Version courte
Antoine Canazzi
Challenger la métropole Une stratégie de développement d’une mixité sociale ancrée dans une pensée des paysages des territoires ni urbains ni ruraux, dits d’entre-deux, de la métropole d’Aix-Marseille provence
Professeur principal: Pr Paola Vigano (IUAV)
Professeur en second : Pr Vincent Nadin (TU Delft)
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Avant-propos
Avant de commencer, je souhaite remercier le Europeam post-graduate Master en Urbanisme (EMU) pour ces 2 années de formations qui ont étaient pour moi un réel plaisir. Je souhaite aussi remercier la professeur Paola Vigano, de l’université de Venise (IUAV) pour avoir accompagné mon travail de fin d’étude et mes lectures durant ces 2 années. Je voudais enfin remercier le professeur Vincent Nadin , de l’université de Delft (TU Delft), pour ses précieux conseils durant nos conversations.
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Sommaire
Introduction - Résumé
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Description
- Contexte métropolitain - Zoom sur les territoires entre Aix-en-Provence et Marseille - Résumé des problématiques
8 12 23
Methodologie - Le scénario comme exploration des possibles
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- Le scenario - Deux sous-scénarios ou stratégies - Sous-scénario de continuité: Concentration - Sous-scénario de rupture: Distribution Exploration d’un scénario de rupture
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- La plaine de Gardanne, un territoire suburbain
- Re-développement d’un site industriel sur Gardanne - Bouc-bel-Air/Simiane, une plaque pavillonnaire
- La vallée de l’Arc, nouvelle perspective dans le rurbain
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38 46 52
- Entre Fuveau et Gréasque: Réinsertion d’une mixité fonctionnelle par l’agriculture Conclusion - Reflexions
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Bibliographie
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Résumé
Le but de ce travail est de démontrer le potentiel de complementarités entre grandes agglomérations et territoires d’entre-deux, ni urbains ni rural, dans la métropole Aix-Marseille Provence. Ainsi, il s’agit de démontrer le bien fondé de la construction métropolitaine, au delà des évidences dues aux profonds contrastes entre territoires et paysages. En insistant sur le potentiel de complémentarité entre les territoires politiquement les plus faibles et les plus forts, nous avançons l’hypothèse de l’interdépendance entre territoires urbains et ceux d’entre-deux, caractéristiques des systèmes métropolitains. Intégrer l’interdépendance justifie de penser une échelle de gouvernance globale pour les questions transversales. Pour ce faire, nous allons voir comment une stratégie de développement alternative, concertée et pilotée depuis une échelle métropolitaine, pourrait ralentir la ségrégation socio-spatiale entre Marseille et ses
alentours, compris comme étant l’une des conséquences de l’inexistance prolongée de gouvernance et stratégie métropolitaine. En se fondant sur les caractéristiques et potentiels des territoires d’entredeux, nous aborderons la question sous trois angles: Premièrement, la mobilité, notamment la lutte contre la dépendance à l’automobile; Deuxièmement, les formes urbaines, diversifier des territoires marqués par la prédominance de la maison individuelle; Et troisièmement, l’économie, notamment locale et peu qualifiée, en complément nécessaire au développement agressif de l’économie du savoir, valorisant les potentiels environnementaux et paysagés. Cette stratégie est développée comme un contre-scénario d’une tendance vers la ville compacte, articulée autour de noeuds d’infrastructures de transports. 7
Description - Contexte métropolitain
Photos source: Antoine Canazzi
Contexte métropolitain
- Une immense métropole composée de grands paysages
- Une métropole routière
- L’idée d’une métropole
Vue de Bouc-bel-Air centre 8
Salon-de-Provence
Arles
Miramas Massif of the Sainte Victoire Aix-en-Provence Istres
Natural park of Camargue
Berre
Vitrolles
Fos-sur-mer Port-de-Bouc
Rognac
Berre’s pond Martigues
Gardanne
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
Plateau of Arbois Marignane Massif de l’Etoile and of Garlaban
Massif de l’Estaque Massif of the Baume Marseille
Natural park of the Calanques
Aubagne
La Ciotat
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Description - Contexte métropolitain Une immense métropole composée de grands paysages
Une métropole routière
Arc
0
20 0
00 ur
jo s/
le
cu
hi
ve
125 000 vehicules/jour
Huveaune
- Est/Ouest : D’un territoire montagneux, aux terres basses de l’Étang de Berre et de la bouche du Rhône, à un pas de la Camargue - Nord/Sud : De la riche vallée agricole de la Durance, aux villes et villages portuaires et séparés par la chaine de l’Estaque, le Massif de l’Etoile, de la Baume et des Calanques de la Provence
Rhône
- L’Arc et l’Huveaune au coeur de cette - Un croisement de réseaux routiers et distinction tout autant paysagère que politique et ferroviaires continentaux, nationaux et régionnaux historique - La 4ème ville d’Europe la plus encombrée, - Un immense territoire métropolitain selon TOM-TOM Europe en 2013, et comparable comparé à ses homologues européens, mais une par endroit avec les taux d’encombrement de Los métropole “paysages“ encore peu urbanisé Angeles selon L’OCDE
- Un taux d’usage de la voiture dans les déplacements quotidiens plus de 2 fois supérieur à la métropole du Grand Lyon, pourtant apparemment comparable
Durance
3,150 km2
2x Greater London
4x Grand Paris
15% urbainisé pour 20% urbanisable
1,835,730 H
ab
(2013)
42% GRAND LYON
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L’idée d’une métropole
- Les mines autour de Gardanne à l’Est, les chantiers navals de Port-de-Bouc à l’Ouest et le port de Marseille ont constitué les origines d’une métropolisation de l’économie
- Deux grandes villes, Marseille, presque 900 000 habitants, et Aix-enProvence, environ 140 000 habitants - À l’Est, une urbanisation discontinue importante des vallées et plaines, entre Aix-en-Provence et Marseille, ainsi que dans la vallée de l’Huveaune j’usqu’à Aubagne
