. Nécropole d’El Castellar, Oliva (Valence) Museu d’Arqueologia de Catalunya 33 BIJOUX ET ACCESSOIRES 1. Boucle de ceinture Bronze, VIe/Ve siècle av. J.-C. Nécropole de Puig de Serra, Serra de Daró (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Boucle de ceinture Bronze, argent, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole d’Espleters, La Salzadella (Castelló) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3.– 4. Fibules (type «La Tène») Bronze, argent, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig de Serra, Serra de Daró (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Boucles d’oreilles Or, IVe siècle av. J.-C. Sud-est de la péninsule Ibérique Collection Duran Vall-Ilosera 6. Torque Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole d’Espleters, La Salzadella (Castelló) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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34 Vase avec scène de chasse «Vaso Cazurro» Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Probablement Empúries (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya Le récipient fut trouvé dans l'une des nécropoles grecques d'Empúries et acheté sur le marché de l'art au début du XXe siècle par Manuel Cazurro. Le motif principal représente la chasse au cerf, encadrée par des motifs géométriques. Ce récipient fut toujours controversé, tant pour sa forme que pour son iconographie, pratiquement inconnue dans les représentations du monde ibérique. Les hypothèses vont d'une influence directe de la céramique grecque classique du Ve siècle av. J.-C. à un exemple très tardif de culture matérielle ibérique ou celtibérique, voire à une contrefaçon moderne (qui fut entre-temps exclue).

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De quoi vivaient les Ibères ?

AGRICULTURE ET ARTISANAT La diversité du monde ibérique se reflète également dans les stratégies économiques. L'agriculture et l'élevage étaient répandus dans toutes les régions, mais on observe aussi une nette diversification régionale. Les vastes greniers à céréales, que l'on ne trouve que dans certaines régions du nord de l'Ibérie, peuvent s'expliquer par une spécialisation dans la surproduction céréalière, en partie destinée au commerce extérieur. La présence de moulins à huile d'olive dans les habitats des Edetans indique une concentration sur la culture de l’olivier et de la vigne dans l'actuelle région de Valence. À l'ouest, l'élevage joua probablement un rôle important. Le traitement des ressources minérales et métallurgiques, y compris le plomb et l'argent, pourrait avoir constitué la principale base économique de régions telles que l'Ilercavonia (Bas Èbre) et surtout le sud de la péninsule Ibérique. On peut également supposer un haut degré de spécialisation dans le domaine de la production de textiles et de céramiques. Il convient de mentionner en particulier les vestiges de meules rotatives qui permirent d'optimiser l'efficacité de la mouture des céréales. Les premiers exemples connus dans le bassin méditerranéen – de la fin du VIe siècle au début du Ve siècle av. J.-C. – proviennent de sites ibériques. Les artisans les plus spécialisés, comme les potiers ou les orfèvres, pouvaient exercer leur activité à plein temps et étaient sous le contrôle des classes dirigeantes. 35 Récipient ibérique (pour le brassage de la bière) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Molí d’Espígol, Tornabous (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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36 MEULES 1. Molette Pierre, IIIe siècle av. J.-C Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Meule Grès, VIIe – IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Meule rotative (meule et plateau de mouture) Pierre, Ve/IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 37 1. Récipient ibérique Argile, IIIe – Ier siècle av. J.-C. Archena (Murcie) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Récipient ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Molí d’Espígol, Tornabous (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Urne funéraire ibérique Argile, IIIe – Ier siècle av. J.-C. Villaricos (Almería) Museu d’Arqueologia de Catalunya 38 LA PRODUCTION TEXTILE 1. Fusaïole Argile, IVe – IIe siècle av. J.-C. Site de Molí d’Espígol, Tornabous (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Fusaïole Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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3. Fusaïole Argile, IIe siècle av. J.-C. Sant Miquel d’Olèrdola, Olèrdola (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Fusaïole Argile, Ve/IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Poids de tissage Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de San Antonio, Calaceite (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Poids de tissage Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7. Poids de tissage Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Coll de Moro (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 39 LA MÉTALLURGIE 1. Lingot de plomb en forme de disque Plomb, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Lingots Argent, Ve siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Buse d’un four de cuisson Argile, VIe/Ve siècle av. J.-C. Site de El Piuró del Barranc Fondo, Maçalió (Teruel) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Moule Grès, IVe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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5. Moule pour bijoux Pierre, IVe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Moule pour perles Argile, IVe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7. Enclume Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Sant Miquel d’Olèrdola, Olèrdola (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 40 1. Urne funéraire ibérique Argile, IIIe – Ier siècle av. J.-C. Peal de Becerro (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Vase ibérique (calathos) Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Pichet ibérique (œnochoé) Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Sitges de Bellaterra, Cerdanyola del Vallès (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Récipient ibérique à une anse Argile, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Coupe ibérique Argile, IIIe – Ier siècle av. J.-C. Villaricos (Almería) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Coupe ibérique Argile, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Site de Fontscaldes, Valls (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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Quels avantages apportaient le travail du fer ?

