HISTOIRE & PATRIMOINE ASSOCIATION PRÉHISTORIQUE ET HIS TORIQUE DE LA RÉGION NAZAIRIENNE
L’histoire locale de la Région Nazairienne et de la Presqu’île Guérandaise
Les surnoms
Hors-série
du bourg de Batz
Gildas Buron
A.P. H.R.N - Hors-série no 5 - novembre 2015 - 8 €
Homme du Bourg-de-Batz, costume de travail, photo-carte de visite, vers 1870-75, cliché Émile Fürst, Nantes. Collection Musée des marais salants.
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’il est un aspect du langage auquel chacun est habitué, et indifférent, c’est bien celui des surnoms. On les entend couramment, on en use dans la conversation, ils sont banalisés, et on n’y prête pas attention. C’est ainsi qu’ils sont communément employés, autour de Batz, de la façon la plus spontanée, sans que quiconque y trouve à redire et se pose la moindre question. C’est comme cela. C’est l’usage. De plus, c’est bien pratique pour se reconnaître, entre soi, lorsque le même patronyme est partagé par plusieurs familles, qui, en réalité, n’en font qu’une.
Éditorial
C’était sans compter avec Gildas Buron, qui en a fait l’objet d’une étude linguistique. Il s’est attaché à retrouver les nombreux sobriquets qui apparaissent dans les archives. Après un long travail de recherche, il les a analysés, identifiés, classés. Le lecteur dispose ainsi d’une documentation complète, reflet des habitants de cette région, au cours du XIXe siècle et du début du XXe, notamment. Ces surnoms font revivre des personnages oubliés. Ils décrivent ceux qui les assument et dépeignent ceux qui les ont créés. Ils font partie de leur histoire. La lecture en est passionnante, souvent amusante : « Quatre sans homme », par exemple, surnom donné à quatre sœurs célibataires, ou encore : « Pichon, Jean dit Babousse », de l’adjectif breton « babous », c’est-à-dire « baveux ». Cependant, envisagée comme un fait social, la dimension moqueuse des surnoms intéresse peu l’auteur. Il préfère s’attarder sur les modes d’expressions employés. Il les envisage comme les traces, désormais plus ou moins vivantes, des pratiques langagières des gens du marais, et les considère comme une part de leur héritage culturel et de notre patrimoine immatériel commun, si peu considéré dans ces temps, où seule compte, en matière de valorisation du patrimoine, la gouvernance par les chiffres. Avec cette nouvelle étude, l’auteur donne à l’A.P.H.R.N., et à sa revue, la primeur d’un chapitre inédit de son ouvrage sur L’histoire de la langue bretonne au pays de Guérande. C’est un sujet qu’il a déjà abordé, à l’occasion d’une exposition, réalisée par l’équipe du Musée des marais salants, et présentée à Batz-sur-Mer de 2006 à 2007. Cette dernière, on s’en souvient, a fait date : elle été présentée huit fois hors les murs de l’établissement, en Loire-Atlantique mais aussi dans le Morbihan. L’iconographie abondante nous montre, par ailleurs, des visages rudes, parfois sévères, à l’image de la vie de cette époque, sans nos facilités matérielles. Auraient-ils jamais imaginé que leurs surnoms seraient, un jour, le sujet d’une étude aussi poussée, publiée dans un numéro spécial d’HISTOIRE & PATRIMOINE ? C’est une découverte, qui ressuscite, un peu, ceux qui nous ont précédés. Christiane Marchocki Présidente de l’APHRN
Ci-dessus : « Femme de Guérande (Loire-Inférieure) », lithographie extraite de Costumes de la Bretagne, 1865, Henri-Alfred Darjou (1832-1874). Collection Musée des marais salants. Première de couverture : « Paysans bretons – Bourg de Batz », lithographie extraite de L’Artiste, vers 1840-50, Emmanuel Adolphe Midy (1797-1874). Collection Musée des marais salants. Histoire & Patrimoine - Hors-série n° 4 — octobre 2015
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A . P. H . R . N
Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne
Agora (case n° 4) 2 bis avenue Albert de Mun - 44600 Saint-Nazaire aphrn.asso@gmail.com - http://aphrn.fr - Tél. 06 62 58 17 40 HISTOIRE & PATRIMOINE
Hors-série n° 5 - novembre 2015 Éditeur : A.P.H.R.N Directrice de la publication : Christiane Marchocki Maquette/Mise en page : Tanguy Sénéchal Impression : Pixartprinting Dépôt légal : 4e trimestre 2015 N° ISSN : 2274-8709 Revue consultable aux Archives de Loire-Atlantique sous la cote Per 145
HISTOIRE & PATRIMOINE ASSOCIATION PRÉHISTORIQUE ET HIS TORIQUE DE LA RÉGION NAZAIRIENNE
L’histoire locale de la Région Nazairienne et de la Presqu’île Guérandaise
Les surnoms
Hors-série
du bourg de Batz
Gildas Buron
A.P. H.R.N - Hors-série no 5 - novembre 2015 - 8 €
Sommaire 4 1. Prolégomènes 1.1 Considérations ethnographiques 4 1.2 Surnoms individuels héréditaires 6 1.3 Traditions écrites et variations orales 6 1.4 Encodage linguistique des surnoms 7 1.5 Poids de l’identité filiale et de l’onomastique familiale 8 11 2. Formations gallèses 11 2.1 Lexique 17 2.2. Suffixes 18 2.3 Phonétique 22 3. Les surnoms de langue bretonne 22 3.1. Généralités 22 3.2 Synthèse du corpus breton 22 3.3 Présentation et analyse du corpus 46 Sources consultées et dépouillées 47 Publications utilisées 48 Annexe 1 - Les surnoms de langue bretonne du Bourg-de-Batz (tableau récapitulatif) 50 Annexe 2 - Les surnoms du Bourg-de-Batz d’après les rôles de la Troque 1839-1852 2
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Ur gwir blijadur eo din kinnig ar studiadenn-mañ da gWennael An Dug (1951-2006) ha da gWennole Ar Menn (1938-2008) ; d’am soñj o dije bet plijadur o lenn ar gerioù-mañ ha da zegas o gouiziegezh ha d’hen pinvidikaat ! Kinniget eo ivez da re Vourc’h-Baz o deus va heñchet war istor ha yezhoù hon broig.