- Ceci correspond à l’ancienne emprise des mines de Provence, définitivement fermées en 2003, mais ayant marqué le paysage pendant plus de 5 siècles
- Jusqu’en 2012, l’INSEE considérait toujours trois bassins d’emplois distinct, malgré les échanges intenses, le déplacement d’une partie des activités du port de Marseille sur Fos-sur-Mer, le positionnement central de l’aéroport de Marseille à Marignane et la fusion des universités de Aix-enProvence et Marseille
- L’objectif affiché, en 2016, par le gouvernement national et de fusionner les précédentes six EPCI, en une métropole, justifié par l’intensité de leurs échanges économiques, mais pas encore par l’unicité de leurs bassin d’emplois
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Description - Zoom sur les territoires entre Aix-en-Provence et Marseille
Zoom sur les territoires entre Aix-en-Provence et Marseille
1- Un paysage marqué par une compétition inefficace pour les terres
2- Accès inéquitable à la mobilité- Une dépendance organisée à la voiture
3- Une division socio-spatiale de la métropole
Massif of the Sainte Victoire Aix-en-Provence
Fuveau
Gardanne
Plan-de-campagne
Trets
Simiane
Massif de l’Etoile and of Garlaban
Massif of the Baume
Marseille
Aubagne
Massif of the Calanques
Canal de Marseille
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Photos source: Antoine Canazzi
Vignoble sur le plateau de l’Arbois
Vue de Saint Savournin vers la montagne Sainte Victoire
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Description - Zoom sur les territoires entre Aix-en-Provence et Marseille Un paysage marqué par une compétition inefficace pour les terres
- Au Nord du Massif de l’Etoile, la vallée de l’Arc, une plaine agricole maraichère riche, dominée par la montagne de la Sainte Victoire et ses vignobles sur le flan Sud
- Malgré tout, une croissance urbaine inquiétante sur les sols agricoles et naturels, ici rapportée sur la période 1988-2016
- Si l’urbanisation persiste sur ce chemin, - Au Sud du Massif de l’Etoile, un terrioire il est à prévoir la disparition de plus de 30% des très urbain ou seul un agriculture urbaine persiste, terres agricoles d’ici à 2040 notamment dans la vallée de l’Huveaune
Exposition soleil
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Agriculture
- En observant le taux d’emprise urbaine des sols (GSI), on observe une urbanisation très poreuse avec une petite vingtaine de villages et villes plus denses entre Aix-en-Provence, Marseille et Aubagne
- Ce tissu poreux est essentielement constitué de maisons individuelles, qui représentent, comparées à d’autres formes urbaines, plus du tiers des bâtiments de la métropole. - Celles-ci se sont particulièrement développées à flanc de montagne, sur sols agricole ou forêts
GSI
maraicher
Tissu urbain discontinu
Vignoble
Pente importante
Parler de densité peut être complexe et amener de la confusion selon si l’on parle de densité d’habitants, de densité de sols bâtis, de densité en terme de pression urbaine ou de ratio espaces ouverts / espaces construits. Dans chacun des cas, la mesure donne des indications sur les ressentis des habitants sur différentes formes urbaines. Berghauser Pont et Per Haupt, en 2010, dans un article intitulé Spacematrix, publié à Rotterdam par NAI Publishers, ont défini un graphique afin de ramener trois mesures communes de la densité à des formes urbaines spécifiques, affinant notre définition de la densité souhaitée ou juste mesurée. Le GSI, ou taux d’emprise urbaine des sols, mesure l’urbanisation des sols. Le FSI, en ajoutant la donnée du nombre moyen d’étages, mesure l’intensité urbaine. L’OSR rapporte cette intensité urbaine aux espaces ouverts, non bâtis, afin de mesurer la pression urbaine sur les espaces ouverts.
GSI
FSI
OSR 15
Photos source: Antoine Canazzi
Aix-en-Provence Gare TGV
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Aix-en-Provence Gare TGV
Chemin de fer le long de l’aéroport Des Milles
Chemin de fer le long de l’aéroport Des Milles
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Description - Zoom sur les territoires entre Aix-en-Provence et Marseille Accès inéquitable à la mobilité - Une dépendance organisée à la voiture
- Les infrastructures de transports appellées “tubes“ par Bernardo Secchi, telles que les autoroutes à péages et trains, sont relativement bien développées, connectant les principales activités économiques et équipements métropolitains
- Les transports publics suivent la structure de ces - Il en résulte une forte dépendance à la voiture des “tubes“, insistant notamment sur l’axe Aix-en- territoires d’entre-deux. Provence vers Marseille-Aubagne - Pour autant, ni Aubagne et l’Est de Marseille, ni - Cependant, une grande partie du territoire n’est l’axe Aix-en-provence - Marseille, ne sont épargnés desservie par aucun transport en commun, mise à par la dépendance à la voiture. - Cependant, le nombre limité d’entrées de celle-ci part un service ponctuel bus à la demande se traduit par un accès à la mobilité discriminant et un urbanisme opportuniste fait de plaques monofonctionnelles et de paysages fragmentés aux géographies discontinues
30-60% des ménages avec seulement une voiture >60% des ménages ayant plus d’une voiture
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Zone d’emplois
itinéraires majoritaires
- Si 70% des transports quotidiens sont faits pour se rendre à son travail ou université - Et 85% des transport quotidiens ils n’excèdent pas 10km - Peut-être que l’axe de transport public AixMarseille-Aubagne ne correspond pas pleinement à la géographie de l’emplois métropolitain
Une division socio-spatiale de la métropole
Euroméditerranée
Secteur de l’économie traditionnelle
Secteur de l’économie de la connaissance