L’ÂGE DU FER

Lorsque le fer remplaça progressivement le bronze comme matériau dominant au début du Ier millénaire av. J.-C., ceci s’accompagna d'un saut technologique. La maîtrise de la métallurgie du fer constitua une étape décisive, notamment dans son application à des domaines aussi importants que l'agriculture. Les nouveaux outils en fer permirent une avancée qualitative dans la capacité de production. Il fut ainsi possible de maintenir une croissance démographique soutenue, qui favorisa elle-même la formation d'une société urbaine. 41 OUTLIS 1. Marteau de tailleur de pierre Fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Serpe Fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Tossal de les Tenalles, Sidamon (Lleida) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Scie Fer, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Lame de couteau Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site d’Illa d’en Reixac, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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42 AGRICULTURE 1. Statuette votive montrant deux bœufs Bronze, IIIe siècle av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Fourche Fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Houe Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Soc de charrue Fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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Quelle était la place des femmes dans la société ibérique ?

LA FEMME DANS LA SOCIÉTÉ IBÉRIQUE Les auteurs classiques (comme Polybe, Tite-Live ou Strabon) mentionnent uniquement les femmes ibériques comme des victimes de guerre ou dans le cadre d'alliances matrimoniales. Leur rôle était cependant beaucoup plus large et dépendait de leur position sociale. La plupart d'entre elles menaient une vie modeste au sein de groupes d'artisans paysans et associaient leurs tâches quotidiennes (approvisionnement en eau et en combustible pour le chauffage et la cuisine, préparation des repas, prise en charge de la maison et de la famille) à des activités agricoles ou à la fabrication de textiles, de vanneries et de poteries artisanales. Les objets et sculptures funéraires montrent comment les femmes riches s'habillaient, se teignaient les cheveux et les bijoux qu’elles portaient. La participation des femmes aux cérémonies publiques, la danse en public, les défilés ou la pratique d'instruments de musique, fut également représentée. De nombreuses figurines en bronze ou en terre cuite montrent l'importance accordée à la maternité. 43 1. Tête d’une statue féminine Calcaire, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cerro de los Santos, Montealegre del Castillo (Albacete) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Tête d’une statue féminine «Koré d’Alicante» Calcaire, fin du VIe siècle av. J.-C. Alicante (?) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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44 Statuette d’une adorante Calcaire, IVe siècle av. J.-C. Murcie Museu d’Arqueologia de Catalunya 45 1. Statuette d’une adorante Bronze, IIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Statuette d’une femme «Dama de Castellar» Bronze, IVe – IIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Statuette votive féminine Bronze, Ve siècle av. J.-C. Sanctuaire de La Luz, Verdolay (Murcie) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Statuette votive féminine Bronze, IIe – Ier siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 46 «Dama de Elche» (réplique) Plâtre, Ignasi Pinazo, 1908 Original: calcaire, Ve/IVe siècle av. J.-C. L’Alcudia de Elche (Valence) Museu d’Arqueologia de Catalunya Découvert en 1897 à L’Alcudia de Elche (Alicante), ce buste de femme à peu près grandeur nature représente l'œuvre d'art ibérique la plus célèbre, la « Dama de Elche ». Le buste en ronde-bosse montre une jeune femme richement vêtue, portant de somptueux bijoux sur la tête et trois colliers sur la poitrine. Une petite fibule en forme d’anneau orne l'un des vêtements. Les yeux étaient sans doute autrefois incrustés de pâte de verre. Des restes épars de peintures rouge, ocre, bleu égyptien et jaune furent retrouvés sur les bijoux, ainsi que des traces de feuilles d'or dans le cou. En l'absence de contexte archéologique, l'interprétation est difficile. Différentes hypothèses furent émises concernant la forme originale (debout, assis, buste) et l'interprétation de la cavité dans le dos (offrande, urne funéraire). La riche parure de la tête, du cou et des oreilles indique 42