Les surnoms
du Bourg-de-Batz Une étude linguistique Gildas Buron
Histoire & Patrimoine - Hors-série n° 5 — novembre 2015
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Les surnoms
du Bourg-de-Batz Une étude linguistique
Gildas Buron Jusqu’à une période avancée du 20e siècle, les membres et les groupes familiaux de la communauté de Batz (Cavalin, Le Berre, Le Callo, Lehuédé, Lescaudron, Monfort, Mouilleron, Nicol, Pain, Peltier, Pichon, Régent… ) s’identifiaient à l’aide de surnoms et de sobriquets. Ces derniers ont fait à la fois l’étonnement et les délices des observateurs.
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ès les années 1820, plusieurs écrivains régionaux n’ont pas manqué de souligner la variété des surnoms locaux1, sans toutefois entrer dans aucune des considérations linguistiques qui sont abordées ici. Cette étude date de 2005. Depuis ce millésime plusieurs ouvrages ont vu le jour sur le gallo ou sur la question des surnoms en Bretagne. Les publications les plus utiles à notre propos se trouvent référencées dans la bibliographie. Nous en avons également tenu compte dans le corps du texte, mais sans rien y changer au fond2. 1 - « La coutume d’épouser une femme de la paroisse, coutume établie de temps immémorial, a tellement multiplié les mêmes noms, qu’il serait impossible de les distinguer, sans le secours des sobriquets, tirés d’un vice, d’un ridicule, ou de quelqu’autre sujet. La malignité les impose, le temps les perpétue » (Morlent 1819, 112). « Tous les habitans sont dans l’usage de ne se marier que chez eux… La coutume d’épouser une femme de la paroisse a tellement multiplié les mêmes noms, que pour les distinguer, on se sert de sobriquets souvent injurieux, mais que l’habitude, qui fait supporter la laideur même, rend moins outrageans » (Richer 1823, 90). Le même passage réapparaît sous la plume d’Émile Souvestre : « Les paludiers ne se marient qu’entre eux ; le bourg est une grande famille où vingt habitants portent le même nom. On ne les distingue le plus souvent que par le sobriquet dont les a baptisés la malice populaire : ces sobriquets sont des jugements ou des souvenirs, et chacun trouve ainsi, dans son nom d’emprunt, le titre de sa propre histoire » (Souvestre 1867, 139-140). 2 - Il m’est agréable de remercier pour sa relecture critique, Pierre-Henri Billy, chercheur au CNRS-Framespa et membre de la Société Française d’Onomastique.
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1. Prolégomènes 1.1 Considérations ethnographiques En 1828, Gustave Grandpré, alias Auguste Lorieux, est le premier à livrer à ses lecteurs quelques exemples de l’expressivité des sobriquets locaux tout en en contextualisant l’usage : « Les paludiers, écrit-il, se livrent exclusivement à la culture des marais salans ; isolés par leur profession, ils ne s’allient qu’entre eux, et voilà ce qui perpétue sans altération et sans mélange leur singularité de langage, de mœurs et de costume. De là vient aussi que la population entière, comme un clan écossais, ne forme pour ainsi dire qu’une seule famille, où l’on retrouve sans cesse les mêmes noms, éternelle kyrielle de Lehuédé, de Lacroix et de Macé que l’on distingue par les sobriquets les plus bizarres et les plus ridicules : Macé Chipotoux, Macé Filon, Macé chauffe ton c[ul], Macé Barbefine, Macé maître Jean. » (Grandpré 1828/2, 229, 273 note 27). Quelques années plus tard, son propos est reproduit quasiment à l’identique par Jean-Baptiste Chevas dans son introduction à la Galerie Armoricaine. La plupart des surnoms convoqués par Auguste Lorieux y sont repris, jugement de valeur excepté. Mais il est patent que Chevas qui a sillonné la région, en a vérifié
l’exactitude et corrigé les coquilles éditoriales de son prédécesseur, d’où le rétablissement en Macé Filou de *Macé Filon3. En 1851, un auteur anonyme – soit Jean-Baptiste Chevas, soit le dessinateur et illustrateur Eugène Grandsire – insiste sur le rôle social des surnoms au sein d’une communauté ou homogamie et homonymie sont alors très importantes : « La population des paludiers, constate-t-il, ne se recrute jamais en dehors du pays ; les familles s’allient entre-elles, ce qui fait que les mêmes noms sont portés quelquefois par dix ou quinze habitants. Afin d’éviter la confusion, on les distingue presque toujours par des sobriquets rustiques, tels que
3 - « Les paludiers ne s’alliant qu’entr’eux, leur population, comme un clan écossais, ne forme pour ainsi dire qu’une seule famille, où l’on retrouve sans cesse les mêmes noms, éternelle kirielle de Lehuédé, de Lacroix, de Macé, que l’on distingue comme chez les romains par les sobriquets les plus bizares, tirés d’un vice, d’un ridicule, d’un défaut de nature ou de quelques sujets ; la malignité les impose, le temps les perpétue, on finit par les accepter et personne ne s’en offense. Ainsi à la suite d’un nom patronimique, on ajoutera Chipoteux (pour tracassier), Filou, Barbefine, Maître-Jean, Viron ou Caroulet (pour louche) et bien d’autre termes que nous ne pouvons écrire, mais que prononce sans rougir la plus pure et la plus ingénue de nos gentilles paludières » ([Chevas 1844-1851], 12).