I C T - Marseille a un rapport logement/emplois - Cette mutation sociologique s’est traduit depuis relativement équilibré qui se retrouve dans la faible 1999 par un enrichissement des territoires d’entreproportion de marseillais travaillant en dehors de - Ces zones d’emplois dans les territoires d’entre deux, précédement industriels dû aux mines Marseille d’eux sont des moteurs économiques majeurs - La baisse de la population ouvrière impacte aussi - Au contraire, Aix-en-Provence (les Milles), Rousset - Ils sont spécialisés et sont les têtes de ponts d’une Marseille, sans que pour autant cela se traduise par et Aubagne ont des rapports négatifs, ce qui veut mutation d’une économie industrielle vers une un embourgeoisement global du territoire dire qu’ils génèrent des déplacements de travail de économie de la connaissance population vivant ailleurs - Cette mutation économique amène aussi une mutation sociologique majeure et un changement de la répartition de la richesse sur le territoire ommerce
Proportion Emplois/logements
ndustrie
Concentration de travailleurs par niveau d’étude
ertiare
electronique
- Au contraire, les emplois ouvriers peu qualifiés décroissent fortement, sans pour autant que les travailleurs soient formés aux nouveaux emplois - Cela se traduit par un chômage important concentré sur Marseille - La faiblesse des échanges entre Marseille et les territoires d’entre-deux, probablement en partie dûe aux difficultés d’accès via les transports publics, constitue un handicap certains pour Marseille
Dynamique des catégories d’emplois depuis 1999 Territoire en mutation
Excès : Emplois
Logements
Ouvrier&employée
Profession intellectuelle & hautement qualifiée
Baisse de population ouvrière et employée
Augmentation CSP+
de population
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Photos source: Antoine Canazzi
Quartier Nord de Marseille
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Massif de la Baume
Puit Z, Gardanne
Ancien chemin de fer, Peypin
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Description - Résumé des problématiques
Dans ces territoires d’entre-deux, le fort relief a donné leurs formes originelles aux villes, aux infrastructures, aux rivières, aux champs agricoles et forêts. Cette compétition pour les sols a été profondément déséquilibrée par la dispersion de maisons individuelles dans le paysage. Les infrastructures routières saturées contrastent avec des vallées
faiblement desservies par le transport public et fortement dépendantes de la voiture.
Les mutations économiques et sociales des territoires ont formé une ségrégation socio-spatiale à l’échelle de la métropole et au détriment de Marseille.
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Methodologie - Le scénario comme exploration des possibles
La scénarisation est une méthode qui prend plusieurs formes et s’utilise à des fins diverses. C’est le scénario en tant qu’outil de projection dont nous allons parler. Prenant racine dans l’idée d’utopie, pensée en 1516 par Thomas Moore, le scénario est une méthode de narration de futurs alternatifs. En tant qu’utopie, il s’agit d’opposer une société fictive et future, faisant écho à la société réelle. Par ce dialogue, l’utopie construit un rapport critique au réel et réfléchir à ses possibles devenirs. Le mouvement Moderne, au XXème siècle, chercha aussi à utiliser le scénario pour produire des utopies, mais, au contraire de Thomas Moore, il ne s’agissait pas simplement de critiquer et amener à penser, mais d’utiliser cette méthode pour projeter une société nouvelle. Ainsi, dans son livre La ville du XXème siècle, publié en 2005 par Recherches éditions, Bernardo Secchi nous introduit à deux grandes utopies qui ont marqué le mouvement Moderne: d’un côté, Broadacre City de Frank Lloyd Wright; de l’autre La Ville Radieuse de Le Corbusier. Selon Bernardo Secchi, chacune d’elles représente ce qu’il nomme “un effort d’extrème imaginaton“ pour faire converger dans une utopie cohérente, comme un manifeste, 24
les réflexions, idées et expérimentations d’une génération d’architecte moderne. Ils ne préfigurent pas ces expérimentations, mais s’en inspire pour projeter un future alternatif possible. C’est dans ces deux mots de “possible“ et “alternatif“ que réside l’intérêt du scénario. En 1962, durant la guerre froide, Herman Kahn publia Thinking the unthinkable (penser l’impensable), un livre de géostratégie qui souligne pour la première fois le rôle stratégique du scénario. Comment imaginer ce qui semble inimaginable, mais qui est définitivement possible, tel une attaque nucléaire, afin d’être capable de réagir efficacement. C’est aussi de cette façon que la compagnie pétrolière Shell, dans les années 1970, s’est mise à utiliser le scénario. En effet, dans un contecte de crises multiples où des entreprises installées chutent brutalement du fait de leurs incapacités à gérer l’inattendu, Shell a décidé de passer d’une méthode de pronostic, visant à réduire l’inattendu par des projectionsextrapolations partielles de certains facteurs, à une méthode de scénario visant à planifier tout ce qui pourrait arriver (Lindgren&Bandhold, 2003). Le scénario est ainsi utilisé pour tester des systèmes faisant face à différentes adversités. Le scénario comme utopie, critique ou/et auto-
prophétique, ou comme outil de planification stratégique reste un moyen de discuter le futur. Dans les années 1990, la notion de vision apparait. L’idée est de construire un consensus à partir de la conception collective d’une visualisation d’un futur désirable. Cette méthode souffre de la simplification rhétorique nécessaire pour faire converger des intérêts contraires. Cependant, au contraire de la vision, le scénario lui ne supporte pas la simplification. En effet, par l’exploration d’alternatives, le scénario dessine un future complexe et souligne les éléments clés qui fonderons les choix entre ces alternatives. En ce sens, au-delà de sa dimension stratégique, et au travers de sa dimension critique, le scénario apparait comme un outil politique éclairant la décision. Une décision ne peut être prise que dans le cadre de ce que l’on connait ou que l’on peut imaginer. Le scénario peut répondre à cette contrainte en tant que “construction hypothétique répondant à la nécessité de guider une action dans des situations de manque d’explication et d’expérimentation“ (Vigano, 2010). Ainsi, le scénario est un outil d’exploration d’un au-delà du connu, ou plutôt au travers.