la position particulière de la personne représentée. Il est possible qu'il s’agisse d‘une déesse, d‘une prêtresse ou d‘une femme de haut rang. 47 «Dama de Baza» (réplique) Pierre Original: calcaire, IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Cerro del Santuario, Baza (Grenade) Collection Duran Vall-llosera En 1971, des fouilles dans la nécropole ibérique du Cerro del Santuario (Baza, Grenade) permirent de faire une découverte extraordinaire : la tombe numéro 155 contenait la sculpture d'une femme richement décorée, assise sur un trône ailé. Dans sa main gauche, elle tient un oiseau. Une ouverture située sous l'assise du trône contenait des cendres funéraires. De nombreux objets furent trouvés dans la tombe encore préservée: amphores, coupes et armes. L'Ibère enterrée ici appartenait sans aucun doute à l’élite. 48 «Dama del Cerro de los Santos» (réplique) Plâtre, 1972 Original: calcaire, IIIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cerro de los Santos, Montealegre del Castillo (Albacete) Museu d’Arqueologia de Catalunya La statue représente une porteuse d'offrande qui tient un récipient dans ses mains. Elle est vêtue d’une longue robe, d’un manteau avec un voile et d’une écharpe. Sa riche parure se compose d'une coiffe, de grandes boucles d'oreilles pendantes, de trois colliers et de bagues aux doigts. Le lieu de découverte et le motif indiquent que la statue fut offerte comme ex-voto. 49 1. Flacon à onguent attique à figures rouges (lécythe) Argile, Ve siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Flacon à onguent corinthien (aryballe) Argile, VIe/Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Flacon à onguent (amphorisque) Pâte de verre, VIe/Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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4. Flacon à onguent (aryballe) Pâte de verre, VIe/Ve siècle av. J.-C. Site d’Emporion/Empúries, l’Escala (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Grattoir (scalptorium) Bronze, os, fin du IIIe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Grattoir (scalptorium) Bronze, début du IIe siècle av. J.-C. Site de Mas Castellar, Pontós (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 50 1. Vase attique à figures rouges (lékanis) Argile, Ve siècle av. J.-C. Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Boucles d’oreilles Bronze, or, IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Puig de Serra, Serra de Daró (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Boucle d’oreille Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Puig Castellar, Santa Coloma de Gramenet (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Boucle d’oreille Or, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Bracelet en spirale Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Fibule (type «La Tène») Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7.– 8. Fibules en anneau («fibules oméga») Bronze, IVe siècle av. J.-C. Site de Penya del Moro, Sant Just Desvern (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 44