Guillaume tout cru, Étienne coups de trique4, la mère Quatre cents francs, le père Grenadier. Les étrangers s’étonnent de ces surnoms qui sont presque toujours le souvenir d’un ridicule ou d’une mésaventure ; mais l’usage empêche ceux qui les subissent de les trouver offensants » (Anonyme 1851, 359). De son côté, dans la décennie 1890, Bourga, compilateur d’un guide touristique sur Batz écrit : « chacun, homme comme femme a son surnom, son sobriquet, sa seigneurie empruntée au métier, aux habitudes, aux qualités, et aux défauts moraux ou physiques, souvent à une aventure à laquelle s’est trouvé mêlé l’individu ainsi baptisé par ses camarades. Il y a même certains surnoms, qui de génération en génération, distinguent une famille entière, concurremment avec le sobriquet spécial à chacun de ses membres » ([Bourga] 1895, 42). Complémentaires du témoignage attribué à Grandsire, les observations de Bourga sont intéressantes à plus d’un titre. Non seulement, elles précisent les princi-
« n° 5 – Visite au marais salins. Vous parvenez à découvrir que les chapeaux sont habités », lithographie extraite du Voyage comique et pittoresque en Bretagne, 1859, Henri-Alfred Darjou (1832-1874). Collection Musée des marais salants.
4 - Les prénoms donnés par notre anonyme, sont peut-être fictifs. En revanche, les surnoms sont bien ancrés dans la réalité du temps. Cf. « Lehuédé, Guillaume Marie, Coup de Trique », paludier né le 21 juillet 1814, fils de Guillaume Lehuédé et Marie Hyacinthe Lehuédé » (AmBz, H 3, classe 1834, n° 21).
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la phonétique et avoir amené aphérèse, syncope ou apocope d’une partie du composé. Ainsi le surnom de « Cavalin, Émile, époux Picaud dit Ticrac », de Kervalet (AmBz, g 26, 1896-99, cahier 1, n° 120) vient-il de Petit Crac, alors que celui de « Pain, Louis Topain », né le 28 février 1834 (AmBz, H 2, 1854, n° 17), fils de Thomas Pain et de Marie Gabrielle Lehuédé de Roffiat, résulte de l’association du prénom syncopé et du nom de famille paternel. D’autre part si l’écrit ne fixe pas tous les usages de l’oral, les sources permettent d’entrevoir les variations possibles prises par le surnom dans les chaînes onomastiques des usagers à divers temps de l’histoire d’un individu ou d’une lignée. Un cas simple peut être mis en avant au travers des références relatives à la
« Costume de paludier », planche 5, lithographie extraite de Souvenirs de Bretagne, 1844, Théodore Valerio (1832-1874). Collection Musée des marais salants.
Paludiers, muletiers et voituriers des villages des marais portaient une même tenue reconnaissable qui les identifiait comme Guérandais. Habitués à circuler dans toute la Bretagne et bien au delà, on leur confiait l’acheminement de colis divers mais aussi de la correspondance. De là vient peut-être le surnom de Courier endossé par Pierre Picaud de Kerbouchard (cf. ci-dessous Annexe 2).