Malgré leurs usages divers, les scénarios se construisent de façon similaire. Nous allons voir différentes définitions qui ont été données et la méthode commune de construction d’un scénario. Mats Lindgren et Hans Bandhold, en 2003, publient Scenario planning: the link between future and strategy, où ils nous proposent plusieurs définitions données par différents auteurs. La plus simple approche le défini comme une vue de l’intérieur, argumentée, de ce que le futur pourrait être (Michael Porter, 1985). Une définition plus exhaustive est donnée par Peter Schwartz, en 1991, comme un outil d’organisation de la perception de futurs alternatifs afin d’éclairer la prise de décision. Dans la même veine, Paul Shoemaker, en 1995, définit le scénario comme une méthode disciplinée d’imagination de futurs possibles où des décisions doivent être prises. Si la première définition donnée ne laisse pas clairement apparaitre le but de la production de scénario, les deux autres au contraire l’ancrent dans un contexte stratégique et décisionnel. Il s’agit pour eux d’exploration stratégique de futur possible. Dans les disciplines de la plannification stratégique, économique ou du territoire, le scénario est une méthode amplement employée
depuis les années 1970, et qui, depuis les années 1990, est employée plus largement, à des échelles différentes et pour des objectifs qui relèvent moins de la gestion de risques. En 2006, L. Börjeson, M. Höjer, K.H. Dreborg, T. Ekvall et G. Finnveden, dans un article nommé Scenario types and techniques: Towards a user’s guide, y definissent six typologies de scénarios rangées en trois grandes familles: Prédictif, exploratif et normatif. Cela correspond plus ou moins à trois constructions de la question qui définit le cadre du scénario: Que ce passerait-il si... Que peut-il se passer... Comment pouvons nous atteindre cet objectif (quelles sont les étapes)? Ces six types de scénarios se construisent selon quelques grands principes. Tout d’abord, un scénario n’est pas une vision, en ce sens qu’il ne s’agit pas de la conception évidente d’un futur désirable. Pour autant, certains scénarios normatifs peuvent s’appuyer sur une vision comme étape préalable pour la définition de l’objectif. Ensuite, un bon scénario est consistant. Il n’est pas la finalité mais le moyen de soulever de bonnes pistes de réflection sur le réel. C’est pour cela que l’on parle de sa nature critique et argumentative. Il ne s’agit en aucun cas de la recherche d’une bonne
ou mauvaise réponse. Finalement, un bon scénario est toujours plausible et multiple, afin de s’adresser à la complexité des possibles. De fait, ils ont besoin d’être structurellement et qualitativement différenciés afin d’être réellement alternatifs et non secondaires.
Scheme Scenario type Source: Scenario types and techniques: Towards a user’s guide, L.Börjeson, M.Höjer, KH.Dreborg, T.Ekvall & G.Finnveden, 2006
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La construction d’un scénario suit toujours les trois mêmes étapes: génération d’idées et rassemblement d’informations, intégration de ces informations dans un modèle d’analyse rhétorique, et enfin, vérification de la pertinence et de la non redondance des scénarios proposés. Dans un premier temps, la génération d’idées et le rassemblement d’informations a pour but la production d’un diagnostic de la situation. Aucune analyse ne produira une image parfaite de la réalité. En effet, il s’agit déjà d’une vision subjective du concepteur sur l’objet questionné. Paola Vigano qualifie cette étape de “description“ qui serait déjà un outil de conception en ce sens qu’il s’agit “d’identifier des situations et construire des liens entre elles. {la description} propose une manière de lire faisant bon usage des anomalies, discontinuités et différences, ou, au contraire, souligne des structures ordonnées ou répétitions qui supposent des règles pré-éxistantes“. Dans un second temps, la sélection et l’intégration des informations dans un modèle d’analyse rhétorique suppose la construction d’un diagnostic mettant en lumière les mécanismes systémiques ou facteurs sur lesquels une influence est possible. La 26
référence au système aide en ce sens qu’un système définit des variables, les liens de causalité qui les unissent et l’objectif général qui les anime. Ainsi, en énumérant rhétoriquement les actions possibles sur ces variables, nous sommes capables de produire des scénarios différenciés et consistants. Par exemple, en extrapolant deux variables telles que la montée des eaux et la flexibilité de la gouvernance d’un territoire, nous sommes en capacité d’imaginer un certain nombre de possibles futurs. En comparant ces futurs, il apparaitra des invariants qui persistent quel que soit le scénario, et des variants, qui définissent un horizon de choix. Le choix des variables à influencer est déterminant en ce sens que cela donne le cadre de l’exploration et fonde les conjectures. Ces dernières sont ce qui donne leur crédibilité aux scénarios produits. Dans un troisième temps, la vérification de la pertinence des scénarios proposés est une manière de tester leurs logiques et intérêts pour la question explorée. Par l’analyse croisée des scénarios, on teste les liens de causalité et la non co-existence parallèle de deux scénarios. Si deux sous-scénarios peuvent exister ensemble, c’est qu’ils ne sont pas suffisamment différentiés et donc non pertinents. En général, l’aménagement du territoire recourt
plus à des structures de scénarios prédictifs, même si une zone grise existe entre prédictif et exploratif. Ceux qui conçoivent les lois et politique de la ville auront plutôt tendance à employer des scénarios normatifs. Mais ceux-ci n’ont pas que ce type d’usage. Par exemple, ils peuvent être utilisés pour décrire de manière fatale un résultat futur. Le procédé a été particulièrement utilisé dans les campagne de sensibilisation au réchauffement climatique. Paola Vigano, dans son livre Les territoires de l’Urbanisme, publié en 2010 aux éditions Officina Edizioni, évoque une nouvelle, Looking backward 20001887, de Edward Bellamy, publiée en 1888, comme l’un des meilleurs exemples de scénario normatif. En effet, l’auteur décrit la société à l’horizon 2000 et explore les étapes qu’il aura fallu pour y arriver. Au même titre que l’Utopia de Thomas Moore, l’opposition de ces deux sociétés amène une critique du présent. Celle-ci introduira la réflexion critique du mouvement Moderne sur la société du XIXème siècle. Au contraire, les scénarios prédictifs ne définissent pas leurs résultats à l’avance, ils explorent différentes configurations de futurs probables selon deux méthodes possibles. Le pronostic, très apprécié