LES TÊTES COUPÉES Comme les Celtes, les Ibères du nord-est de la péninsule Ibérique exposaient les têtes coupées de leurs ennemis vaincus comme trophées de guerre, avec les armes saisies et rendues inutilisables. Elles étaient exposées dans des lieux publics fréquentés, sur les façades des maisons ou sur les murailles et fixées avec de longs clous en fer. Puig Castellar à Santa Coloma de Gramenet et la ville ibérique d'Ullastret font partie des sites où cette pratique fut largement documentée. L'étude de ces extraordinaires vestiges nous fournit de précieuses informations sur les anciens Ibères. «Aux ennemis tombés, ils coupent la tête et l'attachent au cou de leurs chevaux. Ils donnent à porter à leurs serviteurs les dépouilles tachées de sang, et chantent le péan et l'hymne de la victoire. Ils clouent ces trophées aux maisons, ainsi que d'autres le font à l'égard des animaux pris à la chasse.» Diodore, Bibliothèque Historique V, 29, 4 (Ier s. av. J.-C.) (trad. J. Terrasson) 51 LES TÊTES COUPÉES 1. Crâne humain avec clou Os, fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig Castellar, Santa Coloma de Gramenet (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Crâne humain avec clou Os, fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Crâne humain avec clou Os, fer, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 45


4. Épée avec fourreau (type «La Tène») Fer, IIIe siècle av. J.-C. Site d’Illa d’en Reixac, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 52 LE MONUMENT DE CAL POSASTRE Comme d'autres sculptures ibériques, le monument de Cal Posastre fut délibérément détruit vers la fin du IIe siècle av. J.-C. et ses restes furent jetés dans diverses tombes. Au centre de la stèle, figuraient autrefois trois personnages trônant et peut-être un cavalier. Six têtes masculines, représentant peutêtre les têtes des ennemis vaincus, ornaient chaque côté. Fragment de monument avec têtes coupées Calcaire, IIe siècle av. J.-C. Cal Posastre, Sant Martí Sarroca (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 53 L’OPPIDUM La péninsule Ibérique connut différentes formes d'habitat avec des traditions différentes. Alors qu'au sud, on trouve surtout des habitats à caractère urbain, à l'est et au nord-est, les oppida étaient caractéristiques. Un oppidum était généralement situé sur une colline et doté de fortifications. L'aménagement urbain s'adaptait généralement aux conditions topographiques. Les ressources vitales étaient fournies par la campagne environnante de l'oppidum. 1. Vase à verser ibérique (askos) Argile, IIe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Coupe ibérique Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Coupe ibérique avec estampille Argile, IVe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Vase ibérique miniature (amphorisque) Argile, IVe /IIIe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone 46


54 MONNAIES IBÉRIQUES Les monnaies ibériques ne furent frappées à grande échelle que vers la fin du IIIe siècle av. J.-C., à l'époque de la seconde guerre punique. Il s'agissait d'abord de pièces d'argent inspirées des drachmes d'Emporion. Celles-ci étaient frappées en grande quantité pour payer les soldats romains. 1. Dépôt de monnaies de 54 drachmes (frappes d’Emporion) Argent, 230 – 220 av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Monnaie ibérique (frappe de Kum) Argent, 218 – 198 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Monnaie ibérique (frappe d’Ilturo) Bronze, IIe siècle av. J.-C. Site de Turó de la Rovira (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Monnaie ibérique (frappe de Kese) Bronze, 150 – 90 av. J.-C. Sant Miquel d’Olèrdola, Olèrdola (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Monnaie ibérique (frappe d’Unitkesken) Bronze, IIe/Ie siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Monnaie ibérique (frappe d’Ausesken) Bronze, IIe siècle av. J.-C. Site de Burriac, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7. Monnaie ibérique (frappe d’Iltirkesken) Bronze, IIe siècle av. J.-C Site de Turó del Montgrós, El Brull (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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ULLASTRET L'oppidum ibérique d'Ullastret, occupé entre le VIe et le IIe siècle av. J.-C., est situé dans la partie nord-est de la péninsule Ibérique, dans une région où les contacts économiques et culturels avec les Phéniciens, les Étrusques et surtout les Grecs étaient étroits. La colonie grecque d'Emporion se trouve à environ 25 km au nord de la ville ibérique. Ullastret se composait de deux grands noyaux urbains : la ville haute, située sur la colline du Puig de Sant Andreu, et la ville basse, Illa d'en Reixac, qui se trouvait sur une petite île en saillie au milieu d'un lac asséché au XIXe siècle. La ville basse était probablement reliée à la mer par un système de lagunes, ce qui permettait de naviguer de la côte à la ville avec des bateaux à fond plat. Les deux centres urbains occupaient une surface de plus de 15 hectares à l'intérieur des murs de la ville à partir de la première moitié du IVe siècle av. J.-C., avec une population qui pourrait avoir atteint 6 000 habitants selon les estimations. Ullastret était très probablement la capitale des Indigetes. ULLASTRET – LA RECONSTITUTION VIRTUELLE