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« Vve Le Mauf, Jean Marie, née Monfort, Olive, la petite », saunière au Pouliguen (AmBz, rôle 1847-48, n° 469) qui apparaît sous le libellé « Le Maulf, Veuve Petite Olive » (AmBz, Q 3, 24 février 1848, n° 15). À l’oral, il est évident que les usagers pouvaient employer, en fonction des circonstances et des destinataires de l’information, le surnom descriptif seul, le prénom + le surnom descriptif (avec ou sans l’article), l’épithète descriptif + le prénom. Qui plus est, dès lors qu’entraient en jeux les diminutifs des prénoms, le registre familier de langue, d’autres cas de combinaisons complexes étaient possibles. Le montrent encore les occurrences relatives à la « Vve Pichon, Nicolas Blond, née Leduc Marie-Françoise », de Roffiat (AmBz, rôle 1847-48, n° 716) et à ses enfants, « Pichon, Claire,
lingère, dit Colas Le Blond » (AmBz, G 26, 1896-99, cahier 1, n° 1049) et « Pichon, Hervé dit Colas Le Blond, marchand de coquillages à Roffiat » (AmBz, G 26, 1927-31, cahier 3, n° 1292). Dès lors, le champ des combinaisons possibles s’élargit : prénom + surnom descriptif seul, prénom et surnom descriptif féminisés (avec ou sans l’article), prénom et surnom descriptif (avec ou sans l’article), précédé du prénom du père (sous sa forme pleine ou hypocoristique)…
2. Formations gallèses Ces réserves émises, il n’en demeure pas moins vrai que les surnoms enrôlés dans la documentation administrative présentent un indéniable intérêt linguistique. D’entrée la richesse s’en apprécie en attirant l’attention sur les sobriquets britto-romans ou gallos. En effet, d’une lecture croisée des sources et des informations, il ressort que quelques éléments du lexique, de la grammaire et de la phonétique propre au britto-roman ont bel et bien échappé à la normalisation. Ils livrent leur lot d’informations sur le parler mitau du pays de Guérande (sur celui-ci voir, Buron 2011-2012), lequel présente des affinités avec les parlers du Grand ouest, poitevins y compris. De plus, la reconnaissance de ces spécificités dans les surnoms de Batz des 18e et 19e siècles prouve de manière formelle que les Bazins ont longtemps été bilingues gallo-breton avant de passer au français.
2.1 Lexique • Amailler, ameuiller “gonfler (en parlant du pis d’une vache ou des tétines d’une jument sur le point de mettre bas)” (Brasseur 1988, 31 ; Auffray 2007, 83a) : « Monfort, Pierre dit Qui amaille », du bourg (AmBz, G 1, ca 1791). – « Nicol, Anne, femme Monfort Qui Ameille » (AmBz, rôle 1840-41, p. 37, n° 597), « Monfort, Guignolay dit Tameille », du bourg (AmBz, rôle 1855-56, p. 69, n° 501). • Bagot, bagat “bâton” ; “fagot de branches de ronces, d’épines” (Deguillaume 1998, 223 ; Tattevin 1911, 32 ; Auffray 2007, 102a) : « Deniel, Jean-Marie Bagotte », du bourg (AmBz, Q 2, vers 1880) ; « Deniel, Pierre dit Bagotte, époux Pichon, boucher à Batz » (AmBz, G 16, 1882-1898, n° 749) ; « Deniel, Jean-Marie, boucher, fils François dit Bagotte », au bourg (AmBz, G 26, 1896-99, cahier 1, n° 226). • Baillot “badaud” (Péréon 1981, 7), bayau “curieux”, “indiscret” (La Madeleine…, 132), baillaud, “homme qui a l’air bête” (Eudel [1884], 23 ; Auffray 2007, 102a) : « Pichon, Jean-Marie, Baillot », paludier de Kerbouchard (AmBz, rôle 1839-40, p. 52, n° 632) ; d’où, le surnom de « Pichon, Marie-Élisabeth, dite
La Moulette à Baillo », porteuse de sel au bourg (AmBz, rôle 1860-61, p. 22, n° 183) ; « Leduc, Jean-Marie dit Baillaud », de Kervalet (AmBz, G 26, 1896-99, cahier 1, n° 468). • Ballette “belette” (Deguillaume 1998, 223 ; Auffray 2007, 103b) : « Cavalin, Pierre fils Jean, dit La Ballette » (AmBz, G 24, 1833-1835, art. 263). – « Cavalin, Hervé, La Belette ou La Balette » (AmBz, G 9, f° 125). • Barricô “tonneau d’environ 55 litres (1/4 de barrique)” (Deguillaume 1998, 225) : « Monfort, François (Baricot) », de Kervalet (AmBz, Q 2, hiver 1892-93, n° 66). • Bé “bec” (Bourel 2004, 35 ; Auffray 2007, 108) : « Ernest Pichon dit Petit Bé », d’après le surnom du père, « parce qu’il avait une petite bouche ». • Bejo “jumeau” : « Bertrand, Eugène dit Bejo », rue du Grand-Chemin (AmBz, G 13, f° 1846, 1896), « Bertrand, Eugène dit Béjo » (AmBz, G 26, 1896-99, cahier 1, n° 66). • Benait, *Benet “Benoît” (Nowak 2003, 16) : « Benoit, Michel dit Benait », paludier de Roffiat (AmBz, rôle 1846-47, p. 3, n° 26). • Bénoni “Benjamin” (Chubri 2013, 36) : « Leheudé, Michel-Marie, Bénoni, marchand de sel à Kervalet » (AmBz, G 20, 1913, f° 584). • Béraud “imbécile”, “idiot”, déverbal de béraouder, “divaguer”, “délirer” (Lécuyer 2004/1, 20 ; Deguillaume 1998, 228 ; Auffray 2007, 111b) : « Monfort, René Beraud », paludier de Kerlan (AmBz, rôle 184445, p. 39, n° 516). • Bétun “tabac à priser” (Deguillaume 1998, 231 ; Auffray 2007, 116b) : « Monfort, Guinolay, Betun », paludier de Kervalet (AmBz, F 1, 1828, n° 357 ; rôle 1840-41, p. 33, n° 519). – « Lehuédé, Guinolay Betum », paludier au bourg (AmBz, rôle 1839-40, p. 27, n° 341). • Beurrée “morceau de pain couvert de beurre” (Auffray 2007, 117a) : « Coquard, Jean dit Labeuré », du bourg (AmBz, G 1, ca 1791), « Jean Coquard (La Beurrée) » (AmBz, F 1, 1820), « Coquard, Jean, Beurrée » (AmBz, F 1, 1828, n° 173). • Bique “chèvre” (Auffray 2007, 120b) : « Nicol, Joseph, La Bique », paludier de Kervalet (AmBz, rôle 1839-40, p. 45, n° 544). • Boguette “pelle du marais” (Auffray 2007, 123b) : « Pichon, Raoul Boguette » (AmBz, rôle 1839-40, p. 51, n° 623).