de la Modernité, suppose de considérer une continuité du développement existant, quand la structure en “et si...“ donne un rôle plus actif au concepteur en ce sens qu’elle suppose de définir une discontinuité fictive et un réorientation du développement éxistant vers des paradigmes différents. C’est dans ce “si“ que repose la dimension critique du scénario prédictif. Luciano Vettoratto, dans un article intitulé Scenarios : an introduction, some case studies, and some research prospects, donne ainsi une définition du scénario assez différente de ce que nous avons précédemment vu. Il le définit comme une forme pondérée, qualitative, normative, non prédictive et argumentative de futur. Ainsi, il le décrit comme un “story telling“, une narration, à propos des possibles afin de mobiliser les intervenants. Selon lui, le scénario est de la famille des jeux de plateau dans sa dimension pédagogique et argumentative. Le scénario aide à se faire comprendre et à communiquer dans des contextes compliqués. Il supporte le fait qu’en activant la conversation, le scénario s’apparente à une méthode de raisonnement en commun et à une méthode d’apprentissage des uns et autres en vue de la production d’un sens commun, que ce soit des mots ou des situations. Plutôt que d’être
orienté vers la prise de décision, comme l’approche stratégique du scénario, celui-ci le pense orienté vers les acteurs et leurs responsabilisations. Surtout, cette approche du scénario insiste sur l’interaction sociale. Le conflit peut être discipliné par les règles communes. Le scénario tel qu’il le pense ne peut être que qualitatif, et non quantitatif comme le pronostic, car il se fonde sur la subjectivité, l’intuition, et dans le champs de l’urbanisme, sur le manque de relation causal avéré. En d’autres mots, Bernardo Secchi parles de “surdétermination“ des phénomènes urbains. Une conséquence ne peut être lié à une unique cause. C’est le fondement de la pensée dites complexe introduite en urbanisme par la désormais célèbre phrase de Christopher Alexander: “the city is not a tree“. Si l’on prend en compte la non validité de la théorie causale, les précédents modèles rhétoriques, mîmant le réel et l’influence de variables choisies, perdent de leurs forces car leurs sciences ne visent qu’à réduire le champs des probables. Dans le “si“ s’ouvre un champs de possibles qu’un modèle réthorique ne fait qu’effleurer, alors qu’un modèle poétique étend. Ainsi, dans Le città invisibili, écrit 1972, Italo Calvino nous donne une idée de ce modèle poétique en imaginant 61 scénarios de villes fictives, toute
inspirées d’un aspect différents de la même ville de Venise. Décortiqué, extrapolé caractère après caractère, il nous livre toute à la fois un portrait complexe et profond de Venise, de ses doutes, de ses démons et de ses fascinations, mais aussi des visages pensifs de villes que l’on croirait reconnaitre n’importe où tant elles nous parlent du passage à la ville Moderne. Si l’objectif n’est pas la prise de décision, cette approche du scénario veut tout de même y participer en influençant l’imagination collective. Le consensus n’est pas un objectif car les images qu’il formule ne prétendent pas mîmer le réel, juste le traduire, lui donner une langue commune. Le scénario est une union utopique d’imaginations et de réalités qui rapproche plus le concepteurs de l’artiste que du scientifique rigoureux (Vettoratto).
Le Città invisibili, Italo Calvino, 1972 Source: http://www.postcardcult.com
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Dans ce travail, nous cherchons à démontrer la complémentarité des territoires de la métropole, notamment ceux d’entre-deux, afin de comprendre les bénéfices possibles de leurs intégration. Pour ce faire, nous avons choisi de tester le système métropolitain sous l’angle de la ségrégation sociospatiale. Le scénario nous propose une conjecture fictive d’évolution de la population qui crédibilise l’idée d’un projet territorial entre urbain et rural. De cette question de la croissance démographique des territoires d’entre-deux ressortent deux directions ou sous-scénarios possibles: concentration ou
Sous-scénario implicite de Concentration: Équipe Devillers
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distribution. Les visions proposées par trois équipes dans le livre La métropole par le projet, Aix-Marseille Provence, éditions Parenthèses, 2016, Laurent Théry, les introduisent en ce sens qu’elles se distinguent déjà en un scénario implicite de continuité du développement existant, avec quelques arrangements, ou un scénario de rupture. Il s’agit pour nous de préserver la dimension critique du scénario en le construisant par opposition aux stratégies implicites de développement. Trois grandes variables sont choisies: la mobilité, les opportunités qualitatives des territoires et la
Sous-scénario implicite de Concentration: Équipe SEURA
flexibilité des tissus urbains, en terme de relation aux espaces ouverts ou d’acceuil d’une diversité sociale. Finalement, l’objectif du scénario est d’explorer une stratégie alternative de développement du territoire, envisagée sous l’angle de la lutte contre la ségrégation socio-spatiale diagnostiquée à l’échelle métropolitaine.
Sous-scénario de rupture par la distribution spatiale: Équipe LIN
Le scenario
2013
2040
Hypothèse
1,835,730habitants
+200,000habitants
+- 100,000
+- 100,000
Et si, d’ici à 2040, la population vivant dans les territoires entre-deux augmentait de 100 000 âmes ?
Et
si
cette
population
nouvelle
était concentrée proche des noeuds d’infrastructure, donc le long de l’axe
Aix-Marseille ?
Et
si
cette
population
nouvelle
était distribuée équitablement dans les villages et villes entre
Provence et Marseille ?