Les recherches archéologiques interdisciplinaires menées ces dernières années par le Museu d'Arqueologia de Catalunya (MAC), en partie en collaboration avec d'autres institutions de recherche nationales et internationales, permirent d'acquérir un haut niveau de connaissances sur les structures urbaines et défensives de l'agglomération. Sur cette base solide, il fut possible d'avancer dans l'étude du monde ibérique en Catalogne et de proposer une reconstruction virtuelle de la ville dont le résultat constitue une expérience audiovisuelle immersive.

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Comment les Ibères inhumaient-ils leurs morts ?

RITUELS FUNÉRAIRES

Les rituels et les pratiques funéraires des Ibères étaient très variés et dépendaient de composantes sociales et régionales. La forme d'inhumation principalement documentée dans les nécropoles ibériques est l'incinération. Cette pratique perpétuait une tradition qui débuta dans le nord-ouest de la Méditerranée vers la fin de l'âge du bronze, vers 1000 av. J.-C. Cependant, tous les membres de la société n'étaient pas inhumés dans une urne funéraire avec des objets personnels, des offrandes et parfois la vaisselle du banquet funéraire. Cette cérémonie était réservée aux élites et nous ne savons pas comment le reste de la population était traité après l'incinération. Au fil du temps, les différences entre les nécropoles devinrent de plus en plus évidentes. Les tombes allaient de simples fosses rudimentaires creusées dans le sol avec un minimum d'indices au nord-est à de grands monuments de pierre complexes et somptueux au sud-est. Ce qui s'explique par les différences idéologiques et sociales dans les régions concernées. INTERVIEW CARMEN BELARTE Institut Català d’Arqueologia Clàssica Tous les Ibères étaient-ils égaux dans la mort ? « Ils n'étaient pas tous égaux dans la mort. Les nécropoles ibériques étaient des cimetières d'incinération. Les cendres étaient placées dans des urnes en céramique qui étaient enterrées avec d'autres objets. Parmi ceux-ci, on trouve souvent des objets métalliques tels que des bijoux personnels, des armes, des couteaux … Mais aussi des objets en céramique, comme de la vaisselle, et des tissus. Les différences entre les tombes, par exemple en ce qui concerne le nombre d'objets, pourraient indiquer des différences de richesse ou de classe sociale des personnes enterrées. Les catégories d'objets ne semblent pas être spécifiques au sexe. Dans la région du sud, des monuments ont été érigés sur certaines tombes, témoignant probablement de la richesse des personnes inhumées. »