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3. Les surnoms de langue bretonne 3.1. Généralités Les surnoms de langue bretonne représentent une faible part du total du corpus constitué en dépouillant les sources administratives. La liste a été étoffée en intégrant les sobriquets retenus par la mémoire collective et dont la documentation écrite ne témoigne pas ou exceptionnellement (par exemple : Blonic, Kiouk, Lagad du, Mad awarc’h, Marjannic, Majorenn, Novisenn…). Ces sobriquets semblent avoir été donnés dans la seconde moitié du 19e siècle. Des Bazins peuvent en donner le sens littéral, voire en rapporter la motivation. Certains informateurs auraient d’ailleurs tendance à assigner une origine bretonne à des surnoms que l’on ne sait plus expliquer ou situer linguistiquement. C’est par exemple le cas de Chatilour, Choumac, Penoche, Gamao [gaˈmaw], Maraw [maˈraw], Caquiou et Cahousse/Caous, surnom donné à Marie Cavalin de Trégaté. Nous portons les deux premiers au crédit du breton. En revanche, nous en excluons par prudence Gamao qui semble forgé sur le gallo game, “colère”, “rage”, déverbal de gamer, “être en rage” usuel à Batz au début du 20e siècle (Adf, 111 J 263). Quant à Caquiou, s’il ne s’agit pas d’une variante locale de caqueux, correspondant au français cagou “lépreux”, on peut y voir une formation sur la base onomatopéïque de caqueter “bavarder”, “médire”. Nous ne voyons pas à quoi rattacher Caous. La grande majorité des surnoms recueillis dans les textes ou transmis par tradition orale s’applique à des personnes et familles établies dans les villages de Batz. Néanmoins, il y a de notables exceptions, comme Batayenne, Courique, Job, Lanic, Piérique et Tady, toutes relevées dans les deux dernières décennies du 18e siècle. C’est là un indice sinon une preuve tangible que le breton restait parlé dans le bourg et les satellites proches – rue du Four, Kerbouchard. Nous en déduisons que dans ces écarts le breton a été abandonné comme langue communautaire, au tournant des 18e et 19e siècles.
3.2 Synthèse du corpus breton L’inventaire des surnoms de langue bretonne comprend soixante-quinze entrées dont dix restent discutables (13 %). Sur le plan linguistique, l’ensemble offre des formations simples ou composées de deux, voire trois éléments où dominent les dérivés de prénoms, d’anthroponymes ou de surnoms. Les suffixes utilisés sont -ic (moderne -ig, -ik), -an et -enn. La marque diminutive -ic – qui peut apparaître sous une graphie francisée : -i, -ie, -y –, s’observe dans vingt-deux surnoms (plus de 29 %). Elle est par conséquent de très loin la mieux représentée de toutes. Enfin, l’approche littérale de ces surnoms qui ne préjuge en rien des motivations
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premières, désormais difficiles à cerner, permet de les répartir dans trois classes linguistiques principales27 : délexicaux, déonomastiques (déanthroponymes et détoponymes) et délocutifs, et quelques catégories motivationnelles récurrentes (surnoms descriptifs, surnoms métaphoriques) :
3.2.1 Délexicaux 3.2.1.1 Formations supposées relatives aux caractéristiques physiques des personnes : 3.2.1.1.1 Surnoms descriptifs : Babousse, Bihan/Bihen, Bras, Jean-Bras, Lagad-du, Marie-Miste, Pucellen, Tredic. 3.2.1.1.2 Surnoms métaphoriques : Blonic, Courique, Mordosec, Tadic, Tosec. 3.2.1.2 Formations liées au tempérament et ou traits moraux des personnes : Caher, Choumac, Dosse, Falingan, Fourique, Maraw, Penoche, Santi, Trichique, Yanne Douce. 3.2.1.3 Formations évoquant la parenté : Me braire, Minour, Pautrefine. 3.2.1.4 Formations tirées d’une activité professionnelle ou para-professionnelle : Belec, Canscouët, Fayancène, Fouasseine, Gouriec/Gouriere, Locquemane, Manac’h, Tiour, Traficourt. 3.2.1.5 Formations et motivations indéterminées : Counire, Illio/Liaud, Marie-Françoise Paotr, Fillor, Palud, Pulumen, Roué.