Aix-en-
29
Deux sous-scénarios ou stratégies
Concentré sur
l’axe
Aix-Marseille
infrastructures
de
et
ses
transports,
essentiellement guidé par la question de l’accessibilité aux deux grandes villes, toujours perçu et définis en rapport à ces dernières, c’est-à-dire péri-urbain
30
Distribué
dans les territoires en recherches de densification, de mise en valeur d’opportunités économique locales, c’est-à-dire
inscrite
dans
son
paysage social et environnemental, et de renouvellement de population
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Sous-scénario de continuité: Concentration
Concentré sur
l’axe
Aix-Marseille
infrastructures
de
et
ses
transports,
essentiellement guidé par la question de l’accessibilité aux deux grandes villes, toujours perçu et définis en rapport à ces dernières, c’est-à-dire péri-urbain
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Urbanisation impulsée par les “tubes“
économie métropolitaine spécialisée
de transports routiers et ferroviaire
fortement qualifiée
- Le réseau des “tubes“ de transports routier et - Par la ségrégation qu’ils supposent, les “tubes“ ferroviaire joue un rôle central dans la dispersion sélectionnent leurs entrées, et donc sont les moteurs des composants de l’urbain dans le rural. du développement métropolitain autant que de ses inégalités de développement - Les territoires d’entre-deux ne sont que des lieux que l’on traverse et qui ne se définissent - Les équipements et zone d’emplois de l’économie qu’en relation aux grandes agglomérations de métropolitaine sont bien reliés et se concentrent, la métropole et aux portes d’accès à la mobilité jouant le rôle de centralité que jouaient métropolitaine précédemment les centre urbains locaux
- En réponse à la dépendance à l’automobile, seul reste l’investissement dans de nouvelles infrastructures de transports et hub multi-modal - Le pari est risqué tant il est difficile d’estimer le report modal réel de la voiture vers le train ou le bus
- Cela se traduit souvent par la prolifération de parking soit sous utilisés, périodiquement utilisés ou sur utilisés, tels qu’autour de la gare TGV - Ceux-ci sont soit villes dortoirs ou survivant grâce d’Aix-en-Provence à leur économie résidentielle
Fragmentation paysagère
Fragmentation fonctionnelle
- la multiplication ou l’élargissement d’infrastructures éxistantes soulève de nombreuses questions environnementales
- La fragmentation du territoire en “boîtes“ par les infrastructures “tubes“ dessine une nouvelle géographie discontinue
- L’encombrement des corridors écologiques réduit les échanges entre biotopes ou entre habitats, menaçant la biodiversité
- Les fonctions de la ville se dispersent dans le paysage ; malgré une réelle multifonctionnalité régionale, dans chaque “boîte“, persiste une tendance à la monofonctionnalité.
- La dispersion urbaine, notamment de maisons individuelles, consomme les espaces naturels et agricoles
Hypothèse en équation
- Finalement, tout ensemble, il s’agit d’une machine à produire une ségrégation socio-spatiale au sens où seule une population éduquée pouvant supporter les charges d’une voiture et d’une maison individuelle peuvent aisément vivre dans ce territoire.
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Sous-scénario de rupture: Distribution
Distribué
dans les territoires en recherche de densification, de mise en valeur d’opportunités
économiques
locales, c’est-à-dire inscrite dans son paysage social et environnemental, et de renouvellement de population
Urbanisation orientée par les rivières structurant
Renforcement d’une économie locale
les déplacement doux entre les villages et villes
peu qualifiée
- Les rivières structurent autant le paysage naturel - Au contraire des “tubes“ qui sélectionnent et qu’urbain, unifiant les fragments découpés par les isolent des fragments de territoires au profit d’une “tubes“ économie métropolitaine, le réseau “éponge“ des rivières et des mobilités douces lient les opportunités - Les mobilités douces telles que les promenades locales et métropolitaines, sans distinction et pistes cyclables accompagnent ces rivières, structurant le développement urbain existant et - Il s’agit de rééquilibrer la métropole en la réfutures ancrant dans le local - un réseau de mobilités douces d’échelle métropolitaine et non plus essentiellement municipale
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- Il ne s’agit pas tant de développer une alternative au transport public, ferroviaire et bus, que de proposer une alternative à l’emploi de la voiture individuelle soit pour se rendre au travail, soit pour rejoindre un point d’entrée du réseau de transports publics, gares ou stops - Le développement des mobilités douces est complémentaire de celui des transports publics
Attention particulière portée au rôle de corridor écologique des rivières
Espaces ouverts comme vivier d’opportunités de services et d’emplois locaux peu qualifiés
- D’un autre côté, les rivières et leurs abords ne peuvent s’urbaniser sans risque pour l’environnement
- Dans leurs préservations et leurs usages se trouve la solution pour améliorer la résilience du territoire
- C’est pourquoi il faut parrallèlement avoir une politique active sur les espaces ouverts le long des rivières
- Les espaces ouverts peuvent jouer des rôles multiples: -Dans la production d’énergie ou de nourriture. -Dans la gestion des risques d’innondations.
Hypothèse en équation
- Finalement, une densification organisée des territoires d’entre-deux, amenant une diversité de formes urbaines et donc d’offre de logement, un réseau “éponge“ de mobilités douces, facilitant l’option de ne pas utiliser sa voiture dans ses déplacements quotidiens, et une politique de valorisation des opportunités économiques et environnementales des espaces ouverts, notamment en terme d’emplois locaux peu qualifiés, peuvent être à même de ralentir le phénomène de ségrégation socio-spatiale métropolitain.
-Dans le soutien à la biodiversité. -Dans nos usages de parcs ou de terrain de sports apportant une plus value à l’environnement urbain direct.