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Tous les défunts étaient-ils enterrés ? « On connaît de nombreux sites ibériques, mais peu de nécropoles. En Catalogne, les seules nécropoles se trouvent à proximité des principaux sites. C'est le cas d'Ullastret et de Burriac. Qu'est-il arrivé aux personnes qui vivaient dans des villages, des fermes, etc. ? Tous n'ont pas été inhumés dans les nécropoles proches des villes, car le nombre de tombes est bien inférieur à la population calculée à partir des habitats. Il semble que la crémation et l'inhumation dans les nécropoles étaient réservées à une petite partie de la population. On ne sait pas quel rituel était utilisé pour le reste. De plus, ce sont principalement des hommes et des femmes adultes qui étaient enterrés, il n'y a pratiquement pas de jeunes ou d'enfants. » Pourquoi les enfants en bas âge étaient-ils enterrés dans des maisons ? « Il peut y avoir plusieurs raisons à cela. L'une d'entre elles est que les enfants morts avant un certain âge ne pouvaient pas être enterrés dans des nécropoles et étaient inhumés sous le sol des maisons. Ils n'apparaissent cependant pas dans tous les habitats, ce qui est surprenant compte tenu de la forte mortalité infantile. Une autre possibilité est le sacrifice d'enfants, une pratique qui n'est pas confirmée, mais qui est documentée dans d'autres cultures anciennes. Il se pourrait aussi que seuls les enfants de certaines familles aient été enterrés dans des maisons, peut-être en fonction de leur statut social. Des études telles que des tests ADN permettraient de déterminer s'il existait des liens familiaux entre les enfants enterrés dans un habitat. » 55 Statue de taureau, partie d’un monument funéraire (?) Calcaire, Ve/IVe siècle av. J.-C. Santaella (Cordoue) Museu d’Arqueologia de Catalunya 56 Statue de taureau, partie d’un monument funéraire (?) Calcaire, Ve siècle av. J.-C. Porcuna (Jaén) Museo de Jaén 57 Groupe statuaire avec combat entre un homme et un griffon Calcaire, Ve siècle av. J.-C. El Cerillo Blanco (Jaén) Museo de Jaén

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58 1. Vase à mélanger le vin apulien (cratère) Argile, fin du IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Pointe de lance Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Épée ibérique courbe (falcata) Fer, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Can Garrofa, Aiguaviva (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 59 Vase à mélanger le vin apulien (cratère) Argile, fin du IVe siècle av. J.-C. Nécropole de Can Rodon de l’Hort, Cabrera de Mar (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 60 Urne funéraire ibérique Argile, IVe siècle av. J.-C. Site de Castellot de la Roca Roja, Benifallet (Tarragone) Museu de les Terres de l’Ebre 61 Squelette d’un enfant Os, IVe siècle av. J.-C. Sant Miquel d’Olèrdola, Olèrdola (Barcelone) Museu d’Arqueologia de Catalunya INHUMATION DES JEUNES ENFANTS Les nouveau-nés décédés pendant ou quelques jours après leur naissance étaient enterrés sous le sol des maisons et des ateliers, c'està-dire dans leur espace vital. Les dépouilles étaient emmaillotées dans un linceul, parfois accompagnées d'une amulette et placées directement dans la terre ou dans un récipient. Ces pratiques étaient caractéristiques de l'est et du nord-est de la péninsule Ibérique. Elles étaient profondément enracinées dans les cultures antérieures et survécurent dans certaines zones rurales jusqu'au XIXe siècle. L'interprétation la plus plausible est que les nouveau-nés qui n'avaient pas reçu les rites requis n'étaient pas encore considérés comme faisant partie de la communauté et n'étaient donc pas en mesure de quitter la sphère privée. 51


En quoi croyaient les Ibères ?

LE MONDE DES DIEUX IBÉRIQUES Nos connaissances sur la religion et le panthéon ibériques sont très limités et reposent principalement – en l'absence de tradition écrite – sur des découvertes archéologiques. La diversité des Ibères est à l'image de celle de leur monde spirituel. Nous ne savons presque rien sur les divinités ibériques. On peut également supposer que certaines furent reprises d'autres cultures, notamment des Grecs et des Phéniciens. Nous ne savons toutefois pas quelles représentations les Ibères associaient exactement à ces dieux étrangers. Parmi les divinités « importées » figurent Déméter, peut-être en tant que protectrice de l'agriculture et de la fertilité, et le dieu égyptien Bès, probablement comme protecteur du foyer. Les Ibères vénéraient leurs divinités dans différents lieux. Ainsi, les pratiques religieuses sont surtout attestées dans des environnements naturels, comme les sanctuaires de sources ou de grottes (El Collado de los Jardines à Jaén ou El Cerro de los Santos à Albacete), où des ex-votos furent retrouvés, parfois en grande quantité. Cette pratique remonte jusqu'à l'époque préhistorique. En milieu urbain, de petits temples (Ullastret ou Tivissa) sont attestés. INTERVIEW CARMEN RUEDA GALÁN Instituto Universitario de Investigación en Arqueología Ibérica – Universidad de Jaén