3.2.2 Déonomastiques 3.2.2.1 Déanthroponymes 3.2.2.1.1 Formations à partir d’un nom de famille ou d’un surnom : 3.2.2.1.1.1 Diminutifs : Callohic, Lanic, Manahic, Mauguerec/Maulgueric. 3.2.2.1.1.2 Féminisations : Batayenne, Fayancène, Majorenn, Novisenn.
3.2.2.2 Formations à partir d’un prénom : 3.2.2.2.1 Prénoms bretons : Alen, Fanche, Job, Loues. 3.2.2.2.2 Diminutifs : Alanic, Chari, Charlic, Charlodic, Chelic, Colasique, Guillouic, Guilloman, Janic, Loman, Marjannic, Micheli, Piérique, Renaudic, Yannic, Yaumique. 3.2.2.2.3 Détoponyme : Bosco / Boscaud (cf. 2.1), Poric.
3.2.3 Délocutifs : formations supposées sur un trait de langage : Kiouk, Mad awarc’h, Penneral (?).
3.3 Présentation et analyse du corpus Alanic « Pierre Cavalin dit Alanic » (Comptes de l’usine Maillard, 14 août 1891). Alanic est le diminutif en -ig du surnom Alan, *Alen, formes bretonnes du prénom Alain (voir le suivant). Alanic a dû être donné en premier à un cadet 27 - Classification et terminologie empruntées aux romanistes rédacteurs du Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane (PatRom 2007/1, 107-109).
« Mariage des habitants du bourg de Batz », n° 1, lithographie extraite de Recueil des costumes de la Bretagne…, 1830, Charpentier. Collection Musée des marais salants.
Inspirés de leur histoire et de leurs travers, quelle qu’en ait été la nature, les surnoms des Bazins livrent de la communauté du Bourg-de-Batz une image moins stéréotypée, romantique et superficielle que celle des artistes voyageurs du 19e siècle.
de la famille Cavalin-*Alen de manière à en distinguer la descendance de celles des branches aînées. Pour une formation similaire, voir, ci-dessous, Manahic, tiré de Manac’h.
*Alen « François Cavalen, Halaine », « François Cavalin, Halen » (AmBz, 1790-an 2, f° 3 r° et 4 r°, février 1790). – « Cavallin, Jean dit Halen », de Trégaté (AmBz, G 1, ca 1791), « Marie Le Duc, âgée de cinquante-huit ans, paludière, épouse de Jean Cavalin, dit Alen, paludier » (AmBz, décès 1826, n° 52, 27 juillet 1826). – « Cavalin, Jean fils François dit Allin », à Roffiat (AmBz,
G 4, f° 6, n° 227). – « Cavalin, Jean fils François dit Alin », paludier à Roffiat (AmBz, G 5, p. 227, 1842). Les graphies Halaine, Halen – à prononcer [aːˈlɛn] – du surnom noté Alin tout au long du 19e siècle, rendent compte de la prononciation locale du breton Alan, équivalent du français Alain. Cette interprétation est confirmée par ces références explicites à « Cavalin, Jean fils François dit Allain » (AmBz, G 24, 1833-1835, art. 163). La forme Alan se relève parfois d’où Alanic. Son maintien peut être mis en relation avec la présence sur le territoire communal d’un village de Keralan qui contient ce nom (cf. en 1817, « Pichon, Alland,
Histoire & Patrimoine - Hors-série n° 5 — novembre 2015
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Jean-Marie Le Duc dit Jean-Marie Mad-awarc’h de Trégaté à roler ses marais, carte postale Paludier remuant le sel dans l’œillet avec un las – travail du matin. De Saint-Nazaire au Croisic. – Marais salants du Bourg de Batz à Saillé © Cliché Delaveau, Saint-Nazaire. Collection particuière.
Loués [lwɛs]
« Saffré, Pierre-Marie, Loués », saunier de Kervalet, né le 9 juillet 1837 (AmBz, H 4, classe de 1857, n° 13). Il n’existe pas de mention du surnom Loués en dehors de l’occurrence de 1857. Il est vrai que Pierre-Marie Saffré est décédé assez jeune et sans postérité. L’acte de décès du 27 juin 1869 rapporte que le défunt a été « trouvé mort […] dans un puits situé route départementale en cette commune » et que ce journalier célibataire était âgé de 32 ans seulement. Fils du saunier Louis-Marie Saffré et de Jeanne Ranguin, Pierre-Marie Loués tire son sobriquet du prénom paternel. En effet, Loués a toutes les chances d’être le correspondant graphique du breton Loeiz “Louis”. Maître Loués qu’on nous a mentionné à l’oral comme habitant de Kervalet pourrait bien être Louis-Marie Saffré.