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Exploration du sous-scénario de rupture: La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Plaine de Gardanne
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Vallée de l’Arc
Vallée de l’Huveaune
Les Milles
Luynes
Bouc-bel-Air
Simiane Gardanne
Espaces
ouverts le long des rivières et dans la plaine de
“tubes“
Gardanne
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La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Re-dÊveloppement d’un site industriel sur Gardanne
Sud de Gardanne
Photos source: Antoine Canazzi
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Promenade centrale de Gardanne
Voisinage de la gare de Gardanne
Usine d’extraction de l’Alumine de Gardanne
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La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Re-développement d’un site industriel sur Gardanne
35,35 ha
of polluted ground
- Le site industriel Alteo Alumina, spécialisé dans l’extraction d’alumine, est menacé du fait des nuisances environnementales majeures que son activité suppose - Il s’agit aussi d’un maillon essentiel de l’économie locale et ne peut donc être fermé sans une stratégie de redéveloppement économique - la dépollution des sols pourrait durer jusqu’à 20 ans avant de pouvoir envisager un redéveloppement
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- L’analyse du schéma Bayer qui organise l’activité de l’usine nous permet de - Il pourrait être envisageable une ré-ouverture graduée dans le temps du site, supposer des niveaux de pollution différents selon les endroits selon le niveau de pollution des sols - la phyto-rémédiation dans le traitement des sols pollués (par des plantes - La sélection de bâtiments industriels à préserver en mémoire et à reconvertir absorbant les métaux lourds) est un procédé moins lourd et contraignant que en vue d’un redéveloppement économique peut anticiper la réouverture du la cure des sols pollués site - Le paysage urbain, parcs et espace public, peut aussi graduellement être développé avant même que le développement bâti n’arrive, sur le modèle d’un plan guide flexible et intéractif comme dans le projet de l’île de Nantes de Paul Chemetov
Source: http://delva.la/projecten/zuiverend-park-de-ceuvel-amsterdam/
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La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Re-développement d’un site industriel sur Gardanne
A
A’
- Fermeture du site durant le temps du traitement des sols et organisation de l’absorption du surplus d’eau
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- L’accès au site peut être maintenue par le réseau existant de ponts connectant les bâtiments industriels préservés, seulement pour les étages supérieurs
- Après la dépollution partielle des sols, le site peut être redéveloppé autour d’une base d’espaces publics et parcs, sans que l’histoire de ce site ne ce soit interrompue
- Via ces étages supérieurs et/ou des structures légères, sans fondations, l’activité peut d’ores et déjà être redéveloppée (culturelle et tertiaire). Voir pour exemple le projet De Ceuvel dans le ports d’Amsterdam par Delva landscape Architects/Urbanism
- Au contraire, sa position, proche de la gare et du centre de Gardanne, en fait un lieu très attractif et accessible
- Le projet implique de fait des acteurs privés comme les industriels, mais aussi des entreprises publiques/privées, comme la SNCF ou des ministère de l’Etat tel que l’écologie ou les transports - Ainsi, la gouvernance dans le temps nécessite un suivi particulier et un organe de négociation efficace réunissant des acteurs privée, publique, notamment la municipalité supportée par la métropole, seul intermédiaire de l’Etat, ainsi que des acteurs de la société civile garantissant la transparence et le sérieux environnemental 43
A’
A
Existant
Durant la dépollution
Redéveloppement urbain
La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Bouc-bel-Air/Simiane, une plaque pavillonnaire
Around Bouc-bel-Air
Photos source: Antoine Canazzi
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Simiane station
View from Bouc-bel-Air
From Les Milles industrial areas to Bouc-bel-Air - Front
From Les Milles industrial areas to Bouc-bel-Air - Back
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La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Bouc-bel-Air/Simiane, une plaque pavillonnaire
Seattle Olympic Sculpture Park
Source: http://orarchitects.com
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- Hiérarchie spatiale par la densification - La traversée d’une infrastructure - Le risque d’inondation comme outil selon les axes des canaux comme événement culturel potentiel de production d’espaces collectifs
A B
A’
- Exemple donné proche d’une école dans une zone avec un risque d’inondation
- Redessin de deux îlots afin de retenir les eaux de ruisselement en cas de forte pluie
A A’
B’
- Les espaces publics nouveaux sont des arguments spatiaux à la densification
A A’
49
La plaine de Gardanne, un territoire suburbain Bouc-bel-Air/Simiane, une plaque pavillonnaire
- Les municipalités ne détiennent que très peu de sols dans les zones pavillonnaires, il est donc important d’avoir une stratégie négociée avec les habitants - La métropole, au sein d’une autorité ponctuelle et flexible, peut donner une vision d’ensemble sur du long terme et un appui aux communes dans la négociation entre les comités de voisinage - bailleurs sociaux, et les promoteurs - les particuliers
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Augmenter FSI
Augmenter GSI
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La vallÊe de l’Arc, nouvelle perspective dans le rurbain
Vue de Saint Savournin sur Gardanne
Photos source: Antoine Canazzi
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Champs agricole proche de Fuveau
Garrigue
Mimet
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La vallée de l’Arc, nouvelle perspective dans le rurbain
Source: http://cycle-works.com
- Dans la vallée de l’Arc, la question de la topographie - Il s’agit soit d’adapter les itinéraires à la nécessité n’est pas mineure et nécessite des aménagements de la plus faible pente. particuliers pour développer les mobilités douces - L’itinéraire de l’ancien chemin de fer des mines pourrait ainsi proposer un chemin de difficulté moindre Rousset
Mimet Châteauneuf-le-Rouge
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Fuveau
Gréasque
Saint-Savournin
Marseille
Source: http://www.poma.net
- Adapter les transports publics afin de remonter les vélos peut aussi être facilement appliqué - Intégrer ponctuellement des aides à la montée mécanique peut s’avérer utile
- Les hauteurs de la vallée ont quasiment perdu toute leurs agriculture depuis les années 1980 - Celle-ci s’est concentrée et intensifiée sur des modes de production différents dans le fond de la vallée, proche de l’Arc
- La réintroduction d’une agriculture de proximité dans les tissus rurbains peut aussi être un moyen de développer des opportunités écologiques et économiques