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En quoi les Ibères croyaient-ils ? « Les sociétés ibériques avaient des systèmes de croyance complexes. Il est donc exclu que la religion ibérique ait été une forme d'expression simple et peu élaborée. Les Ibères avaient une compréhension précise de leur monde et un lien fort avec la nature. Ils s'identifiaient à leur territoire et y étaient attachés. Ils habitaient et façonnaient leur paysage et lui donnaient un sens. Celui-ci avait également une valeur symbolique. Les Ibères avaient leur propre mythologie, fortement marquée par l'aristocratie, qui incluait la relation avec la divinité et le passé. Ces mythologies variaient d'une région à l'autre, mais il existe des symboles récurrents - comme le héros qui fait face au loup - que


nous pouvons retrouver dans des exemples provenant de différentes régions. Les Ibères ont également créé leurs propres explications de la mort, avec des récits précis qui nous conduisent dans l'au-delà à travers différents domaines : l'espace fertile de la mer, l'élévation héroïque ou des symboles comme le loup. Nous en trouvons un exemple extraordinaire dans cette exposition avec le trésor de Tivissa. » Que savons-nous de leurs divinités ? « Nous en apprenons de plus en plus sur les dieux ibériques. Grâce à l'archéologie, nous connaissons leurs sanctuaires, leurs images et leurs offrandes. Nous ne pouvons pas parler d'un panthéon au sens grec ou romain, mais d'un mélange hétérogène de dévotions liées à des territoires locaux, voire à des sanctuaires. Nous ne connaissons pas leurs noms, sauf dans quelques cas, comme pour la divinité Bétatun. La divinité féminine était au centre de plusieurs variantes : en tant que déesse régnant sur différents niveaux du monde, sur l'ordre céleste ainsi que sur différents règnes naturels réels et mythiques. Les Ibères utilisaient également des divinités étrangères comme Aphrodite, Héraclès et Astarté-Tanit. Un cas remarquable est par exemple le dieu Bès, documenté à Ullastret et que vous pouvez voir dans cette exposition. Ces divinités étrangères n'ont pas été adoptées directement et sans filtre, mais il s'agissait d'assimilations avec des significations originales et spécifiques au contexte ibérique. » Où les dieux étaient-ils vénérés ? « Les sociétés ibériques utilisaient différents mécanismes religieux pour communiquer avec leurs divinités, à travers des sanctuaires et des rituels. Les sanctuaires étaient conçus comme des lieux de mémoire, des endroits particuliers où le surnaturel devenait tangible et où la divinité se manifestait par le son ou la lumière du soleil, par exemple lors d'hiérophanies ou d'apparitions divines, comme on peut le voir dans le sanctuaire de Cueva de la Lobera. Dans ces espaces, les sens ont été aiguisés, ce qui se reflète dans les figures votives en bronze qui ont été laissées et qui sont présentées dans cette exposition. Ces petites figurines illustrent des moments clés de cette relation avec la divinité : les grands yeux ouverts qui regardent parfois vers la grotte pour voir, ou les immenses oreilles qui aspirent à entendre ce qui est révélé, ou encore la bouche ouverte qui prie, dans ce moment précis de communication avec la divinité. » 62 1. Statuette du dieu égyptien Bès Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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2. Tête de la gorgone Méduse (Gorgoneion) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 3. Tête de la gorgone Méduse (Gorgoneion) Argile, IIIe siècle av. J.-C. Site de Puig de Sant Andreu, Ullastret (Gérone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Tête masculine Calcaire, Ve – IIIe siècle av. J.-C. Sanctuiare de Cerro de los Santos, Montealegre del Castillo (Albacete) Museu d’Arqueologia de Catalunya 63 EX-VOTOS 1. Relief représentant un dompteur de chevaux Calcaire, IIIe/IIe siècle av. J.-C. Villaricos, Cuevas de Almazora (Almería) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2.– 3. Statuettes votives masculines Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Statuette votive d’un nourrisson Bronze, IVe – Ie siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 5. Statuette votive d’une jambe Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de La Luz, Verdolay (Murcie) Museu d’Arqueologia de Catalunya 6. Statuette votive d’une paire de jambes Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Sanctuaire de Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén) Museu d’Arqueologia de Catalunya 7. Statuette votive d’une main Bronze, IVe/IIIe siècle av. J.-C. Museu d’Arqueologia de Catalunya