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Une interprétation du surnom à partir du vannetais loués, lués, louis “louche”, “bigle” paraît beaucoup plus improbable. En tout cas, si Pierre-Marie Saffré était affecté d’un problème de vue, son dossier militaire ne dit rien de ce handicap.
Mad awarc’h [madaˈwar]
Jean-Marie Leduc dit Jean-Marie Mad awarc’h. – Maranée Mad awarc’h (surnoms également rapportés par Madeg 2008b, 113). Mad awarc’h littéralement “bien assez” est un surnom apparu dans la seconde moitié du 19e siècle. C’est l’expression que ne manquait pas de lancer Jean-Marie Leduc quand il lui était reproché de ne pas s’activer ou de ne pas fignoler assez un travail : – « Tu peux pas travailler mieux que ça, maudit Jean-Marie ! ? », – « Ah ! Mad awarc’h ! ». L’expression l’aura habillé toute sa vie.
Manac’h, Manac [maˈnɑ]
« Guenolay Le Heudé, filz Loüis, dit Le Moine », du village de Kermoisan (Adiv, C 4148, 1752-53, f° 84). – « Lhuédé, Jacques, dit Manac », de Roffiat (AmBz, G 1, ca 1791). – « Le Huedé, René Mana » de Kermoisan (AmBz, rôle 1839-40, p. 31, n° 398), « Le Huedé, René-Marie Manac » (AmBz, rôle 1844-45, p. 29, n° 29), « Lehuédé, René-Marie dit Le Moine (Manac) », paludier à Kervalet (AmBz, rôle 1855-56, p. 50, n° 364). – « Lehuédé, Marie fille Nicolas Mana », porteuse à Kerdréan (AmBz, rôle 1840-41, p. 27, n° 421), « Lehuedé, Marie fille Nicolas Mana » (AmBz, rôle 1839-40, p. 30, n° 388) et sa sœur, « Le Huedé, Magdelenne Colas Manac » (AmBz, rôle 1844-45, p. 31, n° 402), « Le Huedé, Marie Magdeliene fille Manac » (AmBz, rôle 1850-51, n° 406). – « Lehudé, Catherine Lemoine, fille Noël au bourg » (AmBz, G 4, f° 20, n° 597). – « Le Huédé, Louis Manach », paludier de Roffiat (AmBz, rôle 1839-40, p. 32, n° 402). – « Lehuédé, Antoine, dit Mana » (AmBz, F 5, n° 7, 18 février 1894), « Le Huedé, Antoine-Marie Manac’h » (AmBz, D 6, 1865-1878, f° 36, 12 mai 1867). – « Lehuédé, Jean-Marie Manac » du bourg (AmBz, D 6, 1865-1878, f° 104 r°, 18 septembre 1870). Au breton manac’h répond le français “moine” également issu du latin monachus. Le premier porteur du surnom est parfaitement identifié. Julien Le Huedé dit Le Moine s’engage comme oblat auprès des chartreux d’Auray en 1681 (Adm, 48 H 1, 8 avril 1681, Buron 2004, 102). Aussitôt, il devient leur maître-paludier. Et c’est évidemment à ces statuts gratifiants que Julien Lehuédé doit le sobriquet de Moine ou Manac’h (Adla, B 3502, 1720, f° 29 v°), surnom légué à ses enfants et leurs héritiers… jusqu’au 20e siècle !
Manahic [manaːˈik]
*Majorenn [maʒɔrˈɛn]
« Chez mon [arrière-]grand-père, c’était des Majors, et ma grand-mère, c’était la Majorène ». Fille d’Olive Lehuédé et de Louis Lehuédé ou Louis Major de Kervalet, Marie-Claire Lehuédé, née en 1846, est la cadette d’une famille de six enfants qui compte cinq filles et un garçon. Son surnom, La Majorenn, est un dérivé en -enn du sobriquet paternel et familial. Il est à noter que seul Major est enregistré dans les documents administratifs (cf. « Le Huedé, Louis dit Major », saunier de Kervalet, AmBz, rôle 1839-40, p. 29, n° 367). En premier, le surnom semble avoir été assigné à « Lhuédé, Jean-François dit Major » de Kervalet (AmBz, G 1, ca 1791). Le surnom est également associé à une certaine « Le Callo, Olive, Major » du bourg (AmBz, F 1, 1828, n° 177).
« Le Huédé, Jacques Manahic », paludier de Roffiat, mari d’Olive Le Gars (AmBz, rôle 1839-40, p. 32, n° 403), « Leheudé, Louis fils Jacques dit Manaïque » de Rofiat (AmBz, G 25, 1870-1873, art. 502). Manahic est un diminutif en -ig du surnom Manac’h. Manahic a du être donné en premier à un cadet de la famille Lehuédé-Manac’h de manière à le distinguer d’un frère aîné. En toute hypothèse, la formation est à situer entre 1828 et 1839. En 1828, Jacques Le Huédé, époux d’Olive Le Gars, premier Manahic repéré, est toujours enregistré sous le surnom de Manac (AmBz, F 1, 1828, n° 622).