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La vallée de l’Arc, nouvelle perspective dans le rurbain Entre Fuveau et Gréasque: Réinsertion d’une mixité fonctionnelle par l’agriculture
Qualité de sols agricoles
Faible
Moyenne
Bonne Source: http://www.ville-greasque.fr
- La disparition de l’agriculture amène aussi un non entretien des réseaux d’irrigation et donc de gestion des eaux de ruissellement qui pose problème, notamment ici le long du cours d’eau du Grand Vallat 56
- Les exploitations agricoles ont été remplacées par de l’habitation dite rurbaine, des propriétés relativement aisées avec large jardin, mais aussi une population vieillissante - Peu de choses sont possibles sans négociation le moment venu sur ce type de territoire - Considérant le vieillissement de la population, l’entretien des jardins et demeures ainsi que les problèmes de dépendance peuvent être une base de négociation pour récupérer des terres qui peuvent être soit louées soit vendues à des agriculteurs, tout en introduisant ponctuellement des immeubles de logements collectifs 57
La vallée de l’Arc, nouvelle perspective dans le rurbain Entre Fuveau et Gréasque: Réinsertion d’une mixité fonctionnelle par l’agriculture
A
A’
- Pour exemple, entre Fuveau et Gréasque, il y a des terres de bonnes qualités complètement utilisées pour le résidentiel
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- Réintroduire l’agriculture, c’est repenser l’irrigation et donc la gestion de l’eau qui peut bénéficier à tous, en cas de sécheresse ou en cas de surplus
- Les opportunités ne sont pas planifiables et dépendent des négociations - Cela produirait un tissu mixte et complexe où le rural complémente l’urbain
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60
60
Conclusion - Reflexions
En conclusion, l’objectif de ce travail de fin d’étude était de démontrer les complémentarités potentielles entre territoires d’entre-deux et grandes agglomérations au sein d’une métropole. Malgré les grands contrastes et les contradictions qui traversent la métropole Aix-Marseille Provence, cette dernière permet de traiter de questions transversales aux territoires et d’envisager leurs coopérations dans une vision globale. Ici, c’est la question de la ségrégation socio-spatiale à l’échelle de la métropole qui a été explorée selon la méthode du scénario, confrontant une tendance de développement, en matière de mobilité, de forme urbaine et d’utilisation des ressources, à un contre scénario mettant au coeur de son projet le rééquilibrage et la négociation entre territoires et entre paysages. Chaque zoom a cherché à s’adresser à une caractéristique du paysage des territoires d’entre-deux: friche industrielle, plaque pavillonnaire et village rurbain; dans chaque cas, la
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relation entre la ou les municipalités, le local, el la gouvernance métropolitaine semblent être la clé pour amorcer les projets. Les territoires d’entre-deux ne joueront leur rôle dans la métropole qu’au prix d’un soutien accru de cette dernière, et donc d’une prise de conscience des opportunités et potentiels qu’ils renferment. La manière de concevoir des métropoles est encore en question et semble jusqu’à présent différentes selon les territoires. En effet, dans un article intitulé Paris, Lyon, Marseille : la gouvernance métropolitaine entre standardisation et differenciation, publié sur metropolitiques.eu en 2014, Daniel Béhar souligne l’expérimentation des modes de gouvernance métropolitaine, dans ces trois cas, différents. Il y a la grande verticalité fortement dépendante de l’Etat du Grand Paris ou la gouvernance intégrée portée par un leadership assumé de la métropole du Grand Lyon. En aucun cas ces deux modes ne ressemblent à ce qui pourrait se profiler pour Marseille dont le
leadership est encore mal accepté et ce, malgré une implication forte de l’Etat dans la construction de la métropole. Finalement, cette exploration n’a porté que sur une petite partie du territoire métropolitain et sur une seule question. Comme expliqué dans le chapitre méthodologique, le scénario est un outil qui met au centre du jeu le projet politique et poétique métropolitain. C’est peut-être de ceci que la métropole Aix-Marseille Provence manque encore.
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Bibliographie Livres
La métropole par le projet, Aix-Marseille- Urbanisation without urbanism, a Provence, Laurent Théry, Parenthèses history of the diffused city, B.Grosjean, editions, 2016 Mardaga edtion, 2010 Première leçon d’urbanisme, Bernardo Extreme City. Climate change and the Secchi, Edition Parenthèse, collection transformation of the waterscape, eds. eupalinos, 2006 L. Fabian et P. Viganò, Università IUAV, Venise, 2010 Water and asphalt, B.Secchi, P.Vigano Scenario planning : the link between and L.Fabian, Park books edition, 2016 future and strategy, M.Lindgren, La ville des riches et la ville des pauvres, H.Bandhold, Palgrave macmillan edition, Bernardo Secchi, MétissePresses, 2013 2003 The city of the twenties century, Bernardo Lost life. The modernity and its excluded, Secchi, Recherches editions, 2005 Zygmunt Bauman, Payot edition, 2006 The
territories of urbanism, the project
as knowledge producer,
MétisPresses, 2014
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Paola Vigano
The franchised city, David Mangin, , Edition of La Villette, 2004
Articles
Ross D. Arnold and Jon P. Wade in an article called A definition of System thinking: a system approach, 2015 Understanding the planning of Openspaces in Territories in-Between: Dupuy’s Network Urbanism Approach Applied to Areas in-Between urban and rural, A.Wandl, R.Rooij, R.Rocco, 2012 Beyond urban-rural classifications: Characterising and mapping territories in-between across Europe, A.Wandl, V.Nadin, W.Zonneveld, R.Rooij, 2014 Integrated Approaches to LongTermStudies of Urban Ecological Systems. Urban ecological systems present
multiple
challenges
to
ecologists— pervasive human impact and
extreme heterogeneity of cities, and the
Scenarios : an introduction, some case Vincent Fouchier : “Aix-Marseille need to integrate social and ecological studies, and some research prospects, L. Provence, c’est une métropole approaches, concepts, and theory, Vettoreto, essay in a working up of the autoroutière“, J.Vinzent, 2015 Pickett, 1999 seminar for introducing the subject of the year in the 15th cycle of the Doctorate Urban landscape infrastructures, in Urbanistics in the Istituto Universitario designing operative landscape structures di Architettura di Venezia, dedicated to for the built environment, Steffen “Scenarios of contemporary cities“ Nijhuis, Daniel Jauslin, 2015 Paris, Lyon, Marseille : la gouvernance The Spacemate: Density and the métropolitaine entre standardisation et typomorphology of the urban fabric, differenciation, D.Béhar, 2014 B.Pont, M. & Haupt, P. 2010 Aix-Marseille-Provence : accouchement Scenario types and techniques: Towards d’une métropole dans la douleur, a user’s guide, L.Börjeson, M.Höjer, N.Douay, 2013 KH.Dreborg, T.Ekvall, G.Finnveden, 2006 Marcel Roncayolo, L’imaginaire de Marseille, port, ville, pôle, N.Douay, 2014
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