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LA DÉCOUVERTE DU TRÉSOR DE TIVISSA Le trésor dit «de Tivissa» fut découvert en 1927 par un ouvrier agricole dans le village ibérique de Castellet de Banyoles, près de la ville de Tivissa. Il se compose de quatre coupes (coupes à omphalos), de onze gobelets, d'un collier (torque) et d'un bracelet en spirale dont les extrémités sont des têtes de serpent. Toutes les pièces sont en argent repoussé et comptent parmi les plus impressionnants témoins de l'argenterie ibérique. Des fouilles récentes mirent au jour un sanctuaire urbain à Castellet de Banyoles, dont la vaisselle en argent pourrait provenir. Dans la plupart des cas documentés, de telles trouvailles remontent à des événements guerriers. Dans le cas du trésor de Tivissa, le matériel fut probablement caché en raison de l'instabilité qui régnait pendant la seconde guerre punique (218 – 201 av. J.-C.), au cours de laquelle le site fut détruit. Le style du décor reflète à la fois des formules picturales indigènes et des éléments étrangers empruntés au monde méditerranéen. L'art ibérique se caractérise par sa capacité à assimiler les influences étrangères et à les mélanger avec des éléments décoratifs locaux. «On porta aussi au général une grande quantité d'or et d'argent, deux cent soixante-seize coupes d'or, presque toutes du poids d'une livre, dix-huit mille trois cents livres d'argent, tant en monnaie qu'en vaisselle, et un grand nombre de vases du même métal.» Tite-Live, Histoire de Rome depuis sa fondation XXVI, 47, 7 (59 av. J.-C. – 17 apr. J.-C.) (trad. M. E. Pessoneaux)

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64 LE TRÉSOR DE TIVISSA 1. Coupe à omphalos avec représentation de trois chars (quadriges) Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 2. Coupe à omphalos avec tête d’animal Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya La coupe est un excellent exemple de la complexité de l’iconographie ibérique, qui associe des éléments propres à d'autres images d'origine méditerranéenne. La partie centrale est occupée par la tête d'un animal menaçant à la crinière courte, entourée de trois scènes. Dans la scène supérieure, une divinité assise sur un trône reçoit une offrande, entourée d'un centaure et d'un personnage accroupi. La scène de droite montre le sacrifice d'un animal à la divinité, effectué par un démon avec l'aide de deux autres personnages. Dans la scène de gauche, un cavalier armé d'une lance et d'une cuirasse chasse un lion tandis que celui-ci attaque un sanglier.

3. Coupe à omphalos avec tête de loup Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 4. Coupe à omphalos avec représentation de poissons Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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5. Coupe à boire Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya


6.– 12.Gobelets Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 13. Torque Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya 14. Bracelet Argent, 250 – 195 av. J.-C. Site de Castellet de Banyoles, Tivissa (Tarragone) Museu d’Arqueologia de Catalunya

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