Maraw [maˈraw] Surnom d’une famille Guervel. Uniquement documenté à l’oral, ce surnom rapporté pour être de langue bretonne est sans doute à rapprocher de marv “(la) mort”, localement marf. Au regard de cette dernière forme, la phonétique du surnom étonne, mais un détour ancien par le gallo est sans doute vraisemblable. Sur le plan sémantique, il faut sans doute penser à un surnom dépréciatif tel que le dessinent les dérivés marwadenn “engourdi, terme d’injure”, marwasenn “femme pâle, maladive” relevés en Trégor-Goëlo (Vallée 2014, 194).
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Nom
58
Prénoms
Surnoms
Résidence
Campagnes / variantes
Pichon, veuve
Olivier
Picoud
Roffiat
1840-41
Pichon
René-Marie
Friset
Kervalet
1840-41, Frisé 1847-48
Pichon
Nicolas
Le Blond
Roffiat
1840-41
Pichon
Jeannette
Porique
bourg
1844-45
Pichon
Pierre
Jubier
Kervalet
1844-45
Pichon
Catherine
Grodo
Rue du Four
1844-45, Gros Dos 1846-47
Pichon
Pierre
Traquena
Kerdréan
1844-45
Pichon
Pierre
Lenballe
Kervalet
1844-45
Pichon
Julien
Petit Homme
Kerlan
1844-45
Pichon
Michel
Grand Michaud
Roffiat
1844-45
Pichon
Joseph
Grand Bon Dieu
Pouliguen
1844-45
Pichon
Guillaume
Miroute
Pouliguen
1846-47
Pichon
Jeanne
Delilon
bourg
1846-47
Pichon
Guillaume
Miroute
Le Pouliguen
1846-47
Pichon
Pierre
Lamballe
Kervalet
1847-48
Pichon
Jean-Marie, Pierre
Flouret
Kervalet
1847-48
Pichon
Suzanne
Blonde
Kervalet
1847-48
Pichon
Pierre-Marie
Rigadio
Roffiat
1847-48
Pichon
Nicolas
Blond
Roffiat
1847-48
Pichon
Michel
Hychon
Rue du Four
1851-52
Pichon
Pierre
Drouilloux
Kerbouchard
1851-52
Pichon
Jean
Fourique
Trégaté
1851-52
Régent
Joseph
Fils à dix
Kerbouchard
1839-40
Régent
Louis
Quiau
bourg
1839-40, Quau 1844-45
Régent
Michel
Gascon
Roffiat
1839-40, Gascoint 1851-52
Régent
Marie-Françoise
Guinguette
Kerbouchard
1839-40, Guette Guette 1840-41
Régent
Nicolas
Compère
Kerbouchard
1840-41, Compire 1844-45
Régent
Jean Marie
Tamaraud
Kervalet
1844-45, Tamarau 1847-48
Régent
Michel
Le Lièvre
Roffiat
1844-45
Roffiat
1844-45, Colas Gounire 1846-47
Régent
Marie-Françoise, femme
Colas Counire
Régent
Antoine
Panays
1844-45, Panais 1847-48
Régent
Marie-Catherine, femme
Canaty
1844-45
Régent
Marie-Rose, Louis
Quiau
bourg
1847-48
Régent
Marie-Françoise, femme
Fricot
bourg
1847-48
Régent
Jacques
Gascon
Kermoisan
1847-48, Gascoint 1851-52
Régent
Françoise(-Marie)
Guette Guette
bourg
1840-41, La Guiet 1851-52
Kerbouchard
1847-48
Régent
Joseph
Fils à dix
Rivalant
Joséphine, femme
Pontivy
Ropert
Jacques
Poquo
Kermoisan
1839-40, Poquio 1851-52
Ropert, veuve
Pierre, née Marie Le Huédé
La Gage
Roffiat
1840-41
Ropert
Pierre
Poquo
bourg
1846-47, Poquio 1851-52
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1846-47
Détail du cadastre de Guérande, section P, feuille n°1, 1819 et plan du circuit hydraulique Saline du PontNeuf. Réalisation Gildas Buron, © Atlas historique des marais salants de Guérande. La commune de Guérande compte deux salines du Pont-Neuf situées sous Kerhignon de part et d’autre de l’étier du GrandBal. Au 18e siècle, l’une d’elle était aux mains de la famille Le Breton de PontNeuf du Croisic qui a compté un échevin dans ses rangs. Malgré la distance de cette exploitation au Bourg-de-Batz, la saline était alors confiée à des paludiers de cette paroisse. De là vient le surnom des Lehuédé Pontneuf (2.3.3). On rapporte que le surnom de Léni-Miroux, nom d’une saline pareillement limitrophe du coteau de Guérande, a été donné à un paludier des villages dans des circonstances analogues. On en déduit que ce sont des considérations similaires qui ont conduit à l’apparition des surnoms Graffion, Toulloc, Trédondaine (ou mieux Trégondaine), auxquels il convient peut-être ajouter Bondé, qui sont aussi des noms de salines.
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A . P. H . R . N
Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne
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Homme du Bourg-de-Batz, costume de deuil, photo-carte de visite, vers 1870-75, cliché Jules Sébire. Collection Musée des marais salants.
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« Paludiers du bourg de Batz », n° 17, lithographie extraite de Recueil des costumes de la Bretagne…, 1830, Charpentier.
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